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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE TADAO ANDO, LE DÉFI 10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018 TADAO ANDO

DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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DIRECTION DE LA COMMUNICATIONET DES PARTENARIATS

DOSSIER DE PRESSE

TADAO ANDO, LE DÉFI 10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018

TADAO ANDO

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TADAO ANDO, LE DÉFI

10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018GALERIE 3, NIVEAU 1

SOMMAIRE

1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE page 3

2.ENTRETIEN AVEC TADAO ANDO - BIOGRAPHIE page 5

3. PLAN ET PARCOURS DE L’EXPOSITION page 9

4. PUBLICATION page 12

5. TEXTES DU CATALOGUE page 13

6. VISUELS POUR LA PRESSE page 20

7. INFORMATIONS PRATIQUES page 28

Septembre 2018

direction de la communication et des partenariats75191 Paris cedex 04

directeurBenoit Parayretéléphone00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

attachée de presseAnne-Marie Pereiratéléphone00 33 (0)1 44 78 40 [email protected]

www.centrepompidou.fr

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direction de la communicationet des partenariats75191 Paris cedex 04

directeurBenoît Parayretéléphone00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

attachée de presseAnne-Marie Pereiratéléphone00 33 (0)1 44 78 40 [email protected]

www.centrepompidou.fr

Tadao Ando

photo : Kazumi Kurigami

#ExpoTadaoAndo

Juillet 2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSETADAO ANDO, LE DÉFI 10 OCTOBRE - 31 DÉCEMBRE 2018 GALERIE 3, NIVEAU 1

Le Centre Pompidou consacre une importante exposition rétrospective à l’architecte japonais Tadao Ando, grande figure de l’architecture contemporaine. L’exposition interroge les principes de la création de Tadao Ando comme son usage du béton lisse, la prééminence donnée aux volumes géométriques simples, l’intégration des éléments naturels, tels que la lumière ou l’eau, dans ses dispositifs spatiaux, ou encore l’importance qu’il accorde à l’intensité de l’expérience corporelle générée par son architecture.

Passionné d’architecture, Tadao Ando (né en 1941 à Osaka, Japon) abandonne une carrière de boxeur

professionnel et commence un tour de monde initiatique en 1965 pour se former à l’architecture.

Il crée sa propre agence en 1969 à Osaka, où il produit une architecture sobre et épurée, en dehors de

la tendance des années 1970 qui favorise une architecture technologique.

A l’origine de ses créations, Tadao Ando s’interroge sur les différents aspects caractéristiques

de son travail et notamment sur le pourquoi de l’existence de l’architecture : « Vu que ce sont les

hommes qui s’en servent, elle entretient des liens profonds avec le corps... Il faut que l’architecture

accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, notre corps n’est pas attiré vers elle.

Il pose également la question du « comment faire de l’architecture » : À force d’y réfléchir, j’aboutis

au lien entre dimension, hauteur, surface et volumes tridimensionnels », et celle de l’intégration de

la lumière dans ses créations : « Ce que j’ai senti en observant des églises romanes... c’est que seule

la lumière était l’espoir. J’ai créé l’Église de la lumière en me demandant si le symbole de la communauté,

ce n’était pas la lumière. L’architecture consiste aussi à créer des lieux pour la communauté.

Je réalise mes architectures en me demandant comment je pourrais concevoir des choses

qui restent gravées dans l’âme des hommes pour l’éternité.

Cette exposition a été organisée conjointement par le Centre Pompidou, Tadao Ando Exhibition Committeeet la Fondation du Japon,dans le cadre de Japonismes 2018

Page 4: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux

Prix Pritzker d’architecture en 1995, aux Etats-Unis. Plus de 300 projets sont répertoriés dans le monde

entier au cours de ses cinquante années de carrière.

Cette rétrospective retrace les différeœntes périodes de sa carrière d’architecte et met en lumière ses

réalisations déterminantes : La maison Azuma à Sumiyoshi (1976), Naoshima (de 1988 jusqu’aujourd’hui),

l’Église de la Lumière (1989) ou encore La Bourse de Commerce à Paris (automne 2019), qui font partie

des grands projets présentés au sein de la scénographie conçue par Tadao Ando et réalisée en collabora-

tion avec son agence.

L’exposition présentera environ 50 projets majeurs avec 180 dessins, 70 maquettes originales

ainsi que de nombreux diaporamas. Elle sera articulée autour de quatre grands thèmes :

la forme primitive de l’espace, le défi de l’urbain, la genèse du paysage et le dialogue avec l’histoire.

Dans la partie centrale de l’exposition, une grande installation : « Naoshima », œuvre représentative

du dialogue de l’architecte avec les paysages naturels de Naoshima. Enfin, des dessins en mine

de plomb, des carnets de voyage, des photographies prises par Tadao Ando lui-même,

qui n’ont jamais été dévoilés au public en Europe, complètent la richesse de sa propre pratique.

Pour accompagner l’exposition, un catalogue de 256 pages présente l’œuvre de l’architecte à travers

70 de ses plus beaux projets. Cette monographie est enrichie par 3 portfolios présentant les photogra-

phies noir et blanc de l’architecte, ses dessins au crayon et, ses carnets de voyage, source d’inspiration

de ses premières créations, montrés dans l’exposition et reproduits pour la première fois.

Cet ouvrage collectif est publié sous la direction de Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition.

Coédition Flammarion-Editions du Centre Pompidou-Bourse de Commerce / Collection Pinault - Paris.

Conférence de Tadao Ando (titre à venir)

lundi 8 octobre à 15hCiné 1, niveau 1

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Exposition conçue par Frédéric Migayrou, directeur adjoint du musée national d’art moderne - centrede création industrielle et Yuki Yoshikawa, commissaire associée, avec l’agence Tadao Ando Architect& Associates.

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ENTRETIEN DE FRÉDÉRIC MIGAYROU AVEC TADAO ANDO(Extrait du catalogue)

Frédéric Migayrou : Vous fondez votre agence en 1969 et vous réalisez votre première maison en 1971

qui s’appelle la Guerilla House, donc une maison qui est un manifeste. Cette maison vous allez la racheter, elle

deviendra votre agence et vous allez la reconstruire perpétuellement, 6 fois je crois, jusqu’à aujourd’hui

puisqu’elle est toujours votre agence. En 1970, Osaka accueille l’exposition universelle qui aura un écho

mondial, mais vous restez à distance de cette exposition, du mouvement métaboliste et de cette image d’une

expansion technologique et économique. Quelle a été votre position à cette époque, l’idée de la Guerilla House

répondait-t’elle à une attitude politique, ou affirmait-t’elle une sorte de manifeste ?

Tadao Ando : Plutôt qu’un message politique, la Guerilla House était un défi. Jusqu’ici, du moins

au Japon, seuls les bâtiments publics – bibliothèques, gymnases ou musées – étaient considérés comme

de l’architecture. On disait : « les habitations ? Ce n’est pas de l’architecture, ça. » Pareil pour la taille : on

considérait qu’il n’était pas possible de faire de l’architecture avec des constructions de petite taille. J’ai

alors pensé qu’il fallait créer de la possibilité et de l’espoir pour les nombreux architectes, ainsi

que pour moi-même. J’ai d’abord voulu relever le défi selon lequel même avec 70 m2, on peut réaliser

une habitation tout à fait convenable, et cette habitation devait soulever des questions. Pareil pour

l’architecture commerciale. J’ai pensé que si l’on cherchait à ouvrir un monde nouveau, il y avait là un défi

à relever. L’architecture ne pouvait se limiter aux bâtiments publics.

F.M : Vos critiques les plus dures sur le modernisme vont contre Mies van der Rohe, pourtant son utilisation

des écrans de verre aurait pu correspondre à une certaine idée de la relation entre l’intérieur et l’extérieur

propre à l’architecture japonaise. A l’inverse vos premiers projets vont fermer les espaces avec des murs, et

peut-être dans une relation a Gutaï, le corps s’imposera comme le premier principe d’une définition de

l’espace architectural.

