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Directeur de publication : Ahmed Chahid - N° 21 - Avril 2014 - Spécial gratuit Safi, Le Phénix qui renaît toujours de ses cendres ParNajib Cherfaoui ingénieur des Ponts et Chaussées EL JADIDA Jorf Lasfar dépassera le port de Casablanca à partir de 2016, en terme de tonnage global

Dossier EL JADIDA Jorf Lasfar dépassera le port de ... · programme de développement industriel de l’OCP, ... et de traitement du Phosphate à Khouribga; ... a progressé de 25%

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Dossier

Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

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Safi, Le Phénix qui renaît toujours de ses cendres

ParNajib Cherfaouiingénieur des Ponts et Chaussées

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Jorf Lasfar dépassera le port de Casablanca à partir de 2016, en terme de tonnage global

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Dossierbillet Ce n’est pas un poisson d’avril

L’air d’El Jadida est fortement chargé d’électricité ces derniers temps. Non pas que les orages de l’hiver agonisant, aspirent à prolonger un peu plus leur séjour dans l’atmosphère de cette belle contrée du pays, ou que les hautes tensions générées par la centrale du coin laissent traîner dans leur sillage une partie de leur voltage en guise d’offrande à la population locale.Loin s’en faut. Le champ électrique qui a tendance à tétaniser la ville d’El Jadida est d’un genre tout à fait particulier. Il ressemble beaucoup plus à celui que libèrent les chocs des grands intérêts particuliers, les virulents tiraillements de la cupidité, la grogne des loups jamais ras-sasiés, les jappements de la meute quand elle est lâchée, ou encore le fracas des tirs croisés qui couronnent généralement ces fatidiques moments du partage… des butins des guerres sales.En abordant ce sujet dont les filigranes relèvent assurément du mer-cantilisme ravageur que de la politique dans son sens positif, je ne sais pas pourquoi une vieille anecdote, bien de chez nous, a accaparé mon esprit avec entêtement au point de m’obliger à la partager avec vous.Cela se passait en 1942. Les deux paysans Doukkalis qui bravaient stoïquement le cours du temps et les ardeurs d’un soleil tapant, étaient adossés en toute aise à un muret de pierres sèches tout en contem-plant dans l’indifférence le débarquement des troupes des alliés et leur engins de mort sur cette plage de la région.A la longue, ce remue ménage incessant a fini par intriguer l’un des hommes qui demanda à son compagnon « Mais pourquoi ces étran-gers n’arrêtent-ils pas de s’entretuer en faisant la guerre ? »Ce dernier, l’air plus savant lui rétorqua avec emphase « Ignorant que tu es ! Ne comprends-tu pas qu’ils se massacrent pour nous ? »Incrédule, le pauvre paysan jeta un regard dubitatif à ses pieds nus aux orteils cabossés, scruta longuement la série d’arabesques surréalistes que la crasse a dessiné sur les longues et maigres jambes, se gratta énergiquement sous les aisselles avant de murmurer « C’est sur ce que tu dis là…sommes nous si précieux pour que tous ces hommes se battent rien que pour nous ? »Autre temps, autre contexte, même amalgame. Aujourd’hui et suite à tous ces tirs croisés qui amusent les gestionnaires de la chose com-munale de la ville d’El Jadida, le citoyen est légitimement en droit de s’interroger sur le pourquoi de ces guéguerres claires obscures, en se posant la même question que ce pauvre et crédule paysan « Sommes-nous si précieux pour que nos conseillers se battent rien que pour notre bien être ? »La réponse à cette interrogation, nous la laissons aux citoyens. Tou-tefois, il ne faut pas être sorcier pour comprendre que les regards de nos supposés défenseurs sont braqués ailleurs et que tous ces shows de piètre qualité n’intéressent même plus les enfants des quartiers du coin.Est-il encore temps pour rappeler à nos représentants que les grandes portes de la démocratie, ouvertes par la volonté des plus hautes ins-tances de l’état, n’admettent pas qu’on les franchisse avec fracas et dans la clandestinité ?Nos gestionnaires sont-t-ils conscients qu’ils sont aujourd’hui au centre d’une province des plus stratégiques pour l’économie du pays et que la mission prioritaire qui leur a été assignée par la voix du peuple est d’adhérer à cet élan national ?Faut-t-il attendre que des mains propres viennent secouer ce cocotier, comme cela a été fait ailleurs pour que la raison reprenne ses droits sur la déraison ?En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’aux temps actuels, ni le simple citoyen ni les hautes sphères du pays n’auront la patience d’assister en spectateurs face aux piétinements qui peuvent porter préjudice aux multiples défis que doit relever toute la nation. Et cette vraie bataille censée assurer notre avenir à tous doit impérativement commencer à partir de ce premier noyau de la chaine qu’on désigne sous le nom« d’ entité communale ».

Mensuel régional d’information

Directeur de publicationAhmed ChahidTél : 06 72 75 00 48E-mail : [email protected] de presse 2/99

ILS SE BATTENT POUR NOUS ?

Jorf Lasfar premier port du Marocdevant Casablanca à partir de 2016Les statistiques révélant la croissance accélérée de la place maritime de Jorf Lasfar démontrent bien que ce port devrait dépasser, en termes de tonnage global, celui de Casablanca à partir de l’année 2016, devenant par là même le premier port du Maroc.En clair, il y a tout d’abord, l’annonce officielle par la JLEC de l’accroisse-ment de ses besoins en charbon qui vont donc passer de 4 millions de tonnes en 2013 à 6 millions de tonnes dès 2014, soit une élévation de 2 millions de tonnes. En second lieu, il y a une progression de 4 millions de tonnes, conséquence du programme de développement industriel de l’OCP, à savoir le développement des capacités d’extraction et de traitement du Phosphate à Khouribga; l’exten-sion des capacités de valorisation du Phosphate au complexe industriel de Jorf Lasfar; le transfert vers Jorf Lasfar de tout ou partie des Phosphates exportés par le port de Casablanca.Au total, il faut compter sur une augmentation minimale de 6 millions de tonnes. Actuellement, le trafic global de Jorf Lasfar est de l’ordre de 18 millions de tonnes; Ce trafic passera donc au minimum à 24 millions de tonnes dès 2016. Par contre les variations du port de Casablanca resteront fonction des impor-tations des céréales et du nombre de conteneurs manutentionnés; mais dans tous les cas, ces variations se maintiendront à un niveau inférieur à la montée programmée de Jorf Lasfar. Autre indicateur ; de source officielle, pour les mois de janvier et février 2014, JORF LASFAR a progressé de 25% par rapport à la même période 2013.alors que cette progression est de 10% pour Casablanca.

(Lire pages intérieures)

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Ahmed Chahid

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S afi figure parmi les villes maro-caines dont l’origine et les cir-constances de la naissance restent

énigmatiques. Le peu de témoins et d’indices archéologiques témoignant de son histoire antique découverts depuis le début du siècle dernier de-meurent insuffisants faute de contexte archéologique sûr. Les informations les plus précises sur l’histoire de la ville commencent à nous parvenir essentiellement vers le XIème et le XII ème siècle. Avant, la ville aurait été tombée sous la domination des hérétiques de Barghwata.Ce n’est qu’avec la naissance de la capitale Marrakech que la ville a connu le commencement de sont épanouissement puisqu’elle est devenue son port principal. La ville fut ainsi dotée d’une grande infras-tructure, notamment à l’époque Almohade : Large enceinte, Kasbah, grande mosquée en plus du Ribat, construit par le cheikh Abi Moham-med Salih, celui-ci donnera à la ville un rayonnement religieux qui dépasse largement les limites du territoire na-tional.Les mérinides ont contribué efficace-ment aux efforts de l’urbanisation de la ville en y construisant entre autres, une Médersa et un Bîmâristân (hôpi-tal). Selon Ibn khaldoun, la ville fut ainsi relevée au rang des métropoles

(hadirat). La dynamique de croissance de la ville avait continué jusqu’au début du XVIème siècle, malgré la crise du pouvoir centrale. C’est dans ces cir-constances que les portugais ont mis la main sur la ville. Profitant de leur suprématie en arme à feu, ils ont pu

dominer la ville et sa campagne envi-rons 32 ans depuis 1508. Le passage des portugais dans la ville bien que court, avait entièrement modifié sa configuration ; l’espace urbain fut ainsi réduit, de nouveaux monuments furent érigés et la ville perdit l’essen-tiel de sa population.Sous les Saadiens, un grand effort de

reconstruction fut entamé et le port de la ville avait peu à peu repris ses acti-vités. Au début de la dynastie Alawite, des mesures de réorganisation de l’Etat ont contribué à la stagnation de la ville, notamment suite au déplace-ment de la capitale de Marrakech vers Meknès puis Fès et la création de la

ville d’Essaouira.Au début du vingtième siècle ,la ville se dota d’un port moderne qui fut pour longtemps l’un des plus important du pays .La vocation industrielle de la ville fut ainsi renforcée grâce à l’ex-traction des phosphates de Youssoufia et à l’essor qu’a connu le développe-ment de l’exploitation des produits de

la mer malgré sont potentiel touris-tique indéniable. Safi s’était imposée durant plusieurs décennies comme capitale mondiale de la sardine.De nos jours et après quelques temps de flottements, Safi l’immortelle ne cesse de reprendre de l’élan en s’enga-geant fortement dans cette spirale po-sitive dynamisée par la pulsion Royale lors de sa dernière visite. Une attention toute particulière dont les effets d’en-trainements ont donné plus de tonus et une confiance toute légitime aux diffé-rents niveaux de décision pour faire en sorte que cette capitale des Doukkala-Abda soit de nouveau à la hauteur de ses ambitions tout en étant à l’heure du rendez vous de ses grandeurs d’antan. Tel ce phénix qui renaît toujours de ses cendres, Safi, en tant que ville, province et chef lieu de l’une des plus prometteuses régions du pays ne cesse de libérer l’énergie nécessaire pour consolider son positionnement dans l’échiquier socio-économique national. La prochaine ouverture au-toroutière qui la reliera avec sa sœur jumelle El Jadida et du même coup avec Casablanca, représentera sure-ment le sésame qu’attendait cette fille de l’océan pour s’épanouir pleinement et en toute confiance en s’appuyant sur ses grandes et indéniables poten-tialités, après avoir longtemps souffert d’enclavement,

Chahid Ahmed

rÉGioN

SAFI, LE PHÉNIX QUI RENAÎT TOUJOURS DE SES CENDRES

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L es investissements privés injectés dans l’économie de la région de

DoukkalaAbda au cours de l’année 2013 ont connu un mouvement signi-ficatif et de qualité. Les capitaux enga-gés atteignent un niveau important de l’ordre de 30,9 Milliards de dhs ven-tilés sur 77 projets d’investissement. Les entreprises nouvellement créées sont de l’ordre de 1236 et les inten-tions de création d’entreprises sont de 1463 certificats négatifs. Le nombre des autorisations délivrés dans le cadre des pouvoirs délégués aux walis des régions sont au nombre de 47 autori-sations.A cet effet et en matière des investis-sements, le portefeuille des projets instruits et ayant reçu l’avis favorable des commissions d’investissement au niveau de la région de Doukkala-Abda durant l’année 2013 comporte 77 dos-siers qui engendreront l’injection de 30 963,71 millions de dirhams.Les projets dont le montant d’inves-tissement est supérieur à 200 millions de dhs sont au nombre de 7. Leur réa-lisation nécessiterait à eux seuls 27 207,22 millions de dhs. On constate la prédominance du sec-teur de commerce qui occupe la pre-mière place en termes de nombre de projets avec 29%, suivi du tourisme qui accapare 17%.La ventilation par capitaux mobili-sés fait ressortir la prédominance du secteur de la production et de la dis-tribution d’électricité qui occupe la première place avec une part de 81%. Il s’agit essentiellement du projet de construction d’une centrale thermique au niveau de Safi d’une capacité de 1 386 MW. Un projet important avec un investissement de 22 000 millions de dirhams permettant la création de 200 emplois permanents et 3200 en phase de la construction de la centrale entre 2014 et 2017. D’ailleurs, le créneau des énergies renouvelables (éolienne et thermique, en plus des dépôts de gaz) est un créneau porteur dans la région de Doukkala-Abda. Des inves-

tissements énormes sont entrepris dans ce secteur. Dans les prochaines années, Doukkala-Abda est appelée à devenir un hub énergétique par excellence. Par ailleurs et dans le cadre des pou-voirs délégués aux Walis de régions, le nombre des autorisations délivrées durant l’année 2013 s’élève à 47 au-torisations dont les plus importantes concernent la Recherche Minière, l’Occupation Temporaire du Domaine Public Routier, le Classement des Eta-blissementsTouristiques, la Vocation Non Agricole et l’ouverture d’enquête Commodo et Incommodo.Sur un autre volet qui concerne tou-jours les activités du CRI, le nombre total des certificats négatifs accordés durant l’année 2013 est de 1463 cer-tificats, délivrés par les deux représen-tations de l’OMPIC au sein du Centre Régional d’Investissement à Safi et à El Jadida. Ils sont répartis par nature juridique en Personnes Morales : 80% des certificats délivrés, contre 20% pour les Personnes Physiques. Par secteur d’activité, les certificats négatifs accordés dans le secteur du bâtiment et travaux publics occupent le premier rang avec une proportion de 43%, suivis des secteurs de commerce et des services avec 22% chacun. Le secteur des industries se place à la 4ème position avec 8%. Concernant la création d’entreprises, le Centre Régional d’Investissement Doukkala-Abda a instruit 1236 nou-veaux dossiers au titre de l’année 2013. Par forme juridique, les SARL monopolisent 52% des entités créées, les entreprises individuelles repré-sentent 47% et les autres formes juri-diques en constituent 1%. Ceci confirme le changement graduel, constaté depuis des années, du com-portement des créateurs d’entreprises qui optent pour la forme juridique SARL au détriment des entreprises individuelles, grâce aux avantages fiscaux mis en œuvre par le gouverne-ment, aux dispositions réglementaires relatives à la simplification de la loi sur la SARL et à la sensibilisation des créateurs sur l’importance de recourir à cette forme juridique. La ventilation par secteur d’activité illustre la prédominance de 3 secteurs, à savoir : les services, le commerce et le BTP qui accaparent respective-ment 38%, 27% et 21% des entreprises créées. Par rapport à l’approche genre, force est de constater que les femmes créa-teurs d’entreprises durant l’année 2013 constituent 10% de l’ensemble des en-treprises créées.

