20
Dossier Pédagogique 2014/2015 PIERRE & LE LOUP

DP Pierre Et Le Loup

Embed Size (px)

Citation preview

  • Dossier Pdagogique 2014/2015

    PIERRE& LE LOUP

  • Mardi 18 novembre 2014 14h et 15h15Dure : 50 minutes

    CONTE MUSICALMusique de Serge Prokofiev compose en 1936.

    Cration la Philharmonie de Moscou le 2mai 1936.

    Direction musicale Constantin Rouits

    ORCHESTRE DE LOPERA DE MASSY

    2

  • SOMMAIRE

    P/ 4 Le compositeur : Serge Prokofiev

    P/6 En savoir plus- Les compositeurs russes et lunivers du conte- Le texte- Comprendre luvre- Que sest-il pass en 1936 ?

    P/11 La musique- Les personnages- Les instruments

    P/13 La production : lOrchestre de lOpra de Massy

    P/14 Le chef dorchestre

    P/15 Lorchestre symphonique

    P/16 Les instruments de lorchestre

    3

  • Ses dates : 1891-1953

    Sa vie de compositeur : Sergue Sergueevitch Prokofievest un compositeur et pianiste russe dont les uvres fi-gurent parmi les plus importantes de la premire moitidu XXe sicle.

    UNE VIE DANS LA TOURMENTE DE LHISTOIRE

    N le 23 avril 1891, Sontsovka, prs de Iekaterinoslav,en Ukraine, Prokofiev reoit les premires leons depiano de sa mre, pianiste amateur. Il suit les cours ducompositeur russe Reinhold Glier qui lui enseigne en par-ticulier la thorie et l'harmonie. En 1904, l'ge de treizeans, il entre au conservatoire de Saint-Ptersbourg ettudie l'orchestration avec le compositeur NikolaRimski-Korsakov et le piano avec Anna Essipova.

    Prokofiev quitte la Russie en 1918 pour le Japon, puis lestats-Unis et la France. De 1918 1933, il effectue denombreuses tournes internationales, en Italie, en Alle-magne, aux tats-Unis, au Canada et Cuba, jouant par-ticulirement ses cinq concertos pour piano et les cinqpremires de ses sonates pour piano. Aprs deux tour-nes en Union sovitique en 1927 et en 1932, il retournes'installer dfinitivement dans sa patrie en 1934.

    Mari en 1923 la soprano espagnole Lina Llubera dontil a deux fils, il se spare d'elle et vit ds 1947 avec la po-tesse Mira Mendelson (ci-contre) avec qui il crit plu-sieurs de ses livrets, dont celui de Guerre et Paix (1952).

    SERGUE PROKOFIEV (1891 - 1953)

    LE COMPOSITEUR

    SERGUE PROKOFIEV

    4

    Ses relations avec le pouvoir sovitique se dgradent aufil du temps. Les autorits sont peu disposes lui accor-der des visas de sortie du territoire afin qu'il puisse pour-suivre ses tournes l'tranger dont la dernire date de1938. En fait, la pression idologique qui pse sur lui de-vient de plus en plus forte partir de 1936 : Prokofievest accus de formalisme ainsi que Chostakovitch. partir de 1943, certaines de ses uvres sont interdites la publication. En 1948, la suite du Rapport Jdanov, il est officiellement censur en raison non seulementde son formalisme excessif , mais aussi pour ses tendances antidmocratiques en musique . On l'accusede s'tre montr incapable de reflter la grandeur dupeuple . Son opra l'Histoire d'un homme vritable(1948), crit dans le but de contenter le pouvoir, est denouveau censur. Il retrouve les faveurs des autorits so-vitiques avec sa Symphonie n 7 (1952, prix Staline). Ilmeurt le 5 mars 1953, Moscou, le mme jour que Staline.

    NOCLASSICISME ET MODERNISME

    Ds l'ge de neuf ans, Prokofiev crit un opra pour en-fant, le Gant (1900), suivi rapidement par trois autresopras, Sur les les dsertes (1902), le Festin de la peste(1904), d'aprs un pome de Pouchkine, et Ondine(1904-1907). Il joue sa premire sonate pour piano Moscou en 1910, puis fait une tourne Paris, Londreset en Suisse en 1913. C'est avec son Concerto pour pianon 1 qu'il obtient en 1914 son diplme au conservatoireet le prix Anton Rubinstein dcern aux pianistes-com-positeurs.Prokofiev s'engage dans l'criture symphonique avec laSuite scythe (1914), inspire de l'ancien culte russe duSoleil, et la Symphonie classique (1917). Il crit la mmeanne sa cantate pour tnor, chur et orchestre Sept,ils sont sept, vocation des Titans, matres de l'univers,ainsi que son Concerto n 1 pour violon et les Vingt Vi-sions fugitives pour piano.

    Ses uvres de jeunesse, en particulier son Concerto n 1pour piano (1911) et la Suite scythe pour orchestre (1914),valent Prokofiev une rputation d'iconoclaste musical. Paris, il compose pour l'imprsario des ballets russesSerge de Diaghilev les ballets Chout (le Bouffon, 1921)et le Pas d'acier (1927), description de l'volution indus-trielle qui touche alors la Russie sovitique. Il composeaussi ses clbres opras l'Amour des trois oranges (cren 1921), l'Ange de feu (1927) et le Joueur (1927),d'aprs Dostoevski.