T.A : En fin de compte, pour qui l’architecture existe-t-elle ? Vu que ce sont les hommes qui s’en servent,

elle entretient des liens profonds avec le corps. Si l’architecture est créée à partir de la superposition d’un

monde et de concepts concrets et non abstraits, il faut prendre en considération ces deux éléments, le

monde et les concepts. Dans ce sens-là, le shintai (le corps et l’esprit) n’est-il pas important ? Notre

corps perçoit toutes sortes d’éléments, comme l’air ou les matériaux. J’ai appris cela en observant sans

cesse l’architecture. Par exemple, la villa Katsura est une célèbre demeure aristocratique et on a aussi

besoin de ce genre de construction, mais il n’y a pas que ça : dans de petits espaces comme les maisons

machiya, on trouve un tsubo-niwa – une petite cour –, la lumière et l’ombre entrent, la pluie tombe,

et toutes ces expériences que l’on fait dans cet espace sont pour moi quelque chose de grandiose. Il faut

que l’architecture accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, notre corps n’est pas attiré vers elle…

F.M : Dans votre architecture l’abstraction est une méthode mais ce n’est pas une déréalisation, une réduc-

tion, c’est un principe générique. A cette fin, vous avez défini une grammaire avec la notion de pilier,

la notion de mur et les systèmes géométriques que vous mettez en place, les formes simples, cercles,

rectangles, carrés, se multipliant en subdivisions créant des espaces intermédiaires. A partir de cette

grammaire simple, vous inversez la logique constructive du modernisme afin de libérer l’espace pour

le corps ; l’espace doit être vécu et non plus abstrait au sens du modernisme.

TA : Plutôt qu’une méthode, ne serait-ce pas que la géométrie est le point d’arrivée d’une longue réflexion ?

Si je cours après la géométrie, j’arrive jusqu’en Grèce. Ensuite, si je continue de courir après elle, je suis

obligé d’en faire une abstraction. Dans un monde où il faut vraiment réfléchir pour parvenir à une

architecture concrète, je reviens à ce point de départ que sont le cercle, le carré et le triangle. Mais ce

point de départ ne suffit pas pour faire de l’architecture. Comment en faire de l’architecture ?

À force d’y réfléchir, j’aboutis au lien entre dimension, hauteur, surface et volumes tridimensionnels.

Comment introduire le matériau dans cette recherche du lien entre volume, hauteur et surface ?

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Poursuivre le matériau, la forme et la géométrie. C’est une chose assez difficile. Les jeunes gens

ne le comprennent pas, mais c’est ce point qui est le plus important. ….

Prenons par exemple la maison Azuma : dans un monde totalement abstrait, un petit monde de 3 mètres

par 15, la lumière entre dans la cour intérieure, qui représente un tiers de l’espace. La hauteur, typique

du Japon, est de 2,250 mètres, soit sept shaku et cinq sun. C’est cette hauteur qui est importante, et si le

plafond était plus haut ou plus bas, la pièce en deviendrait plus étroite. J’avance en observant le rapport

entre cette perception des dimensions et le matériau, c’est-à-dire le béton brut, sur les deux côtés. J’ai

toujours utilisé le béton. Les gens du monde entier utilisent ce matériau inventé en France à la fin du

XIXe siècle. Tout le monde l’utilise, mais je veux créer un espace que personne d’autre ne serait capable

de créer. Un espace qui pousserait à s’interroger : comment est-il possible de créer un espace pareil

avec le même béton ? J’ai souhaité créer un tel espace, avec un matériau que n’importe qui peut se

procurer, avec seulement l’aide de la géométrie, des dimensions et des matériaux.

F.M : De plus en plus vos projets organisent des programmes collectifs, églises, musées, fondations,

beaucoup d’espaces spirituels, où on peut partager cette expérience de l’espace et de l’architecture, jusqu’à

des projets occupant de de vastes territoires ouvrant à de nouvelles relations entre nature et architecture.

Cette fonction du spirituel dans votre architecture permet-elle de reconsidérer l’idée de la communauté, de

fédérer les individus au niveau d’une société et pourquoi pas à un niveau international, disons au-delà des

cultures spécifiques ?

T.A : Ce que j’ai senti en observant des églises romanes telles que l’Abbaye du Thoronet ou Notre-Dame

de Sénanque, c’est que seule la lumière était l’espoir. Quand j’ai conçu l’Église de la lumière,

ma réflexion a été qu’il fallait que la lumière entrant par la croix de lumière soit perçue de manière

différente par chacun. S’il y a trente personnes, il faut que la lumière entre de manière à être ressentie

de trente façons différentes. Et en même temps, il faut que les trente personnes ne fassent qu’une.

J’ai créé ce lieu en me demandant si le symbole de la communauté, ce n’était pas la lumière.

L’architecture consiste aussi à créer des lieux pour la communauté. En ce sens-là, notre travail a une

lourde responsabilité. Et beaucoup de gens fondent leurs espoirs dans l’architecture. Cela ne concerne

pas seulement l’Église de la lumière. Par exemple, j’ai réalisé à Kobe, sur une côte, des habitations

collectives constituées d’un réseau d’unités de cinq mètres. Chaque unité mesure cinq mètres, mais

l’espace intérieur est différent à chaque fois. De même, en parlant de lumière, dans la maison Koshino,

j’ai fait en sorte que la lumière, qui entre de divers endroits, nous donne envie de la puiser dans ses

mains. Et je dois concevoir la lumière de chaque architecture de manière différente. C’est ainsi que j’ai

commencé à réaliser mes architectures, et c’est avec les mêmes sentiments que je continue aujourd’hui.

Je réalise mes architectures en me demandant comment je pourrais concevoir des choses qui restent

gravées dans l’âme des hommes pour l’éternité.

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BIOGRAPHIE

1941 Naissance à Osaka, Japon

1962-69 Se forme seul à l’architecture

Voyage aux États-Unis, en Europe et en Afrique

1969 Fonde l’agence Tadao Ando Architect & Associates

Réalisations et projets1976 Maison Azuma à Sumiyoshi, Osaka, Japon

1983 Résidence Rokko I, II (1993), III (1999), Kobe, Hyogo, Japon

1984 Time’s I, Kyoto, Japon

1989 Église de la lumière, Ibaraki, Osaka, Japon

1992 Benesse House Museum, Benesse House Oval (1995), Naoshima, Kagawa, Japon

1994 Musée historique de Chikatsu-Asuka, Kanan, Osaka, Japon

1995 Espace de Méditation, UNESCO, Paris

2000 Awaji-Yumebutai (projet pour l’île d’Awaji-shima), Awaji, Hyogo, Japon

Fabrica (Benetton Communication Research Center), Trévise, Italie

2001 Fondation Pulitzer Pour les Arts, Saint-Louis, États-Unis

Armani/Teatro, Milan, Italie

Musée historique de Sayamaike, Osaka-Sayama, Osaka, Japon

2002 Musée préfectoral d’art de Hyogo, Kobe, Hyogo, Japon

Bibliothèque internationale de littérature jeunesse, Ueno, Tokyo, Japon

Musée d’art moderne de Fort Worth, États-Unis

2003 4 x 4 House, Kobe, Hyogo, Japon

2004 Musée d’art de Chichu, Naoshima, Kagawa, Japon

Fondation Langen, Neuss, Allemagne

2006 Centre commercial Omotesando Hills (dans le cadre du projet de restructuration de l’avenue

Omotesando), Shibuya, Tokyo, Japon

Palazzo Grassi, Venise, Italie

2007 21_21 Design Sight, Akasaka, Tokyo, Japon

2008 Interfaculty Initiative in Information Studies, Fukutake Hall, université de Tokyo, Japon

Station de Shibuya de la ligne Tokyu Toyoko, Tokyo, Japon

2009 Centre d’art contemporain Punta della Dogana, Venise, Italie

2010 Fondation Kubach-Wilmsen, Bad Münster am Stein, Allemagne

2013 Ando Museum, Naoshima, Kagawa, Japon

2014 Clark Center / Clark Art Institute, Williamstown, États-Unis

Shanghai Poly Theater, Shanghai, Chine

Expositions (sélection)

