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« « L LAND A ART » » CONDENSE DE DEFINITIONS ET D EXPERIENCES Par les champs, les déserts, les bois, les jardins ou les rues, depuis longtemps il est des œuvres de l’art installées à ciel ouvert. Elles existent en leur lieu, dans leur temps ; elles vivent dehors. Créations d’homme, elles se mesurent à l’échelle du paysage, du cosmos ou du monde vécu. Avec modestie ou bravade, c’est selon. Elles vivent encore au travers de leur souvenir photographique ; elles font image. (…) Christophe DOMINO, A ciel ouvert Site de Stonehenge (Grande-Bretagne)

dossier Land Art - C-paje · 1 SOMMAIRE I. Un mouvement en vogue… dans l’ère du temps et de l’espace II. Le Land Art ¾ Des généralités ¾ Des notions clés ¾ Des artistes

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«« LLAANNDD AARRTT »»

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Par les champs, les déserts, les bois, les jardins ou les rues,

depuis longtemps il est des œuvres de l’art installées à ciel ouvert.

Elles existent en leur lieu, dans leur temps ; elles vivent dehors.

Créations d’homme, elles se mesurent

à l’échelle du paysage, du cosmos ou du monde vécu.

Avec modestie ou bravade, c’est selon. Elles vivent encore au travers

de leur souvenir photographique ; elles font image.

(…)

Christophe DOMINO, A ciel ouvert

Site de Stonehenge (Grande-Bretagne)

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SOMMAIRE

I. Un mouvement en vogue… dans l’ère du temps et de l’espace II. Le Land Art

Des généralités Des notions clés Des artistes et des citations emblématiques

III. Expériences pédagogiques autour du Land Art

Des références Le Land Art expliqué aux enfants Le Land Art pensé et pratiqué par les enfants

Expérience 1– Deux projets éphémères, à l’orée d’un bois ou en bord de mer Expérience 2– Une parade éphémère au bord de l’Ourthe Expérience 3– Un projet saisonnier… au bois

IV. Bibliographie

Œuvre d’enfant (classe maternelle)

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I. UN MOUVEMENT EN VOGUE… DANS L’ERE DU TEMPS ET DE L’ESPACE

Durant la belle saison, force est de constater qu’il y a pléthore de manifestations ayant trait au concept « Land Art ». Installations environnementales, sculptures végétales, œuvres paysagères dans et/ou avec la nature, expositions à ciel ouvert abondent. Le passant – simple marcheur – peut être sensibilisé, l’amateur intéressé et le passionné comblé. Botaniste, horticulteur, sculpteur, philosophe, poète… tout un chacun peut s’en émouvoir et y trouver concrètement son compte. Ainsi, ne fût-ce qu’en Belgique francophone, de mai à septembre 2004, on peut fouler les campagnes de la commune de Gesves (province de Namur) pour goûter à la « Fête de Mai » (soit des interventions végétales dans la nature environnante) ; on peut se balader autour des étangs de Virelles (province de Namur également) pour voir l’« Etang d’Art » (soit un programme de sensibilisation à l’environnement par l’approche artistique) ; traverser parc et jardins du Château de Jehay (province de Liège) pour se mesurer aux œuvres de « Grandeur Nature » (soit une dizaine d’œuvres contemporaines exposées dans un domaine empreint de classicisme) ; parcourir abords et cœur historique de Mons pour célébrer « La Ville en herbe » (soit une mise à l’honneur artistique du patrimoine végétal au sein de la cité),… Personne n’est en reste, nulle part ! Mais dans le contexte du Land Art, il n’y a pas qu’expositions ET œuvres exposées ET artistes exposants. Se dégager un moment du contexte officiel, considérer l’approche de ces dynamiques artistiques dans des lieux plus modestes (les écoles, les ateliers créatifs par exemple) et observer que là aussi, elle s’y démocratise. Désacralisation évidente, démythification certaine : désormais il n’est plus exceptionnel d’assister à des séances de créativité proposant une immersion artistique dans l’environnement naturel (voir urbain…). Enfant comme jeune n’est en reste, nulle part ! Quelques preuves (« à l’appui ») et épreuves (aussi !) sont énoncées dans ce document. Pour donner des idées, pour faire naître la réflexion, pour illustrer un concept somme toute… fort spacieux. Vaste sujet, en effet, qui mérite quelque éclaircissement préalable.

« Tournez la page »

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II. LE LAND ART

> DES GENERALITES

Sculpture et installation en plein air… Expression artistique écologiste… Nouveau dialogue entre l’homme et la nature, le temps, l’espace et l’imaginaire… Pour certains artistes relevant du Land Art, la nature est un lieu d’expérimentation comme un autre ; pour d’autres, la nature garde ses caractéristiques tout en devenant l’extension de la toile ou de la sculpture.

Ce mouvement artistique, apparu aux Etats-Unis à la fin des années ’60, naît d’une contestation des structures et valeurs du système artistique. La plupart des actes posés interviennent sur des sites naturels afin de rendre les œuvres irrécupérables par les institutions et le marché de l’art (galeries et musées entre autres). Les réalisations partagent la caractéristique commune, très large et très concrète, de s’inscrire pour toujours ou de se manifester pour un moment (contrainte de temps, due à l’érosion géologique, à la précarité matérielle de l’œuvre ou par décision de l’artiste) dans l’espace du paysage. « A ciel ouvert », c’est-à-dire partout dans le monde, dans l’espace accessible aux transformations du jour et de la nuit, des nuages, des saisons : bois, déserts, plages, rivières, champs et jardins, mais aussi boulevards, cités, rues, parcs et places. La nature dans son sens le plus large, l’environnement dans ce qu’il a de plus étendu.

