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Robert OBERT Marie-Pierre MAIRESSE DSCG 4 Comptabilité et audit 2 e édition Nouveau : + 20 cas d’application

Dscg 4 comptabilité et audit-manuel et applications

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  1. 1. Robert OBERT Marie-Pierre MAIRESSE D S CG 4 Comptabilit et audit 2e dition Nouveau: +20cas dapplication
  2. 2. Comptabilit et audit DSCG 4 MANUEL ET APPLICATIONS
  3. 3. EXPERT SUP Lexprience de lexpertise Les manuels DSCG DSCG 1 Gestion juridique, scale et sociale, Manuel et Applications Jean-Michel Do Carmo Silva, Laurent Grosclaude DSCG 2 Finance, Manuel et Applications Pascal Barneto, Georges Grgorio Finance, corrigs du manuel Pascal Barneto, Georges Grgorio DSCG 3 Management et contrle de gestion, Manuel et Applications Claude Alazard, Hlne Charrier, Nathalie Dubost, Pascal Fabre, Sabine Spari, Guy Solle Management et contrle de gestion, Corrigs du manuel Claude Alazard, Hlne Charrier, Nathalie Dubost, Pascal Fabre, Sabine Spari, Guy Solle DSCG 4 Comptabilit et audit, Manuel et Applications Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse Comptabilit et audit, Corrigs du manuel Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse DSCG 5 Management des systmes dinformation, Manuel et Applications Michelle Gillet, Patrick Gillet DSCG 6 preuve orale dconomie se droulant partiellement en anglais, Manuel et Applications Michelle Coulomb, Jean Longatte, Pascal Vanhove La collection Expert Sup : tous les outils de la russite Les Manuels clairs, complets et rgulirement actualiss, prsentent de nombreuses rubriques dexemples,de dnition,dillustration ainsi que des noncs dapplication. Les Corrigs sont disponibles en n douvrage ou dans un ouvrage publi part.
  4. 4. MANUEL ET APPLICATIONS DSCG 4 Comptabilit et audit Robert OBERT Agrg des techniques conomiques de gestion Docteur en sciences de gestion Diplm dexpertise comptable 2e dition entirement mise jour Marie-Pierre MAIRESSE Docteur en sciences de gestion Professeur des universits lIAE de Valenciennes Diplme dexpertise comptable
  5. 5. Dunod, Paris, 2009 ISBN 978-2-10-054173-7
  6. 6. V Pour russir le DCG et le DSCG VII Manuel, mode demploi VIII Programme de lpreuve X Introduction gnrale 1 CHAPITRE 1 Information comptable et management financier 3 Section 1 Diagnostic financier des socits et des groupes 4 Section 2 valuation financire des socits et des groupes 14 Section 3 Communication financire 52 Applications 85 CHAPITRE 2 Oprations financires spcifiques et oprations faites en commun ou pour le compte de tiers 110 Section 1 valuation et comptabilisation doprations financires spcifiques 110 Section 2 valuation et comptabilisation des oprations faites en commun et pour le compte de tiers 122 Applications 133 CHAPITRE 3 Oprations de fusion 137 Section 1 Contexte juridique 138 Section 2 Aspects fiscaux de la fusion 148 Section 3 Modalits financires du trait de fusion 152 Section 4 Comptabilisation des fusions proprement dites 159 Section 5 Comptabilisation des apports partiels dactifs et des scissions 178 Section 6 Rtroactivit des fusions 182 Applications 184 CHAPITRE 4 Les comptes consolids 206 Section 1 Notions de consolidation et de groupe : cadre rglementaire et lgal 207 Section 2 Primtre de consolidation, mthodes de consolidation et pourcentages dintrt et de contrle 213 Section 3 Retraitements de consolidation 223 Section 4 limination des comptes rciproques et des rsultats internes 269 Section 5 Traitement des carts de premire consolidation 274 Section 6 Traitement des titres mis en quivalence et des titres des entits intgres 289 Sommaire
  7. 7. VI Sommaire Section 7 Variation du pourcentage dintrts et du primtre de consolidation 293 Section 8 Documents de synthse consolids 305 Section 9 Organisation pratique de la consolidation 319 Section 10 Comptes combins 321 Section 11 valuation par quivalence dans les comptes individuels 325 Applications 332 CHAPITRE 5 Fiscalit des groupes de socits 368 Section 1 Autonomie du droit fiscal et du droit comptable 369 Section 2 Rgime des socits mres et des filiales 372 Section 3 Rgime du bnfice mondial et du bnfice consolid 378 Section 4 Rgime dintgration fiscale 379 Applications 395 CHAPITRE 6 Le cadre gnral de laudit 400 Section 1 Objectifs des audits 401 Section 2 Diffrents audits et leurs acteurs 407 Section 3 Perception de laudit par le public : les rapports daudit 423 Section 4 Droulement de la mission daudit 435 Section 5 Examen limit 472 Section 6 Autres interventions dfinies 475 Applications 492 CHAPITRE 7 Le contrle interne 509 Section 1 Objectifs du contrle interne 510 Section 2 Cadres conceptuels de contrle interne 514 Section 3 Contrle interne, systmes dinformation et contrle de qualit de lentreprise 528 Section 4 Apprciation du contrle interne 531 Applications 552 CHAPITRE 8 Les principes garantissant la crdibilit des missions daudit lgal 566 Section 1 Cadre lgal et rglementaire de laudit 566 Section 2 Dontologie de lauditeur lgal 572 Section 3 Responsabilit de lauditeur lgaL 584 Applications 591 ANNEXES Lexique 597 Index 606 Table des matires 611
  8. 8. VII Le cursus des tudes conduisant lexpertise comptable a subi une profonde rforme(1), qui porte la fois sur les contenus et sur la nature des preuves, comme la rforme prc- dente, mais aussi, et plus fondamentalement, sur la structure du cursus lui-mme et son articulation avec le systme LMD. Chaque rforme, on le sait dexprience, est gnratrice de questions, voire dinquitudes, de la part tant des tudiants que des professeurs. Certains tudiants sont dj engags dans le cursus et ont bascul ds la session 2008 dans le cursus rnov ; dautres abordent pour la premire fois cette prparation. Les professeurs ont d la fois adapter leur enseignement aux nouveaux programmes mais aussi se placer dans la perspective dpreuves nouvelles. Toutes ces interrogations sont lgitimes et portent en dnitive sur les moyens les plus appropris pour se prparer ou sentraner le plus efcacement possible aux nouveaux diplmes et les obtenir dans de bonnes conditions. Dunod dispose depuis de trs nombreuses annes dune exprience conrme dans la prparation aux tudes comptables suprieures et offre aux tudiants comme aux ensei- gnants, une gamme complte douvrages de cours et dentranement qui font rfrence. La rforme a t loccasion de repenser compltement cette offre, de ladapter aux preuves nouvelles, leur esprit comme leurs programmes, tout en renforant la qualit des ouvrages que nous proposons aujourdhui : des manuels complets mais concis, strictement conformes aux programmes nouveaux, comportant des exemples permettant lacquisition immdiate des notions exposes, complts dun choix dapplications permettant lentranement et la synthse ; des ouvrages de cas pratiques originaux, spcialement conus pour la prparation des preuves ; un ensemble doutils pratiques de rvision ou de mmorisation, avec la collection Express, le Plan comptable, le Petit scal ou le Petit social par exemple. Ces ouvrages ont t conus par des enseignants conrms ayant une exprience reconnue dans la prparation de ces examens. Ils esprent mettre ainsi la disposition des professeurs et des tudiants les meilleurs outils pour aborder cette rforme et leur assurer une pleine russite. Jacques Saraf Directeur de collection (1) Dcret n 2006-1706 du 22 dcembre 2006 relatif au diplme de comptabilit et de gestion et au diplme suprieur de comptabilit et de gestion, et Arrt du 22 dcembre 2006 relatif aux modalits dorganisation des preuves des mmes diplmes ; parutions au Journal ofciel du 29 dcembre 2006. Pour russir le DCG et le DSCG
  9. 9. Clair et bien structur,le cours prsente toutes les connaissances au programme de lpreuve DSCG4 Plus de 100 exemples de cas chiffrs et corrigs permettant de comprendre et dappliquer immdiatement les connaissances acqurir Lesremarquesoffrentuncomplment dinformation MANUEL Lesrfrencesaux textesofficiels Leshorstextes illustrentetcompltent lecours Denombreuxexemples chiffrsetcorrigs Unmini-sommaireprcise leplanduchapitre Le cours complet et progressif Lesmotsclefs sontsignals encouleur Lesencadrs encouleur mettentlaccent surlesdfinitions etlesnotions importantes MODE DEMPLOI
  10. 10. Le lexique et lindex Lelexiquereprend lesdfinitions detouslesmotsclefs Lindexdesnotions permetdelesretrouver facilement danslouvrage Les noncs dapplication de thmatiques varies et de complexit progressive sont regroups en fin de chapitre 60 noncs dapplication et tudes de cas couvrant tous les points du programme permettent la mise en uvre et la validation des acquis. En annexe de fin douvrage,le lexique,lindex et la table des matires dtaille sont autant doutils complmentaires.
