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Dossier pédagogique réalisé par Clémence Littaye, professeure du service éducatif : [email protected] , Contacts relations publiques : Margot Linard : [email protected] Rénilde Gérardin : [email protected] Répétition d’Aglavaine et Sélysette, mise en scène de Célie Pauthe, © Elisabeth Carecchio Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck mise en scène Célie Pauthe du mardi 15 au vendredi 18 avril 2014

Dossier pédagogique Aglavaine et Sélysette - cndp.fr · Méligrane et Yssaline, grand-mère et petite sœur de Sélysette. Leur amour semble doux et calme, mais lorsque, dès la

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Dossier pédagogique réalisé par Clémence Littaye, professeure du service éducatif : [email protected], Contacts relations publiques : Margot Linard : [email protected] Rénilde Gérardin : [email protected]

Répétition d’Aglavaine et Sélysette, mise en scène de Célie Pauthe, © Elisabeth Carecchio

Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck

mise en scène Célie Pauthe

du mardi 15 au vendredi 18 avril 2014

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de Maurice Maeterlinck

mise en scène Célie Pauthe

collaboration artistique Denis Loubaton

scénographie et costumes Marie La Rocca

assistanat à la scénographie Jean-Baptiste Bellon

lumières François Fauvel

son Aline Loustalot

atelier costume Anne Tesson et Isabelle Flosi

maquillages et coiffures Rose Edmonde Tacail

régie générale Céline Luc

régie plateau Marc Vanbremeersch

accompagnatrice enfants Adèle Verrier

Avec :

Bénédicte Cerutti

Judith Morisseau

Karen Rencurel

Manuel Vallade

et, en alternance :

Joséphine Callies

Lune Vidal

Production : CDN Besançon – Franche-Comté

Coproduction : La Colline – théâtre national, La Comédie de Reims – CDN

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Nous nous sommes aimés autant qu’on peut humainement s’aimer, semble-t-il. Mais quand

elle sera là, nous nous aimerons davantage...»

Rien ne semble pouvoir troubler la plénitude dans laquelle Méléandre et Sélysette vivent

depuis quatre ans leur amour doux et calme, au bord de la mer du Nord. Mais quand la

mystérieuse Aglavaine lui écrit pour s’annoncer, Méléandre déclare avec joie à Sélysette

qu’arrive le seul être capable de faire grandir encore leur sentiment...

C’est le point de départ énigmatique d’une pièce où Maeterlinck embarque ses

personnages dans une utopie, celle d’un amour contagieux et non exclusif, irradiant et non

possessif. Ils se livrent tous trois à l’expérience, mais l’harmonie espérée se dérobe : les

caresses, les baisers et les ravissements de l’âme sécrètent peu à peu de l’angoisse et de la

souffrance... Après Long voyage du jour à la nuit d’O’Neill et Yukonstyle de Sarah

Berthiaume, pièces dont l’univers apparemment réaliste est débordé par le lyrisme des

personnages, le choix de ce texte prend cette fois un tout autre chemin : pour révéler sur

scène la puissance de rêve contenue en chacun, Célie Pauthe s’empare d’un conte étrange,

raconté à demi-mots, où les prénoms des légendes enfantines cachent des terreurs

enfouies et des perversions fascinantes.

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Vidéo disponible à l’adresse :

http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Aglavaine-et-Selysette/videos/

« L'amour est à réinventer, on le sait. » Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, Délire 1.

NNoottee dd’’iinntteennttiioonn ppaarr CCéélliiee PPaauutthhee

Aglavaine et Sélysette est une pièce peu connue et rarement représentée de Maurice

Maeterlinck datant de 1896. Étrange et surprenante, elle opère une rupture par rapport à la

brièveté, au caractère haletant et angoissé de ses œuvres antérieures. Il l’écrit véritablement

contre son « premier théâtre », avec la ferme volonté de « se désimprégner de la force

aveugle du destin » qui avait été, de La Princesse Maleine à La Mort de Tintagiles, l’horizon

des drames symbolistes. « Je sens que j’en ai fini avec les drames pour marionnettes, avec

les Maleine et les Pélléas. C’est un cul de sac. », note-t-il dans ses carnets.

La démarche est courageuse : il remet ainsi en question les principes esthétiques qui

avaient pourtant fait de lui, à 33 ans, l’un des chefs de file les plus respectés et influents du

mouvement symboliste.

D’après sa correspondance, il cherche un nouveau souffle poétique capable de témoigner

de l’émotion et de l’espoir nouveau que représente pour lui la découverte de l’amour.

lors de la présentation de saison 2013-2014 du théâtre de La Colline

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La genèse de la pièce est en effet indissociable de sa rencontre avec Georgette Leblanc,

cantatrice et comédienne, pour qui il décide d’écrire le rôle d’Aglavaine, figure originale

dans son paysage féminin : « être de vérité profonde et de pure lumière », puissante et

agissante, capable de tenir tête au destin ; d’elle doit venir une révolution pour ceux qui

l’entourent. Elle est venue pour convaincre les autres personnages qu’ils sont libres et

peuvent aspirer au bonheur.

Seulement voilà : l’équation de départ n’est pas sans poser d’emblée question. C’est en

effet auprès d’un jeune couple marié que l’auteur décide de propulser sa nouvelle héroïne.

Méléandre et Sélysette vivent ensemble depuis quatre ans en retrait du monde, entourés de

Méligrane et Yssaline, grand-mère et petite sœur de Sélysette. Leur amour semble doux et

calme, mais lorsque, dès la première page de la pièce, une lettre prévient de l’arrivée

d’Aglavaine, veuve du frère de Sélysette venue leur demander l’hospitalité, Méléandre

annonce à Sélysette que grâce à elle, ils vont s’aimer mieux encore : « quand elle sera là,

nous nous aimerons davantage, nous nous aimerons tout autrement, bien plus

profondément, tu verras... ».

Tel est le troublant et dangereux dispositif dans

lequel Maeterlinck projette les personnages de

ce trio amoureux, embarqués dans un pari fou

qu’ils vont, chacun à leur manière, tenter de

relever de toutes leurs forces : s’aimer au-delà

du couple, inventer ensemble un « au-delà de

l’amour qui devrait ignorer les petites choses de

l’amour », une nouvelle utopie qui consiste à

croire que l’amour est transmissible et non

exclusif, irradiant et non destructeur.

L’œuvre entière est en effet traversée par cette

haute idée de l’Amour qui devrait pouvoir nous

faire déplacer la ligne d’horizon du possible, voir

plus loin que l’ordre moral en s’élevant tant au-

dessus des conventions que de nos faiblesses

humaines...

Sous l’impulsion d’Aglavaine, qui parvient à émouvoir et convaincre Sélysette elle-même,

tous trois vont donc tenter de travailler à ce projet, malgré la jalousie, la culpabilité et la

souffrance, avec exaltation et « ivresse d’âme ».

© Gg

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Mais peu à peu le projet utopique déraille, échappe à son auteur : alors qu’on peut penser

sincère l’espoir que Maeterlinck engage dans ce personnage solaire et combattant

qu’incarne Aglavaine, c’est en fait l’autre personnage féminin, Sélysette, être du repli, de la

modestie et du désarroi, qui manque autant de confiance en elle qu’Aglavaine en est pleine,

être de peu de mots, qui appartient plus à la première famille, celle des « démunis du

langage », qui va progressivement capter, malgré lui, son empathie et sa tendresse.

C’est à elle qu’il va en effet confier in fine l’acte d’amour le plus radical, le plus absolu, acte

comme seul un enfant exalté peut l’entreprendre et dont le courage et la violence laisseront

les deux autres désemparés et perdus. Éveillée et enflammée, tant spirituellement que

sensuellement, par Aglavaine, Sélysette sera au final celle qui sera allée le plus loin sur le

chemin de cet extrémisme amoureux...

Au point que Maeterlinck demandera pardon à Georgette, qui devait être sa muse, de ce

tournant auquel il ne s’attendait pas lui-même. « Mes personnages font ce qu’ils veulent, je

ne peux rien sur eux. […] C’est la force des choses, lui dira-t-il, qui a voulu que le drame

soit presque la défaite d’Aglavaine. »

Il ne s’agit pas pour autant, de trancher entre l’une et l’autre, pas plus que ne parvient à le

faire dans la pièce Méléandre, double à peine masqué de l’auteur lui-même. Elles sont

toutes deux, dans l’âme du poète, aussi indissociables, complémentaires et pourtant non

réunissables que les deux faces d’une même pièce, elles sont l’origine d’un dilemme

intérieur et d’un conflit esthétique générateurs d’une vitalité incandescente.

Sans le glaive d’Aglavaine, la mort ne serait peut-être pas survenue si vite, mais la vie non

plus, dans sa violence, son désordre, et son intensité.

Maeterlinck se peint à nu à travers cet exercice hautement périlleux, et notre enjeu est de

tenter à notre tour de nous mettre à son école, en envisageant à chaque instant autant

l’espoir que l’effroi qu’ouvre toujours l’apparition du nouveau.

Célie Pauthe

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AAGGLLAAVVAAIINNEE EETT SSÉÉLLYYSSEETTTTEE DDEE MMAAUURRIICCEE MMAAEETTEERRLLIINNCCKK

MMaauurriiccee MMaaeetteerrlliinncckk

Biographie

Présentation de Maurice Maeterlinck par l’Académie Royale de Langue et de Littérature

Françaises de Belgique (http://www.arllfb.be/composition/membres/maeterlinck.html) :

Lorsqu'il est désigné par le roi Albert, le 19 août 1920, parmi les fondateurs de l'Académie

royale de langue et de littérature françaises, Maurice Maeterlinck a déjà une prodigieuse

carrière littéraire derrière lui. Il est, avec Émile Verhaeren, l'écrivain qui, par la Flandre, a

donné à la littérature française de Belgique une audience internationale et une identité.