1978 « A New Wave of Japanese Architecture », États-Unis (exposition itinérante)

1979 Magyar Építomuvészek Szövetsége, Budapest, Hongrie

1982 Institut Français d’Architecture, Paris, France

1991 Museum of Modern Art, New York, États-Unis

1993 Centre Pompidou, Paris, France

Royal Institute of British Architects, Londres, Royaume-Uni

1994 MOPT (Ministerio de Obras Públicas, Transportes y Medio Ambiente), Madrid, Espagne

Centre culturel de la Fondation « La Caixa », Barcelone, Espagne

1994-95 Basilique palladienne, Vicence, Italie

1998 Musée national d’art contemporain, Séoul, Corée du Sud

Royal Academy of Arts, Londres, Royaume-Uni

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2001 Saint Louis Art Museum, Saint-Louis, États-Unis

2002-03 Clark Art Institute, Williamstown, États-Unis

2003 Tokyo Station Gallery, Tokyo

2005-06 Musée des beaux-arts, Shanghai, Chine

2016 15e Biennale internationale d’architecture de Venise, Italie

2017 The National Art Center, Tokyo, Japon

Distinctions1985 5e médaille Alvar-Aalto, Association finlandaise des architectes, Finlande

1989 Médaille d’or, Académie d’architecture, France

1995 Prix Pritzker d’architecture, États-Unis

1996 8e Praemium Imperiale, Association japonaise des beaux-arts, Japon

1997 Médaille d’or royale pour l’architecture, Royal Institute of British Architects, Royaume-Uni

2002 Médaille d’or, American Institute of Architects, États-Unis

Prix de Kyoto, Japon

2005 Médaille d’or, Union internationale des architectes

Chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, France

2010 Ordre de la Culture, Japon

2012 Prix Richard Neutra 2012 d’excellence professionnelle, États-Unis

2013 Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, France

2015 Grand officier de l’ordre de l’Étoile de la solidarité italienne, Italie

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2. PLAN DE L’EXPOSITION

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2. PARCOURS DE L’EXPOSITION

L’exposition est articulée autour de 5 sections qui offrent une lecture complète de l’œuvre

de Tadao Ando. Une sélection de documents originaux - 180 dessins et 70 maquettes et de

nombreux diaporamas - permet de suivre l’évolution du langage architectural et artistique de

l’architecte japonais

FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE

Pour Tadao Ando, les surfaces ne sont pas des espaces : elles doivent disparaître pour laisser place à l’expérience spatiale. Les murs de béton lissé, réduits à leur extrême simplicité, s’animent avec la lumière et produisent un sentiment de vide chez le visiteur. L’espace disponible conduit à une expérience physique et sensible de l’architecture, qui s’appréhende par le corps et l’esprit (shintai). Des premières maisons (Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976) jusqu’aux projets des années 1990, l’affirmation de formes géométriques, la présence permanente des éléments, la lumière, l’eau comme matières indispensables de l’architecture, semblent répondre à la notion du « ma » – qui signifie tout à la fois l’intervalle, la durée, et la frontière –, et soulignent la condition essentielle de l’homme.

L’URBAIN AU DÉFI

Face à l’industrialisation de la construction et à l’accroissement exponentiel des villes, Tadao Ando souhaite redonner à l’architecture son caractère public, au sens où elle doit offrir à chacun le sentiment d’occuper l’espace-temps. Le concept de guérilla (Maisons pour une guérilla urbaine, 1973), qui se concrétise avec la Maison Azuma à Sumiyoshi, affirme par la clôture de l’espace privé une résistance face à l’urbanité. Parallèlement à la réalisation de nombreuses maisons particulières, des projets plus importants se multiplient dans les années 1990, élaborant un nouveau rapport de continuité avec la ville par la création de passages, extensions de la rue tout en préservant l’autonomie des bâtiments. Pour Tadao Ando, la ville est un défi que l’architecture doit relever en redonnant du sens aux lieux, aux sites, en redéfinissant les notions d’espace public et d’espaces pour le public.

NAOSHIMA

Sur l’île de Naoshima dans la préfecture d’Okayama au sud du Japon, Tadao Ando a développé depuis 1987 une série de projets qui ont profondément remodelé la topographie du site, créant un nouvel environnement où apparaît un paysage renaturalisé. La réalisation d’un musée d’art contemporain, partiellement enfoui entre une colline au sud de l’île, et un promontoire rocheux qui offre un panorama unique sur l’ensemble du site, a constitué la base d’interventions qui se sont succédé sans schéma directeur dans un dialogue entre art, architecture et territoire, fruit d’échanges et de la prise en compte de la culture traditionnelle du site. L’inscription des projets de Tadao Ando ordonne une géométrie en relation directe avec la topographie de l’île et ses contours, une architecture souvent souterraine qui définit un parcours spirituel, un cheminement qui exalte un sentiment d’incorporation de l’art dans la nature. Naoshima, petite île jusqu’alors méconnue, accueille aujourd’hui des visiteurs du monde entier tandis que deux nouveaux musées conçus par l’architecte sont en cours de réalisation.

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GENÈSES DU PAYSAGE

Avec l’expansion des domaines urbains, la question des territoires et de la reconstructiondes paysages s’est imposée dans de nombreux projets de Tadao Ando. Elle prend la forme d’une prise en compte inédite du sol, pénétré d’espaces et de circulations souterrains en étagements, multipliant les vues afin de renforcer le sentiment du contexte et de la spécificité de chaque site. Loin de toute architecture paysagère, Tadao Ando étudie avec attention l’ensemble des qualités naturelles, historiques et sociales des lieux afin de valoriser la mémoire des communautés qui les ont façonnés et de mettre à jour leur identité en les enrichissant de nouvelles dimensions. L’exemple le plus frappant de la genèse de ces nouveaux paysages reste la série de projets élaborés sur une période de trente années, comme Awaji-Yumebutai (1999) et Museum SAN (2012) pour remodeler avec rigueur des territoires de grande échelle.

DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE

L’attachement permanent de Tadao Ando aux contextes l’a fréquemment amené à intervenir sur des sites et bâtiments historiques, et à construire dans le « déjà construit ». Fasciné par de nombreux monuments marquants de l’histoire de l’architecture, il a su élaborer une approche inédite de la rénovation de constructions anciennes, marquée par le respect pour la mémoire et l’esprit des lieux. Tout en préservant et en valorisant la force évocatrice de ces architectures, ses interventions ont la capacité d’établir des espaces contemporains totalement nouveaux. De ce dialogue avec les moments d’une sédimentation de l’histoire, son architecture tire une force tissant de nouveaux liens entre passé, présent et futur. Cette approche se concrétise dans plusieurs réalisations, dont celle de la Bourse de Commerce actuellement en cours d’achèvement à Paris.