  11. 11. X DURE DE LENSEIGNEMENT NATURE DE LPREUVE DURE COEFFICIENT ( titre indicatif) 180 heures 20 crdits europens preuve crite portant sur ltude dun cas ou de situations pratiques pouvant tre accompagnes de commentaires dun ou plusieurs documents et/ou dune ou plusieurs questions 4 heures 1,5 THMES SENS ET PORTE DE LTUDE NOTIONS ET CONTENUS 1.Information comptable et management nancier (30 heures) 1.1 Diagnostic nancier des socits et des groupes Exprimer et justier une opinion sur les comptes analyses en cernant les contours de lentit Contexte et mthodologie du diagnostic nancier des socits et des groupes Rentabilit et protabillit de lentit Structure nancire de lentit Gnration des ux de lentit 1.2 valuation nancire des socits et des groupes en normes IAS/IFRS Dvelopper une rexion sur la valeur partir de la thorie conomique et la transposer dans le domaine comptable Relations entre valeur comptable, valeur de march et juste valeur valuation la valeur comptable valuation la valeur de march des lments valuation par actualisation des ux prvisionnels et mthode de dtermination des taux dactualisation pertinents 1.3 Communication nancire Faire le lien entre le diagnostic nancier,lingnierienancire, les contraintes conomiques et juridiques et lquilibre du pouvoir Communication nancire et actionnariat Communication nancire et gouvernance Communication nancire et marchs nanciers (introduction en bourse, mission de titres) 2. Oprations de fusion (30 heures) Analyser et reprsenter les consquences comptables de lagrgation nancire de plusieurs entits Contexte juridique : fusion cration, fusion absorption, scission, apport partiel dactif Modalits nancires du trait de fusion : valuation des lments apports, critres de choix de la mthode dvaluation, parit dchange Rtroactivit des fusions Comptabilisation des diffrentes oprations de restructuration Incidences comptables du rgime scal de fusions * Arrt du 22.12.2006. Programme de lpreuve n 4, DSCG Comptabilit et audit*
  12. 12. XI Programme de lpreuve n 4, DSCG Comptabilit et audit Indications complmentaires 2 Les cas particuliers des fusions entre socits comportant des participations pralables (simples ou croises) doivent tre tudis. 3.2 Les retraitements de consolidation concernent : les retraitements dhomognit, les retraitements pour des raisons dordre scal, les retraitements des diffrences temporaires, lajustement des comptes rciproques, la conversion des comptes des socits trangres. 3. Comptes de groupe (50 heures) 3.1 Notion de consolidation Dnition des groupes Pourcentages dintrts et de contrle Cadre rglementaire et lgal 3.2 Processus dlaboration des comptes de groupe Comprendre lincidence comptable de la dnition dune entit et de son primtre (le primtre doit-il tre dni selon des critres juridiques droit de proprit ou de contrle ?) Primtre de consolidation Oprations de pr-consolidation Mthodes de consolidation Retraitements de consolidation limination des comptes rciproques et des rsultats internes Traitement des carts de premire consolidation Variations du pourcentage dintrts et du primtre de consolidation Comptes combins 3.3 Documents de synthse des groupes Bilan, compte de rsultat, annexe Tableau des variations des capitaux propres Tableau des ux 4.Fiscalit des groupes de socits (15 heures) Situer le droit scal par rapport au droit comptable dans le cas des groupes Montrer que la scalit peut tre incitative ou neutre Poser le problme de limposition en cascade Autonomie du droit scal et du droit comptable Rgime dintgration scale Rgime des socits mres et liales Notions sur les autres rgimes : bnce mondial, bnce consolid 5. Contrle interne et audit (55 heures 5.1 Cadre gnral de laudit Montrer le caractre spcique de laudit en tant quinstrument de lgitimation nancire (crdibilit, sincrit, rgularit) Objectifs des audits Les diffrents audits et leurs acteurs La perception de laudit par le public Cadre conceptuel de laudit des tats nanciers et dautres documents publis Audit lgal, audit contractuel Normes daudit 5.2 Le contrle interne Montrer le rle et limportance du contrle interne dans le fonctionnement dune organisation Objectifs du contrle interne Cadre conceptuel du contrle interne Contrle interne, systmes dinformation et contrle de qualit de lentreprise Apprciation du contrle interne (y compris dans un environnement informatique) 5.3 Les principes garantissant la crdibilit des missions daudit lgal Illustrer, en prenant lexemple des missions daudit, les mcanismes de lgitimation de linformation nancire et leur rle dans la construction de la conance ncessaire au fonctionnement des marchs Dontologie (indpendance, secret professionnel) Responsabilit civile, pnale et disciplinaire)
  13. 13. 1 Si le commis a failli et na pas repris largent consign quil avait remis au ngociant, on ne peut porter lactif largent non consign. Article 105 du Code dHammourabi XVIIe s. av. J.-C. (traduction du RP Vincent Sheil 1902). La comptabilit et laudit sont des disciplines trs anciennes. Ainsi, en 1494, Luca Pacioli publia, un ouvrage intitul Summa de Arithmetica, Geometria Proportioni et Proportionalita , sorte de petite encyclopdie de sciences mathmatiques dont lun des chapitres Tractatus Particularis de Computis e Scripturis tait consacr la comptabilit. Pacioli stait inspir de la pratique des marchands de lpoque (comptabilit dite des parties doubles selon la mode de Venise ) ainsi que des manuels manuscrits lusage de lenseignement des matres des coles de comptabilit de Venise. Laudit, quant lui avait eu sa premire manifestation avec lordonnance de Philippe V le Long qui, en 1319, codia ce qui devint la Cour des Comptes, o la fonction dauditeur dsignait le premier grade de la hirarchie. Mais ces disciplines fort anciennes sont aussi rsolument modernes. Sous leffet du dvelop- pement des changes conomiques et de limportance prise par les marchs nanciers, la comptabilit est devenu le langage fondamental de la communication nancire et laudit linstrument qui assure la comptabilit la abilit ncessaire. La mondialisation de lconomie a conduit les acteurs a utiliser un langage commun. LIASC (International Accounting Standard Committee) cre en 1973, devenue IASB (International Accounting Standard Board) et lIFAC (International Federation of Accountants) cr en 1977 ont conduit ladoption dun langage commun accept partout dans le monde, pour la compta- bilit et laudit. Dans le premier chapitre, avant danalyser les aspects techniques de la comptabilit et de laudit, nous prsenterons la relation qui lie la gestion de lentreprise et linformation comptable. Seront examins notamment le diagnostic nancier des socits et des groupes ou comment exprimer et justier une opinion sur les comptes analyss en cernant les contours de lentit, lvaluation nancire des socits et des groupes ou comment dvelopper une rexion sur la valeur partir de la thorie conomique et la transposer dans le domaine comptable et la communication nancire ou encore comment faire le lien entre le diagnostic nancier, lingnierie nancire, les contraintes conomiques et juridiques et lquilibre du pouvoir. Introduction gnrale
  14. 14. 2 Introduction gnrale Puis nous attacherons aux aspects comptables et notamment ceux concernant les opra- tions de regroupement des entits. Seront cependant dabord analyses, en complment de notre ouvrage de prparation au Diplme de comptabilit et de gestion (DCG)(1) un certain nombre de points dvelopps dans le Plan comptable gnral et concernant les comptes individuels des entits, points non repris dans le dit ouvrage : les oprations sur titres (vente rmr, dsendettement de fait), les oprations terme fermes ou conditionnelles (instru- ments nanciers drivs), lvaluation et la comptabilisation des oprations faites en commun et pour le compte de tiers (socits en participation, concession de service public, oprations ralises par des succursales, oprations faites pour le compte de tiers). Nous analyserons ensuite les consquences comptables de lagrgation nancire de plusieurs entits en faisant ltude des oprations de fusion et assimiles (fusion cration, fusion absorption, scission, apport partiel dactif). Puis seront tudies, dans un important chapitre, les techniques dtablissement des comptes consolids en normes franaises et internationales (normes IFRS). Les comptes consolids, depuis la mise en uvre au 1er janvier 2005 du rglement europen 1606/2002 du 19 juillet 2002 sur lapplication des normes internationales et de lordonnance 2004-1382 du 20 dcembre 2004 portant adaptation des dispositions lgislatives relatives la comptabilit des entreprises aux dispo- sitions communautaires, doivent obligatoirement pour les entits dont les titres sont cots sur un march rglement et facultativement pour les autres, tre tablis en normes IFRS. Dans ce chapitre, nous verrons notamment les retraitements dhomognit ncessaires pour passer de comptes individuels tenus en normes franaises (PCG) aux comptes conso- lids tenus en normes IFRS. Seront ensuite tudis les aspects scaux applicables aux groupes de socits : les relations entre droit scal et droit comptable, le rgime dintgration scale, le rgime des socits mres et liales. Si la notion daudit est utilise depuis fort longtemps, ce nest que vers la deuxime moiti du dix-neuvime sicle, que les socits commerciales ont pris lhabitude de soumettre leurs comptes la vrication dexperts trangers lentreprise, en Grande-Bretagne dabord puis aux Etats-Unis, en Allemagne et en France. Ces missions de contrle, appeles aujourdhui missions daudit ont pris une importance fondamentale et la survenance dun certain nombre daffaires, comme en 2001 laffaire Enron aux Etats-Unis, ont montr limportance des rgles qui sattachent ces missions. Aussi, dans les trois derniers chapitres consacrs au contrle interne et laudit, on montrera le caractre spcique de laudit en tant quinstrument de lgitimation nancire, le rle et limportance du contrle interne dans le fonctionnement dune organisation et les principes garantissant la crdibilit des missions daudit lgal. Comptabilit et audit sont intimement lis. La comptabilit est la technique qui permet dexprimer une image dle de la situation nancire dune entit ou dun groupe dentits. Laudit est la technique qui assure la crdibilit de cette image. (1) Robert Obert, Marie Pierre Mairesse, DCG 10 Comptabilit approfondie, Dunod, 2009.