    Ses uvres les plus populaires, crites aprs son retouren Union sovitique, sont le conte de fe symphonique

  • 5Ses opras :

    1911 : Maddalena

    1915-1916 : Le joueur

    1921 : Lamour des trois oranges

    1922-1925 : Lange de feu

    1940 : Senyon Kotko

    1940-1941 : Les fianailles au couvent

    1941-1942 : Guerre et Paix

    1948 : Un homme authentique

    Pierre et le Loup (1934), pour narrateur et orchestre ; lesballets Romo et Juliette (1938) et Cendrillon (1944),l'opra Guerre et Paix (1952) et la puissante Symphonien 5 (1944). Prokofiev composa aussi pour le cinma lasuite Lieutenant Kij (1934) et, pour les films du metteuren scne sovitique Sergue Eisenstein, la cantate histo-rique Alexandre Nevski (1939) et Ivan le Terrible (1945).

    SERGUE PROKOFIEV ET MIRA MENDELSSOHN

  • 6Serge Prokofiev est n dans un domaine agricole ukrai-nien. Vivant au beau milieu des champs de bls pertede vue, son enfance est tout entire au contact de la na-ture et des animaux. Plus de dix de ses partitions sontfondes sur des contes, et dautres, pour piano notam-ment, portent simplement le titre de Conte ou Contes dela vieille Grand-mre, sans que lon sache si ces pices serapportent un rcit particulier ou voquent seulementune atmosphre lgendaire. Dans la culture russe, les l-gendes, les contes pour enfants, les feries en tousgenres tiennent une place trs importante. La raisonprincipale est la position gographique de la Russie, mi-chemin entre orient et occident, ce qui, en quelquesorte, double lunivers culturel du peuple russe chez quiles lgendes arabes ou persanes comme Les Mille et uneNuits, sadditionnent aux contes europens traditionnelset limagerie populaire typiquement russe, avec ses his-toires de cygnes transforms en jeunes filles, dondinesamoureuses dun prince, de sorcires ou doies sauvagescapables de miracles comme de malfices.

    Lhistoire de la musique classique russe dbute seule-ment au XIXe sicle, mais ds sa naissance, les contes etlgendes sont le support favori des compositeurs. Lestrois ballets de Tchakovski sont fonds sur des contes :Le Lac des Cygnes sur une histoire de prince marier etde cygnes devenus femmes, La Belle au Bois Dormantdaprs le clbre conte de Perrault et Casse Noisetteadapt dun conte de Nol de lcrivain allemand E.T.A.Hoffmann dont une partie de laction se passe au Confiturembourg , un merveilleux palais de sucrerieshabit par la fe Drage et le prince Orgeat. Rimsky Kor-

    sakov, lui, est davantage intress par les sujets orien-taux. Il compose sa symphonie Antar sur une lgendearabe dans laquelle une gazelle est mtamorphose enune belle et puissante princesse. Dans sa suite sympho-nique Shhrazade, il sinspire de plusieurs contes mer-veilleux tirs des Mille et une Nuits. Dans ses opras, ilfait appel des lgendes paysannes russes trs an-ciennes o le sentiment de la nature joue un rle impor-tant comme celle du Tsar Saltan qui commence ainsi : il tait une fois un empereur qui coutait un peu tropaux portes. Il entendit trois surs se quereller parce quechacune voulait lpouser. Il choisit la plus jeune et luidonna un fils puis il partit pour la guerre. Pendant cetemps, le petit prince devint adulte en lespace dequelques jours et les deux grandes surs, par jalousie,crivirent au Tsar que son fils tait un monstre. LEmpe-reur ordonna que lon enferme sa femme et son fils dansun tonneau jet la mer. Au gr des flots, le tonneauchoua sur une le dserte qui devint, par la grce duncygne magique, une merveilleuse et riche cit. Le princenavait cependant quun souhait, savoir qui tait sonpre. Cest pourquoi le cygne le transforma en bourdon,afin quil se rende dans son pays natal o il creva les yeuxde ses mchantes tantes . Cest lpisode clbre du vol du bourdon .

    Tsar Saltan de Rimsky Korsakov fut reprsent en 1900,lanne mme o, g de neuf ans, Serge Prokofiev com-pose son premier opra sur un sujet assez peu moral quilinvente: un gant sempare dune petite fille et arrive vaincre la puissante arme royale partie en guerre pourla dlivrer! Quatre ans plus tard, nouvel opra, daprsun vieux conte allemand, Ondine, qui avait dj t misen musique par plusieurs musiciens russes : Ondine nepourra avoir une me que si elle sort des profondeurs deson tang et russit se faire aimer dun mortel. Mais lechevalier quelle pouse la trompe au cours dun bal etelle le fait mourir par sortilge. On pourrait croire quecet intrt pour le lgendaire est d au trs jeune ge deProkofiev. Pourtant, une fois devenu adulte, passionnpour tout ce qui touche aux fantmes, au diable et lasorcellerie, il met en musique des contes dorigine occi-dentale avec un got prononc pour des sujets cruels,comme celui de son opra lAnge de Feu , son plus grandchef-duvre, o lon voit une femme envote par unesprit malin finir comme une sorcire sur le bcher. Mais,rest proche du monde de lenfance, il est aussi capabledcrire une musique daccompagnement pour Le VilainPetit Canard de lcrivain danois Andersen dont lhistoireest bien connue : parmi une couve de canetons, lun est

    LES COMPOSITEURS RUSSES ET LUNIVERS DU CONTE [PAR BRUNO GOUSSET]

    EN SAVOIR PLUS . . .

