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Vers le but du 4 mars au 4 juin 2017 Thierry Fontaine Dossier à destination des accompagnateurs de groupes www.fracpaca.org [email protected]rg Le FRAC est financé par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le ministère de la Culture et de la communication / Provence-Alpes-Côte d’Azur.

du 4 mars au 4 juin 2017 Thierry Fontaine - fracpaca.org · L’ambiguïté demeure, en revanche ces corps, livrés au rituel de la création, ne sont pas sans évoquer la construction

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Vers le butdu 4 mars au 4 juin 2017

Thierry Fontaine

Dossier à destination des accompagnateurs de groupes

[email protected]

Le FRAC est financé par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le ministère de la Culture et de la communication /

Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Présentation de l’exposition

L’exposition Vers le but de Thierry Fontaine propose une déambulation à travers un ensemble de 80 photographies grand format. Projetées ou présentées au mur, ses photographies révèlent des mises en scène de corps, d’objets organisés avec précision dans un contexte choisi : paysages maritimes, zones forestières, milieux urbains... Toutefois, les cadrages centrés et serrés sur ses sujets suppriment toute possibilité de localiser ces lieux.

Thierry Fontaine a la particularité d’utiliser le langage photographique sans se définir comme photographe. “Toutes mes images sont fabriquées. Je ne me promène pas l’appareil photo en bandoulière. Je photographie des idées.”Entre sculpture, artisanat, bricolage, performance, les sujets qu’il photographie traversent de multiples expériences. L’artiste affectionne la manipulation de la matière. Les corps et visages sont recouverts de matériaux utilisés en sculpture tels que le plâtre, la terre, l’argile… Les objets deviennent hybrides, parfois vivants, leurs fonctions se déplacent. Ils migrent vers d’autres horizons, poétiques, symboliques.Les titres aussi racontent des histoires : « La longue traversée », « Le fabricant de rêves », « Bonne étoile », « Le troisième souffle »... Ils convoquent un imaginaire lié au voyage, à l’ailleurs, à la rencontre, au déplacement. Les oeuvres de Thierry Fontaine, empreintes de l’histoire coloniale de la Réunion traversent entre songes et réalités, des questions d’identité, de migration, de contact, de métissage.

L’univers de Thierry Fontaine

Thierry Fontaine est né en 1969 à Saint-Pierre, La Réunion et vit à Paris.Il a suivi une formation en sculpture à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.

Mots clés

Photographie / sculpture / performance / geste / action / portrait / natures morte / vivant/ éléments de la nature / mise en scène / fabrication/ rencontre / créolité / métissage /insularité/ identité / alterité/ jeu/ cri / rite

Découvrir l’exposition

PHOTOGRAPHIES GRAND FORMATImmersion dans la photographie, Observation des variations de lumière, des nuances de couleurs.Vis à vis avec les matières, les corps. Surdimensionnement des objets.

LA COLLECTION Pas de travail sériel mais des motifs, des couleurs, des sujets qui se répétent, se déclinent, se répondent : l’homme, les éléments de la nature, l’or, le noir, le foot-ball, le jeu...

FABRIQUE D’OBJETS

Processus qui implique un travail sculp-tural préalable, la confection d’un objet ou d’une forme vouée à réaliser l’image.Manipulation des matières, modelage, assemblage.Positionnement de l’artiste comme un artisan. Travail de la main, patience, pré-paration.

MISES EN SCENE

Images fabriquées, pouvant avoir « l’air d’images trouvées ». Ambigüité sur la véracité des images.Mises en scène d’objets, de corps en train de faire des actes (crier, marcher, construire, brûler, casser...) Organisation des éléments dans un contexte : paysages maritimes, zones forestières, milieux urbains.

ALLIANCES INSOLITES

Association d’objets peu enclins à se cô-toyer : des oursins sur une chaussure, de véritables cœurs sur un arbre, des noix de coco-ballons de foot.Principe de contradiction dans les images, impossibilités mises en scène : métal en feu, clous dans une vitre, chaus-sures aux piquants d’oursins...

ÉLÉMENTS DE LA NATURE

Intégration d’objets de la nature : coquil-lages, arbres, oursins, lichens… et d’élé-ments bruts : terre, boue, sable, roches.Relation aux 4 éléments (air, terre, eau, feu) et aux 3 règnes (minéral, végétal et animal).

PORTRAITS SANS VISAGES

Cadrages centrés et serrés sur les sujets.Visages masqués, recouverts de matière.Identification des personnages incertaine, impossible.Question de l’identité, du rapport à l’autre.

