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DP - Adrien CONTEJEAN Items : - N° 8. Éthique médicale - N° 9. Certificats médicaux. Décès et législation. Prélèvements d'organes et législation - N° 18 - La méthodologie de la recherche expérimentale et clinique - N° 136. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (1). Principaux repères cliniques. Modalités d'organisation des équipes, en établissement de santé et en et en ambulatoire - N° 137. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (2). Accompagnement de la personne malade et de son entourage. Principaux repères éthiques. - N° 138. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (3). La sédation pour détresse en phase terminale et dans des situations spécifiques et complexes en fin de vie. Réponse à la demande d'euthanasie ou de suicide assisté. - N° 208. Hémogramme chez l'adulte et l'enfant : indications et interprétation - N° 224. Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire - N° 228. Douleur thoracique aiguë et chronique - N° 229. Électrocardiogramme : indications et interprétations - N° 312. Leucémies aiguës - N° 314. Syndromes myéloprolifératifs - N° 325. Transfusion sanguine et produits dérivés du sang : indications, complications. Hémovigilance - N° 326. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes chez l'adulte et chez l'enfant. Connaître pour chacune les mécanismes d'action de classe et des produits individuels, les principes du bon usage, les critères de choix d'un médicament en première intention, les causes d'échec, les principaux effets indésirables et interactions

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Page 1: DP - Adrien CONTEJEAN

DP - Adrien CONTEJEAN

Items :

- N° 8. Éthique médicale

- N° 9. Certificats médicaux. Décès et législation. Prélèvements d'organes et législation

- N° 18 - La méthodologie de la recherche expérimentale et clinique

- N° 136. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou

terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (1). Principaux repères cliniques.

Modalités d'organisation des équipes, en établissement de santé et en et en

ambulatoire

- N° 137. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou

terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (2). Accompagnement de la

personne malade et de son entourage. Principaux repères éthiques.

- N° 138. Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou

terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (3). La sédation pour détresse en

phase terminale et dans des situations spécifiques et complexes en fin de vie. Réponse

à la demande d'euthanasie ou de suicide assisté.

- N° 208. Hémogramme chez l'adulte et l'enfant : indications et interprétation

- N° 224. Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire

- N° 228. Douleur thoracique aiguë et chronique

- N° 229. Électrocardiogramme : indications et interprétations

- N° 312. Leucémies aiguës

- N° 314. Syndromes myéloprolifératifs

- N° 325. Transfusion sanguine et produits dérivés du sang : indications, complications.

Hémovigilance

- N° 326. Prescription et surveillance des classes de médicaments les plus courantes

chez l'adulte et chez l'enfant. Connaître pour chacune les mécanismes d'action de

classe et des produits individuels, les principes du bon usage, les critères de choix

d'un médicament en première intention, les causes d'échec, les principaux effets

indésirables et interactions

Page 2: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 1

Un patient de 66 ans consulte aux urgences transporté par une ambulance pour un

malaise avec chute sans perte de connaissance à domicile, associé à une douleur latéro-

thoracique droite non positionnelle. Il ne décrit pas de prodrome ni de facteur déclenchant. Il

vous dit avoir pour principal antécédent une HTA contrôlée par ramipril (TRIATEC®)

2,5mg/j. Il prend également de l’atorvastatine (TAHOR®) 20mg/j. Les constantes mesurées

par l’IAO sont les suivantes : FC 110/min, PA 113/63 mmHg, FR 22/min, SpO2 91% en air

ambiant, température 37,8°C, douleur (échelle numérique) 3/10. Le patient ne présente pas de

signe de choc, pas de signe d’insuffisance cardiaque droite ou gauche. L’auscultation

pulmonaire est normale. Il n’a pas de douleur abdominale ni de trouble neurologique au

moment de votre examen.

Page 3: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM1 : Quel est le diagnostic à évoquer en priorité ?

