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Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire et la nutrition infantile au Burkina Faso Mémoire Catherine Maisonneuve Maîtrise en nutrition Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada © Catherine Maisonneuve, 2015

Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

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Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire et la nutrition infantile au

Burkina Faso

Mémoire

Catherine Maisonneuve

Maîtrise en nutrition

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

© Catherine Maisonneuve, 2015

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RÉSUMÉ

Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux comprendre la relation

existant entre la culture du coton, le rôle de la femme et la sécurité alimentaire et

nutritionnelle dans une région cotonnière du Burkina Faso. Les résultats démontrent une

forte prévalence d’insécurité alimentaire et de dénutrition infantile et une relation

dynamique entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes, la sécurité

alimentaire des ménages et la nutrition infantile. La charge de travail de la femme ou le

temps passé à travailler au champ de coton ont été positivement associés au score

d’insécurité alimentaire, tandis que leur pouvoir décisionnel sur la gestion du revenu

familial l’était négativement. La qualité des soins prodigués aux enfants semblait quant à

elle avoir une influence sur l’état nutritionnel des enfants. Privilégier les interventions

communautaires visant à accroître le niveau d’autonomisation des femmes semblerait alors

être nécessaire pour réduire la faim et la malnutrition infantile dans cette région du monde.

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ABSTRACT

The work presented in this thesis is designed to better understand the relationship between

cotton cropping, women’s role and food and nutrition security in a cotton growing region of

Burkina Faso. Results show a high prevalence of food insecurity and child malnutrition and

a dynamic relationship between cotton cropping, women’s daily activities, household food

security and child nutrition. Women's workload or the time spent they are working in the

cotton field were positively associated with the score of food insecurity, while their

decision-making power on the management of family income was negatively. The quality

of childcare appears to influence children’s nutritional status. Giving priority to community

interventions to increase women's level of empowerment seems to be necessary to reduce

hunger and child malnutrition in this region of the world.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ..................................................................................................................... iii ABSTRACT ....................................................................................................................... v TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................vii LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................... xi

LISTE DES FIGURES ....................................................................................................... xiii LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES ............................................................... xv REMERCIEMENTS ............................................................................................................ xix AVANT-PROPOS ............................................................................................................... xxi INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................ 1

CHAPITRE 1 : RECENSION DES ÉCRITS ......................................................................... 3

1.1. Portrait actuel de la nutrition dans le monde ................................................. 3

1.1.1. Situation de l’insécurité alimentaire .............................................................. 3

1.1.2. Situation de la sous-alimentation ou de la faim ............................................ 4

1.1.3. Situation de la dénutrition infantile ............................................................... 6

1.2. Commercialisation de l’agriculture et sécurité alimentaire et nutritionnelle 9

1.2.1. L’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle ............................... 9

1.2.2. Historique de la commercialisation de l’agriculture ..................................... 9

1.2.3. Conceptualisation des relations entre cultures de rente et nutrition ............ 10

1.2.4. Impacts des cultures de rente sur la sécurité alimentaire ............................ 11

1.2.5. Impacts des cultures de rente sur l’état nutritionnel des enfants ................. 14

1.2.6. Situation actuelle au Burkina Faso .............................................................. 18

1.2.6.1. Portrait socioéconomique ........................................................................ 18

1.2.6.2. Contexte sanitaire et nutritionnel............................................................. 19

1.2.6.3. Aperçu sur l’agriculture ........................................................................... 20

1.2.6.4. La culture du coton .................................................................................. 20

1.3. Les femmes et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique ............. 22

1.3.1. Rôle de la femme ......................................................................................... 22

1.3.2. Inégalités entre hommes et femmes ............................................................ 23

1.3.2.1. Place limitée dans le système de l’éducation .......................................... 23

1.3.2.2. Faible reconnaissance sur le marché du travail ....................................... 24

1.3.2.3. Faible accès à la terre .............................................................................. 24

1.3.2.4. Pouvoir d’expression limité ..................................................................... 25

1.3.3. Les femmes africaines et la sécurité alimentaire et nutritionnelle .............. 25

1.3.3.1. Femmes et disponibilité alimentaire ........................................................ 25

1.3.3.2. Femmes et accessibilité alimentaire ........................................................ 26

1.3.3.3. Femmes et utilisation des aliments .......................................................... 26

1.3.4. L’insécurité alimentaire au sein des ménages : exemple du Burkina Faso . 27

1.3.4.1. Situation d’insécurité alimentaire des enfants. ........................................ 27

1.3.4.2. Situation d’insécurité alimentaire des femmes ........................................ 28

1.3.5. Le cycle intergénérationnel de la dénutrition : exemple du Burkina Faso .. 29

1.3.5.1. Dénutrition périnatale .............................................................................. 29

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1.3.5.2. Dénutrition infantile ................................................................................ 30

1.3.5.3. Dénutrition des femmes en âge de procréer ............................................ 32

1.3.6. Activités quotidiennes des femmes et culture du coton .............................. 32

CHAPITRE 2 : HYPOTHÈSES ET OBJECTIFS ............................................................... 35

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE .............................................................. 37

3.1. Type d’étude et participants ........................................................................ 37

3.2. Site de l’étude ............................................................................................. 39

3.3. Collecte des données ................................................................................... 39

3.4. Variables à l’étude ...................................................................................... 40

3.4.1. Variables dépendantes ................................................................................ 40

3.4.1.1. Évaluation de l’insécurité alimentaire ..................................................... 40

3.4.1.2. Évaluation de l’état nutritionnel des enfants ........................................... 43

3.4.2. Variables indépendantes ............................................................................. 44

3.4.3. Autres variables .......................................................................................... 45

3.5. Analyses statistiques ................................................................................... 45

3.6. Considérations éthiques .............................................................................. 46

CHAPITRE 4 : WOMEN’S EMPOWERMENT: A KEY MEDIATING FACTOR

BETWEEN COTTON CROPPING AND FOOD INSECURITY IN

WESTERN BURKINA FASO ................................................................... 49

4.1. Résumé ...................................................................................................................... 50

4.2. Abstract ...................................................................................................................... 51

4.3. Introduction ................................................................................................................ 52

4.4. Methods ..................................................................................................................... 53

4.4.1. Study design and participants ............................................................................. 53

4.4.2. Data collection .................................................................................................... 54

4.4.3. Household Food Insecurity ................................................................................ 54

4.4.4. Dietary Diversity ................................................................................................ 55

4.4.5. Women’s Daily Activities .................................................................................. 55

4.4.6. Cotton cropping .................................................................................................. 55

4.4.7. Statistical analysis .............................................................................................. 55

4.5. Results........................................................................................................................ 56

4.5.1. Baseline characteristics ............................................................................... 56

4.5.2. Food and nutrition insecurity status ............................................................ 57

4.5.3. Associations between cotton cropping, women’s daily activities, and

household food insecurity ........................................................................... 58

4.6. Discussion ................................................................................................... 58

4.7. Conclusion .................................................................................................. 61

4.8. Acknowledgements ..................................................................................... 62

4.9. Statement of Competing Interests ............................................................... 62

4.10. List of Abbreviations .................................................................................. 62

4.11. References ................................................................................................... 62

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CHAPITRE 5 : RELATIONS ENTRE LA CULTURE DU COTON, LES ACTIVITÉS

QUOTIDIENNES DES FEMMES ET L’ÉTAT NUTRITIONNEL DES

ENFANTS DANS QUATRE VILLAGES DE L’OUEST DU BURKINA

FASO ........................................................................................................... 73

5.1. Abstract ....................................................................................................... 74

5.2. Résumé ........................................................................................................ 75

5.3. Introduction ................................................................................................. 76

5.4. Méthode ....................................................................................................... 77

5.4.1. Site de l’étude .............................................................................................. 78

5.4.2. Population d’étude ....................................................................................... 78

5.4.3. Collecte de données ..................................................................................... 78

5.4.3.1. Mesures anthropométriques ..................................................................... 79

5.4.3.2. Les activités quotidiennes des femmes.................................................... 80

5.4.3.3. Culture du coton ...................................................................................... 80

5.4.4. Analyses des données .................................................................................. 81

5.5. Résultats ...................................................................................................... 82

5.5.1. Caractéristiques et état nutritionnel des enfants des producteurs de coton . 82

5.5.2. Corrélations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des

femmes et l’état nutritionnel des enfants ..................................................... 83

5.5.3. Associations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des

femmes et l’état nutritionnel des enfants ..................................................... 83

5.6. Discussion ................................................................................................... 83

5.7. Références ................................................................................................... 89

6.1. Retour sur les résultats ............................................................................................... 98

6.1.1. Premier objectif spécifique .......................................................................... 98

6.1.2. Deuxième objectif spécifique ...................................................................... 99

6.2. Forces et limites de la recherche .............................................................................. 100

6.3. Conclusion générale et perspectives de recherche ................................................... 102

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 105 ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE DE L’ÉTUDE ............................................................. 115

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Principaux indicateurs de la sécurité alimentaire des ménages ......................... 12

Tableau 2. Nutriments de type I et de type II ...................................................................... 31

Tableau 3. Caractéristiques de l’étude « Déterminants de la sécurité alimentaire et de la

malnutrition infantile en zone cotonnière au Burkina Faso » ............................ 37

