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SANG NÉGRIER récit de Laurent GAUDÉ in «Dans la nuit Mozambique» Ed. Actes Sud. Création soutenue par le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (Ministère des Outre-Mer) Création le Jeudi 14 novembre 2013

Dossier S.N. - 14 pages - centraider.org · Le narrateur raconte comment la chasse à l’homme qu'il organise tourne au carnage. ... Quelle serait notre propre attitude dans une

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SANG NÉGRIER

récit de Laurent GAUDÉ

in «Dans la nuit Mozambique» Ed. Actes Sud.

Création soutenue par le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage(Ministère des Outre-Mer)

Création le Jeudi 14 novembre 2013

Pourquoi Sang négrier ?

Dans ses récits, Laurent Gaudé donne la parole à des personnages confrontés à la culpabilité, la violence, la proximité de la mort ou la disparition d'un proche. Douloureusement, ils font face à un avenir sombre, revoient leurs illusions et passions de jeunesse ou les plus simples bonheurs de l'existence, conscients de l'anéantissement qui les guette. Dans SANG NEGRIER, quelques esclaves noirs profitent de l'escale de leur navire à Saint-Malo pour s'échapper. Le narrateur raconte comment la chasse à l’homme qu'il organise tourne au carnage.

A mon sens, l’œuvre de Laurent Gaudé est comparable à celle de Victor Hugo pour son côté visionnaire, sa puissance et sa fulguration.Aussi, dès la première lecture, j’ai été fasciné, et comme envoûté, par ce texte d’une force, d’une cruauté, d’une «crudité» et d’une vérité terrifiantes.

Dès la première lecture en 2009, j’ai ressenti la nécessité de monter le texte de Laurent Gaudé. SANG NEGRIER s’inscrit dans le parcours de la Compagnie L’Echappée Belle qui vise à créer des textes d’auteurs contemporains vivants, de mettre l’homme au centre de ses préoccupations dans ses beautés et ses bontés comme dans ses laideurs et ses horreurs .

Interpréter le personnage unique narrateur de Sang Négrier, c’est plonger au fond de soi, c’est fouiller et triturer la nature humaine et la présenter nue au public. - Qui peut prétendre à la parfaite intégrité ? - Quelle serait notre propre attitude dans une situation extrême : serions-nous négrier ou abolitionniste, résistant ou collaborateur ? - Qui peut répondre froidement à une telle question ? Le texte) pose toutes ces questions, interroge chaque lecteur, chaque spectateur. Le personnage semble horrifié par son propre comportement et c’est sans doute cela qui l’effraie le plus plutôt que la situation elle-même, le porte au fond du gouffre.Le personnage unique de ce conte cristallise la face sombre de la nature humaine ; il erre dans son propre cauchemar. Nous souhaitons le présenter au public dans un dénuement presque total. Nous le montrerons totalement privé de contact humain, retiré dans son antre, cette sorte de tanière qui est le reflet même de la folie qui l’habite, livré à une animalité que l’esprit ne sait plus contrôler.

Lorsque j’avais découvert ce texte, nous étions sur le point de commencer le travail de répétition de Moins par Moins, la pièce de Jean-Jacques Varoujean. Aussi, ai-je dû reporter ce projet. Une fois la création achevée, le texte et surtout le personnage m’ont rattrapé comme pour me rappeler que nous étions liés, promis l’un à l’autre. Le travail accompli entre temps a été d’un grand profit pour mieux pénétrer le personnage. Nous étions — mon partenaire et moi — parvenus à un tel degré de dépassement qu’il me sera plus aisé aujourd’hui d’aller encore plus loin.

L’époque à laquelle se produisirent ces événements a peu d’importance tant ils peuvent se répéter sous diverses formes, et encore de nos jours. L’esclavage — et ici la traite des nègres — fait partie de l’histoire de l’humanité. Il accompagne les sociétés dans leur

développement économique et justifie toutes les autres formes de racismes, d’exclusion, d’humiliation.Et c’est cette intemporalité, cette permanence, que nous voulons souligner.

La première représentation aura lieu à l’automne 2013 dans des conditions de résidence et de partenariat développées.Nous envisageons également des co-productions avec des festivals (Etonnants Voyageurs à St Malo) ou des théâtres, des manifestations liées aux Droits de l’Homme, tant pour tout public que pour les scolaires à partir de la classe de Troisième.

