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1 LE DROIT DE VOTE DES RESSORTISSANTS DE NATIONALITÉ ÉTRANGÈRE AU LUXEMBOURG 1 Introduction : Ce document se veut être une contribution aux débats à venir sur le droit de vote des ressortissants de nationalité étrangère aux élections nationales. C’est au cours d’un point de presse, le 22 septembre 2014, que le Conseil de gouvernement, en présence des présidents des groupes politiques et des présidents des partis de la coalition gouvernementale, que le Premier ministre Xavier Bettel, a présenté les questions qui seront posées aux électeurs luxembourgeois au cours d’un référendum qui se tiendra le 7 juin 2015. Au départ, 4 questions étaient prévues, dont une portant sur l’obligation de l’État à prendre en charge les traitements et pensions des ministres des Cultes. Mais l’accord survenu le 21 janvier 2015 sur la séparation de l’église et de l’État, permettant une modification de la Constitution, rend caduque cette question. Dès lors, trois questions seront proposées aux électeurs : 1. Approuvez-vous l’idée que les Luxembourgeois âgés entre seize et dix-huit ans aient le droit de s’inscrire de manière facultative sur les listes électorales en vue de participer comme électeurs aux élections à la Chambre des Députés, aux élections européennes et communales ainsi qu’aux référendums ? 2. Approuvez-vous l’idée que les résidents non-luxembourgeois aient le droit de s’inscrire de manière facultative sur les listes électorales en vue de participer comme électeurs aux élections pour la Chambre des Députés, à la double condition particulière d’avoir résidé pendant au moins dix ans au Luxembourg et d’avoir préalablement participé aux élections communales ou européennes au Luxembourg ? 3. Approuvez-vous l’idée de limiter à dix ans la durée maximum pendant laquelle, de façon continue, une personne peut faire partie du gouvernement ? Nous nous attacherons au point 2, concernant le droit de vote des personnes de nationalité étrangère aux élections législatives, bien que dans cette réflexion, nous considérerons la question du référendum dans sa globalité, en considérant autres questions. Dans un premier temps, nous aborderons la question du droit de vote des personnes de nationalité étrangère sous un angle historique, et cela à partir du traité de Maastricht, car c’est à partir de ce moment que la question du droit de vote des non-Luxembourgeois s’est concrètement posée. Comment cette question a-t-elle été perçue au Luxembourg ? Comment s’est-elle peu à peu imposée, passant de l’appréhension d’un élu étranger à des politiques de sensibilisation pour inciter les non-Luxembourgeois à s’inscrire sur les listes électorales ? Dans un deuxième temps, nous présenterons un bilan des inscriptions des étrangers sur les listes électorales aux élections européennes et communales. Enfin, nous proposerons une analyse des candidats et des élus de nationalité étrangère qui se sont présentés aux élections communales. L’exemple du droit de vote, actif et passif, des personnes de nationalité étrangère, aux élections communales et européennes depuis 1999,

Droit de votecefis.lu/resources/Droit-de-vote.pdf · 2015. 2. 9. · Title: Microsoft Word - Droit de vote.docx Author: ��N�nad Dubajic Created Date: 2/9/2015 8:27:06

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    LE DROIT DE VOTE DES RESSORTISSANTS DE

    NATIONALITÉ ÉTRANGÈRE AU LUXEMBOURG

    1 Introduction :

    Ce document se veut être une contribution aux débats à venir sur le droit de vote des ressortissants de nationalité étrangère aux élections nationales. C’est au cours d’un point de presse, le 22 septembre 2014, que le Conseil de gouvernement, en présence des présidents des groupes politiques et des présidents des partis de la coalition gouvernementale, que le Premier ministre Xavier Bettel, a présenté les questions qui seront posées aux électeurs luxembourgeois au cours d’un référendum qui se tiendra le 7 juin 2015.

    Au départ, 4 questions étaient prévues, dont une portant sur l’obligation de l’État à prendre en charge les traitements et pensions des ministres des Cultes. Mais l’accord survenu le 21 janvier 2015 sur la séparation de l’église et de l’État, permettant une modification de la Constitution, rend caduque cette question. Dès lors, trois questions seront proposées aux électeurs :

    1. Approuvez-vous l’idée que les Luxembourgeois âgés entre seize et dix-huit ans aient le droit de s’inscrire de manière facultative sur les listes électorales en vue de participer comme électeurs aux élections à la Chambre des Députés, aux élections européennes et communales ainsi qu’aux référendums ?

    2. Approuvez-vous l’idée que les résidents non-luxembourgeois aient le droit de s’inscrire de manière facultative sur les listes électorales en vue de participer comme électeurs aux élections pour la Chambre des Députés, à la double condition particulière d’avoir résidé pendant au moins dix ans au Luxembourg et d’avoir préalablement participé aux élections communales ou européennes au Luxembourg ?

    3. Approuvez-vous l’idée de limiter à dix ans la durée maximum pendant laquelle, de façon continue, une personne peut faire partie du gouvernement ?

    Nous nous attacherons au point 2, concernant le droit de vote des personnes de nationalité étrangère aux élections législatives, bien que dans cette réflexion, nous considérerons la question du référendum dans sa globalité, en considérant autres questions. Dans un premier temps, nous aborderons la question du droit de vote des personnes de nationalité étrangère sous un angle historique, et cela à partir du traité de Maastricht, car c’est à partir de ce moment que la question du droit de vote des non-Luxembourgeois s’est concrètement posée. Comment cette question a-t-elle été perçue au Luxembourg ? Comment s’est-elle peu à peu imposée, passant de l’appréhension d’un élu étranger à des politiques de sensibilisation pour inciter les non-Luxembourgeois à s’inscrire sur les listes électorales ? Dans un deuxième temps, nous présenterons un bilan des inscriptions des étrangers sur les listes électorales aux élections européennes et communales. Enfin, nous proposerons une analyse des candidats et des élus de nationalité étrangère qui se sont présentés aux élections communales. L’exemple du droit de vote, actif et passif, des personnes de nationalité étrangère, aux élections communales et européennes depuis 1999,

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    devrait permettre d’alimenter les débats sur l’ouverture du vote aux non-Luxembourgeois aux élections législatives. Cela fait plus de quinze ans que le CEFIS examine la participation sociale et politique des étrangers au Luxembourg comme moyen et signe de leur intégration dans la société luxembourgeoise. Le projet RPSP initié en 1998 avait pour objectif, entre autres, d’observer et d’analyser l’inscription des étrangers qui se rendaient aux urnes pour la première fois aux élections communales de 1999 et pour la seconde fois aux élections européennes de 1999 (la première fois étant en 1994). Lors de ces élections, les ressortissants communautaires avaient la possibilité d’être candidats aux élections communales et nous avions observé attentivement le déroulement de la campagne et les résultats à travers les élus luxembourgeois et non luxembourgeois. Depuis, les chercheurs du CEFIS ont réalisé une étude longitudinale à travers le suivi et l’analyse de toutes les élections, communales et européennes, du Grand-Duché. Dans ce document, nous nous contenterons de présenter un bref bilan des inscriptions et quelques données sur les candidats. Les résultats plus approfondis de notre travail sont accessibles dans les différentes publications RED du CEFIS et disponibles sur le site internet www.cefis.lu.

