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Dossier : Le Barbet ( Vieux Barbet Français)
standard rédigé en 1891 : FCI / SCC 105
Le seul chien français du 8ème groupe
Ce n’est pas par la beauté, ni par l’adresse, ni par la force, ni par l’originalité que le
Barbet moralise l’homme. C’est le type d’une classe à part, celle des animaux angéliques,
c’est à dire des animaux qui font pleurer…Eugène Mouton dit Mérinos 1895.
Historique/ Littérature/ la race aujourd’hui en 2011/le Caniche
Par Elaine Fichter ® Barbets en Bresse 2011
Vieux Barbets Français de 1886 à ce jour par Elaine Fichter ®2011 Barbet en Bresse
Le Petit Barbet, le Grand Barbet et le Vieux Barbet (de chasse) Français :
Evolution d’un chien qui a passé 100 ans dans le 7ème groupe, avant d’être reclassé dans les chiens d’eau car il a un talent…notre Barbet national ! C’est un nageur hors pair, agilitiste, chien guide d’aveugle,
truffiste et chien de compagnie exceptionnel. Le Barbet : trésor de notre patrimoine canin national.
Ce nom est devenu à travers l’histoire des races canines, un terme générique pour
désigner de chiens de morphologie et de type complètement différents qui ont un
caractéristique en commun : leur fameuse barbe et un poil long qui aime barboter dans
l’eau!
Ou : ne serait-ce au contraire, le verbe barboter qui viendrait du Barbet ? Le mot « Barbet » est un mot français qui désigne un chien avec une barbe et qui aime
barboter dans l’eau…
C’est une des caractéristiques principales de la race depuis la rédaction du standard en
1891 par J de Coninck qui était président de la Société Havraise pour l’Amélioration des
Races de chiens et qui considérait le Barbet plus comme un retriever d’eau que comme
un chien d’arrêt. C’est une opinion. Contrairement à d’autres races, la première description du Barbet ne s’est pas faite par le Comte de Bylandt en 1897, le Barbet est
mentionné bien avant…..le standard avait déjà été rédigé en 1891. Il a été classé dans le
7ème groupe jusqu’en 1986 où il a fut transféré au 8ème groupe avec les chiens d’eau.
Le Barbet a été cité dans les écritures de J. Verne, T. Gauthier, A de Lamartine, L.
Pergaud, Voltaire ainsi que dans des poèmes diverses.
Historique : Le Barbet ou Barbetz ( selon F. Méry) est un type très ancien, depuis longtemps répandu
et décrit dans diverses pays , à la vérité pas très méthodiquement sélectionné, d’où son
nom de « race naturelle ». Son nom a été donné il y a cinq siècles, à tous les chiens couchants à poil long. Il serait issu d’un croisement entre un chien courant et un chien de
Berger. Ce que nous appelons Griffons aujourd’hui s’est nommé Barbet au XVI ème siècle et longtemps après.
Le griffon étant un des plus anciens chiens de chasse, puisque des auteurs de l’antiquité,
tel Xénophon, en font mention. L’agasse des Gaulois et Bretons était un griffon courant.
Enfin, le Barbet de la Renaissance, dont nous parle la Maison Rustique, était un chien
griffon « d’arquebuse » et par conséquent déjà spécialisé dans la chasse à tir en plaine et surtout au marais. Ils parlaient nominativement du Barbet à cette époque.
On a conclu que le Barbet est un des plus anciens chiens connus, ce qui a pu être une conclusion hâtive, car beaucoup de nos chiens actuels sont antérieurs au XVI ème siècle.
Quoi qu’il en soit, le mot Barbet était employé depuis au moins le début du XVI ème
siècle, car on le trouve dans l’étude de l’Histoire des Animaux d’Aristote par Jules-César
Scaliger en 1538. Or, ce littérateur agenais étant d’origine italienne, on devait employer
aussi en Italie ce mot, barbeto, par lequel cet auteur désignait les chiens poilus de
l’antiquité décrits par Aristote sans leur donner un nom précis. Le Commandant de Marolles a par ailleurs fait remarquer que dans la deuxième moitié
du XVI ème siècle des chiens à poil dur furent importés d’Italie, lors des guerres des
Vaudois, par une secte de ces protestants dite des Barbes ou Barbets.
