DU de Neuropsychologie: Approche clinique et théorique2006/2007

Exploration clinique de la mémoire

V. Hahn-Barma

Psychologue-NeuropsychologueCentre de Neuropsychologie &Hôpital de la Salpêtrière

Objectifs

Confirmer ou infirmer la présence de troubles mnésiques

Situer le déficit : – dans quel système se situe-il ?– Quels sont les processus touchés ?

Déterminer si les troubles sont isolés ou s’intègrent dans un tableau neuropsychologique plus complexe

Méthodologie

Les capacités mnésiques ne s’explorent jamais demanière isolée. Il est nécessaire d’effectuer :

1. un entretien psychologique2. un bilan neuropsychologique global

Dans le but de :

1. d’évaluer les éventuels facteurs aggravants qui peuvent entraîner des erreurs d’interprétation

2. choisir l’outil le mieux adapté au problème du patient

Les principaux systèmes de la mémoire humaine

Systèmes RécupérationAutres termes Sous-systèmes

• PROCÉDURAL • Non déclaratif

• Non déclaratif

• Générique

• Factuel

• Connaissances• Personnel

• Autobiographique

• Mémoire des évènements

• Habilités motrices

• Habilités cognitives

• Conditionnement simple

• Apprentissage associatif simple

• Implicite

• Forme visuelle des mots

• Forme auditive des mots

• Descriptions structurales

• PRS • Implicite

• SEMANTIQUE • Implicite

• EPISODIQUE • Explicite

• PRIMAIRE • Mémoire de travail• Visuelle

• Auditive• Explicite

Systèmes de mémoire à long terme

Système Sémantique

Système Episodique

La mémoire épisodique ou contextuelle est de nature autobiographique avec aspect temporo-spatial (c’était quand ? C’était où ?) très fort. Le souvenir n’est récupérable qu’avec son contexte de survenue (spatial ou temporel). Un même évènement vécu par 2 spectateurs va être enregistré dans deux contextes différents ce qui fait la spécificité de cette mémoire.

La mémoire sémantique est épurée du contexte. C’est le savoir général sur le monde (langue, concepts, catégories, règles, faits historiques..) C’est l’accumulation d’épisodes identiques qui, répétés, finissent par former une connaissance détachée de son contexte : cette connaissance devient alors générique.

Evaluation du système épisodique

Système épisodique

Mémoire RétrogradeAutobiographique

Mémoire Antérograde

La mémoire Rétrograde Autobiographique

2 composantes

SémantiquePersonnelle

EpisodiquePur

Tous les ans nous partions en vacances au mois d’août à St Malo….notre location se situait rue Levavasseur…..

Une année, nous avons recueilli un chien abandonné Ce jour là il faisait un temps splendide, nous étions sur la plage en compagnie de ma cousine qui portait un joli chapeau de paille….

La mémoire AntérogradeSon déclin est rare et la trace est forte par le niveau de traitement en profondeur. Plusieurs aspects : ✦ l’apprentissage ✦ le stockage ✦ la récupération ✦ la reconnaissance

Présentation des différentes épreuves mnésiques

1) Système Episodique

Mémoire Rétrograde Autobiographique

Mémoire Antérograde

2) Système Sémantique

Les épreuves de Mémoire autobiographique

Le système épisodique

AMI, AMI, Kopelman et al. 1989Kopelman et al. 1989

TEMPau, TEMPau, Piolino et al. 2000Piolino et al. 2000

Evaluation du Système EpisodiqueMémoire Rétrograde Autobiographique

Quelles questions peut-on être amené à se poser ?

– Quel est le gradient temporel ?– dissociation entre les souvenirs purement épisodiques et

sémantiques personnels ?– confabulation ?– dyschronologie ?

Les épreuves de Mémoire Rétrograde Autobiographique

TEMPau

Recherche d’une dissociation épisodique/sémantique personnelle

Etude précise de l’aspect purement épisodique

Recherche d’un gradient temporel précis

Questionnaire de Kopelman

TEMPau

AMI ou Questionnaire de Kopelman

PrésentationÉvaluation de 3 périodes de la vie :

– Section 1 : Enfance (à partir de l’âge de 6 ans) Connaissances sémantiques personnelles Evènements autobiographiques

– Section 2 : Début de l’âge adulte Connaissances sémantiques personnelles Évènements autobiographiques

– Section 3 : Vie récente Connaissances sémantiques personnelles Evènements autobiographiques

Kopelman MD. 1994. The autobiographical memory interview (AMI) in organic and psychogenic amnesia. Memory, 2, 211-235.

