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DOSSIER Visites spirituelles au fil de l’eau éGLISE Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine n°14 - 21 juillet 2013 - 2 e

Dossier Visites spirituelles au fil de l’eau · l’emplacement de l’ancienne porte saint -pierre ... dans l’ouverture ... être le point de départ de visites spirituelles

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Dossier

Visites spirituellesau fil de l’eau

éG L I S E

Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine

n°14 - 21 juillet 2013 - 2 e

Dossier• Au fil de l’eau : merveilles, mystères et bienfaits  p. 4 à 7

événement• encyclique du pape François p. 8

hommAge• messe d’au revoir pour une sDF  p. 9

vie DiocésAine• claude marzio prend sa retraite  p. 10-11• Les chantiers diocésains  p. 12

mouvements• Journée de lancement « Lire la Bible en petits groupes »  p. 13

pèLerinAge• paray-le-monial  « À Jésus par marie »  p. 14-15

AgenDA• messe à notre-Dame- de-Bellevau  p. 16

Quand venant de l’ouest vous monterez l’avenue Wilson, dépassant le lieu où se trouvait le cimetière, arrivant à l’emplacement de l’ancienne porte saint-pierre, vous penserez aux disciples montant vers la colline de sion, vers le sinaï… montant vers le lieu le plus haut de la cité, ce qui « invite les hommes à élever leur cœur vers Dieu »1, vous découvrirez une majestueuse et imposante façade romane, richement ornée. girard ii avait voulu une cathédrale imposante dont la façade était le premier témoin. Au soleil couchant elle prend de remarquables teintes dorées laissant présager la tombée de la brume et la venue des ténèbres.ce monument n’est pas comme les autres ; il est un té-moin des siècles passés, de l’histoire de l’église catho-lique à Angoulême : « ces bâtiments ne sont pas comme les autres… nos églises sont incontestablement des lieux de mémoire. À travers leur architecture, leurs clochers, leur décoration, c’est la foi catholique qui s’inscrit du-rablement sur terre. » mgr Dagens

continuez votre ascension et regardez le christ en gloire qui vous accueille au sommet de la façade : il s’élève dans les cieux, les yeux baissés vers le sol, vous demandant de le suivre : « Je ne vous abandonne pas », semble-t-il nous dire. rentrez dans la nef, et vous serez attirés par le vitrail du chœur ; le christ en majesté vous offrant l’évangile, le pain de la vie quotidienne et éternelle, l’Alpha et l’oméga. il fait chaud : reposez-vous quelques instants dans la fraîcheur accueillante de l’édifice. et tel un nouveau baptisé, revêtant par la pensée l’aube du catéchumène, vous avancerez dans cette nef magnifique-ment restaurée. sa blancheur éclatante, témoignage de la pureté originelle qui lui a été rendue, vous éblouira et vous conduira vers le sanctuaire, en saluant au pas-sage les évêques : tizon, guillaume et Adhémar taillefer, mgr cousseau, le restaurateur du XiXe siècle…vous tournant vers le transept nord vous prierez devant 

Par Jacques Sauquet

sur les chemins de vacances et de pèlerinage la cathédrale saint-P ierre d’Angoulême

Sommaire

église d’AngoulêmeBulletin Bimensuel de l’ActuAlité diocésAine

226, rue de Bordeaux - 16021 Angoulême Cedex

Tél. : 05 45 91 34 44 - [email protected]

éditeur : évêché d’Angoulêmedirectrice de la publication : Véronique DiazRédacteur en chef : Denis Charbonniercomité de rédaction : Danielle Landreau,Catherine Joslet, Père Gaudillot, Stéphanie Bordesdélégué épiscopal : Père Guy RougeriePhotos : Diocèse d’Angoulêmesauf mentions spécialesRéalisation :Bayard Service édition Grand Sud-Ouest4 rue Jean-Amiel - 31700 BlagnacTél. : 05 62 74 78 20 - www.bayard-service.com [email protected]étaire de rédaction : Magali Siroitimprimeur : AMCL - 31650 Saint-OrensCommission paritaire : n° 1115L83909Dépôt légal à parution

