16
dossier pédagogique saison 2011-2012 Au détour d’une rue, un huguenot vient porter secours à une jeune femme qui ne lui dévoile pas son identité. Malgré la trêve entre les protestants et les catholiques, la vie ne les laisse pas s’unir et le cessez-le-feu ne saurait durer. Une histoire d’amour au cœur du massacre de la Saint-Barthélemy. en deux mots ContaCts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected] Hervé petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected] opéra national du rhin • 19 place Broglie Bp 80 320 • 67008 strasbourg photo www.benoitpelletier-diabolus.fr les Huguenots giaComo meyerBeer www.operanationaldurhin.eu

Dossier pédagogique Les Huguenots

Embed Size (px)

DESCRIPTION

les huguenots meyerbeer opéra rhin

Citation preview

dossier pédagogiquesaison 2011-2012

Au détour d’une rue, un huguenot vient porter secours à une jeune femme qui ne lui dévoile pas son identité. Malgré la trêve entre les protestants et les catholiques, la vie ne les laisse pas s’unir et le cessez-le-feu ne saurait durer. Une histoire d’amour au cœur du massacre de la Saint-Barthélemy.

en deux mots

ContaCtsFlora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]é petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]éra national du rhin • 19 place Broglie Bp 80 320 • 67008 strasbourgphoto www.benoitpelletier-diabolus.fr

les HuguenotsgiaComo meyerBeer

www.operanationaldurhin.eu

Coproduction avec la Monnaie / de Munt, Bruxelles

Chœurs de l’OnR

Orchestre philharmonique de Strasbourg

Édition critique de Milan Pospisil et Oliver Jacob.Copyright chez G. Ricordi & Co., Buehnen und Musikverlag Munich

les Huguenots giaComo meyeBeer

Phot

o C

lärc

hen

und

Mat

thia

s B

aus

Grand opéra en cinq actesLivret d’Eugène Scribe et DeschampsCréé le 29 février 1836, salle Le Peletier à Paris

14 03 15 04opéra strasBourg

la FilaturemulHouse

me 14.03 18 h 30di 18.03 15 hma 20.03 18 h 30sa 24.03 18 h 30me 28.03 18 h 30

ve 13.04 18 h 30di 15.04 15 h

nouvelle produCtion

direCtion Daniele Callegari

mise en sCèneOlivier Py

déCors, Costumes et maquillagePierre-André Weitz

lumièresBertrand Killy

marguerite de valoisLaura Aikin

valentineMireille Delunsch

le page, urBain Karine Dehayes

raoul de nangis Gregory Kunde

Comte de neversMarc Barrard

Comte de saint-BrisPhilippe Rouillon

marCel Wotjek Smilek

CosséXavier Rouillon

tHoré Marc Labonnette

tavannes Avi Klemberg

retz Arnaud Rouillon

méru Patrick Bolleire

Bois rosé Mark Van Arsdale

maurevert Rudi Fernandez-Cardenas

une dame d'HonneurMarie Cubaynes

une CorypHéeHanne Roos

un valetJohn Pumphrey

un arCHerDimitri Pkhaladze

deux jeunes Filles CatHoliques Tatiana Zolotikova, Fan Xie

un étudiant CatHoliqueJohn Pumphrey

trois moines John Pumphrey, Rudi Fernandez-Cardenas, Dimitri Pkhaladze

deux BoHémiennesMarie Cubaynes, Hanne Roos

renContreavec Olivier Pyanimée par Guy Wachma 13.03 18 h 30Strasbourg OpéraEntrée libre

langue :français surtitré en françaiset en allemanddurée approximative :4 h 30 (durée ne tenant pas compte des entractes)

Conseillé à partir de 14 ans : collège et lycée

l’argument

L’histoire se déroule au mois d’août 1572, rendu tristement célèbre par le massacre de la Saint-Barthélemy. Les protestants sont pourchassés et assassinés par les catholiques, d’abord à Paris le 24 août, puis dans certaines villes de province.

Acte IDans le château de Touraine du Comte de Nevers

Le Comte de Nevers et ses amis, tous des gentilshommes catholiques, se divertissent. Raoul de Nangis, protestant, se joint à leur fête. Il s’empresse de faire le récit de son nouvel amour pour une jeune femme qu’il vient de sauver d’une agression. Elle lui avait manifesté sa gratitude par un sourire sans lui dévoiler son nom. Le serviteur de Raoul, Marcel, n’apprécie guère la mauvaise compagnie qui entoure son maître et se met à chanter un air de guerre protestant pour le mettre en garde. L’arrivée d’une jeune femme attire l’attention de tous les convives et interrompt les festivités. Raoul reconnaît la belle inconnue. Elle est la promise du Comte de Nevers, Valentine, qui vient rompre ses fiançailles. Mais, pour Raoul, elle n’est rien d’autre qu’une femme sans grande vertu qui vient rendre visite à un libertin notoire. Peu après, un page apporte un billet à Raoul de la part d’une mystérieuse inconnue et le conduit les yeux bandés dans un lieu secret.

