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DOSSIER PEDAGOGIQUE La Mythologie (niveau collège) Dossier réalisé par le service éducatif du musée Dubois-Boucher. H.Chabin, professeur animateur.

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Table des matières I – Préparer sa visite au musée

3

II – La mythologie au musée Dubois-

Boucher

5

1°)Diane et Actéon 5

Fiche élève Diane et Actéon

8

2°)Persée 13

Fiche élève Persée

15

3°)Jason 18

Fiche élève Jason

20

4°)Narcisse 23

Fiche élève Narcisse

25

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I – Préparer sa visite

1) Pistes pédagogiques autour du thème de

la mythologie

A la base de la culture classique, la mythologie

ou encore la religion n’ont cessé d’inspirer les

peintres et les sculpteurs depuis l’Antiquité. Au

XIXème siècles, les artistes adaptent ces

thèmes aux goûts de leur époque dans un style

moderne.

Il s’agit ici de travailler sur l’inspiration

mythologique des artistes du XIXème siècle et

sur la représentation qu’ils font de ces mythes.

On peut alors aborder cette problématique de

la manière suivante avec les élèves:

Quels mythes inspirent les artistes dans

l’histoire ? Comment les artistes représentent-

ils les mythes ?

Cette thématique s’intègre dans celle du

programme d’enseignement d’histoire des arts

au collège « Arts, mythes et religions » et elle

permet ainsi « d’aborder les rapports entre l’œuvre

d’art et le mythe : ses différents modes d’expressions

artistiques (orale, écrite, plastique, sonore etc.) ; ses

traces (récit, savoir et vision du monde) dans l’œuvre

d’art (thèmes ou motifs, avatars, transformations) 1».

2) Avant la visite : la mythologie dans les

programmes

L’idéal serait que les élèves aient déjà lu

certains textes fondateurs pour qu’ils puissent 1 Organisation de l’enseignement de l’histoire des arts, Encart - Bulletin officiel n° 32 du 28 août 2008. p.3 et 5

aiguiser leur regard critique sur les œuvres

présentées au musée. Ainsi, la lecture des

Métamorphoses d’Ovide nous semble importante

pour aborder cette visite.

Ce dossier peut permettre de compléter un

parcours d’histoire des arts institué en classe.

En effet, les mythes et la mythologie sont au

cœur des programmes de la classe de 6ème.

- en français : lecture de divers textes de

l’Antiquité : les métamorphoses d’Ovide et

l’Iliade et l’Odyssée d’Homère (arts du

langage).

- en histoire géographie : dans la

seconde partie du programme

d’histoire intitulée « La civilisation

grecque », le premier thème « Au

fondement de la Grèce : Cités, mythes,

panhellénisme » permet d’aborder

l’univers mental des grecs à travers

l’étude des divers mythes issus de

l’Iliade et l’Odyssée. Il est ainsi possible

d’analyser le Stamnos à figures rouges

(vers 480-470 av. J.-C.) conservé au

British Museum de Londres

représentant Ulysse et les sirènes (arts

du quotidien).

- en langues anciennes : les mythes et

la mythologie sont aussi présents dans

l’étude des textes latins et grecs dans le

cadre de l’enseignement des langues

anciennes.

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3) Durant la visite : objectifs et conseils

Il s’agit d’inviter les élèves à s’interroger sur

l’inspiration des artistes du XIXème siècle et la

représentation qu’ils font des mythes.

Les fiches d’analyse d’œuvres permettent aux

élèves :

- d’aiguiser leur regard sur les œuvres

- de réfléchir sur l’inspiration de l’artiste

- d’identifier et de reconnaître des scènes de la

mythologie grecque et romaine

- de réfléchir sur l’interprétation plastique qui a

été faite des textes antiques

- de développer leur esprit critique et leur

curiosité

Pour faciliter votre visite, nous vous

conseillons :

- de faire asseoir les élèves devant les œuvres

pour fixer leur attention

- de raconter les mythes pour animer la visite

- de tenir compte des déplacements dans le

musée et du nombre limité d’élèves par salle

(pas plus de 15 élèves par salle)

- de vous munir exclusivement de crayons de

papier

4) Après la visite : les pistes pour

poursuivre en arts plastiques, en éducation

musicale et en français

Le parcours d’histoire des arts initié en classe

peut se poursuivre :

- en arts plastiques. Une « construction

d’un objet en deux ou trois dimensions à des

fins, d’expressions, de narration ou de

communication 2» peut être envisagée. Les

élèves pourraient représenter un héros

ou un dieu avec leurs attributs.

- en éducation musicale. L’ analyse de

l’Orfeo de Monteverdi permettrait aux

élèves de comprendre que les mythes

n’ont cessé d’inspirer les artistes (Arts

du son).

- en français. L’ analyse filmique de

Jason et les Argonautes de Don Chaffey

(1963) ou encore la comparaison d’ une

séquence du Choc des Titans de

Desmond Davis, sorti en 1981 avec le

remake de Louis Leterrier (2010) sont

envisageables. En effet, comme le

précise le programme de français du

collège : « Certains textes appellent un

regard sur le travail des illustrateurs, sur la

représentation du texte théâtral ou sur les

adaptations cinématographiques. L’écoute

d’oeuvres musicales peut aussi compléter l’étude

littéraire de certains textes3 ».

