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DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve

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1-1. Compte rendu financier :

Cette fiche est à détacher et à retourner dans les 6 mois suivant la fin de l’exercice au cours duquel

la subvention a été accordée14

. Elle doit obligatoirement être établie, avant toute nouvelle demande de subvention. Vous pouvez ne renseigner que les cases grisées du tableau si le budget

prévisionnel de l’action projetée a été présenté sous cette forme. Cette fiche peut être adaptée par les autorités publiques en fonction de leurs priorités d’intervention Numéro Siret : I 5 I 1 I 1 I 9 I 4 I 5 I 1 I 4 I 9 I 0 I 0 I 0 I 2 I 5 I

Numéro RNA ou à défaut celui du récépissé en préfecture : W313009488 (si vous ne disposez pas de

ces numéros, voir p. 2 « Informations pratiques ») Date de publication de la création au Journal Officiel : 21/06/2008 Pour une association régie par le code civil local (Alsace-Moselle), date de publication de l’inscription au registre des associations : I I I I I I I Décrire précisément la mise en œuvre de l’action :

Sommaire

Avant l’action sur le terrain ........................................................................................................................... 3

1. Communication autours du projet de Janvier à Juin 2013 .................................................................... 3

2. Personnes ressources qui ont contribuées à la création des scènes de fiction en 2013 ....................... 4

Recrutement des stagiaires et préparation du tournage des fictions ........................................................... 4

1. Phase de recrutement des stagiaires ..................................................................................................... 4

2. Phase de préparations et de réflexion ................................................................................................... 5

3. La préparation et repérages des lieux de tournage de la fiction Malilou .............................................. 6

4. La recherche des acteurs pour la fiction: ............................................................................................... 7

5. Réflexion et préparatifs pour la fiction mythologique : ......................................................................... 7

6. Approche technique : ............................................................................................................................. 8

C . Le Tournage ...................................................................................................................................................... 9

1. La fiction KOUROU ................................................................................................................................. 9

L’organisation du premier tournage ....................................................................................................10

Un lieu mythique de Guyane : le CSG ..................................................................................................11

L’organisation de la vie au quotidien ...................................................................................................11

2. La fiction MARIPA-SOULA ....................................................................................................................12

Une équipe technique réduite .............................................................................................................12

Une coordination parfois difficile avec les associations et partenaires opérationnels artistiques

locaux. ..........................................................................................................................................................13

Un nouvel apport technique : la fiction de nuit ...................................................................................13

3. La fiction Malilou ..................................................................................................................................14

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3 jours avant la fiction ..........................................................................................................................14

Acteurs impliqués .................................................................................................................................14

Le maquillage, les costumes et le décor ..............................................................................................15

Les scènes tournées .............................................................................................................................15

La cuisine ..............................................................................................................................................15

L’image des jeunes et l’attirance des habitants envers le travail en cours .........................................15

4. La fiction Kailawa .................................................................................................................................16

La préparation ......................................................................................................................................16

La cuisine et logistique .........................................................................................................................17

Les effets spéciaux ...............................................................................................................................17

Les difficultés d’évoluer en forêt pour un tournage ............................................................................17

D Evaluation quantitative ...................................................................................................................................19

E Réponses aux questions évaluatives ................................................................................................................21

L’action favorise-t-elle une approche globale, réflexive et positive de la culture locale par les

habitants des villages et du littoral? ............................................................................................................21

L’action est-elle orientée vers la mise en valeur des cultures autochtones ? .....................................22

L’action favorise-t-elle une réflexion autour de la mise en valeur du patrimoine immatériel ? .........22

L’action privilégie-t-elle le renforcement des ressources personnelles et sociales des groupes

ciblés ? .........................................................................................................................................................23

Se fonde-t-elle sur la participation des populations concernées ? ......................................................24

Les méthodes et outils d’intervention sont-ils adaptés aux objectifs de l’action ? .............................24

La communication interne et externe autour de l’action est-elle organisée et reconnue satisfaisante

par l’ensemble des acteurs ? .......................................................................................................................24

L’action comporte-t-elle un suivi permettant d’éventuels réajustements ? .......................................25

L’action s’inscrit-elle dans une approche globale et durable ? ............................................................25

Avant l’action sur le terrain

La démarche participative en amont et les contacts avec les différents partenaires et personnes sur le Haut Maroni associées situé au projet 1. Communication autours du projet de Janvier à Juin 2013 De nombreuses interactions ont été réalisées par téléphone et par email avec les partenaires déjà impliqués dans le projet et ceux qui ont été identifiés comme pertinents. Outre les collectivités locales associées et les institutions de Guyane (service déconcentrés, PAG, préfecture), nous avons envoyé par courrier le projet aux deux députés de Guyane, aux associations Yépé, Kawai, Double T, Big Boss, ADER, à l’école et la bibliothèque de Taluen, à Kupi Aloiké agent du Parc Amazonien, aux capitaines Sintaman et Taluen, et au Granman Amaïpoti. Nous avons également diffusé dans les réseaux sociaux ce document (l’association a 50 contacts du Haut-Maroni sur Facebook). Notre réseau local (Michel Aloiké de l’entreprise Aloiké Transport et Daniel Tokotoko de l’association ADER) a facilité la communication avec les autorités coutumière pour confirmer avec les habitants et par écrit leur accord pour l’accueil du film (aval déjà donné oralement en 2011). Quand cela nous était possible, via les réseaux sociaux nous prévenions les habitants déjà dans notre réseau

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de l’arrivée de l’équipe (plus de 50 contacts sur la commune de Maripasoula). Avec les futurs stagiaires, de nombreux échanges ont eu lieu via Facebook pour les motiver sur leur participation. 2. Personnes ressources qui ont contribuées à la création des scènes de fiction en 2013 Tiwan Couchili, artiste, nous a conseillé sur les colliers et habits des futurs acteurs. Renzo Duin, anthropologue et archéologue, nous a envoyé un document qui nous a permis de donner une véracité aux scènes anciennes telles que nous nous les représentions.

Recrutement des stagiaires et préparation du tournage des fictions

De Juin à Juillet 2013 Pour le Glossaire des associations et entreprises participantes au projet voir la partie évaluation quantitative L’équipe des professionnels : Nicolas Pradal, réalisation, auteur Pierre Selvini, son, auteur Tarek Sami, caméraman

Les trois cinéastes Les stagiaires recrutés: Jonika Aliwawpoe 22 ans Marcel Aloike 21 ans Sakowe Asaukili 19 ans Talimeu Manalipo 25 ans Rani Palimino 21 ans Roberto Toneike 25 ans Elepman Taluen 23 ans Tous sauf Sakawe sont en recherche d’emploi et ont un niveau brevet des collèges, voire ont un CAP pour certains. Une attestation de stage leur a été remise. Jonika et Marcel avaient participé à une formation co réalisé par Vidéo Nas Aldeias et Chercheurs d’Autres en 2011 en Guyane, puis en 2012 au Brésil, commandité par ADER. 1. Phase de recrutement des stagiaires Les auteurs ont fait le tour du village fin juin pour se mettre en contact avec les jeunes pressentis. Certains revenaient fraîchement de leurs études sur le littoral, d’autres habitent au village, tous sont sans emploi et sans réelle perspective d’avenir professionnel selon leurs dires (à l’exception notoire de Jonika) : Nicolas (auteur-réalisateur du film et encadrant du stage) : « Nous avons donné la priorité pendant le

