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La Trame Verte et Bleue Quelques réponses aux questions les plus fréquentes des élus DREAL Centre 2013 Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement 5 avenue Buffon – BP 6407- 45067 Orléans Cedex 2 [email protected] r / ttp/www.centre.developpement-durable.gouv.fr CENTRE ONCFS

DREAL Centre La Trame Verte et Bleue · La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 3/9 Illustration 2: Liens entre les différentes échelles de déclinaison de la trame

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Page 1: DREAL Centre La Trame Verte et Bleue · La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 3/9 Illustration 2: Liens entre les différentes échelles de déclinaison de la trame

La Trame Verte et Bleue

Quelques réponses auxquestions les plus

fréquentes des élus

DREAL Centre

2013

Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement5 avenue Buffon – BP 6407- 45067 Orléans Cedex 2

[email protected] r / ttp/www.centre.developpement-durable.gouv.fr

CENTRE

ONCFS

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a Trame Verte et Bleue qu'est ce que c'est ?L

La Trame Verte et Bleue est un nouvel outil del'aménagement du territoire à mobiliser lors del'élaboration des plans et projets depuis les lois« Grenelle ».

Telle que définie à l'issue du « Grenelle del'Environnement », elle a pour ambition decontribuer à enrayer la perte de biodiversité par lapréservation et la restauration d'un réseauécologique fonctionnel.

Or, les termes de « trame verte » sont déjà utilisésen urbanisme, ce qui est source d'ambiguïtés.

Ce qui suit vise à clarifier les questions devocabulaire et de méthode.

1. La Trame Verte et Bleue « Grenelle » (TVB) en faveur de la biodiversité

L'objectif de la Trame Verte et Bleue : préserver labiodiversité

La biodiversité recouvre la diversité des milieux, desespèces (plantes, animaux, micro-organismes...) et desindividus à l'intérieur des espèces (diversité génétique).

Ces espèces, aussi bien la faune que la flore, ontbesoin de se déplacer :

- pour accomplir leur cycle biologique (se reproduire,s'alimenter, se reposer...)

- pour coloniser de nouveaux espaces, parfois plusfavorables, et ainsi s'adapter aux modifications del'environnement

- pour rencontrer d'autres populations et assurer de lasorte le brassage génétique nécessaire au maintien deleur viabilité.

Quelles sont les causes de l’érosion de labiodiversité ?

Des causes naturelles peuvent expliquer la disparitionde certaines espèces. Mais le rythme actuel dedisparition des espèces est évalué entre 100 et 1 000fois le taux naturel d’extinction ! Les menaces quipèsent sur les espèces sont corrélées aux atteintesportées aux milieux naturels. Sur l’ensemble de laplanète, 60% d’entre eux ont été dégradés au coursdes 50 dernières années et près de 70% sontexploités au-delà de leur capacité, notamment lesmilieux forestiers.

Les évolutions en cours sont ainsi largementimputables aux activités humaines. A l’échelleplanétaire, cinq pressions majeures sur la biodiversitéont été identifiées :

- la fragmentation et la destruction des milieuxnaturels, liées, en particulier, à l’urbanisationcroissante, à l'intensification des pratiques agricoleset au développement des infrastructures de transport(cf. Illustration 1) ;

- l’exploitation non durable d’espèces sauvages(surpêche, déforestation…), aggravée parl’exploitation illégale de ressources (Thon rouge,Eléphant…) ;

- les pollutions d’origine domestique, industrielle etagricole ;

- l’introduction d'espèces exotiques devenantenvahissantes (Jussies, Vison d’Amérique…),concurrentes des espèces autochtones ou vectricesde nouvelles maladies ;

- le changement climatique, qui contribue à modifierles conditions de vie des espèces.

En France, chaque jour, environ 165 hectares demilieux naturels et terrains agricoles sont ainsiremplacés par des routes, habitations, zonesd’activités, soit l’équivalent de plus de deux centterrains de football !