  15. 15. 3 C H A P I T R E La connaissance de linformation financire de lentit est fondamentale en matire de gestion dentreprise. Pour lIASB (cadre conceptuel pour la prparation et la prsentation des tats financiers 5), linformation financire comprend dabord les tats financiers (bilan, compte de rsultat, tat des variations de capitaux propres, tableau de flux de trso- rerie, notes annexes) y compris les tats financiers consolids. Ces tats sont prpars et prsents au moins une fois par an et visent satisfaire les besoins dinformation communs un nombre important dutilisateurs. Ceux-ci peuvent cependant avoir des besoins spci- fiques qui ncessitent une information supplmentaire. Lobjectif des tats financiers est de fournir des informations sur la situation financire, la performance financire et les flux de trsorerie de lentit qui soient utiles aux utilisateurs pour la prise de dcisions conomiques. Les tats financiers montrent galement les rsultats de la gestion par la direction quant aux ressources qui lui sont confies ; ils permettent de porter un diagnostic sur la situation et la performance financire de lentit (socits et groupes). Les tats financiers sont le plus souvent tablis selon la mthode du cot historique . Or, lIASB a introduit dans ses normes, depuis 1995, un concept appel juste valeur ainsi dfini : la juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait tre chang ou un passif teint, entre des parties bien informes et consentantes dans le cadre dune transaction effectue dans des conditions de concurrence normale , concept qui soppose celui du cot historique . Lvaluation financire des socits et des groupes ne doit pas se limiter une valuation au cot historique, elle doit prendre en compte les concepts qui lui permettent dapprocher cette juste valeur. Enfin, les entits sont appeles communiquer un certain nombre dinformations finan- cires (tats financiers et autres informations), que ce soit au niveau des relations avec les actionnaires, au niveau de la gouvernance des socits et des groupes, ou au niveau dopra- tions avec les marchs financiers. Cette communication, fondamentale pour les partenaires de lentreprise est rgie notamment par des directives europennes, des articles du Code de commerce et le rglement gnral de lAutorit des marchs financiers. Information comptable et management financier section 1 Diagnostic nancier des socits et des groupes section 2 valuation nancire des socits et des groupes section 3 Communication nancire applications 1
  16. 16. 4 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Selon lIASB (cadre conceptuel 12) lobjectif des tats financiers est de fournir une infor- mation sur la situation financire, la performance et les variations de la situation financire dune entreprise, qui soit utile un large ventail dutilisateurs pour prendre des dcisions conomiques . Cest donc partir des trois tats financiers essentiels que sont le bilan (la situation financire), le compte de rsultat (la performance), le tableau de flux de trsorerie ou le tableau de financement (variation de la situation financire) que seffectuera le diagnostic financier de lentreprise. 1. Contexte et mthodologie du diagnostic financier Les utilisateurs des tats financiers comprennent les investisseurs actuels et potentiels, les membres du personnel, les prteurs, les fournisseurs et autres cranciers, les clients, les tats et leurs organismes publics, et le public. Ils utilisent des tats financiers afin de satisfaire certains de leurs besoins diffrents dinformation. 1.1 Objectifs essentiels du diagnostic financier Le diagnostic financier permet de porter un jugement sur les forces et faiblesses de lentre- prise au plan financier partir de diffrentes approches utilises en analyse financire(1). Il a pour objectif de rpondre quatre interrogations essentielles du chef dentreprise et de ses partenaires (cranciers, investisseurs, salaris, etc.) : lapprciation de la solvabilit (notamment pour les cranciers) ; la mesure des performances de lentreprise (notamment pour les investisseurs) ; la croissance par lanalyse des perspectives de dveloppement ; les risques (et notamment le risque de dfaillance). section 1 diagnostic financier des socits et des groupes Les dcisions conomiques qui sont prises par les utilisateurs des tats nanciers imposent une valuation de la capacit de lentreprise gnrer de la trsorerie et des quivalents de trsorerie ainsi que leur chance et lassurance de leur concrtisation. Cest cette capacit qui, en n de compte, dtermine, par exemple, la capacit dune entreprise payer son personnel et ses fournis- seurs, payer les intrts, rembourser ses emprunts et procder des distributions ses propri- taires. Les utilisateurs sont mieux mme dvaluer cette capacit gnrer de la trsorerie si on leur fournit des informations qui mettent laccent sur la situation nancire, la performance et les variations de la situation nancire dune entreprise. Le diagnostic nancier a pour but de rpondre aux interrogations des utilisateurs des tats nanciers : il sera effectu diffremment selon la catgorie dutilisateur : nous distinguerons parti- culirement linvestisseur actuel et potentiel, le personnel de lentit, les prteurs et notamment les banquiers, les fournisseurs et autres cranciers. (1) Selon le programme conduisant au Diplme de comptabilit et de gestion DCG preuve n 6
  17. 17. 5 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier 1.2 Diagnostic gnral et diagnostic financier Le diagnostic financier de lentreprise impose au pralable une connaissance gnrale de lentreprise et de son positionnement sur son march partir de laquelle lanalyste financier pourra apprcier une situation favorable ou dfavorable. Cette connaissance pralable permettra denrichir lanalyse financire lors de lanalyse des tats de synthse. Leur ignorance peut conduire des conclusions partielles, limites, incompltes, mme parfois errones. Aussi est-il ncessaire de complter le diagnostic financier par un diagnostic plus gnral examinant les forces et les faiblesses de lentreprise. Une bonne perception de lentreprise, de ses orientations, de son positionnement sur le march, de ses moyens et de son organisation enrichira avec bonheur le diagnostic financier. Ce diagnostic gnral devrait se concentrer notamment sur les points suivants : historique de lentreprise ; organisation et ressources humaines : localisation et moyens daction ; orientations stratgiques et objectives de lentreprise ; besoins, sources dapprovisionnement et relations fournisseurs ; march et commercialisation ; relations de lentreprise avec ses partenaires nanciers. 1.3 Besoins et mthodologie de diagnostic de linvestisseur actuel et potentiel Les personnes et leurs conseillers qui fournissent les capitaux risques sont concerns par le risque inhrent leurs investissements et par la rentabilit quils produisent. Ils ont besoin dinformations pour les aider dterminer quand ils doivent acheter, conserver, vendre. Les actionnaires sont galement intresss par des informations qui leur permettent de dterminer la capacit de lentreprise payer des dividendes. Le plus souvent lactionnaire (notamment le particulier) ne se livre pas une vritable analyse financire. Il se rfre la presse spcialise ou prend le conseil dun analyste profes- sionnel. 1.4 Besoins et mthodologie de diagnostic du personnel de lentit Les membres du personnel et leurs reprsentants sont intresss par une information sur la stabilit et la rentabilit de lentreprise qui les emploie. Ils sont galement intresss par des informations qui leur permettent destimer la capacit de lentreprise leur procurer une rmunration, des avantages en matire de retraite et des opportunits en matire demploi. 1.5 Besoins et mthodologie de diagnostic des prteurs Les prteurs et notamment les banquiers sont intresss par une information qui leur permette de dterminer si leurs prts et les intrts qui y sont lis seront pays lchance. Cest aux banquiers que revient le mrite davoir conu et dvelopp les premiers outils de diagnostic financier, et intgr leur prise de dcision leurs amliorations successives. La Banque de France a cr en 1968 une centrale des bilans qui se prsente actuellement sous trois aspects complmentaires :
  18. 18. 6 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier une base de donnes harmonise sur les entreprises ; un service danalyse nancire et de diagnostic (prsent sur lensemble du territoire) ; un observatoire conomique du tissu productif national, rgional et local. Le diagnostic financier tabli par la Banque de France dpasse nanmoins les seuls besoins du secteur bancaire. Les analyses faites sont utilises dans le cadre macro-conomique (analyse de secteurs en collaboration avec lINSEE), mais aussi pour les besoins particuliers des entits adhrentes. En sappuyant sur lexprience et le savoir-faire de la centrale de bilans, et la connaissance fine du tissu conomique quelle en a retir, la Banque de France a dvelopp une offre de service oriente vers lanalyse individuelle des performances des entreprises : GEODE (gestion oprationnelle et dynamique des entreprises). Cette prestation sarticule autour dun diagnostic conomique et financier approfondi sur les quatre derniers exercices de lentreprise et de simulations dvolution sur la base de diff- rents scnarios dont les hypothses de dpart sont fournies par le chef dentreprise. 1.6 Besoins et mthodologie de diagnostic des fournisseurs et autres cranciers Les fournisseurs et autres crditeurs sont intresss par une information qui leur permet de dterminer si les montants qui leur sont dus seront pays lchance. Les fournisseurs et autres crditeurs sont intresss par lentreprise pour une priode plus courte que les prteurs, moins quils ne dpendent de la continuit de lentreprise lorsque celle ci est un client majeur. 2. Rentabilit et profitabilit de lentit Linformation sur la performance dune entreprise, en particulier sur sa rentabilit et sa protabilit, est ncessaire afin dvaluer les changements potentiels de ressources cono- miques quelle est susceptible de contrler dans lavenir. Linformation sur la variabilit de la performance est, cet gard, importante. Linformation sur la performance est utile pour prdire la capacit de lentreprise gnrer des flux de trsorerie sur la base de ses ressources existantes. Elle est galement utile pour laborer des jugements sur lefficacit avec laquelle lentreprise pourrait employer des ressources supplmentaires. EXEMPLE Pour pouvoir effectuer une analyse de la protabilit et de la rentabilit de ses entreprises clientes, la banque Hadrien a fait la slection des outils danalyse suivants : soldes intermdiaires de gestion (tirs de comptes en PCG) : marge commerciale, valeur ajoute, excdent brut dexploitation, rsultat dexploitation, rsultat courant avant impt, rsultat exception- nel, rsultat net comptable ; rsultat oprationnel, rsultat oprationnel courant, cot de lendettement nancier net, rsultat des activits arrtes (tirs de comptes IFRS recommandation CNC 2004 R.02) ; EBITDA (earning before interest, taxes, depreciation and amortization) indicateur cens mesurer la capacit de lentreprise nancer sans appel des fonds extrieurs ses investissements en immobi- lisations et besoins de fonds de roulement ; rsultat par action (rsultat de base et rsultat dilu) ; seuil de rentabilit ; capacit dautonancement ; trsorerie potentielle disponible (ou free cash ow) ; excdent de trsorerie dexploitation ;
  19. 19. 7 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier ratio de rentabilit nancire (ou ROE : return on equity) : rsultat courant aprs impt (ou rsultat oprationnel)/capitaux propres ; ratio de rentabilit conomique (ou ROCE : return on capital employed) : rsultat dexploitation (ou rsultat oprationnel)/actif total. 3. Structure financire de lentit La situation financire dune entreprise est affecte par les ressources conomiques quelle contrle, par sa structure nancire, sa liquidit et sa solvabilit, et sa capacit sadapter aux changements de lenvironnement dans lequel elle opre. Linformation sur les ressources conomiques contrles par lentreprise et sa capacit dans le pass modifier ces ressources est utile pour prdire la capacit de lentreprise gnrer de la trsorerie et des quivalents de trsorerie lavenir. Linformation sur la structure financire est utile pour prdire les besoins demprunts futurs et pour prdire comment les bnfices et les flux de trsorerie futurs seront rpartis entre ceux qui ont un intrt dans lentreprise. Elle est galement utile pour prdire la probabilit dobtention par lentreprise de nouveaux finan- cements. Linformation sur la liquidit et la solvabilit est utile pour prdire la capacit de lentreprise respecter ses engagements financiers chance. La liquidit fait rfrence la disponibilit de trsorerie dans un avenir proche aprs avoir pris en compte les engage- ments financiers sur la priode. La solvabilit fait rfrence la disponibilit de trsorerie plus long terme pour satisfaire les engagements financiers lorsquils arriveront chance. EXEMPLE Pour pouvoir effectuer une analyse de la structure nancire de ses entreprises clientes, la banque Hadrien a fait la slection des outils danalyse suivants : prsentation fonctionnelle du bilan mettant en vidence lactif les masses suivantes : emplois sta- bles, emplois circulants (exploitation et hors exploitation), trsorerie active et au passif les masses suivantes : ressources stables, ressources exploitation et hors exploitation, trsorerie passive ; dtermination du fonds de roulement et du besoin de fonds de roulement ; ratios de liquidit : liquidit totale : actif court terme/dettes court terme ; liquidit restreinte : actif court terme (hors stocks)/dettes court terme ; liquidit immdiate : disponibilits dettes court terme ; ratios dindpendance nancire : endettement nancier long et moyen terme/capitaux propres ; endettement nancier/capacit dautonancement ; endettement court terme/endettement long terme ; ratio de solvabilit : actifs/dettes. 4. Gnration des flux de lentit Linformation concernant les variations de la situation nancire dune entreprise est utile afin dapprcier ses activits dinvestissement, de financement et oprationnelles au cours de lexercice. Cette information est utile pour fournir lutilisateur une base pour apprcier la capacit de lentreprise gnrer de la trsorerie et des quivalents de trsorerie et pour dterminer les besoins qua lentreprise dutiliser ces flux de trsorerie. EXEMPLE Pour pouvoir effectuer une analyse de la structure nancire de ses entreprises clientes, la banque Hadrien a fait la slection des outils danalyse suivants :
