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Comme toute discipline d’action, la santé publique exige des efforts d’accès rapide à l’information. En 1982 déjà, le rapport Propositions pour une politique de prévention le rappelait en ces termes : « La gestion des informations de santé et la recherche des connaissances nouvelles dans le domaine de la santé publi- que constituent une fonction vitale pour décider, évaluer, et éventuellement corriger une politique de santé. Il ne s’agit, ni plus ni moins, que du «système nerveux» du système de santé » Dix ans après, malgré les progrès fulgurants de l’informatique et de la télématique, qui permettent à tous ceux qui disposent d’un téléphone et d’un Minitel d’accéder, depuis leur bureau, à des milliards d’items, la fonction d’information demeure fortement traditionnelle. Nombre d’intervenants en santé publique comp- tent plus sur les relations professionnelles, les rencontres ou les colloques que sur leurs aptitudes à réaliser seuls leurs recherches documentaires. D’autres s’en remettent aveuglément aux docu- mentalistes, confiants des services qu’ils peuvent en attendre, et pour finir désenchantés par la réponse qui leur est fournie, qu’ils trouvent inadaptée, voire trop sophistiquée, pour l’utilisation qui en sera faite. Cette situation tient en grande partie à la méconnaissance des sources de données potentielles. Il est vrai que dans le domaine de la santé publique, l’offre reste encore trop hétérogène, disper- sée, peu coordonnée et souvent incompatible d’une source à l’autre pour être facilement accessible. En particulier, les infor- mations d’ordre comptable, nécessaires à la prise de décision ou à l’orientation des politiques de promotion de la santé, relèvent de ministères aussi divers que ceux qui sont chargés de la santé, de la recherche, du travail, de l’environnement, de la jeunesse et des sports, des transports, du budget... (À titre d'exemple, voir page V les sources de données françaises sur l'alcool.) Les données d’ordre épidémiologique et comportemental ou celles qui concernent les conditions de vie et de santé de certains groupes de la population sont le fait de nombreux organismes, publics ou privés, dont les productions sont parfois l’objet de débats quant à leur fiabilité et à leur représentativité. Vient ensuite le fait qu’une part non négligeable des produc- tions, qualifiée de « littérature grise », n’est pas publiée et, en actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 I Introduction II État des lieux Les sources de données en santé publique Les BDD, outils d’accès rapide à l’information La Banque de données santé publique un projet docu- mentaire national Conclusion XII Tribune XX Annexes Quelques services Vidéotex utiles en santé publique Les CD-ROM disponibles en France Les banques de données sur le SIDA et leur évolution Bibliographie Petit lexique Dossier Introduction Sommaire Recherche d'information et banques de données en santé publique

Dossier - HCSP

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Page 1: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page I

Comme toute discipline d’action, la santé publique exige desefforts d’accès rapide à l’information. En 1982 déjà, le rapportPropositions pour une politique de prévention le rappelait en cestermes : « La gestion des informations de santé et la recherchedes connaissances nouvelles dans le domaine de la santé publi-que constituent une fonction vitale pour décider, évaluer, etéventuellement corriger une politique de santé. Il ne s’agit, niplus ni moins, que du «système nerveux» du système de santé »Dix ans après, malgré les progrès fulgurants de l’informatique etde la télématique, qui permettent à tous ceux qui disposent d’untéléphone et d’un Minitel d’accéder, depuis leur bureau, à desmilliards d’items, la fonction d’information demeure fortementtraditionnelle. Nombre d’intervenants en santé publique comp-tent plus sur les relations professionnelles, les rencontres ou lescolloques que sur leurs aptitudes à réaliser seuls leurs recherchesdocumentaires. D’autres s’en remettent aveuglément aux docu-mentalistes, confiants des services qu’ils peuvent en attendre, etpour finir désenchantés par la réponse qui leur est fournie, qu’ilstrouvent inadaptée, voire trop sophistiquée, pour l’utilisation quien sera faite.

Cette situation tient en grande partie à la méconnaissance dessources de données potentielles. Il est vrai que dans le domainede la santé publique, l’offre reste encore trop hétérogène, disper-sée, peu coordonnée et souvent incompatible d’une source àl’autre pour être facilement accessible. En particulier, les infor-mations d’ordre comptable, nécessaires à la prise de décision ouà l’orientation des politiques de promotion de la santé, relèventde ministères aussi divers que ceux qui sont chargés de la santé,de la recherche, du travail, de l’environnement, de la jeunesse etdes sports, des transports, du budget... (À titre d'exemple, voirpage V les sources de données françaises sur l'alcool.) Les données d’ordre épidémiologique et comportemental oucelles qui concernent les conditions de vie et de santé de certainsgroupes de la population sont le fait de nombreux organismes,publics ou privés, dont les productions sont parfois l’objet dedébats quant à leur fiabilité et à leur représentativité.

Vient ensuite le fait qu’une part non négligeable des produc-tions, qualifiée de « littérature grise », n’est pas publiée et, en

actualité et

dossier en

santé publique

n°2 mars 1993

I Introduction

II État des lieuxLes sources de données en santé

publique

Les BDD, outils d’accès rapide àl’information

La Banque de données santépublique un projet docu-mentaire national

Conclusion

XII Tribune

XX AnnexesQuelques services Vidéotex utiles

en santé publique

Les CD-ROM disponibles enFrance

Les banques de données sur leSIDA et leur évolution

Bibliographie

Petit lexique

D o s s i e r

IntroductionSommaire

Recherche d'informationet banques de donnéesen santé publique

Page 2: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page II

n’émargeant pas des catalogues officiels de l’édition na-tionale, n’emprunte pas les circuits conventionnels de ladiffusion de l’information. Tel est le cas de nombreuxrapports d’enquêtes de santé ou d’actions de promotion dela santé. Tel est aussi celui des mémoires de santé publiqueet des thèses en sciences de la vie et de l’éducation peuconnus sinon des étudiants qui fréquentent l’université oùils ont été soutenus.

A ceci s’ajoute l’impression générale que le systèmed’information fonctionne selon des processus difficile-ment maîtrisables. L’idée selon laquelle la documentationreste l’affaire des professionnels de l’information estrépandue et, hélas, se trouve en partie confortée par lacomplexité des plans de classement et des outils bibliogra-phiques. Si bien que beaucoup hésitent encore avant defranchir le seuil des bibliothèques et des services dedocumentation!Enfin, le manque de temps pour réaliser les recherchesbibliographiques mais aussi l’incertitude quant à la perti-nence des références utiles consituent d’autres freins nonnégligeables à la quête d’informations.

Pourtant, l’environnement documentaire a grandementévolué, en particulier depuis 1980 lorsqu’apparaissent,sur le réseau Transpac, les premières banques de donnéestélématiques. De nombreux fichiers documentaires, jus-que là voués à une utilisation restreinte en entreprise, sontdiffusés « en ligne », selon le mode conversationnel, pardes centres serveurs informatiques. Les professionnels del’information constituent la clientèle privilégiée des ban-ques de données. Mais en tant que « médiateurs » del’information, ils réalisent aussi les recherches pour lecompte des non spécialistes après avoir défini -avec eux-les éléments clés sur lesquels faire porter les questions.Rien n’empêche cependant à quiconque qui désire inter-roger lui-même ces services télématiques de le faire : lescentres serveurs dispensent des formations ad hoc sur laphilosophie de conception et sur les modalités d’interro-gation des banques qu’ils diffusent.Le Minitel, en 1984, puis les CD-ROM (Compact DiscRead Only Memory), en 1986, se sont révélés êtred’autres expédients particulièrement adaptés aux noninitiés à la télématique mais néanmoins demandeurs d’uneinformation rapide et actuelle. A telle enseigne que lesconcepteurs de banques de données télématiques les onttrès vite adoptés pour dupliquer leurs services et s’adres-ser non plus seulement aux professionnels de l’informa-tion mais aux utilisateurs finaux de cette information.

On comprend qu’aujourd’hui, s’informer ne puisse seréduire à la seule manipulation instrumentale des systè-mes documentaires. Tout étant accessible instantanément,le problème devient plutôt : comment ne pas être piégé parl’immensité du champ de possibilités ? En acquérant unminimum de méthode pour structurer le problème quidéclenche le besoin en information et pour déterminer le«plan de bataille» à mettre en oeuvre pour le résoudre.Aussi importe-t-il de s’enquérir sur qui fait quoi, commentsont traitées les informations primaires, où se trouvent lesmeilleures sources sur tel sujet ou telle équipe.

Dresser la liste exhaustive detous les producteurs français

est une tâche quasimentimpossible, en raison de laqualité pluridisciplinaire de

santé publique et de la multi-plicité des facteurs utiles pour

éclairer une seule de sescomposantes. Il existe néan-

moins un certain nombred’organismes qui font autorité

en France pour le caractèrepermanent des études dont ils

ont la charge. Les donnéesqu’ils produisent se répartis-sent en 6 grands domaines.

Banques de données

État des lieux

Les sources

de données en

santé publique

Les producteurs

de l’information

sanitaire et

sociale

Page 3: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page III

Les données de morbidité sontventilées entre :

le Service des statistiques,des études et des systèmesd’information (SESI) duministère de la Santé, en cequi concerne la fréquencedes maladies et de leurssymptômes, les facteurs derisque et leurs conséquencesle Centre national d’étudesvétérinaires et alimentaires(CNEVA) et ses 15laboratoires, l’INRA oul’Institut Pasteur, pour leseffets de l’environnementsur la santéles DDASS, le réseautélématique des médecins-sentinelles ou encore leslaboratoires demicrobiologie coordonnéspar le Laboratoire nationalde la Santé, dans le domainemaladies transmissibles

Les registre épidémiologi-ques (cancers de l’enfant et del’adulte, malformations etmaladies ischémiques), lesdonnées des différents régimesde Sécurité Sociale (maladies etd’accidents professionnels oumaladies longues et coûteuses)apportent un éclairage complé-mentaire, néanmoins limitédans l’espace géographique.

La morbidité hospitalièredevrait être mieux cernée avecl’instauration des PMSI (Projetde médicalisation du systèmed’information) dans le secteurcourt-séjour de certains hôpi-taux. Les résumés de sortieseront exploités à des finsépidémiologiques et économi-ques.

De leur côté, le Comitéfrançais d’éducation pour lasanté (CFES), l’Agencefrançaise de lutte contre le sida(AFLS), l’INSERM, le CNRSou encore le SESI conduisentdes études comportementales,de la population générale ou decertains groupes, à l’égard derisques majeurs pour la santé.

Les statistiques démographiquesgénérales sont disponibles auprèsdes registres d’état civil desmairies et auprès de l’INSEE,responsable des recensements dela population. L’INED, de soncôté, entreprend d’importantesétudes tant sur la conjoncturedémographique que sur desaspects aussi pointus que lanatalité, la fécondité, le mariage,les migrations...

L’essentiel des donnéeséconomiques est fourni par lesenquêtes générales deconsommation de l’INSEE etl’enquête annuelle du CREDOC« Conditions de vie et aspirationsdes Français ». Les statistiquesde consommation médicale(Assurance maladie et DRASS),ou de dépenses de santé etd’activité des professions desanté (CREDES) les complètent.

Les données de mortalité sontcentralisés par l’INSERM qui enassure la répartition par cause,par âge, par sexe et par sitegéographique. Certaines causessont analysées plus en détail, à lalumière de statistiquesd’hôpitaux publics etpsychiatriques, du ministèrechargé des Transports (accidentsde la route), des régimes del’Assurance maladie (accidentsdu travail).

