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Le cloud computing rentre dans les mœurs DOSSIER LE MARCHÉ Le cloud computing rentre dans les mœurs p. III LA TABLE RONDE Les clés d’un projet cloud réussi p. VI LES EXPERTISES Econocom p. XVIII KPMG p. XX SFR Business Team p. XXII

DOSSIER Le cloud computing rentre dans les mœurs...Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde VIII IX nos outils, à savoir la fiscalité, est, en France, constamment en mouvement. L’administration

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  • Le cloud computing rentre dans les mœurs

    DOSSIER

    LE MARCHÉLe cloud computing rentre dans les mœurs p. III

    LA TABLE RONDELes clés d’un projet cloud réussi p. VI

    LES EXPERTISES■ Econocom p. XVIII■ KPMG p. XX■ SFR Business Team p. XXII

  • Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde

    VIIVI

    Les clés d’un projet cloud computing réussiMonter un projet cloud computing ne saurait se faire sans prendre quelques précautions d’usages. Retour sur les grandes étapes clés à suivre pour réussir une migration vers le cloud.

    De gauche à droite : – Henry-Michel Rozenblum, délégué général, EuroCloud France– Benjamin Revcolevschi, directeur Services & Cloud, SFR Business Team– Laurent Pradel, responsable système d’information, Altaven– Erika Orengo, avocat en droit des nouvelles technologies,

    référent du Club décision DSI– Fakhri Ouhaichi, directeur général adjoint, Econocom Services– Sylvain Leterrier, directeur au sein du département IT Advisory Services,

    KPMG– Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et directeur général, Tinubu Square – Stéphanie Ortega, associée, KPMG dans le secteur Technologies, Média &

    Télécommunications– Thierry Grehaigne, directeur de l’organisation et des systèmes

    d’information, Stallergenes– Philippe Delebarre, sales director France, Ariba– Cyrille Guétin, directeur ligne de marché cloud, Bouygues Telecom– Laurent Ludvig, directeur général, Altaven.

    ceux qui vont encore plus loin se disent que grâce au cloud, ils vont développer leurs business, vendre plus, mieux connaître leurs clients et mieux exploiter leurs données. Nous parlerons alors de sujets dif-férents tels que le big data : comment, avec tous ces flux d’informations dans le cloud, avoir des applica-tions qui m’aident à développer mon business ? Dans toutes ces approches, nous sommes véritablement tournés vers de nouveaux usages.

    Philippe Delebarre, sales director, Ariba France : Le web fut le point de départ du cloud pour chacun d’entre nous qui nous connections alors, dans un premier temps, à des applications cloud mais plutôt orientées b-to-c. La révolution consiste à passer de ce monde b-to-c où nous trouvons des applications telles que celles d’Amazon ou eBay et de le transposer dans le monde b-to-b. Dans l’entreprise, le cloud est souvent porté par les métiers qui sont très demandeurs en la matière, car cela leur permet de se dédouaner de leur propre organisation informatique et d’avoir une certaine liberté d’entreprendre pour répondre à des problématiques telles que l’augmentation de leur pro-ductivité, le renforcement de la collaboration interne ou externe, etc. Chez Ariba, nous avons très tôt mis le pied dans l’univers cloud. Dès lors que nous nous positionnons sur des problématiques métiers achats, nous sommes dans une dimension où les frontières de l’entreprise sont élargies car les acheteurs sont tous les jours confrontés à des discussions avec leurs fournisseurs. Or, le cloud permet de se connecter avec des per-sonnes extérieures à l’entreprise et de partager avec elles. Très tôt, nous nous sommes donc positionnés pour offrir des solutions qui permettent de porter des échanges interentreprises, que seul un en-vironnement cloud permet techniquement de faire. Aujourd’hui, n’importe quelle entreprise connectée à un réseau peut mieux se positionner pour comprendre ce que veulent ses donneurs d’ordres et ainsi, mieux vendre. Inversement les acheteurs peuvent colla-borer avec plus d’efficacité et de vitesse avec leurs fournisseurs. Construire ainsi une telle communauté à travers le cloud a un côté très vertueux. En ouvrant la voie aux échanges, chacun y trouve son compte pour améliorer sa performance.

    Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et directeur général de Tinubu Square : Au-delà des gains obtenus par une architecture cloud, les applications cloud vont bouleverser les process des en-treprises et leur apporter des gains considérables. C’est bien pour cela que le développement du cloud dans les entreprises est un enjeu national de compétitivité. Comme dans d’autres domaines, le cloud apporte une véritable révolution dans la gestion du risque de crédit. En effet le risque de crédit implique de nombreux différents acteurs de l’entreprise : marketing, commercial, administration des ventes, logistique, crédit management, CFO, direction générale et nécessite une gestion en temps réel de flux avec les systèmes de tiers tels que les sources d’information, les assureurs crédit, les fac-tors et les banques, les courtiers, la société de recouvrement, etc. La solution RMC SaaS, plateforme collaborative, permet justement de réunir, d’analyser, de traiter et d’historiser l’ensemble des informa-

    tions concernant la gestion globale du risque de crédit client (vi-sion à 360°) et à l’ensemble des parties prenantes d’y accéder. Elle traite non seulement des informations externes mais également les données internes à l’entreprise utilisées dans les algorithmes de décision et les scores prédictifs. L’ensemble de ces performances à savoir l’interconnectivité des systèmes, la disponibilité et l’analyse des informations, ainsi que le support au travail collaboratif, ne pourraient être atteintes sans la technologie cloud.

    Laurent Ludvig, directeur général d’Altaven : Altaven est éditeur de logiciels dédiés à la fiscalité des entreprises, et en par-ticulier des grands comptes. A titre d’exemple, sur la gestion de l’impôt sur les sociétés, 35 groupes du CAC 40 utilisent nos ap-plications. Concernant le cloud, nos clients y viennent mais la dé-marche est assez récente. Depuis environ trois ans, nous constatons que nos plus petits clients tendent à opérer cette bascule. Depuis un an, ce sont les grands comptes qui s’y intéressent. Aujourd’hui quatre de nos grands clients du CAC 40 ont ainsi basculé dans le cloud. Quatre facteurs les ont incités à opter pour le cloud. En premier lieu, il y a un effet d’entraînement, sachant que les DSI de ces grandes entreprises se parlent beaucoup. Ensuite, les freins liés à la sécurité et à la confidentialité des données et en particulier des données fiscales, sujet qui les préoccupe beaucoup, commencent à être levés. Aujourd’hui, il semblerait que les DSI considèrent que les conditions sont réunies pour passer le pas et que les prestataires proposent des offres bien sécurisées. Ce qui les rassure d’autant plus, c’est lorsque nous leur garantissons que leurs données restent sur le territoire français. Ensuite, la matière que nous traitons dans

    Benjamin Revcolevschi, directeur Services & Cloud, SFR Business Team

    «Aujourd’hui, quand nous parlons de cloud, nous pensons au partage des informations, à leur mutualisation, à la flexibilité des technologies, à l’accessibilité à la demande.»

    Benjamin Revcolevschi est le responsable de l’acti‑vité services & cloud de SFR Business Team (la branche entreprise de SFR), en charge des activés de cloud com‑puting (infrastructure et SaaS), des solutions de sécurité et des solutions de relation client. Il a rejoint SFR en 2007, où il occupe pendant quatre ans le poste de directeur des opérations de SFR Bu‑siness Team, en charge de l’installation et de l’exploitation des offres réseaux & télécoms aux entreprises.