Questionnaire de Kopelman

Pour chaque tranche de vie, des détails sont demandés :

– Les dates des diplômes, du mariage, de la naissance des enfants, …– Le nom de camarades de classes, de professeurs– L’adresse du domicile, de l’école– Noms d’amis, de collègues, de témoins de mariage,…

Deux vérifications possibles :

– Contrôle par un membre de la famille (biais des tranches de vie)– Contrôle par une nouvelle passation du questionnaire à 15 jours

d’intervalle (bonne indice pour les confabulations)

Questionnaire de Kopelman

Propriétés

– Deux types de souvenirs sont évalués : Connaissances sémantiques personnelles (dates, noms,

adresses, etc...) Évènements purement autobiographiques

Limites

– Gradient temporel imprécis pour les sujets âgés– Effet plafond chez les sujets normaux– Questions trop variables selon les tranches de vie

TEMPau, Piolino et al. 2000

5 périodes d’encodage

3. 0-17 ans4. 18-30 ans5. > 30 ans6. 5 dernières années

8. 12 derniers mois

4 thèmes de rappel de périodes

3. une rencontre4. événement scolaire puis professionnel5. Déplacement ou voyage6. Evènement familial

8 items spécifiques pour cette dernièrepériode :- Noël- Été- mois dernier- semaine dernière- avant-hier- dernières heures

TEMPau Propriétés Exploration précise des aspects purement épisodiques avec appréciation

de l’état de conscience : Jugement « Se souvenir » ou « conscience autonoétique » : Récupération

consciente de l’apprentissage avec l’ensemble des détails contextuels (perception, émotions,)

Jugement « Savoir » ou « conscience noétique » : sentiment de familiarité, de connaître sans récupérer le contexte d’apprentissage

Le TEMPau est basé sur un modèle cognitif (Modèle de Conway, 1992)

Méthodologie plus rigoureuse :– Vérification plus précise des souvenirs par un rappel indicé dans un

ordre chronologique aléatoire– Mêmes thèmes abordés pour chaque tranche de vie – Normes disponibles

Problèmes posés par l’évaluation de la Mémoire Autobiographique

L’analyse des résultats n’est pas simple, elle nécessite

d’avoir un contrôle dans l’entourage pour valider les données (tout en sachant qu’il sera parfois nécessaire d’avoir plusieurs contrôles selon les périodes de vie explorées)

ou refaire passer le questionnaire à distance

L’ accès direct aux souvenirs autobiographiques purement épisodiques d’autrui est quasiment impossible.

Les épreuves de Mémoire Antérograde

Le système épisodique

•Echelle de Mémoire MEM III

•RL/RI 16 items

•Test d’apprentissage de Californie

Evaluation de la mémoire antérograde

Quelles questions peut-on être amené à se poser ?

– Quels sont les processus mnésiques touchés ?1. Encodage2. Stockage3. Récupération

– Existe-il une dissociation visuo-verbale ?

Stockage ou Consolidation mémoire à LT

EncodageMémoire à CT

RécupérationAccès aux

informations stockées

Les étapes de la mémorisation

Stimulus

Rappel du stimulus

Les épreuves de Mémoire antérograde

Test d’apprentissage de Californie

Recherche d’une dissociation visuo-verbale

Distinction Stockage/Encodage-Récupération

Recherche de troubles subtils, aspects dysexécutifs de la mémoire

Echelle clinique de Mémoire MEM III

Test de Grober & Buschke

Échelle clinique de Mémoire MEM IIIRéférence BibliographiqueWechsler, D. Échelle clinique de mémoire de Wechsler-3ème édition. ECPA.2001.

PrésentationEchelle composite de 11 Subtests dont 5 sont optionnels permettant le calculde 8 indices :

8. Indice de Mémoire immédiate (I. auditif Im. + I. visuel Im.)9. Indice auditif immédiat10. Indice visuel immédiat11. Indice de Mémoire Générale (I.auditif Dif. + visuel Dif.+ recon. Aud. Dif)12. Indice auditif différé13. Indice visuel différé14. Indice de reconnaissance auditive différée15. Indice de Mémoire de travail

Échelle clinique de Mémoire MEM III

Propriétés Evaluation de l’encodage, du stockage et de la récupération. Intérêt pour mettre en évidence des dissociations :

- visuo/verbale - court terme/long terme

Bon étalonnage : 12 tranches d’âge de 16 à 86 ans Bon outil d’évaluation dans le cadre des expertises médico-légales.