Trente années se sont écoulées depuis l'article dithyrambique, paru dans Le Figaro du 24

août 1890, où Octave Mirbeau déclarait La Princesse Maleine, publiée un an auparavant, à

trente exemplaires, l'œuvre la plus géniale de son temps et son auteur, un inconnu,

comparable à Shakespeare. Ce coup du destin projette du jour au lendemain sur la scène

mondiale le Gantois, né le 29 août 1862. C'est la gloire pour l'ancien élève du Collège

Sainte-Barbe, pour l'avocat, stagiaire chez Edmond Picard, et pour l'auteur des Serres

chaudes (1889), analogies végétales des visions insolites de la subconscience, qui allaient

devenir le maître-livre du symbolisme européen.

Secrète coïncidence d'une sensibilité, d'un espace géographique aux confins de deux

cultures et d'une âme, Maeterlinck livre, en à peine six années, la concentration la plus pure

et la plus subtile de l'esthétique symboliste, au point qu'il l'incarne dans les milieux

littéraires de l'Europe entière. Se succèdent les drames en un acte, dont il fonde le genre —

L'Intruse et Les Aveugles (1890) — vite traduits dans les grandes langues européennes, Les

Sept Princesses (1891) et, en 1892, l'apogée de la nouvelle dramaturgie : Pelléas et

Mélisande. Deux ans plus tard, paraissent, chez Deman à Bruxelles, les trois petits drames

pour marionnettes, Alladine et Palomides, Intérieur et La Mort de Tintagiles.

On peut chercher l'explication de la convergence de ces œuvres singulières dans la mise en

écriture des enseignements d'une révélation, décisive, selon Joseph Hanse, pour

l'orientation de son art : celle que lui apporte l'œuvre du mystique de Groenendael,

Ruysbroek l'Admirable, lue dès 1895, et dont il traduit L'Ornement des noces

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spirituelles (1891), accompagné d'une très significative Introduction. La découverte de la

spiritualité mystique incarnée dans le Flamand, auquel il est lié par des affinités

congénitales, rejoint chez le traducteur-poète en quête d'une écriture plus conforme à sa

sensibilité, celle du symbole authentique, qui émaille la prose de Ruysbroeck. «Depuis que

je l'ai vu, note-t-il, notre art ne me semble plus suspendu dans le vide. Il nous a donné des

racines. Révélation, parce que dans la syntaxe tétanique de la prose du primitif, la pensée

suggère, au lieu de décrire, use d'analogies, d'approximations et d'images puisées dans le

quotidien, pour amener au jour ce qui n'a pas de représentation.» La traduction

des Disciples à Saïs et des Fragments de Novalis, publiée quatre ans plus tard, s'inscrit

dans le sillage de la découverte de l'homme intérieur, inspirant à Maeterlinck cette réflexion

qui synthétise sa recherche : «Car c'est à l'endroit que l'homme semble sur le point de finir

que probablement il commence...»

On peut lire Le Trésor des humbles (1898) comme une sorte de diététique de l'âme, où

Carlyle et le bon Emerson ouvrent la voie au sens pratique et réaliste, dont La Sagesse et la

destinée (1898) est l'aboutissement. Y demeure cependant très présent le fameux sentiment

de l'infini, ferment permanent de l'œuvre maeterlinckienne. L'essai célèbre sur Le Tragique

quotidien complété par sa réflexion sur «le mystère, l'inintelligible, le surhumain»… qui

alimente la Préface au Théâtre de 1901, pose le dramaturge comme le père-fondateur du

théâtre statique. Cette année-là, paraît

l'album des Douze chansons, illustré par

Charles Doudelet, témoignage de l'ascèse

du langage à laquelle se livre le poète pour

que seul subsiste l'indicible dans ses

chansons de toile.

Aglavaine et Sélysette (1896), à la charnière

du nouveau théâtre, dont Monna

Vanna (1902) est le document, présente

désormais le rayonnement de la beauté

morale et de l'amour comme une issue au

tragique. Dans ce nouveau contexte,

s'inscrivent Sœur

Béatrice (1901), Joyzelle (1903), Ariane et

Barbe-Bleue (1907).

Maurice Maeterlinck, par A. Delannoy, Les Hommes du Jour, N° 133, 7 août 1910

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L'activité de l'auteur dramatique n'exclut pourtant pas la recherche du scientifique

éclairé. Du Temple enseveli (1902) au Double Jardin (1904), Maeterlinck poursuit sa

méditation, qui alterne avec l'observation rigoureuse des insectes et des plantes. Il en livre

les résultats dans La Vie des abeilles(1901), premier volet d'un triptyque complété par La Vie

des termites (1927) et La Vie des fourmis (1930). Il faut y joindre L'Intelligence des

fleurs(1907). En fait, dans ces livres qui deviennent vite des best-sellers, l'observation

scientifique est sous-tendue par la même foi spiritualiste, puisée initialement dans les

doctrines mystiques et rejointe chez les philosophes de la Nature, dont Le Grand

Secret (1921) retrace les étapes. La croyance à la symbiose universelle assure la continuité

de sa méditation.

Composée en 1908 à la manière du « Märchen » ésotérique novalisien, L'Oiseau bleu, sous

le couvert d'une quête initiatique, livre le message de la foi dans l'unité vivante du monde,

où tous les conflits finissent par se dénouer. Le prix Nobel en 1911 couronne Maeterlinck

pour l'idéalisme de son œuvre.

Après avoir mis sa plume au service de la patrie occupée (Le Bourgmestre de

Stilmonde et Le Sel de la vie), Maeterlinck reprend son interrogation sur l'énigme de la

destinée dans des recueils de fragments, d'où émergent quelques beaux aphorismes,

tels La Grande Loi (1933), Devant Dieu (1937) et L'Autre Monde ou le Cadran stellaire (1942)

— ce dernier ouvrage publié à New York durant la deuxième guerre mondiale.

Le livre Bulles bleues (1948), s'il réunit les souvenirs du grand Gantois que la mémoire a

quelque peu embellis, confirme sa croyance dans l'unité fondamentale du cycle infini de la

nature, aussi vivante en lui à la fin de sa vie qu'à ses débuts.

Maurice Maeterlinck meurt à Nice le 6 mai 1949.

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Repères

1862 Maurice Maeterlinck naît à Gand dans une riche famille bourgeoise, catholique, conservatrice et francophone. Aîné d’une famille de trois enfants.

1883 Publication de son premier poème Dans les joncs dans la revue « La Jeune Belgique ». 1886 Rencontre Villiers de l’Isle-Adam : « Ma vie a deux versants, avant, après Villiers. D’un côté

l’ombre, de l’autre la lumière ». 1888 S’inscrit à l’Ordre des Avocats. 1889 Publication de Serres chaudes (poésie). Publication de La Princesse Maleine (théâtre), saluée

par Emile Verhaeren et recommandée par Stéphane Mallarmé à Octave Mirbeau. 1890 Article retentissant de Mirbeau dans « Le Figaro » sur La Princesse Maleine, qui provoque un

engouement des troupes parisiennes pour Maeterlinck. 1891 Traduit le Livre XII des Béguines et L’Ornement des noces spirituelles de Ruysbroeck

l’Admirable. Création de L’Intruse et de Les Aveugles (1890) par Paul Fort. Refuse le Prix Triennal de Littérature Dramatique décerné par l’Académie Royale de Belgique.

1893 Rencontre Paul Verlaine. Création de Pelléas et Mélisande (1892) par Lugné-Poe. 1894 Traduit et adapte ‘Tis pity she’s a wore de John Ford. Publication de Trois Petits drames pour

marionnettes : Alladine et Palomides /Intérieur /La Mort de Tintagiles (théâtre). 1895 Rencontre Georgette Leblanc, cantatrice française. Création de Intérieur (théâtre, 1890) par

Lugné-Poe. Traduit Les Disciples à Saïs et Fragments de Novalis. 1896 Publication de Le Trésor des humbles (essai). Création de Aglavaine et Sélysette (théâtre) par

Lugné-Poe. Publication de Douze Chansons (poésie). 1898 Publication de La Sagesse et la destinée (essai). 1900 Traduit Macbeth de Shakespeare. 1901 Publication de La Vie des abeilles (essai). Querelles avec Claude Debussy concernant

l’interprète de Mélisande. Apprend à conduire une automobile. 1902 Création de l’opéra Pelléas et Mélisande de Debussy. Création de Monna Vanna (théâtre) par

Lugné-Poe. 1905 Publie un article contre le gouvernement belge, « le plus rétrograde, le plus ennemi des idées

de justice qui subsistât en Europe, la Russie et la Turquie dûment exceptées ». 1907 Paul Dukas met en musique Ariane et Barbe-Bleue (théâtre, 1901). Publication de L’Intelligence

des fleurs (essai). Installation à Saint-Wandrille en Normandie dans une abbaye bénédictine abandonnée.