S afi sera bientôt reliée à l’axe autoroutier du Royaume. Dotée

jusqu’ici d’un réseau de routes natio-nales, régionales et provinciales totali-sant une longueur de 1 395 km, la pro-vince de Safi sera à son tour connectée à l’axe déjà en service Casablanca-El Jadida.Le tronçon Abda-Doukkala dont les travaux sont en cours, devra porter sur une longueur de 143 km et néces-sitera un coût global de 4,8 milliards de dirhams. Sa mise en service, prévue en 2015, constituera le prolongement de l’axe autoroutier Casablanca-El Ja-dida et apportera indéniablement une grande valeur ajoutée à la dynamique de développement économique que connaît la province de Safi, en parti-

culier, et la région de Doukkala-Abda en général.Une fois achevé, ce projet sera aussi un facteur déterminant pour drainer les investissements dans cette région à fort potentiel économique. Partant de la description du tracé, on constate que les communes traversées seront, pour la province d’El Jadida : El Haouzia, Moulay Abdallah, Ouled Hcine, Sidi Abed, Sidi Smail, Zaouiat Saiss, Sidi M’hamed Akhdim et Ouled Ghanem. Puis pour la province de Sidi Bennour, il y aura celles d’Oualidia et El Ghar-bia. Les communes relevant de la pro-vince de Safi sont en revanche : Moul El Bergui, Dar Si Aissa et Saâdla.

Caractéristiques du projetCe tronçon, long de 143 km, a pour caractéristiques 6 échangeurs, notam-ment ceux d’El-Jadida Est (pénétrante El-Jadida), El-Jadida Sud, Jorf Lasfar, Sidi Smail, Oualidia, ainsi que celui de Safi au niveau de la Route régionale 202. De ces caractéristiques, il ressort aussi que l’axe autoroutier en cours

d’exécution sera doté de deux aires de service, l’une devant se situer entre Jorf Lasfar et Sidi Smail, et l’autre entre Sidi Smail et Oualidia. Comme il sera également équipé d’une bar-rière de péage pleine voie située à Safi et de 3 viaducs, dont 2 sur canaux et un sur un lac (daya). Il est par ailleurs prévu la construction de pas moins de 115 ouvrages de rétablissement, dont 47 passages supérieurs, 25 passages inférieurs, 16 passages véhicules, 23 passages piétons et 4 passerelles avec une inter distance moyenne de 1,2 km.Autres caractéristiques du projet méri-tant d’être signalé : les terrassements, dont les travaux à réaliser visent à atteindre en termes de volume un peu plus de 14,5 millions de m3 de déblais

et 10,5 millions de m3 de remblais. Pour ce qui est du mode d’exploita-tion (péage) à mettre en place, ce sera un système fermé avec deux barrières pleine voie, l’une au départ de Casa-blanca et l’autre fin Safi.

Prévisions de traficLe trafic prévisionnel attendu sur ce futur tronçon serait de 2 380 véhi-cules/jour en 2015. II passera à 2 850 en 2020, puis à 3 560 en 2025, avant d’atteindre 4 300 V/J en 2045. Il parait par ailleurs nécessaire de rap-peler que ce projet, dont les travaux ont commencé en 2012, sera financé grâce à un accord conclu à la fois avec et le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) et la Banque européenne d’investissement (BEI). La mise en service en 2015 de cette autoroute qui longera la côte, prolon-geant ainsi l’axe autoroutier atlantique, aura un impact certain sur le dévelop-pement de l’économie d’une province déjà en pleine expansion.

Près de 31 Milliards de dhs injectésdans l’économie régionale en 2013

Achèvement des Travaux de l’autoroute Safi-El Jadida en 2015

Bouchaib ER RazikiDirecteur PI - CRI Doukkala-Abda.

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LES POTENTIALITÉS DE LA RELANCE

En matière d’infrastructure, Safi est dotée d’un port moderne depuis

1923. Il constitue un axe fondamen-tal de son économie. Un petit port de pêche artisanale desserve Souiria la-qdima. Par ses deux ports transitent 3 types de marchandises qui se résument aux produits miniers (phosphates, soufre, gypse, Barytine,…) et aux produits de commerces divers (Blé, Cooke,...) d’une part, en plus des pro-duits de pêche (la Sardine, le Maque-reau, l’Anchois, le Loup, le Pageot, la Rascasse, la Dorade,…). La ville est également proche de 3 aéroports internationaux : Essaouira 120 Km, Casablanca 250 Km, et Mar-rakech 150 Km.Malgré que la ville soit excentrée par rapport à la route nationale n°1, elle est étroitement liée aux routes régionales et provinciales.

Des projets structurants boosteront d’avantage le développement de cette région. L’autoroute entre El Jadida et Safi, d’une longueur de 142 km, est en cours de construction et sera opéra-tionnelle en 2015. Elle aura un impact positif sur le territoire en matière de flux de personnes, de marchandises et de capitaux. Egalement pour l’exten-sion de la voie entre Safi et Marrakech.En matière de voie ferrée, Safi est liée au réseau national via Youssoufia et

Benguerir.La construction d’une centrale ther-mique au sud de la ville, d’un port limitrophe et d’une zone industrielle, sont également des projets à fortes va-leurs ajoutées pour l’économie locale. Pour l’infrastructure dédiée à l’indus-trie, Safi est dotée de plusieurs sites d’accueils industriels, zones d’activi-tés économiques et pépinières d’entre-prises ; à savoir :- La zone industrielle de Kaouki d’une superficie de 35 hectares, équipée en toutes infrastructures de base- La zone industrielle portuaire desti-née à abriter des activités liées au stoc-kage avant export (Extension du port de Safi sur une superficie de 12 ha).- L’ancien quartier industriel de Djorf El Youdi abrite 27 unités industrielles constituées en grande partie par des unités de conserves de poisson, de sous-produits de poisson ainsi que des minoteries industrielles. - La pépinière d’entreprises qui a per-mis d’offrir 29 locaux prêts à l’emploi à de nombreux jeunes porteurs de pro-jets d’investissement.

D ans ce même registre économique, l’Industrie de transformation oc-

cupe une place importante dans le tissu socio-économique de Safi. La conserve de poissons y a été développée depuis les années 30 du siècle dernier. Le secteur de la pêche a toujours été une activité majeure à Safi. Il occupe une place de choix dans l’économie locale.Deux types d’activités sont pratiqués dans cette côte à savoir, la pêche ben-thique exercée par les chalutiers côtiers et les canots et la pêche industrielle pratiquée principalement par des sardi-niers. 80% des captures sont destinées aux usines de transformation.La population Safiote est très atta-chée à la mer. Bon nombre de marins pêcheurs au niveau national sont d’ori-gine safiot. Certains estiment que le1/4

de la main d’œuvre opérant dans le secteur de la pêche et l’industrie de la pêche au Maroc sont d’origine de Safi et environs.

L a ville a aussi acquis sa vocation industrielle grâce notamment aux

unités de l’OCP dédiées au traitement des phosphates et ses dérivés. En outre, Safi regorge d’immense richesse en gypse. Les réserves naturelles sont estimées à 6 milliards de tonnes. Plu-sieurs investisseurs se sont installés pour valoriser ce produit. La province offre donc un réel poten-tiel de développement dans plusieurs branches industrielles.Un nouveau créneau Industriel com-mence à germer dans ce territorial : la production d’Energie. Un projet de centrale thermique sera édifié au sud de Safi. Il nécessite à lui seul les 22 milliards de dhs d’investissement. La Zone nord de la province est convoi-tée par les Investisseurs en matière d’énergie éolienne. De grands capitaux seront injectés dans l’économie locale.

D ifficile de parler de la ville de Safi, sans associer son nom à l’art de feu.

Le talent de l’artisan de Safi n’est pas à démontrer. Le potier a su concilier l’identité locale progressivement à

la modernité. Il a été primé aux dif-férents salons internationaux : Paris 1932, Canada 1987, distinction et prix d’honneur en Italie, Espagne, France, Bretagne, USA, aux pays du Golf, ….L’école de la céramique du maître Lâamali est la première du genre en Afrique. La colline des potiers, le pre-mier centre céramique au Maroc, est classée patrimoine mondial.Ces éléments témoignent du dyna-misme que connait le secteur de la poterie à Safi. La valorisation de la production offre de grandes oppor-tunités aux investisseurs, notamment en matière du traitement de la matière première, de la créativité et la diversi-fication de la production et de l’expor-tation.

Quoique baignée par les embruns océaniques, Safi sent fortement la

bonne terre d’Abda et ses richesses agricoles. Prédominée par le bour, la plaine de cette province est très pro-ductive, notamment en céréaliculture. La production annuelle moyenne avoi-sine les 04 millions de quintaux.

La zone d’Ayer au Nord-Ouest, de la province est connue par l’activité maraichère. On y cultive généralement tomates, carottes, navet, poivron,….. La modernisation du secteur passe par l’Investissement. Un projet sur 200 ha en sous serre, a été implanté au sud de Safi. SAFI LAND est la société qui gère ce domaine. Son activité se focalise sur l’exploitation et le condi-tionnement et la commercialisation des produits agricoles. Sa production est destinée exclusivement à l’export vers Espagne, la France, les Pays Bas, la Belgique, la Finlande, la Russie… Les produits de terroir de cette pro-vince ont une grande valeur ajoutée, notamment la câpre, l’huile d’olive, l’huile d’argan et les truffes.

L e tourisme n’est pas en reste dans ce grand coffre à richesses. La cité de

l’océan dispose d’atouts touristiques indéniables. Les sites balnéaires de Souira Laqdima, Lala Fatna, Bedou-za, Keram Daif et celui de la ville de Safi, conjugués à l’aspect culturel de l’ancienne médina, au patrimoine his-torique et au charme de l’arrière-pays, constituent un produit touristique in-contournable.

Les pouvoirs publics ont développé une stratégie visant de hisser le niveau de cette offre territoriale. Plusieurs projets ont été initiés dans ce sens : l’autoroute, l’élargissement de la route vers Marrakech, des corniches, une cité des sports, une cité des arts,…..

(Source : Centre Régional d’InvestisseDoukkala-Abda)ment).

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Industries de transformation à Safi

l’Industrie de la conserve de poisson à Safi : opportunites et menacesSituation du secteurdu Commerce et dela Distribution à SafiLe secteur du commerce et de la distri-bution concerne près de 18% de la popu-lation active de la province de Safi. Son importance découle du fait qu’il permet de commercialiser les produits fabriqués localement et ceux importés de l’exté-rieur de la province.L’importance du commerce à Safi est imputée d’une part à la présence d’une infrastructure qui permet de faciliter les transactions et l’animation commerciale, et d’autre part à l’existence des unités industrielles qui offrent une multitude de produits pour le marché local et spéciale-ment les produits agro-alimentaires.Ce secteur ne cesse de se développer du fait des mutations qui ont caractérisé la société marocaine en général et l’épa-nouissement du commerce moderne qui se traduit par l’évolution remarquable qu’il a connu ces dernières années, notamment avec l’adoption de nouvelles méthodes de marketing et de gestion, et le développement de nouveaux modes de commerce dont les grandes sur-faces, supermarchés, centres commer-ciaux, franchises… etc, ainsi que la proli-fération de nouvelles structures d’accueil commerciales et de distribution.Toutefois, il est à signaler que l’implanta-tion des grandes chaines de distribution à Safi, tels que Marjane, Acima et Car-refour constitue un levier important dans la modernisation et la promotion de ce secteur au niveau de cette province.