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2 édito

Par Jacques Sauquet

sur les chemins de vacances et de pèlerinage la cathédrale saint-P ierre d’Angoulême

la présence divine, sous le regard bienveillant de la vierge marie, de celui de notre saint charentais, pierre Aumaître, à côté de ce grand christ qui or-nait la place saint-pierre au XiXe siècle. Alors vous pourrez rester à la croi-sée du transept, regarder, contempler, laisser votre esprit et votre curiosité s’attarder  sur  le  passé archéologique  avec  ces magnifiques chapiteaux richement ouvragés qui ornent la chapelle de la vierge, sur le pas-sé historique avec les emplacements des tombeaux : évêques, chanoines, princes… depuis girard ii le créateur de l’édifice au Xiie siècle, en passant par le grand-père de François 1er… vous verrez l’ouverture du transept sud, récemment recréée après une obstruction de plusieurs siècles consé-cutive aux démolitions des guerres de reli-gion… une verrière due à un grand artiste contemporain Jean-michel othoniel sera bientôt installée… première étape visible, pour le public, du trésor liturgique qui 

sera mis en place dans ces  chapelles,  actuelle-ment en travaux.vous aurez une pensée pour  ceux  qui  depuis près de dix ans œuvrent régulièrement à  la res-tauration  de  l’édifice : architectes,  artistes,  ar-tisans qui ont pris le re-lais de leurs homologues du XiXe, mais aussi du Xviie, de la renaissance, de  la  construction  des différentes  cathédrales qui se sont succédées sur 

ce lieu.croyants, vous serez entrés dans ce lieu, et vous aurez pu enrichir votre foi des té-moignages du passé, du présent, témoi-gnages archéologiques, architecturaux, historiques…monseigneur Dagens nous l’avait dit : « ce bâtiment n’est pas comme les autres… ». puisse-t-il être un lieu de ressourcement, de découverte, avant de partir en vacances découvrir d’autres édifices… puisse sa vi-site avoir été initiatique de votre parcours de vacances.

1 mgr Jacques perrier – «  visiter une eglise »editions Bayard

Visites De lA CAthéDrAle sAint-Pierre D’Angoulême

Dans le cadre des activités organisées, en commun par via patrimoine et les Flâneries cathédrale, Jacques sauquet présentera une visite archéologique, historique et spiri-tuelle de la façade les 17 juillet, 31 juillet, 9 août  et 23 août, à 18 heures. 

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pour le chrétien, l’eau évoque d’abord le premier sacrement de

l’initiation qui, à partir de la fin du VIIIe siècle, ne fut plus administré dans les seuls bap-tistères mais aussi dans les églises paroissiales, où l’on installa progressivement des cuves assez profondes pour que le baptême puisse au moins se faire par immersion partielle. Plusieurs églises de notre diocèse abritent une cuve baptismale d’époque médiévale : Ars, Exideuil, Puymoyen, Asnières-sur-Nouère, etc. Mon choix s’est porté sur la cuve du XIIe s. conservée dans l’église de Souffrignac, aux confins de la Charente et de la Dordogne, peu connue malgré la tradi-tion locale qui en fait l’an-cienne cuve baptismale de la cathédrale d’Angoulême. Elle est taillée dans un bloc de cal-caire parallélépipédique aux angles inférieurs abattus, ce qui donne à sa base une forme octogonale que l’on retrouve

dans l’ouverture supérieure, pourvue d’une feuillure – la cuve était couverte en dehors des temps de célébration. Souligné par une torsade, un bandeau sculpté ceinture la cuve dans son tiers supé-rieur, œuvre d’un sculpteur qui a su combiner entrelacs, feuillages et palmettes en de belles compositions ornemen-tales, articulées aux angles par des têtes humaines dont l’interprétation reste délicate ; sur une des faces figurent un lion ailé et un aigle que l’ab-sence de nimbes et d’attri-buts interdit d’associer trop rapidement aux évangélistes Marc et Jean.

Le BAptême D’un BienheureuX

La commune de Blanzaguet-Saint-Cybard est riche de deux églises romanes (jadis au diocèse de Périgueux) : celle de Blanzaguet, dédiée aux saints Pierre et Paul, vient de bénéficier d’une complète

restauration, tandis que celle de Saint-Cybard abrite sous son clocher-porche l’un des lieux les plus discrets de la mémoire de l’Église de Charente. C’est sur une cuve de pierre dépourvue de tout décor que, le 13 octobre 1744, Pierre-Louis de La Rochefoucauld reçut de l’abbé Geneste, curé de Saint-Cybard, le sacrement du baptême. Il était né la veille au château du Vivier, élégant logis du XVIIe s. qui se dresse encore à proximité de l’église, de l’union de Jean de La Rochefoucauld-Maumont et de Marie-Marguerite des

Patrimoine et spiritualité

Au fil de l’eau : merveilles, mystères et bienfaitsComme chaque année, nous vous invitons à partir à la découverte de nos églises de Charente. Combien de fois ces derniers mois l’eau (de pluie !) n’a-t-elle pas servi d’entrée en matière de nos conversations ? Sur ce thème de l’eau et dans l’espoir d’un été ensoleillé, voici cinq suggestions qui peuvent être le point de départ de visites spirituelles dans des lieux méconnus du diocèse d’Angoulême.