1908 Création de L’Oiseau bleu (théâtre) par Constantin Stanislavski au Théâtre d’Art de Moscou. 1910 Refuse de se faire naturaliser français pour entrer à l’Académie française. 1911 Rencontre Renée Dahon, actrice française. Reçoit le Prix Nobel de littérature. 1913 Apporte son soutien intellectuel et financier à une grève socialiste en faveur du suffrage

universel en Belgique. 1914 Est mis à l’Index. Refusé par l’armée, il donne des conférences en Europe pour faire partager la

cause des Alliés. 1918 Rupture avec Georgette Leblanc. 1919 Mariage avec Renée Dahon. Séjour aux États-Unis. 1920 Refuse d’être désigné membre fondateur de l’Académie royale de langue et littérature

françaises. 1921 Signe le manifeste contre la flamandisation de l’Université de Gand jusqu’alors francophone. 1926 Publication de La Vie des termites (essai). 1930 Publication de La Vie des fourmis (essai). 1931 Installation à Nice dans la villa baptisée Orlamonde. 1932 Anobli par le roi Albert, Maeterlinck devient comte. 1937 Entre à l’Institut de France. 1939 Exil aux États-Unis. 1947 Retour en France. 1949 Maurice Maeterlinck meurt à Orlamonde.

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Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature en 1911

Le Prix Nobel qui échoit à Maurice Maeterlinck en 1911 a une triple signification. Il couronne

tout d’abord une œuvre quadruple, faite qu’elle est de poésie, de théâtre, d’essai et de

traduction et qui a profondément marqué des personnalités aussi différentes que Rilke,

Musil, Pessoa, Breton, Gracq et Artaud. Il consacre ensuite l’esthétique symboliste qui s’est

lentement affirmée, entre décadentisme verlainien et métaphysique mallarméenne. Il

constitue enfin la première légitimation d’une littérature francophone extra-hexagonale. En

effet, si les provinces belgiques ont de tout temps participé à l’aventure culturelle française,

il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir s’y affirmer une littérature solide,

qui est le fait aussi bien de Flamands que de Wallons (à cette époque, la bourgeoisie a

partout opté pour le français). Mais cette francité est contrebalancée par des traits

exotiques de nordicité.

Maeterlinck naît à Gand en 1862. En 1874, il entame ses études au collège jésuite Sainte-

Barbe (où étudièrent également Verhaeren et Rodenbach) puis se dirige vers le droit. Le

jeune écrivain séjourne alors à Paris, où Villiers de l’Isle-Adam l’oriente vers le symbolisme.

En 1889, le génie de Maeterlinck se révèle. Coup sur coup, en effet, paraissent les poèmes

des Serres chaudes – un univers immobile et suffocant qui reflète les impuissances de

l’âme, et qui allait devenir une référence pour les surréalistes – et une pièce qu’Octave

Mirbeau allait célébrer, en comparant l’auteur à Shakespeare. La princesse Maleine rompait

en tout cas avec le conformisme théâtral de l’époque, en disqualifiant toute anecdote et en

construisant un univers à la fois sourd et violent, peuplé de personnages fantomatiques à la

langue elliptique. Trois autres drames brefs, dont L’Intruse (1890), poussent plus loin encore

le dépouillement de la dramaturgie.

Plus ample, Pelléas et Mélisande (1892), qui sera mis en musique par Fauré, Debussy et

Schoenberg, constitue la synthèse du premier théâtre de Maeterlinck, théâtre du destin où

l’action ne se noue qu’à travers des gestes symboliques et des monologues sans référent.

De ce resserrement témoignent les drames pour marionnettes Alladine et Palomides,

Intérieur et La mort de Tintagiles (1894).

En 1897, après avoir publié ses Douze Chansons (qui seront Quinze en 1900), l’auteur

s’installe en France, où il occupera l’ancienne abbaye de Saint-Wandrille puis le domaine

d’Orlamonde, qu’il fait construire à Nice. Son nouveau théâtre, moins marqué par la fatalité,

atteint son sommet avec la féerie philosophique de L’oiseau bleu (1908).

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Parallèlement, il s’est orienté en direction de l’essai. Le méta-physicien du Trésor des

humbles (1896) et de La sagesse et la destinée (1898) s’efforce de naviguer entre

l’inquiétude et le quotidien. Mais c’est surtout sa réflexion sur la construction sociale du

monde naturel qui vaut à l’auteur sa réputation de philosophe spiritualiste : il célèbre

l’unicité de l’univers dans La vie des abeilles(1901), que complèteront plus tard La vie des

termites (1926) et La vie des fourmis (1930).

Jean-Marie Klinkenberg, de l’Académie royale de Belgique.

(article consultable sur le site des Archives de France, à l’adresse suivante :

http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-

nationales/recueil-2011/litterature-et-sciences-humaines/maurice-maeterlinck-1862-1949-

prix-nobel-de-litterature).

Œuvre écho

Tableau de Théo Van Rysselberghe où l'on voit Emile Verhaeren faire lecture à un petit

public composé de Maurice Maeterlinck, André Gide, Francis Viélé-Griffin, Henri Ghéon,

Henri-Edmond Cross, Félix Le Dantec et Félix Fénéon.

A Reading by Emile Verhaeren, Théo van Rysselberghe (1903).

On peut écouter également l’enregistrement de la lecture de Verhaeren, sur le site des

archives de la Bibliothèque nationale de France, à l’adresse suivante :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127956c.r=.langFR

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Aglavaine et Sélysette

Personnages

Aglavaine (jeune femme)

Sélysette (jeune femme)

Méléandre (jeune homme, mari de Sélysette)

Yssaline (petite sœur de Sélysette, une enfant)

Méligrane (grand-mère de Sélysette)

Extrait : Acte premier, scène unique :

SÉLYSETTE

Elle est belle ?

MÉLÉANDRE

Qui donc ?

SÉLYSETTE

Aglavaine.

MÉLÉANDRE

Oui, très belle...

SÉLYSETTE

À qui ressemble-t-elle ?

MÉLÉANDRE

Elle ne ressemble pas aux autres femmes... C'est une autre beauté, voilà tout... une beauté plus étrange et plus spirituelle ; une beauté plus variable et plus nombreuse, pour ainsi dire... une beauté qui laisse passer l'âme sans jamais l'interrompre... Et puis, tu verras, elle a des cheveux singuliers ; on dirait qu'ils prennent part à toutes ses pensées... Ils sourient ou ils pleurent selon qu'elle est heureuse ou triste, alors même qu'elle ignore si elle doit être heureuse ou s'il faut qu'elle soit triste... Je n'avais jamais vu des cheveux vivre ainsi. Ils la trahiraient constamment, si c'était trahir quelqu'un que de révéler une vertu qu'il eût voulu cacher ; car elle n'a jamais autre chose à cacher...

SÉLYSETTE

Je sais que je ne suis pas belle...

MÉLÉANDRE

Tu ne le diras plus lorsqu'elle sera là. Il n'est pas possible de dire en sa présence une chose qu'on ne pense pas ou une chose inutile. Elle éteint autour d'elle tout ce qui n'est pas vrai...

SÉLYSETTE

Elle éteint autour d'elle tout ce qui n'est pas vrai...

MÉLÉANDRE

Sélysette ?...

Georgette Leblanc, qui a inspiré le personnage d’Aglavaine

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SÉLYSETTE

Méléandre ?

MÉLÉANDRE

Voici près de quatre ans, je crois, que nous vivons ensemble ?...

SÉLYSETTE

II y aura quatre ans à la fin de l'été.

MÉLÉANDRE

Voici près de quatre ans que je te trouve à mes côtés, toujours belle, toujours aimante et douce, et le bon sourire d'un bonheur profond sur la bouche... Tu n'as pas pleuré bien souvent, n'est-ce pas, durant ces quatre années ? Tout au plus quelques petites larmes, quand un de tes oiseaux familiers s'en allait, quand ta grand'mère te querellait un peu ou quand tes fleurs favorites périssaient. Mais l'oiseau revenu, la grand'mère apaisée et les fleurs oubliées, tu rentrais dans la salle en riant aux éclats ; et les portes battaient, les fenêtres s'ouvraient et les objets tombaient, tandis que tu sautais sur mes genoux, en m'embrassant comme une petite fille qui revient de l'école. Je crois que l'on peut dire que nous avons été heureux ; et cependant, parfois je me demande si nous avons vécu assez près l'un de l'autre... Je ne sais si c'est moi qui n'avais pas la patience de te suivre ; ou si c'est toi qui voulais fuir trop vite mais bien souvent, lorsque j'essayais de te parler comme je te parlais tout à l'heure, tu semblais me répondre de l'autre bout du monde où tu te réfugiais pour des raisons que je ne comprends pas... Est-ce que, vraiment, notre âme a peur à ce point-là d'un peu de gravité ou d'un peu plus de vérité dans l'amour ? Que de fois ne nous sommes-nous pas interdit de nous rapprocher d'une chose qui eût pu être belle, et qui nous eût unis bien plus étroitement qu'un baiser sur les lèvres... Je ne sais pas pourquoi je le vois mieux ce soir. - Est-ce à cause du souvenir plus vivant d'Aglavaine, à cause de sa lettre ou de son arrivée qui délivre déjà quelque chose dans notre cœur ? - Nous nous sommes aimés autant qu'on peut humainement s'aimer, semble-t-il. Mais, quand elle sera là, nous nous aimerons davantage, nous nous aimerons tout autrement, bien plus profondément, tu verras... Et c'est surtout à cause de cela que je suis si heureux qu'elle vienne... Seul, je ne pouvais pas... Je n'ai pas la puissance qu'elle a, bien que je voie comme elle. Elle est un de ces êtres qui savent réunir les âmes à leur source ; et lorsqu'elle se trouve là, on ne sent plus rien entre soi et ce qui est la vérité...