    2 Rappel des faits : de Maastricht aux élections communales et européennes de 1999

    1ère étape, le traité de Maastricht : Le Traité de l’Union européenne, ou Traité de Maastricht, signé le 7 février 1992, est entré en vigueur le 1er novembre 1993. Ce traité comporte une partie intitulée « la citoyenneté de l’Union » (article 8 à 8E) selon laquelle tout citoyen ayant la nationalité d'un État membre est aussi un citoyen de l'Union. Cette citoyenneté confère de nouveaux droits aux Européens, à savoir :

    • le droit de circuler et résider librement dans la Communauté ; • le droit de voter et d'être élu pour les élections européennes et municipales dans l'État

    où l'on réside (art. 8B) ; • le droit à une protection diplomatique et consulaire d'un État membre autre que celui

    d'origine sur le territoire d'un pays tiers où ce dernier État n'est pas représenté ; • le droit de pétition devant le Parlement européen et de déposer une plainte auprès du

    médiateur européen.

    Ainsi, les ressortissants de l’U.E. ne sont plus qualifiés d’étrangers, mais ils sont désormais des citoyens européens. Leur statut a radicalement changé, leur donnant des droits nouveaux, dont le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et aux élections européennes pour les ressortissants de l’U.E. Mais la citoyenneté européenne, définie par le Traité de Maastricht, n’est ni une finalité ni une prémisse, c’est un processus : « L’Europe des citoyens, projet profondément humaniste, mais longtemps occulté pour ne pas heurter de front les résistances nationales, est devenue un objectif politique déclaré dans le courant des années 1970 (…) Le Conseil européen de Fontainebleau, en juin 1984, met en place un comité ad hoc, présidé par Pietro Adonnino, qui élabore en 1985 deux rapports proposant une série de mesures concrètes. Les unes, de portée pratique, visaient à accorder de plus

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    amples facilités aux ressortissants des États membres dans leur libre circulation ou l’exercice de leur profession (…) les autres s’attachant à la question des droits spéciaux des citoyens1 ». Processus qui s’est poursuivi par d’autres Traités : Traité d’Amsterdam (1997-99), Traité de Nice (2001-03), le traité de Lisbonne (2007-09), d’autres certainement suivront. Le 2 juillet 1992, la Chambre des Députés Luxembourgeoise adoptait2 le projet de loi portant ratification du Traité de Maastricht avec 51 voix favorables, émanant du LSAP, CSV et DP, 3 abstentions et 6 députés ayant voté contre parmi lesquels le Comité d’action « pension 5/6 » aujourd’hui ADR, GLEI (Gréng Lëscht Ekologesch Initiativ) et KPL (Kommunistesch Partei Lëtzebuerg). Après une opposition du parti démocratique, en raison notamment de son opposition au droit de vote des étrangers, celui-ci s’est finalement prononcé en faveur de la ratification du Traité. Le Comité d’action « pension 5/6 » et le KPL ont pris position contre le droit de vote des ressortissants de l’U.E. aux élections européennes et communales, au motif que les partis de la coalition gouvernementale et le DP avaient ratifié le Traité sans tenir compte de la volonté de la majorité des Luxembourgeois. Le Premier Ministre avait dès lors promis un dialogue avec toutes les forces politiques sur les modalités du droit de vote des étrangers pour trouver un consensus aussi large possible et pour éviter les discours populistes et démagogiques lors des échéances électorales à venir, élections communales de 1993, élections législatives et européennes de 1994. Les trois conditions prévues par la Constitution luxembourgeoise pour l’application d’un traité international en droit interne sont remplies 3 :

    • le Grand-Duché doit avoir ratifié le Traité (le 2 juillet 1992) ; • le Traité doit entrer en vigueur sur le plan international (1er novembre 1993) ; • le texte du Traité doit avoir été intégralement publié au Mémorial luxembourgeois à

    la même manière qu’une loi (Mémorial A-N°57 du 6 aout 1992. Traité de Maastricht sur l’Union européenne).

    Deuxième étape, les directives européennes avec les dispositions dérogatoires et transitoires. Une fois le Traité de Maastricht ratifié, il s’agissait ensuite de négocier les deux directives fixant les modalités de l’exercice du droit de vote actif et passif aux élections communales4 et européennes5. Les directives sont une opportunité pour le gouvernement luxembourgeois de négocier des conditions dérogatoires et transitoires, quant à l’application du droit de vote des non-Luxembourgeois, notamment à travers la :

    • la mise en place d’une condition de résidence pour exercer le droit de vote actif et passif,

    1 CSV Groupe Parlementaire, Maastricht, une chance et un défi, Luxembourg, imprimerie saint-paul, 1992, p. 54. 2 Sur ce processus de ratification, voir l’étude de Sylvain Besch, Entre intégration et fermeture ; Rapport d’information analytique sur les politiques des étrangers au Grand-Dcuhé de Luxembourg janvier 1993 - juin 199e, Sesopi Centre Intercommunautaire asbl, décembre 1994, 126 pages. Nous reprenons dans ce chapitre une grande partie de cette analyse. 3 Marc Thewes, Luxembourg, in : Les constitutions nationales à l’épreuve de l’Europe. Paris, la Documentation française, 1993, pp187-197. 4 Directive 94/80/CE du Conseil, du 19 décembre 1994, fixant les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales pour les citoyens de l'Union résidant dans un État membre dont ils n'ont pas la nationalité, Journal officiel n° L 368 du 31/12/1994 p. 0038 - 0047 5 Directive 93/109/CE du Conseil, du 6 décembre 1993, fixant les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections au Parlement européen pour les citoyens de l'Union résidant dans un État membre dont ils ne sont pas ressortissants, Journal officiel n° L 329 du 30/12/1993 p. 0034 - 0038

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    • l’interdiction de listes composées uniquement d’étrangers • la mise en place d’un pourcentage de résidents non-Luxembourgeois pour

    l’application des directives.

