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ELIZABETH PARENT DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES (CHLORTÉTRACYCLINE, OXYTÉTRACYCLINE, TYLOSINE) DANS QUELQUES TYPES DE FUMIERS DE FERME ENRICHIS ARTIFICIELLEMENT Mémoire de maîtrise présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en Microbiologie agricole pour l’obtention du grade de Maître ès sciences (M.Sc.) DÉPARTEMENT DES SOLS ET DE GÉNIE AGROALIMENTAIRE FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2009 © Elizabeth Parent, 2009

DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

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Page 1: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

ELIZABETH PARENT

DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES (CHLORTÉTRACYCLINE,

OXYTÉTRACYCLINE, TYLOSINE) DANS QUELQUES TYPES DE FUMIERS DE FERME

ENRICHIS ARTIFICIELLEMENT

Mémoire de maîtrise présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

dans le cadre du programme de maîtrise en Microbiologie agricole pour l’obtention du grade de Maître ès sciences (M.Sc.)

DÉPARTEMENT DES SOLS ET DE GÉNIE AGROALIMENTAIRE FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2009 © Elizabeth Parent, 2009

Page 2: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

Résumé

Les hormones et les antibiotiques administrés aux animaux d’élevage peuvent

contaminer les terres agricoles et parfois les plantes lors de l’épandage du fumier. Pour

déterminer les concentrations d’antibiotiques dans les fumiers de ferme, il est important

d’élaborer une méthode d’extraction et de détection fiable, rapide et peu coûteuse. Dans la

présente étude, des méthodes d’extraction liquide et les ultrasons ont été employés pour

extraire l’oxytétracycline (OTC), la chlortétracycline (CTC) et la tylosine (TYL) dans

quelques fumiers de ferme enrichis en OTC, CTC et TYL. Plusieurs paramètres ont été

analysés pour optimiser les méthodes d’extraction d’antibiotiques développées par

Blackwell et al. (2004b) : la longueur d’onde de détection, la dégradation des antibiotiques

dans le méthanol, le type de fumiers, le temps de contact entre l’antibiotique et le fumier, la

concentration en solutés, le volume de la solution extractive, la température d’extraction et

le type de méthode SPE (Solid phase extraction). La détection a été effectuée par LC-UV.

Après un ajout de 20 ppm d’antibiotiques, les taux d’extraction de l’OTC, de la CTC et de

la TYL étaient respectivement de 79,4 ± 0,4 %, 58,9 ± 1,3 %, 40,7 ± 1,5 % pour le fumier

de porc frais et de 72,2 ± 10,8 %, 40,2 ± 3,7 % et 49,6 ± 4,2 % pour le fumier de bovin de

boucherie frais. Quant au fumier lyophilisé, les taux d’extraction étaient de 81,7 ± 32,3 %

et de 55,7 ± 4,7 % pour l’OTC et la CTC respectivement. D’autres techniques ont été

testées à savoir l’ELISA, le LC-MS et le FT-NIR. L’utilisation de l’ELISA pour la

détection de CTC et de TYL est possible, mais la variabilité entre les répétitions est élevée.

Des enrichissements allant de 1,4 à 75 ppm en CTC dans des fumiers préalablement

lyophilisés et broyés à 1mm ont été analysés par FT-NIR (Fourier transform near-

infrared). Des régions spécifiques ont été sélectionnées et le modèle de régression PLS

(Partial least square) a permis la prédiction des données (validation). Selon les lignes

directrices interprétant des indices de précision (r2, RPD, RER), le FT-NIR peut être

utilisable pour la plupart des applications, car sa classification est acceptable et son filtrage

non précis.

Page 3: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

iii

Avant-Propos

Ce mémoire fait suite à deux années de travail, de recherche, de curiosité et de

dynamisme. Le projet ciblant initialement une simple méthode de détection des

antibiotiques nous a tôt fait comprendre que tout ne serait pas aussi simple. Cela nous a

donné l’opportunité de toucher et de découvrir plusieurs méthodes d’extraction et

techniques de détection.

Je tiens d’abord à remercier mon directeur de recherche, le Dr Antoine Karam, pour

son grand respect, ses patientes explications et sa direction dans le projet, ainsi que mes

examinateurs Dre Muriel Subirade et Dr Richard Hogue pour avoir accepté d’évaluer le

mémoire. Je remercie aussi Nicolas Samson pour le travail sur le terrain, Marie-Ève

Tremblay pour la formation sur le FT-NIR, Alain Gaudreau pour la formation et le soutien

technique avec le LC-UV, Pascal Dubé pour l’analyse au LC-MS ainsi que la Dre Claudia

Sheedy pour ses conseils dans la compréhension de la technique ELISA. Pour avoir fourni

des échantillons de fumier sans antibiotique, je remercie également la « Ferme Saint-

Joseph » de Saint-Alban dans la région de Portneuf et la « Ferme Côté et fils senc. » de

Cacouna dans la région du Bas Saint-Laurent. Enfin, je tiens à remercier nos partenaires de

la ferme Dolbec, sans eux, le projet sur la détermination quantitative d’antibiotiques dans

des fumiers de ferme n’aurait pu avoir été réalisé.

Ce mémoire est divisé en sept chapitres. Le premier débute avec une introduction, et

la présentation des hypothèses et de l’objectif du projet de recherche. Le deuxième chapitre

comporte une revue de littérature et explique les propriétés physico-chimiques des

antibiotiques. Ce chapitre aborde également les techniques d’extraction et de détection des

antibiotiques ainsi que les facteurs affectant l’extraction des antibiotiques. Les chapitres

suivants traitent de différentes méthodes utilisées pour la détection des antibiotiques. Le

chapitre trois porte sur une méthode basée sur les immunoessais (ELISA). Les deux

chapitres suivants présentent des méthodes chromatographiques : LC-MS (chapitre 4) et

LC-UV (chapitre 5). Le dernier chapitre présente une méthode spectroscopique FT-NIR

Page 4: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

iv

(chapitre 6). Enfin, le chapitre sept est une conclusion générale qui résume les principaux

résultats en fonction des objectifs, des hypothèses et des perspectives du travail.

Page 5: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

v

Ce mémoire est dédié à mon père

« Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui perd sa passion »

Alexandre Jardin

Page 6: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

Table des matières

Résumé................................................................................................................................... ii Avant-Propos ........................................................................................................................ iii Table des matières .................................................................................................................vi Liste des tableaux................................................................................................................ viii Liste des figures ......................................................................................................................x Lexique .................................................................................................................................12 Chapitre 1: Introduction ....................................................................................................13 Hypothèses de recherche ......................................................................................................15 Objectif de recherche ............................................................................................................15 Chapitre 2: Revue de littérature........................................................................................16 2.1 Propriétés physico-chimiques des tétracyclines .........................................................16 2.2 Méthodes d’extraction et de détection des antibiotiques ..........................................19

2.2.1 Généralités ...........................................................................................................19 2.2.2 Facteurs influençant l’extraction et les composantes de l’antibiotique ...............21 2.2.3 Technologies d’extraction et de détection des antibiotiques ...............................30 2.2.4 Composantes pouvant influencer le choix de la méthode....................................40

Chapitre 3: Extraction et dosage de deux antibiotiques (chlortétracycline et tylosine) par la méthode ELISA........................................................................................................41 3.1 Matériel et Méthodes ....................................................................................................41

3.1.1 Fumiers ................................................................................................................41 3.1.2 Réactifs ................................................................................................................41 3.1.3 Matériel ................................................................................................................42 3.1.4 Méthodes ELISA .................................................................................................42

3.2 Résultats.........................................................................................................................48 3.2.1 Tests de cartouches ..............................................................................................48 3.2.2 Extraction des antibiotiques à partir de fumier de porc .......................................49

3.3 Discussion ......................................................................................................................50 3.4 Conclusion .....................................................................................................................52 Chapitre 4: Extraction et dosage de deux antibiotiques (chlortétracycline, tylosine) par LC-MS...........................................................................................................................53 4.1 Matériel et Méthodes ....................................................................................................53

4.1.1 Fumiers ................................................................................................................53 4.1.2 Réactifs ................................................................................................................53 4.1.3 Matériel ................................................................................................................54 4.1.4 Méthode LC-MS..................................................................................................54

4.2 Résultats.........................................................................................................................58 4.3 Discussion ......................................................................................................................60 4.4 Conclusion .....................................................................................................................62 Chapitre 5: Extraction et dosage de trois antibiotiques par LC-UV .............................63 5.1 Matériel et méthodes ....................................................................................................63

5.1.1 Fumiers ................................................................................................................63 5.1.2 Réactifs ................................................................................................................63 5.1.3 Matériel ................................................................................................................64 5.1.4 Méthodes d’extraction, de purification et de détection........................................64

Page 7: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

vii

5.1.5 Expérience de sorption de la CTC dans un fumier de porc .................................71 5.2 Résultats.........................................................................................................................73

5.2.1 Extraction et dosage des antibiotiques.................................................................73 5.2.2 Adsorption de la CTC par le fumier de porc .......................................................90

5.3 Discussion ......................................................................................................................91 5.4 Conclusion .....................................................................................................................95 Chapitre 6: Détermination de la chlortétracycline par spectroscopie FT-NIR ............96 6.1 Matériel et Méthodes ....................................................................................................96

6.1.1 Fumiers ................................................................................................................96 6.1.2 Réactifs et Matériel ..............................................................................................96 6.1.3 Méthodes..............................................................................................................97

6.2 Résultats.......................................................................................................................102 6.2.1 Étude de détection des liaisons chimiques de la CTC .......................................102 6.2.2 Étalonnage et analyses multivariées de la CTC dans des échantillons de fumiers divers...........................................................................................................................106

6.3 Discussion ....................................................................................................................111 6.4 Conclusion ...................................................................................................................112 Chapitre 7: Conclusion générale .....................................................................................113 Bibliographie .....................................................................................................................116 Annexes ..............................................................................................................................130 Annexe 1. Grille du suivi des pesées à exécuter lors de l’expérience ................................130 Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm.............................131 Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm ...................132 Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm ...................133 Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm ...................134 Annexe 3. Chromatogrammes de la CTC dans l’eau (0-25 min) et extraite du fumier de porc (12-20 min) .................................................................................................................135 Annexe 4. Chromatogrammes de la CTC extraite du fumier de bovin de boucherie et de veau (12-20 min).................................................................................................................136 Annexe 5. Courbes standards de l’OTC, de la CTC à 285 nm...........................................137 Annexe 6. Courbe standard de la TYL à 285 nm ...............................................................138 Annexe 7. Courbes standards de l’OTC et de la CTC à 355 nm ........................................139 Annexe 8. Spectres et chromatogramme de la TYL analysée par LC-MS.........................140 Annexe 9 Extraction des antibiotiques à partir de fumier de porc......................................141 Annexe 10. Expériences de centrifugation (ELISA) ..........................................................142 Suite Annexe 10. Expériences de centrifugation (ELISA) .................................................143 Annexe 11. Équations de calculs des indices de précision du FT-NIR ..............................144 Annexe 12. Lignes directrices pour l’interprétation du coefficient de détermination (r2) et des ratios RDP et RER........................................................................................................145 Annexe 13. Spectres pur et différentiels de la CTC et des modifications dues à l’acétone146 Annexe 14. Programmation de l’appareil FT-NIR avec le logiciel Result Integration ......147

Page 8: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

Liste des tableaux

Tableau 1. Ionisation de la chlortétracycline selon le pKa (Anderson et al., 2005). ...........18 Tableau 2. Solutions utilisées pour l’extraction de tétracyclines dans le fumier de porc et

leur taux de récupération...............................................................................................23 Tableau 3. Extraction de tétracyclines dans les aliments et leur taux de récupération........26 Tableau 4. Extraction de tétracyclines dans les sols et leur taux de récupération. ..............27 Tableau 5. Différentes températures et pressions pour l’extraction d’antibiotiques dans

l’environnement (sol, fumier, boue). ............................................................................29 Tableau 6. Protocole utilisant différentes méthodes publiées dans la littérature pour

l’extraction d’antibiotiques par la méthode SPE (Essai 1). ..........................................43 Tableau 7. Paramètres des procédures d’extraction et de purification des antibiotiques

(chlortétracycline, tylosine) pour la détection ELISA. .................................................45 Tableau 8. Concentrations récupérées de la chlortétracycline (enrichissement de l’eau sans

fumier avec 250 ppb) après un passage dans différentes cartouches Oasis..................48 Tableau 9. Concentrations récupérées en chlortétracycline et en tylosine après

enrichissement en fonction de la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et en fonction de la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif extrait de fumier de porc (courbe 2). ..................................................50

Tableau 10. Taux de récupération de deux antibiotiques détectés par LC-MS à partir d’échantillons de bovins de boucherie lyophilisés préalablement enrichis. .................59

Tableau 11. Paramètres de l’extraction et de la détection des antibiotiques évalués par LC-UV.................................................................................................................................66

Tableau 12. Type de méthode SPE et les modifications apportées au protocole de Blackwell et al. (2004a). ...............................................................................................69

Tableau 13. Programmation utilisée pour la quantification des antibiotiques par LC-UV. 70 Tableau 14. Principaux pics révélés par balayage du spectre d’antibiotiques (190 à 600

nm). ...............................................................................................................................73 Tableau 15. Quantité d’antibiotique (OTC, CTC) extraite du fumier de porc après

enrichissement de 20 ppm en fonction des longueurs d’onde (285 nm et 355 nm). ....75 Tableau 16. Type de matrices utilisées pour l’élaboration de trois différentes courbes

d’étalonnage et le nombre d’échantillons pour chaque type.........................................98 Tableau 17. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans

différentes matrices (eau, méthanol)...........................................................................103 Tableau 18. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans

différentes matrices (fumiers). ....................................................................................104 Tableau 19. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans

différentes matrices (fumiers). ....................................................................................105 Tableau 20. Performance du FT-NIR pour l’étalonnage de la CTC (ppm) à partir de

fumiers divers de bovin de boucherie, de bovin laitier et de veau* broyés à 1 mm...107 Tableau 21. Comparaison des techniques FT-NIR et LC-UV dans la détermination de la

CTC dans divers fumiers lyophilisés préalablement enrichis.....................................110 Tableau 22. Concentrations estimées en chlortétracycline et en tylosine après

enrichissement en fonction des valeurs d’absorbance ajustées au contrôle négatif utilisant la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie

Page 9: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

ix

(courbe 1) et la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2). ..........................................................................................141

Tableau 23. Concentrations récupérées en chlortétracycline après enrichissement en fonction de la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et en fonction de la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2). ........................................................................142

Tableau 24. Concentrations estimées en chlortétracycline après enrichissement en fonction des valeurs d’absorbance ajustées au contrôle négatif utilisant la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2)..............143

Tableau 25. Lignes directrices pour l’interprétation du coefficient de détermination (r2).....................................................................................................................................145

Tableau 26. Lignes directrices pour l’interprétation des ratios RPD et RER dans l’industrie. ...................................................................................................................145

Page 10: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

Liste des figures

Figure 1. Structure de la chlortétracycline...........................................................................17 Figure 2. Le Paragon CZE® 2000, un modèle de système d'électrophorèse capillaire.......20 Figure 3. Modèle Nicolet Antaris FT-NIR. .........................................................................20 Figure 4. Un modèle de High Performance Liquid Chromatography (HPLC). ..................20 Figure 5. Une plaque d’Enzyme linked Immunosorbent Assay (ELISA).............................20 Figure 6. Compétition utilisant des antigènes marqués Ag*. ..............................................36 Figure 7. Principe de double capture (technique sandwich). ...............................................36 Figure 8. Principe de compétition avec un anticorps marqué Ab*. .....................................36 Figure 9. Taux de récupération de la tylosine (TYL) provenant de fumier de bovin de

boucherie enrichis, en fonction du temps d’extraction aux ultrasons (10, 20, 30 min).......................................................................................................................................58

Figure 10. Schéma de l'extraction des antibiotiques............................................................71 Figure 11. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) après extraction dans l’eau ou

du fumier de porc en fonction de la longueur d’onde. Extrait de fumier de porc (n = 11). Extrait aqueux (n = 5)............................................................................................76

Figure 12. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) après extraction dans l’eau ou du fumier de porc en fonction de la longueur d’onde. Extrait de fumier de porc (n = 10). Extrait aqueux (n = 5)............................................................................................76

Figure 13. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) des extraits aqueux et de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps d’attente dans le méthanol. Extrait de fumier de porc (n = 1). Extrait aqueux (n = 2). .......................77

Figure 14. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps d’attente dans le méthanol (n = 17, sauf pour la tylosine où n = 16).......................................................................................................................................78

Figure 15. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) en fonction du type de fumiers. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3). Fumier de veau lyophilisé (n = 3 à 20 ppm). ..80

Figure 16. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) en fonction du type de fumiers. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3). Fumier de veau lyophilisé (n = 3 à 20 ppm). ..80

Figure 17. Taux de récupération de la tylosine (TYL) en fonction du type de fumiers. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3). ...........................................................................................81

Figure 18. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact. Expérience 1 (n = 1). Expérience 2 (n = 1, sauf pour le temps de 15 min où n = 2).......................................82

Figure 19. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact. Expérience 1 (n = 1). Expérience 2 (n = 1, sauf pour le temps de 15 min où n = 2).......................................83

Figure 20. Taux de récupération de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact (n = 1)...............................................83

Page 11: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

xi

Figure 21. Taux de récupération de l'oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC), de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction de la concentration en solutés de la solution extractive. Facteur 0,5 X (n = 2). Facteur 1 X (n = 8). Facteur 2 X (n = 4)....................................................................................85

Figure 22. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du volume de la solution extractive. Volumes de 8 mL et de 16 mL (n = 4, sauf pour la tylosine où n= 2). Volumes de 16, 24, 40 et 48 mL (n = 2)......................86

Figure 23. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction de la température du bain à ultrasons. Températures 25, 35, 40, 50, 60°C (n = 1). Température 43°C (n = 8). Température 45°C (n = 4). ...........................................87

Figure 24. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) après extraction dans de l'eau seulement, en fonction des types de méthodes SPE. Méthode 1 (n = 5). Méthode 2 (n = 2). Méthode 3 (n = 3). ............89

Figure 26. Quantité de chlortétracycline (CTC) adsorbée par les constituants du fumier de porc (Histogramme et échelle Y de gauche) et Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) adsorbée sur les constituants du fumier de porc (Losange et échelle Y de droite) exprimés en fonction de la quantité ajoutée .................................90

Figure 27. Données prédites versus données calculées pour la détermination de la CTC dans divers fumiers. ....................................................................................................108

Figure 28. Données prédites par validation croisée pour la détermination de la CTC dans divers fumiers. ............................................................................................................108

Figure 29. Quantification de l’OTC en fonction de l’aire sous la courbe..........................137 Figure 30. Quantification de la CTC en fonction de l’aire sous la courbe. .......................137 Figure 31. Quantification de la tylosine en fonction de l’aire sous la courbe. ..................138 Figure 32. Quantification de l’OTC en fonction de l’aire sous la courbe..........................139 Figure 33. Quantification de la CTC en fonction de l’aire sous la courbe. .......................139 Figure 34. Spectres des antibiotiques CTC (472) et TYL (918)........................................140 Figure 35. Chromatogramme de la TYL............................................................................140

Page 12: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

12

Lexique

APCI Atmospheric pressure chemical ionization = Ionisation chimique à pression atmosphérique

CTC Chlortétracycline DOXY Doxycycline ELISA Enzyme linked immunosorbent assay = Dosage d'immunosorption liée à enzyme ESI Electrospray ionization = Ionisation avec détection de conductivité supprimée FAB Fast atom bombardment = Bombardement atomique rapide FT-NIR Fourier transform-near infrared = Proche infrarouge à transformée de Fourier FT-MIR Fourier transform-mid infrared = Moyen infrarouge à transformée de Fourier FT-MS Fourier transform-mass spectrometry = Spectrométrie de masse à transformée de

Fourier IT Ion traps = Piège d’ions LC-UV Liquid chromatography-ultraviolet = Chromatographie liquide à détecteur UV LC-MS Liquid chromatography-mass spectroscopy = Chromatographie liquide couplé à

un détecteur de masse simple quadripôle LC-MS/MS Liquid chromatography-mass spectroscopy / mass spectroscopy =

Chromatographie liquide couplé à un détecteur de masse en tandem MCAC Metal chelate affinity chromatography = Chromatographie d’affinité métal-

chélate OTC Oxytétracycline PBS Phosphate buffer saline = Tampon phosphate salin PLS Partial least square = Moindre carré partiel PRESS Prediction residual sum of squares = Somme des carrés résiduels de la prédiction RER Ratio error range = Étendue du rapport de l’erreur RPD Ratio of prediction deviation = Rapport de l’erreur-type de prédiction par

rapport à l’écart-type ou Erreur standard de prédiction RMSEC Root mean square error of calibration = Écart-type résiduel de calibration ou

Valeur moyenne de l’erreur quadratique de calibration RMSECV Root mean square error of cross-validation = Écart-type résiduel de la validation

croisée RMSEP Root mean square error of prediction = Écart-type résiduel de prédiction =

Valeur moyenne de l’erreur quadratique de prédiction SD Standard deviation = Écart-type SEC Square error of calibration = Erreur-type d’étalonnage ou Erreur quadratique de

calibration SEP Square error of prediction = Erreur-type de prédiction ou Erreur quadratique de

prédiction SPE Solid phase extraction = Extraction en phase solide SSQ Single-stage quadrupole = Simple quadripôle TOF Time-of-flight = Temps de vol TP Température de la pièce TSQ Triple-stage quadrupole = Triple quadripôle TYL Tylosine

Page 13: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

13

Chapitre 1

Introduction

En agriculture, les antibiotiques sont utilisés non seulement pour guérir, mais aussi

comme agents prophylactiques, promoteurs de croissance et comme promoteurs d’efficacité

d’absorption de la nourriture en productions animales (Steinfeld et al., 2006). Leur

utilisation prévient plusieurs maladies chez l’animal d’élevage, lui apporte un certain

confort et améliore le rendement à la ferme. Néanmoins, leur abus de consommation et

l’application insuffisante des mesures d’hygiène ont engendré l’émergence d’une autre

menace : la résistance des micro-organismes (Levent et al., 2005 ; WHO, 2002). En effet, le

fumier utilisé comme fertilisant sur les terres agricoles est un réservoir de plasmides de

résistance aux antibiotiques transférables (Binh et al., 2008). Les statistiques sur les

antibiotiques démontrent l’ampleur d’une urgence de contrôle. En plus, un concept

menaçant a été élaboré sur la métabolisation des antibiotiques : les antibiotiques peuvent

être modifiés par oxydation, réduction, hydrolyse, conjugaison dans l’animal ; cependant ils

peuvent retrouver leur forme parentale plus toxique (Halling-Sørensen et al., 2002a).

Environ 80 % des antibiotiques administrés au bétail sont utilisés en prophylaxie ou

en promotion de croissance (Wallinga, 2002). Les animaux excrètent dans l’urine entre 50

et 80 % des composés antibiotiques sous forme presque inchangée (Aiello et al., 1998).

Pour la tétracycline administrée, jusqu’à 95 % sont excrétés (Kühne et al., 2000). Ces

antibiotiques rejetés dans le fumier et l’urine peuvent contaminer les terres et s’incruster

dans le cycle écologique. D’ailleurs, quelques recherches ont pu détecter des concentrations

de 0,005 à 20 mg/L de tétracycline, de 4,45 à 7,9 mg/L de CTC dans le fumier de porc

liquide (Kumar et al., 2004 ; Aga et al., 2003 ; Gupta et al., 2003) et de 0,1 à 46 mg/L de

CTC dans le fumier de porc lyophilisé (Martínez-Carballo et al., 2007). En conséquence,

les concentrations de tétracyclines restées à la surface du sol après des épandages répétés

sont en moyenne de 0,15 mg/kg (Hamscher et al., 2005).

Page 14: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

14 Au Canada, il n’existe aucune restriction quant à l’usage des antibiotiques en

agriculture, mais le gouvernement assure une surveillance épidémiologique de la résistance

avec le PICRA1 et le groupe d’Edward Topp d’Agriculture et Agroalimentaire Canada qui

travaille sur la résistance des bactéries intestinales aux antibiotiques administrés aux

animaux d’élevage. Récemment au Québec, la CAAAQ2 a reçu des recommandations sur

les promoteurs de croissance (Poirier, 2007). Elles recourent au principe de précaution par

l’élimination graduelle des facteurs de croissance ; l’utilisation se base sur l’efficacité, la

dose, la durée de l’antibiotique ainsi que le rapprochement avec les molécules en thérapie

humaine (Poirier, 2007). Le Canada a su identifier des champs de recherches prioritaires,

dont celle de développer les méthodes d’analyses chimiques et biologiques (Servos et al.,

2002 ; Santé Canada, 2002). Les travaux de recherche portant sur l’extraction

d’antibiotiques de fumiers ou de sols amendés avec du fumier présentent une grande

variabilité. Le but du projet de recherche vise à optimiser une méthode de détection

d’antibiotiques afin d’établir un contrôle environnemental des antibiotiques dans les

fumiers de ferme.

1 PICRA Programme Intégré Canadien de la Résistance des Antibiotiques 2 CAAAQ Commission sur l’Avenir de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Québécois

Page 15: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

15

Hypothèses de recherche

1. La méthode de Blackwell et al. (2004b) permet d’extraire l’oxytétracycline, la

chlortétracycline et la tylosine dans différents types de fumiers de ferme enrichis

artificiellement.

2. La détermination de la chlortétracycline et de la tylosine par LC-MS est influencée

par la température et le temps d’exposition du fumier enrichi d’antibiotiques dans

un bain à ultrasons.

3. La méthode ELISA peut détecter la chlortétracycline et la tylosine présentes dans le

fumier.

4. La méthode FT-NIR peut détecter la chlortétracycline dans différents types de

fumiers de ferme enrichis artificiellement.

Objectifs de recherche

1. Extraire trois antibiotiques dans quelques types de fumiers de ferme enrichis

artificiellement, et les doser à l’aide de l’une ou l’autre des méthodes suivantes :

ELISA, LC-MS, LC-UV ou FT-NIR.

2. Proposer une méthode de détection reproductible pour la détection d’au moins un

antibiotique dans quelques types de fumiers de ferme.

Page 16: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

16

Chapitre 2

Revue de littérature

2.1 Propriétés physico-chimiques des tétracyclines

Dans la famille des tétracyclines, les composés sont amphotères et caractérisés par

trois pKa (Thiele-Bruhn, 2003). Les molécules sont hydrosolubles et non volatiles (Thiele-

Bruhn, 2003). La faible liposolubilité diminue les risques de bioaccumulation dans les

organismes. Chimiquement, les tétracyclines peuvent rester stables dans les milieux acides,

mais non dans les milieux alcalins ; elles forment aussi des sels dans les deux conditions

ioniques (Halling-Sørensen et al., 2002a). Tout comme pour les quinolones, les

tétracyclines sont photosensibles (Toriniainen et al., 1996 ; Davies et al., 1979 ; Mitscher

ed., 1978). Par contre, il a été démontré qu’une dissolution d’oxytétracycline (OTC), faisant

partie de la famille des tétracyclines, dans de l’eau Milli-Q sous condition lumineuse ne

présente pas d’effet de dégradation en cinq jours (Halling-Sørensen et al., 2002b) et que la

lumière n’était donc pas un facteur important de dégradation (Wu et Fassihi, 2005). La

photolyse des tétracyclines dépendrait d’autres facteurs dont le pH et le taux initial de

renouvellement d’oxygène (Wiebe et Moore, 1977). Des composés du groupe des

tétracyclines sont sensibles à l’hydrolyse et aux réactions d’oxydation (Halling-Sørensen et

al., 2002a). D’autre part, elles ont une certaine stabilité à travers une large gamme de

températures (Budavary ed., 1996). Le maximum d’adsorption dans le sol se trouve à un

pH de 4,3 ; elle diminue fortement à des pH au-dessus de 7 (Gu et al., 2007). Il a d’ailleurs

été observé que la sorption de l’OTC sur les solides de rivière était plus faible à pH 8,3 qu’à

pH 6,1 (Rose et Pedersen, 2005). La sorption peut s’expliquer par l’attraction

électrostatique aux charges négatives du sol et/ou par l’échange de cations (Jones et al.,

2005). Les antibiotiques peuvent migrer selon leur solubilité et leurs interactions avec la

matrice. Du côté environnemental, la sorption des tétracyclines au sol est plus forte à pH

acide. Dans un sol acide, la sorption peut diminuer avec la compétition cationique (Ter

Laak et al., 2006). L’ajout au sol de fumier enrichi en OTC a démontré une plus grande

Page 17: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

17

concentration en surface du sol (De Liguoro et al., 2003). Dans une étude environnementale

sur les sols fertilisés avec du fumier, des concentrations de tétracyclines (TC) ont été

retrouvées dans les couches 0-10 cm (86,2 µg/kg), 10-20 cm (198,7 µg/kg) et 20-30 cm

(171,7 µg/kg) (Hamscher et al., 2002). La couche 30-90 cm et les eaux souterraines ne

contiennent pas de quantité détectable (Hamscher et al., 2002). La contamination semble

restée en surface. Dans le cas de la CTC, la translocation du fumier vers le sol minéral a été

démontrée, à de faibles niveaux de concentrations (Aust et al., 2008). Dans les sols riches

en matière organique, les tétracyclines sont susceptibles à migrer dans le profil de sol, car il

y a une suppression de la sorption avec une plus forte concentration en acides humiques

(Gu et Karthikeyan, 2008). Les facteurs influençant la sorption de l’OTC par le sol sont la

texture, la capacité d’échange de cations et le contenu en oxydes de fer et d’aluminium

(Jones et al., 2005 ; Thiele-Bruhn, 2003).