Proposition A

syndrome coronarien aigu

Proposition B

dissection aortique

Proposition C

péricardite

Proposition D

embolie pulmonaire

Proposition E

pneumothorax spontané droit

Réponse : D

Commentaires :

Proposition A

Il faudra évoquer ce diagnostic et faire une toponinémie et un ECG, mais le tableau clinique

n’est pas absolument typique, notamment la douleur latéro-thoracique. Ce n’est donc pas le

diagnostic le plus probable.

Proposition B

La douleur évoquée par le patient et trouvée à l’examen clinique ne ressemble pas à une

dissection aortique, qui n’est donc pas le diagnostic à évoquer en priorité ici.

Proposition C

Diagnostic à évoquer en seconde intention, la douleur présentée par le malade n’étant pas

typique de péricardite, qui s’associe rarement à une désaturation

Proposition D

L’association malaise sans prodrome, douleur latéro-thoracique, désaturation, tachycardie,

sub-fébricule à 37,8°C et auscultation pulmonaire normale doivent faire évoquer une embolie

pulmonaire en priorité

Proposition E

Ce diagnostic est possible, mais moins probable que l’embolie pulmonaire devant l’examen

clinique décrit, notamment l’auscultation pulmonaire décrite comme normale.

Page 4: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM2 : Quel(s) examen(s) prescrivez-vous dans l’immédiat ?

Proposition A

ECG

Proposition B

créatininémie

Proposition C

glycémie capillaire

Proposition D

D-Dimères

Proposition E

troponine

Réponse : ABCDE

Commentaires :

Proposition A

L’ECG est absolument indispensable ici, pour évaluer la douleur thoracique, éliminer un

SCA, obtenir des arguments pour l’EP, chercher des troubles de conduction dans le cadre de

la syncope…

Proposition B

Dans l’hypothèse d’une embolie pulmonaire, on cherche à connaître la créatininémie avant de

faire l’angioscanner thoracique si besoin

Proposition C

Reflexe : malaise = glycémie capillaire (ou plus généralement : trouble neurologique =

glycémie capillaire)

Proposition D

La probabilité d’EP et de TVP est faible selon le score de wells. Il faut donc doser les D-

Dimères avant de prescrire un éventuel angio-TDM thoracique

Proposition E

Doser la troponine dans toute douleur thoracique

Page 5: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 2 :

Vous suspectez une embolie pulmonaire. Les premiers résultats biologiques vous

montrent des d-dimères à 983µg/L, une troponine ultra-sensible à 22ng/L (N<14ng/L), une

glycémie capillaire à 6,9mmol/L et une créatininémie à 46µmol/L. L’ECG est le suivant :

Page 6: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM3 : Concernant l’ECG, quelle(s) proposition(s) est(sont) vraie(s) ? Proposition A

bloc de branche droit complet

Proposition B

aspect en S1Q3

Proposition C

tachycardie sinusale

Proposition D

aspect ECG en faveur d’une embolie pulmonaire

Proposition E

aspect ECG en défaveur d’une embolie pulmonaire

Réponse : BCD

Commentaires :

Proposition A

Le QRS fait entre 2 et 3 petits carreaux soit 80 à 120ms, il s’agit donc d’un bloc de branche

droit incomplet. Dans un bloc de branche complet (droit ou gauche), le QRS fait plus de

120ms.

Proposition B

On voit ici très bien une onde S en DI et une onde Q en DIII qui ne sont pas des signes

physiologiques à l’ECG.

Proposition C

Il existe une tachycardie sinusale (ondes P présentes, rythme régulier) à environ 120/min

Proposition D

La tachycardie sinusale est le signe le plus sensible d’EP à l’ECG (mais absolument pas

spécifique !), et son association à un aspect en S1Q3 et à des signes droits (ici bloc de branche

droit incomplet) doivent faire évoquer une embolie pulmonaire.

Proposition E

Non ! Cf ci-dessus

Page 7: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 3 :

Vous confirmez le diagnostic d’embolie pulmonaire proximale bilatérale avec un

angioTDM thoracique. Vous observez un retentissement cardiaque droit avec une dilatation

du VD et un léger septum paradoxal en échographie cardiaque trans-thoracique.

