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Présentation synthétique de l'Etude UFE sur les actions d'efficacité énergétique à entreprendre prioritairement
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Novembre 2012
DOSSIER DE PRESSE
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DOSSIER PRESSE
L’ordre de priorité des actions d’efficacité énergétique Un instrument clé de pilotage de la politique d’efficacité énergétique
Novembre 2012
Contact Presse
Anne Chenu
06 09 22 77 01/01 58 56 20 84
Anne.chenu@ufe-electricité.fr
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Sommaire
Pourquoi cette étude ? page 3
Les points‐clés de l’étude pages 4, 5
La réalité technique… page 6
…et la réalité financière pages 7, 8, 9
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I ‐ Pourquoi cette étude ? Un contexte national et européen exigeant
La Directive européenne « Efficacité Energétique » adoptée en septembre dernier, confie un rôle important aux fournisseurs d’énergie puisque ces derniers devront désormais s’engager sur une réduction de la consommation de leurs clients. Il est donc légitime que ceux‐ci s’interrogent sur les actions à entreprendre en priorité pour mener à bien cette mission. Les fournisseurs d’énergie ne sont d’ailleurs pas les seuls concernés par cette approche. Dans un contexte politique où la « transition énergétique » met au premier plan l’efficacité énergétique ‐ autrement appelée sobriété énergétique ‐ Clients et Pouvoirs publics sont tout autant au cœur de la démarche.
Un retour d’expérience décevant
Si le Grenelle de l'environnement a insufflé une dynamique indéniable, il a aussi fixé des objectifs très ambitieux (17 % de réduction des consommations d’énergie à horizon 2020).
Or, l’analyse de la trajectoire actuelle montre que seuls un tiers environ de ces objectifs devraient être atteints à l’échéance prévue.
Une approche nouvelle indispensable
Basée à partir des données réelles issues du dépouillement des Certificats d’Economie d’Energie réalisés, la démarche de l’UFE propose une nouvelle approche articulée autour de 4 axes :
ne pas se limiter à une approche des potentiels « techniquement » accessibles,
mais développer une approche des potentiels économiquement accessibles,
en analysant le problème toutes énergies confondues,
et en mettant en avant les investissements, privés ou publics, qu’il faut mobiliser pour atteindre les différents niveaux d’Efficacité Energétique.
L'UFE a présenté les résultats de son étude, le 17 septembre 2012, à la ministre de l'Écologie, du développement durable et de l’Energie, Delphine Batho.
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II ‐ Les points clés de l’étude
L’UFE a articulé sa démarche autour de trois questions de fond 1) Quels sont les potentiels d’Efficacité Energétique réellement accessibles, non pas
uniquement sous l’angle technique, mais aussi sur les plans économique et financier ?
2) Les niveaux de prix des actions d’efficacité énergétique se situent‐ils, en France, à un niveau compatible avec les ambitions définies dans le Grenelle de l’Environnement ?
3) Comment conseiller les clients, à la fois pour orienter leurs investissements vers les actions d’Efficacité Energétique qui ont la meilleure rentabilité, mais également pour améliorer leur comportement dans ce domaine ?
Elle en tire 6 grands enseignements :
1) La répartition des efforts par secteurs d’activité doit être revue a) Le Grenelle faisait peser près de 90% de l’effort d’Efficacité Energétique sur moins de 50 % de
la consommation totale d’énergie en France. b) Le transport (33 % de la consommation d’énergie) doit être réintégré dans les priorités
d’action, même si les CEE ne sont pas le dispositif approprié pour ce faire. c) L’industrie (22 % de la consommation d’énergie), représente un potentiel d’économie
annuelle de 65 TWh / an, non pris en compte dans le Grenelle.
2) Les objectifs d’Efficacité Energétique dans le bâtiment doivent être réajustés en fonction de la réalité économique et technique a) Dans l’état actuel des politiques publiques, les objectifs de Grenelle ne sont pas atteignables.
Compte tenu de l’évolution économique du pays et de l’impact des politiques publiques actuelles, les objectifs fixés dans le cadre du Grenelle surestiment d’environ 140 TWh / an le potentiel accessible tendanciellement dans le bâtiment (Résidentiel + Tertiaire).
b) Seuls 34 TWh / an supplémentaires sont, en réalité, accessibles dans le bâtiment. Le potentiel non accessible dans des conditions économiques normales est de l’ordre de 90 TWh.
3) Le niveau actuel des prix des énergies (particulièrement du gaz et de l’électricité)
ne permettent pas de rentabiliser la plupart des actions d’efficacité énergétique
a) Il faudrait doubler, voire tripler le prix de l’électricité, pour déclencher les investissements sur les gisements d’efficacité les plus importants.