Acte IIDans le parc du château de Chenonceau

Marguerite de Valois, la fiancée du protestant Henri de Navarre, chante aux splendeurs qui l’entourent sous les yeux de son page. Valentine, sa demoiselle d’honneur préférée et fille de Saint-Bris, vient lui annoncer la rupture de ses fiançailles et son amour pour Raoul. Valentine étant trop timide pour se dévoiler à Raoul, Marguerite prend sa place pour le séduire. Il arrive peu après. Les yeux libérés, il en tombe amoureux. Le déroulement des événements prend pourtant une toute autre forme, quand le page annonce la visite des nobles du pays, dont Nevers et Saint-Bris. Marguerite réussit à convaincre ce dernier de donner en mariage Valentine à Raoul, afin de faire cesser les querelles entre les protestants et les huguenots. Quand les deux promis se rencontrent, Raoul reconnaît l’inconnue. Au désespoir de Valentine, il la rejette brutalement sans donner un mot d’explication. Tous sont consternés et Marguerite évite de peu un grave conflit entre Saint-Bris et Raoul.

Acte IIIQuelques jours plus tard à Paris

Valentine et Nevers, à nouveau fiancés, se préparent à célébrer leurs vœux de mariage. Valentine est accompagnée à la chapelle par Nevers et Saint-Bris ; ils vont se recueillir jusqu’à la fin du jour. Marcel vient signifier à Saint-Bris que Raoul le provoque en duel. Maurevert prend Saint-Bris à part et lui explique comment se débarrasser malicieusement de Raoul. Valentine a tout entendu. Amoureuse de Raoul, elle s’en va afin d’alerter Marcel du complot. La nuit tombe, les rues se vident et le combat se prépare.Raoul, Saint-Bris et leurs témoins se retrouvent pour le duel. Marcel qui n’est pas parvenu à prévenir son maître entend des pas lourds s’approcher. Il s’agit de Maurevert et de ses hommes qui viennent soutenir Saint-Bris. Les huguenots sont alors appelés à se dresser aux côtés de Raoul. Au moment où le combat allait s’engager, Marguerite entre et l’interrompt. C’est alors que les choses s’éclaircissent : elle apprend la vérité à Raoul. Il réalise que Valentine l’a sauvé et que ses suspicions étaient infondées. Mais elle est à présent femme de Nevers qui l’emmène fêter leurs noces au cours d’un grand banquet.

Acte IVDans les appartements de Valentine

Raoul rend secrètement visite à Valentine, afin de connaître la vérité à son propos. Quand Nevers, Saint-Bris et d’autres gentilshommes entrent, Raoul a tout juste le temps de se cacher. Les catholiques se retrouvent pour sceller le pacte qui les engage à éliminer les protestants au cours de la nuit de la Saint-Barthélemy. Nevers refuse de participer au massacre et se retrouve gardé à vue. Avec la bénédiction des moines, les gentilshommes s’en vont débuter leur quête. Les cloches sonnent le début du massacre. Valentine a beau tenter de retenir Raoul en lui avouant son amour, il lui montre le bain de sang qui se propage par la fenêtre et elle s’évanouit. Raoul la laisse et vole au secours des siens.

dp les Huguenots 2011-2012 • 3

Acte V

Premier tableauRaoul, recouvert de sang, fait irruption dans le mariage qui unit Marguerite de Valois à Henri de Navarre. Les chefs huguenots s’y sont réunis. Raoul les appelle au combat.

Deuxième tableau - Dans un cimetière huguenotRaoul et Marcel ont trouvé refuge. Nevers est tombé au combat et laisse Valentine libre de toute union. Elle rejoint Raoul au cimetière. Elle le supplie de se convertir et de s’unir à elle. Sous la pression de Marcel, il ne cède pas. Alors, Valentine décide de se convertir à la religion réformée et de mourir auprès de Raoul. Le cimetière est envahi et le massacre commence.

Troisième tableauMarcel, Valentine et Raoul se trouvent sur un quai à Paris. Saint-Bris et sa suite approchent. À la question « Qui vive ? », Raoul et ses compagnons répondent « Huguenots ! ». Saint-Bris ordonne de tirer et réalise trop tard qu’il vient de tuer sa fille. Marguerite, en route vers le Louvre, est témoin de cette fusillade. Son époux, Henri de Navarre, a renoncé à sa religion. Il est sauf.

les spéCiFiCités des Huguenots

le grand opéra

Cette œuvre s’inscrit dans le mouvement du grand opéra. Il apparaît au début du XIXe siècle et connaît un grand succès jusqu’en 1850. Le grand opéra, généralement en quatre ou cinq actes, fait appel à de grandes chorales et à des mises en scène grandioses : les personnages sont nombreux, l’orchestre de grande envergure, les décors monumentaux, et l’opéra comporte au moins un ballet. Il se base sur une intrigue tirée d’un événement épique ou historique. Il est également caractérisé par les scènes de foule, comme c’est par exemple le cas au début de l’acte III. Le grand opéra est né à la suite des bouleversements sociaux engendrés par la Révolution. La démocratisation de l’opéra a laissé place dans les salles de spectacle à un public friand de ce genre musical.

la nuit des sept étoiles

Les Huguenots fut surnommé « La nuit des sept étoiles » en raison de la distribution éclatante des chanteurs à sa création. Cet opéra exige encore aujourd’hui des interprètes aux qualités vocales hors du commun pour incarner les sept personnages de l’œuvre.

la musique de sCène

L’œuvre comporte beaucoup de musique de scène. Ce genre musical vient principalement du théâtre et a pour fonction de créer les transitions entre les scènes ou les actes de la pièce. Aussi elle permet d’approfondir la psychologie des personnages et apporte des éléments supplémentaires non visuels. Il est rare de retrouver ce genre musical dans des productions lyriques, elles-mêmes déjà pourvues intégralement de musique. Dans Les Huguenots, certaines interventions musicales ont lieu sur scène,les instruments sortant de la fosse d’orchestre.

