Douzième table Ronde des compagnons des Monts de France ce samedi 26 mars de l’an de grâce 2011 à Revin.

Depuis un temps immémorial, de petits défrichements avaient créé dans cette partie du territoire de Revin des pâtures : Pours et Rayîvies. Vers 1760, le propriétaire d'une des parcelles voulait y bâtir une habitation depuis longtemps mais il se heurtait à l'opposition de l'administration forestière. Il était obstiné, et il disait toujours: "Ils ont beau faire? Malgré tout, je bâtirai"; et un beau matin, on vit une maison édifiée et habitée, où la veille, il n'y avait rien. Notre concitoyen avait, chez lui en cachette, ajusté une charpente démontable, et une nuit, aidé de camarades, il avait transporté sur place et monté de toutes pièces sa maison : Malgré Tout, il avait bâti… et le nom est resté ! Obstiné ce paysan, Tiestu d’Ardennais ! Mon ami François avait projeté de faire une escapade à Givet afin d’épingler à son palmarès le Mont de Fromelennes. Je décidai de le rejoindre le temps de tailler une bavette et de réceptionner les dépliants vantant les mérites de notre confrérie que notre responsable pour la Promotion avait concoctés.

Puis je ne sais… gouttes font des filets d’eau appelés quelquefois « Ru ou Ruy, » puis ces gazouillis de ruisseau se chuchotent, s’enlacent, s’embrassent en rivières pour au matin du 26 mars se retrouver à treize quai Edgar Quinet en bordure de Meuse. Mais malheur sur vous impudents, n’avez-vous jamais ouï dire que « 13 » est un chiffre maudit ! Chiffre 13 associé aux malheurs et aux souffrances de Jésus ; Mem, la treizième lettre de l'alphabet hébreu, s'apparentant à la mort. En haut du Roc de la Tour, Satanas guette et nul besoin de le lui rappeler. Mais déjà il est trop tard, Belzébuth s’est saisi de la treizième quille et l’a balancé en bas rejoindre dans un fracas assourdissant sa Normandie natale. Patrice Légal ne sera donc pas des nôtres et il ne resta plus que douze compagnons en lice.

Dans le souffle provoqué par la colère de Satan,

tout vola en éclats, se mélangea dans un tourbillon, laissant les petits compagnons déplumés de leurs noms et prénoms.

Bruffaerts Gaëlle jACQUEMIN José Jansen ALAIN Orage Jacquemin Dominique Vanstiphout Jacquemin Lavieville Candau Langhendries Bernard Bernard Axel François Larcier Bernard Michel Dominique Gilles Frogneux

Douze compagnons

Trompettes de la Renommée, Vous êtes bien mal embouchées !

C’était sans compter avec le Parain Axel Jansen et la Marraine George Sand du petit « Mont Malgré Tout »

venus chasser le Maléfique et porter chance à notre Table Ronde.

Revin 09H30

Car la chance était au-rendez-vous. Une météo de rêves même si mon ami Etienne n’était pas là. Malgré le fait qu’il habite non loin du Stade d’Anderlecht, Axel Jansen est quelque peu le régional du jour. Car le Malgré Tout il en connaît le moindre centimètre d’asphalte pour l’avoir gravi 32 fois en un mois. Cinglé, Obstiné ce citadin, Tiestu cet Ardennais d’adoption allez savoir ? Pas le temps de philosopher car sous la houlette de notre guide-parrain la petite troupe s’ébranla.

Bernard Larcier entama avec sa Compagne Gaële la première rampe. Des fous, il y en a dans notre association, lui dans son genre c’était pas triste. Visiblement Gaëlle découvrait son vélo. Scotcher à celui-ci par ses clips, la selle était mise au plus bas, ses jambes pliées ne pouvaient s’étirer à la verticale promettant de jolies crampes. Vraiment, l’exercice d’équilibriste était digne d’une acrobate, et le choix porté sur le Malgré Tout comme une des premières ascensions proposées à une néophyte osé, Pari réussi. Bravo

Pendant ce temps la branche cadette des Jacquemin en la personne d’Alain et de son fils Gilles toujours accrocheur et rapide dès que la route s’élève, avait déjà avalé la côte et accueillait au compte gouttes les membres de l’équipée de huit qui s’était égrainée au fil des 5 kilomètres d’ascension. Mon frère, l’air tendu au combien sévère par un torticolis, joli mot tel colibri mais oh combien plus rigide, se muera en fin de parcours en équipier modèle pour ramener les moins véloces à bon port .Merci à lui.