LimitesDurée de passation très longue (2 h) non adaptée à la pratique courantetype consultation de Mémoire.

Stockage Encodage Récupération

Les étapes de la mémorisation évaluées par le MEM III

Indice de Mémoire Immédiat • Indice auditif immédiat• Indice visuel immédiat

Indice de Mémoire Générale • Indice auditif différé • Indice visuel différé • Indice de reconnaissance auditive verbale

• Indice de reconnaissance auditive verbale• reconnaissance

Reconnaissance de visages MEM III

Présentation

Présentation de 24 visages un par un pendant 2 sec.

Visages d’adultes, d’enfants, représentatifs de toutes les cultures(contrairement à l’épreuve de Warrington).

Reconnaissance immédiate sur une série de 48 visages présentés un par un(avantage par rapport à l’épreuve de Warrington qui imposait du choixmultiples d’où un effet plafond).

Le stockage à long terme est évalué par une nouvelle épreuve dereconnaissance après 30 minutes de délai.

Reconnaissance immédiate

Short Recognition Memory test for facesShort Recognition Memory test for faces

Short Recognition Memory test for facesShort Recognition Memory test for faces

RL/RI 16 items (Van der Linden et al., 2004)

4 planches de 4 mots = 16 items

Encodage renforcé Encodage contrôlé

Encodage sémantique et visuo-spatial

La profondeur de l’encodage facilite le rappel différé

(Craik & Locart, 1972)

Spécificité de la procédure

RIM Chaque mot non rappelé

immédiatement est systématiquement reproposé

jusqu’à réussite de l’encodage.

Dites moi et montrez moi quel est le vêtement

Dites moi quel était le vêtement

RL/RI 16 items (Van der Linden et al.,2004)

Deux composantes dans l’évaluation

Frontale Hippocampique

Etapes d’encodage & de récupération

Etape de Stockage

Mesurées par :

- Réactivité aux indices

- Rappel différé

Mesurées par :

- Rappel indicé immédiat

-Rappel libre

1Fausse reconnaissance

24 / 48 (7+9+8)Rappel total (libre + indicé)

96%Discrimination

15 / 16Reconnaissance12Intrusions6 / 16Rappel total différé2 / 16Rappel libre différé24Intrusions

33 %Réactivité à l’indiçage

12 / 48 (5+3+4)Rappel libre16 / 16Rappel indicé immédiat16 / 16Identification

Déficit de la mémoire verbale de type hippocampique

Profil mnésique des patients MA probable à différents stades (Tounsi et al., 1999)

82,7(16,42)

26,5(20,9)

31,5(19,2)

17,88(9,63)

4,42(3,39)

9,12(3,63)

Patients MAMMS 18-21

87,25(11,61)

91,84(8,29)

100 (0)

Discrimination %(reconnaissance)

20,8(14,5)

23,9 (18,0)

1,82(2,99)

Intrusions %

47,4(16,9)

52,7(19,4)

94,0 (7,2)

Réactivité aux indices de rappel %

26,40(8,65)

28,29(9,21)

46,9(1,12)

Total des rappels libres + indicés /48

7,58(5,51)

7,84(5,14)

30,15( 4,01)

Rappel libre 3 essais /48

11,53(2,75)

12,71 (2,12)

15,85 (0,36)

Rappel indicé immédiat /16

Patients MA MMS 22- 25

Patients MA MMS > 25

Sujets témoinsAge moyen = 70.8

NC (années) = 10.8

Test de Gröber & Buschke

Définition du sd amnésique de type hippocampique (Dubois et Albert, 2004)

Rappels libres pauvres malgré un bon encodage des informations (encodage renforcé et contrôlé)

Rappels totaux (libre + indicé) déficitaires en raison d’une aide inefficace ou insuffisante de l’indiçage

Nombreuses intrusions

Atteinte des capacités de reconnaissance (fausses reconnaissances)

Rappel libre = x / 16Avec indices = x / 16

Rappel libre = x / 16Avec indices = x / 16

Total rappel libre = x / 48Total RL+RI = x / 48

20 min

Rappel libre différé = x / 16Avec indice différé = x / 16

RIMRappel libre = x / 16Avec indices = x / 16

Spécificité de la procédure

Stockage Encodage Récupération

Les étapes de la mémorisation évaluées par le RL/RI 16 items

Rappel indicé Immédiat

Rappel total 3 essaisRéactivité aux indices de rappelRappel différé total (consolidation)