A noter : certaines œuvres cataloguées Land Art s’inscrivant parfois dans des contrées inaccessibles, et leur durée de vie souvent limitée, ce sont dès lors des documents iconographiques (photographies) et cartographiques qui permettent de les porter à la connaissance du public.

En résumé, le Land Art est un art délocalisé, un art sans mur (le plus souvent). Un art qui, en prenant le paysage comme scène, considère par là même le monde comme mesure. Il peut dès lors se définir de deux manières : celle de l’espace vécu, comme un matériau disponible, dynamique et provisoire ; celle de la sculpture, élargie jusqu’à sa dissolution, en se frottant à d’autres pratiques comme l’architecture ou le jardinage. L’art s’y retrouve alors, non comme « savoir faire », mais comme « savoir habiter le monde ». Nuance donc ! Et ce n’est pas la seule… Une distinction, plus « théorique » celle-là, doit être soulignée ici. Dans ce large mouvement d’art, deux tendances prévalent principalement :

- l’Earth Art : il rassemble surtout les artistes américains qui lancent des projets à la mesure du désert et qui envisagent leurs interventions dans la nature avec l’aide de moyens techniques et à une échelle tels que la réalité de leurs œuvres leur échappe. Machines voire ouvriers sont nécessaires. L’œuvre laisse souvent une trace définitive et irréversible dans le paysage.

- le Land Art proprement dit : il s’identifie plus à l’Europe, procède davantage d’une intimité poétique, d’une mise en œuvre artisanale. En cela, il se distingue de la première tendance en revendiquant le principe de ne pas marquer l’ordre naturel de manière violente et définitive.

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> DES NOTIONS CLES

DEPLACER DES MONTAGNES… En décidant de se confronter à la réalité physique du paysage, des artistes se prennent au jeu de répondre avec la même échelle de proportion. Le gigantisme, en tout cas, est l’une des plus sûres manières d’échapper à la logique du marché de l’art. Le paysage met ses outils à la portée des artistes, et fait du chantier de terrassement un modèle fascinant pour le sculpteur. A noter : la « maximalisation » des œuvres est un trait américain (cf. Earth Art). La réalisation à grande échelle fait de la production de l’œuvre d’art un spectacle en soi (qui renvoie d’ailleurs, de manière parfois dérangeante, au modèle de l’entreprise).

Spiral Jetty – ROBERT SMITHSON Le Grand Lac Salé (Utah, Etats-Unis), 1970. Dans une zone ravagée par la frénésie des prospecteurs et des exploitations minières, Smithson fait déverser 6873 tonnes de matériaux à partir de la berge du lac. Le résultat ? Une langue de terre de 5 m de large et longue de 500 m (!) s’enroule de manière centripède ; en la parcourant, le spectateur expérimente l’espace non en propriétaire qui le concerne mais en particule de plus en plus enfoncée dans le paysage. Une brusque montée des eaux a englouti l’oeuvre en 1972, laissant surtout des dessins préparatoires, des photographies, un texte et un film de l’artiste. Elle « réémerge » régulièrement depuis lors. Par son impact visuel extraordinaire et les multiples associations qu’elle suscite (psychologique, symbolique, astronomique, artistique…), elle atteint une dimension universelle et quasi mythique.

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… ET ENVAHIR LES GRANDS ESPACES La tentation de la grande échelle recoupe un autre aspect (qui n’est pas exclusivement américain, celui-là, et qui n’en réfère pas exclusivement à l’Earth Art) : l’attirance marquée pour les espaces désertiques. Les raisons sont les suivantes : la disponibilité des espaces, leur absence de valeur pour tout usage productif, la liberté de mouvement, la lisibilité du champ visuel, la puissance émotionnelle de paysages sans repères, constitués seulement de lointains. Pour certaines installations que des artistes ne veulent pas dissocier des « grands espaces », la lumière est un matériau fondamental, un élément manipulable pour travailler sur le médium de la perception.

Tibesti Peintures – JEAN VERAME Peindre à l’échelle du relief, colorer le désert… Cette oeuvre, établie au Tchad, en 1989, est réalisée avec une peinture spéciale pour résister au soleil, projetée sur roches.

Wrapped Coast – CHRISTO & JEANNE-CLAUDE

92,9 km2 de toile ; 56,3 km de corde ; 25000 pitons et attaches ; 1700 heures de travail pour 125 personnes (dont 15 alpinistes)… L’œuvre, étalée sur 2,4 km de la côte Pacifique et sur une largeur comprise entre 46 et 250 mètres, fait impression (10 semaines durant) ! Linceul ou tenue d’apparat : le travail est la marque du rapport ambigu à l’espace naturel qu’entretient le monde moderne, envahissant même quand il se fait protecteur. L’empaquetage préserve et enferme à la fois. Comme dans la plupart des empaquetages de Christo et Jeanne-Claude, la forme recouverte demeure très reconnaissable. Plus encore que la luminosité de la toile, c’est l’image du silence du paysage et la perte des mesures qui donnent leur dimension abstraite et hors du temps aux espaces transformés par l’intervention.