La cuve baptismale de l’église de souffrignac.

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Patrimoine et spiritualité

Au fil de l’eau : merveilles, mystères et bienfaitsEscaud. L’acte de baptême mentionne les noms des parrain et marraine, deux domestiques de ses parents, et de deux autres témoins : des vignerons du lieu. Tandis que son frère François-Joseph, né à Angoulême en 1736, devint évêque de Beauvais, Pierre-Louis fut installé sur le trône épiscopal de Saintes ; tous deux furent incarcérés puis martyrisés aux Carmes à Paris, en septembre 1792, après avoir refusé la consti-tution civile du clergé, signé une adresse collective au Pape et s’être opposés à l’élection d’un évêque schismatique dans leurs diocèses respec-tifs. Ils ont été proclamés Bienheureux par le pape Pie XI le 17 octobre 1926.

signature

La tour-porche de l’église de saint-cybard.

plaque commémorative du baptème de pierre-Louis de La rochefoucauld.

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Le cuLte De sAint JeAn-BAptiste

C’est encore l’eau qui nous conduit jusqu’à l’église Saint-Jean-Baptiste de Chassenon, modeste édifice dressé au centre du bourg qui doit son renom aux remarquables vestiges gallo-romains du théâtre, des sanctuaires et de l’ensemble thermal de l’an-tique Cassinomagus, au bord de la via Agrippa. Romane et gothique, victime de nombreuses reprises comme vient de le confirmer une analyse archéologique exem-plaire, cette église présente néanmoins une belle unité grâce à l’utilisation, lors des différentes campagnes de construction, d’un moellon extrait du sous-sol local dont le faciès particulier est dû à la chute d’une météorite il y a plus de 200 millions d’années. Pénétrant dans l’église, vous découvrirez un buste en bois polychrome du saint protec-teur, tenant un agneau qu’il désigne de l’index de sa main droite ; cette œuvre constitue peut-être un témoignage des embellissements de l’église commandés par l’abbé Paul Deschamps, qui resta curé de Chassenon de 1654 à 1693. Il n’est pas impossible que le vocable de l’église s’explique par l’existence d’un baptis-tère dans un groupe parois-sial formé dès le haut Moyen Âge (peut-être associé à une vaste nécropole) et permet-tant à l’évêque de Limoges

d’affirmer son pouvoir dans les marges occidentales de son diocèse. Le culte à saint Jean-Baptiste a fait l’objet jusqu’au milieu du XXe siècle de pèle-rinages consacrés à la santé des hommes et des moutons : chaque 24 juin, le pèlerin suivait un itinéraire allant de sources votives en calvaires et se terminant à l’intérieur de l’église avec une longue station devant la statue du « vieux saint Jean », avec pos-sibilité de la toucher en divers points, de déposer des brins de laine à ses pieds et d’allu-mer un cierge si besoin.

un puitsAuX reLiQues

On retrouve ce mélange de superstitions héritées du monde antique et d’ancrage du culte chrétien dans l’acte concret de dévotion en lisant une charte tirée du cartulaire

de l’abbaye de Saint-Amant-de-Boixe concernant son prieuré de Xambes. C’est un récit pittoresque des nom-breux miracles qui entrainè-rent la donation aux moines de

L’église saint-Jean-Baptiste de chassenon.

Buste en bois polychrome de saint Jean-Baptiste.

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la terre et de la place situées devant l’église Notre-Dame « des Cent Biens », vocable dont la commune a tiré son nom moderne. En l’an 1160, « le jour de l’Invention de la Sainte-Croix,  dans  le  puits qui est près de ladite église », on découvrit des reliques de sainte Marie-Madeleine et de saint Vincent martyr. Aveugles, boiteux, sourds et muets, mourants, prison-niers (injustement détenus), dès qu’ils faisaient « vœu de se rendre à cette sainte église et réclamaient le secours de Dieu, de sa très sainte mère, de la bienheureuse Marie-Madeleine et du glorieux martyr Vincent, se  levant  tout à coup, deve-naient  sains  et  saufs ». Les miraculés se rendaient en pèlerinage dans l’église de Xambes, apportant en guise d’ex-voto « des images repré-sentatives de leurs infirmités, modelées  dans  la  cire » ou des témoins de la maladie vaincue (coiffes, bâtons, vêtements), mais aussi les malades en litière, brancard, chariot, de sorte que « l’eau des puits et des fontaines de ce village et de la région put à peine suffire aux multitudes qui  s’y  pressaient ». Bien avant le chantier de la LGV, des travaux furent entrepris afin que la route traversant le village soit détournée et passe devant l’église ! À Xambes, le « puits des miracles » est encore signalé par quelques ex-voto sur le flanc méridio-nal de l’église…