l’opHiCléide

Parmi les instruments utilisés dans la partition originale des Huguenots figure le très rare ophicléide. Il fait partie de la famille des cuivres. Pour mieux comprendre cet instrument, il faut se reporter à l’origine du mot. L’étymologie d’ophicléide vient du grec « ophis » qui veut dire « serpent » et de « kleis », qui signifie « clé ». Serpent à clés ! L’ophicléide est le descendant du serpent militaire qui était lui aussi muni de clés. Il a été inventé au début du XIXe siècle et a tenu une place très importante dans les opéras. Cet instrument à clés en possède à l’origine 9, puis s’est développé à 12. Tel le violon, il a été décliné en plusieurs tailles et donc tessitures (alto, contrebasse, basse). Mais l’ophicléide ne pouvait pas perdurer à une époque où l’ampleur sonore des orchestres se développait toujours plus. Il a vite été remplacé par le tuba, instrument à piston très puissant.

dp les Huguenots 2011-2012 • 4

les spéCiFiCités des Huguenots

des protagonistes et des lieux Historiques

marguerite de valois

Marguerite de Valois est connue dans l’opéra Les Huguenots pour être la protectrice de Valentine. Historiquement, Marguerite de Valois (1553–1615) est une princesse française de la famille Valois-Angoulême de la dynastie capétienne. Elle est aussi connue sous le nom de Marguerite de France. Au XIXe siècle, l’auteur Alexandre Dumas donne naissance au mythe de la « Reine Margot » dans son roman en s’inspirant de la vie de Marguerite de Valois. En épousant Henri de Navarre, elle devient reine de Navarre et reine de France, lorsque son mari accède au trône. Ce mariage politique a pour but de symboliser la réconciliation entre les catholiques et les protestants après la troisième guerre de Religion. Toutefois, comme on le découvre dans Les Huguenots, cette célébration est assombrie par le massacre de la Saint-Barthélemy. Historiquement, la cérémonie a lieu le 18 août et non pas la nuit du massacre.

Portraits de Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre, représentés vers 1572 sur une miniature du Livre d’heures de Catherine de Médicis, Bibliothèque nationale de France

les CHâteaux de touraine

Les châteaux de Touraine sont mentionnés dans Les Huguenots. La Touraine est une ancienne province de France au Sud-Ouest du bassin parisien, de part et d’autre de la Loire. Elle formera par la suite le département d’Indre-et-Loire. La Touraine tire son nom de sa capitale, Tours. Font partie des châteaux de Touraine : Chenonceau, Amboise, Le Clos-Lucé, Villandry, Azay-le-Rideau, Ussé, Chinon, Loches et Langeais.

le CHâteau de CHenonCeau

Situé dans la commune du même nom, il est l’un des illustres châteaux de la Loire. Philibert Delorme est l’architecte de ce joyau de l’architecture Renaissance, classé au titre des monuments historiques, et construit en 1513. Il enjambe la rivière du Cher. Il est surnommé le Château des Dames pour avoir été bâti et possédé par des femmes illustres, telles que Katherine de Briçonnet, Diane de Poitier, Catherine de Médicis, Louise de Lorraine, épouse d’Henri III. Aujourd’hui, une collection remarquable de mobilier renaissance, un ensemble de tapisseries du XVIe et XVIIe siècle et de nombreux tableaux de maîtres y sont conservés. Ce site classé est entouré de « jardins à la française » et d’un parc.

Source : http://www.chenonceau.com dp les Huguenots 2011-2012 • 5

Luther, un moine allemand, dénonce en 1519 les abus de l’Église romaine. Il décide alors de fonder une nouvelle religion chrétienne, la religion protestante. De nombreux Français de classes aisées s’y rallient sans que des conflits éclatent. Ils sont aussi appelés « réformés ». En 1559, le roi Henri II meurt tragiquement. Ses enfants étant encore trop jeunes pour régner, c’est sa femme, Catherine de Médicis, qui assure la régence. Certains protestants y voient l’opportunité de baser le nouveau système sur le modèle de république de leurs coreligionnaires hollandais. Mais les catholiques œuvrent eux aussi afin de les supplanter. Les premières dissensions apparaissent du fait de l’influence de la famille catholique des Guise sur le jeune roi François II. De 1561 à 1598, de nombreux massacres se succèdent impliquant les protestants et les catholiques. Huit guerres opposèrent les deux religions.

Le Massacre de la Saint-Barthélemy (entre 1576 et 1584), tableau de François Dubois (1529-1584), Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne

le Contexte : la nuit de la saint-BartHélemy

Le massacre de la Saint-Barthélemy désigne la nuit du 23 au 24 août 1572, au cours de laquelle les protestants furent pourchassés et assassinés par les catholiques, d’abord à Paris puis dans certaines villes de province. L’influence grandissante de l’amiral Coligny sur Charles IX et son soutien aux Pays-Bas, État à l’époque révolté contre l’Espagne, a motivé ce massacre. Perpétré à l’instigation de Catherine de Médicis et d’Henri de Guise, ce massacre a fait 3 000 victimes à Paris.

