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Association Amicale des Anciens d’Entreprises Saunier Duval. - Voyages et Sorties - Compte-rendu de notre Voyage à MADRID du lundi 23 au vendredi 27 mai 2016 24 personnes ont participé à ce voyage : - Mmes : Eliane ETINZON , Hortense PERRON, Denise RONSSIN, Marilyne TOUSSAINT (amie d’Eliane Etinzon) - Mmes et MM : Jean-Yves et Annick CHAUVIERE, Serge et Danielle COLUSSI (amis d’Hortense Perron), Hélène et André DEMEY, Françoise et Jacques LAINÉ, Henri et Cécile MOREL, Felix et Françoise PAGET, Jacques et Anne-Marie NOE, Christiane et Jean- Louis PERROT, Jeanne et Claude ROGUEDA, - MM. : Claude CHOLLET, Aimé LE LIBOUX Jour 1 : Visite du Prado et tour général en car Vol sans encombre parti et arrivé à l’heure. A l’aéroport, nous sommes accueillis par notre jeune accompagnatrice, Loli, qui se révèlera charmante et dévouée. Elle sera avec nous pour toute la durée du séjour. Pour les guides, nous en rencontrerons un ou une à chacune de nos visites. Nous commençons par déposer nos bagages à l’hôtel (agréable et bien situé). La distribution des chambres prend beaucoup de temps, il est plus que l’heure d’aller déjeuner. En route vers le restaurant, nous perdons quelques-uns des participants … que nous retrouvons fort heureusement ; merci les téléphones portables. Bref, il est 15 h 30 quand nous finissons notre repas, et nous devons nous rendre à notre rendez-vous au Prado dont la réservation a été reportée d’une heure. Pendant que Loli achète les billets, nous prenons notre « photo de famille ».

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Association Amicale des Anciens

d’Entreprises Saunier Duval.

- Voyages et Sorties -

Compte-rendu de notre Voyage à

MADRID du lundi 23 au vendredi 27 mai 2016

24 personnes ont participé à ce voyage :

- Mmes : Eliane ETINZON , Hortense PERRON, Denise RONSSIN, Marilyne TOUSSAINT (amie d’Eliane Etinzon)

- Mmes et MM : Jean-Yves et Annick CHAUVIERE, Serge et Danielle COLUSSI (amis d’Hortense Perron), Hélène et André DEMEY, Françoise et Jacques LAINÉ, Henri et Cécile MOREL, Felix et Françoise PAGET, Jacques et Anne-Marie NOE, Christiane et Jean-Louis PERROT, Jeanne et Claude ROGUEDA,

- MM. : Claude CHOLLET, Aimé LE LIBOUX

Jour 1 : Visite du Prado et tour général en car Vol sans encombre parti et arrivé à l’heure. A l’aéroport, nous sommes accueillis par notre jeune accompagnatrice, Loli, qui se révèlera charmante et dévouée. Elle sera avec nous pour toute la durée du séjour. Pour les guides, nous en rencontrerons un ou une à chacune de nos visites. Nous commençons par déposer nos bagages à l’hôtel (agréable et bien situé). La distribution des chambres prend beaucoup de temps, il est plus que l’heure d’aller déjeuner. En route vers le restaurant, nous perdons quelques-uns des participants … que nous retrouvons fort heureusement ; merci les téléphones portables. Bref, il est 15 h 30 quand nous finissons notre repas, et nous devons nous rendre à notre rendez-vous au Prado dont la réservation a été reportée d’une heure. Pendant que Loli achète les billets, nous prenons notre « photo de famille ».

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Le Musée du Prado Façade du Musée Le Prado est l'une des plus importantes pinacothèques du monde. Il présente principalement des peintures européennes (flamandes, espagnoles, françaises, italiennes et allemandes) du XIVème siècle au début du XIXème siècle, provenant des collections des Habsbourg et les Bourbons. Nous ne verrons que les peintres espagnols. L'édifice central commencé sous Charles III dans la 2ème moitié du 18ème ne fut achevé que par son petit-fils Ferdinand VII pour devenir « musée royal de peintures et de sculptures », rebaptisé ultérieurement « musée national du Prado ». Il ouvrit ses portes au public pour la première fois en 1819, avec 311 tableaux. Il en expose 1300 aujourd’hui (+ les dessins, + les réserves, + 3000 œuvres prêtées).

Test des écouteurs

Nous rencontrons notre guide Mauricio. Il nous équipe d’écouteurs dans le hall des muses (sculptures provenant de la villa d’Hadrien à Tivoli). Ceux-ci fonctionnent mal, en outre Mauricio parle bas ou à côté du micro ; nous devons faire des efforts pas toujours couronnés de succès pour comprendre. Le temps qui nous est imparti est insuffisant pour ce musée immense et magnifique. Nous le parcourons au pas de course : 2 mn devant un chef-d’œuvre et hop, on passe au suivant, comme les Japonais au Louvre. Les grandes galeries de présentation des tableaux ressemblent d’ailleurs beaucoup au Louvre. Peinture espagnole exclusivement donc, pas le temps pour le reste ! Adieu les Titien, Dürer, Rembrandt et autres dont je me faisais une joie. Quel dommage ! Parmi les principaux peintres espagnols et leurs œuvres majeures il est difficile de faire un choix. Je me bornerai à ne citer que 3 peintres et quelques-uns de leurs tableaux les plus célèbres. - Le Greco : De son vrai nom Domínikos Theotokópoulos, ce peintre grec d’origine crétoise

s’installe à Tolède (où nous le rencontrerons à nouveau) en 1577 à l’âge de 36 ans après quelques voyages. C’est là que lui sera donné son surnom, Le Grec. Il obtient des commandes de la ville de Tolède et des commandes royales en particulier pour l’Escurial (notre visite du dernier jour). Influencé par la fin de la Renaissance vénitienne, il est aussi très personnel. Avec ses formes étirées et ses couleurs souvent crues, son style appartient au courant maniériste du la fin du XVIème siècle. Pourtant, il est en avance sur son temps par sa façon, proche de l’expressionnisme, de rendre les sentiments.

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Oublié pendant longtemps, Le Greco fut redécouvert au XIXème siècle. Aujourd’hui on le donne souvent pour l’un des pères de l’art moderne.

Greco : L’adoration des bergers

Saint-François et Saint-André

- Diego Velasquez : XVIIème siècle. Deux facettes très différentes pour ce peintre officiel

de la Cour de Philippe IV. Les portraits de la famille royale et les tableaux réalistes. En voici ci-dessous un exemple de chaque, plus le célèbre et complexe tableau « Les Ménines ».

Portrait de l’infant Don Carlos

Élégant et austère, éclairage ténébreux, travail des textiles, noir sur noir. Vélasquez illumine le visage et les mains dans un ensemble de pénombre.

La Forge de Vulcain

Sujet mythologique, avec apparition d’Apollon à gauche.

Pour le reste, le réalisme d’un vrai atelier de forgeron comme on pouvait en voir à l’époque.

