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BEETHOVEN EN MARCHE Par l’Orchestre de l’Opéra de Massy Vendredi 29 avril à 14h30 D O S S I E R P E D A G O G I Q U E

Dossier pédagogique Beethoven

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BEETHOVEN EN MARCHE

Par l’Orchestre de l’Opéra de Massy

Vendredi 29 avril à 14h30

D O S S I E R

P E D A G O G I Q U E

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SOMMAIRE

4 – LE COMPOSITEUR Ludwig van Beethoven Ses œuvres majeures 7 – A LIRE AVANT LE CONCERT Qu’est-ce qu’une symphonie ? Qu’est-ce qu’un concerto pour soliste ? Zoom sur le programme 11 – L’ORCHESTRATION L’Orchestre de Massy La distribution Le plateau 14 – EN SAVOIR PLUS SUR L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE Schéma d’un orchestre symphonique moderne Les instruments d’orchestre Le métier de chef d’orchestre 20 – CONTACTS

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Vendredi 29 avril (14h30) Durée 1h40 avec entracte

Beethoven en marche

Concerto pour violon Symphonie N°1 en Do majeur Op.21

de Beethoven

Orchestre de Massy Direction Dominique Rouits

Soliste Stéphane Rullière (violon)

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LE COMPOSITEUR LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

Compositeur allemand né à Bonn en 1770, il est très tôt poussé par son père - musicien et ténor à la Cour du Prince - à entreprendre une carrière de musicien. Ainsi, dès l’âge de 11 ans, il entre à la Cour du Prince comme organiste où il reçoit l’enseignement de Christian Gottlob Neefe (1748-1798). Dans le cadre de sa formation, il se rend à Vienne en 1787 pour rencontrer Mozart mais son séjour est écourté par la mort de sa mère à Bonn. Beethoven ne connaît pas une enfance heureuse : son père, alcoolique, fait preuve de beaucoup de brutalité et de rigueur à son égard. Il commence à composer pour son maître Neef, notamment la Cantate sur la mort de l’empereur Joseph II (1790), où l’on dénote les prémisses du grand style beethovénien à venir. Après la mort de son père en 1792, Beethoven se

rend une nouvelle fois à Vienne pour y étudier avec Joseph Haydn, dont il a quelques mois plus tôt fait la connaissance à Bonn. Aucune amitié ne se lie entre les deux hommes mais l’influence de Haydn reste considérable. Beethoven termine sa formation auprès de Johann Georg Albrechtsberger et Antonio Salieri, deux témoins de l’époque mozartienne. C’est comme pianiste que Beethoven forge sa réputation à Vienne. Il compose alors de nombreux concertos et sonates pour piano. Son premier concert public aura lieu le 29 mars 1795 pour la création de son Concerto pour piano n° 2 (qui fut en fait composé le premier, à l’époque de Bonn). Il entame l’année suivante une tournée de concerts qui le mène de Vienne à Berlin en passant notamment par Dresde, Leipzig, Nuremberg et Prague. En 1796 toujours, il prend conscience de sa surdité qui ne fera qu’empirer jusqu’en 1820 où Beethoven devient totalement sourd. Beethoven va puiser son inspiration dans la lecture des classiques grecs, de Shakespeare et des auteurs du mouvement politique et littéraire allemand Sturm und Drang. Ses lectures vont forger son idéalisme initialement nourrit par l’esprit des Lumières. Il compose ses premiers chefs-d’œuvre à la fin des années 1790 : le Concerto pour piano n° 1 (1798), les six premiers Quatuors à cordes (1798-1800), le Septuor pour cordes et vents (1799-1800), la Grande Sonate pathétique (1798-1799) et la Première Symphonie (1800). Beethoven donne le premier concert consacré à ses œuvres le 2 avril 1800 et interprète notamment le Premier Concerto et la Première symphonie qui connaissent un succès unanime. La surdité croissante du compositeur altère son moral, il s’isole et sa réputation s’en trouve affectée. Mais sa vitalité créatrice reste intacte et après la composition de la tendre Sonate pour violon n° 5 dite Le Printemps (Frühlings, 1800) et de la Sonate pour piano n° 14 dite Clair de Lune (1801), il compose la joyeuse et méconnue Deuxième Symphonie (1801-1802) et le plus sombre Concerto pour piano n° 3 (1800-1802) où s’annonce nettement la personnalité caractéristique du compositeur. Dès lors, Beethoven décide de se consacrer entièrement à la composition… La Troisième Symphonie marque le début de la « décennie héroïque » qui s’étend de 1802 à 1812. D’une puissance expressive unique, cette symphonie attire gloire et reconnaissance au compositeur. Cette période est la plus féconde de Beethoven ! La seule année 1806 voit la composition du Concerto pour piano no 4, des trois Quatuors à cordes n° 7, n° 8 et n° 9 dédiés au comte Razumovsky, de la Quatrième Symphonie et du Concerto pour violon. Il faut préciser que la Neuvième Symphonie ne sera pas créée durant cette période mais en mai 1824, constituant ainsi sa dernière grande œuvre achevée. Durant cette période l’écriture pianistique de Beethoven évolue et il va également s’attaquer à l’Opéra et créer Fidelio. Alors âgé de 35 ans, le compositeur n’a guère de succès avec ses productions d’opéra.