Et comment ne pas faire allu-sion à ce fleuve qui a assuré pendant des siècles la richesse de notre département et lui a donné son nom ? Si d’aven-ture, d’îles en méandres, de ponts en écluses, vous tra-versez le beau village gaba-rier de Saint-Simon, prenez le temps d’aller admirer un autre témoignage de foi : le seul ex-voto marin recensé en Charente, maquette d’un bateau à deux mâts du XIXe siècle, œuvre d’un

ancien marin et charpentier de gabare promise à une légère restauration avant de retrou-ver sa place début août dans l’église du village, où vous pourrez dire en confiance la prière du vitrail qui orne la baie occidentale de l’église : « Vierge fidèle, brillante étoile, guide ma voile ».

David richardresponsable de la com-

mission Bâtiments du culte - Art sacré

L’église notre-Dame de Xambes

maquette d’un bateau à deux mâts du XiXe siècle.

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«  Dans  cette  encyclique  on retrouve les insistances que l’on trouvait déjà en 1969 dans le livre de Joseph Ratzinger, Foi chrétienne hier et aujourd’hui : la conviction que les chrétiens sont appelés à penser et à dire leur foi dans des conditions nou-velles, l’appel à comprendre la foi non pas comme un système préfabriqué, mais comme une expérience intérieure et un che-minement, parce que la vérité de la foi est la vérité de l’amour qui va de Dieu à l’homme et de l’homme à Dieu. Et c’est pour-quoi la foi chrétienne en Dieu ne peut  jamais être  intransi-geante, puisqu’elle est insépa-rable de l’amour qui se révèle en  Jésus Christ  et  dont nous sommes  appelés  à  témoigner avec respect et douceur, sans aucune arrogance. Écoutons à ce sujet les avertissements de cette encyclique ». Claude Dagens le 8 juillet 2013

La lumière de l’amour, propre à la foi, peut illuminer les questions de notre temps sur la vérité. La vérité aujourd’hui

est souvent réduite à une authenticité subjective de cha-cun, valable seulement pour la vie individuelle. Une vérité commune nous fait peur, parce que nous l’identifions avec l’imposition intransigeante des totalitarismes. Mais si la vérité est la vérité de l’amour, si c’est la vérité qui s’entrouvre dans la rencontre personnelle avec l’Autre et avec les autres, elle reste alors libérée de la ferme-ture dans l’individu et peut faire partie du bien commun. Étant la vérité d’un amour, ce n’est pas une vérité qui s’im-pose avec violence, ce n’est pas une vérité qui écrase l’in-dividu. Naissant de l’amour, elle peut arriver au cœur, au centre de chaque personne. Il résulte alors clairement que la foi n’est pas intransi-geante, mais elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Le croyant n’est pas arrogant ; au contraire, la vérité le rend humble, sachant que ce n’est pas lui qui la pos-sède, mais c’est elle qui l’em-brasse et le possède. Loin de

le raidir, la sécurité de la foi le met en route, et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous.D’autre part, la lumière de la foi, dans la mesure où elle est unie à la vérité de l’amour, n’est pas étrangère au monde matériel, car l’amour se vit toujours corps et âme ; la lumière de la foi est une lumière incarnée, qui procède de la vie lumineuse de Jésus. Elle éclaire aussi la matière, se fie à son ordre, reconnaît qu’en elle s’ouvre un chemin d’har-monie et de compréhension toujours plus large. (...) La foi réveille le sens critique dans la mesure où elle empêche la recherche de se complaire dans ses formules et l’aide à comprendre que la nature est toujours plus grande. En invi-tant à l’émerveillement devant le mystère du créé, la foi élar-git les horizons de la raison pour mieux éclairer le monde qui s’ouvre à la recherche scientifique.

(Lumen fidei, n. 34)

Encyclique du pape François

la foi n’est pas intransigeanteL’encyclique sur la foi, intitulée Lumen fidei (La lumière de la foi) est signée par le pape François. Mais il est évident qu’elle a été pensée, construite et écrite pour l’essentiel par le pape émérite Benoît XVI. Avant d’en lire un extrait, Mgr Claude Dagens évêque du diocèse nous livre sa réflexion.