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Les Ménines

Le tableau se situe dans l'atelier de Velasquez. Le peintre, à gauche, est représenté en train de travailler à une toile dont on ne voit que l'envers. Au centre, une jeune princesse entourée de ses suivantes (les ménines). Les nains : Ils sont au rang des animaux. Ils servent de repoussoir et mettent en valeur l’infante. Les personnages n’occupent que la moitié inférieure de la toile. En partie haute, des tableaux. Dans le miroir à gauche de la porte le reflet du couple que Velasquez est en train de peindre et que l’on ne voit pas. Probablement le roi et la reine. Ils sont à notre place, la place du spectateur. Au fond, une porte ouverte et un personnage en contre-jour, il est le point de fuite. Ce tableau a été repris par Picasso.

- Francisco de Goya : 1746 1828

Certains le considèrent comme un visionnaire. Les spécialistes disent qu’il initia le romantisme puis, dans une deuxième phase annonça le début de la peinture contemporaine ; un immense créateur d’un genre nouveau. Il connut une ascension professionnelle et sociale progressive jusqu’à devenir peintre attitré de l’aristocratie puis en 1786, peintre du roi Charles III, puis de Charles IV. Chez lui aussi, des facettes différentes entre les portraits, les œuvres officielles pour la Cour, les tableaux d’histoire et les peintures de la fin de sa vie sur la guerre, dites peintures noires.

La Maja vêtue et la Maja nue (entre 1790 et

1800). Maja = femme du peuple

Peut-être ses tableaux les plus célèbres ! Par un mécanisme coulissant le premier cachait le second dans une collection particulière. Ces portraits, qui n’ont rien d’un nu mythologique (seul nu acceptable à l’époque), firent couler beaucoup d’encre de par l’audace du sujet - une vraie femme nue ! - et les controverses sur l’identité du modèle ; peut-être la duchesse d’Albe.

Manet s’en inspira pour son Olympia, (qui créa le même scandale au XIXème siècle).

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Portrait de Charles IV et sa famille El 3 de Mayo

Le tableau ci-dessus à droite, représentant les Fusillades du 3 mai 1808, raconte l’exécution des Espagnols par des soldats de Napoléon en représailles pour le soulèvement de la veille. Il dégage une émotion telle qu’elle fait de cette toile l'une des représentations les plus connues de la dénonciation des horreurs liées à la guerre. Picasso reprendra la position des bras levés dans Guernica. Manet, très influencé par Goya, en peignit un semblable (l’exécution de Maximilien). Goya réalisa à la fin de sa vie bien d’autres tableaux sur le thème des horreurs de la guerre.

Nous quittons le Prado et partons en autocar pour un tour panoramique de la ville moderne. Nous sillonnons les quartiers entourant la vieille ville. Larges avenues arborées, nombreuses places ornées de statues ou fontaines. Espace et verdure ! Beaucoup de parcs ; on aime ! Dans l’un d’eux, le parc de la Montaña une surprise nous attend. Outre la beauté du parc lui-même et la magnifique vue sur la ville , nous découvrons un temple égyptien, un vrai, sauvé du barrage d’Assouan et offert par l’Egypte à l’Espagne. C’est le Temple nubien de Debod datant du IIe siècle av. J.-C. Le transfert fut réalisé en 1968.

Vue sur Madrid Le temple égyptien de Debod

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La ville de Madrid est divisée en 21 districts, eux-mêmes subdivisés en quartiers (barrios) aux caractères affirmés. Comptant une population d'environ 3,2 millions d'habitants intra-muros sur une superficie totale de 604,3 km2, au sein d'une aire urbaine de près de 7 millions d'habitants en 2014. L’agglomération madrilène est la troisième de l'Union européenne en nombre d'habitants, derrière Londres et Paris. La ville s’est beaucoup étendue au cours des années 60 à 80. Nous parcourons les secteurs les plus récents, le cœur historique de la ville étant au programme des visites du lendemain. Le Paseo de la Castellana est l'une des plus grandes et célèbres artères de Madrid. Il totalise dix voies de circulation routière (six voies centrales et quatre voies latérales) et s'étire sur plus de six kilomètres, traversant la ville du Nord au Sud, concentrant le long de son trajet une multitude d'institutions étatiques, de sièges sociaux, de grands magasins, etc. Quelques édifices sont surprenants comme cette Porte de l’Europe, deux tours penchées de part et d’autres d’un monument aux morts. Elles forment la porte Nord de la ville.

La porte

de

l'Europe

Ces bâtiments évoquent les anciens points de passage qui autrefois perçaient les fortifications de la ville de Madrid pour donner accès à celle-ci. Lancé en 1990, le projet de construire deux tours inclinées volontairement de 15 degrés par rapport à la verticale s'en inspire, sous une forme contemporaine. La construction des tours a débuté en 1989, mais en raison d'une série de difficultés financières, elle s'est interrompue pendant plusieurs années et ne s’est terminée qu'en 1996.

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Pour les amateurs de foot, nous passons devant l'antre du Real Madrid, le stade Santiago Bernabéu qui se trouve également sur la Castellane. La guide nous le présente comme essentiel, mais notre groupe n’est que peu intéressé.

Citons encore la Porte d’Alcala construite sur l'ordre du roi Charles III (XVIIIe siècle) en remplacement d'une ancienne porte qui existait depuis le XVIe siècle. Il s'agit du premier arc de triomphe construit en Europe depuis la chute de l'Empire romain.

La Porte d’Alcala

Elle s'élève au centre du rond-point de la place de l'Indépendance, en bordure de l'angle nord-ouest du parc du Retiro, le plus vaste. La porte tire son nom de la route (aujourd'hui rue d'Alcalá) reliant Madrid à la ville voisine d'Alcalá de Henares. Faute de pouvoir passer en revue toutes les avenues et toutes les places, terminons avec la gare d’Atocha, la plus grande gare d’Espagne (je crois bien m’être un peu embrouillée dans l’ordre de nos visites ; j’espère que vous voudrez bien m’en excuser). Inaugurée au milieu du XIXème siècle, elle est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture ferroviaire de l’époque. En 1992, l'architecte Raphael Moneo transforma le hall de gare en serre, y insérant un jardin exotique de 4 000 m² avec 7 000 arbres et plantes, dont de grands palmiers. Très spectaculaire ! Certains d’entre nous le visiteront lors de notre temps libre. La gare fut aussi le théâtre sanglant des attentats terroristes de 2004. Une tour de verre s’élève sur la place devant la gare à la mémoire des quelque 200 victimes. C'est un grand cylindre de petits carreaux translucides laissant passer la lumière. Il porte les noms des victimes et des reproductions de textes déposés sur place par des passants.

La façade de la gare d’Atocha et le monument aux victimes de l’attentat de 2004

Fin de cette première journée. Dîner et nuit à l’hôtel.