2 Programmes du collège. Programmes de l’enseignement d’arts plastiques. Bulletin Officiel spécial n°6 du 28 août 2008. p.6 3 Programmes du collège. Programmes de l’enseignement de français. Bulletin Officiel spécial n°6 du 28 août 2008. p.6

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II – La mythologie au musée Dubois –Boucher

1) Diane et Actéon

Titre : Les Nymphes Auteur : Louis-Robert Carrier–Belleuse (Paris 1848-Paris 1913). Date : inconnue (dernier quart du XIXème-début XXème siècle) Dimensions : 25,7x 31,1 cm. Domaine : Peinture à l’huile sur bois Thème : scène mythologique représentant Actéon se transformant en cerf après avoir surpris Diane au bain. Localisation dans le musée : « Religion, Histoire, Mythologie » - 1er étage. Biographie4 Louis-Robert CARRIER-BELLEUSE (Paris 1848

– Paris 1913)

Sculpteur et peintre de genre, Louis-Robert Carrier-

Belleuse fut d’abord élève de son père, le sculpteur

Albert Carrier-Belleuse, puis de Cabanel et de

Boulanger à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il

débuta comme peintre au Salon de 1870 et

n’exposa des sculptures que de 1889 à 1912. Il reçut

la mention honorable en 1887, la médaille d’argent

à l’Exposition Universelle de Paris de 1889 et fut

chevalier de la Légion d‘Honneur.

4 BENEZIT, E., Dictionnaire des peintres, des sculpteurs, des dessinateurs et des graveurs, ed.Gründ, Paris, 1999. T.III, p.293

Il était directeur artistique de la faïencerie de

Choisy-le-Roi. En tant que sculpteur, il est l’auteur

du Tombeau du Président Barrias au Guatemala, du

Monument national de Costa-Rica et de nombreux

bustes. En peinture, il représente, de manière

photographique, les divers petits métiers de Paris ce

qui donne à ses toiles un intérêt documentaire

certain : Les petits ramoneurs ; La corvée.

Description

Dans une clairière, Diane vient d’être surprise par

Actéon. Elle est entourée par les nymphes qui se

pressent pour cacher sa nudité. De sa main droite,

elle montre la direction d’Actéon et lui jette de

l’eau. Celui-ci débute sa transformation en cerf.

Analyse

Ce tableau est réalisé de manière classique. C’est

une ébauche. Neuf personnages composent cette

œuvre. Actéon, seul, dans l’ombre est en pleine

transformation, en haut à gauche. Son visage est à

peine visible. Au centre du tableau trône Diane,

supérieure par la taille aux autres nymphes qui sont

encore à moitié dans l’eau. Diane garde à sa gauche

sa tenue rouge. On distingue deux autres

personnages non identifiés au fond à droite.

La touche est épaisse. Les couleurs sont

relativement sombres autour des nymphes et

chaudes autour d’Actéon. Le mouvement est

apporté dans l’œuvre par le bras droit de Diane

auquel font échos ceux de la première nymphe

ainsi que l’eau projetée.

Résumé de l’histoire

Actéon était le petit-fils d’Apollon et l’arrière petit-

fils de Mars. Il fut élevé par le Centaure Chiron qui

lui apprit l’art de la chasse. Un jour, alors qu’il

chassait, il se perdit et aperçut Diane, déesse des

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forêts, qui se baignait nue dans une grotte sombre

et silencieuse. Actéon entra dans la grotte et les

nymphes entourèrent alors Diane pour cacher sa

nudité. Surprise dans sa toilette et furieuse, Diane

saisit son arc et ses flèches. Cependant, elle préféra

jeter l’onde qui coulait de ses yeux au front

d’Actéon ce qui le transforma en cerf. Diane

voulait se venger et être sure qu’il ne dirait jamais

qu’il l’avait vue nue. Celui-ci fut dévoré par ses

chiens qui ne reconnurent pas leur maître.

Le texte antique : Ovide, Les Métamorphoses, III, 138-2525 « Tu l'éprouvas, Cadmus, au sein de tes prospérités, lorsque ton fils vint causer tes premières douleurs. Il fut changé en cerf, et ses chiens de son sang s'abreuvèrent; mais il n'était point coupable : le hasard seul le perdit. Une erreur pouvait-elle donc le rendre criminel ? [143] Déjà le soleil, également éloigné de l'orient et de l'occident, rétrécissait les ombres, lorsque le jeune Actéon rassemble les Thébains que l'ardeur de la chasse avait emportés loin de lui : "Compagnons, leur dit-il, nos toiles et nos javelots sont teints du sang des animaux. C'en est assez pour aujourd'hui. (…) Maintenant que le soleil brûle la terre de ses rayons, pliez vos filets noueux, détendez vos toiles, et livrez-vous au repos." Soudain les Thébains obéissent, et leurs travaux sont suspendus. Non loin était un vallon couronné de pins et de cyprès. On le nomme Gargaphie, et il est consacré à Diane, déesse des forêts. Dans le fond de ce vallon est une grotte silencieuse et sombre, qui n'est point l'ouvrage de l'art. Mais la nature, en y formant une voûte de pierres ponces et de roches légères, semble avoir imité ce que l'art a de plus parfait. À droite coule une source vive, et son onde serpente et murmure sur un lit de gazon. C'est dans ces limpides eaux que la déesse, fatiguée de la chasse, aimait à baigner ses modestes attraits. Elle arrive dans cette retraite solitaire. Elle remet son javelot, son carquois, et son arc détendu à celle de ses nymphes qui est chargée du soin de les garder. (…) [173] Tandis que Diane se baigne dans la fontaine de Gargaphie, Actéon errant d'un pas incertain dans ce bocage qui lui est inconnu, arrive dans l'enceinte sacrée, entraîné par le destin qui le conduit. À peine est-il entré dans la grotte où coule une onde fugitive, que les nymphes l'apercevant, frémissent de paraître nues, frappent leur sein, font retentir la forêt de leurs cris, et s'empressent autour de la déesse pour la dérober à des yeux indiscrets. Mais, plus grande que ses compagnes, la