  20. 20. 8 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier tableau de ux de trsorerie dgageant les ux de trsorerie lis lactivit, les ux de trsorerie lis aux oprations dinvestissement, les ux de trsorerie lies aux oprations de nancement et les variations de trsorerie de lexercice (tableau de ux de trsorerie de la norme IAS 7, tableau de ux de lOrdre des Experts-Comptables, tableau du rglement 99-02 du CRC pour les comptes consolids ; tableau de ux de trsorerie de la Centrale des bilans de la Banque de France) ; tableau de ux de trsorerie simplis sur une longue priode ; analyse du fonds de roulement sur une longue priode. 5. Les outils du diagnostic financier Le lecteur pourra retrouver dans des ouvrages de finance prparant notamment au DCG 6 Finance dentreprise et DSCG 2 Finance des analyses approfondies des outils danalyse financire. Dans cet ouvrage, nous nous limiterons la prsentation de quelques outils classiques. 5.1 Lanalyse du bilan Lanalyse du bilan comprend deux points essentiels : lanalyse fonctionnelle du bilan et lanalyse de lquilibre entre fonds de roulement, besoins en fonds de roulement et trsorerie. a) Analyse fonctionnelle du bilan Lanalyse fonctionnelle du bilan classe les lments de lactif (emplois) et du passif (ressources) selon les fonctions auxquelles on peut les rattacher : investissements et nancement (lments durables) ; exploitation (lments circulants) ; qui correspondent des cycles (cycles longs dinvestissement et financement et cycles courts dexploitation). Ltablissement dun bilan fonctionnel se fait partir des valeurs brutes du bilan comptable avant rpartition. Les amortissements et dprciations sont donc limins de lactif soustractif et rajouts aux capitaux propres. Les actifs fictifs (frais dtablissement, charges rpartir, carts de conversion) et les passifs fictifs (carts de conversion) sont dduits ou ajouts aux capitaux propres. Les primes de remboursement des obligations sont dduites des ressources empruntes. Les concours bancaires courants et soldes crditeurs de banques sont retranches des dettes financires et sont considres comme de la trsorerie de passif. Le bilan fonctionnel condens en grandes masses se prsente ainsi : Emplois stables Fonction investissement Emplois cycliques Fonction exploitation Ressources cycliques Fonction exploitation Emplois stables Fonction investissement ACTIF PASSIF
  21. 21. 9 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Il comprend : Au passif : Ressources stables (ou durables) : ressources propres, ressources empruntes ; Passif circulant (ressources cycliques) : dettes circulantes, trsorerie passive ; lactif : Emplois stables : actif immobilis ; Actif circulant (emplois cycliques) : stocks, crances, trsorerie positive. b) Lanalyse en fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trsorerie Le fonds de roulement (FR) reprsente la partie de lactif circulant nance par les ressources stables ; il va permettre de rpondre aux besoins de nancement de lactivit de lentreprise dsigne sous lexpression de besoin en fonds de roulement ). Le besoin en fonds de roulement (BFR) est la rsultante du dcalage entre lachat et la vente des biens (existence de stocks),les ventes et leurs encaissements (constitution de crances sur les clients), les achats et leurs dcaissements (constitution entre les lments circulants du bilan). Le fonds de roulement doit tre normalement sufsant pour faire face au besoin de fonds de roulement (lquilibre se faisant avec la trsorerie). 5.2 Lanalyse du compte de rsultat Lanalyse du compte de rsultat peut seffectuer en dterminant un certain nombre de soldes intermdiaires de gestion et en dterminant la capacit dautofinancement de lentreprise : a) La dtermination des soldes intermdiaires de gestion La dtermination des soldes intermdiaires de gestion du PCG Dans son compte de rsultat en liste (art. 521-4), le PCG dgage quatre rsultats interm- diaires avant la dtermination du rsultat net : le rsultat dexploitation, diffrence entre les produits dexploitation et les charges dexploitation ; Fonds de roulement = Ressources stables Emplois stables Besoin en fonds de roulement = Stocks + Crances Dettes circulantes Trsorerie = Fonds de roulement Besoin en fonds de roulement
  22. 22. 10 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier le rsultat nancier, diffrence entre les produits nanciers et les charges nancires ; le rsultat courant avant impts, gal la somme algbrique du rsultat dexploitation et du rsultat nancier ; le rsultat exceptionnel, diffrence entre les produits exceptionnels et les charges excep- tionnelles. Dans son modle de document de synthse du systme dvelopp, le PCG prsente par ailleurs (art. 532-7) un tableau des soldes intermdiaires de gestion, plus dtaill, comprenant les soldes suivants : marge commerciale ; production de lexercice ; valeur ajoute ; excdent brut (ou insufsance brute) dexploitation ; rsultat dexploitation (bnce ou perte) ; rsultat courant avant impt (bnce ou perte) ; rsultat exceptionnel (bnce ou perte) ; rsultat net (bnce ou perte). La dtermination des soldes intermdiaires dans la norme IAS 1 Prsentation des tats financiers La norme IAS 1 ne prsente pas, contrairement au PCG, de modle de compte de rsultat. Il faut dailleurs noter que la dernire version de la norme IAS 1 de septembre 2007 (appli- cable au 1er janvier 2009) appelle le compte de rsultat tat de rsultat global ou statement of comprehensive income . Selon la norme ( 82), les entits peuvent prsenter les informations conduisant au rsultat global : en un seul tat ; en deux tats, un premier tat prsentant les lments du rsultat net et un second tat partant du rsultat net et prsentant les autres lments du rsultat global. On appelle autres composants (ou lments) du rsultat global, les lments de produits et de charges comptabiliss directement en capitaux propres pour la priode. Compte tenu du fait que le rsultat sur les activits abandonnes doit tre spar du rsultat sur les activits maintenues, on retrouve le plus souvent, dans les comptes tenus selon les normes IFRS, au moins les soldes suivants : rsultat sur les activits maintenues ; rsultat sur les activits abandonnes ; rsultat net ; rsultat global. La dtermination des soldes intermdiaires dans les grandes entreprises internationales Dans la prsentation des tats financiers, les grandes entreprises prsentent souvent des soldes intermdiaires spcifiques utiliss notamment dans les pays anglo-saxons.
  23. 23. 11 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier EXEMPLE Socit Toyota Operating income (rsultat oprationnel) Income before income taxes, minority interest and equity in earnings of affiliated companies (rsultat avant impt, intrts minoritaires et quote-part de rsultat des entits mises en quivalence) Income before minority interest and equity in earnings of affiliated companies (rsultat avant intrts minoritaires et quote-part de rsultat des entits mises en quivalence) Net income (rsultat net) Nestl (comptes en langue franaise) EBIT Earnings Before Interest, Taxes, restructuring and impairments (rsultat dexploitation avant intrts, impts, frais de restructuration et perte de valeur dactifs) Bnfice avant cot financier net et impts Bnfice avant impts et socits associes Bnfice provenant des activits poursuivies Bnfice/(perte) net(te) des activits abandonnes Bnfice de la priode Coca Cola Gross profit (marge brute) Operating income (rsultat oprationnel) Income before income taxes (rsultat avant impt) Net income (rsultat net) France Telecom Rsultat dexploitation Rsultat financier Rsultat net des activits poursuivies Rsultat net des activits cdes Rsultat net de lensemble consolid b) La capacit dautofinancement La capacit dautofinancement est la diffrence entre les produits encaissables et les charges dcaissables. Elle peut se dterminer, soit partir de lexcdent brut dexploitation, soit partir du rsultat net. Elle est parfois appele dans le monde financier marge brute dautofinancement ou cash flow . Capacit dautonancement : excdent brut dexploitation (ou insufsance brute dexploitation) + autres produits dexploitation autres charges dexploitation + produits nanciers (sauf reprises sur provisions) charges nancires (sauf dotations aux amortissements, dprciations et provisions nanciers) + produits exceptionnels (sauf produits des cessions dimmobilisations, quote-part des subventions dinvestissement vires au compte de rsultat de lexercice, reprises sur provisions exceptionnelles) charges exceptionnelles (sauf valeur nette comptable des immo- bilisations cdes, dotations aux amortissements, dprciations et provisions exceptionnelles) + transferts de charges dexploitation participation des salaris aux rsultats impts sur les bnces.
  24. 24. 12 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier ou Lautofinancement est la diffrence entre la capacit dautofinancement et les dividendes verss aux associs. 5.3 Lanalyse du tableau de flux de trsorerie Le tableau de ux de trsorerie dgage trois soldes intermdiaires : ux net de trsorerie provenant des activits oprationnelles ; ux net de trsorerie provenant des activits dinvestissement ; ux net de trsorerie provenant des activits de nancement. Le tableau de ces trois flux donne la variation nette de trsorerie ou dquivalents de trso- rerie (diffrence entre situation de dbut et de fin dexercice). Les oprations dexploitation ou activits oprationnelles (operating activities) recouvrent les principales oprations de lentit produisant des revenus ainsi que les autres oprations quon ne peut qualifier doprations dinvestissement ou de financement. Les oprations dinvestissement ou activits dinvestissement (investing activities) comprennent les acquisitions et les cessions dactifs long terme ainsi que les autres inves- tissements qui ne sont pas inclus dans les quivalents de liquidits. Les oprations de financement ou activits de financement (financing activities) rsultent de la variation des capitaux propres et de lendettement de lentit. 5.4 Les ratios Pour suivre lvolution de la situation financire dune entreprise, lexamen du bilan, du compte de rsultat, voire du tableau de flux de trsorerie, doit tre complt par ltude et lapprciation des rapports existant entre diffrents postes ou groupes de postes. Cette procdure entre dans ce que lon appelle la mthode des ratios. Un ratio peut tre dfini comme tant le quotient arith- mtique de la valeur de deux lments caractristiques dans la gestion de lentreprise. Le ratio, qui joue ainsi le rle de chiffre-mesure, rpond un besoin de comparaison. EXEMPLES DE RATIOS Ratios de structure nancire Ratio de couverture des emplois stables = Ressources stables/Emplois stables (ou ratio de finan- cement des immobilisations) : doit tre suprieur 1, sinon FR < 0 Ratio de couverture des capitaux investis = Ressources stables/(Emplois stables + BFR dexploitation) : doit tre galement suprieur 1, sinon Trsorerie < 0 Ratio dautonomie financire = Ressources propres/Totalit des dettes Ratio dindpendance financire = Ressources propres/Ressources stables Ratios de rotation Dlai de rotation des stocks (en jours) = (Stock moyen/Cot dachat annuel) 360 Capacit dautonancement = rsultat net de lexercice + dotations aux amortissements, dprcia- tions et provisions (dexploitation, nancires, exceptionnelles) reprises sur amortissements, dprciations et provisions (dexploitation, nancires, exceptionnelles) + valeur nette comptable des immobilisations cdes produits des cessions dimmobilisations quote-part des subventions dinvestissement vires au compte de rsultat de lexercice.