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recrutement aux jeunes ayant participé au stage de formation audiovisuel en 2011. Nombre d’entre eux ont à présent un enfant et un foyer à gérer ce qui rendait leur participation quasi impossible. L’un d’entre eux travaille à l’armée, un autre cherche du travail au Suriname, une autre était partie habiter à Cayenne, beaucoup n’étaient pas sur le territoire de Maripasoula. Nous avons retrouvé Marcel Aloike, Jonika Aliwawpoe, Talimeu Manalipo avec qui nous avions fait le stage ADER. Puis Roberto Toineke et Rani Palimino se sont présentés en nous exprimant leur souhait d’être partie prenante de l’aventure (Roberto en 2011 avaient déjà voulu faire la formation ADER). Très vite, Talimeu a montré des difficultés à respecter certaines règles du travail commun. Pour l’efficacité du projet et la cohésion du groupe, nous avons du nous séparer de lui après seulement 4 jours de stage. Nous avions donc trouvé en quelques jours quatre stagiaires, puis Elepman Taluen dit Bauman et Sakowe Asaukili dit Soco ont également émis le désir de participer et ont été intégrés par la suite» Des conventions ont été passées avec la mission locale de Maripasoula afin de formaliser leur stage et nous permettre de leur verser une indemnité. Ils ont été dédommagés de 800 euros par mois travaillé (la rémunération de stage de moins de 60 jours n’est pas obligatoire). Les conventions de stage et la rémunération ont été adaptées à leur présence car certains stagiaires ont manqué certaines semaines (cf. section questions évaluatives et la partie des tournages en août pour plus de précision sur ce point). 2. Phase de préparations et de réflexion En début du mois de Juillet, l’équipe a passée deux journées à discuter du déroulement du stage, du film et nous avons pu entendre leurs différentes envies. Roberto qui est vice-président d’une association au village, s’intéressait aux possibilités d’utiliser la vidéo pour promouvoir ses actions, il avait aussi envie d’être acteur d’une véritable organisation pour en comprendre les rouages. Marcel lui était plus motivé par les étapes d’actions, il s’est avéré être particulièrement efficace pendant le tournage. Rani, plus jeune, semblait curieux de tout et prêt à la découverte. Jonika avait durant l’année scolaire fait des recherches pour des stages audiovisuels, elle a travaillé avec Emmanuel Toko sur un stage montage grâce au réseau d’ADER, et avait rencontré Pierre Olivier Pradinaud de Tic Tac Prod à Cayenne via la mission locale de Maripasoula. Son intérêt pour le monde audiovisuel s’est confirmé durant les deux mois. Durant ces deux journées nous avons établi un plan du déroulement des activités à réaliser pour l’équipe concernant les préparatifs des 4 tournages se déroulant en Août.

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3. La préparation et repérages des lieux de tournage de la fiction Malilou Concernant le repérage, le plus urgent était de trouver un lieu pour fabriquer le village des années 1960. Puis il a fallu réfléchir à la question des habitations à construire et de leur disposition par rapport aux scènes écrites.

Repérage sur la crique Lipo Lipo Bien avant la réalisation du tournage, une dizaine de personnes ont donc participé au défrichage de ce qui allait devenir le village de la fiction Malilou, un village d’époque entièrement recréé : Il s’agissait de la construction d’un grand carbet pouvant accueillir 6 à 8 hamacs. Le deuxième carbet, plus petit pouvant accueillir 4 personnes. Les toits ont été réalisés en feuille de Comou et la structure en bois, les clous utilisés ont été cachés par des attaches en lianes. Trouver les matériaux adéquats a constitué une rude étape. La construction des toits fut un cas d’école de l’adaptation de l’équipe sur place, il fallait trouver des feuilles de Waï, qu’il aurait fallu faire sécher pendant plusieurs jours, puis tresser minutieusement. Les arbres produisant ces feuilles se trouvent à deux journées de pirogue. C’est un villageois expérimenté de l’équipe qui nous a fait comprendre que nous n’avions pas assez de temps pour faire tout cela. Il nous a donc proposé de prendre des feuilles moins solide (du comou) et plus facile à trouver et qui ressemblait aux autres feuilles. Le sol a été raclé sur la zone des carbets pour laisser apparaître la terre, la zone d’arrivée des pirogues a été également dégagée des bois etc. Cela a représenté 2 semaines de travail durant le mois de juillet et début août qui consistait à défricher, couper, tronçonner, débroussailler le terrain puis construire. Il a été entendu que cette nouvelle zone construite des mains des Wayanas et, plus particulièrement de la famille Toineiké leur appartiendrait à terme. Beaucoup de travail physique pour toute l’équipe afin de rendre le lieu de tournage présentable pour le film et pour recréer cette ambiance années 50. Les bénévoles sur ce travail étaient constitués de deux groupes : Killian Toineiké, sa femme, Wali, Soupou et sa femme (tous entre 40 et 55 ans) constituaient l’équipe des personnes plus âgées qui détiennent le savoir faire et l’énergie pour l’aménagement et la construction d’un village à l’ancienne, tandis que Roberto, Marcel, Jonika, Rani, Soco, Bauman étaient les jeunes stagiaires.

Le site vierge à notre arrivée l’équipe au défrichage

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4. La recherche des acteurs pour la fiction: En parallèle à la construction, aux recherches des objets, il était important de trouver les acteurs qui allaient jouer les amérindiens de cette ancienne période. Cela constituait pour les jeunes stagiaires la plus grande des difficultés. Tout d'abord parce que la plupart des villageois sont d’une grande timidité et qu’il est difficile de mobiliser un grand nombre de personnes autour d’une même action. La problématique majeure était le fait que nous ne pouvions payer les acteurs et les figurants. Nous avons donc réfléchi et mis en œuvre un système de compensations. Selon les services, la durée de la présence des protagonistes, nous proposions des objets que nous avions ramenés (utiles localement tel que touques, téléphone portable à double puce, matériel de pêche …). Un équilibre s’est alors établi. Les quelques personnes motivées pour être acteurs ont permis aux plus timides d’exprimer leur souhait de tenter l’expérience. Les informations circulant rapidement à l’intérieur du village, les motivations se sont faites de plus en plus nombreuses. Cette aventure a motivé autant la génération adolescente que l’ancienne génération. Au départ, nous avions prévu une quinzaine d’acteurs pour la fiction surnommée « Malilou ». C'est-à-dire la reconstitution de l’arrivée de Malilou Opoya, alors enfant arrivant à Taluen dans les années 60 avec ses parents, pour fonder le village de Taluen. Dans la fiction, cette petite fille est jouée par sa propre petite fille Immo Opoya, Malilou jouant elle-même sa grand-mère. Nous nous sommes finalement retrouvés avec plus de trente acteurs. La véracité de l’histoire tenait aussi à l’apparence des acteurs. Les hommes Wayana de l’époque avaient tous les cheveux longs. Aujourd’hui la mode est aux cheveux courts. Nous avons donc rectifié le détail en mettant des perruques qu’il fallait adapter à toutes les têtes. Les perles étaient différentes, plus grosses, de couleurs particulières. Les décorations corporelles étaient des tatouages dessinés avec un jus donné par un fruit spécial. Nous avons retrouvé ce fruit et ce sont trois grand-mères qui ont dessiné sur certains acteurs. Les habits étaient de simples kalimbés qui cachent le sexe et les fesses. Ce sont les stagiaires qui les ont confectionnés. 5. Réflexion et préparatifs pour la fiction mythologique :

Malilou discute avec l’équipe sur la reconstitution de son village d’enfance.

En parallèle des préparatifs pour la fiction Malilou, il a fallu penser et préparer la fiction mythologique, l’histoire du guerrier Kailawa. La difficulté a été de faire face à une histoire tellement lointaine et déformée à travers le temps, qu’il a fallu prendre différentes version pour en retirer l’essentiel. Les auteurs et les stagiaires sont allés écouter certains détenteurs des anciens mythes comme Malilou OPOYA ou des Tamos (grand pères) de Taluen. Une fois l’histoire couchée sur le papier, nous avons réfléchi tout d’abord aux costumes et maquillages des guerriers d’antan. Chaque jeune a fait marcher son imagination pour tenter d’approcher le monde de la mythologie. Nous avons travaillé sur différents costumes, avec des éléments trouvés dans la forêt. Un travail de maquillage (peintures guerrières, fausses cicatrices) en amont a été fait pour se rendre compte de l’ampleur de la tache. Ainsi tout un préparatif pendant le mois de Juillet, a permis de rendre les choses plus

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fluide pendant le tournage (dernière semaine d’aout). 6. Approche technique : Durant le mois de Juillet, une première approche du matériel technique a permis aux jeunes de réaliser quelques images qui serviront pour le making-off. Nous avons amené la caméra sur les lieux de repérage. Mais très rapidement cette caméra (qui était réservé pour le making-off) est tombée en panne. Pour rendre compte de l’aventure, plusieurs photos ont été prises et nous avons acheté un caméscope pour poursuivre cette entreprise. Mais il s’est avéré difficile pour les stagiaires de tenir cette mission. La pression des tournages, l’éparpillement de chacun n’a pas favorisé l’accomplissement de ce making-off. Pour nous cela fait partie d’un de nos plus grands regrets. Toutefois, ils ont également eu un premier contact avec le maquillage, la lumière, le son etc., qu’ils ont pu approfondir à certains moments durant le stage.