    Article 12 de la Directive portant sur le droit de vote aux élections communales : 1. Si, dans un État membre, à la date du 1er janvier 1996, la proportion de citoyens de l'Union qui y résident sans en avoir la nationalité et qui ont atteint l'âge de voter dépasse 20 % de l'ensemble des citoyens de l'Union en âge de voter et qui y résident, cet État membre peut, par dérogation à la présente directive : a) réserver le droit de vote aux électeurs visés à l'article 3 qui résident dans cet État membre pendant une période minimale qui ne peut pas dépasser la durée égale à un mandat de l'assemblée représentative municipale; b) réserver le droit d'éligibilité aux éligibles visés à l'article 3 qui résident dans cet État membre pendant une période minimale qui ne peut pas dépasser une durée égale à deux mandats de cette assemblée c) prendre des mesures appropriées en matière de composition des listes de candidats et visant notamment à faciliter l'intégration des citoyens de l'Union ressortissants d'un autre État membre.

    Article 14 de la Directive portant sur le droit de vote aux élections européenne : 1. Si dans un État membre, à la date du 1er janvier 1993, la proportion de citoyens de l'Union, qui y résident sans en avoir la nationalité et qui ont atteint l'âge de voter, dépasse 20 % de l'ensemble des citoyens de l'Union en âge de voter et qui y résident, cet État membre peut réserver : a) le droit de vote aux électeurs communautaires qui résident dans cet État membre pendant une période minimale qui ne peut pas dépasser cinq ans; b) le droit d'éligibilité aux éligibles communautaires qui résident dans cet État membre pendant une période minimale qui ne peut pas dépasser dix ans. Ces dispositions sont sans préjudice des mesures appropriées que cet État membre peut prendre en matière de composition des listes de candidats et visant notamment à faciliter l'intégration des citoyens de l'Union non nationaux. Toutefois, les électeurs et éligibles communautaires qui, en raison de leur résidence en dehors de leur État membre d'origine ou de sa durée, n'y ont pas le droit de vote ou d'éligibilité ne peuvent se voir opposer les conditions de durée de résidence visées au premier alinéa.

    Troisième étape, transposition des directives et application du droit de vote. Le 7 décembre 1993, un projet de loi fixant les modalités de l’élection des représentants du Grand-Duché au Parlement européen a été déposé puis a été adopté le 27 janvier 1994. Il y était prévu une dérogation fixant un délai de résidence pour les non-Luxembourgeois désirant s’inscrire sur les listes électorales, ceci en raison du nombre important de non-luxembourgeois sur son sol. Les débats qui vont avoir lieu au cours des années 1993 à 1996 sont nombreux et riches, chacun exprimant ses opinions, aussi bien du côté des “pour” que celui des “contre” le droit de vote des étrangers. Nous avons fait le choix des deux exemples suivants afin d’illustrer les différentes positions : Dans son avis, le CES6 s’exprime clairement en faveur du droit de vote des étrangers : « l’exclusion des étrangers de toute participation à la vie politique d’un pays, au destin duquel ils sont associés, n’obéit, ni aux principes démocratiques, ni à l’intérêt national bien compris et qu’il est donc particulièrement important qu’un pays comme le notre, ayant une forte implantation de population étrangère, donne la possibilité à cette population de s’exprimer politiquement sur les problèmes locaux ». Les arguments en faveur du droit de vote tournent autour du principe démocratique et de l’application concrète de la citoyenneté. La Chambre des Fonctionnaires et des Employés publics s’exprime, tout aussi clairement, contre l’octroi du droit de vote aux ressortissants étrangers : « en conclusion, la Chambre des Fonctionnaires et Employés publics reste opposée à l’octroi du droit de vote aux citoyens non luxembourgeois, et elle réitère son appel aux responsables politiques d’entreprendre tout ce

    6 Avis du Conseil Economique et Social sur l’évolution économique, financière et sociale du pays, 6 avril 1993.

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    qui est en leur pouvoir pour renverser la barre dans le cadre de la conférence intergouvernementale en 1996, dite Maastricht II 7». Les arguments que l’on peut entendre contre le droit de vote des étrangers portent sur la perte de l’identité nationale et de la souveraineté nationale du Grand-Duché. Au final, le droit de vote des étrangers, ressortissants de l’U.E. prend forme à travers la transposition des deux directives européennes : a) par l’adoption de la loi du 28 janvier 1994 fixant les modalités de l’élection des représentants du Grand-Duché de Luxembourg au Parlement européen8. a) par l’adoption de la loi du 28 décembre 1995 fixant les modalités de participation aux élections communales des citoyens non-luxembourgeois de l’Union Européenne9. Nous terminons ce chapitre par la Déclaration de Jacques Santer sur la ratification du Traité de Maastricht le 22 avril 1992, toujours d’actualité.

    « Quatrième apport de Maastricht : l'instauration d'une citoyenneté européenne. Cette innovation s'imposait : une Union censée être plus proche des citoyens exigeait un apport palpable. Il était temps que l'économie et la politique reçoivent un complément à dimension humaine. À la nationalité d'origine de chaque ressortissant communautaire s'ajoutera désormais la citoyenneté européenne. Alors que la nationalité se caractérise par des liens historiques, profonds et véritables, la citoyenneté est une notion bien plus symbolique : il s'agit en quelque sorte d'un élément de raison, plus pratique que sentimentale. L'article 8 du Traité stipule qu'“est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre”, ce qui montre bien que la nationalité ne sera pas remplacée par la citoyenneté. Cette citoyenneté présentera de nombreux avantages pour les Luxembourgeois. Ils pourront bénéficier, lors de leurs séjours à l'étranger, de cette même citoyenneté européenne qui ne fera que traduire ce rapprochement entre les peuples, entre les citoyens européens. Qui pourrait nier les facilités et avantages que présente un passeport “fort” protégeant quelques 340 millions d'hommes par rapport au passeport national qui n'a que le petit peuple luxembourgeois derrière soi ? Le Grand-Duché perdra-t-il alors son âme en admettant la participation conditionnée de résidents communautaires aux élections européennes et communale ? Le sentiment d'appartenance à la nation luxembourgeoise se fonde sur des éléments définissables pour les uns, telle la langue, moins palpables pour d'autres, telle une certaine façon de réfléchir et de vivre en commun et la conscience de faire partie d'une collectivité ayant vécu la même histoire. Ce n'est certes pas la participation ou non, des résidents communautaires aux élections, qui menacera ces éléments constitutifs et incontournables de notre nation. »

    7 Chambre des Députés, Session ordinaire 1995-1996 n°4051, Projet de loi fixant les modalités de participation aux élections communales des citoyens non luxembourgeois de l’Union européenne et modifiant 1)le loi électorale modifiée du 31 juillet 1924 2) la loi communales modifiée du 13 décembre 1988,Luxembourg, 29 novembre 1995. 8 Mémorial A-N°3 du 31 janvier 1994. Loi du 28 janvier 1994 fixant les modalités de l’élection des représentants du Grand-Duché de Luxembourg au Parlement européen. 9 Mémorial A-N°101 du 28 décembre 1995 fixant les modalités de participation aux élections communales des citoyens non-luxembourgeois de l’Union Européenne et modifiant 1) la loi électorale modifiée du 31 juillet 1924 2) la loi communale modifiée du 13 décembre 1988.

