D'un prof à l'autre - numéro 21 - mars 2010 - HELMo

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Numéro 21 – Mars 2010

C’est en lisant qu’on devient liseron.

Raymond QUENEAU

Au sommaire ce mois-ci : Spécial lecture d’œuvres longues p. 2 • Eldorado, de Laurent GAUDÉ Animations d’approfondissement p. 8 • La vie à reculons, de GUDULE Un carnet de lecture p. 15 • Achève-moi ! Concours : lire pour écrire

N.B. Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues.

D’un prof … à lD’un prof … à lD’un prof … à lD’un prof … à l’autre’autre’autre’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix

61, Hors-Château – 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Jean Kattus

Abonnement/courrier : [email protected]


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Eldorado, de Laurent GAUDÉ Animations d’approfondissement

Dans le cadre de notre cours de didactique du Français Langue Etrangère, nous (les étudiants de 3e année) avons lu plusieurs romans abordant la question de l’émigration. En effet, il parait essentiel qu’en tant que professeurs qui s’adressent à des élèves venant parfois juste d’achever un voyage d’émigration ou d’exil, nous approfondissions notre connaissance de ce vécu le plus souvent douloureux. Car comment adapter notre enseignement aux particularités de ces élèves si, par méconnaissance de leur situation psychologique, nous ne pouvons pas faire preuve d’empathie à leur égard ? Pour atteindre cet objectif, la littérature constitue un outil très puissant puisqu’elle offre de très nombreux récits qui permettent au lecteur de vivre, pendant le temps de sa lecture et parfois bien après, aux côtés des héros, migrants ou exilés, et ainsi de partager leur ressenti, de vibrer avec eux à leurs joies, leurs souffrances, leurs difficultés. Dans ce sens, cette année, une occasion en or nous était offerte par le Prix Eurégio des lycéens1 : Eldorado, de Laurent GAUDÉ, faisait partie de la sélection. Nous avons travaillé en collaboration avec les étudiants de l’option « Langues modernes ». Ils ont lu le roman et nous l’ont présenté. Ensuite, nous l’avons lu nous-mêmes, puis nous avons rencontré l’auteur à Eupen lors de l’interview organisée par le Prix Eurégio. Enfin, nous avons conçu des activités sur le livre (des animations d’approfondissement)2 pour permettre à nos homologues de 2e année d’approfondir eux aussi la thématique que nous avions choisie, le vécu des migrants.

1 http://www.euregio-lit.eu/projekt/index.php?id_language=3 2 Une animation d’approfondissement consiste à faire « prendre conscience des différents niveaux de lecture du livre, de ses différentes entrées » (C. POSLANIEC, Donner le gout de lire. Editions du Sorbier, 1990.)


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Ces activités sont autant de pistes d’exploitation transposables à d’autres romans. Quant à Eldorado, il s’adresse en priorité aux élèves plus âgés. Pour permettre à ceux-ci d’entrer plus facilement dans l’univers du livre, nous préconisons que l’enseignant lise à voix haute, devant la classe, les deux premiers chapitres : le style du roman s’y prête à merveille. Quatre ateliers tournants de 25 minutes ont été proposés à quatre sous-groupes d’élèves : 1. Composer une affiche de présentation du roman, en utilisant les photos et les mots de magazines Objectif : construire (en mettant en œuvre des compétences d’inférence) et exprimer, à travers la médiation de l’affiche expliquée au grand groupe, le sens global du roman.

2. Ecrire un passage du roman Après avoir écouté la lecture à voix haute d’un extrait du roman relatant l’assaut des clôtures de l’Europe par les migrants (chapitre X), les élèves sont invités à écrire le ressenti d’un douanier espagnol à ce moment du récit. Une phrase de départ en « je » leur est donnée (« Soudain, je les vois : ils sont des centaines ! Je… « ) pour faciliter leur « entrée en écriture » et une musique de fond (rythme d’inspiration africaine) soutient l’inspiration. Ensuite, ceux qui le désirent lisent leur texte à voix haute. Objectif : se décentrer en adoptant un point de vue différent de celui du narrateur du roman / ressentir les émotions d’un personnage du roman. 3. Participer à un jeu de rôles Il s’agit d’un débat télévisé fictif avec Laurent Gaudé (qui lit d’abord des extraits du chapitre 2 évoquant la situation des futurs enfants et petits-enfants du narrateur et de son frère, une fois que ceux-ci seront en Europe), un animateur qui distribue la parole et 4 invités, à qui l’on demande de réagir à la lecture du passage du roman en fonction du vécu de leur rôle3 (ci-dessous). 3 inspiré du livre de Dominique GROOTAERS, Culture mosaïque. Vie Ouvrière Edition, 1984. pp. 144-147