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Sur le plan personnel, Beethoven est profondément affecté en 1810 par l’échec d’un projet de mariage avec Thérèse Malfatti, dédicataire de la célèbre Lettre à Élise. La vie sentimentale de Beethoven a suscité d’abondants commentaires de la part de ses biographes, le compositeur n’ayant jamais connu le bonheur conjugal. L’autre événement majeur de la vie amoureuse du musicien fut la rédaction, en 1812, de la bouleversante Lettre à l'immortelle Bien-aimée dont la dédicataire reste inconnue… Entre 1813 et 1817, le compositeur connaît une sombre période marquée par un manque de créativité et le décès de son frère. Et en 1816, il tombe gravement malade, son moral est atteint. Tourné vers l’introspection et la spiritualité, pressentant l’importance de ce qu’il lui reste à écrire pour « les temps à venir », il trouve la force de surmonter ces épreuves pour entamer une dernière période créatrice qui lui apportera probablement ses plus grandes révélations. De 1818 à 1822, Beethoven compose la colossale Missa Solemnis en ré majeur pour l’archiduc Rodolphe qu’il considère comme sa meilleure œuvre. Il fait également ses adieux au piano en composant un ultime chef-d’œuvre pianistique : l’éditeur Anton Diabelli invite en 1822 l’ensemble des compositeurs de son temps à écrire une variation sur une valse très simple de sa composition. Après s’être d’abord moqué de cette valse, Beethoven dépasse le but proposé et en tire un recueil de 33 Variations que Diabelli lui-même estime comparable aux célèbres Variations Goldberg de Bach, composées quatre-vingts ans plus tôt. Les cinq derniers Quatuors à cordes (n° 12, n° 13, n° 14, n° 15, n° 16) mettent le point final à la production musicale de Beethoven. Par leur caractère visionnaire, renouant avec des formes anciennes (utilisation du mode lydien dans le Quatuor n° 15), ils marquent l’aboutissement des recherches de Beethoven dans la musique de chambre. Les grands mouvements lents à teneur dramatique tels que le Cavatine du Quatuor n° 13 et le Chant d’action de grâce sacrée d’un convalescent à la Divinité du Quatuor n° 15, annoncent le romantisme tout proche. En 1826, Beethoven contracte une pneumonie puis décède en mars 1927. Il incarne désormais la figure majeure de la musique symphonique et peut être considéré comme le précurseur du romantisme en musique.

L’Opéra de Vienne en Autriche

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SES OEUVRES MAJEURES (CLASSEES PAR GENRE)

Musique symphonique

Symphonies (9 au total) 1800 : no 1 en ut majeur, op. 21 1802 : no 2 en ré majeur, op. 36 1804 : no 3 en mi bémol majeur « Eroica », op. 55 1806 : no 4 en si bémol majeur, op. 60 1808 : no 5 en ut mineur, op. 67 1808 : no 6 en fa majeur « Pastorale », op. 68 1812 : no 7 en la majeur, op. 92 1813 : no 8 en fa majeur, op. 93 1824 : no 9 en ré mineur, op. 125

Ouvertures (11 au total) 1805 : Léonore I, op. 138 1805 : Léonore II, op. 72a 1806 : Léonore III, op. 72a 1807 : Coriolan, op. 62 1814 : Fidelio, op. 72b Concertos (7 au total)

Concertos pour piano 1798 : no 1 en ut majeur, op. 15 1795 : no 2 en si bémol majeur, op. 19 1802 : no 3 en ut mineur, op. 37 1806 : no 4 en sol majeur, op. 58 1809 : no 5 en mi bémol majeur dit « l’Empereur », op. 73

Autres concertos 1804 : Triple concerto pour piano, violon et violoncelle en ut majeur, op. 56 1806 : Concerto pour violon en ré majeur, op. 61 Musique pour piano

Sonates pour piano (32 au total) 1799 : n° 8 en ut mineur « Pathétique », op. 13 1801 : n° 14 en ut dièse mineur « Clair de lune », op. 27 n° 2 1803 : n° 21 en ut majeur « Waldstein », op. 53 1805 : n° 23 en fa mineur « Appassionata », op. 57 1809 : n° 24 en fa dièse majeur « à Thérèse » op. 78 1816 : n° 28 en la majeur, op. 101

1820 : n° 30 en mi majeur, op. 109 1821 : n° 31 en la bémol majeur, op. 110 1822 : n° 32 en ut mineur, op. 111

Variations pour piano Trente-deux variations en ut mineur sur un thème original, WoO 80 (1806) Trente-trois variations en ut majeur sur une valse de Diabelli, op. 120 (1823) Musique de chambre

Quatuors à cordes (16 au total) 1806 : n° 7 en fa majeur « Razumovsky » op. 59 n° 1 1806 : n° 8 en mi mineur « Razumovsky » op. 59 n° 2 1806 : n° 9 en ut majeur « Razumovsky » op. 59 n° 3 1809 : n° 10 en mi bémol majeur « les Harpes » op. 74 1810 : n° 11 en fa mineur « Serioso », op. 95