Cet événement tragique s’inscrit dans les guerres de Religion qui opposent les catholiques aux protestants, d’abord durant la deuxième moitié du XVIe siècle, et qui s’est prolongé par d’autres guerres aux XVIe et XVIIe siècles.

Le terme « huguenot » est l’appellation donnée par leurs ennemis aux protestants français pendant les guerres de Religion. Il semble être employé pour la première fois en 1560 dans des textes provenant de la région tourangelle. Il existe plusieurs versions qui expliqueraient l’origine du nom « huguenot ». Il serait dérivé du nom d’Hugues Capet, roi des Francs de 987 à 996. Une autre piste est celle de la fameuse porte Hugon à Tours, lieu de rassemblement des protestants. Mais la théorie la plus reconnue est celle qui lie « huguenot » au mot allemand « Eidgenossen », qui signifie « camarade lié par un serment » ou « confédéré », aussi utilisé en Suisse sous la forme de « Eidgnots ».

étymologie du nom « Huguenot »

la revanCHe d’un grand opéra populaireentretien avec olivier py

Frédéric aron : que diriez-vous à un spectateur qui viendrait pour la première fois à l’opéra pour voir les Huguenots ?olivier py : Je lui dirais que c’est une œuvre d’art total, une œuvre excellente à mon avis pour commencer à voir de l’opéra. Même si l’histoire est longue, elle est pleine de romance, de moments satyriques, de force politique… Elle est profondément populaire, c’est la raison pour laquelle elle a été célébrée au XIXe siècle, et c’est peut-être la raison pour laquelle elle a été oubliée au XXe siècle.

F. a. : était-ce un pari d’exhumer les Huguenots ?o. p. : Oui, complètement, un pari de Marc Minkowski et de moi-même. Nous avions ce projet depuis plusieurs années, après avoir pris conscience que cette œuvre, qui a profondément marqué l’histoire de l’opéra, était absente des scènes européennes, ou du moins françaises, depuis soixante ans. Elle a été oubliée, complètement à tort. Marc Minkowski m’a fait découvrir la musique de Meyerbeer, qu’on a injustement accusée d’être une musique facile. C’est une musique splendide, qui ne déroute pas l’oreille tout en étant extraordinairement inventive. On peut reconnaître ce qui va être Wagner, mais aussi Verdi ou Offenbach. Meyerbeer essaye tout, initie tout.

Les

Hug

ueno

ts, L

a M

onna

ie d

e B

ruxe

lles,

pho

to C

lärc

hen

und

Mat

thia

s B

aus

dp les Huguenots 2011-2012 • 7

iCi l’espaCe devient tempsentretien avec pierre-andré Weitz

mélanie aron : Comment définiriez-vous votre approche de la scénographie ?pierre-andré Weitz : J’envisage le décor comme un espace en mouvement, comme un espace musical. Je propose une chorégraphie de l’espace. J’aime penser des décors mobiles qui traduisent ce mouvement musical. Par exemple, dans la réalité les maisons ne bougent pas. À l’opéra elles le peuvent : c’est ce qui différencie un décor de théâtre d’un décor de télévision. L’espace scénique est un espace dramaturgique. En évoluant, il permet au sens de progresser et par là-même d’accroître la pensée des spectateurs. À l’opéra tout part de la musique. Il ne s’agit pas d’illustrer la musique mais de partir de la partition pour accéder à une dimension qui se trouve au-delà des notes et des mots du livret. m. a. : Comment avez-vous abordé l’époque historique où se situent les Huguenots ?p.-a. W. : Les Huguenots relatent une période dramatique de l’histoire de France. Comment représenter quelque chose d’horrible, sans cesse renouvelé, dans des pays et à des époques différentes ? Le cœur du sujet est les bagarres qui sans cesse opposent les humains les uns aux autres, au fil de l’histoire de l’humanité. Comment faire fonctionner l’imaginaire pour proposer une façon d’interpréter l’histoire ? La réponse ne se trouve ni dans une proposition réaliste ni historique. J’ai imaginé des maisons qui bougent : en mouvement, au fil des différents tableaux, elles représentent le combat mais aussi la traversée des époques, pour conduire à aujourd’hui. C’est une façon contemporaine de raconter cette histoire.

m. a. : quelle est la part du symbolique dans cette recherche ?p.-a. W. : Les maisons en or représentent le monde des catholiques. Les maisons noires celui des protestants.Il faut, au théâtre, à l’opéra, savoir être didactique, utiliser des signes, des signifiants, des symboles pour aider la lecture du spectateur. L’iconographie des Huguenots est en cela classique, au sens propre du terme. Elle utilise les mythes fondateurs de notre humanité. Un homme nu avec des bois de cerf apparaît sur scène dansant avec une femme portant un croissant de lune. Ici, l’utilisation du mythe de Diane au bain surprise par Actéon. Diane ne peut être vêtue car elle sort du bain ! Nous sommes loin, il me semble, de la perversité... Mais le monde d’aujourd’hui a parfois quelques difficultés à saisir le classicisme. L’allégorie participe également de ce classicisme. Ainsi, par exemple, trois danseuses maquillées en mort. Il s’agit ici de la mort dansant avec le soldat partant à la guerre. La scénographie est une métaphore permanente. Il faut bien différencier la réalité du réel. Nous sommes dans une autre réalité. C’est pourquoi, je n’apporte pas de réponse réaliste, mais une réponse poétique. Quand on a beaucoup chanté, on accède plus facilement à cet espace, avec ses illusions. Pour faire croire à cet autre monde, à cette autre réalité, il faut proposer des clefs de lecture au spectateur. Mais tout ceci reste de l’ordre de la proposition et non de l’interprétation, destinée à emmener le spectateur dans une réalité symbolique, métaphorique, psychologique. Je suis là pour raconter des histoires. Et pour cela j’utilise tout ce que je suis : scénographe, chanteur, musicien, acrobate, clown, peintre... Tout est important.

la CoproduCtion : de la prouesse teCHnique à l’aCComplissement artistique

Coproduire un spectacle est toujours une grande aventure. Financière tout d’abord, car la coproduction suppose un partage des coûts, humaine également, car elle implique une véritable et étroite coopération entre les partenaires engagés.