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    3 Les élections européennes : inscription sur les listes électorales de 1994 à 2014

    Après cette description, nous proposons un bilan des inscriptions des ressortissants communautaires aux élections européennes. Avec l’introduction de la citoyenneté européenne, chaque citoyen communautaire dispose désormais du droit de vote et d’éligibilité aux élections communales et aux élections pour le Parlement européen. C’est aux élections européennes de 1994 que les ressortissants communautaires ont eu la possibilité de faire valoir ce droit pour la première fois, à condition de résider dans le pays depuis 5 ans au cours des 6 dernières années au moment de la demande d’inscription. Les conditions de participation ont été allégées par la suite : la durée de résidence a été fixée à 5 ans au moment de la demande d’inscription pour les élections de 2004, puis à 2 ans pour les élections européennes de 2009. Pour les élections européennes qui sont déroulées le 25 mai 2014, la loi électorale (loi du 20 décembre 2013) permet aux ressortissants communautaires de s’inscrire sur les listes électorales sans condition de résidence. Nous pouvons d’ores et déjà constater que la durée de résidence, l’une des conditions essentielles pour participer aux élections européennes en 1993, date de l’entrée en vigueur du Traité de Maastricht, a été purement et simplement supprimée 20 après son application. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce point dans nos conclusions. Le délai d’inscription a également subi une modification importante : en 1999, pour voter, les ressortissants communautaires devaient s’inscrire sur les listes électorales 18 mois avant les élections, à savoir le 31 mars 1998. Ce délai a été réduit à 86 jours avant les élections en 2008 (la loi du 19 décembre 2008 prolonge le délai d’inscription des non-Luxembourgeois sur les listes électorales pour les élections européennes et communales jusqu’au 13ème vendredi avant la tenue des scrutins). Pour participer aux élections européennes du 25 mai 2014, les ressortissants de l’Union ont pu s’inscrire sur la liste électorale jusqu’au 28 février 2014. De plus, ces derniers ne doivent plus justifier des années de durée de résidence, ceci de même que pour être éligible.

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    Évolution des inscriptions aux élections UE de 1994 à 2014

    De 1994 à 2014, le nombre d’inscrits en valeur absolue a régulièrement augmenté, passant de 6 907 en 1994 à 21 650 en 2014. L’augmentation la plus significative a été relevée pour les élections européennes de 2009 (+50 %). De 2009 à 2014, la hausse observée est de 23 %. Évolution du taux d'inscription et du poids de l'électorat étranger aux élections E.U de 1994 à 2014

    6907

    9811 11739

    17579

    21650

    0

    5 000

    10 000

    15 000

    20 000

    25 000

    1994 1999 2004 2009 2014

    © CEFIS

    3,1% 4,3%

    5,1%

    7,3% 8,2%

    7,4% 8,8% 8,9%

    11,5% 12,2%

    0%

    2%

    4%

    6%

    8%

    10%

    12%

    14%

    1994 1999 2004 2009 2014 © CEFIS

    Poids de l'électorat étranger Taux d'inscription

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    Il y a eu une augmentation des taux d’inscription et du poids de l’électorat étranger par rapport aux élections européennes précédentes ; le taux d’inscription représente le nombre de ressortissants communautaires qui se sont inscrits sur les listes électorales par rapport à ceux qui auraient eu la possibilité de le faire. Le poids de l’électorat étranger représente les électeurs étrangers inscrits sur les listes électorales par rapport à l’électorat total. Ce graphique fournit deux indications : d’une part, il confirme la progression enregistrée lors des élections européennes de 2009 (+2,6 %) par rapport aux élections précédentes, ainsi que l’augmentation toute relative en 2014 (+0,7 %). D’autre part, il indique aussi combien la proportion des résidents étrangers encore non inscrits aux élections européennes reste forte : 12,2 % d’inscrits, ce qui signifie que 88,8 % ne se sont pas inscrits sur les listes. Malgré l’annulation des conditions de résidence, fixée à 5 ans, puis à 2 ans, nous n’observons pas de hausses importantes. Détail des inscriptions selon les principales nationalités

    Inscriptions sur les listes électorales selon la nationalité aux élections européennes de 1999 à 2014

    Nationalités Élections EU 1999 Élections EU 2004

    Élections EU 2009

    Élections EU 2014

    Évolution 2009-2014

    Taux d'inscription 2014

    portugaise 2 699 3 646 6 546 7 812 19 % 10,9 % française 1 066 1 266 2 266 3 565 57 % 11,6 % italienne 3 095 3 048 3 375 3 124 -7 % 18,4 % belge 1 150 1 413 1 930 2 309 20 % 14,7 % allemande 879 1 127 1 633 2 048 25 % 18,3 % britannique 248 336 467 595 27 % 12,3 % néerlandaise 299 403 549 594 8 % 17,0 % espagnole 180 190 228 380 67 % 9,8 % danoise 56 83 141 224 59 % 13,9 % irlandaise 77 89 112 165 47 % 13,5 % polonaise 16 63 136 116 % 4,7 % grecque 26 35 61 122 100 % 6,8 % roumaine 22 103 368 % 4,7 % autrichienne 19 47 58 97 67 % 13,7 % suédoise 16 25 40 75 88 % 5,7 % tchèque 3 17 59 247 % 9,1 % bulgare 8 58 625 % 6,9 % hongroise 2 10 44 340 % 4,0 % finlandaise 1 7 22 37 68 % 4,4 % slovaque 0 6 29 383 % 5,2 % lettonne 0 5 18 260 % 4,0 % estonienne 0 5 16 220 % 3,6 % slovène 3 8 16 100 % 3,9 % maltaise 0 4 8 100 % 4,0 % croate 7 0 % 1,5 % lituanienne 0 2 7 250 % 1,3 % cypriote 0 1 2 100 % 3,1 % Total 9 811 11 739 17 579 21 650 23 % 12,2 % Pour ce tableau, nous ne disposons pas d’information concernant le taux d’inscription selon la nationalité en 1994. Source CEFIS