5 OVIDE, Les Métamorphoses, Traduction G.T. Villenave, éd. F.Gay, Ch.Guestard, Paris, 1806

déesse s'élevait de toute la tête au-dessus d'elles. Tel que sur le soir un nuage se colore des feux du soleil qui descend sur l'horizon; ou tel que brille au matin l'incarnat de l'aurore naissante, tel a rougi le teint de Diane exposée sans voiles aux regards d'un mortel. Quoique ses compagnes se soient en cercle autour d'elles rangées, elle détourne son auguste visage. Que n'a-t-elle à la main et son arc et ses traits rapides ! À leur défaut elle s'arme de l'onde qui coule sous ses yeux; et jetant au front d'Actéon cette onde vengeresse, elle prononce ces mots, présages d'un malheur prochain : [192] "Va maintenant, et oublie que tu as vu Diane dans le bain. Si tu le peux, j'y consens". Elle dit, et soudain sur la tête du prince s'élève un bois rameux; son cou s'allonge; ses oreilles se dressent en pointe; ses mains sont des pieds; ses bras, des jambes effilées; et tout son corps se couvre d'une peau tachetée. À ces changements rapides la déesse ajoute la crainte. Il fuit; et dans sa course il s'étonne de sa légèreté. À peine dans une eau limpide a-t-il vu sa nouvelle figure : Malheureux que je suis ! Voulait-il s'écrier; mais il n'a plus de voix. Il gémit, et ce fut son langage. De longs pleurs coulaient sur ses joues, qui n'ont plus leur forme première. Hélas ! Il n'avait de l'homme conservé que la raison. Que fera cet infortuné ? Retournera-t-il au palais de ses pères ? La honte l'en empêche. Ira-t-il se cacher dans les forêts ? La crainte le retient. Tandis qu'il délibère, ses chiens l'ont aperçu. (…) [225] Cette meute, emportée par l'ardeur de la proie, poursuit Actéon, et s'élance à travers les montagnes, à travers les rochers escarpés ou sans voie. Actéon fuit, poursuivi dans ces mêmes lieux où tant de fois il poursuivit les hôtes des forêts. Hélas ! Lui-même il fuit ses fidèles compagnons; il voudrait leur crier : "Je suis Actéon, reconnaissez votre maître". Mais il ne peut plus faire entendre sa voix. (…) Tandis qu'ils arrêtent le malheureux Actéon, la meute arrive, fond sur lui, le déchire, et bientôt sur tout son corps il ne reste aucune place à de nouvelles blessures. Il gémit, et les sons plaintifs qu'il fait entendre, s'ils différent de la voix de l'homme, ne ressemblent pas non plus à celle du cerf. (…) [242] Cependant ses compagnons, ignorant son triste destin, excitent la meute par leurs cris accoutumés; ils cherchent Actéon, et le croyant éloigné de ces lieux, ils l'appellent à l'envi, et les bois retentissent de son nom. (…) Mais ses chiens l'environnent; ils enfoncent leurs dents cruelles dans tout son corps, et déchirent leur maître caché sous la forme d'un cerf. Diane enfin ne se crut vengée que lorsque, par tant de blessures, l'affreux trépas eut terminé ses jours.

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Fiche d’analyse et d’observation : Diane et Actéon

Le mythe de Diane et Actéon Actéon était le petit-fils d’Apollon et l’arrière petit-fils de Mars. Il fut élevé par le Centaure Chiron qui lui apprit l’art de la chasse. Un jour, alors qu’il chassait, il se perdit et aperçut Diane, déesse des forêts, qui se baignait nue dans une grotte sombre et silencieuse. Actéon entra dans la grotte et les nymphes entourèrent alors Diane pour cacher sa nudité. Surprise dans sa toilette et furieuse, Diane saisit son arc et ses flèches. Cependant, elle préféra jeter l’onde qui coulait de ses yeux au front d’Actéon ce qui le transforma en cerf. Diane voulait se venger et être sure qu’il ne dirait jamais

qu’il l’avait vue nue. Celui-ci fut dévoré par ses chiens qui ne reconnurent pas leur maître.

Ovide, Les Métamorphoses, III, 138-252

Le traitement du mythe par Louis-Robert Carrier –Belleuse Quel moment du mythe est représenté par l’artiste ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Où se déroule la scène ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Comment Diane est-elle représentée ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Cochez les adjectifs qui permettent de décrire l’attitude de Diane: □ victorieux(se) □ surpris(e) □ domination □ vigueur □ fier(e) □ puissance □ joie □ curiosité □ timide □ agressivité □ tranquillité □ beauté □ apeuré(e) □ calme □ colère □ pensif(ve) Quelle est l’attitude des nymphes ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quel élément vous permet d’identifier Actéon? ………………………………………………………………………………………………

Informations données sur l’œuvre

Auteur :……………………………………………………………………….

Titre :…………………………………………………………………………

Date :…………………………………………………………………………

Dimensions :…………………………………………………………………..

Lieu de conservation :………………………………………………………….