  • 7le Prince, charm par sa beaut, linvite danser la valsejusqu ce que lhorloge sonne les douze coups fati-diques. Cendrillon, affole, quitte subitement le bal enperdant un de ses souliers. Le Prince part sa recherche travers le monde, avec comme seul indice le soulierquil fait essayer sans succs toutes les princesses quilrencontre, y compris les vilaines surs de Cendrillon,lorsquil aperoit cette dernire mal vtue, mais chaus-se de lautre soulier : il lemmne alors dans son palais.Prokofiev dclara avoir attach la plus grande impor-tance laspect conte de sa partition, qui lavait placface une srie de problmes intressants quant la ra-lisation musicale. Lpisode des douze coups de minuit,prcd dune valse fivreuse, est un des plus impres-sionnants jamais composs pour un conte mis en mu-sique et, dans cette scne, plus que jamais, Prokofiev atrouv un quilibre idal entre la fantaisie enfantine pro-pre au conte et son got personnel pour une musiqueaux ambiances terrifiantes, digne dun film dhorreur.

    sa mre, il doit subir seul les rigueurs de lhiver. Quandle printemps arrive, il dcouvre son image en voyant sonreflet dans leau : il est un magnifique cygne blanc. Im-mdiatement aprs Le Vilain petit Canard, il composepour les Ballets Russes de Serge de Diaghilev une uvreintitule Chout , daprs un conte russe qui met en scneun bouffon. En prsence de sept autres bouffons, il faitsemblant de tuer sa femme et de la ressusciter grce un fouet prtendument magique quil souhaite vendre prix dor. Les sept bouffons achtent le fouet, tuent leurfemme mais aucune ne revient la vie ! la suite de laRvolution de 1917, Prokofiev quitte la Russie pour ten-ter sa chance en Amrique. Il fait jouer Chicago unopra sur un conte vnitien intitul bizarrement lAmourdes trois Oranges. Il sagit dun prince dpressif que lontente en vain damuser et sur lequel la fe Morgana jetteun sort : il doit partir dans le dsert la recherche detrois oranges gardes par une terrible cuisinire armedune louche gante. Entre temps, les oranges ontmonstrueusement grossi et le prince est incapable de lestransporter. Trois princesses en sortent mais les deuxpremires meurent de soif. La troisime est change enrat par la mchante fe. On parvient tuer le rat et laprincesse rapparat pour pouser le prince.

    En 1933, Prokofiev retourne en Russie, devenue lUnionSovitique. Cest l que la directrice du Thtre centralpour enfants lui commande un conte destin appren-dre au jeune public reconnatre les timbres des instru-ments de musique. Il invente donc lhistoire de Pierre etle Loup dont chaque personnage est reprsent par uninstrument de lorchestre. Le succs est tel que Pierre etle Loup fera le tour du monde et que Prokofiev sera com-par Walt Disney. En Union Sovitique, il ntait pasquestion de montrer au public des histoires de diablesqui finissent mal, mais, au contraire, il fallait prsenterau public des spectacles moraux censs lever lesprithumain. Cest pourquoi en 1943, au cur de la guerre,le Thtre Kirov de Lningrad (actuel Thtre Mariinskyde Saint-Ptersbourg) lui commande un ballet sur lethme de Cendrillon. Le conte de Perrault est bien connu :un bal est donn par le prince tandis que deux surs sedisputent des habits de fte. Leur demi-sur, surnom-me Cendrillon, est maltraite et relgue aux tchesmnagres. Et pourtant, elle aimerait bien aller au bal,elle aussi. Surviennent trois fes qui, de leur baguettemagique, habillent Cendrillon en tenue de bal, sans ou-blier de lui faire porter de charmants petits souliers. Ellesait quelle doit tre rentre la maison avant que lhor-loge du palais ne sonne les douze coups de minuit, mais

  • 8Un beau matin Pierre ouvrit la porte du jardin et sen alladans les prs verts. Sur la plus haute branche dun grandarbre, tait perch un petit oiseau, ami de Pierre. Toutest calme ici. gazouillait-il gaiement. Un canard arrivabientt en se dandinant, tout heureux que Pierre naitpas ferm la porte du jardin. Il en profita pour aller faireun plongeon dans la mare, au milieu du pr.Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser surlherbe tout prs de lui. Mais quel genre doiseau es-tudonc, qui ne sait voler ? dit-il en haussant les paules.A quoi le canard rpondit : Quel genre doiseau es-tuqui ne sait pas nager ? Et il plongea dans la mare. Ils discutrent longtemps, lecanard nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeantau bord.Soudain quelque chose dans lherbe attira lattention dePierre, ctait le chat qui approchait en rampant. Le chatse disait : Loiseau est occup discuter. Je vais en fairemon djeuner. Et comme un voleur, il avanait sur ses pattes de velours. Attention , cria Pierre, et loiseau aussitt senvola surlarbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lanaitau chat des coin-coin indigns. Le chat rdait autourde larbre en se disant : Est-ce la peine de grimper sihaut ? Quand jarriverai, loiseau se sera envol. Tout coup Grand-pre apparut. Il tait mcontent devoir que Pierre tait all dans le pr. Lendroit est dan-gereux. Si un loup sortait de la fort, que ferais-tu ? Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-pre etdclara que les grands garons navaient pas peur desloups. Mais Grand-pre prit Pierre par la main, lemmena la maison et ferma cl la porte du jardin.Il tait temps. A peine Pierre tait-il parti, quun grosloup gris sortit de la fort. En un clair, le chat grimpa