  • 9

    Les Portugais arrivent en tête avec 7.812 inscrits, mais le taux d’inscription montre un potentiel très important pour ces ressortissants puisqu’il n’est que de 10,9 %. Les Français ont fait un bond avec une progression de 57 % entre 2009 et 2014, mais ils ont un taux d’inscription qui se situe légèrement en dessous de la moyenne (12,2 %). Il faut dire que l’inscription des Français a toujours été très faible, de même pour les Belges et les Allemands. Nous en avions alors conclu que les ressortissants des pays limitrophes au Luxembourg préféraient certainement voter dans leurs pays d’origine. Mais aujourd’hui, on constate que leurs taux ont tous augmenté, les Allemands affichent un taux d’inscription de 18,3 %, se situant au même niveau que les Italiens. Avec un taux d’inscription de 18,4 % (19,9 % en 2009), les Italiens réalisent le meilleur score. Cependant, le nombre d’inscrits a diminué de 7 % par rapport aux élections européennes de 2009. Cela est certainement dû aux naturalisations ou aux retours dans le pays d’origine. Enfin, le taux d’inscription des autres communautés vivant au Luxembourg a augmenté. On peut retenir notamment les bons scores des anglophones : Britanniques (+27 %) et Irlandais (+47 %). Est-ce dû aux initiatives ciblées à leur égard 10 ? En ce qui concerne les communautés de plus petites tailles récemment installées au Luxembourg, le nombre de leurs ressortissants est trop faible pour tirer des conclusions. Les Polonais, ancienne immigration vers le Luxembourg, sont passés de 63 inscrits à 136 soit une hausse de 116 %, les Tchèques de 17 inscrits à 59. Pour conclure sur ces dernières élections européennes, nous remarquons que, malgré la hausse constatée lors des élections de 2009, elles intéressent peu de personnes. Ceci va dans le sens des observations faites dans les autres pays de l’Union européenne où le taux de participation a été l’un des plus faibles depuis sa création : 43,09 % en moyenne dans l’Union, soit -2,6 points par rapport au scrutin de juin 2004. L’Europe semble lointaine aux résidents étrangers, et les enjeux européens paraissent plus éloignés que les enjeux nationaux et locaux. Parmi les freins à la participation on peut citer les suivants : • Le choix pour les citoyens de l’U.E. de voter soit pour les députés européens du pays

    d’origine soit du Luxembourg. Ainsi, en 2004, parmi les électeurs, environ 50 % des Français et des Italiens votaient dans leur pays d’origine et l’autre moitié au Luxembourg. À cela, il faut ajouter également que la participation électorale aux Européennes dans le pays d’origine est plus ou moins favorisée par les ambassades et les consulats.

    • De plus, il faut noter l’absence de débat public sur les enjeux européens. Il n’y a par exemple pas eu de campagnes électorales avant la clôture des inscriptions.

    • Le changement assez tardif du nouveau cadre légal électoral a fortement freiné la mise en place de la campagne de sensibilisation dont la nécessité n’est plus à démontrer.

    10 Citons en particulier les formations de sensibilisation que nous avions donnée avec l’Olai, MPG (Migration Policy Group) et la Maison de l’Europe à destination des anglophones.

  • 10

    4 Les élections communales : Inscription sur les listes électorales de 1999 à 2011

    C’est aux élections communales de 1999 que les étrangers issus de l’Union européenne ont eu pour la première fois la possibilité d’élire les conseillers communaux sous certaines conditions : outre la condition d’âge, il fallait justifier 6 années de résidence au cours des 7 dernières années au moment de la demande d’inscription. Aux élections communales de 2005, la durée de résidence a été réduite à 5 ans au moment de la demande d’inscription et les non-communautaires ont également eu la possibilité de s’inscrire sur les listes électorales dans les mêmes conditions que les ressortissants communautaires. Comme pour les élections européennes, il fallait faire la démarche de s’inscrire sur les listes électorales auprès de la commune. En 1999 et en 2005, le délai d’inscription était fixé au 31 mars de l’année précédant les élections (soit 18 mois avant les échéances électorales), puis il a été réduit à 86 jours (environ 3 mois) aux élections communales de 2011. Ainsi, pour voter aux élections communales du 9 octobre 2011, les ressortissants de nationalité étrangère pouvaient s’inscrire jusqu’au14 juillet 2011 inclus sur les listes électorales (loi du 19 décembre 2008). Évolution des inscriptions sur les listes électorales aux élections communales de 1999 à 2011

    De 1999 à 2011, les inscriptions pour les élections communales sont passées de 13 835 à 30 937, soit une augmentation de 124 % en douze ans, avec une hausse importante de 1999 à 2005 (+73 %) et une augmentation moins importante entre 2005 et 2011 (+29 %). Il faut cependant préciser que la modification de la loi sur la nationalité, introduisant le principe de plurinationalité, a considérablement transformé le corps électoral (Loi du 23 octobre 2008 sur la nationalité luxembourgeoise), car de nombreux électeurs étrangers sont devenus des électeurs luxembourgeois. En 2009 par exemple, année de mise en application de la nouvelle loi, il y a eu 9 566 acquisitions de la nationalité luxembourgeoise, et, en 2010, 4 311

    13 835

    23 957

    30 937

    0

    5 000

    10 000

    15 000

    20 000

    25 000

    30 000

    35 000

    1999 2005 2011 © CEFIS

    + 10 122 soit une hausse de 73%

    + 6 980 soit une hausse de 29%

  • 11

    acquisitions de la nationalité luxembourgeoise. Au cours des années suivantes, le nombre de naturalisations s’est stabilisé entre 4 000 et 5 000 par an. Le taux d’inscription est passé de 12 % à 17 % et le poids de l’électorat étranger de 6 % à 12 %. Nous constatons donc une augmentation importante de la participation électorale communale des étrangers, mais plus encore, une plus forte participation qu’aux élections européennes. Cette hausse concerne principalement les ressortissants de l’U.E car le nombre de non-communautaires inscrits est resté très faible pour une première participation.

    Évolution du taux d'inscription et du poids de l'électorat étranger aux élections communales de 1999 à 2011

    Les taux d’inscription selon les principales nationalités communautaires sont de 18 % (28.341 personnes). Les ressortissants de 6 pays affichent des taux au-dessus de la moyenne : les Néerlandais, les Italiens, les Autrichiens, les Allemands, les Belges et les Portugais. Sur les 24 nationalités communautaires comportant 100 électeurs potentiels au moins, le taux d’inscription a progressé depuis 2005 pour 18 nationalités. Pour 2 pays il est resté stable et pour 4 pays, il a diminué.