Brahim BaaddiDélégué du Ministère de l’industrie, du Commerce,de l’Investissement et de l’Economie Numérique

L a province de Safi occupe une place stratégique dans l’économie nationale , elle tire autant avantage

de sa position de carrefour de grand pôles du Maroc ( Casablanca , Mar-rakech et Agadir) que de son cadre géographique et naturel privilégié, lui offrant de vastes plaines constituées de sol agricole de sous sol riche en res-sources minières ( Phosphate, gypse, et barytine) , une façade maritime longeant l’océan atlantique sur plus de 150 Km, s’ajoute à cela la proximité du port , l’existence de la voie ferrée, et la planification prochaine de La construction de l’autoroute El Jadida-Safi. Ces atouts permettent à la ville d’être un pôle d’attraction de l’activité économique et continueront de jouer un rôle important pour drainer les investissements dans certains secteurs

pour lesquels la province de SAFI possède des avantages compétitifs, notamment la Conserve de poisson, le conditionnement des câpres et des olives, les minoteries industrielles et la valorisation des ressources minières. En effet, de nouvelles conserveries et des unités de congélation de poisson sont en cours de construction ou de redémarrage, ainsi la zone et le quar-tier industriel de la ville ont évolué de façon volontaire vers un espace quasiment dédié à l’industrie agroa-limentaire. Cependant, les attentes des investisseurs restent freinées par la non disponibilité du foncier ( zone industrielle saturée ), d’où la nécessité de penser à la création d’une nouvelle zone dédiée aux industries agroali-mentaires et également de réhabiliter l’ancien quartier industriel afin qu’il retrouve son dynamisme et ainsi créer de nouveaux lots disponibles, à même de sauvegarder, de réhabiliter et d’adapter le savoir faire technique et managérial acquis chez la plupart des unités installées dans l’ancien quartier industriel de la ville tel que le respect des normes internationales de la qua-lité (HACCP , ISO22000,BRC..), la maîtrise des fonctions approvisionne-

ment, production, commercialisation et même d’exportation vers les desti-nations les plus exigeantes en matière de qualité ou procédures . Il y a lieu de noter également que la demande internationale en plâtre qui est devenu le matériau incontournable du bâtiment (plaques et carreaux pour la construction, enduits, mortier ….) est en pleine croissance (son marché montre une progression d’environ 5 % par an depuis 10 ans.) , d’où, il est plus que nécessaire aujourd’hui d’exploiter l’abondance du minerais de gypse et qui est doté d’une compé-titivité notoire grâce d’une part à son excellente qualité et d’autre part à la facilité d’accès aux différentes mines (région de sidi Tiji ) dont les réserves en matières sont estimés à environ 6 MILLIARDS de tonnes, et pourtant, Safi n’en avait produit en 2012 qu’à peine 228 millions de dirhams, dont 37 destinée à l’export.Grâce à ces atouts et à ce potentiel énorme, SAFI attire un très grand nombre d’investisseurs dans ce sec-teur. Cependant, la non disponibilité des terrains équipés à proximité des carrières constitue un frein considé-rable aux investisseurs potentiels.

Face à cette situation, il n’est plus à démontrer que la réalisation d’une zone industrielle dédiée à la valorisa-tion des ressources minières, notam-ment, le gypse et la barytine et située de préférence à proximité immédiate des carrières de Sidi Tiji, devient de plus en plus un besoin pressant d’au-tant plus qu’elle permettra la création des richesses, apportera des emplois qualifiés et pérennes, constituera un grand catalyseur au secteur du BTP national et participera avec une grande part à l’augmentation des exportations industrielles.Sur un autre registre il y’a lieu de signaler également l’importance de créer des zones d’activité économique destinées à l’installation d’activités légères dans des zones n’excédant pas 10 HA et situés dans la périphérie de la ville, étant donné que ces espaces d’accueil jouent un rôle très important dans le développement économique et social, d’autant plus qu’ ils constituent un bassin d’emploi vital et évoluent essentiellement en tant que tissu de sous-traitance. Pour ce faire, la syner-gie des efforts de tous les partenaires et intervenants s’avère primordiale.

L a conserve de poissons au Maroc est une des plus vieilles industries de notre pays. La première conser-

verie date des années 1920. A ce jour, une Cinquantaine d’usines appartenant à une Quarantaine de sociétés opèrent dans ce secteur. Ces usines sont instal-lées à Larache, Safi, Essaouira, Agadir, Tan Tan et Laâyoune. Les deux princi-paux sites restent Safi et Agadir.Cette industrie apparaît aujourd’hui comme une composante d’avenir de la filière pêche et de l’économie ma-rocaine, En Assurant les besoins ali-mentaires pour une large couche de la population, en créant des opportunités d’emploi, et en étant responsable de 50% des exportations agro-alimen-taires au niveau national et 12% des exportations totales du Maroc. . Ce-pendant, elle demeure confrontée de-puis plusieurs années à de nombreuses contraintes notamment la régression continue des captures (la pêche tradi-tionnelle n’a pas toujours lieu pour des raisons principalement climatiques et/ou d’éloignement des zones de pêche). Au niveau de la province de SAFI cette industrie transforme principale-ment de la Sardine type « pilchardus walbum » véritable .Elle traite égale-

ment le maquereau et le thon.Son produit est exporté vers une cen-taine de marchés à travers les cinq continents. Leur outil industriel répond aux exigences et aux normes des mar-chés les plus exigeants, Leur capacité de production et de transformation de poissons est très importante, mais elle n’est utilisée en moyenne qu’à environ 50 %. Le secteur espère vivement que cette situation change pour répondre aux importantes demandes étrangères et ainsi optimiser l’utilisation des capaci-tés industrielles installées, sachant que sur les 1,3 Milliards de dirhams pro-duites par cette branche en 2012, près de 80% avaient été adressées à l’export vers une vingtaine de pays surtout en Amérique du nord, Asie mais aussi vers des pays de l’Afrique occidentale.

Ainsi, les perspectives sont bonnes car la conjoncture est favorable au secteur en raison d’un déficit des produits de la mer à l’échelle mondiale depuis cinq ans. Par ailleurs, il y a lieu de signa-ler que la sardine de type « Pilchardus Walbaum », dont le Maroc est le pro-ducteur leader, est la plus demandée à l’international. Les opportunités d’avenir qui s’offrent au secteur sont donc très intéressantes. Mais le Royaume pourrait mieux faire dans ce domaine si ce n’est le pro-blème d’approvisionnement en ma-tières premières.De ce fait, l’encouragement de cette industrie à très forte valeur ajoutée revêt donc une importance primordiale si l’on tient compte également du rôle stratégique que joue ce secteur dans le développement social. En effet elle emploie plus de 7310 personnes en 2012, soit 58% de l’effectif industriel de la province de SAFI qui compte 12687 emplois en 2012, et s’acca-pare à elles seules la part du lion dans l’effectif féminin global ( 96%) que ce soit pour l’effectif saisonnier féminin (92% ) ou pour l’effectif permanent féminin.

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8 Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

rÉGioN

D ifficile d’évoquer la Ville de Safi sans mettre sous les feux de la rampe le secteur de la

poterie qui représente l’une des activités des plus importantes en matière d’emploi tout en consti-tuant un patrimoine culturel et touristique de grande valeur socio économique.Difficile aussi d’aller à la ren-contre de ces multiples espaces qui sentent les fraîcheurs de l’argile, sans rendre un hommage des plus déférents à tous ces grands maîtres qui ont su comment apprivoiser et dompter la matière pour en faire des œuvres d’art dont le rayonne-ment dépasse aujourd’hui les fron-tières du pays et classent le produit Safi aux rangs les plus avancés eu égard de la qualité des produits de leur diversité et surtout de la touche artistique des nouvelles gé-nérations qui honorent aujourd’hui encore cet héritage traditionnel dont les origines transcendent les temps de l’histoire.Colline, Vallée, Village, musée … même les lieux où fleurissent et s’exposent en toute fierté ces œuvres d’art sont d’une réson-nance poétique et stimulent les inspirations.La colline des potiers représente le noyau originel de cette tradition Safiote qui s’est transmise de géné-ration à génération. Elle est classée monument historique depuis 1924

et regroupe plus de 40 ateliers qui perpétuent le rituel des anciens. En véritable fourmilière, elle dresse ses composantes comme un musée vivant et à ciel ouvert. Un lieu de révélation où l’art et le savoir faire s’expriment en une beauté éblouis-sante et appellent à l’invite. C’est là aussi où tous les céramistes an-ciens et contemporains ont marqué leur empreinte professionnelle.Au pied de cette colline, s’ouvre un grand marché commercial de

potiers où le visiteur peut contem-pler les merveilles modelées de mains de maîtres où la magie exté-riorise tous ses mystères de formes de décorations et de couleurs.L’autre marché des potiers est situé au cœur de la médina et s’inscrit sous le nom de marché de Sicar. C’est un vrai centre commercial où le touriste aura l’occasion et le plaisir de découvrir les plus belles pièces dont abonde la fertile imagi-nation créative des artistes safiots.

La vallée des potiers plus connue sous la vallée Châaba est étalée sur un espace de plusieurs hectares et abrite quelques 70 entreprises qui exercent leur métier à la tradition-nelle en utilisant des fours à bois et des équipements archaïques. Cependant, elles offrent de l’em-ploi à plus de 800 personnes dont la majorité est spécialisée dans la production des tuiles de toutes variétés.

C.A

I nauguré en 1991, le musée national de céramique de Safi est un lieu qui vaut vraiment

le détour puisqu’il présente aussi bien aux simples visiteurs qu’aux chercheurs et dans toute sa diversité, une exceptionnelle palette de la céramique tradition-nelle marocaine. Le bâtiment qui l’abrite, plus connue sous le nom de Dar Saltan ou est une citadelle historique située sur un point culminant, dans un pano-rama s’ouvrant sur la Médina et sa mer.

HistoriqueConstruite sous les Almohades (XIIème siècle). La citadelle qui abrite le Musée National de la Céramique est classée monu-ment historique. Son emplace-

ment surplombant la médina de Safi et offrant une vue sur l’océan, atteste de son rôle dé-fensif. C’est pour cela qu’elle fut occupée par les portugais entre 1508 et 1541 comme en témoigne les armoiries du roi Emmanuel 1er qu’on peut constater sur l’une des tours de la citadelle. Le rôle militaire de cette fortification va être mis en valeur par les Saadiens. C’est ainsi que Moulay Zidane l’a doté de plusieurs canons de fabrication hollandaise. Sous la dynastie Alaouite, la citadelle al-lait recevoir vers 1762 la bahia, demeure palatiale construite par le prince Moulay Hicham fils du sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah. C’est vraisemblable-ment à cette époque qu’on doit

le nom de maison du sultan (Dar Essoltan) que conserve encore la tradition orale.Après avoir été le bureau du contrôleur civil sous le protec-torat français. Ce monument fut le siège de plusieurs administra-tions avant de devenir le siège du Musée National de la Céra-mique en 1990.

SAFI CAPITALE DE LA POTERIE L’ART DE DOMPTER L’ARGILE

Musée National de la CéramiquePROJETS EN COURSSelon les sources de la délégation de l’arti-sanat de Safi, la colline des potiers de la ville va connaître une réhabilitation globale. Une étude technique, qui comprend une étude architecturale et topographique, a déjà été réalisée et plusieurs travaux d’aménagement sont en cours. Un nouveau réseau de distribu-tion de gaz va notamment être installé. Dans ce même registre, un nouveau village des potiers va également voir le jour dans la province. Il sera destiné à délocaliser les potiers de la vallée de Chaâba, dont certains ateliers sont très anciens, voire carrément anarchiques. La topographie du site qui est traversé par l’oued Chaâba est dépourvue de toute infras-tructure. L’objectif est donc de relocaliser ces artisans dans un nouveau village dans de meil-leures conditions d’hygiène et de sécurité tout en les dotant d’une infrastructure moderne. L’autre projet d’envergure, concerne un pro-gramme de développement du secteur de la tuile en terre cuite dans la commune rurale de Saadla (10 km de Safi), spécialisée dans cette filière. Le projet prévoit l’étude et l’assistance technique pour le développement de la tuile, ainsi que la construction et l’aménagement d’un espace de l’artisanat dans cette com-mune.