Détail d’une fausse cicatrice réalisé avec les stagiaires en Juillet

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C . Le Tournage

L’équipe de tournage Voici la composition de l'équipe de tournage: Les professionnels - Nicolas Pradal réalisateur auteur - Pierre Selvini réalisateur auteur - Tarek Sami à l’image - Lucie Dèche au son - David Crochet à la régie coordination Les stagiaires : Jonika Aliwawpoe 22 ans Marcel Aloike 21 ans Rani Palimino 21 ans Roberto Toneike 25 ans Elepman Taluen 23 ans Tous sont en recherche d’emploi et ont un niveau brevet des collèges, voire ont un CAP pour certains Jonika et Marcel avaient participé à la formation coréalisé par Vidéo Nas Aldeias et Chercheurs d’Autres en 2011 en Guyane et commandité par ADER. 1. La fiction KOUROU Date : Du 31 juillet au 9 août Lieu : un appartement à Kourou, divers lieu dans le Centre Spatial Guyanais. Equipe : Les professionnels : Nicolas Pradal et Pierre Selvini, Tarek Sami, Lucie Dèche, David Crochet Les stagiaires : Jonika Aliwawpoe, Marcel Aloike, Rani Palimino, Roberto Toneike. Acteurs : La star bénévole est Stéphane Toineike 21 ans, M Richard Chantalou du CNES a participé comme figurant. Résumé : Stéphane, Jeune Amérindien, se prépare dans son grand appartement pour aller travailler au CNES. Mais ses nuits sont agitées et la vision de son double en habits traditionnels semble devenir de plus en plus réelle.

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Les stagiaires au centre spatial

L’organisation du premier tournage L’équipe a pris place à Kourou dans la maison d’un bénévole qui nous a mis à disposition son lieu d’habitation. C’est la première fois que l’équipe se retrouve au grand complet, première marque prise dans le travail d’équipe, chaque jeune a pu toucher aux différents domaines pendant 6 jours : lumière, son, régie, logistique, cuisine, script, travail du scénario, négociation avec les partenaires locaux…

Appartement à Kourou, Roberto oriente un réflecteur Chacun des stagiaires avait un rôle déterminé pour leur première semaine de tournage, mais il y a eu parfois des moments de flottement de la part de certains stagiaires. Pour pallier à cela, il a été proposé aux stagiaires de réaliser un making off avec les appareils photos dont nous disposions et avec leurs appareils mobiles personnels, la caméra destinée à cet usage tombé en panne. Les stagiaires n’ont pas donné suite à notre proposition afin de réaliser leur propre documentaire malgré nos encouragements en ce sens. A leur décharge, le travail a été très fatiguant car les horaires étaient particulièrement importantes et astreignantes.

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Centre spatial Guyanais, Jonika réajuste le costume de Stéphane

Un lieu mythique de Guyane : le CSG Le fait d’entrer au CSG et filmer le site de lancement de la fusée fut l’objet d’une négociation sur deux ans qui a continué juste avant le tournage. Après une réunion avec deux personnes de la communication (Ariane Espace et CSG), et une personne de la sécurité, avec les auteurs, un stagiaire assistant régie (Roberto) et le coordinateur, nous avons pu faire entrer quelques éléments traditionnels Wayana sur le site. C'est à dire des pigments, une lance, des habits traditionnels, etc. Leur meilleure compréhension du projet associatif, d'une démarche durable et ancrée localement a permis leur adhésion au projet. Ils nous ont prêté une voiture du CSG pour une des scènes. Le tournage était la première occasion pour toute l’équipe de venir dans l’enceinte du CSG interdite au public. Cela a suscité une grande excitation et une fierté des stagiaires d’être de l’aventure. Paradoxalement, c’est à eux qui sont Guyanais que ce site semble le plus inaccessible.

L’organisation de la vie au quotidien Les stagiaires ont passé une semaine dans une maison à Kourou habitée par 2 métropolitains. Une organisation de vie en commun s’est mise en place avec un roulement pour les tâches du quotidien. Les jeunes ont eu une certaine difficulté face à ce point car notre organisation était basée sur une forme de complémentarité, d’équité et d’esprit d’initiative alors que les jeunes stagiaires étaient plutôt attentistes. Nous avons tenté de leur démontrer au travers du mois de travail qu’il était essentiel de montrer une forme de solidarité dans le travail et dans la vie en ce qui concerne les actions du quotidien (tâche ménagère etc.). Nous avons réalisé deux bilans d’étape en milieu et en fin de semaine pour les stagiaires afin de recueillir un retour dans leur ressenti vis-à-vis de l’implication dans leur travail. Cela a permis de réajuster leurs tâches en fonction de leur besoin et envies et des besoins de l’équipe pour le tournage. En fin de semaine, Marcel Aloiké a appris qu’il était embauché dans un nouveau travail en tant que piroguier gendarme, poste dont il rêvait. Il a donc du nous quitter avec un mélange de déception pour le travail construit en équipe et de bonheur car il accédait à de nouvelles perspectives professionnelles pérenne.

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2. La fiction MARIPA-SOULA Date : 11 au 17 août Lieu : Lieu de tournage Maripasoula Saut des pères, quartier Poti-soula Equipe : les 5 professionnels et Jonika Acteurs : Sylvana Opoya 16 ans et Ronhaldino Gainsa, 16 ans, jeunes scolarisés sur le littoral. Et différents habitants de Maripasoula (plus de 10) Résumé : Pour Sylvana l'amérindienne et Ronaldhinio l'aluku, tous deux adolescents, être ensemble est impossible. Mais face à un quotidien ennuyeux, la célébration de leur amour va prendre une dimension idyllique. Le réseau de Chercheurs d’Autres a permis qu’un bénévole nous mette à disposition une maison entière et indépendante pour l’équipe.

La préparation d’une scène onirique amoureuse avec les deux stars

Une équipe technique réduite Cette semaine a été assez difficile pour l’équipe : Marcel Aloiké absent, quand à Rani et Roberto ils ont du s’absenter 1 journée pour régler des problèmes personnels à Taluen mais ont finalement donné signe de vie seulement 4 jours après le début du tournage. Ils n’ont finalement pas participé à cette semaine de travail. Cette semaine de stage n’a pas été comptabilisée pour eux.

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Une coordination parfois difficile avec les associations et partenaires opérationnels artistiques locaux.

Groupe d’Awasa (musique traditionnelle Aluku) lors du tournage Des réunions de calage ont été réalisées avec des partenaires. Le groupe Big Boss issu de l’association Big Boss University devait jouer de l'Aléké (musique du fleuve apparue dans les années 70-80), et un groupe de jeunes Teko (autre nation amérindienne de Cayodé) devait danser sur de la musique Hip Hop lors de deux scènes distinctes. Ces deux groupes ont été prévenus en amont dans l’année et sur place lors de deux réunions de préparation. Malgré cela, il y a eu une défection totale ou partielle de leur part. Finalement, le groupe Big Boss n’est pas venu à la scène le jour et à l’heure prévue (il y avait une somme de 350 euros allouée pourtant à leur association à cette fin), et le groupe de danseur Teko est venue seulement à une des deux scènes. Cette situation de non respect des engagements pris plusieurs mois à l’avance a généré beaucoup de stress dans l’équipe. De plus, les images tirées du film concernant Big Boss devaient servir à la promotion du groupe en métropole, pour le festival Rio Loco (festival musical de Toulouse à envergure internationale) avec lequel Chercheurs d’Autres est en cours de réalisation d’un partenariat en 2014. Malheureusement, cet état de fait a provoqué la démission d’un membre du bureau de l’association Big Boss University mécontent du désengagement de ses pairs et nous avons appris que ce type de difficulté avait déjà existé auparavant au sein de l’association et du groupe. Heureusement, grâce à un réseau parallèle de l’association, établi depuis 5 ans, et des artistes qui sont venus au pied levé (mené par Wani Doudou, fils du GranMan de Papaichton et musicien émérite), de magnifiques scènes ont été tournées, mettant en valeur le patrimoine de danse et chant des Aluku.