SÉLYSETTE

Aime-la si tu l'aimes. Je m'en irai...

MÉLÉANDRE

Sélysette !...

SÉLYSETTE

Je sais que je ne comprends pas...

MÉLÉANDRE

Tu comprends, Sélysette, et c'est tout juste parce que je sais que tu comprends sans vouloir le montrer, que je te parle de ces choses... Tu as une âme bien plus profonde que celle que tu me montres ; et c'est cette âme que tu t'amuses à me cacher, lorsque je sors à ta recherche... Ne pleure pas, Sélysette, ce ne sont pas des reproches...

SÉLYSETTE

Je ne pleure pas. Pourquoi donc pleurerais-je ?

MÉLÉANDRE

Et cependant, je vois trembler tes lèvres...

15

SÉLYSETTE

Je songeais à tout autre chose... Est-il vrai qu'elle ait été très malheureuse ?

MÉLÉANDRE

Oui ; elle fut malheureuse, à cause de ton frère...

SÉLYSETTE

Elle l'a peut-être mérité...

MÉLÉANDRE

Je ne sais si une femme a jamais mérité d'être très malheureuse...

SÉLYSETTE

Qu'est-ce que mon frère lui a fait ?

MÉLÉANDRE

Elle m'a supplié de ne pas te le dire...

SÉLYSETTE

Vous vous écriviez ?

MÉLÉANDRE

Oui ; nous nous écrivions parfois.

SÉLYSETTE

Tu ne m'en as rien dit.

MÉLÉANDRE

Je t'ai montré plus d'une fois ses lettres lorsqu'elles nous arrivaient, mais tu ne semblais pas curieuse de les lire...

SÉLYSETTE

Je ne me rappelle pas.

MÉLÉANDRE

Mais moi, je m'en souviens...

SÉLYSETTE

Où l'as-tu vue, la dernière fois que tu l'as vue ?

MÉLÉANDRE

Je ne l'ai vue qu'une fois, je te l'ai déjà dit ; et c'était dans le parc du château de ton frère... C'était sous de grands arbres...

SÉLYSETTE

Le soir ?

MÉLÉANDRE

Oui ; le soir.

SÉLYSETTE

Que disait-elle ?

MÉLÉANDRE

Nous nous sommes dit peu de chose. Mais nous avons pu voir que nos deux vies avaient le même but...

SÉLYSETTE

Vous vous êtes embrassés ?

16

MÉLÉANDRE

Quand cela ?

SÉLYSETTE

Ce soir-là...

MÉLÉANDRE

Oui, en nous séparant...

SÉLYSETTE

Ah !

MÉLÉANDRE

Je crois qu'elle ne restera pas longtemps parmi nous, Sélysette...

SÉLYSETTE

Si, si ; je veux qu'elle reste...

Bruit au dehors.

© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896,

M.Maeterlinck. Œuvres II. Théâtre, Tome 1, Bruxelles, Editions Complexe, 1999, p. 564-569.

Répétition d’Aglavaine et Sélysette, mise en scène de Célie Pauthe, © Elisabeth Carecchio

17

TTEEXXTTEESS EENN PPAARRAALLLLEELLEE

AAuuttrreess tteexxtteess ddee MMaauurriiccee MMaaeetteerrlliinncckk

Correspondance entre Maurice Maeterlinck et Georgette Leblanc (extraits)

En 1985, Maurice Maeterlinck rencontre Georgette Leblanc, cantatrice, actrice et sœur de Maurice Leblanc. Leur amour fulgurant, exalté va imprimer une révolution dans l’œuvre du poète déjà adulé pour ses drames symbolistes. Pour elle, il écrit le personnage d’Aglavaine et inaugure ainsi son « nouveau » théâtre. Ils vivront ensemble durant près de vingt ans jusqu’en 1918, les dernières années dans un ménage à trois.

1er juin 1895

Quand je pense à présent aux choses que j’ai écrites avant de te connaître, comme toutes

ces petites œuvres me semblent mortes et sans valeur à côté de ce qu’elles devraient être !

Je parlais de ces choses comme un aveugle à qui quelqu’un aurait promis la vue et qui

tâchait de ne parler que de l’espoir de voir. Je n’avais alors que des pressentiments de la

vie véritable […].

Que reste-t-il debout dans toute ma vie passée ?... J’y songeais tout à l’heure, et je revoyais

en pensée ma petite hollandaise de l’an dernier, avec qui je n’avais pas échangé quatre

mots, mais dont la pure et triste noblesse d’âme m’avait si profondément pénétré et dont

j’avais fait Astolaine. Où est-elle ? Et ma pauvre Astolaine, que devient-elle dans ta

lumière ?... Mais à côté de toi Georgette, à côté de ton âme, qu’y a-t-il qui existe un

instant !...

Et puis l’amour aussi... Moi qui croyais avoir aimé ! J’en étais arrivé après tant

d’expériences inutiles à me persuader que l’amour ne pouvait presque pas s’élever au-

dessus de la chair. Je devais leur prêter tant de choses aux petits êtres simples et bons qui

cependant parfois m’aimèrent profondément, je devais leur prêter tant de choses que j’en

étais venu à douter par moments de nos forces invisibles.

18 octobre 1896

Ce qui surtout m’a rempli de joie, c’est que plusieurs, même parmi ceux qui ne savent rien

(en Angleterre par exemple), ont constaté qu’il devait y avoir eu un changement immense et

lumineux dans ma vie. L’un d’eux m’écrit : « Que vous est-il arrivé ? Il me semble entendre

Lazare... » Ce sont des choses dont nous ne nous rendons pas compte facilement parce

que nous vivons au milieu d’elles, mais il est certain que notre amour doit traverser de ses

rayons tout ce que nous faisons, et qu’il a eu sur moi une influence dont je ne me rends

compte qu’en ce moment parce que ceux du dehors m’avertissent. J’ai constaté que le

bonheur, la confiance, la paix et la sécurité, le sentiment et la certitude d’un asile de l’âme,

18

toujours ouvert, toujours inébranlable, est tellement entré dans ma vie que tout l’axe de mes

pensées s’est déplacé du côté de la lumière qui est à proprement parler la volonté de l’âme,

et moi, par exemple, qui étais tout imprégné de la force aveugle du destin, j’en arrive à

écrire des choses où je ne puis pas ne pas affirmer que le destin intérieur n’existe pas, qu’il

a pas de drame inévitable, et que toute destinée morale (qui est la seule véritable) dépend

uniquement de la puissance de la sagesse accumulée en nous...

Même si tu n’avais pas été femme, tu aurais été le seul être que j’eusse aimé

complètement. C’est étonnant comme les plus simples choses de notre simple vie

commune de cet été, alors que nous croyions ne rien faire que nous aimer comme des

enfants, représentent aujourd’hui de merveilles, et comme le moindre geste, un mot ou un

sourire de toi sont devenus de grands trésors sur lesquels mon âme se penche sans relâche

pour y puiser toujours.

Lettres de Maurice Maeterlinck à Georgette Leblanc, © M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896.

La poésie symboliste de Maurice Maeterlinck, Quinze Chansons (extraits) I

Elle l'enchaîna dans une grotte, Elle fit un signe sur la porte ; La vierge oublia la lumière Et la clef tomba dans la mer. Elle attendit les jours d'été : Elle attendit plus de sept ans, Tous les ans passait un passant. Elle attendit les jours d'hiver ; Et ses cheveux en attendant Se rappelèrent la lumière. Ils la cherchèrent, ils la trouvèrent, Ils se glissèrent entre les pierres Et éclairèrent les rochers. Un soir un passant passe encore, II ne comprend pas la clarté Et n'ose pas en approcher. II croit que c'est un signe étrange, II croit que c'est une source d'or, II croit que c'est un jeu des anges, II se détourne et passe encore...

VII Les sept filles d'Orlamonde, Quand la fée fut morte, Les sept filles d'Orlamonde, Ont cherché les portes. Ont allumé leurs sept lampes, Ont ouvert les tours, Ont ouvert quatre cents salles, Sans trouver le jour... Arrivent aux grottes sonores, Descendent alors ; Et sur une porte close, Trouvent une clef d'or. Voient l'océan par les fentes, Ont peur de mourir, Et frappent à la porte close, Sans oser l'ouvrir...

© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896-1900. M.Maeterlinck. Œuvres I. Le Réveil de L'Âme, Bruxelles, Editions Complexe, 1999, p. 89-99.

19

« Préface au théâtre de1901 », Maurice Maeterlinck

Dans cette préface qu'il consacre à son théâtre, Maurice Maeterlinck revient sur les

perceptions et les thèmes essentiels qui animent son œuvre dramatique.

« (...) On a foi [dans ces drames] à d’énormes puissances, invisibles et fatales, dont nul ne

sait les intentions, mais que l’esprit du drame suppose malveillantes, attentives à toutes nos

actions, hostiles au sourire, à la vie, à la paix, au bonheur. Des destinées innocentes, mais

involontairement ennemies, s’y nouent et s’y dénouent pour la ruine de tous, sous les

regards attristés des plus sages, qui prévoient l’avenir mais ne peuvent rien changer aux

jeux cruels et inflexibles que l’amour et la mort promènent parmi les vivants. Et l’amour et la

mort et les autres puissances y exercent une sorte d’injustice sournoise, dont les peines –

car cette injustice ne récompense pas, - ne sont peut-être que des caprices du destin. Au

fond, on y trouve l’idée du Dieu chrétien, mêlée à celle de la fatalité antique, refoulée dans la

nuit impénétrable de la nature, et, de là, se plaisant à guetter, à déconcerter, à assombrir les

projets, les pensées, les sentiments et l’humble félicité des hommes.