Page 8: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM4 : Quelle est votre prise en charge thérapeutique immédiate pour l’embolie

pulmonaire ?

Proposition A

thrombolyse par voie générale

Proposition B

thrombolyse in-situ

Proposition C

anticoagulation curative par héparine

Proposition D

anticoagulation curative par AVK

Proposotion E

antiaggrégation plaquettaire par aspirine 75mg/j

Réponse : C

Commentaires :

Proposition A

Dans l’embolie pulmonaire, la thrombolyse par voie générale est indiquée en cas d’état de

choc. Les signes de gravité échographiques ne sont pas une indication à la thrombolyse par

voie générale.

Proposition B

Non indiqué

Proposition C

Toujours débuter une anticoagulation par Héparine dans l’EP. Dans les cas d’EP non grave, il

est possible de débuter d’emblée par une HBPM. Dans le cas des EP graves, il est habituel de

débuter par une HNF en hospitalisation (éventuellement en USC si l’EP est proximale et

bilatérale avec un retentissement cardiaque droit, voire en réanimation) dont la maniabilité est

plus facile.

Proposition D

Non, jamais d’AVK d’emblée : d’abord obtenir une anticoagulation efficace par héparine puis

introduire les AVK (qui possèdent une activité pro-coagulante à la phase très initiale de leur

prise en raison de leur activité anti-protéine S et anti-protéine C plus rapide qu’anti-facteurs

de coagulation).

Proposition E

L’AAP n’est pas indiquée dans les embolies pulmonaires (on ne connait pas encore le

diagnostic de fond du patient à ce stade).

Page 9: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 4 :

Le patient est admis en unité de surveillance continue pour débuter le traitement par

HNF à dose curative. Il est surveillé par monitorage cardio-tensionnel et oxymétrie de pouls.

Vous mettez en place une oxygénothérapie à 3L/min aux lunettes.

Le reste du bilan prescrit initialement vous revient avec les résultats suivants :

leucocytes 13900/mm3 (dont PNN 10300/mm3, lymphocytes 2500/mm3, éosinophiles

100/mm3, basophiles 0/mm3, monocytes 700/mm3, myélémie sans blastes à 2%), Hb

20,6g/dL, VGM 89fL, hématocrite 62%, plaquettes 395G/L, TP 87%, TCAr 1,03, fibrinogène

3,8g/L. Le ionogramme sanguin est normal tout comme la fonction hépatique.

Vous complétez votre examen clinique et trouvez une splénomégalie à 5cm sous le

rebord costal sans autre syndrome tumoral. Le patient se plaint d’acouphènes et d’une

érythrose faciale.

Page 10: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM5 : Quelle est votre interprétation du bilan biologique ?

Proposition A

polyglobulie vraie probable

Proposition B

polyglobulie par hémoconcentration

Proposition C

présence probable d’un anticoagulant circulant lupique

Proposition D

hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles

Proposition E

thrombocytose

Réponse : AD

Commentaires :

Proposition A

Il ne s’agit pas de données consensuelles, mais il est classique de dire qu’une hématocrite

supérieure à 60% chez l’homme et 58% chez la femme ne peut pas être une fausse

polyglobulie. La mesure de la masse sanguine n’est pas utile dans ces cas.

Proposition B

Non, cf ci-dessus. Le chiffre d’hématocrite est trop élevé pour être lié à une fausse

polyglobulie par hémoconcentration

Proposition C

NON, le TCAr est normal

Proposition D

Oui car GB > 10000/mm3 et PNN > 8000/mm3

Proposition E

Non, les plaquettes sont < 400G/L

Page 11: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 5 :

Vous évoquez une polyglobulie vraie.

Page 12: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 6 : Quels examens prescrivez-vous en premier intention pour éliminer une cause

de polyglobulie secondaire ?