Tableau 4. Caractéristiques des régions cotonnières de l'étude en 2010-2011 .................... 39

Tableau 5. Questions du HFIAS et du HHS ........................................................................ 42

Tableau 6. État nutritionnel des enfants de cinq ans et moins selon les indices

nutritionnels et les scores z obtenus à partir des courbes de croissance de

l'OMS de 2006 ................................................................................................... 44

Tableau 7. Distribution of participants during the pre-harvest period .................................. 66

Tableau 8. Characteristics of participating households ........................................................ 67

Tableau 9. Household food insecurity prevalence and related conditions during the

pre-harvest period of 2012 ................................................................................. 69

Tableau 10.Multivariate linear regression model examining the effects of cotton

cropping and women’s daily activities on household food insecurity status

in rural Burkina Faso ......................................................................................... 70

Tableau 11. Multivariate linear and logistic regression models of the effects of cotton

cropping on women’s daily activities, that are related to household food

insecurity status, in rural Burkina Faso.............................................................. 71

Tableau 12. Caractéristiques des enfants de producteurs de coton de l'Ouest du

Burkina Faso ...................................................................................................... 92

Tableau 13. Corrélations entre l’état nutritionnel des enfants et le score de l'échelle de

l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS) .................. 92

Tableau 14.Corrélations entre la culture du coton et les activités quotidiennes des

femmes ............................................................................................................... 93

Tableau 15.Corrélations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des

femmes et l’état nutritionnel des enfants ........................................................... 94

Tableau 16.Modèles de régressions linéaires multivariées examinant l'impact de la

culture du coton et des activités quotidiennes des femmes sur l'état

nutritionnel des enfants ...................................................................................... 95

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LISTE DES FIGURES

Figure 1. Cadre conceptuel de la relation existant entre la pauvreté, l'insécurité

alimentaire et la malnutrition maternelle et infantile ............................................. 5

Figure 2. La faim dans le monde en 2014............................................................................... 8

Figure 3. Liens potentiels entre la commercialisation de l'agriculture et la sécurité

alimentaire et nutritionnelle des ménages ............................................................ 11

Figure 4. Situation géographique du Burkina Faso .............................................................. 18

Figure 5. Type de dénutrition infantile selon la déficience en nutriments de type I ou

type II ................................................................................................................... 31

Figure 6. Site de l'étude ........................................................................................................ 41

Figure 7. Site de l'étude ........................................................................................................ 79

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LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES

AGR Activités génératrices de revenus

AICB Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

(Food and Agriculture Organization of the United Nations)

FASO COTON Association professionnelle des Sociétés de Coton du Burkina

HAZ Score z de l’indice longueur/taille pour âge (lenght/height-for-age

z- score)

HDDS Score de diversité alimentaire des ménages (Household Dietary

Diversity Score)

HFIAS Échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages

(Household Food Insecurity Access Scale)

HHS Indice domestique de la faim (Household Hunger Score)

IFPRI Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires

(International Food Policy Research Institute)

IMC Indice de masse corporelle

INERA Institut National de l’Environnement et de Recherches Agricoles

OMD Objectifs du millénaire pour le développement

OMS Organisation mondiale de la santé

PAM Programme Alimentaire Mondial

PIB Produit intérieur brut

PNSR Programme National du Secteur Rural

SOCOMA Société cotonnière du Gourma

SOFITEX Société burkinabè des fibres textiles

SUN Renforcement de la Nutrition (Scaling Up Nutrition)

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (United Nations

International Children’s Emergency Funds)

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WAZ Score z de l’indice poids pour âge (weight-for-age z-score)

WHZ Score z de l’indice poids pour taille (weight-for-height z-score)

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xvii

Un seul doigt ne peut prendre un caillou.

-Proverbe africain

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xix

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier les participants de ce projet sans qui l’étude n’aurait pu

être réalisée. Ces familles d’agriculteurs ont pris le temps de répondre à chacune des

questions malgré leur horaire très chargé.

Ensuite, je voudrais dire mille mercis à ma directrice, Dre Thérèse Desrosiers, et mon co-

directeur de maîtrise, Dr Dia Sanou. Ils ont toujours été disponibles pour me donner de

judicieux conseils, me soutenir et m’encourager malgré tout. Je suis très heureuse d’avoir

pu faire partie de leur équipe de recherche et j’espère avoir l’opportunité, un jour, de

collaborer de nouveau avec eux.

J’ai une pensée pour les gens que j’ai rencontrés au Burkina Faso à l’été 2012. Pour leur

accueil et leur générosité, je voudrais remercier : l’équipe de l’INERA de Saria et Dr

Korodjouma Ouattara; les enquêteurs de l’étude, soit Roukyatou Dera, Hamidou Kaboré,

Idrissa Sidibé et Zohinebou Dera; les stagiaires au baccalauréat en nutrition de l’Université

d’Ottawa qui m’ont accompagnée, soit Annabelle Drolet et Léa Décarie-Spain; ainsi que

les guides, les autorités locales et les enfants des différents villages visités. Je garde de très

beaux souvenirs des moments passés avec ces personnes.

Je tenais à remercier Mme Hélène Crépeau et Dre Denise Ouellet qui m’ont guidée pour les

multiples analyses statistiques de mon projet ainsi que Mme Rosanne Blanchet qui m’a

donné des conseils tout au long de ma formation.

Merci aux donateurs du Fonds Jean-Paul Houle de la Faculté des sciences de l’agriculture

et de l’alimentation de l’Université Laval pour les bourses de maîtrise, aux donateurs du

Fonds de l’Université Laval pour les bourses de leadership social et scientifique, au Bureau

international pour la bourse de mobilité offerte et à l’AELIÉS pour leur subvention

pédagogique lors de ma participation au Nutrition Congress Africa 2012. Je dis merci au

Programme de développement de la recherche et de l’intégrité de la Faculté des sciences de

la santé de l’Université d’Ottawa et au Center for International Governance Innovation of

Canada (CIGI) qui ont financé le projet de recherche au Burkina Faso. Je tiens également à

souligner le soutien financier de mon co-directeur de recherche, Dr Dia Sanou, lors de la

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xx

collecte de données au Burkina Faso et de ma directrice de recherche, Dre Thérèse

Desrosiers, pour le congrès en Afrique du Sud.

Finalement, merci à mes anciennes «mentors» de l’INSPQ et mes collègues de travail qui

m’en font découvrir un peu plus chaque jour sur le monde de la recherche. Je remercie mes

amis de la Gaspésie, du BAC en nutrition et du voyage au Mali pour leur amitié et pour

tous les bons moments passés ensemble. Je veux remercier Audrey d’avoir lu ce mémoire

sans aucune hésitation. Merci à ma famille, surtout à mes parents qui m’ont toujours

encouragée dans mes études et mes projets de vie. Enfin, merci à l’homme de ma vie,

Mohamed, qui a toujours été là pour moi.

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xxi

AVANT-PROPOS

Ce mémoire comprend l’article « Women’s Empowerment : A Key Mediating Factor

between Cotton Cropping and Food Insecurity in Western Burkina Faso » et l’article

« Relations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et l’état

nutritionnel des enfants dans quatre villages de l’Ouest du Burkina Faso ». À titre de

première auteure, j’ai participé à l’ensemble des étapes du projet de recherche. J’ai rédigé la

proposition de recherche, fait une demande au comité d’éthique, coordonné la collecte de

données, effectué la saisie de données, fait les analyses statistiques et rédigé ces deux

articles scientifiques. Le premier article qui se retrouve en intégralité au chapitre 4 de ce

document a été publié dans la revue en libre accès Journal of Food Security, Vol. 2, No. 2,

51-58 le 30 juin 2014 (http://pubs.sciepub.com/jfs/2/2/2/index.html). Le deuxième article se

retrouve au chapitre 5 et sera soumis sous peu à la Revue d’Épidémiologie et de Santé

Publique.

Mon projet de maîtrise s’est inséré dans une étude découlant d’un partenariat entre

l’Université d’Ottawa, l’Institut National de l’Environnement et Recherches Agricoles

(INERA) et l’Université Laval. Ainsi, plusieurs experts ont pu m’aider à perfectionner les

articles. Mon co-directeur Dr Dia Sanou, qui est le chercheur principal de ce grand projet et

Dre Thérèse Desrosiers, ma directrice de maîtrise, m’ont grandement aidée à structurer et à

déterminer les points essentiels de ces deux articles. Ils ont fait plusieurs lectures des

documents et ont suggéré plusieurs modifications. Dr Korodjouma Ouattara, le co-

chercheur responsable du projet au Burkina Faso, Dre Constance Nana et Dr Sanni Yaya,

tous deux collaborateurs du projet de l’Université d’Ottawa, ont contribué à l’élaboration

du protocole de recherche, ont fait une lecture des articles et m’ont fait part de leurs

commentaires. Enfin, Mme Rosanne Blanchet, candidate au doctorat en santé des

populations à l’Université d’Ottawa, a fait une lecture et m’a, elle aussi, prodigué quelques

conseils quant à l’interprétation des données du premier article.