Au sommet, Bernard Frogneux me proposa après avoir traversé la forêt couvrant le plateau de Manisses, théâtre du massacres des maquisards en 1944, de ne pas descendre directement sur Monthermé mais d’emprunter une route moins fréquentée qui rejoint la Semoy à « les Hautes Rivières ». Citoyen de Ciney en Belgique, Bernard pédalait dans son jardin Habitué des rendez-vous du BIG, il a l’accent wallon traînant, mais ne vous y fiez pas car dans les côtes il s’envole, il décolle. Ma foi ce gros détour me fit découvrir de très belles échappées sur la vallée de la Semoy et méritait d’être intégré au parcours. Cependant les aiguilles de la trotteuse, pas mises au parfum, avaient continué leur course contre la montre, nous obligeant à notre tour à accélérer la cadence. Axel nous indiqua un second versant pour atteindre le sommet du Roc de la Tour. Dans cette ascension méconnue par la plupart d’entre nous, les Dominique furent lâchés irrémédiablement. Pour les six autres no problème, la routine et qui sait, la course pour le maillot à pois ? Pure supputation d’un jaloux pour se distraire de sa roue avant, rivé au bitume du chemin forestier !

Michel Langhenries caracolait toujours avec les premiers en tête du groupe. C’était le petit intrus de la journée, car non membre des MFD (mais cela ne saurait tarder). Membres du BIG depuis 2009 il n’était cependant pas en terre inconnue. Avec Axel et Bernard Frogneux il avait fait le voyage dans les Alpes lors de l’Opération 2525. Au fil des difficultés, le pied de Dominique mon épouse gonflait de plus en plus, nous rappelant qu’une triple fracture de la malléole ne se guérit pas en 8 mois et par un effet collatéral, commençait à transformer cette balade en petit enfer ; mais nous étions il est vrai, dans une ancienne demeure du Malin. Le groupe fut reformé pour atteindre le sommet et pour la descente sur la Meuse.

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La Meuse, elle s’en va tout droit vers la mer, elle s’en va à l’envers de la France, elle file et défile ses boucles, se déambule, se déguise, offre ses courbes. Captive elle freine sa course aux vieilles écluses, Joue la belle époque , se fait caline, douce, s’aventure à compter fleurettes, et se laisse apprivoisée. La Belle a laissé sa longue chevelure danser dans le courant, chanter au vent, puis elle a repris sa course, a accéléré, et nous a dépêchés à Revin.

Revin 13H00

Sur le quai nous retrouvons notre chevalier troubadour, José Bruffaerts. Après le café du matin il s’est éclipsé, a pris une ruelle de traverse et est parti faire l’école buissonnière en quête d’un nouveau Col. Aujourd’hui son Graal sera le Col de Liry .Il le dégote au dessus de village d’Haulme sur la Semoy. Celui-ci fait face au Roc de la Tour et le Sire d’Haulme de sinistre réputation d’après les légendes, y aurait construit une forteresse….. Dans la besace du ménestrel, des souvenirs, des légendes, contes et histoires qui seront extraits par notre ami José en temps voulu, pour nous les conter avec sa verve et son pittoresque légendaires. Quelques Clairettes de Die plus loin, la troupe se met en route vers La Bonne Source, lieu où doivent avoir lieu les ripailles.

François est parti en éclaireur, afin de présenter ses lettres de créances au père-fondateur, Bernard Lavieville, venu par le rail. Ce nouveau compagnon compte à son compteur 68 Monts, s’occupe de la Promotion du Brevet, rédige et imprime les prospectus des Monts de France, a organisé la rencontre d’aujourd’hui. Bernard ne peut que l’accueillir au sein des compagnons de France. Après avoir adoubé le nouveau compagnon, notre président déclare la fête ouverte.