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The Lightning Field - WALTER DE MARIA Cette oeuvre, installée à Albuquerque (Nouveau-Mexique, Etats-Unis) date de 1977. Elle se compose de 400 mats d’acier poli répartis dans un rectangle de 1 km² et formant un plan horizontal. La hauteur des mats varie de 4m50 à 8m15 Pour accéder à l’oeuvre, il faut entreprendre une démarche “forte” (prendre rendez-vous, puis voyager en avion, en voiture, jusqu’à un point perdu du désert du Nouveau-Mexique) C’est un espace de contemplation artistique exceptionnel, suspendu à l’éventualité d’un événement qui fait la réputation de la région : la manifestation d’un éclair. On en compte une trentaine par jour à la bonne saison. Agissant comme autant de paratonnerres, les poteaux offrent aussi un spectacle changeant dans la lumière du soleil (ils sont presque invisibles en plein jour, enflammés au crépuscule). La dimension du paysage, la tension de l’attente, la solitude requise, tout amène à un effet très fort, au contact des éléments de la nature, dans ce petit exil volontaire.

Roden Crater – JAMES TURRELL Ce cratère, appartenant à un chapelet de vieux volcans et situé en Arizona (Etats-Unis), a été acquis par James Turrell en 1977. Son aménagement est en cours depuis lors… Aujourd’hui, le projet comprend une douzaine de constructions, presque enterrées et tournées vers des phénomènes astronomiques précis et des galeries. Un tunnel (ou couloir), aligné sur le point le plus au sud du coucher de la lune, relie les constructions entre elles. Chaque pièce renvoie à un repère céleste ou solaire différent. Concrètement, il a fallu remodeler une lèvre du volcan au bulldozer, de manière à l’amener à l’horizontale et à lui donner ce profil que l’artiste connaît bien, sur lequel glisse la lumière sans éclat (il paraît qu’à l’arrivée du jour, la lumière coule dans le fond du cratère…). Libre d’accès jusqu’alors, défendu par son seul isolement, l’ouvrage devient un lieu plus protégé au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Une fondation veille sur le site.

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SIGNES ET TRACES Les artistes du Land Art ont souvent recours à des signes simplifiés, comme ceux que l’art minimal a mis en avant : gestes usuels, géométries élémentaires, rythmes modulaires. Mais alors que l’art minimal cherche souvent à neutraliser son environnement, son contexte, le Land Art en tient évidemment compte, même si les manières sont nombreuses et diversifiées de s’accaparer ou de traverser (sans avoir l’air de le remarquer) le site de l’œuvre. Le signe s’impose ou s’insère pour donner une vision du monde. De même, le Land Art peut se rapprocher ci et là de l’art conceptuel par l’importance donnée à la photographie. Les artistes des deux mouvements, s’ils montrent le travail sous forme photographique, c’est comme un document plutôt que comme œuvre. L’œuvre n’est pas dans l’objet présenté, mais dans cette distance qui relie image, idée et réalité territoriale.

Whirlpool – Eye of the Storm – DENIS OPPENHEIM Œuvre (jet de fumée !) très éphémère (1 heure !) réalisée au-dessus du lac asséché El Mirage (Californie, Etats-Unis). Ses dimensions ? 1,2 km sur 6,5 km. Sa forme ? Une spirale. La méthode ? Un avion exécute le schéma d’un tourbillon, crachant un jet de fumée blanche, une vrille… qui commence à se dissiper sitôt formée. Sans sol, sans socle, il est détaché de la gravité mais non du mouvement : celui de son tracé et de sa propre disparition. Il signale un axe du monde, mais un axe un peu tordu, un peu gauche, fragile.

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Dérouler sa peau/pierre – GIUSEPPE PENONE Une pierre gravée, comme tatouée par l’homme.

Mirage : a line in the Sahara – RICHARD LONG

Déplacer les matériaux naturels. Non les transformer !

Ochum – ANA MENDIETA Sculpture éphémère en sable.

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NATURE ET JARDINS, LIEUX DE SCENARIOS

Pour certains artistes du Land Art, le jardin est un territoire familier qu’ils investissent de diverses manières. De la conception globale dictée par une commande institutionnelle à la parodie du geste horticole ou agricole, de la création du jardin personnel à l’expérimentation botanique, voire à la simple promenade ou à la cueillette, tous les degrés de prise en charge sont de mise, prenant à revers dans tous les cas les contraintes de la salle d’exposition et du musée, puisque immanquablement lié à l’extérieur. Ainsi (et pourquoi pas ?) la reconstitution de la forêt originaire de l’Amérique sur une parcelle de jardin en plein New York… Ou encore la création d’un champ de blé en plein Manhattan (pour mettre la campagne à l’échelle du jardin public). L’artiste se fait laboureur ou semeur, arroseur, planteur, botaniste, entomologiste, architecte, sociologue, voyeur, documentariste, collectionneur ; en somme, toujours chercheur.

Maifloss – NILS UDO Une fragile sculpture végétale de la nature, dans la nature

Le Champ de coquelicots de Potzdamer Platz – JAN KOPP

Graines de coquelicots parsemant 25000m2 de terrain en friche, au cœur de Berlin

Rubia peregrina – PAUL-ARMAND GETTE Etiquetage du monde végétal, indexage du paysage… à la manière d’un botaniste

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ARCHITECTURE IMAGINAIRE

Outre la relation au temps, à l’espace, à la nature, les artistes du Land Art développent aussi dans leur travail un rapport parfois étroit à l’architecture. Elle se nuance formellement et conceptuellement, elle touche tantôt à l’arrangement tantôt à la construction : architecture de fortune, déconstruction provisoire, réinvention architecturale, architecture minimale,… En somme, c’est à une architecture des idées que le mouvement renvoie.