La structure moléculaire de la chlortétracycline (CTC) est constituée de quatre

anneaux à six membres en alternance de double liaison (Figure 1). La formule moléculaire

de la CTC est C22H23ClN2O8. Elle a un poids moléculaire de 478,89 g/mol (Budavary ed.,

1996).

KEGG http://www.genome.ad.jp/Fig/compound/C06571.gif

Figure 1. Structure de la chlortétracycline

Page 18: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

18

La CTC possède trois valeurs de pKa soit 3,3, 7,3 et 9,1 et est un acide faible.

Tableau 1. Ionisation de la chlortétracycline selon le pKa (Anderson et al., 2005).

pH < pKa1 0, 0, + ionisation globale positive

pKa1 < pH < pKa2 -, 0, + ionisation globale neutre

pKa2 < pH < pKa3 -, -, + ionisation globale négative

pKa3 < pH -, -, 0 ionisation globale doublement négative

Le Kow est d’environ 0, ce qui lui confère un caractère hydrosoluble (Halling-Sørensen et

al., 2001). Sous forme d’hydrochlorure (C22H23ClN2O8*HCl), elle est encore plus

hydrosoluble et son poids moléculaire est alors de 515 g/mol.

L’action antibiotique de la CTC est à large spectre. La CTC agit en inhibant la

synthèse de protéines bactériennes. En effet, l’antibiotique empêche la liaison du ARN-

aminoacyl avec la partie A de la sous-unité 30S du ribosome (Chopra, 1985). Les

tétracyclines sont en général utilisées pour contrôler plusieurs bactéries Gram-positif et

Gram-négatif, et quelques protozoaires (Speer et al., 1992 ; Kiatfuengfoo et al., 1989). Le

substrat auréomycine (nom de commerce : chlortétracycline) a été isolé de l’actinobactérie

Streptomyces aureofaciens (Budavary ed., 1996 ; Duggan, 1948). Il est toxique pour la

moitié de la population de rats à une concentration de 10 300 mg/kg (Budavary ed., 1996).

À la ferme, l’utilisation de la CTC a un effet sur la croissance et sur l’efficacité

d’absorption de la nourriture pour les bovidés et les porcs (Gustafson et Kiser, 1985 ;

Bartley et al., 1953 ; Jukes et al, 1950). L’antibiotique prévient aussi les abcès du foie des

ruminants et la pneumonie par invasion de Mycoplasma hyopneumoniae (Gustafson et

Kiser, 1985 ; Switcher et Ross, 1975). Le coefficient de distribution (Kd) de la CTC se situe

entre 400 et 1620 L/kg. Par rapport à la tylosine (TYL) qui a un Kd de 8-128 L/kg, la CTC

s’adsorbe plus rapidement aux solides. Les forces de dispersion, les interactions polaires et

les ponts hydrogènes peuvent contribuer à diminuer la sorption pour une meilleure

solubilité (Pharmasolve, 1999). La stabilité de certains antibiotiques dans le sol a été

examinée et suggérée comme suit, par ordre de persistance : chlortétracycline > bacitracine

Page 19: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

19

> érythromycine > bambermycine > tylosine > pénicilline et streptomycine (Gavalchin et

Katz, 1994). La persistance varie en fonction de l’antibiotique, mais aussi en fonction de la

matrice dans laquelle il se retrouve.

2.2 Méthodes d’extraction et de détection des antibiotiques

2.2.1 Généralités

Une seule méthode ne peut détecter les nombreuses classes d’antibiotiques présents

dans un produit. La première étape est donc de faire un screening test pour détecter la

présence d’antibiotiques (Neubert, 2006, entretien de Michael Petz). Le brilliant black test

est un milieu réducteur révélant les antibiotiques par un changement de couleurs (McEwen

et al., 1992). La deuxième étape est de faire des tests d’inhibition microbiologique qui

permettent de déterminer certains groupes d’antibiotiques. Cette technique est la base du

test de détection d’antibiotiques de l’Eclipse 100, créé par Zeu-Inmunotec. D’autres

techniques de détection ont été suggérées. Entre autres, un système d’électrophorèse

capillaire tandem spectrométrie de masse a été utilisé par Lara et al. (2006) afin de détecter

les fluoroquinolones dans le lait (Figure 3). Le test est d’une durée de 4 h. Puis, des tests

ELISA (Enzyme linked Immunosorbent Assay) (Figure 5), très sensibles, ont été

expérimentés ; néanmoins, ils sont difficilement quantitatifs (Aga et al., 2003). La HPLC

(High performance liquid chromatography) (Figure 4) et le MS (Mass spectroscopy)

permettent de détecter les antibiotiques ainsi que leur concentration respective. La HPLC a

une bonne sensibilité et une haute sélectivité (O’Connor et al., 2007), mais la méthode est

aussi laborieuse dans la préparation des échantillons et la séparation des antibiotiques.

D’ailleurs, l’utilisation de la SPE (solid-phase extraction) avec les cartouches SAX et HLB

est souvent une étape de purification et de concentration de l’échantillon ajoutée pour une

meilleure détection à la HPLC. Pour ce qui est de la spectroscopie à proche infrarouge, à

notre connaissance, Sivakesava et Irudayaraj (2002) sont les seuls à l’avoir expérimentée

pour la détection de la tétracycline, dans le lait. Cette technologie peut analyser plusieurs

échantillons en peu de temps, lorsque le spectrophotomètre est calibré adéquatement. Les

modèles de spectroscopie FT-MIR (Fourier Transform Mid-Infrared) et FT-NIR (Fourier

Page 20: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

20

Transform Near Infrared) (Figure 3) avec le modèle de régression PLS (Partial Least

Square) avaient été utilisés.

©Beckman Coulter

Figure 2. Le Paragon CZE® 2000, un modèle de système d'électrophorèse capillaire.

Figure 3. Modèle Nicolet Antaris FT-NIR.

http://www.uams.edu/metabolites/images/Shimadzu%20HPLC.jp

Figure 4. Un modèle de High Performance Liquid Chromatography (HPLC).

Figure 5. Une plaque d’Enzyme linked Immunosorbent Assay (ELISA).

http://www.poultry-health.com/library/serodiss/elisa.htm

© PerkinElmer

Page 21: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

21

2.2.2 Facteurs influençant l’extraction et les composantes de l’antibiotique

2.2.2.1 Les solvants d’extraction

La solubilité des tétracyclines est plus élevée dans les alcools comme le méthanol et

l’éthanol et varie dans les solvants organiques comme l’acétate d’éthyle, l’acétone,

l’acétonitrile (O’Neil ed., 2001; Mitscher ed., 1978). L’acétate d’éthyle a d’ailleurs été

exploité avec succès comme solvant d’extraction dans plusieurs publications ; néanmoins il

a été aussi critiqué pour un faible pourcentage de récupération dans le sol (Jacobsen et al.,

2006). D’autres solvants ont été testés : méthanol, acétonitrile, sulfoxide de diméthyle

(DMSO), acétone, dichlorométhane, tétrahydrofurane, isopropanol, méthyl t-butyl éther

(MTBE), hexane (Jacobsen et al., 2006). Les solvants les plus polaires sont les plus

prometteurs : méthanol, acétone, DMSO (Jacobsen et al., 2006). Le méthanol ajouté

d’acide trichloroacétique (TCA) a mieux performé que l’éthyle d’acétate et l’acétonitrile

dans le cas d’extractions dans le sérum (Iwaki et al., 1993). La solubilisation de la CTC par

divers solvants semble prendre cette tendance : méthanol > acétonitrile = 2-propanol >

acétone > acétate d’éthyle (Lindsey et al. 2001). La CTC est insoluble dans l’hexane

(Anderson et al., 2005). Elle a une solubilité de 0,5-0,6 mg/mL dans l’eau et est

relativement soluble dans le méthanol (Budavary ed., 1996). En utilisant la forme

hydrochlorure de la CTC, à 28°C, la solubilité augmente à 8,6 mg/mL dans l’eau, à 17,4

mg/mL dans le méthanol et à 1,7 mg/mL dans l’éthanol (Budavary ed, 1996).

Des cosolvants permettent d’augmenter la solubilité en réduisant la tension

interfaciale entre le caractère hydrophobe du soluté et la solution aqueuse (Yalkowsky et

al., 1975). L’ajout de 2-pyrrolidone a pu augmenter la solubilité de l’OTC sur toute

l’étendue de pH ; son efficacité se trouve surtout dans la zone plus acide et neutre

(Tongaree et al., 1999). À pH acide, l’OTC possède plusieurs protons à donner et des

groupes accepteurs qui interagissent avec la 2-pyrrolidone (Tongaree et al., 1999). La

forme zwitterion de l’OTC forme des interactions moléculaires et des auto-associations en

présence de cations (Tongaree et al., 1999). Néanmoins, ces interactions sont plus

Page 22: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

22

négligeables dans les solvants polaires, l’eau interagissant alors avec le complexe (Day et

al., 1978). La 2-pyrrolidinone ne peut être considérée, car sa forme ressemble à celle de la

CTC ; dans des techniques comme l’ELISA, elle pourrait interférer dans les résultats.

Les solvants acides et organiques ainsi que la chaleur sont aussi utilisés pour la

précipitation des protéines (Anderson et al., 2005). L’acétonitrile a démontré une certaine

déprotéinisation et est utilisé dans plusieurs publications à cette fin (Blackwell et al.,

2004b ; Furusawa, 2004 ; Kawata et al., 1996).

2.2.2.2 Le pH de la solution extractive

La chlortétracycline est plus soluble à un pH basique > 8,5 (Budavary ed., 1996).

Cependant, elle y est instable (Stephens et al., 1954 ; Waller et al., 1952), surtout à des pH

entre 10 et 14 (Budavary ed., 1996). Au-dessus d’un pH de 8, l’anneau de la CTC s’ouvre.

À un pH < 3, l’antibiotique se déshydrate (Mitscher ed., 1978 ; McCormick et al., 1968).

De ce fait, des produits de dégradations se forment en fonction du pH. À des pH acides (2 à

6), l’épimérisation peut se produire en condition aqueuse et former des epiTCs et des keto-

CTC (Halling-Sørensen et al., 2002a ; Kühne et al., 2000). Celles-ci peuvent retrouver leur

forme initiale sous des conditions alcalines spécifiques et en présence d’un métal

complexant (Mitscher ed., 1978). Dans des conditions très acides, des anhydroTCs peuvent

aussi apparaître ; celles-ci restent en majorité stables. À un pH de 2, la tétracycline a une

forte solubilité (Wu et Fassihi, 2005), mais cette condition oblige la détection de produits

de dégradation dans la méthode. À un pH > 6,5, les produits sont principalement des iso-

TC, iso-CTC, keto-CTC, iso-OTC (Halling-Sørensen et al., 2002a). Certains résidus de

dégradation conservent un potentiel inhibiteur ou de résistance, sur les bactéries du sol ou

de la boue ; c’est le cas plus faiblement des iso-CTC et des ter-OTC (terrinolide : potentiel

inhibiteur imposé seulement contre les bactéries de boues) et plus fortement des

anhydroTC, anhydroCTC (Halling-Sørensen et al., 2002a).

En laboratoire, un tampon acétate de pH 8 avec un mélange de méthanol et d’eau

50 :50 exploite la propriété de solubilité à pH basique afin d’extraire des tétracyclines

Page 23: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

23

(O’Connor et al., 2007). Néanmoins, un solvant alcalin co-extrait une portion significative

de la matière organique naturelle du sol ou du fumier, ce qui la rend peu apte à la détection

sans purification (Dams et al., 2003; Schnitzer, 1978). L’utilisation de cartouches comme la

Oasis HLB a été popularisée dans les revues scientifiques. Néanmoins, certaines cartouches

apportent une surévaluation des concentrations lors de la détection par ELISA (Koivunen et

al., 2006).

Les méthodes élaborées dans la littérature présentent des solutions extractives avec

des pH variables (Tableau 2).

Tableau 2. Solutions utilisées pour l’extraction de tétracyclines dans le fumier de porc et leur taux de récupération.

Auteurs Type de

fumier Tampon d'extraction Composés

Taux de

récupération

(%)

Martínez-

Carballo et al.,

2007

Fumier de porc

liquide

Acétonitrile acidifié avec un

tampon acétate pH 4,5

TC, CTC,

OTC

91, 94, 88

Brambilla

et al., 2007

Fumier de porc

liquide

Tampon citrate pH

4,7/acétate d’éthyle

OTC 83-86

Kumar et al.,

2004

Fumier de porc

liquide

Eau Nanopure acidifée avec

40 % H2SO4 :EDTA

TC 95-122

Jacobsen

et al., 2006

Fumier de porc

lyophilisé

0,2 M acide citrique pH

4,7/0,2 M acide citrique :

Méthanol 80 %

TC, OTC,

CTC, DOXY,

ETC, EOTC,

ECTC

69-93, 42-54, 76-

228, 98-138, 29-

58,

62-99, 24-97

Blackwell

et al., 2004b

Fumier de porc

liquide

EDTA : Tampon McIlvain

pH 7

OTC 77-102

Page 24: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

24 Pour l’extraction des antibiotiques du groupe tétracycline dans le sol, les pH varient

entre < 2 et 8. La plupart des extractions procèdent avec une solution acide. Pour ce qui est

du fumier, la revue de littérature couvre moins de méthodes publiées qu’avec le sol. Tout

comme pour le sol, les extractions dans le fumier sont aussi basées en majorité sur un pH

acide. Dans certains cas, la méthode semble apporter une surévaluation de la récupération

de l’antibiotique contenu dans le fumier. Pour Jacobsen et al. (2004), la dégradation de

l’antibiotique se produisant avant lyophilisation pourrait en être la cause, alors que dans le

cas de Kumar et al. (2004), ce serait la méthode de détection ELISA. Les procédures

appliquées par les équipes de Blackwell, Martínez-Carballo ainsi que de Brambilla sont peu

affectées par la surévaluation.

Finalement, les pH présentés pour l’extraction des tétracyclines dans le sol et le

fumier diffèrent grandement, soit de < 2 à 8 en passant par les pH 3,5 ; 4 ; 4,7 ; 7 et 7,8.

2.2.2.3 La nature de la matrice

La chlortétracycline (CTC) et d’autres antibiotiques peuvent être détectés dans les

aliments comme le lait, le miel, les œufs et les tissus d’animaux par des méthodes

officielles (ACIA, 2007). En plus, des méthodes de détection ont été publiées dans les cas

du plasma et de l’urine (Nelis et al., 1992 ; Koivunen et al., 2006). Chez l’humain, la CTC

a une demi-vie de 5,6 h dans le sang (Rogalski, 1985). Par comparaisons de méthodes

(Tableau 3), les antibiotiques semblent plus facilement extraits du miel et des graines que

du lait, des œufs, des reins et du plasma. L’extraction des antibiotiques à partir de muscles

et de tissus d’animaux marins a engendré les plus faibles pourcentages de récupération

(Tableau 3). Plusieurs procédés de purification ont été utilisés, principalement la filtration,

la centrifugation et la SPE. Brambilla et al. (2007) ont purifié les échantillons par MCAC et

Farrington et al. (1991) avec des colonnes de sépharose et de résine. Pour ce qui est de

l’environnement, des études ont déterminé la présence d’antibiotiques dans les eaux de

surface et souterraines, les sols, les fumiers et même les plantes (Davis et al., 2006 ; Boxall

et al., 2006 ; Kumar et al., 2005 ; Hamscher et al., 2005 ; Migliore et al., 1996). La

tétracycline peut subir des dégradations considérables (Kühne et al., 2000).

Page 25: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

25 Dans la mise au point d’une méthode d’extraction pour fins d’analyse, la sorption de

l’antibiotique à la matrice est à considérer. En effet, la CTC interagit fortement avec les

ions métalliques divalents, surtout le magnésium et le calcium (Choudhary et al., 1996) et

avec des parties déprotonées d’acides humiques, comme des groupes fonctionnels

carboxyliques (Gu et al., 2007). Le sol adsorbe plus l’OTC et la CTC avec un contenu en

argile et en oxydes, comme l’oxyde de fer (Carlson et al., 2006 ; Jones et al., 2005 ; Simon,

2005 ; Figueroa et MacKay, 2005 ; Blackwell et al., 2004b). Les acides humiques et

fulviques contenus dans le fumier à respectivement 0,70-2,47 % et 0,50-1,00 % contiennent

des groupes fonctionnels comme des acides carboxyliques et des phénols qui peuvent se

lier aux sites des tétracyclines, sulfonamides et de la TYL en faisant des ponts hydrogène et

des échanges d’ions (Jacobsen et Halling-Sørensen, 2006). Donc, les tétracyclines

interagissent fortement principalement avec la matière organique naturelle et les

composants argileux dans le sol (Kulshrestha et al., 2004). Une comparaison entre

différents types de sols (Tableau 4) permet de constater un taux d’extraction des

tétracyclines plus élevé dans les textures sableuses sans argile. D’autre part, des interactions

hydrophobes et électrostatiques, des forces de Van der Waals ainsi que des réactions de

complexassions en surface peuvent accentuer la sorption des antibiotiques avec la matière

organique (Jones et al., 2005). La sorption dans le sol se fait en 10 min pour la CTC et une

suggestion de 4 h de temps de contact pour l’évaluation d’un ensemble d’antibiotiques a été

émise (Allaire et al., 2006). Pour ce qui est de la dégradation, un entreposage à la noirceur

et sous -80°C d’une solution diluée dans l’eau en fait la prévention pour une durée de 60

jours (Allaire et al., 2006). L’entreposage de la solution durant 48 h à la température de la

pièce (TP) ne semble pas affecter l’antibiotique (Allaire et al., 2006). Le temps de contact

entre l’antibiotique et le fumier après enrichissement doit donc être ajusté en fonction de la

sorption et de la dégradation de la CTC afin d’en évaluer un taux de récupération le plus

proche possible de la réalité environnementale.

Page 26: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

26

Tableau 3. Extraction de tétracyclines dans les aliments et leur taux de récupération.

Auteurs Types de

matrice Tampon d'extraction Composés

Taux de

récupération

(%)

Lara et al.,

2006

Lait de bovin Techniques de purification :

Ammonium/Cartouches MAX

et HLB

Quinolones

81-110

Hassouan et al.,

2007

Œufs entiers de

poule

Techniques de purification :

Ammonium/acétonitrile/dichlo

rométhane

Quinolones

70-98

Farrington et

al., 1991

Lait de bovin

Reins de porc

Muscles de truite

Tampon succinate pH 4,0 CTC, OTC,

TC

59, 80, 59

73, 75, 63

56, 75, 58

Capone et al.,

1996

Tissus de crabe

ou d’huître

Sédiments

Tampon McIlvain pH 4,0

OTC

65-80

50-70

Nelis et al.,

1992

Plasma de bovin Tampon de phosphate et de

sulfite pH 5,4

Acétate d’éthyle/alcool

isopropyl

OTC

80

Geertsen et

Pedersen, 2000

Miel Tampon McIlvain/EDTA pH

4,5 TC

75-94

Brambilla et al.,

2007

Graines de maïs Tampon citrate pH 4,7 OTC

83-85

Page 27: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

27

Tableau 4. Extraction de tétracyclines dans les sols et leur taux de récupération3.

* Sol fertilisé au fumier † Matière organique ‡ Carbone organique

3 Adapté de O’Connor et Aga, 2007

Auteurs Types de sol Tampon d'extraction Composés Taux de récupération

(%) 1 M acide citrique pH < 2/acétone avec acide formique pH 4

103, 108, 99Aga et al., 2005

Loam limoneux* (0,54-1,14)†

Tampon McIlvain pH 7,8 avec EDTA/Méthanol

CTC, OTC, TC -

O’Connor et al., 2007

Oakville, sable (0,52)‡

CR, sable loameux (7,5)‡ Drummer, loam limono-argileux (2,4)‡

5 % acétate de sodium/EDTA/Méthanol pH 8

CTC, OTC

40-78, 51-6568-76, 22-33

44-105, 38-56

Blackwell et al., 2004b

Sable loameux (1,3)‡ Loam sableux (1,3)‡ Loam sablo-argileux (3,5)‡ Loam argileux (2,2)‡

Méthanol/EDTA/Tampon McIlvain pH 7

OTC

58-6365-7527-3138-51

De Liguoro et al., 2003

Sols* Méthanol/Tampon phosphate pH 2,5

OTC 81

Hamscher et al., 2002

Sable* (1,8)† 1 M citrate pH 4,7/acétate d'éthyle CTC, OTC, TC

57-76, 67-86, 34-47

Jacobsen et al., 2004

Sable Sable loameux

Méthanol/0,2 M Tampon d'acide citrique pH 4,7 CTC, OTC

33-76, 102-277

43-51, 63-81Carlson et Mabury, 2006

Loam sableux 1 M citrate pH 5,8 : acétate d’éthyle

CTC 55

Martínez-Carballo et al., 2007

Sols arables lyophilisés*

Méthanol/EDTA/Tampon McIlvain pH 6

CTC, OTC, TC

66, 66, 74

Brambilla et al., 2007

Sol de maïs* Tampon citrate pH 4,7/acétate d’éthyle

OTC 85-87

Davis et al., 2006

Loam sablo-argileux (1,8)†

Tampon McIlvain pH 4,0 CTC, TC

64-90, 82-91

Sassman et al., 2005

Plusieurs sols A1A2, 41 % argile (1,38)‡ A3A2, 82 % argile (0,70)‡

0,5 M NaCl/0,25 M acide oxalique/acétate d’éthyle CTC

945977

Page 28: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

28

2.2.2.4 La température et la pression atmosphérique

La chaleur peut convertir les tétracyclines en épimères et en forme anhydroTCs

(Blackwood et al., 1985 ; Mitscher ed., 1978). Ainsi, pour l’utilisation du système

Accelerated system extraction (ASE), il est utile d’ajuster les paramètres de températures et

de pression. L’extraction des antibiotiques utilisant ce système est la Pressurized Liquid

Extraction (PLE).

Pour les tétracyclines (Tableau 5), la plupart des extractions se font à la température

de la pièce (TP), car la chaleur peut affecter la molécule. Néanmoins, il a été démontré

qu’une température de 75°C sous une pression de 2500 psi durant 5 min n’affecte pas

l’OTC, mais qu’au-dessus de cette valeur, une forte détérioration se présente (Jacobsen et

al., 2006). La structure des antibiotiques et leur extraction semblent peu affectées entre les

pressions 500 et 2500 psi (Jacobsen et al., 2006).

D’autres antibiotiques tels les sulfonamides (Tableau 5) sont extraits utilisant

l’ASE, avec une température de 200°C (Stoob et al., 2006). Par contre, une autre étude a

révélé qu’au-dessus de 100°C, la sulfaméthoxazole était détruite (Göbel et al., 2005). Les

fluoroquinolones sont quant à elles extraites à 100°C sur plusieurs cycles (Golet et al.,

2002). Enfin, les antibiotiques ont une sensibilité thermique propre à chacun et ce, en

fonction des paramètres de l’extraction.

Page 29: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

29

Tableau 5. Différentes températures et pressions pour l’extraction d’antibiotiques dans l’environnement (sol, fumier, boue).

*Tylosine (TYL), Sulfadiazine (SDZ), Sulfaméthazine (SMZ), Sulfadoxine (SDX), Sulfaméthoxine (SMX),

Sulfaméthoxazole (SMXZ), Sulfathiazole (STZ)

2.2.2.5 La force ionique

La famille des tétracyclines se lie fortement aux groupes silanol et aux protéines et

forme des complexes chélateurs avec des ions métalliques divalents et ß-dikétones (Oka et

al., 2000). La présence de cations multivalents inhibe d’ailleurs le potentiel antibiotique des

tétracyclines notamment en le rendant moins disponible (Froehner et al., 2000). Dans les

sols, un mécanisme formant des liaisons ioniques entre l’antibiotique et les métaux

Auteurs Type de matrice

Température(°C)

Pression Composés* Taux de récupération

(%) Jacobsen et al., 2006

Fumier de porc lyophilisé

75 2500 psi TC, OTC, CTC, TYL, SDZ, SMZ, SDX

69-93, 42-54, 76-228, 9-35, 59-73, 84-109, 82-101

Aga et al., 2005

Sol loam limoneux

60/30 1500 psi CTC, OTC, TC -

O’Connor et al., 2007

Sol (2,6% de OC ; 19% d’argile)

60 104 bar TC, OTC, CTC, DOXY

99, 99, 92, 99

Thorsten et al., 2003

Sol fertilisé de fumier

100 140 bar Bêta-lactames, Macrolides, Sulfonamides, Fluoroquinolone, TC

-

Stoob et al., 2006

Sols fertilisés avec du fumier

200 100 bar SDZ, SMX, SMZ, SMXZ, STZ

62-93 sauf SMXZ (41)

Göbel et al., 2005

Boues de rejet 100 100 bar Sulfonamides, Macrolides, Triméthoprime

78-142

Golet et al., 2002

Boues de rejet non traitée et traitée

100 100 bar Ciprofloxacine, Norfloxacine

80-89, 84-88

Peru et al., 2006

Fumier de porc 100 1500 psi Macrolides 84, 77

Page 30: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

30

(calcium, magnésium) qui sont à leur tour associés à la matière organique est proposé par la

littérature (Gu et al., 2007 ; Loke et al., 2002). L’ajout de calcium au sol augmente la

sorption des tétracyclines pour des pH > 5 (Gu et al., 2007 ; Jones et al., 2005). L’ajout de

CaCl2 ou de NaCl augmente la force ionique et facilite la désorption de l’OTC (Ter Laak et

al., 2006 ; Sassman et al., 2005). Le magnésium forme le plus important complexe avec

l’OTC devant le calcium (Tongaree et al., 1999) et le calcium devant le potassium

(Sassman et al., 2005). Dans l’eau, le magnésium aide à la solubilité de l’OTC pour toute la

gamme de pH (Tongaree et al., 1999). Le calcium favorise la solubilité de l’OTC à pH 7-8

tandis que le zinc, sous pH 7 (Tongaree et al., 1999). Une extraction de sulfonamides dans

le fumier de ferme a d’ailleurs été proposée en ajoutant du NaCl à l’échantillon (Haller et

al., 2002).

Finalement, l’échange ionique à l’intérieur de la matrice semble être un élément

controversé dans l’extraction des antibiotiques. L’ajout d’EDTA au sol est aussi débattu,

parfois il apporte un effet bénéfique en brisant le lien avec le métal (Long et al., 1990),

parfois, il n’en apporte aucun (Stoob et al., 2006). L’ajout d’acide citrique et de phosphate

de potassium au sol est bénéfique à la récupération de la tétracycline (TC) contenue dans

les eaux de lagune (Zhu et al., 2001).

2.2.3 Technologies d’extraction et de détection des antibiotiques

2.2.3.1 Les ultrasons et la pression liquide (extraction)

Le bain à ultrasons et la méthode PLE (Pressurized liquid extraction) sont deux

techniques d’extraction proposées pour récupérer les antibiotiques contenus dans une

matrice complexe. Il semble que l’élévation de la température pourrait permettre de retirer

plus efficacement les antibiotiques. En effet, l’augmentation de la température entraîne une

meilleure solubilité d’un contaminant ; par exemple l’atrazine est plus soluble à 125°C

(1780 µg/mL) qu’à 50°C (70 µg/mL) (King, 2006). La majorité des extractions

mentionnées dans la littérature utilisent la technique PLE pour bénéficier de cette approche;

Page 31: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

31

la pression permet l’augmentation de la température sans ébullition de la solution

extractive.