A l’époque de Sélincourt , ils étaient des animaux fort prisés et qui n’ont point démérités
depuis. En 1875, selon H. de la Blanchère : « Ils étaient autrefois beaucoup plus communs en France qu’aujourd’hui, et leur race, était presque anéantie, lorsque
quelques chasseurs sont parvenus à la relever et à la mettre (désormais) hors de danger. Ce qu’il y a de curieux, au moment où nous écrivons, (1875), c’est que tous les chasseurs
au chien d’arrêt auxquels on parle du griffon d’arrêt en désirent et manifestent le regret
que ces chiens soient si rares.
A nos yeux, ( et il en va de même en 2011) c’est là une sorte de souhait platonique, et pas
un d’entre eux ne se préoccupe de s’en procurer et de ramener cette belle et bonne race.
Ils ont tant de fois entendu dire qu’on n’en trouvait plus, qu’ils en croient probablement
la race disparue et la regrettent……..sans aller plus loin !!
A cette même époque, le Marquis de Cherville disait, « Nos races démènagent, dans vint-cinq ans d’ici, notre chien national sera….le Fox Hound » !
Le Barbet est un chien d’eau et de chasse. Le Barbet de chasse (Canis aquaticus de Linné,
Large rough Water dog des Anglais, Pudel des Allemands) est connu depuis longtemps
car dès le Moyen Age il existait en Europe des chiens d’eau. En France et uniquement en
France ce chien d’eau s’appelait : Barbet.
Mais le Barbet n’est pas un Caniche, le chien d’aveugle ou de cirque. Il va sans dire que le
Barbet s’éloignera d’autant plus du Caniche pour se rapprocher du chien d’arrêt qu’il
aura plus de sang étranger dans les veines. Ce qui est arrivé.
Sachant que le Barbet n’était pas une espèce confirmée, en résumé, que faut-il
raisonnablement conclure de là, en faisant produire des Barbets entre eux, on retournerait infailliblement au chien d’aveugle ?… ?Il est vrai que la difficulté est grande,
et qu’on sera toujours embarrassé toutes les fois qu’il s’agira de se prononcer sur un animal dont la race ne sera pas plus caractérisé que celle du Barbet…selon A. de la Rue
en 1877. Heureusement que la race a été fixée dans les années 1930 !
Il est l’ancêtre des chiens à poil long, plus ou moins laineux ou frisé, comme le Berger
Catalan, le Caniche, le Bichon, le petit Chien Lion de tous les Griffons( Barbet x chien
courant à poil dur et laineux) et comme apparenté directement aux chiens de Berger, tel
que le Briard ou le chien berger de Crau, qui ont beaucoup de points communs avec lui.
Il a aussi été utilisé en chien de berger. On peut penser que de la cohabitation continuelle du Braque et du Barbet est né le Griffon, l’ancien Spinone des italiens, le
chien de Brie ………… Le griffon provient du mélange d’un épagneul avec un braque ou avec
un Barbet.( selon Diguet).
Il y a du sang de Barbet dans le Bouvier de Flandres ainsi que dans le Griffon Bruxellois ainsi
que dans le Chien de Montagne des Pyrénées.
Il était destiné à la chasse aux canards et aux cygnes. Il est cité par Buffon dans son
Histoire Naturelle en 1765.
C’est le vrai chien de chasse à l’eau, une chasse très agréable pour qui sait la pratiquer :
rien ne vaut le Barbet, le Canis aquaticus de Linné.
Le Barbet de chasse s’est appelé aussi très longtemps cane (le mâle) et caniche ( la femelle) noms qui dérivent évidemment du mot canard parce qu’ils étaient
particulièrement employés à la chasse de cet oiseau sous Louis VIX. Ces chiens étaient
des caniches nain( diminutive poodles).
Le Barbet a été utilisé en 1779 par Spallanzani en Italie pour la première insémination
artificielle.
Le Petit Barbet et le Grand Barbet de Buffon rendus célèbres dans les tableaux d’Oudry et bien d’autres peintres français sous Louis XV, sont l’ancêtre du CANICHE tel que nous
le connaissons de nos jours. Il a été sélectionné et croisé avec d’autres races pour devenir un chien plus fin, élégant et très sophistiqué et qui est toujours toiletté de
diverses façons.
La Révolution Française a mis fin au travail des peintres animaliers….
Le caniche a été classé en Chien d’Agrément en 1882 à l’Orangerie à Paris.
Son standard est accepté en 1936 par la FCI.
Aujourd’hui on a rendu au Barbet de chasse son ancien nom, et on réserve celui de
caniche au Barbet détournée de son rôle primitif et devenu chien sophistiqué, d’appartement, chien de compagnie, chien savant, ou chien d’aveugle, rôles dans
lesquels sa grande intelligence l’a mis complètement hors de pair.