Sonates pour violon et piano (10 au total)

1801 : n° 5 en fa majeur « le Printemps », op. 24 1803 : n° 9 en la majeur « à Kreutzer », op. 47

Sonates pour violoncelle et piano (5 au total)

1796 : n° 1 en fa majeur, op. 5 n° 1 1796 : n° 2 en sol mineur, op. 5 n° 2 1808 : n° 3 en la majeur, op. 69 1815 : n° 4 en ut majeur, op. 102 n° 1 1815 : n° 5 en ré majeur, op. 102 n° 2

Trios pour piano, violon et violoncelle

1808 : n° 5 en ré majeur dite « des Esprits » op. 70 n° 1 1811 : n° 7 en si bémol majeur « à l’Archiduc » op. 97 Musique vocale 1805-1814 : Fidelio, op. 72 1807 : Messe en ut majeur, op. 86

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A LIRE AVANT LE CONCERT QU’EST-CE QU’UNE SYMPHONIE ? Le terme « Symphonie » vient du grec sun « ensemble » et le mot phônê « son », « musique pour ensemble ». Il désigne une composition musicale de grande envergure composée de trois ou quatre mouvements de différents tempos : un mouvement rapide appelé allegro, suivi d’un mouvement lent nommé adagio, enchainé d’un menuet ou d’un scherzo (un mouvement lent) et conclue d’un mouvement rapide allegretto, allegro ou presto. La symphonie est écrite pour un grand ensemble musical composé de toutes les familles d’instruments, appelé orchestre symphonique. La symphonie est issue des pièces musicales instrumentales introduisant les oratorios et les opéras italiens à la fin du XVIIe siècle. A cette époque, les ouvertures d’opéras appelées « sinfonie » sont seulement composées de trois mouvements : rapide – lent – rapide. La symphonie se développe ensuite pendant toute la première partie du XVIII e siècle en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Angleterre et en France. Pendant cette période, elle imite la forme musicale de la sonate tant dans la succession de ses mouvements que dans sa structure interne. La deuxième partie du XVIIIe siècle, la période classique, fixe le genre musical de la symphonie, notamment par les compositeurs Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.

Joseph Haydn est en effet le premier symphoniste viennois avec plus de 100 symphonies composées entre 1759 et 1795. On distingue 3 périodes dans son œuvre symphonique :

- La première correspond à des œuvres légères avec un orchestre peu fourni, on parle de « style galant » ;

- La seconde débute dès 1770. Joseph Haydn subit l’influence du style « Sturm und Drang », tempête et passions, et oublie l’aspect superficiel du style galant ;

- Dès 1780, il entre dans le style classique pur de la symphonie et compose donc ses plus grands chefs d’œuvres (Symphonie n°104 Spiritoso 1795).

Wolfgang Amadeus Mozart compose au total 41 symphonies, ses premières dès l’âge de 8 ans. Il est influencé au même titre que Joseph Haydn par le style galant dans un premier temps, puis à partir de 1772 par le style « Sturm und Drang ». Les trois dernières symphonies de Mozart constituent le sommet de son art et annoncent déjà le romantisme comme la Symphonie n°41 Jupiter en ut majeur. Ainsi, la symphonie classique se caractérise par 4 mouvements de tempos différents avec en 2è position un menuet. Les mélodies sont prédominantes et les harmonies sont simples et se limitent aux accords parfaits. En outre, l’orchestre s’étoffe au fil des années d’évolution de la symphonie.

L’évolution de la symphonie se poursuit avec le compositeur Ludwig van Beethoven. La symphonie entre dans le genre préromantique. Beethoven a composé 9 symphonies entre 1800 et 1823. Il garde le plan classique de la symphonie en 4 mouvements, mais innove tout de même en remplaçant le menuet (3è mouvement) par un scherzo, un mouvement beaucoup plus rapide. Il améliore aussi le genre de la symphonie en allongeant les développements mélodiques, en complexifiant les harmonies et en rendant l’orchestre plus puissant par la forte présence des cuivres et des percussions. Ludwig van Beethoven innove aussi dans sa dernière symphonie, la 9e Symphonie, par l’ajout d’un chœur mixte dans le dernier mouvement, ce qui amplifie l’orchestre. Au XIX e siècle, la symphonie évolue dans le style musical de l’époque, le romantisme. La symphonie de caractère romantique garde sa structure classique mais se compose des mélodies et des harmonies du XIXe siècle. Les grands symphonistes de cette époque sont Hector Berlioz, Franz Liszt, Robert Schumann, Robert