  25. 25. 13 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Dlai de rotation des clients (en jours) = (Crances clients/Ventes annuelles TTC 360 Dlai de rotation des fournisseurs (en jours) = (Dettes fournisseurs/Achats TTC + Services extrieurs TTC) 360 Ratios de protabilit Mettent en relation un prot ou une marge avec le niveau dactivit mesur par le chiffre daffaires : Taux de marge brute dexploitation = Excdent brut dexploitation/Chiffre daffaires HT Taux de marge bnficiaire = Rsultat de lexercice/Chiffre daffaires HT Ratios de rentabilit Mettent en relation un prot et les capitaux mis en uvre pour lobtenir : Taux de rentabilit financire = Rsultat de lexercice/Capitaux propres Taux de rentabilit conomique = (Rsultat + charges dintrts)/(Capitaux propres + Emprunts) 5.5 La mthode des scores, outil de lanalyse du risque de dfaillance de lentit Par combinaison de ratios simples, on cherche constituer un indicateur synthtique permettant davoir une information sur le degr de vulnrabilit de lentreprise, en valuant son risque de dfaillance. La mthode de scores la plus simple utiliser est celle de Conan et Holder. Par rfrence au bilan financier, Conan et Holder(1) ont tudi les valeurs de 31 ratios appli- cables 190 PME et ont obtenu la fonction score suivante : Z = 16 R1 + 22 R2 87 R3 10 R4 + 24 R5 avec : R1 = Ralisable et disponible/Total de lactif R2 = Capitaux permanents/Total de lactif R3 = Frais nanciers/Chiffre daffaires HT R4 = Frais de personnel/Valeur ajoute R5 = Excdent brut dexploitation/Total des dettes Plus la valeur du score Z est leve, plus le risque de dfaillance est faible. Des mthodes plus labores ont par ailleurs t mises en place ; parmi celles-ci, il y a lieu de citer la mthode des scores de la Centrale des bilans de Banque de France. En effet, au cours de la dcennie quatre-vingt et au dbut des annes quatre-vingt-dix, devant la multi- plication des dfaillances dentreprises, la Banque de France a initi une srie de travaux sur la dtection prcoce des dfaillances dentreprises. Il en est rsult la mise au point dune formule de score applicable aux petites et moyennes entreprises (PME) de lindustrie adhrentes de la Centrale de bilans. (1) J. Conan, M. Holder, Variables explicatives de performances et contrle de gestion dans les PMI. Thse dEtat en Sciences de Gestion Universit Paris IX 1979
  26. 26. 14 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Lvaluation dentreprise est une opration trs frquente dans la vie conomique et sociale contemporaine. En effet, en raison de la mondialisation et du dveloppement des marchs financiers internationaux, on assiste une multiplication des oprations de cessions , de fusions-acquisitions ou de restructurations . Il en rsulte donc de nombreux cas o il est ncessaire de procder une valuation dentre- prise. Ainsi, une valuation dentreprise intervient loccasion : dune acquisition : position dacheteur ; dune transmission : position de vendeur ; dune restructuration pour rduire des cots et optimiser les synergies ; dune fusion pour rvaluation dactifs immobiliss ; dune succession travers une donation-partage, qui permet le passage de tmoin un ou plusieurs de ses enfants sans lser les autres hritiers ne souhaitant pas sinvestir professionnellement ; dune valuation annuelle dans le cadre de limpt de solidarit sur la fortune ; etc. 1. Relations entre valeur comptable, valeur de march et juste valeur Lors notamment doprations de regroupement, (prises de participation, fusions, oprations assimiles), les parties sont habituellement amenes effectuer une valuation servant de base la dtermination du prix de la transaction ou la dtermination dune parit dchange. Elles le feront gnralement partir de leurs comptes et en tenant compte de la manire dont conventions et mthodes comptables ont t appliques. Il y lieu notamment, en analysant les normes IFRS, aprs avoir fait linventaire des diff- rents qualificatifs appliqus la notion de valeur de distinguer trois types de valeurs : la valeur comptable ; la valeur de march ; la juste valeur. Comme nous le verrons ci-dessous, ces trois valeurs sont intiment lies. 1.1 Lutilisation du terme valeur dans le domaine comptable et financier Le PCG, les IFRS, mais aussi de nombreuses branches du domaine comptable et financier, utilisent le terme valeur avec des qualificatifs diffrents. Nous indiquons ici au lecteur quelles dfinitions retenir pour ces termes. a) Domaine des mathmatiques financires Valeur acquise : la valeur acquise une date future est la valeur dun placement cette date, valeur comprenant le capital initial et les intrts composs. section 2 valuation financire des socits et des groupes
  27. 27. 15 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Valeur actuelle : la valeur actuelle est le capital initial quil faut placer pour obtenir une date future, une valeur gale au capital initial augment des intrts composs. b) Plan comptable gnral (art. 322-1) Valeur actuelle : valeur la plus leve de la valeur vnale ou de la valeur dusage. Valeur amortissable : valeur brute sous dduction de la valeur rsiduelle. Valeur brute : valeur dentre dun actif dans le patrimoine ou valeur de rvaluation. Valeur nette comptable : la valeur nette comptable dun actif correspond sa valeur brute diminue des amortissements cumuls et des dprciations. Valeur rsiduelle : montant net des cots de sortie attendus, quune entit obtiendrait de la cession de lactif sur le march la n de son utilisation. Valeur dusage : valeur des avantages conomiques futurs attendus de son utilisation et de sa sortie. Elle est calcule partir des estimations des avantages conomiques futurs attendus. Dans la gnralit des cas, elle est dtermine en fonction des ux nets de trso- rerie attendus. Valeur vnale : montant qui pourrait tre obtenu, la date de clture, de la vente dun actif lors dune transaction conclue des conditions normales de march, net des cots de sortie. c) IFRS Juste valeur : montant pour lequel un actif pourrait tre chang, un passif teint, ou un instrument de capitaux propres attribu entre des parties bien informes et consentantes dans le cadre dune transaction effectue dans des conditions de concurrence normale. Valeur actuelle : estimation courante de la valeur actualise des ux de trsorerie futurs nets dans le cours normal de lactivit. Valeur comptable : montant auquel un actif ou un passif est comptabilis au bilan. Valeur dutilit : valeur actualise des ux de trsorerie futurs susceptibles de dcouler dun actif ou dune unit gnratrice de trsorerie. Valeur nette de ralisation : prix de vente estim dans le cours normal de lactivit, diminu des cots estims pour lachvement et des cots estims ncessaires pour raliser la vente. Valeur recouvrable : valeur la plus leve entre le prix de vente net de lactif et sa valeur dutilit. d) Autres dfinitions comptables Valeur dacquisition : cot dacquisition dun actif, immobilisation corporelle, incorpo- relle, stock, titre. Valeur ajoute : montant net sur lequel est calcule la TVA : diffrence entre le prix factur au client et les prix facturs par les diffrents fournisseurs de biens et services. Valeur amortissable : valeur brute sous dduction de la valeur rsiduelle. Valeur dapport : valeur indique dans le trait dapport dans le cas doprations telle que la fusion ou lapport partiel dactif. Valeur dchange : valeur utilise lors de lchange dun actif non montaire contre un autre actif non montaire ou la combinaison dun actif non montaire avec un actif montaire.
  28. 28. 16 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Valeur conomique : lment gnrant une ressource que lentit contrle du fait dvne- ments passs et dont elle attend des avantages conomiques futurs. Valeur dmission : valeur laquelle est mise une obligation. Valeur dentre : valeur laquelle un actif ou un passif est comptabilis lorigine. Valeur dquivalence : valeur laquelle peuvent tre values des titres dune socit contrle de manire exclusive gale la quote-part des capitaux propres correspondant aux titres, augmente de lcart de lcart dacquisition rattach ces titres (PCG art. 332-4). Valeur dinventaire : valeur estime la clture dun exercice. Valeur de march : prix de vente potentiel. Valeur nominale : valeur sur laquelle se calcule lintrt dune obligation ou qui correspond une quote-part de capital pour une action. Valeur de rvaluation : valeur estime au moment dune rvaluation. Valeur de remboursement : valeur laquelle est rembourse une obligation Valeur dutilit : valeur dune participation reprsentant ce que lentit accepterait de dcaisser pour obtenir cette participation si elle avait lacqurir. 1.2 Valeur comptable La valeur comptable est dfinie notamment par les normes IAS 16, IAS 36, IAS 38 et IAS 40 : Ainsi, la valeur comptable dune immobilisation est gale la valeur laquelle elle a t comptabilise au bilan (son cot dacquisition ou son cot de production) diminue du cumul des amortissements et des dprciations constats. Lamortissement (IAS 16) est la rpartition systmatique du montant amortissable dun actif sur sa dure dutilit, le montant amortissable tant le cot dun actif, ou tout autre montant substitu au cot, diminu de sa valeur rsiduelle. La dprciation (appele perte de valeur par IAS 36) est le montant par lequel la valeur comptable dun actif (ou dune unit gnratrice de trsorerie) excde sa valeur recou- vrable. La valeur recouvrable est la valeur la plus leve entre sa juste valeur diminue des cots de la vente et sa valeur dutilit. La valeur dutilit est la valeur actualise des flux de trsorerie futurs susceptibles de dcouler dun actif (ou dune unit gnratrice de trso- rerie). EXEMPLE Un matriel a t acquis le 1er janvier N2 par la socit Jonas pour 100 000 . Sa dure dutilisation est de 10 ans et sa valeur rsiduelle (cest dire le montant estim que la socit obtiendrait de la sortie de lactif, aprs dduction des cots de sortie estims, si lactif avait dj lge et se trouvait dj dans ltat prvu la n de sa dure dutilit) de 10 000 . Au 31 dcembre N, la juste valeur de ce matriel (diminue des cots de vente) est de 70 000 et sa valeur dutilit (estime partir de la valeur actualise des ux de trsorerie susceptibles de dcouler de lexploitation de limmobilisation) est de 75 000 . La valeur comptable est le montant pour lequel un actif est comptabilis au bilan aprs dduction du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur relatifs cet actif .