    12%

    15%

    17%

    6%

    10%

    12%

    0%

    4%

    8%

    12%

    16%

    20%

    1999 2005 2011 © CEFIS

    Taux d'inscription Poids de l'électorat

  • 12

    Les taux d’inscription aux élections communales 2011 selon les nationalités communautaires

    Pour la plupart des groupes nationaux, nous remarquons une augmentation de la participation. C’est surtout le cas pour les Portugais qui sont passés de 4 896 à 10 622 inscrits, soit une augmentation de 117 %. Avec un taux d’inscription de 20 %, les ressortissants portugais se hissent au niveau de celui des Italiens, qui ont toujours eu un degré de politisation important. Une comparaison avec les élections européennes renseigne sur l’importance plus grande que revêtent les élections locales.

    2%� 2%� 2%�3%� 3%�

    3%� 4%� 4%� 4%�5%� 5%�

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  • 13

    Les taux d’inscription aux élections communales 2011 selon les principales nationalités non-communautaires

    Le taux d’inscription selon les principales nationalités non-communautaires est de 12 % chez les ressortissants non-communautaires (2.596 personnes), alors qu’en 2005, il était de 6 % (1.251 personnes). Sur les groupes nationaux comportant un électorat potentiel d’au moins 100 électeurs, la communauté péruvienne affiche avec 26 % le taux d’inscription le plus important. Parmi les principales nationalités non-communautaires, il faut relever le taux d’inscription assez important et au-dessus de la moyenne nationale, des ressortissants monténégrins (25 %), de la Bosnie (18 %) et de la « Yougoslavie » (17 %). Notons encore la bonne progression des ressortissants capverdiens depuis les élections communales de 2005, avec un taux d’inscription passant de 8 % à 13 %.

    5 Élections communales : Profil des candidats et des élus étrangers de 1999 à 2011.

    En 1999, seuls les ressortissants communautaires avaient accès aux élections communales comme électeurs et comme candidats. En 2005, les non-communautaires participaient pour la première fois en tant qu’électeurs, mais ne pouvaient pas être candidats. Aux élections communales de 2011, tous les étrangers avaient la possibilité de voter, d’être candidats et pouvaient accéder au poste de bourgmestre et d’échevin. Pour être candidat en 1999, il fallait justifier une durée de résidence de 12 années au moins au cours des 15 dernières années et être ressortissant de l’U.E. (loi électorale du 28 décembre 1995). Cette durée a été abaissée à 5 années aux élections communales de 2005 (loi électorale 18 février 2003). La loi électorale du 13 février 2011 ouvre l’électorat passif (être candidat) aux ressortissants de pays tiers, toujours avec la condition de résidence de 5 ans au moment

    4%� 4%�5%�

    6%�7%� 7%�

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  • 14

    du dépôt des candidatures. Cette loi permet aussi à l’étranger, démocratiquement élu, d’accéder aux postes de bourgmestre et d’échevin. Une fois encore, il est intéressant d’observer et de souligner que les conditions de participation aux élections ont subi de nombreux allégements par rapport aux exigences du départ. Un manque de candidats aux élections communales de 2011 Il y avait 3 319 candidats pour 1 129 conseillers à élire (soit un rapport de 2,94). Dans les communes majoritaires, il y avait 849 candidats pour 574 sièges (rapport 1,48), et dans les communes proportionnelles 2 470 candidats pour 555 sièges (rapport 4,45). Nous observons un déficit de candidats dans les petites communes où il y a moins de 2 candidats pour un siège alors que les villes de plus de 3 000 habitants ont plus de 4 candidats pour un siège. Ainsi, dans 8 communes à scrutin majoritaire il n’y a pas eu d’élections et les conseillers ont été élus d’office, d’autre part, 8 sièges n’ont pas été occupés faute de candidats, réduisant ainsi à 1 121 le nombre d’élus au lieu des 1 129 initialement prévus. Les candidats des communes élus d’office aux élections communales de 2011

    Consdorf : 5 candidats pour 9 conseillers (- 4) Neunhausen : 3 candidats pour 3 conseillers Eschweiler : 7 candidats pour 7 conseillers Nommern : 8 candidats pour 9 conseillers (-1) Consthum : 4 candidats pour 4 conseillers Schieren : 8 candidats pour 9 conseillers (-1) Tandel : 11 candidats pour 11 conseillers Weiller-la-Tour : 7 candidats pour 9 conseillers (-2)

    Le CEFIS souligne depuis de nombreuses années le manque de diversité parmi les élus communaux (manque de population jeune, manque de population féminine, manque de personnes de nationalité étrangère). Profil des candidats Des 138 candidats étrangers en 1999 (4 % du total des candidats), nous sommes passé à 189 en 2005 (6 % du total des candidats), et à 236 en 2011 (7 %). La représentation des candidats étrangers est extrêmement faible et par rapport aux candidats luxembourgeois et par rapport à leur effectif numérique dans la société luxembourgeoise.

  • 15

    Candidats étrangers aux élections communales de 1999 et de 2005

    Aux élections communales les candidats portugais et italiens prédominent; suivent les candidats allemands qui ont beaucoup augmenté en 2011 (passant de 23 candidats en 2005 à 39 en 2011), les Français, les Belges et les Néerlandais qui forment un deuxième groupe de candidats plus ou moins homogènes, puis arrivent les ressortissants d’autres nationalités de l’Union en ordre dispersé de quelques unités. Cependant ; les principales nationalités vivant au Luxembourg ont toutes vu leur représentation progresser entre 1999 et 2011.

    Nationalité des candidats étrangers aux élections communales de 1999 et de 2005.

    Nationalité 2011 2005 1999

    Portugais 69 66 43 Italiens 40 42 36 Allemands 39 23 13 Français 24 15 12 Belges 19 15 12 Néerlandais 14 16 15 Britanniques 7 0 2 Danois 4 0 1 Espagnols 3 4 4 Autrichiens 2 3 0 Grecs 2 1 0 Polonais 1 0 0 Hongrois 1 0 0 Non-U.E. 11 0 0 Suédois 0 1 0 Total 236 186 138

    0  

    50  

    100  

    150  

    200  

    250  

    1999   2005   2011  

    138    soit  4,3%  sur  3226  

    189  soit  5,9%    de  3195  

    236  soit  7,1%    de  3319  

  • 16

    Les ressortissants non-U.E. ont eu pour la première fois la possibilité de poser leur candidature aux élections communales de 2011. Nous avons recensé 11 candidats non-U.E. : 3 Monténégrins, 1 Albanais, 1 Américain, 1 Bosniaque, 1 Ivoirien, 1 Mauritanien, 1 Norvégien, 1 Serbe et 1 Suisse.