Rappel libre/rappel indicéReconnaissance

Test de RL/RI 16 items

Propriétés seule épreuve proposant le contrôle strict de l’encodage L’indiçage catégoriel proposé pour les mots non rappelés permet de distinguer un

trouble du stockage d’un trouble de la récupération Présence d’une forme parallèle permettant le suivi épreuve adaptée aux démences légères corticales et sous corticales Etalonnage disponible : 19-89 ans

Limites probable effet plafond pour les hauts niveaux culturels épreuve peu sensible aux

troubles mnésiques discrets (forme 48 items à privilégier) Le renforcement de l’encodage ne permet d’évaluer les capacités

d’encodage spontané (aspect plus écologique)

Le test d’apprentissage de Californie

Delis,DC, Kramer, JK, Kaplan, E, et al. The California verballearning test, Research Ed. New York: PsychologicalCorporation, 1987.

Adaptation française réalisée par B. Deweer (publicationprochaine prévue aux ECPA)

Test d’apprentissage verbal de Californie

Une liste de course est à mémoriser « la liste de courses du Lundi »

- 16 mots de 4 catégories sémantiques différentes (non précisé au patient) sont présentés comme liste de course du Lundi (A) à mémoriser sur 5 essais de rappels libres

- apprentissage d’une liste interférente (liste B de course du mardi) de 16 mots de 4 catégories sémantiques différentes dont 2 communes à celle du Lundi (non précisé au patient)

- rappel à court terme de la liste du Lundi en “libre” et en indicé”- rappel à long terme (20’ de délai) de la liste du Lundi en “libre” et en indicé”

- reconnaissance sur choix multiples (mots de la liste B, prototypes de catégories sémantiques liste A, phonétiquement similaires, neutres)

Test d’apprentissage verbal de Californie

Liste du Lundi

Tenailles Raisin Veste Cannelle Abricots Muscade Cravate Perceuse Ciboulette Mandarines Burin Manteau Romarin Prunes Rabot Gilet

Liste du Mardi

3. Marmite4. Framboise*5. Merlan6. Citron*7. Louche8. Persil*9. Cabillaud10. Estragon11. Ananas*12. Rouget13. Passoire14. Paprika*15. Cerises*16. Limande17. Cumin*18. spatule

Test d’apprentissage verbal de CaliforniePropriétés Évaluation des différents aspects de la mémoire :

– Courbe d’apprentissage– mise en place de stratégies de regroupements sémantiques et/ou sériels– sensibilité à l’interférence proactive– efficacité de l’indiçage– consolidation à long terme– capacités de discrimination

très sensible aux troubles mnésiques discrets liés à un trouble dysexécutif

Limites non adapté aux troubles mnésiques sévères pour son effet plancher non adapté aux petits niveaux culturels Absence de formes parallèles en français

Etalonnage de 13 à 89 ans sur 7 tranches d’âges . Publication prochaine de B. Deweer.

Stockage Encodage Récupération

Les étapes de la mémorisation évaluées par test d’apprentissage verbal de Californie

Non contrôléEssai 1 liste Lundi

Rappel total 5 essaisRappel indicé différé (consolidation)

Rappel indicé à court terme et à long termeReconnaissance

Les épreuves de mémoire sémantique

Appariements de mots et d’images Dénomination et identification d’objets et de visages célèbres Fluences verbales

Les 2 grandes voies de traitement visuelLes 2 grandes voies de traitement visuelUngerlieder & Mishkin, 82Ungerlieder & Mishkin, 82

Voie Ventrale Voie Ventrale occipito-temporaleoccipito-temporale

ou ou Voie du WhatVoie du What

Accès aux savoirs généraux sur Accès aux savoirs généraux sur les objets les objets

imagerie visuelle nécessaireimagerie visuelle nécessaire

Voie Dorsale Voie Dorsale occipito-pariéto-frontaleoccipito-pariéto-frontale

ou ou Voie du WhereVoie du Where

Accès aux représentationsAccès aux représentationsliées à la fonctionliées à la fonction

(‘représent-actions’ des(‘représent-actions’ desgestes et de l’utilisationgestes et de l’utilisation

des objets)des objets)

Les 2 grandes voies de traitement visuelLes 2 grandes voies de traitement visuelUngerlieder & Mishkin, 82Ungerlieder & Mishkin, 82

Reconnaissance d’objets Reconnaissance d’objets vivantsvivants

voie ventralevoie ventrale

différence entre tigre et liondifférence entre tigre et lion

Nécessité d’une visualisationNécessité d’une visualisation

Reconnaissance d’objets Reconnaissance d’objets manufacturésmanufacturés

Voie ventrale & dorsaleVoie ventrale & dorsale

Différence entre un vase etDifférence entre un vase etune crucheune cruche

Nécessité d’un accès à la fonctionNécessité d’un accès à la fonctionen complément de la visualisationen complément de la visualisation

Catégories de vivants: Aspect perceptif important (différence entre un lion et un tigre par exemple), nécessité d’un discrimination visuelle.

