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16 FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32

Du côté

des Eleveurs

pilotes qualité

e fin 2005 à mi-2008, quinze éleveurs bre-tons particulièrement

motivés se sont prêtés au jeu que le GIE Lait-Viande de Bretagne leur proposait, avec l’appui du Pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne. Il s’agissait de construire et de développer une démarche de progrès de la qualité globale de l’exploitation qui per-mette aux éleveurs, non seulement de répondre aux exigen-ces de garanties de santé des animaux, de qualité, de traçabi-lité des produits et de respect de l’environnement, mais aussi d’en retirer des bénéfices pour leur exploitation et pour eux-mêmes, en terme de revenu et de condi-tions de travail.

Après un diagnostic global, ils ont défini chacun leur plan d’ac-tion, qu’ils ont ensuite mis en place à leur rythme.

Clarifier les objectifsLa méthode testée est inspirée de la maîtrise des risques en indus-trie agroalimentaire (méthode

dite HACCP) : on part des dan-gers potentiels et on mesure le risque dans l’exploitation. Les éleveurs pilotes disent avoir apprécié ce diagnostic qui leur permettait de voir clairement les points à améliorer. Exemple concret : la fiche descriptive de l’exploitation, qui fait partie du registre d’élevage était absente ou non complétée au moment

du diagnostic initial. Pourtant, elle faisait partie des exigences de la CBPE, mais les éleveurs l’ignoraient ou l’avaient oublié. Notamment parce

qu’aucun n’en voyait l’utilité. Or, elle a été mise en place pour permettre, en cas d’épidémie de recenser très rapidement les lieux où séjournent des animaux (bâtiment, pâtures), afin d’être très réactif dans les mesures de protection. Retrouvant du sens, la fiche a été complétée parfois immédiatement par les éleveurs. Elle est aujourd’hui présente et classée chez tous. Certains souhaitent lui donner plus de consistance, en faire un véritable outil pour l’exploitation en y mettant tous les éléments pour qu’un remplaçant puisse réparer une fuite ou une panne en ayant des plans clairs. Autre exemple : face aux dangers cumulés de persistance des infections et de résidus inhibiteurs, les éleveurs pilotes ont bien compris la néces-sité de maîtriser les traitements. L’automédication et les usages hors AMM qui pouvaient exister ont été stoppés et le recours au conseil ou à la prescription du vétérinaire est devenu systéma-tique. Au-delà de la prescription au coup par coup, des protocoles de soins ont été réalisés par les vétérinaires traitants dans trois élevages, dans le but d’optimiser

l’efficacité des traitements.

Valoriser les efforts de traçabilitéEnregistrer les traitements pour assurer leur traçabilité et pouvoir apporter la preuve des respects des délais d’attente, c’est bien. Les valoriser pour réduire l’im-pact économique des maladies de l’élevage : c’est mieux !

Cela a conduit ces éleveurs à uti-liser l’informatique pour faciliter les enregistrements et permet-tre leur valorisation, notamment sous forme de bilan. Même si le démarrage n’a pas toujours été aisé, la tenue informatique régu-lière des enregistrements sanitai-res est effective chez huit d’entre eux et chez trois de manière irrégulière ou débutante. La valorisation des enregistrements sanitaires a été effectuée chez treize éleveurs sur quinze, soit de façon informatique, soit de façon manuelle. Cela a débouché sur des actions d’amélioration sur les mammites-leucocytes, l’infé-condité, les butyriques, les mala-dies des veaux ou les boiteries. Des documents d’autodiagnostic ou de diagnostic accompagné ont été utilisés et parfois mis au point dans le cadre de cette action. Les mesures correctives décidées d’un commun accord ont été mises en œuvre dans la très grande majorité des cas, avec des améliorations constatées sur le bilan sanitaire suivant.

La perception des enregistre-ments a évolué diversement selon les exploitations et surtout selon l’utilisation de l’informati-que : les utilisateurs réguliers y trouvent un confort, une sécu-rité et une valorisation de leur travail.

Tirer bénéfice des démarches Qualité : L’expérience d’éleveurs pilotes

Bâtir sa démarche de progrès pour son exploitation, se fixer des objectifs réalistes, avancer pas à pas

et passer à l’objectif suivant : ce cheminement peut aujourd’hui s’appuyer sur des outils et méthodes

testés et approuvés par les éleveurs du groupe lait éleveurs pilotes de la qualité.