    Répartition des candidats étrangers selon l’appartenance politique aux élections communales de 2011

    La répartition des candidats étrangers selon les partis politiques montre une certaine dissymétrie entre le système de scrutin, avec une surreprésentation dans les communes à scrutin proportionnel (200 candidats) et une sous-représentation dans les petites communes à scrutin majoritaire avec seulement 36 candidats (sur l’ensemble des 236 candidats étrangers). Nous observons une forte présence de candidats étrangers au sein des Verts, du parti socialiste et dans une moindre mesure dans le parti démocrate.

    Les élus étrangers selon leur nationalité, le mode de scrutin et le parti politique aux élections communales de 1999 et 2005

    Élections communales de 1999 Élections communales de 2005 Élections communales de 2011 Candidats étrangers 138 Candidats étrangers 189 Candidats étrangers 236 Élus étrangers 9 Élus étrangers 14 Élus étrangers 17 % 6,5 % % 7,4 % % 7,2 % Nationalité des élus Nationalité des élus Nationalité des élus Allemands 1 Allemands 4 Allemands 5 Français 1 Français 3 Français 3 Néerlandais 5 Néerlandais 2 Néerlandais 3 Portugais Portugais 2 Portugais 3 Belges Belges 1 Belges 1 Espagnols Espagnols 1 Espagnols Italiens 2 Italiens 1 Italiens 1 Autrichien Autrichien Autrichien 1 Total 9 Total 14 Total 17

    0  

    10  

    20  

    30  

    40  

    50  

    60  

    D  G   LSAP   DP   CSV   D  L   KPL   ADR   Partis  locaux  

    Scrutin  Maj.  

    60  

    43  

    37  

    19  14   14  

    6   7  

    36  

  • 17

    Partis et scrutin majoritaire Partis et scrutin majoritaire Partis et scrutin majoritaire

    CSV 4 CSV 3 CSV 1 LSAP 0 LSAP 1 LSAP 2 DP 0 DP 1 DP 2 ADR 0 ADR 0 ADR 0 Déi Gréng 0 Déi Gréng 1 Déi Gréng 0 Är Equipe 1 Scrutin majoritaire 5 Scrutin majoritaire 8 Scrutin majoritaire 11 Total 9 Total 14 Total 17

    9 candidats étrangers ont été élus en 1999, 14 en 2005 et 17 en 2011. Les élus sont plus « nombreux » pour les élections au scrutin majoritaire, avec 11 élus en 2011, contre 6 élus au scrutin proportionnel, 2 au LSAP, 2 au DP, 1 au CSV et 1 dans un parti indépendant. Les candidats étrangers n’ont que très peu de chances d’être élus au sein d’un parti politique, qui a son propre fonctionnement et sa propre logique et où les places sont « chères ». Dans les petites communes, où les relations directes sont déterminantes, pour être élu il faut être connu, aussi bien pour les Luxembourgeois que les étrangers. Pour être élu, plusieurs facteurs sont déterminants : d’une part, les ressources sociales et culturelles mais aussi un niveau d’études supérieur à la moyenne nationale pour les candidats luxembourgeois et les candidats de nationalité étrangère. Ces derniers disposent de très bonnes connaissances linguistiques, et d’un bon niveau socioprofessionnel. D’autre part, les candidats affichant de bons scores électoraux disposent de bonnes ressources sociopolitiques : ils demeurent dans une même commune depuis longtemps, sont bien implantés localement et bénéficient dès lors d’une certaine notoriété. De même, ils ont un taux de participation associatif élevé et plusieurs engagements politiques dans les structures locales (commissions communales par exemple) et parfois nationales.

  • 18

    6 Conclusions Au moment de la signature du Traité de Maastricht et des débats sur le droit de vote des étrangers aux élections européennes et communales, des craintes sont apparues, somme toute légitimes parce que nouveau et innovateur : le ou les bourgmestre(s) portugais, à Larochette ou ailleurs, la perte de la souveraineté nationale, ou une mise en minorité des Luxembourgeois dans leur propre pays, etc. Nous avons présenté un bilan de la participation politique des étrangers au Luxembourg qui relativise toutes ses appréhensions : les inscriptions aux élections européennes de 1994 à 2014, les inscriptions et analyse sociologique des candidats aux élections communales de 1999 à 2011. Au cours de ses 20 dernières années que peut-on conclure des débats et des élections. Quelques conclusions sur le bilan présenté

    • Le bourgmestre portugais à Larochette était une chimère. Le bourgmestre de cette commune est un citoyen, luxembourgeois, dévoué à sa commune depuis de nombreuses années ; lui, le collège échevinal et le conseil communal veillent à la bonne marche de leur commune, comme c’est le cas des autres communes du Grand-Duché. Et même… si le bourgmestre avait été de nationalité étrangère, ne gérerait-il pas la commune et les administrés de la même manière qu’un luxembourgeois ? À t-on déjà mis en cause le bourgmestre d’une commune pour favoritisme envers les Luxembourgeois ? Et pourquoi pourrait-on présumer cela pour un bourgmestre allemand, français, ou belge, ou autre ? Pour les politiques ou futurs politiques, les « zoon politikon11 » pourrait-on dire, la conviction politique prime avant tout, non la communauté de nationalité à laquelle l’on appartient. Nos observations, et les études réalisées à l’étranger12 sont claires, montrent que le vote communautaire reste un phénomène marginalisé, et les candidats de nationalité étrangère même s’ils sont sensibles à la problématique de l’intégration, tout comme les candidats luxembourgeois d’ailleurs, sont tournés vers la défense du bien commun.

    • Le second point sur lequel nous pouvons revenir est l’allégement des conditions de

    participation. Lors des débats parlementaires en 1993, les exigences pour voter et être candidats étaient assez strictes. Peu à peu, ces mêmes conditions ont été atténuées, allant jusqu’à la suppression des conditions de résidence pour les élections européennes. Ces différentes modifications de la loi électorale n’ont pas fait l’objet de controverses importantes de la part de l’opinion publique ou des partis politiques. Quand le CEFIS avait réalisé une étude sur les partis politiques et les étrangers en 2009, nous avions noté que tous les partis politiques admettaient comme une évidence la nécessité d’une politique d’ouverture aux non-Luxembourgeois, avec un bémol cependant pour la mise en application de ses idées : « Il existe des décalages entre les intentions et la réalité. Qu’il s’agisse de la présence et de la place des étrangers dans les partis et leurs structures ou de la présence des étrangers dans le champ politique comme électeurs, comme candidats et comme élus, de l’affirmation d’ouverture et de volonté d’intégration, les mesures diverses mises en place ou envisagées pour renforcer ces deux formes de présence, restent nettement plus marquées que leur

    11 L'homme est, selon Aristote, un zoon politikon, c'est-à-dire, littéralement, un animal civique, ou un animal politique, seul capable de former une cité en vue de réaliser le Bien commun. 12 Voir la bibliographie en fin de document.