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9Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

L e Conseil Régional du Tourisme de la région de Doukkala-Abda a pour mission principale de développer

et de promouvoir la destination Douk-kala-Abda aux niveaux national et international tout en fédérant les pro-fessionnels et en facilitant les inves-tissements dans les différents métiers liés au secteur touristique.Selon Abdellah Bakrim Président du Conseil Régional du Tourisme Douk-kala Abda « la décennie 2010-2020 est inscrite sous le signe de la régionalisa-tion. Un challenge d’avenir stratégique pour le Maroc. D’ailleurs l’essentiel

du discours du 20 août 2010 du roi Mohamed VI a été consacré au projet de la régionalisation avancée, un chan-tier qui mènera le Maroc vers la voie de la modernité ».Il s’agit donc d’une dynamique où la région Doukala-Abda s’inscrit en véri-table pôle de compétence et moteur de croissance, pour participer au déve-loppement du tourisme national en exploitant le génie local et les potenti-alités touristiques de la région.La région Doukala-Abda est en passe de devenir une mégapole touristique, véritable carrefour de 3 pôles régio-naux (Casablanca, Marrakech et Aga-dir) avec une façade maritime de 300 Km, Doukala-Abda se positionne dès aujourd’hui comme une région impor-tante dans l’avenir économique du pays, sa contribution au PIB national est d’ailleurs en constante évolution.Elle offre de longues plages aux sables fins, aux amateurs de stations bal-néaires, dont plusieurs portent déjà le label prestigieux « pavillon bleu «, et des stations d’ostréiculture à Oualidia.Pour les amateurs de sports extrêmes, la région est d’une grande richesse, elle abrite en effet la fameuse 7ème vague du monde dans un site d’une

très grande beauté dénommé « ras-lafâa « à Safi et sur lequel des grandes marques comme « quiksilver «, ou « billlabong « ont organisé des compéti-tions mondiales de surf, et des grottes qui feront sans aucun doute le bonheur des amateurs de spéléologie.Cette région c’est aussi des monu-ments portugais datant de plus de cinq siècles, une des plus anciennes mos-quées du royaume, des fauconniers, des manifestations équestres tradi-tionnelles (fantasia), la réserve royale de la gazelle, Sidi Chiker, lac Zima et ses flamants roses, le mausolée Ouled Ben Zmirou, la Kasbah Hmidouche, la Kasbah de Boulaouane, le musée national de la céramique, les Tazotas et plusieurs sites uniques offrant des émotions particulières.« L’objectif, est de développer toute la région Doukala-Abda, que ce soit en tourisme balnéaire, culturel ou rural, à cet égard, il faut noter que de plus en plus de T.O s’intéressent à la région et ce n’est pas pour rien que Maza-gan Beach resort , l’une des plus belle station du plan azur, s’y est installée sans oublier du projet CMKD destiné au tourisme interne dans le cadre du plan Biladi », nous confirme Abdellah

Bakrim avant de préciser qu’il impé-ratif de mettre en place une stratégie innovante, réaliste et diversifiée afin de pouvoir bénéficier de ces retombées sur l’ensemble des secteurs liés au tou-risme, d’autant plus que le tourisme a toutes les chances de développements dans la région Doukkala-Abda «, eu égard de ses ressources naturelles et son riche potentiel touristique.Et de conclure, « la région dispose des atouts et des potentialités nécessaires pour devenir un pôle d’attraction de grande envergure, tant pour les tou-ristes nationaux qu’étrangers grâce à la beauté de sa mer et ses plages, à la richesse de sa culture et son histoire et au dynamisme de ses professionnels sans oublier la courtoisie et l’hospita-lité de ses habitants ».Reste à souligner que plan d’action tel que prévu par le bureau du conseil sera soumis à l’ONMT pour approbation. C.A

Un musée à Safi, dédié à la ville de Safi… il faut avoir une forte convic-tion et le sens passionnel de l’aventure patrimoniale pour pouvoir le rêver et le concrétiser. Ces qualités humaines nous les avons découvertes dans la fougue du poète et acteur associatif M. Moudden Abdelaziz qui a eu le grand mérite de réaliser au cœur de l’antique médina de Safi l’un des plus riches et des plus spectaculaires musées qui résume à lui seul un large pan de la mémoire de cette ville profondément enracinée dans l’histoire.C’est sur un ton mêlant chagrin et fier-té que M. Moudden parle de son aven-ture dans l’établissement de ce musée qu’il a acquis en 2000 dans l’objectif de faire découvrir aux visiteurs les pages plus prestigieuses les unes que les autres du passé d’une cité qui a vu se succéder sur son espace des gens et des civilisations variées et diversifiées, depuis l’ère phénicienne jusqu’à nos jours.Même les lieux choisis par M. Moud-den pour installer « Le musée de Safi

» sentent les parfums indéfinissables de l’histoire ancienne. C’est au Derb El Mâasra (quartier du Pressoir) que repose cette merveille, à l’ombre des murailles et arcades d’un bâtiment qui date de cinq siècles. Ce lieu qui a été restauré par son propriétaire, auteur de deux recueils de poèmes autour de Safi en 2002 et 2013, contient des pages incarnées de l’histoire de tous les métiers, arts et cultures qui avaient occupé les maro-cains au cours de ces périodes succes-sives.Les expositions de ce musée unique en son genre sont à considérer comme des contes relatés par des articles en bois et en menuiserie ; des mécanismes de pressoirs d’olives, de forge, de papete-rie et de reliure des livres ; des outils de chasse et de pêche, de parfumerie et de coiffure ainsi que de tout ce qui s’y rapporte comme fonctions parallèles telles la circoncision, l’arrachage des dents, la saignée, à côté du tissage, de la fabrication des chaussures, des ac-cessoires de cavalerie, d’arts musicaux

et des instruments en usage selon les époques, notamment les instruments à corde antiques.On y trouve exposés également des articles présentant divers aspects de la vie des générations successives : épices, ustensiles de cuisine, produits d’éclairage, rituels de festivité, de ma-riage ou autre…

En quittant ce musée, le visiteur ne peut que rendre un grand hommage au créateur de ce haut lieu de mémoire, car il faut vraiment avoir une patience infinie et une volonté à toute épreuve pour faire abriter sous le même toit autant de pages de notre histoire col-lective.

Chahid Ahmed

rÉGioN

Doukala-Abda Future mégapole touristique

MUSEE DE SAFIUNE MERVEILLE SINGULIERE

Bakrim AbdellahPrésident du Conseil Régional du Tourisme

Doukkala Abda

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10 Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

Dossier

En terme de tonnage global

Jorf Lasfar dépassera le port de Casablanca à partir de 2016

ParNajib Cherfaouiingénieur des Ponts et Chaussées

Un mot pour l’avenir

DOUKKALA-ABDA SYSTÈME PORTUAIRE (2ème partie)

Le port de Jorf Lasfar possède une caracté-ristique très spéciale. Pour la première fois au Maroc, on expérimente un mode d’agencement nouveau. L’enceinte portuaire est déclinée en tranches : quais très longs et étroits, ainsi le môle du charbon possède une largeur de 37.5 m. En effet, étant donné le coût élevé de la grande jetée, il est apparu essentiel de tirer le meilleur rendement de la zone qu’elle abrite afin de re-tarder le plus possible le moment où les besoins du commerce rendraient nécessaire une nou-velle extension de l’abri.Par ailleurs, le site de Jorf Lasfar devait, à l’ori-gine, accueillir un complexe à la fois minéralier et pétrolier.Il reste à réaliser le port pétrolier, lié à l’éta-blissement d’une raffinerie nécessaire pour la production des matières azotées incorporées aux engrais.En 1975, dès l’annonce du projet, la société Samir réagit pour conserver l’exclusivité du raf-finage du pétrole, monopole qu’elle exerce sur tout le pays à partir de Mohammedia (Fédala). Elle parviendra finalement à détourner l’atten-tion des décideurs et à faire barrage. Pour cela, elle appelle au secours son géniteur, le groupe italien Agip qui fait construire par sa filiale GIS (Groupement Impregilo Sider) un nouveau port à Mohammedia (1980-1984). Le financement s’effectue via l’État italien avec un taux d’intérêt quasiment nul.Aujourd’hui, géographie oblige, le rayonnement planétaire des Doukkala- Abda se rétablit pro-gressivement : le dossier hydrocarbures vient d’être réactivé ; la sécurité de l’approvision-nement du pays en dépend. Ainsi, grâce à la réception du gaz naturel, la place de Jorf Lasfar offrira non seulement la possibilité de redis-tribuer le risque énergétique, mais aussi une excellente alternative aux impératifs de com-pétitivité. Sur le plan national, il y a un besoin potentiel de 5 milliards de m 3 (bcm) correspon-dant pour l’essentiel à la demande du corridor El Jadida Mohammedia. De plus, l’implantation d’une raffinerie renforcera la stratégie fondée sur le développement équilibré des régions. Pour toutes ces raisons, l’Etat a initié en 2011 les études pour l’établissement d’un nouveau port, à vocation pétrolière et gazière. Il est atte-nant (nord) à l’actuel port de Jorf Lasfar.Enfin, création récente, Jorf Lasfar est un port sans ville. On prendra soin d’éviter soigneuse-ment l’erreur récurrente de laisser la pression urbaine asphyxier ou paralyser l’activité por-tuaire. Ce qui suppose une redistribution fonc-tionnelle des espaces autour d’El Jadida, avec en arrière-plan cette question lancinante : sera t elle centre directionnel ou simple ville dortoir pour le complexe ?Par rapport à cette dernière question, la société civile d’El Jadida a réagi en mettant en avant la notion de territoire intelligent, englobant l’en-semble des potentialités de la ville, y compris la ressource universitaire.

ParNajib Cherfaoui

GenèseDans ce qui suit, nous passons en re-vue les circonstances qui ont conduit au choix de la région Doukkala Abda pour y édifier un port minéra-lier de grande envergure.Tout commence par la flambée des prix du phosphate brut, qui dépassent, au début des années soixante dix, le seuil euphorique de 64 dollars la tonne. Plus précisé-ment, entre 1973 et juillet 1975 les prix sont multipliés par cinq. En ré-ponse à cette conjoncture favorable, l’État réagit sur deux fronts.Sur le front minier, il renforce les ex-tractions et ordonne le doublement de la quantité annuelle de minerai brut à exporter, soit 40 millions de tonnes.Pour en améliorer la rentabilité, il généralise la politique de valorisa-tion de cette ressource naturelle et lance plusieurs unités de fabrication de produits à haute valeur ajoutée tels que l’acide phosphorique ou les engrais.Sur le front énergétique, il décide

l’implantation d’une raffinerie de pétrole pour la coupler à ce vaste projet d’industrialisation.La réalisation de ce programme pose tout naturellement le problème de la détermination du site portuaire le plus approprié, existant ou à construire.Le site à retenir devra en premier lieu occuper une situation centrale par rapport aux gisements de phos-phates de Khouribga, Youssoufia et Ben Guerir, puis posséder une large potentialité en terrains urbanisables et enfin disposer de ressources en eau suffisantes.En termes nautiques, le site devra permettre l’accueil de navires miné-raliers de grande taille, présentant un tirant d’eau supérieur à 11 m. Par ail-leurs, l’hypothèse haute de capacité de raffinage exige des tankers de 200 000 tonnes et donc des profondeurs de 19 m.

Port pétrolier et minéralierSi on considère la question des phosphates, on devrait en toute

logique penser à utiliser l’un des trois points d’évacuation déjà exis-tants : Casablanca, Safi ou le wharf de Laâyoune. Mais, leurs emplace-ments ne cadrent pas avec l’esprit à forte charge industrielle du pro-gramme ciblé.À Casablanca, le tissu urbain atte-nant au port ne peut recevoir les nouvelles voies ferrées nécessaires à l’accroissement du trafic.À Safi, on retrouve la même contrainte, aggravée de surcroît par l’encombrement des bassins por-tuaires.En outre, aucune de ces deux places ne dispose d’espaces adéquats pour accueillir les industries chimiques intégrées.Abordons maintenant la question de la réception des hydrocarbures. Le débarquement du pétrole brut s’ef-fectue à Casablanca et à Mohamme-dia où fonctionne déjà depuis 1962 la raffinerie Samir (Société anonyme marocco italienne de raffinage).Le premier port frôle la saturation et le second ne possède que des pipes sous marins, dits aussi « sea lines »,

Scène satellitaire, prise en 2008, sur le site de Lorf Lasfar ; le montage précise la position relative de l’enceinte actuelle par rapport au nouveau projet de port énergétique. Les postes de réception du pétrole sont adossés à la nouvelle digue principale longue de 2 500 m ; le terminal dédié au gaz naturel liquéfié est placé sur un terre plein entièrement gagné sur la mer.

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11Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

DossierDOUkkALA ABDA SYSTÈME PORTUAIRE

indisponibles par mauvais temps, soit environ 120 jours par an.Par ailleurs, le principe de précaution impose de diversifier les points de dé-barquement, d’autant plus que le port de Casablanca sera fermé à ce trafic en juin 1992. Vu sous cet angle, l’établis-sement d’un nouveau terminal pétro-lier prend une importance particulière; en particulier, la raffinerie correspon-dante contribuera à la préparation des matières azotées entrant dans la fabri-cation des engrais.De ces considérations découle la double nécessité de construire un nou-veau port à la fois pétrolier et minéra-lier.