DÉPLACEMENT ET ÉCHANGE

Déplacements géographiques des lieux, des objets. Déplacement d’éléments plastiques à priori hétérogènes.Transformation, métamorphose des ob-jets par des recouvrements de couleur.Conservation de la puissance d’évoca-tion de chaque élément. «Tout en évo-quant un trésor, les bouteilles en plas-tique demeurent des détritus.»

INSULARITÉ, CRÉOLITÉ, MÉTISSAGE

Fabrication d’objets hybrides évoque le métissage des cultures, les rencontres culturelles, les représentations sociales.Mise en exergue des préjugés postco-loniaux et des rapports Nord/ Sud com-plexes.Motif de l’île constant. Evocation de l’isolement, l’éloignement, l’ailleurs, la solitude.

LE CRI

Cris de terre, cris de plâtre, vieux cris, cris doux, cris blancs qui dialoguent avec des cris noir et blanc.Oeuvre traversée par le cri. «Le cri néces-saire pour que le message soit entendu».Le cri comme tentative de communica-tion.

PUISSANCE SYMBOLIQUE, POÉTIQUE ET NARRATIVE

Connotation des objets, références à la mythologie grecque, à la religion chré-tienne, aux cultes et rites. Poésie des titres.Invitation à se projeter dans les images. Eléments mis en scène déclencheurs d’histoires.Réalité, fiction, rêve, cauchemar ?

L’île habitée, 2002, courtesy de l’artiste et Galerie Les filles du calvaire, Paris

Reconstruction, 2006, courtesy de l’artiste et Galerie Les filles du

Écho, 2005© ADAGP, Paris 2017

Les œuvres de l’expositon

«Les portraits, nombreux, fixent et figent des corps en action. Certains ont des visages d’argile et de plâtre à peine modelés. Privés de sens et de parole, ils sont inachevés telles des ébauches des figures de Prométhée, inventeur de la statuaire et créateur de l’humanité. L’artiste est-il l’acteur ou l’opérateur de ces images ? L’ambiguïté demeure, en revanche ces corps, livrés au rituel de la création, ne sont pas sans évoquer la construction complexe de l’identité réunionnaise.» Dominique Abensour, commissaire de l’exposition Vers le but

«On aborde une île comme on aborde un homme, avec lenteur et circonspec-tion. Avec pudeur aussi, attentif à ne pas l’effrayer ou le blesser, conscient de ce qu’il est différent de nous et du fait que nous avons trop souvent tendance à ré-duire l’écart qui nous sépare de lui. Chaque homme comme chaque île offre une façade, une apparence qui peut être trompeuse. Nous le devinons parfois. Ce que nous croyons de l’or n’est peut -être que déchet et ce que nous considérons comme un rebut est peut-être un trésor. Tel est le secret des îles et le mystère des hommes.» Gilles A. Tiberghien, Le secret des îles

Une île de plus, 2003 © l’artiste et Galerie Les Filles du calvaire, Paris Abolition, 2011

courtesy de l’artiste et Galerie Les Filles du calvaire, Paris

Porter la terre, 1998courtesy de l’artiste et Galerie Les filles du calvaire, Paris

Un jour idéal, 2015Carte Blanche PMU 2015© ADAGP, Paris 2017

«L’artiste se positionne comme un artisan tant il a la particularité de préparer méticuleuse-ment, laborieusement, un par un, les éléments de sa mise en scène. Il conçoit-parfois fait exécuter – des objets-sculptures qui traversent ensuite de multiples expériences jusqu’à obtenir l’effet visuel recherché.» Christine Ollier, Le troisième souffle

«J’aime opérer des déplacements d’objets qui entraînent une rencontre, qui, elle-même provoque un échange.» Thierry Fontaine

«L’or ici ne parle pas de convoitise ni de calcul. On ne voit pas de lingot, pas de stockage inutile d’une supposée richesse, on voit le rêve. Il est question de trésor et, dans ce cas, chacun de nous fait le rêve qu’il désire à partir d’une aspiration à vivre.» Gilles Clément, Rien d’impossible : règle du jeu, loi du rêve

«Il était question pour moi de parler de rêve engendré par le jeu. Un pari c’est un jeu. Au possible gain se trouve associé le rêve. En privilégiant celui-ci, je donne place aux espoirs de chacun. Possibles, impossibles ou simplement étranges.» Thierry Fontaine

Le gagnant, 2015Carte Blanche PMU 2015

© ADAGP, Paris 2017

1. La longue Tra-versée, 2005, © ADAGP, Paris 2017

2. Le Fabricant de rêves, 2008 © l’artiste et Ga-lerie Les Filles du calvaire, Paris