La Trame Verte et Bleue : un outil innovant

Jusque récemment, la préservation de la biodiversitéa été centrée sur la protection d'espaces naturelsremarquables bien délimités et d'espèces en dangersouvent emblématiques. Or, la biodiversité résulte detoutes les relations et interactions qui existent entre lesorganismes vivants, entre eux et avec leurs milieux devie. La Trame Verte et Bleue complète donc lesdispositifs existants en y intégrant cette dimensionfonctionnelle.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 2/9

lustration 1:

Ill ustration 1: Le niveau de fragmentation des milieux naturels est plus élevé au nord-ouest de la France

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Par ailleurs, la Trame Verte et Bleue élargit le champdes actions en faveur de la biodiversité en prenant encompte la « biodiversité ordinaire », c'est à dire aussiles espèces et milieux plus communs. Elle constitueune démarche intégratrice : elle comprend à la foisune composante terrestre (trame verte) et unecomposante aquatique (trame bleue) et assure ainsi lacohérence entre les politiques sectorielles (politiquesde l'eau et politiques de la biodiversité).Enfin, la Trame Verte et Bleue vise à concilier lapréservation des fonctionnalités écologiques avecles activités humaines dans une logique dedéveloppement durable du territoire. Elle permetnotamment d'intégrer la biodiversité aux projetsd'aménagement des territoires.

2. Qui l'identifie et à quelle échelle ?

La Trame Verte et Bleue est identifiée à différenteséchelles territoriales :

- à l'échelle régionale, un Schéma Régional deCohérence Ecologique (SRCE), est élaboréconjointement par l’Etat et la Région, en associationavec un comité régional dédié regroupant différentsreprésentants des acteurs régionaux (collectivités,acteurs socio-professionnels, associations naturalistes,scientifiques,...) ;

- à l'échelle locale, dans les documents de planificationétablis par les collectivités territoriales et leursgroupements.

Les documents d’urbanisme doivent à la fois :

décliner les éléments du SRCE, en les adaptantet les précisant localement ;

identifier finement les continuités écologiques,d'enjeu local que le SRCE n'a pas pu intégrer àl’échelle régionale.

3. Concrètement, c'est quoi la Trame Verteet Bleue issue du « Grenelle de l'Environnement » ?

C’est un outil d’aménagement du territoire qui vise à(re)constituer un réseau écologique cohérent, àl’échelle du territoire national, pour permettre auxespèces (animales et végétales), de circuler, des’alimenter, de se reproduire, de se reposer... end’autres termes, d’assurer leur survie, et permettre auxécosystèmes de continuer à rendre à l’homme leursservices. Elle est constituée de l’ensemble descontinuités écologiques terrestres et aquatiques.

Quelques définitions :

• Les continuités écologiques : réseau formé de réservoirs de biodiversité reliés entre eux pardes corridors écologiques.

• Les réservoirs de biodiversité : ce sont desespaces riches en biodiversité où les espècespeuvent réaliser tout ou partie de leur cycle devie (alimentation, repos, reproduction,hivernage…).

• Les corridors écologiques : il s'agit de voiesde déplacement empruntées par la faune et laflore qui relient les réservoirs de biodiversité. Ilpeut s’agir par exemple des haies, de talusenherbés ou des bosquets dans un champ, d’unpont végétalisé sur une autoroute, d’uneouverture dans un jardin clos, d'une vallée nonurbanisée dans une agglomération, de zonesagricoles…

En résumé, la Trame Verte et Bleue est constituéede réservoirs de biodiversité, reliés entre eux par des

corridors écologiques. C'est une démarcheintégratrice permettant de prendre en compte lefonctionnement écologique des espaces dans

l’aménagement du territoire.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 3/9

Illustration 2 : Liens entre les différenteséchelles de déclinaison de la trame verteet bleue

SRCE

SCoT

PLU et CC

Prend en compte

Compa-tible avec

SRCE

SCoT

PLU et CC

Prend en compte

Compa-tible avec

Illustration 3 : Les composantes de la Trame Verte et Bleue(Source : Cemagref, d’après Bennett 1991)

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4. Ne parlait-on pas de continuités écologiques avant le « Grenelle de l'Environnement » ?