Sans titre – ANDY GOLDSWORTHY Murs de pierres sèches formant deux boucles (15m Ø x 1m60 h) dont une immergée.

Complex I – MICHAEL HEIZER « Silhouette » en béton armé et terre compactée (7 x 43 x 34m).

Géométreedimensions n° 2 – FRANÇOIS MORELLET Poutre d’acier laquée (500 x 75 x 75 cm). Depuis cette installation (1989), l’arbre est tombé. Et avec lui, la sculpture a disparu : la nature a eu finalement raison de l’ironie de l’œuvre.

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> DES ARTISTES ET DES CITATIONS EMBLEMATIQUES Christo et Jeanne-Claude Lui d’origine bulgare, elle d’origine marocaine (nés en 1935) ; de nationalité américaine aujourd’hui. Leur œuvre consiste principalement en un déploiement de bâches immenses pour empaqueter objets, modèles vivants et édifices publics (le Pont Neuf, à Paris, 1985 ; le Reichstag, à Berlin, 1995 ; etc.). Richard Long Artiste britannique (né en 1945). Il entreprend une démarche « populaire » et accessible : lors de ses explorations aux itinéraires précis (voyages dans de nombreuses contrées du monde), il collectionne des matériaux naturels (cailloux du bord de route, bois ou brindilles, etc.) qu’il assemble et installe en des formes géométriques simples et poétiques, en des lieux souvent peu accessibles. Son travail se perçoit comme un mélange de beauté, de secret, de nostalgie et du sentiment de solitude de la nature.

Ana Mendiata Née à La Havane (1948), décédée à New York (1985). Artiste dont les expériences de la solitude, de l’exil, de condition de femme d’Amérique latine vont profondément marquer le travail artistique. Sa « nature » à elle, c’est son propre corps, qu’elle transforme et replonge dans les mythologies de son continent. Son œuvre sculptée dialogue également avec l’art de civilisations disparues.

Giovanni Anselmo Né en Italie (1934). Un des représentants de l’ « Arte Povera » (Art pauvre). Il travaille sur l’opposition entre les matières et leurs transformations possibles. Ainsi, une salade bien verte (que la gardienne du musée doit changer tous les jours) est fixée entre un pilier et un bloc de granit tout gris. A moins que ce ne soit une sculpture de verre ou un madrier d’acier ou de bois. Tous les états de la nature sont ainsi mis en relation de façon parfois incongrue, ainsi que les notions de pesanteur, d’énergie ou d’infini.

Andy Goldsworthy Artiste britannique (né en 1956). Amoureux passionné de la nature, il affectionne surtout, dans son travail artistique, le froid et le blanc (la neige mouillée de l’Ecosse, la neige sèche de l’Arctique servent d’écran à ses films imaginaires qu’il projette)... et d’autres choses issues de la nature aussi (brindilles, épines, herbes, feuilles, éléments divers trouvés sur place deviennent des remous interstellaires, des hérissons de stalactites, des tornades ou des tourbillons). Les trous, failles, fentes et autres cavités deviennent les lieux de passages magiques et mystérieux vers d’autres mondes. Et toujours avec un sens imparable du Beau et de l’esthétique. Il conserve les traces de ses expériences grâce à de remarquables épreuves photographiques.

Robert Smithson Artiste américain (1938-1973) Son travail relève surtout de l’Earth Art. Il réalise des œuvres gigantesques, bâties à l’aide de machines industrielles, dans des lieux éloignés. L’effort demandé au spectateur pour y accéder revêt les allures d’un processus initiatique, à mi-chemin entre l’écologie et une vision quasi mythique de la nature. C’est « de l’extérieur », ou mieux encore, à vol d’oiseau, qu’il faut contempler ces monuments naturels !

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James Turrell Artiste américain (né en 1943). Son œuvre expérimentale use des possibilités de la lumière artificielle et naturelle. Ses installations architecturales sont reconstruites ou adaptées selon les situations d’exposition. Son oeuvre majeure, entreprise depuis 1977, s’intitule Roden Crater. Soit un cratère « aménagé » de l’Arizona sur lequel la lumière glisse…

DDEESS MMOOTTSS EENN VVRRAACC……DDEESS MMOOTTSS EENN VVRRAACC……DDEESS MMOOTTSS EENN VVRRAACC……DDEESS MMOOTTSS EENN VVRRAACC……DDEESS MMOOTTSS EENN VVRRAACC……