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4. PUBLICATION

CATALOGUE DE L’EXPOSITIONSous la direction de Frédéric Migayrou

Format : 24 cm x 28 cm, broché, 256 pages, environ 400 illustrations

Prix de vente : 45 €

Coédition Flammarion-Éditions du Centre Pompidou-Bourse de Commerce / Collection Pinault - Paris

Sommaire

Préfaces

Texte de Frédéric Migayrou

Photographes de Tadao Ando

Entretien de Tadao Ando par Frédéric Migayrou

Atelier de Tadao Ando (Guerrilla III, Maison Tomishima, Atelier Oyodo I et II)

FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE

Formes de l’habiter

Dessins (mine en plomb) de Tadao Ando

« Urban Guerrilla », 1972

« Thinking in MA, Opning MA », 1993

Le vide générique

Espaces spirituels

L’URBAIN AU DÉFI

Masao Furuyama, « La recherche sur le mur, la théorie de la mur » 1994

Akira Asada, « The Stoic Architecture of Tadao Ando », 2017

Riichi Miyake, « Living on Earth », 2008

NAOSHIMA

Texte par Tadao Ando «Architecture sans fin»

GENÈSES DU PAYSAGE

Autres projets

DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE

« Ando by Ando », 2007

Esquisses de voyage de Tadao Ando

Chronologie des projets

Bibliographie

Biographie de Tadao Ando

TADAOANDO le

défi

sous la direction de Frédéric Migayrou

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Avant-propos du Président (extrait du catalogue)

Si les grandes monographies d’architecture sont une constante de la programmation du Centre

Pompidou, offrant au public l’opportunité d’un regard sur l’ensemble d’un parcours, certaines œuvres

ont - au travers des réalisations iconiques qui marquent de leur empreinte - une valeur universelle qui

leur donne une dimension historique incontournable. Après l’exposition consacrée à Frank Gehry (2015),

celle consacrée aujourd’hui à Tadao Ando s’affirme comme un événement, tant son architecture, déjà

présentée au Centre Pompidou il y a plus de vingt-cinq ans a trouvé une reconnaissance mondiale.

Depuis son voyage historique en Europe et en France où l’architecte japonais était venu à la rencontre de

Le Corbusier malheureusement décédé quelques jours auparavant, Tadao Ando a tissé un lien étroit avec

le grand architecte par son usage du béton, un béton qu’il a su transfigurer en une matière riche et

noble, mais aussi par la dimension humaniste de son œuvre, privilégiant aussi bien une approche

physique que spirituelle des espaces construits. De la Maison Azuma à Sumiyoshi (1976) dont la façade

aveugle tournée vers la ville préservait l’intériorité des espaces intérieurs, à ses interventions sur de

vastes ensembles, des habitats collectifs comme les immeubles en terrasses des résidences Rokko

(1978-1999), ou l’implantation de projets reconfigurant les sites et les paysages – Musée historique de

Chikatsu-Asuka (1994), Awaji-Yumebutai (1999), Musée SAN (2012), Colline du Bouddha (2015) -,

Tadao Ando, en travaillant toujours à partir d’une géométrie faite de formes simples et immédiatement

lisibles a su créer une incomparable richesse dans ses formes d’expression et ce dans un dialogue

permanent avec les éléments, la lumière, l’eau et un domaine naturel magnifié par ses interventions.

L’art a toujours tenu une place centrale dans l’œuvre de Tadao Ando, tout d’abord dans sa relation directe

aux artistes du mouvement Gutai, puis par l’extrême réduction de son langage architectural qui

résonnait avec le courant minimaliste. Mais c’est au travers la réalisation de très nombreux musées dont

le Musée préfectoral d’art de Hyogo (2001), le Musée d’art moderne de Fort Worth (2002) ou la Fondation

Langen (2004) pour n’en citer que quelques-uns, que s’est affirmée une étroite relation avec les œuvres

d’art, dépassant souvent un simple dialogue avec l’architecture pour devenir un réceptacle pour des

installations pérennes. Tadao Ando a également marqué de son empreinte l’île de Naoshima (depuis

1988), territoire entièrement dévolu à une expérience esthétique et spirituelle construite au long de

parcours redéfinissant les liens de la nature et de l’architecture. En France, le concours inabouti pour

l’implantation de la Fondation Pinault sur l’île Seguin (2001), trouvera finalement un premier

accomplissement avec la réalisation de Punta della Dogana à Venise (2009), avant le projet de la Bourse

de Commerce à Paris (en cours de réalisation), manifestant l’attachement de son commanditaire à

l’architecte japonais.

Présentée dans le cadre de la manifestation Japonismes 2018, cette exposition – dont le commissariat est

assuré par Frédéric Migayrou assisté de Yuki Yoshikawa, en étroite complicité avec Tadao Ando - retrace

l’ensemble de son parcours au travers de cinq sections thématiques. L’exposition qu’il a intitulée « le défi

» est un message humaniste pour une architecture qui se veut universelle et partagée par tous, message

concrétisé par la réalisation à l’échelle 1 de la façade de l’Église de la Lumière, symbole iconique de

toute son œuvre que l’architecte a reconstruit devant les grandes baies vitrées

de la Galerie 3 du Centre Pompidou.

Serge Lasvignes

Président du Centre Pompidou

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ANDO BY ANDO, 2007 (extrait du catalogue)

Je ne suis pas bien placé pour juger mon propre travail avec objectivité.

Pour moi, l’architecture consiste à chercher une solution individuelle, qui soit spécifique à chaque

situation ; en ce qui concerne les maisons surtout, celles-ci ayant été réalisées une par une, à tâtons,

pour des individus précis, je ne peux pas raconter ce processus de création sans inclure des sentiments

personnels.

J’abandonne donc sans regrets l’idée de proposer une analyse ou une classification de ma méthode

et je vais plutôt revenir sur le chemin que j’ai parcouru, depuis le début de mon activité d’architecte

jusqu’à aujourd’hui, avec pour fil conducteur mes travaux sur les maisons, qui ont constitué des tournants

décisifs. Alors que je voulais respecter l’ordre chronologique, j’ai finalement écrit un texte fragmenté,

reliant entre elles des bribes de souvenirs ; je pense toutefois avoir réussi à exprimer de façon honnête,

à travers cet exemple d’architecture grandeur nature que sont les maisons, ce à quoi je me suis tenu

tout au long de ma carrière.

L’autodidaxie comme point de départ« Êtes-vous réellement autodidacte ? », « Comment avez-vous appris par vous-même ? ». Ce sont les

questions qu’on me pose le plus souvent, que ce soit au Japon ou à l’étranger. En effet, je me suis lancé

dans l’architecture sans avoir suivi de formation spécialisée. Dans la société actuelle où ce qui compte,

ce sont les diplômes, la logique voudrait que l’on commence par intégrer le département d’architecture

d’une université. Il est donc naturel que ma carrière d’autodidacte, qui échappe à cette logique, soit

associée par les gens à mes réalisations, et que cela les intrigue.

Mais je tiens à préciser que je ne suis pas autodidacte par choix délibéré. Quand, à l’aube de mes 20 ans,

j’ai senti mon intérêt pour l’architecture grandir, j’ai évidemment songé à intégrer le département

d’architecture d’une université. Mais à cause de la situation financière de ma famille et de mon niveau

scolaire insuffisant, il m’a fallu abandonner cette idée. C’est ainsi que je suis devenu autodidacte. Sans la

moindre connaissance ni le moindre réseau, j’ai appris par le travail et l’immersion dans le concret,

c’était un point de départ vecteur d’angoisse et dépourvu de toute visibilité concernant le futur.

J’ai tout d’abord été confronté à une question fondamentale : que faut-il apprendre ? Pour connaître

l’objet de mon apprentissage, j’ai acheté tous les manuels dont on se sert dans le département

d’architec¬ture des universités et je me suis fixé pour objectif de tout lire en un an. J’ai parcouru les

pages comme dans une course effrénée et je suis parvenu tant bien que mal à atteindre mon but dans

les temps. Pour être franc, je n’ai dû en comprendre que la moitié, mais comme j’ai réussi à saisir

vaguement le système des études d’architecture, cela n’a pas été une année gâchée.

En parallèle, dès que j’ai abandonné l’idée d’aller à l’université, j’ai accepté toutes sortes de petits

boulots n’offrant ne serait-ce qu’un peu d’intérêt – architecture d’intérieur pour des boutiques,

conception de produits, etc. – et j’ai suivi des cours par correspondance dans chacune de ces branches.