Une coproduction nécessite une grande capacité d’adaptation. Il est en effet essentiel de respecter les contraintes financières et artistiques de chacun, mais aussi de confronter les techniques et les forces vives des théâtres engagés.Une étude technique poussée du décor est essentielle avant sa construction. La Monnaie de Bruxelles et l’Opéra national du Rhin se sont associés pour la réalisation de cette nouvelle production des Huguenots. Une collaboration culturelle permettant des échanges autant techniques qu’humains, pour une réalisation d’un niveau européen.

un travail main dans la main

Les ateliers de la Monnaie ont construit les décors. Mais les bureaux d’études de Bruxelles et de Strasbourg ont travaillé main dans la main, très en amont, pour penser et assurer l’adaptabilité des éléments aux différentes scènes concernées (une à Bruxelles, deux à l’OnR). Julien Achaintre, responsable du bureau d’études des ateliers de la Meinau a étudié le dimensionnement des éléments, suivi de près l’avancée de leur construction, la façon dont ils s’emboitent au fil des tableaux, la manière dont les tableaux se succèdent les uns aux autres. La mise en scène est composée de 26 tableaux : une véritable prouesse technique et artistique au service de l’œuvre.

entre deux scènes

Les cadres de scènes des théâtres ayant des dimensions différentes, il a été nécessaire, en amont, d’apporter certaines modifications au décor et de réduire la hauteur des éléments. De plus, la vétusté du bâtiment strasbourgeois a pour conséquence un investissement supplémentaire en matière de sécurité et de classement au feu : il a été requis, entre autres, d’ajouter des gardes corps pour assurer la sécurité des artistes et leur éviter la sensation du vide. Il a aussi fallu mener une réflexion par rapport à la charpente strasbourgeoise, dont la résistance aux charges est moindre qu’à la Monnaie. Le poids de certains éléments a dû être réduit. Le plateau de la Monnaie comporte une pente à 4 %, celui de Strasbourg est plat. Ainsi, il a fallu prévoir, pour des raisons d’esthétique et de mise en scène, de construire une pente à 4 % pour Strasbourg. Les ateliers ont également fabriqué une lune, élément important de la scénographie. Un cyclo de 6 m de diamètre, peint, tendu sur un cadre de métal, fixé sur un châssis en bois, pour une largeur totale de 8 m 30. La dimension de cette lune a dû être réduite, afin de rentrer dans les deux cages de scène, les dimensions de Strasbourg étant inférieures à celles de Bruxelles.Le spectacle est techniquement long et éprouvant pour les équipes, de par sa durée et sa complexité. Ainsi par exemple, les façades des maisons, dont la hauteur pour certaines approche les 9 m 50, bougent comme un accordéon. Sur scène se trouvent de grands chariots – un système de machinerie baroque – fixés sur des rampes apparentes, afin de bouger symétriquement les différents éléments. Le déplacement de ces chariots est manuel, permettant ainsi souplesse et sensibilité des mouvements. Les machinistes les manipulent à vue. Le résultat est grandiose. La mécanique fonctionne, la magie s’opère.

Les

Hug

ueno

ts, L

a M

onna

ie d

e B

ruxe

lles,

pho

to C

lärc

hen

und

Mat

thia

s B

aus

Les représentations à La Monnaie de Bruxelles terminées, le décor des Huguenots a été livré aux ateliers de l’OnR à la Meinau. Certaines adaptations ont dû être réalisées, pour les représentations données à La Filature à Mulhouse notamment.

dp les Huguenots 2011-2012 • 10

des ateliers de déCors au montage sur sCène

Quelques éléments de décor, comme le grand escalier, sont mis en place dans la salle Ponnelle du Grenier d’Abondance, où se déroulent les premières répétitions, avant le montage définitif sur la scène de l’Opéra pour la suite des répétitions et les représentations. Ci-dessous, une illustration du rendu final, avec le grand escalier central.

Les

Hug

ueno

ts, L

a M

onna

ie d

e B

ruxe

lles,

pho

to C

lärc

hen

und

Mat

thia

s B

aus

séquenCe musiCalepar laurence grauwet

version Cd : les Huguenots, richard Bonynge, lotfi mansouri, australian, australian opera and Ballet orchestra, sydney opera House, sound recording p & © 1990 (2011), opera australia

dp les Huguenots 2011-2012 • 12

remarques générales• C’est un opéra « à grand spectacle », dit grand opéra à la française avec des changements de décors à chaque acte.• L’orchestration est développée, les chœurs puissants et nombreux.• L’écriture vocale des sept solistes est d’une grande virtuosité. • Les défilés triomphaux et les fins d’actes sont spectaculaires, en « climax ».• Différents genres musicaux se côtoient, de la musique religieuse à la romance, en passant par des airs « à l’italienne », etc.• Les numéros, c’est ainsi que sont nommées les différentes parties, sont reliés par des moments qui découlent du récitatif intermédiaire.