  29. 29. 17 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Au 31 dcembre N, on aura constat deux annes damortissement et en considrant celui-ci comme linaire, le cumul des amortissements pratiqus serait de (100 000 10 000) 2/10 = 18 000 , et la valeur comptable de limmobilisation avant lventuelle dprciation de 100 000 18 000 = 82 000 . Comme la valeur recouvrable de limmobilisation (valeur la plus leve entre la juste valeur diminue des cots de vente et la valeur dutilit) est de 75 000 , il y aurait lieu au 31 dcembre N de constater une dprciation de 82 000 75 000 = 7 000 , ce qui ramnerait la valeur comptable au 31 dcembre N 100 000 18 000 7 000 = 75 000 . REMARQUE Larticle 322-1, al. 7 du PCG prcise que la valeur nette comptable dun actif correspond sa valeur brute diminue des amortissements cumuls et des dprciations . Pour larticle 322-1 al. 3 lamortissement dun actif est la rpartition systmatique de son montant amortissable en fonction de son utilisation . Pour larticle 322-1 al. 4, la dprciation dun actif est la cons- tatation que sa valeur actuelle est devenue infrieure sa valeur nette comptable Pour larticle 322-1 al. 8 la valeur actuelle est la valeur la plus leve de la valeur vnale ou de la valeur dusage . Les dnitions du PCG (avec des termes parfois diffrents, par exemple valeur actuelle au lieu de valeur recouvrable ) sont convergentes avec les dnitions IFRS. 1.3 Valeur de march Mme si les normes IFRS utilisent la notion de valeur de march dans plusieurs normes, celle-ci nest plus dfinie par aucune dentre elles. La norme IAS 32, toutefois, dans sa version 1998 (rvise depuis) donnait la dfinition suivante de la valeur de march : On peut aussi rapprocher la notion de valeur de march des notions de cot actuel et de valeur de ralisation dveloppes par le 100 du cadre conceptuel de lIASB : Cot actuel : les actifs sont comptabiliss pour le montant de trsorerie ou dquivalents de trsorerie quil faudrait payer si le mme actif ou un actif quivalent tait acquis actuel- lement. Les passifs sont comptabiliss pour le montant non actualis de trsorerie ou dquivalents de trsorerie qui serait ncessaire pour rgler lobligation actuellement. Valeur de ralisation (de rglement) : les actifs sont comptabiliss pour le montant de trso- rerie ou dquivalents de trsorerie qui pourrait tre obtenu actuellement en vendant lactif lors dune sortie volontaire. Les passifs sont comptabiliss pour leur valeur de rglement, cest--dire pour les montants non actualiss de trsorerie ou dquivalents de trsorerie que lon sattendrait payer pour teindre des passifs dans le cours normal de lactivit. EXEMPLE Pour des titres cots en Bourse, la valeur de march est le cours de laction au moment de la cession. Ainsi le 13 janvier N, pour laction Arcelor, on a les donnes suivantes : La valeur de march est le montant qui pourrait tre obtenu de la vente (ou qui serait d pour lacquisition) dun instrument nancier sur un march actif. Demande/Offre 13/01/N 14:56 CET Achat () Vente () 21,93 21,94
  30. 30. 18 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Nous voyons donc, par cet exemple, que la rfrence un prix de march, mme organis, est difcile, puisque celui-ci peut varier au cours dune mme journe. REMARQUE Pour le PCG (article 322-1 al. 10 la valeur vnale est le montant qui pourrait tre obtenu, la date de clture, de la vente dun actif lors dune transaction conclue des conditions normales de march, net des cots de sortie . 1.4 Juste valeur Cest la norme IAS 32, puis la norme IAS 39 toutes deux relatives aux instruments finan- ciers, qui ont introduit compter de 1995 la notion de juste valeur. Celle-ci est notamment depuis voque dans de nombreuses normes IFRS (notamment IAS 2 Stocks, IAS 16 Immobilisations corporelles, IAS 18 Produit des activits ordinaires, IAS 19 Avantages du personnel, IAS 38 Immobilisations incorporelles, IFRS 2 Paiement fond sur des actions et IFRS 3 Regroupements dentreprises). Ce concept peut donc tre appliqu la presque totalit des postes du bilan et du compte de rsultat. Pour la norme 32 de lIASB (mais aussi pour toutes les autres) : La notion de juste valeur est la traduction de lexpression anglo-saxonne fair value qui, littralement, correspond plus celle de valeur sincre ou loyale . Elle est rapprocher de la notion de valeur de march dfinie notamment par IAS 32 versions 1995 et 1998 (voir ci-dessus 1.3). Si la valeur de march peut tre retenue comme juste valeur, labsence de marchs organiss (bourses ou marchs spcifiques relatifs des instruments financiers drivs par exemple) pour tous les instruments ngocis entre tablissements de crdit et/ou entits rendent ncessaire de reconnatre une autre valeur que la valeur de march elle-mme. Le concept de juste valeur est donc plus large que celui de la valeur de march et peut faire appel des techniques spcifiques (actualisation des flux de trsorerie attendus par exemple ou modles finan- ciers). Cotation 13/01/N 14:56 CET Dernier () Var. J/J 1 (%) Volume Capitaux Capitalisation 21,94 0,77 1,633,806 35,822,624 14,036,648,960 Jour Premier () 09:00 + haut () 09:00 + bas () 11:08 22,15 22,15 21,82 La juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait tre chang ou un passif teint, entre des parties bien informes et consentantes dans le cadre dune transaction effectue dans des condi- tions de concurrence normale.
  31. 31. 19 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier La comptabilit en juste valeur, forte intressante conceptuellement, est cependant (notamment pour la juste valeur applique tous les lments et appele full fair value) critique par de nombreux auteurs. On lui reproche notamment de privilgier une vue trs court terme sur la situation financire des entits, la difficult de fournir une infor- mation fiable (contrairement lvaluation au cot) et les volatilits des capitaux propres et rsultats engendres par les variations de juste valeur. Certains auteurs considrent que la juste valeur nest pas pertinente dans le cas de certaines oprations et activits qui ne sont pas gres et soumises des valuations sur la base de ces juste valeurs (notamment dans le domaine bancaire). Enfin, dautres auteurs ont t mme jusqu reprocher lutilisation gnralise de la juste valeur la perte de confiance dans les marchs financiers constate depuis quelques annes. Le concept de la juste valeur a fait, depuis son introduction dans les normes amricaines, puis dans les normes internationales, lobjet de nombreux commentaires et les analyses et prises de position sont loin dtre termines. La norme IAS 39 AG69 AG83 dveloppe un certain nombre de considrations de lvaluation de la juste valeur, applicable aux instruments financiers (mais qui peuvent par extrapolation tre applicables aux autres rubriques du bilan et du compte de rsultat). Elle distingue notamment les cas de lexistence ou de labsence du march actif. a) Considrations gnrales La dfinition de la juste valeur repose sur une prsomption de poursuite de lactivit de lentit sans aucune intention ou ncessit de la liquider, de rduire de faon importante ltendue de ses activits ou de sengager dans une transaction des conditions dfavo- rables. La juste valeur nest donc pas le montant quune entit recevrait ou paierait dans une transaction contrainte, une liquidation involontaire, ou une vente de biens sur saisie. La juste valeur reflte toutefois la qualit du crdit de linstrument. b) Cas dun march actif Un instrument nancier est considr comme cot sur un march actif si des cours sont aisment et rgulirement disponibles auprs dune bourse, dun courtier, dun ngociateur, dun secteur dactivit, dun service dvaluation des prix ou dune agence rglementaire et que ces prix reprsentent des transactions relles et intervenant rgulirement sur le march dans des conditions de concurrence normale. La juste valeur est dfinie en termes de prix convenu entre un acheteur et un vendeur consentants et agissant dans des conditions de concurrence normale. Lobjectif de la dtermination de la juste valeur dun instrument financier ngoci sur un march actif est de parvenir au prix auquel la transaction interviendrait la date de clture Lapplication de la juste valeur, dans les tats nanciers, peut se justier par les raisons suivantes : les investisseurs, principaux utilisateurs des tats nanciers, se fondent essentiellement sur la juste valeur des entits dans leur prise de dcisions, parce quelle rete lopinion des marchs et traduit mieux la valeur actuelle des ux montaires futurs ; la mise sur le march des instruments nanciers de plus en plus frquemment avant leur chance contractuelle justie un mode dvaluation qui permet de mieux reter la ralit conomique ; les valeurs historiques ne permettent pas toujours de comparer les performances alors quune valeur du jour, observe sur les marchs, facile la comparabilit des comptes.