Ce que j’ai choisi, c’est de faire de l’art en marchant, en utilisant des lignes ou des cercles, ou des pierres et des jours ; ces choses et activités qui pour moi ont un sens (Richard Long) * Regarder pendant un moment, ce n’est pas pour voir plus que ce que l’on avait vu d’un premier coup d’œil. On observe pour voir ce que l’on ne verrait pas si on n’observait pas (Bob Verschueren) * Je veux un contact physique, intime avec la terre. Je dois toucher… Je ne prends avec moi aucun outil, colle ou corde, préférant explorer les limites naturelles et les tensions qui existent au sein de la terre… Chaque travail est une découverte (Andy Goldsworthy) * Le territoire n'est pas le site de l'oeuvre ; il en fait partie (Walter de Maria) * « Toucher » à l'architecture d'un lieu, c'est toucher à son sens, son histoire..., c'est indiquer beaucoup de choses de l'esprit du lieu qui ne sont pas uniquement reliées au formel (Daniel Buren) * Je suis « entre », je préfère ce jugement flottant, je suis entre l'architecture et la sculpture ou l'environnement ; récemment j'ai déclaré que j'étais juste un activiste (Tadashi Kawamata) * Je ne pense pas, au plan artistique, qu'on soit plus libre dans le désert qu'à l'intérieur d'une pièce (Robert Smithson) * Ici, le temps se fait présence physique (Nancy Holt) * Ce n'est pas ce que vous faites qui importe, mais ce qui vous pousse à le faire (Denis Oppenheim) * Au fond, pour moi être artiste, c'est rêver dans le chaos, dans ce monde détraqué. D'ici, je suis au balcon du monde, pris entre la nature et l'urbain (Jean-Pierre Raynaud) * Dessiner avec des fleurs, peindre avec des nuages. Ecrire avec de l’eau. Enregistrer le vent de mai, la course d’une feuille tombante. Travailler pour un orage. Anticiper un glacier, orienter l’eau et la lumière… (Nils Udo) * Je préfère être un usager de la nature qu'un de ses exploiteurs (Richard Long) *

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IIIIII.. EEXXPPEERRIIEENNCCEESS PPEEDDAAGGOOGGIIQQUUEESS AAUUTTOOUURR DDUU LLAANNDD AARRTT

((CCAADDRREE SSCCOOLLAAIIRREE EETT EEXXTTRRAA--SSCCOOLLAAIIRREE)) > DES REFERENCES

UN/ Partir en excursion de découverte à la mer ou à la montagne, en toute saison – automne et hiver y compris (ce pourrait même être les saisons de prédilection !). DEUX/ Y créer avec ses mains (toucher) et ses yeux (voir). TROIS/ N’emporter toutefois ni papier ni peinture. Ne prévoir qu’un appareil photographique (de base !). QUATRE/ Anticipativement, sensibiliser aux larges notions de nature et paysage. S’IMMERGER ENFIN DANS ET/OU AVEC LA NATURE

Approcher le Land Art avec des enfants, des jeunes, adultes « autodidactes », dans un cadre scolaire ou extrascolaire, n’est pas qu’un condensé d’évidences. Ce n’est pas tant qu’il faille des compétences particulières (« professionnelles ») mais cela répond plutôt à des consignes et objectifs essentiels. Leur respect – autrement dit leur application – garantit la qualité intrinsèque de la démarche pédagogique. EENN AABBRRÉÉGGÉÉ DD’’AABBOORRDD…… Réaliser des créations non figuratives, in situ (dans la nature même) avec des éléments naturels que celle-ci nous offre (feuilles, fleurs, brindilles, cailloux, branches, herbes, baies, glaçons… sur fond de prés, flaques d’eau, givre, neige, sable, gravier, terre…) et qui y resteront ; s’appuyer sur les particularités de chaque saison ; découvrir et utiliser les éléments de formulation plastique (couleurs, matières, formes) que la nature met à notre disposition ; travailler la composition en disposant et organisant les éléments naturels sans l’utilisation de la colle ou autres moyens non naturels ; mieux comprendre le rôle capital de la photographie afin de fixer et conserver cet art de l’éphémère et de rapporter avec soi ce qui restera dans la nature. DDAANNSS LLEE DDEETTAAIILL EENNSSUUIITTEE…… * Créer avec quoi ? - Utiliser essentiellement les divers éléments de la nature (feuilles, fleurs, branches, herbes, brindilles, fruits, baies, graines, faines, pommes de pins, mousses, lichens, écorces…). * Créer quand ? - Tout au long de l’année en tenant compte des saisons (fleurs de printemps, feuilles colorées de l’automne, baies de l’hiver…).

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* Créer où ? - Dans la nature, la forêt, une clairière, un chemin, un pré… en laissant les productions sur place (on ne rapporte rien à l’école pour coller sur un carton !). * Créer sur quel support ? - L’herbe verte ou la mousse du pré, le blanc de la neige, le brun d’une vieille souche ou d’un arbre à couché, celui de la terre, le gris d’une lauze, le moucheté d’une pierre ou d’un lit de graviers, la transparence de l’eau d’une flaque, d’un bassin ou d’un ruisseau… - Se pose alors la question pour les enfants-créateurs du devenir de ces œuvres abandonnées aux intempéries et autres éléments destructeurs possibles. C’est là qu’intervient la photographie qui gardera le souvenir de ces œuvres éphémères. * Créer comment ? - Donner des consignes très ouvertes.

-> Un exemple : chercher des feuilles et les arranger sur l’herbe pour composer quelque chose. -> On peut limiter le nombre de feuilles ; utiliser 2 couleurs (jaune et rouge) ou 2 formes (chêne et fougère)… le tout en fonction des ressources locales ! -> Appréciation du résultat : une véritable création avec d’autres médiums que le pinceau et la peinture.

- Pas de figuratif (en clair pour les enfants : pas de maison, de bonhomme, de soleil…) pour ne pas bloquer la créativité de l’enfant.