Les données d’actualitéadministrative et juridique sontdiffusées par la DocumentationFrançaise, organe officiel dediffusion du gouvernement, maisaussi la presse spécialisée et lagrande presse.

Les données sur l’oganisationdu système de soins sontrassemblées par les DDASS etvalidées par les DRASS à quirevient la gestion de deux outilsmajeurs : le répertoire ADELIdes professions réglementées parle Code de la santé, de la familleet de l’aide sociale ; le fichierFINESS des établissementssanitaires et sociaux, privés oupublics.

Pour majorité, ces élémentssont publiés dans des rap-ports exhaustifs, d’ailleurslargement exploités par lesmédias, ou dans des bulletinsd’information propres àchaque producteurs comme,par exemple, INSEE Premiè-re, le Bulletin Épidémiologi-que Hebdomadaire (DGS),Consommation et modes devie (CREDOC), La lettre duCFES, Échos de la Santé(CREDES).. où elles sontsynthétisées et largementillustrées par des graphiqueset des tableaux.De plus en plus, aussi, lesproducteurs recourent àl’informatique et animent desservices d’information « enligne » en direction desusagers qui possèdent unterminal d’interrogation ou unMinitel (cf. Annexe 2).Pour sa part, le CREDESdiffuse 3 banques de donnéeschiffrées sur disquettes : Éco-santé (100 000 chiffres sur ladémographie, la morbidité, lamortalité, les dépenses desanté et leur financement, leseffectifs d’activité ambulatoireet hospitalière) ; Éco-santéAllemagne etÉco-santé OCDE.

Page 4: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page IV

Les organismes suivantsdisposent de fondsdocumentaires très spécialisés oùles supports scientifiques ettechniques (moins nombreuxqu’en BU) côtoient les supportsdestinés aux acteurs de terrain,aux éducateurs, parfois au grandpublic :

Les Observatoiresrégionaux de la santé(ORS) sont chargésd’identifier, de rassembler etde valoriser l’informationsanitaire et sociale locale etrégionale. Cette exploitationva faire notamment l'objetprochainement de tableauxde bord régionaux.

Les Observatoireséconomiques régionaux(OER) de l’INSEELes OER mettent à ladisposition du public toutesles données collectées etanalysées par l’INSEE dansses diverses publications(livres, annuaires,périodiques, sériesstatistiques ou disquettes) etles banques de données qu’ilanime.Le service Vidéotex 3615 ou3616 Insee fait état durecensement de chaquecommune et des publicationsqui lui sont consacrées.

Le service HVS (CorpsHumain, âges de la Vie,Santé et société) de lamédiathèque de la Cité dessciences et de l’industrie dela Villette renferme uneimpressionnante collectiond’outils de vulgarisationauprès du grand public, 400revues et 20 000 ouvragesqui peuvent tous êtreempruntés ou consultés surplace. Le catalogue descollection est accessible parMinitel.

Le Centre international del’Enfance gère en languesfrançaise, anglaise etespagnole des publications

Les bibliothèquesuniversitaires et les centres dedocumentation des services (ouécoles) de santé publique sontessentiellement chargés dusignalement de la « littérature »scientifique et technique(périodiques, ouvrages et thèses)utile à l’enseignement et à larecherche. Aussi sont-ilsquasiment tous équipés determinaux d’interrogation desBDD nationales ouinternationales. Certains sontlaissés en accès libre pour laconsultation des BDD éditées surCD-ROM (cf. infra). Les autressont réservés, serviced’interrogation des BDDtélématiques, spécialementdéveloppé à l’attention desutilisateurs qui désirent faireréaliser par les conservateurs desrecherches bibliographiquesautomatisées (cf. infra). C’est unservice payant au prorata dutemps de connexion.Il revient aux lecteurs eux-mêmes de retrouver lesdocuments utiles, sur place oudans d’autres bibliothèques,grâce aux fichiers internes ouaux outils bibliographiquesinformatiques développés par lesbibliothèques elles-mêmes (cf.Annexes).

Certains médiateurs sont devéritables centralesd’information. Ilsn’entretiennent pas de contactsdirects avec les usagers maisconcentrent toute leur activité surla réalisation d’outilsbibliographiques de référence.En France, l’Institut del’information scientifique ettechnique (Inist) dépouille lespublications nationales etinternationales dans les domainesdes sciences et techniques et dessciences biomédicales etsociales. L’Inist est le producteurdes banques bibliographiquesinternationales Pascal et Francis.

Banques de données

État des lieux

Les médiateurs constituent une

autre source d’information,

complémentaire des produc-

teurs décrits page précédente.

Leur rôle est de faciliter l’accès

à l’information primaire sous

toutes ses formes : données

brutes, publications, littérature

« grise », supports vidéo ou

informatiques... Dans une

première fonction de « veille »

documentaire, ils pistent et

rassemblent, auprès des

producteurs de l’information, le

plus grand nombre de données

et de supports consacrés à un

ou plusieurs domaines de la

santé publique. Dans une

seconde fonction, de valorisa-

tion, ils proposent et parfois

même développent des outils

d’accès à l’information, parmi

lesquels les banques de don-

nées documentaires (BDD).

Les

médiateurs

de

l’information

Page 5: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page V

relatives à la santé publique,à l’éducation pour la santé, àla santé communautaire, à lasanté de la mère et del’enfant, à la nutrition et auxvaccinations dans les paysen développement. Sabibliothèque comprend prèsde 16 000 ouvrages et 450titres de périodiquesanalysés dans la banque dedonnées bibliographiqueBIRD.

Les centres dedocumentation de l’INRS,à Paris et à Nancy-Vandoeuvre, concentrentl’ensemble des donnéesnationales et internationalesrelatives à l’effet desconditions de travail sur lasanté et à la prévention desrisques professionnels.L’INRS produit deuxbanques de donnéestélématiques : INRS-B(publications) et INRS-S(recherches) et une banqueVidéotex INRS-BIBLIO.

Le Centre techniquenational d’études et derecherches sur leshandicapé et lesinadaptations (CTNRHI)mène des études sur lesproblèmes touchant lespersonnes handicapées etinadaptées, en institution ouen milieu ordinaire. Ildispose d’un centre dedocumentation quidépouillle plusieurscentaines de revues et animeune bibliothèque de 8 000ouvrages. Il produit labanque de donnéesbibliographique Saphir.

un exemple

Les sources de donnéesfrançaises sur l’alcool

Producteurs

ProductionService central des enquêtes et étudesstatistiques du ministère chargé del’Agriculture :

recensement des exploitations vitico-les ;évolution des superficies de produc-tion viticole ;production et consommation d’alcoolévaluées par le réseau d’informationcomptable agricole RICA ;liste des indusries de plus de 10 sala-riés chargées de la transformation desproduits agricoles en vin...

Direction générale des impôts du minis-tère du Budget :

déclarations annuelles des récoltes ;bilan entre ressources (récolte et im-portation) et emploi (consommation,exportation, distillation et autres uti-lisations) ;production des bouilleurs de crû ;débits de boisson par catégorie...

INSEE rattaché au ministère chargé del’Économie et des Finances :

outils statistiques sur les comptes dela Nation en matière de livraisons etde consommation d’alcool.

ConsommationINSEE

consommation des ménagesCRÉDOC

enquêtes sur les conditions de vie etaspirations des Français : consomma-tion de drogues licites

Union générale de la brasserie française :consommation de bière

ONIVINS (Office national interprofes-sionnel de la viticulture) :

enquête de consommation menée con-jointement avec l’Institut national dela recherche agronomique (INRA)

Morbidité - Mortalité -Recherche

INSERMmortalité par psychose, cirrhose, can-cers VADSrecherches biomédicales et enquêtespsychosociales

CNAMTSmaladies longues et coûteuses et acci-dents du travail

Haut comité de la santé publiqueindicateurs d’accidents, de mortalitéet de morbidité imputés à l’alcool

Sécurité routière (Direction régionalede l’Equipement) :

mortalité par accidentsInstitut national de recherche sur lestransports et leur sécurité (INRETS) :

recherche dans le domaine de la sécu-rité routière, de la prévention, de labiomécanique appliquée à l’acciden-tologie, des sciences humaines

Institut de recherches scientifiques surles boissons (IREB) :

études et recherches

MédiateursHaut comité de la santé publiqueComité français d’éducation pour lasantéAssociation nationale de prévention del’alcoolismeFédération française interprofessionnel-le pour le traitement et la prévention del’alcoolisme et autres toxicomanies(FITPAT) qui regroupe des associa-tions agissant en milieu professionnel(EDF/GDF, SNCF, RATP, PTT,...).Ministère de la Santé

Page 6: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page VI

Les BDD,

outils d’accès

rapide à

l’information

Les banques de

données

télématiques

traditionnelles

Les BDD télématiques sont les plus an-ciennes et remontent aux années 80, àl’ouverture du réseau TRANSPAC de« transmission des données par paquets ».Les banques bibliographiques sont de loinles plus nombreuses. À commencer parles banques scientifiques, destinées auxchercheurs, aux enseignants et à certainsétudiants, dont Medline, produite par laNational Library of Medicine de Bethes-da (USA), est l’archétype. Elle se trouvepartiellement complétée par Pascal etFrancis, en ce qui concerne les publica-tions françaises et par EMBase (ExcerptaMedica) ou Biosis (Biological abstracts),par exemple, pour celles des pays euro-péens.Viennent ensuite les services plus techni-ques, monodisciplinaires et, de ce fait,mieux ciblés, tels que INRS pour l’hygiè-ne et la sécurité du travail, Urbamet dansle domaine de l’urbanisation et de l’amé-nagement de l’environnement, Redatelpour tout ce qui touche à la rééducation età la réadaptation des handicapés ou enco-re Sphinx pour les questions de démogra-phie et de conditions de vie des Français.Les bibliothèques, enfin, saisissent cetteopportunité pour signaler leurs collec-tions à travers, par exemple, le Cataloguecollectif national des publications en série(CCN) ou le répertoire des thèses soute-nues devant les universités françaises (Té-léthèses)...

Dans les BDD bibliographiques, les réfé-rences sont généralement accompagnéesde résumés, d’auteurs ou de spécialistes.D’autres, appelées « banques textuelles »,

La plupart des producteurs et desmédiateurs de l’information sont en

outre concepteurs de banques dedonnées documentaires (BDD).

Celles-ci peuvent être rangées endeux catégories :

les banques factuellesqui ne communiquent que des

données brutes pouvant se suffire àelles-mêmes ; certaines sont chiffrées

(banques numériques) et peuventfaire l’objet de traitements mathémati-

ques ou statistiques particuliers ; lesautres sont plutôt des répertoires

télématiques d’adresses d’établisse-ments ou de services, des catalogues

de normes...les banques bibliographiques

dont la mission est essentiellement decommuniquer les références des

publications d’un ou plusieursdomaines scientifiques et techniques.

Dans la majorité des cas, un servicede commande en ligne permetd’obtenir, sous 48 heures, une

photocopie des documents primairesd’où sont extraites les informations

signalées.Pour la plupart, ces BDD sont

ouvertes, grâce aux moyens télémati-ques, à tous ceux qui possèdent une

ligne téléphonique et un terminald’interrogation : micro-ordinateur ou

Minitel. Certaines sont égalementéditées sur CD-ROM (Compact discRead Only Memory) à l’attention desusagers qui désirent les exploiter sur

place, sur leur micro-ordinateur.