• les bois : ils sont doublés : deux flûtes piccolo, deux grandes flûtes, deux hautbois (un des hauboïstes joue aussi du cor anglais), deux clarinettes (un des clarinettistes joue aussi de la clarinette basse), deux bassons• les cuivres : quatre cors, quatre trompettes, trois trombones, un ophicléide• les percussions : timbales, triangle, grosse caisse, cymbales, tambour de basque, tambour militaire, tam-tam • les cordes : des violons, altos, violoncelles, contrebasses, deux harpes, une viole d’amour

• acte iii : flûte piccolo, petite clarinette en fa, six clarinettes en ut, deux hautbois, deux bassons, deux cors naturels, deux trompettes naturelles et une à pistons, un ophicléide, un tambour, une grosse caisse, des cymbales, un triangle, des cloches.• acte v : quatre trompettes naturelles et une à pistons, quatre cors naturels, deux trombones basses

On les appelle « les sept étoiles », tant leur virtuosité est remarquable :• Marguerite de Valois, fiancée à Henri IV, soprano dramatique • Valentine, fille de St Bris, soprano dramatique• Urbain (rôle travesti), mezzo-soprano• Raoul de Nangis, un noble protestant, ténor lyrique• Marcel, soldat protestant, basse• Saint-Bris, un noble catholique, baryton• Nevers, un noble catholique, baryton

Composition de l’orCHestre

musique de sCène

personnages prinCipaux

version Cd : les Huguenots, richard Bonynge, lotfi mansouri, australian, australian opera and Ballet orchestra, sydney opera House, sound recording p & © 1990 (2011), opera australia

dp les Huguenots 2011-2012 • 13

approCHe par tHèmes de l’Œuvre et éCoutes musiCales

le CHoral de lutHer « ein’Feste Burg ist unser gott. »

notions à aborder :• Couleur : donnée par les bois, ainsi la mélodie de choral est confiée au départ au cor anglais, à la clarinetteet aux cuivres• Temps : l’écriture verticale, l’homorythmie

écoute 1 : ouverture, Cd 1 (plage 1 jusqu’à 1’54)

L’ouverture est construite à partir du choral de Luther.Très courte, elle commence par deux roulements de timbale. Le choral de Luther (1ère section) suit immédiatement, joué par les bois et lescuivres, traité d’abord en écriture homorythmique au phrasé lié, dans un tempo lent et des nuances pianissimo. Le choral est repris avec des variations d’orchestration (trémolos des cordes, cymbales), de hauteur (plus aigu), de durée et de tempo (allegro), et d’intensité (fortissimo). L’ouverture prend fin sur une demie cadence.

des questions et des réponses : • Quel est le ton donné par le Choral au début de l’ouverture ? Il impose au départ son caractère solennel et posé, en valeurs longues. • De quelle manière la mélodie de choral est-elle reprise ? Elle est reprise en prenant de l’ampleur, de manière enjouée et brillante malgré un passage plus dramatique.

écoute(s) 2 : exemples d’utilisation du Choral de luther comme fil conducteur dans l’œuvre

notions à aborder :• La mesure du temps : variations de tempo, du rythme • La couleur : orchestration et variations de densité entre solos et tutti (ensembles)• Le caractère spirituel amené par les différentes apparitions du Choral• L’espace : utilisation des voix en coulisse qui agrandit l’espace scénique et les contrastes de densité chœurs - chanteurs solistes ou solos instrumentaux - orchestre• L’alternance de musique religieuse et de musique profane

acte i (Cd 1, plage 3 à 1’23)

Le personnage de Marcel chante la mélodie du Choral écrite de façon un peu contrapuntique, avec utilisation de cuivres, de trompettes en doublure ou en écho, de timbales lointaines. La tessiture de basse du soliste et la profondeur de l’orchestration donnent à la scène son caractère impressionnant.

acte iii (Cd 2, plage 6, de 3’33 à 4’16)

Les solistes entonnent le Choral, accompagnés par les cordes lors du septuor du duel. Le cliquetis des épées donne à la scène son caractère épique.

acte v (Cd 3, plage 3, de 5’16 au début de la plage 4)

Lors du Grand trio de Marcel, le Choral est entonné au loin par les chœurs de femmes en voix off et qui représentent les martyrs, en coulisses, ponctués par des trémolos de cordes. Cet air correspond au début du massacre et au mariage de Valentine et Raoul. On repère le contraste entre les tessitures des chœurs et de Marcel. En résonnance avec l’air de Marcel, le solo de clarinette basse qui suit.

acte v(Cd 3, plage 4, de 5’57 à 8’01)

Les solistes chantent le Choral par quatre fois en affirmant leur foi devant les meurtriers. La reprise par l’orchestre, en accélération, accentue la frénésie de l’extrait, affirmée par les harpes, la grosse caisse et la trompette.