On dit que le Caniche descend du Barbet. De qui descend le Barbet?Le Grand Barbet
aurait été croisé avec d’anciennes races de bergers. En 1900, le 4 janvier, dans l’Eleveur,
il est dit qu’en Silésie, une commission spéciale a examiné 16 animaux appartenant aux
bataillons de chasseurs 1,2,3 5 et 6. Dans ce lot, il y avait un Barbet. Peut être le
« bouvier-berger russe Owtchar » ou « Aftecharka», venu en Europe occidentale avec les
Celtes, avant le VIè siècle avant J-C, ce qui pourrait expliquer la diffusion d’un chien de
grande taille, à moitié bouvier, à moitié berger, ayant l’apparence d’un Barbet, que l’on
trouve encore aujourd’hui pour ainsi dire dans tous les pays européens, de la Hongrie à l’Italie, la Grande Bretagne, la France, le Portugal et jusqu’à l’Asie Mineure.
En 1884, dans LE CHENIL ILLUSTRE, selon L. Crémière « Nous sommes français, servons
nous d’armes françaises, de chiens français et chassons à la française. Cette belle chasse de
nos pères en vaut bien d’autres ».
La chasse au chien d’arrêt reconnaît quatre races bien distinctes :
Le braque, pour la plaine ;
L’épagneul, pour le marais ;
Le griffon, pour les broussailles ;
Le Barbet, pour les étangs ou les marais*. Les deux premiers se subdivisent eux-mêmes en chiens français et en chiens anglais.
*Le marais est son élément, il s’y plaît à merveille : il ressemble vaguement au Griffon
avec lequel il a souvent été confondu. Même par les plus grands froids, il va à l’eau avec
plaisir. C’est le plus précieux auxiliaire pour la chasse à la sauvagine.
Les Anglais semblent avoir considéré toujours les chiens barbus comme produits des
régions sibériennes. Les anglais l’appelaient Water-Dog -Chien d’Eau ce qui est
parfaitement exact ; c’est notre Water Spaniel continental, bien qu’il n’ait pas droit au
titre officiel d’Epagneul. L’épagneul d’eau anglais aurait du sang de Barbet, car il en a le
blanc sale particulier à celui-ci. Mais l’épagneul d’eau anglais devient assez rare…et à ce
jour la race serait éteinte.
En 1854, on se servait encore, pour la chasse au marais, de l’Epagneul d’eau anglais, au poil soyeux, épais et frisé, de couleur marron. Du temps de Caïus, ces chiens étaient
tondus en lion, comme nos caniches.
Il en existait, en réalité, à cette époque, un peu partout en Europe, des griffons d’arrêt
différenciés par des variétés locales. Le Barbet ne tient pas l’arrêt ; il s’immobilise
quelques secondes et fonce sur le gibier pour le décider à partir.
Ces griffons de tous pays étaient considérés comme frères de la même famille.
Poils durs ou poils laineux étaient confondus dans la même race et dénommés indifféremment Barbets ou griffons.
La taille n’ayant aucune importance car il n’y avait pas encore de standard. Les premiers standards de races ont été établi lorsque les premières expositions canines ont été
organisées, vers le milieu du XIX siècle.
On dit que le Barbet est français…on ne le rencontre guère chez nous que sur les côtes
du Nord-Ouest et du Nord assez rarement, alors qu’on le trouve plus fréquemment en
Belgique et en Hollande !
Citons en France le griffon des dunes de Boulogne ou de Picardie, qui comprenait deux variétés , l’une à poil long et laineux, genre Barbet, l’autre à poil dur court avec barbe et
sourcils très prononcés et le griffon Boulet qui a pratiquement disparu de nos jours.
Le Griffon Boulet, dont la robe était à l’origine d’un blanc à taches jaunes, n’était autre
qu’un Barbet sélectionné, de teinte uniforme…C’était un chien de taille beaucoup plus élevé que le Barbet, puisque les mâles atteignent et dépassent quelquefois les 60 cms.
E Boulet a mis un quart de siècle pour éliminer les robes blanches ou claires et atteindre
cette belle couleur marron à reflets d’or que l’on rencontrait.
Il est vrai que les auteurs cynégétiques pensaient aussi que l’on désignait sous le nom de
Barbet tous les chiens à poils longs, frisés ou non, et ce n’est que plus tard que l’on en a
séparé les griffons actuels. Selon M. Castaing : « il suffit d’avoir vu un sujet typique de
chaque race pour ne pas les confondre.