-> Inciter celui-ci à jouer avec les couleurs, matières et formes que la nature lui propose (par exemple, le vert, le jaune, le rouge des feuilles ; la forme des fougères ou celle des feuilles de chêne ; la matière de la mousse ou celle des pierres ; etc.). -> Pour la composition, inviter l’enfant à organiser et arranger selon des rythmes, répétitions, alternances, quadrillages, quinconces, accumulation, chemins, pavages, damiers, en rond, spirales, cercles concentriques, en carrés, triangles… en superposant (par exemple, une baie sur une feuille).

* Comment faire tenir ? - Poser (ce sera le plus courant) en maintenant la composition avec un caillou (celui-ci fait alors partie de l’œuvre et doit s’harmoniser ou créer un contraste). - Fixer la composition avec un bâtonnet, des brindilles, etc. * Quelques remarques judicieuses - Veiller à ne pas montrer de modèles. - Se rappeler que cette forme d’art est tributaire de la météo et qu’on peut difficilement prévoir une sortie trop longtemps à l’avance. - Avoir un lieu peu éloigné de l’établissement scolaire ou extrascolaire.

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> LE LAND ART EXPLIQUÉ AUX ENFANTS

« Naturellement »

Bonjour ! Le jour sera bon. Il fait si bon ce jour. Un jour d’été, de printemps, d’automne ou d’hiver. Peu importe. Un jour des quatre saisons. Narcisse se promène quelque part dans des bois, au milieu des grands espaces sans nul être humain à l’horizon. Seulement des vaches, des oiseaux, et certainement un tas d’autres animaux que l’on ne voit pas. Et Narcisse trouve la nature tout simplement belle. « Mais pourquoi est-ce que je la trouve belle ? », se dit-il tout en marchant et en rêvant. « Est-elle vraiment belle ou bien sont-ce mes yeux qui la trouvent belle ou, même, qui la font belle ? C’est comme une paire de chaussures : je la trouve bien parce que mes pieds y sont bien, et moche si mes pieds ne s’y trouvent pas confortables… Mais sinon, ma paire de chaussures n’est pas forcément belle ni moche ». Ainsi, l’immense champ de tournesols qu’il vient de dépasser… Ce jaune si vif, ce vert si profond, cet alignement mystérieux des tiges à l’infini… pourquoi trouve-t-il tout cela aussi beau qu’un tableau ou qu’une sculpture ? Et un arbre ou un champ de tournesols ne sont-ils pas une vraie sculpture et un vrai tableau dans la nature ?... Chemin faisant, Narcisse se trouve soudain au cœur d’une clairière immense, comme déserte sous le si haut ciel bleu et pur, en une forme de cercle presque parfait. Il se met alors à ramasser des brindilles, des branches et des feuilles. Puis il va chercher des pierres et de gros galets ronds et blancs, un peu comme des soucoupes volantes. Il ne sait pas ce qu’il lui prend, mais il lui vient une envie irrésistible de fabriquer une forme ronde ; aussi ronde que la clairière. En plein centre. Et le voilà qui s’active, tire, traîne, amasse, entasse, assemble, tresse, coupe, couvre, brindilles, branches, pierres et galets. Petit à petit, un cercle blanc et vert et brun naît et se forme dans le cercle vert et blanc et brun de la clairière ronde. Une forme jamais vue dans la nature, mais qui, une fois terminée, semble de tout temps y être installée. A sa place. Un dieu serait venu là le déposer ; architecte et peintre du monde. Longtemps, Narcisse tourne autour de son cercle et le regarde, déplace ça et là, une branche ou un galet, pour améliorer la forme et le volume, les rendre parfaits. Puis, très fatigué, il s’éloigne sous le soleil, dépasse le cercle, sort de la clairière, traverse la forêt et se retrouve comme dehors, dans un immense pré. Là, il s’allonge, s’étire et, imperceptiblement, grandit, pousse, devient immense au beau milieu du pré immense. Il s’est endormi. Et sans qu’il ne s’en rende compte, l’un après l’autre, ses membres deviennent de l’herbe, de la terre, des branches, des galets. Et voilà Narcisse devenu une sculpture naturelle au cœur de la nature. Et plus rien ni personne ne pourra le réveiller. Si, un jour de grande clarté, tu prends l’avion ou une soucoupe volante, pense à te placer juste à côté d’un hublot. Et scrute la terre. Peut-être auras-tu la chance d’apercevoir la silhouette allongée de Narcisse. Tu pourras raconter sa fabuleuse histoire à tous les passagers. S’ils ne te croient pas, c’est qu’ils n’ont pas les yeux pour voir ni le cœur pour comprendre.

Stani CHAINE

(extraits de Dada. La première revue d’art / n° 87 « Paysage »)

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> LE LAND ART PENSÉ ET PRATIQUÉ PAR LES ENFANTS

EXPERIENCE 1 – DEUX PROJETS EPHEMERES, A L’OREE D’UN BOIS OU EN BORD DE MER - Auteur du projet : CEC « Ateliers de la Rue Voot » (Woluwé-St-Lambert) - Titre : La Spirale - Participants : adultes fréquentant l’atelier sculpture du CEC - Lieu : parc communal de Woluwé-St-Lambert DESCRIPTIF La Spirale : œuvre collective, élaborée par les adultes de l’atelier sculpture du CEC durant deux journées, exposée et située (nuance !) dans un espace vert (le Parc Malou précisément, dans la commune de Woluwé-St-Lambert). Il s’agit en fait d’une installation éphémère (une semaine), réalisée avec deux types de feuilles « découpées » (comme le châtaigner), et représentant le tracé d’une spirale. Le choix de ce motif n’est pas anodin : au niveau formel, la spirale (tout comme le cercle) figure dans de nombreuses œuvres relevant du Land Art (souci de relier formes et mouvements cosmiques) ; au niveau du contenu, elle évoque ici la roue du temps, la perpétuation infinie des saisons (en l’occurrence, l’œuvre a été conçue en automne et il y a eu une volonté de la part des animateurs et participants de jouer avec les éléments automnaux).