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N.B. Ce « personnage » du jeu dr rôles, Fatou Diomé, est l’auteur du roman Le ventre de l’Atlantique, qui lui aussi traite de l’émigration. Ce livre faisait partie de la sélection du Prix Eurégio 2008-2009.

Objectif : aller au-delà de la narration, suivre une piste de réflexion suggérée par le roman, prendre conscience du vécu des enfants d’immigrés (que sont parfois les élèves participants) et porter un regard de type sociologique sur leur situation. 4. Ecouter deux chansons et composer un couplet inspiré par le roman Deux chansons sont interprétées (chantées avec accompagnement à la guitare) par les animateurs de l’atelier : Lily, de Pierre PERRET et African Tour, de Francis CABREL. Après distribution des paroles, la thématique de chacune des chansons est évoquée et mise en relation avec Eldorado. Les élèves sont alors divisés en deux sous-groupes qui ont pour tâche, en respectant les caractéristiques de la chanson choisie (rythme et rimes) de composer, puis de chanter, un couplet qui fait référence au roman (personnages, péripéties, etc.). Objectif : rendre compte de sa compréhension de la thématique en établissant des liens entre le roman et les chansons


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Lily On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris Elle croyait qu'on était égaux Lily Au pays de Voltaire et d'Hugo Lily Mais pour Debussy en revanche Il faut deux noires pour une blanche Ça fait un sacré distinguo Elle aimait tant la liberté Lily Elle rêvait de fraternité Lily Un hôtelier rue Secrétan Lui a précisé en arrivant Qu'on ne recevait que des Blancs Elle a déchargé des cageots Lily Elle s'est tapé les sales boulots Lily Elle crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue ses frères de couleur L'accompagnent au marteau-piqueur Et quand on l'appelait Blanche-Neige Lily Elle se laissait plus prendre au piège Lily Elle trouvait ça très amusant Même s'il fallait serrer les dents Ils auraient été trop contents Elle aima un beau blond frisé Lily Qui était tout prêt à l'épouser Lily Mais la belle-famille lui dit nous Ne sommes pas racistes pour deux sous Mais on veut pas de ça chez nous Elle a essayé l'Amérique Lily Ce grand pays démocratique Lily Elle aurait pas cru sans le voir Que la couleur du désespoir Là-bas aussi ce fût le noir Mais dans un meeting à Memphis Lily Elle a vu Angela Davis Lily Qui lui dit viens ma petite sœur En s'unissant on a moins peur Des loups qui guettent le trappeur Et c'est pour conjurer sa peur Lily Qu'elle lève aussi un poing rageur Lily Au milieu de tous ces gugus Qui foutent le feu aux autobus Interdits aux gens de couleur Mais dans ton combat quotidien Lily Tu connaîtras un type bien Lily Et l'enfant qui naîtra un jour Aura la couleur de l'amour Contre laquelle on ne peut rien On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris.

African Tour Déjà nos villages s'éloignent Quelques fantômes m'accompagnent Y'aura des déserts, des montagnes A traverser jusqu'à l'Espagne Et après... Inch'allah On a de mauvaises chaussures L'argent cousu dans nos doublures Les passeurs doivent nous attendre Le peu qu'on a ils vont le prendre Et après... Est-ce que l'Europe est bien gardée ? Je n'en sais rien Est-ce que les douaniers sont armés ? On verra bien Si on me dit, c'est chacun chez soi Moi je veux bien, sauf que chez moi Sauf que chez moi y'a rien Pas de salon, pas de cuisine Les enfants mâchent des racines Tout juste un carré de poussière Un matelas jeté par terre Au-dessus... Inch'allah Vous vous imaginez peut-être Que j'ai fait tous ces kilomètres Tout cet espoir, tout ce courage Pour m'arrêter contre un grillage Est-ce que l'Europe est bien gardée ? Je n'en sais rien Est-ce que les douaniers vont tirer ? On verra bien Si on me dit, c'est chacun chez soi Moi je veux bien, sauf que chez moi Sauf que chez moi y'a rien Je n'en sais rien On verra bien Moi, je veux bien Sauf que chez moi... La moitié d'un échafaudage J'en demande pas davantage Un rien, une parole, un geste Donnez-moi tout ce qu'il vous reste Et après... Je n'en sais rien On verra bien Moi, je veux bien Sauf que chez moi... Déjà nos villages s'éloignent..