Au niveau européen, la France est le 19ème pays àmettre en place un réseau écologique à l'échelle deson territoire. Certains pays nordiques ont commencéà y travailler dès les années 1970. En 1995, lesmembres du conseil de l'Europe, dont la France, ontsigné la stratégie paneuropéenne pour la diversitébiologique et paysagère, visant notamment à lacréation du réseau écologique paneuropéen. Si la Trame Verte et Bleue n'est pas un concept créépar le « Grenelle de l'Environnement », ce dernier apermis de donner de l'ampleur à l'enjeu depréservation de la biodiversité en s'appuyant sur labiodiversité ordinaire et la notion de réseauécologique. Certaines collectivités ont en effettravaillé sur le sujet des continuités écologiques, et lesont intégrées dans leur politique territoriale, avant quene soient engagées les réflexions du Grenelle del'Environnement.

5. Mais ne parlait-t-on pas de trame verte (puis bleue) avant de s'intéresser à la biodiversité ?

Historiquement, la notion de trame verte est née avecles travaux d’embellissement des grandes villes auXIXème siècle (Paris, Londres, New-York) et desréflexions sur la mise en place d’un réseau d’espacesverts urbains pour améliorer le cadre de vie deshabitants ainsi que le fonctionnement de la ville.

La notion de réseau écologique maillé est beaucoupplus récente, comme évoquée ci-dessus et théoriséepar l’écologie du paysage (début des années 90).

Ce concept de trame verte, regroupant des notionstelles que ceinture verte, coulées vertes... s'est doncdéveloppé bien avant qu'il ne prenne une acceptionpurement écologique à l'issue du « Grenelle del'Environnement ». Il correspondait alors à une réflexiond'ordre paysager qui visait à répondre au besoin denature des populations urbaines, la biodiversité n'étantpas intégrée à la réflexion des aménageurs. Il pouvait,et peut encore correspondre à la mise en place d'unréseau plus ou moins maillé d'espaces verts, pastoujours à forte exigence ou cohérence écologique,structuré autour d'espaces de promenades et de grandsespaces boisés ou ouverts.Il s'adresse principalement à des territoires articulésdans et autour d'une grande agglomération quisouhaitent préserver, voire restaurer les espaces denature dans la ville et est décliné à différentes échellesde territoire.

A l'échelle de la ville

Ce concept est aujourd’hui partiellement repris dans leplan « Restaurer et valoriser la Nature en ville » dontl'objectif est de re-créer un lien entre la ville et la nature,duo indissociable pour assurer une qualité de vie, unéquilibre social et participer à l'action nationale depréservation de la biodiversité.

Quelques notions sur Nature en ville

Le plan « Restaurer et valoriser la Nature en ville » estl'un des engagements du Grenelle de l'Environnement,repris dans la loi du 09 août 2009 et dans le plan« Ville Durable » dont il constitue l'un des quatrevolets. Il a pour ambition de contribuer à l’adaptationau changement climatique, l’améliorationénergétique, la création de lien social, le maintiende la diversité biologique... autant de services que lanature, en ville, rend parfois déjà sans qu’il y paraisse,et dont la reconnaissance et le développementpermettront aux villes de mieux répondre aux attentesdes citoyens.

La notion de « trame verte urbaine » s'installeprogressivement dans les réflexions comme nouvel outild'aménagement.

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A l'échelle du grand territoire

De nombreuses réflexions de SCoT en France ontintégré cette dimension comme outil de maîtrise del'étalement urbain à travers la notion de ceinture verte.

La ceinture verte

La notion de ceinture verte n'est pas nouvelle. ALondres et à Ottawa, on retrouve une déclinaisonconcrète d’une telle mesure (mise en place entre lesannées 1930 et 1950) ou plus récemment danscertaines grandes agglomérations françaises (Ile deFrance, Rennes par exemple).