Un nouvel apprentissage technique : la fiction de nuit Plusieurs scènes de nuits ont été tournées en extérieur apportant l’apprentissage de nouvelles techniques à Jonika (seule stagiaire présente). Utilisation de divers éclairages et de leurs accessoires, gestion de figurants, tournage de scènes avec des figurants, acteurs amateurs novices. Beaucoup de jeunes de Maripasoula ont pris part aux scènes en tant qu’acteur ou figurants durant cette nuit. Un partenariat a été mené avec un entrepreneur local : Richard qui organisait un « piquenique » (fête populaire avec un sound system en plein air) sur le site du Saut des Pères et a accepté que nous tournions pendant cette fête. Finalement, durant semaine, de nombreux problèmes ont ralenti le tournage : intempéries, relation humaines dans l’équipe et hors de l’équipe. Sans compter une voiture de location qui a eu des difficultés mécaniques, cette semaine a été un test pour l’endurance de l’équipe et son opiniâtreté. Ce travail s’est finalement achevé par une note positive car le travail a été achevé et que les acteurs Sylavana et Ronaldhino, d’une grande motivation, ont su partager leur univers et nous le nôtre. Anecdote intéressante, Ronaldhino connaissait l’histoire de la Fouine et de Booba (deux artistes de la scène hip-hop française) sur le bout des doigts, détenant presque plus de savoir sur cela que sur sa propre culture. La télévision et la société du spectacle ayant fait son apparition à la fin des années 90 sur ce territoire opérant une césure culturelle et une difficulté de transmission intergénérationnelle (cf interview de Papa Anéli en Novembre 2008 dans l’exposition Guyane(s) dans laquelle il fait part de ses difficultés de transmission de sa culture aux plus jeunes).

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3. La fiction Malilou Date : 19 au 23 aout 2013 Lieu : crique LipoLipo, entre Taluen et Antecume Pata. Equipe : Les 5 professionnels, et les stagiaires Jonika, Roberto, Bauman et Marcel, bénévole pendant ses permissions. Soco et Rani sont restés 2 jours sur ce tournage (durant lesquels leur implication négative dans le travail effectué a eu de mauvaises influences sur le groupe) puis ont abandonné le stage. Acteurs : plus de 40 personnes de Taluen, de 6 à 70 ans. Résumé : L’arrivée dans les années 60 de Malilou Opoya et sa famille dans un village sur le Haut Maroni après un long voyage… Remarque : La réalisation de l’environnement et le réalisme des scènes a été assuré par les conseils de Malilou OPOYA et de Renzon Duin un chercheur archéologue et anthropologue hollandais de l’université de Leiden, spécialisé sur les Wayanas du Haut Maroni.

3 jours avant la fiction L’équipe des stagiaires et des encadrants ont travaillé les trois jours précédents le tournage pour réaliser les finitions sur les carbets du village et en amont dans la crique Lipo Lipo où un début de carbet (habitant Wayana ancien) a été construit pour une scène. Un carbet à chien, [Kaikuj], et un carbet « cuisine » ont été réalisés ainsi qu’un carbet en construction pour donner l’impression d’une expansion du village. Tout ce travail a mobilisé 3 pirogues. Pour débuter la semaine et pouvoir se déplacer indépendamment, nous avons loué une pirogue à l’entreprise Aloiké Transport pour 5 jours et acheté 1 fût d’essence, d’autres pirogues appartenant aux habitants ont également été utilisées pour rendre le travail efficace. Il est à noter que Soupou, bénévole, a précisé qu’il a entendu plusieurs pirogues d’orpailleurs brésiliens évoluer dans la zone, nous en avons informé le Parc Amazonien à Maripasoula.

Acteurs impliqués

Une scène du film au village reconstitué Lundi, mardi et vendredi, 5 à 7 habitants de Taluen, acteurs bénévoles, ont participé au film, Il s’agissait d’un tournage au niveau de la crique Lipo Lipo en début de journée et en fin de journée (une lumière particulièrement magnifique se développe le matin et le soir sur le Haut Maroni). Plus de 20 personnes hors tournage étaient déjà sur le site (des personnes qui ont aidé bénévolement au film et d’autres personnes de la

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famille des acteurs ou autres). Lors de la deuxième partie, tournée dans le village reconstitué, plus de 45 acteurs ont participé au tournage le mercredi soir, et environ 38 personnes le jeudi soir. En terme d’organisation cela a complexifié le travail de la personne en charge de la direction d’acteur. Il fallait faire attention à ce que les personnes ne regardent pas la caméra, jouent juste, ne portent pas d’objets contemporains.

Le maquillage, les costumes et le décor Un temps important a été consacré chaque jour au maquillage des acteurs, Pierre, Nicolas, Lucie, Jonika, Roberto ont participé au maquillage. Les Kunis (grand-mère en Wayana) se sont aussi impliquées réalisant les peintures naturelles au jus de Génipa sur les acteurs (une matière naturelle qui fait office d’encre pour des tatouages temporaires). Un maquillage spécifique pour réaliser des cicatrices a du également être réalisé sur certains. Nous avons également commandé à Taitési Aloike à St Laurent un tissu rouge spécifique qui correspondait exactement à la couleur des anciens calimbé (vêtement amérindien). Tout le monde devant se préparer en calimbé, avec de nombreux accessoires, les temps de préparation pour les tournages étaient relativement longs, de l’ordre de 2 à 3h. La préparation de ces scènes a mobilisé à minima une dizaine de personnes au village en amont du tournage pour la réalisation d’objets d’époque (armes, instruments de musique…), et la récolte de substances pour les besoins du tournage comme le Génipa pour réaliser des peintures traditionnelles sur les acteurs. Nous avons du rassembler de nombreux objets : hamacs, Katoury (sac à dos Wayana), plumes, animaux (poules, chien, perroquet, etc), flèches, arcs, lances... Tasikalé Aloiké et Aimawalé de l’association partenaire Kalipo, Mimi Siku, pour ne citer que les plus connus en termes de connaissance et de promotion de leur culture, ont participé à la création d’objets Wayana (lances, flèches, arcs, casse-têtes…). D’autres ont simplement prêté leurs objets.

Les scènes tournées Lundi, mardi et mercredi Il s’agissait de scènes correspondant à la traversée de divers espaces en pirogue d’un petit groupe composé de 5 personnes (3 hommes, une femme, une grand-mère et un enfant), et des évènements survenu lors de leur traversée jusqu’au village. Pour anecdote, les acteurs sur une pirogue appellé paliboto (sans moteur, à l’ancienne) ont croisé une pirogue de brésiliens, orpailleurs illégaux, sur la crique. ils ont pris peur, croyant que les acteurs étaient de véritables amérindiens « sauvages » qui auraient pu utiliser leur armes, lances, arcs, contre eux et ont pris la fuite. Mercredi et jeudi Ce fut le tournage de l’arrivée de ces personnes au village, avec, par la suite, une veillée et des discussions autour du feu. La mise en valeur du patrimoine Wayana et l’échange culturel avec les anciens, artistes locaux amateurs, ont été spécialement intenses durant ces scènes. Lors de l’arrivée du paliboto au nouveau village, la scène de l’accueil, comme elle se pratiquait dans les années 50 et avant, a été rejouée, avec présence de chants et d’instruments de musique traditionnels. Les anciens se sont mobilisés pour recréer les choses telles qu’elles étaient à l’époque.