LocalisationD’après tout ce qui précède, la nou-velle zone portuaire doit impérati-vement être accessible aux navires à fort tirant d’eau et être située à une distance optimale des divers gisements phosphatiers alors en exploitation. Intervient également la préservation de l’environnement, car les usines envisa-gées nécessitent une grande surface de sol et exercent une forte pression sur les écosystèmes avoisinants. Une première prospection débouche sur le lieu-dit Jorf Lasfar, nom d’une localité située à quelques kilomètres du cap du même nom, bien connu sous l’appellation Cap Blanc. Il se trouve à mi chemin entre Casablanca et Safi, et à égale distance des trois gisements de Khouribga, Youssoufia et Ben Guérir, auxquels le port sera relié par des voies ferrées.Pour la toponymie « Jorf Lasfar » (Lit-téralement « cap jaune » en arabe) ; il aurait mieux valu conserver l’appel-lation cap Blanc, due à la couleur de cette singularité géologique.

La flèche de l’HistoireAu Sud de Jorf Lasfar, le littoral se présente sous forme de falaises.Du côté mer, il est abrité des houles Nord Est par le décrochement du cap. Les fonds sont compatibles avec les ti-rants d’eau requis, puisque la ligne des – 15 m court à 1 500 m du rivage et que celle des – 20 m se rapproche à 500 m du cap, cas de figure exceptionnel sur la côte atlantique du Maroc.De ce constat se dégagent trois élé-ments fondamentaux.Tout d’abord, le port doit être entière-ment gagné sur la mer, ensuite la pro-fondeur 15 m peut être obtenue avec un éloignement en mer raisonnable, enfin, l’isobathe des 20 m ne peut être atteinte à un coût acceptable qu’au point singulier constitué par l’avancée du cap.C’est ainsi que va naître l’idée de créer

de toutes pièces deux ports spécialisés adjacents : un port pétrolier accroché au Cap Blanc et à sa suite un port mi-néralier.C’est là une belle idée qui sera mutilée, car seule la composante minéralière sera réalisée.En effet, la Samir, redoutant un concurrent compétitif, coupera court à la composante pétrolière en doublant sa capacité de production, en installant de nouveaux sea lines et surtout en ap-pelant à son secours la compagnie pé-trolière italienne AGIP. Celle-là même qui lui a donné naissance en 1962.En 1980, AGIP confie à sa filiale GIS (Groupement Impregilo Sider) le soin d’exécuter à Mohammedia une digue abri pour un appontement pétrolier.On peut donc dire qu’à sa mise en ser-vice en 1982, Jorf Lasfar est un com-plexe amputé de sa dimension hydro-carbures. Mais, comme on le verra, l’Histoire est têtue : en 2012, c’est à dire trente années plus tard, la tutelle finit par comprendre la nécessité de doter, précisément, le port de sa com-posante énergétique.

ReliefDu point de vue du sol, la région com-porte deux étages, un socle ancien constitué principalement de calcaires tandis que le bas plateau est formé de grès dunaires récents. De manière générale, la zone possède un substrat favorable aux fondations.Du côté terre, la topographie est carac-

térisée par une bande côtière basse, à la fois rocheuse et sableuse, de 300 mètres de largeur environ et un plateau uni très vaste à la côte + 50 m, la tran-sition se faisant par une falaise à pente douce.Les investigations effectuées pour dé-terminer la nature des fonds mettent en évidence un platier rocheux s’étendant sur 500 mètres de largeur à partir de la côte, recouvert au delà par une épais-seur de sable progressivement crois-sante pour se stabiliser autour d’une moyenne de 10 m.Le schéma directeur de l’aménagement terrestre est grandement facilité du fait que les espaces sont pratiquement vierges. Toutefois, la configuration du relief en deux étages présente une dis-continuité d’autant plus gênante que le bas plateau n’est pas assez vaste pour accueillir les industries chimiques. Pour celles ci, on abandonne donc l’idée d’une installation pied dans l’eau, au profit d’une formule dite « d’industrie proche de l’eau ».D’où le zonage finalement adoptée : le haut plateau abritera les usines, le faisceau de voies ferrées et les aires de stockage des minerais. Le bas plateau sera dédié aux activités spécifiquement portuaires. Des convoyeurs assureront la liaison.

FocusDe l’origine des études à la remise du dossier d’appel d’offres aux entre-prises, il s’écoule 16 mois, soit huit

pour les études économiques et de définition et autant pour la conception des ouvrages. L’entreprise adjudica-taire est désignée, en 1976, pour un montant de 65 millions de dollars. Les travaux préparatoires démarrent en décembre 1976. Mais, le chantier ne sera officiellement lancé que le 29 mai 1978 (dragages, jetées, quais, apponte-ments, terre pleins, voieries). L’exploi-tation du port commence au mois de juin de l’année 1982, date à laquelle un navire espagnol vient s’amarrer pour un déchargement de 20 000 tonnes de phosphates. Dès cette première année, le trafic atteint 118 609 tonnes. L’ap-provisionnement en phosphates se fera par voie maritime jusqu’en 1987, an-née de la mise en service de la desserte ferroviaire de 102 km reliant Nouaceur au port de Jorf Lasfar.

OuvragesLe port se compose d’un plan d’eau de 200 hectares, défendu par deux digues à talus.La digue principale possède une lon-gueur de 3 100 m. Son tracé comporte trois tronçons. Le premier, à l’enraci-nement, se dirige vers le Nord Ouest, le second s’écarte vers l’Ouest et le troisième, le plus long, part en direc-tion du Sud Ouest.La contre digue est implantée per-pendiculairement au rivage, sur une longueur d’environ1 250 m. Son extré-mité détermine la position de la passe d’entrée.Pour l’agencement des bassins, on opte pour des appontements en « dents de peigne ». Cette solution possède l’avantage de minimiser à la fois, la surface des terrassements et la lon-gueur du brise lames dont l’extrémité se trouve par des fonds naturels de – 15 m.Les prospections de carrières indiquent que l’on peut exploiter le marno cal-caire, matériau léger et assez tendre, de densité 2.2 environ ; mais, outre un bon comportement au vieillissement, il présente l’avantage d’être disponible en grandes quantités à proximité du chantier

L’extraction des granulats pour béton est entreprise à partir d’un gisement situé à 15 km, à proximité de la ville d’El Jadida. Ce matériau permet la fabrication d’un béton de qualité et de densité acceptable, comprise entre 2.40 et 2.45.La conception d’un brise lames est inséparable de son mode d’exécution. Aussi, compte tenu des délais requis pour la construction de l’ensemble et des quantités d’enrochements à mettre en œuvre, on admet que seul l’avan

Vue aérienne sur le site de Jorf Lasfar prise au début des travaux en 1977. Côté terre, à gauche, on aperçoit le chantier des blocs tétrapodes et côté mer, la petite digue du port de service qui deviendra plus tard le port de pêche à partir de 1982.

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DossierDOUkkALA ABDA SYSTÈME PORTUAIREcement au camion peut satisfaire ce compromis. Cela suppose un noyau émergent, protégé au fur et à mesure de la progression des travaux.Les essais de stabilité sont effectués sur modèle réduit, au Laboratoire Cen-tral d’Hydraulique de France (LCHF). Les résultats conduisent à un profil type qui comporte une carapace prin-cipale en tétrapodes de 20 m3, une ca-rapace intérieure en blocs cubiques de 2.75 m3, un mur de garde montant à la cote + 15 m. Les simulations sont réa-lisées en canal avec des houles allant jusqu’à 9.50 m d’amplitude significa-tive et 13 secondes de période ; en bas-sin, on pousse jusqu’à des amplitudes de 10.50 m.Le musoir comporte, sur les secteurs exposés à la houle, des tétrapodes alourdis par incorporation de barytine.La contre digue, de dimensions moindres, est réalisée suivant les mêmes principes. Sa largeur est natu-rellement maximale à la base par des fonds de – 13 m. Les éléments les plus lourds ne dépassent pas 30 tonnes dans la zone la plus exposée.Les constructions de la digue princi-pale, de la contre digue et du « port de service » nécessitent la mise en œuvre de 8 800 000 tonnes d’enrochements et 750 000 m3 de béton.Pour les ouvrages intérieurs, on fa-brique cent caissons circulaires évidés de 10 m à 14 m de diamètre, pour une hauteur de l’ordre de 18 m ; ils sont, plus précisément, destinés à la confec-tion des quais et à la réalisation des ap-pontements ou des ducs d’Albe isolés.De 2003 à 2006, le front d’accostage Sud du terminal de commerce du port de Jorf Lasfar est réalisé sur 256 m au moyen de treize caissons réalisés au port de Casablanca (sur les quais de la jetée Moulay Youssef), puis transférés par remorquage. Il est à noter que cette technique a déjà été utilisée à Tan Tan où des caissons, préfabriqués à Agadir, sont acheminés par flottaison.En Mai 2007, le poste des hydrocar-bures (pétrole raffiné et GPL) est confié à Marsa Maroc qui l’équipe et le rénove. Cependant, il y a un autre appontement, toujours en attente d’un concessionnaire.De 2006 à 2008, la société Mass cé-réales construit un silo métallique à grains ayant une capacité de stockage de 48 000 tonnes. Depuis 2009, elle assure l’exploitation de ce terminal à partir du quai 14, relié par convoyeurs aux zones d’ensilage situées à l’arrière.De 2008 à 2011, un terminal polyva-lent est aménagé en fond de darse, atte-nant à l’enceinte réservée à la pêche. Ce terminal, dont la gestion est confiée à Marsa Maroc, offre un linéaire de quai de 310 mètres à – 12.50 m, adossé

à un terre-plein de dix hectares.De 2012 à 2015, l’OCP et l’ONE entreprennent l’agrandissement de leurs infrastructures par le déroctage des bassins correspondants y compris le chenal d’accès et le cercle d’évi-tage. L’approfondissement consiste à atteindre la cote – 13.5 m pour le char-bon et – 15.5 m (resp). – 13.5 m) pour les phosphates. Les nouveaux quais se présentent sous la forme d’une paroi moulée d’épaisseur 1.20 m, c’est-à-dire un mur tenu vertical au moyen de tirants ancrés dans le noyau des môles. L’objectif consiste essentiellement d’une part à satisfaire la demande de la JLEC qui prévoit d’augmenter son

volume de production en électricité et d’autre part d’accompagner la mon-tée en charge graduelle du potentiel d’acheminement des phosphates bruts de Khouribga par un pipeline souter-rain de 90 cm de diamètre.Après cet agrandissement, l’OCP voit

son linéaire de quais à phosphates (480 m) augmenter de 928 m. De même, la JLEC (180 m) bénéficie d’un accrois-sement de 340 m.

ExploitationDe 1982 à 1984, la RAPC met en marche, à titre officieux, les installa-tions. Le port pêche est activé dès 1982.En 1985, l’État confie à l’ODEP (Of-fice d’exploitation des ports), l’aco-nage, la manutention, le magasinage et de manière générale tous les services accessoires rendus tant aux marchan-dises qu’aux navires. En mai 2007,

l’ANP (agence nationale des ports) prend place pour exercer la mission d’autorité portuaire.La station du port de Casablanca as-sure le service de pilotage.Deux sociétés se partagent la tâche du remorquage. Ce sont la Société Chéri-

fienne de Remorquage et d’Assistance (SCRA) et la société Off Shore Maroc.Les quais font l’objet de concessions d’une durée de vingt ans : l’OCP pour les phosphates et ses dérivés (conven-tion du 8 août 1986 renouvelable par tacite reconduction), de même pour la JLEC (convention du 11 septembre 1997) et la Sonasid pour les billettes et la ferraille (2002).En 1986, une tentative de conces-sion impliquant l’ODEP se solde par un échec. Il s’agit d’initier les trafics Røros et conteneurs. La société Coma-jorf, constituée en association avec des entrepreneurs privés (Comarine, Marbar et Axel), demeurera inactive jusqu’à aujourd’hui.En 1994 et 1995, suite à une sécheresse persistante, la ville de Tanger est ali-mentée en eau potable par voie mari-time à partir du barrage de Daourat sur l’Oued Oum Er Rabii. Des conduites acheminent l’eau jusqu’à Jorf Lasfar pour être expédiée à l’aide de trois ba-teaux citernes de 25 000 tonnes chacun à destination du port de Tanger où elle est stockée dans les cavités naturelles de Charf El Akab découvertes en 1921.