Banques de données

État des lieux

Page 7: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page VII

Comparativement à la recherche en bibliothèque, l’éventail descritères de sélection s’élargit. La recherche peut être conduite entexte libre (mots des titres, des résumés ou du texte intégral) ouà l’aide de mots-clés extraits de lexiques ou de thésaurus pouridentifier des publications d’une personne donnée, pour balayerla littérature et y isoler les documents les plus pertinents, pourlocaliser les publications d’un auteur particulier, pour vérifierl’exactitude d’une référence citée ou, encore, compléter uneréférence partielle. Mais, paradoxalement, cette commodité estsource de difficultés pour les personnes non accoutumées auxbanques de données. D’un côté on ne peut connaître d’emblée,sans information préalable, le vocabulaire choisi par les concep-teurs de la base. D’un autre, recourir au langage libre supposeune parfaite adéquation entre des concepts personnels et ceuxdes auteurs. D’autres «fonctionnalités», telles que la recherchemulticritère (par exemple : un nom d’auteur associé à un mot-cléou un mot-clé associé à un ou plusieurs mots des titres), à l’aidedes opérateurs logiques ET, OU, SAUF, ou l’usage de troncatu-res pour inclure, dans la recherche, singuliers et pluriels ou motsde même étymologie (par exemple : ENFAN* pour ENFANT,ENFANTS, ENFANCE) en limitent l’accès aux professionnelsde l’information, essentiellement.

Interroger une banque dedonnées bibliographique

Les centres serveurs français

diffusent en outre de larges extraits voirel’intégralité des documents signalés ; ellescouvrent avant tout les domaines politi-que, social et juridique telles Logos (dis-cours des Présidents de la République,communiqués des Conseils des Ministres,dépêches d’actualité), Lex (textes législa-tifs et réglementaires publiés au JO, déci-sions du Conseil constitutionnel, arrêts duConseil d’Etat...) ou Agora (dépêches del’Agence France Presse)...

Les moyens d’accèsLes BDD sont diffusées sur le réseauTranspac par des centres serveurs, dotésde moyens informatiques suffisants pourles stocker et les ouvrir à plusieurs utilisa-teurs simultanés. Ces centres en assurentégalement la commercialisation : ils pro-posent un contrat et des codes aux BDDqu’ils fournissent. Aucun engagement fi-nancier préalable n’est demandé : les re-cherches sont facturées au temps réel deconnexion, sur la base d’un forfait horai-re, fixé par les producteurs, qui varie entre200 et 600 F/heure (à titre indicatif, unerecherche bien préparée dépasse rarement10 minutes). Les documents commandésen ligne sont facturés par ailleurs.En France, trois serveurs seulement cou-vrent la majorité des BDD utiles dans ledomaine de la santé publique (voir ci-contre). Il en existe bien d’autres, améri-cains et européens, qui diffusent des outilscomplémentaires mais toujours limités àun public de spécialistes.

Les BDD télématiques ne sont accessi-bles qu’à ceux qui possèdent un micro-ordinateur, PC et compatible ouMacintosh, agrémenté d’une carte élec-tronique assurant les protocoles de con-nexion au réseau Transpac. S’ils ont ac-quis un logiciel d’émulation (type Kortexou Olitec), ils peuvent enregistrer le dialo-gue avec le serveur et mémoriser les ré-ponses fournies par les BDD. Celles-cipeuvent être traitées ensuite pour agré-menter une publication ou mettre à jourune BDD personnelle.Dans certains cas un Minitel 80 colonnespeut suffire, mais il convient de le vérifierauprès des centres serveurs.

3 centres se partagent la majorité des BDD relatives au domaine de la santé

L’EUROPÉENNEDE DONNÉES

1, rue duBoccador 75008PARIS

AIDSRecherches sur le sidaBIOSISMédecine, biologieCANCERLITCancérologieEDUCSciences de l’éducationEM-BASESciences biomédicalesINRSSécurité et hygiène dutravailMEDLINE

Sciences biomédicalesREDATELRééducation etréadaptation deshandicapésSPHINXDémographie etconditions de vie

SUNIST5, rue Vacquerie75116 PARIS

TELEBANKInventaire des BDDTELELABLaboratoires derecherche universitairesTELETHESESThèses soutenues en

FranceTÉLÉSYSTÈMESQUESTEL

83-85, boulevardVincent Auriol75013 PARIS

FRANCISSciences sociales ethumainesMEDLINESciences biomédicalesPASCALInformationsscientifiques ettechniques multidisci-plinairesURBAMETÉquipement ettransports

Page 8: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page VIII

Les banques de données Vidéotex sontsurtout réservées aux usagers du Minitel,dont la faible fréquence d’accès au réseauTranspac ne justifie ni formation spécifi-que ni matériel sophistiqué. On retrouveparmi elles les BDD traditionnelles décri-tes au paragraphe précédent, qui ont trou-vé dans le réseau Télétel spécifique à cetype d’applications une opportunité d’élar-gir leur public à celui des non-profession-nels mais néanmoins demandeurs d’in-formations rapides. On peut égalementconsulter de nombreux services profes-sionnels qui utilisent le Vidéotex pourvaloriser les informations qu’ils détien-nent, sous forme de synthèses illustrées detableaux ou de graphiques. Généralement,cette information de seconde main estconçue pour se substituer aux documentsprimaires. En revanche, le nombre de BDDen texte intégral est très restreint en raisondu faible débit de transmission des don-nées propres au réseau Télétel.Une fois connecté au réseau Télétel, l’usa-ger du Minitel est totalement pris en char-ge par une succession de menus ou desélections pré-établies à l’aide de touches-fonction. Il bénéficie en outre d’une assi-tance permanente au choix des mots-cléset à l’écriture des critères de sélection.Cette assistance est néanmoins lourde, lesystème affichant à chaque étape de larecherche un certain nombre de pagesgraphiques pas nécessairement utiles.

Les moyens d’accèsPour les BDD Vidéotex, il n’est pas be-soin de connaître les centres serveurs. Larègle veut, en effet, que les coûts de con-

nexion soient directement facturés à l’usa-ger par les Télécommunications, entre0,36 F et 2,19 F/mn, pour tous les servicesaccessibles par le 3615 et 3616, et jusqu’à9,06 F/mn, pour les services accessiblespar le 3628... ou 3629.... Il convient d’ajou-ter un forfait de 0,12 F par connexion.Le Minitel 40 colonnes-25 lignes, éven-tuellement équipé de l’imprimante ther-mique qui lui est dédiée, est l’outil privi-légié pour la consultation des BDD Vi-déotex. Mais ce peut aussi être le micro-ordinateur du paragraphe précédent, agré-menté d’un logiciel de connexion quil’émulera en Minitel. Dans ce cas, le dia-logue avec le service pourra être enregis-tré pour une utilisation ultérieure, maiscette fois-ci, sous forme de pages du mêmeformat que les pages-écran du Minitel.

Banques de données

État des lieux

Les banques de données sur CD-ROM ontdéfinitivement ouvert l’ère des services«orientés utilisateurs». En particulier, cesont les seules qui tiennent compte descompétences, somme toute limitées, detout en chacun en matière de recherchedocumentaire.

Plus question de recourir strictementau langage rigide et artificiel des systèmesdocumentaires traditionnels. L’usager estentièrement assisté et peut, selon le con-cept d’hypertexte sur lequel repose l’orga-nisation des CD-ROM, naviguer dans labanque de données et, à son gré, consulterun texte, un schéma, un organigrammeou, à l’aide d’une souris ou d’un crayonoptique, faire appel, par association d’idéesou par approfondissement, à d’autres par-ties de texte ou de schémas, à des défini-

Les BDD

sur CD-ROMLes banques

de données

Vidéotex

Page 9: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page IX

Conditions d’acquisition

Comment lire un CD-ROM

Malgré la ressemblance physique, les CD-ROM ont des carac-téristiques très différentes des CD audio. Ils ne peuvent donc êtrelus que sur des lecteurs spécifiques reliés à un micro-ordinateur(un IBM-PC XT, AT ou PS ou compatible ou un Macintosh).Une carte d’interface est chargée d’assurer le dialogue entrel’ordinateur et le lecteur. Les configurations minimales recom-mandées sont :

pour le PC : 512 Ko de mémoire RAM, un disque dur d’auminimum 2 Mo, une souris et un écran couleur VGA ;pour le Macintosh : une mémoire RAM de 2 Mo, un disque durd’1 Mo et un écran couleur (la souris est systématiquementfournie).

Le logiciel d’exploitation des CD-ROM est fourni par l’éditeur.Et c’est lui qui va orienter le choix d’un CD-ROM plutôt qu’unautre selon les degrés de convivialité et d’assistance offerts ! Eneffet, à l’instar de Medline, la plus utilisée dans le mondescientifique, une même BDD peut être éditée par diversessociétés.

Les CD-ROM sont loués – et non définitivement acquis – parabonnement annuel. Ils sont remis à jour périodiquement chaquetrimestre ou encore chaque mois. Dans ce cas, il est demandé deretourner les disques précédents ou tout simplement de lescasser. Certains s’autodétruisent logiquement au bout d’un tempsprédéterminé par son éditeur.Ainsi qu’en témoigne le récapitulatif des CD-ROM disponiblesen France (cf. Annexes), les prix varient dans une fourchetterelativement large. Tous ne peuvent donc être supportés par unutilisateur isolé. En revanche, les locations groupées entre insti-tutions géographiquement proches sont fortement recomman-dées, en complément de ce que l’on trouve par ailleurs dans lesbibliothèques universitaires ou les centres de documentationouverts au public (on peut dès à présent disposer d’un PC+lecteurpour à peine 15 000 F).

tions, à des références bibliographiques, àdes rappels historiques, à des images ani-mées éventuellement agrémentées de sé-quences sonores.

Plus question, non plus, de devoir dis-poser d’une ligne téléphonique : les CD-ROM sont lus sur place sur un matérielspécifique couplé au micro-ordinateur. Ilslèvent ainsi l’alternative devant laquellela plupart des usagers de l’information enligne se trouvent placés : réorienter lastratégie qui a conduit à des résultats insa-tisfaisants ou conduire à son terme uneconnexion en ligne par définition coûteu-se.

La manipulation des données est éga-lement très diversifiée : tout ou partie desinformations peut être mis en réserve pourimpression papier, mise à jour de banquesde données personnelles, ou ré-utilisationavec un traitement de texte ou un tableur.

La capacité de stockage des CD-ROMest en outre impressionnante. Similairesau disques compacts audio, ils peuventcontenir jusqu’à 600 mégabytes d’infor-mation, soit environ 250.000 pages dacty-lographiées mais aussi, comme dans cer-taines applications, une année de référen-ces bibliographiques accompagnées derésumés.

Les coûts de l’accès à l’informationsont considérablement réduits, les CD-ROM favorisant le partage de l’informa-tion la plus large entre un nombre illimitéd’utilisateurs, sans contrainte de temps(en outre, la curiosité et l’intérêt pourd’autres domaines que ceux habituelle-ment traités ne peuvent que s’en trouverrenforcés).