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1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le droit à l’alimentation a été reconnu officiellement en 1948 dans la Déclaration

Universelle des Droits de l’Homme [1]. En 2000, tous les pays du monde et plusieurs

grandes institutions mondiales ont approuvé un plan de développement dressant huit

objectifs à atteindre pour l’an 2015 [2]. Le premier objectif du millénaire pour le

développement (OMD) consistait, entre autres, à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la

proportion de la population qui souffre de la faim. L’objectif n’est toujours pas atteint. Un

programme de développement durable universel a donc été dressé pour l’après-2015. Le

deuxième objectif de ce programme n’est rien de moins qu’éliminer la faim, assurer la

sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable pour tous

d’ici 2030 [3,4].

L’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile représentent des problèmes de santé

mondiale [5–7]. En effet, un neuvième de la population mondiale souffre de la faim et un

enfant décède à toutes les dix secondes de malnutrition [6,8,9].

Avec les crises alimentaires des dernières années et grâce à plusieurs mouvements

mondiaux, tels que le mouvement SUN (Renforcement de la Nutrition; Scaling Up

Nutrition), l’agriculture a été remise à l’agenda comme facteur clé de la sécurité alimentaire

et nutritionnelle des populations des pays en voie de développement [5,10]. Plusieurs

interventions agricoles ont été mises en place dans le but de réduire la prévalence de la

pauvreté et de la malnutrition de ces populations. La commercialisation de l’agriculture en

est un exemple [11]. Au Burkina Faso, cette stratégie, qui débuta à la fin des années 1960

avec la culture du coton, propulsa l’économie des communautés rurales [12]. Toutefois,

plusieurs auteurs remirent en question les bienfaits des cultures de rente sur la sécurité

alimentaire et nutritionnelle des ménages agriculteurs [13]. Certains ont suggéré que les

cultures de rente pouvaient nuire à la dynamique existant entre le rôle de la femme et la

sécurité alimentaire des ménages et la nutrition infantile [14]. Il y a donc lieu de croire que

la culture du coton pourrait influencer la relation existant entre les activités quotidiennes

des femmes, la sécurité alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants au

Burkina Faso.

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Ce mémoire se divise en six chapitres. Le premier fait une recension des écrits sur le

portrait actuel de la nutrition dans le monde, l’impact potentiel de l’intensification de la

commercialisation de l’agriculture sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la

situation et le rôle des femmes en Afrique. Le deuxième chapitre traite des hypothèses et

des objectifs et le chapitre 3, des considérations méthodologiques, de ce projet de

recherche. Le quatrième chapitre présente une étude qui visait à évaluer les associations

existant entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et l’insécurité

alimentaire des ménages au Burkina Faso. Un article sur cette étude a été publié dans la

revue Journal of Food Security le 30 juin 2014, Vol.2, No. 2, 51-58. Le cinquième chapitre

expose une seconde étude qui avait pour but d’examiner la relation entre la culture du

coton, les activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel des enfants au Burkina

Faso. Finalement, une discussion et une conclusion générales se retrouvent au chapitre 6.

Plusieurs pistes de réflexion y sont présentées.

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CHAPITRE 1 : RECENSION DES ÉCRITS

1.1. Portrait actuel de la nutrition dans le monde

1.1.1. Situation de l’insécurité alimentaire

La sécurité alimentaire a été définie lors du Sommet mondial de l’alimentation en 1996

comme étant lorsque « toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement,

socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sure et nutritive qui

satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de

mener une vie active et saine » [15].

La situation de sécurité alimentaire est caractérisée par la qualité et la quantité des aliments

ingérés en tenant compte à la fois des piliers ou domaines suivants : 1) la disponibilité

alimentaire, 2) l’accessibilité alimentaire et 3) l’utilisation des aliments. La stabilité de la

situation dans le temps est également évaluée, soit à travers les domaines de la disponibilité

et de l’accessibilité alimentaire, soit en en faisant un domaine à part entière [16].

La sécurité alimentaire peut être observée d’un point de vue mondial, national, régional, des

ménages ou individuel [17,18]. Notons que le terme « ménage » réfère à un groupe de

personnes qui vivent ensemble, partagent les mêmes repas et ont le même chef de ménage

[19]. Dans la plupart des cas, et dans la présente étude, la sécurité alimentaire a été évaluée

au niveau des ménages. Plus de détails sur cet aspect sont présentés à la section 1.2.3 du

présent document.

La pauvreté, les instabilités environnementales, les crises politiques, le faible pouvoir

décisionnel des plus pauvres tels que les agriculteurs, ainsi que les stratégies d’urgence et

les systèmes de sécurité sociale quasi inexistants sont des facteurs pouvant engendrer

l’insécurité alimentaire dans un pays [5,20,21]. Selon la cause et la durée de cet état de

précarité, l’insécurité alimentaire est considérée comme étant chronique ou transitoire. Par

exemple, l’insécurité alimentaire transitoire, qui est d’une durée déterminée dans le temps

(temporaire), peut être causée par une sécheresse ou par une instabilité politique, tandis que

l’insécurité alimentaire chronique, qui est d’une durée indéterminée dans le temps (à long

terme), peut être causée par la pauvreté ou le décès d’un membre actif de la famille.

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4

L’insécurité alimentaire perturbe le bien-être des communautés et des individus, car en plus

d’amener de l’anxiété au sein du ménage, celle-ci peut altérer la cohésion sociale et avoir

des conséquences psychologiques négatives pour les membres de la famille [22].

L’insécurité alimentaire nuit également à la sécurité nutritionnelle de ces personnes

(figure 1). La sécurité alimentaire et nutritionnelle « existe lorsque tous les êtres humains

ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture saine dont la

quantité consommée et la qualité sont suffisantes pour satisfaire les besoins énergétiques et

les préférences alimentaires des personnes, et dont les bienfaits sont renforcés par un

environnement dans lequel l’assainissement, les services de santé et les pratiques de soins

sont adéquats, le tout permettant une vie saine et active » [16,23].

Encore aujourd’hui, il est difficile d’estimer l’ampleur de l’insécurité alimentaire à l’échelle

mondiale. Puisque le concept de la sécurité alimentaire est très complexe, la plupart des

outils n’en apprécient qu’un ou deux domaines à la fois [16]. Toutefois, l’indice global de

sécurité alimentaire, qui a été créé en 2012 par the Economist Intelligence Unit (Royaume-

Uni), permet d’évaluer la disponibilité, l’accessibilité et la qualité nutritionnelle des

aliments dans 107 pays et de comparer ces derniers selon le dit indice [24]. L’indice moyen

de l’Afrique subsaharienne était de 32.9/100 en 2013, tandis que l’indice global moyen était

de 53.5.

1.1.2. Situation de la sous-alimentation ou de la faim

Causée par l’insécurité alimentaire, des soins inadéquats ou la maladie (figure 1), la sous-

alimentation est présente lorsque les apports en énergie d’un individu sont inférieurs à ses

besoins minimaux pour lui permettre de mener une vie active et maintenir un poids

acceptable [25]. En 2012-2014, environ une personne sur neuf, soit 805 millions de

personnes, souffraient de la faim [6]. Bien qu’il y ait eu une amélioration notable depuis

1990 (un milliard d’affamés à cette époque), cette proportion demeure inquiétante [2].

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5

Figure 1. Cadre conceptuel de la relation existant entre la pauvreté, l'insécurité

alimentaire et la malnutrition maternelle et infantile

Sources : tiré de Black et al. (2008) [9], inspiré de UNICEF (1990) [21] .

En consultant la carte de la faim dans le monde (figure 2, p.8), on peut constater que la

plupart des personnes sous-alimentées vivent dans les pays en développement et que plus

du quart d’entre eux se retrouvent en Afrique subsaharienne [2,26]. Selon plusieurs

instances internationales, la sévérité de la faim en Afrique subsaharienne est grave, voire

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6

même, alarmante [27,28]. Les communautés rurales, les femmes et les enfants demeurent

les groupes les plus vulnérables face à la sous-alimentation [2,29].

1.1.3. Situation de la dénutrition infantile

La malnutrition est causée directement par des apports alimentaires nettement insuffisants

ou excessifs, des soins inadéquats, ou encore, la maladie (figure 1) [8,9]. Un cercle vicieux

a toutefois tendance à se créer. En effet, un enfant malnutri sera également moins résistant

aux infections, tombera malade plus fréquemment, ses besoins en nutriments seront alors

augmentés et son appétit diminué, ce qui empirera la malnutrition [30]. La malnutrition

peut se présenter sous forme de dénutrition ou de suralimentation. Toutefois, dans les pays

en voie de développement, la dénutrition est actuellement la forme prédominante de

malnutrition; on observe avant tout un accès insuffisant aux aliments au niveau des

ménages (insécurité alimentaire). Cette situation d’insécurité alimentaire est engendrée par

un manque ou une mauvaise gestion des ressources humaines, économiques et

organisationnelles qui sont les causes fondamentales de la malnutrition infantile. Par

exemple, les enfants des ménages les plus pauvres seraient deux fois plus à risque d’être

dénutris que ceux des ménages les plus riches [2].