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8 événement

ce moment de souve-nir était comme une évidence pour le père

Denis Trinez et la Fraternité trinitaire, dont le charisme est l’accueil des personnes exclues. Il avait donc convié les personnes de la rue connaissant Myriam à assister à cette cérémonie : « Myriam, c’était  une  personne  proche, avec qui il y avait une vraie relation et beaucoup de partage. J’ai été touché par la présence des cinq personnes, qui vivent plus ou moins dans la rue, parce que  je  n’étais  pas  sûr  qu’ils viennent. J’ai été touché qu’ils expriment avec leurs mots et leur révolte combien Myriam comptait pour eux, elle leur a beaucoup apporté et ils avaient besoin de lui dire merci. Ils ne voulaient  pas  qu’elle  parte comme ça, comme un chien ».

Des gens pensent À eLLe

À l’issue de cette cérémonie un petit repas était proposé par la communauté. Jérôme, proche de Myriam, a parlé de

« Mamie » et de l’église Saint-Martial qu’ils fréquentaient tous les deux. « C’est une amie que j’ai connue, il y a plus d’un an et avec le père, on a pris l’ini-tiative de dire cette messe. Pour qu’elle sache qu’il y a des gens qui pensent à elle. Si je viens dans cette église Saint-Martial, c’est parce que je m’entends très bien avec les gens qui sont ici. Je préfère venir ici plutôt qu’à la cathédrale, à Saint-André ou au Sacré-Cœur ̋ sans adoration˝ parce que quand on va quelque part ce n’est pas pour de faux. Et Myriam, c’était pareil, elle venait  à  la  manche  devant l’église.  Parfois,  elle  entrait pour  prier  pour  sa  famille, 

pour ses amis et pour elle aussi, sans  doute.  Parce  qu’elle  se savait atteinte par la maladie. Mais de toute façon, un jour ou l’autre on passera par là et on se reverra. »Cette célébration a conforté le père Denis Trinez dans son désir de rencontres régulières avec les SDF. « Il faut inventer quelque  chose  pour  que  nous puissions nous parler et vivre des moments  entre  humains, comme un petit-déjeuner par exemple. Il faut que les chré-tiens  réfléchissent  à  la  façon dont ils peuvent intégrer les gens de la rue dans leur quotidien ».

Denis charbonnier

Le père Denis Trinez de la Fraternité trinitaire proposait le 4 juillet dernier, une messe en mémoire de Myriam Cambon. Cette femme sans domicile fixe, qui vivait dans un squat à Angoulême, est décédée en février dernier.

Messe d’au revoir pour une SDF

Qui que ce soit, un départ est toujours difficile

geste d’attention pour myriam.

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9hommage

- Quels souvenirs garderez-vous de toutes ces années pas-sées au service du diocèse ?- Il est difficile de parler de toutes les activités dans les-quelles je me suis investie mais il y a une phrase que j’ai toujours bien aimé du père Marty. Lorsqu’on lui pré-sentait un garçon qui voulait devenir prêtre il demandait : « Est-ce qu’il y fera du bien et est-ce  qu’il  sera  heureux ?  » Je ne sais pas si j’ai fait du bien mais j’ai été heureuse. Mais l’école de la foi tout de même, c’était formidable parce que j’ai reçu autant que j’ai donné. Ça m’a aidée à ne pas m’endormir au niveau

intellectuel, parce qu’avec les années, le cerveau se fatigue. L’atmosphère de ces groupes ouverts à la recherche en écoutant les divers interve-nants, c’était du bonheur. Même si quelquefois ça a été très difficile cette école de la foi, parce que la théologie ce n’est pas toujours évident, dans l’ensemble c’était pas-sionnant, on voyait la parole de Dieu à l’œuvre.

- L’une des grandes étapes de votre action dans le diocèse a été d’être secrétaire du synode en 1988. Que retenez-vous de cette expérience ?- Oui, c’est vrai que j’ai vécu

ça. C’était très fort et très lourd aussi, parce que les ordinateurs n’existaient pas. Nous tapions tout à la machine et chaque fois que nous avions une petite correction à faire il fallait retaper toute la page. Et on en a passé des dimanches à faire ça. Mais ça a été une expérience d’Église formidable et je reconnais que tout ce qui s’est mis en place à partir du synode, nous a permis de vivre une Église ouverte qui allait de l’avant. L’école de la foi est née de ce synode d’ailleurs. Bien sûr, ça a rebondi avec le synode de 2005 qui a remis l’accent sur certains aspects qui étaient peut-être moins généralistes

Claude Marzio prend sa retraite

« il vaut mieux partir avant de se faire jeter »Actrice incontournable du diocèse, responsable de l’aumônerie de l’enseignement public, responsable du pèlerinage des jeunes à Lourdes, responsable en doyenné et en EAP, et enfin responsable de l’école de la foi Claude Marzio souhaite se retirer.