Cet inconnu prend le plus souvent la forme de la mort. La présence infinie, ténébreuse,

hypocritement active de la mort remplit tous les interstices du poème. Au problème de

l’existence il n’est répondu que par l’énigme de son anéantissement. Du reste, c’est une

mort indifférente et inexorable, aveugle, tâtonnant à peu près au hasard, emportant de

préférence les plus jeunes et les moins malheureux, simplement parce qu’ils se tiennent

moins tranquilles que les plus misérables, et que tout mouvement trop brusque dans la nuit

attire son attention. Il n’y a autour d’elle que de petits êtres fragiles, grelottants,

passivement pensifs, et les paroles prononcées, les larmes répandues ne prennent

d’importance que de ce qu’elles tombent dans le gouffre au bord duquel se joue le drame et

y retentissent d’une certaine façon qui donne à croire que l’abîme est très vaste parce que

tout ce qui s’y va perdre y fait un bruit confus et assourdi.

Il n’est pas déraisonnable d’envisager ainsi notre existence. C’est, de compte fait, pour

l’instant, et malgré tous les efforts de nos volontés, le fond de notre vérité humaine.

Longtemps encore, à moins qu’une découverte décisive de la science n’atteigne le secret

de la nature, à moins qu’une révélation venue d’un autre monde, par exemple une

communication avec une planète plus ancienne et plus savante que la nôtre, ne nous

apprenne enfin l’origine et le but de la vie, longtemps encore, toujours peut-être, nous ne

serons que de précaires et fortuites lueurs, abandonnées sans dessein appréciable à tous

les souffles d’une nuit indifférente. A peindre cette faiblesse immense et inutile, on se

rapproche le plus de la vérité dernière et radicale de notre être, et si, des personnages

qu’on livre ainsi à ce néant hostile, on parvient à tirer quelques gestes de grâce et de

20

tendresse, quelques paroles de douceur, d’espérance fragile, de pitié et d’amour, on a fait

ce qu’on peut humainement faire quand on transporte l’existence aux confins de cette

grande vérité immobile qui glace l’énergie et le désir de vivre. C’est ce que j’ai tenté dans

ces petits drames. Il ne m’appartient point de juger si j’y ai quelquefois réussi. (...) »

© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1901.

Maurice Maeterlinck, « Préface au Théâtre de 1901 », Œuvres I, Le Réveil de l'âme,

Poésie et essais, éd. Paul Gorceix, Bruxelles, éd. Complexe, 1999. p. 495-503.

LLee ssyymmbboolliissmmee eenn lliittttéérraattuurree

« Manifeste du symbolisme », par Jean Moréas

Comme tous les arts, la littérature évolue : évolution cyclique avec des retours strictement

déterminés et qui se compliquent des diverses modifications apportées par la marche du

temps et les bouleversements des milieux. Il serait superflu de faire observer que chaque

nouvelle phase évolutive de l'art correspond exactement à la décrépitude sénile, à

l'inéluctable fin de l'école immédiatement antérieure. [...]

Une nouvelle manifestation d'art était donc attendue, nécessaire, inévitable. Cette

manifestation, couvée depuis longtemps, vient d'éclore. Et toutes les anodines facéties des

joyeux de la presse, toutes les inquiétudes des critiques graves, toute la mauvaise humeur

du public surpris dans ses nonchalances moutonnières ne font qu'affirmer chaque jour

davantage la vitalité de l'évolution actuelle dans les lettres françaises, cette évolution que

des juges pressés notèrent, par une incroyable antinomie, de décadence. Remarquez

pourtant que les littératures décadentes se révèlent essentiellement coriaces, filandreuses,

timorées et serviles : toutes les tragédies de Voltaire, par exemple, sont marquées de ces

tavelures de décadence. Et que peut-on reprocher, que reproche-t-on à la nouvelle école ?

L'abus de la pompe, l'étrangeté de la métaphore, un vocabulaire neuf où les harmonies se

combinent avec les couleurs et les lignes : caractéristiques de toute renaissance.

Nous avons déjà proposé la dénomination de symbolisme comme la seule capable de

désigner raisonnablement la tendance actuelle de l'esprit créateur en art. Cette

dénomination peut être maintenue. [...]

Ennemie de l'enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description objective, la

poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d'une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas

son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l'Idée, demeurerait sujette. L'Idée,

à son tour, ne doit point se laisser voir privée des somptueuses simarres des analogies

extérieures ; car le caractère essentiel de l'art symbolique consiste à ne jamais aller jusqu'à

21

la concentration de l'Idée en soi. Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions

des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes ; ce

sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec

des Idées primordiales.

L'accusation d'obscurité lancée contre une telle esthétique par des lecteurs à bâtons

rompus n'a rien qui puisse surprendre. Mais qu'y faire ? Les Pythiques de Pindare, l’Hamlet

de Shakespeare, La Vita Nuova de Dante, Le Second Faust de Goethe, la Tentation de

Saint-Antoine de Flaubert ne furent-ils pas aussi taxés d'ambiguïté ?

Pour la traduction exacte de sa synthèse, il faut au symbolisme un style archétype et

complexe ; d'impollués vocables, la période qui s'arc-boute alternant avec la période aux

défaillances ondulées, les pléonasmes significatifs, les mystérieuses ellipses, l'anacoluthe

en suspens, tout trop hardi et multiforme; enfin la bonne langue – instaurée et modernisée –,

la bonne et luxuriante et fringante langue française d'avant les Vaugelas et les Boileau-

Despréaux, la langue de François Rabelais et de Philippe de Commines, de Villon, de

Rutebeuf et de tant d'autres écrivains libres et dardant le terme acut du langage, tels des

Toxotes de Thrace leurs flèches sinueuses.

Le Rythme : l'ancienne métrique avivée ; un désordre savamment ordonné ; la rime

illucescente et martelée comme un bouclier d'or et d'airain, auprès de la rime aux fluidités

absconses ; l'alexandrin à arrêts multiples et mobiles; l'emploi de certains nombres

premiers – sept, neuf, onze, treize – résolus en les diverses combinaisons rythmiques dont

ils sont les sommes.

Jean Moréas, « Manifeste du symbolisme » (extraits), Le Figaro, 18 septembre 1886.

(L’intégralité du texte de Jean Moréas est disponible en version numérisée sur le site de

Gallica de la Bibliothèque Nationale de France, ou à l’adresse suivante :

http://www.bmlisieux.com/curiosa/symbol01.htm)

« Moréas et le symbolisme », Paul Gauguin, pour La Plume (1891).

22

Le symbolisme théâtral

Dans son article sur l’histoire du théâtre, l’Encyclopédie Larousse en ligne propose cette

définition du théâtre symboliste :

« Prenant le contre-pied du naturalisme et fortement influencé par les drames lyriques

de Richard Wagner, le symbolisme fait son entrée en scène avec des œuvres un peu

éthérées où les accessoires et cette « quintessence du langage » sont les traits

caractéristiques. Ce que le symbolisme s'interdit c'est la représentation fidèle du réel. Les

auteurs dramatiques symbolistes accordent une grande importance à la langue : elle doit

être subtile, évoquer au lieu de décrire au moyen de la métaphore et des correspondances.

Le décor s'épure, ne gardant que l'essentiel : chaque objet, chaque élément scénique et

même chaque parole dit plus que ce qu'elle dit. Le sous-entendu, le « métalangage », voilà

le trait essentiel de tout un courant qui veut redonner au mystère la place de choix. L'action

devient symbolique. Il s'agit de mettre en scène un véritable cheminement intérieur et c'est

pourquoi on peut dire que tous les dramaturges symbolistes sont avant tout des poètes.

Leur inspiration prend dans la chanson populaire et le conte de fée thèmes et symboles : les

clés qui ouvrent le trésor, la tour enchantée, les forêts vivantes, etc. D'autre part, ils font

appel aux archétypes : ainsi, la mer, porteuse de multiples significations ancestrales,

devient leur décor préféré. Cette combinaison savante de formes, de lumières vacillantes et

de langage épuré sont les constantes du drame symbolique qui a le mérite d'ouvrir la voie à

de nouvelles expériences et d'essayer de retrouver un fonds inconscient de symboles et de

mythes.

Les chefs-d'œuvre du théâtre symboliste sont dus notamment à la finesse, à la poésie et à

la sensibilité de Maurice Maeterlinck. Le dépouillement, la volonté de deviner le mystère, et

l'importance accordée à la mise en scène, à la lumière et à l'acteur sont les apports les plus

importants de ce courant au théâtre. »

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_du_th%C3%A9%C3%A2tre/96913

LLee TThhééââttrree ddee ll’’ŒŒuuvvrree :: hhaauutt lliieeuu dduu mmooddeerrnniissmmee tthhééââttrraall àà llaa ffiinn dduu

XXIIXXèèmmee ssiièèccllee

« La scène française semblait se trouver dans une impasse : le théâtre naturaliste, jadis mis

en vogue par Antoine, n'apportait plus rien de nouveau. La jeunesse souhaitait voir le

théâtre sortir de ses ornières. Or une tendance nouvelle se faisait jour : le symbolisme.