Catégories des non vivants: la fonction est plus importante que la visualisation (différence entre un couteau et une hache par ex).

Les 2 grandes voies de traitement visuelUngerlieder & Mishkin, 82

Evaluation du système sémantique

Quelles questions peut-on être amenés à se poser ?

– S’agit-il d’un trouble de l’accès aux connaissances sémantiques ?

– S’agit-il d’une atteinte du stock des connaissances sémantiques ? Si oui, s’agit-il d’une atteinte dépendant de la modalité ?

L’atteinte est-elle évocatrice d’une atteinte temporale G ou D ou bilatérale ?

Existe-t-il un déficit catégorie-spécifique ?

Les épreuves de Mémoire Sémantique

Fluences verbales Dénomination d’imagesDessins de mémoire

Recherche d’une dissociation visuo-verbale

Recherche d’un défaut catégorie spécifique

Appariement mots/définitions, fluences Appariements images/dénomination

Appariements de motsAppariements d’images

Distinction Atteinte du stock/défaut d’accès

Distinction atteinte temporale Gauche/Droite

Identification de visages célèbresIdentification d’objets

Fluences verbales

Intérêt pour mettre en évidence un déficit catégorie spécifique.Donc ne pas se limiter à des grandes catégories maiségalement à des sous catégories .

Exemples (batterie J;Hodges)

- 3 catégories d’animaux (animaux terrestres, marins, oiseaux) - 3 catégories d’objets manufacturés (objets ménagers, véhicules,

instruments de musique)

Reconnaissance de visages célèbresThèse de S. Belliard, 2004

Batterie de visages célèbres adaptée de David et al., 1999

Présentation20 visages célèbres et 20 visages inconnus sont présentés7. Jugement de familiarité (décision connu/inconnu)8. Identification par questionnaire

Propriétés- Sensible à l’atteinte temporale externe droite- Jugement de gravité du trouble (familiarité respectée ou non)- Bonne distinction Anomie/perte des connaissances sémantiques

Limites- Epreuve nécessitant une mise en jour régulière des visages choisis et desnormes pour chacun d’eux très dépendant de l’actualité

Décision de familiarité (Belliard, 2004)

1) Est -il mort ou vivant?1) Est -il mort ou vivant?�� mortmort �� vivant vivant �� JSP JSP

2) Quelle est sa nationalité ?2) Quelle est sa nationalité ?�� françaisefrançaise �� anglaise anglaise �� belge belge

3) Quelle est sa profession : 3) Quelle est sa profession : �� politicienpoliticien �� présentateur présentateur �� chanteur chanteur

4) Quel événement a marqué sa vie ?4) Quel événement a marqué sa vie ?�� le décès d’un de ses fils le décès d’un de ses fils �� le décès de sa femme le décès de sa femme �� cancer de la prostate cancer de la prostate

Questionnaire sémantique (Belliard, 2004)

BATTERIE SEMANTIQUE DU BATTERIE SEMANTIQUE DU GRESEMGRESEM

Sophie Auriacombe, Serge Belliard, Annik Charnallet, Valérie Sophie Auriacombe, Serge Belliard, Annik Charnallet, Valérie Hahn-Barma, Helgard Kremin, Nicolas Le Carret, Béatrice Hahn-Barma, Helgard Kremin, Nicolas Le Carret, Béatrice

Lemesle, Sandrine Le Moal,Florence Mahieux, Olivier Lemesle, Sandrine Le Moal,Florence Mahieux, Olivier Moreaud, Danièle Perrier-Palisson, François Sellal, Hervine Moreaud, Danièle Perrier-Palisson, François Sellal, Hervine

SiegwartSiegwart

1.1. Dénomination d’images Déno100 adaptée Dénomination d’images Déno100 adaptée 20 objets vivants20 objets vivants 20 objets manufacturés20 objets manufacturés

2.2. Questionnaire sémantique concernant les images de Questionnaire sémantique concernant les images de la déno40:la déno40: Sur entrée verbaleSur entrée verbale Sur entrée visuelleSur entrée visuelle