Genre :…………………………………………………………………………

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……………………………………………………………………………………………………………… Etude de la composition, de la couleur et de la lumière Le tableau présente t-il plusieurs plans ? Si oui, observez le tableau et énumérez les ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Le tableau donne t-il une impression de profondeur ? Si oui, comment et grâce à quoi est-elle rendue (plans, couleurs, perspective…) ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Les éléments du tableau sont représentés de façon : � détaillée � simplifiée � floue � nette � déformée Comment l’artiste donne t-il une impression de mouvement ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………

Quelles sont les couleurs utilisées par le peintre ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelles sont les couleurs dominantes ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Ces couleurs sont : � vives � chaudes � lumineuses � mélangées � pâles � froides � ternes � pures Quelles sont les oppositions de couleurs entre Diane et Actéon ? Pourquoi d’après vous ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… La touche est : □ lisse □ épaisse D’où vient la lumière dans ce tableau ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Les visages sont-ils expressifs ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Cochez les éléments qui pour vous caractérisent le mieux le style de cette œuvre : □ moderne □ réaliste □ classique □ romantique

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Vous et les œuvres Aimez-vous cette oeuvre ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelles émotions éprouvez-vous à l’égard de cette oeuvre ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels sont les éléments qui vous touchent le plus ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels sont les éléments qui vous touchent le moins ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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2) Persée et la gorgone

Titre : Persée et la Gorgone Auteur : Camille Claudel Date : 1902 Domaine : Sculpture (groupe relié) en marbre. Dimensions : H.196 ; l.111 ; P.90 cm Thème : scène mythologique représentant Persée victorieux tenant dans sa main gauche la tête de la Gorgone. Localisation dans le musée : Galerie Biographie de Camille Claudel6 CLAUDEL Camille (Fère-en-Tardenois 1864-

Montdevergues 1943)

Sculpteur de figures, naturaliste à tendance

expressionniste, elle entre à l’atelier de Colarossi en

1882 où Alfred Boucher vient souvent donner des

conseils. Devenu prix de Rome en 1883, celui-ci

part pour la Villa Médicis tandis que Rodin le

remplace. Ce dernier est immédiatement

impressionné par la solidité des bustes de Camille

Claudel. Celle-ci participe dès 1883 au Salon des

artistes français à Paris. Elle entre dans l’atelier de

Rodin en 1885, devient son élève, son inspiratrice,

son modèle et finalement sa compagne. Elle

6 PAGES A. « Camille Claudel » in BENEZIT, E., Dictionnaire des peintres, des sculpteurs, des dessinateurs et des graveurs, ed.Gründ, Paris, 1999. T.II, p.683-684

travaille le marbre en taille directe. Elle expose au

Salon de la Société Nationale des Beaux arts dès

1892. A partir de 1895 et jusqu’à sa rupture avec

Rodin en 1898 elle travaille en solitaire. Elle réalise

sa première version de L’âge mûr qui lui vaut sa

première commande d’Etat. Elle sculpte La vague

en onyx inspirée d’Hokusai. Au moment de sa

rupture avec Rodin en 1898, elle réalise un second

projet de L’âge mûr ou cette fois, la jeunesse, à

genoux, ne réussit plus à retenir l’homme d’âge mûr

emporté par la vieillesse. Elle expose trois œuvres

à l’exposition universelle de 1900. En, 1905,

Eugène Blot lui organise une exposition

personnelle suivie de deux autres en 1907 et 1908.

Ne remportant aucun succès, Camille Claudel,

découragée, commence à détruire régulièrement ses

œuvres et sa santé s’altère. Grâce à l’inspecteur

général des Beaux-Arts, elle reçoit une seconde et

dernière commande de l’Etat pour la Niobide blessée.

Le 2 mars 1913, son père décède. Elle sera internée

à Montdevergues la même année et y restera jusqu’à

sa mort en 1943.

Description

Ce groupe relié en marbre blanc montre Persée

tenant dans sa main gauche la tête de la gorgone

Méduse et dans sa main droite son miroir (qui a été

perdu). Le corps de la gorgone ailée gît, à ses pieds,

recroquevillé sur lui-même. Le jeune homme en

appui sur la jambe droite incline la tête en direction

du miroir. La nudité de Persée est voilée par le

drapé qui entoure la tête de la gorgone. Le corps de

Persée est travaillé de manière réaliste tout comme

celui de Méduse. Comme l’explique Annie Pagès,

Camille Claudel « a le goût de l’achevé, du fini, elle

travaille les chevelures et les drapés avec beaucoup de soin »

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et son art est assimilable « au grand courant

expressionniste du XXème siècle 7 ».

Analyse

Cette sculpture en ronde bosse a été réalisée en

taille directe8. Les visages sont très expressifs.

Comme l’explique Reine-Marie Paris, cette œuvre

apparemment académique se réfère au Persée de

Benvenuto Cellini et à celui de Rodin mais celui-ci

n’est pas armé de son sabre mais d’un miroir qui a

aujourd’hui disparu. La tête de la Gorgone « est celle

d’une femme mûre, bouffie, dont les traits hébétés rappellent

ceux du visage de Louise, la sœur de Camille qu’elle avait

prise en haine 9». En effet, Camille Claudel accusait

alors sa sœur d’avoir comploté contre elle auprès de

ses parents puis de Rodin.

Résumé de l’histoire

Persée avait promis au roi de l’île de Seriphos de lui

rapporter la tête de Méduse. Méduse était la seule

des trois gorgones à être mortelle. Elle avait,

comme ses deux sœurs, le pouvoir de pétrifier tous

ceux qui la regardaient dans les yeux. Dans cette

mission, Persée reçut l’aide d’Hadès qui lui donna

un casque le rendant invisible, d’Hermes qui lui

offrit des sandales ailées et d’Athéna qui lui

conseilla d’utiliser son bouclier comme un miroir

pour voir Méduse sans être pétrifié. Après avoir

obtenu des informations de la part des filles de

Phorcos qui savaient où se trouvaient les nymphes

et les gorgones, Persée trancha la tête de Méduse.

De celle-ci sortirent Pégase et un géant. Persée mit

la tête de Méduse dans un sac et chevaucha Pégase

pour rentrer à Seriphos.