Le metteur en scène sera Vincent Barraud dont on peut consulter le travail sur le site laparole.ducorps.free.frJe connais Vincent et j’aime son travail depuis des années. Lorsque j’ai repris la lecture du texte, sa collaboration, son accompagnement pour ce travail se sont imposés. Il m’a immédiatement semblé naturel de lui confier la mise en scène et la direction d’acteur persuadé qu’il saura me conduire au-delà du texte, au plus profond du personnage.

Le travail de Vincent Barraud met en évidence non seulement le texte («L’Etranger» d’Albert Camus ou «Ceux de 14» de Maurice Genevoix) mais surtout une présence et une incarnation corporelle des personnages. Sa formation de mime, entre autres, lui apporte cette compétence au service de l’interprétation.

Le projet a reçu le soutien et le label du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.

Philippe OUZOUNIANresponsable artistiquecomédien.

Extrait :« Chacun de nous a ressenti au plus profond de lui que c’était ce qu’il fallait faire cette nuit : tenir la bête par ses pieds et l’immoler. Aujourd’hui que j’y repense, je mesure combien nous étions loin de nous-mêmes. J’aurais dû tout faire pour garder ce nègre vivant... A moins qu’au fond, ce ne soit le contraire. A moins oui, que nous n’ayons jamais été aussi proches de nous-mêmes que cette nuit-là, acceptant pour un temps les grondements de notre être comme seul souverain. »

« Celui qui ne peut s’empêcher d’avoir des esclaves, ne vaut-il pas mieux qu’il les appelle des hommes libres ? Pour le principe d’abord, et puis pour ne pas les désespérer. On leur doit bien cette compensation, n’est-ce pas ? De cette manière, ils continueront de sourire et nous garderons notre bonne conscience ».Albert Camus «La chute».

Notes d’intention de mise en scène

Un petit homme râblé, trapu et barbu, accroché à la terre - orphelin de mer qu’il est - tangue, oscille sous le roulis de la mémoire océane qui l’habite et le hante ; cet océan qu’il se refuse, cette mer qu’ils ont trahie en la faisant charrieuse de corps à vendre, d’esclaves, cette mer à qui il a refusé le corps du vieux capitaine.

La ville et son corps de pierre, de murs et de rues ont mis à nu l’odieux et la violence de leur commerce. Pendant les longues traversées et en attente le long des côtes d’Afrique, il était un travail avec ses aléas, sa dureté et sa récompense pécuniaire ; ces nègres, ce bois d’ébène, une marchandise à traiter comme telle. Parce qu’il a mis le pied sur son sol natal, cette terre familière, ces nègres sont redevenus des êtres humains, et cette gorge tranchée, et le sang qu’elle a répandu, et les pulsions meurtrières qu’elle a déclenchées ont révélé d’un coup l’abomination de tout ce système.

Saint-Malo, révélatrice et actrice, joue ainsi un rôle primordial dans la métamorphose, l’implosion de sa conscience  ; les différents ingrédients de ce cauchemar éveillé s’y mettent en place : la réalité se distend, le symbole et la magie s’invitent et s’imposent, les mots et les images se tournent vers le miroir intérieur, l’homme brûlé se coupe du monde et entre dans la boucle insatiable de la culpabilité.

Tout est signe et symbole. Obsédé par ses visions, il s’alimente des éléments qui les composent et bâtit autour de lui un décor à sa mesure. Visage peint d’argile, nu-pieds, seule une redingote rappelle sa condition de marin, il se vit hybride, mi-homme d’Afrique mi-marin. Une corde d’amarrage dessine un large cercle protecteur et carcéral  ; à l’intérieur de ce cercle un carré de douze pavés, un treizième trône en son centre  ; à la périphérie de ce dispositif, des pantins à taille humaine en toile de jute, paille et argile, assis sur des chaises, en demi-cercle, veillent sur lui et sa culpabilité. Il leur parle, les intègre dans son récit. D’autres éléments construits de ses mains, à base de bois flottés ou autres matériaux bruts de récupération, viendront parachever la scénographie de son « mystère », son « calvaire ».

Son corps a perdu la mesure des us et des coutumes, de la bienséance ; il s’accroupit, s’immobilise, tangue… Les mots, eux, sortent, rigoureux, précis, insatiables, ils sont là pour dire, dire et redire encore… une stance hallucinée à la précision chirurgicale. La parole mène son chemin, le corps, le sien, deux chemins autonomes, deux exorcismes en parallèle.