L’objectif de cette ceinture verte est de créer une zonetampon composée de terres agricoles ou de milieuxnaturels entre la zone urbanisée centrale et unedeuxième couronne urbaine. Elle remplit plusieursfonctions sans que celles-ci aient toujours été prises encompte lors de l'élaboration de ces ceintures par lescollectivités : préserver le patrimoine naturel et l’accès à«la nature» pour les citadins (notamment à des finsrécréatives), conserver la biodiversité, bénéficier deseffets profitables de la proximité d’espaces verts(qualité de l’air, régulation climatique…), permettre lescircuits courts pour l'alimentation des populations(maraîchage), et bien entendu limiter l’étalement urbain.

Concomitamment, cette réflexion peut aussi s'appuyerd'abord sur des critères paysagers stricto sensu, tout enservant d'autres enjeux en parallèle.

6. Peut-on sans confusion distinguer la Trame Verte et Bleue Grenelle et les démarches antérieures ?

À désigner des démarches aux objectifs différents sousle même vocable, même si elles ne sont pas pourautant concurrentes, le risque d'une certaine confusionexiste. La réflexion sur les continuités écologiques dansles documents d'urbanisme est une obligation. Parailleurs la prise en compte de l'objectif de limitation dela consommation de l'espace, elle aussi obligatoire,peut aboutir également à des solutions de type trameverte. De la même manière, la prise en compte de lavaleur paysagère du besoin de nature, du maintiend'une activité agricole, du développement touristiquesont autant de motifs parfaitement valables, etréglementairement prévus, pouvant déboucher sur lamise en place de protections d'espaces non urbaniséset des continuités les reliant sans qu'ils répondentnécessairement à un objectif de restauration descontinuités écologiques.

Il importe donc dans les documents d'urbanisme debien préciser les motifs pour lesquels sont envisagéesdes protections d'espaces naturels ou agricoles.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 5/9

©D.DARAULT

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1. Une aire d'étude élargie

Les continuités écologiques ne connaissant pas lesfrontières administratives, leur identification nécessitede s’intéresser aussi aux territoires voisins, en prenanten compte les éventuelles démarches qui y sontentreprises, et en identifiant les continuités inter-territoriales.

A minima, le périmètre d'étude sera élargi àquelques km au-delà des frontières administratives.

2. Des acteurs locaux associés

Quelle que soit l’échelle de travail, la caractérisation dela Trame Verte et Bleue est un travail collaboratif etconcerté qui nécessite d’associer, dès le début, despartenaires aux compétences pluridisciplinaires:collectivités, acteurs socio-professionnels, structuresdisposant de connaissances naturalistes locales, État,acteurs du domaine de l’eau…

3. Des données capitalisées

La quantité et la qualité des données disponibles sur leterritoire détermineront en partie la méthodologie àdévelopper et la finesse du résultat.L'identification des continuités écologiques du territoires'appuiera en particulier sur des données d'occupationdu sol, des données naturalistes, les données associéesaux zonages réglementaires de biodiversité et lesdonnées sur les continuités écologiques déclinées auxéchelles supérieures (SRCE, SCOT lorsqu'ils existent)Le recueil de ces données auprès des différentsacteurs impliqués constitue un préalable important.

4. Une méthodologie proportionnée aux enjeux

Avant toute chose, le diagnostic préalable doit bienidentifier les enjeux écologiques, au regard des enjeuxsocio-économiques du territoire. Ce diagnostics'appuiera notamment sur le type d'occupation du solqui caractérise le territoire et sur l'ampleur des projetsd'aménagement proposés.

Le croisement de ces deux paramètres orientera leschoix méthodologiques entre trois options selon lesecteur concerné :

L'absence de SRCE ou de document de rang supérieurayant identifié des continuités écologiques sur leterritoire de projet ne dispense pas de le faire à l'échellede son territoire. La prise en compte des continuitésécologiques sur un territoire ne doit pas se limiter àreproduire celles qui ont été identifiées à l'échellesupérieure.