7 Ibid, p.684 8 Voir supra. La définition de cette technique est donnée dans l’analyse de la sculpture Diane surprise du présent dossier. 9 PARIS R.-M., Camille Claudel re-trouvée, catalogue raisonné, éd. Aittouarès, Paris, 2004. p.420

Le texte antique : Apollodore, Bibliothèque, II, 4, 1-210 [36] Le roi de Seriphοs, Polydectes, frère de Dictys, tomba amoureux de Danaé, maίs comme Persée était devenu un homme et qu'ίl ne pouvait s'unir à elle, ίl rassembla ses amis, et parmi eux Persée, sous prétexte de réunir une contribution qui devait lui faire obtenir la main dΉippodamie. Persée ayant déclaré qu'ίl ne lui refuserait pas même la tête de la Gorgone, ίl demanda à tous les autres des chevaux mais ίl ne prit pas les chevaux de Persée et il lui ordonna de rapporter la tête de la Gorgone. [37] Guidé par Hermès et Athéna, Persée va trouver les filles de Phorcos. Elles étaient filles de Ceto et de Phorcos, soeurs des Gorgones et vieilles femmes ("Grées") depuis leur naissance. Elles n'avaient, à elles trois, qu'un oeίl et qu'une dent, qu'elles se prêtaient entre elles à tour de rôle. Persée s'en empara et comme elles les lui redemandaient, ίl dit qu'il ne les leur rendrait que si elles lui indίquaient le chemin qui menaίt chez les Nymphes. [38] Ces Nymphes avaient en leur possession des sandales ailées et la kibisis qui était, dit-on, une besace. . Elles avaient aussi le casque de cuir d’Hadès. [39] Les Phorcides lui ayant indiqué le chemin, ίl leur rendίt leur dent et leur oeil, alla trouver les Nymphes et obtint ce qu'ίl désirait : ίl mit sur lui la besace, ajusta à ses chevilles les sandales et mit le casque sur sa tête. Avec ce casque, ίl pouvait voir qui ίl voulait sans être vu d'autrui. Après avoir encore reçu d’Hermès une faucille d'acier, ίl arriva en volant à l’océan et y trouva les Gorgones endormies. Elles s'appelaient Stheno, Euryale et Méduse. [40] Seule Méduse était mortelle et c'est donc sa tête qu'on l'avait envoyé chercher. Les Gorgones avaient la tête hérissée d'anneaux écailleux de serpents, de longues défenses de sanglier, des mains de bronze et des aίles d'or qui leur permettaient de voler. [41] Elles changeaient en pίerre ceux qui les regardaient. Persée se plaça donc au dessus de leurs corps endormis et, grâce à l'aide d’ Athéna qui dirigeait son bras, en tournant la tête et en fixant un bouclier de bronze ου ίl νoyait le ref1et de la Gorgone, ίl décapita Méduse. [42] Quand ίl lui eut tranché la tête, jaillirent de son corps Pégase, le cheval aile, et Chrysaor, le père de Geryon. Elle les avait conçus de Poséidon.

10 La "Bibliothèque" d'Apollodore, trad., annotée et commentée : Jean-Claude Carrière et Bertrand Massonie, Besançon, Les Belles Lettres, 1991.

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Fiche d’analyse et d’observation : Persée

Le mythe de Persée Persée avait promis au roi de l’île de Seriphos de lui rapporter la tête de Méduse. Méduse était la seule des trois gorgones à être mortelle. Elle avait, comme ses deux sœurs, le pouvoir de pétrifier tous ceux qui la regardaient dans les yeux. Dans cette mission, Persée reçut l’aide d’Hadès qui lui donna un casque le rendant invisible, d’Hermes qui lui offrit des sandales ailées et d’Athéna qui lui conseilla d’utiliser son bouclier comme un miroir pour voir Méduse sans être pétrifié. Après avoir obtenu des informations de la part des filles de Phorcos qui savaient où se trouvaient les nymphes et les gorgones, Persée trancha la tête de Méduse. De celle-ci sortirent Pégase et un géant. Persée mit la tête de Méduse dans un sac et chevaucha Pégase pour rentrer à Seriphos. Apollodore, Bibliothèque, II, 4, 1-2 Le traitement du mythe par Camille Claudel Quel moment du mythe est représenté par l’artiste ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Que fait Persée ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Dans quelle direction regarde-t-il ? D’après toi, quel élément se trouvait dans cette direction ? (il a été perdu) ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Comment est-il vêtu ? ………………………………………………………………………………………………………

Informations données sur l’œuvre

Auteur :…………………………………………………………….

Titre :………………………………………………………………

Date :………………………………………………………………

Dimensions :……………………………………………………….

Lieu de conservation :……………………………………………..

Genre : sculpture en ……………………………………………….

De quel type de sculpture s’agit-il ? □ une sculpture en ronde (à remplir à la fin de la fiche) bosse □ un buste

□ un bas relief □ un haut relief

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En comparant le mythe et l’œuvre sculptée, indique quels sont les éléments qui manquent à Persée. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels adjectifs utiliseriez-vous pour décrire le corps de Persée : □ musclé □ réaliste □ gros □ voûté □ mince □ puissant □ grand □ petit Cochez les adjectifs qui permettent de décrire l’attitude de Persée : □ victorieux(se) □ surpris(e) □ domination □ vigueur □ pensif(ve) □ fier(e) □ puissance □ joie □ curiosité □ colère □ timide □ agressivité □ tranquillité □ beauté □ calme Quels éléments de la statue vous permettent d’identifier la Méduse ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelle est la position du corps de la Méduse ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Décrivez le corps de la Méduse. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Regardez le visage de Méduse. Quelle est son expression ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Cochez les éléments qui pour vous caractérisent le mieux le style de cette œuvre : □ moderne □ réaliste □ classique □ traditionnel Etude de la sculpture et de la technique de l’artiste