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Mendelssohn, Johannes Brahms, Gustav Mahler et Camille Saint Saëns. La symphonie du XIXe siècle tend vers une structure cyclique de schémas mélodiques et rythmiques, tout en reliant les différents mouvements au moyen de thèmes récurrents. Les compositeurs du XXe siècle abordent la forme symphonique d'une manière très personnelle et novatrice, comme Carl Nielsen et Charles Ives. Les compositeurs tels Sergueï Prokofiev et Igor Stravinsky incluent les principes du néoclassicisme au genre symphonique et adaptent la forme en y incorporant les tendances du XXe siècle dans le domaine de l'harmonie, du rythme et du caractère. Le compositeur Anton von Webern met en application les techniques du dodécaphonisme pour le genre de la symphonie, qui illustrent l'économie de la forme et des ressources propres au XXe siècle. Les compositeurs comme Dimitri Chostakovitch et Sergueï Rachmaninov prennent part aussi à l’évolution du genre de la symphonie tout en respectant la forme classique et en introduisant le style romantique du XXe siècle. La symphonie inspire les compositeurs jusqu’à Olivier Messian qui compose Turangalîla Symphonie, une imposante suite en dix mouvements qui s'enroule autour de quelques thèmes centraux. La symphonie continue toujours à inspirer les compositeurs, même si la forme évolue en permanence au cours des siècles. QU’EST-CE QU’UN CONCERTO POUR SOLISTE ? Le concerto pour soliste est né des progrès constants de la lutherie et de l’écriture. Il apparaît pour la première fois lors du Ballet des Muses (1666) de Lully, où celui-ci dans le rôle d’Orphée dialogue seul avec l’orchestre au violon. Au XVIIIe siècle, Vivaldi impose ce genre neuf d’un seul instrument soliste avec un ensemble, se différenciant du concerto grosso habituel (groupe de solistes). Pendant la période classique, les concertos pour soliste se multiplient pour différents instruments : par exemple chez Mozart nous retrouvons des concertos pour violon, flûte, harpe, cor, piano et clarinette, ou encore pour violon et piano chez Beethoven. Le XIXe siècle nuance l’écriture musicale tout en gardant l’aspect virtuose du concerto. Les compositeurs du XXe siècle tels Bartok et Prokofiev bénéficient de l’héritage du précédent siècle, jusqu’à ce qu’Alban Berg profite de la popularité du genre pour y démontrer sa conception de la musique, le dodécaphonisme sériel. Le répertoire du concerto pour soliste est d’une grande richesse car beaucoup de compositeurs eux-mêmes ont pu s’imposer en tant que soliste. Le concerto dit classique se divise alors en trois mouvements distincts, initiées par Mozart, à partir des schémas traditionnels : allegro de sonate, lied ou variations, et rondo. Souvent, le premier thème du premier mouvement est joué par l’orchestre, le soliste le reprenant pour le transformer et affirmer son originalité face à la masse orchestrale. Le concerto, jusqu’à l’époque de Beethoven, se constitue aussi d’un passage libre mettant en jeu l’instrument soliste seul, intitulé Cadence. Le concerto pour soliste se situe dans sa forme et son harmonie entre la sonate et la symphonie. Il permet de magnifier l’interprète soliste et de montrer l’éventail sonore de l’orchestre. ZOOM SUR LE PROGRAMME La symphonie no 1 en ut majeur opus 21 de Beethoven La première symphonie de Beethoven est présentée le 2 avril 1800 sous la direction du compositeur au National Hoftheater de Vienne. Cette œuvre est dédiée au Baron Gottfried van Swieten, un des premiers protecteurs du compositeur à Vienne. La Symphonie n° 1 de Beethoven révèle l’enthousiasme du public et l’indignation de la critique pour son aspect novateur, dû à l’importance des cuivres, à l’harmonie spécifique de l’ouverture et à la rapidité du 3e mouvement appelé scherzo. La structure classique et l’orchestration de cette symphonie montre tout de même l’influence des compositeurs tels Haydn et Mozart. L’orchestration de Beethoven pour la Symphonie n° 1 en ut majeur opus 21 se caractérise par la présence de 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, 2 timbales, violons 1, violons 2, altos, violoncelles et basses.

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La symphonie en elle-même se compose de quatre mouvements intitulés : - Adagio molto, Allegro con brio ; - Andante cantabile con moto ; - Allegro molto e vivace (scherzo) ; - Adagio, Allegro molto et vivace.

Le début de la partition :

A l’époque de Beethoven, la nomenclature orchestrale est la suivante : Les bois par deux ; 2 cors et 2 trompettes ; Timbales : deux timbales, en ut et en sol ; Les cordes : deux violons, viole, violoncelle et basse ; Durée d’exécution (avec reprises) : 27 minutes environ.

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Le concerto pour violon et orchestre en ré majeur, opus 61 de Beethoven Le concerto pour violon de Beethoven est joué le 23 décembre 1806 au Theater de Vienne. Il est écrit à l’intention du virtuose Franz Clément qui l’effectuera le soir de sa création. L’œuvre de Beethoven connaît un succès public, mais ne fait pas l’unanimité de la critique qui l’accuse d’un manque de cohérence et qualifie de vacarme continuel le jeu de quelques instruments. L’atmosphère entourant ce concerto est particulière. En effet, un élément privé semble avoir inspiré le compositeur lors de son écriture, ses fiançailles secrètes avec Thérèse de Brunswick. Le concerto respire ainsi le bonheur tel un véritable poème amoureux. Il faut noter aussi que ce concerto pour violon est l’unique écrit par Beethoven et considéré pendant une longue période comme injouable. Cependant, sa célébrité si importante aujourd’hui n’a été acquise que récemment. L’orchestration pour le concerto pour violon est assez conséquente : 1 flûte, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, 2 timbales, violon solo, violons 1, violons 2, altos, violoncelles et basses. Le concerto pour violon en ré majeur se compose de trois mouvements intitulés : Allegro ma non troppo, Larghetto, et Rondo. Leur caractéristique commune semble être l’importance de l’orchestre, sa densité et l’expression du soliste qui renforce le dialogue orchestral sans apporter d’opposition flagrante avec l’orchestre. Le début de la partition :