    PIERRE ET LE LOUP CONT PAR FRANOIS MOREL POUR LATLVISION AVEC LORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE SOUSLA DIRECTION DE DANIELE GATTI

    dans larbre. Le canard se prcipita hors de la mare encaquetant. Mais malgr tout ses efforts, le loup couraitplus vite. Le voil qui approcha de plus en plus prs, plusprs, il le rattrapa, sen saisit et lavala dun seul coup.Et maintenant voici o en tait les choses : le chat taitassis sur une branche, loiseau sur une autre, bonne dis-tance du chat, bien sr, tandis que le loup faisait le tourde larbre et les regardait tous deux avec des yeux gour-mands.Pendant ce temps, derrire la porte du jardin, Pierre ob-servait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une desbranches de larbre, autour duquel tournait le loup,stendait jusquau mur. Pierre sempara de la branche,puis monta dans larbre.Alors Pierre dit loiseau : Va voltiger autour de lagueule du loup mais prends garde quil ne tattrape. De ses ailes, loiseau touchait presque la tte du loup quisautait furieusement aprs lui pour lattraper. Oh queloiseau agaait le loup ! Et que le loup avait envie de lat-traper ! Mais que loiseau tait bien trop adroit et le loupen fut pour ses frais.Pendant ce temps, Pierre fit la corde un nud coulant,et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par laqueue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentantpris, se mit faire des bonds sauvages pour essayer dese librer. Mais Pierre attacha lautre bout de la corde larbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent queresserrer le nud coulant.Cest alors que les chasseurs sortirent de la fort. Ils sui-vaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil.Pierre leur cria du haut de larbre : Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons dj at-trap le loup. Aidez-nous lemmener au jardin zoolo-gique. Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale :Pierre est en tte ; derrire lui, les chasseurs tranaientle loup, et, fermant la marche le Grand-pre et le chat.Le grand-pre, mcontent, hochait la tte en disant : Ouais ! Et si Pierre navait pas attrap le loup, que se-rait-il arriv ? Au-dessus deux, loiseau voltigeait en gazouillant : Comme nous sommes braves, Pierre et moi. Regardezce que nous avons attrap.

    LE TEXTE

  • 9Ce conte devenu clbrissime, voire emblmatique deson auteur, est compos par Prokofiev une poquevoue la pdagogie, entre les douze Pices enfantinespour piano (1935) et les Trois Chansons enfantines(1936). Le compositeur tente ensuite de renouvelercette exprience didactique avec Un jour d't (1941)et Feu de camp en hiver (1950), mais Pierre et le Loup de-meure incontestablement son chef-duvre dans ce do-maine.

    UN BEAU MATIN, PETIT PIERRE OUVRIT LA PORTEDU JARDIN Compos pour orchestre et rcitant, Pierre et le Loup sedroule sous forme de mlodrame. Une brve introduc-tion permet au rcitant de prsenter les instruments so-listes (flte traversire, hautbois, clarinette, basson) oules groupes (quatuor cordes, timbales et grosse caisse,trois cors) qui symbolisent chacun un personnage ou unanimal. Puis l'action commence, alternant ou contre-pointant les passages parls et les illustrations musi-cales. Le petit Pierre (quatuor cordes), profitant dusommeil de son grand-pre (basson), sort jouer dans lematin clair. Il rencontre diffrents animaux de ses amis :l'oiseau (flte), le canard (hautbois), le chat (clarinette).Mais le grand-pre s'est rveill et rprimande Pierre, quidevrait craindre le loup et s'en mfier. Au momentmme o ils rentrent la maison, le loup (trois cors) sortde la fort et ne fait qu'une bouche du canard. Pierre,qui a observ la scne, dcide de capturer le loup avecune corde pendant que son grand-pre a le dos tourn.Aussitt dit, aussitt fait : la ruse a raison de la force sau-vage de l'animal, d'autant que Pierre est aid par l'oiseauqui volette courageusement au-dessus de son ennemi.Trois chasseurs (timbales et grosse caisse) qui suivaientla trace du loup apparaissent alors, prts tuer la btefurieuse. Pierre s'interpose et suggre qu'on lemmneau jardin zoologique. La procession avance firement,Pierre en tte et grand-pre fermant la marche, et onpeut entendre, en tendant l'oreille la plainte du canarddans le ventre du loup !

    ET MAINTENANT, VOICI L'TAT DES CHOSES On a pu lire dans cette fable une allgorie de l'idal so-vitique, au moment o Prokofiev rentre au pays aprsquinze ans de tournes occidentales plus que d'exil d-libr. Dlaissant finalement des pays qui ne lui ont paspermis de se librer des contingences matrielles afin dese consacrer exclusivement la composition, il rejoint sapatrie d'origine qui semble lui offrir enfin ces garanties.Dans ce contexte, Pierre symboliserait le courageux so-vitique, le canard stigmatiserait la veulerie du bour-geois, tandis que les chasseurs, arrivant aprs le combatpour recueillir les fruits du succs du hros sa place, re-prsenteraient les socialistes

    Quoi qu'il en soit, Prokofiev tente ici de familiariser lesenfants avec les diffrents timbres de l'orchestre sym-phonique. Tout d'abord bien isols, les instruments, ougroupes instrumentaux solistes, reprennent des thmesque l'on peut qualifier de leitmotiv dans un contrepointqui pouse les diffrentes pripties du conte. La posiede l'histoire et la virtuosit spontane et lisible de la mu-sique ont assur Pierre et le Loup un succs constantauprs du jeune public depuis sa cration, et dans lemonde entier.