  • 19

    présence réelle et effective13 ». Un effort reste à faire donc, du côté des partis politiques et du côté des résidents non-luxembourgeois.

    • Dernier point et non des moindres, aux dernières élections communales de 2011, le

    CEFIS avait observé une carence de candidats dans les petites communes (avec 8 sièges de conseillers communaux non pourvus). Par ailleurs, l’âge moyen des candidats et des élus augmente sensiblement. Pour les candidats, l’âge moyen est passé de 45,4 ans en 1999 à 47,3 en 2011, et l’âge moyen des élus était de 49,9 ans en 2001 contre 48,7 en 1999. Les élections législatives ne sont pas en reste puisqu’en 2009 les chercheurs de l’Université de Luxembourg notaient que : « la moyenne d’âge générale des candidats poursuit sa lente croissance en 2009. Elle est de 47,6 ans alors qu’elle était de 47,3 ans en 2004 et de 46,9 ans en 199914 ». Il s’agit juste d’en prendre conscience, de même que pour les femmes, les jeunes et les non-Luxembourgeois, restent sous représentées en politique

    Une citoyenneté politique fondée sur quels critères ? La participation politique semble aller de soi, elle est même inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme : « toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis » (article 21). Les débats publics sur la participation politique des étrangers sont inexistants, ou, quand ils existent ce sont des arguments simplistes et commodes qui prennent le dessus et tournent à une opposition réductrice entre “Nous” les autochtones, et “Eux”, les étrangers, avec tous les a priori qui accompagnent ce genre de construction mentale manichéenne. Le principe fondamental énoncé ci-dessus semble n’être pas ou peu acceptée. Le système que connaissent les pays démocratiques définit la citoyenneté surtout à travers des critères de nationalité et d’âge. Cette citoyenneté a connu des élargissements successif au cours du temps. Le critère fondamental de la citoyenneté politique est la nationalité Cette citoyenneté nationale repose uniquement sur le passeport conférant des droits et des devoirs spécifiques. C’est l’intérêt du traité de Maastricht réside dans l’instauration de la citoyenneté européenne, qui concerne tous les ressortissants UE, même si ce concept repose toujours sur le principe de la nationalité et exclut de fait les non-communautaires. L’Article 19 du traité stipule en effet que « tout citoyen de l’Union résidant dans un État membre dont il est ressortissant a le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales dans l’État membre où il réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État ». Ainsi, les citoyens de l’U.E. qui résident dans un État membre dont ils n’ont pas la nationalité ont le droit de vote actif et passif aux élections communales et européennes. D’une citoyenneté nationale, on est passé à une citoyenneté européenne, semi-ouverte, entre ouverture (ressortissants non-luxembourgeois communautaires) et fermeture (ressortissants de pays tiers). Le Luxembourg a été le plus loin en ouvrant le droit de vote actif et passif aux élections communales pour les ressortissants non communautaires. Si ce n’est certes pas le premier, ni

    13 Besch Sylvain, Dubajic Nénad, Legrand Michel, Les partis politiques et les étrangers au Luxembourg, Luxembourg, Sesopi-Centre Intercommunautaire, 2009, p. 147. 14 Patrick Dumont, Raphaël Kies, Astrid Spreitzer, Maria Bozinis, et Philippe Poirier (dir.), Les élections législatives et européennes de 2009 au Grand-Duché de Luxembourg. Rapport élaboré pour la chambre des Députés, Université du Luxembourg, décembre 2010, p. 114

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    le seul pays européen qui est allé dans ce sens15, c’est le seul pays à abolir la condition de nationalité pour accéder au poste de bourgmestre ou d’échevin. Une nouvelle étape est franchie, de la citoyenneté européenne, on est passé à une citoyenneté de résidence, en ce qui concerne les élections locales du moins. Le débat sur l’extension de ces droits reste d’actualité avec le referendum à venir, à savoir l’accès des résidents aux élections nationales indépendamment de leur nationalité. L’enjeu est de taille, alors qu’il s’agit d’un pas en plus vers une citoyenneté de résidence, pleine et entière, une dernière étape et non des moindres restant encore à franchir : l’électorat passif n’étant pas inclus dans le referendum. L’argument clé qui devrait soutenir et appuyer l’idée de la participation politique est que le sentiment d’appartenance, de chaque citoyen, à une même communauté fondée sur le line civique, est primordial : « L’homme n’accède à son véritable statut moral que par le biais de la citoyenneté, dans une organisation politique réelle16 ». Une exclusion politique peut développer un sentiment d’incompétence et de repli sur soi-même et aboutir à la création d’une identité particulière, différentielle, avec des risques de ghettoïsation. C’est toute la question de la cohésion sociale qui est en jeu, et il s’agit de prendre la mesure des conséquences à moyen et à long terme des choix qui sont et seront faits. Dans les débats à venir, deux visions du monde vont s’opposer, deux perceptions d’une société « idéale » de la société se confrontent où chacun parle au nom de la collectivité (députés, bourgmestres, responsables politiques, associatifs d’ONG, syndicaux, citoyens, etc.) et s’applique à justifier publiquement ses intentions au nom d’un principe supérieur et d’un ordre social juste (Dieu, la nation, la démocratie, etc.). Les débats sur le droit de vote des personnes de nationalité étrangère n’opposent pas les Luxembourgeois et les non-Luxembourgeois, c’est une approche simpliste et sommaire. C’est un débat entre une vision idéale des principes démocratiques et de la citoyenneté d’un côté, et de l’autre la souveraineté nationale, la culture et la langue luxembourgeoise. Faut-il choisir ? Luxembourg, janvier 2015.

    15 L’Irlande l’a accordé depuis bien longtemps, de même que la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède sous certaines conditions. L’Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni accordent le droit de vote aux ressortissants de certains pays, alors que la France, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie dénient aux étrangers non-communautaires le droit de vote. 16 Canto-Sperber Monique, Philosophie grecque, Paris, PUF, 1998.

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