A Lugné-Poe revient l'honneur de porter pour la première fois cette poésie « symboliste »

sur une scène. Enthousiasmé par Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, il décide de monter

23

la pièce au prix de nombreuses difficultés. C'est un succès prodigieux. Il souhaite alors

donner libre cours à sa vocation de dénicheur de pièces, de sourcier du théâtre et veut alors

réaliser son rêve : créer un théâtre. Entouré de fidèles amitiés dont celle du poète Camille

Mauclair et celles des peintres Bonnard, Vuillard et Toulouse Lautrec, il s'installe dans la

salle Berlioz nichée cité Monthiers et fonde en 1892 "la Maison de l'Œuvre ". »

Telles sont les premières phrases de la présentation du Théâtre de l’Œuvre, proposée par

ce théâtre sur son site : http://www.theatredeloeuvre.fr/oeuvre.html

Le Musée d’Orsay propose quant à lui une présentation de l’exposition intitulée « Le Théâtre

de l’Œuvre (1893-1900) : naissance du théâtre moderne », qui a eu lieu en ses murs en

2006. En voici le paragraphe introductif :

« L'unité des arts était au principe de l'esthétique des Nabis. Vuillard et Bonnard, Maurice

Denis et Vallotton ont ainsi fortement contribué aux expériences novatrices du Théâtre de

l'Œuvre durant les années 1893-1900. Ce haut lieu du symbolisme, sous la conduite

d'Aurélien Lugné-Poe, ouvrit ses portes à Maeterlinck, Ibsen et à l'Ubu roi de l'excentrique

Jarry. D'autres artistes sont ici évoqués qui, de Lautrec à Munch, ont attaché leur nom à ce

renouveau de la scène parisienne. »

La présentation de cette exposition, mettant en évidence les liens entre les artistes de cette

époque, est consultable à l’adresse suivante :

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-

generale/article/le-theatre-de-loeuvre-1893-1900-naissance-du-theatre-moderne-

4224.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=2d2cfaef8b

Salle Berlioz, Théâtre de l’Œuvre, cité Monthiers, Paris IXème (1907).

24

HHIISSTTOOIIRREE DDEESS AARRTTSS -- PPRROOLLOONNGGEEMMEENNTTSS

Musique

Prélude pour Aglavaine et Sélysette, pour orchestre (H. 10) (1916-1917), d’Arthur

Honegger (1872-1955)

Arthur Honegger a composé cette œuvre alors qu’il faisait partie de la classe d’orchestre de

Vincent d’Indy au Conservatoire National de Paris en 1916. C’est sa première œuvre pour

orchestre, elle est composée d’un seul mouvement et est inspirée de sa lecture d’Aglavaine

et Sélysette de Maurice Maeterlinck. Une interprétation de cette œuvre (interprètes : The

Louisville orchestra, dir. Jorge Mester) est consultable à l’adresse ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=IQbqDH82bfQ

Le symbolisme en peinture

Le Dictionnaire de la peinture Larousse en ligne définit ainsi le symbolisme :

« Un " symbole " peut être forme plastique, mot ou phrase mélodique, mais il signifie

toujours un contenu qu'il transcende. Jailli spontanément de l'inconscient, il éclaire soudain

l'intelligence et lui manifeste la réalité invisible. Il peut n'être parfois que simple référence

aux choses de l'esprit, mais, s'il révèle pleinement le songe de l'artiste, il devient synthèse

de la pensée et des aspirations de la conscience.

Le signe symbolique est lié depuis toujours à la peinture. Il est la force magique des

évocations rupestres et de l'art religieux égyptien. Il peut être aussi le cercle, porteur

d'éternité et de perfection ou le ôm bouddhique, expression de la Trimourti. Le symbole

chrétien, qui dit l'indiscible, fut aussi l'élément essentiel de la fresque médiévale et

byzantine. Lorsque la Renaissance découvre l'Antiquité et l'humanisme, le symbole prend

une place prépondérante pour transmettre à l'esprit l'idée devenue primordiale : en quelque

sorte il devient langage. L'iconographie, de plus en plus chargée de valeurs symboliques,

devient alors inextricable malgré l'étude iconologique de Ripa (1593). On pourrait, en un

sens, déjà parler de Symbolisme à propos de l'œuvre de Léonard de Vinci, des fabulations

diaboliques de Hieronymus Bosch ou des gravures emblématiques de Dürer et d'Altdorfer.

Le Maniérisme exacerbé, les métamorphoses d'Arcimboldo, les allusions solaires de

Versailles ressortiraient aussi à une même inspiration.

Cependant, il paraît plus juste de conserver au terme Symbolisme une acception historique

précise qui le dégage des qualificatifs esthétiques vagues. Le terme définit alors, dans la

seconde moitié du XIXe s., les tendances artistiques idéalistes qui se développent en

opposition au positivisme scientifique et au naturalisme bourgeois. Le progrès de la

science, le développement de l'industrie et de la technicité, la fièvre du commerce et la

25

naissance du socialisme ont entraîné la formation du naturalisme littéraire et du réalisme

artistique qui, après le vérisme charnel de Courbet, aboutira parallèlement à la réalité

exacerbée de l'Académisme et à l'obsession de la lumière vraie de l'Impressionnisme. Mais

ils ont suscité aussi une angoisse profonde sur le sens de la vie et le destin de l'homme, un

besoin spirituel, accusé par la déchristianisation et la nécessité pour l'écrivain ou l'artiste de

se créer de nouveaux dieux. Cette localisation historique du terme correspond d'ailleurs

exactement à son apparition dans la littérature, au moment où théoriciens et poètes le

créent pour expliquer leurs rêves et leurs recherches. Parmi eux, Baudelaire fut le premier à

tenter une exploration des profondeurs de l'âme humaine, un inventaire des impulsions et

des terreurs cachées qui meuvent et broient le cœur (Les Fleurs du mal, 1857). Il parle

indifféremment de Symbolisme ou de Surnaturalisme pour définir sa poésie ou celle d'Edgar

Poe. »

La suite de l’article, qui propose une analyse de ce mouvement pictural dans les différents

pays, est consultable à l’adresse suivante :

http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/symbolisme/154572

Voici quelques exemples d’œuvres caractéristiques de ce mouvement, susceptibles d’être

mises en relation avec la pièce de Maurice Maeterlinck :

I Lock my door upon myself, Fernand Fhnopff (1891).

(tableau inspiré par le poème de Christina Rossetti: “Who shall deliver me?” 1876)

L’Ile des morts, Arnold Böcklin (1886)

26

L’Ange blessé, Hugo Simberg (1903)

La Tête maléfique, Edward Burne-Jones (1886-87)

27

LL’’EEQQUUIIPPEE AARRTTIISSTTIIQQUUEE

Célie Pauthe

Après une maîtrise d’études théâtrales à Paris

III, Célie Pauthe devient, en 1997, assistante à

la mise en scène auprès de Ludovic Lagarde.

Puis, de 2000 à 2003, elle est collaboratrice

artistique auprès de Jacques Nichet au

Théâtre national de Toulouse. Au cours des

années suivantes, elle travaillera également

pour Guillaume Delaveau, Alain Ollivier et

Stéphane Braunschweig.

En 2001, elle intègre l’Unité nomade de formation à la mise en scène au Conservatoire

national supérieur d’art dramatique de Paris, où elle suit un stage auprès de Piotr Fomenko

et Jean-Pierre Vincent.

En 1999, elle collabore avec Pierre Baux et Violaine Schwartz, à la création de Comment

une figue de paroles et pourquoi, de Francis Ponge. En 2003, elle met en scèneQuartett

d’Heiner Müller au Théâtre national de Toulouse (Prix de la Révélation théâtrale de l’année

décerné par le Syndicat de la critique), puis, en 2005,L’Ignorant et le Foude Thomas

Bernhard au Théâtre national de Strasbourg (Théâtre Gérard Philipe, Saint-Denis; Théâtre

de la Criée, Marseille, 2006). En 2007, sur une proposition de Muriel Mayette, elle crée La

Fin du commencement de Sean O’Casey au Studio de la Comédie-Française et, l’année

suivante, S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman au Nouveau Théâtre de Montreuil (tournée

T.N.S./La Criée/Centre dramatique de Sartrouville/Nouveau Théâtre de Besançon/Équinoxe,

Scène nationale de Châteauroux). En janvier 2011, elle met en scène Train de nuit pour

Bolina de Nilo Cruz pour la biennale de création “Odyssées en Yvelines”.

A l'invitation de Stéphane Braunschweig, elle est, depuis 2010, artiste associée au Théâtre

national de la Colline. Elle ycrée en mars 2011,Long voyage du jour à la nuit d’Eugene

O’Neill; puis, en mai 2012, elle collabore, avec Claude Duparfait, à la mise en scène de Des

© Elisabeth Carecchio.

28

Arbres à abattre, d'après le roman de Thomas Bernhard; et en mars 2013, elle mettra en

scène Yukonstyle de Sarah Berthiaume (création mondiale).

Depuis plusieurs années, elle mène parallèlement aux créations, un travail de pédagogie

avec de jeunes acteurs dans différentes écoles de théâtres françaises (Ensatt, Esad, Erac).

Par ailleurs, elle travaille avec la plateforme Siwa sur un projet autour de L'Orestie

d'Eschyle, mené par une équipe franco-iraquienne.

La Compagnie Voyages d’Hiver

La Compagnie Voyages d'Hiver, créée en 2007, a pour vocation de faire découvrir ou

redécouvrir aux publics les plus divers (en terme d'origine culturelle, d'âge, d'implantation

géographique) des œuvres dramatiques (issues de toutes les époques et de tous les

continents),profondes, sensibles et courageuses, avec l'intime conviction, jamais démentie,

que la fréquentation des grands poètes, même -et peut-être surtout,les plus radicaux, est

toujours une expérience intimement bouleversante, donc absolument joyeuse et vitale.