202 ■ 21 juillet 2013 - n°14 - Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine

10 vie diocéSaine

que le synode de 88, comme les équipes d’animation pasto-rales. Elles ont été définies en 88 et rendues « obligatoires » en 2005. J’ai vécu cette expé-rience à Cognac pendant trois ans et là aussi, on a l’impression d’être celui qui tourne la mani-velle pour que ça avance. Ce n’est pas très drôle, mais c’est

comme ça. Pour que ça fasse de la musique, il faut que quelqu’un tourne la mani-velle, c’est beau et il y a des gens qui continuent le travail.

- Donc vous retrouvez Cognac et vous ne tournerez plus la manivelle de la boîte à musique ?

- C’est là que j’habite, en effet et les paroisses de Cognac ne sont pas très riches en gens actifs. Je sens que tout ce qui est formation va continuer à m’intéresser, comme « Lire la Bible  en petits groupes », on va relancer un groupe, Vatican II sûrement. Et puis, on va se lancer dans une redécouverte de la foi, pour les futurs mariés par exemple. Je suis sûre que je ne vais pas m’ennuyer.

- Êtes-vous sûre de ne pas vous reprendre au jeu de la responsabilité d’un service ?- Non je ne pense pas, je me rends compte que la fatigue vient avec les années et il faut laisser la place. Comme je l’ai souvent dit : « Il vaut mieux partir avant de se faire jeter ».

propos recueillis par Denis charbonnier

 ■ Jacques Bonnet,  Brigitte martineau,  catherine Joslet  accompagnent  désormais l’école de la Foi.

claude marzio : « Je me suis pleinement réalisée en aidant à la construction de cette Église de Charente ».

Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine - 21 juillet 2013 - n°14 ■ 203

11vie diocéSaine

Dorénavant l’accueil du public se situe sur la gauche, lorsque l’on

entre dans le site de la mai-son diocésaine. Le nouvel hall d’accueil constitue un grand espace lumineux ouvrant également sur l’entrée « his-torique » du diocèse au 226 de la rue de Bordeaux, pour ceux qui arrivent à pied ou en bus depuis l’arrêt séminaire. « Ce nouvel accueil, beaucoup plus  convivial  et  lumineux permet aux visiteurs d’entrer pleinement  dans  la  maison diocésaine. Il donne un accès de plain-pied au cloître, aux salles de réunions, aux bureaux 

administratifs et à la librai-rie. Il a été pensé pour offrir à Danielle Landreau, notre secré-taire diocésaine, et aux béné-voles qui reçoivent le public, de travailler  dans  d’excellentes conditions. Ce nouvel accueil permet d’accéder directement aux chambres à l’étage. L’idéal serait  de  pouvoir  ravaler  la façade  du  bâtiment  noircie par la pollution urbaine, mais économiquement ce n’est pas envisageable pour le moment » reconnaît réaliste Véronique Diaz. ». Côté cour des amé-nagements sont encore à réaliser comme des allées de circulation entre la direction

de l’enseignement catholique, la bibliothèque et radio RCF Accords. Une place de station-nement minute et une place de parking pour personnes à mobilité réduite verront le jour et une « marquise » doit abriter cette nouvelle entrée. L’arrière de la maison diocé-saine, par laquelle se faisait l’accès, qui donne sur le parc avec ses tilleuls, cerisiers boule et le jardin des prêtres, est ainsi libéré des voitures. Les visiteurs et pèlerins de pas-sage qui dorment sur place et les prêtres résidents peuvent bénéficier de ce havre de paix et de silence.

Denis charbonnier

La dernière tranche de travaux à la maison diocésaine vient de s’achever. L’entrée principale a changé de place.

Les chantiers diocésains

Pour améliorer l’accueil des visiteurs

L’accès au cloître se fait directement depuis le hall d’entrée

L’entrée côté cour bientôt surmontée d’une « marquise ».

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vie diocéSaine12

cette journée, organisée conjointement avec le service de formation

du diocèse, s’adresse à ceux qui participent aux groupes bibliques, aux équipes liturgiques, à la caté-chèse et à tous ceux qui désirent découvrir ce livre de l’Apocalypse. Le bibliste, Gérard

Billon, directeur du service biblique « Évangile et Vie » et professeur à l’Institut catho-lique de Paris, partagera cette journée pour l’éclairer.