Page 10: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page X

La Banque de

données

santé publique

un projetdocumentaire

national

Les producteurs de la Banquenationale Santé Publique et

leurs domaines d’activité

Centre dedocumentationDAS-DGSSanté et organisation

Centre demédecinepréventive deNancy-VandoeuvreÉpidémiologie etsantécommunautaire enLorraine

Centre derecherche d’étudeet dedocumentation enéconomie de lasanté (CREDES)Économie de lasanté

Centreinternational del’Enfance (CIE)L’enfant et sonenvironnement

Centre régionald’information et deprévention du sida(CRIPS)SIDA

Groupement derecherches etd’appliationshospitalières, CHRde Clermont-FerrandInstitutions sociales,protection de lasanté

Comité françaisd’éducation pour lasanté (CFES)Éducation etpromotion de lasanté

Service dedocumentation dela DDASS de l’AubeEnvironnement,système sanitaire etsocial

Mission de laprévention et de laprogrammation à laDirection de laprévention et del’action socialeÉpidémiologie,programmes desanté

DRASS deChampagne-ArdennePlanification,protection sociale,réglementation

École nationale desanté publiqueHôpital, santé etenvironnement,protection sociale

Fondationnationale deGérontologie (FNG)Gérontologie etvieillissement

Haut comité de lasanté publiqueAlcoolisme

Hospices civils deLyonPolitique etsystèmes de santé,hôpital

Institut del’Informationscientifique ettechnique (INIST)Sciences humaineset sociales, sciencesexactes

InternationalSociety of MedicalHydrology andClimatology (ISMH)Hydrologie,climatologie,thermalisme

ORS Rhône-AlpesÉpidémiologierégionale, promotionde la santé

ORS Midi-PyrénéesÉpidémiologierégionale, promotionde la santé

ORS GuyaneÉpidémiologierégionale, promotionde la santé

Office aquitain derecherche,d’information surles problèmes despersonnes âgéesGérontologie,vieillissement

Service dedocumentation etarchives del’AssistancepubliqueGestion et histoiredes hôpitaux

Service deMédecinepréventive etsociale au CHU ST-Antoine (Paris)Santécommunautaire,promotion de lasanté, santé dans laville

Banques de données

État des lieux

Santé publique est le fruit de l’accordtripartite du 8 mars 1990 entre les repré-sentants des ministres chargés de la Santé,de l’Éducation Nationale et de la Recher-che. Ensemble, ils ont choisi de conjuguerleurs politiques et moyens de façon àfournir une BDD unique ouverte auxdivers organismes, de droit privé ou pu-blic, qui oeuvrent dans le domaine de lasanté publique. Les trois banques Ramis,de l’association de même nom, ENSP, del’École nationale de la santé publique, etRéshus, du CNRS, jusque là indépendan-tes, ont été rapprochées pour constituer lenoyau de ce produit.Santé publique est aujourd’hui riche deplus de 40 000 notices bibliographiques.L’éventail des thèmes encore partielle-ment couverts, défini par un Conseil scien-tifique, touche à : « L’état de santé despopulations ; l’analyse des conséquencessur la santé de l’environnement et desautres facteurs de risque ; les méthodes etles actions en santé publique et leur éva-luation ; les politiques et les institutionsde santé et de protection sociale ; l’analy-se de l’incidence des recherches menéesdans toutes les disciplines qui concourentau développement de la santé publique».Une copie de la base sera périodiquementlivrée à l’INIST pour l’intégrer dans labanque Pascal télématique ou CD-ROM.En contrepartie, l’INIST enrichira Santépublique d’environ 6 000 notices par an,provenant de périodiques originaux nontraités par les autres partenaires du réseau.Santé publique sera servie par ailleurssous son propre label. Elle sera plus richeque la version Pascal puisqu’elle intégre-

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actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XI

Ce bref tour d’horizon montre qu’il existe aujourd’hui unegrande variété de sources de données en santé publique. Evoluerparmi elles est parfois un exercice difficile, s’agissant en parti-culier des BDD, lorsque plusieurs producteurs et médiateurs separtagent un même domaine. Faut-il toutes les consulter, faut-iln’en choisir qu’une ou deux , et lesquelles ? La réflexion devraits’engager autour des critères suivantes :

La source des données transmises : données brutes, résultatsd’enquêtes et d’études (population concernée, méthodes derecueil et d’exploitation des données), articles de presse, rap-ports d’activité, documents publiés ou littérature « grise »...

La nature des informations fournies : information primaireen texte intégral, synthétisée sous forme de chiffres ou detableaux, références bibliographiques uniquement, référencesaccompagnées de résumés d’auteurs ou de spécialistes du do-maine...

Les modalités d’accès à l’information primaire : accès directaux documents ou commande en ligne (délais de retour et coûtde l’opération).

La diffusion de l’information : revient-elle au producteur lui-même ou la confie-t-il à un tiers ? Quelles conditions d’accès auxBDD imposent-il alors (codes confidentiels ou accès libre,syntaxe d’interrogation, facturation) ? Organise-t-il des forma-tions à la demande ?Le coût des recherches est un autre élément important de laréflexion :

Dans certains cas, lorsque l’investissement en matériel et enpersonnel devient trop lourd relativement à la quantité de recher-ches qui doivent être effectuées dans une période donnée, ilconviendra de faire appel à un relais d’interrrogation (ou à unmédiateur de l’information) des BDD télématiques ou s’équiperd’un Minitel, éventuellement de l’imprimante thermique qui luiest dédiée, pour des recherches ponctuelles sur le réseau Télétel.

Dans d’autres, lorsque les recherches sont suffisammentnombreuses, il faudra acquérir un micro-ordinateur muni d’uneinterface de connexion pour accéder indifféremment aux ré-seaux Télétel et Transpac ou bien encore le coupler à un lecteurde CD-ROM pour la consultation partagée – sur site – des BDDéditées sur ce support.

ra les nouveaux médias, la littérature pé-riodique à usage applicatif pour les pro-fessionnels de la santé et intègrera unfichier des personnes ressources. Il est enoutre prévu qu’elle diffuse certains docu-ments en texte intégral.Santé publique a adopté la forme juridi-que d’un Groupement d’intérêt public(GIP). L’animation administrative et tech-nique en revient à l’ENSP. Le réseau desproducteurs comportera 5 filières distinc-tes, encore pas toutes opérationnelles, à cejour :

l’Administration de la santé : ministèreet services extérieursl’École nationale de la santé publiquel’INSERMla banque de données Pascal (INIST)l’Association Réseau de producteurs dedonnées en santé publique : anciensproducteurs de RAMIS et RESHUS,services universitaires de santé publi-que, associations, organismes parapu-blics.

Santé publique concrétise la politique ac-tuelle en matière de traitement et de dissé-mination de l’information qui prône, à lafois, la décentralisation des fonds docu-mentaires, laissant aux équipes productri-ces une grande autonomie de gestion et deconception et un accès à l’information,centralisé et aussi transparent que possi-ble. Dans cet esprit, tout membre produc-teur de Santé publique se verra ouvert ledroit à un certain nombre de prestationsdont un accès préférentiel à la banque,parallèle à celui qui sera destiné aux pro-fessionnels et au public des usagers desanté.

Conclusion

Page 12: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XII

Banques de données

Tribune

L’information est essentielle pour ceuxqui ont besoin d’être au fait des orienta-tions et du fonctionnement des services desanté, pour ceux qui ont à participer auprocessus de prise de décision dans lechamp de la santé, que ce soit au niveaulocal, régional, ou national, à tous lesacteurs de santé, qu’ils appartiennent ounon aux professions de santé.Information essentielle, parce qu’elle per-met l’étude, la réflexion, le débat, et qu’el-le est la condition de l’évolution et del’adaptation du système de santé aux be-soins des usagers, ainsi que de l’utilisationoptimale des moyens, en particulier dansle champ de la promotion de la santé, maisaussi dans le domaine hospitalier, ou dansle cadre de la médecine praticienne. On nepeut pas vouloir augmenter la performan-ce du système sans s’en donner lesmoyens ; et parmi ces moyens, l’élévationdu niveau d’information et de formationdes personnels de santé, mais aussi desusagers et des élus, est un élément déter-minant.Pour améliorer la pertinence et l’efficacitédes actions de santé, il est donc indispen-sable que les différents acteurs aient unaccès facile aux sources de documenta-tion. Il faut aussi qu’ils soient formés àchercher, utiliser et critiquer l’informa-tion. Un certain nombre d’études prospec-tives montrent que la formation perma-nente devrait atteindre bientôt 15% dutemps de travail. Ceci concerne aussi lesprofessionnels et les responsables de san-té ; c’est pourquoi il est essentiel de faci-liter à chacun l’accès aux documents partous les moyens.Dès 1978, le CNRS mettait en place leRéseau de Sciences Humaines de la Santé,RESHUS, qui était principalement desti-né aux chercheurs et aux décideurs. En1982, quelques équipes de santé publiques’unissaient en vue de mettre en place unebanque de données documentaires à dis-position de tous ceux qui pouvaient enavoir besoin. Soutenu par le plan informa-tique, naissait en 1984 le Réseau pourl’Amélioration de l’information en Santé,RAMIS - Mémoire de la Santé. « Mémoi-re », la Banque de données est la gardien-ne du gisement documentaire, elle permetd’accéder aux documents, donc aux con-naissances, elle est un répertoire organiséqui s’accroît et s’adapte sans cesse.Afin de faciliter l’accès aux documentseux-mêmes, n’étaient analysés et inclusdans la base que les documents possédés

La santé pour tous, la promotion

de la santé « nécessitent un

accès permanent et exhaustif à

l’information sur la santé...

L’information et l’éducation

doivent fournir les éléments qui

permettent des choix éclairés ;

ce sont donc des éléments

essentiels et centraux de la

promotion de la santé...

L’information doit être

accessible aux gens sous des

formes qui prennent en compte

leurs attentes, leurs croyances,

leurs préférences et leurs

aptitudes... »*

* O.M.S., Promotion de la santé, unebase de discussion sur le concept et lesprincipes, Revue française de Santépublique, 1987, 40, p. 7-12.

Bernard PISSARROPrésident d’ARAMIS, Réseaudes Producteurs de données ensanté publique

Documentationet santépublique

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actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XIII

Mais si la collecte et le traitement exhaus-tifs des données bibliographiques dans lechamp de la Santé publique sont une étapeinitiale essentielle, l’augmentation rapidedu nombre des références rend difficilel’utilisation de la base pour de nombreuxutilisateurs. De plus, cette surabondances’accompagne habituellement d’une gran-de difficulté d’accès au contenu des docu-ments eux-mêmes. Il en est de même en cequi concerne l’absence d’appréciation surle contenu des documents, l’analyse « ob-jective » des documents étant la règle nor-male et souhaitable de l’analyse docu-mentaire pour les banques de données.C’est pourquoi il deviendra vite indispen-sable de développer des sélections docu-mentaires annotées et critiques qui ne vi-seront plus à l’exhaustivité, ni àl’« objectivité ». Certaines pourront pré-senter des points de vue complémentairesou contradictoires, et apporter les élé-ments nécessaires à un débat ou à despossibilités de choix. D’autres refléterontplus les opinions et les prises de positionde leurs auteurs et les utilisateurs pourrontse reconnaître au travers de la « grille delecture » qui sera celle de chacun d’entreeux.Transcriptase, la revue du CRIPS2, est unbon exemple du premier type. Le deuxiè-me se rapproche des « Dialogues et docu-ments pour le Progrès de l’Homme »3.Au total, la mise en place de la Banque dedonnées Santé publique est une premièreétape fondamentale. La prochaine étapedevra être la mise en oeuvre de moyensdiversifiés d’accès aux documents eux-mêmes et à leur contenu.