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Jour 2 : Le vieux Madrid Par Jean-Louis Perrot

Après une nuit de repos, pas toujours au calme pour ceux qui disposaient d'une chambre sur rue, la matinée de notre deuxième journée a été consacrée à la visite à pied "du Vieux MADRID". A quelques centaines de mètres de l'hôtel, notre parcours débute sur la GRAN VIA, située en plein centre-ville, qui est l'une des artères principale de la capitale madrilène. Ouverte au début du 20ème siècle, c'est une avenue moderne et commerçante regroupant hôtels, bureaux, cinémas, théâtres et grands magasins. Contraste d’un immeuble clas-

sique jouxtant une publicité

lumineuse sur la Gran Via

Place de la Puerta del Sol

Nous rejoignons ensuite la Plaza de la PUERTA del SOL qui, jour et nuit, représente le cœur vivant de MADRID. Une statue de l'ours et de l'arbousier, emblème de la ville, trône au centre de cette place animée en permanence par le peuple madrilène qui y fait la fête, écoute de la musique et se détend aux nombreuses terrasses des bars et restaurants.

Chaque 31 décembre, une foule innombrable s'y donne rendez-vous, chacun apportant douze grains de raisins. Selon la tradition, on doit avaler ces "grains de la chance" au son des douze coups de minuit pour vivre une nouvelle année heureuse et prospère.

L’ours et l’arbousier

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La PUERTA del SOL symbolise le centre-ville depuis des siècles. On y voit une statue équestre de Carlos III, roi d'Espagne (1716 – 1788). Sur le côté principal (à droite sur la photo ci-dessus), un bâtiment construit au 18ème siècle abrite la préfecture de MADRID.

Une plaque gravée dans le trottoir marque le point kilométrique 0 d'où rayonne tout le réseau routier espagnol. Rappelons que MADRID est située à 650,7 mètres d'altitude par rapport à la mer. La ville compte 3,2 millions d'habitants au sein d'une agglomération qui regroupe au total 7,3 millions d'habitants. C'est la troisième capitale de l'Europe, après Londres et Paris. Plaque marquant le Kilomètre 0

Nous parcourons ensuite la Calle del Corréo, la Calle San Christobal, la Calle Major, bordées de boutiques anciennes, de négoces typiques de la vieille ville, pour rejoindre la Plaza Mayor. Cette magnifique place est un site éminent de MADRID, l'un des plus beaux et des plus animés.

Plaza Mayor

L'histoire de cette place commence en 1581, quand Philippe II décida de trans-former l'ancienne place du marché en un large espace pour accueillir des céré-monies officielles et populaires.

Terminé en 1619, cet espace devint immédiatement le centre de la vie publique de la ville. C'est un rectangle de 130 m de long sur 95 m de large entièrement ceinturé de bâtiments avec neuf portes d'accès, l'arc de Cuchilleros étant le plus remarquable. La statue équestre de Philippe III se dresse au centre de la place, qui fût restaurée dans les années 1980.

Des fresques de Carlos Franco réalisées en 1992 retiennent l’attention.

Sous ses porches et dans les rues adjacentes se concentrent commerces traditionnels et bars et restaurants très animés. L'ensemble constitue le théâtre de la vie publique et l'épicentre de la ville.

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Tout proche se trouve le marché St Michel, halle datant du 20ème siècle qui abrite un marché gastronomique ouvert toute la journée et réputé pour la qualité des produits des terroirs ibériques. Notre guide nous conduit ensuite jusqu'à la Plaza de la Villa où dans un espace très réduit se trouvent trois édifices de grande valeur. La "maison et tour des Lujanes" est l'un des rares témoignages de l'architecture du XVème siècle conservé dans la ville.

Plaza de la Villa

Au fond de la place, la "maison de Cisneros" représente un impressionnant palais seigneurial de style plateresque construit en 1526 (plateresque = style architectural de transition entre l'art gothique et la Renaissance, particulièrement développé en Espagne). Enfin à droite la "maison de la Villa" fût le siège de l'ancienne mairie de MADRID. Les deux grandes tours couvertes d'ardoise aux extrémités du bâtiment confèrent à l'ensemble un air de solennité et rappellent l'Espagne impérial.

Nous arrivons à la cathédrale de MADRID, Sainte Marie la Royale de la Almudena, d'architecture classique et moderne qui est le siège épiscopal de MADRID. Elle a demandé 110 ans de travaux et fut consacrée en 1993 par le Pape Jean-Paul II.

A quelques pas, nous découvrons de l'extérieur le Palais Royal qui est probablement l'édifice le plus emblématique de MADRID par sa majesté, sa beauté et son histoire, palais que nous visiterons après la pause de midi.

La cathédrale de l’Almudena et, lui faisant face, Le Palais Royal

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Le palais se dresse sur un point haut de la ville à l'emplacement même où se trouvait une ancienne forteresse musulmane du XIème siècle. Après la conquête d'Alphonse VI de Castille, il devint l'alcazar des rois chrétiens. Il fût dévasté par un incendie en 1734 et Philippe V décida de construire un nouveau palais sur le même emplacement comme symbole de la continuité de la monarchie espagnole avec la maison des Bourbons.

Les travaux commencèrent en 1738 et s'étaleront jusqu'en 1764. Charles III fut le premier monarque à l'habiter en 1764.

Les façades construites en granit et en pierre blanche de Colmenar pour les reliefs sont inspirées des projets du Bernin pour le Louvre. En façade, s'étend l'esplanade de la place d'armes - la Plaza de Armas - fermée de grilles monumentales.

Le Palais composé de 2800 chambres meublées reste la résidence officielle des souverains espagnols mais en réalité l'ensemble n'est plus habité, la famille royale résidant en dehors de MADRID depuis 1931. Il ne sert plus que pour de rares cérémonies de prestige.

Sur sa façade Est, est implanté le théâtre royal séparé par la place d'Oreinte avec de grands espaces richement plantés et fleuris avec au centre la statue du roi Philippe IV. Le Le th

Le Théâtre Royal

Agréable déjeuner en centre-ville :

Nous avons ensuite consacré l'après-midi à la visite du Palais Royal dont l'intérieur est d'une très grande richesse artistique avec une multitude d'œuvres de Goya, de Velazquez, de Gréco, de Rubens, de Caravage, le Bernin ou Cellini. On y voit une collection d'arts décoratifs inestimables avec de magnifiques porcelaines, des horloges, du mobilier et des tapisseries. On peut aussi visiter la Pharmacie royale et l'Armurerie royale qui accueillent de remarquables collections.

On emprunte d'abord l'escalier d'honneur avec une volée centrale aboutissant à un grand palier.

Le plafond du grand escalier

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Giaquinto décora entièrement la voute à la fin du règne de Ferdinand VI. La peinture représente au centre l'allégorie "La religion, protégée de l'Espagne", "L'abondance, de la paix " à gauche," La justice et de la magnificence" à droite.

La visite des lieux se fait en suivant l'agencement des appartements du roi Charles III. A l'époque, l'ordre cérémonial des salles du Palais était régi par le protocole. Chaque pièce avait une utilité concrète et l'accès en était progressivement restreint - vestibule, salle à manger, anti chambre, chambre, petit bureau et cabinet. L'ordre des pièces était le même pour les autres membres de la famille royale et il variait en matière de décoration en fonction du rang de chacun.