  32. 32. 20 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier pour cet instrument (cest--dire sans modifier ni reconditionner linstrument) sur le march actif le plus avantageux auquel lentit a un accs immdiat. Lentit ajuste toutefois le prix sur le march le plus avantageux de manire reflter toute diffrence de risque de crdit de la contrepartie entre les instruments ngocis sur ce march et celui qui est valu. Lexistence de cotations publies sur un march actif constitue la meilleure indication de la juste valeur. Lorsquelles existent, elles sont utilises pour valuer lactif ou le passif financier. c) Cours acheteur et cours vendeur Le prix appropri cot sur un march pour un actif dtenu ou un passif mettre est habituellement le cours acheteur actuel et, pour un actif destin tre achet ou un passif destin tre dtenu, le cours vendeur. Lorsquune entit a des actifs et des passifs prsentant des risques de march qui se compensent, elle peut prendre les cours milieu de march comme base dtablissement de la juste valeur des positions des risques qui se compensent et appliquer le cours acheteur ou le cours vendeur la position nette ouverte, selon le cas. Quand les cours acheteurs ou vendeurs ne sont pas disponibles, le prix de la transaction la plus rcente donne une indication de la juste valeur actuelle condition quil ny ait pas eu de changement significatif dans les conditions conomiques depuis la date de la transaction. d) Absence de march actif Si le march dun instrument financier nest pas actif, lentit tablit la juste valeur par appli- cation dune technique de valorisation. Les techniques de valorisation comprennent lutili- sation de transactions rcentes dans des conditions de concurrence normale entre parties informes et consentantes, si elles sont disponibles, la rfrence la juste valeur actuelle dun autre instrument identique en substance, lanalyse des flux de trsorerie actualiss et les modles de valorisation des options (comme le modle de Black and Scholes et le modle binomial). Lobjectif de lapplication dune technique de valorisation est dtablir ce quaurait t le prix de transaction la date dvaluation dans le cadre dun change dans des conditions de pleine concurrence motiv par des considrations commerciales normales. La juste valeur est estime sur la base des rsultats dune technique de valorisation qui utilise au maximum des donnes de march, et qui repose aussi peu que possible sur des donnes spcifiques lentit. On attend dune technique de valorisation quelle parvienne une estimation raliste de la juste valeur si : elle rete raisonnablement la faon dont on sattend ce que le march valorise linstrument ; les donnes introduites dans la technique de valorisation reprsentent raisonnablement les attentes du march et les valuations des facteurs de risque et de rendement inhrents linstrument nancier. Si elle applique lanalyse de la valeur actualise des flux de trsorerie, une entit doit utiliser un ou plusieurs taux dactualisation gal(aux) au taux de rendement prvalant pour des instruments financiers dont les termes et les caractristiques sont pour lessentiel identiques. Les crances et les dettes court terme sans taux dintrt dclar peuvent tre values au montant de la facture dorigine, si leffet de lactualisation est ngligeable. e) Utilisation des techniques de valorisation Une technique approprie destimation de la juste valeur dun instrument financier donn intgrerait tant des donnes de march observables relatives aux conditions du march que
  33. 33. 21 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier dautres facteurs susceptibles daffecter la juste valeur de linstrument. La juste valeur dun instrument financier sera base sur un ou plusieurs des facteurs suivants. Valeur temps de largent (cest--dire lintrt au taux de base ou taux sans risque). Les taux dintrt de base peuvent gnralement tre obtenus daprs les cours observables des obligations dtat et font souvent lobjet de publication dans des revues nancires. Risque de crdit. Leffet du risque de crdit sur la juste valeur (cest--dire la prime ajoute au taux dintrt de base en rmunration du risque de crdit) peut sobtenir daprs les cours de march observables dinstruments cots prsentant une qualit de crdit diffrente ou bien daprs les taux dintrt observables facturs par les prteurs pour des prts assortis de notations de crdit diverses. Cours de change des monnaies trangres. Des marchs des changes actifs existent pour la plupart des principales devises, et les prix sont publis quotidiennement dans des publi- cations nancires. Prix des marchandises. Des prix de march observables existent pour de nombreuses marchandises. Prix des instruments de capitaux propres. Les prix (et les indices de prix) dinstruments de capitaux propres ngocis sont aisment observables sur certains marchs. Des techniques bases sur le concept de la valeur actualise peuvent tre utilises pour estimer le prix de march actuel dinstruments de capitaux propres pour lesquels il nexiste aucun cours observable. Volatilit (cest--dire lamplitude des variations futures des prix de linstrument nancier ou dun autre lment). Risque de remboursement anticip et risque de rachat. Frais de gestion dun actif nancier ou dun passif nancier. f) Avantages et inconvnients de la juste valeur Lutilisation de la juste valeur en comptabilit permet de mettre en relief un certain nombre davantages spcifiques comme la prvisibilit, la comparabilit ou la neutralit apparente, mais aussi un certain nombre dinconvnients comme la volatilit, le manque dobjectivit et un cot dobtention consquent (daprs lOrdre des experts-comptables, site internet consacr lvaluation dentreprise). Prvisibilit La juste valeur permet de prvoir, au mieux, les flux de trsorerie futurs dans la mesure o elle intgre, par construction, ces flux financiers futurs. La juste valeur privilgie les objectifs des investisseurs lors de la diffusion des informations comptables. Comparabilit La juste valeur permet de prsenter des actifs quivalents pour des valeurs comparables, quelle que soit leur date dentre dans les comptes. Cette notion permet de calquer les systmes comptables sur les systmes de gestion qui sont utiliss par lentreprise. Neutralit apparente La juste valeur tant dtermine par rfrence des donnes externes, soit directement par des valeurs de march, soit en labsence de march actif, par rfrence un modle fond sur des paramtres issus de donnes externes, elle apparat comment tant une valeur neutre cest--dire non influence par lentreprise elle-mme.
  34. 34. 22 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Volatilit La juste valeur suppose une rvaluation rgulire du bilan. Cette valuation en juste valeur entrane des variations de capitaux propres qui ne refltent pas toujours des modifications relles des vnements conomiques de lentreprise et ne permet pas de traduire fidlement la ralit des transactions et de la situation financire. Manque dobjectivit Seules, les valeurs issues de marchs actifs (cots, liquides, organiss) peuvent prtendre aux qualits dobjectivit et de neutralit. La grande majorit des actifs financiers ne sont pas cots et nont pas de march organis ou assimil. Leur valuation repose en cons- quence sur des modles internes ou des expertises externes. Ces valuations comportent des paramtres estims avec des degrs dincertitude reprsents par des variables dajustement pour risque de modle, risque de liquidit, risque de volatilit, etc. Cot dobtention La juste valeur a un cot dobtention non ngligeable. Le plus grand nombre des actifs ne fait pas lobjet de cotations externes. Dans ce cas, la juste valeur doit tre dtermine en interne au moyen de modles (qui peuvent toujours tre acquis auprs de concepteurs externes eu gard aux spcificits de certains actifs et ltroitesse du march) dont la conception, la ralisation le contrle, etc., sont trs onreux et peuvent tre prohibitifs pour certaines entreprises par rapport aux avantages que leur procure la connaissance de la juste valeur de ces actifs. REMARQUE LIASB (de concert avec le FASB, lequel a publi rcemment, en septembre 2006, la norme SFAS 157 Fair value measurement) vient de prsenter un expos-sondage, en mai 2009, devant aboutir une nouvelle norme qui fournirait des indications sur lvaluation la juste valeur de tous les actifs et de tous les passifs. Les objectifs de cette future norme seraient de : dnir (ou plutt rednir) la juste valeur : la dnition suivante : le prix qui serait reu pour la vente dun actif ou pay pour le transfert dun passif dans le cadre dune transaction ordonne entre des intervenants du march la date dvaluation , inspire par celle du FASB, pourrait tre retenue ; tablir un cadre conceptuel pour lvaluation de la juste valeur ; dvelopper les informations fournir sur la juste valeur ; normaliser les diffrents guides existants (comme celui dIAS 39 voqu ci-dessus) sur lva- luation de la juste valeur. 2. valuation la valeur comptable Il y a lieu de distinguer deux types dapproche la valeur comptable proprement dite ( laquelle on peut galement rattacher une valuation tablie partir de la valeur de march des lments et dnomme communment actif net comptable corrig ) (voir les dfini- tions de valeur comptable et de valeur de march ci dessus 1.2 et 1.3). lactif net comptable ; lactif net comptable rvalu. 2.1 Actif net comptable Lactif net comptable ou situation nette comptable est la diffrence entre le montant de lactif et lendettement total. Cette mthode ne donne quune estimation peu raliste du capital susceptible dtre rcupr. En effet, elle se fonde sur des valeurs comptables historiques (respect du principe comptable correspondant) parfois fort loignes de la ralit conomique.
  35. 35. 23 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier EXEMPLE Il vous est demand de calculer lactif net comptable de la socit Marina dont vous trouverez ci-joint les lments nanciers. On tiendra compte de la scalit diffre sur lactif ctif ou sur les provisions rglementes. Taux de limpt sur les bnces : 33 1/3 %. Annexe I Bilan au 31.12.N (en euros) Lactif net comptable peut se dterminer partir de lactif rel comptable et du passif rel ou partir des capitaux propres. Calcul partir de lactif rel et du passif rel Actif rel comptable Concessions brevets : 21 000 Droit au bail : 8 000 Fonds commercial : 30 000 Terrains : 40 000 Constructions : 90 000 Matriel industriel : 70 500 Autres immobilisations : 19 000 Titres immobiliss : 23 000 Stocks et en cours : 94 000 Clients : 96 000 Autres dbiteurs : 24 000 Disponibilits : 16500 532 000 Frais dtablissement Concessions, brevets Droit au bail Fonds commercial Terrains Constructions Matriel industriel Autres immobilisations Titres immobiliss Stocks et encours Clients Autres dbiteurs Disponibilits cart de conversion actif Charges rpartir 5 200 21 000 8 000 30 000 40 000 90 000 70 500 19 000 23 000 94 000 96 000 24 000 16 500 4 000 6 000 Capital Rserve lgale Autres rserves Rsultat de lexercice Provisions pour hausse de prix Amortissements drogatoires Subventions dinvestissement Provisions pour pertes de change Emprunts Fournisseurs Autres dettes 100 000 8 000 96 000 16 000 14 500 15 000 10 000 3 000 150 000 107 000 27 700 547 200 547 200
  36. 36. 24 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Passif exigible (hors situation fiscale diffre) Emprunts : 150 000 Fournisseurs : 107 000 Autres dettes : 27 700 284 700 La situation scale diffre se dtermine partir des lments suivants : Provisions pour hausse de prix : 14 500 Amortissements drogatoires : 15 000 Subventions dinvestissements : 10 000 Frais dtablissement : 5 200 Charges rpartir (si pour celles-ci limpt na pas t dduit) : 6 000 28 300 28 300 33 1/3 % = 9 430 Actif net comptable = 532 000 284 700 9 430 = 237 870 . Calcul de cet actif net comptable partir des capitaux propres Le montant des capitaux propres au bilan comprend les lments suivants : Capital : 100 000 Rserve lgale : 8 000 Autres rserves : 96 000 Rsultat de lexercice : 16 000 Provision pour hausse de prix : 14 500 Amortissements drogatoires : 15 000 Subventions dinvestissement : 10 000 259500 De ce montant, il y a lieu de dduire : lactif ctif : frais dtablissement : 5 200 cart de conversion actif non provisionn (4 000 3 000) : 1 000 charges rpartir : 6 000 la situation scale diffre dtermine ci-dessus : 9 430 21 630 Actif net comptable = 259 500 21 630 = 237 870 2.2 Actif net comptable rvalu Cette mthode drive de la prcdente et se propose de corriger les effets de lvolution nominale des prix par laffectation dindices aux valeurs comptables dorigine. Elle peut, par le biais dindices arbitraires, donner des valuations trs loignes de la ralit (peut-on considrer par exemple que la valeur de matriels informatiques performances constantes suit une courbe parallle lvolution de lindice gnral des prix ?). EXEMPLE Pour la socit Marina, dont il vous a t donn en annexe I le bilan au 31 dcembre N (voir exemple prcdent), il vous est donn en annexes II et III des informations complmentaires.