1 Les projets d’action éducative (PAE) con-cernant la santé sont de plus en plus nom-breux.

2 Transcriptase, CRIPS, 128, rue Lecourbe,75015 Paris

3 Fondation pour le Progrès de l’Homme, 32,rue Saint Sabin, 75011 Paris

solvables. Même si une partie des coûts deconception et de réalisation de cette ban-que ont été à la charge du secteur public,et notamment de l’Éducation Nationale, iln’en reste pas moins que les coûts d’utili-sation devront être prévus. L’éducation àl’information ne doit-elle pas faire partiedes coûts de fonctionnement du systèmeéducatif ?S’il est peu probable que le système puisses’équilibrer à court terme par les recettesprovenant des interrogations, il génèrecependant des économies :

En tout premier lieu, le partage du tra-vail d’analyse et d’indexation des docu-ments permet de libérer du temps dedocumentalistes. Il en est de même de larécupération du catalogage des docu-ments figurant dans la banque de don-nées.Certains produits documentairesn’étaient pas réalisés dans les centresappartenant au réseau. Ils pourront dèslors être édités automatiquement : cata-logues par sujet, par domaine, par sup-port ... sans parler de la recherche docu-mentaire et de l’édition « sur profil », àla demande d’un utilisateur ! Là, c’estle service rendu à l’utilisateur qui estamélioré : le gain est qualitatif.L’amélioration qu’on est en droit d’at-tendre au niveau de l’information desutilisateurs est impossible à quantifier,mais restera à apprécier dans le cadred’un dispositif d’évaluation à mettre enplace.

Quelques perspectivesDès maintenant, les informations peuventêtre transférées sur des disques compactsde très grande capacité de stockage ; libé-rées de leur support d’origine, elles serontdisponibles en permanence sur les lieuxde travail, à des coûts accessibles. Lesmachines sont assez performantes pourparcourir à grande vitesse les textes, lesimages, les sons ... et repérer les informa-tions sans que nous ayons besoin d’autrechose que de nos mots de tous les jourspour leur en donner l’ordre.Les perspectives ainsi ouvertes, notam-ment par la généralisation — et la baissedes coûts — des CD-ROM, devraient êtreexploitées dans le champ de la santé publi-que, permettant une meilleure diffusion,notamment vers les pays en voie de déve-loppement. C’est ce que fait déjà le CentreInternational de l’Enfance.

au moins par un des centres de documen-tation du réseau. L’accès à la Base a étéeffectif par Minitel de 1988 à 1991.En décembre 1988, le Directeur Généralde la Santé annonçait un important effortde regroupement des réseaux existants,d’extension et de développement en par-tenariat avec les Ministères chargés de laSanté, de la Recherche et de l’Éducation,l’INSERM (Institut National de la Santéet de la recherche médicale), l’INIST (Ins-titut de l’Information Scientifique et Tech-nique) et l’École Nationale de la SantéPublique. En juillet 1990 était signé unprotocole d’accord qui jetait, en partena-riat avec le Réseau des Producteurs dedonnées en Santé Publique, issus de RA-MIS, les bases d’un Groupement d’IntérêtPublic « Banque de données Santé Publi-que ». Celui-ci devrait voir le jour enfévrier 1993.Près de 40 000 références de documentsprovenant des bases RESHUS, RAMIS etde l’École Nationale de la Santé Publiquesont regroupées, et la collecte continue. Ils’agit de périodiques, d’ouvrages, de litté-rature grise, de dossiers de documenta-tion, de thèses. Le choix du serveur resteà faire.

Une banque de données pourtous les acteurs de santéLa banque de données est conçue pourrépondre aux besoins de tous les acteursde santé, c’est-à-dire un public qui dépas-se largement celui des professionnels.C’est pourquoi des documents destinésplus particulièrement aux non-profession-nels, soit parce qu’ils ont été conçus pourleur usage et leur niveau de formation, soitparce qu’ils sont suffisamment clairs etfaciles à appréhender pour qu’ils puissents’en servir directement, font partie desressources inventoriées.Un problème reste important dans ce do-maine, c’est celui des coûts d’interroga-tion. Beaucoup d’acteurs de santé,« clients » potentiels d’information en San-té publique, n’ont actuellement pas lesmoyens — personnels ou institutionnels— d’interroger un serveur aux tarifs habi-tuellement proposés. Parmi les solutionspossibles, on pourrait envisager une mo-dulation des tarifs en fonction des diffé-rentes catégories d’usagers. Par exemple,les élèves, quel que soit leur niveau scolai-re, sont des utilisateurs potentiels impor-tants1, mais habituellement peu ou pas

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actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XIV

Banques de données

Tribune

Le fonds documentaire s'est constitué enfonction des activités et priorités du Co-mité, c'est-à-dire la promotion de la santépar l'information et l'éducation.

Analyse de la demandeQuelques chiffres permettent d'évaluer,sur dix ans, l'évolution de la demande dedocumentation scientifique et technique(et non la demande de dépliants et debrochures) que le CFES a traitée.En dehors de l'augmentation très signifi-cative du volume des demandes assuréesgrâce au renforcement sensible de l'équi-pe de documentation du CFES, il est pos-sible de faire les constats suivants surl'évolution des besoins en information :

L'accroissement des demandes émanantdes CRES/CDES/DIREPS (ComitésRégionaux et Départementaux d'Édu-cation pour la Santé, Délégations Inter-Régionales pour l'Éducation et la Pro-motion de la Santé) est révélateur del'importance du facteur de proximité.Les intervenants en éducation pour lasanté veulent et doivent pouvoir dispo-ser rapidement des documents primai-res (études, rapports,...) et s'adressentaux structures d'information locales.Depuis plusieurs mois, un fonds com-mun d'information, actualisé toutes lessemaines existe dans 60 comités. Cetteévolution sera encore renforcée par lamise en place de pôles documentairesperformants dans chaque DIREPS.L'éducation pour la santé est un thèmeprépondérant retenu par les élèves enéconomie sociale et familiale (BTS, BacF8) et les élèves infirmières, puéricul-trices, sages femmes, ... La sensibilisa-tion de ce public à ce thème est notable.La presse accorde une plus large place àla santé. L'information sort, grâce auxmédias, du milieu restreint des profes-sionnels. Il en résulte également unedemande de renseignements plus « poin-tus » de la part du public.

Quant aux thèmes des recherches docu-mentaires, l'évolution la plus frappante aucours de ces dernières années est la quasi-disparition de demandes d'information surles maladies vénériennes, ainsi qu'un dé-sintérêt apparent pour l'information sexuel-le et la planification familiale.L'approche populationnelle (santé despublics défavorisés, jeunes en difficulté,adolescents, personnes âgées, ...) émergefortement au niveau des demandes.

Véronique DUTRECHDocumentalisteFrançois BAUDIERDélégué Général AdjointComité Français d'Éducationpour la Santé

Je voudrais faire une étude sur

les slogans des campagnes

Tabac des dix dernières années

Combien de brosses à dents

achètent les Français par an ?

Je prépare un dossier sur

l'automédication

Comment faire pour évaluer une

action de nutrition ?

Quelle est la consommation

d'alcool des chômeurs ?...

Les questions qui sont

adressées au Centre de

Documentation du Comité

Français d'Éducation pour la

Santé (CFES) sont variées. Elles

sont le reflet de l'étendue du

champ d'action de l'éducation

pour la santé.

Documentationet éducationpour la santéune légitimitédans l'action

Page 15: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XV

décryptage de la demande et assistancepour un bon usage des ressources docu-mentaires.

Perspectives actuellesLa documentation reste un domaine mar-ginal bien qu'en progression constante,dans le secteur de l'éducation et de lapromotion de la santé.Une véritable pédagogie de l'utilisationdes ressources documentaires est à mettreen place pour les acteurs en santé publi-que. L'absence de réflexe « documenta-tion » peut s'expliquer de plusieurs façons :

Tout d'abord, il y a confusion entre cequi relève de la diffusion de brochures,dépliants, affiches ... (ce que beaucoupappellent la documentation), et d'unevéritable consultation documentaire. Ilest donc nécessaire de dissocier, dansl'esprit des gens ce qui est une simplediffusion d'outils de communication, etce qui est une démarche plus analytiqueautour de ressources documentaires.Les acteurs de terrain en santé publiquesont avant tout des femmes et des hom-mes d'action. Il est souvent difficilepour eux de consacrer un temps suffi-sant à une recherche documentaire ex-ploratoire. Ils veulent agir pour répon-dre immédiatement aux besoins du pu-blic. Cette précipitation, compréhensi-ble et légitime, nuit à la réalisation detoute la phase préalable aux activités deterrain : études des besoins, choix despriorités, définition des objectifs... Or,c'est surtout dans cette étape initiale quela recherche documentaire trouve saplace.Les publications en santé publique étantrelativement rares, il n'existe pas deréflexe d'écriture et donc en corollairepas d'habitude de consultation docu-mentaire. Seules les équipes universi-taires ont opté pour ce type de démar-che. Il y a là un dysfonctionnement qu'ilfaut rompre si l'on ne veut pas resterdans un dispositif artisanal de « littéra-ture grise » et dans un système tropconfidentiel d'échange et de partage d'ex-périences.Enfin, la technique documentaire ac-tuelle s'appuie très largement sur l'outilinformatique. Elle est par conséquenten évolution constante, ce qui rend sonappropriation relativement complexepour des personnes qui ne sont pas tou-jours familiarisées avec l'outil informa-tique.

Le CFES et les comités d'éducation pourla santé se sont actuellement fixé commepriorité le développement du réseau docu-mentaire, essentiellement pour deux rai-sons :

Il ne peut y avoir de démarche méthodo-logiquement sérieuse en santé publiquesans un accès aisé à une source docu-mentaire fiable,Les CRES et CDES constituent deslieux naturels où les acteurs de terrain(enseignants, médecins, travailleurs so-ciaux, infirmières, ...) ont pris l'habitu-de de venir chercher de l'information, ilest donc logique qu'un service de quali-té puisse leur être offert pour répondre àce besoin.

La pratique documentaireSi l'on s'en réfère à l'expérience du CFES,trois constats s'imposent, concernant lapratique documentaire :

L'éducation pour la santé est au croise-ment des sciences sociales et de lamédecine.Le champ d'investigation estdonc très large. L'accès le plus rapide àl'information dans des domaines conne-xes est l'interrogation de bases de don-nées.Dans leur ouvrage sur les sources d'in-formation en santé publique1, C. Gué-not et M.Goupil ont recensé, en 1990,33 services vidéotex accessibles surminitel et 34 bases de données biblio-graphiques. Quelques CD-ROM (Com-pact disk read only memory) existentégalement. La Banque de Données enSanté Publique (BDSP), qui sera l'équi-valent d'une grande bibliothèque en li-gne, jouera un rôle primordial de diffu-sion d'information si l'on considère l'im-portance et la variété des producteursqui l'alimenteront2.Tout le travail réalisé par des documen-talistes en amont de la mise à disposi-tion de l'information dans les bases dedonnées (sélection, indexation et résu-mé pour les bases bibliographiques clas-siques) est à l'origine de l'efficacité deces outils.Autre élément vital dans cette pratiquedocumentaire : la constitution d'un ré-seau de documentalistes. Si l'on interro-ge le service ABCDOC3 qui recense lesservices d'archivage, les centres de do-cumentation et les bibliothèques, 13centres sont signalés détenant de l'infor-mation sur la santé publique enIle-de-France. La connaissance des ri-chesses documentaires des centres tra-vaillant dans le même secteur a permisau CFES de développer un fonds spéci-fique à l'éducation pour la santé et faci-lite l'orientation du public sur des cen-tres pertinents.Les moyens humains en documentationsont faibles. Lorsqu'une documentalis-te est recrutée dans le secteur sanitaire etsocial, elle bénéficie souvent de condi-tions de travail précaires et ne disposepas toujours de moyens matériels suffi-sants pour créer une base de données.La connaissance du fonds documentai-re passe donc par la documentalisteprofessionnelle. Mais, le rôle essentielde celle-ci demeure dans le contact avecle demandeur d'information : accueil,

1 Guénot C., Goupil M., S'informer, se docu-menter : guide des sources de données ensanté publique, Rennes, ENSP, 1990, 183pages (épuisé)

2 INIST, INSERM, ENSP, FNG, CIE, CRIPS,ORS, CREDES, Centre de Médecine Pré-ventive Saint Antoine, CFES,...

3 ABCDoc, produit par ORIADOC : 36 15SUNK

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actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XVI

Banques de données

Tribune

Évolution de la demande et del’offre

La production documentaire est condi-tionnée à l’évolution de la recherche et pluslargement à celle de la pensée. Le conceptde santé a évolué vers une approche globale,comprenant non seulement l’état de santéphysique ou mentale de l’individu maisaussi son bien-être individuel et collectif.Pour appréhender la santé globale de l’indi-vidu ou de la communauté, il faut tenircompte des différents milieux où elle évo-lue. Cette réflexion implique inévitablementdifférentes disciplines. La Santé Publique acessé d’être l’affaire des médecins, elle estdevenue pluridisciplinaire et interdiscipli-naire.