Chaque échelle de travail répond aux enjeuxécologiques propres à son territoire tout en intégrantégalement les enjeux de niveau supérieur.

L’échelle intercommunale est la plus adaptée pouridentifier et caractériser les continuités écologiques carelle offre une vision globale permettant d’appréhenderles grands enjeux de continuité écologique du territoiretout en étant déjà relativement précise.

L'échelle communale permet de localiser plus finementles continuités écologiques et en assure la déclinaisonopérationnelle par les outils de protection qu'elleinstaure.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 6/9

omment définir et intégrer la Trame Verte et Bleue « Grenelle » dans mon document d'urbanisme ?C

Le SRCE (ou le document de rang

supérieur) identifie des éléments TVB sur le

secteur concerné

Le SRCE (ou le document de rang supérieur) n’identifie pas d’éléments TVB sur le secteur

concerné ;OU

Il n’existe pas encore de document de rang supérieur (SRCE ou SCOT) ayant identifié des éléments TVB.

Identifier les composantes de la trame verte et bleue à l’échelle du territoire de

projet

Identifier les composantes de la trame verte et bleue à

l’échelle du territoire de projet+

Transposer les éléments identifiés à l’échelle

supérieure

Le SRCE (ou le document de rang

supérieur) identifie des éléments TVB sur le

secteur concerné

Le SRCE (ou le document de rang supérieur) n’identifie pas d’éléments TVB sur le secteur

concerné ;OU

Il n’existe pas encore de document de rang supérieur (SRCE ou SCOT) ayant identifié des éléments TVB.

Identifier les composantes de la trame verte et bleue à l’échelle du territoire de

projet

Identifier les composantes de la trame verte et bleue à

l’échelle du territoire de projet+

Transposer les éléments identifiés à l’échelle

supérieure

Territoire rural Type de territoire Faible pression

d’urbanisation Forte pression d’urbanisation

Territoire mixte Territoire totalement urbanisé

Méthodologie à développer

Décrire des fonctionnalités écologiques du territoire et analyser les effets des projets d’aménagement sur ces fonctionnalités

Identifier les composantes de la trame verte et bleue

Identifier les composantes de la trame verte et bleue (+ trame verte urbaine éventuellement en complément)

Trame verte urbaine (concept de nature en ville)

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5. Des composantes sélectionnées avec justesse

Comment identifier les réservoirs de biodiversitésur son territoire ?

En plus des cartographies fournies par le SRCE, ons'appuiera sur les zonages de biodiversité « officiels »présents sur le territoire : sites Natura 2000, réservesnaturelles, zones naturelles d'intérêt écologique,faunistique et floristiques (ZNIEFF)... En complément, les associations et les organismeslocaux disposant de connaissances naturalistes serontsollicités pour proposer des espaces à fort enjeux.Il est également possible de se baser sur une analysede l'occupation du sol en retenant des espaces naturelset agricoles favorables à la biodiversité.

Comment identifier les corridors écologiques ?

Les corridors peuvent être de type linéaire (haies,chemins, rives de cours d'eau, bandes enherbées...), enpas japonais (bosquets ponctuant la plaine agricole...)ou « paysagers » c'est à dire constitués d'une mosaïquede milieux (exemple du bocage mi-agricole mi-boisé). Il faut avant tout viser la fonctionnalité de ces corridorsen ciblant :

- les milieux favorables au déplacement des espècesprésentes,- des espaces peu perturbés : gestion respectueuse,faible fréquentation, bruit et éclairage limités...,- des distances de déplacement raisonnables.

Le savoir local est un atout important pour identifier cesespaces.On s’appuiera au maximum sur l’existant, plutôt que derecréer des corridors ex nihilo.

6. Un zonage et un réglement adaptés

Les PLU/PLUi définissent les règles qui s’appliquent surles espaces TVB délimités, dans un objectif depréservation ou de remise en bon état.