TraficAujourd’hui, le port de Jorf Lasfar constitue un point supplémentaire d’évacuation du phosphate brut extrait de Ben Guérir, Youssoufia ou Khouri-bga.Le port de Jorf Lasfar reçoit également des cargaisons de phosphates en pro-venance de Laâyoune, par caboteurs de 15 000 tonnes environ.Comme programmé, il est intégré au complexe industriel de transformation des phosphates. Des usines d’industrie pétrochimiques sont créées par l’OCP en partenariat avec ses grands clients, entre autres, indiens, belges et norvé-giens (Emaphos).Ainsi, l’activité portuaire se concentre essentiellement d’une part sur l’im-portation des produits nécessaires à la fabrication des engrais, à savoir le soufre, l’ammoniac et la potasse, et d’autre part sur l’exportation des engrais proprement dits. L’ensemble chimique Maroc-Phosphore (III et IV) à Jorf Lasfar, mis en service en 1986, permet de fabriquer annuellement 1 320 000 tonnes d’acide phosphorique P2O5, provenant de la transformation des phosphates du centre minier de Khouribga. La moitié de ce tonnage peut être convertie en engrais solides (DAP et TSP). Toute la production est exportée. En 1997, l’OCP lance un atelier d’acide phosphorique purifié de 120 000 tonnes. La filière des produits

Port de Jorf Lasfar en novembre 1980. Au premier plan, l’aire d’entreposage des tétrapodes de 20 m3 et les blocs de 2.75 m3. Côté mer, le chantier de construction du terminal chimiquier et du môle de Commerce ; au second plan, une barge au travail ; au fond, on aperçoit la digue principale déjà bien avancée.

Port minéralier de Jorf Lasfar en 2005, plan d’eau de 200 hectares défendu par deux digues à talus de 3 100 et 1 250 mètres de longueur, les appontements en « dents de peigne » délimitent des quais et des bassins spécialisés.

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chimiques se caractérise par une extension des capaci-tés nominales, légère pour l’acide phosphorique, mais importante pour les engrais, plus de 34%, portées res-pectivement à 1.8 et 2.18 millions de tonnes.En 2011, le Groupe OCP a mis en place une stratégie industrielle ambitieuse qui devrait permettre de dou-bler progressivement la production du pôle minier et tripler la production du pôle chimique dès 2014. En d’autre termes : le port de Jorf Lasfar est reconfiguré pour faire face au développement du trafic correspon-

dant, soit un accroissement estimé au minimum à 4 millions de tonnes.La filière thermique se distingue par la création, en 1997, d’une centrale de 1 320 MW. En 2014, le dou-blement de capacité en fait le cœur de la production nationale d’électricité. En conséquence, le port ren-force sa vocation minéralière par la réception mas-sive du charbon, soit au total 6 millions de tonnes dès 2014. d’une centrale de 1 320 MW. En 2014, le dou-blement de capacité en fait le cœur de la production nationale d’électricité. En conséquence, le port ren-force sa vocation minéralière par la réception massive du charbon.En 2002, la filière métallurgique, représentée par la Sonasid (Société nationale de sidérurgie), installe un laminoir ; en conséquence la place devient un point de débarquement des billettes. La Sonasid consacre 75% de son activité à la production de ronds à béton. En 2005, une deuxième unité est lancée pour le recy-clage de la ferraille car le prix de la billette ne cesse d’augmenter.

On retiendra en substance, que le port de Jorf Lasfar a attiré des investissements très structurants pour la région Doukkala Abda. Ainsi, à l’horizon 2016, le port de Jorf Lasfar traitera globalement près de 24 millions de tonnes, devenant par là même le premier port du Maroc pour le trafic national.

Un couple à risquesLe complexe industriel de Jorf Lasfar doit prendre soin des écosystèmes marins qui l’ont accueilli.

Les usines chimiques sont en relation directe avec l’univers halieutique.Les gens de mer sont unanimes : il faut assainir les déversements.Les solutions existent. Il suffit par exemple de recy-cler les déchets nocifs dans le système de production.Pour fixer les idées, considérons la problématique des cendres volantes qui proviennent de la combustion du charbon dans les centrales thermiques.À Jorf Lasfar, les cendres de la centrale étaient généra-lement rejetées à la mer ou stockées dans des barrages de retenue. De ce fait, elles perturbent l’équilibre naturel de l’écosystème marin et ont un impact sur les nappes phréatiques. Mais, depuis 1999, la société Lafarge valorise ces cendres. Elle les utilise comme adjuvant dans le ciment ou comme matière première dans le cru, technique qui préserve donc les sols et le milieu marin. De plus, par rapport au même souci, l’extension actuelle bénéficie d’un traitement adapté des rejets liquides et d’un dispositif de désulfurisation des fumées.

Dossier

Statistiques révélant la croissance accélérée de la place maritime de Jorf Lasfar qui devrait dépasser, en terme de tonnage global, celle de Casablanca à partir de l’année 2016, devenant par là même le premier port du Maroc.

DOUkkALA ABDA SYSTÈME PORTUAIRE

Port de Jorf Lasfar (Cap Blanc) :trente années d’activité

trafics en tonnes de 1982 à 2013

Port de Jorf Lasfarannée total1982 74 2631983 268 9111984 532 3351985 106 792 1986 1 481 4551987 2 673 9311988 6 932 8811989 5 071 1711990 5 645 8551991 4 901 0001992 5 263 0001993 5 670 0701994 5 567 4001995 12 845 0001996 7 442 3231997 7 447 7291998 7 395 0451999 8 285 0002000 8 367 4952001 9 944 5272002 10 329 3222003 11 152 0002004 12 191 0002005 13 132 0002006 12 859 1112007 14 184 1422008 12 664 6872009 14 070 2202010 16 683 9602011 17 872 5712012 18 642 0232013 17 803 649

Port de Casablanca année total1982 17 068 000 1983 17 317 000 1984 18 574 000 1985 18 601 000 1986 17 666 000 1987 17 350 000 1988 16 740 000 1989 15 008 000 1990 16 025 000 1991 14 908 000 1992 15 848 000 1993 14 661 000 1994 14 409 212 1995 15 785 000 1996 16 017 000 1997 18 218 000 1998 19 742 000 1999 19 724 000 2000 19 773 000 2001 20 132 000 2002 21 279 000 2003 20 911 000 2004 22 394 000 2005 24 600 000 2006 23 805 000 2007 26 341 000 2008 24 037 000 2009 19 998 000 2010 23 075 000 2011 22 700 000 2012 24 513 000 2013 22 671 799

Les statistiques révélant la croissance accélérée de la place maritime de Jorf Lasfar démontrent bien que ce port devrait dépasser, en termes de tonnage global, celui de Casablanca à partir de l’année 2016, devenant par là même le premier port du Maroc.En clair, il y a tout d’abord, l’annonce officielle par la JLEC de l’accroisse-ment de ses besoins en charbon qui vont donc passer de 4 millions de tonnes en 2013 à 6 millions de tonnes

dès 2014, soit une élévation de 2 mil-lions de tonnes. En second lieu, il y a une progression de 4 millions de tonnes, conséquence du programme de développement industriel de l’OCP, à savoir le déve-loppement des capacités d’extrac-tion et de traitement du Phosphate à Khouribga; l’extension des capaci-tés de valorisation du Phosphate au complexe industriel de Jorf Lasfar; le transfert vers Jorf Lasfar de tout ou

partie des Phosphates exportés par le port de Casablanca.Au total, il faut compter sur une aug-mentation minimale de 6 millions de tonnes. Actuellement, le trafic global de Jorf Lasfar est de l’ordre de 18 millions de tonnes; Ce trafic passera donc au minimum à 24 millions de tonnes dès 2016. Par contre les variations du port de Casablanca resteront fonction des importations des céréales et du

nombre de conteneurs manutention-nés; mais dans tous les cas, ces varia-tions se maintiendront à un niveau inférieur à la montée programmée de Jorf Lasfar. Autre indicateur ; de source officielle, pour les mois de janvier et février 2014, JORF LASFAR a progressé de 25% par rapport à la même période 2013.alors que cette progression est de 10% pour Casablanca.

Jorf Lasfar : Quand les chiffres parlent

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14 Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

ÉVÉNeMeNt

L a commémoration de la Journée Internationale de la Femme s’est tenue Samedi 8 mars 2014 dans

les locaux de la Faculté des Sciences d’El Jadida. Le thème choisi lors de cette troisième édition était «Les femmes moteurs de développement économique et social en Afrique».Le Professeur A. BELAFHAL, Doyen de la Faculté des Sciences a ouvert cette journée en souhaitant la bien-venue à tous les invités. Il a souli-gné la richesse du programme et a salué la forte implication de la Com-mission des Affaires Scientifiques, Culturelles, Sportives et de la Com-munication pour la célébration de cette journée. Le Doyen de la Faculté était accompagné du Professeur A. NYASSI, Vice-Doyen et Président de la Commission des Affaires Scienti-fiques, Culturelles, Sportives et de la Communication, de tous les membres de ladite commission, du Vice-Doyen M. KHOUILID, du Secrétaire Géné-ral M. E. MOUAMMINE ainsi que de tous les membres du Bureau local du Syndicat SNESup et de plusieurs professeurs et administrateurs de la Faculté des Sciences. Un très joli bouquet de roses a été offert par les membres du Bureau Lo-cal du Syndicat SNESup à toutes les femmes et étudiantes présentes lors de cette journée.Le programme tracé était enrichi par une très belle exposition collective d’une trentaine d’œuvres des artistes plasticiens marocains. Cette manifes-tation culturelle est une première du genre de cette envergure artistique qui a été abritée dans le Hall d’accueil de la Faculté des Sciences. Dans ce même registre, les œuvres des artistes étaient intercalées par l’affi-chage d’une quarantaine de posters qui émanent de la Commission des Affaires Scientifiques, Culturelles, Sportives et de la Communication, organisatrice de cet événement. Ces posters s’enchainent et retracent les parcours de plusieurs femmes maro-caines ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dont on peut citer entre autres, Chaibia TALLAL la grande Artiste peintre, Merieme CHADID la première femme astronome-chercheur au monde à avoir été engagée dans une opération scientifique qui consiste à installer un grand observatoire astro-

nomique en plein Antarctique ainsi que les subsahariennes dont notam-ment WANGARI MAATHAI, Prix Nobel de la paix.La fin de la matinée, était réservée aux étudiants du Succes Club (Club NAJAH), étudiants appartenant à plusieurs filières de la Faculté des Sciences d’El Jadida. Leurs presta-

tions ont contribué à la réussite de cette journée. Des documentaires en rapport avec la thématique de la journée ont été pro-jetés de temps à autres parmi les dif-férentes prestations. Une grande toile blanche et de la peinture ont été mises à la disposition de tous les invités et étudiants le long de la journée pour laisser une empreinte de leurs pas-sages et marquer ainsi l’événement.Le second volet de cette manifesta-tion a été consacré aux conférences et débats. Ainsi, le professeur HAKIMA LAALA, sociologue de l’Université Hassan II de Mohammedia, a animé la première conférence intitulée «Femmes subsahariennes et dyna-mique migratoire». Elle a abordé le phénomène de la mise en place du processus migratoire africain, en quête du bien-être, où figure la migration au féminin. En se basant sur les travaux de recherche qu’elle a effectués sur les femmes subsahariennes installées à Casablanca, elle a constaté que ces dernières ne sont pas arrivées dans un cadre de flux migratoire organisé mais plutôt, pour la majorité des cas, dans un contexte de regroupement familial. Le professeur LAALA a mis, ensuite, l’accent sur le parcours combattant et le sens de la débrouille de ces femmes en face de la lourdeur de leur statut d’immigré qui allient de surcroît la responsabilité du foyer et de la famille portée généralement par ces femmes.

La deuxième conférence intitulée «Les femmes moteurs de dévelop-pement économique et social en Afrique» a été animée par Mme Aicha Noura SOULAYMANOU, Ingé-nieure en Réseaux et Télécommuni-cation à Casablanca. Elle a précisé que les femmes africaines subissent des discriminations puisqu’elles sont

encore victimes des inégalités liées au genre dans beaucoup de sociétés africaines, de telle sorte que la quali-fication au féminin reste limitée dans bien des pays africains.Elle a rappelé que les femmes africaines qui arrivent aux postes clés ne dépassent guère les 12% en prenant pour exemple cer-tains pays africains.Mme A. SOULAYMANOU a fait le point sur la situation du dévelop-pement de l’Afrique qui est liée cer-tainement au développement de ses femmes et a fini par proposer des approches pour un meilleur dévelop-pement en se référant aux actes et aux combats des femmes menés dans les pays développés.Elle a aussi rappelé son propre parcours universitaire qui a commencé en 2006 à l’Université Chouaib Doukkali où elle a obtenu un diplôme de fin d’Etudes universi-taires de la Faculté des Sciences d’El Jadida avant d’être sanction-née par un diplôme d’Ingénieur en Réseaux et télécommunication obtenu à Casablanca. Elle n’a pas manqué de rendre un grand hommage à la Fa-culté des Sciences d’El Jadida en précisant que décrocher un diplôme de cette faculté revient à avoir beau-

coup de mérite vu le rang pondéré, pé-dagogique et scientifique, qu’occupe cette Faculté parmi toutes les autres facultés marocaines.Mme SOULAYMANOU a fait part à l’assistance de son expérience vécue au Maroc en revenant sur les grandes difficultés rencontrées à son arrivée au Maroc et a expliqué comment elle a fini par s’intégrer dans la société ma-rocaine et comment elle est parvenue à occuper un poste de responsabilité au Maroc. L’ingénieure SOULAY-MANOU n’a pas manqué d’exprimer sa fierté d’avoir quitté la faculté en sa qualité d’étudiante diplômée et d’y être retournée en tant que conféren-cière pour la commémoration de ce 8 mars.Cette journée était animée conjointe-ment par des étudiants de la CESAM (Confédération des Etudiants, Elèves et Stagiaires Africains Etrangers au Maroc) qui ont exposé également des particularités vestimentaires et artisa-nales de leurs pays d’origine. La fin de la journée s’est révélée un moment rare puisqu’elle est clôturée gracieu-sement par des défilés de la mode afri-caine où filles et garçons ont joliment défilé montrant des habits africains en vogue sur des airs de musique afri-caine. Ces défilés étaient entrecoupés par plusieurs prestations de poésie, de danses etde chants africains.