On entame la visite du Palais par la découverte des appartements du Roi.

La salle des Hallebardiers, impressionnante par sa grandeur fût le lieu de nombreuses cérémonies de Cour. Une fresque au plafond représente des scènes de la mythologie de Rome ; c’est la plus belle du palais. Un tableau peint par Antonio Lopez entre 1994 et 2000 représente la famille royale actuelle. C’est dans cette salle que le Roi Juan Carlos fut couronné en 1975.On y voit entre autres deux tableaux représentants des scènes de la vie de Salomon peints par Luca Giordano.

La salle des colonnes comporte au plafond une fresque de C. Giaquinto représentant le soleil levant devant lequel toutes les forces de la nature s’éveillent et se réjouissent. Des lustres en bronze datés de 1846 et d’une dimension impressionnante éclairaient cette salle à l’époque où bals et fêtes se déroulaient fréquemment dans ces murs. C’est là que fût signé en 1985 le traité d’adhésion de l’Espagne à la communauté européenne.

On traverse successivement la salle du diner où figurent deux tableaux de Goya, répliques faites par l’artiste de ceux figurant au musée du Prado, la salle du petit déjeuner décorée de scènes orientales selon l’art chinois, un oratoire avec des scènes de chasse selon Goya, la chambre à coucher décorée aux couleurs bleu et blanc de l’Immaculée Conception et d’une fresque qui est une allégorie de la Toison d’or, une salle décorée style empire français néo-classique, une salle entièrement revêtue de porcelaines, y compris le plafond, de style Rococo.

La chapelle royale est une véritable église richement décorée de stucs exécutés par Andrioli, de fresques grandioses de St Jacques à Clavigo et avec "La Gloire"et la "Sainte trinité qui couronne la vierge" sur la coupole. Dix grandes colonnes en marbre noir de Manaria (Pays Basque) taillées dans un même bloc structurent cette chapelle somptueuse. Elle y reçoit régulièrement des concerts ; elle dispose d’un orgue restauré récemment qui est unique en Espagne du fait de sa valeur intrinsèque.

Détail de la voute

de la chapelle

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La visite se poursuit dans le côté Est du Palais par les appartements de l’infant Louis, frère de Charles III, qu’il a occupés de 1764 à 1785. Une sélection de porcelaines royales est exposée dans l’antichambre. Dans la salle dite des Stradivarius se trouve une collection de 5 violons du célèbre luthier, un violoncelle, un violon alto, tous acquis par Charles IV et d’une valeur inestimable. A lui seul, le violoncelle serait estimé à 22 M€ et ces instruments sont encore utilisés à de rares occasions.

La visite s’achève par la salle du trône où le Roi reçoit les ambassadeurs venus recevoir leur lettre de créance. Elle n’a pas été modifiée depuis le règne de Charles III et elle a été récemment restaurée. La magnifique harmonie entre peintures, sculptures, et arts décoratifs atteint la perfection. La grandeur et le pouvoir de la monarchie espagnole y sont représentés par un grand nombre d’allégories. Le trône est entouré des statues d’Apollon et de Minerve. Les quatre lions en bronze doré qui gardent les marches du trône furent réalisés à Rome en 1651 par Matéo Bonicelli. Les deux lustres en argent et en cristal de roche sont de Murano et ont été achetés en 1780 à l’ambassadeur de Venise. Les sièges, copies du siège original qui se trouve dans les collections du palais, sont à l’effigie de leurs Majestés Don Juan Carlos et Dona Sofia.

La salle du trône, ses lustres, ses miroirs et son décor impressionnant

Ainsi la journée fût chargée, riche et dense, consacrée à l’histoire de Madrid et de la monarchie, à la découverte d’une belle métropole hospitalière, pleine de vie, de richesses et de culture qui donnent envie d’y revenir. Au soir du 2ème jour était notre dîner Paella, il en fallait un ! Dans un restaurant « temple de la corrida » à la décoration d’un goût douteux nous avons mangé la pire paella de notre vie. N’importe quelle cantine scolaire en propose de meilleures. Décor du restaurant Paëlla !

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A la fin du repas, toutes les assiettes étaient encore aux trois quarts pleines ! Preuve à l’appui ci-contre !!! En outre, plusieurs écrans diffusaient en boucle des spectacles de corridas. Un vrai bonheur !!!

En revanche, lors du cours trajet de retour à l’hôtel, nous frayant un passage parmi la foule, nous avons profité des petits spectacles, vendeurs à la sauvette et animations nocturnes de la Puerta del Sol. Madrid est définitivement une ville qui vit la nuit !

Jour 3 : Tolède Par Felix Paget et Aimé Le Liboux (conjointement)

Vue générale de la ville de Tolède sur son promontoire

Après avoir quitté Madrid et fait environ une heure de bus vers le Sud, 70 kilomètres, nous arrivons à Tolède qui se situe au sommet d’un promontoire, partiellement bordé à sa partie inférieure par le fleuve Tage qui prend naissance en Espagne pour aller se jeter dans l’Océan Atlantique au Portugal, près de Lisbonne, ce qui fait de lui le fleuve le plus important de la péninsule ibérique avec plus de 1000 km.

Notre guide, Irina, nous fit faire un tour pour découvrir la ville en bus, et nous expliqua que quelques siècles avant notre ère, Tite-Live avait écrit que les Romains avaient vécu à Tolède, et on peut encore voir dans le lit du Tage, les embases des piles du pont qu’avaient construit ces Romains.

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Nous avons aussi découvert, de loin, les bâtiments les plus proéminents de la ville, c’est-à-dire la Cathédrale que nous visiterons et l’Alcazar (qui fut complètement détruit pendant la guerre civile et reconstruit à l’identique) que nous ne visiterons pas. Nous avons également aperçu à l’extérieur de la ville les anciennes fortifications ainsi que les grandes et riches propriétés dites des « Cigarrals ».

Cette ville fortifiée par de grandes murailles a été successivement sous la domination romaine puis wisigothe, puis après les luttes entre les Chrétiens et les Maures, elle fut occupée pendant plus de 400 ans par les musulmans venus du Maroc suite à la défaite du roi Wisigoth Rodrigue par le chef Tarik à Guadalete en 711.