Il a été rapporté que le bain à ultrasons a engendré de bons résultats lors de

l’extraction d’antibiotiques provenant d’œufs et de lait (Furusawa, 2004) et lors de

l’extraction de pesticides dans le sol (Sun et al., 1998 ; Babié et al., 1998). Le bain à

ultrasons est un instrument moins dispendieux que la PLE et ne requiert pas de larges

volumes de solvants (Blackwell et al., 2004b). Pour l’extraction de l’OTC dans le fumier,

les taux de récupération sont élevés dans l’étude de Brambilla et al. (2007) (83-86 %) et

dans celle de Blackwell et al. (2004b) (77-102 %). Les solutions extractives ainsi que la

méthode de purification diffèrent dans les deux cas. La méthode avec les ultrasons a été

comparée à la technique PLE pour l’extraction des sulfonamides, macrolides et

triméthoprime contenus dans des boues activées (Göbel et al., 2005). Les ultrasons ont

engendré des taux de récupération significativement moins élevés que la technique PLE. Il

est à noter que les conditions et les solvants comparés n’étaient pas les mêmes.

Durant les traitements aux ultrasons, une température de 60°C et un temps de 30

minutes permet d’optimiser l’extraction de composés tels les anthraquinones (hydrocarbure

aromatique polycyclique provenant de plantes) (Hemwimol et al., 2006). La température

ainsi que les solvants organiques contribuent au phénomène de cavitation acoustique

(diminution des bulles pour former une vague de son adéquate) des ultrasons (Toma et al.,

2001). Une dilution de la matière organique peut aussi être bénéfique, car cela permet une

meilleure diffusion des substances dissoutes de l'intérieur de la cellule vers le milieu

d'extraction, évitant ainsi l’absorption des ondes par la matière organique totale (Vilarem et

al., 1997). Néanmoins, une trop grande dilution accumule une perte d’énergie dans le

milieu d’extraction (Vilarem et al., 1997). Enfin, la vaisselle de plastique peut absorber

l’énergie ultrasonique et du matériel en verre est alors recommandé (Song et al., 2007).

Page 32: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

32

2.2.3.2 HPLC (détection)

La chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC, high

performance liquid chromatography) est une technique qui permet la séparation analytique

des constituants d’un mélange. Comme dans toutes les techniques de séparations

chromatographiques, le mélange est d’abord dissous dans une phase liquide ou gazeuse

(phase mobile) (Voet et Voet, 1998). Cette solution est ensuite filtrée dans une colonne

dotée d’un support solide poreux (phase stationnaire) (Voet et Voet, 1998). La phase

stationnaire ralentit plus ou moins la migration des substances en fonction de propriétés

propres aux solutés (Voet et Voet, 1998). Dans la HPLC, la séparation peut être fondée sur

l’adsorption, l’échange d’ions, l’exclusion par la taille, les interactions hydrophobes et la

polarité (Voet et Voet, 1998). Les avantages de la HPLC sont : une haute résolution, une

certaine rapidité, une forte sensibilité et une possibilité d’automatisation (Voet et Voet,

1998). Plusieurs types de chromatographie en phase liquide existent : la chromatographie

d’absorption (liquide/solide), de partage (liquide/liquide), d’échange d’ions et d’exclusion.

Le système HPLC est couramment utilisé dans la séparation des antibiotiques (Martel,

2007). Les détecteurs couplés à la HPLC utilisés pour quantifier les antibiotiques sont

surtout ceux de type spectromètre de masse (MS), à absorption aux ultraviolets (UV) et de

type UV à barrette de diodes (DAD). D’autres détecteurs existent : les détecteurs à

absorption visible, à indice de réfraction, à fluorescence et le détecteur d’évaporation à

diffusion de la lumière (DEDL) (Voet et Voet, 1998 ; Dreux et Lafosse, 1992; Waters,

2009).

2.2.3.2.1 LC-UV

Couplé à la HPLC, la détection UV est une technique sensible, sélective et fiable.

La technique mesure la différence d’absorbance entre le solvant avec le soluté et le solvant

seul (Dubreui, 2003). L’ajout du DAD apporte les renseignements spectraux des

substances, mais son emploi est plus difficile (Dubreui, 2003). L’avantage du HPLC-UV

est qu’il est facile d’entretien et d’utilisation, qu’il est peu sensible aux variations de

Page 33: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

33

température et de débit, et qu’il peut être utilisé en mode gradient d’élution (Dubreui,

2003). L’inconvénient majeur est que les substances doivent être chromophores.

2.2.3.2.2 LC-MS

Le spectromètre de masse (MS) permet de déterminer de faibles traces d’un

composé particulier provenant d’un mélange complexe avec plus de rapidité et de précision

que les techniques classiques (Voet et Voet, 1998 ; Prakash et al., 2006). Pour utiliser le

MS, l’effluent de la phase mobile provenant de la HPLC doit d’abord être vaporisé et

ionisé. Il existe plusieurs techniques d’ionisation douces associées au MS : le fast atom

bombardment (FAB), la matrix assisted laser desorption–ionization (MALDI),

l’atmospheric pressure ionization (API) qui comporte l’atmospheric pressure chemical

ionization (APCI) et l’electrospray ionization (ESI) (Prakash et al., 2006). L’APCI et l’ESI

sont les plus ubiquitaires (Prakash et al., 2006). Pour ce qui est de l’APCI, l’éluat passe par

un capillaire de verre rempli de gaz de transport et est chauffé à haute température (450-

550°C) (Prakash et al., 2006). La vapeur remplie de molécules se dirige vers l’électrode à

décharge couronne (Prakash et al., 2006). Une décharge d’une forte différence de potentiel

(de 4 à 6 kV) est alors appliquée (Prakash et al., 2006; Zaikin et Halket, 2006). L’air

ambiant à proximité de l’électrode est ionisé et devient une source potentielle d’électrons

qui participent à des réactions chimiques afin d’ioniser les molécules (Prakash et al., 2006).

Pour ce qui est du ESI, cette technique permet de vaporiser les molécules sans qu’elles ne

se décomposent sous l’effet de la chaleur (Voet et Voet, 1998). En premier lieu,

l’échantillon passe dans un capillaire métallique rempli de gaz N2 (Prakash et al., 2006).

Puis, une pulvérisation (2-8 kV) est administrée à l’échantillon (Prakash et al., 2006),

« formant ainsi de très fines gouttelettes chargées d’où le solvant s’évapore rapidement »

(Voet et Voet, 1998). Les gouttes chargées s’accumulent pour engendrer une charge

répulsive : l’« explosion Coulombique » (Prakash et al., 2006). Les molécules sont alors

dissoutes dans la phase gazeuse sous forme d’ions positifs ou négatifs, selon la polarité du

voltage, et introduites dans le spectromètre de masse (Voet et Voet, 1998; Prakash et al.,

2006). Pour ce qui est du FAB, il est souvent associé au tandem MS (LC-MS/MS ou TSQ).

Page 34: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

34

Dans le premier MS, la macromolécule préalablement dissoute dans un solvant peu volatile

(glycérol), est bombardée par un rayon d’atome (Ar, Xe) (Voet et Voet, 1998). Cette étape

entraîne des ions dans la solution de glycérol (M et H+) (Voet et Voet, 1998). Elle permet

alors de sélectionner l’ion « M » d’intérêt parmi les autres ions et les agents contaminant

(Voet et Voet, 1998). Puis, l’ion sélectionné entre dans une cellule de collision où il

s’entrechoque avec des atomes de gaz chimiquement inertes (He, Ar, N2) (Voet et Voet,

1998 ; Prakash et al., 2006). L’ion accumule de l’énergie et cela provoque une

fragmentation à chacune de ses extrémités pour engendrer une série d’ions de plus en plus

petits (Voet et Voet, 1998). Les fragments de la molécule permettent d’identifier la

molécule et de déterminer, par exemple, les acides aminés contenus dans un polypeptide

(Voet et Voet, 1998).

Après vaporisation et ionisation, les effluents de la HPLC se dirigent vers

l’analyseur de masse et enfin vers le détecteur. Il existe plusieurs types d’analyseurs de

masse : le single-stage quadrupole (SSQ), le triple-stage quadrupole (TSQ), le ion traps

(LCQ et LTQ), le quadrupole time-of-flight (Q-TOF) et le Fourier transform-mass

spectrometry (FT-MS), aussi nommé FT-ionization cyclotron resonance (FT-ICR) (Prakash

et al., 2006). Le SSQ est la technique communément appelée LC-MS lorsque couplé à la

HPLC. Il est composé d’un quadripôle simple. Le quadripôle possède quatre électrodes et

chaque paire opposée est connectée électriquement (John Innes Centre, 2009). La machine

contient une source d’ion de mode linéaire (Q0) et une lentille qui transporte les ions à

l’analyseur de masse SSQ (Q1) (Prakash et al., 2006). Dans le Q1, les ions sont filtrés en

fonction de leur stabilité de trajectoire et de leur ratio masse/charge ; seulement certains

ions atteignent le détecteur. Le SSQ peut générer une fragmentation, mais elle est non

spécifique (Prakash et al., 2006). Ce problème est outrepassé avec le TSQ qui possède deux

quadripôles (Prakash et al., 2006). Le TSQ a en plus du Q0 et du Q1, une cellule de

collision (Q2) et un second analyseur de masse (Q3). Les ions filtrés entre dans la cellule de

collision et sont fragmentés dans le premier MS. Dans le second MS, les fragments d’ions

sont filtrés à nouveau, ce qui augmente la précision et la sélectivité par rapport au SSQ. Les

inconvénients de cette méthode restent le coût très élevé des appareils et leurs plus faibles

sensibilités par rapport à d’autres séquenceurs comme la dégradation d’Edman (Voet et

Page 35: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

35

Voet, 1998). De leur côté, les ions traps (IT-MS) sont composés d’une source d’ion, d’un

quadrupole ion trap, d’un analyseur de masse (Prakash et al., 2006) et souvent, d’un

spectromètre de masse supplémentaire (MS-MS). Les IT-MS suivent un mode linéaire

comme le SSQ et le TSQ (Prakash et al., 2006). Ils ont l’avantage d’être sensibles,

spécifiques et rapides, et ce sans filtration des ions (Prakash et al., 2006). Dans les IT-MS,

les ions entrent dans un champ électrique provoqué par un voltage de fréquences radio

créés par des changements d’amplitudes dans le potentiel (pulsations) (Prakash et al.,

2006). La différence principale entre les types d’IT-MS LCQ et LTQ mentionnés se situe

dans leur géométrie ; le LCQ a une géométrie 3D traps, alors que le LTQ possède une 2D

traps, ce dernier peut entreposer plus d’ions avant l’apparition d’une surcharge (Prakash et

al., 2006). Pour ce qui est du TOF, il permet d’augmenter la sensibilité et la résolution (± 5-

10 ppm) (Prakash et al., 2006). Cette résolution peut aussi s’avérer être un désavantage, car

le bruit de fond en est augmenté. La machine comporte une source d’ion, un TOF MS

contenant un propulseur d’ions, un réflectron qui inverse la trajectoire des ions et un

détecteur (Prakash et al., 2006), et souvent un quadripôle (Q) supplémentaire connecté à

une cellule de collision (Q-TOF). Dans le Q-TOF, les ions sont propulsés par une énergie

cinétique égale ; la vélocité de la molécule dépend alors du ratio masse/charge (les grosses

molécules sont plus lentes) (Ferrer et Thurman, 2003). Enfin, le FT-MS est le plus sensible

et le plus précis des MS. Il peut analyser des solutions complexes sans chromatographie

préalable. Les tétracyclines ont été analysées avec les différents types d’ionisation décrits

précédemment et les types d’analyseur de masse SSQ, TSQ et LCQ.

De façon générale, un désavantage du ESI se trouve dans sa sensibilité aux

suppressions ou aux augmentations de l’ionisation dues aux interférences des acides

humiques contenus dans le sol (Gustavsson et al., 2001 ; Mallet et al., 2004). L’APCI

démontre de son côté une augmentation d’ionisation (Liang et al., 2003). Dans l’analyse de

tétracyclines, le LCQ utilisé semble être plus sensible à la suppression ou à l’augmentation

d’ionisation que le SSQ (O’Connor et al., 2007). Ceci était possiblement dû soit aux

agrégats formés autour des molécules de tétracyclines en solution, ce qui les rendait moins

aptes à la formation de gaz et d’ionisation, soit à la position orthogonale de l’ESI

(O’Connor et al., 2007).

Page 36: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

36

2.2.3.3 ELISA

Les tests ELISA font appel à des techniques variées utilisant la fixation directe

d’anticorps (Ab) ou d’antigènes (Ag), les molécules cibles (Janeway et al., 2003). Les

ELISA se fondent sur trois principes réactionnels :

1. Une compétition utilisant des antigènes marqués Ag* (Figure 6).

2. Une double capture utilisant des anticorps marqués Ab*, à l’origine de la

technique sandwich (Figure 7).

3. Une compétition utilisant des Ab* (Figure 8).

(Martel, 2007)

Figure 6. Compétition utilisant des antigènes marqués Ag*.

Figure 7. Principe de double capture (technique sandwich).

Figure 8. Principe de compétition avec un anticorps marqué Ab*.

L’anticorps au fond du puit

capte directement l’antigène

provenant de l’échantillon qui

est ensuite révélé par un second

anticorps.

Ag marqué Antigène de

ajouté l’échantillon Les anticorps provenant du kit et

ceux de l’échantillon

compétitionnent. Plus il y a

d’antigènes dans l’échantillon,

moins le signal sera élevé lors de

la détection de l’échantillon.

Figure 9 : Principe de

compétition avec un

anticorps marqué Ab*

Les antigènes provenant de

l’échantillon compétitionnent

avec des antigènes liés à des

anticorps marqués et

engendrent une diminution du

signal durant la détection.

Page 37: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

La détection par ELISA peut être appliquée comme méthode alternative dans les

études sur le devenir et le transport des antibiotiques dans l’environnement (Aga et al.,

2003). Cependant, les anticorps peuvent interagir par réactions croisées avec plusieurs

produits structurellement semblables aux tétracyclines, entre autre les épimères de

tétracyclines et les sous-produits de dégradation (Aga et al., 2005). Ces réactions croisées

engendrent une augmentation de la concentration en antibiotiques par rapport au LC-MS

(Aga et al., 2005). Il est à noter que l’utilisation de cartouches peut apporter aussi certaines

contraintes. En effet, la cartouche HLB (Hydrophilic Lipophilic Balance) apporte une

surévaluation avec le système ELISA, alors que la MCX (Mixed-mode Cation eXchange)

engendre une bonne récupération dans le cas de l’urine (82 %) (Koivunen et al., 2006).

Enfin, la technique ELISA est considérée comme fiable, rapide et peu coûteuse (Dolliver et

al., 2008), mais elle surestime la concentration en antibiotiques par rapport aux techniques

actuelles de LC-MS (Aga et al., 2005).

2.2.3.4 FT-NIR

« La spectroscopie proche infrarouge permet de connaître la composition chimique

des aliments et matières premières beaucoup plus rapidement que les dosages biochimiques

classiques » (Bertrand, 2002). Un spectromètre, lorsque bien étalonné, peut réaliser

plusieurs analyses sans coût additionnel. La région du proche infrarouge couvre les

longueurs d’onde entre 800 et 2500 nm (4000-12 500 cm-1) alors que l’infrarouge moyen

couvre de 2500 à 25 000 nm (400-4000 cm-1) (Bertrand, 2006). Pour schématiser le

fonctionnement de la spectroscopie de vibrations, Bertrand (2002) imagine une molécule

comme un ensemble d’atomes reliés entre eux par des ressorts. « Chaque ressort vibre à

une fréquence donnée qui dépend du groupe chimique impliqué dans la liaison » (Bertrand,

2002). Par exemple, s’il n’existe que deux masses reliées entre elles par une liaison, une

seule fréquence lui est propre et détermine un modèle harmonique (Loi de Hooke). Dans la

réalité, les liaisons inter-atomiques regroupent plutôt des fréquences de vibrations

fondamentales, harmoniques et des bandes de liaison (Bertrand, 2002). Le modèle

d’oscillateur anharmonique permet de constater cette diversité de fréquences de vibration

Page 38: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

38

(Bertrand, 2002). Les longueurs d’onde de la fondamentale, de la première harmonique et

de la deuxième harmonique sont respectivement λ0, λ0/2, λ0/3 (Bertrand, 2002). Le proche

infrarouge caractérise les bandes harmoniques et de combinaison. Les absorptions des

groupements C-H, O-H, N-H et de diverses molécules comme CONH2(R) peuvent être

détectées par FT-NIR.

À des fins de connaissance générale, l’eau provoque de fortes bandes d’absorption à

970 nm (10 309 cm-1), 1190 nm (8403 cm-1), 1440 nm (6944 cm-1), 1940 nm (5155 cm-1) et

les bandes à 970 nm (10 309 cm-1) et 760 nm (13 160 cm-1) sont les 2e et 3e harmoniques.

Les protéines sont à 1523, 1600, 2050, 2180 nm où la bande à 2180 nm est utilisée pour

l’analyse et celle à 1680 nm sert de bande de référence de la ligne de base du spectre. Les

lipides sont à 1734, 1765, 2304, 2348 nm. Enfin, les glucides se trouvent entre 2070 et

2110 nm ; ces bandes de vibrations sont des groupements OH et CO. L’erreur d’analyse

augmente lorsque des produits hétérogènes ou des mélanges d’aliments sont analysés. Pour

permettre de prédire la concentration du produit ciblé, l’algorithme de PLS (Partial Least

Square), contrairement à la méthode classique CLS (Classic Least-Square), a l’avantage

d’être insensible aux impuretés (Cai et Singh, 2004). Le choix du modèle peut se faire à

l’aide du coefficient de corrélation r2 et de la PRESS (Prediction residual sum of squares)

afin d’optimiser le nombre de facteurs en jeu. Le choix du modèle se fait aussi en fonction

de l’erreur standard de calibration (SEC) et de la répétitivité (SD) pour évaluer la

calibration, et de l’erreur standard de prédiction (SEP) pour estimer la précision de la

validation4 (Sivakesava et Irudayaraj, 2002). En plus, une validation croisée (cross-

validation) permet d’évaluer les standards de la courbe de calibration en les validant un à

un et engendre des indices de précision r2 et RMSECV (Root mean squared error of cross-

validation). Afin de comparer ces termes d’erreur entre eux, le rapport de l’erreur standard

de prédiction (RPD) et l’étendue du rapport de l’erreur (RER) sont fortement suggérés5

(Malley et al., 2004 ; Tremblay, 2008). Pour établir une courbe d’étalonnage adéquate, il

faut d’abord collecter une série d’échantillons représentatifs, comportant typiquement entre

50 et plusieurs centaines de produits de même nature (Bertrand, 2002). Les échantillons

4 Les formules de SEC, SEP et de SD sont reproduites en annexe 11. 5 Les formules de RDP et RER et les lignes directrices pour leurs interprétations sont présentées en annexe 11.

Page 39: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

39

doivent être analysés par une méthode de référence. Un test de faisabilité est suggéré avant

de débuter cette partie onéreuse de la méthode, afin de déterminer si la détection est

d’abord possible. Les échantillons sont ensuite divisés : une série de calibration et une série

de validation (du tiers à la moitié de la totalité) (Leeson et al., 2000). Ensuite, les indices de

précision sont évalués et des transformations peuvent être apportées aux spectres. Les

transformations qui peuvent être effectuées afin d’optimiser la méthode sont : le lissage

pour éliminer le bruit de fond, les dérivées première ou seconde pour raffiner et révéler

certains pics, la correction de la ligne de base et les corrections multiplicatives (Heise et

Winzen, 2006). Aussi, le choix de régions spécifiques dont les effets linéaire ou

quadratique peuvent être retirés et l’ajustement de la linéarité de la courbe ont une influence

sur la précision de la méthode.

Le FT-IR (Fourier transform infrared) est une technologie utilisant l’infrarouge à

des fins d’analyses dans les régions du visible et de l’infrarouge loin, moyen et proche. Le

FT-NIR (Fourier transform near infrared) ainsi que le FT-MIR (Fourier transform mid

infrared) couvrent respectivement les régions du proche infrarouge et du moyen infrarouge.

Déjà, ces technologies ont permis l’analyse de composés dans le lait : taux en protéines,

gras, humidité, sucres, caséines, cholestérol et antibiotiques comme la tétracycline (Hansen

et al., 1999 ; Rodriguez-Otero et al., 1997 ; O’Sullivan et al., 1999 ; Tsenkova et al., 1999 ;

Luginbühl, 2002 ; Paradkar et Irudayaraj, 2002 ; Sivakesava et Orudayaraj, 2002 ; Sorensen

et al., 2003). Des analyses ont aussi été adaptées au fromage (Rodriguez-Saona et al.,

2006). Du côté microbiologique, les bandes FT-IR ont pu détecter les changements

structuraux dans les antibiotiques lorsqu’ils s’activaient en présence de bactéries et de

champignons (Aghatabay et al., 2008). En plus, dans une perspective environnementale, le

FT-IR a été utilisé pour déterminer les interactions entre l’OTC et la matière organique

dans le sol (Kulshrestha et al., 2004). Enfin, le FT-NIR est une méthode non destructive du

matériel à analyser. C’est un appareil sélectif et à analyse rapide, néanmoins il est peu

sensible dans sa détection.

Page 40: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

40

2.2.4 Composantes pouvant influencer le choix de la méthode

Les résidus de fumier de porc contiennent en majorité des protéines, quelques

carbohydrates et un peu de lipides, contrairement aux rejets citadins qui contiennent une

quantité appréciable de lipides (44-82 %) (Sophonsiri et Morgenroth, 2004). Les lipides

représentent environ 1,5 à 2 % des composés dans le fumier de porc (Druzian et al., 2007)

et ils s’élèvent à 2,6-8,6 % dans les fumiers de veau (Xiying et al., 2005). Le fumier de porc

contient sur matière sèche 22-25 % de protéines brutes et 40 % de fibres totales : 20 %

d’hémicellulose, 13 % de cellulose et 5 % de lignine (Chen et al., 2003). Une étape de

purification pour retirer les protéines est souvent nécessaire afin de diminuer les

interférences. La déprotéinisation est accomplie en présence d’acide et de solvants

organiques comme l’acétonitrile et la chaleur (Anderson et al., 2005). D’un côté, les alcools

montrent une incompatibilité chimique avec les protéines (précipitation) (Fliss, 2007) ; de

l’autre, les acides permettent d’hydrolyser les protéines et les polysaccharides ainsi que

d’abîmer les parois cellulaires (Martel, 2007). La méthode d’extraction devra donc

permettre d’extraire le plus efficacement possible en fonction des propriétés de la matrice,

des types de solvants, du pH, de la température et pression, de la force ionique et de la

technique d’extraction : ultrasons ou PLE. La méthode de détection devra être précise et

avoir une bonne exactitude.

Page 41: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

41

Chapitre 3

Extraction et dosage de deux antibiotiques (chlortétracycline et tylosine) par la méthode ELISA

3.1 Matériel et Méthodes

3.1.1 Fumiers

Des fumiers de porc ont été échantillonnés à la « Ferme Saint-Joseph » de la région

de Portneuf, Québec, Canada. Les fumiers de porc sont exempts d’antibiotique et

contiennent de la paille. Les échantillons frais ont immédiatement été congelés dans des

pots ‘Masson’ en verre, puis transportés dans une glacière jusqu’au laboratoire. Le fumier a

été dégelé avant l’extraction.

3.1.2 Réactifs

Les produits chimiques utilisés comprenaient l’hydrochlorure de chlortétracycline

~80 %, la tylosine en solution (8 mg/mL), l’acide formique, l’acide citrique monohydrate

ACS, le sel Na2EDTA dihydrate USP/FCC, l’acide orthophosphorique (H3PO4), le

phosphate de sodium dibasique anhydreux (Na2HPO4), l’acétonitrile, le méthanol, le

carbonate de sodium anhydreux ACS (Na2CO3), l’hydrogéno-carbonate de sodium

(NaHCO3), le chlorure de sodium, le dihydrogénophosphate de potassium (KH2PO4), le

chlorure de potassium et le tween 20. Tous les standards et les solvants étaient de type

analytique ou de qualité HPLC. L’eau était de type Millipore.

Page 42: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

42

3.1.3 Matériel

Pour extraire et purifier les antibiotiques, un bain à ultrasons de modèle 550HT, des

cartouches Oasis HLB 200 mg/ 6cc, des filtres de fibres de verre AP15 et des filtres faits de

membrane cellulosique à 0,45 µm ont été utilisés. Le kit ELISA expérimenté pour la

détection des tétracyclines était le Ridascreen Tetracyclin de r-biopharm. Les kits ELISA

testés pour la détection de la TYL étaient le Tylosin kit de Tecna et le Tylosin one-step

ELISA de International Diagnostic. La vaisselle a été lavée avec un savon spécial, le Liqui-

Nox, et rincée avec de l’eau déminéralisée. La vaisselle a aussi été rincée avec du méthanol.

3.1.4 Méthodes ELISA

3.1.4.1 Tests de performance des cartouches

Afin de mieux cerner la performance de différentes cartouches SPE Oasis

proposées par le fabricant, trois types de cartouches ont été testés selon des méthodes

proposées par la littérature. Il s’agit de la MCX (Mixed-mode cation exchange and

Reversed-Phase Sorbent for Basic Compounds), la MAX (Mixed-mode anion exchange and

Reversed-Phase Sorbent for Acidic Compounds) et la HLB (Hydrophilic-lipophilic

balance). Le produit MCX permet de garder les composés alcalins et de retirer les produits

neutres ou acides de l’extrait. La solution devrait être à pH acide pour obtenir un maximum

de rétention. Le produit MAX retient les composés pharmaceutiques acides. La solution

devrait être à pH alcalin pour maximiser la rétention. Le produit HLB est recommandé pour

retenir plusieurs antibiotiques, qu’ils soient acides, neutres ou basiques. Pour une meilleure

rétention de la CTC, la solution devrait être acide (Jacobsen et al., 2006). Dans le cas de

l’élution, l’acide oxalique est conseillé, car il permet de se lier aux groupes silanol (Oka et

al., 1984 ; Oka ed., 1995). Blackwell et al. (2004b), Aga et al. (2005) et Jacobsen et al.

(2006) ont publié des expériences avec une cartouche sacrifice SAX (Strong Anion

eXchange) de Supelco ou Isolute insérée au-dessus d’une cartouche HLB afin d’éliminer

une partie de la matière organique. Les protocoles utilisés diffèrent de ceux suggérés par la

compagnie, car ils sont inspirés de plusieurs travaux de recherche (Tableaux 6 et 7).

Page 43: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

43

Tableau 6. Protocole utilisant différentes méthodes publiées dans la littérature pour l’extraction d’antibiotiques par la méthode SPE (Essai 1). Noms Auteurs Mode opératoire Contrôle positif

- Solution mère (250 µg/L) dans eau déminéralisée, sans filtration

Contrôle négatif

- Méthanol dilué 1 :1000 dans le tampon McIlvain pH 7 (16,47 mL de 0,2 M Na2HPO4 mélangé à 3,53 mL de 0,1 M d’acide citrique)

Oasis HLB

Kumar et al., 2004 ; Davis et al., 2006 ; Protocole de la cie Ridascreen

1. Diluer 10 mL de contrôle positif dans 90 mL de tampon ajusté à pH 2,4 + 0,1 M Na2EDTA

2. Préconditionner : 10 mL de méthanol, d’eau déminéralisée et de tampon ajusté à pH 2,4 100 mL de solution extractive diluée, 1 mL/min Rincer avec 5 mL d’eau déminéralisée Sécher au vacuum pendant 15 min 3. Éluer avec 2 x 5 mL de méthanol/20 mM acide oxalique, 15 gouttes/min Diluer 1 :1000 pour le test ELISA avec du tampon McIlvain pH 7

Oasis MCX

Idem HLB 1. Diluer 10 mL de contrôle positif dans 90 mL de tampon ajusté à pH 2,4 2. Préconditionner et sécher au vacuum 3. Éluer et diluer 1 :1000 (idem HLB)

Oasis MCX + HLB

Geertsen et al., 1998

1. Diluer 10 mL de contrôle positif dans 90 mL de tampon ajusté à pH 2,4 2. Préconditionner et sécher 3. Éluer HLB avec 50 mL d’acétate d’éthyle : méthanol (90 :10) + sans

éluer 4. Retirer la HLB Laver avec 5 mL d’eau Sécher pendant 15 min au vacuum 5. Éluer et diluer 1 :1000 (idem HLB)

Oasis MAX

Peru et al., 2006 ; Lara et al., 2006

1. Diluer 10 mL de contrôle positif dans 90 mL de tampon ammonium ajusté à pH 9 + 0,1 M Na2EDTA

2. Préconditionner : 10 mL de méthanol, d’eau et de tampon pH 8 (ajusté jusqu’à pH 9) + 0,1

M Na2EDTA 100 mL de solution extractive diluée, 1 mL/min Rincer avec 5 mL d’eau Sécher pendant 15 min au vacuum 3. Éluer et diluer 1 :1000 pour le test ELISA

Oasis MAX + HLB

Peru et al., 2006 ; Lara et al, 2006 Idem HLB

1. Diluer 10 mL de contrôle positif dans 90 mL de tampon ammonium ajusté à pH 9 + 0,1 M Na2EDTA

2. Préconditionner : 10 mL de méthanol, d’eau et de tampon à pH 2,4 (HLB) et à pH 9

(MAX) 100 mL de solution extractive diluée, 1 mL/min Rincer avec 2 mL d’eau Sécher pendant 15 min au vacuum 3. Éluer MAX avec 4 mL de méthanol/20 mM acide oxalique, 15

gouttes/min 4. Retirer MAX Rincer avec 2 mL d’eau Sécher pendant 15 min au vacuum 5. Éluer HLB (idem HLB) Diluer 1 : 9 pour le test ELISA

Page 44: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

44

3.1.4.2 Extraction des antibiotiques contenu dans du fumier de porc

Le suivi des poids et des volumes se fait avec une grille (Annexe 1) afin de préciser

les volumes totaux récoltés lors du calcul de la concentration finale en antibiotique. La

méthode d’extraction des antibiotiques se résume comme suit :

A) Enrichissement du fumier

1. 2 g de fumier frais sont pesés et mis dans un tube à centrifuger en verre de 50 mL.