C’est ce griffon que le Baron Korthals a entrepris de perfectionner. Souvenez vous de
Janus ( GSB., 30), Barbet mâle gris et brun au poil long et mou (qui a été transmis à son
arrière-petite-fille Elda) acheté à Amsterdam en 1874. En 1874, Korthals ne faisait
encore aucune différence entre le Barbet et le griffon, et de Donna, griffon Boulet à poil
long, qui ont figuré parmi les sept patriarches qui ont « fondé » le Griffon Korthals.
Le standard du Griffon Korthals a été rédigé avec l’accord de seize éleveurs en 1887. Korthals avait par ailleurs consulté E Boulet qui a élaboré le Griffon Boulet, plusieurs
fois pour lui demander son avis. Ils échangeaient leurs avis sur leurs races mutuelles.
Korthals voulait surtout que les bâtisseurs de la race « fussent unis par la même
doctrine, solidement liés entre eux au travers des frontières ».
Citons aussi le Bouffe, qui avait aussi le poil laineux et offrait sur ses épaules un épi ou
pli très marqué qui rappelle la crinière du lion..
Le Vieux Barbet ayant « récupéré » son nom est devenu vers le milieu du XIX è, un chien
proche de celui que nous connaissons aujourd’hui dans certaines contrées et dont le
standard a été rédigé en 1891. Il n’a pas été sélectionné et est resté pendant très
longtemps, une race « naturelle » des plus anciennes, selon Jean Castaing en 1949.
Il faut également reconnaître qu’au marais, dans le dédale des roseaux, où la sauvagine
est vraiment chez elle, il faut un chien ayant une quête continue, suivie, méthodique,
pour finir par lever le gibier, comme le Barbet !
Le Barbet dont le standard a été rédigé en 1891, avait été classé dans les CHIENS
d’ARRET du 7 è groupe. Il est l’ancêtre des Griffons actuels dont le Griffon à poil laineux
de M. Emmanuel Boulet. Le griffon est mentionné au XVIII siècle par Magné de Marolles ( La chasse au fusil, 1787) : « Le griffon est à long poil un peu frisé et tient du Barbet et de
l’épagneul…le griffon ‘accoutume aisément à chasser et à rapporter à l’eau, même par les plus grands froids et il quête au bois et dans les lieux les plus fourrés comme en plaine.
Ils possèdent des pieds larges et palmés en raison de leur adaptation à la nage.
Il a été retiré du 7 è groupe en 1986 et placé dans le 8è groupe avec les chiens d’eau.
Le Barbet était en déclin à la fin du XIX è siècle, ne demeurant chien de chasse que chez
les braconniers ou les paysans, laissant la place aux chiens anglais , si bien qu’il a failli
disparaître. Il a été fixé dans les années 1930 par M Le Houelleur ( juge SCC) et le
Docteur Vincenti qui en ont produits des magnifiques. Ses effectifs sont réduits, ce qui
met sa survie en péril. M Castaing a vu et connu des Barbets qui chassaient chez M. le Houelleur, dans les
années 1940. « Ils étaient loin d’être de pauvres rosses ;ils chassaient intelligemment,
au petit trot, et étaient excellents au marais. »
Barbets de Floirac, à M. le Houelleur
Après 1945, il ne restait qu’une poignée de survivants dont la trace a été documentée. M. le Houelleur s’est séparé de ses derniers Barbet en 1945 et les naissances qui ont
continué d’avoir lieu n’ont pas été inscrites au LOF.
Leur valeur génétique est inestimable.
La reconstitution d’une race implique toujours l’introduction d’autres races
sélectionnées dans un programme soigneusement planifié et cela peut prendre des
générations avant que les éleveurs aient l’impression d’avoir atteint leur objectif.
Il n’y a jamais eu hélas, de planning planifié. Cette reconstitution depuis les années 80
ne se fait pas sans heurts.
La race est certes, en voie de reconstitution lente depuis les années 70. Le cheptel est très limité et pas du tout homogène.
Le Barbet est le seul chien français du 8è groupe
Il fait partie des « races à faible effectif » car il y a moins de 100 naissances de Barbet en
France, par an. Et encore bien moins de confirmations. Le nombre de naissances n’augmente pas suffisamment pour que la race ne soit pas menacée de disparition. Il n’y
a en France que des éleveurs avec un statut de « particulier » ne donnant droit qu’à une portée par an. On est bien loin des 10 éleveurs dont il était question en 1981, lors de la
création du club du Barbet. Il y en a 3 actifs…d’autres faisant une portée occasionelle.