3.3. Appariements sémantiques (40 images)Appariements sémantiques (40 images) Sur entrée verbaleSur entrée verbale Sur entrée visuelleSur entrée visuelle

DENOMINATION DE 40 IMAGESDENOMINATION DE 40 IMAGES

20 VIVANTS20 VIVANTS 20 NON VIVANTS20 NON VIVANTS

BATTERIE GRESEMBATTERIE GRESEM

QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE SUR QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE SUR LES 40 IMAGESLES 40 IMAGES

ENTREE MOTSENTREE MOTS ENTREE IMAGESENTREE IMAGES

BATTERIE GRESEM

SCIESCIE

QUESTIONNAIRE SEMANTIQUEQUESTIONNAIRE SEMANTIQUE

4.4. Est-ce que c’est utilisé par les coiffeursEst-ce que c’est utilisé par les coiffeurs OO NN5.5. Est-ce que ça s’utilise dans la cuisineEst-ce que ça s’utilise dans la cuisine OO NN6.6. Est-ce que ça a une partie est en métalEst-ce que ça a une partie est en métal OO NN7.7. Est-ce que ça sert à étaler du plâtreEst-ce que ça sert à étaler du plâtre OO NN8.8. Est-ce que certains modèles sont électriquesEst-ce que certains modèles sont électriques OO NN9.9. Est-ce que ça sert à couper du boisEst-ce que ça sert à couper du bois OO NN

ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE

ARROSOIR

QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE

4. Est-ce un ustensile de cuisine O N5. Est-ce que ça peut être en plastique O N6. Est-ce qu’on s’en sert pour faire les courses O N7. Est-ce que ça contient de l’eau O N8. Est-ce que ça sert à faire le thé O N9. Est-ce que c’est utile pour les fleurs O N

ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE

ANANAS

QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE

4. Est-ce qu’on peut manger sa peau O N5. Est-ce que c’est rouge O N6. Est-ce que ça pousse dans les pays chauds O N7. Est-ce que c’est apprécié aussi pour son jus O N8. Est-ce que ça a un noyau O N9. Est-ce que ça se découpe en tranches O N

ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE

LEZARD

QUESTIONNAIRE SEMANTIQUE

4. Est-ce que ça aime le soleil O N5. Est-ce que c’est dangereux O N6. Est-ce que ça a des poils O N7. Est-ce que ça vit dans l’eau O N8. Est-ce que ça vit en France O N9. Est-ce que c’est rapide O N

ENTREE VERBALE ENTREE VISUELLE

APPARIEMENTS SEMANTIQUES APPARIEMENTS SEMANTIQUES POUR LES 40 IMAGESPOUR LES 40 IMAGES

20 MOTS20 MOTS 20 IMAGES20 IMAGES

BATTERIE GRESEM

LEZARD

LUNE SOLEIL

SCIE

GATEAU BRANCHE

ARROSOIR

FLEUR CACTUS

ananas

râpe couteau

Présentation de cas Mme P

V. Hahn-Barma

Centre de Neuropsychologie & du LangageHôpital de la Salpêtrière

Mme P.Mme P. (1) (1)

Mme P. est âgée de 57 ans, droitière, de niveau CEP.Mme P. est âgée de 57 ans, droitière, de niveau CEP.Mariée, 2 enfants.Mariée, 2 enfants. Elle est secrétaire à mi-temps dans une entreprise de maçonnerie.Elle est secrétaire à mi-temps dans une entreprise de maçonnerie.

La patiente se plaint de sa mémoire et plus particulièrement de ne La patiente se plaint de sa mémoire et plus particulièrement de ne plus maîtriser le sens des mots, d’oublier les noms propres.plus maîtriser le sens des mots, d’oublier les noms propres.

Ces troubles sont apparus il y a trois ans suite à une AnesthésieCes troubles sont apparus il y a trois ans suite à une AnesthésieGénérale en 1998 et s’aggraveraient progressivement d’après laGénérale en 1998 et s’aggraveraient progressivement d’après lapatiente et son époux.patiente et son époux.

La patiente est parfaitement autonome et conserve son activitéLa patiente est parfaitement autonome et conserve son activitéprofessionnelle.professionnelle.