Vue des fortifications

de Tolède ; en haut

l’Alcazar

En 1085, après la reconquête par les chrétiens, elle devint le siège du pouvoir central de l’Empereur Charles Quint, qui est souvent désigné par les historiens espagnols comme Charles 1er Roi d’Espagne. Puis sous Alphonse VI, Roi de Castille, elle est devenue ville royale avant Madrid de 1085 à 1560, mais le siège du Primat d’Espagne qui est le chef de l’Eglise Catholique Espagnole y est resté depuis. Notre programme comprenait la visite de la Cathédrale, celle de Santo Tomé qui abrite l’œuvre célèbre du Greco, l’Enterrement du Comte d’Orgaz, la synagogue de Santa Maria La Blanca, le monastère de San Juan de los Reyes de style gothique flamboyant. Le bus nous a déposé au pied des nouveaux escalators qui nous permettent de grimper sans effort jusqu’au point de vue appelé Miradero qui se trouve à une centaine de mètres de la Place Zocodover et là ….. Surprise….. La ville s’apprêtait à fêter le Corpus Christi, ou Fête Dieu, qui ne dure qu’une journée mais qui demande un mois de préparatifs et qui attire beaucoup de monde. Tous les balcons et les fenêtres de la place ainsi que ceux situés sur le parcours de la Procession sont décorés pendant une semaine de grands panneaux de velours ou de lourds tissus portant des signes religieux. Le parcours de la procession est protégé des rigueurs du soleil, ou de la pluie, par des « toldos » dais en toile ; juste avant la procession les pavés sont recouverts de riches tapis qui sont enlevés dès que la procession est passée. Les murs et les nombreuses statues de saints et saintes sculptés dans les maisons de la ville étaient en train d’être décorés de fleurs et de cierges. Curieusement, une multitude de chaises était entreposée dans les vieilles ruelles tortueuses le long du parcours de la Procession ; ces chaises sont réservées ou louées pour la Fête, car les places sont payantes. L’Ostensoir Processionnel en argent qui fait partie des trésors de la Cathédrale et dans lequel est inséré le «petit» ostensoir en or de la Reine Isabelle la Catholique a été astiqué pour la circonstance et sera chargé sur un autel posé sur un char poussé et porté exclusivement par des hommes.

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Les rues de Tolède décorées et recouvertes

d’un dais (photo de droite) pour la fête du Corpus Christi

Une curiosité :

Les chaises réservant les places

pour la Procession du lendemain.

Enchainées afin de ne pas être

volées.

A l’intérieur de ses remparts, Tolède offre un riche patrimoine artistique et culturel.

La ville où depuis des siècles coexistaient différentes races et religions, voit sous la domination chrétienne, s’épanouir l’art mudéjar. Il puise son inspiration dans l’art mauresque (utilisation de la brique pour la construction, du plâtre sculpté et des azulejos pour la décoration) et se retrouve aussi bien dans la décoration des palais, des synagogues comme Sainte Marie la Blanche que dans l’architecture des églises.

Ainsi aux 13ème et 14ème siècles la plupart des églises tolédanes conservent de l’art roman le chevet semi circulaire, mais les arcatures aveugles y prennent les formes les plus variées, la pierre est remplacée par la brique et les clochers, carrés et décorés, évoquent les minarets. On y trouve souvent trois nefs séparées, vestige wisigothique, une abside tripartite, réminiscence romaine, tandis que les voûtes laissent place à des charpentes de bois, travaillées à la manière musulmane.

Et dans le labyrinthe des rues étroites, sinueuses parfois en escalier, dallées ou pavées de galets, on rencontre à chaque pas une église, un palais ancien…..

Casa de la Hermandad : Les fenêtres grillagées ont conservé son aspect inquiétant à cette ancienne prison, qui porte le nom de Maison de la Fraternité, et date de la fin du 15ème siècle.

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Alcazar : Maintes fois détruit, l’Alcazar dresse sa masse énorme sur l’un des sommets de la cité. De l’ancienne forteresse du 13ème siècle Charles Quint décida de faire sa résidence en confiant les travaux à deux architectes successifs. L’édifice dut être restauré deux fois (18ème et 19ème siècle) après avoir été endommagé par les guerres. Devant la façade, le monument à la Victoire est l’œuvre d’Avalos. L’Alcazar a été

reconstruit tel qu’il était sous le règne de Charles Quint. Le sous-sol peut être visité, il a servi de refuge aux familles des « Cadets » pendant le siège des Républicains. La Cathédrale : le pourtour de celle-ci est étouffé par les nombreux bâtiments qui ont été construits autour au fil des siècles, seule l’entrée principale est un peu plus dégagée, mais les trésors qu’elle recèle sont innombrables. Sa construction fut entreprise pendant le règne de Ferdinand III (1227) sous l’impulsion de l’archevêque Rodrigo Jiménez de Rada et se prolonge jusqu’à la fin du 15ème siècle, elle laisse apparaitre tous les stades du gothique espagnol. De nombreuses adjonctions postérieures masquent actuellement les lignes originelles. La richesse de la décoration sculptée et l’accumulation des œuvres d’art en font cependant un exceptionnel musée d’art religieux. A l’extérieur la grande tour à gauche créée au 15ème siècle mesure 92 m de haut et porte une grosse cloche dont le poids serait voisin de 18 tonnes, tandis que le dôme situé à droite qui fut exécuté par le fils du Greco, Jorge Manuel au 17ème siècle, ne mesurerait que 40 mètres de haut environ.

La Cathédrale

Les façades et les entourages des 3 portes qui mènent dans la cathédrale sont richement et lourdement décorés et les bronzes qui recouvrent les portes dateraient de 1337. La porte de l’Horloge au flanc gauche, est la plus ancienne (13ème siècle) mais elle a été modifiée au 19ème. La façade principale se compose de trois portails élevés au 15ème siècle dont la partie supérieure a été terminée aux 16ème et 17ème. Au centre, la porte du Pardon montre une profusion de statues et un tympan où l’on voit la Vierge remettant sa chasuble à Saint Ildefonse. La façade Sud, le portail des Lions (15ème siècle), exécuté par Hennequin de Bruxelles et Juan Aleman, a été flanqué, en 1800 d’un portail néoclassique. A l’intérieur la cathédrale mesure 120 mètres de long sur 60 mètres de large et la hauteur de la nef principale est de 33 mètres, elle est organisée en 5 nefs, chacune ayant deux nefs latérales. Chaque nef porte des vitraux dont la qualité est exceptionnelle.

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La nef centrale de la cathédrale

A l’intérieur, entre les portes d’entrée et le Grand Retable, la nef centrale est coupée dans sa largeur par une séparation qui ressemble à priori à un jubé, mais en fait il s’agit d’un partie surélevée appelée «Coro » qui est délimitée de l’autre côté par une grille élégante de 1547 représentative de l’Art Plateresque Espagnol (style architectural de transition entre l'art gothique et la Renaissance qui tout particulièrement développé en Espagne)et fait face au Grand Retable sculpté et polychrome, lequel comporte sur 5 rangées une vingtaine de scènes représentant la crucifixion et la vie du Christ.

Sur les bas-côtés du Retable se trouvent des sarcophages et de nombreux cercueils dans lesquels sont ensevelis les différents fondateurs des œuvres de cette cathédrale. A l’intérieur de ce Coro, il y a deux rangées d’environ 50 stalles en noyer massif destinés à recevoir l’assemblée des évêques, sur les fauteuils du premier rang ont été sculptées des scènes de batailles dont l’exécution aurait duré 6 ans.