La cuisine Le coordinateur et régisseur de l’équipe frappé par une infection contractée dans la forêt a du mettre une parenthèse à son activité deux journée pour recouvré ses forces. Les stagiaires et l’équipe ont pris les responsabilités de gestion de la nourriture. Il y avait toujours entre 30 et 50 personnes à nourrir, en terme de budget cela a dépassé largement nos prévisions. Bauman, et quelques bénévoles d’une vingtaine d’année comme Tarzan, David ou Marcel ont participé à la cuisine, et au ravitaillement qui permettaient à l’équipe de se sustenter.

L’image des jeunes et l’attirance des habitants envers le travail en cours Il était intéressant de voir les jeunes se prendre en photo en tenue traditionnelle avec amusement. Des personnes du village Taluen qui n’étaient pas venus ont dit après coup qu’ils auraient aimer assister à ces reconstitutions pour connaître un peu plus la vie de leurs grands-parents. Mais beaucoup d’habitants étaient déjà impliqués et il aurait été impossible d’accueillir dans ce contexte plus de monde.

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4. La fiction Kailawa Dates : du 28 aout au 2 septembre ; Lieu : une cascade à 20 mn en amont de Maripasoula en pirogue puis 35 mn de marche à pied (à vide) et en forêt, à proximité de la cascade. Equipe : les 5 professionnels Stagiaires : Roberto, Jonika, Bauman Bénévole : Marcel Aloiké Acteurs : 6 acteurs impliqués Kupi Aloiké du PAG a réalisé la voix off sur ce tournage et a été très impliqué sur la finalisation des scènes de tournage. Résumé : Kailawa, le héros mythologique, était un guerrier puissant et avait à ses ordres plusieurs autres guerriers pour réaliser ses tueries. Pour exterminer la dernière tribu ennemie, il fit appel à Sikeïpuli, un homme au physique disgracieux, mais au pouvoir magique dévastateur. Remarque : Cette semaine a été la plus difficile pour l’équipe, car c’était la dernière, et que la fatigue accumulée se faisait sentir, Elle se déroulait en forêt et les conditions climatiques n’étaient pas optimales (drache quotidienne surtout de nuit quand on tournait). La marche à pied et le fait de devoir porter le matériel à bout de bras et à pieds, a nécessité un effort important de la part des stagiaires, des encadrant/professionnels et même des acteurs.

Détail de trois acteurs apprêtés pour le tournage

La préparation Beaucoup de préparation le jour de l’arrivée, construction de 3 carbets, du carbet cuisine et de deux carbets pour dormir.

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La cuisine et logistique

L’organisation était quelque peu difficile. Entre le terrain rendu glissant par la pluie et la boue, les fourmis qui attaquaient les victuailles et l’absence d’eau potable, l’équipe se devait d’être solidaire et efficace pour le quotidien. Nous épargnions un maximum les acteurs à la participation de ces tâches, mais ils ont tout de même beaucoup aidé à porter le matériel, à faire la vaisselle…

Marcel Aloiké confectionnant le repas

Les effets spéciaux Plusieurs feux d’artifice ont été utilisés durant le tournage pour les scènes relevant de la magie du personnage semi divin Sikeipuli. Ces feux ont été maitrisés par Pierre le co réalisateur, les stagiaires ont pu voir la difficulté d’utiliser des artifices.

Les difficultés d’évoluer en forêt pour un tournage Outre les fourmis qui ont attaqué à plusieurs reprises nos victuailles, notre carbet couchage et nos pieds (leur mandibules s’enfoncent assez loin pour faire saigner la chair), l’équipe a été confrontée à des animaux plus dangereux : serpent venimeux, araignées grosses et dangereuses, scorpions. Heureusement personne n’a eu de difficulté à ce niveau et n’a été piqué ou mordu. Pierre Selvini s’est entaillé le doigt avec une machette, mais a recouvré complètement ses capacités au bout de 2 semaines grâce aux premiers soins qui ont été prodigués (nous avions durant le mois une trousse de premiers soins complète).

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Quel a été le nombre approximatif de personnes bénéficiaires (par type de publics) ? 133 personnes ont participé à la réalisation des fictions. 7 stagiaires Kourou 2 personnes ont prêtés leur maison pour le logement de l’équipe 1 personne a prêté un lieu de tournage (appartement) 3 acteurs Cayenne 2 personnes pour le logement et le transport de l’équipe Bourg de Maripasoula 1 personne pour le prêt du logement 5 personnes pour le réseau et la logistique 12 artistes danse et musique sur le tournage (Téko et Aluku) 15 figurants 1 photographe Taluen 6 personnes pour le logement 4 personnes comme piroguiers bénévoles 4 personnes comme piroguiers/acteurs bénévoles 45 acteurs bénévoles 3 personnes cuisiniers bénévoles 20 personnes ont participé à la phase préparatoire (construction d’un village, maquillage, fabrication d’armes traditionnelles, de poteries, prêt de divers objets, d’animaux, logement…) Quels ont été les date(s) et lieu(x) de réalisation de votre action ? Du 1

er janvier 2013 au 14 juillet 2013 et du 15 septembre 2013 au 31 décembre 2013 à Toulouse pour la

préparation et la communication avec les partenaires et futurs partenaires guyanais. Du 15 juillet 2013 au 14 septembre 2013 à Cayenne, Kourou et Maripasoula (au bourg, à Taluen, crique Lipo Lipo, cascade en forêt) pour la réalisation et préparation des tournages. Du 30 septembre au 10 décembre à Toulouse puis du 1

er janvier au 30 janvier 2014 avec un traducteur

Wayana pour le montage.

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Les objectifs de l’action ont-ils été atteints au regard des indicateurs utilisés ?

D Evaluation quantitative

Indicateurs d’activités proposés

Objectifs 2013 Réalisation 2013

- Nombre de jeunes stagiaires cinéma dans le projet

-4 jeunes employés

7 jeunes stagiaires ont participés, 4 ont été conventionnés avec la mission locale dont 2 qui n’avaient jamais été inscrits dans cet organisme d’accompagnement. : Jonika Aliwawpoe, du 15 juillet au 2 septembre. Elle a participé avec une implication sans faille tout le long du projet. Marcel Aloike : du 15 juillet au 7 août ,à partir du 10 août il a été embauché comme piroguier gendarme pour 5 ans. Durant ses permissions, il est revenu de lui-même proposant son aide bénévolement 6 jours Roberto Toineiké : du 15 juillet au 9 août et du 16 août au 31 août. Il a manqué une semaine sans prévenir l’équipe. Elepman Taluen dit Bauman : du 7 août au 2 septembre en continuant à aider l’équipe documentaire en septembre. Rani Palimino du 15 juillet au 7 août, il a montré très peu d’intérêt pour ce stage a manqué une semaine sans prévenir et a finalement abandonné de lui-même suite à une évaluation d’étape avec l’équipe. Sakowe ASAUKILI : du 1

er aout au 19 aout, contrairement aux autres

stagiaires, il fait encore ses études, cela constituait pour lui un stage d’initiation. L’influence du groupe a fait qu’il a montré une désaffection particulière pour le tournage (malgré son efficacité sur la préparation du décor). Il a finalement abandonné lors d’une évaluation. Talimeu Manalipo : du 15 juillet au 20 juillet. Plusieurs facteurs ont fait qu'il a été préférable pour le groupe et le projet de l’écarter définitivement du stage. La difficulté insurmontable était son problème de dépendance vis-à-vis de l’alcool.

- Nombre d’habitants impliqués dans le projet

133 personnes ont participé à la réalisation des fictions. 7 stagiaires Kourou 2 personnes pour le logement 1 personne pour le prêt d’un lieu de tournage (appartement) 3 acteurs Cayenne 2 personnes pour le logement et le transport Bourg de Maripasoula 1 personne pour le logement 5 personnes pour le réseau et la logistique 12 artistes danse et musique sur le tournage (Wayana et Aluku) 15 figurants Taluen 6 personnes pour le logement 4 personnes comme piroguiers bénévoles 4 personnes comme piroguier/acteur bénévoles 45 acteurs bénévoles 3 personnes cuisiniers bénévoles 20 personnes ont participé à la préparation (construction d’un village, maquillage, fabrication d’armes traditionnelles, de poteries, prêt de divers objets, d’animaux, logement…)

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- Nombres d’habitant satisfait ou insatisfait par la venue du film

Toutes les personnes impliquées dans le tournage ont été très satisfaites de l’intervention malgré les difficultés d’organisation dues au terrain et parfois de compréhension (certains parlait uniquement Wayana). Lors de débats en groupe à Taluen la présence d’une équipe de tournage et la captation d’images dans le village a été débattue et parfois contestée, la majorité des habitants s’est montrée finalement d’accord.