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L’ORCHESTRATION

L’Orchestre de Massy a été créé en 1989 par Dominique Rouits, son directeur musical, avec le soutien de la ville de Massy et de l’Etat. Il s'investit dans trois répertoires particuliers : le lyrique, le symphonique et la musique de chambre, avec beaucoup d’exigence et d’intérêt pour le renouvellement et le partage.

L’orchestre se produit aussi bien sur scène qu’en fosse, notamment à l’Opéra de Massy où il est en résidence. Les musiciens se déplacent également pour aller à la rencontre de ceux qui ne fréquentent pas les salles de concert et invitent chacun à venir assister à une répétition ou à participer à un atelier. L'Orchestre de Massy se veut aussi, tremplin, carrefour de rencontre pour les jeunes artistes : instrumentistes (avec l'orchestre-école), chanteurs, chefs d'orchestre, solistes, compositeurs ... Il collabore ainsi régulièrement avec le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et l'Ecole Normale de Musique de Paris. Enfin, proche du monde choral, son travail auprès des choristes allie la complicité à une véritable exigence artistique. Ses actions sur le plan vocal ainsi que sa spécificité lyrique sont amenées à se développer à l'avenir et à faire de l'Orchestre de Massy une formation incontournable dans le domaine de la voix.

LA DISTRIBUTION Chef d’orchestre - Dominique Rouits

C'est Yehudi Menuhin qui encourage Dominique Rouits, chef d'orchestre et mathématicien, à se consacrer définitivement à sa carrière musicale. En 1977, il obtient, premier nommé, la licence de direction d'orchestre de l'Ecole Normale de Musique de Paris dans la classe de Pierre Dervaux.

Plus rien désormais ne le détournera de sa vocation, celle de chef d'orchestre. Il dirige pendant 20 ans l'Orchestre de Chambre Français, une longue période pendant laquelle se forge son expérience : aux côtés de Marc Soustrot à l'Orchestre des Pays de la Loire, de Jean-Claude Casadesus à l'Orchestre Philharmonique de Lille, de Pierre Boulez à l'Ensemble Intercontemporain.

Puis, il est tour à tour directeur de l'Atelier lyrique du Maine et chef de l'orchestre d'Antenne 2 pour « kiosque à musique ».

Dominique Rouits est également très concerné par l'enseignement. De 1986 à 1992, il est chargé du cycle de perfectionnement au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. De 1988 à 1998, il enseigne la direction d'orchestre au festival Bartok en Hongrie où il collabore avec Kurtag, Eötvös et Ligeti. Dominique Rouits enseigne à l'Ecole Normale de Musique de Paris où il succéda à Pierre Dervaux en 1981. Sa classe de direction d'orchestre reçoit de nombreux élèves étrangers séduits par ce professeur porteur de la grande tradition française de direction d'orchestre.

Il mène également une carrière internationale. Sa baguette le conduit en Bulgarie, Hongrie, Angleterre, Allemagne, Italie, Mexique, Egypte, Canada, Corée, Russie... où il aime interpréter son répertoire de prédilection : Beethoven, Tchaïkovski, mais aussi et surtout la musique française avec Berlioz, Debussy, Ravel, Roussel, Fauré, Gounod...

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Soliste - Stéphane Rullière (violon)

Stéphane Rullière a étudié le violon avec A.Loewenguth, et Y.Neaman. Il reçoit les conseils de P.Fontanarosa et de Y.Menuhin. Diplômé de la Guildhall School Of London, il remporte plusieurs prix et concours internationaux : Vichy, Gibson memorial London, Maurice Warshaw prize. A son retour de Londres, il se consacre à la musique de chambre : Duo Tempo Giusto avec M-C Verschoore, Quatuor Rullière, Ensemble Mélodia de Paris et enregistre deux CD, soutenu par le