Commentaires de mise en scène

Direction d’acteur :

Nous travaillerons selon trois axes principaux :

1) Le corps  et, à travers lui, la capacité du personnage à créer du décalage avec son propre corps, tant dans la forme, l’immobilité, le ralenti, la gestuelle que dans son positionnement dans l’espace, sans illustration de la folie. C’est un besoin vital de vivre dans le symbole et le signe, une deuxième nature.

2) La mécanique du texte, la précision, le rythme, toujours sans illustration de la folie, développer ce besoin vital de dire, de détailler, seul face au monde, face à soi.

3) Une très grande intériorité pour développer la caisse de résonance du personnage.

Scénographie :

Ce personnage a besoin de se confronter aux matières de son vécu (son récit). Elles lui collent à la peau, il les ressasse comme il ressasse son récit… Il s’est donc choisi comme partenaires et accessoires : une corde d’amarrage, des pavés, des pantins d’art brut (toile de jute, paille, argile), de l’argile pour se peindre le visage, et diverses compositions de matériaux bruts. Ce sont des éléments qu’il a glanés, fabriqués lui-même.

Au démarrage du spectacle, la corde sera disposée en boucle, douze pavés formant un carré à l’intérieur de ce cercle, un treizième fixant un point central. On voit bien dans cette disposition la démarche de ce personnage qui se crée un univers de signes dans lequel évoluer. Il se met lui-même en scène.

Il se peint le visage à l’argile au début du récit, comme un acteur avant d’entrer en scène. Les pantins sont là comme témoins/spectateurs mais aussi comme partenaires qu’il peut déplacer. Il jouera avec ces différents éléments tout au long de la pièce, au gré de ses besoins, créant de nouveaux espaces, de nouvelles images… On peut envisager qu’à la fin de son récit, il ira s’asseoir sur une chaise, s’y immobiliser à coté des mannequins comme s’il était devenu lui-même l’un des leurs.

Nous ne sommes donc pas dans une dimension anecdotique ou réaliste mais dans une recherche de sens et d’évocation. Cette utilisation de la matière proche de l’art brut le reliant à l’Afrique, et l’espace dans lequel il se débat étant comme une page blanche sur laquelle il dessine avec son corps et ses partenaires de matière brute.

Costume :

Une redingote, seul rappel de son passé de marin - Des mitaines pour découper ses doigts - Pieds-nus, directement en contact avec la terre, flagellation du dénuement.

Lumières :

Ciselée, au service des images, elle accompagnera et renforcera cette recherche visuelle, jouant de l’espace, des matières et des reliefs. Pas de vidéo envisagée.

Vincent BARRAUDMetteur en scène

Laurent GAUDÉ

Né en 1972, Laurent Gaudé a fait ses études de Lettres Modernes et d’Etudes Théâtrales à Paris. C’est à l’âge de 25 ans qu’il publie sa première pièce Onysos le furieux aux Editions Théâtre Ouvert. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres jouée au Studio de la Comédie Française, Combat de Possédés, traduit et jouée en Allemagne puis mise en lecture en anglais au Royal National Theatre de Londres. Médée Kali au Théâtre du Rond Point et Les Sacrifiées joué au Théâtre des Amandiers à Nanterre dans une mise en scène de Jean-Louis Martinelli.

Parallèlement à ce travail, Laurent Gaudé se lance dans l’écriture romanesque. En 2001, âgé de 29 ans, il publie son premier roman : Cris. L’année suivante en 2002, il obtient le Prix Goncourt des Lycéens et le Prix des Libraires avec La Mort du roi Tsongor. En 2004, il est lauréat du Prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, roman traduit dans 34 pays.