L’esprit cartésien qui caractérise notreculture française, aidé par l’évolution de lascience, a développé la tendance à pratiquerdes analyses fractionnées en sélectionnantles concepts et en les intégrant dans unestructure. Ainsi, l’être humain a lui aussi étésavamment « décortiqué » et étudié partiepar partie ; cette approche sélective a long-temps empêché la perception de l’individudans son entièreté.Le concept de santé n’a pas échappé à cetteréflexion collective de fond ; une demanded’information s’est manifestée progressive-ment vers d’autres disciplines qui pouvaientcompléter la compréhension de la santédevenue plus communautaire que publique.Aux aspects épidémiologiques (constats del’état de santé) et d’hygiène sont venus sejoindre les aspects sociologiques, psycholo-giques, environnementaux et, au-delà deceux-ci, les aspects anthropologiques et cul-turels liés à notre nouvelle société multicul-turelle (l’identité culturelle, les représenta-tions de la santé, etc.). La recherche en SantéPublique a trouvé, de ce fait, un champimportant de réflexion et nombreux sont lesscientifiques qui souhaitent approfondirleurs recherches. Leur demande en docu-mentation est donc précise mais large ; ellecouvre différents domaines et ceux-ci inter-fèrent les uns avec les autres.

Parallèlement à cette réflexion des cher-cheurs, les acteurs de terrain ont intensifiéleurs actions dans le but d’améliorer la santécollective. Le travailleur social est réguliè-rement confronté aux problèmes de santé(physique, mentale ou sociale) de la popula-tion. Ainsi, il ne peut pas aborder un problè-me social (chômage) sans tenir compte desfacteurs comme la santé, l’environnementfamilial, la formation, etc. En réfléchissant

Ressourcesdocumentairesen santépublique

Maria AntoniaBERTRANDBASCHWITZ

Responsable du Centrede DocumentationRESODOCUnité d’Éducation pourla santéFaculté de Médecine,Université Catholique deLouvain,Centre collaborateur endocumentation duBureau régional del’Europe de l’O.M.S.

Coordinatrice du réseauDOCTES, base dedonnées partagée enéducation pour la santé(Communauté françaisede Belgique) et desbases de données duvolet documentaire duProjet « Société etsanté » (Service deprogrammation de laPolitique Scientifique deBelgique).

Page 17: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XVII

Fonction documentaireDans ce contexte, le centre de documen-

tation joue un rôle essentiel : centraliserl’information (qui existe par ailleurs et quise développe tous azimuts), l’adapter à lademande (qui peut être tout à fait personna-lisée ou élargie), sélectionner cette informa-tion, la traiter et la diffuser.

Étant donné la rapidité de la productionintellectuelle, parallèlement à la diminutiondu temps imparti pour la recherche ou l’ac-tion, la solution idéale pour un utilisateur(chercheur, politicien, relais ou acteur) estde disposer d’un documentaliste, d’une équi-pe documentaire ou d’un réseau d’équipesqui facilitent l’accès aux contenus de cetteproduction.

Actuellement, un documentaliste ou uncentre de documentation isolé est voué àcourt ou à moyen terme à la disparition. Sonrôle d’informateur l’oblige à travailler encollaboration, à développer les contacts et às’équiper du matériel nécessaire à la réalisa-tion de sa tâche. Il est inutile de recommen-cer seul le travail déjà réalisé par d’autres ;par contre l’efficacité est largement accruequand il peut profiter des ressources exis-tantes pour accéder à toute l’informationdisponible dans les secteurs périphériquesau sien.L’équipe documentaire doit concentrer sesforces dans le domaine qui l’occupe, domai-ne qui peut être d’autant plus approfondiqu’il se complète en participant à un réseau.La Santé Publique devient un domaine vas-te. On peut être documentaliste spécialisédans un seul aspect (les toxicomanies, l’édu-cation nutritionnelle, la santé de la mère etde l’enfant, l’éducation pour la santé, l’épi-démiologie, l’environnement physique,l’économie de la santé, les handicaps, lagestion des services de santé, etc.) et parailleurs être très bien informé sur ce qui estproduit par d’autres spécialistes de la santé.

La facilité d’accès à l’information (à con-dition d’être bien équipé) permet d’appro-fondir les contenus. Cette démarche ne sefait correctement que par la motivation en-traînée par la demande. Un documentalistedevrait toujours garder un contact avec l’uti-lisateur, l’analyse qu’il fera du documentsera filtrée selon l’intérêt suscité par sonpublic et c’est cela même qui engendre saspécialisation.

À l’avenir, deux lignes de force vont êtrenécessaires aux documentalistes pour rem-plir leur mission : l’une divergente et l’autreconvergente. C’est-à-dire : une ouverturevers des contacts, des informations, des

collaborations, vers un élargissement de sonhorizon d’une part et, une connaissance enprofondeur de son domaine, des spécialis-tes, des ressources, des contenus, d’autrepart. Bref, une connaissance « pointue »,vue sa spécialisation propre. Le documenta-liste a deux sources principales d’informa-tion : les documents et les utilisateurs. Il estl’interface entre l’information et le cher-cheur d’information.

Au-delà des aspects techniques propres àla profession, le rôle de l’équipe documen-taire est aussi de maintenir ce dialogue do-cumentaliste-utilisateur, important non seu-lement pour la recherche documentaire, maisaussi dans le but d’améliorer le savoir-fairedu documentaliste qui en fera bénéficier lesutilisateurs suivants.Pour remplir cette mission, le centre dedocumentation doit être lui-même produc-teur d’outils d’information ; il ne peut pasrester en marge de la circulation de celle-cipuisqu’il doit la faciliter.

Projet banque de donnéesnationale de santé publique

L’amélioration de l’outil informatiquecombinée avec les progrès dans le domainedes télécommunications permettentaujourd’hui ce qui paraissait impensable il ya 15 ou 20 ans.

Il est, me semble-t-il, tout à fait admis,souhaitable, recommandé et même incon-tournable que chaque pays, et même chaquecommunauté, s’équipe de sa propre base dedonnées documentaire en santé publique*.La documentation nationale et locale repré-sente un intérêt particulier dans le domainede la santé où le contexte psycho-socio-économique et environnemental a une in-fluence directe.

Il serait intéressant d’améliorer le projetnational par une coordination au niveauinternational qui permettrait l’économie dela sélection, le catalogage et l’analyse de lalittérature internationale dans chacune desbases nationales.

Quels sont les avantages et les inconvé-nients de ce projet de banque ou base dedonnées nationale ? Pourquoi est-il diffici-le d’aboutir à un résultat souhaité par tout lemonde ? Comment contourner la difficulté

* Je parle chaque fois de bases de données documen-taires, mais les mêmes principes peuvent être appli-qués à des banques de données factuelles où lesdonnées très précises sont beaucoup plus tributairesdu contexte local.

à son action, il aboutit, tôt ou tard, au besoinde s’informer. Comment planifier l’ac-tion ? Quels sont les besoins propres à sonpublic ? Comment étudier la situation ?Comment dégager des priorités d’action ?Comment réaliser un programme efficace ?Comment évaluer l’impact de ce program-me ? etc. Ce travail préalable de réflexion etde planification permet d’aboutir à des ac-tions pertinentes. Les relais sociaux et lespersonnels de santé cherchent ainsi à sedocumenter sur la méthodologie de la pro-motion et de l’éducation pour la santé. L’in-formation que nécessitent ces actions nepeut ignorer la connaissance du milieu con-cerné, les différents stades de développe-ment de la personne (enfance, adolescence,âge adulte ou vieillesse) qui impliquent desméthodes appropriées.

Si le monde de la recherche et celui del’action sur le terrain s’intéressent et inves-tissent dans la santé communautaire, lemonde politique -qui décide et finance (maisaussi qui dépend de son électorat)- appuiede plus en plus les équipes qui travaillentdans ce secteur. Il s’intéresse au développe-ment des structures capables d’accueillirces équipes de chercheurs ou d’acteurs enSanté Publique. Les acteurs politiques sonteux aussi demandeurs d’informations ; leurdemande est très précise et elle doit êtrecomblée rapidement, le « temps » politiqueétant toujours très court...

Ces trois secteurs (recherche, milieu as-sociatif, monde politique) qui évoluaientparallèlement ont actuellement tendance àse rencontrer plus, chacun ayant besoin desspécificités des autres.

Face à la demande de plus en plus pres-sante et précise, les centres de documenta-tion ont proliféré ; ils se sont équipés pourêtre plus performants et se sont informati-sés,... Spécialisés dans un secteur, visant unpublic précis, ne pouvant répondre à unedemande trop diversifiée, ils se sont consti-tués en réseaux.

Le travail coordonné avec d’autres équi-pes est devenu symbole d’efficacité et d’éco-nomie. L’évolution technologique (infor-matique et télématique) permet actuelle-ment de constituer des banques et des basesde données documentaires qui offrent nonseulement un accès moins laborieux auxdocuments, mais surtout, qui permettent untransfert d’information rapide qui accélèrel’évolution de la recherche et, par là-mêmel’évolution de la pensée.

L’offre et la demande vont de pair, chacu-ne contribue au développement de l’autre.

Page 18: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XVIII

Banques de données

Tribune

des aspects institutionnels propres à cha-que équipe lors de l’établissement de lacollaboration ; un contrat clair doit êtrenégocié et établi dès le départ avec le(s)responsable(s) de l’institution et avec leresponsable de la documentation.la fonction documentaire doit être recon-nue au sein de l’institution qui participeau projet. Une mouvance de personnel,une ambiguïté dans la détermination deresponsabilités, etc. entraîne une difficul-té importante dans le suivi.les documentalistes doivent suivre uneformation permanente et appliquée auprojet pour assurer la cohérence et laqualité de la base (réunions qui intègrentdes séances de formation aux traitementsdocumentaire et informatique, l’adapta-tion des outils, le suivi, etc.).chacun doit se donner les moyens néces-saires à la coordination.

Pour conclure cet aperçu sur la coordina-tion, je vous livre quelques réflexions inspi-rées de la collaboration d’équipes travaillanttoutes dans le secteur de la santé publique :ces équipes sont souvent fort spécialisées etont une vision propre de leur contexte ;chaque équipe a une approche différente quitient compte de sa spécialisation, de sonpublic, de son savoir-faire..., la documenta-tion est analysée par des spécialistes d’undomaine. Le cumul des données, ainsi ana-lysées par plusieurs équipes, n’est pas tou-jours cohérent mais il diversifie l’approche.Concilier l’analyse spécialisée et la cohé-rence, par rapport à une recherche docu-mentaire moins spécialisée, est un des pro-blèmes que soulève la base de donnéespartagée. Le vocabulaire contrôlé (thesau-rus) qui permet cette analyse devrait résou-dre ce problème.Cette difficulté perçue par les gestionnairesde bases de données l’est moins par la majo-rité du public qui cherche surtout à s’infor-mer et qui s’adapte facilement à la docu-mentation qui lui est proposée.