mécénat musical Boeringer-Ingelheim. Il commence à se produire en soliste dans les grandes salles parisiennes Théâtre des Champs-Elysées, salle Gaveau, Opéra Comique, Sainte-Chapelle suite à des passages remarqués sur TF1, France 2 (Eve Ruggieri), et France 3. Il est engagé dans de nombreux festivals français. Le développement de sa carrière le mène à l'étranger: Angleterre, Allemagne, Autriche, Suisse, Sénégal, Italie, Espagne, Hollande, Cap vert, Tunisie, Philippines, Canada. Il interprète avec succès les concertos de Beethoven, Paganini, Mozart, Vivaldi, Bach, Chevalier St.Georges, Vaughan-Williams. et des oeuvres majeures de Vitali, Schubert, Brahms, Massenet, Fauré, Sarasate, Kreisler, Dinicu, Francescatti, Bartok, Girard. Il est actuellement violon solo de l'Orchestre de l'Opéra de Massy-Ile de France et soliste attitré de l'orchestre de chambre Bernard Thomas à la suite de Zino Francescatti et J-J Kantorow. La diversité de ses possibilités musicales et l'intérêt porté aux différents arts et musiques du monde le font participer à de nombreux projets : Tournées, CD et DVD avec le ténor Roberto Alagna, enregistrements en solo pour Aznavour, Céline Dion, Juanjo Mosalini, Eddy Mitchel, Arielle Dombasle, pour Universal et Deutsche Grammophon... Il interprète avec Didier Lockwood le double concerto de Bach en 2010, et se produit spécialement pour la venue de Bill Clinton à Vaux-le Vicomte en 2008. Il est aussi le soliste français retenu lors des commémorations « hommage à Léopold Sedar-Senghor » à la maison des esclaves du Festival de Dakar 2006. Son intérêt porté aux diverses formes de l'art l'ont conduit à étudier parallèlement la peinture. Il expose depuis 2008 et a été sélectionné par la Galerie d'art Yvon Birster- La Rotonde à Paris en 2010. Il est musicien et comédien dans le téléfilm TF1 « Tout pour la musique » tourné en 2010. Cette saison ; il est invité par de nombreuses formations orchestrales : Le concert européen, Orchestre de l'Opéra de Massy, Orchestre B.Thomas, Festival des Chapelles du Var, Orchestre de chambre d'Etampes...pour interpréter en soliste les concertos de Beethoven, danses hongroises de Brahms, Dvorak... Pour le concert « Beethoven en marche », 45 musiciens accompagnent le soliste :

- 14 violonistes ; - 4 altistes ; - 4 violoncellistes ; - 2 contrebassistes ; - 2 flûtistes ; - 2 hautboïstes ; - 2 clarinettistes ;

- 2 bassonistes ; - 4 coristes ; - 2 trompettistes ; - 3 trombonistes ; - 1 tubiste ; - 1 timbalier ; - 2 percussionnistes.

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LE PLATEAU Les musiciens sont répartis sur la scène de la façon suivante :

Les cordes : premiers et second violons (V1 et V2), altos (A), violoncelles (vc) et contrebasses (k) Les vents : flûtes (fl), hautbois (hbt), clarinette (cl) et bassons (F) Les cuivres : cors (C), trompettes (Tp), trombones (tb) et tubas (T) 1 timbale (T1) et 2 percussions (P1 et P2)

Chef d’orchestre

cl cl

fl fl

F F

hb hb

tb tb tb

Tp Tp

T

C

C C

C

T1 P1 P2

v1

v1

v1

v1 v1

v1 v1

v1

v2 v2

v2

v2

v2

v2

A

A

A

A

k

k

vc vc

vc vc

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EN SAVOIR PLUS SUR L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE SCHEMA D’UN ORCHESTRE SYMPHONIQUE MODERNE

LES INSTRUMENTS D’ORCHESTRE Les instruments à vent 1/ Les bois

La clarinette Son nom vient du latin « clarus » qui signifie clair. Elle a été inventée en Allemagne à la fin du XVIIe siècle partir d’un instrument préexistant : le chalumeau dont-on a augmenté l’étendue. Elle est modifiée au XIXe siècle, pour atteindre le perfectionnement que nous lui connaissons aujourd’hui. Il en existe une multitude de types, plus ou moins graves. Il s’agit de l’instrument à vent possédant la plus grande étendue : 45 notes.

Harpe Piano

Flûte « Piccolo »

Flûte

Clarinette Cor

Cor anglais

Basson Contre-basson Orgue

Hautbois

Trompette Trombone Tuba Timbale Percussions

Contrebasses

Chef d’orchestre

Premiers violons

Altos Violoncelle

Second violons

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Le hautbois Le hautbois d’orchestre actuel est d’origine française. Il tient sa facture moderne d’un perfectionnement du début du XXe siècle. Employé davantage dans l’orchestre à l’époque romantique, il revient actuellement comme instrument soliste. Le hautboïste donne le « LA » à l’orchestre lorsqu’il s’accorde. Le basson Le basson est de la famille du hautbois. La sonorité du basson est mordante dans le grave et étouffée dans l’aigu. Le dulcian est l’ancêtre du basson qui permet un jeu plus aisé. Au XIXe siècle, le basson allemand se différencie du basson français, si bien qu’il faut un grand travail pour passer de l’un à l’autre. Le basson allemand est le plus joué. Le saxophone Le saxophone est de la famille des bois mais n’a jamais été fabriqué en bois. Le saxophone a été inventé par le belge Adolphe Sax en 1846. Il souhaitait créer un nouvel instrument pour l’orchestre et en fit la publicité auprès des compositeurs de son époque comme Berlioz. Mais c’est plus la musique militaire et le jazz qui le rendirent célèbre. La flûte traversière Dans la première moitié du XIXe siècle, Théobald Boehm développe et améliore considérablement la flûte qui est un instrument très ancien. Elle n’a pas évolué depuis. Il positionna tous les trous nécessaires à leur emplacement idéal pour jouer dans toutes les tonalités. Il ne teint pas compte de la "jouabilité" : il y a bien plus de trous que le joueur ne possède de doigts. Ils sont, de plus, placés parfois hors de portée. Ensuite, il mit au point le mécanisme qui permet de boucher et déboucher les trous.