Bas-relief : relief dont les différentes formes en saillie, qui adhèrent ou non à un fond plat, représentent moins de la moitié du volume. Buste : représentation en ronde-bosse de la partie supérieure du corps humain incluant la tête, le cou, une proportion variable des épaules, de la poitrine et de l’estomac. Groupe : en sculpture, réunion de deux ou plusieurs figures en ronde-bosse sur un même support (socle, soubassement, piédestal, gaine). Ronde-bosse : sculpture dont les volumes correspondent au moins au trois quarts du volume réel d’un corps De quel type de sculpture s’agit-il ici ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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La mise aux points : cette opération est nécessaire lorsque l’on désire produire une œuvre en plâtre dans un autre matériau, pierre ou marbre. Il existe différentes méthodes, les plus utilisées sont celles des tris compas et la machine à mise aux points. Ces techniques sont utilisées pour effectuer les mesures sur le plâtre original. La fonte à la cire perdue : cette technique est connue dès l’Antiquité. L’œuvre réalisée par le sculpteur est moulée pour permettre la réalisation d’un ou plusieurs positifs en cire. Ce moule est ensuite plongé dans une boue assez liquide d’argile de façon à former un moule réfractaire. Ce moulage est ensuite durci, l’ensemble est chauffé, la cire se liquéfie et libère un espace pour le bronze. Le moulage : cette opération permet de réaliser une copie d’une œuvre. Elle peut permettre soit l’obtention du plâtre original, soit de conserver une étape intermédiaire dans l’élaboration de l’œuvre, soit d’obtenir une réplique en plâtre ou en terre cuite dans un but commercial. Le moulage peut s’effectuer sur nature, sur le modèle vivant. La taille directe : une sculpture obtenue en taille directe est due au ciseau de l’artiste et non de celui d’un praticien. Le sculpteur réalise son œuvre sans passer par les stades intermédiaires de réalisation d’un plâtre modèle et de report mécanique par la technique de mise aux points. L’artiste peut cependant avoir réalisé des esquisses préparatoires. D’après vous, quelle est la technique que le sculpteur a utilisée pour réaliser cette œuvre ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Signification de l’œuvre Camille Claudel (1864-1943) est une femme sculpteur française. Elle fut l’élève d’Alfred Boucher puis de Rodin. Celle-ci reprochait à sa sœur d’avoir comploté contre elle auprès de ses parents puis de Rodin. Lui vouant une haine terrible, elle ne souhaitait plus la voir. D’après vous qui Camille Claudel a-t-elle voulu représenter sous les traits de la Gorgone ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelle peut être la signification de l’œuvre ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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3°) Narcisse

Titre : Narcisse Auteur : Paul Dubois Date : entre 1862 et 1867 Dimension : H.178 ; l.60 ; P.64 Domaine : Sculpture en ronde-bosse en plâtre Thème : mythologique Localisation dans le musée : Galerie Biographie11 Paul DUBOIS (Nogent-sur-Seine 1829 – Paris

1905)

Sculpteur et peintre de genre d’abord destiné au

barreau, il fit ses études de droit avant d’entrer, en

1856, dans l’atelier de Toussaint. Deux ans plus

tard, il fut reçu à l’école des Beaux-arts de Paris. Il

partit ensuite pour l’Italie. Il en revint en 1863 et

débuta la même année au Salon où il obtint une

troisième médaille dans la section de sculpture. Son

Chanteur florentin exposé en 1865, lui valut la

médaille d’honneur du Salon. De 1867 à 1873, il

s’abstint d’exposer et reparut au Salon pour obtenir

deux médailles de première classe en 1876 et 1878.

En 1876, il devient membre de l’Institut. De cette

époque date ses débuts de peintre et surtout de

portraitiste.

11 BENEZIT, E., Dictionnaire des peintres, des sculpteurs, des dessinateurs et des graveurs, ed.Gründ, Paris, 1999. T.IV, p.76

Epris de son art, il restera une des figures de la fin

du XIXème siècle. Administrateur de valeur, il fut

successivement conservateur du musée du

Luxembourg et directeur de l’Ecole Nationale des

Beaux Arts. Les travaux qu’il a exécutés en France

sont nombreux. Signalons le Monument à Lamoricière

à Nantes ou encore Jeanne d’Arc à Reims.

Description :

Narcisse est en appui sur sa jambe gauche,

légèrement penché vers l’avant. Sur sa tête repose

une couronne de laurier. Il se dénude.

Analyse

Cette sculpture en plâtre a été réalisée par moulage.

« Cette opération permet de réaliser une copie d’une œuvre.

Elle peut permettre soit l’obtention du plâtre original, soit de

conserver une étape intermédiaire dans l’élaboration de

l’œuvre, soit d’obtenir une réplique en plâtre ou en terre cuite

dans un but commercial. Le moulage peut s’effectuer sur

nature, sur le modèle vivant 12».

Le plâtre original de 1862 est conservé au musée de

Troyes. Exposé au Salon de 1863, et acquis par

l’Etat, il a été utilisé pour exécuter un marbre qui se

trouve encore aujourd’hui dans la Cour Carrée du

musée du Louvres. Un deuxième marbre fut réalisé

pour l’Exposition Universelle de 1867 et acheté par

l’Etat en 1873. Un autre marbre, exécuté en 1899,

est conservé à Copenhague. Cette statue en plâtre

conservée au musée Dubois-Boucher laisse

supposer la présence d’un réseau de croix de mise

aux points sur sa surface. Il a sans doute servi de

modèle pour réaliser un des marbres. La mise aux

points est une opération nécessaire « lorsque l’on

désire produire une œuvre en plâtre dans un autre matériau,

12Alfred Boucher. 1850-1934. « Sculpteur-humaniste » Catalogue d’exposition du 27 mai au 29 octobre 2000, musée Paul Dubois-Alfred Boucher. Nogent -sur-Seine, Aube, éd. Paton, Saint-André-les-Vergers, 2000. p.95

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pierre ou marbre. Il existe différentes méthodes, les plus

utilisées sont celles des tris compas et la machine à mise aux

points. Ces techniques sont utilisées pour effectuer les mesures

sur le plâtre original 13».