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b) De la même façon, il faudrait tripler, voire quadrupler le prix du gaz pour déclencher ces mêmes investissements.
c) Seul le prix du fuel permettrait de dégager immédiatement des gisements significatifs supplémentaires.
4) La question du financement des actions d’Efficacité Energétique sera donc un élément central
a) Pour réaliser les actions d’Efficacité Energétique économiquement efficaces, il faudrait mobiliser 162 MM€ / an, soit près de 20 MM€ / an d’ici 2020. Le financement ne peut être assuré que par le client final : collectivités publiques propriétaires des bâtiments publics ; propriétaires privés.
b) Un dispositif financier ad hoc pourrait permettre de faciliter et de sécuriser ce financement. c) Pour obtenir les 90 TWh supplémentaires économiquement non pertinents, il faudrait
mobiliser 365 MM€ d’euros supplémentaires, soit 40 MM€ par an au total, sans, pour autant, atteindre les objectifs de Grenelle !
5) Compte tenu de la rareté du capital, phénomène amplifié désormais par la crise économique, il faut avoir une politique qui oriente résolument les actions d’efficacité énergétique des décideurs vers celles qui maximisent le rapport Economies d’énergie/Capital mobilisé
14 TWh accessibles
79,3 TWh
non accessibles 24,5 TWh accessibles
sous conditions
Accessible Avec aide Inaccessible
CHAUDIÈRE CONDENSATION GAZ
en maison individuelle chauffée f l
POMPE À CHALEUR en remplacement d’un convecteur électrique en maison individuelle
REMPLACEMENT VITRES dans une maison individuelle
chauffée au gaz
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6) Il est indispensable d’accompagner la politique d’efficacité énergétique nationale par des politiques industrielles sectorielles qui permettront d’éviter la détérioration de la
balance commerciale du pays (en développant, en France, la fabrication d’équipements ou de matériaux) et de créer des emplois durables.
III ‐ La réalité technique…
Un contexte largement méconnu
Trop souvent, l’efficacité énergétique est associée à celle d’économie de chauffage, et plus particulièrement, de chauffage électrique dans le bâti.
Or, dans la consommation d’énergie en France, on constate que :
- Le fioul, le pétrole et le gaz représentent 76% de la consommation d’énergie du pays
- L’électricité représente, elle, 24%, et, dans ces 24%, les usages spécifiques représentent 10%, l’industrie et l’agriculture 7%, le chauffage 6%, et le transport 1%.
Gaz hors chauffage 7%
Gaz chauffage 14%
Fioul domestique 7%
Pétrole 41%
Bois et biomasse7%
Industrie 6%
Usages spécifiques 10%
Chauffage6%
Transport1%Agriculture
1%
Electricité 24%
Consommation totale
Plus spécifiquement, concernant le volet « Chauffage », on remarque que :
• Avec 120 TWh, il y a plus de chauffage au fioul que de chauffage électrique (102 TWh)
• le chauffage électrique ne représente que 17% du chauffage global en France (particuliers et tertiaire réunis)
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En revanche, le développement incontrôlé du chauffage électrique d’appoint, avec un impact potentiel, en cas de grand froid, de plus de 5 GW, constitue un risque très sérieux pour l’équilibre futur du système électrique.
IV ‐ …et la réalité financière
L'un des leviers fondamentaux de l'efficacité énergétique est l'accessibilité. Le consommateur souhaite, en effet, que l’investissement qu’il va réaliser soit synonyme d’économies sur sa facture énergétique, et que celles‐ci lui permettent de rentrer dans ses frais dans un laps de temps raisonnable.
L’accessibilité : le facteur déclenchant
Les exemples suivants permettent d’illustrer, à partir de cas réels, ce problème de l’accessibilité :
Une opération courante, en matière d’efficacité énergétique, consiste à changer de chaudière. Dans une maison individuelle chauffée au gaz, investir dans une chaudière à condensation représente en moyenne un coût de 4 300 euros TTC. Au prix actuel du gaz, cela permettra d'espérer 300 euros d'économies par an. Ainsi, il faudra, au consommateur, environ 14 ans (si on n’actualise pas les flux) pour récupérer son investissement, sachant que la durée de vie de la chaudière est de l’ordre de 15/16 ans.
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Une autre opération courante consiste à isoler les combles, élément de fragilité le plus important pour un logement. Pour un pavillon d’une centaine de m2, chauffé au gaz, cette opération va générer une économie d’environ 300 euros par an, pour un investissement de l’ordre de 4 000 euros, soit 13 ans pour le récupérer, mais en sachant que la performance des isolants reste valable environ 30 ans.