Au-delà de la base de données nationaleen Santé Publique, il ne faut pas négligerl’importance de son impact sur le reste dumonde : le transfert de l’information et de ladocumentation vers d’autres pays et d’autrescultures devrait être perçu comme une res-ponsabilité prioritaire des pays industriali-sés. En effet, pour certains pays, l’améliora-tion de la santé communautaire est souventune question de survie.

pour aboutir malgré tout à une réalisationvalable ?

Voici les questions qu’un producteur debases de données documentaires dans uneculture latine se pose (les anglo-saxons yaboutissent avec moins de difficultés).

L’avantage immédiat et principal de ceprojet est l’efficacité dans la transmissionde l’information : le fait de consulter unseul outil en ayant un maximum d’informa-tions pertinentes par rapport à la questionposée (à condition d’avoir en même tempsla localisation des documents ou de l’infor-mation demandée ainsi que l’accès à ceux-ci).

L’information documentaire permet uneamélioration sensible des recherches et desactions. Par conséquent une nation ne peutpas rester insensible à son propre progrès.Il faut tenir compte des aspects liés à lasauvegarde de la pensée écrite, la mémoirede la communauté, même si dans une basede données documentaire ils sont seulementprésentés sous forme de références. Cetoutil est important pour les bibliothèquesdont le rôle est aussi celui de sauvegarder lepatrimoine communautaire.

La réalisation concrète de ce projet poseplusieurs problèmes que nous ne ferons queciter. De nombreux aspects interviennentdans la réalisation d’une base de données.D’une part les choix politiques qui précè-dent la réalisation, d’autre part la réalisationpropre du projet, la gestion qui garantit lesuivi, les développements, le contrôle de laqualité, l’évolution et l’évaluation. Parailleurs, la création et/ou l’adaptation desoutils de traitement documentaire et infor-matique, la formation du personnel, l’amé-lioration des services offerts au public, etc.sont des aspects non négligeables.

La réussite d’un tel projet passe par lacollaboration et par la coordination étroitedes équipes partenaires du projet. Il estpossible de réaliser ce projet seul en perdantprobablement beaucoup d’informations etsurtout en appauvrissant les contenus. Cechoix a rarement été fait par les gestionnai-res.L’expérience de coordination que nous avonsréalisée en Belgique me permet d’affirmerque la collaboration enrichit le résultat.Quelques conditions sont néanmoins néces-saires pour aboutir à un résultat intéressant :

la volonté de collaboration de la part deséquipes partenaires.Le but du projet est prioritaire par rapportaux intérêts particuliers des partenaires. Ilest néanmoins important de tenir compte

Page 19: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XIX

santé ou Réseau National de santé publique.Il me semble qu’une synergie peut êtreobtenue en les couplant ensemble de maniè-re à ce que, dans le cas du réseau national parexemple, la médiatisation de l’un profite àl’autre. En ce qui concerne les O.R.S., ceux-ci détiennent déjà des informations variéesen matière de santé publique. Il peut alorssembler plus judicieux que la Banque Na-tionale de données fonctionne plutôt com-me un réservoir de personnes ou de structu-res ressources plutôt que comme une sourcepropre de données de base, du moins dansles sujets qui sont déjà couverts par desbanques de données existantes spécialisées(pharmacovigilance, toxicomanie, SIDA,etc.). La Banque Nationale pourrait, quant àelle, développer des domaines spécifiquesmal couverts actuellement. La constitutiond’un réseau coordonné par la Banque Natio-nale permettrait certainement d’accroître leniveau de ces structures. Par ailleurs, cer-tains problèmes de santé publique ont uneimportance variable selon les régions (ycompris en France métropolitaine), celles-ci peuvent alors être très impliquées dansces domaines. Un recueil régionalisé del’information peut apparaître, dans ces si-tuations, comme une solution très pertinen-te.Il faut également évoquer le problème del’accès à l’information, soit librement partoute personne intéressée, soit sous formerestreinte dans le cadre de centres documen-taires décentralisés. La première éventuali-té nécessite la mise en place d’un systèmeconvivial avec des mots-clés utilisables pardes interlocuteurs « tout venant », systèmeassez lourd à gérer. La deuxième, reposantsur des personnes ressources en matière dedocumentation (les centres de documenta-tion des DRASS pourraient jouer ce rôle ;situés au niveau régional, ils sont déjà aucroisement d’un grand nombre d’informa-tions qu’ils redistribuent) permettrait de met-tre en oeuvre des programmes de recherchedocumentaire plus sophistiqués et plus pré-cis.Enfin, la Banque de Données Nationalepourrait éditer régulièrement des informa-tions sous la forme de recueils thématiques ;ceux-ci pourraient, comme dans le cas del’accès, être diffusés à 2 niveaux, soit direc-tement au niveau des acteurs de terrain, avecles difficultés de ciblage des interlocuteursque l’on connaît bien, soit au niveau decentres secondaires décentralisés, travaillanten réseau et ciblant mieux les partenairessusceptibles d’être intéressés.

Les besoins en information vont donc cou-vrir tous les champs de cette discipline, qu’ils’agisse de l’épidémiologie, l’économie ouencore la sociologie. Comme la santé publi-que elle-même, les besoins en informationsont en perpétuelle évolution : qu’une mala-die inconnue apparaisse, que de nouveauxmoyens techniques ou thérapeutiques, denouvelles disciplines (telle l’évaluation) sedéveloppent, le besoin de connaissancesdans ces domaines devient nécessaire puisindispensable, le délai souhaité de réponseétant en général le plus court possible.Les nouveaux outils de la communicationpermettent au système d’information en san-té publique d’améliorer son niveau de per-formance ; l’offre et le besoin dans ce do-maine sont intimement liés : la nécessité decommuniquer entre des partenaires nom-breux et éloignés géographiquement les unsdes autres a certainement contribué à la miseen place de réseaux et au développement detechniques de circulation de l’informationde plus en plus sophistiquées. Inversement,les moyens techniques de plus en plus puis-sants ont permis une diffusion de plus enplus large de l’information, celle-ci deve-nant alors plus multiforme.La fonction documentaire en santé publiquepeut, à mon sens, porter schématiquementsur 2 axes :

un premier axe concerne ce qu’on pour-rait appeler les recherches thématiquesfinalisées ; entrent dans ce cadre les re-cherches bibliographiques, les mises àdisposition de référentiels. Il s’agit d’uneinformation assez théorique ;un deuxième axe concerne l’échange d’in-formation entre professionnels de terrain :diffusion, confrontation des expérienceset des pratiques. Il a une dimension pluspragmatique.

Le problème le plus important à résoudrereste celui de la pertinence des donnéesproduites au regard de celui qui les sollici-te : la demande peut concerner des sujetstrès pointus posant alors la question desdomaines couverts par la fonction docu-mentaire : faut-il offrir une information surdes sujets très variés, au risque de resterassez superficiel ou faut-il sélectionner plu-sieurs thèmes qui seront explorés plus pro-fondément ? Comment assurer efficacementune mise à jour dans des domaines trèsvariés ? Comment fournir une informationde qualité à des interlocuteurs multiples etintéressés par des sujets très divers.La mise en place d’une banque nationale dedonnées de santé publique pose plusieursquestions et en premier lieu celle de saliaison avec les structures déjà en fonction-nement, type Observatoire Régional de la

Françoise ROUCHDirecteur Régional des AffairesSanitaires et SocialesDocteur Annie ClaudeMARCHANDDRASS Champagne-Ardennes

La santépublique,ressourcedocumentaire

La santé publique est un

domaine extrêmement vaste

qui recouvre une très

grande variété de thèmes et

met en jeu de multiples

intervenants.

L’interdisciplinarité est la

règle générale, elle s’appuie

sur une culture et un

langage communs, celui de

la santé publique, qui

permettent à des

partenaires venant

d’horizons professionnels

divers de communiquer.

Page 20: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XX

QuelquesservicesVidéotexutiles ensantépublique

Banques de données

Annexes

Banques de données documentaires

BIBDENTBanque bibliographiquespécialisée enodontostomatologie

36 16 BIBDENTAssociation dentaire française(Lille 2)

BIOETHICSBase bibliographique en éthiquemédicale

36 29 00 36INSERM

EMCBanque bibliographiquerésultant du dépouillement de400 revues biomédicalesinternationales

36 16 EMCL’Encyclopédie médico-chirurgicale

ENSPLes travaux de recherche sousforme de mémoires, articles ououvrages des élèves et ensei-gnants de l’ENSP

36 17 ENSPÉcole nationale de santépublique

FRANCISBanque bibliographique enéconomie de la santé

36 29 36 01INIST-CDSH

INRS-BIBLIOBanque bibliographique enhygiène et sécurité du travail

36 28 82 63INRS

MEDLINEBanque bibliographiquebiomédicale internationale

36 29 00 36INSERM-IMA

MEETINGBanque des congrès scientifi-ques et techniques

36 29 92 63CEA et CEDOCAR

PASCALBanque bibliographiquemultidisciplinaire, 3 millions deréférences biomédicales

36 29 36 01INIST-CNRS

PRISMEBanque de données en scienceset action sociales (revues etmémoires depuis 1986-87)

36 17 PRISMEJosette Roze64, avenue Marx Dormoy63000 Clermont Ferrand

QMService du Quotidien duMédecin accessible seulementaux médecins, pharmaciens etbiologistes

36 15 QMQuotidien du Médecin

REDATELBanque bibliographique enmatière de rééducation etréadaptation des handicapésphysiques et sensoriels +répertoire des organismes

36 16 REDATELFédération Re - HaEck Bois Larris60260 Lamorlaye

REMISISRéseau d’informations sur lesmigrations internationalesInformations sur les migrationsinternationales et les relationsinterethniques (droit, économie,emploi...)

36 28 00 06CNRS – REMISIS59-61, rue Pouchet75849 Paris Cedex 17

RISRAInformation sociale sur lafamille, la petite enfance, lespersonnes âgées, les étrangers

36 15 RISRAKaty Compat3, rue du Président Herriot69001 Lyon

URBAMETÉconomie générale, droit,politique, sciences humaines etsociales dans le domaine del’urbanisme

36 29 00 15Institut d’aménagement etd’urbanisme de la région Ile-de-France

Page 21: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XXI

Outils bibliographiques

ABCDOCRecensement des centresd’archivage, des centres dedocumentation et des bibliothè-ques français

36 15 SUNK ou 36 16 SUNOriadoc

BPICatalogue des documentsconsultables à la bibliothèque duCentre Pompidou

36 15 BPIBPIM.J. Bourgain19, rue de Beaubourg75197 Paris Cedex 04

CCNCatalogue des périodiquesfrançais et étrangers. Localisa-tion des bibliothèques et centresde documentation qui endisposent.