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Autres animations d’approfondissement possibles 1. Les couvertures 1. Mets chacune des couvertures ci-dessous en relation avec le roman : quels liens entre illustration et texte ? 2. Evalue ces couvertures. Laquelle te semble la plus pertinente ? Laquelle te plait le plus ? Justifie ton avis.


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2. Le mail « juste pour rire » ? Après lecture du livre de Laurent Gaudé, comment réagis-tu à ce mail qu’un copain t’a envoyé « juste pour rire » ? De : … À : … Faut pas confondre frontière et paradis

Les frontières • Traverser la frontière iranienne illégalement vous vaut une

détention perpétuelle. • Traverser la frontière nord-coréenne illégalement vous vaut

12 ans de travaux forcés. • Traverser la frontière afghane illégalement vous vaut une

exécution. • Traverser la frontière saoudienne illégalement vous garantit

qu'on n'entendra plus jamais parler de vous. • Traverser la frontière vénézuélienne illégalement vous vaut

une condamnation comme espion et votre avenir est scellé. • Traverser la frontière cubaine illégalement vous vaut de

moisir indéfiniment dans une prison politique.

Traverser la frontière belge illégalement vous donne :

Un emploi, un permis de conduire, une carte

d'assurance sociale, le bien-être social, un logement subventionné, l'éducation gratuite, des soins de santé gratuits, des

médicaments gratuits...

Charlotte Coornaert, Olive De Backer, Astrid Finck, Aline Galand, Alexia Galerin, Jean Kattus, Marie Lobue, Ludovic Piron, Gaëlle Pruvost, Laurie Schyns, Julie Scohy, Thomas Vereecke, Julie Versleegers.


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La vie à reculons de GUDULE Un carnet de lecture Comment soutenir des lecteurs faibles dans l’apprentissage des compétences de lecture et guider leur travail de lecture d’une œuvre longue ? Parmi les nombreuses méthodologies existantes4, le carnet de lecture est un outil très intéressant, qui accompagne l’élève, le rassure5 et oriente son activité de lecteur dans diverses directions. Celles-ci, constitutives d’une lecture de qualité mais souvent méconnues par les élèves peu familiarisés avec le livre, l’amènent peu à peu à entrer en relation avec lui, en d’autres mots à le com-prendre (le prendre avec soi, comme un com-pagnon avec qui l’on vit des émotions et l’on réfléchit). Aurélie LAROSE, nous propose ici le carnet qu’elle a conçu pour aider ses élèves à entrer dans la lecture du roman de GUDULE, « La vie à reculons ». Des commentaires didactiques accompagnent certaines consignes du carnet (dont des extraits seulement sont présentés, pour des raisons pratiques), afin de mettre en évidence leur intérêt (en lien avec les déficits en lecture6 des élèves en difficulté) et donner des pistes à ceux qui voudraient se lancer dans l’élaboration d’un outil de ce type pour accompagner la lecture d’un autre roman.

GUDULE, La vie à reculons. Le Livre de Poche – Collège – Collection « Contemporain ». Thomas a quinze ans. A la suite d’une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui, aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d’ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d’Elsa, la mécanique de la peur et de l’ignorance se met en marche.

Mon carnet de lecture… : une formulation qui insiste sur le fait que la lecture est un acte individuel, une relation « unique » entre le livre et le lecteur particulier qu’est chaque élève. La forme du phylactère évoque de façon implicite le fait que la lecture est pensée, réflexion (et que le sens du livre ne tombe pas du ciel, comme par magie), et que celle-ci pourra se matérialiser dans le carnet. La qualité de la présentation du carnet est importante pour motiver l’élève et à l’amener à soigner son travail.