Tel qu’illustré à la figure 1, les conséquences liées à la dénutrition sont multiples. À court

terme, il y a augmentation du risque de mortalité, de morbidité et d’invalidité. À long

terme, il y a réduction de la taille et des capacités intellectuelles à l’âge adulte, diminution

des performances de reproduction et de la productivité économique, sans compter

l’augmentation du risque de maladies chroniques cardio-métaboliques [9,21,31]. La

pauvreté est un facteur qui prédispose à la dénutrition et cette dénutrition nuit à son tour à

la croissance économique des communautés en les affaiblissant et en diminuant leur

productivité au travail.

En 2011, 6,9 millions d’enfants de moins de cinq ans sont décédés dans le monde. La

dénutrition infantile était alors responsable d’environ la moitié de ces décès, soit environ un

décès chaque dix secondes [8,9]. Dans la même année, 30 millions (21 %, prévalence

élevée selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS)) des enfants vivant en Afrique

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7

subsaharienne souffraient d’insuffisance pondéralei, 13 millions (9 %, prévalence moyenne

selon l’OMS) étaient émaciésii et 57 millions (40 %, prévalence très élevée selon l’OMS)

présentaient un retard de croissanceiii [2,32,33].

Notons que dans le contexte de mondialisation actuelle, en plus de l’adoption d’un mode de

vie de plus en plus sédentaire, une transition nutritionnelle est observée dans la plupart des

pays en voie de développement [34,35]. L’alimentation peu diversifiée, riche en fibres et

faible en énergie a été remplacée en quelques décennies par une alimentation plus

diversifiée, mais certes plus pauvre en fibres et plus riche en graisses saturées, en sucres

concentrés et en sodium [34,35]. Ainsi, en plus de la proportion importante de dénutrition

infantile, la proportion d’enfants en surpoids est passée de 3% à 7% entre 1990 et 2011 [2].

Ce double fardeau de la malnutrition contribue, entre autres, à l’augmentation de la

prévalence mondiale de maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, les

maladies cardiovasculaires ainsi que certains cancers [35].

En somme, l’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile demeurent encore

aujourd’hui un problème de santé mondiale. La lutte contre ces fléaux est au cœur de

l’agenda du développement international. Pour y parvenir, il est essentiel de mieux

comprendre l’ensemble des facteurs qui y contribuent.

Chez les enfants de cinq ans et moins [33]: i L’insuffisance pondérale correspond à un faible poids pour leur âge ; ii L’émaciation représente un faible poids pour leur taille ; iii Le retard de croissance est défini comme une petite taille pour leur âge.

Pour plus de détails, consulter la section 1.3.

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Figure 2. La faim dans le monde en 2014

Source: tiré de FAO (2014) [26].

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1.2. Commercialisation de l’agriculture et sécurité alimentaire et

nutritionnelle

1.2.1. L’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Plusieurs initiatives ont été mises en place au cours des dernières années pour lutter contre

la malnutrition et l’insécurité alimentaire des populations vivant dans les pays en voie de

développement à travers plusieurs secteurs, dont celui de l’agriculture [36]. Pour y

parvenir, il est maintenant reconnu que des politiques, programmes et interventions

spécifiques ou sensibles à la nutrition doivent être développés [10,37]. Qu’en est-il de la

commercialisation de l’agriculture ?

1.2.2. Historique de la commercialisation de l’agriculture

Les cultures de rente, autrement dit les cultures destinées à la vente et/ou à l’exportation,

comme le café, le tabac, le coton, l’arachide, la canne à sucre et le thé, ont été développées

en Afrique subsaharienne durant la période coloniale (1880-1960) [38]. En effet, le travail

forcé et l’esclavage ont permis aux pays colonisateurs de mettre la main sur de nombreuses

matières premières qu’offraient les terres africaines, et ce, à très faible coût [39]. À titre

d’exemple, la culture du coton a été rendue obligatoire au Burkina Faso entre 1924 et 1930.

En plus des champs réservés aux cultures vivrières, soit les cultures de céréales, de légumes

et des autres aliments, les agriculteurs de chaque village devaient cultiver un champ

collectif de coton de quatre hectares pour mille habitants [40]. Le coton était par la suite

exporté dans la métropole.

Lorsque les pays africains ont acquis leur indépendance, les leaders politiques renforcèrent

peu à peu les infrastructures et les institutions déjà présentes pour faire valoir les cultures

de rente auprès des agriculteurs [39,40]. Afin de favoriser la croissance économique de leur

pays et de réduire le taux de pauvreté des communautés rurales, l’intensification de la

commercialisation de l’agriculture fut promue à la fin des années 1960 [13].

À peine quelques années plus tard, plusieurs études remettaient déjà en question cette

orientation commerciale du secteur agricole. Celles-ci soutenaient que l’intensification des

cultures de rente pouvait entrer en conflit avec la santé et la nutrition des populations vivant

dans les pays en voie de développement [13,41,42]. La présente section tentera donc de

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10

mettre en lumière la dynamique existant entre les cultures de rente et la nutrition en se

référant aux travaux antérieurs.

1.2.3. Conceptualisation des relations entre cultures de rente et nutrition

Kennedy et al. (1992) ont proposé un modèle conceptuel permettant d’avoir une vision

globale qu’ont pu avoir l’intensification des cultures de rente sur la sécurité alimentaire et

nutritionnelle des ménages pratiquant ce type d’agriculture dans les pays en voie de

développement (figure 3) [14].

Les auteurs ont alors émis l’hypothèse selon laquelle la commercialisation de l’agriculture

peut engendrer une redistribution de la production agricole, de l’emploi et du temps de

travail au sein des ménages.

D’abord, la commercialisation de l’agriculture peut réduire la production vivrière des

ménages, et par le fait même, diminuer leurs réserves alimentaires. D’un autre côté, les

produits commercialisés peuvent rapporter un revenu supplémentaire au ménage, leur

permettant ainsi d’acheter plus de nourriture au marché, ou encore, la même quantité si le

prix des denrées est augmenté par une offre diminuée et une demande augmentée. Cet

argent peut également servir à défrayer les coûts de soins de santé, d’approvisionnement en

eau potable, d’installations sanitaires, d’éducation des enfants, d’équipements agricoles, de

vêtements, d’un mariage ou autres célébrations, de moyens de transport et de

communication.

Ensuite, comme la quantité de main d’œuvre nécessaire pour la production de coton est

supérieure à celle des cultures vivrières, elle peut entraîner l’embauche d’autres agriculteurs

et ainsi nuire à la proportion du revenu contrôlé par les femmes. Toutefois, la création

d’emplois peut augmenter l’investissement communautaire dans les soins de santé et les

services sociaux et les rendre alors plus facilement disponibles et accessibles aux membres

de la communauté.

Enfin, le temps de travail alloué à la production des cultures de rente, souvent plus prenante

que celle des cultures vivrières, peut augmenter la charge de travail des femmes, réduisant

ainsi le temps qu’elles ont pour prendre soin de leurs enfants. La commercialisation de

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11

l’agriculture influencerait alors de manière indirecte les apports alimentaires des ménages,

et donc, les taux de dénutrition, de morbidité et de mortalité infantile dans ces pays.

Figure 3. Liens potentiels entre la commercialisation de l'agriculture et la sécurité

alimentaire et nutritionnelle des ménages

Source : tiré de Kennedy et al. (1992) [14].

1.2.4. Impacts des cultures de rente sur la sécurité alimentaire

Tel que mentionné à la section 1.1.1, la sécurité alimentaire est présente, lorsqu’en tout

temps, toutes les personnes ont un accès économique, social, physique et durable à une

nourriture suffisante, sure et nutritive pour mener une vie active et saine [15]. Ce concept

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12

complexe peut donc être apprécié par l’évaluation des différents piliers ou domaines de la

disponibilité alimentaire, de l’accessibilité alimentaire, de l’utilisation des aliments et de la

stabilité dans le temps [16]. Le tableau suivant présente les principaux indicateurs de la

sécurité alimentaire au niveau des ménages.

Tableau 1. Principaux indicateurs de la sécurité alimentaire des ménages

Piliers Indicateurs

Disponibilité Transport et distribution alimentaire

Entreposage (conditions et stocks) et transformation des aliments

Accès à la terre

Productions agricoles et bétail

Superficie des terres cultivées

Rendement agricole

Commerce alimentaire

Accessibilité Sources de revenus et actifs

Pouvoir d’achat et dépenses

Accès au crédit

Distribution des ressources au sein du ménage

Prix des produits alimentaires et non alimentaires sur le marché

Diversité alimentaire

Utilisation Connaissances en nutrition

Apports alimentaires

Préparation des aliments, pratiques d’allaitement et alimentation

complémentaire

Traditions culturelles

Accès à des sources d’eau et des installations d’assainissement

améliorées

Accès aux infrastructures sanitaires

Prévalence de malnutrition : retard de croissance, insuffisance pondérale,

émaciation (enfants), poids insuffisant (adultes) et obésité (enfants et

adultes)

Prévalence de carences en micronutriments

Stabilité Stabilité environnementale

Stabilité politique

Fluctuation des prix

Stocks alimentaires

Stabilité d’emploi

Diversification des activités génératrices de revenus

Stratégies d’urgence

Systèmes de sécurité sociale

Accès aux soins de santé, à l’eau potable et aux installations sanitaires

Variations saisonnières Source : adapté de [6,17,18,43–48].