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- Auteur du projet : CEC « Ateliers de la Rue Voot » (Woluwé-St-Lambert) - Titre : Une journée à la mer - Participants : adultes fréquentant l’atelier sculpture du CEC - Lieu : plages de la Mer du Nord DESCRIPTIF Une journée à la mer : œuvre collective, élaborée par les adultes de l’atelier sculpture du CEC, sur les plages de la Mer du Nord (près de la réserve naturelle du Zwin). Il s’agit d’une installation de sculptures de sable (figures humaines ou animales, formes géométriques – une spirale notamment), œuvres particulièrement éphémères puisqu’elles ne durent que le temps entre deux marées (le travail se réalise à marée basse, il est recouvert à marée haute). A noter : cette excursion à la mer s’est produite à plusieurs reprises ; à certaines périodes, elle a été conçue en partenariat avec le Club Antonin Artaud (institution bruxelloise qui prend en charge des personnes mentalement déficientes).

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EXPERIENCE 2 – UNE PARADE EPHEMERE AU BORD DE L’OURTHE

- Auteur du projet : CEC « Miroir Vagabond » (Hotton) - Titre : La Parade des lanternes - Participants : toutes les ressources humaines de la commune d’Hotton et des environs (enfants, jeunes, adultes ; associations, commerces, écoles ; etc.) - Lieu : berges et rivière de l’Ourthe (qui traverse la commune d’Hotton) DESCRIPTIF Plusieurs qualificatifs caractérisent cette manifestation « au naturel » : cortège lumineux et nocturne / fruit collectif de la participation active de toutes les ressources humaines de la population – manifestation populaire donc, voir folklorique / parade pédestre (rues et berges de la commune) et surtout nautique (rivière) / éphémère intégration paysagère… La trame de la manifestation ? Un ensemble de sculptures lumineuses… qui sont toutes réalisées par les forces vives locales, selon une technique simple (accessible à tous) et presque naturelle : les seuls matériaux de fabrication sont de fines baguettes d’osier et du papier de soie. Importée d’Angleterre où elle fut inventée, cette technique mise en œuvre dans de multiples lieux de la région s’élabore comme suit :

- charpente / squelette : assemblage et nouage de baguettes d’osiers (pour concrétiser une forme animale) ;

- peau translucide : recouvrement de l’armature avec de fines feuilles de papier de soie ; - accrochage : fixations, avec du fil de fer et sur des bambous, des lanternes ainsi constituées ; - lumière : une bougie est placée dans chaque lanterne.

La Parade peut enfin parader…

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EXPERIENCE 3 – UN PROJET SAISONNIER… AU BOIS - Auteur du projet : école maternelle Baumann (La Roche-sur-Yon, en Vendée) - Titre : Nature, Formes et Couleurs - Participants : enfants des 2e et 3e maternelles (principalement) - Lieu : bois environnants de la commune DESCRIPTIF Dans le cadre d’un programme de découverte de l’environnement, et à la suite de plusieurs sorties « nature », l’équipe pédagogique souhaite aborder celle-ci sous l’angle artistique. L’objectif de départ est élaboré avec l’aide d’une artiste. Il s’agit d’organiser des promenades sensorielles et prendre le temps d’observer, de récolter les « ingrédients » nécessaires (éléments naturels) pour dessiner un motif et réaliser des objets artistiques. Les enfants pourront assimiler les découvertes, se les approprier, en constatant des variations de forme, de couleur et d’odeur selon les saisons. Le projet est communiqué au grand public : toutes les étapes sont mises à la portée des parents, du corps enseignant de l’école, etc. (comptes-rendus dans le journal d’école, le journal du quartier, à la radio). Pour couronner le tout, une exposition des œuvres réalisées a lieu en fin d’année (elle s’accompagne d’un reportage photo expliquant les étapes de l’action). Chronologie et méthodologie : ce sont les saisons qui rythment le travail des enfants (automne, hiver, printemps). Relation, ici, de la saison printanière…

Du pigment (oxyde de fer d’une grotte), on en prend au creux de sa main. On le sent, on le touche. C’est granuleux. On frotte ses mains. On en pose sur une feuille blanche. On frotte partout. Puis on froisse la feuille. On a la surprise de voir apparaître des reliefs. Avec le doigt, on repère les aspérités, les plis. Avec un coton-tige imprimé d’encre de chine, on fait ressortir ces arêtes. Les travaux réalisés sont mis en valeur dans des cadres de carton ondulé. Sur du papier glacé, on frotte avec des craies. On saupoudre des pigments ocres. On frotte. On y découpe des troncs, quelques branches. Sur une autre feuille, on frotte avec des craies aux tons de vert. On y découpe des formes, on reconstitue un feuillage de printemps. Dans les chutes, on découpe des lettres. Dans la nature, on réalise des oeuvres éphémères. Des photos sont prises pour la mémoire. Sur le chemin, on s’imprègne des ambiances sonores ou visuelles. On collecte des cailloux. On les dispose sur le chemin en carrés, en cercles, en triangles. On les laisse sur les chemins. Avec les cailloux, on dessine des formes géométriques : des triangles, des ronds, des carrés, des petits, des grands. On bouche les formes avec d’autres petits cailloux. On espère qu’elles resteront longtemps.