    COMPRENDRE LUVRE

  • 18 JANVIER : MORT DE RUDYARD KIPLINGLauteur du clbre "Livre de la jungle" (1894) steint Londres. Aprs avoir pass une majeure partie de sa viedans lInde coloniale, il a rejoint lAmrique pour finale-ment terminer ses jours en Angleterre. Ses nombreusesuvres, autant destines aux adultes quaux enfants,ont remport un succs sincre auprs du public. Kiplingreu dailleurs le prix Nobel de littrature en 1907.

    13 MAI : DIPE, DE GEORGES ENESCO, EST CR L'OPRA DE PARIS.dipe est une tragdie lyrique de Georges Enesco, surun livret original en franais d'Edmond Fleg. Le livret ver-sifi rassemble dipe-roi et dipe Colone de Sophocleen un seul bloc linairement orient vers une fin au mes-sage humaniste. Le rle d'dipe est prpondrant, aupoint d'avoir parfois fait penser un monodrame avec personnages secondaires. La musique, utilisant leprincipe des leitmotive hrit de Wagner, exploite unetrs vaste tendue des ressources du langage musical etde l'expressivit vocale.

    4 JUIN : LON BLUM AU POUVOIRSuite la victoire du Front Populaire aux lections lgis-latives, Lon Blum est appel former un nouveau cabi-net. C'est la premire fois que la France se dote d'ungouvernement socialiste. Celui-ci se distingue par deuxinnovations : la cration d'un sous-secrtariat d'Etat auxLoisirs et aux Sports, confi Lo Lagrange, et la parti-cipation de trois femmes au ministre, alors qu'ellesn'ont pas encore le droit de vote.

    QUE SEST-IL PASS EN 1936 ?

    LON BLUM LES OLYMPIADES NAZI DE 1936

    18 JUIN : PURGES STALINIENNES : LES PROCS DEMOSCOUEvnements symboliques des grandes purges stali-niennes des annes 1930, les procs de Moscou sou-vrent en URSS. Vritable mise en scne destine attiserla peur du complot, cette suite de procs permet de d-cimer lavant-garde rvolutionnaire de 1917. Presquetous les proches de Lnine seront excuts partirdaveux prononcs par les accuss.

    1ER AOT : HITLER OUVRE LES JEUX OLYMPIQUES DEBERLINLa crmonie d'ouverture des Xme Jeux Olympiques d'test prside par le chancelier Adolf Hitler Berlin. CesJeux, retransmis sur 25 grands crans dans Berlin, serontun vritable outil de propagande pour le pouvoir nazi.

    10

  • 11

    LA MUSIQUE

    LES PERSONNAGES

    LoiseauParticularits : agilit, virtuosit

    Le canardParticularits : pataud, bucolique

    Le chatParticularit : lgret

    Le Grand-preParticularits : bougon, caustique

    Le loupParticularits : lugubre, envotant

    Les chasseursParticularit : enjous

    PierreParticularits : spontan, simple

    Le chat

    Le loup

    Pierre

    Le grand-pre Le chasseur

    Loiseau

    Le canard

  • 12

    1 2

    4

    7

    3

    6

    1 Basson / 2 Flte traversire / 3 Clarinette / 4 Violon / 5 Cor / 6 Hautbois / 7 Grosse caisse

    5

    QUEL INSTRUMENT POUR QUEL PERSONNAGE ?

    Loiseau : Flte traversire et sa sonorit cristalline

    Le canard : Hautbois et son caractre pastoral

    Le chat : Clarinette et son espiglerie naturelle

    Le Grand-pre : Basson et sa voix profonde

    Le loup : Trois cors et ses accords si sombres

    Les chasseurs : Cuivres/percussions et leur marche triomphale.

    Pierre : Orchestre cordes et sa candeur nave

    LES INSTRUMENTS

    Sauriez-vous les identifier ?

  • 13

    LA PRODUCTION

    LOrchestre de Massy a t cr en 1989 par DominiqueRouits, son directeur musical, avec le soutien de la villede Massy et de lEtat. Il s'investit dans trois rpertoiresparticuliers : le lyrique, le symphonique et la musique dechambre, avec beaucoup dexigence et dintrt pour lerenouvellement et le partage.

    Lorchestre se produit aussi bien sur scne quen fosse,notamment lOpra de Massy o il est en rsidence.Les musiciens se dplacent galement pour aller la ren-contre de ceux qui ne frquentent pas les salles deconcert et invitent chacun venir assister une rpti-tion ou participer un atelier.

    LORCHESTRE DE MASSY

    CONSTANTIN ROUITS

    L'Orchestre de Massy se veut aussi tremplin, carrefourde rencontre pour les jeunes artistes : instrumentistes(avec l'orchestre-cole), chanteurs, chefs d'orchestre,solistes, compositeurs... Il collabore ainsi rgulirementavec le Conservatoire National Suprieur de Musique deParis et l'Ecole Normale de Musique de Paris.

    Enfin, proche du monde choral, son travail auprs deschoristes allie la complicit une vritable exigence ar-tistique. Ses actions sur le plan vocal ainsi que sa spci-ficit lyrique sont amenes se dvelopper l'avenir et faire de l'Orchestre de Massy une formation incontour-nable dans le domaine de la voix.

    CONSTANTIN ROUITS - DIRECTION MUSICALEEn 2007 il intgre le Conservatoire National Suprieurde Musique de Paris o il tudie l'analyse dans la classedAlain Louvier, l'Ecriture dans la classe de Fabien Waks-man et la direction d'orchestre avec Claire Levachet puisPhilippe Ferro. Il passe avec succs le Diplme d'Etat dedirection d'orchestre en mai 2009.