36 17 CCNMinistères de la Recherche et del’Éducation nationale

ELECTRECatalogue des ouvrages éditésen France

36 17 ELECTRECercle de la Librairie

TELETHESESThèses de lettres, scienceshumaines et sociales, odontolo-gie et médecine, soutenues enFrance

36 15 SUNKCentre national du CCN -Ministère de l’Éducationnationale

Annuaire des services Vidéotex

MGSAnnuaire des services vidéotex

36 14 MGS ou 36 15 MGSFrance Télécom

Légende

Nom du serviceContenu du service

Code d'accèsProducteur

Personnes, ressources

ADMITELRépertoire de l’administrationfrançaise

36 16 ADMITELLa Documentation Française

BIRRépertoire des équipes derecherche de l’INSERM

36 17 BIRINSERM

IBISCUSBanque de données sur le tiers-monde et fichier des organismestravaillant dans ce domaine

36 28 00 12M. Guignard1 bis, avenue de Villers75007 Paris

JURISANTÉBanque de données juridiquesdes personnels de santé

36 29 00 01ADHOCS23, rue Tronchet75727 Paris

LABINTELEquipes de recherche du CNRS

36 15 LABINTELCatherine LAURENTCNRS15, avenue Anatole France75700 Paris

MISASOLFichier des établissementssanitaires et sociaux (FINESS)

36 14 MISASOLMinistère de la Santé

OPMAnnuaire des entreprises, desmédecins et des élus en France

36 15 OPM ou 36 16 OPM16Office national de promotion desmunicipalités

UREFBanque de données sur l’activitéet l’enseignement en Afrique,aux Caraïbes et dans l’Océanindien

36 15 UREFAupelf

Informations sanitaires et sociales

AFPLes dépêches des trois derniersmois de l’Agence France-Presseau jour le jour, minute parminute

36 15 AFPAgence France-Presse

AFP-PROBase d’actualité regroupant lestextes intégraux des dépêches del’Agence France-Presse

36 29 36 19Agence France-Presse

ALCOL’alcoologie en France :boissons, législation, épidémio-logie

36 16 ALCOCentre d’alcoologie de Nancy

ALCOINFOActualité en alcoologie, adressesutiles, annonces de congrès

36 14 ALCOINFOSecrétariat général du HautComité de la santé publique

ASHL’actualité sociale

36 16 ASHLes Actualités sociales hebdo-madaires

GEODATELBanque de données statistiquessur les communes, départementset régions. Données chiffrées del’INSEE, EDF et Directiongénérale des Impôts

36 29 00 51Laurent LepillerTour Vendôme204 Rond Point du Pont deSèvres92516 Boulogne Billancourt

JOELLes textes parus au Journalofficiel depuis le 1/1/1986

36 16 JOELLe Journal officiel de laRépublique Française

Page 22: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XXII

Banques de données

Annexes

LesCD-ROMdisponiblesen France

Outils bibliographiques

Bibliographie NationaleFrançaise

Références des documents entrés, pardépôt légal, à la Bibliothèque national. (6500 F/an)

CD-ThèsesCatalogue des thèses françaises soute-nues depuis 1972. (4 500 F/an)

Electre BiblioOuvrages publiés par plus de 6000éditeurs et distributeurs français adhérantau Cercle de la Librairie. (Entre 8 300 Fet 13 000 F/an)

Lisa81 000 résumés tirés de plus de 550périodiques de 110 pays dans plus de 30langues différentes. (5 800 F/an)

MyriadeCatalogue collectif national des périodi-ques répartis dans 2 800 centres dedocumentation et bibliothèques. (5 500F/an)

Banques de données en santé

AIDS : information and educationwelfare

Texte intégral de 230 publicationsprincipales sur le sida. (Ebsco,6 000 F/an)

AIDSLineExtrait de diverses BDD dont Medline,Health Planning et Cancerlit. (Euro-CD,4 000 F/an)

CD-ROM BirdBDD du CIE sur la santé de la mère etde l’enfant. (CIE, 3 200 F/an)

Cancer-CDCompilation des BDD Excerpta Medica,Cancerlit et Year Book of Cancer.(SilverPlatter, 18 450 F/an)

CD-MedUne spécialité médicale. (extrait deMedline, congrès, annuaire d’équipes,ouvrages) par disque et 4 thèmes :maladies infectieuses et sida ; gynéco-obstétrique ; MCV ; Anesthésie-réanimation. (INSERM, 1 thème 7 000 F/an, 4 thèmes 18 000 F/an)

Compact Library AidsÉtudes du San Francisco GeneralHospital, extraits de Medline et articlesintégraux des principales revuesbiomédicales. (Europériodiques,5 000 F/an)

Excerpta Medica Library ServiceBanque de données bibliographiquesaccompagnées de résumés (biomédeci-ne, environnement, politique sanitaire,médecine légale...). (SilverPlatter, de7 500 à 10 000 F/an)

Excerpta Medica AbstractsJournals

Extraits publiés dans Excerpta Medica.(Elsevier, 13 000 F/an)

FrancisBDD bibliographique en scienceshumaines, sociales et économiques.(CNRS, de 7 000 à 20 000 F/an)

Health Plan CDBDD sur la sécurité sociale, le finance-ment, le personnel, la planification enmatière de santé. (SilverPlatter,6 800 F/an)

MedlineIntégralité de la BDD Medline. (Cam-bridge Scientific Abstracts, prix variableselon les formules d’abonnement)

MedlineIntégralité de la BDD Medline. (Dialog,environ 6 000 F/an)

MedlineBDD Medline + citations bibliographi-ques. (SilverPlatter, 14 000 à16 000 F/an)

OSH-ROMDonnées sur la santé et la sécurité dansle milieu du travail collectées par leNIOSHTIC. (USA et l’ONU. (Silver-Platter, inconnu)

PascalBDD multidisciplinaire en sciencesexactes et sciences de la vie. (INIST,15 000 F/an)

PediatricsLe journal dans son intégralité depuis1983. (CMC ReSearch, 2 800 F/an)

Social Science Citation IndexPlus de 2 millions d’articles parus dansles périodiques internationaux spéciali-sés dans le domaine des sciencessociales. (25 000 F/an)

Sport DiscusBDD consacrée au sport : entraînement,médecine sportive, diététique, éducationphysique, histoire du sport. (SilverPlatter, 10 800 F/an)

Page 23: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XXIII

La demande d’information rapide etactuelle en matière de sida s’est con-sidérablement accrûe en raison desefforts intenses développés partoutdans le monde pour juguler le déve-loppement de la maladie. Etant don-nés les délais exigés par la publicationscientifique, les fonds documentairesclassiques des BDD ne peuvent ren-dre compte précisément de l’état desconnaissances du moment et del’avancement des recherches et desessais expérimentaux en cours. Dece fait, les méthodes de diffusion enligne de l’information ont été revues :accès au texte intégral et accès auxrapports non publiés constituent lesnouvelles exigences en matière d’in-formation sanitaire.Dans le domaine du sida, les bases dedonnées traditionnelles cèdent peu àpeu la place aux bases uniquementaccessibles sur CD-ROM ou disquet-tes :

AIDSLINE (extraite de MELDINE)est l’outil bibliographique télémati-que le plus exhaustif. dans le domai-ne du sida.Non bibliographiques, AIDSTRIALet AIDSDRUGS (également produi-tes par la National Library of Medici-ne) rassemblent les essais en cours— non encore publiés — et décri-vent le protocole et les critères d’in-clusion des études retenues.AIDS Knowledge Base, produitepar l’hôpital général de San Fran-cisco, et servie par BRS, est unouvrage électronique qui couvre tousles aspects du sida.AIDS References est une base bi-bliographique anglaise qui diffusedes résumés critiques et privilégieles publications non-anglaises et despays en développement. Elle estproduite par le Bureau d’hygiène etdes Maladies tropicales.Exclusivement accessible sur mi-cro-ordinateur, AIDS DATABASE

Lesbanques dedonnées surle sida etleurévolution

dépouille qualitativement 250 pério-diques du monde entier. Toutefois,95 % des titres recensés sont déjàinclus dans AIDSLINE.Enfin, éditée seulement sur CD-ROM, COMPACT LIBRARY : AIDS(Medical Publishing Group of theMassachusetts Medical Society)rassemble pratiquement toutes lesbases de données évoquées précé-demment. Elle permet aussi la con-sultation en texte intégral d’articlestirés de AIDS, Annals of InternalMedicine, British Medical Journal,Journal of Infectious Diseases, TheLancet, Morbidity and MortalityWeekly Report, Nature, The NewEngland Journal of Medicine, Scien-ce.

Le second constat, induit par les be-soins des spécialistes du domaine dusida, porte sur la place prépondéranteque prend le textuel au détriment dubibliographique. La question des mi-ses à jour se pose néanmoins...

Page 24: Dossier - HCSP

actualité et dossier en santé publique n°2 mars 1993 page XXIV

Annuaire du CD-ROM. 3e édition. Pa-ris, A jour, 1992, coll. Nouvelles technolo-gies de l'information dirigée par Françoisde Valence.

Chapperon J. Les enjeux de l'infor-mation sanitaire. Après-Demain, 1990,n° 320/321, 37-44.

ENSP. Banque de données santéPublique. Rapport d'activité 1992. Ob-jectifs 1993-1995. Rennes, ENSP, 1993,23 p. dactylographiées.

Observatoire régional de la santé deBretagne. Guide pratique d'utilisationdes statistiques sanitaires. Rennes, Édi-tions de L'ENSP, 1990, 337 p.

Chaumier J., Sutter E. L'hypertexteune nouvelle approche de l'informa-tion. Documentaliste, 1989, 26, 71-5.

Les nouvelles technologies de ladocumentation et de l'information.Guide d'équipement et d'organisation

des centres de documentation des ad-ministrations publiques et des collecti-vités territoriales. Sous la direction de P.Pelou et A. Vuillemin. Paris, La Documen-tation Française, 1985, 486 p.

Propositions pour une politique deprévention : rapport au ministère de lasanté. Paris, La Documentation Françai-se, 1982.

Répertoire des services télémati-ques d'information administrative dupublic. Paris, La Documentation Françai-se, 1993, 204 p.

Guénot C., Goupil M. S'informer, sedocumenter : guide des sources dedonnées en santé publique. Rennes,ENSP, 1990, 181 p.

Le système d'information dans ledomaine de la santé et de la médecine.Prévenir, 1986, n° 13, 3-139.

Bibliographie

Catherine Guénot a réalisé cedossier. Elle anime depuis 1974 leCentre Documentation-Santé et sesdeux antennes du Centre demédecine préventive et duDépartement de santé publique deVandoeuvre-Nancy. Elle a en outreune activité d'enseignement.

Maria Antonia Bertrand-Baschwitzf,Véronique Dutrech, Annie-ClaudeMarchand, Françoise Rouch,François Baudier et Bernard Pissaroont bien voulu nous communiquerleur point de vue pour la partieTribune, qu'ils en soient encoreremerciés.

Banques de données

Annexes

Recherche

d'information et

banques de données

en santé publique

Petit lexique Bases et banques de donnéesLes termes de base et de banque dedonnées sont indifféremment utiliséespour désigner les même outils.Néanmoins, celui de base de donnéesest plutôt réservé aux informaticiensqui entendent par là une organisationspécifique des données poru desutilisstions multiples.

CD-ROMCompact disc read only memory. Del'apparence d'un CD audio, il permetde stocker des données hétérogènes(images, sons, textes, logiciels). Ils nepeuvent être lus qu'à partir d'unordinateur.

HypertexteOrganisation libre, non séquetielle, au

besoin multidimentionnelle, dedonnées de toutes sortes. Attribuée àVannnevar Bush, conseiler duprésident Roosevelt, l'idée a été repriseen 1968 par Ted Nelson qui rêvait derassembler la connaissance humainedans un vaste document appeléXanadu. Il définissait alors l'hypertextecomme « une association d'un langagenaturel avec les capacités de l'ordina-teur à établir des liaisons interactivesou des affichages dynamiques... sur untexte non linéaire... qui ne pourrait pasêtre convenablement imprimé sur unepage conventionnelle. »

MinitelTerminal Videotex Français. Le parcde Minitels en France est de plus de6 millions d'unités.