- Réalisation de la création d’une association de cinéma sur les villages du Haut Maroni

En cours

- Nombre d’habitants prêt à s’impliquer pour la diffusion du film en 2014

39 personnes physiques Taluen 10 des 40 acteurs 3 des 6 stagiaires Au moins 4 professeurs des écoles Bourg de Maripa-soula 5 acteurs 5 professeures école et collège Cayenne 5 personnes pour logement et organisation Kourou 5 personnes pour logement et organisation 2 Professeurs

- Nombre de jour de tournage et de dérushage

18 jours de tournage effectifs du 1 er au 31 août. 15 jours de préparations en Juillet et 10 jours en Août. Les contraintes de temps et la densité horaire des préparatifs et des tournages n’ont pas permis de véritables séances de dérushages. Cependant, pour rendre compte concrètement du résultat des tournages, des séances de visionnage des scènes tournées ont eu lieu en soirée le plus souvent possible. Les jeunes ont participé à 7 soirées de visionnage (2h chacune environ). Certains acteurs et personnes du village ont également participé à ces séances.

- Nombre de scène et heure de tournage effectif sur lesquelles les jeunes ont travaillés

Environ 50 séquences ont été tournées durant le mois d’Août. les jeunes ont participé à 40 séquences dans lesquels ils avaient un rôle prédéfini dans l’organisation du travail. Les heures de tournage ont varié selon la présence de chaque stagiaire. Jonika Aliwawpoe : 50 scènes, soit 36 heures de tournage Marcel ALoike : 12 scènes, soit 9 h de tournage (en n’incluant pas les heures en tant que bénévole) Roberto Toineiké : 24 scènes soit 27h de tournage Elepman Taluen dit Bauman : 25 scènes, soit 18h de tournage Rani Palimino : 12 scènes, soit 9 h de tournage Talimeu Manalipo : participation uniquement à la préparation Sakowe ASAUKILI dit Soco : participation uniquement à la préparation

Nombre de partenaires associés

15

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Nature et qualité des partenariats établis et consolidés

APS-V (prévention des conduites addictives) : partenariat pour projection future à Iracoubo et à Cayenne G Cam partenariat pour projection future à Cayenne DRAC : échanges officiels réguliers (au moins 4) Ministère de l’Outre Mer échange officiels réguliers Conseil général de la Guyane échanges officiels réguliers Mairie de Maripasoula : appui logistique (mise à disposition de salle pour le matériel …) et échanges officiels réguliers ARSCA (prévention des conduites addictives) : partenariat pour projection à Camopi CNES : soutien du projet, travail en coopération sur des images d’archives et partenariat pour future projection Chefs coutumiers : compte-rendus du travail aux capitaines Taluen et Sintaman ainsi qu’au Granman Amaïpoti. Tic tac production : appui logistique Le Parc Amazonien de Guyane : appui logistique Double T : sentinelles, mobilisation Kawai : prêt et don de matériel, partage du patrimoine historique mythologiue France Guyane : médiatisation (guyane mag) SAVA appui logistique Rectorat : autorisation de filmer ADER appui logistique Conventions de partenariat en cours d’élaboration avec 2 associations (Double T et APS-V) Une association en cours de création

E Réponses aux questions évaluatives

L’action favorise-t-elle une approche globale, réflexive et positive de la culture locale par les habitants des villages et du littoral?

Photo kourou

Le tournage à Kourou a permis une confrontation de la culture Wayana « traditionnelle »1 aux salariés du

CNES en interaction avec le projet. C’est à dire le service communication qui a valorisé les images du tournage par un article dans leur journal interne et la diffusion d’images du tournage sur un réseau social (Facebook). L’image d’un amérindien en habit traditionnel à l’intérieur de la base spatial a pourtant, au début, posé un questionnement, voire certaines craintes qu’un discours soit en jeu. L’association de l’image de l’entreprise (qui se veut internationale donc avec ancrage mondial et pas seulement local) avec une culture autochtone qui se montre sous son aspect traditionnel a été débattue entre les agents de la communication et l’équipe de tournage (un stagiaire régie était présent M Toineiké). Il est à noter qu’après explication de notre démarche, nos interlocuteurs ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une volonté de créer un antagonisme mais au contraire d’allier les réalités vécues par les habitants du territoire avec une entreprise ancrée depuis des années. Les agents du CNES et d’Ariane Espace ont mis tout en œuvre pour la réussite du projet. Tant et si bien qu’un responsable de la communication a accepté d’intervenir en tant qu’acteur au cours d’une scène (M. Chantalou). Au village, les deux fictions réalisées étaient en rapport avec deux périodes anciennes. Nous avons commencé par une phase de réflexion, de questionnement et de recherche avec les stagiaires. En amont, un anthropologue et archéologue, RS Duin, connu au village de Taluen et spécialiste des Wayanas nous avaient soumis un document contenant des indications précises sur les époques concernées. Avec ces informations et les réflexions de l’équipe de tournage (professionnels et stagiaires), les jeunes du village sont allés au contact des personnes reconnues au village pour leur détention de certains savoir-faires et/ou de leur connaissance des temps anciens. Tout cela a servi le film concrètement pour affiner l’écriture et pour fabriquer et constituer

1

La notion de « tradition » reste très discutable, sachant que pour nous, la tradition évolue au fil du temps et se transforme dans toutes les cultures.

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costumes, décors et objets traditionnels. Cela a permis une posture réflexive quant à la réalité de la culture à ces deux périodes charnières (une représentant le passage à la période de paix tribale avec Kailawa et l’autre le début de la sédentarisation des Wayanas). Des jeunes villageois témoins de nos préparatifs ont exprimés l’importance de montrer ce qu’avaient vécus leurs grand-parents avant les années 60. Après cette époque, les sociétés du Haut Maroni ont été confrontées à une période d’intense transformation sociétale. Conservant l’aspect de la valorisation de la culture locale, une certaine fierté se dégageait des personnes parties prenantes dans la création des scènes du passé, les jeunes acteurs bénévoles se sont pris en photo de nombreuses fois (parfois en plein milieu d’une scène en cours) dans leur tenue traditionnelle avec une fierté certaine. (Photo kalimbé et jeune avec portable)

L’action est-elle orientée vers la mise en valeur des cultures autochtones ? Il y a eu la création d’un village par des personnes ayant le savoir faire de la faction de l’habitat ancien -3 adultes d’une cinquantaine d’années- pour le décor de la fiction Malilou. Les jeunes, par leur participation à ces construction ont eux mêmes compris l’importance de leur culture, de la variété de l’artisanat, de la créativité des anciens dans l’adaptation à leur milieu, des musiques… La jeunesse du village a pris conscience de la connaissance que détiennent encore leurs grands-parents et qu’avaient leurs ancêtres alors qu’on grand manque de transmission culturelle inter générationnelle est de mise à l’heure actuelle. Dans cette phase du projet, c’est plus une mise en valeur de la culture Wayana pour les habitants des villages qui a été effectuée. Les tournages ont rassemblé différentes générations, surtout lors de la semaine de tournage de Malilou et en amont. La jeunesse qui était avec l’équipe était en interaction avec les anciennes générations pour la construction du film. Pour les anciens, cela a constitué une occasion exceptionnelle de transmettre leur patrimoine. Sur le tournage, ils avaient leur mot à dire sur les dialogues, la véracité des scènes à tourner. Les acteurs ont construit à leur manière le déroulement de certaines scènes. La mémoire semble de plus en plus « folklorisée » (dans le sens d’une culture non vécue mais montrée à l’extérieur). A titre d’exemple, les chants et danses Wayanas sont montrées uniquement lors d’occasions qui s’organisent spécialement pour des gens ou institutions extérieures à la société Wayana. A contrario, les gens se sont approprié le travail de reconstitution, plus seulement comme une action demandée par des métropolitains mais pour et par eux-mêmes. La scène contenant de la musique pour l’accueil des étrangers a été proposée par les anciens au moment du tournage. Un ancien qui a l’habitude de se faire filmer pour montrer un certain folklore Wayana, nous a dit que notre démarche n’avait rien de commun, qu’elle touchait plutôt l’essence de la mémoire des Wayanas. En d’autres termes, il s'agit d'un travail qui essaie de montrer une réalité sans fioritures, avec une forme d’authenticité qui vient ainsi valoriser la culture Wayana.