    Paralllement ses tudes musicales pousses, Constan-tin Rouits dirige plusieurs ensembles : lOrchestre del'Ecole Normale Suprieure de Lyon en 2007 et lOrches-tre Symphonique de Lviv (Ukraine), l'Orchestre deMassy, l'orchestre des Laurats du CNSMDP. De fvrier2008 fvrier 2011, il prend la direction de lOrchestreSymphonique Musiques en Seine et de la troupe d'op-rette Les Paltuviens . Par ailleurs, Constantin Rouitsenseigne au conservatoire de Levallois-Perret et encadredes stages d'orchestre en partenariat avec l'Union desConservatoires de l'Essonne.

    Violoncelliste de formation, Constantin Rouits suitdabord un cursus scientifique sanctionn par un di-plme dingnieur de lEcole Nationale Suprieur desArts et Mtiers, tout en poursuivant des tudes musi-cales dcriture, orchestration et direction dorchestre.Il entre lEcole Normale de Musique de Paris o il ob-tient le diplme suprieur de direction dorchestre.

  • 14

    Sa main droite tient la baguette etbat la mesure. Elle peut galementdonner quelques dparts aux ins-trumentistes.

    Son regard transmet les indications n-cessaires au musicien charg dun solo ouqui doit faire ressortir lintensit de sonjeu, il rassure et aide la concentration, ildonne lassurance ncessaire aux at-taques ou commande un passage plus ex-pressif.

    Sa main gauche indique les phrass, conduitles grandes variations de nuances et signaleleurs entres aux diffrents musiciens,celles-ci pouvant galement tre donnesau moyen dun signe de tte. On peut direque la main gauche a un rle dadjectif, elleindique le comment .

    Sa partition sappelle un conducteur.Elle est pose sur un pupitre.

    LE CHEF DORCHESTRELe chef dorchestre est apparu au courant du XIXe siclelorsque les formations de musiciens ont commenc prendre de lampleur. Auparavant, lorsquun directeurdorchestre tait ncessaire, un musicien se chargeait decette fonction. Hans Von Blow est considr comme lepremier musicien chef dorchestre. Pianiste de formationet compositeur, il a longtemps accompagn Wagner.

    La fonction du chef dorchestre consiste coordonnerlensemble des acteurs musicaux dune pice, cest--dire les solistes, le chur et les musiciens. Sur le plantechnique, il utilise sa gestuelle pour rendre cohrent lejeu de l'ensemble des musiciens, ainsi que sa respiration! La respiration personnelle du chef dorchestre va don-ner la respiration collective. Et de manire plus large, lat-titude corporelle globale du chef accompagne lesinstrumentistes. Sur le plan artistique, il cherche com-muniquer la pense du compositeur quil exprime lors dela prparation (tape pralable aux rptions). Lors dela phase de prparation, le chef dorchestre analyse lastructure de la pice musicale, sa construction harmo-nique et son essence musicale. Il simprgne de la vie ducompositeur puis identifie les gestes qui communique-ront au mieux aux musiciens de l'orchestre sa pense.Sensuit la phase de rptition qui a pour but dobtenirle son voulu, l'interprtation dsire par le chef dorches-tre. La phase finale est bien entendue celle du concert.

    Le chef dorchestre travaille galement avec le metteuren scne lors des rptitions scniques. Il oriente le jeudu chef de chant charg daccompagner les chanteurs,indique les phrass et donne leurs entres aux diffrentssolistes. Le chef dorchestre et le chef de chant chan-gent sur leur vision respective de luvre, leur concep-tion peut ainsi voluer lors des rptitions scniques.

    TYPOLOGIE DES INDICATIONS QUE LE CHEF DONNE LORCHESTRE :

    > Les phrass : parler-chanter fond sur des onomatopes : yam,pa pa pa pam , ta di, ti ti tam tam , etc. Remarques plus techniques (en complment, facultatif) : On nentend pas assez la leve , Il faut donner plusde poids aux syncopes , etc.

    > Le caractre musical : Analogies stylistiques : Les cordes, il faut quon entendetoutes les croches, cest comme dans du Bach , Cest une criture chorale, pensez la Passion selonSaint Matthieu , etc.Indications dexpression : Trs dramatique , Pas tropfort, mais trs vivant , etc.

    > La couleur orchestrale : Mtaphores : Trs sombre , Plus brillant , etc.Evocation dun timbre instrumental : Ca doit sonnercomme un orgue , Les violoncelles et les contre-basses, pour vos pizzicatos, pensez un son de grossecaisse , etc.Indications de jeu : Pas de vibrato sur les valeurslongues, sil vous plat , Les cordes, a doit tre trsarien, nappuyez pas trop les archets , etc.

  • 15

    LORCHESTRE SYMPHONIQUELorchestre est un ensemble d'instruments de musiquecaractristique notamment de la musique occidentale,ayant pour noyau un groupe d'instruments cordes dela famille du violon, augment d'instruments vent (boiset cuivres) et de percussions.

    L'orchestre peut galement dsigner d'autres ensem-bles musicaux comme par exemple l'orchestre de bala-laka, l'orchestre de jazz, ou le gamelan (orchestreindonsien compos d'une majorit de percussions). Lemot orchestre dsignait l'origine la partie des th-tres grecs antiques situe entre la scne et l'auditoire quifut utilise par les danseurs et instrumentistes. Dans lesthtres modernes, la partie de l'auditorium rserveaux musiciens est appele fosse d'orchestre.