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Plusieurs recherches ont été faites entre la fin des années 1970 et 1990 quant aux impacts

de l’intensification de la commercialisation de l’agriculture sur la sécurité alimentaire des

ménages vivant dans les pays en voie de développement. Des études ont été menées par

l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) au Guatemala,

aux Philippines, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Inde, au Kenya, au Rwanda, en

Zambie, au Malawi, en Sierra Leone et en Gambie [13]. La plupart de ces études ont

analysé l’influence de l’intensification des cultures de rente sur la sécurité alimentaire en

évaluant la consommation alimentaire (utilisation) ou les dépenses alimentaires

(accessibilité) des ménages. Bien que les cultures de rente soient la plupart du temps

associées à une augmentation des revenus des ménages, la consommation et les dépenses

alimentaires diffèrent selon les cas [14]. La proportion d’achats effectués pour des biens

alimentaires et non-alimentaires expliquerait ces variations. Par exemple, au Rwanda, une

augmentation des revenus de 10 % suite à la production intensive de pommes de terre a été

associée à une augmentation de seulement 5 % de la consommation alimentaire [13].

Certaines recherches ont également mesuré la disponibilité alimentaire des ménages en

évaluant la superficie réservée aux cultures vivrières, la production agricole ainsi que la

stabilité des stocks alimentaires suite à l’intensification d’une culture de rente. Govereh et

Jayne (2003) ont tenté d’établir les mécanismes par lesquels la culture de coton influençait

le système de cultures vivrières au Zimbabwe en 1996 [49]. Les agriculteurs produisant de

manière plus intensive le coton avaient tendance à avoir des rendements plus élevés pour la

production de maïs que ceux ne produisant pas le coton. Les mêmes observations ont été

faites au Guatemala avec la culture de légumes d’exportation [50]. La superficie réservée

aux cultures vivrières était moins grande chez ces producteurs, mais par le meilleur accès

aux intrants et au crédit, le rendement était augmenté et la production totale demeurait donc

stable suite à l’introduction de la culture de légumes d’exportation. La compétitivité pour

les terres et les périodes de récolte pourraient, dans certains cas, diminuer la diversité des

cultures vivrières produites par les ménages [41].

Idéalement, la mesure de la sécurité alimentaire, concept complexe et multidimensionnel,

serait faite à l’aide d’outils qui tiennent compte des différents domaines afin de donner une

vision plus globale de la situation vécue par les ménages [16]. Par exemple, l’Échelle de

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14

l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS) a été développée dans le

but de mesurer la sévérité de l'insécurité alimentaire dans sa globalité (plus spécifiquement

pour les domaines de la disponibilité et de l’accessibilité des aliments) à partir de

l’expérience formulée directement par les ménages des pays en voie de développement

[16,51]. Cet outil, validé à maintes reprises, est maintenant reconnu pour son efficacité à

distinguer les ménages qui vivent en situation d’insécurité alimentaire de ceux qui n’en

vivent pas [52]. À notre connaissance, aucune étude n’a utilisé cette échelle pour évaluer

l’impact des cultures de rente sur la sécurité alimentaire des ménages.

1.2.5. Impacts des cultures de rente sur l’état nutritionnel des enfants

Plusieurs études ont apprécié les impacts des cultures de rente sur l’état nutritionnel des

enfants. Les conclusions divergent grandement d’une étude à l’autre. D’abord, une

association négative significative entre la production de café, de cacao et d’huile de palme

et l’état nutritionnel des enfants a été constatée en Sierra Leone [13,53]. L’étude menée en

1988 et 1989 dans trente villages du Sud du pays incluait 52 nouveaux et 47 anciens

agriculteurs de plantations et 40 autres agriculteurs de cultures vivrières [13]. Malgré que

les enfants des producteurs de cultures de rente avaient une consommation calorique et

protéique supérieure à celle des enfants des autres agriculteurs, la prévalence de la

dénutrition demeurait significativement plus élevée chez ces enfants. En effet, si l’on

compare les enfants des agriculteurs de plantations aux enfants des autres agriculteurs, 0,0 à

3,7 % contre 0,0 à 2,7 % étaient émaciés, 29 à 48 % contre 30 à 39 % présentaient un retard

de croissance et 26 à 59 % contre 22 à 43 % présentaient de l’insuffisance pondérale [53].

La taille du ménage était significativement associée à la consommation calorique des

membres du ménage. Plus la taille du ménage était petite, plus la consommation calorique

par membre du ménage était grande. L’augmentation des revenus provenant des plantations

sur le revenu total n’était toutefois pas associée à la consommation calorique des membres

du ménage. Les conditions d’hygiène et de santé n’ont pas été évaluées dans cette étude.

Les auteurs conclurent que ces cultures de rente entraient en compétition avec les cultures

vivrières en ce qui concerne la terre et la répartition du temps de travail. Bien que les

femmes travaillaient beaucoup à la production de ces cultures, celles-ci étaient exclues en

ce qui concerne le marketing et la vente, et étaient faiblement rémunérées pour le travail

accompli.

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15

Aucune relation significative n’a été observée entre l’état nutritionnel des enfants et la

production de canne à sucre au Kenya et la production de maïs et de tabac au Malawi [42].

En effet, les résultats de l’étude conduite dans 440 ménages vivant à l’Ouest du Kenya

entre 1984 et 1986 suggèrent que la production de canne à sucre augmentait d’environ

25 % les revenus des ménages de la région. Toutefois, les apports caloriques par

équivalent-adulte ne semblaient pas être augmentés de manière significative avec la

pratique de ce type d’agriculture [54]. De plus, les scores z moyens des indices de l’état

nutritionnel étaient similaires entre les deux groupes, soit d’environ -0,07 pour l’indice

poids pour taille, -1,70 pour l’indice taille pour âge et -1,10 pour l’indice poids pour âge

[13]. Les auteurs exprimèrent que l’absence de relation significative entre ces cultures de

rente et l’état nutritionnel des enfants était due à la gestion non optimale des revenus au

sein des ménages et à des soins de santé et d’hygiène inchangés, malgré une augmentation

de revenus [54].

Une association positive significative a été observée entre l’état nutritionnel des enfants et

la production de pommes de terre au Rwanda, la production de maïs hybride en Zambie et

la production de riz irrigué en Gambie [42]. Par exemple, au Rwanda, la Banque Mondiale

a permis, à partir des années 1980, l’exploitation de nouvelles terres pour la culture de

pommes de terre. L’exploitation de ces nouvelles terres s’est révélée être associée à une

augmentation des revenus et des apports caloriques des ménages. Les enfants des

agriculteurs produisant des pommes de terre sur les nouvelles terres présentaient de

meilleurs indices nutritionnels comparativement aux enfants des autres agriculteurs, soit

0,31 contre 0,28 score z pour l’indice poids pour taille; -1,22 contre -1,68 score z pour

l’indice taille pour âge et -0,46 contre -0,71 score z pour l’indice poids pour âge [13,55].

Ces cultures ne sont pas que des cultures commerciales, elles sont aussi des cultures

vivrières. Cela pourrait expliquer la différence observée avec les études présentées

précédemment [56]. Contrairement aux productions de café, cacao, huile de palme (Sierra

Leone) et canne à sucre (Kenya), les pommes de terre, le maïs et le riz peuvent être

consommés par les ménages en cas de besoin. Notons que les mesures anthropométriques

des enfants étaient également fortement associées aux indicateurs de santé et d’hygiène

[11].

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16

Les différentes méthodologies et indicateurs utilisés par les auteurs peuvent aussi expliquer

les divergences observées dans la littérature. Dans les exemples présentés précédemment,

on peut voir, entre autres, que Scott (1988) et Kennedy et Cogill (1988) ont comparé les

scores z moyens des différents indices de l’état nutritionnel (variables continues), tandis

que Bellin (1994) a comparé la proportion d’enfants présentant un retard de croissance, une

émaciation ou une insuffisance pondérale [53–55]. Les auteurs peuvent également avoir

contrôlé leurs analyses statistiques selon différentes variables telles que le niveau

d’éducation de la mère, la taille du ménage et les indicateurs de santé et d’hygiène [53–56].

On observe que l’amélioration du statut économique des ménages semble être un

déterminant de l’état nutritionnel chez les enfants, sans toutefois, en être le seul. En effet, la

sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants est complexe et dépend aussi, par exemple,

des soins de santé, des installations sanitaires et des pratiques nutritionnelles [5,14]. La

diarrhée, qui peut être contractée lors d’une infection due le plus souvent à des conditions

hygiéniques non adéquates, est un bon exemple d’un facteur non alimentaire pouvant

causer la malnutrition chez les enfants [31,57].

De plus, l’augmentation des revenus suite à l’intensification des cultures de rente, s’il y a

lieu, peut avoir différents impacts indépendamment du montant total perçu par le ménage.

En effet, les versements continus ou périodiques, l’argent comptant ou le crédit et la gestion

de l’argent par l’homme et/ou la femme peuvent influencer l’achat de biens alimentaires ou

non alimentaires [57]. Par le passé, les versements périodiques ont été associés à un achat

accru en biens non alimentaires tels que les bicyclettes, les matériaux de construction et les

frais de scolarisation des enfants [57].