4 Un choix subjectif de quelques outils de grande qualité : - Séverine DECROIX et Dominique LEDUR, Enjeux de lecture – Lectures en JEux. Comprendre et accompagner les élèves en difficulté. FeSeC 2009. - S. Terwagne, S. Vanhulle, A. Lafontaine, Les cercles de lecture. De Boeck-Duculot, 2001. - Outil publié par la FeSeC : Parcours de lecture : « L’huile d’olive ne meurt jamais » 5 cfr Daniel PENNAC, Comme un roman : « Soutenir l’élève dans son effort ». 6 notamment un déficit de clarification de l’activité de lecture et de maitrise des processus (voir Enjeux de lecture… cité ci-dessus).


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Ci-dessous, des extraits du carnet de lecture, accompagnés de commentaires didactiques : Point 1. L’élève est invité à dresser la carte d’identité du roman… un peu comme si le livre était une personne, avec qui l’on peut entretenir une relation. Les informations ainsi récoltées peuvent ensuite l’aider à anticiper le contenu du livre. Point 2. Une fois ces informations glanées et au départ de celles-ci, l’élève est amené à émettre des hypothèses sur le contenu du livre. Cette démarche est essentielle en lecture, car c’est elle qui incite l’élève à ouvrir le livre à la première page, à commencer à déchiffrer et à tenter de construire le sens de ce qu’il lit. Elle lui donne un premier projet de lecture : vérifier que ses hypothèses sont correctes. Point 3. L’oeuvre choisie est un roman « miroir », c’est-à-dire que ses personnages sont des jeunes du même âge que le lecteur, et donc qu’ils peuvent lui renvoyer « en miroir » une image de ce qu’il est, de ce qu’il vit, de ce qu’il ressent. D’où l’intérêt d’amener le lecteur à s’interroger sur ce que le livre peut mettre en évidence dans sa propre vie. Le thème ici est particulièrement intéressant puisqu’il pousse le lecteur à réfléchir à d’éventuelles situations de violence quotidienne qu’il aurait vécues (sujet sans doute encore « tabou » qui aurait tout intérêt à être traité au sein des classes). Cette démarche qui pousse le lecteur à établir des liens entre le livre et lui-même l’amène à construire le « sens personnel » (Lire, c’est construire 3 sens : le sens littéral, le sens inférentiel et le sens personnel). Cette démarche est capitale, car si le lecteur ne perçoit pas la relation entre ce qui lui est raconté et lui-même, si cela lui reste complètement extérieur, à quoi bon lire ? Or, souvent, les lecteurs faibles ont une représentation erronée de la lecture : ils considèrent que déchiffrer suffit et en quelque sorte ne s’autorisent pas à « penser » une relation entre eux et le livre.


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Point 4 (page précédente). Emettre des hypothèses sur la suite : lire est un travail d’enquête, actif, qui réclame du lecteur de l’attention, de l’astuce et la mise en relation d’indices pris à différents endroits du texte. Le lecteur réfléchit comme un enquêteur dans une affaire criminelle. Point 5. La plupart du temps, pour amener les élèves à rendre compte du sens qu’ils ont construit au départ d’un texte, les enseignants ont recours au questionnaire. Sans nier l’intérêt de celui-ci, il faut bien constater que pour des élèves qui ont du mal avec l’écrit et le verbal, on les confronte une fois de plus à la même difficulté. Recourir au dessin comme médiation de la lecture peut donc permettre à certains de faire savoir ce qu’ils ont perçu sans devoir se servir des mots, et, peut-être, de dévoiler des talents dans le domaine de la créativité graphique. Le fait de proposer aux élèves d’attribuer un titre à chacun des chapitres est également très porteur : il met en évidence leur sens de la synthèse et leur permet d’exprimer le sens global qu’ils ont construit. En fonction des réponses apportées par les élèves (car il est évident que ce carnet de lecture n’est pas à conserver à la maison pour un travail strictement individuel : il sert de support à des activités de classe, au cours desquelles les élèves pourront discuter et confronter leurs interprétations – le plaisir de lire passe aussi par le partage des celles-ci), on pourra distinguer les titres qui font simplement référence aux faits racontés par le chapitre du roman (sens littéral) de ceux qui évoquent ses thématiques (sens inférentiel). On peut aussi proposer aux élèves de rédiger un bref commentaire sur le chapitre à la façon de Jules Verne, dans Le tour du monde en 80 jours : Chapitre XI : « Où Phileas Fogg achète une monture à un prix fabuleux » (sens littéral) ou Chapitre XIII : « Dans lequel Passepartout prouve une fois de plus que la fortune sourit aux audacieux » (sens inférentiel).