Par la pratique, j’ai peu à peu assimilé le processus du design et de la conception. Mais j’avais beau lire

des livres et suivre des formations professionnelles, je ne trouvais pas la réponse à la question : En fin

de compte, je suis arrivé à la conclusion que la seule manière de saisir l’essence de l’architecture, c’est

d’accumuler les études empiriques en allant visiter les bâtiments qui m’inspirent, faire l’expérience de

leurs espaces et m’en souvenir avec mon corps. J’ai en premier lieu parcouru le Japon, visitant

d’anciennes maisons, des bâtiments traditionnels ainsi que des constructions modernes de Kenzo Tange

et d’autres architectes. Puis en 1965, l’année ayant suivi l’autorisation de se déplacer à l’étranger pour

les Japonais, je me suis enfin rendu en Europe. Ce voyage a été le véritable point de départ de mon autodidaxie.

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Mon grand voyageLors de mon premier périple, je suis parti en bateau du port de Yokohama jusqu’à Nakhodka, puis j’ai

pris le Transsibérien pour me rendre à Moscou ; de là, j’ai voyagé en Scandinavie, en Suisse, en Italie,

en Grèce, en France et en Espagne. De Marseille, je suis passé en Afrique pour ensuite aller en Inde,

en Thaïlande et aux Philippines, avant de rentrer à Yokohama. C’était un voyage d’environ sept mois.

Je parle de « grand voyage », mais je n’ai pas vécu d’aventures spectaculaires comme celles de

Le Corbusier ou de Louis Kahn, qui ont eu, au cours de leurs voyages, la révélation en découvrant la

source de l’architecture occidentale. Non seulement j’étais dans un état de nervosité constant, angoissé

par l’idée de fouler des terres inconnues, mais de plus, le monde de l’architecture se révélait trop vaste

pour être facilement appréhendé par un néophyte. Plus je marchais, moins je trouvais les réponses que

je cherchais ; au contraire, mon questionnement sur l’architecture ne faisait que s’intensifier. Voilà de

quel genre de voyages il s’agissait.

Même à la villa Savoye, où je me suis rendu dès mon arrivée à Paris, je n’ai pas trouvé de réponses

immédiatement. La visite de ce chef-d’œuvre du modernisme était l’un des buts primordiaux de ce

voyage. En effet, à l’époque où je cherchais seul, sans parvenir à comprendre l’architecture, c’est un

recueil des œuvres de Le Corbusier trouvé chez un bouquiniste qui m’avait montré l’intérêt et les

possibilités de l’architecture contemporaine.

Mais dans cette villa Savoye que je voyais pour la première fois, je n’ai pas fait les découvertes que

j’espérais. À l’époque, le bâtiment, qui n’était pas encore protégé en tant que monument historique,

tombait en ruine, et au lieu de l’édifice en lui-même, je ne voyais que l’effet du temps sur lui. De plus,

je ne possédais pas la formation nécessaire pour comprendre la signification historique du système de

dominos ou encore la théorie des cinq points de l’architecture moderne. Mais il n’était pas question pour

autant de repartir sans avoir compris. Je me suis forcé à renouveler les visites jusqu’à ce que je comprenne.

Ce doit être au bout de la troisième visite que j’ai commencé à percevoir cette maison en ruine comme

une œuvre d’architecture. Au-delà de la façade décrépie, j’ai fortement ressenti la volonté de l’architecte

d’ériger un bâtiment en allant contre la nature. J’avais même l’impression que le fait que la villa soit en

ruine mettait au contraire en relief la puissance de l’architecture. Bouleversé par cette découverte, je

suis rentré à Paris par l’itinéraire qui m’était devenu familier, plongé dans l’interrogation :

« Qu’est-ce que je veux vraiment créer ? »

J’ai éprouvé la même difficulté à comprendre le bâtiment qui se dressait devant moi et à passer à l’étape

suivante de mon itinéraire quand j’ai touché à l’histoire de l’Europe classique, de la Grèce et de Rome

jusqu’à la Renaissance et au baroque italiens. Par exemple au Parthénon, en Grèce.

L’architecture, à l’époque où j’ai commencé à l’étudier, était occidentale ; l’architecture grecque, que l’on

peut considérer comme son origine, se trouvait donc en tête de la liste des monuments à ne pas

manquer que j’avais établie avant mon départ.

Quand je suis arrivé à Athènes, je me suis mis en marche, le cœur battant, vers la colline de l’Acropole.

Mais une fois devant le Parthénon, à nouveau, je me suis trouvé dans l’incompréhension. Qu’essayait de

transmettre cet espace de colonnades aux ombres profondes ? Déterminé à saisir son essence, je me

suis résigné, comme pour la villa Savoye, à prolonger mon séjour.

Quelques jours plus tard, un matin de bonne heure, je suis monté seul sur la colline et, alors que je

contemplais, l’esprit dans le vague, le temple où quelques touristes se promenaient, j’ai enfin trouvé ma

propre réponse. Ce lieu était gouverné par les mathématiques.

Les mathématiques, c’est la force de la raison humaine qui se dissimule dans l’architecture. C’était cela,

l’essence de l’architecture occidentale, de l’Antiquité aux travaux modernes de Le Corbusier,

et c’était cela, la différence décisive entre l’architecture du Japon, où j’étais né et où j’avais grandi,

et celle de l’Occident. Bien entendu, c’est seulement après être rentré chez moi et avoir lu quelques

livres que je suis parvenu à mettre tout cela en mots…

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Lorsque j’y repense, je me dis que si j’avais eu un peu plus de connaissances à l’époque, mon voyage se

serait déroulé plus facilement. Je n’ai fait que des détours et, à cause de mon manque de préparation, il

y a quelques lieux inscrits dans ma liste que j’ai eu beau chercher, je n’ai pas réussi à les trouver. Et pourtant,

je ne pense pas m’être trompé en me fiant uniquement à ma sensibilité pour me confronter, de d’être écrasé

par l’angoisse, mais j’ai pu ainsi savourer et m’approprier mes rencontres et mes découvertes.

Quoi qu’il en soit, je suis certain que le souvenir gravé en moi des découvertes architecturales que j’ai

faites au cours de mes voyages de jeunesse constitue la force motrice de mon activité actuelle d’architecte.

L’angoisse de la solitudeQuand on parle d’autodidaxie, beaucoup de personnes imaginent sans doute un mode de vie en totale

liberté, sans se laisser emprisonner par le système. Mais peu connaissent la souffrance de la solitude

engendrée par cette liberté.

Ce qui a été le plus dur pour moi, en tant qu’autodidacte, c’est l’absence de condisciples avec qui

apprendre et constater nos progrès mutuels. Je ne savais pas où j’allais ni jusqu’où j’avais avancé et cet

isolement me faisait éprouver une anxiété constante. Encore aujourd’hui, même après avoir accumulé

les expériences, je n’arrive pas à m’en débarrasser complètement. D’un autre côté, c’est grâce à elle

que je continue d’être en activité tout en gardant une certaine tension, mais parfois la fatigue m’affaiblit

et j’ai envie de fuir.

Même si j’étais allé à l’université, ce qu’on peut y apprendre en quatre ans est limité.

Mais si je m’étais fait là-bas des camarades animés des mêmes objectifs que moi, j’aurais pu échapper à

cette angoisse de la solitude. Je pense que c’est en cela que l’éducation à l’université a du sens.

Pour éviter de tomber dans l’autosatisfaction, je m’informais sans relâche. Même pour les revues

étrangères que j’étais incapable de lire, si elles m’intriguaient, je dépensais les maigres économies que

j’avais réalisées grâce à des petits boulots – je voulais me les procurer à tout prix.

La prise de distance avec le modernismeAu terme de toutes ces recherches effectuées en déployant mes courtes antennes, j’ai choisi Espace,

temps, architecture de Sigfried Giedion comme manuel pour cultiver mon regard sur l’époque. En ce

temps-là, le postmodernisme commençait déjà à émerger et les bibles du modernisme d’autrefois

étaient contestées pour leur vision complaisante de l’histoire ; mais pour moi qui n’en savais rien, c’était

un bon ouvrage introductif.