Proposition A

gaz du sang

Proposition B

PET scanner

Proposition C

électrophorèse des protéines plasmatiques

Proposition D

échographie abdominale

Proposition E

mesure isotopique de la masse sanguine

Réponse : AD

Commentaires :

Proposition A

Les gaz du sang vont être à interpréter dans le contexte de l’embolie pulmonaire, mais on peut

les faire au moins à la recherche d’une intoxication chronique au CO. Dans les situations sans

embolie pulmonaire, il faut également chercher une hypoxémie chronique.

Proposition B

Non, le PET scanner n’a aucune indication dans cette pathologie

Proposition C

Non, cet examen n’est pas indiqué ici

Proposition D

OUI, il faut rechercher des causes tumorales abdominales à l’origine de polyglobulies

paranéoplasiques (cancer du rein +++, hépatique, fibrome utérin…)

Proposition E

Non, cet examen serait indiqué pour faire la différence entre une polyglobulie vraie et une

polyglobulie fausse pas hémoconcentration.

Page 13: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 6 :

Les gaz du sang montrent une hypoxémie modeste en rapport avec l’embolie

pulmonaire corrigée par 2L d’O2 aux lunettes ; le pH, la PCO2, l’HbCO sont normaux.

L’échographie abominale montre des reins normaux et un foie normal, et confirme la

splénomégalie volumineuse.

Page 14: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 7 : Quel est le diagnostic le plus probable ?

Proposition A

splénomégalie myéloïde

Proposition B

leucémie myéloïde chronique

Proposition C

leucemie myélomonocytaire chronique

Proposition D

maladie de Vaquez

Proposition E

thrombocytémie essentielle

Réponse : D

Commentaires :

Proposition A

Splénomégalie myéloïde = myélofibrose primitive. Cette pathologie ne donne pas de

polyglobulie telle qu’ici, mais plus fréquemment une pancytopénie associée à une myélémie,

une érythromyélémie et la présence de dacryocytes au frottis sanguin.

Proposition B

Non, la LMC ne donne pas de polyglobulie !

Proposition C

La LMMC est une forme frontière SMD-SMP, qui associe donc un SMD avec > 1000

monocytes circulants. Il n’y a pas classiquement de polyglobulie. Il s’agit d’une pathologie

rare.

Proposition D

Oui, c’est le diagnostic le plus probable (voire le seul possible !) devant l’association d’une

polyglobulie vraie importante, de signes de thrombose (EP) et d’une symptomatologie

associant l’érythrose faciale et un syndrome d’hyperviscosité (acouphènes).

Proposition E

Non, l’Hb n’est pas aussi élevée dans la TE, et les critères diagnostics comprennent la

présence d’une thrombocytose qui est absente ici.

Page 15: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 7 : Vous vous orientez vers une maladie de Vaquez.

Page 16: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 8 : Quels examens réalisez-vous pour le diagnostic positif de maladie de Vaquez ?

Proposition A

recherche d’une pousse spontanée des progéniteurs érythroblastiques

Proposition B

dosage de l’EPO sérique

Proposition C

biopsie ostéomédullaire après interruption temporaire des anticoagulants

Proposition D

dosage des vitamine B9/B12

Proposition E

recherche de la mutation V617F de JAK2

Réponse : BCE

Commentaires :

Proposition A

Dans les nouveaux critères OMS 2016 (http://www.hematocell.fr/index.php/enseignement-de-

lhematologie-cellulaire/60-enseignement-de-lhematologie-cellulaire-les-principales-maladies-

hematologiques/pathologie-granulocytaire-syndromes-myeloproliferatifs/109-polyglobulie-

primitive-de-vaquez-et-autres-polyglobulies) cet examen n’est plus réalisé

Proposition B

Critère mineur des nouveaux critères OMS 2016

Proposition C

Critère majeur des nouveaux critères OMS 2016

Proposition D

Non, le dosage de la vitamine B12 et des folates (B9) sont indiqués en cas d’anémie

macrocytaire arégénérative après avoir éliminé une myélodysplasie au myélogramme.