Les stalles et un exemple des scènes de batailles sculptées sur les dossiers

Il y a aussi deux buffets d’orgues qui se font face de deux époques différentes et qui ont la particularité d’avoir des tuyaux verticaux et horizontaux. Au-dessous d’un de ces buffets d’orgues se trouve une grande décoration qu’on appelle La Porte des Lions. Dans la partie inférieure du Coro, face aux portes d’entrée, se trouvent 3 chapelles qui sont dédiées au Christ Allongé, à la Vierge de l’Etoile, à Sainte Lucie. Tandis qu’à l’intérieur du Coro, au centre, se trouvent 2 lutrins en bronze et un lutrin gothique en forme d’aigle. La chapelle Mozarabe, située sous le dôme, avait été édifiée par le Cardinal Cisneros au 16ème siècle pour la célébration de ce rite qu’il voulut rétablir.

Enfin, nous avons terminé notre visite de la Cathédrale par la Sacristie qui est impressionnante par sa taille et sa richesse.

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Nous avons vu essentiellement le grand Salon dans lequel il y avait un nombre de peintures impressionnant dont l’œuvre très célèbre du Greco appelée El Expolio (le partage de la tunique) qu’on ne peut pas manquer en entrant car tout le monde se souvient de sa magnifique couleur rouge, ainsi que de l’élégance de la main.

El Expolio (le partage de la tunique)

du Greco

Le plafond de ce salon qui mesure dans les 250 mètres carrés a été entièrement peint par Luca Giordano dit Luca fa Presto (= Luca fait vite) tellement il était rapide. Les autres salles de la Sacristie servent de musée ! Eglise Santo Tomé :

Belle tour Mudéjar où nous allions principalement pour voir une autre œuvre du Greco, peut-être la plus célèbre, « l’enterrement du Comte d’Orgaz » de 1586.

Le Greco : L’enterrement du Comte d’Orgaz

Tout le talent de l’artiste s’exprime dans les contrastes de couleur et de lumière qui font ressortir les visages et les mains. Notre guide Irina nous a rappelé que St Auguste et St Etienne seraient venus en personne pour enterrer le Comte d’Orgaz, mais n’oubliez pas deux choses qu’elle nous a aussi apprises :

(1) le Seigneur d’Orgaz n’a jamais été Comte mais ses héritiers en avaient convaincu les habitants de la ville en cédant le legs du défunt à la commune, et

(2) malgré un contrat signé en bonne et due forme, le Greco dut faire un procès pour obtenir le parfait paiement de son œuvre !

Cette œuvre, au-delà de l’aspect religieux trace un portrait de la société tolédane de l’époque.

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La synagogue de Santa Maria La Blanca :

Cette synagogue était destinée à une communauté de juifs séfarades venus de l’Andalousie. Elle fut construite par des ouvriers arabes dans le style qui leur était habituel et devint à la fin du 12ème siècle le principal lieu de culte juif de Tolède. En 1405, elle fut offerte aux chevaliers de Calatrava et transformée en église d’où son nom actuel. On a mis une copie de la statue Santa Maria Blanca. Le chevet a été modifié au 16ème siècle mais l’intérieur a gardé l’aspect d’une mosquée de style almohade. Dans un livre qui s’intitule Civilisation Espagnole il est écrit qu’au Moyen-Age les catholiques, les musulmans et les juifs vivaient à Tolède en bonne intelligence ! On dit de Tolède qu’elle est la ville des 3 religions. On

Jusqu’à aujourd’hui, l’un des emblèmes de la ville

reste les symboles imbriqués des 3 religions

Cependant nous avons un peu de mal à comprendre comment et par quels procédés cette synagogue est devenue une église.

En cherchant des explications, nous avons trouvé que « Concernant le bel

et original ouvrage que représente Ste Marie la Blanche, les hypothèses les

plus diverses ont été formulées afin d’expliquer tant sa date chronologique,

que sa filiation artistique et son utilisation liturgique. Pour les uns elle fut

construite par Jusef Ben Sossan mort en 1205 et percepteur d’impôts d’Alfonse VIII, tandis que

d’autres experts l’identifient à la synagogue Al Malikin ou de Abu Durham, et elle pourrait dater de

la fin du 13ème siècle, financée par David Ben Salomon Ben Abi Durham mort en 1270 ».

D’autre part, personne n’est sûr qu’il y eût une galerie destinée aux femmes…….

Le Monastère de San Juan de Los Reyes :

ou Monastère de St Jean des Rois.

C’est après la bataille du Toro ou Taureau en 1476 qui influença la succession au trône de Castille que le couple de princes Isabelle et Fernand devinrent Rois.

Le cloitre

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Pour marquer cet évènement, Isabelle décida de faire construire ce monastère pour être à la fois un temple votif et un Panthéon Royal, mais ils n’y furent pas enterrés car après la découverte de l’Amérique en 1492 et la Toma (prise) de Granada qui concluait la Reconquista et l’exclusion d’Espagne des sarrasins, ils s’installèrent définitivement à Grenade où ils furent enterrés. Le point de vue sur la plaine de la Vega depuis ce site est exceptionnel. Situé près de la porte du Cambron ce monastère est de styles gothique flamboyant et mudéjar. Son architecte d’origine française était né à St Pol de Léon, son nom hispanisé était Juan Guas.

Le cloître est d’une facture exceptionnelle, les initiales des Rois Catholiques Y et F sont rappelées partout et l’Aigle, symbole de St Jean tient dans ses serres les écussons royaux.

Le Retable original fut détruit au moment des guerres napoléoniennes ainsi que les stalles et la bibliothèque, celui que nous avons vu est l’œuvre de Francisco de Comontes et viendrait de l’hôpital de Santa Cruz, il est à la fois beau et simple.

Le retable

Les chaînes suspendues aux murs de la façade sont censées avoir appartenu aux prisonniers des musulmans en Andalousie. Après ces heures de visites intenses sans coupure un bon repas nous fut servi à presque 3 H de l’après-midi. Pause réparatrice nécessaire en effet car en raison de la foule de touristes présente à Tolède pour les fêtes du Corpus Christi la guide n’avait pu nous accorder une journée entière comme prévu, devant prendre un autre groupe l’après-midi. Temps libre avant de regagner Madrid.

Le soir, très bon dîner de « tapas » dans un restaurant décoré de bouteilles.

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Jour 4 : Matinée libre puis Musée de la Reine Sophie

Par Eliane Etinzon

Nous avions donc un temps libre le matin, pour le déjeuner et jusqu’en milieu d’après-midi. Le petit groupe auquel je me joignis dirigea ses pas vers le Palais des Communications sur la place de Cibeles, construit pour la poste dans les années 1900 dans le style Art Nouveau espagnol. Depuis 2007, il est devenu Hôtel de Ville. Du dernier étage, une belle vue sur la place. (Photos ci-dessous)

Puis, ne craignant nullement une overdose de musées, nous nous dirigeâmes vers le fabuleux musée Thyssen. Le musée Thyssen-Bornemisza fut inauguré en 1992 pour accueillir l’immense collection privée de la famille dont le musée porte le nom. Sur 3 étages sont exposés des tableaux, dont certains très célèbres, allant des primitifs italiens jusqu’au XXème siècle en passant par la Renaissance, la peinture flamande, l’impressionnisme, le surréalisme et des œuvres modernes. S’y bousculent, des Holbein, Dürer, Caravage, Rubens, Rembrandt, Renoir, Degas, Van Gogh, et j’en passe ! Et plus près de nous des Kandinsky, Dali, Picasso, Roy Lichtenstein. Nous n’aurons pas le temps de tout voir !