    Benjamin Revcolevschi, directeur Services & Cloud de SFR Business Team : ll y a 18 mois, nous parlions déjà beau-coup de cloud computing et des différentes technologies qui l’accompagnent. Mais nous commencions alors tout juste à faire de la pédagogie. Une dynamique qui depuis n’a fait que s’accélérer, notamment dans le monde des entreprises. Nous avons véritable-ment changé d’ère en France. Aujourd’hui quand nous parlons de cloud, nous pensons au partage des informations, à leur mutualisa-tion, à la flexibilité des technologies, à l’accessibilité à la demande. Ce vrai cloud et la révolution qu’il porte autour des usages est celui qui conduit à aller chercher de la puissance auprès des acteurs qui savent maîtriser la donnée et la qualité des services délivrés aux entreprises. Nous constatons que nos clients abordent le cloud de différentes manières. Certains partent de la base et veulent se décharger des contraintes informatiques. C’est en général le cas des équipes informatiques ou des équipes financières quand il s’agit d’une approche par les coûts. D’autres cherchent l’efficacité de leurs collaborateurs, la productivité de leurs équipes. Ils vont pour leur part chercher à s’appuyer sur des applicatifs en mode SaaS : le partage des documents, la synchronisation des données ou encore des outils métiers en SaaS, tels que la RH ou la finance. Enfin,

    gdan

    ger.c

    om

  • Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde

    IXVIII

    nos outils, à savoir la fiscalité, est, en France, constamment en mouvement. L’administration fiscale française est très inventive ! Il y a peu de temps, nous avions une loi de finances et une loi de finances rectificative par an. Aujourd’hui, nous avons une loi de finances et plusieurs lois de finances rectificatives annuelles, et au-tant de mises à jour des logiciels. Or, dans les grands groupes, une mise à jour qui prend une semaine avec un logiciel installé sur site peut se faire en deux heures lorsque le logiciel est en cloud. Enfin, le prix du cloud les séduit.

    Thierry Grehaigne, directeur organisation et informatique Stallergenes : L’informatique reste une technologie récente qui a vécu deux révolu-tions : le PC puis Internet. Actuellement, nous vivons la troisième révolution, celle de l’Internet mobile. Or, le cloud fait partie de la révolution In-ternet. Il faut que les systèmes d’information des entreprises soient désormais tournés vers le concept Internet. Une démarche dans laquelle nous nous sommes engagés chez Stallergenes. Aujourd’hui, le cloud nous apporte trois bénéfices essentiels. Nous nous sommes libérés du temps et de l’espace. Nous avons 18 filiales dans le monde. Or, gérer une in-frastructure «on premise» disponible à n’importe quel moment sur tous les continents est affaire compliquée, que le cloud nous permet d’éviter. Par ailleurs, avec le cloud, nous avons systématique-ment les nouvelles versions disponibles et opéra-

    tionnelles dans les deux heures qui suivent la mise en exploitation. Enfin, dernier élément important, le coût, bien moindre, et la délégation d’exploitation qui nous permettent de nous focaliser sur les usages et non plus uniquement sur les aspects purement techniques du système d’information.

    LA SéCuRiTé DES DOnnéES RESTE unE FORTE PRéOCCuPATiOn DES EnTREPRiSES

    Henry-Michel Rozenblum, délégué général Eurocloud : Nous pensons que le vrai cloud est le cloud public car il offre tous les avantages du modèle. Même si les études de marché mon-trent qu’une part importante de ce qu’on appelle aujourd’hui cloud reste de l’infrastructure privée. Le cloud privé est une infrastructure réservée à un ensemble très fermé, en général une entreprise ou un groupe d’entreprises. L’infrastructure n’est pas forcément hébergée dans l’entreprise mais elle est fermée. A l’inverse, dans un cloud public, les in-frastructures sont partagées entre plusieurs entre-prises. Cette affaire cloud public et cloud privé est davantage liée aujourd’hui à des enjeux de sécu-rité. Les entreprises considèrent encore que le cloud privé fournit plus de garanties en termes de sécu-rité que le cloud public. Mais il faut savoir qu’une entreprise qui signe un contrat de services sérieux avec un hébergeur peut exiger de savoir où sont hébergées ses données.

    Thierry Grehaigne : En interne, je suis challengé sur les solutions que je préconise et en particulier en termes de sécurité. Je n’ai par exemple pas encore su répondre à la question du Patriot Act qui, aux Etats-Unis permet aux services fédéraux, pour des raisons de sécurité nationale, de demander aux hébergeurs d’ouvrir les sys-tèmes des entreprises qu’ils hébergent.

    Henry-Michel Rozenblum : Il faut savoir qu’en France, l’Etat a mis en place les mêmes outils que le Patriot Act, mais qu’il en parle moins que les Américains.

    Benjamin Revcolevschi : Cela rejoint le souci que nos entre-prises françaises et européennes ont de la criticité de leurs données pour leur business. Nous savons tous que le développement des entreprises passe par leur numérisation, et par la mise en place d’architectures agiles. Cette forte sensibilité autour de la criticité de la donnée est donc d’autant plus avérée lorsque les entreprises basculent dans le cloud. Elles veulent être sûres de pouvoir y ac-céder et que la confidentialité soit garantie.

    Pierre-Emmanuel Albert : Nous rencontrons encore certaines organisations résistantes au fait d’accéder à leur application via un cloud public et de stocker leurs données stratégiques sur des serveurs tiers. Mais c’est de plus en plus rare et cette résistance est plus ou moins sensible selon les pays. Bien que nous soyons en mesure d’offrir les normes de sécurité les plus abouties, dans certains cas et le plus souvent dans le cadre de contraintes légales dues à la préservation d’intérêts nationaux, nous offrons la pos-sibilité d’un hébergement de la solution chez nos clients.

    Laurent Ludvig : En réalité le fantasme autour du Patriot Act reste l’espionnage industriel. Que l’Etat français regarde les don-nées d’un grand groupe français est supportable ; de toute façon, il peut le faire à travers, par exemple, les contrôles fiscaux. En revanche, que l’Etat américain, grand concurrent planétaire, puisse regarder ces données, peut poser un vrai problème aux entreprises françaises.

    Philippe Delebarre : Il faut distinguer l’aspect sécuritaire du Pa-triot Act. Il est ainsi important qu’une entreprise sache comment un prestataire gère la sécurité des données et leur accessibilité. Or, maintenant les prestataires d’un cloud arrivent à des niveaux de gestion de la sécurité parfois supérieurs à ceux que mettent en œuvre les organisations qui ont des systèmes d’informations inter-nalisées. Concernant le Patriot Act, beaucoup de fausses informa-tions sont véhiculées sur le sujet. Etant une société américaine, Ariba a d’ailleurs été confrontée à ce sujet-là vis-à-vis de ses pro-pres clients. Le droit américain est très procédurier et il est hors de question pour une entreprise d’accepter le fait que n’importe qui, y compris quelqu’un du gouvernement, puisse entrer dans un do-maine privé pour accéder à une information. Même si le Patriot Act existe, au même titre d’ailleurs que son équivalent en France, s’il y

    a un doute sur des données qui peuvent contribuer à des actes ter-roristes, il existe des procédures qui vont être mises en œuvre pour faire l’objet d’avertissements. Mais en aucun cas l’Etat américain est autorisé à pénétrer dans un data center pour récupérer des don-nées. Cette démarche doit se faire selon un cheminement précis, qui peut d’ailleurs être débouté. Chez nous, nous avons en dix ans eu une demande en la matière qui a été déboutée légalement et jamais le gouvernement américain n’a pu pénétrer dans nos data center et accéder à des informations. En France, ces procédures existent aussi. D’ailleurs les choses évoluent sur ce sujet. Il est donc important de faire la part des choses entre la gestion de la donnée et la loi qui réglemente ce qu’un Etat peut faire ou pas.

    Cyrille Guétin, directeur ligne de marché cloud chez Bouygues Telecom Entreprise : Ce n’est pas tant la crainte du Patriot Act que nous rencontrons aujourd’hui dans les entreprises que la crainte, pour un DSI, d’externaliser les données de son en-treprise et de se les faire pirater. Le DSI doit donc s’assurer que le prestataire garantit la sécurité et la confidentialité des données qui lui sont confiées. Après, certains sont prêts à externaliser les données d’autres non. Nous sentons quand même qu’il y a une tendance à faire confiance aux acteurs du cloud et en particulier aux opérateurs qui maîtrisent parfaitement la sécurité des données.