Proposition E

Critère majeur des nouveaux critères OMS 2016

Page 17: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM9 : Quel(s) traitement(s) devez-vous immédiatement proposer à votre patient ?

Proposition A

supplémentation en folates

Proposition B

saignée

Proposition C

immunoblogulines intra-veineuses

Proposition D

corticothérapie systémique par prednisolone 1mg/kg/j

Proposition E

aucun de ces traitements

Réponse : B

Commentaires :

Proposition A

A la différence de l’hémolyse, il n’y a pas de consommation anormalement élevée des folates

dans cette pathologie. Une supplémentation n’est donc pas indiquée.

Proposition B

Il faut réaliser une saignée en urgence car l’hémoglobine est très élevée, et la pathologie est

compliquée d’une embolie pulmonaire inaugurale ainsi que d’un syndrome d’hyperviscosité

(acouphènes). Le risque d’une nouvelle thrombose même sous anticoagulants est élevé si on

ne diminue pas la viscosité sanguine et donc l’hémoglobine.

Proposition C

Les IgIV sont contre-indiquées ici en raison de l’hyperviscosité ! Et n’ont de toutes façons

aucune indication dans cette pathologie.

Proposition D

Aucune indication dans le Vaquez

Proposition E

Non

Page 18: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 8 :

Vous confirmez le diagnostic de maladie de Vaquez sans myélofibrose. Votre patient

reçoit un traitement par aspirine, HNF puis warfarine avec un INR cible à 2-3, saignées et

hydroxyurée (HYDREA®). Son état clinique et biologique est stable pendant 8 ans. A l’âge

de 74 ans, il revient aux urgences pour un épisode de gingivorragies. Cliniquement, il présente

des constantes normales en dehors d’une tachycardie à 120 bpm, une splénomégalie toujours

présente à 5cm sous le rebord costal, une altération de l’état général avec une asthénie

profonde. Il se plaint d’une dyspnée d’effort. La NFS réalisée en urgence montre les résultats

suivants : leucocytes 34000/mm3 (dont PNN 900/mm3, « cellule immatures d’allure

blastique » 96%), Hb 4,7g/dL, VGM 82fL, réticulocytes 13000/mm3, plaquettes 2000/mm3.

Page 19: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 10 : Quel est le diagnostic le plus probable ?

Proposition A

leucémie aiguë lymphoblastique secondaire

Proposition B

myélofibrose secondaire

Proposition C

syndrome de Richter avec acutisation en leucémie aiguë

Proposition D

leucémie myéloïde chronique en phase blastique

Proposition E

leucémie aiguë myéloïde secondaire

Réponse : E

Commentaires :

Proposition A

Non, la maladie de Vaquez ne se transforme jamais en LAL. Ne pas confondre avec la LMC !

Proposition B

Il n’y a pas d’argument ici pour affirmer ce diagnostic (absence de myélémie,

d’érythromyélémie et de dacryocytes)

Proposition C

Non. Le syndrome de Richter ne se voit jamais dans le cadre d’une maladie de Vaquez, et il

s’agit de la transformation d’un lymphome indolent (= de bas grade, typiquement la LLC) en

lymphome B diffus à grandes cellules. Cette proposition est donc doublement fausse !

Proposition D

Le patient a un Vaquez et non pas une LMC (ces deux pathologies ne sont jamais liées).

Proposition E

Oui, c’est une évolution « classique » du Vaquez, qui peut évoluer soit vers une myélofibrose

secondaire, soit vers une LAM secondaire (soit vers les deux !). Ici il s’agit de façon certaine

d’une LAM devant la présence d’une hyperleucocytose avec 96% de blastes circulants.

Page 20: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM11 : Parmi les propositions suivantes laquelle(lesquelles) fera(ont) partie de votre

bilan biologique complémentaire ?

Proposition A

troponine

Proposition B

phosphorémie

Proposition C

kaliémie

Proposition D

fonction rénale (urée et créatininémie)

Proposition E

fibrinogénémie

Réponse : ABCDE

Commentaire :

Proposition A

Oui, il faut rechercher un retentissement myocardique à l’anémie profonde.