écoute transversale et pratique musicale : « Ein feste Burg ist unser Gott », extrait de la cantate BWV 80 de Jean Sébastien Bach.Faire chanter la mélodie du Choral, voire le Choral et son harmonisation pour des élèves plus aguerris.Proposer une création de texte en fonction du découpage du Choral.

les airs de Bravoure

écoute 3 : romance de raoul « plus blanche que la blanche hermine », acte i (Cd 1, plage à 2’10)

repères musicaux :• Les pizzicati des cordes mettent l’auditeur en attente.• La romance de Raoul est uniquement accompagnée par la viole d’amour en un long contrechant très poétique. • L’entrée de l’orchestre, les longues notes tenues du soliste dans l’aigu, à noter le soutien vocal que demande le phrasé legato et le registre aigu.• La viole d’amour revient, accompagnée des cordes et des vocalises redoutables du soliste.• La coda exaltée en crescendo rapide de l’orchestre.

écoute 4 : air de la reine marguerite « Ô beau pays de touraine », acte ii (Cd 1, plage 7, jusqu’à 3’41)

des questions et des réponses : • Quels instruments entendez-vous avant l’entrée de la soprano ? Les violoncelles, un solo très aérien de flûte, puis les cordes. • Quels instruments soutiennent ensuite la voix ?La harpe en arpèges, les cordes, les flûtes.• À quel moment la technique vocale de la soprano est-elle particulièrement valorisée ? Lors du passage interprété a cappella.• Pourquoi Meyerbeer compose-t-il des passages si virtuoses ? Afin de susciter l’admiration et l’émoi du public.

remarque : les vocalises de Marguerite se juxtaposent ensuite au chœur des baigneuses.

un exemple de Coup de tHéâtre

écoute 5 : raoul, marguerite, les chœurs, acte ii (Cd 2, plage 2, à 2’45) Raoul pense que Valentine est la maîtresse de Nevers et refuse de l’épouser.1. La surprise : « Ah grand Dieu, Qu’ai-je vu ? » est chanté dans un souffle, nuances piano, en récitatif dont l’accompagnement très discret est entrecoupé de silences.2. La colère : les mots « Trahison ! Perfidie ! » paraissent projetés comme un cri. À noter la ponctuation sèche de l’orchestre et des chœurs dans une nuance forte puis fortissimo. L’ensemble est progressivement tendu, les répliques sont vives, le débit vocal et l’écriture orchestrale sont en accélération.

le Fanatisme, les Complots

écoute 6 : Bénédiction des poignards, acte iv (Cd 3, plage 1)

Raoul, caché, entend Saint-Bris organiser le massacre des Huguenots.Cette scène a été choisie pour l’inauguration du nouvel Opéra de Paris en 1875.

notions à aborder :• Le langage : une écriture chorale énergique, dans le style religieux avec des retards harmoniques.• Le temps : rythmes pointés au caractère décidé, alternance de tempos. • La couleur : une orchestration aux cuivres prédominants, des cordes, des roulements de caisse claire rendus par l’utilisation du tambour militaire, du piccolo, du hautbois et de la clarinette à l’unisson,des altos et des effets de contraste entre les voix aigues et graves.

déroulement de l’extrait :• Le quatuor vocal chanté par les trois moines et Saint-Bris : « Glaives pieux, saintes épées ».Le chœur des conjurés et des novices interprété par des sopranos (rôles dits « travestis ») : «Gloire au grand Dieu vengeur ».Le solo de Saint-Bris : « Que cette écharpe blanche et cette croix sans tache du ciel distinguent les élus ! », accompagné de l’appel des trompettes• Le chœur des conjurés et des novices « Ni grâce ni pitié, frappez tous sans relâche » dans un fort climax souligné par un tempo rapide, des descentes et des montées chromatiques.

giaComo meyerBeer (1791 – 1864)

Il est né en 1791 à Berlin sous le nom de Jakob Liebmann Beer, d’origine juive allemande. Le choix de son pseudonyme est influencé par les lieux où sa carrière musicale l’a mené. Son prénom, Giacomo, fait référence à ses débuts en Italie. Son nom est une combinaison du nom de jeune fille de sa mère (Meyer) et du nom de son père (Beer).

Il fait ses études en Allemagne. Il est tout d’abord reconnu comme pianiste talentueux, puis pour l’écriture de ses opéras allemands. Il se rend ensuite en Italie, où il s’inspire de Gioacchino Rossini (1792 - 1868). Il s’intègre dans le nouveau mouvement qui met en avant le sujet inséré dans un cadre historique, pendant que l’intrigue privée est reléguée au second plan. Son travail en Italie et surtout son dernier opéra italien, Il Crociato in Egitto, le conduit naturellement vers le grand opéra français, qui constitue une des phases artistiques les plus importantes de sa carrière. À Paris, il écrit ses plus grands succès. Son travail sert à nombre de ses contemporains et participe à l’enrichissement de la partition

orchestrale dans l’opéra. Il meurt en 1864 à Paris.Dans ses opéras, on reconnaît l’expression d’idées politiques critiques sur la société et l’Histoire. Les Huguenots dénonce, au-delà du conflit de religion, la lutte des classes de l’époque.

ses œuvres lyriques principales• Robert le Diable (1831) • Les Huguenots (1836) • Le Prophète (1849) • L’Étoile du Nord (1854) • Dinorah ou le Pardon de Ploërmel (1859) • L’Africaine (1865)