Mme P.Mme P. (2) (2)

ATCD personnels : aucunATCD personnels : aucun

ATCD familiaux : sa mère a présenté une maladie d’AlzheimerATCD familiaux : sa mère a présenté une maladie d’Alzheimer

Examen neurologique : normalExamen neurologique : normal

Scanner cérébral : Atrophie Temporale GaucheScanner cérébral : Atrophie Temporale Gauche

Mme P

Mme P

Mme P. (3)Mme P. (3)

Son discours est fluent, elle répète à plusieurs reprises et Son discours est fluent, elle répète à plusieurs reprises et avec une certaine anxiété qu’elle continue à travailler, à faireavec une certaine anxiété qu’elle continue à travailler, à faireson ménage, sa cuisine et du jardinage.son ménage, sa cuisine et du jardinage.

Elle présente des troubles de la compréhension tout au longElle présente des troubles de la compréhension tout au longde l’entretien ; se montre perplexe face à certains mots, de l’entretien ; se montre perplexe face à certains mots, demandant ce que le mot signifie…insistant sur le faitdemandant ce que le mot signifie…insistant sur le faitqu’avant elle savait ce que cela voulait dire. qu’avant elle savait ce que cela voulait dire.

A l’entretien son discours reflète l’intégrité de son systèmeA l’entretien son discours reflète l’intégrité de son systèmeÉpisodique. Elle donne beaucoup de détails sur ses activitésÉpisodique. Elle donne beaucoup de détails sur ses activitésquotidiennes, sur ses enfants et petits enfants.quotidiennes, sur ses enfants et petits enfants.Elle est parfaitement orientée dans le temps et dans l’espace.Elle est parfaitement orientée dans le temps et dans l’espace.

Mme P. (4)Mme P. (4)

Efficience Cognitive GlobaleEfficience Cognitive Globale

MMS = 25/30 (perd des points dans la sphère auditivo-verbale)MMS = 25/30 (perd des points dans la sphère auditivo-verbale) Orientation temporo-spatiale : 9/10Orientation temporo-spatiale : 9/10

MémoireMémoire

Système mnésique épisodique (Système mnésique épisodique (voir vidéo)voir vidéo)

Mémoire rétrograde autobiographique : 5/5Mémoire rétrograde autobiographique : 5/5

Mme P. (5)Mme P. (5)

Mémoire AntérogradeMémoire Antérograde Mémoire à court terme Mémoire à court terme

– en modalité verbaleen modalité verbale Encodage déficitaire aux 3 mots du MMS : 1/3Encodage déficitaire aux 3 mots du MMS : 1/3 Empans chiffrés direct : 5Empans chiffrés direct : 5 inversé : 4inversé : 4

– En modalité visuelleEn modalité visuelle : : Empans visuo-spatiaux direct :5Empans visuo-spatiaux direct :5 inversé : 5inversé : 5 Reconnaissance des 25 visages de Warrington : Reconnaissance des 25 visages de Warrington : 21/2521/25

Mémoire épisodique à long termeMémoire épisodique à long terme– en modalité verbaleen modalité verbale

Apprentissage des 3 mots du MMS :Apprentissage des 3 mots du MMS :– Rappel des 3 mots : 2/3Rappel des 3 mots : 2/3– Rappel différé des 3 mots : 3/3 (donne la fonction mais Rappel différé des 3 mots : 3/3 (donne la fonction mais

pas le mot : cigare = je ne fume jamais)pas le mot : cigare = je ne fume jamais)– en modalité visuelleen modalité visuelle

Rappel de la figure de Rey : Type III, 13,5/36Rappel de la figure de Rey : Type III, 13,5/36

Mme P. (6)Mme P. (6)Système sémantiqueSystème sémantique

Connaissances didactiquesConnaissances didactiques– Automatismes verbaux : 1/40Automatismes verbaux : 1/40

Stock lexicalStock lexical– Vocabulaire de Binois-Pichot : 2/44Vocabulaire de Binois-Pichot : 2/44– Définitions de mots : échec mais aide possible par le systèmeDéfinitions de mots : échec mais aide possible par le système– épisodique (abeille = cire d’abeille , araignée = toile d’araignée)épisodique (abeille = cire d’abeille , araignée = toile d’araignée)– Appariement sémantique de mots PTT :Appariement sémantique de mots PTT : 13/2013/20– Lecture de mots irréguliers : dyslexie de surfaceLecture de mots irréguliers : dyslexie de surface– Dictée de mots irréguliers : dysorthographie de surfaceDictée de mots irréguliers : dysorthographie de surface– Fluence verbale : très pauvreFluence verbale : très pauvre

Animaux : 7 (réduction aux animaux comestibles)Animaux : 7 (réduction aux animaux comestibles) Animaux terrestres : 8 (animaux comestibles + oiseaux)Animaux terrestres : 8 (animaux comestibles + oiseaux) Animaux marins : 7 (poissons comestibles + fruits de mer)Animaux marins : 7 (poissons comestibles + fruits de mer) Fruits : 8 ; Fleurs : 5 ; véhicules : 6 ; S : 2Fruits : 8 ; Fleurs : 5 ; véhicules : 6 ; S : 2