2. Les échantillons de fumiers sont enrichis par les antibiotiques directement dans les

tubes (Les antibiotiques CTC + TYL ont été ajoutés à du méthanol, puis dilués en

série dans de l’eau Millipore).

3. Les suspensions sont agitées sur un agitateur horizontal durant 4 h au froid à l’aide

d’ice packs.

4. Les tubes sont conservés au réfrigérateur pendant la nuit.

B) Extraction de l’antibiotique

5. 4 mL de solution extractive est ajouté au fumier enrichi.

6. Les suspensions sont mélangées au vortex pendant 30 sec.

7. Elles sont ensuite déposées dans un bain à ultrasons à des temps variés (Tableau 7).

8. Les suspensions sont centrifugées et le surnageant est décanté dans un Erlenmeyer

d’une capacité de 125 mL.

9. Les étapes 5 à 8 sont répétées avec les autres solutions extractives (Tableau 7) et les

surnageants sont combinés ensemble.

10. 5 mL du surnageant est prélevé et introduit dans un tube de verre d’une capacité de

15 mL.

11. 50 µL d’acétonitrile est ajouté afin de précipiter les protéines.

12. La solution est mélangée au vortex pendant 30 sec et est laissée au repos pendant 10

min.

13. La solution est enfin filtrée et diluée dans un tampon Phosphate Buffer Saline (PBS)

(Volume de 50 mL : 4 g de NaCl, 0,1 g de KH2PO4, 0,575 g de Na2HPO4, 0,1 g KCl

complété avec de l’eau déminéralisée).

14. La solution est bien mélangée, puis dosée avec les kits ELISA.

Page 45: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

45 Différents paramètres ont été testés lors de l’extraction de la chlortétracycline et de

la tylosine (Tableau 7). Ces paramètres ont été choisis en fonction de plusieurs travaux de

recherche : Blackwell et al. (2004b) ; Aga et al. (2003) ; O’Connor et al. (2007) ; Jacobsen

et al. (2006) ; Aga et al. (2005).

Tableau 7. Paramètres des procédures d’extraction et de purification des antibiotiques (chlortétracycline, tylosine) pour la détection ELISA.

Chlortétracycline

Paramètres Test de cartouche

Essai 1

Test de cartouche

Essai 2 Méthode 1 Méthode 2

Tylosine

Solution extractive no1*

Voir Tableau 6

Tampon McIlvain pH 8,0

+ 0,01 M Na2EDTA

Tampon McIlvain pH 8,0

+ 0,01 M Na2EDTA

50 % Tampon carbonate pH

9,3 + 50 %

Méthanol

Tampon carbonate pH

9,0 + 0,01 M Na2EDTA

+ 2 g/L tween 20

Solution extractive no2†

Voir Tableau 6

Tampon McIlvain pH 5

33,3 % Tampon McIlvain pH 2,5

+ 66,6 % Méthanol

+ 2 g/L tween 20

20 % Tampon 1 M d’acide

citrique + 80 %

Méthanol

20 % Tampon 1 M d’acide

citrique + 80 %

Méthanol Solution extractive no3†

Voir Tableau 6

20 % Tampon McIlvain pH 2,4

+ 80 % Méthanol

- Tampon 1 M acide citrique

-

Bain à ultrasons

Voir Tableau 6

10 min, 35°C 15 min, TP 30 min, 60°C 15 min, 35°C

Centrifugations Voir Tableau 6

1200 rpm, 15 min

1200 rpm, 15 min

3000 rpm, 15 min

3000 rpm, 15 min

Filtration Voir Tableau 6

Filtre de membrane

cellulosique (0,45 µm)

Avec/sans HLB

Filtre AP15 + Filtre de membrane

cellulosique (0,45 µm)

- -

Dilution Voir Tableau 6

10 X / 200 X 16 X 20 X 16 X

Ajustement de pH vers la neutralité avant la détection par ELISA

Voir Tableau 6

NON NON OUI NON

* Un volume de 4 mL a été ajouté pour toutes les expériences, à l’exception du test de cartouche avec 8 mL. † Un volume de 4 mL a été ajouté pour toutes les expériences, à l’exception du test de cartouche avec 5 mL.

Page 46: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

46

3.1.4.3 Détection de la chlortétracycline (Ridascreen Tetracyclin)

Le kit de Ridascreen utilise la compétition avec des anticorps marqués (Figure 8)

par un anticorps secondaire pour la révélation de la concentration en tétracycline. Tous les

réactifs étaient inclus dans le kit à l’exception du tampon de lavage. Les puits étaient

recouverts de tétracycline conjuguée à une protéine. Les échantillons et les standards (50

µL) étaient d’abord ajoutés aux puits. Puis, une solution d’anticorps anti-tétracycline fut

rapidement additionnée aux puits (50 µL). La tétracycline fixée au puits et celle provenant

de l’échantillon ou du standard compétitionnent pour se lier aux anticorps. Le tout était

incubé durant 1 h avant l’exécution de trois étapes de lavage avec du tampon PBS (0,55 g

de NaH2PO4* H2O + 2,85 g de Na2HPO4 * 2 H2O + 0,1 % de tween 20). Une solution de

peroxydase et d’anticorps secondaires conjugués (100 µL) se liant aux anti-tétracyclines a

ensuite été ajoutée et une incubation de 1 h a de nouveau suivie. Trois autres étapes de

lavage ont été procédées pour ensuite ajouter aux puits des solutions de peroxyde d’urée et

de tétraméthylbenzidine dans des proportions 1 :1 (50 µL chacune). Enfin, une dernière

incubation de 30 min et la réaction a été arrêtée par l’ajout de 1 M H2SO4 (100 µL).

L’absorbance a été mesurée à 450 nm. Tous les échantillons et les standards ont été évalués

en duplicata.

3.1.4.4 Détection de la tylosine (Tylosin kit de Tecna, Tylosin one-step ELISA de International Diagnostic)

Seulement la méthode du kit Tecna est élaborée dans la présente étude. En effet,

malgré le suivi des indications de la compagnie, le kit d’International Diagnostic n’a pas pu

engendrer une courbe standard adéquate et il n’est donc pas nécessaire de spécifier la

méthode. Le kit de Tecna utilise la compétition (Figure 6) pour la révélation de la

concentration en tylosine. Tous les réactifs du kit Tecna étaient inclus dans le kit, sauf les

standards, et doivent être dilués. Une courbe standard a été préparée. Les puits étaient

recouverts d’anticorps ayant une grande affinité à la tylosine. Le tampon est d’abord ajouté

aux puits (20 µL), suivi du standard ou de l’échantillon (20 µL). Puis, une solution

d’enzymes se conjuguant aux anticorps fixés aux puits et n’ayant pas été liés à la tylosine

Page 47: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

47

de l’échantillon ou du standard a été introduite (100 µL). Il y a alors une compétition entre

l’enzyme et la tylosine en solution pour les anticorps. Le tout a été légèrement agité. Une

incubation sans agitation de 10 min à la température de la pièce a ensuite été faite et les

puits ont subi trois lavages (300 µL chacun). Dans la noirceur, la solution de

développement qui contient le chromogène s’attachant à l’enzyme conjuguée à l’anticorps a

été ajoutée aux puits et le tout a été agité doucement. Une dernière incubation de 10 min et

la réaction a été arrêtée par la solution stop (50 µL). L’absorbance a été mesurée à 450 nm.

Tous les échantillons et les standards ont été évalués en duplicata.

3.1.4.5 Calculs

Les calculs ont été faits en fonction du poids de la solution d’antibiotiques ajoutée

aux échantillons et non en fonction du poids de fumier (Annexe 1). Le fumier était

considéré ici comme une matrice de sorption, faisant obstacle à la récupération de

l’antibiotique. Le taux de récupération était donc basé sur la récupération de la

concentration d’antibiotique initiale. Puisque les volumes de surnageants combinés ne sont

pas égaux, le dosage ELISA a été associé à une quantité d’antibiotique et non à une

concentration (Annexe 1). Ceci afin de réduire les sources d’erreur d’estimation du taux de

récupération des antibiotiques selon les protocoles employés. Il est à noter que les

caractéristiques intrinsèques des fumiers, la nature des tampons de trempage et d’extraction

des différents protocoles d’extraction et la vitesse de centrifugation varie entre les

protocoles et par conséquent, sont autant de sources importantes de variabilité intra-essais

et inter-essais lorsque le volume total combiné des surnageants est considéré.

Page 48: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

48

3.2 Résultats

3.2.1 Tests de cartouches

Les tests de cartouches ont été pris en charge afin de valider leur efficacité réelle et

de vérifier le bon type de cartouches à utiliser avec la technique ELISA. Les méthodes et

les contrôles ont été décrits aux tableaux 6 et 7 de la section précédente. Les cartouches

HLB ont été celles récupérant le plus haut taux de CTC avec le moins de variabilité entre

les répétitions (Tableau 8). Une dilution de 200 X a permis d’éviter la surévaluation de la

cartouche. Dans une autre direction, une dilution sans purification préalable par le système

de cartouches a apporté une récupération de 112 % (Tableau 8).

Tableau 8. Concentrations récupérées de la chlortétracycline (enrichissement de l’eau sans fumier avec 250 ppb) après un passage dans différentes cartouches Oasis.

Concentration de CTC après enrichissement†

(ppb) Type de cartouche

Essai 1*

(n = 3)

Essai 2

(n = 3)

CTRL + 183 ± 109 125,8

CTRL - 1,62** -

HLB 135 ± 29 312 ± 61

MCX 304 ± 177 -

MCX + HLB avec élution de MCX 1295 -

MCX + HLB sans élution de MCX 4239 ± 75 -

MAX 1348 ± 151 -

MAX + HLB 1996 ± 1086 -

Sans cartouche - 279 ± 67***

† L’élution a été faite avec 0,03 mM d’acide oxalique afin d’éviter une chute abrupte de pH. Les échantillons

ont été dilués 10 X avec du tampon PBS.

* Les échantillons étaient préalablement dilués 200 X avec du tampon PBS.

** Le contrôle négatif n’a qu’une seule répétition.

*** Les échantillons étaient préalablement dilués 20 X avec du tampon pH 3,5 et 10 X avec du tampon PBS.

Page 49: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

49

3.2.2 Extraction des antibiotiques à partir de fumier de porc

Pour déterminer les interférences, deux courbes standards ont été comparées. La

première utilise les standards concentrés du kit qui ont été dilués dans le tampon ELISA

fourni par la compagnie (courbe 1). La deuxième prend aussi les standards concentrés du

kit ; ceux-ci ont été dilués dans la solution du contrôle négatif (matrice de l’extraction sans

enrichissement en antibiotique) (courbe 2). Les échantillons de fumier ont été enrichis selon

les concentrations de la courbe standard. Les concentrations de la courbe standard de la

tétracycline et de la tylosine diffèrent. En effet, ces dernières sont suggérées par la

compagnie du kit ELISA pour représenter leurs concentrations dans des conditions

alimentaires et environnementales. Les résultats en absorbance ont été comparés en

fonction de la courbe 1, puis en fonction de la courbe 2.

De façon générale, la courbe utilisant le contrôle négatif comme diluant au lieu du

tampon PBS fournit des résultats se rapprochant plus de la concentration en antibiotiques

ajoutée, surtout dans le cas de la tylosine (Tableaux 9 et 22). Cette dernière (courbe 2)

inclut la matrice de fumier sans antibiotique directement dans sa courbe et permet ainsi

d’éviter les erreurs d’absorbance dues au bruit de fond. Les résultats de la courbe 2 ont été

calculés en fonction de la courbe 1. Puis, ces valeurs ont été remplacées par les

concentrations théoriques d’antigènes ajoutés aux échantillons standards de la courbe 1

pour déterminer la concentration en antibiotiques de l’extrait de fumier. Les tableaux 23 et

24 de l’annexe 10 présente le détail des résultats. Un ajustement du pH vers la neutralité a

permis d’éviter une surévaluation due à la destruction des anticorps. Dans un autre contexte

appliquant aussi de faibles dilutions, une centrifugation a pu diminuer le bruit de fond

(Annexe 10).

Page 50: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

50

Tableau 9. Concentrations récupérées en chlortétracycline et en tylosine après enrichissement en fonction de la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et en fonction de la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif extrait de fumier de porc (courbe 2).

Courbe 1

(ppb)

Courbe 2

(ppb)

Concentration de

l’antibiotique selon

la courbe 1

(ppb) †

Concentration de

l’antibiotique selon

la courbe 2

(ppb) †

Essai CTC TYL CTC TYL CTC TYL

1 2 3 1* 2* 3** 1* 2* 3** 1* 2* 3**

0 0 0,057 - 0,69 0,021 - 0,73 0,011 - -

0,05 1 0,094 - 0,84 - - 1,66 - 0,069 0,89

0,15 5 0,20 - 1,96 0,45 - 11,89 0,18 0,14 16,02

0,45 10 0,59 - 5,64 0,56 - 16,48 0,24 0,14 25,60

1,35 50 0,83 - 12,42 0,33 - 25 0,11 0,53 46,60

4,05 100 1,61 - 21,89 0,44 - 37,16 0,19 0,40 78,12 † Les tirets indiquent des résultats hors de la courbe standard.

* Extraction de la chlortétracycline CTC (essai 1 : Méthode 1 du Tableau 7, essai 2 : Méthode 2 du Tableau 7)

** Extraction de la tylosine TYL (essai 3 : Méthode Tylosine du Tableau 7).

3.3 Discussion

La cartouche est utilisée pour purifier et concentrer l’échantillon ; la compagnie

explique que ce produit permet de dessaler les peptides et de récupérer les métabolites de

fluide biologique. Le passage des solutions de CTC semble le plus fiable dans la

cartouche HLB, car ses résultats ont été plus constants. Selon Himmelsbach (2005), 88,9

% des antibiotiques sont récupérés avec cette cartouche, ce qui se rapproche de la

moyenne des expériences exécutées (89,4 %). Les autres colonnes MCX et MAX

présentent une notable surévaluation de la concentration en antibiotique qui pourrait être

due à certaines contaminations détectées par ELISA. Structurellement, les cartouches

Page 51: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

51

MAX et MCX diffèrent principalement par un anion chloré et un anion sulfate. Koivunen

et al. (2006) ont décelé des problèmes de surévaluation au niveau de la purification de

l’urine avec les colonnes MCX et HLB. Ces dernières possédaient une surévaluation d’au

moins 276 %. Ces auteurs ont réussi à faire diminuer le pourcentage de surévaluation

uniquement dans le cas de la MCX. La surévaluation peut aussi provenir de sous-produits

de dégradation de CTC détectés par l’ELISA (Aga et al., 2003) ou des interférences dues

à la matrice. Afin de minimiser les effets du background, Kumar et al. (2004) ont proposé

la formule ci-après pour augmenter la sélectivité du test ELISA.

Valeur d’inhibition = [(OD du contrôle négatif de la courbe sans fumier – OD de l’échantillon négatif avec

fumier/ OD de l’échantillon négatif avec fumier]*100

En soustrayant 100 % moins la Valeur d’inhibition, nous obtenons le % détecté sans

interférence. Cette formule n’a pas été utilisée dans la présente étude, car nous avons

privilégié une courbe de standards dilués directement dans l’extrait de fumiers (i.e.,

contrôle négatif).

Plusieurs auteurs utilisent des dilutions de 16 X ou 20 X avant de procéder à la

détection de l’antibiotique par ELISA afin de diminuer les interférences (Aga et al., 2003 ;

Dolliver et al., 2008). Une dilution de 200 X a dans notre cas permis de diminuer les

interférences en plus d’éviter la destruction des anticorps due à l’acidité du milieu. Puisque

les résultats de récupération de l’antibiotique utilisant la cartouche ou la dilution

s’équivalent, nous avons décidé de retirer l’étape du passage par HLB. Cette étape causait

une certaine lourdeur dans le protocole. En plus, la détection de l’antibiotique n’a pas

besoin de concentration, car l’ELISA possède une très petite limite de détection (0,05 ppb)

pouvant directement détecter la présence de tétracycline dans l’environnement. Pour ce qui

est de l’extraction (Tableaux 7 et 9), l’utilisation du bain à ultrasons durant 10-15 min, à

35°C semble suffisant dans la récupération des antibiotiques CTC et TYL. Dans la même

direction, le tampon McIlvain de pH 5 augmente le taux de récupération, alors que les

solutions de pH 9,0 ne semblent pas améliorer l’extraction par rapport à un pH de 8,0. Puis,

la filtration et la centrifugation permettent de diminuer les interférences. Enfin, dans une

étude de Morin et al., les anticorps peuvent reconnaître sans distinction plusieurs spores

Page 52: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

52

fongiques retrouvés dans le sol. De ce fait, l’ELISA utilisant des anticorps pour la

quantification des antibiotiques distingue la CTC et la TYL difficilement dans le fumier et

il en résulte de fortes variations dans les concentrations détectées.

3.4 Conclusion

La détection des antibiotiques à partir d’une matrice aussi complexe que le fumier

constitue un défi. La méthode de détection ELISA utilisée est une bonne approche pour

déterminer de faibles concentrations d’antibiotiques. Des facteurs tels l’acidité et la matière

organique peuvent interférer et faire varier les valeurs. Pour une meilleure précision, les

échantillons peuvent être ajoutés aux puits en triplicata. La purification des échantillons

peut être améliorée par la filtration via l’utilisation de cartouches et de filtres, par la

centrifugation ou par la dilution. La méthode de détection ELISA est peu coûteuse et

relativement rapide. Néanmoins, le test de performance des cartouches démontre une

grande variabilité entre les répétitions et les essais présentent une sous-évaluation de la

concentration extraite à partir de 1,35 ppm. Dans les circonstances, il a été jugé utile

d’évaluer d’autres méthodes telles que la chromatographie en phase liquide couplée à la

spectrométrie de masse ou couplée à un détecteur UV.

Page 53: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

53

Chapitre 4

Extraction et dosage de deux antibiotiques (chlortétracycline, tylosine) par LC-MS

4.1 Matériel et Méthodes

4.1.1 Fumiers

Des fumiers de bovin de boucherie exempts d’antibiotique ont été échantillonnés à

la « Ferme Saint-Joseph » de la région de Portneuf, Québec, Canada. Les échantillons frais

ont immédiatement été congelés dans des pots ‘Masson’ en verre, puis transportés dans une

glacière jusqu’au laboratoire. Les fumiers ont été lyophilisés à l’aide d’un lyophilisateur

Flexi-Dry MP Modèle FD-3-85A-MP (FTS Systems), puis broyés à 2 mm à l’aide d’un

broyeur à plantes.

4.1.2 Réactifs

Les produits chimiques utilisés comprenaient l’hydrochlorure de chlortétracycline

~80 %, la tylosine en solution (8 mg/mL), l’hydrochlorure de doxycycline ≥ 98 %, l’acide

formique, l’acide citrique monohydrate ACS, le sel Na2EDTA dihydrate USP/FCC, l’acide

orthophosphorique (H3PO4), le phosphate de sodium dibasique anhydreux (Na2HPO4),

l’acétonitrile, le méthanol, le carbonate de sodium anhydreux ACS (Na2CO3), l’hydrogéno-

carbonate de sodium (NaHCO3), le chlorure de sodium, le dihydrogénophosphate de

potassium (KH2PO4), le chlorure de potassium et le tween 20. Tous les standards et les

solvants étaient de type analytique ou de grade HPLC. L’eau était de type Millipore.

Page 54: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

54

4.1.3 Matériel

Pour extraire et purifier, un bain à ultrasons de modèle 550HT, des cartouches Oasis

HLB 200 mg/ 6cc et des filtres mini-uniprep sans seringue à 0,2 µm en PVDF avec un

contenant en polypropylène ont été utilisés. L’évaporateur de solvants était un Reacti-

Therm Dry Block heating modules (Pierce). La colonne pour le LC-MS était la BDS

Hypersil C8 100 X 2,1 (Thermo Walthman, MA). Le LC est un Agilent 1100 et le MS, un

Leco Unique TOF, avec un autosampler (Model 717 ; Waters Milford, MA) et un détecteur

(Modem Tm 996 de chez Waters). La vaisselle était composée de polypropylène ou de

verre afin de minimiser la sorption de la CTC sur les parois (Ciarlone et al., 1990). Toute la

vaisselle a été lavée avec un savon spécial, le Liqui-Nox, puis rincée avec de l’eau

déminéralisée. La vaisselle a aussi été rincée avec du méthanol ou de l’éthanol 70 %.

4.1.4 Méthode LC-MS

4.1.4.1 Extraction des antibiotiques contenus dans le fumier de porc

Le suivi des poids et des volumes se fait avec une grille (Annexe 1). La méthode

d’extraction des antibiotiques se résume comme suit :

A) Enrichissement du fumier

1. 2 g de fumier frais sont pesés et mis dans un tube à centrifuger en verre de 50 mL

(Noter le poids exact en Annexe 1).

2. Les échantillons de fumiers sont enrichis par les antibiotiques directement dans les

tubes. L’enrichissement s’est fait avec l’ajout de 2 mL d’une solution de

concentration en antibiotiques connue (200 ppm, 1000 ppm, 5000 ppm de CTC par

matière sèche de fumier ; 160 ppm, 800 ppm, 4000 ppm de TYL par matière sèche

de fumier) et diluée dans du méthanol. De l’acétone a été ajouté jusqu’à saturation

de l’échantillon (méthode inspirée de O’Connor et al., 2007 ; Li et al., 1996 ; Ball et

Roberts, 1991).

Page 55: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

55

3. Le tout a été mélangé au vortex et laissé ouvert sous la hotte, à la noirceur, pendant

une nuit (O’Connor et al., 2007 ; Li et al., 1996 ; Ball et Roberts, 1991).

4. Pour assurer un équilibre des antibiotiques s’appareillant aux conditions

environnementales, les échantillons étaient laissés au repos pour une autre période

(24 h) à la température de la pièce et à la noirceur (O’Connor et al., 2007 ; Li et al.,

1996 ; Ball et Roberts, 1991).

B) Extraction des antibiotiques contenus dans du fumier

5. 2 g de fumier lyophilisé est pesé et mis dans un tube à centrifuger en verre de 50

mL.

6. Les échantillons de fumier sont enrichis directement dans les tubes.

7. Les suspensions de fumier sont laissées au repos sous la hotte pendant une nuit.

8. 8 mL de solution d’humidification du fumier et d’équilibration de pH (1 M d’acide

citrique monohydrate + 1 M Na2HPO4 dans de l’eau) est ajoutée aux suspensions de

fumier.

9. Les suspensions sont mélangées au vortex 30 sec et sont laissées au repos pendant 5

min.

10. 6 mL de la solution extractive (50 % de tampon citrate pH 3,0 [0,2 M d’acide

citrique, 0,042 M Na2HPO4] + 50 % d’acétonitrile) est ajoutée à la suspension de

fumier.

11. La suspension est mélangée au vortex pendant 30 sec, puis déposée dans un bain à

ultrasons pendant 10, 20 ou 30 min, à 75°C

12. La suspension est mélangée au vortex pendant 1 min.

13. Les suspensions de fumier sont centrifugées à 3400 rpm, pendant 5 min et le

surnageant est décanté dans un Erlenmeyer d’une capacité de 500 mL.

14. 6 mL de la deuxième solution extractive (20 % 1 M de tampon citrate [1 M d’acide

citrique, 0,05 M Na2HPO4] + 80 % méthanol) est ajouté à l’échantillon de fumier.

Le tout est mélangé au vortex pendant 30 sec et déposé dans un bain à ultrasons

pendant 10, 20 ou 30 min, à 60°C.

15. Les suspensions de fumier sont centrifugées à 3400 rpm pendant 5 min, puis le

surnageant est décanté dans le même Erlenmeyer.

Page 56: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

56

16. Au culot est ajouté 6 mL de la troisième solution extractive (50 % tampon carbonate

de pH 9,3 [0,2 M NaHCO3, 22 mM Na2CO3, 0,02 M Na2EDTA] + 50 % de

méthanol). Le tout est mélangé au vortex pendant 30 sec et déposé dans un bain à

ultrasons pendant 10, 20 ou 30 min, à 60°C.

17. Les suspensions de fumier sont centrifugées à 3400 rpm pendant 5 min, puis le

surnageant est décanté dans le même Erlenmeyer.

18. 5 mL du surnageant combiné est ensuite prélevé et mis dans un tube de verre de 15

mL.

19. 50 µL d’acétonitrile est ajouté au prélèvement. Le tout est mélangé au vortex

pendant 30 sec et laissé au repos pendant 10 min. L’ajout d’acétonitrile et le temps

de repos permet de faire précipiter les protéines.

20. Avant l’utilisation de la cartouche (méthode SPE), l’échantillon est dilué dans de

l’eau déminéralisée jusqu’à 220 mL puis est ajusté à un pH de 3,0 avec de l’acide

formique 1 N. (Noter les poids concernant la SPE en Annexe 1)

21. Un standard interne ayant une concentration légèrement plus élevée que la plus forte

concentration d’antibiotique à détecter (10 000 ppm de doxycycline) est ajouté.

22. La cartouche HLB est conditionnée avec 2 x 3 mL de méthanol et 2 x 3 mL d’eau

Millipore.

23. L’échantillon est ajouté à la cartouche et laissé écouler à un débit de 5 mL/min.

24. La cartouche est rincée avec 10 mL d’eau Millipore.

25. Elle est séchée durant 15 min. Le tube est alors changé pour un autre tube propre.

26. L’élution se fait avec 2 x 3 mL de méthanol.

27. Le méthanol est évaporé.

28. 1 mL de méthanol est ajouté et la solution est filtrée avec les mini-seringues.

29. Les antibiotiques contenus dans la solution de méthanol sont enfin dosés au LC-MS.

4.1.4.2 Détection des antibiotiques par LC-MS

La détection par LC-MS a été réalisée selon les directives préconisées par Díaz-

Cruz et al. (2003). Les standards formant la courbe de calibration étaient les solutions

mères (dilution de CTC dans de l’acétone seulement) utilisées pour l’enrichissement des

Page 57: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

57

fumiers préalablement conservés à –20°C. Lors du passage au LC-MS, les solvants

permettant la séparation des antibiotiques étaient : 0,5 % d’acide formique dans de l’eau

(solvant A) et 0,5 % d’acide formique dans de l’acétonitrile (Solvant B). Les solutions à

doser ont subi une purification par SPE, une évaporation, puis une filtration. Trois

répétitions ont été exécutées pour chacune des concentrations. Un autre paramètre a été

évalué en parallèle : la durée de l’exposition des solutions à doser aux ultrasons, soit 10 min

(1e répétition), 20 min (2e répétition) ou 30 min (3e répétition). Un seul type de fumier

biologique a été utilisé, soit le fumier de bovin de boucherie lyophilisé.

Page 58: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

58

4.2 Résultats L’utilisation du LC-MS avait comme but de déterminer si une une valeur extrême

d’un paramètre d’extraction (temps d’exposition aux ultrasons, température) pouvait

engendrer une extraction d’une quantité importante d’antibiotiques. Les résultats du taux de

récupération de la TYL en fonction du temps d’exposition dans un bain à ultrasons sont

présentés à la Figure 9. La CTC n’a pas été détectée et seule la TYL y est représentée.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

50000

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000

Concentration de tylosine ajoutée au fumier (ppm)

Air

e s

ou

s la

co

urb

e

Courbe standard 10 min d'exposition aux ultrasons

20 min d'exposition aux ultrasons 30 min d'exposition aux ultrasons

Figure 9. Taux de récupération de la tylosine (TYL) provenant de fumier de bovin de boucherie enrichis, en fonction du temps d’extraction aux ultrasons (10, 20, 30 min).

Page 59: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

59 La méthode d’extraction utilisée a produit un taux de récupération de la TYL se

situant entre 1,3 et 22 %. Le taux de récupération de la CTC était nul (Tableau 10).