Par Mme Chaouite JamilaPour la Commission Scientifiques, Culturelles, Sportives et de la Communication de la Faculté des Sciences D’El Jadida

EN HOMMAGE A LA FEMME AFRICAINE La Faculté des Sciences d’El Jadidacommémore la Journée Internationale de la Femme

Mme Chaouite Jamila

Sciences d’El Jadida. Leurs presta des discriminations puisqu’elles sont

approches pour un meilleur développement en se référant aux actes et aux combats des femmes menés dans les

Elle a aussi rappelé son propre parcours universitaire qui a commencé en 2006 à l’Université Chouaib

et télécommunication obtenu à Casablanca. Elle n’a pas manqué de rendre un grand hommage à la Fa-culté des Sciences d’El Jadida en précisant que décrocher un diplôme de cette faculté revient à avoir beau-

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15Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

L ’association marocaine « Sport et développement», en partena-riat avec la province d’El Jadida,

a organisé le samedi 8 Mars 2014 une cérémonie d’honneur, dédiée à la femme sportive marocaine à titre commémoratif de la journée interna-tionale de la femme.A cette occasion, un vibrant hommage a été rendu à Chrifa Meskaoui, ex-championne d’Afrique en Heptath-lon, à Nezha Kacimi, coach du Jadida Olympic Club (JOC) ainsi qu’à Fati-ma Lâaouissi supportrice de la section football du DHJ.Plusieurs activités ont émaillé cette journée à laquelle la gente féminine a répondu massivement pour marquer de son empreinte cet événement, au centre duquel la femme tient à expri-mer haut et fort la place axiale qu’elle détient dans le développement du nouveau Maroc.

Course sur route sur 4 km, champion-nat de volleyball avec la participation d’équipes des villes de Rabat, de Ca-sablanca et d’El Jadida, ainsi que des compétitions de Beach Soccer, de ka-raté et de lutte féminine ont été autant d’initiatives symboles qui dénotent la percée exceptionnelle de la femme marocaine dans le domaine du sport. Une percée où la femme des Doukkala s’est révélé à la fois pionnière et che-ville ouvrière.La cerise sur le gâteau de ce rituel devenu très familier a pris toute sa saveur et ses belles couleurs à l’ombre du théâtre Afifi, où le chant et la mu-sique ont été au rendez-vous grâce à la participation de Saïda Charaf, Sanâa marahati, Rabab Najid, l’or-chestre Ahmed Berkia du malhoune, l’orchestre Bouchaïb Jdidi en plus du groupe Farhat Doukkala.

C.A

A l’instar des années précédentes, l’association « Cité Portugaise », soutenue par ses adhérents

et autres amis et sympathisants, a organisé samedi 15 Mars 2014 à 16 heures une réception en l’honneur des femmes de la cité et d’autres quartiers de la ville et ce à l’occasion de la jour-née mondiale de la femme.Il s’agit d’un groupe de femmes « mi-litantes », chefs de familles, s’adon-nant à des activités génératrices de revenus.Cette manifestation a été marquée par une communication présentée par Maitre Kaouter Lamkadmi, avocat du barreau d’El Jadida traitant d’un cer-tain nombre d’aspects du statut de la famille, dix années après sa mise en œuvre, notamment la partie concer-nant les droits de la femme.Pour joindre l’utile à l’agréable, une animation musicale orchestrée par un groupe local de femmes « Laâbbates » a fait vibrer toute l’assistance.

I l n’y a pas plus sublime qu’un poème pour souhaiter la bonne fête aux Dames d’El Jadida en signe de

commémoration de la journée Inter-nationale de la femme. Le choix de cette tendance est d’autant plus subtil que ce sont des voix de femmes qui ont fait chanter la prose et vibrer les sens par la magie du mot et la perti-nence du verbe.Ainsi donc, c’est à la galerie Chaïbia de la Cité Portugaise que s’est tenue cette messe de poésie où sept adeptes marocaines ont donné libre cours à leur imagination créative et la bride abattue à l’errance de leurs émotions les plus vives.Elles ont pour nom Ikram Abdi, Rachida Echchanek, Imane El Ouan-tadi, Malika Maâtaoui, ‎‏Hayat Nakhli, Assia Riahi ou Rayhana Bachir, elles peuvent être différentes dans leur parcours, dans leur perception des choses de la vie comme dans leur style, mais ce qu’elles ont de

commun et cimente leurs affinités s’appelle combat de femme pour la liberté dans la dignité. Et ce com-bat, elles l’ont exprimé allégrement en honorant par leur présence active cette fête universelle où la femme est au centre de toutes les attentions pour marquer sa place légitime et privilé-giée dans une société qui a longtemps ses compétences et son savoir faire.A souligner que cette manifestation qui est à l’actif de l’Association Marocaine Manal pour les droits de l’enfant d’El Jadida a été organisée le samedi 15 Mars 2014, à la galerie Chaïbia Talal d’El Jadida.

Journée internationale de la femme Hommage aux sportives

L’Association « Cité Portugaise » fête la femme BONNE FÊTE MESDAMES : Le dire en poésie

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16 Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

L a météo maritime qui s’éver-tue ces derniers temps à rester dans les normes de l’actualité,

n’a pas manqué d’annoncer son alerte rouge en ce début du mois de Mars, par la prévision d’une forte houle d’une amplitude de six mètres et qui aura à toucher diffé-rentes zones côtière du pays, dont justement El Jadida.Ce soir là, l’océan a effectivement exprimé toute sa colère dans un acharnement peu coutumier sur la petite et tranquille baie qui trône au centre de la ville. Toute la nuit durant, les vagues aussi redou-tables les unes que les autres, ont donné libre cours à leur rage et à leurs assauts suicidaires dans un vacarme assourdissant qui en dit long sur cette force colossale que seule la naturelle est en mesure d’en dispenser l’énergie néces-saire. Un véritable déchainement

des éléments dont l’imposante su-prématie ne peut que réduire toute l’intelligence humaine à sa juste dimension pour le convertir en simple spectateur… dans l’attente que l’océan retire ses troupes de choc et que les choses s’apaisent d’elles-mêmes.Au lever de rideau du petit ma-tin qui a suivi la gronde de cette longue nuit, le spectacle auquel se sont confrontés les premiers visi-teurs a été de la plus grande déso-lation. Les milliers de tonnes de sable qui tapissaient hier encore la reine des plages ont fait le voyage ailleurs en une nuit, ne laissant derrière eux que la roche impudi-quement dénudée et un intermi-nable champs de pierres. Un pay-sage étrange et étranger à El Jadida et qui donne l’impression de sortir du néant.Beaucoup plus loin, à l’extrême

bout de petite baie qui donne tout son charme à El Jadida et à la grande surprise générale, d’énormes dunes de sable ont poussé miraculeusement pour déborder au-delà du muret de séparation en couvrant une bonne partie de la route qui annonce l’en-trée principale de la ville. C’est à croire qu’une machine infernale a déplacé en quelques heures et à l’insu de tout le monde, des mil-liers de tonnes de matières sur une distance qui avoisine les trois kilo-mètres.Après la surprise, c’est l’interroga-tion et les rumeurs qui ont pris le relais en passant par les analyses les plus fallacieuses, genre « malé-diction divine » aux tendances les plus pessimistes qui argumentent que la belle plage d’El jadida qui agonise depuis un certain temps ne s’en remettra jamais.

Pourtant il ne suffit pas d’être sor-cier pour comprendre que ce phé-nomène est tout ce qu’il y a de plus naturel. De tout temps, la nature s’est équilibrée d’elle-même et en agissant de la sorte, elle n’a fait qu’obéir à ses immuables règles. Pour cet expert de la chose mari-time, la plage d’El Jadida sera l’une des plus propres au cours de la prochaine saison estivale « Le grand coup de balai occasionné par la forte houle océanique n’a fait que la débarrasser de son man-teau de sable qui a été usé par le temps et fortement Sali par l’ac-tion humaine. Dans les prochains mois, elle se dotera progressive-ment d’une nouvelle parure com-posée d’un sable vierge en prove-nance des profondeurs océaniques. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, la baie d’El Jadida a tout simplement procédé à propre toilette »

Chahid Ahmed

eNVireNNeMeNt

Quand la nature s’en mêleOPÉRATION PLAGE PROPRE

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17Le Courrier régionale . N° 21 . Avril 2014

U ne plage est un environnement littoral caractérisé par une accumulation en bordure de

mer, de matériaux en majorité plus grossier que les silts et les vases. Elle constitue le type de littoral où la mer manifeste le mieux ses pos-sibilités dynamiques d’érosion, de transport et de remblaiement.Pour les côtes sableuses, la houle est un forçage primordial, car sa transformation à l’approche du rivage libère une grande quantité d’énergie. Près de la surface de la mer, la houle est une onde qui provoque la rotation des particules d’eau lors de son passage. Vers le fond, ce mouvement devient elliptique, puis se transforme en courant alternatif susceptible de déplacer les sédiments. Simulta-nément, les frottements et la perte d’énergie de la houle à proximité du continent modifient la forme de l’onde en augmentant la taille et la cambrure des vagues. Les courants alternatifs du fond deviennent alors asymétriques et induisent un flux moyen orienté vers la côte nommé « transport en masse ». Lorsque les vagues qui arrivent près du rivage sont trop cambrées, leur forme devient instable et elles se brisent en libérant une grande quantité d’énergie. La houle com-mence alors à déferler, dans un phénomène extrêmement com-plexe qui crée de la turbulence, des mélanges d’air, d’eau et de sable. Un « courant de retour » se met également en place sous le défer-lement et compense les apports d’eau du « transport en masse ». De plus, dans le cas de houles qui arrivent obliques à la côte, un cou-rant de « dérive littorale » se forme parallèlement au littoral.Les plages présentent générale-ment un profil transversal plus ou moins concave. Leur pente varie en fonction du calibre des sédi-ments qui les constituent et des caractéristiques des vagues qui y déferlent :

Le profil d’une plageLe profil d’une plage naturelle est très variable dans l’espace et dans le temps. Comme tous les versants, une plage tend vers un profil d’équilibre, c’est-à-dire un profil le long duquel les agents de transport qui exercent leur action à la surface, sont impuissants de déplacer les particules. La grande différence avec les versants suba-ériens façonnés par ruissellement (érosion dite « normale «), c’est qu’ici s’exercent presque simulta-

nément, des forces qui tendent à entraîner les sédiments vers le bas et des forces qui tendent à leur faire remonter la pente. Si l’on ajoute à cela que les éléments meubles sont de tailles telles qu’aucune force d’adsorption ne les lie, et que la plupart du temps aucune végéta-tion ne les fixe, on concevra qu’un tel équilibre, vers lequel pourtant l’évolution est très rapide, soit très difficile à atteindre et impossible à maintenir durablement.Chaque plage a en effet plusieurs profils d’équilibre qui lui sont par-ticuliers et qui sont fonction, d’une part, des variations de l’énergie de la houle selon le niveau de la mer, d’autre part, de la teneur des sédi-ments présents en particules des diverses tailles.L’étude des profils d’équilibre peut se faire soit par l’observa-tion, soit, de plus en plus fréquem-

ment, par simulation numérique. L’observation doit être maintes fois réitérée pour une même plage, puisque chaque profil d’équilibre

n’est qu’une position moyenne et qu’une telle moyenne ne peut être valablement établie qu’à partir d’un très grand nombre de levés opérés dans des conditions de mer aussi variées que possible.Dans la nature, un tel profil d’équi-libre est rarement obtenu, sauf lors des marées de vive-eau où

l’ensemble de la plage a été rema-nié. Le plus souvent, le profil est irrégulier, avec des alternances de concavités et de convexités, ou bien il est assez régulièrement concave.Les études de suivi des profils des plages permettent de détermi-ner les périodes d’érosion et celle d’accrétion et d’identifier s’il ya lieu d’un cycle érosion/engraisse-ment