La proportion de terres réservées aux cultures de rente par rapport à celles des cultures

vivrières peut également avoir une influence sur l’état nutritionnel des enfants. Rabeneck

(1982) a observé que le taux d’enfants kényans présentant un retard de croissance chez les

producteurs cultivant à la fois le café et des cultures vivrières était plus faible que chez ceux

produisant exclusivement le café [57,58].

Notons enfin que les politiques et les infrastructures entourant l’implantation de

l’intensification des cultures de rente ainsi que la fluctuation des prix sur le marché

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17

international peuvent aussi avoir un impact sur l’état nutritionnel des enfants [41,42]. Par

exemple, les interventions d’intensification des cultures de rente qui investissent dans

plusieurs types de capitaux (ex. : développement durable, support financier, support pour

obtenir du matériel agricole, participation active des communautés concernées et éducation

en nutrition, techniques agricoles et considérations du genre) auraient un meilleur impact

sur l’état nutritionnel des enfants [59].

Récemment, des enquêtes réalisées au Mali ont classé la région la plus grande productrice

de coton, nommée Sikasso, comme l’endroit où les enfants sont les plus malnutris [60].

Delarue et al. (2009) et Dury & Bocoum (2012) ont tenté de comprendre ce que l’on

désigne aujourd’hui comme le paradoxe de Sikasso [61,62]. En 2006, la région de Sikasso

affichait la plus haute prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq

ans au Mali (45 % contre 38 % dans le reste du pays), et ce, malgré sa forte production

agricole de coton et de céréales, le haut niveau de scolarisation de ses ménages ainsi que

son capital important en biens durables (ex. : terres, équipements agricoles, animaux de

trait) [61,62]. Les ménages de la région de Sikasso semblent également bénéficier de

meilleurs services de santé, d’un meilleur accès à l’eau potable et d’une meilleure

infrastructure routière comparativement aux autres régions du pays. La consommation

calorique moyenne (2071 contre 2245 kcal/j par personne) et le score de diversité

alimentaire (5,9/12 contre 6,6/12) demeurent pourtant significativement inférieurs dans les

ménages en milieu rural de cette région comparativement à ceux des autres régions rurales

du Mali [61,62].

Ce paradoxe pourrait s’expliquer d’abord par un haut taux d’activité chez les femmes de

cette région (80 % des femmes travaillaient comparativement à 61 % dans le reste du pays).

Celles-ci auraient donc peut-être moins de temps pour s’occuper de leurs enfants. Aussi, le

nombre d’enfants de moins de 15 ans semblerait influencer négativement la consommation

calorique des membres des ménages. Enfin, il se pourrait que les ménages épargnent et se

procurent davantage de biens non-alimentaires (ex. : machinerie agricole, maison) au

détriment de biens alimentaires. Les auteurs concluent que la relation agriculture-nutrition-

santé est complexe et mérite une recherche plus approfondie.

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18

1.2.6. Situation actuelle au Burkina Faso

1.2.6.1. Portrait socioéconomique

Le Burkina Faso est un pays de l’Afrique de l’Ouest enclavé entre le Mali, la Côte d’Ivoire,

le Ghana, le Togo, le Bénin et le Niger (figure 4). Ce pays est peuplé d’environ 18 millions

d’habitants dont les trois quarts (74%) vivent en milieu rural [63,64]. Les femmes ont en

moyenne 5,9 enfants au cours de leur vie, ce qui explique une forte croissance

démographique et que 52 % de la population soit âgée de moins de 18 ans [64].

Sur le plan économique, malgré une

forte augmentation du PIB au cours

des dix dernières années, le Burkina

Faso demeure l’un des pays les plus

pauvres au monde [65]. En 2011,

45 % de la population vivait avec

moins de 1,25 dollar É.-U. par jour

(ce taux atteignant 90% en milieu

rural) [64,66]. L’indice de

développement humainiv de 0,343

situe le Burkina Faso au 183e rang

sur 186 pays, ce qui reflète un très

faible niveau de développement

économique et social au pays [67].

L’économie repose avant tout sur le

secteur primaire, c’est-à-dire

l’agriculture et l’élevage [66].

Figure 4. Situation géographique du Burkina Faso Source : tiré de INSD (2012) [65].

En 2013, le taux d’alphabétisation était de 29 % et le taux net de scolarisation au primaire

de 67 % [64]. Le Français est la langue officielle du pays tandis que le Moré, le Dioula et le

iv

L’IDH est calculé à partir des indicateurs suivants : l’espérance de vie, le niveau de scolarisation et le niveau de vie

[67].

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19

Fulfulde, constituent les principales langues nationales dans ce pays composé de plus d’une

soixantaine de groupes ethniques, mais dont les plus importants sont les Mossi (49 %), les

Peulhs (8 %), les Gourmantché (7 %) et les Bobo (7 %) [68]. Sur le plan religieux, 61 %

des individus pratiqueraient l’islam, 19 % seraient catholiques, 15 % animistes et 4 %

protestants [65].

1.2.6.2. Contexte sanitaire et nutritionnel

Au Burkina Faso, l’espérance de vie à la naissance est de 56 ans [64]. En moyenne, un

enfant sur sept perd la vie avant d’atteindre son cinquième anniversaire. Vingt-trois

pourcent (23 %) de ces décès sont causés par les pneumonies, 20 % par le paludisme, 19 %

par la diarrhée et 8 % par les problèmes néonataux [69]. Toutefois, la dénutrition rend les

enfants plus vulnérables aux maladies et serait impliquée plus ou moins directement dans

55 % de tous ces décès [70]. Autrement dit, en 2013, la dénutrition aurait été responsable

de plus de 50 000 décès d’enfants de moins de cinq ans [64]. Le taux de mortalité

maternelle demeure également très élevé, soit de 400 décès pour 100 000 naissances [64]. Il

est important de noter qu’en 2011, encore 21 % des individus n’avaient pas accès à l’eau

potable et, qu’en moyenne, seulement 17 % des Burkinabè avaient accès à des installations

sanitaires amélioréesv.

Selon une enquête nationale sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition, 85 % des

ménages au Burkina Faso étaient en insécurité alimentaire en 2009 [71]. L’insécurité

alimentaire était alors positivement associée à un faible revenu, à une baisse des stocks

alimentaires, au fait de vivre en milieu rural et d’être une femme. En 2012, 24 % des

enfants souffraient d’insuffisance pondérale (poids/âge), 11 % étaient émaciés (poids/taille)

et 33 % présentaient un retard de croissance (taille/âge) [72]. Les apports limités en certains

aliments peuvent aussi entraîner des carences en certains nutriments. Les carences en

vitamine A, en iode et en fer demeurent très fréquentes chez les enfants et les femmes. Par

exemple, 88 % des enfants de 6 à 59 mois et 49 % des mères souffraient d’anémie en 2010

[65].

v On entend par installations sanitaires améliorées l’accès à des installations qui permettent d’éliminer les excréments

sans que ceux-ci entrent en contact par la suite avec des humains, des animaux ou encore des insectes.

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20

1.2.6.3. Aperçu sur l’agriculture

Le Burkina Faso est un pays très riche en ressources naturelles. L’agriculture demeure

encore aujourd’hui l’activité du secteur primaire la plus importante [66]. Les cultures

vivrières sont constituées principalement de trois types de céréales : le sorgho, le maïs et le

mil. Toutefois, on retrouve aussi le niébé, l’arachide, le riz et le sésame [69,73]. Les

productions fruitières et légumières représentent quant à elles environ 17 % de la

production agricole. Il faut noter qu’en plus des aliments issus de l’agriculture, diverses

plantes sauvages telles que le fruit du karité et de nombreux légumes sont cueillis en

brousse et sont consommés par la population.

Les agriculteurs possèdent en moyenne entre 3 et 6 hectares de terres, mais il existe une

grande variabilité selon les régions [69]. Le rendement de ces terres varie également selon

plusieurs facteurs dont les conditions climatiques et la disponibilité de l’eau [66]. Le climat

tropical de ce pays de l’Afrique de l’Ouest offre deux saisons : la saison pluvieuse (juin à

septembre) et la saison sèche (octobre à mai) [72]. Les récoltes ont lieu essentiellement

entre les mois de septembre et de décembre [74,75]. Lors de la période pré-récolte, les

ménages vivent essentiellement à partir des stocks alimentaires de leur dernière récolte,

tandis que durant la période post-récolte, la nourriture est généralement plus abondante au

sein des ménages.

1.2.6.4. La culture du coton

La culture du coton semble toujours avoir existé au Burkina Faso. Le coton était alors

utilisé pour satisfaire les besoins domestiques. Toutefois, lors de la colonisation, une

compagnie française obligea les agriculteurs à cultiver le coton [76]. Mal perçue par les

communautés rurales, comme un symbole de la colonisation, la production cotonnière est

demeurée faible durant cette période. Ce n’est que suite à l’indépendance et à une réforme

faite par le gouvernement burkinabè que la commercialisation du coton s’est intensifiée

[12,77]. La production annuelle de coton est passée de 2 772 tonnes en 1960 à

690 000 tonnes en 2007 [77,78]. Au cours des dernières années, le coton a contribué à

environ 4 % du PIB et à 70 % des recettes d’exportation du Burkina Faso [78].