Les membres des groupes de lecture continue viennent d’étudier le livre de l’Exode et ont choisi de travailler ce livre, chapitre après cha-pitre, au cours de huit ren-contres annuelles. Proposées sur le principe de lecture priante « lectio divina », ces rencontres débutent par un temps de prière à l’Esprit Saint, avant de travailler le texte en profondeur, sans jugement. Ensuite, chacun peut méditer et dire com-ment ce texte le rejoint dans sa vie. Après cette découverte et cette méditation, chacun est appelé à formuler une prière. Jacques Bonnet, l’un des accompagnateurs des

groupes, précise : « Ce texte a  été  écrit  dans  une  époque troublée, pour des chrétiens en situation de crise. C’est pour cette raison qu’il peut paraître 

ésotérique et difficile. Mais les  clefs  de  lecture  de  ce récit  sont  dans  l’Ancien Testament. Lorsque nous les aurons trouvées, nous découvrirons  ce  texte,  et 

plus on entre dans ce texte et plus  il  se dévoile. D’ailleurs Apocalypse veut dire dévoile-ment en grec ».Les groupes travailleront avec un livret enrichi de notes en marge, de questions à la fin des chapitres et d’éléments d’observation pour les ren-contres de l’année. Tous ceux qui désirent approfondir le texte pourront rejoindre ces groupes.

Denis charbonnier

 ■ un bulletin d’inscrip-tion est téléchargeable sur le site internet du diocèse : angouleme. catholique.fr  

Journée de lancement « Lire la Bible en petits groupes »

l’apocalypse n’est pas la fin du mondeComme prévu, les groupes bibliques travailleront sur le livre de l’Apocalyspe à partir de la rentrée prochaine. La journée de lancement aura lieu le samedi 21 septembre, de 10h à 17h30, à la maison diocésaine.

“chacun peu méditer et dire comment ce texte le rejoint 

dans sa vie. 

Jacques Bonnet, diacre per-manent anime les rencontre « Lire la Bible en petit groupe ».

Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine - 21 juillet 2013 - n°14 ■ 205

mouvementS 13

Arrivés à Nevers Bernadette nous accueille pour la célé-

bration eucharistique. Après le pique-nique, nous descen-dons dans le parc du couvent des Sœurs de la Charité où nous marchons sur les pas de Bernadette pour nous recueillir auprès de la statue

de Notre Dame des Eaux où elle aimait prier. Cette sta-tue lui rappelait la Vierge de Lourdes. Puis, nous nous arrêtons un instant pour nous recueillir dans la chapelle Saint-Joseph où son corps a reposé de 1 879 jusqu’en 1925, date à laquelle il fut exhumé définitivement pour sa béatification ; il était resté intact.Cette visite à Bernadette nous ouvre le chemin vers Paray-le-Monial où nous fêterons la solennité du Cœur de Jésus et

du Cœur Immaculé de Marie. Nous arrivons pour les vêpres que nous partageons avec les sœurs de la Visitation. Pour clore la neuvaine au Sacré-Cœur, Mgr Léonard, arche-vêque de Malines-Bruxelles, nous livre un enseignement sur « Jésus, Roi et centre de tous les cœurs » à partir des

lettres de saint Paul aux Ephésiens (3,14-18) et aux Corinthiens (2), qui nous disent le mystère insondable de l’Amour du Père, qui fait de nous tous des fils adoptifs dans le Fils unique Jésus-Christ, par l’adoption finale.Nous pourrons suivre toutes les célébrations dédiées au Cœur de Jésus dans le parc des chapelains. Après les laudes, Mgr Rivière, évêque d’Autun, nous enseigne : « Vous êtes  tous  frères ! » et l’humilité est au cœur de

son message, précisant que Jésus ne regarde pas de haut l’humanité, il vient prendre la place du dernier ! Il ren-contre les hommes dans leur « commun » et nous demande de passer de l’autosuffisance à l’indigence ! Mgr Rivière, nous invite à nous laisser surprendre, à surprendre et fait référence à l’agape, qui se dévoile dans le cœur trans-percé du Christ !Après le repas, quelques pèle-rins découvrent la chapelle Saint-Claude La Colombière, directeur spirituel de Marguerite-Marie. Puis, nous partons en procession du saint sacrement dans le jardin des sœurs de la Visitation Sainte-Marie, où Jésus, en divers endroits, a accordé des grâces à Marguerite-Marie. La foule immense du peuple de Dieu sillonne les allées du parc du monastère. Notre journée se termine par une veillée de Miséricorde et l’Adoration nocturne pour ceux qui le souhaitent.La fête du Cœur Immaculé de Marie n’est pas moins

Le jour point à peine ce jeudi 6 juin, lorsque nous nous mettons en marche en direction de Nevers, Paray-le-Monial et Taizé, à l’occasion des fêtes du Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Paray-le-Monial « À Jésus par Marie »

De découvertes en célébrations : une onde de choc

“cette visite à Bernadette, nous ouvre le chemin vers paray-le-monial où nous fêterons la solennité du cœur de Jésus 

et du cœur immaculé de marie. 