L’Avant Scène Opéra, n° 134,septembre-octobre 1990

BiograpHies

daniele Callegari direction musicale

Originaire de Milan où il fait ses études musicales, il devient d’abord chef principal du Wexford Opera Festival de 1998 à 2001, puis chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique d’Anvers de 2002 à 2008. Il est régulièrement invité par les principaux orchestres tels que celui de la Monnaie de Bruxelles, de Rotterdam, Lille, l’orchestre symphonique de la Rai, l’orchestre de l’Accademia Santa Cecilia de Rome, l’orchestre de la radio de Munich, l’Orchestre symphonique d’Irlande, l’Orchestre philharmonique de Tokyo, l’Orquesta Nacional de Madrid, l’Orquesta Filarmonica de Gran Canaria, le Brabant Orkest, le Philharmonique de Prague, l’orchestre symphonique « Giuseppe Verdi » de Milan… Il est invité par les grandes maisons

d’opéra telles que le Metropolitan Opera, le Carnegie Hall de New York, le Canadian Opera de Toronto, l’Opéra de Vienne, de Munich, de Berlin, la Monnaie de Bruxelles, Semperoper de Dresde, Liceu de Barcelone, les Opéras de Tokyo, Monte-Carlo, Marseille, Bologne, Rome, Parme, Turin, Trieste ainsi que les Arènes de Vérone. Intéressé par le répertoire italien du XXe siècle, il a dirigé les créations d’Alice de Testoni à Palerme (1993), Oedipe sur la route de Bartholomée à Bruxelles (2003). Récemment, il a fait ses débuts à l’Opéra de Washington avec Un Ballo in maschera, puis a dirigé La Traviata à Dresde et Un Ballo in maschera

dp les Huguenots 2011-2012 • 15

• Solo de Saint-Bris « Silence mes amis », qui donne un contraste de densité.• Le chœur des conjurés dans un registre grave, qui retentit comme un hymne.• Coda : les mêmes, en alternance avec les novices : « À minuit », nuance piano et fin fortissimo interprétée par tous.

à Monte-Carlo, Così fan tutte à Copenhague et Falstaff à Toulouse. Il a enregistré de nombreux opéras de Verdi et de Puccini notamment. Parmi ses prestations présentes et à venir figurent Rigoletto à Tel Aviv, Il Trovatore au Met, Rigoletto et Madama Butterfly à l’Opéra national de Paris, La Bohème à la Fenice de Venise, Aida et Don Giovanni à San Diego, Madama Butterfly et L’Elisir d’amore au Liceu de Barcelone, Falstaff à Montréal, Ernani à Monte-Carlo, Cavalleria rusticana/I Pagliacci à Oslo.

olivier py mise en scène

Né en 1965 à Grasse, il entre, en 1987, au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris et fonde un an plus tard sa compagnie : « L’inconvénient des boutures », où il assure lui-même la mise en scène de ses textes. En 1995, il crée La Servante, histoire sans fin, cycle théâtral d’une durée de vingt-quatre heures, présenté en intégrale au Festival d’Avignon 1995 ; Le Visage d’Orphée, créé au CDN d’Orléans puis accueilli au Festival d’Avignon en 1997. Olivier Py met également en scène des textes d’Elizabeth Mazev et de Jean-Luc Lagarce. Nommé en juillet 1998 à la direction du Centre Dramatique National/Orléans-Loiret-Centre, il y crée entre autres Requiem pour Srebrenica (1999) ; L’Apocalypse joyeuse (2000) ; Épître aux

jeunes acteurs (2001) ; Au Monde comme n’y étant pas (2002) ; Le Soulier de satin, de Paul Claudel (2003). En 2005, création d’une trilogie : Les Vainqueurs. En 2006, il présente au Théâtre du Rond-point « La Grande Parade de Py », qui comprend une création : Illusions comiques, reprise en ouverture de la saison 2007-2008 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, dont il prend la direction en 2007. Il y crée l’Orestie d’Eschyle (2008), trois contes de Grimm (septembre 2008), Les Sept contre Thèbes d’après Eschyle, adapté pour deux comédiens (janvier 2009), Les Enfants de Saturne (septembre 2009), Les Suppliantes d’après Eschyle (février 2010), Adagio, Mitterrand, le secret et la mort (2011). Olivier Py est également acteur de théâtre et de cinéma. Il a lui-même réalisé deux films : Les Yeux fermés (Arte, 1999) et Méditerranées (2011, Canal +). Depuis une dizaine d’années, il a aussi abordé la mise en scène d’opéra. Il en a signé une douzaine à ce jour. La plupart de ses textes sont publiés chez Actes Sud. Son théâtre a été traduit en anglais, italien, allemand, slovène, espagnol, roumain et grec. En avril prochain, il monte Hamlet à Vienne, puis sera à Lyon pour Carmen. En 2014, Olivier Py prendra la direction du Festival d’Avignon.

pour aller plus loin• L’importance musicale et scénique des chœurs (chœurs des huguenots, des jeunes filles, double chœur…)• Les sept voix principales de solistes (les représentations de cette œuvre ont été appelées « les nuits des sept étoiles » en regard des prouesses vocales demandées aux chanteurs) • La nuit de la Saint-Barthélemy, le massacre des huguenots• La Reine Margot d’Alexandre Dumas • La Reine Margot, film de Patrice Chéreau avec Isabelle Adjani et Daniel Auteuil• Les guerres de religion• Luther et la Réforme• Luther, film de Eric Till avec Joseph Fiennes et Jonathan Firth• Le grand opéra français • Le Romantisme