Ces dernières années, Célie Pauthe a mis en scène Thomas Bernhard, Heiner Müller,

Ingmar Bergman, Eugène O'Neill, ainsi qu'une pièce pour enfant du jeune auteur Nilo Cruz.

Ce qui les lui rend chers, et même indispensables, c’est leur façon de raconter la vie comme

un combat avec la mélancolie et les forces de mort; c’est la violence avec laquelleils

s’engagent dans la nécessité de survivre et de transmuer l’angoisse et la perte en humour

ou en beauté.Le théâtre de Célie Pauthe veut porter haut cette pulsion de vie, en faisant

avant tout confiance au travail de l’acteur,à la matière humaine de son art, au rendez-vous

secret du jeu avec l’élan premier d’une écriture. Les rencontres humaines (acteurs,

collaborateurs artistiques et techniques) qui ont nourri et permis ces aventures artistiques

sont pourelle essentielles, comme autant d’occasions de creuser, dans la confrontation et le

partage, le sillon théâtral qui est le sien: celui où les blessures intimesdéterminent un

rapport au monde, fait de défi, de lutte acharnée, de révolte insolente ou désespérée, mais

aussi d’écoute au fond de soi de ce qui ne se répare pas –tout ce qui fait de l’acteur,

porteur de ces failles et de ce combat, le plus grand des consolateurs.

«Ce qui, au fond, me préoccupe toujours, et dans mon approche des textes, et dans le

travail avec les acteurs, c’est de tenter de descendre au plus intime, au plus secret, de ce

l’auteur a engagé de lui-même dans l’acte d’écrire, au plus près de cette «livre de chair»,

comme dirait Shylock, qui est présente dans tous les grands textes. Tenter de saisir

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l’épaisseur des conflits intérieurs qui sonten jeu, de raconter les blessures enfouies que les

personnages charrient, de les sentir se débattre avec des affects contradictoires et

mouvants, de tenter de les suivre au plus près de leurs failles, de leurs faiblesses, de leurs

manques. Je crois en effet que c’est à partir de là, à partir de cette expérience sensible,

intime, à partir de ce que l’on ressent dans sa chair, que le monde se pense, ne se pense

plus, ou se pense autrement qu’on l’avait pensé jusque-là. J’aime l’idée qu’une œuvre

écrite, même si elle est destinée à être représentée, n’est pas manquante. Elle n’est pas un

objet troué en attente d’incarnation, elle est vivante par essence. Ce n’est pas l’acteur qui la

rend vivante, c’est elle qui rend l’acteur vivant, c’est elle qui lui insufflesa chair, son souffle,

sa force. S’approcher, dans la recherche avec les comédiens, de cette impulsion

fondamentale d’où jaillit l’écriture, dans son émotion, son urgence et sa nécessité première,

tel est toujours au plateau l’enjeu du travail.» Célie Pauthe

Dates-clés

Mars-avril 2008 reprise de L’Ignorant et le fou de Thomas Bernhard-CDN Dijon, TNT

Toulouse

Novembre 2008 création de S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman au Nouveau

Théâtre de Montreuil

Janvier à juin 2009 tournée de S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman

Automne 2010 Célie Pauthe, artiste associée à La Colline -Théâtre national à Paris.

Janvier 2011 création de Train de nuit pour Bolina de Nilo Cruz dans le cadre de

la «Biennale Odyssées en Yvelines» du Théâtre de Sartrouville et des

Yvelines CDN.

Mars 2011 création du Long Voyage du jour à la nuit d’Eugene O’Neill à La

Colline -Théâtre national

Avril-mai 2011 tournée du Long Voyage du jour à la nuit de Eugene O’Neill

Mars 2013 création de Yukonstyle de Sarah Berthiaume à La Colline -Théâtre

national et au Théâtre Vidy-Lausanne.

Décembre 2013 reprise à la MC2 Grenoble de Yukonstyle de Sarah Berthiaume, en

coproduction avec le CDN des Alpes

2013/2014 tournée de Yukonstyle de Sarah Berthiaume; création d’Aglavaine et

Sélysette de Maurice Maeterlinck

La compagnie Voyages d’Hiver est conventionnée par le Ministère de la Culture et de

la Communication / DRAC Ile-de-France depuis 2010.

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Bénédicte Cerutti Formation 2001-2004 Ecole du Théâtre National de Strasbourg -

- Chastes projets dirigé par Stéphane Braunschweig - Collapsar dirigé par Gildas Milin - Atelier Crimp dirigé par Hubert Colas

2000-2001 Atelier Form’acteur - dirigé par H.Dubourjal et T.Atlan 1998-2000 Conservatoire du Vème arrondissement de Paris

- dirigé par B.Wacrenier 1995-1998 Obtention du DEFA (diplôme d’études fondamentales

en Architecture) Cinéma Long métrage, Les Acteurs anonymes, Benoît Cohen Court Métrage, Ombres, Roland Edzard Moyen Métrage, Chroniques, Clément Cogitore Théâtre Nowhere Ici / Ailleurs, Création de Thomas Adam-Garnung, Vieux Théâtre de Clamart,

Th. de la Commune d’Aubervilliers,Toulouse Titanica, La Robe des grands combats, Edmund C.Asher, Londres, 1968 (Sébastien

Harrisson) - Claude Duparfait, Th. National de Strasbourg, CDN d’Orléans Brand (Henrik Ibsen ), Stéphane Braunschweig, Th National de Strasbourg, Lille, Bordeaux

Comédie de Caen,Th National de la Colline Penthesilee paysage (d’après H.Von Kleist et H.Müller ), Aurélia Guillet, TGP Saint Denis Pluie d’été à Hiroshima (d’après M.Duras ), Eric Vigner, CDDB de Lorient, Fest d’Avignon

2006, Comédie de Caen,Th Nanterre-Amandiers Les Trois Sœurs (A.Tchekhov ), Stéphane Braunschweig, Th National de Strasbourg,TNP

Villleurbanne, Th National de la Colline Surena (Performance de Rémy Yadan), Cité Internationale des Arts de Paris, Festival Siwa 01, Hamlet sans Hamlet (Khazal el Majidi ), Michel Cerda et Haytham

Abderrazak, Th de la Cité Internationale Catule MMVI, Pulchérie Gadmer, Studio Théâtre de Vitry L’Orestie (Eschyle), Olivier Py, Th. National de L’Odéon Othello (W.Shakespeare), Eric Vigner, CDDB th de Lorient, Th. National de l’Odéon, CDN

d'Orléans Une Maison de Poupée (H. Ibsen), Stéphane Braunschweig, Th. National de la Colline, Th.

de Bretagne, la Comédie de Reims Epousailles et représailles (d’après Hanokh Levin ), Séverne Chavrier, Th. Nanterre-

Amandiers Mademoiselle Julie (August Strindberg ), Frédéric FISBACH, Avignon 2011 – Th. National de

l’Odéon Plage ultime (Séverine Chavrier), Séverine Chavrier, Nanterre Visite au père (Roland Schimmelpfennig), Adrien Béal, Bagnolet La Nuit des rois (adaptation de Jean-Michel Rabeux), Jean-Michel Rabeux, Argenteuil

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Judith Morisseau Comédienne, elle se forme à l'école du Théâtre National de Strasbourg, de 2002 à 2004, auprès de Stéphane Braunschweig, Gildas Millin et Claude Duparfait. Au théâtre, elle joue sous la direction de Judith Depaule, Qui ne travaille pas, ne mange pas, présenté au Théâtre De Genevilliers et en tournée en 2004 et 2005. Elle collabore avec Claude Duparfait, Titanica, la robe des grands combats de Edmund Asher, avec Aurélia Guillet, Paysage d'après Heiner Maller, Penthesileia paysage d'après Heiner Maller et Heinrich von Kleist, La maison brulée de Strindberg, Déjà là de Arnaud Michniak. Avec Julie Brochen, elle participe à la création de Histoire vraie de la Périchole d'après Jacques Offenbach et La Cerisaie de Tchekhov. Au cinéma, elle a tournée dans l'adaptation de La Cerisaie à partir du spectacle de Julie Brochen, réalisé par Alexandre Gavras. A la télévision, elle joue dans Le Reste du monde, réalisé par Damien Oudoul. Karen Rencurel Formation Cours Charles Dullin, J.P. Moulinot, J.L. Trintignant, J.P. Darras Université Internationale du Théâtre Cinéma La Mort du Chinois, Jean Louis BENOIT L 627, Bertrand TAVERNIER Transit, René ALLIO Dédé, Jean-Louis BENOIT Le Médecin des Lumières, René ALLIO Chutes, Jacques DOAZAN Les Poings fermés, Jean-Louis BENOIT Les Enfants gâtés, Bertrand TAVERNIER L’an 01, Jacques DOILLON Frisou, Jacques BRAL M 88, Jacques BRAL Télévision Le Jour où tout a basculé, Dimitri DALIPAGIE Mylène, Claire DEVERS Deux Colombes Blanches, Jean-Louis BENOIT Garde à Vue « Model Blues », Marco PAULY Le Bal, Jean-Louis BENOIT Parfum De Blonde, Jeannette HUBERT Mauvaise Conduite, Philippe GALARDI Hôtel De Police, Emmanuel FONLLADOSA Sketches De Clown, Nicole ANDRE Le Mammouth, Paul SEBAN