Le cotonnier est une plante qui se développe sous un climat tropical, requiert une terre riche

et beaucoup d’eau et est particulièrement sensible aux variations de température et

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21

d’humidité [79]. En raison de la fragilité de la plante, la culture du coton se concentre dans

trois zones du Sud du pays où les précipitations sont plus abondantes et le climat moins

aride [78]. Les récoltes ont lieu essentiellement entre les mois de septembre et de décembre

[80]. Le rendement moyen de la production de coton était d’environ 986 kg par hectare en

2007 [79,81]. À titre de comparaison, le rendement pour le même type de culture aux États-

Unis était de 2 050 kg par hectare en 2008 [79]. Le faible rendement au Burkina Faso

s’explique par un système de cultures non optimal. En effet, les travaux agricoles se font

encore manuellement chez la plupart des producteurs, la traction animale est encore peu

présente et l’utilisation des tracteurs, embryonnaire [82].

Le secteur cotonnier, privatisé depuis 2004, est contrôlé par l’Association

Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB) et est formé de trois sociétés cotonnières

qui sont la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) dans l’Ouest du pays, la

Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) à l’Est du pays et l’Association professionnelle

des Sociétés de Coton du Burkina (FASO COTON) dans le Centre du pays et de plusieurs

groupements de producteurs de coton [78].

Aujourd’hui, le coton est produit par environ 250 000 agriculteurs et fait vivre 2 millions de

Burkinabè [12]. Sur le plan économique, la culture du coton permet d’améliorer le profil

socioéconomique des producteurs de coton en leur permettant de percevoir un revenu

monétaire plus important et d’avoir accès aux crédits agricoles [77,82]. La culture de coton

favoriserait également le développement de l’infrastructure des régions (ex. : routes, écoles,

centres de santé).

Face à la mondialisation et à la libéralisation des marchés internationaux, les producteurs de

coton du Burkina Faso peinent toutefois à faire évoluer cette filière cotonnière. En effet, ces

derniers ont peu de pouvoir sur le marché international (faible valeur de leur monnaie) et

sont très vulnérables aux fluctuations du prix du coton [12,82,83].

Le rendement des productions du maïs, du sorgho et du mil a été augmenté respectivement

de 1,8 %, 2,1 % et 7,0 % suite à la réforme cotonnière, et ce, en raison d’un meilleur accès

aux engrais [77]. Toutefois, entre 1996 et 2006, les superficies moyennes réservées aux

champs de céréales seraient passées de 4,4 hectares à 3,1 hectares et celles réservées au

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coton de 1,1 hectare à 3,9 hectares. Certains groupes d’acteurs vivant dans les régions

cotonnières de l’Est du Burkina Faso ont également mentionné que la culture du coton

favorisait la déforestation, la contamination des sols et des eaux de leur région, la

diminution des terres mises en jachère ainsi que la diminution de la diversité des cultures

vivrières [84,85]. Autrement dit, la manière dont le coton est cultivé actuellement ne

concorderait pas avec les principes d’un développement durable [78,83].

À notre connaissance, très peu d’études empiriques ont analysé l’influence de la culture du

coton sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso. Meslé-Somps et al.

(2008) ont utilisé les données secondaires de l’enquête sur les conditions de vie des

ménages pour comparer l’état nutritionnel des enfants des producteurs de coton à ceux des

autres agriculteurs burkinabè entre 1998 et 2003 [86]. Bien que le taux de pauvreté ait

diminué chez les ménages producteurs de coton (53 % à 45 %) et soit demeuré inchangé

chez les autres agriculteurs, le taux de retard de croissance est resté stable dans les deux

groupes [86]. Le taux de retard de croissance était alors de 50-53 % chez les enfants des

producteurs de coton et de 46-51 % chez les enfants des autres agriculteurs. Ces auteurs

conclurent que l’impact du coton demeure souvent bien modeste sur les conditions de vie

des ménages qui le cultivent.

Sommairement, la commercialisation de l’agriculture est, à l’heure actuelle, moteur

de l’économie en Afrique subsaharienne. Par exemple, la culture du coton représente

plus des deux tiers des recettes d’exportation au Burkina Faso. L’impact qu’ont les

cultures de rente sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés rurales

dans ces pays demeure toutefois à éclaircir.

1.3. Les femmes et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique

1.3.1. Rôle de la femme

La femme africaine joue un rôle prédominant dans la triade agriculture-nutrition-santé

[11,87–89]. Il est donc indispensable de tenir compte des aspects genre pour lutter

efficacement contre l’insécurité alimentaire. En effet, les femmes africaines accomplissent

quotidiennement une multitude de tâches pour veiller au bien-être de leur famille [90,91].

Par exemple, en milieu rural, celles-ci se lèvent avant l’aube pour aller chercher l’eau et le

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23

bois de chauffage ainsi que pour préparer le déjeuner des membres du ménage. Par la suite,

elles se rendent à pied ou en vélo aux champs pour effectuer les travaux agricoles. Ce sont

d’ailleurs les femmes qui produisent la majeure partie des cultures vivrières [92]. Sur

l’heure du midi, ce sont elles qui préparent le repas des travailleurs. Ensuite, certaines

d’entre elles exerceront des activités génératrices de revenus (AGR), comme le petit

commerce ou la vente de produits agricoles, avant de retourner à la maison. Elles utilisent

l’argent ainsi gagné avant tout pour les besoins du ménage : nourriture, vêtements,

éducation et santé des enfants. En soirée, avec leurs filles, les femmes transforment certains

aliments (ex. : mouture du blé en farine) et préparent le souper. Enfin, les femmes sont

celles qui prennent soin des enfants et effectuent la plupart des tâches ménagères au sein du

ménage.

1.3.2. Inégalités entre hommes et femmes

Traditionnellement, les femmes africaines étaient impliquées dans toutes les sphères de la

vie sociale et participaient activement à la gouvernance et au développement de leur

communauté [90]. Toutefois, la redéfinition des rôles sociaux au cours de l’ère coloniale et

le progrès des sciences modernes ont creusé peu à peu des inégalités entre les hommes et

les femmes [90,93]. Selon De Schutter (2012), les différents types d’inégalités existant

entre les hommes et les femmes finissent par former un cycle difficile à rompre et nuisent à

l’épanouissement des femmes [94]. Ce cycle de la discrimination à l’égard des femmes

affaiblit le niveau d’empowerment ou d’autonomisation de ces dernières, soit leur capacité

individuelle à choisir et à gérer leur avenir ainsi que leur capacité collective à prendre part

aux prises de décisions économiques, politiques et socioculturelles [94,95].

1.3.2.1. Place limitée dans le système de l’éducation

La première forme d’inégalité touchant les femmes d’Afrique subsaharienne concerne leur

faible présence dans le système de l’éducation. En effet, le ratio brut d’inscriptions

femmes : hommes est actuellement de 0,83 au primaire, de 0,76 au secondaire et de 0,48

aux études supérieures [2]. Les grossesses à l’adolescence ainsi que le besoin familial

d’obtenir de l’aide pour les tâches ménagères et agricoles sont les principales raisons pour

lesquelles les femmes abandonnent davantage l’école que les hommes [87]. Ce faible taux

de scolarisation explique également pourquoi plus du tiers des femmes vivant en Afrique

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24

subsaharienne étaient analphabètes en 2011 comparativement à moins du quart des hommes

[2].

1.3.2.2. Faible reconnaissance sur le marché du travail

Les femmes sont encore aujourd’hui moins nombreuses que les hommes à détenir un

emploi qui offre une sécurité financière ou une couverture sociale adaptée à leurs besoins

[2]. Bien souvent, celles-ci œuvrent dans le secteur informel et leurs expertises ne sont que

très peu reconnues [88]. De plus, les tâches ménagères, dont les femmes sont en grande

partie responsables, sont non rémunérées. Ces tâches, qui représentent une charge de travail

supplémentaire pour les femmes, peuvent réduire la capacité de ces dernières à participer à

des AGR, limitant encore une fois leur présence sur le marché du travail.

1.3.2.3. Faible accès à la terre

Durant les années 1980, des lois ont été instaurées dans le but de protéger les travailleuses

du secteur agricole. Par exemple, la loi de 1984 sur la Réorganisation agraire et foncière

stipule que « les hommes et les femmes ont les mêmes droits de propriété sur la terre »

[95]. Pourtant, en raison des normes sociales et des coutumes stéréotypant le rôle des

femmes et des hommes au sein des communautés africaines, rien n’a réellement changé

[51,74,76]. Par exemple, au Burkina Faso, l’attribution des terres est encore aujourd’hui

gérée par les sages des villages [69]. En général, ceux-ci les distribuent aux hommes, ce qui

explique principalement pourquoi 68 % des femmes ne possèdent pas de terre [65]. Les

femmes ne peuvent alors acquérir une terre que par l’entremise d’un membre de la famille

ou de leur époux. Les parcelles de terres ainsi obtenues seraient, la plupart du temps, plus

petites que celles distribuées aux hommes [96]

En raison de la discrimination et de leur faible pouvoir économique, les femmes africaines

ont plus de difficulté à obtenir des intrants, du matériel agricole et du crédit que les

hommes [97,98]. Ainsi, au Burkina Faso, la productivité des terres gérées par les femmes

demeure, encore aujourd’hui, inférieure de 30 % à la productivité de celles gérées par les

hommes d’un même foyer [74].