    Sylvain Leterrier, directeur au sein du département iT Advi-sory Services de KPMG : Une récente étude de KPMG («The Cloud takes shape» disponible sur le site www.kpmg.fr) va dans le sens de la prise de maturité évoquée en matière de sécurité autour du cloud. Cette étude illustre bien la perception des entreprises sur ce sujet. Même si la sécurité du cloud reste une préoccupation majeure des

    Stéphanie Ortega, associée, KPMG dans le secteur Technologies, Média & Télécommunications

    «Mener un projet cloud peut permettre de repenser les architectures complexes, d’optimiser les processus et de repositionner des contrôles opérationnels clés.»

    Stéphanie Ortega : associée de KPMG dans le secteur technologies, médias & télé‑communications, Stéphanie Ortega co‑dirige la Practice Software avec Eric Lefebvre. Expert‑comptable et com‑missaire aux comptes, elle a rejoint KPMG en 1994 et ac‑compagne de nombreux ac‑teurs du secteur des logiciels et des technologies. Elle a développé des compétences en matière d’audit de socié‑tés cotées, d’opérations sur les marchés, de normes IFRS et réalise des missions dans le cadre de levées de fonds ou d’opérations d’acquisition.

    Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et

    directeur général, Tinubu Square

    «Les applications

    cloud vont bouleverser

    les process des entreprises et leur apporter des bénéfices

    considérables.»

    Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et directeur général de Tinubu Square : après une formation à l’analyse et à la programmation infor‑matique, Pierre‑Emmanuel Albert intègre la SCOA Nigeria en tant qu’or‑ganisateur, avant de rejoindre, en 1986, Strategic Planning Associates à Washington en tant que consultant. Il crée ensuite et prend la respon‑sabilité du Centre de netting (compensation multilatérale des flux de trésorerie) du groupe SCAC avant d’être promu directeur de la stratégie de Bolloré Technologies en charge des cessions et des acquisitions ainsi que de la communication corporate et financière. En 1992, il est nommé directeur général adjoint chez SCAC Delmas Vieljeux, avant de devenir secrétaire général du holding de tête du groupe Bolloré. Il rejoint Essilor International, en 1997, pour devenir directeur financier Europe et ad‑ministrateur des filiales européennes d’Essilor. En 2001, il crée la société Tinubu Square et en devient le directeur général.

    Henry-Michel Rozenblum, délégué général EuroCloud France

    «L’attrait du cloud sera plutôt d’apporter au marché des nouveaux usages.»

    Henry-Michel Rozenblum est délégué général EuroCloud France. Il est consultant indépendant en marketing et en business development, spécialiste des canaux indirects et des solutions de stockage de données. Henry‑Michel Rozenblum a une expérience de 10 ans dans le développement et la gestion des associations pro‑fessionnelles et des GIE d’entreprises.

  • XIX

    Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde

    entreprises qui envisagent de mettre en œuvre des projets en la matière, nous notons quand même que les barrières pour le pas-sage au cloud sont érodées.

    Laurent Ludvig : Beaucoup de nos clients grands groupes ont déjà franchi le pas de faire héberger leur infrastructure hors de leur site, chez Capgemini, Thalès ou IBM par exemple. Ils restent alors propriétaires de leur machine, ce qui n’est pas le cas dans le cloud. Cela ne leur pose pas de problème. Il y a donc aussi une sensibilité autour de la priorité des machines à prendre en compte.

    VERS unE PLuS GRAnDE inTERACTiOn EnTRE LES OPéRATiOnnELS MéTiERS ET LES DSi

    Philippe Delebarre : Le phénomène du cloud apporte quelque chose de différent dans la façon dont les décisions se prennent dans l’entreprise pour le choix d’utiliser une solution sur une thématique applicative donnée. Avant, un utilisateur ou un département dans une entreprise demandait à sa direc-tion informatique ce qu’elle pouvait lui proposer pour répondre à sa problématique métier. Avec le cloud, les métiers peuvent aller plus loin dans la recherche d’une solution car elles ont moins besoin de l’informatique pour l’opérer. Du coup, nous nous retrouvons dans une situation où certains choix peu-vent être opérés par des utilisateurs métiers et ce, en marge de l’informatique censée leur offrir une solution. Il s’agit là d’un élément nouveau qui entraîne une certaine perte de contrôle des services informatiques. Parallèlement, cela dédouane les services informatiques de certaines contingences liées par ex-emple aux besoins en ressources nouvelles quelles qu’elles soi-ent pour mettre en œuvre et maintenir de nouvelles applications métiers. Il faut le prendre en compte dans l’évolution du cloud. Les services informatiques sont désormais conscients de cela et commencent à reprendre la main et à aider les départements fonctionnels à mieux converger leurs applicatifs cloud avec les applicatifs internes et faire en sorte que toutes ces solutions s’inscrivent dans une organisation plus globale.

    Sylvain Leterrier : Nous nous apercevons parfois qu’il existe un certain nombre de projets cloud menés par des directions opérationnelles telles que le marketing ou les RH, et qui échap-pent totalement à la responsabilité de la DSI. C’est un risque de fractionnement à terme du système d’information. L’entreprise doit rester garante de son système d’information et de ses pro-cessus et donc de l’accès à ses données. Chez KPMG nous som-mes amenés à réfléchir avec nos clients sur la façon dont ils peuvent orchestrer efficacement les différents services existants en matière de cloud computing et a fortiori l’une des clés de succès consiste à dire qu’il faut mettre en place une structure de pilotage et de contrôle du cloud. Aujourd’hui le cloud est satellitaire. Il va très prochainement devenir véritablement transformateur. Il est donc primordial d’envisager le risque de fractionnement dès l’origine de la mise en place d’un projet cloud, en anticipant dans une démarche d’accompagnement, la transformation de l’organisation et notamment de la DSI.

    Thierry Grehaigne : Nous notons cependant que les utilisateurs qui ont fait des choix d’applicatifs en cloud se tournent toujours, à un moment ou à un autre, vers la DSI pour faire communiquer leurs solutions cloud avec celles de l’entreprise. Ce risque de frac-tionnement existe mais nous arrivons à l’expliciter pour éviter que des systèmes éclatés se mettent en place.

    Cyrille Guétin : Il y a un risque mais aussi une réelle opportunité de transformation du métier de DSI. Il va peu à peu quitter son métier où, pour 80 % de son temps il est concentré sur le «run», sur l’exploitation des infrastructures et des applicatifs pour remonter en amont de la chaîne, aller voir les responsables métiers et com-prendre leur business, leur façon de travailler pour ensuite aller leur trouver les solutions les mieux adaptées à leurs besoins. Cela demande aussi de la part des métiers de faire des efforts et d’être capables de présenter ces besoins, et d’accepter que les solutions SaaS présentées par le DSI ne répondent pas à 100 % du besoin. Il faut donc renforcer le dialogue entre le DSI et les métiers pour sélectionner les solutions les moins coûteuses, les mieux adaptées et les plus faciles à déployer, le DSI restant responsable de la co-hérence et de l’urbanisation de l’ensemble.

    Benjamin Revcolevschi : Nous constatons en effet un assou-plissement des DSI sur ce sujet. Ils sont conscients qu’ils doivent accepter que ces développements et démarches menés par les mé-tiers autour du cloud se fassent dans l’entreprise. Cela contribue à

    l’agilité de tous et ils le savent. Néanmoins, ils veulent maintenant être intégrés dans la boucle de ce qui se fait.