Résumé de l’histoire

Narcisse est le fils du fleuve Céphise et de la

nymphe Leiriopè. Un oracle avait annoncé que

Narcisse vivrait vieux s’il ne prenait pas

connaissance de sa beauté. Vers l’âge de seize ans,

Narcisse était désiré par de nombreuses personnes

mais il était totalement insensible à l’amour. La

nymphe Echo en mourut. Une des victimes de

Narcisse formula le vœu qu’à son tour, Narcisse

aime sans jamais pouvoir posséder l’objet de son

amour. Némésis, la déesse de la vengeance, exauça

ce vœu. Un jour, Narcisse fatigué par la chasse

s’allongea près d’une source dans la forêt. En se

penchant, il aperçut son reflet et en tomba

amoureux. Il comprit qu’il ne pourrait jamais

posséder l’objet de son amour et il finit par mourir.

Le texte antique : Ovide, Les Métamorphoses, III, 316-51014 [407] Près de là était une fontaine dont l'eau pure, argentée, inconnue aux bergers, n'avait jamais été troublée (…) Elle était bordée d'un gazon frais qu'entretient une humidité salutaire; et les arbres et leur ombre protégeaient contre l'ardeur du soleil la source et le gazon. C'est là que, fatigué de la chasse et de la chaleur du jour, Narcisse vint s'asseoir, attiré par la beauté, la fraîcheur, et le silence de ces lieux. Mais tandis qu'il apaise la soif qui le dévore, il sent naître une autre soif plus dévorante encore. Séduit par son image réfléchie dans l'onde, il devient épris de sa propre beauté. Il prête un corps à l'ombre qu'il aime : il s'admire, il reste immobile à son aspect, et tel qu'on le prendrait pour une statue de marbre de Paros. Penché sur l'onde, il contemple ses yeux pareils à deux astres étincelants, ses cheveux dignes d'Apollon et de Bacchus, ses joues colorées des fleurs brillantes de la jeunesse, l'ivoire de son cou, la grâce de sa bouche, les roses et les lis de son teint : il admire enfin la beauté qui le fait admirer.

13 Ibid. 14OVIDE, Les Métamorphoses, Traduction G.T. Villenave, éd. F.Gay, Ch.Guestard, Paris, 1806

Imprudent ! il est charmé de lui-même : il est à la fois l'amant et l'objet aimé; il désire, et il est l'objet qu'il a désiré; il brûle, et les feux qu'il allume sont ceux dont il est consumé. (…) [454] "Ô toi, qui que tu sois, parais ! Sors de cette onde, ami trop cher ! Pourquoi tromper ainsi mon empressement, et toujours me fuir ? Ce n'est ni ma jeunesse ni ma figure qui peuvent te déplaire : les plus belles Nymphes m'ont aimé. Mais je ne sais quel espoir soutient encore en moi l'intérêt qui se peint sur ton visage ! Si je te tends les bras, tu me tends les tiens; tu ris si je ris; tu pleures si je pleure; tes signes répètent les miens; et si j'en puis juger par le mouvement de tes lèvres, tu réponds à mes discours par des accents qui ne frappent point mon oreille attentive. "Mais où m'égarai-je? Je suis en toi, je le sens : mon image ne peut plus m'abuser; je brûle pour moi-même, et j'excite le feu qui me dévore. Que dois-je faire ? Faut-il prier, ou attendre qu'on m'implore ? Mais qu'ai-je enfin à demander ? ne suis-je pas le bien que je demande ? Ainsi pour trop posséder je ne possède rien. Que ne puis-je cesser d'être moi-même ! Ô vœu nouveau pour un amant ! je voudrais être séparé de ce que j'aime ! La douleur a flétri ma jeunesse. Peu de jours prolongeront encore ma vie : je la commençais à peine et je meurs dans mon printemps ! Mais le trépas n'a rien d'affreux pour moi; il finira ma vie et ma douleur. Seulement je voudrais que l'objet de ma passion pût me survivre; mais uni avec moi il subira ma destinée; et mourant tous deux nous ne perdrons qu'une vie". [474] Retombant dans sa fatale illusion, il retourne vers l'objet que l'onde lui retrace. Il pleure, l'eau se trouble, l'image disparaît; et croyant la voir s'éloigner : "Où fuis-tu, s'écria-t-il, cruel ? Je t'en conjure, arrête, et ne quitte point ton amant; ah ! S'il ne m'est permis de m'unir à toi, souffre du moins que je te voie, et donne ainsi quelque soulagement à ma triste fureur". À ces mots il déchire sa robe, découvre et frappe son sein qui rougit sous ses coups. (…) Mais l'onde est redevenue transparente; Narcisse y voit son image meurtrie. Soudain sa fureur l'abandonne; et, comme la cire fond auprès d'un feu léger; ou comme la rosée se dissipe aux premiers feux de l'astre du jour : ainsi, brûlé d'une flamme secrète, l'infortuné se consume et périt. Son teint n'a plus l'éclat de la rose et du lis; il a perdu cette force et cette beauté qu'il avait trop aimée, cette beauté qu'aima trop la malheureuse Écho. [494] (…) Enfin Narcisse regarde encore son image dans l'onde, et prononce ces derniers mots: Objet trop vainement aimé! Écho reprend: Objet trop vainement aimé! Adieu! s'écria-t-il. Adieu! répéta-t-elle. Il laisse alors retomber sur le gazon sa tête languissante; une nuit éternelle couvre ses yeux épris de sa beauté. Mais sa passion le suit au séjour des ombres, et il cherche encore son image dans les ondes du Styx. Les Naïades, ses sœurs, pleurèrent sa mort; elle coupèrent leurs cheveux, et les consacrèrent sur ses restes chéris : les Dryades gémirent, et la sensible Écho répondit à leurs gémissements. »