Plusieurs outils sont mobilisables, qu'il convient demettre en oeuvre de manière proportionnée.

Concernant le zonage, la mise en œuvre de la TVBn’impose pas l’adoption systématique d’un zonage Nsur les espaces qui la composent. Si ces espaces sontsitués dans des secteurs agricoles, le zonage A est àconserver. De manière générale, un zonage A ou N estdonc privilégié et les règles assignées à ces zonagespeuvent suffire. Il est aussi possible de préciser cesrègles spécifiquement pour l’espace de continuitéécologique en le distinguant du reste par un zonageindicé.

D'autres outils du code de l'urbanisme sont utilisables,comme la délimitation d’éléments naturels oupaysagers (art. L.123-1-5-7 et R.123-11h), d’espacesou secteurs contribuant aux continuités écologiques(art. R.123-11i), de terrains cultivés à protéger dans leszones urbaines (art. L.123-1-5-9 et R.123-12-1) ainsique des emplacements réservés aux espaces verts(art. L.123-1-5-8 et R.123-11d).

Le classement en « espace boisé classé » constitueune autre possibilité qui doit être mûrement réfléchie etmesurée. Si cette solution peut être retenue parexemple en zone de bocage pour préserver certaineshaies, il ne faut pas à l’inverse que ce classementbloque des travaux de réouverture des milieux ou degénie écologique sur des coteaux calcaires, des landesou des zones humides envahies par les broussailles oules prébois.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 7/9

Illustration 4: Exemple d’identification d’éléments TVB dans le SCOT deTours (Rapport de présentation)

Illustration 5: Exemple de traduction de la TVB dans le PLU de la communede Vendôme (Source Thema Environnement, Ville de Vendôme) : dans cePLU, les zones Naturelles correspondent généralement à des espacesboisés, plus rarement des prairies. Ces dernières sont le plus souventintégrées aux zones Agricoles.

Zone Naturelle

Zone agricole

Espace protégé au titre du L.123-1-5 7° du code de l’urbanisme

Zone Naturelle

Zone agricole

Espace protégé au titre du L.123-1-5 7° du code de l’urbanisme

Zone Naturelle

Zone agricole

Espace protégé au titre du L.123-1-5 7° du code de l’urbanisme

Zone Naturelle

Zone agricole

Espace protégé au titre du L.123-1-5 7° du code de l’urbanisme

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érités et faux-amis pour la Trame Verte et Bleue Grenelle V

Le SRCE n'identifie pas de continuitésécologiques sur mon territoire. Je n'ai donc pasà intégrer cette question dans mon documentd'urbanisme.

FAUX Outre la prise en compte du SRCE, lesdocuments d'urbanisme doivent aussi déterminer lesconditions permettant d'assurer la préservation et laremise en bon état des continuités écologiques (Art.L121-1 du code de l'urbanisme) à leur échelle.

La prise en compte de la trame verte et bleue setraduit par la replantation de haies.

FAUX La replantation de haies ne représente qu'unepossibilité parmi beaucoup d'autres de restaurer descontinuités écologiques et n’est pas toujours adaptée.Ce sont principalement les espèces de milieux boisésqui en bénéficieront. Or la prise en compte descontinuités écologiques concerne aussi les autresespèces de milieux ouverts, de milieux humides... Lemaintien d'espaces agricoles (notamment les prairies),de bandes enherbées, de réseaux de mares, de milieuxnaturels ouverts (pelouses, landes)... ont tout autantd'importance.Pour identifier des corridors, il est recommandé des'appuyer sur l'existant, qui est déjà fonctionnel. Lacréation de nouvelles infrastructures végétales estsouvent coûteuse et peut s'avérer inopérante, au moinsà court terme. Elle nécessite par ailleurs de s'interrogersur les éventuels effets indésirables qu'elle peutengendrer : propagation d'espèces invasives, demaladies...

Pour respecter la réglementation, je doisidentifier des connexions entre tous lesespaces de biodiversité présents sur monterritoire.