La plage d’El JadidaLa plage de la baie d’el jadida est limitée dans son côté Nord Ouest par la digue du port et au Sud Est par le début des affleurements ro-cheux de Deauville. Cette plage est constituée d’une plage aérienne, un peu large (>20 m) à l’Est et au Nord Ouest, étroite (<14m) sur tout le reste de sa longueur qui compose son milieu, enfin bordée

vers le Sud Ouest (côté terre) par plusieurs petites cabines destinées aux estivants.Au-delà, la plage est caractérisée

par une plage aérienne étroite, et est interrompue par la présence de plusieurs affleurements rocheux et des micros falaises sur toute sa longueur. C’est la zone la plus rocheuse sur toute la grande baie d’El Jadida. L’existence de la plage sableuse perchée au haut niveau de l’estran est liée à la pré-

sence d’une microfalaise surmon-tant une plateforme de corrosion. Ce complexe rocheux la protège contre l’agressivité des processus morpho dynamiques. Comme la plage d’El Jadida, elle est marquée elle aussi par l’absence de dunes ; les premières dunes n’apparaissent qu’à partir de la plage d’El Haou-zia.Cette dernière qui est séparée de l’arrière-pays par une dune végé-talisée, est la plus grande plage et constitue un grand stock sableux fortement marqué par les dyna-miques littorales. Les secteurs en érosion sont marqués par l’affleu-rement des bancs rocheux, l’appa-rition des galets, un estran surbais-sé, dunes basses et dégradées avec des siffle-vents.La plage d’El Haouzia présente une organisation transversale des unités morpho dynamiques presque homogène.au niveau de la plage d’El Jadida et après les dernières tempêtes, une variation morphologique globale a été observée qui peut se résumer en un changement spectaculaire dans les profils des plages.En effet on a assisté à un abaisse-ment du profil de la partie basse des plages et une accumulation vers la partie haute.Les plages ont été bien déstabi-lisées lors du passage de la tem-pête. Cette tempête a apparem-ment affaibli l’ensemble de la côte sableuse au niveau de la plage d’El Jadida et pourrait réduire la capacité de protection ultérieure, notamment dans le secteur aména-gé depuis le port jusqu’a Deauville plage.Sommes-nous devant un phé-nomène d’érosion ? difficile de répondre sans une étude poussée de la morphologie côtière locales pour voir si le sable prélevé de la partie basse de la plage à été mobi-lisé en totalité sur la partie haute ou s’il a été entrainé vers le large par les courants associés à la houle.Ce qui est sur, c’est qu’il s’agit d’un phénomène naturel et que les conditions hydrodynamiques participeront au rétablissement de l’équilibre du profil de la plage dans le long terme.Seules des études de suivi sur plu-sieurs années nous permettrons d’avoir une idée globale sur le phénomène d’érosion et d’engrais-sement, on peut parler d’une éva-luation du « bilan sédimentaire » sur la côte d’El jadida.

Zourara Khalid Pr.

PROFILS ET CARACTERISTIQUES

tion, soit, de plus en plus fréquem

ment, par simulation numérique. vers le Sud Ouest (côté terre) par

eNVireNNeMeNt

puisque chaque profil d’équilibre Au-delà, la plage est caractérisée

par une plage aérienne étroite, et

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AGriCUltUre

Coup d’envoi de la « Caravane OCP Maraichage de Saison 2014 » : Un partage d’expertises pour une meilleure performance de l’agriculture nationale

OCP et la Fondation OCP donnent aujourd’hui le coup d’envoi de la « Caravane OCP Maraichage de Sai-son 2014 » dans la région de Chaouia Ouardigha.Organisée en partenariat avec le Mi-nistère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime ainsi que les principaux dis-tributeurs d’engrais phosphatés, cette Caravane illustre l’accompagnement solidaire du Groupe OCP, à travers la Fondation OCP, des petits agriculteurs marocains et traduit leur engagement envers le monde agricole national et leur adhésion effective aux orienta-tions du Plan Maroc Vert.Après le succès qu’ont connu les quatre premières Caravanes lancées depuis 2012, la « Caravane OCP Ma-raichage de Saison 2014 » sillonnera pendant les mois de mars et d’avril 2014, six régions de cultures marai-chères sur le territoire national. Après l’étape de Jakma, la « Caravane OCP Maraichage de Saison 2014 » s’ins-tallera successivement dans les zones de la Haute Moulouya (Aghbalou Nserdane), Rabat Gharb Loukkos (Laaoumra), Saiss Meknès (El Hajeb), l’Oriental (Berkane) pour clôturer cette édition dans la région de Douk-kala-Abda à El JadidaCette caravane s’adressera à plus de 2000 exploitants agricoles des zones maraichères nationales. Une attention particulière sera accordée aux petits agriculteurs qui bénéficieront d’un ac-compagnement particulier pour mieux comprendre leurs besoins en produits en et services. A cet effet, une journée de formation exclusive sur le terrain autour des essais lancés sera organi-sée le lendemain du déroulement de chaque étape.

Des avantages pour les agriculteurs…Les engagements du Groupe OCP, en association avec les distributeurs, permettent un meilleur approvisionne-ment du marché local en engrais adap-tés. Les quatre dernières Caravanes Agricoles OCP, dédiées aux Céréales, Fruits & Légumes, Oliviers et Légu-mineuses, ont permis de visiter 34 régions agricoles du Maroc et de sen-sibiliser ainsi près de 18 000 agricul-teurs et revendeurs par l’organisation de plus de 200 journées de formation et de vulgarisation avec la distribution d’une centaine de tonnes d’engrais à titre gracieux. Quelques 122 parcelles expérimentales ont permis de mettre en évidence l’apport crucial d’une uti-lisation raisonnée d’engrais dans les rendements agricoles, ainsi que 477 analyses de sols réalisées grâce à l’ap-port précieux du laboratoire mobile ac-compagnant la Caravane. Près de 100 essais de démonstration agronomiques et essais de 42 nouvelles formules NPK adaptées aux sols et aux cultures

ont également été réalisés.Ce travail permet ainsi de déterminer les besoins spécifiques des agriculteurs en engrais et assurer par conséquent une croissance optimale des rende-ments. La vulgarisation des bonnes pratiques agricoles est assurée grâce à l’utilisation des données de la Carte de Fertilité, fruit d’un partenariat entre les secteurs public et privé. Les premiers résultats de cette carte ont permis au Groupe OCP d’introduire de nouvelles formules d’engrais NPK permettant d’assurer un apport équilibré en azote, phosphate et potasse selon les besoins des différentes régions.

Une collaboration avancée avec les distributeurs nationaux…Le concept de la Caravane Agricole traduit le partenariat sur le terrain entre le Groupe OCP et les distributeurs d’engrais phosphatés par la concrétisa-tion du modèle de « Contrat-Package ». Grâce à ce schéma, l’agriculteur

bénéficie de l’action directe des dis-tributeurs d’engrais, qui s’engagent à les encadrer et à les former aux meil-leures pratiques de la fertilisation par l’installation notamment des essais de démonstration et le développement de nouvelles formules d’engrais adap-tés. En contrepartie, OCP met à leur disposition les volumes demandés en engrais. En 2014 et grâce à 14 contrats packages signés en 2013, OCP assu-rera l’approvisionnement de 550 à 600 Kt d’engrais destinés aux agriculteurs marocains. La Fondation OCP octroie en complément une contribution finan-cière en contrepartie de réalisation des actions de développement pour les dis-tributeurs.

Une nouveauté : au-delà de l’agriculture, place à la santé…L’engagement du Groupe OCP en faveur du développement durable ré-serve également une place de choix aux actions citoyennes. La Fondation OCP traduit cette volonté cette année par le lancement d’une Caravane Médicale en concomitance avec le déroulement de la « Caravane OCP Maraichage de Saison 2014 ». A cet effet, des soins en ophtalmologie et des séances de sen-sibilisation bucco-dentaire profiteront à quelques 3000 enfants dans les six régions du passage de la Caravane. Cette action s’appuie sur deux parte-nariats conclus avec les associations «Opération Smile Morocco» pour la sensibilisation bucco-dentaire, et l’Association Médicale Marocaine de Solidarité (AMMS) pour les soins en ophtalmologie.

4, Rue Varenne Imm. Mly Abdellah - 24000 El Jadida - Maroc - Tél : 212 (0) 546 566 101 - Fax : 212 (0) 523 37 02 27GSM : 212 (0) 661 180 593 - E-mail : [email protected] - web www.amxamaroc.com

Matériel d’élevage et accessoires vétérinairesAlimentation animaleProduits de nettoyage et désinfectionMachines à traire

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PROGRAMME CULTUREL AVRIL

CONFÉRENCE ET CAFÉ LITTÉRAIRE

CINEMA

Université Populaire du Patrimoine5 avril 2014 à 16hAu siège de l’association Cité Portugaise

“l’Architecture moderne au Maroc”Jean –Louis CohenHistorien de l’architecture et de l’urbanisme du vingtièmesiècle et Professeur d’histoire et d’architecture à l’Institute ofFine Arts de New-York University.

Quai d’OrsayRéalisé par Bertrand Tavenier

2013 France

C’est eux les chiensRéalisé par Hicham Lasri

2014 Maroc

25 Avril 2014, 19h à l’IFEJRedouan KhedidAnthropologue, muséologue et poète. Né à Casablanca en 1968, il est lauréat de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine. Il a été membre de la Direction du Musée Dar Si Said à Marrakech pendant quatorze ans, puis conservateur du Musée National de la Céramique à Safi.Ses recherches portent sur les domaines du patrimoine marocain, notamment la muséologie et les arts populaires.Mazagan, depuis son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO il y a dix ans, est au centre d’un grand débat ouvert dont les thèmes axiaux sont l’identité, la mise en valeur et le développement. Artistes, poètes, hommes de lettres, habitants de la Cité Portugaise et ceux qui y vivent,ceux de passage, développent des discours « émotionnels » et paralinguistiques autour de la symbolique de Mazagan.

PROGRAMME CULTUREL EL JADIDA AVRIL 2014Le “bleu” est une couleur qui a inspiré nombre d’artistes : des “Mots bleus” de Christophe à la “Maison bleue” de Maxime Leforestier, il n’y a qu’une note pour rejoindre le bleu céleste du Maroc, voire le bleu marin dont se pare l’Institut français pour célébrer le printemps naissant.C’est ainsi que nous vous y invitons, d’avril à juillet.Pour voyager à travers les oeuvres d’Abderrahmane Ouardane et de son émule Sanae Arraquas, tissant un nouveau paysage plastique marocain,Traverser le Maroc des années 50, Parcourir la Corse par delà ses paysages et ses chants ou la Chine par ses encres, Croiser nos regards etperceptions autour de Mazagan et nos interroger sur l’architecture moderne au Maroc.Découvrir l’écriture d’auteurs contemporains tels que Lamia Berada-Berca.Relire l’histoire avec un nouveau portrait de Lyautey.Puis revenir à la musique, toujours, la fêter le 20 juin avec notamment les talentueux “jdidi” Heat spirit, “L’avion rose” venu de France et aborderl’été avec la 8ème Edition des flamboyantes Nuits du Ramadan, cette année aux accents andalous et orientaux de Souad Massi, Emil Zrihan,Flavia Coelho et Aziz Sahmaoui, du 17 au 20 juillet prochain.Et pour trouver ces mots “bleus” - mieux les dire, les lire, les écrire, les partager, nous vous accueillons chaque jour à l’Institut français avec plaisir.

La Direction et toute l’équipe de l’IFEJ

22, avenue de la marche verte24000 El Jadida -MarocTél. : +212 (0)5 23 34 21 06Fax : +212 (0)5 23 35 31 82

Mardi 1er Concours Marocain(e)s www.anamaghribi.org

Jeudi 3 Exposition ABDERAHMANE OUARDANE 19h00 Galerie IFEJ

Samedi 5 Conference “l’Architecture moderne au Maroc” 16h00 Cité Portugaise

Jeudi 10 CINEMA QUAI D’ORSAY 19h00 IFEJ

Jeudi 24 CINEMA C’EST EUX LES CHIENS 19h00 IFEJ

Vendredi 25 Conference REDOUAN KHEDID 19h00 IFEJ

Samedi 26 CINEMA-JEUNESSE LE ROI ET L’OISEAU 15H00 Médiathèque

Elisabeth du Breil de PontbriandDirectrice de l’Institut Français d’El Jadida

Jeudi 10 Avril 19h00 à la médiathèque de l’IFEJ

Jeudi 24 Avril 19h00 à la médiathèque de l’IFEJ

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