Romancier et dramaturge, Laurent Gaudé est aussi auteur de nouvelles, d’un beau livre avec le photographe Oan Kim, d’un album pour enfants, de scénarios. Il s’essaie à toutes ces formes pour le plaisir d’explorer sans cesse le vaste territoire de l’imaginaire et de l’écriture.

www.laurent-gaude.com

Bibliographie

Théâtre- Combats de possédés - 1999- Onysos le furieux - 2000- Pluie de cendres - 2001- Cendres sur les mains - 2002- Le Tigre bleu de l'Euphrate - 2002- Salina - 2003- Médée Kali - 2003- Les Sacrifiées - 2004- Sofia Douleur - 2008- Sodome, ma douce - 2009- Mille orphelins suivi de Les Enfants Fleuve - 2011

Romans- Cris - 2001- La mort du roi Tsongor - 2002 (Prix Goncourt des Lycéens 2002 et prix des Libraires 2003)- Le soleil des Scorta - 2004 (Prix Goncourt et Prix Jean Giono 2004)- Eldorado - 2006- La Porte des Enfers - 2008- Ouragan - 2010- Pour seul cortège - 2012

Nouvelles- Dans la nuit Mozambique - 2007- Voyage en terres inconnues, Ed. Magnard - 2008- Les Oliviers du Négus - 2011

Sauf mention contraire, toute l’œuvre de Laurent Gaudé est publiée aux Editions Actes Sud.

Vincent BARRAUDmetteur en scène

Vincent Barraud est né et passe sa jeunesse à Paris, attiré par toute forme de spectacle, il s'initie pour un temps au cinéma (Faculté de Censier) et découvre l'art du mime à la Schola Cantorum. Il fera ensuite partie de ces jeunes artistes du monde entier qui bénéficient de la dynamique de l'ouverture de l'école du Mime Marceau. Cet élan génère créations et compagnies, d'abord Clown et Pantomime  : Le

chapiteau des clowns, la Prohibition  ; puis viendra le Memory Mouvement Theatre  avec Adriano Sinivia et ses années de création très denses en complicité et en recherche : Bancs, Une dernière nuit de carnaval, Juments de la Nuit, Stradella….La soif de plus de mouvement et de danse le fait quitter le théâtre visuel et plonger dans la danse contemporaine  : Les chichis de Clichy, Kaleidanse - Raccords, Cie Grand Bal - Terre de Sienne, Cie La Clepsydre, … De retour à une case plus théâtrale, il dirige, met en scène ou interprète les projets des autres  : Curriculum vit’fait de et avec Philippe Minella, R-V à Lafontaine mise en scène Francis Morane, Le bal des corbeaux, création collective, …En parallèle, il assiste et collabore avec Adriano Sinivia dans ses mises en scène d’Art Lyrique : Monsieur de Pourceaugnac, Lausanne - Les contes d’Hoffmann, Strasbourg - La petite renarde rusée, Nantes - Le barbier de Séville, St Etienne, Opéra-Comique, Avignon - Les saltimbanques, L’auberge du cheval blanc, Toulouse - Madame l’Archiduc, La Périchole, Rennes - La cambiale di matrimonio, Le médecin malgré lui, L’ivrogne corrigé, … Lyon - …

En 2000, il crée sa propre compagnie, « La Parole du Corps » et avec L’étranger d’Albert Camus réalise la pièce solo qu’il mûrissait depuis des années. L’expérience de l’acteur solitaire se prolongera avec un spectacle hors normes : Andromaque à une Voix, « Andromaque » de Racine (dans son intégralité) qu’il interprète seul accompagné d’une violoncelliste. Fin 2006, il réalise un film vidéo  : Le Cid version 7.0, adaptation du Cid de Corneille interprétée par des jeunes en insertion. Ce film a remporté le prix « Jeunes créateurs » du festival « BD en fureur » à Rennes.Suivra Papiers d’Arménie de Jean-Jacques Varoujean qu’il interprète avec Caterina Barone. En 2008, il présente une nouvelle mise en scène d’Andromaque qu’il adapte pour cinq acteurs issus du Théâtre du Fil. Il tire les enseignements de sa première expérience avec cette pièce, et l’entraîne à la rencontre des publics éloignés de la culture, elle s’invite dans un lycée en zone prioritaire, une maison de quartier... En parallèle, il reprend L’étranger qu’il emmène au festival d’Avignon 2009 et en tournée.2010/11 voit la poursuite de ce double engagement : une création avec les habitants d’un quartier de Massy, Roméo et Juliette de Shakespeare, jouée dans le décor naturel de la cité. Et un atelier, suivi d’une création, dans le cadre du dispositif « Rompre l’isolement » du conseil général de l’Essonne.Côté création, une nouvelle aventure en solitaire avec une adaptation de Ceux de 14 de Maurice Genevoix, ses récits autobiographiques de la guerre 14/18. Pièce créée à Massy, au festival « Les insolites », puis emmenée au Avignon off 2011 et en tournée.