    La disposition de l'orchestre est dtermine par le chefd'orchestre qui dirige les musiciens pendant les rpti-tions et durant le concert. Les premiers et seconds vio-lons sont gnralement placs gauche du chefd'orchestre, tandis que les altos, violoncelles et contre-basses se trouvent sa droite (une variante couranteconsiste placer les premiers et seconds violons face face, de chaque ct du chef d'orchestre). Les bois et lescuivres font face au chef d'orchestre, mais derrire lescordes, tandis que les instruments percussion sont pla-cs au fond.

    Pour la petite histoire...

    Au temps de Louis XIV, le Roi Soleil On commence par-ler dorchestre. Lully, le compositeur officiel de la cour,utilise surtout les cordes aux quelles il ajoute parfois desinstruments jusqualors rservs la musique militaire :hautbois, bassons, trompettes, timbales, mais aussi lesfltes traversires. Le clavecin, le luth ou lorgue jouentgalement avec les musiciens. On appel cet ensembledenviron trente musiciens un orchestre baroque.

    Mozart (1756-1791) ou Beethoven (1770-827) enri-chissent lorchestre baroque par lapport des clarinetteset des trombones. Le clavecin, le luth ou lorgue dispa-raissent de lorchestre. Lensemble compte dsormais de40 60 musiciens, cest lorchestre classique.

    Au XIXe sicle, du temps de Berlioz (1803-1869) et deWagner (1813-1883), les compositeurs sexprimentavec des moyens beaucoup plus importants. On multi-plie le nombre de cordes, de bois, de cuivres, on invite laharpe, le piano et dautres percussions. Cest la naissancede lorchestre romantique qui comprend plus de 80 mu-siciens.

    Depuis le XXe sicle, lorchestre moderne na pas nor-mment volu par rapport lorchestre romantique : leprincipal changement concerne la famille des percus-sions, qui sest considrablement agrandie et sest ou-verte des sonorits empruntes au monde entier.

  • 16

    LES INSTRUMENTS DE LORCHESTRE

    LES INSTRUMENTS VENT : LES BOIS

    LA FLTE TRAVERSIRE

    Dans la premire moiti du XIXe sicle, Thobald Boehm dveloppe et amliore considrablementla flte qui est un instrument trs ancien. Elle na pas volu depuis. Il positionna tous les trousncessaires leur emplacement idal pour jouer dans toutes les tonalits. Il ne tient pas comptede la "jouabilit" : il y a bien plus de trous que le joueur ne possde de doigts. Ils sont, de plus,placs parfois hors de porte. Ensuite, il mit au point le mcanisme qui permet de boucher et d-boucher les trous.

    LE HAUTBOIS

    Le hautbois dorchestre actuel est dorigine franaise. Il tient sa facture moderne dun perfection-nement du dbut du XXe sicle. Employ davantage dans lorchestre lpoque romantique, il re-vient actuellement comme instrument soliste. Le hautboste donne le LA lorchestre lorsquilsaccorde.

    LA CLARINETTE

    Son nom vient du latin clarus qui signifie clair. Elle a t invente en Allemagne la fin du XVIIe-

    sicle partir dun instrument prexistant : le chalumeau dont-on a augment ltendue. Elle estmodifie au XIXe sicle. pour atteindre le perfectionnement que nous lui connaissons aujourdhui.Il en existe une multitude de types, plus ou moins graves. Il sagit de linstrument vent possdantla plus grande tendue : 45 notes.

    LE BASSON

    Le basson est de la famille du hautbois. La sonorit du basson est mordante dans le grave et touf-fe dans laigu. Le dulcian est lanctre du basson qui permet un jeu plus ais. Au XIXe sicle. lebasson allemand se diffrencie du basson franais, si bien quil faut un grand travail pour passerde lun lautre. Le basson allemand est le plus jou.

    LE SAXOPHONE

    Le saxophone est de la famille des bois mais na jamais t fabriqu en bois.Le saxophone a t invent par le belge Adolphe Sax en 1846. Il souhaitait crer un nouvel instru-ment pour lorchestre et en fit la publicit auprs des compositeurs de son poque comme Berlioz.Mais cest plus la musique militaire et le jazz qui le rendirent clbre.

  • 17

    LES INSTRUMENTS VENT : LES CUIVRES

    LE COR

    Aux XVIe et XVIIe sicle, le cor, ou trompe de chasse, est limit comme le clairon qui peuple nosfanfares. Il a t plusieurs fois amlior, en y ajoutant des pistons, pour pouvoir figurer dans lor-chestre. Il devient cor dharmonie avant de devenir cor chromatique et enfin double cor en acqurant de nouvelles sonorits au milieu du XIXe sicle.

    LA TROMPETTE

    La trompette est un trs ancien instrument de musique. Fabrique en os, en bois, en cornes ouutilisant des coquillages, elle servait communiquer, donner l'alarme ou effrayer des ennemis, desanimaux dangereux. Dans son volution, elle garde un ct guerrier et militaire. Les crmoniesromaines sont ponctues de sonneries la trompette. Les casernes aujourd'hui sont encore ryth-mes par le clairon. Les chasseurs sonnent le cor lors des battues. La trompette reste longtempsun instrument limit avant linvention du piston qui lui donne son allure actuelle.