Lors de mon premier voyage en Europe, je l’ai soigneusement emporté avec moi et je l’ai lu et relu

pendant mes déplacements. Tout en réfléchissant aux idéaux et à la signification du modernisme, qui

selon Giedion pouvait être caractérisé par une logique cohérente de l’ensemble au particulier, j’ai

poursuivi mon modeste pèlerinage architectural.

Mais dans les faits, ce qui m’a profondément marqué dans les nombreux chefs-d’œuvre de l’architecture

moderne que j’ai visités, ce ne sont pas leurs points communs, mais leurs différences. Même si le

Finlandais Alvar Aalto et Le Corbusier sont tous deux modernistes, leur traitement de l’espace est très

différent. Par ailleurs, même parmi les travaux de Le Corbusier, les villas de sa période blanche

dégagent une spatialité totalement différente de la chapelle de Ronchamp, réalisée dans les dernières

années de sa vie. « Qu’est-ce donc que le modernisme, qui englobe des choses aussi variées ?

L’architecture contemporaine est-elle parvenue à donner une réponse ? » À l’issue de mon voyage, mon

questionnement sur l’architecture avait gagné en profondeur.

Après cela, j’ai effectué plusieurs autres pèlerinages architecturaux, principalement aux États-Unis et en

Europe, avant de fonder mon agence en 1969 et de commencer mon activité d’architecte, sans avoir

trouvé les réponses que je cherchais.

À l’époque, de nombreux architectes japonais de ma génération tentaient, chacun à sa manière, de

dépasser le modernisme. Moi qui n’avais toujours pas réussi à résoudre le problème que posait celui-ci,

je ne me suis pas laissé distraire par leurs activités et je me suis fixé pour objectif de collecter ce que le

modernisme avait négligé et de réexaminer ses possibilités. Cette différence initiale concernant la

distance à prendre vis-à-vis du modernisme a été décisive dans nos activités en architecture.

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Le travail se crée – un commencement par les racinesAujourd’hui comme autrefois, les architectes débutants ne cessent de se plaindre de manquer de travail.

Le problème est particulièrement sérieux dans le Japon d’aujourd’hui, où le développement urbain s’est

stabilisé et où la demande diminue. Certains abandonnent avant même d’avoir essayé.

Moi aussi, lorsque j’ai ouvert mon agence, à 29 ans, j’ai connu une période où je n’avais pas de

commandes. Mais comme j’avais emprunté un chemin différent dès le début, je n’attendais rien. Sans

même m’inquiéter et en toute insolence, je me suis appliqué à tracer ma propre route.

Tout d’abord, j’ai profité de mon temps libre pour développer spontanément des projets pour des terrains

inoccupés des alentours. Puis j’ai présenté mes propositions à des propriétaires fonciers que je ne

connaissais pas. Bien entendu, mes projets n’ont pas été acceptés. Mais grâce aux relations que je

m’étais faites au cours de ce processus, j’ai commencé à recevoir, au compte-gouttes, des demandes de

conception de plans pour des petites maisons. J’ai vraiment commencé par les racines.

Quand j’y repense maintenant, je me dis que ma méthode commerciale était bien téméraire. Mais du

point de vue de la nature du métier d’architecte, c’était un entraînement vraiment efficace.

Je répète souvent que si l’on attend les bras croisés, on ne peut pas faire d’architecture et que le travail,

il faut le créer soi-même. Le fait d’avoir poursuivi ma course avec ce sentiment a débouché sur le projet

en quatre phases de Rokko à Kobe et sur celui de l’Awaji Yumebutai, qui au départ devait être un terrain

de golf et qui s’est transformé en un projet ayant pour thème la restauration de l’environnement.

Les architectes devraient s’impliquer plus activement dans la vie de la société. L’architecture pourrait

jouer un rôle bien plus important si les architectes prenaient l’initiative et suggéraient, chacun en lien

avec ses propres idéaux, ce qui doit être créé. De là, un nouveau futur pour l’architecture s’ouvrirait.

Les « maisons pour une guérilla urbaine »Mon premier travail après l’ouverture de mon agence a été la commande d’un ami du temps où j’étais

étudiant. Le terrain était situé dans un quartier de Nagaya, des maisons mitoyennes en bois construites

en longueur. Sa superficie totale était de 100 mètres carrés et le budget, de trois millions de yens.

Malgré ces conditions difficiles, je me suis totalement investi pour réaliser mon propre projet.

En moins de un an, j’ai réalisé une maison qui ressemblait à une caverne verticale, aux quatre côtés

entourés de murs, avec un éclairage zénithal. Cette maison, qui privilégiait la fermeture plutôt que

l’ouverture et l’obscurité plutôt que la lumière, était diamétralement opposée au « modern living » à la

mode à l’époque.

L’année suivant la réalisation de cette maison, j’ai eu, par le plus grand des hasards, l’occasion de la

montrer à M. Makoto Ueda et la chance de pouvoir la présenter dans sa revue Toshi jutaku. Le titre du

premier texte que j’ai écrit était Urban Guerrilla Houses (« maisons pour une guérilla urbaine »). J’avais

choisi ce nom comme ça, inspiré par Trotski et Che Guevara. Dans ce texte, je me présentais comme

un guérillero affrontant la puissante ville et qui allait construire un bastion de l’opposition destiné

à ceux qui luttaient pour vivre dans cette ville.

D’un point de vue historique, les années 1970 sont celles de l’essor du mouvement postmoderne, qui

s’est développé en réaction contre le dogme du modernisme qu’il entendait dépasser. Mon article a été

associé aux photographies agressives qui l’accompagnaient et interprété comme la manifestation de la

volonté inébranlable d’un architecte de s’opposer à la société et aux concepts architecturaux établis.

C’est ainsi que j’ai été considéré comme un opposant au modernisme.

Pour être franc, je n’étais pas du tout intéressé par ce qu’on appelait le mouvement postmoderne. Je

ressentais même une forme d’aversion envers cette tendance à faire passer les mots avant tout le reste.

Si je me suis attribué le surnom de « guérillero », ce n’était pas pour lutter contre les principes

architecturaux du modernisme. Ce à quoi je voulais me mesurer, c’était la ville, pleine de contradictions

et qui ne pouvait être gouvernée par les théories transparentes du modernisme ; ce que je voulais créer,

c’était un espace irrationnel, rempli d’une vitalité mise à nu. Lorsque j’y repense maintenant, je crois que

j’avais l’impression de faire de la sculpture plutôt que de l’architecture.

Ma conception de l’architecture était à la mesure de l’être humain que j’étais, née de ma sensibilité

personnelle. Dans le prolongement de la Guerrilla House, j’ai réalisé la Maison Azuma à Sumiyoshi en 1976.

(...).

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Architecture sans fin (extrait du catalogue)

Tadao Ando

Voilà longtemps que je réalise des ouvrages d’architecture. Chacune de mes constructions est marquée

par sa propre histoire.

La maison Azuma de Sumiyoshi, qui constitue le point de départ de mon travail, en est un exemple.

Cette maison mesure 3,3 m de large et 14,1 m de long ; construite en béton, elle s’érige silencieusement

dans un vieux quartier typique d’Osaka. À moi, l’architecte, elle a indiqué le chemin à suivre : utilisation

minimale des matériaux, géométrie rigoureuse et rapport audacieux entre espaces intérieurs et extérieurs.

Parallèlement à cela, j’ai réalisé une autre maison, à Kobe, dans un quartier curieusement baptisé lui

aussi Sumiyoshi. Mais cette maison-là se trouve dans un quartier résidentiel et le site, spacieux, est

entouré d’anciens murs en granite et arboré de magnifiques camphriers. J’y ai construit la maison avec

des murs en briques et un toit incliné de façon à contourner ces arbres.