www.laparole.ducorps.free.fr

Philippe OUZOUNIANComédien

Né en 1955 de père un peu connu (l’auteur dramatique Jean-Jacques Varoujean) et de mère moins connue (néanmoins sœur du comédien François Périer), j’ai choisi très tôt de suivre le chemin initié par cette famille d’artistes de spectacle. Dans les bras de Pierre Fresnay ou sur les genoux d’Yvonne Printemps, aux côtés de Françoise Chaumette ou de Michel

Etcheverry de la Comédie-Française, ce fut, très jeune, un excellent apprentissage de mon futur métier. Dès mes plus jeunes années, j’ai commencé par celui de spectateur. Aujourd’hui, avec plusieurs milliers de spectacles dans les yeux, je dois reconnaître qu’il s’agit d’une des plus intéressantes formations.J’ai rapidement préféré partir travailler en province. Tout d’abord comédien et animateur culturel, je deviens ensuite agent artistique puis producteur et organisateur de spectacles notamment pour des spectacles d’humour. Ainsi j’ai pu participer à la révélation de quelques humoristes aujourd’hui installés au premier plan. Toutefois, l’appel de la scène me conduit à tout reprendre de zéro avant de remonter sur les planches. « Eloge du verre de vin » est le premier spectacle qui me permet de reprendre pied sur scène. L’année 2002 fut particulière : durant tout le printemps, j’ai descendu la Loire à pied, de la source à l’embouchure, à la rencontre des Ligériens et lire des textes de littérature de Loire dans les écoles, les bibliothèques, les associations. Cette aventure m’amène à créer « Je suis un saumon », pièce Philippe Avron. Ce texte m’avait accompagné presque chaque soir et ce fut une évidence de le jouer intégralement. Je ressentis alors une sorte d’identification avec tous ces saumons en quête d’existence et d’identité et, par extension en ce qui me concerne, l’arménité et sa recherche de racines. Très naturellement, la Loire devient source d’inspiration pour l’écriture et l’interprétation de contes théâtraux et de textes en prose. La Compagnie L‘Echappée Belle, dont j’assume la responsabilité artistique, est le résultat d’une démarche particulière dans laquelle les artistes — et les techniciens — ont leur place à part entière.Le métier de comédien est un choix de vie. Tout en découle et y retourne : famille, loisirs, centres d’intérêt, expériences personnelles, rencontres éphémères ou relations amicales... Cette approche me permet de me sentir citoyen à part entière. Ainsi, depuis quelques années, je développe au sein de la Compagnie un travail en direction des publics en difficultés : illettrisme, mariages forcés. Tous les artistes sont invités à participer à ces actions.

Rester debout, ne pas me laisser emporter par le tumulte ambiant, garder les yeux ouverts, les oreilles aux aguets, être en état permanent de vigilance voire de révolte, telles sont mes préoccupations premières.

COMPAGNIE L’ECHAPPEE BELLE

Un état d’esprit

« L’art est le plus court chemin d’un homme à un autre ». Claude ROY

Tels sont les mots qui pourraient résumer et caractériser l’esprit qui anime la Compagnie L’Echappée Belle.

La compagnie propose des créations de spectacles, des ateliers-théâtre, des interventions en milieu scolaire, des petits événementiels, et consacre une large part de son travail en faveur des publics en difficultés avec un souci d’adaptation permanente, en particulier la population en situation d’illettrisme.

Constituée d’une équipe d’artistes et de techniciens professionnels, la Compagnie est animée par Philippe Ouzounian. Chacun y vient avec ses propres compétences, ses goûts, ses envies, ses aspirations artistiques. Une volonté d’échanges, de collaboration étroite et de partage permet à chacun de trouver sa place parmi les différentes propositions.La conduite d’un projet peut être, tour à tour, pris en main par tel artiste dans un souci d’ouverture et de mise en relation des compétences.

Depuis plus de dix ans, nous privilégions la création de textes d’auteurs contemporains : Philippe Avron, Henri Cueco, Varoujan et prochainement Laurent Gaudé.Il nous paraît essentiel de donner la parole à la littérature de notre temps en mettant l’accent sur les valeurs humaines : identité, origines, amitié et amour, existentialisme...