Le manque à la tête du Club d'une personnalité capable de donner l'impulsion et de
calmer les discordes autour de la robe et des retrempes sauvages y sont pour beaucoup.
Lorsque l’élevage redémarra par Mme Pêtre en 1970, fille du Dr. Vincenti, très connu pour la qualité des ses chiens et de son travail pour fixer la race avec M. Le Houelleur,
elle n’a pas eu de soucis pour retrouver la souche des chiens de son père qui était à
quelques kilomètres chez deux passionnés de chasse, les frères Ayme. Ils élevaient des
Barbets uniquement pour la chasse en Camargue. Une certaine Mlle Postigo, de Marseille
travaillait également avec eux. Elle avait exposé des Barbets dans un salon à Paris avec une nièce de M Ayme.
Il y avait plus de vingt ans qu’une inscription de Barbet au LOF n’était pas effectuée.
La race démarra de nouveau avec des chiens inscrits ATI ( 1ère génération) bien typés,
comme bien d’autres races rares, dont je citerai en particulier le Braque du Bourbonnais. Cette race est maintenant sauvée, grâce au travail de M. Comte. Les chiens que l'on
nommait Barbet de Camargue et dont l'ascendance transparaissait au travers de
quelques caractéristiques ; taille, couleur de la robe, forme de la tête et leur caractère
assez exceptionnel …………et leu aptitudes pour la chasse!
Le cheptel était assez hétéroclite, il restait à produire et sélectionner pour dégager la
souche ancienne. Le grande sélection n’a pas eu lieu assez vite et par la suite un certain Jean Claude
Hermans a décidé de re-créer la race à son goût en écartant tout le cheptel Barbet existant. Au début des années 1990, son idée était de retrouver le Barbet de Buffon de
1765 en faisant une sélection « à l’envers » comme en a parlé A. de la Rue en 1877.
Sa théorie : « Puisque le Caniche a pris le pas sur le Barbet, c’est en recherchant les
racines du Caniche, que l’on retrouvera le Barbet originel, pensait –il avec assurance, en
se basant sur la reconstitution de l’Auroch disparu, à partir des taureaux de Camargue.
Il a donc écarté tout le cheptel Barbet LOF et a croisé des Caniches avec des Caniches.
Mme Brestecher, la Présidente du Club du Caniche Français, était foncièrement contre cette démarche qui a été entreprise contre son gré.
Lynx ATI, trouvé dans une SPA de la Région parisienne. Il avait le « type » Griffon-Barbet et sa petite fille :
Esturgeonne des saute ruisseaux( centre), à droite un Caniche qui ressemble à certains Barbet de notre époque. Esturgeonne, fille de Baron de l’ame du Prince des Hortillons, issu d’une longue lignée de Caniches très connus.
Au sujet de la « retrempe » dont parle le Pr Triquet dans son Dictionnaire
Encyclopédique des Termes canins R.Triquet Ed. Maradi 2ème 1999. Selon les dires de M JC Hermans, il n’y a jamais eu de retrempe avec un Barbet LOF.
( dans son article : Le Barbet, le caniche des Champs en 1990), rédigé par Allain Bourgrain-
Dubourg. Il y a eu trois Grands Caniches utilisés en retrempe avec des Barbettes de 1988 à 1990 et notamment les
étalons Caniches Grands Noirs "BARON de l'Ame du Prince des Hortillons"
et "THELEX de la Chambonnerie" sur la chienne Barbet "AU FIL de l'EAU du Closeau des Cœurs Fidèles". Il a
été également utilisé un étalon grand caniche blanc "BRUSS du HAUT PACQUIS" sur la Femelle Barbet "ESTURGEONNE des Saute Ruisseaux". Il semble que se sont les seuls accouplements "retrempe" qui ont
donnés suite à des inscriptions au Livre généalogique des Barbets.
Malgré ces quelques hauts et surtout ces bas, un petit groupe d’amateurs passionnés
oeuvre pour la survie du Barbet pour lequel le standard a été rédigé, en France et dans quelques autres pays.