    LE TROMBONE

    Lorigine du trombone est trs ancienne. Il descend de la saqueboute utilise au Moyen-Age. Son succsconnat des hauts et des bas. Il disparat et revient plusieurs fois au got du jour. Cest au XVIIIe sicle quilrevient dfinitivement. Sa coulisse est apparue au IXe sicle, cette originalit donne des possibilits uniquesqui attireront de nombreux compositeurs.

    LE TUBA

    Le tuba a une histoire complexe. Tuba signifie trompette en latin et na pas toujours dsignlinstrument que nous connaissons aujourdhui. Cest au XIXe sicle quAdolphe Sax et linventiondes pistons lui donnent la forme que nous pouvons voir dans les orchestres symphoniques:

  • 18

    LES INSTRUMENTS CORDES : LES CORDES FROTTES

    LE VIOLON

    Il se situe au terme de lvolution des cordes archet. Ses anctres datent du IXe sicle au moinsauxquels furent ajoutes petit petit des caisses de rsonance. Au XVIIIe sicle il remplace les violesde gambe dans la musique de chambre comme dans les orchestres symphoniques. Pour tous lesluthiers, le modle de rfrence est celui du clbre Antonio Stradivari (1644-1737).

    LALTO

    Il est plus grand que le violon sans que sa taille soit clairement dfinie : elle peut varier de 10 cen-timtres. En fait, la forme de l'alto n'est pas la forme idale qu'il devrait avoir. Pour sa tonalit, ildevrait tre plus gros, plus grand. Mais il doit garder une taille jouable ; peu pais pour pouvoir seloger sur l'paule de l'altiste, ne pas avoir un manche trop grand... Bref, l'alto est un compromis.Seul son timbre est clairement reconnaissable, trs chaud dans les graves. Il a longtemps t leparent pauvre des orchestres. Quelques uvres pour alto ont t crites par des compositeursromantiques tel Carl Ditters von Dittersdorf.

    LE VIOLONCELLE

    Les premiers violoncelles apparaissent au milieu du XVIe sicle. Ils viennent concurrencer fortementlinstrument roi de lpoque : la viole. Le rejet a t trs fort en France et il devient populaire parlAllemagne o J.S. Bach lui consacre ses trs clbres Suites pour violoncelle seul. Longtempscontenu des rles daccompagnement, cest avec les orchestres symphoniques modernes quilsinstalle dfinitivement.

    LA CONTREBASSE

    La contrebasse est le plus grand (entre 1,60m et 2m) et le plus grave des instruments cordesfrottes. Elle est apparue plus tardivement que les violons, altos et violoncelles. Les partitions dor-chestre pour contrebasse se contentent souvent de doubler les violoncelles loctave infrieure.Mais la richesse de son jeu a incit les compositeurs lui consacrer plus de place.Les jazzmen laffectionnent particulirement et ont invent de nombreux modes de jeux avec ousans archet, voire mme avec larchet lenvers, ct bois.

  • 19

    LES INSTRUMENTS CORDES : LES CORDES PINCES

    LA HARPE

    La harpe fait partie des instruments les plus vieux qui existent : sa premire forme remonte lpoque gyptienne (vers 2000-3000 av. J.C.). Elle a t trs prise au Moyen-Age. Cest en 1697quun allemand invente un mcanisme pdales qui lui redonne du succs.

    LE CLAVECIN

    Le clavecin peut tre muni de un, deux ou trois claviers. Il apparat au dbut du XVIe sicle, drivdu psaltrion. Tout dabord simple remplaant du luth comme instrument daccompagnement duchant, il prend une importance croissante jusquau XVIIIe sicle. Puis il est abandonn pour le pia-noforte avant de rapparatre au XXe sicle avec la grande claveciniste Wanda Landowska.

    LE PIANO (CORDES FRAPPES)

    Le piano que nous connaissons aujourdhui est le fruit dune trs longue volution. Lantique tym-panon ft le premier des instruments cordes frappes. Mais cest le clavicorde qui est le prcur-seur de notre piano. Toutefois, entre le clavicorde et le piano, tous deux cordes frappes, deuxsicles scoulent o le clavecin, cordes pinces, fait son apparition. Il faut attendre la secondemoiti du XVIIIe sicle pour que la technique des cordes frappes satisfasse enfin les compositeurs.

    LES PERCUSSIONSLa famille des percussions se rpartie en deux catgories : les membranophones et les idiophones.Les membranophones sont construits autour d'une membrane ou de cordes qui vibrent au-dessusd'une caisse de rsonance lorsqu'on les frappe. Le son est amplifi par cette caisse. On peut citerles tambours (membrane), les cymbalums (cordes).Les idiophones sont les instruments dont le corps est lui-mme l'lment sonore. Citons les cas-tagnettes, les carillons ou le triangle.

  • 31

    SERVICE DACTION CULTURELLEOPRA DE MASSY

    1, place de France 91300 Massywww.opera-massy.com

    MARJORIE PIQUETTE [responsable] 01 69 53 62 16 _ [email protected]

    EUGNIE BOIVIN [assistante]01 69 53 62 26 - [email protected]

    RETROUVEZ TOUTE LACTUALITE DE LACTION CULTURELLE

    SUR NOTRE BLOG : blog.opera-massy.com

    Le service dAction Culturelle de lOpra de Massy est membre du Rseau Europen pour la Sensibilisation lOpra.

    LOpra de Massy est subventionn par :

    et remercie ses partenaires : Socit Gnrale, Orange, CCI, Institut Cardiovasculaire Paris-sud et SAM Renault Massy

    COORDONNES ACTION CULTURELLE