On pourra constater que les mises en scène ne sont pas nécessairement signées du «responsable artistique». Il s’agit là d’une volonté affirmée de présenter des spectacles aux formes renouvelées, avec une approche et un regard à chaque fois différents ; la diversité des lectures et des interprétations déterminant la richesse de notre travail. Une place prépondérante est laissée à la personnalité de chacun dans une volonté de perpétuelle remise en question et d’évolution.Nos préoccupations sont une constante ouverture sur l’extérieur, un enrichissement permanent de nos expériences, une écoute des publics, une appropriation des faits de société, une découverte de nouvelles formes.

Au sein de la compagnie, le travail de création théâtrale se concrétise dans un esprit d’artisanat où la personnalité et la performance de l’artiste restent au service du texte, du spectacle et du public. Chaque intervenant — artiste ou technicien — apporte sa pierre à l’édifice en véritable ouvrier d’art.

Philippe OUZOUNIANresponsable artistique

Créations récentes :- 2011 : MOINS PAR MOINS, pièce de Varoujan - 2008 : UN PIANO SUR LE FLEUVE, conte ligérien- 2007 : DIALOGUE AVEC MON JARDINIER d’après le livre de Henri Cueco - 2006 : LA DERNIERE GOUTTE D’EAU, fable théâtrale- 2004 : JE SUIS UN SAUMON, pièce de Philippe Avron

Lectures à voix haute :- PAROLES DE LOIRE (littérature ligérienne)

- CORPS A CORPS (littérature érotique)

- J’AI DESCENDU DANS MON JARDIN (textes et chansons)

- MARIE D’AGOULT ET GEORGE SAND, deux femmes libres au XIXe siècle- LE VIN A LA BOUCHE et A TABLE (littérature gourmande)

- DIALOGUE AUX ENFERS ENTRE MONTESQUIEU ET MACHIAVEL, de M. Joly (1864)

Evénementiels :- 2010 : «Laissez-vous conter...» visites théâtralisées de sites caractéristiques de la ville de Tours.

Balades sur des îles de Loire.- 2008 : «Les tribulations du pont de pierre». Hommage et évocation historique du pont Wilson de

Tours- 2004 : «Centenaire de l’Hôtel de Ville». Visites insolites de ce bâtiment inauguré en 1904.Ces travaux sont réalisés à la demande de la Direction des Archives et du Patrimoine de la ville de Tours dans un souci d’étroite collaboration. Un long temps de recherche et de documentation est nécessaire pour chaque nouveau projet.

Publics en difficulté :- Depuis 2008 : Ateliers-théâtre et ateliers «conte et livre» dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme. Dans un premier temps, la compagnie avait répondu à un appel à projet de la DRAC-Centre relayé par la Caisse d’Epargne Loire-Centre. Avec le soutien de notre partenaire, la Croix-Rouge, ce projet ne cesse de s’étoffer pour devenir un point essentiel de notre collaboration.- «POUR UN OUI ET POUR UN NOM», projet de travail sur le thème des «mariages forcés».

Répondant à une préoccupation prioritaire des institutions, des organismes humanitaires et des associations de quartier, la compagnie développe un projet de création d’un spectacle dans les quartiers de Tours et de Joué-lès-Tours. Ce travail sera réalisé en étroite collaboration avec les adolescents et les jeunes adultes. L’aboutissement devrait avoir lieu en mai 2011.

Ce projet est soutenu par le Ministère de la Culture (Plan Espoir Banlieues), la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, la Ville de Tours (Politique de la Ville).- Ateliers-théâtre auprès des accompagnants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en

partenariat avec l’Hôpital de Loches et le Clic-Sud Touraine.- Le spectacle «Dialogue aux Enfers entre Machiavel et Montesquieu» est présenté en milieu

carcéral.

Interventions en milieu scolaire :- Depuis 2004 : animations scolaires avec la ville de Tours (Direction Education/Jeunesse).

Interventions dans 10 à 15 classes chaque année pour des créations de spectacles.- Depuis 2005 : avec le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine. Animations et créations de

spectacles sur le thème de la Loire.- «Aux Arts Lycéens». Depuis 2006 au Lycée Professionnel d’Amboise, et en 2009/2010 avec la

Maison Familiale Rurale de Neuvy-le-Roi. Depuis 2010 avec la Maison Familiale Rougemont de Tours. Programme développé avec le Conseil régional du Centre.