    Erika Orengo, avocat en droit des nouvelles technologies, référent du Club décision DSi : La transformation du rôle de la DSI induite par le passage au cloud va nécessairement engendrer une évolution des fonctions. Les profils purement techniques se-ront sans doute délaissés au profit de fonctions transversales, à l’écoute des besoins des directions métiers. Il convient d’anticiper cette évolution tant au niveau de l’organisation de l’entreprise qu’au niveau individuel. Les changements importants doivent être accompagnés d’une consultation préalable des organes de représentation du personnel, ainsi que d’actions de communica-tion interne. S’agissant d’une évolution des fonctions des salariés, tant que cette évolution rentre dans le cadre de leur qualification, il ne s’agit pas d’une modification du contrat de travail à propre-ment parler, mais d’une simple modification des conditions de travail, que le salarié ne peut refuser. En revanche, si les nouvelles fonctions ne rentrent pas dans le cadre de ses qualifications, il est en droit de refuser et d’invoquer une rupture du contrat de tra-vail imputable à l’employeur. En tout état de cause, qu’il s’agisse d’une modification des conditions de travail ou d’une redéfinition complète de poste, la négociation et la pédagogie s’imposent pour faire accepter ces changements.

    MOnTER un PROjET CLOuD

    Sylvain Leterrier : Avant de monter un projet cloud, il convient de savoir comment le position-ner d’un point de vue stratégique. S’agit-il d’un projet d’adoption d’une technologie motivé par la recherche d’une pure réduction de coût ou bien l’entreprise souhaite-t-elle positionner le projet à un niveau plus stratégique en intégrant le projet cloud au business plan de l’entreprise, dans une réflexion de refonte des processus et de recherche d’opportunités de changement et de transforma-tion ? Dans des organisations complexes, l’accès à l’information en temps réel, sans contrainte de la problématique d’espace représente une réelle op-portunité de refondre l’organisation et les proces-sus. A cela s’ajoute l’opportunité d’avoir accès à de nouveaux services, qui conduit à réfléchir de manière très en amont aux opportunités d’offrir de nouveaux services à ses clients. Plus d’un tiers des répondants à notre étude a observé dans son projet cloud un important dépassement de coûts. Cela illustre bien le fait que ces projets doivent être menés comme de vrais projets d’entreprise. Quand on intègre au projet la dimension de transforma-tion, il faut que l’entreprise se donne les moyens de mener véritablement cette transformation de fond. Par ailleurs, le cloud n’est pas une opportu-nité pour l’entreprise de se dédouaner du contrôle de ses données et de ses processus. L’entreprise doit mettre en œuvre au cours de son projet de trans-

    formation, l’ensemble des dispositifs lui permettant de conserver le contrôle de ses données et de ses processus. Quand l’entreprise doit faire face à différents opérateurs de cloud et qu’il lui faut gérer, contrôler, suivre la facturation, les certifications des fournisseurs de ces services, il s’agit de nouvelles compétences, de nouvelles fonctions à organiser. Nous préconisons de réfléchir à l’ensemble de ces éléments en amont, dans la définition d’une stratégie cloud et d’évaluer préalablement le degré de maturité des processus in-formatiques, car plus l’informatique est orientée «services», plus elle aura de facilités à gérer les services à terme et de manière co-hérente. Enfin, une bonne gestion de projet cloud passe par la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire (directions fonctionnelles et la DSI) qui sache intégrer une transversalité suffisante pour per-mettre de bénéficier des gains attendus sur la refonte des processus et la transformation de l’organisation.

    Stéphanie Ortega, associée au sein du département «tech-nologies» de KPMG, en charge du secteur software avec Eric Lefebvre, associé : Les architectures informatiques actuelles sont parfois très complexes, intégrant de nombreuses applications développées en interne ou bien acquises. Lorsque nous réalisons les audits, notre approche consiste à nous appuyer sur les outils informatiques et les contrôles automatiques réalisés pour vérifier que les données financières et comptables sont justes. Or, nous nous apercevons que dans les grands groupes mais également dans les entreprises de taille intermédiaire, les applications et modules informatiques aux fonctionnalités complémentaires se sont em-

    Sylvain Leterrier, directeur au sein du département iT Advisory Services, KPMG

    «Les barrières pour le passage au cloud sont érodées.»

    Sylvain Leterrier est directeur au sein du dé‑partement IT Advisory Services de KPMG, en charge du codévelop‑pement de l’offre cloud computing en France. Il a rejoint KPMG en janvier 1997 et accom‑pagne depuis près de 15 ans de nombreux acteurs du secteur des logiciels et des SS2I. Il a développé des com‑pétences en matière de gestion de projets, d’évaluation des risques informatiques et de gouvernance des systèmes d’information dans le cadre de projets internationaux.

    Fakhri Ouhaichi, directeur général adjoint, Econocom Services

    «Que ce soit le cloud public, le cloud privé ou même le cloud hybride, le vrai cloud est celui qui répondra aux besoins réels de l’entreprise.»

    Fakhri Ouhaichi, directeur général adjoint d’Econocom Services, développe, en tant qu’intra‑entrepreneur au sein du Groupe Econocom, les offres d’intégration et de gestion des infrastructures numériques. Ingénieur télécoms de formation, diplômé de Télécom Paris en 1996, Fakhri Ouhaichi a un par‑cours professionnel tourné vers le métier du conseil et des services ICT. Spécialiste des services du numérique, il démarre sa carrière chez Cap Gemini Finance puis au sein de cabinets de conseil, en particulier Devoteam Consulting. Il a également développé pour ECS, filiale de financement IT de la Société Générale, des offres combinées de services et de financement IT.

  • XIIIXII

    Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde

    pilés au fil du temps rendant les processus et interfaces complexes et moins bien maîtrisés. De ce fait, les processus ne sont pas forcé-ment fluides et efficaces et les contrôles pas toujours positionnés au bon endroit. Mener un projet cloud peut permettre de repenser cette architecture complexe, d’optimiser les processus et de reposi-tionner des contrôles opérationnels clés afin de garantir la sécurité des données opérationnelles et financières.

    COMMEnT FinAnCER un PROjET CLOuD ?

    Cyrille Guétin : Il est essentiel de pren-dre en compte, dans un projet cloud, les coûts d’intégration, de migration, de formation. Il s’agit d’un des enjeux de la diffusion du cloud vers les entreprises de taille plus modeste. Une des promesses que contient le cloud, consiste en effet à mettre à la disposition des entreprises de taille plus petite les mêmes outils informatiques que ceux dont disposent les grandes. Nous sommes ici face à un enjeu de montée en productivité et en compétitivité des entreprises de taille intermé-diaire et PME. Il faut pour cela que les solutions cloud soient pensées en termes de simplicité de déploiement et d’utilisation versus une richesse fonctionnelle qui parfois est pléthorique et qui implique des coûts de déploiement souvent trop onéreux pour les petites entreprises. Il faut aussi

    que l’entreprise qui s’apprête à s’équiper interroge son prestataire sur les coûts de migration, d’intégration et de formation.

    Fakhri Ouhaichi, directeur général adjoint d’Econocom Services : La vision que les entreprises se font du cloud reste encore aujourd’hui très vaste. Que ce soit le cloud public, le cloud privé ou même le cloud hybride, le vrai cloud est celui qui répondra aux besoins réels de l’entreprise. Concernant l’aspect économique, il existe une réelle logique d’investissement. Il y a d’une part, un coût lié au projet intrinsèque, sa conduite en tant que changement dans l’entreprise, la formation et l’accompagnement des utilisateurs – et d’autre part, une logique d’investissement sur les infrastructures à mettre en place. Bien entendu, lorsque l’entreprise se lance dans un projet cloud public, cet investissement disparaît car l’entreprise est censée accéder à un ser-vice immédiat. Il s’agit d’ailleurs de l’un des principaux arguments du cloud public. Nous pensons néanmoins qu’il existera toujours des investissements autour de ces infrastructures pour mettre en place ces clouds. Chez Econocom, nous revenons ainsi sur notre métier historique de «loueur» que nous faisons évoluer depuis cinq ans vers le métier de «pay per use». La logique du cloud vient nous conforter dans cette évolution. Quand nous sommes loueurs, nous nous substituons au crédit bancaire, nous sommes dans une logique capex ver-sus opex et nous opérons ainsi dans les entreprises. A l’inverse, dans une logique de «pay per use», nous

    ne finançons pas une infrastructure comme un loueur mais nous l’opérons moyennant une redevance mensuelle. Nous mixons la logique d’une société de services et celle d’un financeur. Sur les projets cloud, nous proposons ainsi de financer des investissements qui vont avoir lieu et nous nous engageons sur des résultats. Nous parlons alors bien entendu de retour sur investissement. Nous al-lons donc nous engager sur le ROI.