Proposition B

Oui, la phosphorémie fait partie du bilan de lyse !

Proposition C

Idem, le potassium fait partie du bilan de lyse.

Proposition D

Oui, le syndrome de lyse débute par une insuffisance rénale qui est autoentretenue par

l’accumulation d’acide urique, de phosphore (qui forme dans le rein des cristaux

phosphocalciques) et de cytokines (qui provoquent des lésion rénales). Le syndrome de lyse

se termine par une hyperkaliémie qui sera fatale en l’absence de traitement. Le bilan de lyse

comprend : urée, créatininémie, calcium, phosphore, kaliémie, acide urique, LDH. Il doit être

répété toutes les 6h à la phase initiale. Le syndrome de lyse peut se voir même en l’absence de

traitement par chimiothérapie (lyse spontanée).

Proposition E

Oui, il faut rechercher une CIVD ou une fibrinolyse dans les LAM

Page 21: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 9 :

Vous prescrivez en urgence une transfusion de plaquettes et de culots globulaires.

Juste avant de transfuser les culots, l’infirmière réalise le contrôle ultime au lit du patient

comprenant le test de Beth Vincent suivant :

Page 22: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 12 : Concernant ce résultat, quelle(s) proposition(s) est(sont) vraie(s) ?

Proposition A

le patient est de groupe A

Proposition B

le patient est de groupe B

Proposition C

le culot est de groupe A

Proposition D

le culot est de groupe B

Proposition E

vous pouvez transfuser le culot au patient

Réponse : ACE

Commentaires :

Proposition A

Oui : raisonnement valable pour les propositions ABCD : on objserve une agglutination du

sang du patient en présence d’Ac anti-A mais pas en présence d’Ac anti-B, donc le patient est

de groupe A. Le test de Beth Vincent ne test pas le rhésus.

Proposition B

Proposition C

Proposition D

Proposition E

Oui !

Page 23: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 10 :

Vous diagnostiquez une leucémie aiguë myéloïde secondaire. Le patient reçoit 1

concentré plaquettaire et 2 culots globulaires. Vous souhaitez l’inclure dans un protocole

thérapeutique randomisé en double aveugle comparant une association de chimiothérapie A à

une association B de nouvelles molécules.

Page 24: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 13 : Quelle(s) proposition(s) est(sont) vraie(s) ?

Proposition A

le but principal de la randomisation est d’offrir à chaque patient les mêmes chances d’obtenir

le régime de traitement qu’on estime être le meilleur a priori

Proposition B

il faut cacher les effets secondaires des traitements au patient afin de s’assurer de maintenir le

double aveugle

Proposition C

en cas d’effet indésirable grave (exemple : arrêt cardio-respiratoire après l’injection du

produit étudié) il est possible de lever le double aveugle en cours d’étude

Proposition D

il serait plus judicieux de tester la nouvelle molécule contre placébo afin de connaitre son

bénéfice thérapeutique réel

Proposition E

il s’agit d’un essai de phase 3

Réponse : CE

Commentaires

Proposition A

Non ! Le but de la randomisation est de pouvoir obtenir des groupes comparables sur tous les

points à l’exception du traitement à l’étude. Si on estime sur les données de la littérature et

des phases précoces que le nouveau traitement est meilleur a priori, il n’est pas licite ni

éthique de réaliser un essai randomisé ! On réalise un essai randomisé lorsqu’on n’a pas

suffisamment d’argument pour penser qu’un traitement est meilleur que l’autre. (Par exemple,

il ne serait pas possible de réaliser un essai randomisé adrénaline vs placébo dans l’arrêt

cardiaque).

Proposition B

Non ! Il faut informer le patient des effets indésirables potentiels avant d’obtenir son

consentement (= consentement éclairé). En cas d’effet indésirable survenant sous traitement,

il faut informer le malade de sa survenue. A noter que cela peut être une limite à la réaliser

d’essais en double aveugle lorsqu’un traitement a des effets indésirables très distincts de

l’autre (le patient et le médecin se doutent alors du traitement reçu).