Les résultats montrent que la méthode d’extraction élaborée en fonction des

paramètres les plus extrêmes de la littérature n’était pas à privilégier. La CTC se dégrade

peu importe le temps d’exposition aux ultrasons. Quant à la TYL, seules les concentrations

les plus élevées restent détectables. Les données du Tableau 10 laissent indiquer qu’elle se

dégrade avec l’augmentation du temps d’exposition dans un bain à ultrasons. Un temps

d’extraction aux ultrasons moins élevé a donc permis une meilleure récupération des

antibiotiques. Les spectres des antibiotiques CTC et TYL ainsi que le chromatogramme de

la TYL sont présentés en annexe (Annexe 8).

Tableau 10. Taux de récupération de deux antibiotiques détectés par LC-MS à partir d’échantillons de fumier de bovin de boucherie lyophilisé préalablement enrichis.

Temps d'extraction aux ultrasons

(min) Taux de récupération des antibiotiques

(%) CTRL- N/A

Concentration A* CTC Tylosine 10* N/A N/A 20 N/A N/A 30 N/A N/A

Concentration B** CTC Tylosine 10 N/A N/A 20 N/A 1,3 30 N/A 1,36

Concentration C*** CTC Tylosine 10 N/A 21,8 20 N/A 17,6 30 N/A 4,82

* Concentrations : 200 ppb de CTC, 160 ppb de tylosine

** Concentrations : 1000 ppb de CTC, 800 ppb de tylosine

*** Concentrations : 5000 ppb de CTC, 4000 ppb de tylosine

Page 60: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

60

4.3 Discussion

L’élaboration du présent protocole se base principalement sur les tampons

d’extraction (ingrédients, pH). Le choix des solutions d’extraction a été fait en fonction de

la littérature (Aga et al., 2005; Ötker et al., 2007; Hemwimol et al., 2006; Jacobsen et al.,

2006; O’Connor et al., 2007). Trois tampons ont été utilisés afin d’extraire le maximum de

CTC possible. La première solution permet de solubiliser la CTC et la TYL sous forme

protonée. Le deuxième mélange méthanol/tampon a été utilisé par Jacobsen et al. (2006)

qui ont souligné l’importance de la proportion 80 : 20 pour une meilleure efficacité. Son pH

de 2,4 a été utilisé par De Liguoro et al. (2003) afin d’extraire la TYL du miel. Ce pH

permet de récupérer les antibiotiques sous leur forme complètement protonée. Aga et al.

(2005) ont aussi utilisé une solution très acide (1 M acide citrique) et ont obtenu une

récupération presque totale de l’antibiotique avec des échantillons de sol. En parallèle,

Sassman et al. (2005) n’ont pas observé de résultats équivalents avec la solution de 1 M

d’acide citrique ; ils n’ont récupéré que 3,5 % de la CTC dans un sol canadien. Malgré

plusieurs variabilités du taux de récupération dans la littérature, tous s’accordent sur une

meilleure solubilisation de la CTC à pH basique. D’ailleurs, le dernier tampon (50 %

tampon carbonate + 50 % de méthanol) a un pH basique de 9,3. Un pH basique permet

d’extraire plus de CTC qu’un pH acide (Ter Laak et al., 2006 ; Sassman et al., 2005). En

effet, la CTC est à ce moment repoussée par les forces présentes provenant des autres

composantes du milieu et augmente sa solubilité.

Les résultats démontrent un faible taux de récupération suite à l’extraction

sélectionnée. Plusieurs paramètres peuvent expliquer ce faible taux : le pH des solutions, la

température, le temps d’incubation aux ultrasons et le temps d’attente avant la détection (16

h). Le pH des solutions n’est probablement pas la principale cause de dégradation de la

CTC. Plusieurs auteurs rapportent la stabilité des tétracyclines à pH acide (Iwaki et al.,

1992 ; Blanchflower et al., 1989). Peña et al. (1999) ont pu démontrer une absence de perte

des tétracyclines dans un tampon McIlvain de pH 4 durant une période de trois jours. Il a

aussi été prouvé que la CTC était plus persistante à pH 3-4 qu’à des pH supérieurs

Page 61: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

61

(Søeborg et al., 2004). Or, dans le présent projet, l’extraction n’utilise qu’un seul pH

basique et il n’y prend place qu’à la fin ; le pH n’est donc pas la cause principale de la

dégradation.

La température et le temps d’exposition dans un bain à ultrasons ont pu favoriser la

dégradation des antibiotiques. En effet, à partir de 10 min, plus le temps d’exposition

augmente, plus la perte en antibiotiques augmente. Selon Jacobsen et al. (2006), la

température n’engendre pas de dégradation à 75°C, durant 5 min. Par contre, pour une

durée de 10 min d’incubation aux ultrasons, les températures de 60°C et de 75°C semblent

être trop élevées. D’ailleurs, les résultats obtenus par LC-UV ont montré une amélioration

au-dessus de 35°C, mais aussi une détérioration à partir de 60°C (Chapitre 5). Sans

utilisation des ultrasons, Simon (2005) a dû faire l’extraction de l’OTC à la température de

la pièce pour une période optimale de 2 h avec une solution de 1 M MgCl2 pH 8

(récupération de 60 à 113 % pour des concentrations de 5 à 10 ppm). Les ultrasons

permettent donc de diminuer grandement le temps d’extraction avec un maximum de 10

min.

D’autres facteurs restent à considérer : le temps d’attente dans le méthanol et

l’évaporation de la solution. Le temps d’attente avant la détection peut être critique, comme

l’ont déjà indiqué les tests de 24 h et 48 h au LC-UV (Chapitre 5). Ce paramètre peut être

une cause de la dégradation des antibiotiques. Les éluats ont été placés à –20°C durant 16

h, dans un solvant de méthanol pur, puis laissés évaporés pendant 3 h. Or, les expériences

sur le LC-UV ont permis d’observer une tendance vers une perte d’au moins la moitié de la

concentration des antibiotiques extraits de fumier à chaque jour et lorsqu’il n’y a que du

méthanol pur sans fumier (standards), en 24 hrs, la CTC et la TYL sont éliminées (Chapitre

5). Les concentrations des extraits de fumiers et des standards ont probablement été

réduites avant détection. En plus, la limite de détection étant maximisée à 200 ppb dans

l’eau, le LC-MS n’a pas pu détecter la plupart des antibiotiques dans une matrice d’extrait

de fumiers, moins pure que de l’eau. Pour ce qui est de l’évaporation, certains auteurs n’ont

rapporté aucune perte des tétracyclines, alors que d’autres indiquent une perte d’environ 30

% dans le méthanol pur (Onji et al., 1984). Si le méthanol était mélangé à de l’acide

Page 62: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

62

oxalique, les pertes de tétracyclines auraient été dues à l’acidité (Mulders et Van de

Lagemaat, 1990 ; Ikai et al., 1987), ce qui n’est pas le cas présent. L’évaporation ne devrait

donc pas être une cause majeure de perte pour cette expérience. Enfin, la forte température,

le temps d’exposition aux ultrasons et le temps d’attente prolongé dans le méthanol ont

contribué à diminuer le taux d’extraction de la CTC.

4.4 Conclusion

Le LC-MS de type TOF est une technique dispendieuse avec une limite de détection

de 200 ppb. La détection par LC-MS nous a permis de déceler des lacunes dans les

méthodes d’extraction et de conservation. Des traitements trop sévères durant l’extraction,

dont la température et le temps d’exposition aux ultrasons, ainsi que la possibilité d’un

temps d’attente trop long dans le méthanol ont engendré une forte perte des antibiotiques

ciblés. Étant donné qu’il est difficile de déterminer la quantité d’antibiotique par LC-MS

dans un bruit de fond élevé, la méthode de Blackwell et al., 2004b utilisant la LC-UV a été

essayée.

Page 63: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

63

Chapitre 5

Extraction et dosage de trois antibiotiques par LC-UV

5.1 Matériel et méthodes

5.1.1 Fumiers

Les fumiers de porc et de bovin de boucherie exempts d’antibiotique proviennent de

la « Ferme Saint-Joseph » de la région de Portneuf, Québec, Canada. Les fumiers de bovin

laitier et de veau exempts d’antibiotique proviennent de la « Ferme Côté et fils » de

Cacouna, Québec, Canada. Tous les fumiers sauf le fumier de bovin de boucherie étaient

mélangés avec de la paille. Les échantillons ont immédiatement été congelés dans des pots

‘Masson’ en verre, puis transportés dans une glacière jusqu’au laboratoire. Le fumier a été

décongelé avant chaque expérience. Le fumier de veau a été lyophilisé à l’aide d’un

lyophilisateur Flexi-Dry MP Modèle FD-3-85A-MP (FTS Systems).

5.1.2 Réactifs

Les réactifs chimiques utilisés étaient l’hydrochlorure de doxycycline ≥ 98 %, de

chlortétracycline ~80 %, d’oxytétracycline, d’oxytétracycline de qualité BioChemika, la

tylosine en solution (8 mg/mL), l’acide citrique monohydrate ACS, le sel Na2EDTA

dihydrate USP/FCC, le tetrahydrofurane (THF), l’acide trifluoroacétique (TFA), l’acide

orthophosphorique (H3PO4), l’acétate de sodium trihydrate (NaOAc*3H2O), le phosphate

de sodium dibasique anhydreux (Na2HPO4), l’acétonitrile et le méthanol. Tous les

standards et les solvants étaient de type analytique ou de qualité HPLC.

Page 64: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

64

5.1.3 Matériel

Le matériel utilisé comprenait un bain à ultrasons de modèle 550HT, des tubes à

centrifuger de 15 mL en verre, des vials ambrés de 1 mL, des filtres de nylon de membrane

hydrophilique 0,2 μm/46 mm, des filtres mini-uniprep sans seringue à 0,2 µm (en PVDF)

avec un contenant en polypropylène, des cartouches Isolute SAX 200 mg/3 mL et Oasis

HLB 200 mg/ 6cc. Pour les spectres qualitatifs des antibiotiques, le spectrophotomètre UV-

visible utilisé était un Hewlett Packard. Pour les analyses HPLC-UV, les systèmes utilisés

étaient un détecteur Waters 986 Tunable absorbance, un contrôleur Waters 600, un

dégazeur X-Act (Jour research), un échantillonneur automatique Waters 717 plus. Le

matériel procuré pour le HPLC était une colonne Genesis C18 (4,6 X 150 mm, 4 μm), une

colonne de garde C18 (10 x 4 mm, 4 μm) et un soutien de la colonne (10 mm). La vaisselle

était lavée avec un savon spécial, le Liqui-Nox d’Alconox et rincée avec de l’eau

déminéralisée. Puis, la vaisselle était aussi rincée avec du méthanol ou de l’éthanol 70 %.

5.1.4 Méthodes d’extraction, de purification et de détection

5.1.4.1 Enrichissement en antibiotiques des fumiers

Le suivi des poids et des volumes se fait avec une grille (Annexe 1).

L’enrichissement se définit ici comme l’ajout d’une solution de concentration connue

d’antibiotiques à un échantillon de fumier (2 g). La vaisselle a été rincée avec une solution

de méthanol saturée en EDTA (Hamscher et al., 2002). Une solution contenant les

antibiotiques était préparée. Les antibiotiques CTC et OTC furent d’abord pesés (0,05 g) et

dilués dans 100 mL d’eau Millipore. La solution a ensuite été agitée durant 5 min, à 250

rpm sur un agitateur par mouvement circulatoire. Puis, dans une dilution de 10 X, la TYL

en solution 8 mg/mL a été ajoutée. Des dilutions successives ont été réalisées afin obtenir

des concentrations finales de 1, 5 et 20 mg/L. La suspension de fumier a été agitée et

laissée au repos pendant 1 h à la température de la pièce.

Page 65: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

65

5.1.4.2 Solutions

1. Tampon McIlvain : 0,2 M d’acide citrique (4,2 g dans 100 mL) et 0,4 M Na2HPO4

(5,68 g dans 100 mL).

2. Solution extractive : 0,1 M EDTA/ tampon McIlvain 50 :50. Un volume de 35,3 mL

de 0,2 M acide citrique est mélangé à 164,7 mL de 0,4 M Na2HPO4. Le tampon

McIlvain est ajouté à la solution 0,1 M EDTA (3,72 g dans 100 mL) dans une

proportion de 50 :50.

5.1.4.3 Paramètres de la méthode de détection

Dans la méthode de détection, les longueurs d’onde utilisées ont d’abord été

comparées (285 nm et 355 nm). Ensuite, les paramètres de l’extraction suivants ont été

testés : la dégradation des antibiotiques dans le méthanol, le type de fumier de ferme, le

temps de contact entre l’antibiotique et le fumier, la concentration en solutés de la solution

extractive, le volume de la solution et la température lors de l’extraction aux ultrasons.

Enfin, plusieurs méthodes d’extraction en phase solide (SPE) ont été évaluées. Les

paramètres d’extraction et de détection sont résumés au Tableau 11. Ils sont présentés en

ordre chronologique d’essais. La méthode générale est présentée à la Figure 10.

Page 66: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

66

Tableau 11. Paramètres de l’extraction et de la détection des antibiotiques évalués par LC-UV.

Paramètre analysé Description Longueurs d’onde utilisées (nm)

285 nm 355 nm

Dégradation des antibiotiques dans le méthanol (h)

Expérience 1 (Enrichissement dans de l’eau et extraction) : 10 à 28 h Expérience 2 (Enrichissement dans le fumier de porc et extraction): 0,7 à 7,1 h

Type de fumier de ferme Fumier de porc Fumier de bovin de boucherie Fumier de veau lyophilisé

Temps de contact entre l’antibiotique et le fumier (min)

Expérience 1 : 15, 60, 80 min Expérience 2 : 0, 15, 60, 120, 180, 240 min

Concentration en solutés de la solution extractive (facteur multiplicateur X)

0,5 X 1 X 2 X

Volume de la solution extractive ajoutée (mL)

8, 16, 24, 32, 40, 48 mL

Température de l’eau du bain à ultrasons (°C)

25, 35, 40, 43, 45, 50, 60 °C

Type de méthode d’extraction en phase solide (SPE) selon le conditionnement et le rinçage des cartouches

Voir Tableau 12 pour Méthodes 1 à 4

Page 67: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

67

5.1.4.4 Extraction des antibiotiques

(Blackwell et al., 2004b)

Le suivi des poids et des volumes se fait avec une grille (Annexe 1). La méthode

d’extraction des antibiotiques se résume comme suit :

A) Enrichissement des fumiers

1. 2 g de fumier frais ou lyophilisé sont pesés et mis dans un tube à centrifuger en

verre de 50 mL.

2. Les échantillons de fumiers sont enrichis par les antibiotiques directement dans les

tubes.

B) Extraction de l’antibiotique

3. Un volume de 8 mL (16 mL, 24 mL, 32 mL, 40 mL, 48 mL aussi testés) de solution

extractive est ajouté au fumier enrichi.

4. Les suspensions de fumier sont mélangées au vortex pendant 30 sec.

5. Les suspensions de fumier sont placées dans un bain à ultrasons durant 10 min à la

température de la pièce (25, 35, 40, 45, 50, 60°C aussi testés).

6. Elles sont centrifugées à ~ 1200 g (3000 rpm), pendant 15 min.

7. 5 mL (ou selon le volume de solution extractive initialement ajoutée soit 9 mL, 13

mL, 17 mL, 21 mL, 25 mL) du surnageant combiné sont prélevés et introduits dans

un tube de verre de 15 mL (ou 50 mL).

8. 50 µL d’acétonitrile et 50 µL d’acide phosphorique (ou selon le volume de solution

extractive initialement ajoutée soit 90, 130, 170, 210, 250 µL) sont ajoutés au

prélèvement afin de précipiter les protéines.

9. Le tout est mélangé au vortex pendant 30 sec et est laissé au repos pendant 10 min.

Une étape de centrifugation (5 min, à 3000 rpm) non mentionnée dans la méthode de

Blackwell et al. (2004b) fut ajoutée au protocole. En effet, le sel d’EDTA ainsi que d’autres

composés de la matrice ont précipité en milieu acide ; ceux-ci bloquaient alors les pores de

la cartouche SAX et l’échantillon stagnait sans possibilité d’élution.

Page 68: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

68

5.1.4.5 SPE (Solid Phase Extraction ou Extraction en phase solide)

L’extraction à phase solide a été réalisée selon la procédure décrite par Blackwell et

al. (2004a) avec quelques modifications (Tableau 12). Ces modifications se trouvent au

niveau du préconditionnement des cartouches ainsi qu’au niveau de leur rinçage. Les

cartouches placées en tandem SAX-HLB ont été préconditionnées avec 5 mL de méthanol

et 5 mL de solution extractive acidifiée (10 mL/min). Puis, le volume de 5 mL

d’échantillon a été versé dans les cartouches et son débit était contrôlé à 1 mL/min (les

débits sont suggérés par la compagnie Waters). La cartouche SAX a ensuite été retirée. La

cartouche HLB a été rincée à 10 mL/min avec 5 mL d’une solution McIlvain acidifiée, 2,5

mL de 0,1 M NaOAc, 5 mL d’eau et 2 mL de solution à 20 % de méthanol. La cartouche a

été séchée à l’aide d’une pression sous vide durant 10 min. Le tube de réception fut par la

suite changé pour un tube propre préalablement pesé. L’élution s’est faite avec 2 x 1 mL de

méthanol à 1 mL/min. Une étape de filtration à 0,2 μm avec des mini-seringues a été

additionnée en prévention d’un bris de la colonne HPLC.

Page 69: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

69

Tableau 12. Type de méthode SPE et les modifications apportées au protocole de Blackwell et al. (2004a).

Type de méthode

Mode opératoire

Méthode 1 Blackwell et al., 2004a, protocole original

Méthode 2

Préconditionnement : 3 mL de méthanol, 3 mL d'eau Millipore, 3 mL de

solution extractive acidifiée (débit de 10 mL/min).

Rinçage de HLB : 4 mL de solution 5 % méthanol, 4 mL de 0,1 NaOAc,

4 mL d'eau Millipore et 1 mL de solution 20 % méthanol.

Méthode 3 Préconditionnement : 3 mL de méthanol, 3 mL d'eau Millipore, 3 mL de

solution extractive acidifiée (débit de 10 mL/min)

Rinçage de HLB : 1 mL de solution 5 % méthanol, 1 mL de 0,1 NaOAc,

1 mL d'eau Millipore et 1 mL de solution 20 % méthanol.

Méthode 4 Rinçage de SAX et HLB : 5 mL de tampon acidifié. Retirer SAX. 1 mL

de solution 5 % méthanol, 1 mL de 0,1 NaOAc, 1 mL d'eau Millipore et 1

mL de solution 20 % méthanol.

Page 70: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

70

5.1.4.6 Dosage par LC-UV

(Blackwell et al., 2004b)

La méthode du LC-UV utilisait trois solvants pour faire son gradient d’élution :

THF (solvant A), acétonitrile (solvant B), 0,05 % TFA dans de l’eau Millipore et filtré à 0,2

μm (solvant C). Le débit est resté à 1 mL/min tout le long de l’expérience. La

programmation s’est exécutée comme au Tableau 13. Tous les solvants étaient

préalablement dégazés dans un bain à ultrasons avant l’analyse. La température de

l’échantillonneur automatique variait entre 6 et 8 °C.

Tableau 13. Programmation utilisée pour la quantification des antibiotiques par LC-UV.

Durée (min) Solvant A (%) Solvant B (%) Solvant C (%)

0-4 5 2,5 92,5

4-18 5 75 20

18-20 5 2,5 92,5

20-25 (équilibration) 5 2,5 92,5

Une grille (Annexe 1) permet d’apporter une meilleure précision au cours de

l’exécution de l’expérience. Par le suivi des pesées et non de volumes théoriques, les

données permettent un calcul plus précis de la dilution finale de l’échantillon.

Page 71: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

71

Figure 10. Schéma de l'extraction des antibiotiques.

5.1.5 Expérience de sorption de la CTC dans un fumier de porc

5.1.5.1 Méthode de sorption de l’antibiotique dans un fumier de porc

Un volume de 20 mL de solutions avec des concentrations croissantes en CTC (20

ppm, 10 ppm, 5 ppm et 1 ppm) a été ajouté à 2,0 g de fumier de porc (frais ou lyophilisé),

puis mélangé par vortex. Un temps de contact d’une heure a été accordé, puis la suspension

de fumier a été centrifugée à 3000 rpm, pendant 15 min. La suspension a ensuite été

décantée dans un autre tube et conservée pour le dosage de l’antibiotique dans le surnageant

par LC-UV. Un volume d’eau (20 mL) a été ajouté au culot de fumier et mélangé au vortex

pour éliminer l’excès d’antibiotique n’ayant pas réagi avec le fumier. Après 30 min, la

suspension de fumier a été centrifugée. Le surnageant fut alors jeté. La quantité adsorbée de

Page 72: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

72

l’antibiotique par le fumier a été par la suite extraite de la même façon que décrite

précédemment (sections 5.1.4.4 à 5.1.4.6). La température d’extraction était de 41,5°C, le

tampon d’extraction était de concentration en solutés 2 X et le volume de la solution

extractive était de 8 mL. Il est à noter que la température du bain à ultrasons avait été

préalablement ajustée à 43°C, mais l’eau n’avait en fait qu’atteint réellement 41,5°C.

5.1.5.2 Calculs

Les calculs ont été faits en fonction du poids de la solution d’antibiotiques ajoutée

aux échantillons (Annexe 1). Le fumier était considéré ici comme une matrice de sorption,

faisant obstacle à la récupération de l’antibiotique. Le taux de récupération était donc basé

sur la récupération de la concentration d’antibiotiques initiale.

Les calculs de la section 5.1.5 sont définis comme suit :

1) Adsorption de l’antibiotique par les constituants du fumier (Phase 1)

Qajoutée = Quantité d’antibiotique ajoutée au fumier (mg/kg)

C = Concentration de l’antibiotique dans la solution d’équilibre (mg/kg)

Quantité adsorbée = Qajoutée – C

Quantité d’antibiotique adsorbé (%) = Quantité adsorbée X 100

Qajoutée

2) Extraction de l’antibiotique adsorbé par le fumier (Phase 2)

Quantité d’antibiotique désorbée = Quantité dosée dans l’extrait (mg/kg)

% de l’antibiotique désorbé = Quantité désorbée (Phase 2)

Quantité adsorbée (Phase 1)

Page 73: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

73

5.2 Résultats

5.2.1 Extraction et dosage des antibiotiques

Les spectres des trois antibiotiques testés (OTC, CTC, TYL) ont été effectués à une

concentration de 20 ppm (Tableau 14).

Tableau 14. Principaux pics révélés par balayage du spectre d’antibiotiques (190 à 600 nm).

Type d’antibiotique Longueur d’onde du pic (nm) Absorbance du pic

250 0,61569

277 0,57055 OTC

355 0,46181

229 0,72935

275 0,57749 CTC

369 0,41209

290 0,49203

485 0,00047112 TYL

581 0,0013204

Les expériences d’extraction et de détection par LC-UV ont suivi le protocole établi

par Blackwell et al. (2004b). Les résultats sont présentés sous forme de taux de

récupération d’antibiotiques après leur ajout dans une matrice de fumier de ferme. Les

chromatogrammes figurent à l’annexe 3. Un paramètre a d’abord été testé : la longueur

d’onde de détection. Puis, plusieurs variables ont été évaluées : la dégradation des

antibiotiques dans le méthanol, le type de fumier de ferme, le temps de contact entre

l’antibiotique et le fumier, la concentration en solutés de la solution extractive, le volume

de la solution, la température lors de l’extraction au bain à ultrasons et le type de méthode

SPE.

Page 74: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

74

5.2.1.1 Longueur d’onde de détection

Une courbe standard a d’abord été déterminée avec la LC-UV pour deux longueurs

d’onde : 285 nm et 355 nm (Annexes 5, 6 et 7). Deux courbes standards diluées dans l’eau

et une courbe diluée dans le méthanol ont été comparées. La moyenne des deux courbes

standards diluées dans l’eau a été sélectionnée afin de prédire la concentration des

antibiotiques, à partir de l’aire sous la courbe des pics détectés par LC-UV. La courbe

diluée dans le méthanol présentait de l’instabilité et a ainsi été rejetée (Annexe 7).

Les longueurs d’onde ont aussi été comparées dans les extraits de fumier de porc,

après enrichissement de 20 ppm en OTC et en CTC (Tableau 15, Figures 11 et 12). Les

échantillons détectés à 355 nm ont engendré un pourcentage de récupération des deux

antibiotiques (OTC, CTC) moins élevé qu’avec une détection à 285 nm. Les taux de

récupération à partir d’extraits de fumier de porc en fonction de la longueur d’onde de

détection ont donc résulté comme suit : 285 nm (8,1 à 90,6 %) > 355 nm (0 à 54,1 %) pour

l’OTC (Figure 11) et 285 nm (9,5 à 88,4 %) > 355 nm (0 à 32,8 %) pour la CTC (Figure

12).

Page 75: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

75

Tableau 15. Quantité d’antibiotiques (OTC, CTC) extraits du fumier de porc après enrichissement de 20 ppm en fonction de deux longueurs d’onde (285 nm et 355 nm).

Quantité extraite

(ppm)

Taux de

récupération

(%)

Taux

d’adsorption

(%) Antibiotique

Quantité ajoutée

(ppm)

285 nm 355 nm 285 nm 355 nm 285 nm 355 nm

20 4,84 3,52 24,2 17,6 75,8 82,4

20 3,2 2,24 16 11,2 84 88,8

20 1,62 1,34 8,1 6,7 91,9 93,3

20 13,36 5,48 66,8 27,4 33,2 72,6

20 18,12 2,54 90,6 12,7 9,4 87,3

20 8,52 8,22 42,6 41,1 57,4 58,9

20 9,86 8,76 49,3 43,8 50,7 56,2

20 3,94 0 19,7 0 80,3 100

20 8,56 5,26 42,8 26,3 57,2 73,7

20 5,16 5,7 25,8 28,5 74,2 71,5

20 5,2 5,74 26 28,7 74 71,3

20 10,34 10,82 51,7 54,1 48,3 45,9

OTC

20 4,84 3,52 24,2 17,6 75,8 82,4

20 2,82 1,74 14,1 8,7 85,9 91,3

20 2,34 0 11,7 0 88,3 100

20 1,9 0,5 9,5 2,5 90,5 97,5

20 8,04 3,16 40,2 15,8 59,8 84,2

20 17,68 1,5 88,4 7,5 11,6 92,5

20 5,04 6,56 25,2 32,8 74,8 67,2

20 20,2 3,02 101 15,1 -1 84,9

20 4,22 4,32 21,1 21,6 78,9 78,4

20 4,84 0,608 24,2 3,04 75,8 96,96

20 7,48 6,48 37,4 32,4 62,6 67,6

CTC

20 2,82 1,74 14,1 8,7 85,9 91,3

Page 76: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

76

0

20

40

60

80

100

120

0 20 40 60 80 100 120

Taux de récupération à 285 nm

Ta

ux

de

cup

éra

tio

n à

35

5 n

m

Extrait de fumier de porcs Extrait aqueux

Figure 11. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) après extraction dans l’eau ou du fumier de porc en fonction de la longueur d’onde. Extrait de fumier de porc (n = 11). Extrait aqueux (n = 5).

0

20

40

60

80

100

120

0 20 40 60 80 100 120

Taux de récupération à 285 nm

Tau

x de

réc

upé

rati

on à

355

nm

Extrait de fumier de porcs Extrait aqueux

Figure 12. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) après extraction dans l’eau ou du fumier de porc en fonction de la longueur d’onde. Extrait de fumier de porc (n = 10). Extrait aqueux (n = 5).

Page 77: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

77

5.2.1.2 Dégradation des antibiotiques dans le méthanol

Lorsque les antibiotiques testés en combinaison étaient extraits de l’eau (milieu

aqueux sans fumier), la dégradation des antibiotiques était plus rapide que lorsqu’ils étaient

extraits du fumier de porc. Les extraits aqueux ont montré qu’un temps d’attente de 28 h

détruisait les antibiotiques (Figure 13). La Figure 13 démontre aussi la dégradation de

l’OTC extraite du fumier de porc en fonction du temps d’attente dans le méthanol. Les

extraits de fumier de porc sont passés d’un taux de récupération de 16-24,2 % pour l’OTC,

de 11,7-14,1 % pour la CTC et de 34,4-39,5 % pour la TYL à 0 % pour les trois

antibiotiques en 52 h (Annexe 2). Une exception au niveau d’un extrait de fumier de porc

ayant prédisposé d’un temps de contact de 180 min a vu son faible taux de récupération

diminuer de 1 % seulement après 52 h (Annexe 2). En revanche, les résultats de la Figure

14 ont démontré qu’un temps d’attente de 7 h n’a pas d’effet significatif sur la dégradation

des antibiotiques dans le méthanol. Un temps d’attente maximal de 7 h a d’ailleurs été

adopté afin de minimiser cette dégradation.