206 ■ 21 juillet 2013 - n°14 - Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine

14 pèlerinage

riche d’enseignement. Après les laudes et la théorie de Mgr Léonard sur ce cœur empli pleinement par Dieu, accueillant à la joie et à la souffrance, un cœur qui s’in-cline devant Celui qui est à la fois son Fils et son Dieu et qui gardait tous ces éléments secrètement dans son cœur, il présidera la célébration eucha-ristique dédiée à Celle qui est le Cœur de l’Église pour être le reflet de l’Amour du Fils.Rythmée comme les autres jours, la solennité du Cœur de Jésus se déroule dans la basilique clunisienne. L’enseignement porte tout spé-cialement sur le Cœur de Jésus source de toute miséricorde, du livre d’Ezéchiel à celui d’Osée, puis à Jean, faisant allusion à « ce véritable Temple de Dieu de Notre Temps », aujourd’hui le temps de ceux qui laissent transpirer plus d’ingratitude que d’Amour dans ce Cœur transpercé d’où jaillît un fleuve d’eau vive, ce Nouvel

Agneau Pascal ! Pourtant dira-t-il en fin de son homélie « Il y a dans le Cœur du Christ un grand fleuve d’eau vive qui donne la vie, et qui veut irri-guer tous les cœurs, puisqu’Il veut que tous soient sauvés ! »Puis, en route vers Taizé, nous faisons une halte à Verosvres. Nous découvrons la maison et la chambre natales de Marguerite-Marie, transformée depuis en cha-pelle. Quant à la « Grande Maison » où vivaient la grand-mère et les tantes de sainte Marguerite-Marie, elle abrite toujours le mobilier d’époque, mais aussi un lycée professionnel et une frater-nité de sœurs Franciscaines.Une longue halte à Cluny ne nous laissera pas suffisam-ment de temps pour tout découvrir, tellement le site et les vestiges sont imposants, tant par l’architecture que par la superficie !Arrivés à Taizé, nous orien-tons nos pas vers la chapelle

qui fut la source de cette communauté œcuménique mondialement connue aujourd’hui, grâce à frère Roger, sur la tombe duquel nous nous recueillons un ins-tant avant d’aller prier le temps des vêpres. Vient le temps de la veillée « remplie de douceur, comme un baiser de Paix » avec des chants, des lumières, qui conduisaient à l’Adoration et à la louange, dira l’un des pèlerins, ou encore « comme si nous entrions dans un Nouveau Monde » déclinera un autre ! Une véritable onde de choc pour la majorité du groupe qui découvre ce lieu où le silence « monastique » invite à la prière avec une grande et fervente prononciation.Hauts les cœurs des pèlerins qui reviennent de ce pèle-rinage transformés et qui demandent une chose avec force conviction, de le voir se renouveler !

michelle hallary 

Paray-le-Monial « À Jésus par Marie »

De découvertes en célébrations : une onde de choc

L’extérieur de la basilique de paray-le-monial .

Bulletin bimensuel de l’actualité diocésaine - 21 juillet 2013 - n°14 ■ 207

15pèlerinage

calendrierdiocésain

Du 14 JuiLLet Au 3 AoûtJournées mondialesde la jeunesse à rio.

Du 16 Au 20 JuiLLetpèlerinage diocésaindes malades à Lourdes

JeuDi 15 Août52e kermesse de Fouqueure or-ganisée par l’association des an-ciens parents d’élèves de l’école libre. cette kermesse permet de collecter des fonds pour la res-tauration et la conservation des églises, calvaires et monuments religieux du secteur paroissial de Fouqueure et Aigre. À cette occasion le père André tesseron, fondateur de la kermesse, fêtera ses 70 ans de sacerdoce.

LunDi 2 septemBreLes bénédictines de la commu-nauté de maumont auront la joie et la grâce de célébrer les 50 ans de la dédicace de leur église. Les chrétiens du diocèse sont invités à s’unir à elles pour la prière des premières vêpres de cette fête, le dimanche 1er sep-tembre à 17 heures en ce lieu consacré à Dieu nous chanterons ensemble le bonheur de notre consécration baptismale ! « Dieu est là ! »

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16 agenda