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Point 9 : A nouveau, le sens personnel est mis en avant par cette question qui incite le lecteur à véritablement se mettre à la place d’un personnage et à justifier son attitude.

Point 12 : Le lecteur est ici amené à interpréter le comportement d’un personnage et à imaginer les raisons qui le poussent à agir comme il le fait. Il y a plusieurs réponses possibles à cette question et, lorsqu’elles seront formulées en classe, il sera important de les accepter toutes comme valables (pour autant qu’elles soient vraisemblables et en cohérence avec d’autres éléments fournis par le

roman). Cela mettra en évidence que lire ne consiste pas à dégager LE sens du texte, mais à le construire, activement, en recourant à sa réflexion et à son expérience de la vie.

Point 13 : Lire, c’est aussi découvrir des nouveautés, des choses qu’on ne connait pas. Il convient donc de montrer aux élèves qu’il est normal de ne pas tout connaitre à l’avance et que lire, c’est aussi prendre le temps de s’informer sans se décourager.

Point 16 : Même remarque. Dans ce travail d’enrichissement culturel des élèves, il est important de cibler précisément les éléments sur lesquels attirer leur attention, ceux qui sont essentiels.

C’est le cas de Cendrillon, conte « pilier » du patrimoine littéraire et culturel francophone, mais qui ne fait pas nécessairement partie de « l’encyclopédie personnelle » des élèves en grande difficulté de lecture (notamment parce qu’ils sont issus d’un milieu socioculturel très éloigné du monde de l’écrit).


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Point 18 : Prendre en quelque sorte la place du romancier pour imaginer… et associer lecture et écriture, afin de rendre compte du sens construit.

Point 21 : Le sens personnel est à nouveau sollicité, en termes d’appréciation cette fois. En effet, comme « Aimer lire ne supporte pas l’impératif » (Daniel PENNAC), cela vaut la peine de savoir ce que

l’élève pense et de lui donner l’occasion de l’exprimer…

Point 23 : Education sexuelle au cours de français ? On est en pleine interdisciplinarité et tant mieux ! Car lire, c’est apprendre, et, Dieu merci, pas seulement des notions grammaticales ou littéraires ! Lire, c’est découvrir le monde, notamment pour pouvoir peu à peu acquérir du pouvoir sur sa vie et ses choix. Alors, parler du SIDA au cours de français, oui ! Et si le professeur ne se sent pas assez compétent, le PMS (centre psycho-médico-social) peut collaborer.

Point 24 : Se décentrer, adopter une autre point de vue, celui d’un adulte par exemple, c’est aussi cela, lire. Il ne s’agit pas seulement de se regarder soi-même à travers des héros de papier, mais aussi de mieux comprendre les réactions des autres.

Point 25 : De la lecture à l’écriture : par imitation, le lecteur va pouvoir poser le même acte que l’écrivain : décrire un univers. En se confrontant à la difficulté de l’exercice, il en appréciera d’autant plus

les qualités d’écriture du livre ! Lecture et écriture : 2 compétences qui s’enrichissent mutuellement !


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D’autres façons d’amener les élèves à rendre compte de leur lecture : 1. Ecrire au départ des illustrations du roman

- Choisis deux ou trois personnages et rédige leur conversation en teant compte de ce qui est dit dans le roman.

- Choisis un ou plusieurs personnage(s) et, à la manière d’une B.D., écris la/les bulle(s) qui lui/leur correspond(ent).

- Que va-t-il se passer ? Imagine-le et écris-le.

2. Comparer deux couvertures Imagine que tu es Gudule, l’auteur du roman. Ton éditeur te propose de choisir entre les deux couvertures ci-dessous. Laquelle préfères-tu ? Argumente ton choix en te référant au contenu du livre.

3. Critiquer et améliorer un résumé Lis le résumé ci-dessous. Qu’en penses-tu ? Correspond-il à ta vision du roman ? Qu’est-ce que tu garderais ? Qu’est-ce que tu supprimerais ? Améliore ce texte OU, à ton tour, rédige un résumé du livre, comme si tu le recommandais à un ami.