0

20

40

60

80

100

120

9 28 52

Temps de contact entre l'OTC et le fumier (min)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

l'OT

C (

%)

Extrait de fumier de porcs avec temps de contact de 15 min

Extrait de fumier de porcs avec un temps de contact de 180 min

Extrait aqueux

Figure 13. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) des extraits aqueux et de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps d’attente dans le méthanol. Extrait de fumier de porc (n = 1). Extrait aqueux (n = 2).

Page 78: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

78

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 2 4 6 8

Temps d'attente dans le méthanol (h)

Ta

ux

de

réc

up

éra

tio

n d

e l'O

TC

(%

)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 2 4 6 8

Temps d'attente dans le méthanol (h)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

la C

TC

(%

)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 2 4 6 8

Temps d'attente dans le méthano l (h)

Ta

ux

de

réc

up

éra

tio

n d

e la

TY

L (

%)

Figure 14. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps d’attente dans le méthanol (n = 17, sauf pour la tylosine où n = 16).

Page 79: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

79

5.2.1.3 Type de fumier

Les taux de récupération des trois antibiotiques (OTC, CTC, TYL) sont présentés

dans les Figures 15, 16, et 17. Les différents types de fumier ont influencé les extractions

des trois antibiotiques. Pour ce qui est de l’OTC et de la CTC, le pourcentage de

récupération a été plus élevé dans l’extrait de fumier de veau lyophilisé et ensuite, dans

l’extrait de fumier de bovin de boucherie. Pour la TYL, il est à noter que dans le fumier de

veau lyophilisé, elle n’a pas pu être détectée adéquatement, car un produit coextrait

masquait son pic d’élution. Par contre, une détection de la TYL dans les autres extraits de

fumier a pu indiquer une meilleure récupération dans le fumier de bovin de boucherie.

Enfin, c’est dans le fumier de porc que le taux d’extraction des trois antibiotiques a été le

plus faible (Figures 15, 16 et 17). Les taux de récupération en fonction du type de fumier

ont donc résulté comme suit : Fumier de veau lyophilisé (44,6 à 104 %) > Fumier de bovin

de boucherie frais (61,2 à 82,8 %) > Fumier de porc frais (26,0 à 62,7 %) pour l’OTC. Puis

pour la CTC, le taux de récupération a suivi le même ordre : Fumier de veau lyophilisé

(52,4 à 61,1 %) > Fumier de bovin de boucherie frais (34,4 à 55,8 %) > Fumier de porc

frais (26,4 à 46,4 %). Enfin, la tylosine a résulté aussi dans un ordre similaire, en excluant

le fumier de veau lyophilisé : Fumier de bovin de boucherie frais (45,6 à 69,5 %) > Fumier

de porc frais (17,9 à 36,2 %). Sur le chromatogramme à 1 ppm, les taux de récupération

dans les fumiers outre celui de porc s’élevent au-dessus de 100 %. Ils sont dus à des

largeurs de pics trop importantes qui faussent les données. Pour les concentrations de 1

ppm, il n’est pas possible de faire des déterminations correctes.

Page 80: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

80

0

20

40

60

80

100

120

140

1

Quantité d'OTC ajoutée (ppm)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

l'OTC

(%

)

Fumier de porcs Fumier de bovins de boucherie Fumier de veaux

5 20

Figure 15. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) en fonction du type de fumier. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3). Fumier de veau lyophilisé (n = 3 à 20 ppm).

0

10

20

30

40

50

60

1 5 20

Quantité de la CTC ajoutée (ppm)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

la C

TC (

%)

Fumier de porcs Fumier de bovins de boucherie Fumier de veaux

Figure 16. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) en fonction du type de fumier. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3). Fumier de veau lyophilisé (n = 3 à 20 ppm).

Page 81: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

81

0

20

40

60

80

100

120

1 5 20

Quantité de TYL ajoutée (ppm)

Tau

x de

réc

upé

rati

on

de

la T

YL

(%

)

Fumier de porcs Fumier de bovins de boucherie

Figure 17. Taux de récupération de la tylosine (TYL) en fonction du type de fumier. Fumier de porc (n = 3, sauf pour la concentration de 20 ppm où n = 8). Fumier de bovin de boucherie (n = 3).

5.2.1.4 Temps de contact entre l’antibiotique et le fumier

Le temps de contact peut affecter le taux de récupération des antibiotiques, soit en

entraînant une dégradation chimique ou biologique, soit en engendrant une élévation de

leur sorption par les composantes du fumier. Les figures 18, 19 et 20 présentent le taux de

récupération de chaque antibiotique en fonction du temps de réaction et le calcul s’est fait

avec la concentration en antibiotiques initiale, soit 20 ppm. Deux expériences sont

comparées. Les paramètres qui diffèrent entre les deux expériences sont cités comme suit :

Expérience 1 : Temps d’attente dans le méthanol de 9 à 10,8 h, Méthode de SPE no 2,

Température du bain à ultrasons de 23°C.

Expérience 2 : Temps d’attente dans le méthanol de 0,6 à 9,5 h, Méthode de SPE no 3,

Température du bain à ultrasons de 35-42°C.

Page 82: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

82 Pour l’OTC, il y a eu une baisse du taux de récupération à partir d’un temps de

contact de 120 min (Figure 18). Dans le cas de la CTC, une diminution du taux de

récupération a été observée à 120 min, mais aucune tendance générale n’est démontrée

(Figure 19). Pour la TYL, la donnée à 120 min étant manquante, c’est à 180 min qu’une

diminution dans la récupération de l’antibiotique a été observée (Figure 20). Puisque

l’article de Blackwell et al. (2004b) ne mentionne pas le temps de réaction (temps de

contact) à opter, une durée d’une heure a été retenue afin d’exécuter cette partie du

protocole. Dans le cas de l’OTC, les taux de récupération en fonction du temps de contact

ont donc résulté comme suit : 60 min (16 et 82,9 %) > 15 min (24,2 et 73,3 %) > 0 min

(66,8 %) > 240 min (52,2 %) > 180 min (8,1 et 48,4 %) > 120 min (42,6 %). Dans le cas de

la CTC, les taux de récupération en fonction du temps de contact ont donc résulté comme

suit : 60 min (11,7 et 47,3 %) > 0 min (40,2 %) > 15 min (14,1 et 37,9 %) > 240 min (36,1

%) > 180 min (9,5 et 30,9 %) > 120 min (25,2 %). Enfin, dans le cas de la TYL, les taux de

récupération en fonction du temps d’attente dans le méthanol ont donc résulté comme suit :

15 min (39,5 %) > 60 min (34,4 %) > 180 min (15,1 %).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

0 15 60 120 180 240

Temps de contact entre l'OTC et le fumier

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

l'OTC

(%

)

Expérience 1 Expérience 2

Figure 18. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact. Expérience 1 (n = 1). Expérience 2 (n = 1, sauf pour le temps de 15 min où n = 2).

Page 83: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

83

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

0 15 60 120 180 240

Temps de contact entre la CTC et le fumier (sec)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

la C

TC

(%)

Expérience 1 Expérience 2

Figure 19. Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact. Expérience 1 (n = 1). Expérience 2 (n = 1, sauf pour le temps de 15 min où n = 2).

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

15 60 180

Temps de contact entre la TYL et le fumier (sec)

Tau

x d

e ré

cup

érat

ion

de

la T

YL

(%)

Expérience 1

Figure 20. Taux de récupération de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du temps de contact (n = 1).

Page 84: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

84

5.2.1.5 Concentration en solutés de la solution extractive

La concentration en solutés (agents chélateurs, sels du tampon) de la solution

extractive peut aussi être un facteur de variation. Il est à noter que la concentration 0,5 X a

une covariante : la méthode SPE no 3, au lieu de la méthode no 4. Pour ce qui est de l’OTC,

une diminution de la moitié de la concentration en solutés de la solution extractive (0,5 X)

par rapport à celle proposée par Blackwell et al. (2004a) a amélioré le taux de récupération

de l’extraction, surpassant quelque peu la double concentration (2 X) (Figure 21). Pour la

TYL, la concentration qu’ont utilisée Blackwell et al. (2004a) semble avoir été la plus

bénéfique (Figure 21), néanmoins la moitié de cette concentration n’a pas été évaluée.

Enfin, la CTC n’a démontré aucune influence engendrée par la concentration des solutés

(Figure 21). En résumé, il est incertain que la concentration diminuée de moitié par rapport

à Blackwell et al. (2004a) n’ait pas été influencée par la covariable (Voir 5.2.1.8 Type de

méthode SPE), mais il a été ici montré que le taux de récupération en antibiotiques de la

concentration 2 X (58,1 à 74,8 %) > concentration 1 X (26,0 à 44,7 %) dans le cas de

l’OTC ; il est égal dans le cas de la CTC et l’inverse pour la TYL, soit avec une

concentration 1 X (27,5 à 36,2 %) > concentration 2 X (10,7 à 28,8 %).

Page 85: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

85

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0,5 1 2

Concentration en solutés de la solution extractive (facteur multiplicateur X)

Tau

x de

réc

upé

rati

on d

es

anti

bio

tiqu

es (%

)

OTC CTC TYL

Figure 21. Taux de récupération de l'oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC), de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction de la concentration en solutés de la solution extractive. Facteur 0,5 X (n = 2). Facteur 1 X (n = 8). Facteur 2 X (n = 4).

Blackwell et al. (2004a)

Page 86: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

86

5.2.1.6 Volume ajouté de la solution extractive

Les données de la figure 22 montrent que le volume du tampon d’extraction influe

sur le taux de solubilisation des antibiotiques. Un plus grand volume permet une plus

grande capacité de solubilisation. Les extractions ont engendré de meilleurs résultats avec

un volume de solution extractive plus élevé. Une addition de 24 mL au fumier de porc a

engendré un taux de récupération amélioré et un faible écart-type pour l’extraction des trois

antibiotiques (Figure 22). En résumé, les taux de récupération en antibiotiques ont résulté

comme suit : Volume ajouté de 48 mL (70,5 à 93,1 %) = 40 mL (78,4 à 83,8 %) = 24 mL

(79,1 à 79,7 %) > 32 mL (54,1 à 83,5 %) = 16 mL (74,3 à 76,6 %) > 8 mL (40,6 à 74,8 %)

pour l’OTC. Pour la CTC, les taux de récupération en ordre décroissant sont un volume de

48 mL (65,7 à 65,8 %) > 40 mL (51,6 à 59,8 %) = 32 mL (34,6 à 67,0 %) = 24 mL (57,9 à

59,8 %) > 16 mL (49,7 à 51,5 %) > 8 mL (21,1 à 50,6 %). Pour la TYL, les taux de

récupération en ordre décroissant sont un volume de 32 mL (42,2 à 47,1 %) > 24 mL (40,0

à 42,1 %) = 16 mL (38,9 à 41,9 %) > 8 mL (10,7 à 12,7 %).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

8 16 24 32 40 48

Volume ajouté en solution extractive (mL)

Ta

ux

de

cup

éra

tio

n d

es

a

nti

bio

tiq

ue

s (

%)

OTC CTC TYL

Figure 22. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction du volume de la solution extractive. Volumes de 8 mL et de 16 mL (n = 4, sauf pour la tylosine où n= 2). Volumes de 16, 24, 40 et 48 mL (n = 2).

Blackwell et al. (2004a)

Page 87: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

87

5.2.1.7 Température d’extraction

Comme l’indiquent les données de la Figure 23, la température peut affecter le taux

de récupération des antibiotiques. Le bain ultrasons a été ajusté à diverses températures afin

de vérifier son efficacité (25, 35, 40-45, 50 et 60°C). Pour ce qui est de l’OTC, de la CTC

et de la TYL, une température variant entre 40 et 50°C a affecté positivement le

pourcentage de récupération, avec une tendance à la diminution du taux de récupération à

60°C (Figure 23). En résumé, les taux de récupération en antibiotiques ont résulté comme

suit : 43°C (46,3 %) > 40°C (32,5 %) > 50°C (32,0 %) > 45°C (28,9 %) > 60°C (25,8 %) >

25°C (19,7 %) > 35°C (19,3 %) pour l’OTC. Pour la CTC, les taux de récupération en ordre

décroissant sont : 43°C (38,0 %) > 50°C (32,8 %) > 40°C (30,6 %) > 45°C (28,3 %) > 60°C

(21,1 %) > 25°C (14,3 %) > 35°C (13,6 %). Enfin, pour la tylosine, les résultats sont : 40°C

(30,4 %) = 45°C (30,3 %) = 50°C (30,3 %) > 60°C (27,9 %) = 43°C (27,4 %) > 35°C (21,0

%) > 25°C (20,2 %).

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

25 35 40 43 45 50 60

Température (°C)

Tau

x de

réc

upé

rati

on

des

ant

ibio

tiqu

es

(%)

OTC CTC TYL

Figure 23. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction de la température du bain à ultrasons. Températures 25, 35, 40, 50, 60°C (n = 1). Température 43°C (n = 8). Température 45°C (n = 4).

Page 88: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

88

5.2.1.8 Type de méthode SPE

Différentes méthodes de conditionnement et de rinçage ont été expérimentées. Les

méthodes ont d’abord été testées avec de l’eau, puis avec des extraits provenant de fumier

de porc (Figures 24 et 25). La méthode 1 est celle appliquée par Blackwell et al. (2004a).

Les méthodes 2 et 3 ont une covariante, celle de la concentration en solutés équivalente à la

moitié de celle élaborée par Blackwell et al (2004a) par rapport à une concentration de 1 X

pour les méthodes 1 et 4. La méthode 2 a engendré le meilleur taux de récupération pour ce

qui est de l’extraction des antibiotiques contenus dans l’eau. Dans un ordre décroissant, en

fonction du taux de récupération des antibiotiques à partir de l’eau, les résultats se

présentent comme suit : la méthode 2 (102 à 108 %) > méthode 3 (81,5 à 98,6 %) >

méthode 1 (48,2 à 74,3 %) (Figure 24). En ce qui concerne l’OTC contenu dans le fumier

de porc, la méthode 3 a permis d’apporter une récupération plus élevée par rapport à la

méthode 1. Dans un ordre décroissant, les taux de récupération des méthodes sont :

méthode 3 (59,3 à 82,9 %) > méthode 4 (40,4 à 51,7 %) > méthode 1 (26,0 à 42,8 %). Pour

la CTC et la TYL, leur taux de récupération est demeuré constant avec les méthodes

testées. Il est à noter que dans le cas d’extrait de fumier, aucune des méthodes SPE testées

n’a pu engendrer des spectres LC-UV sans bruit de fond et ce, même à 355 nm (Annexes 3

et 4).

Page 89: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

89

0

20

40

60

80

100

120

1 2 3

Type de méthode SPE

Tau

x de

réc

upé

rati

on

des

an

tib

ioti

ques

(%)

OTC CTC TYL

Figure 24. Taux de récupération de l’oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) après extraction dans de l'eau seulement, en fonction des types de méthodes SPE. Méthode 1 (n = 5). Méthode 2 (n = 2). Méthode 3 (n = 3).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

1 3 4

Type de SPE

Tau

x de

réc

upé

rati

on

des

an

tib

ioti

ques

(%)

OTC CTC TYL

Figure 25. Taux de récupération de l'oxytétracycline (OTC), de la chlortétracycline (CTC) et de la tylosine (TYL) de fumier de porc ayant reçu 20 ppm d’antibiotiques en fonction des types de méthodes SPE. Méthode 1 (n = 6). Méthode 3 (n = 2). Méthode 4 (n = 8).

Blackwell et al. (2004a)

Page 90: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

90

5.2.2 Adsorption de la CTC par le fumier de porc

L’adsorption de la CTC par le fumier de porc a été très élevée, d’environ 100 %

pour toutes les concentrations ajoutées (Figure 26). Pour ce qui est de l’extraction des

antibiotiques adsorbés, une tendance générale a été observée : à l’exception de la

concentration de 5 ppm, le taux de récupération de la CTC a diminué en fonction de

l’augmentation de la concentration adsorbée (Figure 26). Le taux de récupération s’élevant

au-dessus de 100 % est dû à un large pic sur le chromatogramme à 1 ppm; cette

concentration engendre donc un calcul de l’aire sous la courbe moins précis que pour les

concentrations 5 et 20 ppm.

90

92

94

96

98

100

102

104

106

108

110

1 5 10 20

Quantité de CTC ajoutée (ppm)

Qu

an

tité

de

CT

C a

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p

ar

le f

um

ier

de

po

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%)

0

20

40

60

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100

120

140

Ta

ux

de

cu

rati

on

de

la

CT

C a

ds

orb

ée

pa

r le

fu

mie

r d

e p

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(%

)

CTC adsorbée par le fumier de porc

CTC adsorbée extraite du fumier de porc

Figure 26. Quantité de chlortétracycline (CTC) adsorbée par les constituants du fumier de porc (Histogramme et échelle Y de gauche) et Taux de récupération de la chlortétracycline (CTC) adsorbée sur les constituants du fumier de porc (Losange et échelle Y de droite) exprimés en fonction de la quantité ajoutée.

Page 91: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

91

5.3 Discussion

Le développement d’une méthode de détection d’antibiotiques provenant d’une

matrice comme le fumier est complexe. Dans la détection, plusieurs impuretés et produits

de dégradation provenant de l’antibiotique acheté peuvent interférés avec les pics des

antibiotiques. Par exemple, l’OTC présente souvent deux impuretés en tandem dans son

pic : l’epi-OTC et la décarboxamidoOTC (Rupp et Anderson, 2005 ; Khan et al., 1987).

Une complète séparation de six impuretés a été faite pour les préparations pharmaceutiques,

utilisant une colonne X-Terra et une détection LC-MS/MS (Lykkeberg et al., 2004). La

dégradation de l’antibiotique dans le méthanol a été importante et il a été évalué que le

temps de suspension acceptable dans le méthanol est de 7 h et le temps critique est de 28 h

(Figures 13 et 14). Pourtant, certains auteurs ont déterminé une meilleure stabilité pour ce

qui est de l’OTC dans le méthanol. En effet, avec un pH entre 3 et 9, à 5°C, l’OTC reste

stable pendant 30 jours (Simon, 2005 ; Budavary ed, 1989). Pour détecter les tétracyclines,

les longueurs typiques de lecture se situent entre 350 et 365 nm en solution acide

(Anderson, 2005). Pourtant, nos résultats démontrent que la détermination des antibiotiques

était plus efficace à 285 nm qu’à 355 nm (Figures 11 et 12). D’ailleurs, le spectre de chaque

antibiotique indique une plus grande absorbance à 285 nm (Tableau 14). D’autre part,

Blackwell et al. (2004b) ont observé une absence du bruit de fond à 355 nm pour le fumier

de porc. Or, bien qu’il y ait diminution du bruit de fond, une absence n’a pas été constatée

pour les fumiers de bovin de boucherie et de veau (Annexe 4). La doxycycline, utilisée

dans plusieurs recherches (Aga et al., 2005 ; O’Connor et al., 2007 ; Jacobsen et al., 2006),

n’a pas pu être prise comme standard interne, car elle présentait des pics qui se

superposaient à ceux de la CTC (Annexe 3). Pour une meilleure séparation, Simon (2005) a

utilisé une solution mixte de tampon TFA et de méthanol dans des proportions 55 : 45, avec

un ajout d’EDTA ; l’élution était de 1 h.

Dans l’étape de l’extraction, plusieurs variables peuvent influencer les taux de

récupération des antibiotiques. D’abord, le type de fumier à extraire est un facteur qui

influe le taux de récupération des antibiotiques. En effet, le type de matrice permet

Page 92: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

92

d’adsorber ou de fixer de façon plus ou moins importante les antibiotiques ; plus

l’antibiotique est fortement fixé par le fumier, plus le taux d’extraction (récupération) de

l’antibiotique est faible. Pour ce qui est de l’extraction, le fumier de bovin de boucherie ne

contenait pas de la paille ; néanmoins, ceci n’a influencé ni la sorption ni le taux de

récupération des antibiotiques. Du côté de la détection, le type de fumier a aussi joué un

rôle dans les variations du bruit de fond sur les spectres de LC-UV. L’élution de composés

non désirables ont affecté la qualité des spectres ; en conséquence, ces composés ont rendu

la quantification des antibiotiques plus difficile (Annexes 3 et 4). Dans le fumier de veau

lyophilisé, la TYL n’a pas été quantifiée, car elle était cachée par le bruit de fond engendré

par des contaminants (Blackwell et al., 2004b) (Annexe 4). La lyophilisation a permis de

concentrer de façon importante les contaminants. Les trois antibiotiques ont été plus

facilement extraits à partir de l’eau. Pour ce qui est de l’OTC et de la CTC, le taux de

récupération est comme suit : eau > fumier de veau lyophilisé > fumier de bovin de

boucherie > fumier de porc. Pour ce qui est de la TYL, l’ordre était comme suit : eau >

fumier de bovin de boucherie > fumier de porc. Selon O’Connor et al. (2007), une méthode

ne peut être transférée à d’autres types de sols ; la méthode a été développée pour un seul

type de fumier, le fumier de porc. Cet énoncé ne semble pas être appliqué aux types de

fumier. Dans le cas présent, la méthode de Blackwell et al. (2004b) avait été élaborée pour

l’extraction de l’OTC et de la TYL du fumier de porc. Pourtant, le taux de récupération à

partir de fumier de porc était plus bas que pour les fumiers de bovin de boucherie et de

veau.

Ensuite, le temps de contact entre l’antibiotique et le fumier affecte aussi

l’extraction en diminuant le taux de récupération après 1 h de contact (Figures 18, 19 et 20).

La perte pourrait être expliquée par la dégradation des antibiotiques dans le fumier ou par

une sorption accentuée. Dans un sol amendé en fumier, une diminution dans le taux

d’extraction d’antibiotiques comme les sulfonamides apparaît légèrement après 10 min, et

plus modérément après un jour ; les temps de contact testés étaient 5 min, 10 min, 30 min,

240 min, 1 jour, 3 jours et 7 jours (Hamscher et al., 2005). Les taux de récupération plus

faibles obtenus après 15 min coïncident avec ceux de Hamscher et al. (2005). Il est aussi

rapporté que la demi-vie de la TYL dans le fumier de porc est de 7,6 jours (Teeter et

Page 93: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

93

Meyerhoff, 2003), alors qu’elle est de 30 jours pour la CTC (De Liguoro et al., 2003).

Ainsi, les réductions observées peuvent être dues à la forte adsorption des antibiotiques par

les constituants du fumier. De nombreux travaux de recherche ont démontré que la matière

organique (MO) peut jouer un rôle important dans l’adsorption des antibiotiques (Tolls,

2001 ; Jones et al., 2005). Les résultats de MacKay et Canterburry (2005) indiquent que la

MO peut constituer une importante phase adsorbante des antibiotiques dans les sols et les

sédiments. L’adsorption de la tétracycline par les substances humiques peut avoir lieu via

un pont cationique (MacKay et Canterburry, 2005). En effet, la MO réagit indirectement

avec les antibiotiques via la complexassion des métaux qui se lient avec les ligands des

antibiotiques (Turel et Bukovec, 1996 ; Turel, 2002 ; Gu et al., 2007). Dans le fumier, elle a

d’ailleurs été observée pour la CTC avec 99 % de sorption (Figure 26).

Il a aussi été démontré que l’extraction de la CTC obtenait un meilleur taux de

récupération avec des concentrations en antibiotiques moins élevées (Figure 26). D’un autre

côté, lorsque l’ajout en CTC était de 1 ppm, la détection était plus difficile et

l’approximation de la concentration en CTC extraite était alors surévaluée.

En plus, la solution d’extraction est plus efficace lorsqu’elle est deux fois moins

concentrée que celle proposée par Blackwell et al. (2004b) dans le cas de l’OTC (Figure

21). Pour la CTC, la concentration en solutés n’influence pas son taux de récupération

(Figure 21). Dans le cas de la TYL, la procédure de Blackwell et al. (2004b) a obtenu un

moins bon taux de récupération avec une solution deux fois plus concentrée (Figure 21). En

outre, le volume de la solution d’extraction engendre une meilleure solubilisation à 24 mL

pour les antibiotiques OTC et CTC, ce qui fait un rapport 1 :16 avec l’échantillon de fumier

(Figure 22). Pour la TYL, un volume de 16 mL apporte une amélioration dans la

solubilisation (Figure 22). En effet, une dilution de la matière organique permet une

meilleure efficacité des ultrasons (Vilarem et al., 1997) et une dissolution plus performante.

Selon Hamscher et al. (2005), des traitements plus agressifs comme l’utilisation de

solvants plus forts, d’ultrasons et de températures élevées n’augmentent pas le taux de

récupération des sulfonamides. Néanmoins, ces paramètres ont pu fournir une amélioration

Page 94: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

94

dans l’extraction des antibiotiques utilisés dans la présente étude. Dans la littérature, les

températures d’extraction varient entre 30° et 75 °C, pour une durée de 5 min, avec la

technologie PLE (O’Connor et al., 2007 ; Jacobsen et al., 2006 ; Aga et al., 2005). Avec le

bain à ultrasons, les résultats ont démontré un effet optimal entre 40° et 45 °C pour une

durée de 10 min (Figure 23). Une température optimale de 43°C, entre 40° et 50°C, a été

retenue dans la présente étude.

La méthode SPE entraîne aussi une variation, surtout au niveau de l’OTC. Pour les

échantillons d’eau (sans fumier), un plus grand volume de rinçage semble favoriser le taux

de récupération des antibiotiques. Pour les trois antibiotiques, la méthode 2 (Tableau 12) est

la plus efficace (Figure 24). Avec une cartouche de type C18, Zhu et al. (2001) ont obtenu

des résultats semblables à la méthode 2, avec des taux de 88 à 110 % dans la récupération

des TC, OTC et CTC provenant d’eaux de lagune (Quantités ajoutées variant de 0,2 à 20

ppb). Dans les extraits de fumier de porc, la méthode 3 (Tableau 12) semble favoriser une

récupération de l’OTC et de la CTC (Figure 25). La TYL est mieux récupérée avec la

méthode 1 qu’avec la méthode 4 (Figure 25). La méthode 2 n’a pas été testée avec les

extraits de fumier, mais elle a obtenu le meilleur taux de récupération dans l’eau, devançant

la méthode 3 ; elle est donc celle à privilégier.

Enfin, le temps de rétention des différents antibiotiques par HPLC peut varier d’une

expérience à l’autre, ce qui apporte une difficulté additionnelle dans leur identification. Une

suggestion serait donc d’ajouter les standards des antibiotiques à quantifier dans un volume

d’échantillon extrait avant détection, en concomitance avec ce même extrait sans ajout

(Lindsey et al., 2001).

La méthode de Blackwell et al. (2004b) optimisée permet de récupérer 82 ± 16 % de

l’OTC ajouté et 65,8 ± 0,1 % de la CTC ajoutée au fumier de porc (60 min de temps de

contact, 48 mL de solution extractive, méthode SPE no 4, concentration en solutés de 2 X,

20 ppm ajouté au fumier). La TYL a, quant à elle, été extraite à 45 ± 3 % (60 min de temps

de contact, 32 mL de solution extractive, méthode SPE no 4, concentration en solutés de 2

X, 20 ppm ajouté au fumier). La méthode SPE no 2 pourrait ici améliorer les résultats.

Page 95: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

95

Dans les fumiers de bovin de boucherie, avec un volume de solution extractive de 8 mL

(41°C, méthode SPE no 4, concentration en solutés de 2 X, 60 min de temps de contact, 20

ppm ajouté au fumier), le taux de récupération était pour l’OTC, la CTC et la TYL

respectivement de 72 ± 11 %, 40 ± 4 % et 50 ± 4 % (20 ppm ajouté), de 73 ± 5 %, 37 ± 3

%, 65 ± 5 % (5 ppm) et de 134 ± 11 %, 54 ± 3 %, 114 ± 8 % (1 ppm). Dans le fumier de

veau, avec un volume de solution extractive de 8 mL (41°C, méthode SPE no 4,

concentration en solutés de 2 X, 60 min de temps de contact, 20 ppm ajouté au fumier), le

taux de récupération de l’OTC et de la CTC étaient respectivement de 82 ± 32 % et de 56 ±

5 %. Un volume de solution extractive d’au moins 24 mL et la méthode SPE no 2 auraient

pu optimiser les résultats.