Dans certains cas, ces efforts à long terme se sont révélés payants, dans d’autres moins,
et la race qui en a résulté n’était pas le reflet absolument fidèle de l’original et selon le
standard, et ce à cause des bagarres internes au club et qui empêchent la race Barbet
d’évoluer en toute sérénité. Le club ne s’intéressant peu ou pas à l’évolution et à la survie
de notre race française. Les décisions prises l’ont été sans connaître les pedigrees, ni
l’historique de la race.
Apparence du Barbet :
Le Barbet est un chien rustique de taille moyenne, lourd, ramassé, peu distingué, au tronc massif, lent, très vigoureux et très puissant, trapu rustique . Le Barbet a gardé
son apparence rustique du chien de ferme, auxiliaire de chasse, de type primitif, jamais sophistiqué, ramassé, vigoureux apparenté aux griffons dont il a contribué à la
création. Il a un long pelage laineux qui le recouvre entièrement du museau au bas des
pattes et qui lui confère cette silhouette de nounours. Le crâne est rond et large,
relativement plus développé que chez aucune autre race de chiens, aussi est-il facile de
développer son intelligence, son museau est un peu court, garni de longues moustaches
pendantes ; les oreilles sont plates, attachées bas et longues, l’œil est rond, vif, intelligent
et recouvert par d’épais et de long sourcils retombant sur le chanfrein. Le cou est gros et
fort. Le poil est laineux et frisé en boucles, se massant souvent par larges plaques et le
fouet est long et touffu, formant un léger crochet à l’extrémité.
Il a une allure campagnarde et pour conserver son hygiène de vie a besoin de se
dépenser lors de longues promenades.
Caractère/Comportement :
Il est sociable, souple, équilibré et s’entend avec très bien avec ses semblables. Il peut
être réservé, mais jamais agressif, ni peureux et pas du tout bagarreur. Il a un
tempérament vigoureux que l’on retrouve dans les races auxquelles il a donné son sang.
Il aime jouer et nager et le rapport de gibier d’eau n’a aucun secret pour lui. Il adore l’agility et les flaques d’eau…a défaut d’un étang pour nager, s’il ne chasse pas.
Il est très sensible à la voix de son maître et veut lui plaire. Il aime vivre en famille, mais
ce n’est pas un gardien. C’est un chien dévoué et gentil.
Le Barbet est un chien très attaché à ses maîtres et qui fait partie de la vie de la famille. Il n’aime pas la solitude. Il vous écoutera toujours d’un air rêveur et concentrera toutes les forces de son intelligence dans ses yeux pour vous comprendre. Il s’adapte à tout, même à un appartement, mais il a besoin de se promener et de courir régulièrement et surtout participer à la vie de famille.
Cependant, il ne supporte pas les locaux surchauffés.
Nourriture:
Le Barbet est facile à nourrir. Les croquettes industrielles lui conviennent Ce n’est pas
un gros mangeur et s’il fait des promenades régulières et il nage, assurez vous qu’il a un
apport calorique suffisant. Vous pouvez agrémenter ses croquettes avec des légumes ou
des pâtes, mais juste pour lui faire plaisir ! Ne le nourrissez pas à table car le Barbet
prendra très vite l’habitude de délaisser sa gamelle pour……..la votre !
Santé :
C’est une race naturelle et rustique. Il ne présent aucune pathologie particulière.
Certaines lignées ont des problèmes d’épilepsie, apportées par certains croisements
avec des chiens d’eau de différentes races et par des caniches. Une de ses faiblesses :
les oreilles qu’il faut tenir propres et dégagées de tout poil, sinon gare à l’otite!
Il n’a pas de problèmes de dysplasie, ni de tares oculaires.
Toujours vérifier les extrémités en rentrant de promenade et retirer les débris qui se
sont cachés dans les poils et attention aux tiques !
Il a une espérance de vie de 12 à 14 ans.
1974 Vie Canine, SCC 1970 Enc. Royal Canin Mon chien Mon ami 1988
Couleur et poil :
Contrairement au Caniche qui est unicolore, le Barbet peut être noir mal teint ou blancs
ou pie, avec ces deux couleurs, ou marron ou café au lait, sable, blanc sale.
Noir n’est pas et n’a jamais été sa couleur principale.
Historiquement, la robe est des couleurs les plus diverses : à fond gris et blanc sale le
plus souvent, plus ou moins largement taché de gris foncé, de noir ou de marron.
A savoir que la couleur de la robe des Griffons varie et offre à la fois un mélange de noir,
de gris et de blanc, ou bien de fauve et d’orange mélangés de blanc. Son sous poil très dense est comme imbibé d’une sorte de liquide graisseux, appelé suint.