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Théâtre Que La Noce commence (adaptation de Jean-Louis Benoît, Didier Bezace), Didier Bezace Un Pied dans le Crime, Jean Louis BENOIT La Nuit des Rois, Jean Louis BENOIT S'agite et se pavane, Célie PAUTHE L'Ignorant et Le Fou, Célie PAUTHE Le Temps est un Songe, Jean Louis BENOIT Les Caprices de Marianne, Jean Louis BENOIT Schippel, ou Le Bourgeois Prolétaire, JEAN –LOUIS BENOIT Retour de Guerre, Jean Louis BENOIT Conversation en Sicile, Jean-louis BENOIT La Trilogie de la Villégiature, Pierre CAVASSILAS Henri V (Shakespeare), Jean Louis BENOIT Une Nuit à l’Elysée, Jean-Louis BENOIT Le Jour et la nuit (d’après P. Bourdieu), Didier BEZACE Rates (Henri René Lenormand), Jean-Louis BENOIT Je vous parle de Jerusalem, Jean-Pierre LORIOL Soupe de poulet à l’orge, Jean-Pierre LORIOL La Nuit, La Télévision, La Guerre du Golfe, Jean-Louis BENOIT Les Vœux du Président, Jean-Louis BENOIT Princesses, Jean-Pierre VINCENT Le Triomphe de L’amour, Jacques NICHET La Peau et Les Os, Jean-Louis BENOIT Louis, Jean-Louis BENOIT Le Procès de Jeanne D’arc, Veuve De Mao Tse Toung, Jean-Louis BENOIT Héloïse et Abelard, Didier BEZACE Les Incurables, Jean-Louis BENOIT Histoire de Famille, Jean-Louis BENOIT Correspondance, Jacques NICHET Un Conseil de classe très ordinaire, Jean-Louis BENOIT Flaubert, Jacques NICHET La Sœur de Shakespeare, Jacques NICHET A Kiou, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Tu ne voleras point, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Gob, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Le Labyrinthe (F. Arrabal), Magic-Circus – Jérôme Savary Noel A …, Magic-Circus – Jérôme Savary Marchand de ville, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Le Défunt, Compagnie C. Dente On achève bien les chevaux, Compagnie C. Dente. Mephisto (Gripari), Compagnie A. Halle-Halle L’officier Recruteur (Farcquard), Compagnie A. Halle-Halle Le Tricycle (F. Arrabal), Compagnie Abdel Kader Chat Jérémie, Compagnie Abdel Kader Dernier Bal, Théâtre de l’Unité Thérèse Raquin, Compagnie G. Atlan Tête D’or (Claudel), Compagnie D. Llorca Les Nuées (Aristophane), Théâtre de Bougogne Et Ils Passent Des Menottes aux fleurs, Compagnie Arrabal La Parabole du festin (Claudel), Compagnie Victor Garcia

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Manuel Vallade Formation 1999/02

Ecole Nationale De Strasbourg (TNS)

Ateliers avec E. Pommeret, A. Caubet, M.C. Orry, M. Cerda Cours réguliers et stages avec S. Braunschweig, A.F. Benhamou 1997/99 Conservatoire Régional De Nantes Cinéma 2010

Drift Away, Daniel SICARD

2009 D'amour et d'eau fraîche , Isabelle CZAJKA 2004 En Attendant La Neige, Jean-Baptiste de LAUBIER Courts - 2010

métrages Angela, David MAYE

2010 La Maladie blanche, Christelle L'HEUREUX 2010 Yoshido, Sébastien BETBEDER 2005 Les Voiliers du Luxembourg, Nicolas ENGEL 2008 La Vie lointaine, Sébastien BETBEDER 2006 Infrarouge, Lionel MOUGIN 2000 Cadeaux, Jean-Pascal HATTU Danse 2010

Incantus, Vincent DUPONT

2011 Dix Sept Petits Ballets, Olivia GRANVILLE Théâtre 2012

Six Personnages en quête d’auteur, Stéphane BRAUNSCHWEIG

2011 Macbeth, Eric MASSE 2009 Case Study Houses, Mathieu BERTHOLET 2009 Face Au Mur (Martin Crimp), Hubert COLAS 2007 Les Trois Sœurs (Tchekhov), Stéphane BRAUNSHWEIG, TNS 2007 Dommage Qu'elle Soit Une Putain (John Ford), Yves BEAUNESNES 2006 Mon Képi blanc (Sonia Chiambretto), Hubert COLAS 2006 Face Au Mur (Martin Crimp), Hubert COLAS 2005 Chto (Sonia Chiambretto), Hubert COLAS 2005 Hamlet (Shakespeare), Hubert COLAS 2004 Sans Faim (H. Colas), Hubert COLAS 2003 Violences (Reconstitution) (Didier Georges Gabily), Yann Joël COLLIN 2003 Les Innocents Coupables (Alexandre Ostrovski), Bernard SOBEL 2002 Les Nos Européens, François CERVANTES 2002 Tout Est Bien Qui Finit Bien (Shakespeare), Stéphane BRAUNSCHWEIG

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BBiibblliiooggrraapphhiiee

Parmi les articles ou œuvres de l'époque qui mettent en perspective le théâtre symboliste :

- Stéphane Mallarmé, « Crayonné au théâtre ». In: Œuvres Complètes, éd. Jean Aubry et

Henri Mondor ; Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1945. [recueil d'articles

parus dans La Revue indépendance en 1885-1887. Publiés en recueil en 1887].p. 291-

351

- Stéphane Mallarmé, Œuvres Complètes, tome II, éd. Bertrand Marchal ; Paris,

Gallimard, NRF, Bibliothèque de la Pléiade, 2003

- Maurice Maeterlinck, « Préface au Théâtre de 1901 », Œuvres I, Le Réveil de l'âme,

poésie et essais, éd. Paul Gorceix ; Bruxelles, éd. Complexe, 1999. p. 495-503

- Maurice Maeterlinck, « Menus Propos - Le théâtre », Œuvres I, Le réveil de l'Âme, éd.

Paul Gorceix ; Bruxelles ; éd. Complexe, 1999. [1890]. p. 457-463

- Maurice Maeterlinck, « Le Tragique quotidien » ; Œuvres I, Le Réveil de l'Âme, éd. Paul

Gorceix ; Bruxelles, éd. Complexe, 1999. [1896]. p. 487-494

- Aurélien Lugné-Poe, « À propos de « l'inutilité du théâtre au théâtre » », Le Mercure de

France, octobre 1896. p. 90-98

- Aurélien Lugné-Poe, La Parade : Souvenirs et impressions de théâtre, Paris ; éd.

Gallimard, 1930-1931-1932. tome I, Le Sot du tremplin ; tome II, Acrobaties (1894-

1902) ; tome III, Sous les étoiles (1902-1912).

- Edward Gordon Craig, Le Théâtre en marche, éd. Maurice Beerbook ; Paris, éd.

Gallimard, NRF, « Pratique du théâtre », 1964. [1921].

- Edward Gordon Craig, De l'Art du théâtre, Paris, Circé, « Penser le théâtre », 1999.

[1911].

SSiittooggrraapphhiiee

- La page du spectacle sur le site de La Comédie de Reims :

http://www.lacomediedereims.fr/evenement/aglavaine-et-selysette/

- La page du spectacle sur le site du Théâtre de la Colline :

http://www.colline.fr/fr/spectacle/aglavaine-et-selysette

- Sur www.theatre-contemporain.net :

• La biographie de Célie Pauthe :

http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Celie-Pauthe/

• La présentation du spectacle par Célie Pauthe au Théâtre de la Colline :

http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Aglavaine-et-Selysette/videos/

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- La Présentation de Maurice Maeterlinck sur le site de l’Académie Royale de Langue et

de Littérature Françaises de Belgique :

http://www.arllfb.be/composition/membres/maeterlinck.html

- L’article de Jean-Marie Klinkenberg, de l’Académie royale de Belgique sur la

nobellisation de Maurice Maeterlinck :

http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-

nationales/recueil-2011/litterature-et-sciences-humaines/maurice-maeterlinck-1862-

1949-prix-nobel-de-litterature

- L’enregistrement de la lecture de Verhaeren, sur le site des archives de la Bibliothèque

nationale de France :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127956c.r=.langFR

- Le site de la médiathèque André Malraux de Lisieux (sur lequel figurent des textes de

Jean Moréas, et notamment son manifeste du symbolisme) :

http://www.bmlisieux.com/curiosa/symbol01.htm

- L’article de l’Encyclopédie Larousse [en ligne] consacré à l’histoire du théâtre (dont une

partie est consacrée au symbolisme théâtral) :

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_du_th%C3%A9%C3%A2tre/96913

- La présentation du Théâtre de l’Œuvre sur son site :

http://www.theatredeloeuvre.fr/oeuvre.html

- La présentation de l’exposition du Musée d’Orsay, consacrée au Théâtre de l’Œuvre :

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-

generale/article/le-theatre-de-loeuvre-1893-1900-naissance-du-theatre-moderne-

4224.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=2d2cfaef8b

- L’interprétation du Prélude pour Aglavaine et Sélysette d’Arthur Honegger, par The

Louisville orchestra, sous la direction de Jorge Mester :

http://www.youtube.com/watch?v=IQbqDH82bfQ

- L’article du Dictionnaire de la peinture Larousse [en ligne] consacré au symbolisme

pictural :

http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/symbolisme/154572

LA COMEDIE DE REIMS Centre dramatique national Direction : Ludovic Lagarde 3 chaussée Bocquaine

51100 Reims Tél : 03.26.48.49.00

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