2/ Les cuivres

Le trombone L’origine du trombone est très ancienne. Il descend de la saqueboute utilisée au Moyen Age. Son succès connaît des hauts et des bas. Il disparaît et revient plusieurs fois au goût du jour. C’est au XVIII e siècle qu’il revient définitivement. Sa coulisse est apparue au IXe siècle, cette originalité donne des possibilités uniques qui attireront de nombreux compositeurs.

Le cor Aux XVI e et XVIIe siècle, le cor, ou trompe de chasse, est limité comme le clairon qui peuple nos fanfares. Il a été plusieurs fois amélioré, en y ajoutant des pistons, pour pouvoir figurer dans l’orchestre. Il devient « cor d’harmonie » avant de devenir « cor chromatique » et enfin « double cor » en acquérant de nouvelles sonorités au milieu du XIXe siècle.

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La trompette La trompette est un très ancien instrument de musique. Fabriquée en os, en bois, encornes ou utilisant des coquillages, elle servait à communiquer, donner l'alarme ou effrayer des ennemis, des animaux dangereux. Dans son évolution, elle garde un côté guerrier et militaire. Les cérémonies romaines sont ponctuées de sonneries à la trompette. Les casernes aujourd'hui sont encore rythmées par le clairon. Les chasseurs sonnent le cor lors des battues. La trompette reste longtemps un instrument limité avant l’invention du piston qui lui donne son allure actuelle Le tuba Le tuba a une histoire complexe. « Tuba » signifie « trompette » en latin et n’a pas toujours désigné l’instrument que nous connaissons aujourd’hui. C’est au XIXe siècle qu’Adolphe Sax et l’invention des pistons lui donnent la forme que nous pouvons voir dans les orchestres symphoniques.

Les cordes 1/ Les cordes frottées Le violon et l’alto

Il se situe au terme de l’évolution des cordes à archet. Ses ancêtres datent du Ixe siècle au moins auxquels furent ajoutées petit à petit des caisses de résonance. Au XVIIIe siècle il remplace les violes de gambe dans la musique de chambre comme dans les orchestres symphoniques. Pour tous les luthiers, le modèle de référence est celui du célèbre Antonio Stradivari (1644-1737). L’alto plus grand que le violon sans que sa taille soit clairement définie : elle peut varier de 10 centimètres. En fait, la forme de l'alto n'est pas la forme idéale qu'il devrait avoir. Pour sa tonalité, il devrait être plus gros, plus grand. Mais il doit garder une taille jouable ; peu épais pour pouvoir se loger sur l'épaule de l'altiste, ne pas avoir un manche trop grand... Bref, l'alto est un compromis. Seul son timbre est clairement reconnaissable, très chaud dans les graves. Il a longtemps été le parent pauvre des orchestres.

Le violoncelle Les premiers violoncelles apparaissent au milieu du XVI e siècle. Ils viennent concurrencer fortement l’instrument roi de l’époque : la viole. Le rejet a été très fort en France et il devient populaire par l’Allemagne où J.S. Bach lui consacre ses très célèbres Suites pour violoncelle seul. Longtemps contenu à des rôles d’accompagnement, c’est avec les orchestres symphoniques modernes qu’il s’installe définitivement.

La contrebasse La contrebasse est le plus grand (entre 1,60m et 2m) et le plus grave des instruments à cordes frottées. Elle est apparue plus tardivement que les violons, altos et violoncelles. Les partitions d’orchestre pour contrebasse se contentent souvent de doubler les violoncelles à l’octave inférieure. Mais la richesse de son jeu a incité les compositeurs à lui consacrer plus de place. Les jazzmen l’affectionnent particulièrement et ont inventé de nombreux modes de jeux avec ou sans archet, voire même avec l’archet à l’envers, côté bois.

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2/ Les cordes pincées La harpe La harpe fait partie des instruments les plus vieux qui existent : sa première forme remonte à l’époque égyptienne (vers 2000-3000 av. J.C.). Elle a été très prisée au Moyen Age. C’est en 1697 qu’un allemand invente un mécanisme à pédales qui lui redonne du succès. Le clavecin Le clavecin peut être muni de un, deux ou trois claviers. Il apparaît au début du XVI e siècle, dérivé du psaltérion. Tout d’abord simple remplaçant du luth comme instrument d’accompagnement du chant, il prend une importance croissante jusqu’au XVIIIe siècle. Puis il est abandonné pour le pianoforte avant de réapparaître au XXe siècle avec la grande claveciniste Wanda Landowska. Les cordes frappées : le piano Le piano que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une très longue évolution. L’antique tympanon fût le premier des instruments à cordes frappées. Mais c’est le clavicorde qui est le précurseur de notre piano. Toutefois, entre le clavicorde et le piano, tous deux à cordes frappées, deux siècles s’écoulent où le clavecin, à cordes pincées, fait son apparition. Il faut attendre la seconde moitié du XVIII e siècle pour que la technique des cordes frappées satisfasse enfin les compositeurs.