Ateliers Théâtre- Association Les Copains d’Abord (Chambray-lès-Tours), groupe adultes- Association Puzzle (Reignac sur Indre), groupe adolescents- Ateliers du Sel (Amboise), groupe seniors- Association Planches Mômes (Monts), groupes jeunes et adolescents

Nos partenaires principaux :

- D.R.A.C.-Centre (lutte contre l’illettrisme, publics en difficulté, Plan Espoir Banlieues)- Conseil Régional du Centre (Cap’Asso, publics en difficulté)- Conseil Général d’Indre-et-Loire (aide à la création, aide à la diffusion)- Direction Départementale de la Cohésion Sociale- Ville de Paris (aide à la diffusion)- Ville de Tours (directions Education/Jeunesse, Archives et Patrimoine, Affaires culturelles, Politique de la Ville)- Fondation Caisse d’Epargne Loire-Centre- Fondation Vinci pour la Cité- Caisse d’Allocations Familiales d’Indre-et-Loire- Croix-Rouge (Institut régional de formation)- Espace Malraux - scène régionale - de Joué-lès-Tours- Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine- Images de Loire- Libraire Lire au Jardin- Serge et Pascal Bonnigal - viticulteurs à Limeray (37)

« La culture est l’un des leviers les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l’économie tout en produisant du sens ». Aminata Traoré

SANG NEGRIER

PRODUCTION

- Compagnie L’Echappée Belle- Espace Malraux (Joué lès Tours - 37) accueil en résidence et préachat- Théâtre Maurice Sand (La Châtre - 36)- Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo (en cours)- Lycée Grandmont (Tours-37) résidence à l’Appel d’Air et préachat- Ville d’Amboise (accueil en résidence et programmation)- Ville de La Rochelle : 5 représentations au Musée du Nouveau Monde (janv/fév. 2014)

Avec le soutien du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage et le Ministère chargé de l’Outre-Mer.

Création le JEUDI 14 NOVEMBRE 2013 à L’Espace Malraux (Joué lès Tours - Indre-et-Loire)

ACCUEILS EN RESIDENCE

- L’Echalier (St Agil - 41) avec L’Hectare, scène conventionnée de Vendôme : 8 ou 10 journées en juin 2013 avec «point de rencontre» ouvert au public.- Lycée Grandmont à Tours avec répétition publique :

2 semaines en septembre/octobre 2013- Ville d’Amboise :

2 semaines en août 2013 - Théâtre Maurice Sand à La Châtre (36)- Le Prieuré (Limeray - 37) :

en juillet/août 2013- Ville de Chédigny (37) avec avant-première publique :

1 semaine en octobre 2013- Espace Malraux (Joué lès Tours - 37) : création le 14 novembre 2013

3 semaines en septembre et novembre 2013

ACCOMPAGNEMENT CULTUREL

Parallèlement, et en préalable à la création du spectacle (saison 2013-2014), la Compagnie L’Echappée Belle mettra en place une série d’actions culturelles.- Lectures publiques le jeudi 10 mai 2012 à la Librairie Lire au Jardin (Tours) dans le cadre de la Journée de la Mémoire de l’Abolition de l’Esclavage et le mardi 10 juillet.- Autres lectures dans différents lieux dont certaines bibliothèques. Conférences, Expositions.- Lecture lors du festival Plumes d’Afrique - Samedi 1er décembre 2012. - Présentations et représentations pour les établissements scolaires (collèges et lycées) en lien avec les programmes des classes de 5e et 4e des collèges et Seconde des lycées dès la saison 2013-2014.- Mise à disposition d’une bibliographie.

EQUIPE ARTISTIQUE

Interprétation : Philippe OUZOUNIAN

Mise en scène : Vincent BARRAUDassisté de Didier MARIN

Scénographie : Danielle MARCHALEclairages : Xavier CARRE

Régie : Xavier Carré ou Marine Pourquié

Musique (en cours)

Conseils : Magali Renouf, doctorante en littérature comparée

Marie-Pierre Bizieux, professeur d’histoireLionel Duvoy, professeur de philosophie

Françoise Hérot, documentaliste musicale

COMPAGNIE L’ECHAPPEE BELLE40 rue Origet - 37000 TOURS

[email protected]

responsable artistiquePhilippe OUZOUNIAN

06 81 95 77 85 - 02 36 43 13 72

contact tournéesSophie DURAND-FLEURY

06 81 27 06 83