Proposition C

Oui, certains essais ont pu être arrêtés précocement devant des effets indésirables graves dans

le groupe du nouveau traitement à l’étude.

Proposition D

Non, il s’agirait d’une perte de chance majeure pour les patients sous placébo, cela n’est donc

pas possible.

Proposition E

Oui

Page 25: DP - Adrien CONTEJEAN

Enoncé 11 :

Après plusieurs cures de chimiothérapie le patient est en échec de traitement. Vous

décidez en RCP multidisciplinaire d’une prise en charge palliative.

Page 26: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 14 : Quel(s) sera(ont) le(s) objectif(s) des soins palliatifs chez ce patient ?

Proposition A

accélérer le processus de mort dans des conditions dignes

Proposition B

privilégier le confort du patient

Proposition C

éviter les explorations et traitements invasifs

Proposition D

prolonger la vie du patient sans utiliser de molécules de chimiothérapie

Proposition E

préserver la qualité de vie

Réponse : BCE

Commentaires

Proposition A

Non ! Les soins palliatifs n’ont pas pour objectif d’accélérer la mort du patient. L’euthanasie

active est interdite en France. Ne pas confondre avec le double effet qui est autorisé : la

sédation d’un patient algique/dyspnéique/inconfortable peut avoir pour conséquence de

précipiter son décès. Mais l’objectif est ici de soulager le malade et non pas d’accélérer sa

mort.

Proposition B

C’est l’objectif principal qu’il ne faut jamais perdre de vue lors de toute prescription : éviter

les soins invasifs, les prélèvement sanguins inutiles, etc…

Proposition C

Cf B

Proposition D

Non, l’objectif n’est pas de prolonger la survie du patient, mais de privilégier son confort.

Proposition E

Objectif majeur qui va avec celui de préserver son confort. Il est possible à ce titre de faire des

soins palliatifs à domicile si c’est le souhait du patient et que la configuration du domicile, des

intervenants professionnels et de l’entourage sont propices à ce type de prise en charge.

Page 27: DP - Adrien CONTEJEAN

QRM 15 : Concernant le traitement palliatif et la fin de vie de ce patient, quelle(s)

proposition(s) est(sont) vraie(s) ?

Proposition A

en cas de dyspnée il est possible d’utiliser de la morphine au risque de rendre le patient

comateux et d’aggraver son état respiratoire

Proposition B

en cas de gingivorragie il peut être licite de transfuser le patient en plaquettes

Proposition C

la mise en œuvre des soins palliatifs passe par la fin de soins médicaux

Proposition D

si kinésithérapie ne fera pas partie de la prise en charge de ce patient car cela risque

d’aggraver son asthénie

Proposition E

il faut anticiper la discussion autour du prélèvement d’organes de ce patient pour un don

d’organes avec lui-même et son entourage proche

Réponse : AB

Commentaires :

Proposition A

Oui, c’est la règle du double effet. L’objectif est de soulager la dyspnée du malade, ce

traitement pouvant accélérer la mort du patient.

Proposition B

La transfusion en cas de soins palliatifs est discutée. Ici, il s’agit de traiter un symptme pour

améliorer le confort du malade donc la transfusion plaquettaire semble licite. On se poserait

évidemment la question différemment en cas de choc hémorragique sur une hémorragie

digestive, ou dans un cas d’hémorragie méningée massive…

Ne jamais perdre de vue le confort du patient.

Proposition C

Non, les soins palliatifs sont des soins médicaux !

Proposition D

Faux, la kinésithérapie est très utile pour éviter les complications de décubitus, les douleurs

(articulaires, musculaires), l’encombrement bronchique, etc… Il faudra bien sûr adapter

l’intensité de ces soins à l’état clinique du malade.

Proposition E

Non, la leucémie aiguë est une contre-indication absolue au don d’organes.