Toilettage :
La beauté du Barbet est dans son poil long, laineux et frisé.
Son poil a besoin de soins réguliers.
En aucun cas ressemble-t-il à un caniche ! Les éleveurs de chiens de luxe, visant à
l’élégance chez ce dernier, ont amélioré dans ce sens sa silhouette et son poil. Le corps du caniche est harpé alors que celui du Barbet ne l’est pas.
Son poil n’est pas sec, mais enduit de suint pour le protéger lorsqu’il va dans l’eau.
Le Barbet a un poil caractéristique. En 1922, dans le Chasseur Français, J.B. Samat le
comparait aux cadenettes des baudets du Poitou. Ce poil touffu et long, est à cause de
cela un nid de parasites ; il accroche tout en passant : épines, brindilles, petits rameaux
de bois. Quant à la boue, n’en parlons pas ; ce n’est pas pour rien qu’on dit :
« crotté comme un Barbet…. » !
Au retour du travail, le Barbet n’est généralement pas à prendre avec des pincettes, mais il a dans les yeux un tel regard chargé d’humilité, d’intelligence et de tendresse, qu’il a pu
très longtemps trouver droit de cité, tant que les chiens n’ont pas pris au foyer et dans
l’intimité de l’homme, la place qu’ils occupent aujourd’hui.
Il y a un minimum d’entretien afin que son poil soit en bonne santé et que sa peau
respire. Le chasseur soigneux ne laisse pas son barbet crotté, ni livré aux parasites, cela
n’est pas dans les habitudes du vrai disciple de saint Hubert…
Ne le brossez pas trop souvent, une fois par semaine et son poil doit être coupé au moins
une fois par an. Le poil pousse de 1 cm environ par mois.
Historiquement, il était tondu avec les moutons au printemps. On fabriquait des
chapeaux avec son poil! Travailler avec de bons outils recommandés par votre éleveuse. Il a un genre de sous
sous-poil qui le protège du froid et de l’eau. Ce poil se masse par plaques s’il n’est pas entretenu. Il ne faut pas essayer de lui ôter ! On ne doit pas voir la peau du chien.
Il aime nager par les températures les plus froides. Il craint la chaleur en été.
Il ne faut pas le laver trop souvent, non plus car le shampoing lui enlèvera le suint qui le
protège. Ne jamais le sécher au séchoir, ou uniquement pour enlever l’excès d’eau.
Il doit impérativement sécher à l’air libre, sinon il ressemblera à un Bichon hors taille. A savoir que son poil évoluera jusqu’à l’âge de 2/3 ans environ. Utiliser un shampoing
pour chiens et un conditionneur pour poils longs.
Si vous devez le présenter en exposition canine : surtout ne pas le laver dans les jours
qui précèdent où il aura un poil « mou ». Quinze jours avant, lavez le et ensuite remouillez-le la veille ou l’avant veille de l’exposition pour remettre de l’ordre dans ses
frisures.
Les premiers Barbets ont été exposés en 1863, lors de l’exposition universelle des races
canines, à Paris au jardin d’acclimatation. Il y avait 13 Barbets d’arrêt, dont 4 femelles.
On a primé le Barbet Lowe, à M. Favre. Ce chien avait une tête qui ressemblait un peu à
celle d’un petit Terre-Neuve.
.
En 1895, il était difficile de sortir une heure dans Paris, sans passer devant un aveugle
assis ou agenouillé sous une porte cochère avec son chien. Ce chien était un Barbet. Il n’y a jamais eu de « toilettage » spécifique pour le Barbet car un chien rustique ne se
toilette pas.
Le poil est sensiblement de la même longueur sur tout le corps et long ( selon le Pr.
Queinnec). De 10 à 14 cms.
Le toilettage dit de chasse ou à la française ne s’appliquait qu’au Caniche, mais jamais
depuis la rédaction du standard du Barbet en 1891.