  37. 37. 25 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier ANNEXE II Dates dacquisition des immobilisations et taux damortissement ANNEXE III Autres informations Le taux moyen dination des exercices N5 N a t de 3 %. La dure moyenne de stockage est de 3 mois. Lvaluation de lactif net comptable rvalu doit se faire comme dans une comptabilit dination partir dindices reprsentant lvolution du pouvoir dachat. Indices applicables aux acquisitions effectues Le 1.1.N5 : 1,036 = 1,194 Le 1.7.N5 : 1,035,5 = 1,177 Le 1.1.N4 : 1,035 = 1,159 Le 1.1.N3 : 1,034 = 1,125 Le 1.1.N2 : 1,033 = 1,093 Le 1.1.N : 1,031 = 1,030 Indice applicable au stock cens tre acquis (ou produit) le 1.10.N : 1,030,25 = 1,007 Calcul de la valeur rvalue des immobilisations lments Valeur dacquisition Date dacquisition Taux damortissement Concessions, brevets Droit au bail Fonds commercial Terrains Constructions Matriel 1 Matriel 2 Matriel de transport Matriel de bureau Mobilier Titres immobiliss 30 000 8 000 30 000 40 000 120 000 50 000 60 000 30 000 20 000 10 000 24 000 1.1.N 2 1.1.N 5 1.1.N 5 1.1.N 5 1.1.N 4 1.1.N 5 1.1.N 1.1.N 3 1.1.N 2 1.1.N 4 1.1.N 2 10 % 15 % 10 % 20 % 20 % 20 % 10 % lments Valeur dacquisition Amortissement Valeur nette Indice Valeur rvalue Concessions, brevets Droit au bail Fonds commercial Terrains Constructions Matriel 1 Matriel 2 30 000 8 000 30 000 40 000 120 000 50 000 60 000 9 000 30 000 27 500 12 000 21 000 8 000 30 000 40 000 90 000 22 500 48 000 1,093 1,194 1,194 1,194 1,159 1,451 1,030 22 950 9 550 35 820 47 760 104 310 26 480 49 440
  38. 38. 26 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier Valeur de lactif net comptable rvalu Actif total : Immobilisations : 343 830 Stocks et en cours : 94 000 1,007 = 94 660 Clients : 96 000 Autres dbiteurs : 24 000 Disponibilits : 16 500 574990 Dettes dduire : Passif exigible (hors situation scale diffre) : 284 700 Situation scale diffre(1) : 9 430 294 130 Actif net rvalu : 574 990 294 130 = 280 860 . 3. valuation la valeur de march des lments Au lieu dtre effectue partir de donnes purement comptable, la valeur de lentreprise peut tre dtermine partir dun actif net dont les lments sont valus la valeur de march : cette mthode est aussi appele la mthode de lactif net comptable corrig. (2) La dtermination de cet actif net corrig consiste reconstituer lactif rel et le passif exigible rel qui seront substitus lactif et lendettement comptable de la premire mthode expose ci-dessus. Il pourra tre tenu compte de la fiscalit diffre, parfois de la fiscalit latente sur les plus- values dgages. Des trois approches mentionnes ci-dessus (actif net comptable, actif net comptable rvalu, actif net comptable corrig) celle relative lactif net comptable corrig est la plus lments Valeur dacquisition Amortissement Valeur nette Indice Valeur rvalue Matriel de transport Matriel de bureau Mobilier Titres immobiliss 30 000 20 000 10 000 24 000 24 000 12 000 5 000 6 000 8 000 5 000 24 000 1,125 1,093 1,159 1,093 6 750 8 744 5 800 26 230 422 000 119 500 302 500 343 830 (1) Nous navons pas tenu compte de lincidence de la reprise sur dprciation des titres immobiliss qui est de 24 000 23 000 = 1 000. Lactif net comptable corrig appel communment valeur intrinsque (2) est le montant du capital quil serait actuellement ncessaire dinvestir pour reconstituer le patrimoine utilis dans lentreprise dans ltat o il se trouve. (2) La notion de valeur mathmatique, qui sapplique notamment lvaluation des titres, est le rapport entre lactif net comptable corrig et le nombre de titres.
  39. 39. 27 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier raliste : elle ne tient certes plus compte des principes de prudence et dvaluation en valeurs historiques, mais donne certainement une valeur plus fidle du patrimoine de lentreprise. Elle nest pas cependant facile mettre en uvre, lvaluation spcifique de chaque lment de lactif et du passif tant difficile effectuer. 3.1 Les corrections apporter aux donnes comptables Les actifs et passifs doivent tre corrigs en substituant aux valeurs comptables les valeurs relles (ou les justes valeurs) correspondantes. La juste valeur est dfinie par les normes IFRS (voir ci-dessus 1.4) comme un montant pour lequel un actif pourrait tre chang, un passif teint, ou un instrument de capitaux propres attribu entre des parties bien informes et consentantes dans le cadre dune transaction effectue dans des conditions de concurrence normale Les corrections portent essentiellement sur les actifs et passifs fictifs, les immobilisations incorporelles, corporelles, financires, les valeurs mobilires de placement. a) Les actifs et passifs fictifs Un certain nombre de postes du bilan comptable (en normes franaises), inscrits lactif ou au passif, ne correspondent pas la dfinition de dun actif (au sens des articles 211-1 al 1. et 212-1 du PCG) : Article 211-1 al. 1. Un actif est un lment identifiable du patrimoine ayant une valeur conomique positive pour lentit, cest--dire un lment gnrant une ressource que lentit contrle du fait dvnements passs et dont elle attend des avantages conomiques futurs. Article 212-1 al. 1. Un passif est un lment du patrimoine ayant une valeur conomique ngative pour lentit, cest--dire une obligation de lentit lgard dun tiers dont il est probable ou certain quelle provoquera une sortie de ressources au bnfice de ce tiers, sans contrepartie au moins quivalente attendue de celui-ci. Lensemble de ces lments est dnomm passif externe. Lensemble de ces postes (frais dtablissement, frais dmission des emprunts, primes de remboursement des obligations, diffrences de conversion actif et passif) ne doivent pas tre pris en compte dans lvaluation des actifs et des passifs. b) Les immobilisations incorporelles Il y a lieu danalyser sparment les immobilisations incorporelles non identifiables et les immobilisations incorporelles identifiables. Les immobilisations incorporelles non identifiables ne feront pas lobjet dune valuation, puisquelles ne sont pas vendables et nont aucune valeur individualisable. Toutefois, lorsquil sera fait une valuation globale de lentreprise, la valeur des immobilisations incor- porelles non identifiables viendra sajouter aux valeurs des actifs et passifs identifiables sous forme de goodwill (ou sur valeur) voir ci-aprs 4.3). Les immobilisations incorporelles identifiables (brevets, logiciels, droit au bail, frais de dveloppement, etc.) doivent tre values leur juste valeur, soit la valeur vnale, lorsquil existe un march, o la valeur dusage (ou valeur dutilit), selon la dfinition du PCG ou des IFRS (voir ci-dessus 1.4) cest--dire la valeur des avantages conomiques futurs attendus de son utilisation et de sa sortie, laquelle est gnralement dtermine en fonction des flux nets de trsorerie attendus.
  40. 40. 28 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier EXEMPLE Un brevet dinvention acquis 50 000 doit tre utilis durant 10 ans. On estime que lutilisation de brevet dgagera un ux annuel de trsorerie de 10 000 durant dix ans. Si lon tient compte dun taux dintrt (taux dactualisation) avant impt de 5 %, la valeur dusage (ou dutilit) du brevet peut tre estime 10 000 = 77 217 . c) Les immobilisations corporelles Comme pour les immobilisations incorporelles, les immobilisations corporelles peuvent tre values, soit la valeur vnale, soit leur valeur dusage (ou dutilit). d) Les contrats de crdit-bail Dans les comptes sociaux, conformment larticle 331-7 du PCG, les biens acquis en crdit-bail ne figurent pas lactif du bilan. Ils ont pourtant une valeur. EXEMPLE Supposons quune entreprise a fait lacquisition , le 1er janvier N4, dun matriel dune valeur de 150 000 . La dure de vie estime de ce matriel est de 15 annes (valeur rsiduelle : 6 000 ). Le contrat prvoit une redevance paye en dbut dexercice durant 10 ans de 20 000 et une option dachat de 10 929 . Le taux implicite du contrat (taux dintrt de lemprunt quaurait d faire lentreprise pour nancer le bien) aurait t de : 8 % (150 000 = 20 000 1,08 + 10 929 1,0810). Au 31 dcembre N, la valeur comptable du matriel aurait t de 150 000 (150 000 6 000) 5/ 15) = 102 000 . la mme date, le montant de lemprunt restant rembourser peut tre estim 150 000 20 000 (20 000 130 000 8 %) = 86 741 auxquels il faut ajouter les intrts courus, soit 86 741 8 % = 6 939 , soit au total 93 680 . Si lon considre que la valeur du bien en crdit-bail est gale sa valeur comptable, il y aura lieu de considrer pour le bien en crdit-bail un actif de 102 000 et un passif de 93 680 (ou une valeur nette du bien en crdit-bail de 102 000 93 680 = 8 320 ). e) Les grosses rparations Il peut arriver que lentreprise comptabilise ses remises en tat en charges en comptabilisant pralablement des provisions (option offerte par larticle 321-14 du PCG). Une grosse rparation qui vient dtre effectue doit tre considre comme un actif lors dune valuation, car elle augmente la valeur du bien qui vient dtre remis en tat. f) Cots de dmantlement Larticle 321-10 du PCG stipule que le cot dacquisition dune immobilisation corporelle doit comprendre lestimation initiale des cots de dmantlement, denlvement et de restauration du site sur lequel elle est situe, en contrepartie de lobligation encourue, soit lors de lacquisition, soit en cours dutilisation de limmobilisation pendant une priode donne des fins autres que de produire des lments de stocks. Dans les comptes indivi- 1 1 05, 10 0 5, ------------------------------------------------------- 1 1 08, 10 0 08, -------------------------------------------------------- 1,08 4 1 0,08
  41. 41. 29 1 CCCCHHHHAAAAPPPPIIIITTTTRRRREEEE Information comptable et management nancier duels, ces cots font lobjet dun plan damortissement propre tant pour la dure que le mode . Ces cots de dmantlement doivent par ailleurs faire lobjet dune provision. Sil y a lieu de considrer que la provision est un passif dont il faut tenir compte lors dune valuation, il nen est pas de mme du cot non amorti intgr dans la valeur comptable de limmobili- sation corporelle. g) Titres de participation Les titres de participation reprsentent une quote-part des actifs et passifs dune filiale ou autre participation. Il y a lieu, lors dune valuation dentreprise, dvaluer dabord la filiale ou une autre participation afin de dterminer la valeur que reprsentent lactif les titres de participation. h) Les autres titres immobiliss et valeurs mobilires de placement Les autres titres immobiliss doivent tre valus leur juste valeur, cest--dire, soit leur valeur vnale (cours de bourse par exemple), soit une valeur dusage ou dutilit cest--dire une valeur tenant compte des flux de trsorerie (intrts ou dividendes) dgags par le titre. i) Prts et emprunts Les prts (actifs) et emprunts (passifs) peuvent tre actualiss notamment si leur taux dintrt nominal est trs diffrent du taux dactualisation (cot du capital) utilisable pour lvaluation (pour la notion de cot de capital voir ci-aprs 4.1). EXEMPLE Supposons un emprunt de 100 000 remboursable en bloc dans 10 ans, au taux de 3 % lan. Le taux dactualisation prendre en compte est de 5 %. On peut ainsi valuer la valeur relle de lemprunt 100 000 1,05 10 + 100 000 3 % = 84 556 . 3.2 La prise en compte de la fiscalit diffre et latente Selon les oprations, les scalits diffres et latentes sur les plus-values dlments dactif sont prises (ou ne sont pas prises) en compte. En thorie, la fiscalit (notamment celle sur les plus-values de biens identifiables) devrait toujours tre intgre dans les calculs mais devrait tre actualise. En fait