    COMMEnT CALCuLER LE ROi D’un PROjET CLOuD ?

    Fakhri Ouhaichi : Le ROI d’un projet cloud n’est pas facile à mesurer. Il faut d’abord savoir comment mesurer l’investissement, identifier le coût de la transformation et enfin analyser les béné-fices pour le métier. Quand nous parlons de ROI, nous évaluons les investissements visibles – achats matériels, infrastructures, ser-vices associés; etc. – et nous identifions les coûts cachés. Avec un projet cloud, l’entreprise va, de toute façon, réduire ses coûts d’infrastructures, de stockage, de matériels et de run associés.

    Stéphanie Ortega : Le ROI se mesure notamment par les effets que la mise en place d’un projet cloud va induire sur le compte de résultat. Ce ROI doit être mesuré sur plusieurs exercices. En effet, le cloud permet de passer d’un modèle de «capex» à un modèle «d’opex». Dans le modèle capex, l’entreprise investit directement ou au travers d’une location financement, elle acquiert les infra-structures, les serveurs, les licences de logiciels, et doit donc les comptabiliser à l’actif de son bilan. Elle a en parallèle des coûts de maintenance de ces infrastructures et logiciels à supporter. Le passage au cloud permet de ne plus avoir à comptabiliser d’immobilisations corporelles ou incorporelles et d’étaler dans le temps les décaissements liés à l’informatique. L’entreprise utilisa-trice de solutions cloud a un flux de charges opérationnelles recon-nu au compte de résultat, qui varie dans le temps en fonction de la consommation des services. En mode «on premise» (acquisition en propre des licences de logiciels et infrastructures informatiques associées), les actifs acquis génèrent des amortissements dans le temps et de nouveaux investissements sont nécessaires lors des mises à jour importantes ou changements de version. En mode «cloud», les évolutions de version font partie intégrante des ser-vices proposés. L’utilisateur a accès aux dernières fonctionnalités en temps réel, l’avantage économique procuré étant intégré dans le coût du service cloud. L’utilisateur peut bénéficier d’une réduc-tion du coût unitaire grâce à la mutualisation des applications et infrastructures. Les coûts de gestion des incidents, des arrêts ou les frais de maintenance ne sont plus à la charge de l’utilisateur. On observe également que l’utilisation de solutions cloud asso-ciée à une refonte des process et de l’organisation informatique génère des gains d’efficacité et de productivité en permettant un meilleur accès, une meilleure transmission et gestion des infor-mations en temps réel. Pour mesurer le coût global d’un projet cloud, il convient tout de même de «monitorer» ces charges dans le temps, notamment de bien gérer et anticiper les facturations en fonction des niveaux de services ou de paliers de volumes atteints. Il convient à ce titre d’analyser les évolutions des coûts unitaires. Il est également important d’intégrer et de correctement évaluer les coûts de mise en œuvre et d’implémentation des solutions cloud qui peuvent s’avérer plus élevés qu’attendu notamment lorsqu’il

    s’agit d’interfacer une application cloud à certains ERP ou applica-tions existants dans la société.

    Cyrille Guétin : Il ne faut pas être toujours prisonnier du ROI. Il existe des items pour lequel le ROI est calculable. Par exemple, quand il s’agit de substituer un serveur physique par un serveur virtuel, nous pouvons facilement faire un calcul de ROI. En re-vanche, il existe plein de solutions aujourd’hui qui apportent de la productivité et pour lequel il est difficile de prédire le ROI. L’une des vraies promesses du cloud repose aussi sur sa facilité d’utilisation. Pratiquons du test-and-buy. Plutôt que de faire des longs calculs de ROI, utilisons la solution pendant quelques mois et mesurons ce qu’en termes d’usage, cela peut apporter.

    Philippe Delebarre : Bouygues Télécom est l’un de nos clients et nous avons procédé exactement de cette façon. Nous avons fait un test grandeur nature sur un projet d’achat. Il s’avère que cela a été concluant car le projet d’achat a généré suffisamment de gains pour financer plusieurs années de projets, ce qui aurait été impos-sible dans un mode «on premise». Ariba a pendant longtemps offert à ses clients du «on premise» et du «SaaS» (solution cloud). Ce que nos clients apprécient aujourd’hui avec le SaaS, c’est d’abord la baisse considérable du coût du ticket d’entrée. De ce fait nous nous adressons désormais à un panel beaucoup plus large d’entreprises, toutes tailles confondues. Le cloud démocratise ainsi l’accès à ces applications que les plus petites entreprises ne pouvaient, jusqu’à présent, se payer. Par ailleurs les temps de cycle de mise en œuvre sont beaucoup plus rapides. En effet, par définition, une applica-tion SaaS bien organisée est préparamétrée et il suffit d’y charger

    Cyrille Guétin, directeur ligne de marché cloud, Bouygues Telecom

    «Externaliser ses données reste un acte engageant pour le DSI.»

    Cyrille Guétin est direc‑teur ligne de marché cloud Bouygues Telecom depuis février 2012. Il commence sa carrière en 1993 chez Alcatel comme ingénieur radio. Dès 1998, il rejoint Bouygues Telecom, en tant que responsable du service couverture radio. En 2000, il prend la direction du dé‑partement ingénierie radio en charge de la conception du réseau d’accès 2G/3G. En 2004, il devient direc‑teur des opérations réseau. Avec une équipe de 300 personnes, il aura pour mission l’exploitation des réseaux mobiles et fixes. Il devient aussi membre du comité de direction de Bouygues Telecom. En 2007, il est nommé direc‑teur technique réseau, il aura en charge la concep‑tion des réseaux mobiles et fixes.

    Erika Orengo, avocat en droit

    des nouvelles technologies,

    référent du Club décision DSi

    «Le rôle du contrat entre

    les partenaires cloud et

    l’entreprise est vraiment

    crucial.»

    Erika Orengo, avocat au Barreau de Paris depuis une dizaine d’an‑nées, intervient auprès d’une clientèle d’entreprises de tous secteurs, sur les enjeux juridiques liés aux nouvelles technologies. Erika Orengo assure régulièrement le support juridique complet des opérations de transformation du SI. Erika Orengo est également référent du club Décision DSI, correspondant Informatique et libertés (CIL) et membre de l’Association pour le développement de l’informatique juridique (ADIJ)

    Laurent Ludvig, directeur général, Altaven

    «Aujourd’hui, les DSI considèrent que les conditions sont réunies pour passer au cloud.»

    Laurent Ludvig est directeur général de la société Alta‑ven, éditeur de logiciels dé‑diés à la fonc‑tion fiscale des groupes de so‑ciétés. A titre d’exemple, 90 % des groupes du CAC 40 utilisent le lo‑giciel Optim’is premium pour le calcul et la gestion de l’impôt sur les sociétés.

  • XVXIV

    Cloud/Table ronde Cloud/Table ronde

    les données maîtres de l’entreprise, de faire coller les processus souhaités par le client et de former les utilisateurs. Du coup, nous raisonnons en termes de délais d’implémentation calculés en se-maines alors que sur des projets de déploiement de solutions «on premise», nous sommes sur des délais calculés en mois, sachant que les produits couvrent des fonctionnalités similaires, bien que moins ouverts vers l’extérieur pour le «on premise». Cela permet une adoption de l’univers cloud beaucoup plus attractive pour nos clients car nous mettons en œuvre plus rapidement et à moindre coût une solution qui apporte de la valeur et participe au ROI.