Des éleveurs

acteurs…Merci aux

éleveurs et aux

personnes qui

ont participé

à ce projet

pluridisciplinaire

La gestion des déchets et de la pharmacie ont fortement progressé

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FÉVRIER - MARS 2009 - N° 32 17

Marylise Le Guénic – Chambres d’agriculture de [email protected]

Testée et approuvée par les éleveursLes domaines techniques qui ont connu les plus fortes évolutions sont la gestion des phytosanitai-res, en lien avec la conditionna-lité, et la maîtrise sanitaire. 82 % des points décidés dans les plans d’action ont été appliqués. 5 exploitations ont réalisé la tota-lité de ce qu’ils avaient prévu. La discussion entre le technicien et l’éleveur sur la nature du danger et le degré de maîtrise sur l’ex-ploitation leur a permis, selon eux, une prise de conscience des marges de progrès et de fixer des objectifs. Le fait de mettre ensui-te des échéances réalistes et de faire le point régulièrement sur l’avancement avec un technicien leur parait essentiel et motivant.

Une dynamique collective. Les éleveurs du groupe se sont rencontrés une à deux fois par an. Cela leur a permis d’échan-ger sur la démarche, mais aussi sur les astuces mises en œuvre sur chaque exploitation, pour limiter les coûts d’équipements ou améliorer le confort. Les échanges sur l’écornage ou sur le recyclage des déchets ont parfois fait progresser sur des points qui n’étaient pas inscrits au plan d’action.

Et la suite…Des outils découlant de la méthode testée sont d’ores et déjà utilisés en appui individuel par les Contrôles Laitiers de Bretagne ou lors de formation

d’éleveurs pour les mammites, l’infécondité.

Des formations seront bientôt proposées aux éleveurs intéres-sés pour rentrer dans une démar-che de progrès comme celle-ci, sous son aspect approche qualité globale, ou par thème

Tableau 1 : Thème, contenu, notes initiales et finales du diagnostic qualité globale.

La notation s’est faite selon une échelle de 3 notes allant de 0 : le risque est fort à 20 : le point est maîtrisé et l’éleveur peut apporter

la preuve de la maîtrise, la note 10 étant utilisée dans toutes les situations intermédiaires.

Dans le cadre

d’une action

du GIE Lait-

Viande de

Bretagne, ces

éleveurs sont

accompagnés

par le Pôle

Herbivores

des

Chambres

d’agriculture

de Bretagne

(financement

initié par

la charte

de déve-

loppement

pérenne pour

l’agriculture

et poursuivi

par l’Office

de l’Elevage

dans le cadre

du CPER).

Thème ContenuNombre de

critèresNote moyenne

initiale (/20)Note moyenne

finale(/20)

Viabilité (revenu) Diagnostic technico-économique 5 13,7 15,8

Vivabilité (travail) Autodiagnostic travail 18 15,5 15,8

Maîtrise de la santé animale

Risques d’introduction d’agents pathogènes

9 15,8 17,5

Risques de prolifération des agents pathogènes

11 14,2 16,7

Risques de persistance des agents pathogènes

6 9,6 13,8

Risques de zoonose 3 11,6 12,7

Bien-être animal Risques de mal-être 7 16,5 17,8

Qualité et sécu-rité des produits

Risques technologiques et de résidus

20 15,1 15,7

Utilisation de phytosanitaires

Risques d’utilisation pour les per-sonnes

8 14,8 17,7

Risques d’utilisation pour l’envi-ronnement

6 11,7 15,2

Protection de l’eau et de l’envi-ronnement

Risques liés à la fertilisation 6 16,3 16

Risques liés aux déchets 2 12 18,3

Approche environnementale globale

5 14,1 13,6

Qualité globale 10614,5

[min : 12,6 Max : 15,9]

16[min : 13,9 max : 18 ]

Pour en savoir plus

Eleveurs Pilotes Qualité » présente régulièrement les solutions pratiques et les résultats de ce travail dans Cap Elevage.

Ruminants 2008 p. 39-42