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Thomas Dunoy redouble sa quatrième dans un nouveau collège, il a 15 ans, il est séropositif depuis 8 ans suite à une transfusion sanguine. Ses parents préviennent le principal du collège, qui décide de garder le secret, sauf avec l’ensemble des profs. Parmi les filles, Elsa le repère vite, et tombe amoureuse de ses yeux, elle le surnomme « Le Grand Bleu ». Elle apprécie son courage, surtout quand il va seul menacer les Zoulous, graines de voyous qui sèment la terreur devant la bibliothèque. La veille, ils avaient agressé Elsa et sa copine Mélanie. Elsa fréquente donc Thomas, et s’étonne qu’il la rejette vivement, alors qu’elle s’apprêtait à embrasser sa main après qu’il s’était fait griffer par un chat. Un prof intercepte un billet où elle déclare sa flamme à Thomas. Il appelle les parents de la jeune fille pour les prévenir du danger. Ceux-ci la mettent au parfum, et parviennent à la persuader que Thomas a failli contre elle. Le lendemain elle s’épanche auprès de Mélanie, et « toute la classe est au courant dans le quart d’heure qui suit ! » (p. 100). C’est alors un festival de bêtise, de cancans et de ségrégation. Il faut toute la persuasion de Thomas d’une part, d’autre part de Laurence, la bibliothécaire qui joue plutôt un rôle d’éducatrice de quartier, et dont le frère a le sida, pour faire comprendre à Elsa et à Mélanie qu’elles se trompent, et qu’elles auraient mieux fait de tenir leur langue. En effet, Thomas, depuis qu’il est séropositif, a eu du temps pour réfléchir à la question, et il a sur le sujet la maturité d’un adulte. Mais le mal est fait, et Thomas, qui supportait déjà difficilement les provocations et les méchancetés, supporte encore plus mal l’apitoiement et la condescendance qui lui rappellent sans cesse qu’il est en sursis. C’est au moment où Elsa s’apprêtait à lui dire : « parce que tu vas mourir » qu’elle se rend compte de la cruauté de ces mots que ses parents n’avaient pas eu honte de lui souffler, mal inspirés par le prof. Elle va alors materner Thomas, à son corps défendant. Celui-ci se rapproche des Zoulous, parce que leur chef, Frankie, n’a pas peur de partager sa cigarette avec lui. Il se laisse entraîner par eux, sous prétexte de donner une leçon à des fils de commerçants racistes, mais c’est encore pire : on les punit, et on passe l’éponge pour lui, par pitié. « Les profs me traitent comme un bibelot qu’ils auraient peur de casser… » (p. 151). Comment être traité comme tout le monde ?

http://www.altersexualite.com/spip.php?article96

4. Critiquer des critiques Lis les critiques ci-dessous. Qu’en penses-tu ? Correspondent-elles à ton avis sur le roman ? Comment les améliorerais-tu ? La vie à reculons, de Gudule

1. Le roma, est super, je l’adore c’est super bien écrit

2. Je trouve que ce livre est très bien car il parle de la différence à travers la maladie. Je l’ai étudier l’année dernière au collège et j’ai vraiment adorée en parler. La vie à reculons est vraiment un livre à conseiller.

3. se livre est vraimenttrés bien je les lu et sa montre vraiment l’ignorance et la bêtise des gens quand ont est différents on a pas de place dans la société trés trés bn liivre

http://www.altersexualite.com/spip.php?article96

Aurélie LAROSE et Jean KATTUS


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Achève-moi ! Concours : lire pour écrire

Une magnifique occasion de collaborer avec un écrivain reconnu, de se couler dans son univers, dans son style et de développer son imaginaire… Nicolas ANCION , Christine AVENTIN , Luc BABA , Vincent ENGEL , Jean-Luc FONCK, Bernard GHEUR, Caroline LAMARCHE , Grégoire POLET , 8 auteurs belges d’aujourd’hui ont commencé le travail… À vous de poursuivre !

Thème : Passages... Pas sages...

Concours ouvert à tous dès 12 ans

Date limite : 15 mai 2010

Tous les renseignements sur www.achevemoi.be

Documents

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