    METTRE En œuVRE un PROjET CLOuD

    Thierry Grehaigne : Un projet cloud reste un projet comme un autre, même si la dimension technologique est différente. Les phases de réflexion, d’implémentation, de formation, etc., sont les mêmes que pour un projet informatique traditionnel. A mon sens, en termes d’implémentation, je ne vois donc pas très bien ce qui fera que la solution cloud sera plus rapide à mettre en œuvre ?

    Pierre-Emmanuel Albert : Une des caractéristiques fonda-mentales d’un projet cloud réside dans la simplicité de déploie-ment. L’implémentation technique de notre solution RMC SaaS ne déroge pas à cette règle. En revanche, comme nous participons à l’amélioration des processus organisationnels, un accompagne-ment à la conduite du changement est parfois nécessaire pour les

    projets les plus importants. Dans ce cas, nous travaillons en étroite collaboration avec des sociétés telles que KPMG.

    Thierry Grehaigne : Ce qui consomme du temps et de l’énergie, ce n’est pas le déploiement de l’infrastructure mais plutôt la phase amont de réflexion interne sur les processus que l’on va mettre en place.

    Laurent Ludvig : Quand nous commençons à travailler avec un nouveau client sur un nouveau projet, les délais peuvent s’allonger car nous sommes alors plusieurs fournisseurs dans la boucle : le fournisseur de logiciel, le fournisseur d’accès et l’hébergeur. Il faut donc organiser des réunions tripartites. Certes, nous gagnons du temps sur la partie «achat» de matériel. Néanmoins, certains projets cloud sont parfois longs à mettre en œuvre.

    Philippe Delebarre : Historiquement sur les approches «on premise» comme pour le développement spécifique d’application métier, la mise en œuvre de solution était d’abord liée au fait de construire des processus puis de les faire coller à un logiciel. Le cloud a une approche différente. Il propose des processus em-barqués natifs, basé sur les meilleures pratiques et le client décide d’y adhérer. Il s’agit là d’un vrai facteur de réduction de temps dans la mise en œuvre de projet. Le cloud embarque ainsi des solutions prêtes à l’emploi. Nous allons donc nous focaliser sur la mise en place des solutions en étant force de proposition. Parallèlement

    l’entreprise se dédouane de toutes les contingences tech-niques, pendant la mise en œuvre, et pendant l’usage, car tout est géré par le prestataire, que ce soit l’hébergement, le support technique, la maintenance applicative, les interfaces avec les systèmes internes du client. Le coût de possession dans la durée est ainsi parfaitement prévisible. Il n’y a pas de surprise liée à des montées de version non prévues qui engendrent des coûts supplémentaires.

    Fakhri Ouhaichi : L’influence du cloud et en particulier du SaaS, vient des usages grand public. Or ce sont ces usages personnels de l’informatique qui guident aujourd’hui les usages professionnels. Cette tendance des directions métiers à aller vers la simplicité et la rapidité va d’ailleurs continuer à s’accélérer. Sur l’aspect infrastructure, le cloud reste une problématique majeure d’outsourcing, un sujet sur lequel la France reste d’ailleurs en retrait par rapport au marché mondial et européen. L’outsourcing des infrastructures, des applications voire des données, est une nouveauté pour les entreprises. Pour les DSI, confier la gestion de son périmètre à un tiers, qui plus est dans le cloud, transforme son métier.

    Benjamin Revcolevschi : Les projets cloud démarrent d’une certaine manière et finissent rarement comme cela était prévu initialement. Nous avons eu des cas où nous avons reçu des appels d’offres pour la construction d’un cloud privé et nous avons répondu avec une proposition de cloud public qui a fait casser l’appel d’offres ! Nous voyons une certaine maturité dans les équipes informatiques. Après, il faut injecter dans ces projets des personnes capables de faire la jonction entre le business et les systèmes d’information et de mener à bien

    ce type de projets. Car ces projets cloud contribuent à une transfor-mation des usages de l’entreprise, du rythme de développement des produits, d’ajout de fonctionnalité dans les offres. Le cloud participe à l’agilité et à la numérisation du business de l’entreprise.

    LES POinTS CLéS D’un COnTRAT CLOuD

    Erika Orengo : Nous constatons une certaine crainte des entreprises de perdre à la fois la maîtrise du système d’information et celle des données. Le rôle du contrat est vraiment crucial pour maîtriser ce ris-que et le sécuriser. Les DSI sont néanmoins conscients du risque qu’il y a à confier les données et à perdre les données sur ces infrastruc-tures. Donc avant d’attaquer la rédaction d’un contrat, il faut déjà procéder à une analyse de risques pour voir les risques les plus im-portants pour l’entreprise. Il faut savoir que le contrat en lui-même peut aussi être un moyen de choix entre différents prestataires. Par-mi les points importants à stipuler dans le contrat, il y a bien sûr tout ce qui concerne la sécurité et la confidentialité des données. Il faut contractualiser cela au maximum, tant sur les garanties que sur les mesures techniques qui sont offertes, ou encore sur les procédures de contrôle. Il ne faut pas non plus être trop technique car il faut garder en mémoire que c’est un contrat qui peut potentiellement être interprété par un juge de tribunal de commerce. Parallèlement, nous avons aussi l’aspect localisation des données. Il faut être le plus transparent possible et exiger du prestataire de savoir où sont les données. En effet, cela détermine la réglementation ap-plicable en matière de données personnelles. En France, et au niveau européen, la réglementation informatique et liberté impose certaines garanties en matière de données à caractère personnel. Même une entreprise dont le traitement de données personnelles n’est pas le cœur de métier est soumise à cette réglementation, dès lors que nous avons des données concernant des salariés ou des clients personnes physiques, nous sommes sur de la donnée personnelle. Il faut aussi exiger une clause de garantie de localisation des données au moins sur le territoire de l’Union européenne. Au niveau français, la CNIL préconise des mécanismes tels que des règles de bonne conduite et des clauses spécifiques à insérer dans les contrats entre les entreprises et leurs prestataires pour garantir cette sécurité. En la matière, la réglementation est en train d’évoluer. Aujourd’hui, techniquement c’est le responsable du traitement, donc l’entreprise, qui est responsable du respect de ces obligations. La di-rective de 1995 qui réglemente le droit sur les données personnelles est en cours de réforme. Nous nous orientons vraisemblablement d’ici quatre à cinq ans vers un régime de responsabilité conjointe en-tre l’entreprise et son prestataire. Il est donc important que des deux côtés, il y ait vraiment une prise de conscience sur ces obligations en matière de données personnelles. Après, le système tel qu’il est conçu aujourd’hui n’est pas forcément adapté à l’évolution actuelle et à la généralisation du cloud. Il faut également prendre en compte toutes les procédures judiciaires. Aux Etats-Unis nous avons ainsi les procédures de discovery qui permettent d’obtenir des preuves dans le cadre d’une procédure judiciaire. Une décision du juge peut ainsi ordonner une communication de données. En France nous avons la même chose. Même sans rentrer dans le cadre d’une procédure pénale, c’est assez simple d’obtenir une ordonnance auprès d’un juge pour obtenir la communication de données. Que les données soi-ent localisées en interne ou en externe, l’obligation est la même. Il