Agréable déjeuner léger (on en avait besoin, les précédents repas avaient été tout sauf légers !) en bonne compagnie sur la terrasse du musée protégée du soleil et avec vue sur les jardins.

Déjeuner sur la terrasse du

musée Thyssen

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Puis, vite un petit café dans le hall de la gare d’Atocha transformée en jardin exotique, avant de rejoindre le groupe pour la visite de l’après-midi.

Le hall de la gare d’Atocha

transformé en jardin exotique

Et ce fut l’heure de nous rendre au musée de la Reine Sophie, situé juste en face. Le musée National Centre d’Art Reina Sofia

Le musée Reina Sofía est consacré à l’art moderne et contemporain ; il couvre la période s’étalant de 1900 à nos jours. Il a été nommé en l’honneur de Sofía de Grèce, reine d’Espagne et épouse du roi Juan Carlos Ier qui a régné de 1975 à 2014 lorsqu’il a abdiqué en faveur de son fils, l’actuel roi Felipe VI.

L’édifice central du musée est l’ancien hôpital San Carlos construit à la fin du XVIIIe siècle. À partir de 1980, des travaux sont entrepris pour y installer un musée. Le musée ouvre ses portes en 1990 avec ses collections permanentes.

Façade de l’ancien bâtiment

- ex hôpital - sur laquelle ont

été ajoutés des ascenseurs

transparents modernes

Un projet d’extension est ensuite confié à l’architecte Jean Nouvel pour ajouter des espaces d’expositions temporaires, deux auditoriums, une librairie, des restaurants et des bureaux. Les travaux commencent en 2002 et le nouveau bâtiment est inauguré en 2005, augmentant la surface du musée de près de 60 %, et le plaçant ainsi parmi les plus grands du monde.

C’est dans le grand hall du nouveau bâtiment que nous nous retrouvons, devant la sculpture « Brushstroke » (coup de pinceau) de Roy Lichtenstein.

Hall d’entrée de l’extension

du Musée

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Nous prenons un ascenseur (minuscule) ou un escalier pour rejoindre l’ancien bâtiment et les collections permanentes. Celles-ci sont divisées en trois secteurs, classés par thème :

- le premier traite des conflits et des utopies,

- le deuxième de la guerre en Espagne et en Europe,

- et le troisième de la période post-moderne.

Ce musée possède des œuvres des plus grands maîtres modernes et contemporains, essentiellement d’Espagne mais pas seulement. L’ensemble représente bien les nombreux courants qui forment la diversité et l’évolution artistiques du XXème siècle : cubisme, abstraction, surréalisme … Notre visite commence par des gravures de Goya sur les désastres de la guerre. Goya, souvent considéré comme le premier peintre moderne y fait œuvre de journaliste. Nous passons à une salle des œuvres de Picasso jeune, dont la célèbre « Femme en bleu ».

Présentée au concours de l’Académie en 1901, elle fut refusée. Visage trop peinturluré, trop vulgaire.

Je vous ferai grâce des peintres espagnols des premières années du XXème siècle, genre impressionnisme tardif. Passons directement au Cubisme dont notre guide nous explique l’origine et les principales caractéristiques.

Le cubisme a été créé par Picasso et Braque conjointement à partir de 1906/1907. Picasso, encore tout jeune homme avait déjà réalisé ce que des peintres classiques mettent une carrière entière à réaliser et était à la recherche de nouveauté après ses périodes bleue et rose. Toute sa vie, il aura ce besoin de renouvèlement et sera constamment à la recherche d’ innovations. Sous l’influence de l’art nègre et de Cézanne mort peu avant (2 expos à Paris en 1906) il délaissa les représentations traditionnelles au profit d’une recherche sur la géométrie et les formes, un art plus cérébral et avec, en réaction aux périodes précédentes, moins d’émotion et moins de couleurs. Dans un premier temps, il s’agissait de peindre plus strict, plus dépouillé, plus schématique, allant à l’essentiel, puis vint la peinture en trois dimensions, avant d’ajouter dans une dernière phase des papiers ou journaux collés, voir d’autres insertions. Il existe également des sculptures cubistes. Le tableau « Les demoiselles d’Avignon » - 1907 - aujourd’hui au Musée d’Art Moderne de New-York est considéré comme l’œuvre fondatrice du mouvement. De manière générale, le cubisme crée un nouvel espace pictural, dans lequel l’objet, vu sous plusieurs angles comme à travers un kaléidoscope, se voit réduit à des formes géométriques élémentaires. Ce n’est jamais abstrait ! L’art abstrait fut inventé par Kandinsky en 1910. Le cubisme est une rupture et un tournant majeur de l’histoire de l’art. Il influencera tout le XXème siècle.

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Picasso : Tête de Fernande Olivier

Nature morte avec des oiseaux morts (compagne de Picasso 1904 - 1909)

la 1ère sculpture cubiste,

inspirée des masques nègres

Après Picasso et Braque vinrent, parmi les principaux, Juan Gris, Fernand Léger, Robert Delaunay, chacun avec son style personnel, Gleizes aussi qui introduisit le cubisme aux Etats-Unis lors de l’exposition de l’Armory Show en 1913, et bien d’autres encore. Juan Gris – Fenêtre ouverte

Plus lyrique, plus doux, plus coloré que Picasso.

Le mouvement cubiste a pris fin avec la première guerre mondiale. Quelques peintres le poursuivirent après, mais Picasso et Braque étaient déjà passés à autre chose. Salle Nouvelle Figuration : s’y trouvent, quelques peintres espagnols de l’entre-deux-guerres, dont Miro et une série de Dali, peints à Cadaquès en 1925, comme cette très belle Femme de dos.

Dali : Femme de dos

Nous retrouvons Dali dans la salle du Surréalisme, en particulier avec « Le grand masturbateur » et étude pour la « Prémonition de la guerre civile ».

Dali 1929 : le

grand masturbateur

Tableau surréaliste par excellence. Avec le buste de Gala.

Reflet des conflits intérieurs du peintre.

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Et nous arrivons devant l’un des tableaux les plus célèbres au monde, et le chef d’œuvre absolu

du musée : Guernica.

Pablo Ruiz Picasso, est né à Malaga en octobre 1881 et mort en 1973 à Mougins près de Cannes.

En bon espagnol, il est passionné de corridas et de taureaux ; juste avant le début de la guerre d’Espagne il en réalise des séries, peintes, dessinées et gravées. On retrouvera donc le taureau dans Guernica.

En mars 1936, il part avec sa maîtresse Marie-Thérèse Walter et leur fille Maya pour Juan-les-Pins. (Précédemment il s’était marié à la danseuse des ballets russes Olga Koklova avec qui il avait eu un fils, Paulo.) Un mois plus tard, c’est dans le Midi qu’il apprend dans les journaux le bombardement du village de Guernica par les avions nazis à la demande du Général Franco dans le cadre de la Guerre d’Espagne. C’est pour Picasso un choc terrible. Rentré à Paris, dans son appartement de la rue des Grands Augustins, il se met au travail pour traduire sur une toile de très grand format sa souffrance et son émotion. Il la peignit en un mois. De Guernica il dira : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi ».