Le Président de la République a prévu un objectif d’un million de logements rénovés thermiquement par an, pour un coût estimé de trois milliards d'euros par an. Or, le package énergétique le plus souvent proposé pour une rénovation thermique majeure (chaudière à condensation + isolation des combles perdus + double vitrage en maison individuelle), représente un investissement de l’ordre de 18 000 euros TTC. Ceci implique que le programme présidentiel soit réévalué à 18 milliards d’euros par an. Il convient de souligner, par ailleurs, qu’investir dans ce package de rénovation thermique dans un pavillon chauffé au gaz, permettra d'espérer 600 euros d'économies par an (sur une facture de gaz totale de l’ordre de 1 200 euros). Il faudra donc attendre 30 ans pour récupérer l’investissement, sachant que la chaudière devra être changée au bout de 15/16 ans.
Pour l'UFE, il est donc fondamental de confronter les ambitions énergétiques à la réalité économique et financière. Il convient de se placer dans une perspective rationnelle et rentable pour obtenir un résultat optimal.
Cela impose, clairement, de prioriser les opérations afin de privilégier, d’abord, celles présentant la meilleure efficacité au moindre coût.
Les 3 autres paramètres à prendre en compte : le comportement, le matériel et le pilotage
L'action sur le comportement
L 'UFE souligne que l'un des paramètres, quand on évoque la notion d'efficacité énergétique, est le rôle des comportements individuels. Entreprendre des actions d'efficacité énergétique implique la réalisation d'investissements utilisant des technologies diverses, qu'elles soient ou non rendues obligatoires par des mesures réglementaires.
Or, la mise en œuvre des investissements ne garantit pas, à elle seule, le résultat. L'utilisateur de l'équipement peut rendre l'efficacité réelle ou, au contraire, en limiter ses effets.
Sachant que, bien souvent, les consommateurs ont tendance à profiter de l’économie réalisée sur leur facture ‐ grâce à l’action d’efficacité énergétique entreprise ‐ pour consommer plus (c’est l’effet rebond), on comprend la nécessité de réintégrer le « comportemental » et les « aides aux comportements », générées par des automatismes appropriés dans les « bonnes actions », pour atteindre les objectifs de maîtrise de l’énergie souhaités par les Pouvoirs publics.
Ainsi, il existe maintenant des technologies très performantes de GTB/GTC (gestion technique des bâtiments et gestion technique centralisée) qui sont encore insuffisamment déployées, aussi bien dans le tertiaire que dans les logements particuliers.
La Fedene estime que sur l’ensemble du parc tertiaire, la GTB représente un potentiel d’économie de
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16 %, soit 13 TWh / an, qui pourrait être porté à 24 % et 19 TWh avec l’utilisation de systèmes de traitement de l’air et de récupération de chaleur. Le même potentiel existe dans le logement collectif où il serait possible de récupérer de 6 à 8 TWh / an.
L’action sur le matériel
La directive européenne « Efficacité Énergétique » qui vient d’être adoptée, confie un rôle important aux fournisseurs d’énergie puisque ces derniers devront désormais s’engager sur une réduction de la consommation de leurs clients. Il est donc légitime que ceux‐ci s’interrogent sur les actions à entreprendre en priorité pour mener à bien cette mission.
Or, l'UFE constate qu'en dix ans, les foyers se sont sur‐équipés en appareils électriques et électroniques comme les produits hifi, très consommateurs en électricité.
L'UFE estime que certaines normes, peu coûteuses, pourraient être développées. Avec une volonté politique forte, les ampoules basse consommation sont ainsi devenues la norme. Une norme actée au niveau européen et transposée dans notre législation. L'UFE considère que cela pourrait être étendu à de nombreux éléments, en particulier pour les télévisions, les réfrigérateurs, les lave‐linges ou lave‐vaisselles...
Des automatismes pourraient être mis en place pour ces appareils, en éteignant, par exemple, les appareils en veille, en pouvant programmer tous les appareils en fonction d'heures creuses ou pleines.
L'UFE plaide donc pour un partenariat entre les fabricants et les pouvoirs publics.
Ces actions ne pèseraient pas sur les finances publiques, mais leur impact auraient un effet immédiat, et très peu coûteux, en termes d'économie d'énergie.
Action sur les dispositifs publics de pilotage de l’efficacité énergétique
Enfin L’UFE plaide, comme beaucoup d’autres acteurs concernés, pour une refonte complète du dispositif des Certificats d ‘Economie d’Energie (CEE), qui est clairement :
- incompréhensible pour les consommateurs
- inefficace techniquement
- lourd administrativement
- inutilement coûteux
Si ce dispositif devait être maintenu, voire amplifié dans sa forme actuelle, lors de la troisième période d’application, il se transformera, inévitablement, en dispositif de taxation.
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