FAUX La mise en œuvre de la trame verte et bleuen'exige pas de tout connecter. Les continuitésidentifiées doivent pouvoir se justifier scientifiquement etrelier des espaces qui fonctionnent ensemble. Il n'yaurait pas de sens de vouloir à tout prix relier desmilieux très différents sans lien fonctionnel.

La TVB ne se cantonne pas à des réseaux depistes cyclables, sentiers piétons... reliant desespaces de loisirs (jardins, espaces sportifs).

VRAI Ces éléments font partie de la compositionurbaine qui ne représente qu'un des volets de la trameverte et bleue (trame verte urbaine), et concerne avanttout les territoires fortement urbanisés.

La mise en place de la trame verte et bleue surun territoire le prive de toute possibilité dedéveloppement.

FAUX La trame verte et bleue n’a pas vocation à figerle territoire dans son état initial mais doit garantir sonévolution dans le respect des processus écologiques. Ilest important pour cela de hiérarchiser sescomposantes pour assurer la préservation des espacesles plus importants pour la biodiversité et conserver desmarges d'urbanisation sur les espaces à faible enjeuécologique.

La trame verte et bleue est un outild'aménagement durable du territoire quicontribue à enrayer la perte de biodiversité, enprenant en compte les activités humaines.

VRAI Elle permet en effet de mettre en cohérence lesprojets d'aménagement avec les fonctionnalitésécologiques du territoire en optimisant l'organisationspatiale des différents espaces (espaces à urbaniser,espaces naturels,...) et en limitant la consommation desespaces naturels, agricoles et forestiers.

La trame verte et bleue contribue à limiterl'étalement urbain et à densifier l'urbanisationdans les espaces déjà artificialisés.

VRAI L'étalement urbain participe à la fragmentationdes milieux naturels et donc à leur fragilisation. L'un desobjectifs de la trame verte et bleue est bien de diminuerla fragmentation des habitats naturels et d'espèces.

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 8/9

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La prise en compte de la nature en ville suffit àlimiter l'érosion de la biodiversité

FAUX Elle agit en faveur d'une certaine biodiversitéconstituée majoritairement d'espèces anthropophilesaujourd’hui peu menacées. La biodiversité la plusmenacée se trouve principalement en dehors des villes,dans des milieux naturels, agricoles ou forestiers endéclin du fait de leur consommation par l'urbanisationou de pratiques de gestion défavorables.

La trame verte et bleue se traduitsystématiquement par le classement desespaces qui la composent en zonage N dans lesdocuments d'urbanisme

FAUX Il est important que les espaces qui constituentla trame verte et bleue conservent leur fonctionnalitéécologique, ce qui n'interdit pas tout aménagement. Ilpeut y être instauré un zonage A ou N, associé à desrègles d’urbanisme et des orientations d’aménagementpermettant de garantir la fonctionnalité des continuitésécologiques. La préservation de ces espaces peutaussi s’appuyer sur d'autres outils du code del'urbanisme (voir § 6).

Suivant le contexte et les enjeux écologiques identifiés,le zonage A peut s’avérer suffisant pour assurer laprotection d’éléments TVB. L’implantation d’un bâtimentagricole sur ces espaces n’est pas interdite dans lamesure où sa géométrie, sa localisation et son usagen’altèrent pas leur fonctionnalité écologique.

Pour aller plus loin : Consulter le centre de ressources surla trame verte et bleue coordonné par le Ministère del’écologie, du développement durable et de l’énergie

(MEDDE) http://www.trameverteetbleue.fr/

La Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme 9/9

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Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie

Direction régionale de l’Environnement , de l’Aménagement, et du Logement Centre

5 avenue Buffon - BP 6407 45064 Orléans - cedex 2

Téléphone : 02 36 17 45 92

Télécopie : 02 36 17 41 01

http//www.centre.developpement-durable.gouv.fr

Date de parution : décembre 2013n° ISBN : 978-2-11-138232-9