La maison de Sumiyoshi à Osaka est une incarnation d’expression abstraite, tandis que la maison de

Sumiyoshi à Kobe revêt en quelque sorte un caractère vernaculaire. La différence entre les deux est due

à leur contexte géographique, aux circonstances de l’élaboration de chaque projet, aux traditions et à

l’histoire locales.

Chaque édifice est érigé en fonction de conditions et d’un thème définis dans un projet. L’architecture ne

peut ainsi fournir qu’une solution spécifique pour un site déterminé.

Cependant, chaque fois que je conçois et réalise un nouveau bâtiment, ma vision des choses et ma

motivation fondamentale demeurent immuables. L’architecture doit permettre de transcender les

frontières et de cultiver un lieu.

Mais il va sans dire qu’un simple édifice, aussi audacieux soit-il, ne peut pas à lui seul faire naître de

nouvelles valeurs, tant la question du lieu est un thème complexe. Car remettre en cause l’équilibre d’un

site requiert du temps et des actions continuelles. Un site est en effet chargé d’une mémoire collective et

s’inscrit dans le cœur des gens comme un paysage.

Sans commanditaire, la compétence d’un architecte n’a pas l’occasion de se révéler. Il est difficile de

mener la réflexion sur un lieu donné en attendant une hypothétique commande.

En revanche, j’ai toujours relevé ce défi en m’impliquant avec détermination dans un processus

dépassant l’achèvement d’un bâtiment. Par exemple, j’ai été l’initiateur de nombreux projets

d’agrandissement de maison ou d’opérations d’aménagement environnemental avec la participation des

citoyens. Il m’arrive également de me pencher de ma propre initiative sur l’aménagement paysager dans

le périmètre des musées. Ou encore, dans le cas du projet des habitations collectives de Rokko, je suis

allé jusqu’à proposer aux propriétaires des terrains mitoyens du site un édifice que j’ai dessiné de mon

propre chef. Ma persévérance s’est révélée fructueuse et j’ai fini par prendre en main trois tranches de

travaux autour d’un même thème, bien que les maîtres d’ouvrage fussent différents. Dans un certain

sens, relever le défi de la réflexion sur le site avait forgé le caractère et l’identité de mon architecture.

Cependant, j’ai parfois la chance qu’on me confie un programme visant à créer un site dans son

ensemble et non pas uniquement une unité d’architecture. Le projet de Naoshima en est un exemple qui

se poursuit depuis plus de vingt-cinq ans.

Tout a commencé en 1987, quand le commanditaire, M. Soichiro Fukutake, est venu me voir en me disant :

« Je voudrais faire de Naoshima, sur la mer intérieure de Seto, un lieu culturel valorisant la nature que

nous pourrions être fiers de montrer au monde entier. » Je me suis rendu sur cette île quelques jours

après. J’ai été déçu par la difficulté d’accès à cet endroit isolé et par le paysage environnant, dévasté par

les activités industrielles de métallurgie qui représentaient le gagne-pain des habitants de l’île. Cette

réalité me semblait difficile à surmonter. Mais, touché par l’enthousiasme inébranlable du client, j’ai fini

par me résoudre à participer à ce projet en tant qu’architecte.

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À ce jour, j’y ai construit de nombreux ouvrages d’architecture tels qu’un camping international (1988),

le Benesse House Museum (1992), le Benesse House Oval (1995), le Minamidera (1999), le Chichu Art

Museum (2004), le Benesse House Park & Beach (2006), le Lee Ufan Museum (2010) et l’ Ando Museum

(2013).

Dans ce parcours, je n’ai jamais perdu de vue le thème du lieu offrant la possibilité à l’art, à la nature

et à l’être humain de se confronter directement pour se stimuler mutuellement. L’architecture se réduit

ici à un simple dispositif permettant de libérer l’imagination de l’homme et de provoquer un dialogue

avec l’art et la nature environnante. J’ai essayé d’incarner ce concept d’« architecture invisible » par une

méthode qui permet aux espaces dessinés par la géométrie de se déployer en épousant la topographie

naturelle.

La nature environnante a ressuscité à mesure de l’avancement des travaux de construction. Les

bâtiments se sont progressivement intégrés dans la végétation régénérée et ont fini par s’y fondre

totalement. L’architecture et la nature ne forment plus qu’un corps pour créer un paysage unique

et propre à Naoshima.

La création du lieu s’est faite sans avoir recours à la méthode conventionnelle qui décline un plan

directeur fixant un cadre de référence. Nous avons su prendre le temps nécessaire pour multiplier les

dialogues avec le lieu, pour observer la disposition du terrain, prendre en compte l’histoire et la culture

de l’île. Nous nous sommes également concertés avec tous les intervenants participant au projet. Ce

processus d’enfantement par un dialogue continuel a transformé cette petite île de trois mille habitants

en lieu de pèlerinage d’art attirant des visiteurs du monde entier.

Le grand tournant a été la conception de l’ Art House Project dans le quartier de Honmura, le plus ancien

de l’île, situé à 3 kilomètres du Benesse House Museum.

L’idée était d’introduire l’art contemporain dans des maisons centenaires rénovées. Cette démarche de

préservation et de revitalisation de maisons anciennes dépasse le simple intérêt artistique et est dotée

de sens : elle a permis de redonner espoir aux habitants et vie à ce village marqué par le dépeuplement

et le vieillissement de la population.

Devant ces maisons ainsi ressuscitées s’est noué un dialogue entre les jeunes et les anciens, entre les

touristes et les villageois. Ces derniers ont retrouvé un sentiment de confiance et de fierté envers le lieu

où ils résident. Plus qu’un musée, le projet de Naoshima est devenu un élément fédérateur de la

communauté locale. Un miracle s’est produit : la revitalisation d’une ville par l’intervention de l’art

contemporain. L’ Ando Museum, consacré à mes œuvres architecturales, est construit dans un coin

du quartier de Honmura, comme un nouveau déploiement du concept de l’ Art House Project.

En 2010, la Triennale internationale d’art contemporain de Setouchi a été lancée, à l’initiative de l’équipe

dirigée par M. Fukutake, sur les îles de la mer intérieure de Seto, dont fait partie Naoshima. La deuxième

édition a eu lieu en 2013 et s’est déroulée de façon fructueuse ; elle a imprimé une marque durable dans

le paysage serein de la mer Intérieure.

M. Fukutake prévoit de nouveaux projets sur l’île de Naoshima. De mon côté, j’ai quelques idées en tête,

guettant l’occasion de les réaliser. Le projet n’a pas encore pris fin.

* Ce texte a été publié dans Tadao Ando Naoshima, 2014 (traduction Akemi Ono)

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7. VISUELS POUR LA PRESSE

Les œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur.

Mentions obligatoires

• Le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre,

suivi de la mention du photographe.

• Conditions d’utilisation

Les œuvres figurant dans le dossier de presse doivent être utilisées exclusivement dans le cadre d’un

article consacré à la rétrospective « TADAO ANDO, LE DÉFI », présentée au Centre Pompidou

du 10 octobre au 31 décembre 2018, durant la durée de l’exposition.

Ces conditions sont valables pour les sites internet ayant un statut de presse en ligne, la définition des

fichiers est limitée à 400 x 400 pixels et la résolution ne doit pas dépasser 72 DPI.

POUR LES REPORTAGES TÉLÉVISÉS :

• l’utilisation des images est libre à condition d’insérer au générique ou d’incruster les mentions de

copyright obligatoire : nom de l’auteur, titre, date de l’œuvre suivi de la mention du photographe.