Elle dénonce en effet l'horreur de la guerre et traduit la colère ressentie par Picasso devant la mort de nombreuses victimes innocentes.

C’est ce tableau qu’il livra pour la commande qu’il avait reçue pour décorer le Pavillon espagnol de l'Exposition internationale à Paris en 1937. On peut imaginer ce qu’en pensa l’Espagne franquiste, mais … on ne refuse pas un Picasso !

Guernica de Picasso - dimensions 7,77 x 3,49 m

Que voyons-nous ? Examinons quelques détails.

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Tout d’abord, un tableau en noir et blanc avec sur les motifs centraux de minuscules écritures. N’oublions pas que c’est par les journaux que Picasso apprit le massacre. Ensuite, un nombre de figures pleurantes et grimaçantes : à gauche une femme hurlant la mort du bébé qu’elle tient dans ses bras, à droite une autre qui ne parvient pas à échapper aux flammes, au sol le rictus de douleur d’un un homme agonisant ou déjà mort. Taureau et cheval, les animaux de la corrida, rappellent que la scène est espagnole, mais ce cheval-là a un obus dans la bouche. La lampe au-dessus de la scène s’explique par un jeu de mot : Bombilla en espagnol est une ampoule électrique, mais bomba est une bombe. De bombilla à bomba, le passage est rapide. Picasso s’opposa à ce que le tableau soit exposé en Espagne du vivant de Franco et demanda à ce qu’il soit conservé aux Etats-Unis. Après la mort du Caudillo en 1975, soit 2 ans après Picasso, il fallut attendre 1981 pour que le tableau soit enfin remis à l’Espagne selon le vœu de son auteur. Il fut d’abord exposé dans un bâtiment jouxtant le Prado, jusqu’à ce qu’il soit définitivement installé dans les collections du musée Reina Sofia en 1992.

Retour à l’hôtel en car, une heure de repos puis départ pour une soirée Flamenco.

Diner correct et spectacle plutôt de bon niveau bien qu’un peu répétitif, mais cela tient probablement au flamenco lui-même.

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Jour 5 : L’Escurial Par André Demey

Vue générale aérienne de l’Escurial

(donc, tel que nous ne l’avons pas vu ! afin de donner une idée des dimensions de cet

ensemble gigantesque)

Le 10 Août 1557, le roi Philippe II, fils de Charles Quint, bat les Français à Saint-Quentin. C’est le jour de la Saint-Laurent. Pour rendre grâce à Dieu, le roi décide d’élever à Saint-Laurent un sanctuaire digne de lui ; ce sera l’Escurial. Juan de Herrera et Juan Bautista de Toledo en seront les architectes. Les travaux s’étaleront de 1563 à 1584. De l’extérieur, l’Escurial ressemble plus à un alcazar : lignes sobres voire sévères, construit en granit (c’est le plus grand ensemble construit en pierres après les pyramides, dixit le guide), en forme de grill pour rappeler le martyr de Saint Laurent. Actuellement les moines de l’ordre de Saint-Augustin occupent les lieux. Plusieurs destinations pour cet ensemble : culte, palais royal, panthéon royal, université. Quelques chiffres : 1080 chambres, 1300 à 1400 personnes y habitent, 3 à 4000 ouvriers ont participé à sa construction, 43 km de couloirs. C’est en pénétrant dans le monastère que tout change ; l’art pictural est présent partout, sur les murs ou sous forme de tableaux. Il a été fait appel à des artistes connus mais aussi moins connus (Jacomo Bassano XVIè siècle, peintre de Cour).

Nous commençons la visite par le palais, où l’on découvre une chaise à porteurs utilisée par Philippe II qui ne pouvait monter à cheval. Une semaine pour faire le trajet de 50 km Madrid – l’Escurial.

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Ensuite nous passons dans la galerie de « promenade à parler » où nous découvrons, encastré dans le sol, une sorte de cadran solaire qui permettait de suivre l’évolution des saisons en fonction de la hauteur du soleil. La chambre du roi, par son aspect monacal, rappelle sa piété : autel attenant, aucune décoration, accès à l’église … Toute vie ayant une fin, les dépouilles des rois sont rassemblées dans un panthéon, (5 siècles d’histoire en un seul lieu). Une seule reine, Elisabeth de Valois, fille d’Henri II, épouse de Philippe II, est inhumée dans le panthéon. Passage intermédiaire avant l’inhumation finale, le Reposoir.

Le

Panthéon

Royal

(5 siècles d’histoire)

Plusieurs salles sépulcrales sont ensuite parcourues. Elles contiennent les tombeaux des infants, princes et princesses des différentes dynasties (Bourbon, Habsbourg) n’ayant pas eu de descendance couronnée. Des places sont encore disponibles. Plus agréable à découvrir, nous pénétrons ensuite dans la salle du Chapitre. Riches décorations aux plafonds, faux reliefs avec ombres portées, marbres, nombreuses toiles (Martyre de Saint-Maurice du Greco, La Cène de Tiziano Vecello (Titien), œuvres de Ribera, Bosch etc… ) Nous passons au cloitre bas (XVIème siècle) avec ses tryptiques, la chapelle des moines (7 mois pour exécuter une peinture au plafond, l’artiste travaillant allongé sur le dos) et l’accès à la Basilique. Immense bâtiment (coupole à 92 m de haut) avec des piliers colossaux et un sanctuaire accessible par des marches en marbre rouge où l’on peut admirer un retable imposant de 30 m de haut composé de 4 étages de colonnes de jaspe, d’onyx et de marbre rouge. Les compartiments abritent des statues dont la taille, ainsi que celle des niches les abritant, sont réalisées pour donner des effets de perspective. De part et d’autre de l’autel sont érigés les mausolées de Charles Quint et de Philippe II, entrourés des membres de leur famille.

La messe y serait dite tous les jours ; des concerts y seraient tenus : chœur de 100 moines et Placido Domingo. Enfin, nous accédons à la bibliothèque. Plusieurs fois pillée ou incendiée, cette salle contient des milliers d’ouvrages (en latin, arabe, hébreu). Accessible aux chercheurs, elle serait la plus imposante du monde.

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Certains livres ont nécessité plus d’une vie de moine pour être réalisés et enluminés. Particularité : les livres sont rangés la tranche vers l’extérieur afin de ne pas moisir. De grandes dimensions (55 m x 10 m), cette salle est magnifiquement décorée, tant par la richesse des rayonnages (colonnes doriques en bois d’Amérique) que par les œuvres picturales (plafonds et murs). L’aspect scientifique de cette salle et de son contenu est souligné par la présence d’une sphère armillaire (construite en 1582).

Nef de la Basilique avec son retable La bibliothèque et son plafond peint

(une chapelle Sixtine bis) Magnifique visite qui clôtura un beau voyage !