Les percussions

Le triangle La famille des percussions se répartie en deux catégories. Les membranophones et les idiophones. Les membranophones sont construits autour d'une membrane ou de cordes qui vibrent au dessus d'une caisse de résonance lorsqu'on les frappe. Le son est amplifié par cette caisse. On peut citer les tambours (membrane), les cymbalums (cordes).Les idiophones sont les instruments dont le corps est lui-même l'élément sonore. Citons les castagnettes, les carillons ou le triangle.

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LE METIER DE CHEF D’ORCHESTRE

Le chef d’orchestre est apparu au courant du 19e siècle lorsque les formations de musiciens ont commencé à prendre de l’ampleur. Auparavant, lorsqu’un directeur d’orchestre était nécessaire, un musicien se chargeait de cette fonction. Hans Von Bülow est considéré comme le premier musicien chef d’orchestre. Pianiste de formation et compositeur, il a longtemps accompagné Wagner.

La fonction du chef d’orchestre consiste à coordonner l’ensemble des acteurs musicaux d’une pièce,

c’est-à-dire les solistes, le chœur et les musiciens. Sur le plan technique, il utilise sa gestuelle pour rendre cohérent le jeu de l'ensemble des musiciens. Sur le plan artistique, il propose une orientation, une vision personnelle des œuvres choisies qu’il exprime lors de la préparation (étape préalable aux répétions). Lors de la phase de préparation, le chef d’orchestre analyse la structure de la pièce musicale, sa construction harmonique et son essence musicale. Il dégage ensuite un axe de lecture, sa vision personnelle, puis identifie les gestes qui communiqueront au mieux aux musiciens de l'orchestre la pensée du compositeur. S’ensuit la phase de répétition qui a pour but d’obtenir le son voulu, l'interprétation exacte, désirée par le chef d’orchestre. La phase finale est bien entendue celle du concert.

Le chef d’orchestre travaille également avec le metteur en scène lors des répétitions scéniques. C’est lui

qui dirige le jeu du chef de chant chargé d’accompagner les chanteurs, indique les phrasés et donne leurs entrées aux différents solistes. Il intervient peu mais se manifeste tout de même lorsqu’une idée du metteur en scène lui paraît incompatible avec l’interprétation musicale. Sa présence lui permet aussi de s’imprégner de la conception du metteur en scène et même parfois d’en tenir compte dans sa direction musicale.

Lors du concert le public peut observer un léger décalage entre le geste du chef et la réponse de

l’orchestre, c’est normal ! Sans ce décalage il serait un simple « batteur de mesure » chargé de donner le tempo et de maintenir la régularité. Un bon chef d’orchestre doit conduire son orchestre, ce qui suppose qu’il anticipe la réponse des instrumentalistes.

Sa main droite tient la baguette et bat la mesure. Elle peut également indiquer la dynamique au moyen de l’amplitude des gestes.

Sa main gauche indique les phrasés, conduit les grandes variations de tempo ou de dynamique et signale leurs entrées aux différents musiciens, celles-ci pouvant également être données au moyen d’un signe de tête.

Son regard transmet les indications nécessaires au musicien chargé d’un solo ou qui doit faire ressortir l’intensité de son jeu, il rassure et aide à la concentration, il donne l’assurance nécessaire aux attaques ou commande un passage plus expressif.

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Les chefs d’orchestres célèbres Hans Richter, Arturo

Toscanini, Herbert von Karajan, Gustav Mahler, Leonard

Bernstein et Daniel Barenboim (les trois derniers ayant menés plusieurs carrières de front).

Typologie des indications que le chef donne à l’orchestre Les phrasés : « parler-chanter » fondé sur des onomatopées : « yam, pa pa pa pam »,

« ta di, ti ti tam tam », etc. Remarques plus techniques (en complément, facultatif) : « On n’entend

pas assez la levée », « Il faut donner plus de poids aux syncopes », etc. Le caractère musical : Analogies stylistiques : « Les cordes, il faut qu’on entende toutes les

croches, c’est comme dans du Bach », « C’est une écriture chorale, pensez à la Passion selon Saint Matthieu », etc.

Indications d’expression : « Très dramatique », « Pas trop fort, mais très vivant », etc.

La couleur orchestrale : Métaphores : « Très sombre », « Plus brillant », etc.

Evocation d’un timbre instrumental : « Ca doit sonner comme un orgue », « Les violoncelles et les contrebasses, pour vos pizzicatos, pensez à un son de grosse caisse », etc. Indications de jeu : « Pas de vibrato sur les valeurs longues, s’il vous plaît », « Les cordes, ça doit être très aérien, n’appuyez pas trop les archets », etc.

Sources pour l’élaboration de ce dossier : - Encyclopédie Encarta 2001 - Wikipedia - Guide de la musique symphonique, sous la direction de François-René Tranchefort, Ed. Fayard

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