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Fiche d’analyse et d’observation : Narcisse

Le mythe de Narcisse Narcisse est le fils du fleuve Céphise et de la nymphe Leiriopè. Un oracle avait annoncé que Narcisse vivrait vieux s’il ne prenait pas connaissance de sa beauté. Vers l’âge de seize ans, Narcisse était désiré par de nombreuses personnes mais il était totalement insensible à l’amour. La nymphe Echo en mourut. Une des victimes de Narcisse formula le vœu qu’à son tour, Narcisse aime sans jamais pouvoir posséder l’objet de son amour. Némésis, la déesse de la vengeance, exauça ce vœu. Un jour, Narcisse fatigué par la chasse s’allongea près d’une source dans la forêt. En se penchant, il aperçut son reflet et en tomba amoureux. Il comprit qu’il ne pourrait jamais posséder l’objet de son amour et il finit par mourir. Ovide, Les Métamorphoses, III, 316-510 Le traitement du mythe par Paul Dubois Quel moment du mythe est représenté par l’artiste ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Que fait Narcisse ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Dans quelle direction regarde-t-il ? Que voit-il d’après toi ? ……………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………

Informations données sur l’œuvre

Auteur :…………………………………………………………….

Titre :………………………………………………………………

Date :………………………………………………………………

Dimensions :……………………………………………………….

Lieu de conservation :……………………………………………..

Genre : sculpture en ……………………………………………….

De quel type de sculpture s’agit-il ? □ une sculpture en ronde (à remplir à la fin de la fiche) bosse □ un buste

□ un bas relief □ un haut relief

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Comment est-il vêtu ? Que porte t-il dans les cheveux ? ……………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels adjectifs utiliseriez-vous pour décrire le corps de Narcisse : □ musclé □ réaliste □ gros □ élancé □ gracieux □ mince □ puissant □ grand □ petit □ élégant Cochez les adjectifs qui permettent de décrire l’attitude de Narcisse : □ victorieux(se) □ surpris(e) □ domination □ vigueur □ fier(e) □ puissance □ joie □ curiosité □ timide □ agressivité □ tranquillité □ beauté □ apeuré(e) □ calme □ colère □ pensif(ve) Cochez les éléments qui pour vous caractérisent le mieux le style de cette œuvre. Expliquez votre (vos) choix. □ moderne □ réaliste □ classique □ traditionnel ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Pourquoi, d’après vous, appelle-t-on ce type de sculpture un sculpture monumentale ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………… Quelle était la destination de l’œuvre d‘après vous ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Etude de la sculpture et de la technique de l’artiste

Bas-relief : relief dont les différentes formes en saillie, qui adhèrent ou non à un fond plat, représentent moins de la moitié du volume. Buste : représentation en ronde-bosse de la partie supérieure du corps humain incluant la tête, le cou, une proportion variable des épaules, de la poitrine et de l’estomac. Groupe : en sculpture, réunion de deux ou plusieurs figures en ronde-bosse sur un même support (socle, soubassement, piédestal, gaine). Ronde-bosse : sculpture dont les volumes correspondent au moins au trois quarts du volume réel d’un corps De quel type de sculpture s’agit-il ici ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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La mise aux points : cette opération est nécessaire lorsque l’on désire produire une œuvre en plâtre dans un autre matériau, pierre ou marbre. Il existe différentes méthodes, les plus utilisées sont celles des tris compas et la machine à mise aux points. Ces techniques sont utilisées pour effectuer les mesures sur le plâtre original. La fonte à la cire perdue : cette technique est connue dès l’Antiquité. L’œuvre réalisée par le sculpteur est moulée pour permettre la réalisation d’un ou plusieurs positifs en cire. Ce moule est ensuite plongé dans une boue assez liquide d’argile de façon à former un moule réfractaire. Ce moulage est ensuite durci, l’ensemble est chauffé, la cire se liquéfie et libère un espace pour le bronze. Le moulage : cette opération permet de réaliser une copie d’une œuvre. Elle peut permettre soit l’obtention du plâtre original, soit de conserver une étape intermédiaire dans l’élaboration de l’œuvre, soit d’obtenir une réplique en plâtre ou en terre cuite dans un but commercial. Le moulage peut s’effectuer sur nature, sur le modèle vivant. La taille directe : une sculpture obtenue en taille directe est due au ciseau de l’artiste et non de celui d’un praticien. Le sculpteur réalise son œuvre sans passer par les stades intermédiaires de réalisation d’un plâtre modèle et de report mécanique par la technique de mise aux points. L’artiste peut cependant avoir réalisé des esquisses préparatoires. D’après vous, quelle est la technique que le sculpteur a utilisée pour réaliser cette œuvre ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Observez attentivement l’œuvre. A quoi cette sculpture en plâtre a t-elle pu servir ? A quoi le voyez-vous ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Vous et l’œuvre Aimez vous cette œuvre ? Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelles émotions éprouvez-vous à l’égard de cette œuvre ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels sont les éléments qui vous touchent le plus ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Quels sont les éléments qui vous touchent le moins ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………