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IIVV.. BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE (LISTE NON EXHAUSTIVE)

Ouvrages généraux

- DOMINO C., A ciel ouvert, Paris, Ed. Scala, 1999 (collection « Tableaux choisis ») - GARRAUD C., L’idée de nature dans l’art contemporain, Paris, Ed. Flammarion, 1994 - GOLDSWORTHY A., Le temps, Arcueil, Ed. Anthèse, 2001 - KASTNER J. – WALLIS B., Land and environnemental art, Londres, Phaïdon Press, 1998 - LASSUS B., Couleurs, lumière… Paysage. Instants d’une pédagogie, Ed. du Patrimoine, 2004 - Nils-Udo – Bob Verschueren. Avec arbres et feuilles, Jette, Ed. Atelier 340, 1992 - PENDERS A.-F., En chemin, le Land Art, Bruxelles, La Lettre Volée, 1999 - Petite tache au pays du Land Art, Ed. du Regard, s.d. - POINSOT J.-M., L’atelier sans murs, Villeurbanne, Art éditions, 1991 - RUTIL Y., Esthétique et environnement, Ed. Nathan, s.d. - SCHILLING, Châteaux de sable, Paris, Ed. Hoëbeke, 2000 - TIBERGHIEN G., Land Art, Paris, Ed. Carré, 1995 - TIBERGHIEN G., Nature, Art, Paysage, Arles, Ed. Actes Sud – Ecole Supérieure du Paysage –

Centre du Paysage, 2001 - TIBERGHIEN G., Notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses, Strasbourg, Ed. de

l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, 2000 Périodiques

- Dada. La première revue d’art N° 87 / « Paysage » - Créations. Le Tam Tam de l’expression dans les classes N°77 / « L’enfant et son paysage » - Créations. Le Tam Tam de l’expression dans les classes N° 99 / « Paysages » - Papier Pliés N° 5 et 32

Site Web

Courant d’art - http://www.territoiresinoccupes.free.fr/art - http://www.maget.maget.free.fr/liendex2.html Expériences pédagogiques - http://www.boileau.paris.iufm.fr/P_Nature/projet.html - http://www.20-circonscription.scola.ac-paris.fr/Art/Land - http://www.lamaternelledestef.free.fr Manifestations - http://www.lafetedemai.be - http://www.mons.be (cf. “La Ville en herbe”) - http://www.virelle-nature.be (cf. “Etangs d’Art”) - http://www.culture-prov-liege.be/quoideneuf.go (cf. “Grandeur Nature”) - http://www.perso.net-up.com/maisondespeyrat/expo.html

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SOIT DIT EN PASSANT…

J’ai choisi cet endroit car je le trouvais triste. Je pensais que si j’intervenais, il deviendrait heureux et que tout le monde le regarderait. C’est comme si quelqu’un était triste et que, petit à petit, des amis venaient le consoler et qu’il redevenait heureux…

Farah

Le projet de mon installation (« L’Arbre Fantastique »).

J’ai commencé par coller les feuilles peintes en vert pour que ça fasse penser à la couronne de laurier de César. Après, j’ai collé aussi des petites choses colorées et qui sentent bon pour faire joli et donner de l’odeur. Mais avant de faire ça, j’ai nettoyé. Je voulais faire ressentir aux gens que c’était un roi ! C’est d’ailleurs pour ça que pour moi, « endroit » ressemble à une couronne. J’ai adoré cette journée dans le parc. Tout cela s’est passé le lundi 19 mars 2001.

Témoignage d’enfant dans le cadre d’un projet pédagogique de l’école Boileau (Paris). Cf. site Web

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Ces objets ont jalonné mon chemin. Je marche beaucoup.

Monsieur aime les petites bêtes des bois, des champs et des rivières. Salamandre comme libellule. Grenouille comme papillon. L’homme affectionne la matière brute, l’élément pur, la substance vierge. Brindille ou caillou. Feuille ou plume. L’être cherche, observe, guette, ramasse, palpe, assemble. Contenants et contenus. Idées et matériaux. Le personnage privilégie l’espace au lieu. La forêt aux 4 murs. L’ouvert au cloisonné. Le citoyen écrit sur la vie, l’espace et le temps. Du fait à l’Histoire. Du concret au Paysage. L’artiste use de tous ses sens. Vue et toucher en priorité. Odorat et ouïe ensuite. Le goût est celui de la Nature. Car Pierre Doome a ce talent spontané et sensitif de révéler la nature, d’oeuvrer dans la nature, de vivre avec la nature, de donner sens et corps à la nature. Sans ARTifice, en toute saison, en toute circonstance, entre ciel et terre, et presque à l’instinct… L’Elanceur est ouvrage d’art, celui d’un « installationiste » du Land Art.

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… Que ce dispositif premier et ultime

permettra dorénavant aux âmes indécises

de se projeter, après la mort,

dans la transparence bleutée de l’infini

Fragment

d’un texte ancien improbable