5.4 Conclusion La méthode de Blackwell et al. (2004b) modifiée permet de récupérer plus de 77 %

de l’OTC ajouté et plus de 60 % de la CTC ajoutée au fumier de porc, au moins 72 % de

l’OTC et 37 % de la CTC ajoutés au fumier de bovin de boucherie ainsi que 82 % de

l’OTC et 56 % de la CTC ajoutés au fumier de veau lyophilisé. La TYL a quant à elle été

extraite à 41 % dans le fumier de porc et au moins 45 % dans le fumier de bovin de

boucherie. Ces résultats ont été obtenus après modifications de plusieurs paramètres par

rapport au protocole original : le temps de contact entre l’antibiotique et le fumier, le type

de méthode SPE, la température d’extraction, la concentration en solutés et le volume de

solution extractive. Enfin, le temps d’incubation dans le bain à ultrasons pourrait être à

considérer dans les paramètres d’extraction à évaluer (Chapitre 4). L’évaluation de la

méthode de Blackwell et al. (2004b) permet donc d’apporter de nouvelles informations sur

l’extraction et la détection des antibiotiques dans des fumiers de ferme du Québec.

Page 96: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

96

Chapitre 6

Détermination de la chlortétracycline par spectroscopie FT-NIR

6.1 Matériel et Méthodes

6.1.1 Fumiers

Les fumiers de porc, de bovin de boucherie et de porcelet sans antibiotique

proviennent de la « Ferme Saint-Joseph » de la région de Portneuf, Québec, Canada. Les

fumiers de bovin laitier et de veau exempt d’antibiotique proviennent de la « Ferme Côté et

fils » de Cacouna, Québec, Canada. Tous les fumiers sauf le fumier de bovin de boucherie

contenaient de la paille. Les échantillons de fumier ont immédiatement été congelés. Au

laboratoire, les fumiers ont été lyophilisés à l’aide d’un lyophilisateur Flexi-Dry MP

Modèle FD-3-85A-MP (FTS Systems).

6.1.2 Réactifs et Matériel

Les réactifs chimiques utilisés comprenaient l’hydrochlorure de chlortétracycline

~80 %, l’acétone ACS, le méthanol de type HPLC et l’eau Millipore. Des cuvettes de

chemin optique 5 mm et 1 mm en quartz ont été utilisées pour les échantillons liquides. Le

spectromètre était un FT-NIR Nicolet Antaris (Thermo electron corporation). Les logiciels

Result Integration et Result Operation version 2.1 Build 75 ont permis de faire la

programmation et la transformation de Fourier des spectres, alors que le document TQ

Analyst version 7.1.0.32 Release a été utilisé pour l’interprétation PLS des spectres. La

vaisselle a été lavée à l’aide d’un savon spécial, Liqui-Nox (Alconex).

Page 97: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

97

6.1.3 Méthodes

6.1.3.1 Enrichissement en antibiotiques des fumiers

Les échantillons étaient d’abord lyophilisés. Ils étaient ensuite broyés à 2 mm et 1

mm à l’aide d’un broyeur à plantes et homogénéisés pour permettre une meilleure

répartition au niveau des composantes. La vaisselle était composée de polypropylène ou de

verre, afin de minimiser la sorption de la CTC sur les parois (Ciarlone et al., 1990). La

dissolution de la CTC s’est faite dans de l’eau Millipore, du méthanol ou de l’acétone en

fonction de la matrice à doser. Les matrices utilisées pour l’étalonnage du spectromètre

infrarouge sont présentées au Tableau 16. Pour le fumier lyophilisé, la CTC a été diluée

successivement dans de l’acétone. L’enrichissement s’est fait en ajoutant différents

volumes de solutions de différentes concentrations dans 3 à 5 g de fumier lyophilisé, allant

de 1,39 à 75 ppm. Les suspensions de fumiers ont été séchées à 35°C dans un incubateur

jusqu’à évaporation de l’acétone.

Page 98: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

98

Tableau 16. Type de matrices utilisées pour l’élaboration de trois différentes courbes d’étalonnage et le nombre d’échantillons pour chaque type.

Type de matrices Nombre d’échantillons par

courbe d’étalonnage (n)

1e courbe d’étalonnage (Eau)

Eau seule 3

Eau + CTC 17

Total 20

2e courbe d’étalonnage (Méthanol)

Méthanol seul 3

Méthanol + antibiotique 97

Méthanol + antibiotique + fumier* 2

Total 102

3e courbe d’étalonnage (Fumier lyophilisé et broyé à 1 mm)

Fumier de bovin de boucherie + CTC 1

Fumier de bovin laitier + CTC 24

Fumier de veau + CTC 28

Total 53

Échantillons tests hors de la 3e courbe d’étalonnage

Fumier de porc seul 1

Fumier de veau + concentration inconnue en CTC 2

Fumier de bovin de boucherie seul 1

Fumier de bovin laitier seul 4

Fumier de veau seul 4

Fumier de bovin de boucherie + fort enrichissement en

CTC 1

Fumier de bovin laitier + fort enrichissement en CTC 1

Fumier de veau seuls + fort enrichissement en CTC 1

* Extrait de fumier et élution dans le méthanol (Chapitre 5).

Page 99: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

99

6.1.3.2 Étalonnage du spectromètre proche infrarouge

6.1.3.2.1 Acquisition de spectres

Les spectres des échantillons d’eau et de méthanol ont été engendrés par absorbance

via des cuvettes avec un chemin optique de 1 mm et de 5 mm. Dans le cas des spectres des

échantillons de fumier lyophilisé et broyé, ils ont été produits par facteur de réflexion

diffuse (Log 1/R), avec l’aide d’une sphère d’intégration. Trente balayages de l’échantillon,

placé sur une fenêtre de saphir d’un réceptacle rotatif (spin sample cup), ont été effectués, à

une résolution de 2 cm-1 (4 cm-1 et 32 cm-1 aussi testées). Les lectures ont été prises en

triplicata, totalisant le nombre de spectres à 90 par échantillon. Le gain était à 1 X (2 X

aussi testé). La moyenne des spectres de même concentration a été utilisée pour

l’étalonnage (merge like standards).

6.1.3.2.2 Tests de faisabilité et détection de liens chimiques propres au CTC

Une étude de faisabilité a été requise afin de déterminer si le FT-NIR était en

mesure de détecter la CTC dans l’eau, le méthanol et le fumier lyophilisé. Pour ce faire, les

spectres d’un échantillon sans antibiotique ont été comparés à ceux d’un échantillon

enrichi. S’il y avait une différence significative entre les spectres sans et avec CTC, c’est

que la CTC était détectée par l’appareil et l’élaboration d’une courbe de calibration pouvait

poursuivre. La courbe d’étalonnage a été élaborée en premier lieu avec 20 échantillons pour

chacune des trois matrices (Eau, méthanol, fumiers lyophilisés). Des régions ont ensuite été

suggérées par le FT-NIR et les liens chimiques détectés dans ces régions ont été déterminés

en fonction de la littérature (Workman et Weyer, 2008). Enfin, 33 échantillons ont été

ajoutés à la courbe de fumier pour un total de 53 échantillons (Tableau 16).

Page 100: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

100

6.1.3.2.3 Élaboration des courbes de calibration et de validation

Les échantillons ont été subdivisés en deux groupes : un groupe d’étalonnage

représentant 70 % des échantillons et un groupe de validation constitué de 30 % des

échantillons (Martens et Jensen, 1982 ; Tremblay, 2008). La distribution des échantillons a

été faite au hasard avec la commande du logiciel TQ Analyst (Select standards). Un total de

35 échantillons de fumier a été utilisé pour la calibration, 18 pour la validation et 10 ont été

ignorés des courbes (Tableau 16). Les échantillons ignorés ont été considérés comme

valeurs extrêmes par la commande spectrum outliers. Trois types de fumier ont été utilisés

comme variables indépendantes dans la calibration et la validation afin de mesurer la

concentration en CTC. Il s’agit du fumier de bovin de boucherie, du fumier de bovin laitier

et du fumier de veau. Les fumiers de porc et de porcelet ont été utilisés à des fins

d’exploitation des courbes après la finalité de l’étalonnage, mais ils n’en font pas partie. La

méthode statistique PLS a été utilisée pour prédire la concentration contenue dans l’extrait.

6.1.3.2.4 Transformations des spectres

La ligne de base (baseline) a d’abord été référencée à zéro pour tous les spectres de

fumier par la commande Baseline correction (Piercewise linear correction, minimum in

range : 4507-5361 cm-1, 5361-7585 cm-1). Les spectres ont été étudiés en fonction de

différents prétraitements mathématiques [lissage (Savitzky-Golay filter, Datapoints : 9,

Polynomial order : 3), dérivés première et seconde]. Aussi, deux techniques pour

l’élaboration de la courbe standard ont été testées : 1) la technique de centrage en fonction

de la médiane (mean centering technique) et 2) une combinaison de cette dernière en

concomitance avec la technique de mesure de la variance (variance scaling technique). Les

régions comportant des liens aromatiques ont été choisies en se référant au livre de

Workman et Weyer, 2008. Plusieurs paramètres ont été considérés afin de privilégier la

détection de la CTC seulement. Il s’agit de la variance de l’acétone dans des échantillons

sans antibiotique (Paramètre 1), la variance de la CTC dans des échantillons de fumier

(Paramètre 2) et les régions d’absorbance de l’eau (Annexe 13). Les régions du paramètre 2

Page 101: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

101

ont d’abord été sélectionnées. Puis, les régions du paramètre 1 et les régions d’absorbance

de l’eau leur ont été retirées. Cette approche a été exécutée afin d’éviter la prédiction

d’acétone à laquelle la CTC avait été diluée et ajoutée aux fumiers ou d’eau au lieu de

CTC. Les régions spectrales finales utilisées étaient : 5049-5115 cm-1, 5645-5700 cm-1,

5935 cm-1 et 5975-6005 cm-1. Le niveau de bruit de fond (noise level) avait été évalué.

Toutes les régions spectrales avaient un type de baseline à None. En plus de ce type de

baseline, le pic à 5935 cm-1 avait une exemption de la linéarité (Linear removed) variant de

5930 à 5940 cm-1 afin d’améliorer la prédiction. La précision de la calibration et celle de la

validation ont été faites à l’aide de l’analyse de leur coefficient de détermination (r2) ainsi

que des rapports RPD (Rapport de l’erreur-type de prédiction par rapport à l’écart-type) et

RER (Étendue du rapport de l’erreur) (Malley et al., 2004) (Annexe 12). « Un coefficient

de corrélation supérieur à 0,95, un RPD au-dessus de 3 ainsi qu’un RER supérieur à 10

étaient considérés comme très bon. Cependant, des valeurs de r2 de plus de 0,90, de RPD

entre 2 et 3 et de RER entre 7 et 10 étaient considérées comme bonnes. En deçà de ces

valeurs, l’étalonnage n’était pas considéré comme suffisamment précis » (Tremblay, 2008 ;

Malley et al., 2004 ; Stenberg et al., 2004). Les indices RMSEC (Valeur moyenne de

l’erreur quadratique de calibration), RMSEP (Valeur moyenne de l’erreur quadratique de

prédiction) et RMSECV (Écart-type résiduel de la validation croisée) ont aussi été

examinés (Annexe 11). Les spectres des échantillons de fumier sans antibiotique, des

échantillons de fumier ayant des concentrations en CTC validées par LC-UV et des

échantillons de fumier fortement enrichis en CTC ont été enregistrés afin de valider

l’étalonnage, à titre d’échantillons et non de validation.

Page 102: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

102

6.2 Résultats

6.2.1 Étude de détection des liaisons chimiques de la CTC

Plusieurs moyens ont été utilisés pour détecter la CTC par l’appareil FT-NIR. En

premier lieu, divers types de matrices et plusieurs concentrations en CTC ont été utilisées.

Nous avons détecté une différence entre une matrice sans antibiotique et une matrice

enrichie en CTC pour l’eau, le méthanol et différents types de fumier.

Différents liens chimiques ont été détectés en fonction de la matrice utilisée

(Tableaux 17, 18 et 19). Un intervalle de spectres de 32 cm-1 dans le méthanol avec une

cuvette de 5 mm a permis de détecter les liaisons C-H aromatiques de la CTC, en plus de la

liaison CONH2. Un chemin optique de 1 mm avec le méthanol n’a pas pu faire la détection

d’une liaison spécifique à la molécule cible (Tableau 17). Comme l’indique la Figure 1

(Chapitre 2 : Revue de littérature), les liaisons possibles attribuées à la CTC seraient :

CONH2, CH aromatiques, un méthyle relié à un amide, CO, la présence de chlore et des

OH (aussi reliés à l’eau). En ce qui concerne la dilution dans l’eau, la CTC y est détectée,

peu importe le chemin optique (Tableau 17).

Quant aux fumiers lyophilisés, la combinaison d’un broyage à 1 mm et d’un

intervalle à 2 cm-1 évite en général la détection de l’eau par rapport à un broyage à 2 mm

avec un intervalle à 4 cm-1 (Tableaux 18 et 19). De plus, le FT-NIR ne montre aucune

détection de liens chimiques spécifiques à la CTC, contenue dans le fumier de bovin de

boucherie, dans la combinaison d’un broyage à 2 mm et d’un intervalle à 4 cm-1. De façon

générale, la CTC a pu être détectée à des concentrations de l’ordre du ppm (Figure 27) et de

façon peu ou pas précise dans l’ordre du ppb (données non montrées).

En général, les liens chimiques ont été détectés par le FT-NIR dans les cas de toutes

les matrices testées, sauf pour : 1) la solution de méthanol avec un chemin optique de 1 mm

avec un intervalle de spectres de 2 cm-1 et 2) le fumier de bovin de boucherie broyé à 2 mm

Page 103: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

103

avec un intervalle de spectres de 4 cm-1. D’autres essais ont ensuite été entrepris afin de

connaître leur efficacité quant à la quantification de la CTC.

Tableau 17. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans

différentes matrices (eau, méthanol).

Matrice Caractéristiques

Solutions mères de CTC dans l’eau

Intervalle des spectres (cm-1) 2 2 - Chemin optique de la cuvette (mm) 1 5 - Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1)

3897-3928 4497-4567 -

Liens chimiques détectés* C-H aromatique

(aryl)

CONH2 C-H aromatique

(aryl) -

Solutions mères de CTC dans le méthanol

Intervalle des spectres (cm-1) 2 2 32 Chemin optique de la cuvette (mm) 1 5 5 Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1)

4344-4353 4386-4398 4402-4416

4381-4551 4736-4921

Liens chimiques détectés* C-H (Amides) CONH2

CONH2 C-H

aromatique (aryl)

* Référence : Workman et Weyer, 2008

Page 104: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

104

Tableau 18. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans différentes matrices (fumiers).

Matrice Caractéristiques

Fumier de bovin de boucherie‡ enrichi

Intervalle des spectres (cm-1) 2 4 -

Grosseur du broyage (mm) 1 2 -

Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1) 4217-4299 5430-6009 6010-6033

5110-5180 -

Liens chimiques détectés correspondant à la CTC ou à l’eau*

CH aromatique (aryl)

Eau, O-H CH3 aromatique

C-H ketone CH3Cl

Eau C=O O-H

-

Fumier de bovin laitier₫ enrichi

Intervalle des spectres (cm-1) 2 4 -

Grosseur du broyage (mm) 1 2 -

Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1) 4350-4367 5758-5781

4000-5178 -

Liens chimiques détectés correspondant à la CTC ou à l’eau*

C-H aromatique (aryl)

CONH2

CH3 aromatique

Eau (2 liaisons) O-H

Amine aromatique CONH2

N-H/C=O C-H aromatique

(aryl)

-

Fumier de veau₫ enrichi

Intervalle des spectres (cm-1) 2 4 -

Grosseur du broyage (mm) 1 2 -

Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1) 4198-4692 9944-9956

4275-5174

Liens chimiques détectés correspondant à la CTC ou à l’eau*

C-H aromatique (aryl) C-H O-H

CONH2

C-H aromatique (aryl) C-H O-H

CONH2 N-H/C=O

Amide aromatique C=O Eau

-

* Référence : Workman et Weyer (2008). ‡ Les fumiers de bovin de boucherie sans antibiotique proviennent de la Ferme St-Joseph.

₫ Les fumiers de bovin laitier et de veau sans antibiotique proviennent de la Ferme Côté et fils.

Page 105: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

105

Tableau 19. Détection des liens chimiques de la CTC avec l’appareil FT-NIR dans différentes matrices (fumiers).

Matrice Caractéristiques

Fumier de porc‡ enrichi

Intervalle des spectres (cm-1) 2 4 4 Grosseur du broyage (mm) 1 1 2 Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1) 4000-9893

9849-9856 9883-9895 9918-9928

5110-5180

Liens chimiques détectés correspondant à la CTC ou à l’eau*

Plusieurs Amine

aromatique C=O Eau

Fumier de porcelet‡ enrichi

Intervalle des spectres (cm-1) 2 - - Grosseur du broyage (mm) 1 - - Région suggérée par l’appareil FT-NIR (cm-1)

4368-4456 - -

Liens chimiques détectés correspondant à la CTC ou à l’eau*

C-H aromatique (aryl)

CONH2

O-H

- -

* Référence : Workman et Weyer, 2008. ‡ Les fumiers de porc et de porcelet sans antibiotique proviennent de la Ferme St-Joseph.

Page 106: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

106

6.2.2 Étalonnage et analyses multivariées de la CTC dans des échantillons de fumiers divers6

Lors de l’étalonnage, tous les paramètres ont été testés pour tracer la courbe de

calibration, dont la transformation, les techniques de mesure centrale ou de la variance et

l’ajout d’un gain de 2 X lors de la prise spectrale. Seuls les paramètres les plus efficaces ont

été considérés et représentés, soit aucune transformation des spectres, l’application d’une

technique de mesure centrale uniquement et la prise spectrale avec un gain 1 X (Tableau

20). Les coefficients de détermination ont indiqué que la courbe de calibration permettait

une utilisation ubiquitaire, alors que la validation croisée indiquait une utilisation possible

pour la plupart des applications, incluant la recherche (Figures 27 et 28, Tableau 20).

L’interprétation de l’indice RER de l’étalonnage était acceptable avec un filtrage et un

filtrage non précis de la CTC dans les cas respectifs de la courbe de calibration et de la

validation croisée. Pour ce qui est de l’indice RPD, il signale une courbe satisfaisante pour

la courbe de calibration et une courbe acceptable dans le cas de la validation croisée. Selon

Malley et al. (2004) et Stenberg et al. (2004), la courbe de calibration est modérément

réussite, alors que la courbe de validation croisée est modérément utilisable. En ajoutant le

coefficient de détermination, la courbe de calibration devient très bonne, alors que la

courbe de validation croisée est utilisable (Tremblay, 2008). Enfin, la courbe d’étalonnage

est utilisable pour la quantification de la CTC.

6 Voir Tableaux 24 et 25 de l’annexe 12 pour l’interprétation des indices.

Page 107: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

107

Tableau 20. Performance du FT-NIR pour l’étalonnage de la CTC (ppm) à partir de fumiers divers de bovin de boucherie, de bovin laitier et de veau* broyés à 1 mm.

Paramètres statistiques de validation Prétraitement

F RMSEC RMSEP r2 RPD RER

Fumiers divers**

Aucun 9 1,57 5,59 0,997 3,10 10,7

Validation croisée

Aucun 9 9,22 - 0,902 2,01 7,90

* Nb d’échantillons : 53, fumiers de bovin de boucherie (3), de bovin laitier (23), de veau

(27).

**Autres traitements : intervalle de spectres de 2 cm-1, modèle PLS, technique de centrage

en fonction de la médiane (mean centering technique), correction de l’équation de la courbe

(post-prediction correction) avec une constante de 0,000276, correction de la ligne de base

(Pierce linear correction), sélection de régions spécifiques.

F: Nombre de facteurs, RMSEC : Root mean square error of calibration, RMSEP: Root

mean square error of prediction, r2: Coefficient de corrélation, RPD : Ratio of prediction

deviation, RER : Ratio error range, RMSECV: Root mean square error of cross-

validation.

Page 108: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

108

Figure 27. Données prédites versus données calculées pour la détermination de la CTC dans divers fumiers.

Figure 28. Données prédites par validation croisée pour la détermination de la CTC dans divers fumiers.

Afin de déterminer si la courbe pouvait afficher des concentrations exactes de CTC,

deux échantillons de fumier de veau lyophilisé ont été pris au hasard parmi ceux qui ont été

utilisés lors de l’élaboration de la courbe d’étalonnage. Ils ont été enrichis en CTC ajoutée

sous forme de poudre afin d’éviter l’obtention d’une concentration sous la limite de

détection de l’appareil. Ces échantillons enrichis ont ensuite été soumis aux étapes

d’extraction de l’antibiotique puis la concentration en CTC des extraits a été quantifiée par

Page 109: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

109

LC-UV (Chapitre 5). En concomitance, les spectres des deux échantillons ont été balayés et

enregistrés par FT-NIR. Les résultats du Tableau 21 indiquent que les deux échantillons ont

affiché des concentrations déduites de la courbe d’étalonnage par FT-NIR supérieures aux

valeurs obtenues par LC-UV. Il est possible que la méthode d’extraction de la CTC

préconisée par Blackwell et al., 2004b) ait solubilisé la CTC avec un taux de récupération

de 52,4 à 61,1 % (55,7 % en moyenne), ce qui ajusterait les valeurs entre 37,64 et 43,89

ppm pour l’échantillon inconnu no 1, puis entre 47,46 et 55,34 ppm de CTC pour

l’échantillon inconnu no 2. Avec ces valeurs, le résultat engendré par FT-NIR serait alors

satisfaisant. En plus de la vérification de la courbe d’étalonnage à l’aide de ces deux

échantillons de concentrations différentes en CTC, plusieurs autres échantillons de fumier

sans antibiotique ont été enrichis en CTC, puis la concentration de CTC a été quantifiée.

Les échantillons sans antibiotique (témoins) ont tous été négatifs, i.e. le FT-NIR a démontré

l’absence de CTC dans le fumier. En ce qui concerne les échantillons enrichis en CTC sous

forme de poudre, les valeurs de CTC décelées excèdent celles de la courbe d’étalonnage

dans tous les cas, sauf celui de l’échantillon de fumier de porcelet. Il est à noter que ce type

de fumier ne faisait pas partie de la courbe d’étalonnage.

Page 110: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

110

Tableau 21. Comparaison des techniques FT-NIR et LC-UV dans la détermination de la CTC dans divers fumiers lyophilisés préalablement enrichis.

Type de fumiers

Quantité de CTC ajoutée

(mg/kg)

Méthode d’extraction et de quantification de la CTC par

LC-UV*

Quantification (mg/kg) de la CTC par FT-NIR

Veau À déterminer 23 33,39 ± 6,64 Veau À déterminer 29 44,01 ± 8,29 Veau 0 Non réalisé 0** Bovin laitier 0 Non réalisé 0** Bovin de boucherie

0 Non réalisé 0**

Porc 0 Non réalisé 0** Porcelet 0 Non réalisé 0** Veau 200 Non réalisé 158,01 ± 59,13 Bovin de boucherie

200 Non réalisé 149,17 ± 73,71

Porcelet† 100 Non réalisé 18,41 ± 37,77

† Le fumier de porcelet ne fait pas partie de la courbe de calibration. Il présente donc des

erreurs relativement grandes.

* L’extraction et la détection ont été faites en fonction de la méthode de Blackwell et al.

(2004b) après modification (concentration en solutés du solvant d’extraction : 2 X,

température d’extraction : 41°C). Le taux de récupération après enrichissement de 20 ppm

était de 55,7 %.

* Les chiffres tels qu’affichés par l’appareil FT-NIR sont : -9,32 ± 8,79 (veaux), -16,9

4 ± 8,13 (bovins laitiers), -55,45 ± 20,93 (bovins de boucherie), -52,37 ± 17,86 (porcs), -

80,00 ± 23,63 (porcelets).

Page 111: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

111

6.3 Discussion

L’essai de détection de la CTC dans une matrice d’eau pure, de méthanol et dans

divers fumiers par le FT-NIR est faisable. Ainsi, l’identification de l’antibiotique peut se

faire par l’appareil FT-NIR. Les liens chimiques de la CTC sont détectés dans la plupart

des cas. L’évaluation directe dans le fumier lyophilisé et l’élévation de la limite de

détection dans l’ordre des ppm ont permis d’améliorer la méthode de détection de la CTC.

L’étalonnage est considéré acceptable pour la validation croisée et satisfaisante pour la

validation. Plusieurs paramètres peuvent différer entre les études et être considérés afin

d’apporter des améliorations : les instruments utilisés, la résolution spectrale, le ratio

signal/bruit de fond, les régions de longueurs d’onde, l’état physique et la préparation des

échantillons, la géométrie de mesure, les chimiométries et les méthodes de références

(Malley et al., 2004). La méthode de référence est ici la principale cause d’erreurs,

puisqu’elle est basée sur l’enrichissement via un solvant facilement évaporable. Bien que

non disponible, l’utilisation d’une méthode reconnue aurait apporté plus de précision.

L’acétone a aussi pu apporter des modifications structurales dans les fumiers. D’ailleurs,

Jacobsen et al. (2006) proposent d’ajouter des solutions de concentrations connues en CTC

dilué dans de l’eau avant lyophilisation. En plus du manque de méthodes de références

reconnues, le nombre d’échantillons était relativement restreint. Par comparaison, Stenberg

et al. (2004) ont utilisé 249 échantillons dont le quart servait à la validation interne de la

courbe de calibration. Dans une autre direction, lorsque seulement quelques longueurs

d’onde sont sélectionnées, la préparation de l’échantillon est aussi critique (Leeson et al.,

2000). Les molécules aromatiques, comme la CTC, engendrent des vibrations C-H entre

autres entre 5455 et 6078 cm-1 (Workman, 1996). Par contre, plusieurs régions étant

associées aux cétones : 5898, 5908, 5948, 5960 cm-1, et une région étant associée à l’eau :

5587 cm-1 (Workman, 2008) interfèrent avec la détermination de constituants organiques

(Malley et al., 2005). Avec une augmentation du nombre d’échantillons et l’utilisation

d’une méthode d’enrichissement sans acétone, cette région (5455 à 6078 cm-1) pourrait être

utilisée afin de quantifier la CTC ; elle englobe d’ailleurs certaines bandes de l’étude.

Page 112: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

112 En résumé, la méthode d’enrichissement, la détermination d’une méthode de

référence reconnue et l’augmentation du nombre d’échantillons afin d’élargir la région de

longueurs d’onde sont suggérés afin d’améliorer l’étalonnage.

6.4 Conclusion

La détection de la CTC dans le fumier par FT-NIR est une avenue intéressante. La

CTC a pu être quantifiée dans les fumiers enrichis provenant de deux fermes. Les indices

r2, RER et RPD pour la courbe de calibration ont engendré une satisfaction du filtrage de la

CTC, alors que la validation croisée a générée une acceptation du filtrage. Enfin, le FT-NIR

est une technique de détermination de la CTC simple, rapide et peu coûteuse ; elle est une

méthode à considérer pour la quantification de cet antibiotique.

Page 113: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

113

Chapitre 7

Conclusion générale

Le mémoire porte sur la mise au point de quelques méthodes de détection de trois

antibiotiques dans des types de fumiers enrichis artificiellement. Cette recherche est

particulièrement d’actualité, car les antibiotiques présents dans les fumiers peuvent

contaminer les terres agricoles ce qui peut engendrer un problème environnemental majeur.

Pour atteindre cet objectif, nous avons optimisé et comparé plusieurs méthodes analytiques.

La technique ELISA a permis de détecter de faibles concentrations de

chlortétracycline (CTC) et de tylosine (TYL) dans des extraits de fumier, mais les résultats

quantitatifs sont variables. L’étape SPE n’est pas nécessaire pour l’ELISA, mais la

centrifugation et la filtration permettent de diminuer les interférences. Le LC-MS peut

détecter des concentrations d’antibiotiques avec une plus grande précision à 1 ppm, jusqu’à

200 ppb. Par contre, un bruit de fond trop élevé ne permet pas de faire des déterminations

correctes. Le LC-UV permet la détection de l’oxytétracycline (OTC), de la CTC ainsi que

de la TYL et la limite de détection se situe entre 1 et 5 ppm. Un bruit de fond apparaît et

l’ajout des antibiotiques doit être essentiel pour déterminer leur temps d’élution. Puis,

l’extraction, basée sur la méthode Blackwell et al. (2004b), a été améliorée. Les résultats

ont montré que la nature de la matrice influence l’extraction. Un temps de contact entre

l’antibiotique et le fumier diminue le taux de récupération après 1 h. D’ailleurs, une forte

sorption de la CTC par les constituants du fumier a été observée (99 %). Un volume de

solution extractive de 24 mL, une température de 43°C dans le bain à ultrasons et la

méthode SPE no 2 (Tableau 12) sont les paramètres optimaux pour extraire les

antibiotiques du fumier. Enfin, le FT-NIR permet de détecter la CTC dans le fumier

lyophilisé.

La méthode LC-UV semble détecter de façon reproductible les trois antibiotiques.

La technique ELISA est variable dans ses résultats, mais pourrait être améliorée avec une

Page 114: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

114

meilleure purification et une augmentation des répétitions (triplicata au lieu de duplicata).