L’action favorise-t-elle une réflexion autour de la mise en valeur du patrimoine immatériel ? La participation d’une cinquantaine de personne autour d’une dynamique pour créer puis filmer un village des années 60 a favorisé une implication d’une partie importante du village de Taluen avec des individus de tous âges. Dans la réalisation de scènes spécifiques, les gens du village ont donné leur avis sur le déroulement des rites dans la société Wayana (par exemple, l’accueil de l’étranger lors de la scène d’arrivée de la fiction Malilou). Un acteur comme Stéphane Toineiké, qui a été central dans le film, a émis le désir de répertorier les histoires anciennes pour éventuellement les publier un jour. Il a également trouvé des vieux objets utilisés par les Wayanas et les a mis de côté. Il a l’idée dans le long terme de créer un petit éco musée autour de ces objets. Le film n’a fait que réaffirmer et attiser son envie. Quand une jeune de 21 ans habitant dans un quartier de Taluen, Babounolo, dit qu’elle a besoin de savoir comment vivait ses grand-parents pour elle et pour le transmettre à ses enfants également, elle émet le désir de connaître son patrimoine. Ceci a été provoqué par certains aspects de la fabrication de ce film. Certains des stagiaires comme Bauman avaient déjà une représentation des choses vécues dans les années 60 par les Wayanas, par contre ils ne se représentaient pas des réalités plus anciennes abordées lors du tournage Kaïlawa.

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L’action privilégie-t-elle le renforcement des ressources personnelles et sociales des groupes ciblés ?

Pour les stagiaires D’une manière générale, les jeunes étaient en situation professionnelle, c'est-à-dire que nous les laissions organiser leur travail. Il y avait un équilibre à trouver entre leur vie privée, et leur posture professionnelle. Par contre, en cas de manque d’implication, nous leur rappelions leurs responsabilités (parfois sans effets). Cela a renforcé le fait qu’ils se comportent en personne qui travaille et qui respecte le cadre dans lequel ils sont inclus. L’équipe d’encadrement, tout en leur donnant des actions à réaliser et en les accompagnant, a également laisser le champ libre à la prise d’initiative. Il y avait une forte demande de notre part d’une assiduité et d’une implication personnelle technique et/ou artistique des stagiaires. Quand ils réalisaient des tâches bien ou mal, nous les encouragions. Et prenions également toutes les propositions qu’ils nous faisaient au niveau artistique (maquillage costume, dialogue, véracité des scènes) ou techniques (organisation de la régie…). Concernant l’alcool au travail, ils ont également compris qu’il était uniquement possible de boire avec modération une fois la journée de travail achevée (à l’inverse de Talimeu Manalipo qui a bu durant ses premiers jours de stage et qui a contrarié les autres stagiaires dans leur travail). Certains lors de l’évaluation personnelle et confidentielle de leur travail en fin de stage ont émis leur difficulté de se retrouver dans un groupe dans lequel d’autres jeunes buvaient de l’alcool. Les 4 stagiaires, évalués Roberto, Jonika, Marcel et Bauman ont tous aimé leur participation au film. A titre d’exemple : Roberto, vice président de l’association Double T a acquis des compétences organisationnelles et d’anticipation lors de la participation à la régie, et des connaissances en comptabilité et notamment de l’enregistrement organisé et en temps réel des factures et de la gestion d’un budget. Bauman avait un problème certain de confiance en lui, nous lui avons donné des responsabilités rapidement et lui avons expliqué comment adopter une position assertive pour communiquer. La valorisation de ses actions par l’équipe, lui a permis d’améliorer son mode de communication et de s’affirmer face au regard parfois négatif que certaines personnes du village entretenaient avec lui (du fait de sa diction et de sa petite taille). Il a ainsi su demander clairement sa paie, et s’est pris en charge en allant à la mission locale et en trouvant un stage juste à la suite de son stage cinéma (à la maire de Maripa-soula à partir du 16 septembre). Grâce à l’accompagnement de David, il a compris qu’il est utile de se renseigner dans des lieux-ressources, tels que la mission locale pour faire avancer ses projets. Marcel Aloiké dit « moi ce que j’ai appris à Kourou c’est la lumière, Tarek m’a toujours soutenu ». Selon les 4 stagiaires, ce qui leur a plu, c’est leur implication dans le travail et également l’implication des acteurs bénévoles. Ils ont ainsi pu voir qu’on peut avoir une satisfaction à faire des choses sans être forcément rémunéré tout en étant sérieux. Ils ont également réalisé que le travail qu’on donne dans un objet culturel, une association etc. n’est pas forcément facile et que tout s’obtient avec le temps, l’implication et la détermination. Pour les acteurs Plusieurs acteurs ou participants impliqués sont considérés par le village comme étant en marge de la société (situation de handicap, repris de justice, chômeurs de longue durée, alcooliques, étranger en situation irrégulière, femme veuve avec enfant). Ils ont donné une énergie analogue aux autres et ont pu ainsi prendre une place durant le tournage. Ils se sont mélangé aux autres acteurs, et certaines de ces personnes étaient de véritables protagonistes voire des « guest star » dans le film. Cette action a ouvert une possibilité pour leur participation sociale dans la vie du village, qui sera renforcée lors du retour du film en 2014. Cela concerne au moins 5 personnes repérées comme telles. Un jeune homme de 30 ans sorti récemment de prison pour viol, a tenu une place primordiale autant dans l’aspect logistique (pirogue, transport, menuiserie…) qu’artistique (acteur) et a su trouver sa place d’humain dans le groupe, considéré comme tel et non pas comme un repris de justice. Un autre plus agé, légèrement handicapé qui est la risée des villageois a adopté le même positionnement. Au fur et à mesure du projet, ces derniers ont compris la notion de fraternité et d’entraide (ce qui a été dit oralement auprès de nous). Malilou, veuve, qui nous a conté le déroulé de l’histoire autobiographique de la « fiction Malilou » a voulu être actrice, malgré l’énergie que cela demandait. Ce retour en arrière a constitué un moment fort. De plus, elle nous a avoué qu’elle aimerait mourir dans ce village reconstitué pour le film, qui représente le village de son enfance. A la suite du tournage, nous lui avons donné un soutien social dans la gestion de ses démarches administratives. Par nos conseils, elle a également aborder l’adéquation entre les attentes de son fils de 14 ans (également acteur) et les limites qu’elle devait lui poser. Notamment concernant le suivi scolaire et sur la question de la limitation de la consommation de produit de griffés et onéreux avec son budget réduit (achat de

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vêtement non griffés, pas d’Iphone mais un portable de base…). Lui, Etumé, fils de Malilou Opoya, a aussi compris par nos discussions la position difficile de sa mère, et le fait qu’il devait l’accompagner et lui faciliter la tâche faisant office de médiateur avec les cultures occidentales. D’autres jeunes acteurs moins problématiques dans leur trajectoire de vie ont également gagné en assurance, en maturité, en connaissance sur l’outil cinéma… Par exemple Sylvana a réalisé un témoignage (voix off) qu’elle a écrit avec une prise de recul assez puissante, décrivant sa position actuelle de jeune fille, de sa société (parlant de l’hypocrisie, du suicide, du mariage), et de sa projection dans l’avenir (situation professionnelle affective et familiale). Stéphane Toineiké a souvent fait des remarques pertinentes sur des scènes qu’il trouvait mal pensées et proposait un nouveau cadre qui a permis d’accroître la cohérence des séquences. Les associations Il n’y a pas eu l’occasion de réellement transmettre des outils qui permettraient aux associations une modification de leurs pratiques.