    faut simplement s’assurer que le prestataire pourra répondre à ces demandes. Il faut donc contractualiser au maximum, détailler les scénarios et prévoir des procédures. Parallèlement, nous devons aussi définir contractuellement les niveaux de service, les procédures de contrôle et les pénalités en cas de non-respect. Toute la difficulté consiste à savoir quel est le degré d’obligation qu’assume le prestataire : sommes-nous sur des obli-gations de moyens ou des obligations de résultats. Une obligation de résultat ne paraît pas réaliste à assumer pour un prestataire. La simple obligation de moyens n’offre pas assez de garanties au client, il faut trouver une voie médiane. Nous sommes donc sur des con-trats assez détaillés du point de vue factuel. Il faut enfin envisager la question de la fin de contrat et la réversibilité : comment fait-on pour récupérer les données ? Sous quel format ? Il faut aussi déterminer qui assure le transfert des données, etc. Il est souvent prudent d’imposer une interopérabilité avec le reste du système d’information. En conclusion, les contrats du cloud sont bien sou-vent des contrats sur mesure, dont la rédaction doit être précise et pragmatique.Laurent Pradel, responsable système d’information de la société Altaven : Nous commençons toujours par rencontrer les DSI des groupes avec lesquels nous allons travailler afin de com-prendre leurs contraintes liées à ce type d’offre. Une offre cloud est basée sur un accès internet. Il faut rassurer les clients et leur démontrer notre capacité à leur fournir un accès internet à nos applications qui soit fiable et sécurisé, à protéger leurs données et à leur garantir une qualité de service optimale. Il est également très important pour nous de proposer des solutions de déploie-ment simples à nos clients. Par ailleurs, nous avons continué à travailler en mode projet, avec des réunions techniques de cadrage, de lancement, etc. ; nous avons souhaité conserver cette notion-là

    Laurent Pradel, responsable système d’information, Altaven

    «Lorsque nous déployons notre solution en cloud, nous continuons à travailler en mode projet.»

    Laurent Pradel occupe le poste de responsable système d’information de la société Altaven. Il a pour mission de gérer le système d’in‑formation interne, construire et piloter l’offre SAAS pour la plateforme fiscale Optim’is premium. Laurent Pradel était auparavant consul‑tant technique pour des éditeurs de solu‑tions financières tels que Concept, Sage et XRT.

    Philippe Delebarre, sales director France, Ariba

    «Le phénomène du cloud apporte quelque chose de différent dans la façon dont les décisions se prennent dans l’entreprise pour le choix d’utiliser une solution sur une thématique applicative donnée.»

    Philippe Delebarre est sales director France chez Ariba. Il a commencé sa carrière chez les construc‑teurs. Il fut notamment business development manager chez Dell. Il est ensuite parti chez Com‑puter Associates puis chez Oracle, où il fut en charge des offres e‑achats. Entré chez Ariba en 2002 en qualité d’ingénieur com‑mercial, il a aujourd’hui pour mission de gérer les ventes des solutions Ariba sur les marchés français et belge.

  • XVI

    Cloud/Table ronde

    pour qu’il n’y ait aucun malentendu sur les aspects techniques de connexion mais aussi pour assurer un suivi du planning de mise en œuvre de nos solutions.

    Laurent Ludvig : Ces grands clients ont également souhaité avoir des environnements de recette classique sur l’infrastructure out-sourcée. Avant de rentrer en production, il fallait leur permettre d’avoir plusieurs environnements pour tester l’application, comme ils le feraient s’ils étaient insourcés.

    Laurent Pradel : Parallèlement, notre équipe de consulting reste à l’écoute du client pour les accompagner lors des phases de re-cette des données mais aussi pour les aider dans l’utilisation de l’application. Cela reste une façon de procéder qui reste d’actualité. Par ailleurs, nous avons aussi plusieurs utilisateurs sur notre solu-tion. Mais comme notre application est très contrainte par le légal, nous n’avons pas tellement de marge de manœuvre. L’application utilisée en insourcing doit ainsi être exactement la même que celle qui est en cloud computing. La conduite du changement sera plutôt pour notre application avec les DSI qu’avec les utilisateurs qui vont retrouver les mêmes fonctionnalités.

    ACCOMPAGnER LE CHAnGEMEnT DAnS LES EnTREPRiSES

    Henry-Michel Rozenblum : L’attrait du cloud sera plutôt d’apporter au marché des nouveaux usages. Qui dit nouveaux usages, dit ac-

    compagnement au changement. Pour qu’il y ait un ROI, cela demande un gros travail d’accompagnement au changement pour que ce soit profitable. Un projet cloud est d’abord un projet.

    Benjamin Revcolevschi : L’accompagnement est clé sur les couches plus basses d’infrastructures ou sur les couches applicatives comme des suites d’offres SFR Busi-ness Team de sécurité, de communication ou de collabo-ration ; nous capitalisons sur la présence sur le terrain de 1 500 commerciaux SFR Business Team. Nous avons un vrai devoir d’accompagnement et de pédagogie.

    Fakhri Ouhaichi : En matière d’accompagnement du changement, plusieurs cas de figure se présentent. Pour ce qui concerne les nouveaux usages, un accompagne-ment très spécifique est nécessaire. Autre cas intéres-sant : si l’on équipe une force de vente d’un outil de mobilité tel que les tablettes, les utilisateurs sont alors souvent demandeurs d’un changement d’applications avec une interface plus adaptée. Cet accompagnement est très intéressant car nous voyons l’IT s’aligner sur les besoins des utilisateurs au quotidien. La résistance vient alors plutôt des experts confrontés à des modes de gestion différents qu’impose le cloud : la DSI ou les ser-vices achats avec de nouveaux types de services qui se négocient différemment, ou encore les directions finan-cières car l’investissement n’est plus de même nature.

    Benjamin Revcolevschi : Nous savons que cette révolution du cloud change aussi la manière dont les entreprises fonctionnent, développent leurs produits, fluidifient les relations entre les équipes. Nous devons nous battre pour faire la pédagogie nécessaire pour amener les entreprises à se numériser et gagner le pari du cloud. Je suis souvent frappé par l’importance que nos clients donnent à nos nouvelles manières de travailler chez SFR, en mode management agile. Nous sommes une grande entreprise et pourtant nous avons changé nos manières de travailler. Au-delà des enjeux des solutions applicatives et de la technique, c’est aussi cela la révolution du cloud !

    Stéphanie Ortega : Comme évoqué précédemment, il appartient donc aux directeurs financiers de s’impliquer le plus en amont possible dans ces projets cloud. Le DAF peut avoir un rôle de chef d’orchestre et être chargé de la constitution de l’équipe pluridisciplinaire inté-grant la DSI, les activités métiers et les juristes de l’entreprise. Le DAF a en effet un rôle important à jouer dans la préparation du business plan mais également dans la rédaction des contrats, notamment sur les niveaux de services «SLA», les évolutions de prix/franchissement de seuils, les garanties données et reçues, la réversibilité, etc. Le con-trat va représenter pour l’entreprise un «engagement hors bilan» qu’il convient de maîtriser, de valoriser et de suivre dans le temps. Ces contrats générant des flux différents dans le compte de résultat et le cash-flow de l’entreprise, le directeur financier doit donc être impliqué de bout en bout dans ces projets. n Propos recueillis par Anne del Pozo

    Thierry Grehaigne oc‑cupe le poste de direc‑teur de l’organisation et des systèmes d’informa‑tion chez Stallergenes depuis 1996. A ce titre, il s’est notamment occupé de la refonte du système d’information du laboratoire pharma‑ceutique et de la mise en place de l’ERP M3 d’Infor au siège français et dans différentes filiales étrangères. Il a également déployé à l’échelle du groupe une plate‑forme collabo‑rative et un logiciel de CRM en mode Cloud. Thierry Dehaigne a auparavant occupé les fonctions de direc‑teur informatique et logistique chez Corning France et directeur des services clients et des systèmes d’informations chez Conte SA. Il a débuté sa carrière chez SG2 (Atos Origin) en qualité d’analyste puis chef de projets informa‑tiques.

    Thierry Grehaigne, directeur de l’organisation et des systèmes d’information, Stallergenes

    «Avec le cloud, nous nous sommes libérés du temps et de l’espace.»