Le LC-MS TOF est grandement affecté par le bruit de fond des extraits et une meilleure

purification y est aussi de mise. Le FT-NIR est considéré comme précis dans sa calibration,

mais non précis dans sa validation croisée. Cette approche peut être améliorée avec

l’augmentation du nombre d’échantillons dans la courbe de calibration (i.e. 100

échantillons).

La méthode de Blackwell et al. (2004b) a permis d’extraire l’OTC, la CTC et la

TYL dans différents types de fumier de ferme enrichis artificiellement. Elle permet de

récupérer plus de 77 % de l’OTC ajouté, plus de 60 % de la CTC et 41 % de la TYL dans le

fumier de porc. La détermination de la CTC et de la TYL par LC-MS est influencée par la

température et le temps d’exposition du fumier enrichi d’antibiotique dans un bain à

ultrasons. En effet, le LC-MS a permis d’observer que des conditions trop sévères peuvent

altérer les antibiotiques. La température de 43°C du bain à ultrasons semble être la

température la plus adaptée pour retirer un pourcentage de récupération optimal, tandis que

les températures de 35°C et moins ou de 60°C récupèrent moins d’antibiotiques surtout

dans le cas du CTC et de l’OTC.

La méthode FT-NIR peut détecter la CTC dans différents types de fumier de ferme

enrichis artificiellement. Toutefois, la détection des liens chimiques par le FT-NIR est

influencée par un ensemble de facteurs dont la finesse de mouture des fumiers (1 et 2 mm)

et l’intervalle des spectres (2 et 4 cm-1). Des recherches approfondies portant sur la relation

entre la finesse de mouture et l’intervalle des spectres sont souhaitables.

Les caractéristiques intrinsèques des fumiers, la nature des tampons de trempage et

d’extraction des différents protocoles d’extraction et la vitesse de centrifugation qui varie

entre les protocoles sont autant de sources de variabilité intra-essais et inter-essais lorsque

le volume total combiné des surnageants est considéré. Les méthodes de détermination d’un

antibiotique nécessitant l’extraction de l’antibiotique de la matrice solide puis son dosage

sont plus laborieuses que les méthodes de détermination directe de l’antibiotique dans la

Page 115: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

115

matrice solide. D’autres travaux de recherche sont nécessaires pour améliorer davantage la

précision quant à la quantification des antibiotiques dans les fumiers.

Page 116: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

116

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Page 130: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

130

Annexes

Annexe 1. Grille du suivi des pesées à exécuter lors de l’expérience

Nom no

Poids de l’eau fortifiée ajouté à

l’échantillon (g)

Poids du fumier

(g)

Poids du tube à centrifuger en

verre (g)

Poids du tampon d’extraction +

Poids du fumier + Poids de l’eau

fortifiée + Poids du tube

(g)

Poids du tube à centrifuger en

plastique (g)

Poids total du surnageant récolté

après centrifugation à

1500 rpm (g)

Poids du tube propre

SPE (g)

Poids du tube SPE

avec l’éluat (g)

P20a 1 2,008 2,025 13,958 26,217 5,188 11,444 8,555 11,267

Exemple de calculs pour déterminer la concentration finale en antibiotiques :

1 ppm = 1 μg/g de solution antibiotique

Quantité de CTC ajoutée = 20 ppm diluée dans de l’eau

Poids de la solution à doser (g) = 2,008

Poids total de matière (eau fortifiée + fumier + tampon) (g) = 26,217 - 13,958 = 12,259

Poids de la solution prélevée pour le passage dans la cartouche (g) =

11,444 - 5,188 = 6,256

Poids du méthanol utilisé pour extraire l’antibiotique de la cartouche (g) = 2,712

Conversion du méthanol en eau exprimée en poids (g) = 2,712 x 5 g / 3,9 g = 3,5

Quantité d’antibiotique calculée = quantité dosée x facteur de dilution x facteur

d’amplification

Quantité dosée (de la courbe standard) = 5,8 ppm x (12,259 g/2,008 g) x (3,5 g/6,256 g) =

19,8 ppm

Page 131: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

131

Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm

Variables

Taux de récupération

des antibiotiques

(%) Composants

Temps d'attente dans le

méthanol (h)

Temps de contact après

enrichissement (min)

Volume de solution

extractive ajouté (mL)

Température d'extraction

(°C)

Méthode SPE

Type de matrice

d'extraction

Concentration en solutés de la

solution extractive

(X)*

OTC CTC TYL

Concentration d'antibiotique

initiale ajoutée (ppm)

0 à 11 heures d'attente dans le méthanol OTC, CTC, TYL

9 15 8 23 2 fumier de

porc 0,5 24,2 14,1 39,5 20

OTC, CTC, TYL

9,4 60 8 23 2 fumier de

porc 0,5 16 11,7 34,4 20

OTC, CTC, TYL

9,9 180 8 23 2 fumier de

porc 0,5 8,1 9,5 15,1 20

OTC, CTC, TYL

10 15 8 23 2 eau 0,5 108,2 96,7 97,7 20

OTC, CTC, TYL, DOXY

10,8 15 8 23 2 eau 0,5 101,7 80,3 75,1 20

OTC, CTC 0,6 15 8 35 3 fumier de

porc 0,5 87,3 38,8 - 20

OTC, CTC 1 15 8 38 3 fumier de

porc 0,5 59,3 37 - 20

OTC, CTC 1,9 0 8 35 3 fumier de

porc 0,5 66,8 40,2 - 20

OTC, CTC 5,7 60 8 42 3 fumier de

porc 0,5 82,9 47,3 - 20

OTC, CTC 6,6 180 8 40 3 fumier de

porc 0,5 48,4 30,9 - 20

OTC, CTC 7 240 8 40 3 fumier de

porc 0,5 52,2 36,1 - 20

OTC, CTC 7,4 240 8 40 3 eau 0,5 90,6 88,4 - 20

OTC, CTC 9,5 120 8 40 3 fumier de

porc 0,5 42,6 25,2 - 20

OTC, CTC, TYL

3,3 0 8 36 3 eau 1 98,6 96 83,9 20

OTC, CTC, TYL

3,8 0 8 36 3 eau 1 82,5 82,8 78,2 5

OTC, CTC, TYL

4,2 0 8 36 3 eau 1 81,5 82,4 64 1

OTC 0,1 60 8 40 1 eau 1 48,2 - - 20 OTC 1 60 8 40 1 eau 1 60,5 - - 5 OTC 1,4 60 8 40 1 eau 1 49,3 - - 1 OTC, CTC 1,9 60 8 40 1 eau 1 74,3 70,6 - 20, 20 OTC, CTC 2,3 60 8 40 1 eau 1 56,4 47,2 - 5, 20 OTC, CTC, TYL

3,1 60 8 25 1 fumier de

porc 1 19,7 14,3 20,2 20

OTC, CTC, TYL

4,2 60 8 35 1 fumier de

porc 1 19,3 13,6 21 20

OTC, CTC, TYL

4,7 60 8 40 1 fumier de

porc 1 32,5 30,6 30,4 20

OTC, CTC, TYL

5,1 60 8 45 1 fumier de

porc 1 42,8 101 27,5 20

OTC, CTC, TYL

5,6 60 8 50 1 fumier de

porc 1 32 32,8 30,3 20

OTC, CTC, TYL

6 60 8 60 1 fumier de

porc 1 25,8 21,1 27,9 20

* Concentration 1 X établie en fonction de l’article de Blackwell et al. (2004a)

Page 132: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

132

Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm

Variables

Taux de récupération des

antibiotiques (%)

Composants

Temps d'attente dans le

méthanol (h)

Temps de contact après

enrichissement (min)

Volume de

solution extractive

ajouté (mL)

Température d'extraction

(°C)

Méthode SPE

Type de matrice

d'extraction

Concentration en solutés de la

solution extractive

(X)*

OTC CTC TYL

Concentration d'antibiotique

initiale ajoutée (ppm)

OTC, CTC, TYL

1 60 8 45 1 fumier de

porc 1 26 24,2 29,8 20

OTC, CTC, TYL

1,4 60 8 45 1 fumier de

porc 1 32 33,8 35,5 20

OTC, CTC, TYL

1,9 60 8 45 1 fumier de

porc 1 28,4 26,4 28,4 20

OTC, CTC, TYL

2,3 60 8 45 1 fumier de

porc 1 29 28,6 27,6 20

OTC, CTC, TYL

0,7 60 8 43 4 fumier de

porc 1 42,4 37,8 21,9 5

OTC, CTC, TYL

1,1 60 8 43 4 fumier de

porc 1 40,4 38,6 20,9 5

OTC, CTC, TYL

1,6 60 8 43 4 fumier de

porc 1 41,5 33,8 23,9 5

OTC, CTC, TYL

2 60 8 43 4 fumier de

porc 1 51,7 37,4 34,1 1

OTC, CTC, TYL

2,5 60 8 43 4 fumier de

porc 1 62,7 33,2 17,9 1

OTC, CTC, TYL

2,9 60 8 43 4 fumier de

porc 1 43,8 38,8 24 1

OTC, CTC, TYL

3,4 60 8 43 4 fumier de

porc 1 44,7 39,4 36,2 20

OTC, CTC, TYL

3,8 60 8 43 4 fumier de

porc 1 43,3 44,7 34,9 20

OTC, CTC, TYL

0,7 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 61,2 36,2 45,6 20

OTC, CTC, TYL

1,1 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 82,8 43,6 53,9 20

OTC, CTC, TYL

1,6 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 72,7 40,9 49,3 20

OTC, CTC, TYL

2 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 78,5 34,4 69,5 5

OTC, CTC, TYL

2,4 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 70,5 36 65,6 5

OTC, CTC, TYL

2,9 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 68,8 40,3 59,9 5

OTC, CTC, TYL

3,3 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 125,2 50,3 121 1

OTC, CTC, TYL

3,8 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 130,7 54,3 116 1

OTC, CTC, TYL

4,2 60 8 41 4 fumier de bovin de boucherie

2 147 55,8 106 1

* Concentration 1 X établie en fonction de l’article de Blackwell et al. (2004a)

Page 133: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

133

Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm

Variables

Taux de récupération des

antibiotiques (%)

Composants

Temps d'attente dans le

méthanol (h)

Temps de contact après

enrichissement (min)

Volume de

solution extractive

ajouté (mL)

Température d'extraction

(°C)

Méthode SPE

Type de matrice

d'extraction

Concentration en solutés de la solution extractive

(X)*

OTC CTC TYL

Concentration d'antibiotique initiale ajoutée

(ppm)

OTC, CTC 0,2 60 8 41 4 fumier de

veau lyophilisé

2 44,6 53,5 - 20

OTC, CTC 4,7 60 8 41 4 fumier de

veau lyophilisé

2 96,5 61,1 - 20

OTC, CTC 4,3 60 8 41 4 fumier de

veau lyophilisé

2 104 52,4 - 20

CTC 2,7 60 8 41 4 fumier de

veau lyophilisé

2 N/A N/A N/A inconnu: 29

CTC 3,3 60 8 41 4 fumier de

veau lyophilisé

2 N/A N/A N/A inconnu: 23

OTC, CTC, TYL

7,1 60 8 41 4 fumier de

porc 2 58,6 31,1 22,6 20

OTC, CTC, TYL

6,5 60 8 41 4 fumier de

porc 2 58,1 46,4 28,8 20

OTC, CTC, TYL

5,2 60 8 36 4 fumier de

porc 2 52,5 35,7 31,3 20

OTC, CTC, TYL

6 60 8 36 4 fumier de

porc 2 52,6 47,8 38,5 20

OTC, CTC, TYL

0,2 60 8 40,5 4 fumier de

porc 2 60,8 38,3 10,7 20

OTC, CTC, TYL

0,6 60 16 40,5 4 fumier de

porc 2 74,3 49,7 41,9 20

OTC, CTC, TYL

1,1 60 24 40,5 4 fumier de

porc 2 79,1 59,8 42,1 20

OTC, CTC, TYL

1,5 60 32 40,5 4 fumier de

porc 2 83,5 64,6 42,2 20

OTC, CTC, TYL

2 60 8 40,5 4 fumier de

porc 2 74,8 50,6 12,7 20

OTC, CTC, TYL

2,4 60 16 40,5 4 fumier de

porc 2 76,6 51,5 38,9 20

OTC, CTC, TYL

2,8 60 24 40,5 4 fumier de

porc 2 79,7 57,9 40 20

OTC, CTC, TYL

3,3 60 32 40,5 4 fumier de

porc 2 83,5 67 47,1 20

* Concentration 1 X établie en fonction de l’article de Blackwell et al. (2004a)

Page 134: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

134

Suite Annexe 2. Description des échantillons détectés par LC-UV à 285 nm

Variables

Taux de récupération

des antibiotiques

(%) Composants

Temps d'attente dans le

méthanol (h)

Temps de contact après

enrichissement (min)

Volume de

solution extractive

ajouté (mL)

Température d'extraction

(°C)

Méthode SPE

Type de matrice

d'extraction

Concentration en solutés de la solution extractive

(X)*

OTC CTC TYL

Concentration d'antibiotique initiale ajoutée

(ppm)

OTC, CTC 1,3 60 8 41 4 fumier de

porc 2 40,6 21,1 - 20

OTC, CTC 1,8 60 32 41 4 fumier de

porc 2 76,9 57,1 - 20

OTC, CTC 2,2 60 40 41 4 fumier de

porc 2 83,8 59,8 - 20

OTC, CTC 2,7 60 48 41 4 fumier de

porc 2 70,5 65,8 - 20

OTC, CTC 3,1 60 8 41 4 fumier de

porc 2 62,8 34,6 - 20

OTC, CTC 3,6 60 32 41 4 fumier de

porc 2 54,1 34,6 - 20

OTC, CTC 4 60 40 41 4 fumier de

porc 2 78,4 51,6 - 20

OTC, CTC 4,4 60 48 41 4 fumier de

porc 2 93,1 65,7 - 20

28 heures d'attente dans le méthanol OTC, CTC, TYL

29,4 15 15 23 3 fumier de

porc 0,5 11 6,1 17,5 20

OTC, CTC, TYL

28,1 15 15 23 3 eau 0,5 0 0 0 20

OTC, CTC, TYL, DOXY

29 15 15 23 3 eau 0,5 0 0 0 20

52 heures d'attente dans le méthanol OTC, CTC, TYL

51,8 15 15 23 3 fumier de

porc 0,5 0 0 0 20

OTC, CTC, TYL

52,3 60 60 23 3 fumier de

porc 0,5 0 0 0 20

OTC, CTC, TYL

52,8 180 180 23 3 fumier de

porc 0,5 7,4 8,5 14,1 20

*Concentration 1 X établie en fonction de l’article de Blackwell et al. (2004a).

Page 135: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

135

Annexe 3. Chromatogrammes de la CTC dans l’eau (0-25 min) et extraite du fumier de porc (12-20 min)

Ligne rouge pointillée : eau ; Ligne violette tiret-point : OTC, CTC, TYL à des concentrations de 20 ppm ; Ligne bleue continue : OTC, CTC, DOXY, TYL à des enrichissements de 20 ppm, sauf pour la DOXY (200 ppm).

Ligne violette pointillée : OTC, CTC extraits du fumier de porc (Enrichissement de 20 ppm, 355 nm) ; Ligne rouge continue : OTC, CTC, TYL dans l’eau (20 ppm, 285 nm) ; Ligne bleue continue : Fumier de porc sans antibiotique (285 nm) ; Ligne orange continue : OTC, CTC, TYL extraits du fumier de porc (Enrichissement de 20 ppm, 285 nm).

Page 136: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

136

Annexe 4. Chromatogrammes de la CTC extraite du fumier de bovin de boucherie et de veau (12-20 min)

Ligne violette pointillée : OTC, CTC extraits du fumier de bovin de boucherie (Enrichissement de 20 ppm, 355 nm) ; Ligne rouge continue : OTC, CTC, TYL dans l’eau (20 ppm, 285 nm) ; Ligne bleue continue : Fumier de bovin de boucherie sans antibiotique (285 nm) ; Ligne orange continue : OTC, CTC, TYL extraits du fumier de bovin de boucherie (Enrichissement de 20 ppm, 285 nm).

Ligne violette pointillée : OTC, CTC extraits du fumier de veau lyophilisé (Enrichissement de 20 ppm, 355 nm) ; Ligne rouge continue : OTC, CTC, TYL dans l’eau (20 ppm, 285 nm) ; Ligne bleue continue : Fumier de veau lyophilisé sans antibiotique (285 nm) ; Ligne orange continue : OTC, CTC, TYL extraits du fumier de veau lyophilisé (Enrichissement de 20 ppm, 285 nm).

Page 137: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

137

Annexe 5. Courbes standards de l’OTC, de la CTC à 285 nm

y = 57860x

R2 = 0,9996

y = 64928xR2 = 0,9996

y = 69720x

R2 = 0,9995

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

3500000

4000000

0 10 20 30 40 50 60Concentration (ppm)

Air

e so

us la

co

urb

e

Courbe standard eau Courbe standard eau 2 Courbe standard méthanol

Figure 29. Quantification de l’OTC en fonction de l’aire sous la courbe.

y = 52426x

R2 = 0,9994

y = 55122xR2 = 0,9998

y = 60323x

R2 = 0,9979

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

3500000

0 10 20 30 40 50 60

Concentration (ppm)

Air

e so

us

la c

ourb

e

Courbe standard eau Courbe standard eau 2 Courbe standard méthanol

Figure 30. Quantification de la CTC en fonction de l’aire sous la courbe.

Page 138: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

138

Annexe 6. Courbe standard de la TYL à 285 nm

y = 57862x

R2 = 0,9999

y = 46827x

R2 = 0,9998

y = 48787x

R2 = 0,938

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

0 10 20 30 40 50 60

Concentration (ppm)

Air

e s

ou

s la

co

urb

e

Courbe standard eau Courbe standard eau 2 Courbe standard méthanol

Figure 31. Quantification de la tylosine en fonction de l’aire sous la courbe.

Page 139: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

139

Annexe 7. Courbes standards de l’OTC et de la CTC à 355 nm

y = 65108x

R2 = 0,9992

y = 74271x

R2 = 0,9997

y = 38484x

R2 = 0,9628

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

3500000

4000000

4500000

0 10 20 30 40 50 60

Concentration (ppm)

Air

e s

ou

s l

a c

ou

rbe

Courbe standard eau Courbe standard eau 2Courbe standard méthanol

Figure 32. Quantification de l’OTC en fonction de l’aire sous la courbe.

y = 45709xR2 = 0,999

y = 47933x

R2 = 0,9994

y = 24942xR2 = 0,9623

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

0 10 20 30 40 50 60

Concentration (ppm)

Air

e so

us la

co

urb

e

Courbe standard eau Courbe standard eau 2 Courbe standard méthanol

Figure 33. Quantification de la CTC en fonction de l’aire sous la courbe.

Page 140: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

140

Annexe 8. Spectres et chromatogramme de la TYL analysée par LC-MS

Figure 34. Spectres des antibiotiques CTC (472) et TYL (918).

Figure 35. Chromatogramme de la TYL.

Page 141: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

141

Annexe 9 Extraction des antibiotiques à partir de fumier de porc

Tableau 22. Concentrations estimées en chlortétracycline et en tylosine après enrichissement en fonction des valeurs d’absorbance ajustées au contrôle négatif utilisant la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2).

Valeur d’absorbance brute

moyenne

Valeur d’absorbance

corrigée † Essai

Concentration

d’antigènes

ajoutés (ppb) Courbe

1

Courbe

2 Inconnu

Courbe

2 Inconnu

Concentration

estimée des

antigènes

détectés †

(ppb)

Pourcentage

de

récupération†

(%)

0 0.599 1.075 1.155 -* 1.075 0,011 -

0,05 1.189 0.986 - -* - - -

0,15 0.907 0.850 0.900 -* 0.820 0,18 120

0,45 0.716 0.650 0.864 -* 0.784 0,24 53

1,35 0.512 0.585 0.960 -* 0.880 0,11 8,1

Mét

hode

1

4,05 0.382 0.463 0.892 -* 0.812 0,19 4,7

0 - 0.901 0.901 -** 0.901 0 -

0,05 - 0.809 0.758 -** 0.758 0,069 138

0,15 - 0.651 0.674 -** 0.674 0,14 93

0,45 - 0.531 0.671 -** 0.671 0,14 31

1,35 - 0.384 0.509 -** 0.509 0,53 39

Chl

orté

trac

ycli

ne

Mét

hode

2

4,05 - 0.274 0.543 -** 0.543 0,40 9,9

0 1.361 0.804 0.844 1.361 0.804 - -

1 1.040 0.777 0.654 1.334 0.614 0,89 89

5 0.611 0.622 0.293 1.179 0.253 16,02 320

10 0.405 0.433 0.237 0.990 0.197 25,60 256

50 0.215 0.293 0.166 0.850 0.126 46,60 93

Tyl

osin

e

100 0.201 0.215 0.118 0.772 0.078 78,12 78

† La courbe 2 a été corrigée en fonction de la courbe 1. L’inconnu a été corrigé en fonction de la courbe 2

seulement.

* La courbe 2 n’a pas pu être comparée à la courbe 1, car le CTRL- de cette dernière ne suit pas une

absorbance acceptable.

** La courbe 1 n’a pas été établie par manque de puits dans le kit ELISA.

Page 142: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

142

Annexe 10. Expériences de centrifugation (ELISA)

Les échantillons ont été extraits de fumier de porc avec 4 mL de tampon carbonate

pH 9 + 0,01 M Na2EDTA + 2 g/L de tween 20. Puis, ils ont été rincés avec 2 mL de

solution 0,01 M Na2EDTA. Une deuxième extraction s’est faite avec 4 mL d’un mélange

de 20 % de 0,2 M (essai 1) ou de 1 M (essai 2) d’acide citrique avec 80 % de méthanol. Un

dernier rinçage avec 2 mL de solution à 0,2 M ou 1 M d’acide citrique a été fait. Les deux

extractions ont été exécutées dans le bain à ultrasons pour une durée de 15 min, à 35°C. Un

ajustement du pH vers la neutralité a été réalisé pour l’essai 2.

Tableau 23. Concentrations récupérées en chlortétracycline après enrichissement en fonction de la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et en fonction de la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2).

Courbe 1

(ppb)

Courbe 2

(ppb)

Récupération en

antibiotique

selon la courbe

1

(ppb) †

Récupération en

antibiotique,

avec

centrifugation,

selon la courbe 1

(ppb) †*

Récupération

en antibiotique

selon la courbe

2

(ppb) †

Essai 1 2 1 2 1 2 1 2

0 0,055 2,31 0,19 4,02 0,12 1,91 -

0,05 0,12 3,21 0,18 4,56 - 0,55 0,036 -

0,15 0,22 - 0,32 2,74 0,26 0,75 0,086 -

0,45 0,55 3,38 0,20 3,08 - 1,33 0,044 -

1,35 1,22 4,07 0,44 4,10 - 0,92 0,14 -

4,05 1,85 5,24 1,33 3,97 0,89 1,06 0,77 -

† Les tirets indiquent des résultats hors de la courbe standard.

* La centrifugation était de 1200 rpm, 15 min.

Page 143: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

143

Suite Annexe 10. Expériences de centrifugation (ELISA)

Tableau 24. Concentrations estimées en chlortétracycline après enrichissement en fonction des valeurs d’absorbance ajustées au contrôle négatif utilisant la courbe diluant les standards dans le tampon fourni par la compagnie (courbe 1) et la courbe diluant les standards dans le contrôle négatif de l’extrait de fumier de porc (courbe 2).

Valeur d’absorbance brute moyenne Valeur d’absorbance

corrigée †

Inconnu* Inconnu*

Concentration

estimée des

antigènes

détectés†

(ppb)

Pourcentage de

récupération†

(%)

Concentration

d’antigènes

ajoutés

(ppb) Courbe

1

Courbe

2

NC C

Courbe

2

NC C NC C NC C

0 1.857 1.455 1.498 1.639 1.857 1.857 1.857 0,19 0,12 - -

0,05 1.638 1.230 1.547 - 1.632 1.906 - 0,18 - 360 -

0,15 1.249 1.043 1.356 1.414 1.445 1.715 1.632 0,32 0,26 213 173

0,45 0.736 0.767 1.470 - 1.169 1.126 - 0,20 - 44 -

1,35 0.492 0.525 1.265 - 0.927 0.884 - 0,44 - 11 -

Ess

ai 1

4,05 0.375 0.402 0.914 1.036 0.804 0.761 1.254 1,33 0,89 33 22

0 1.820 0.743 0.596 0.795 1.820 1.820 -** 4,02 1,91 - -

0,05 1.496 0.657 0.563 1.126 1.734 1.787 -** 4,56 0,55 9120 1100

0,15 1.206 0.717 0.690 1.036 1.794 1.914 -** 2,74 0,75 1827 500

0,45 0.742 0.664 0.689 0.913 1.741 1.913 -** 3,08 1,33 684 296

1,35 0.502 0.612 0.610 1.008 1.689 1.834 -** 4,10 0,92 304 68

Ess

ai 2

4,05 0.383 0.542 0.616 0.969 1.619 1.840 -** 3,97 1,06 98 27

† Les inconnus et la courbe 2 ont été corrigés en fonction de la courbe 1.

* L’inconnu NC est l’extrait de fumier de porc non centrifugé. L’inconnu C est l’extrait de fumier de porc

centrifugé.

** La courbe 2 n’a pas pu être comparée à la courbe 1, car le CTRL- de cette dernière ne suit pas une

absorbance acceptable.

Page 144: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

144

Annexe 11. Équations de calculs des indices de précision du FT-NIR

Conversion des longueurs d’onde : υ (cm-1) = 107/λ (nm)

Calculs de SEC/SEP/RMSEC/RMSEP

7

11

x : Références y : Valeurs prédites SEC : Erreur quadratique de calibration ; n: Nombre d’échantillons dans la calibration ; f : Nombre de facteurs utilisés dans le modèle de calibration. SEP : Erreur quadratique de prédiction ; n: Nombre d’échantillons dans la validation. RMSEC : Valeur moyenne de l’erreur quadratique de calibration. RMSEP : Valeur moyenne de l’erreur quadratique de prédiction.

Calcul de l’écart-type (SD)

11

SD : Écart-type ; n: Nombre d’échantillons dans la calibration ; xi,j est la ieme répétition du jeme échantillon.

Calcul de RPD

RPD = SD/SEP

RPD : Rapport de l’erreur-type de prédiction par rapport à l’écart-type ; SD : Écart-type de la différence entre les valeurs de références et les valeurs prédites de la série validation ; SEP : Valeur de références de la série validation par le SEP.

Calcul de RER

RER = Valeur maximale-Valeur minimale

SEP

RER : Étendue du rapport de l’erreur.

7 Tremblay, 2008

Page 145: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

145

Annexe 12. Lignes directrices pour l’interprétation du coefficient de détermination (r2) et des ratios RDP et RER

Tableau 25. Lignes directrices pour l’interprétation du coefficient de détermination (r2)8.

r2 Interprétation

0,25 et - Non utilisable pour un étalonnage NIR

0,26-0,49 Corrélation faible : chercher les raisons

0,50-0,64 Précision des résultats obtenus douteuse

0,65-0,81 Utile pour des approximations

0,82-0,90 Utilisable pour la plupart des applications, incluant la recherche

0,91-0,96 Utilisable dans la majorité des applications, incluant le contrôle de

qualité

0,97 et + Utilisable partout

Tableau 26. Lignes directrices pour l’interprétation des ratios RPD et RER dans l’industrie9.

Valeur RPD Valeur RER Classification Application

0,0-1,9 6 et - Très faible Non recommandé

2,0-3,0 7-9 Acceptable Filtrage non précis

3,1-4,0 10-20 Satisfaisant Filtrage

4,1-6,4 21-30 Bon Contrôle de qualité

6,5-8,0 31-40 Très bon Contrôle de procédé

8,1 et + 41 et + Excellent Partout

8 Adapté de Williams, 2001 ; Malley et al., 2004 ; Marie-Ève Tremblay, 2008 9 Adapté de William, 2001 ; Malley et al., 2004 ; Stenberg et al., 2004 ; Marie-Ève Tremblay, 2008

Page 146: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

146

Annexe 13. Spectres pur et différentiels de la CTC et des modifications dues à l’acétone

Ligne violette : Spectre direct de la CTC pure en poudre ; Ligne rouge : Spectre différentiel de la CTC dans le fumier de veau (Spectre saturé en CTC – Spectre sans antibiotique) ; Ligne bleue : Spectre différentiel des modifications dues à l’acétone dans le fumier de veau.

Charte des bandes d’absorption NIR (Thermo electron corporation).

Page 147: DÉTERMINATION QUANTITATIVE D’ANTIBIOTIQUES

147

Annexe 14. Programmation de l’appareil FT-NIR avec le logiciel Result Integration