Pilote 1886
Pilote ci dessus avait le manteau noir, les pattes, le cou le poitrail et le museau d'un gris
clair, et une touffe de poils blancs à l'extrémité de la queue. Dans cette photo prise à l'
exposition de Cours la Reine en 1886, il était âgé de 4 ans. Il descendait d'une lignée de
bons chiens Barbets, grands nageurs et grands barbotteurs, comme les neuf dixièmes
des Français, dédaignaient d'en inscrire les origines. Une petite anecdote au sujet du Barbet:
M Coste raconte qu'il avait souvent ramené de la chasse le poil hérissé de glaçons, jamais
il n'en a paru incommodé une seconde. Souvent par les plus grands froids de l'hiver, à 18
ou 19 degré au dessous de zéro, alors que tous ses compagnons de chenil se
pelotonnaient frileusement dans la paille, je l'ai trouvé couché dans la cour, le museau
allongé sur ses pattes, couvert de neige et littéralement poudré à frimas; le lendemain sa place était marquée dans la neige fondue sous lui jusqu'au sol. Je me demande si
beaucoup d'autres races offriraient de pareilles ressources de tempérament et surtout un tel dédain des basses températures.
Le Caniche :
Johann Adam Klein 1817 (Le gant nous indique la taille du chien)
Ler caniche viendrait du Danemark ou du nord de l’Allemagne où il existait une race toute
noire….
Pendant certaines périodes de l’histoire, les anglais se sont moqués de la frivolité du
toilettage des caniches français qui étaient des chiens de cirque ! Le Caniche a failli
sonner le glas du Barbet….
Le Barbet, en tant que chien rustique, n’a jamais eu un toilettage spécifique.
Reinagle 1804 1827 Donovan 1820
Chasse Illustrée : Samedi 30 juin 1877 Sans Famille, H. Malot 1878
L’article dans Chasse Illustrée de 1877 ci dessus, a inspiré JC Hermans pour la ré-
incarnation de son Barbet de Buffon, et ses articles sur uniquement le poil et le
toilettage de « son » Barbet .
Selon Eugène Gayot en 1867: "L’attention donnée à une région quelconque, à une faculté spéciale, ne détourne pas de l’ensemble
et ne fasse jamais oublier ni négliger le reste.
Une faculté unique n’est qu’un détail dans l’ensemble.
Ne voir qu’elle, ne surveiller qu’elle, rapporter tout à elle, c’est détruire un équilibre nécessaire, contraindre la nature, affaiblir le tout pour la partie.
Quand on en est là, l’animal ne vaut plus guère, et la race tombe vite en non-valeur
La nature des poils vient encore apporter de nouvelles différences, et sous ce rapport on distingue :
- Ceux à poils longs et soyeux (épagneuls, bichons, barbets)
…aussi les barbets,…. etc, se perpétuent sans altération sensible, chacun dans sa propre race. MAIS
lorsqu’un barbet et un danois ont produit un métis qui porte des caractères des deux races, si ce
métis s’accouple avec un barbet ou un danois, les caractères du métis disparaissent dans cette
génération et la nature rétablit en entier ceux du barbet ou du danois."
Les gravures plus récentes datant de 1860 et après montent une silhouette quelque peu
modifiée : le corps est plus allongé et le cou plus dégagé que celui de Bachelier en 1758 à gauche. Mahler, à droite.
( Après la Révolution, il n’y a plus eu de peintres animaliers….). Les anglais ont continué la tradition avec des tableaux de chiens magnifiques.
C Diguet. Chiens de France, SCC A Nuyens 1889
Si le Barbet ci dessus de 1889, dans le livre Chiens de France de la SCC, est montré avec
le poil bouclé, c’est à dire 2 ans avant que le standard ayant été rédigé, cela voudrait dire
que c’est un chien frisé ce qui signifierait « bouclé » et que le poil pousse vers le bas.
Griffon à poil laineux Barbet Bearded Collie 1900
Revue : Vie Canine SCC, 1970
Larousse 1922 Pyrrham 1927 (Chasseur Français)
La Chasse 1939 R Guinot Chasseur Français 1939
Le Vieux Barbet d’aujourd’hui et avec un « peu » de chance : demain !
Il est de plus en plus utilisé comme chien guide d’aveugle et chien de service pour son calme et sa volonté
à apprendre rapidement. Il est à l’origine d’une multitude de races, tout en étant une race à part entière. Il
convient très bien aux personnes souffrant d’allergies.
En 2009, il y a eu 47 inscriptions au LOF ( dont des chiens nés en Grande Bretagne). Il y a eu 7787 inscriptions de Golden Retrievers, 6433 Labradors, 5203 Cockers Spaniels Anglais : les races préférées des
français et des juges d’exposition canines.
Une poignée de Barbets chassent en France. Très peu participent aux épreuves de chasse.
La Société Centrale Canine, dans un dépliant publié concernant « Les races rares et vulnérables » le cite en
tant que chien truffier.
Il n’a plus son instinct de rassembleur, comme le ferait un chien de berger.