Merci à tous les participants qui ont fait de cette douzième table, une grande réussite.

Les Bernard en Fête

A chacun sa partie de manivelle comme il l’entend.

26 mars. Ah ! Que j’aime le début de ce printemps. La nature reprend des couleurs à l’image des forsythias qui flamboient sur les bords de Meuse. Nous sommes à Revin au pied du Mont Malgré-Tout. Celui qui séduisit George Sand et qui en fit l’arrière-plan de son roman intitulé « Malgré Tout ». Le même qui fut le témoin d’un massacre de maquisards lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Mais aussi… une grimpette choisie par « L’Association des Monts de France » pour le plaisir de faire péter les varices de ses membres.

Samedi 26 mars. 9 h. du mat. Les candidats à la galère se pointent sur les quais de la Meuse au compte goutte. Quelque dix minutes plus tard le compte est bon. Dix pour cent de l’ensemble des lauréats de la confrérie a répondu « présent » pour rehausser ce rendez-vous de leur présence. Parmi eux, on relève Axel qui est en quelque sorte le héros de la journée puisqu’il a grimpé le Mont Malgré-Tout à plus de 25 reprises l’année précédente. On distingue aussi François Candau qui est à l’origine du rassemblement. Et puis, il y a les fidèles, le secrétaire et son éminence grise, le président et les extravertis intra-muros. Et aussi, probablement, le Diable qui se promenait pas bien loin.

Au programme de la matinée : une ronde de +/- 50 km sur les hauts et les bords de Meuse comprenant le Mont Malgré-Tout et le Roc de la Tour, un haut lieu de légende abandonné par le Diable. Et pour l’heure, court-circuité aussi par Bernard Larcier et Gaëlle qui chevauche un magnifique Scott bleu et blanc. Un Bernard prévenant qui évite à sa compagne de chuter dans le rouge. Ah ! Amour quand tu nous tiens !

Loin de là, notre Bernard président-fondateur fait route vers Revin bercé par le staccato non tropo allegro de la Micheline. Ce qui n’empêche pas sa Mireille de dormir sur ses deux oreilles.

Entretemps, Bernard Frogneux se démène comme un beau diable et emmène dans son sillage un peloton compact à l’assaut du Roc de la Tour via la face « Thilay ».

Que du beau monde au balcon ! Un peloton composé de Michel, Alain, Gilles, François, Dominique, Domi, Axel comptant ensemble près de 500 monts de France au compteur.

Quant à l’auteur de ses lignes, il préfère délirer incognito sur les pentes du col de Liry, une copie conforme au Malgré-Tout. Avec en prime au sommet, un pneu bel et bien punaisé par un suppôt du Diable. Un contretemps qui lui élimine le plaisir de profiter du panorama du Liry donnant sur le Roc de la Tour et la forêt domaniale de Château-Regnault. Mais quelle idée aussi de provoquer les macralles un jour de sabbat !

La matinée avance. Plus question de lanterner. Chacun rentre de son côté à fond la caisse sur Revin où c’est une pétillante Clairette de Die qui prend le relais en guise d’apéro. En toute liberté en bordure de Meuse. L’ensemble offert par Dominique, notre dévoué secrétaire. De là, nous rejoignons « La Bonne Source » où nous attendent Bernard L. et François pour y faire ripaille. L’équipe est au grand complet et le repas se déroule dans une ambiance bon enfant. Et comme il y a une fin à tout, les uns s’éclipsent tandis que les autres prolongent la parlotte.

François et Bernard F., quant à eux, préfèrent digérer sur les pentelettes de Fromelennes près de Givet.

En somme, une fois de plus rien de particulier. Comme d’habitude, les retrouvailles sont toujours pareilles sauf qu’aux « Monts de France », elles sont toujours différentes.

Il y a toujours un « plus ». C’est ça qui fait la spécificité de l’association.

A Bientôt.

J & B

www.cyclojose.be José Bruffaerts