PORTRAITS TADAO ANDO

Portrait Tadao Ando © Photo : Nobuyoshi Araki

Portrait Tadao Ando © Photo : Kazumi Kurigami

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Maison Koshino, agrandissement, 1984Koshino House Addition, 1984photo © Tadao Ando

Maison Koshino, 1981Koshino House, 1981photo © Tadao Ando

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Espace de méditation, UNESCO, 1995Meditation Space, UNESCO, 1995 © Photo :Tadao Ando

Festival, 1984 © Photo : Tadao Ando

Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, 2004© Photo : Tadao Ando

Musée d’art de Chichu, 2004 Chichu Art Museum, 2004© Photo :Tadao Ando

PHOTOGRAPHIES DE TADAO ANDO

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Maquette de la Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976Model of Row House, Sumiyoshi - Azuma House© Centre Pompidou, Mnam/CciPhoto : Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

Maison Azuma à Sumiyoshi, 1976Row House, Sumiyoshi-Azuma House, 1976 © Photo : Shinkenchiku-sha

FORMES PRIMITIVES DE L’ESPACE

Maison Koshino, 1981/1984Koshino House, 1981/1984© Photo : Shinkenchiku-sha

Maison Koshino, 1981/1984Koshino House, 1981/1984© Photo : Shinkenchiku-sha

Résidence Rokko I, II, III, 1983 /1993 /1999Rokko Housing I, II, III, 1983 /1993 /1999© Photo : Mitsuo Matsouoka

Résidence Rokko II, 1993Rokko Housing II, 1993© Photo : Mitsuo Matsouoka

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Maquette du projet Shibuya (premier projet, non réalisé), 1985 Model of Shibuya Project (proposal), 1985© Photo : Tomio Ohashi

Maquette de la Maison 4 x 4, 2003Model of 4 x 4 House, 2003© Photo : Tadao Ando Architect & Associates

Dessin de l’Église de la lumière, 1989Drawing of Chruch of the Light, 1989© Photo :Tadao Ando Architect & Associates

Église de la lumière, 1989Church of the Light, 1989 © Photo : Mitsuo Matsuoka

Église sur l’eau, 1988 Church on the Water, 1988 © Photo : Yoshio Shiratori

Maquette de la Résidence Rokko I et II, 1983/1993Model of Rokko Housing I / II,1983/1993© Centre Pompidou, Mnam/CciPhoto : Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

Page 24: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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Pulitzer Arts Foundation, 2001Pulitzer Foundation for the Arts, 2001© Photo : Shinkenchiku-sha

Dessin de Projet Nakanoshima II - Œeuf Urbain (non réalisé), 1989Drawing of Nakanoshima Project II - Urban Egg (proposal)© Photo : Tadao Ando Architect & Associates

Liangzhu Village Cultural Art Center, 2015Liangzhu Village Cultural Art Center, 2015© Photo : Vanke

Shanghai Poly Grand Theater, 2014Shanghai Poly Theater, 2014© Photo : Shigeo Ogawa

Centre Roberto Garza Sada, Université de Monterrey, 2012Roberto Garza Sada Center, Universty of Monterrey, 2012© Photo : Shigeo Ogawa

L’URBAIN AU DÉFI

Musée Genesis (encours de réalisation), 2012Genesis Museum (in progress), 2012 © Photo : Tadao Ando Architect & Associates

Page 25: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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Musée historique de Chikatsu-Asuka, 1994 Chikatsu-Asuka Historical Museum, Osaka, 1994 © Photo : Shinkenchiku-sha

Centre de jeunesse de la préfecture de Hyogo, 1989Children’s Museum, Hyogo, 1989© Photo : Tomio Ohashi

Musée historique de Sayamaike, 2001Sayamaike Historical Museum, Osaka, 2001Photo © Mitsuo Matsuoka

Awaji-Yumebutai, 1999Awaji-Yumebutai, 1999© Photo : Mitsuo Matsuoka

Musée d’art Nariwa, 1994 Nariwa Museum, 1994© Photo : Mitsuo Matsuoka

GENÈSES DU PAYSAGE

Musée d’art moderne de Fort Worth, 2002 Modern Art Museum of Fort Worth, 2002© Photo : Mitsuo Matsuoka

Page 26: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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Colline du Bouddha, 2015Hill of the Buddha, 2015© Photo : Shigeo Ogawa

Benesse House Oval, 1995Benesse House Oval, Naoshima, 1995© Photo : Mitsumasa Fujitsuka

Benesse House Museum / Oval, Naoshima, 1992 / 1995Benesse House Museum / Oval, Naoshima, 1992 / 1995© Photo : Mitsuo Matsuoka

PROJETS « NAOSHIMA »

Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, Naoshima, 2004© Photo : Tadao Ando Architect & Associates

Benesse House Museum, 1992Benesse House Museum, Naoshima, 1992© Photo : Kaori Ichikawa

Page 27: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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Musée d’art de Chichu, 2004Chichu Art Museum, Naoshima, 2004Photo © Tadao Ando Architect & Associates

Maquette de Punta della Dogana, 2009Model of Punta della Dogana, 2009© Photo : Shigeo Ogawa

Ando Museum, 2013Ando Museum, Naoshima, 2013Photo © Shigeo Ogawa

Fondation Kubach-Wilmsen, musée de sculpture sur pierre, 2010Stone Sculpture Museum, 2010© Photo : Shigeo Ogawa

Punta della Dogana, 2009Punta della Dogana, 2009© Photo : Shigeo Ogawa

DIALOGUES AVEC L’HISTOIRE

Maquette de la Bourse de Commerce (en cours de réalisation), 2016Model of Bourse de Commerce (in progress), 2016© Photo : Tadao Ando Architect & Associates

Page 28: DP tadao Ando - Centre PompidouTadao+Ando.pdf4 Tadao Ando a reçu de nombreux prix et distinctions internationales parmi lesquels le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 1995,

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8. INFORMATIONS PRATIQUES

COMMISSARIAT AU MÊME MOMENT AU CENTRE INFORMATIONS PRATIQUES

CommissaireFrédéric Migayroudirecteur-adjoint du musée national d’art moderne - centre de création industrielle,en charge de l’architecture,du design et de la prospective industrielle

Commissaire associéeYuki Yoshikawa

ScénographieTadao Ando Architect & Associates

Architecte/scénographeLaurence Le Bris

FRANZ WEST

12 SEPTEMBRE - 10 DECEMBRE 2018

attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothé[email protected]

PRIX MARCEL DUCHAMP 2018

LES NOMMÉS

10 OCTOBRE – 31 DÉCEMBRE 2018

attachée de presseDorothée Mireuxdorothé[email protected] 44 78 46 60

LE CUBISME

17 OCTOBRE 2018 – 25 FÉVRIER 2019

attachée de presseÉlodie Vincent01 44 78 48 [email protected]

Au Musée

MUSÉE EN ŒUVRE(S)

NOUVELLE PRÉSENTATION

DES COLLECTIONS CONTEMPORAINES

DEPUIS LE 20 SEPTEMBRE 2017

attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothé[email protected]

HISTOIRE(S) D’UNE COLLECTION

NOUVELLE SÉQUENCE

D’EXPOSITIONS-DOSSIERS

DANS LE PARCOURS DES

COLLECTIONS MODERNES

À PARTIR DU 31 MAI 2018

attaché de presseTimothée Nicot01 44 78 45 79timothé[email protected]

Centre Pompidou75191 Paris cedex 04téléphone00 33 (0)1 44 78 12 33métroHôtel de Ville, Rambuteau

HorairesExposition ouverte de 11h à 21htous les jours, sauf le mardiNocturnes tous les jeudisjusqu’à 23h pour les expositionsen Galeries 1 et 2

Tarif14 €, tarif réduit : 11 €Valable le jour même pourle musée national d’art moderneet l’ensemble des expositions.

Gratuité au musée et tarif réduit pour les expositionspour les moins de 26 ans,les enseignants et les étudiantsdes écoles d’art, de théâtre, de danse, de musique ainsi que les membres de La Maison des artistes.Accès gratuit avec le programmed’adhésion POP.

Billet imprimable à domicilewww.centrepompidou.fr