Mme P. (7)Mme P. (7) Connaissances concernant les visages célèbresConnaissances concernant les visages célèbres

– Dénomination de visages célèbres : 3/35Dénomination de visages célèbres : 3/35– Identification de visages célèbres : 16/35Identification de visages célèbres : 16/35

Connaissances concernant les couleursConnaissances concernant les couleurs– Dénomination de couleurs : normaleDénomination de couleurs : normale– Reconnaissance d’attributs couleurs : 20/23 (cygne Reconnaissance d’attributs couleurs : 20/23 (cygne

orange, camion de pompiers jaune ou bleu, pingouin noir orange, camion de pompiers jaune ou bleu, pingouin noir & rouge)& rouge)

– Évocation d’attributs couleurs : 8/18Évocation d’attributs couleurs : 8/18

Connaissances concernant les objetsConnaissances concernant les objets– Dénomination d’images : 8/35Dénomination d’images : 8/35– Identification des images : 16/35 Identification des images : 16/35

Mme P. (8)Mme P. (8)

Connaissances concernant les objets (suite)Connaissances concernant les objets (suite)– Dessins sur commande : déficit catégorie-spécifiqueDessins sur commande : déficit catégorie-spécifique

Non vivants : bonne préservation des objets usuelsNon vivants : bonne préservation des objets usuels Vivants : atteinte spécifique de cette catégorie même pour les Vivants : atteinte spécifique de cette catégorie même pour les

animaux courantsanimaux courants– Appariement sémantique PTT : 16/20Appariement sémantique PTT : 16/20

Connaissances concernant le geste (système Connaissances concernant le geste (système sémantique de l’action)sémantique de l’action)– Imitation de gestes réflexifs : normauxImitation de gestes réflexifs : normaux– Gestes symboliques : échec en évocation et en Gestes symboliques : échec en évocation et en

reconnaissance mais pas en imitationreconnaissance mais pas en imitation– Pantomimes : normauxPantomimes : normaux

Mme P.(9)Mme P.(9)Dessins sur commande d’objets non vivantsDessins sur commande d’objets non vivants

Mme P. (10)Mme P. (10)Dessins sur commande d’objets vivantsDessins sur commande d’objets vivants

Mme P. (11)Mme P. (11)

Activités visuo-spatialesActivités visuo-spatialesCopie de la figure de Rey : normaleCopie de la figure de Rey : normale

Activités visuo-perceptivesActivités visuo-perceptives Reconnaissance de couleurs : normaleReconnaissance de couleurs : normale Appariement de visages de Benton : normal Appariement de visages de Benton : normal copie d’une figure complexe Rey : normalecopie d’une figure complexe Rey : normale

Fonctions exécutivesFonctions exécutivesBREF = 9/18BREF = 9/18

– Similitudes : 0/3Similitudes : 0/3– Fluence verbale : 0/3Fluence verbale : 0/3– Comportement de préhension : 0/3Comportement de préhension : 0/3– Séquences motrices : 3/3Séquences motrices : 3/3– Consignes conflictuelles : 3/3Consignes conflictuelles : 3/3– Go no go : 3/3Go no go : 3/3

Mme P. (12)Mme P. (12)

Conclusion du bilan neuropsychologiqueConclusion du bilan neuropsychologiqueProfil neuropsychologique d’une démence sémantique :Profil neuropsychologique d’une démence sémantique : Atteinte du système mnésique sémantique au premier plan :Atteinte du système mnésique sémantique au premier plan :

– Atteinte du stock des connaissances sémantiques sur entrée verbale et Atteinte du stock des connaissances sémantiques sur entrée verbale et visuelle :visuelle : Réduction du stock lexicalRéduction du stock lexical Réduction des connaissances didactiquesRéduction des connaissances didactiques Agnosie associative concernant les objets, les couleurs et les visages Agnosie associative concernant les objets, les couleurs et les visages

célèbrecélèbre Atteinte du système sémantique de l’actionAtteinte du système sémantique de l’action

Préservation du système épisodiquePréservation du système épisodique Préservation des activités praxiques et visuo-perceptivesPréservation des activités praxiques et visuo-perceptives Syndrome dysexécutif non associé à une anosognosie.Syndrome dysexécutif non associé à une anosognosie.