  • Expertise

    XVIII

    Expertise

    XIX

    Econocom investit sur le marché du cloud

    Aujourd’hui, pour rester com-pétitives, les entreprises se doivent de gagner en agilité et d’évoluer en permanence.

    Par ailleurs, au regard du contexte écono-mique actuel, elles cherchent des modes de financement, notamment pour leurs projets informatiques, qui soient flexibles. Or, le cloud computing répond à ce double enjeu. «Toute la valeur du modèle cloud repose sur la flexibilité des technologies et des modes de financements qui y sont asso-ciés, explique Luc De Clerck, directeur des

    services Econocom France. Une flexibilité que nous pouvons apporter aux entreprises grâce à notre expertise historique en matière d’infogérance.» Depuis plus de 20 ans, Eco-nocom infogère en effet les infrastructures datacenter de ses clients ainsi que les infras-tructures postes de travail et distribuées. La société de services dispose d’une expertise «end-to-end», des serveurs au poste de tra-vail. L’activité d’Econocom s’articule ainsi autour de quatre expertises métiers : la location, la distribution, les services IT et les services télécoms. «Complémentaires, elles

    nous permettent de délivrer à nos clients une offre cloud de bout en bout», ajoute Luc De Clerck.

    Econocom démocratise l’usage des applicatifs en cloudAujourd’hui, le cloud permet d’optimi-ser les coûts, notamment en matière de licences pour des applicatifs. Mais pour parvenir à un tel résultat, il s’agit avant tout de bien orchestrer l’utilisation de chaque licence pour le client. «Notre service commence donc par l’installation

    Acteur historique de l’infogérance, Econocom trouve légitimement sa place sur le marché du cloud computing. Une place confortée par une stratégie autour de la flexibilité et de l’adaptabilité de ses offres aux besoins et business models des entreprises.

    de la plateforme de base avec le portail utilisateur et tout ce qui l’accompagne en termes de facturation et d’orchestration, précise Luc De Clerck. A nous également de rendre les applicatifs visibles par les utilisateurs. Nous intervenons ainsi au niveau de l’intégration de ces applica-tions.» Pour répondre aux enjeux actuels des entreprises en matière de flexibilité autour de la disponibilité et de l’acces-sibilité à ces applicatifs, Econocom met en place un portail Appstore business. Les applications de base de ce portail sont essentiellement articulées autour de la bureautique. Mais cette plateforme permet également d’ajouter des solutions métier disponibles en Saas, telles que celles de Salesforce. «A partir de notre plateforme, nous pouvons aussi bien intégrer les applications en mode SaaS de nos clients que de nouvelles applications, précise ainsi Luc De Clerck. Nous pou-vons par ailleurs intégrer dans la même

    interface portail AppStore, des applica-tions pour l’utilisateur et des applications pour la DSI, ce qui permet de suivre aussi bien l’usage qui est fait des applications que les dépenses qui y sont associées.»

    Flexibilité financièreParallèlement, la plupart des entreprises attendent actuellement de leurs parte-naires informatiques qu’ils s’adaptent à leur business model. «Nous essayons donc d’ajuster notre offre en fonction de ces exi-gences et de nous aligner sur le business model de nos clients, explique Luc De Clerck. Par exemple, lorsque nous tra-vaillons avec un hôpital, nous exprimons nos prix par lit et par jour.» Enfin, à partir de son expertise et de ses offres en matière de cloud computing, Econocom est par ailleurs en mesure de proposer aux entre-prises de faire évoluer leur système d’infor-mation en fonction du développement de leur propre activité. ■

    Econocom, 1er groupe européen indépendant de gestion des infras-tructures numériques et télécoms, accompagne les entreprises dans la maîtrise et l’évolution de leurs sys-tèmes d’information et le pilotage des projets numériques.

    Carte d’identité du groupe :– 40 ans d’expérience– 1 538 millions d’euros de chiffre d’affaires– 74,1 millions d’euros de résultat opérationnel courant– 3 700 collaborateurs– 18 pays d’implantation– 4,6 millions d’équipements gérés– Société cotée sur NYSE Euronext à Bruxelles depuis 1986 (indice BelMid)

    Quatre expertises métiers complémentaires :– la distribution (fournir rapide-ment des équipements IT modernes les plus adaptés) ;– la location (financer et piloter les actifs) ;– les services IT (consulting/infras-tructure management/application management) ;– les services télécoms (ingénierie et développement/gestion de parc/support et audit en gestion de facture).

    Econocom, c’est :– un acteur précurseur, qui allie l’innovation technologique et l’in-novation financière ;– une indépendance vis-à-vis des constructeurs, des opérateurs et des banques ;– une couverture technologique large (IT, télécoms et actifs numé-riques) ;– des spécialistes ouverts dans chaque métier ;– des solutions globales multi-expertises, qui combinent sou-plesse et innovation.

    Econocom

    Questions à Fakhri Ouhaichi, directeur général adjoint Econocom Services, en charge de la Business Line Projets et Consulting

    Comment s’arti-cule l’offre produit cloud computing d’Econocom ?Notre offre s’arti-cule essentiellement autour de viSPACE et de viCUBE. viSPACE est notre offre poste de travail dans le cloud reposant sur une infrastructure hébergée et managée par et chez Econocom. L’atout de viSPACE repose notam-ment sur des outils d’or-chestration de dernière génération qui permet-tent une automatisation avancée et donc, des économies importantes de gestion pour nos clients. L’infrastructure qui supporte viSPACE est pour sa part compo-sée de serveurs de stoc-

    kages et d’archivages ou encore de réseaux vir-tualisés qui supportent ces postes de travail, également virtualisés. Cette infrastructure nous permet donc de proposer au marché une offre à tiroir où nous savons fournir aussi de l’IaaS et du PaaS.

    Concrètement, quels sont les avantages de viSPACE ?Avec viSPACE, les utili-sateurs ont la possibilité d’accéder à la demande et à distance, depuis n’importe quel termi-nal (PC, smartphone, tablette, etc.) à l’en-semble de leur environ-nement de travail et à leurs applications. La

    plupart des offres actuelles en matière de virtualisa-tion d’environnements relèvent d’approches propriétaires centrées sur le datacenter. viSPACE, pour sa part, se différen-cie par une conception centrée sur l’utilisateur final. Cette solution offre un accès simple et homo-gène à toutes les applica-tions, grâce à un portail personnalisé reposant sur une plateforme ouverte qui permet d’optimiser la performance à tous les niveaux de l’entre-prise. Articulée autour de solutions qui embarquent les dernières technolo-gies, elle est par ailleurs particulièrement fiable. Notre expertise en matière de mobilité nous permet également de proposer

    aux utilisateurs un accès «multi-device». Enfin, grâce à notre maîtrise de l’ingénierie financière nous sommes en mesure de proposer, pour l’utilisa-tion de cette solution, une facturation «as a service».

    Quelles démarches menez-vous pour optimiser l’utilisa-tion de viCUBE ?viCUBE est une offre d’infrastructure IT «On demand», dimensionnée aux besoins de chaque entreprise. Cette solution est déployée et mainte-nue suivant un schéma en quatre étapes. Nous commençons par analyser l’infrastructure en place, définir l’architecture cible, préconiser les évolutions possibles, construire puis

    préparer viCUBE. L’in-tégration de la solution dans l’environnement client, la migration de la production vers viCUBE puis les tests et transferts de compétences consti-tuent les étapes suivantes. A nous, ensuite, d’assurer une continuité de service autour de cette infrastruc-ture : maintien en condi-tions opérationnelles, maintenance, adminis-tration, supervision, plan de continuité d’activité… Enfin, nous assurons également le pilotage de cette infrastructure. A cet effet, nous gérons le suivi des consommations de manière à réajuster notre redevance selon les usages et à faire évoluer l’infras-tructure si cela s’avère nécessaire.