Se fonde-t-elle sur la participation des populations concernées ? Nous passons sur les repérages, écriture en commun et formations des jeunes Wayana avant 2013 (2009-2012). Ce film est l'aboutissement de 4 ans de rencontres, d'ateliers, de liens tissés avec les populations et ne s'est pas réalisé en terrain inconnu. Comme décrit dans le déroulé de l’action, Il y a eu l’envoi en mars 2013 du dossier contenant scénario, dynamique associative etc. et la diffusion sur les réseaux sociaux. Ensuite en juin 2013, les auteurs sont arrivés sur place et ont été en constante discussion avec les habitants pour mettre en œuvre le film et le modifier en conséquence. La participation des villageois et leur nombre a été déterminante, dans l’écriture, les préparatifs et le tournage lui-même. C’est dans cette optique que les villageois participant en 2013 auront une place prépondérante dans les débats qui concerneront la projection du film en 2014.

Les méthodes et outils d’intervention sont-ils adaptés aux objectifs de l’action ? Implication des habitants Il est pour nous incontestable qu’une dynamique humaine et sociale a eu lieu dans le village. Notre volonté de réaliser un film participatif en mettant toujours en discussion notre travail avec les habitants a été un facteur déterminant dans la réussite d’un projet qui a impliqué bénévolement plus de 120 personnes. Trouver une place dans l’équipe Concernant les stagiaires, la méthode de rotation à différents postes a été efficace et leur a permis de se positionner sur leur souhait professionnel. Ils ont tous dit durant leur évaluation personnelle en fin de cycle que ce stage leur avait apporté à différents niveaux, par l’appui technique et les encouragements des membres professionnels de l’équipe. Ils ont trouvé leur place dans le processus en cours Confiance en soi : Le fait d’être inclus dans un film qui parle du passé et de l’avenir a permis aux stagiaires et à certains acteurs de se projeter dans l’avenir sans peur et d’y réfléchir. Nous avons souvent mis en avant le fait que la confiance en soi et les moyens que l’on a mis personnellement pour faire le film ont permis sa création. Eux-mêmes, jeunes du Maroni ont compris qu’ils pouvaient réaliser leur rêve, si tenté qu’il soit réaliste et sans perdre de vue qu’il faut une solution de rechange en cas d’échec. Evolution des apprentissages Le suivi hebdomadaire des stagiaires lors de réunions de mise au point avec l’équipe a permis également de les féliciter dans leur travail ou de les réorienter afin d’être plus efficace. L’entretien en fin de stage leur a permis également de s’auto évaluer (une fiche d’évaluation leur sera envoyé en octobre). Concernant les membres des associations contactées ont été peu impliqués pour des causes médicales et/ou professionnelles, aucun entretien n’a été réalisé, malgré la participation des deux membres actifs de Kalipo. En novembre 2013, une rencontre est prévue pour pérenniser l’action et préparer le retour du film.

La communication interne et externe autour de l’action est-elle organisée et reconnue satisfaisante par l’ensemble des acteurs ?

La communication n’est jamais facile pour des métropolitains en situation d’organisateur sur un tournage dans le Haut-Maroni. Néanmoins, les stagiaires ont été satisfaits de la communication concernant le projet et les acteurs aussi. Nous avons tout de même raté une chose, nous n’avons jamais organisé une grande réunion en amont pour parler de ce qu’on allait faire ou de ce qu’on a fait. Etant donné que le coordinateur repart sur le Haut Maroni pour un autre projet culturel en Novembre 2013, une réunion collective sous forme de repas avec les acteurs sera réalisée pour finaliser l’évaluation et récolter les avis pour l’organisation en 2014 du retour du film.

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Il est ressorti vis-à-vis des partenaires extérieurs que la communication était mauvaise de notre part et ne convainquait pas, par contre, lors de rencontre formelle physiques toutes les personnes rencontrées ont compris la démarche et nous en ont félicité. Concernant la communication entre les groupes générationnels pendant les travaux préparatifs qu’a entrainé la création, nous avons remarqué que les jeunes stagiaires étaient particulièrement attentifs aux paroles des anciens et nous avons vérifié par la suite que la communication entre les générations reste très limitée. Nous avions déjà repéré cette problématique avant de réaliser le film pendant les repérages, outre cette expérience qui a mis en interaction deux composantes de la société Wayana, l’une tournée vers les cultures et codes du monde occidental et tournés vers des cultures mitoyennes (Brésil, Surinam et culture Bushinengué) et l’autre tournée vers une culture autochtone.

L’action comporte-t-elle un suivi permettant d’éventuels réajustements ? Les stagiaires nous ont conseillé lors d’une prochaine action d’une telle d’envergure d’embaucher à plein temps une personne expérimentée pour la nourriture, la forêt, la pirogue etc. afin de décharger l’équipe de ses tâches. Concernant le budget, il aurait fallu prévoir plus de fonds pour la nourriture et les déplacements qui sont 40% plus cher qu’en métropole.

L’action s’inscrit-elle dans une approche globale et durable ? L’action est en fait démarrée depuis 2009 et d’autres actions comme la projection du film et les débats vont s’étaler sur 2014 et 2015 avec des projections en métropole (Rio Loco) et au Canada. D'ores et déjà, Jonika qui a été la stagiaire la plus motivée et la plus sérieuse va être impliquée sur un travail artistique photographique co-réalisé avec Chercheurs d’Autres à partir de Novembre. Cette action a permis d’autres possibilités de continuité par d’autres projets qui sont en discussion avec des partenaires, comme la valorisation d’un Maraké, rite de passage de la culture Wayana, qui serait filmé sous forme de reconstitution. L’attention n’était pas seulement autours des stagiaires. C’était eux qui devaient avoir une attention auprès du film et des acteurs, à la différence de la formation dispensée par ADER en 2011, ils étaient en situation de responsabilisation et de prise de contrôle sur leur avenir professionnel. A eux de gérer s’ils cherchent vraiment à concrétiser. Notre approche a épousé toute sorte de concept sauf celui de l’assistanat et du relativisme culturel. Nous avons réagi comme avec n’importe quel stagiaire d’où qu’il vienne, et cela est important pour l’approche globale du projet : les considérer comme un individu pourvu de ressources propres et qui peut se mobiliser avec désir, avec plaisir, avec entièreté.

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1-2. Compte rendu financier de

15

Ne pas indiquer les centimes d’euros

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1-3. Compte rendu financier de

’action : données chiffrées Règles de répartition des charges indirectes affectées à l'action subventionnée (exemple :

quote-part ou pourcentage des loyers, des salaires, etc.) : Loyer : offert par Samba Résille au CICC au 38 rue Roquelaine

Salaires et charges : 13 %

Matériel vidéo etc. : 20 % Frais de déplacement de logement et de bouche 15% Matériels divers (ordinateur, etc.) 18% Expliquer et justifier les écarts significatifs éventuels entre le budget prévisionnel de l’action et le budget final exécuté :

Contributions volontaires en nature affectées à la réalisation du projet ou de l'action subventionnée18

: Bénévolat : 28 % soit 20000 euros Observations à formuler sur le compte-rendu financier de l’opération subventionnée : Je soussigné(e), (nom et prénom) . représentant(e) légal(e) de l’association …Chercheurs d’Autres. certifie exactes les informations du présent compte rendu. Fait, le 31 décembre 2013. à T o u l o u s e Signature 18

Les « contributions volontaires » correspondent au bénévolat, aux mises à disposition gratuites de personnes ainsi que de biens meubles (matériel, véhicules, etc.) ou immeubles. Leur inscription en comptabilité n'est possible que si l'association dispose d'une information quantitative et valorisable sur ces contributions volontaires ainsi que de méthodes d'enregistrement fiables.