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25

1.3.2.4. Pouvoir d’expression limité

Enfin, le faible niveau d’autonomisation des femmes s’illustre par leur faible pouvoir

d’expression lors des processus de prise de décisions au sein de leur communauté et de leur

ménage. À titre d’exemple, bien que la grande majorité des femmes gagnent de l’argent

(88 %) au Burkina Faso et décident elles-mêmes de l’utilisation de ces revenus, 91 %

gagnent moins que leur mari [65]. La dépendance économique des femmes face à leur mari

expliquerait partiellement pourquoi celles-ci ne peuvent exprimer leur opinion en ce qui

concerne la gestion des ressources du ménage [97,98].

1.3.3. Les femmes africaines et la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Réduire les inégalités hommes-femmes pourrait permettre d’améliorer la situation de

sécurité alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des femmes et des enfants. En effet,

les femmes jouent un rôle essentiel dans la disponibilité alimentaire, l’accessibilité

alimentaire et l’utilisation des aliments en Afrique.

1.3.3.1. Femmes et disponibilité alimentaire

En Afrique subsaharienne, 65 % des femmes économiquement actives déclarent

l’agriculture comme étant leur principale source de revenus, ce qui représente près de 50%

de la main d’œuvre agricole [97]. Dans les pays en voie de développement, les femmes

produisent entre 60 et 80 % des cultures vivrières [92]. Au champ, le rôle des hommes est

généralement de labourer et de conduire les animaux de trait, tandis que le rôle des femmes

est d’ensemencer, de désherber, de répandre les pesticides et les fertilisants et de récolter

les aliments [99]. Les femmes ont aussi, si possible, un champ personnel où elles font

pousser, la plupart du temps, légumes et légumineuses [99]. En comptabilisant aussi les

tâches ménagères, l’approvisionnement en eau et en bois de chauffage, les femmes

travaillent plus longtemps que les hommes. Par exemple, en zone rurale béninoise et

tanzanienne, les femmes travaillent respectivement 17 et 14 heures de plus que les hommes

par semaine [100,101]. De Schutter (2012) a souligné dans son rapport sur le droit des

femmes à l’alimentation que si les tâches ménagères étaient évaluées monétairement, elles

représenteraient 35 % du PIB des pays à faible revenu [96].

Si les femmes avaient le même accès aux ressources que les hommes (crédit, engrais, bétail

de traction et technologies agricoles), le rendement de leurs productions agricoles

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26

augmenterait de 20 à 30 % et permettrait à environ 100 à 150 millions de personnes

d’échapper à la faim [89].

1.3.3.2. Femmes et accessibilité alimentaire

Les femmes peinent à s’enrichir et représentent actuellement 70 % des personnes en

situation d’extrême pauvreté dans le monde [87]. Leur capacité à se faire une place sur le

marché du travail et à contrôler le revenu familial influence pourtant la sécurité alimentaire

et nutritionnelle de leur ménage. En effet, celles-ci réinvestissent davantage de leurs

revenus (90 %) que ne le font les hommes (30-40%) aux besoins du ménage, c’est-à-dire à

l’alimentation, à la santé, aux vêtements et à l’éducation de leurs enfants [5,87]. Plusieurs

études ont montré qu’en attribuant une part accrue du revenu familial aux femmes, la

consommation alimentaire du ménage augmenterait de manière significative [89]. Par

exemple, au Kenya, les dépenses alimentaires globales du ménage étaient augmentées de

manière significative lorsque le revenu était contrôlé par les femmes [102].

La capacité de conciliation travail-famille est également très importante. Ainsi, au Nigeria,

la prévalence d’émaciation était significativement réduite lorsque les mères pouvaient

amener leurs enfants sur leur lieu de travail [103]. Cette amélioration pourrait s’expliquer

par le fait que les femmes peuvent alors allaiter et prendre soin de leurs enfants plus

facilement que si ceux-ci étaient demeurés à la maison auprès de leurs sœurs aînées.

1.3.3.3. Femmes et utilisation des aliments

L’utilisation des aliments est presque exclusivement sous la responsabilité de la femme en

Afrique. En effet, les femmes sont celles qui préparent les repas, nourrissent et prennent

soin des enfants (santé et hygiène) [88]. La charge de travail des femmes peut donc

influencer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du ménage. Selon une étude réalisée en

Tanzanie, les femmes prenaient davantage de temps pour préparer la nourriture et nourrir

leurs enfants durant la période où les tâches agricoles étaient moins intensives [104].

Notons que le niveau d’éducation des femmes serait un déterminant très important de l’état

nutritionnel des enfants. Une étude comparative de 63 pays en développement a estimé que

l’amélioration du niveau d’éducation des femmes aurait contribué à 43 % de la réduction de

la prévalence de retard de croissance chez les enfants entre 1970 et 1995 [105].

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27

1.3.4. L’insécurité alimentaire au sein des ménages : exemple du Burkina Faso

Les inégalités de genre, qui perdurent dans les communautés d’Afrique subsaharienne, ont

malheureusement plusieurs conséquences dans la vie des femmes et des enfants. Ces

inégalités les prédisposent, entre autres, à l’insécurité alimentaire.

1.3.4.1. Situation d’insécurité alimentaire des enfants.

En plus de la disponibilité et de l’accessibilité alimentaire, les soins prodigués par les

mères, tels que les pratiques d’allaitement et d’introduction des aliments solides, les soins

d’hygiène et de santé influencent l’utilisation des aliments des jeunes enfants, pilier de la

sécurité alimentaire. L’OMS et les Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF)

recommandent : 1) la mise au sein précoce dans l’heure qui suit la naissance, 2)

l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie du nourrisson, et 3) la

poursuite de l’allaitement, au moins jusqu’à l’âge de deux ans en plus des aliments de

complément sains et nutritifs [106]. L’allaitement maternel exclusifvi est grandement

bénéfique pour l’enfant au cours des six premiers mois de sa vie dans la mesure où il est

adapté aux besoins nutritionnels de l’enfant à travers le temps, lui procure énergie,

nutriments et hormones nécessaires à un développement physiologique et cognitif optimal,

le protège des infections, de certaines allergies alimentaires et maladies chroniques et

contribue à son développement psychoaffectif [107,108]. Autres avantages : le lait maternel

ne coûte rien et est prêt à être consommé dès que l’enfant en a besoin. Pourtant, entre 1996

et 2004, seulement 36 % des bébés vivant dans les pays en voie de développement ont été

allaités de manière exclusive durant les six premiers mois de leur vie [109]. Au Burkina

Faso, la durée médiane de l’allaitement maternel exclusif est de 0,6 mois [65]. La plupart

du temps, en plus du lait maternel, les femmes donnent de l’eau à leur enfant. Cette eau est

pourtant une source de contamination, sans compter que, le volume d’eau bu par l’enfant

peut amener une réduction de sa consommation de lait maternel.

Lorsque les bébés atteignent six mois, le lait maternel ne suffit plus pour subvenir à leurs

besoins nutritionnels. Pourtant, en 2007, l’UNICEF estimait que, dans les pays en voie de

vi Sachant que la santé maternelle contribue à la bonne santé des enfants, il est pertinent de noter que

l’allaitement est également bénéfique pour la mère en retardant la période d’ovulation (influence sur

l’intervalle de temps entre deux grossesses), en reconstruisant les réserves en fer (dû à l’aménorrhée), en

protégeant contre le cancer des seins et des ovaires ainsi qu’en réduisant le risque de diabète de type 2 [107].

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développement, seulement 56 % des nourrissons de six à neuf mois recevaient des aliments

complémentaires à l’allaitement [110]. En général, les aliments à base de céréales, tels que

la bouillievii, sont introduits en premier. Au Burkina Faso, en 2010, environ 33 % des

nourrissons âgés de six à huit mois en consommaient et seulement 6 % des enfants âgés de

6 à 23 mois avaient une alimentation variéeviii [65].

Les soins d’hygiène et de santé offerts par les mères et l’utilisation des services de santé de

la communauté influencent également la sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants.

Le lavage des mains avant la préparation des aliments, l’utilisation de moustiquaires, la

participation à certaines activités de promotion de la santé (ex. : vaccination et prise de

suppléments) et l’utilisation des services de santé en sont des exemples [111]. En 2010, au

Burkina Faso, 81 % des enfants âgés de 12 à 23 mois avaient reçu tous leurs vaccins, 53 %

des enfants de moins de cinq ans dormaient sous une moustiquaire, 54 % des mères avaient

recherché des conseils ou un traitement auprès d’un établissement de santé lorsqu’un de

leurs enfants faisait de la fièvre et 25 % des mères se débarrassaient de manière hygiénique

des selles de leurs enfants [65].

1.3.4.2. Situation d’insécurité alimentaire des femmes

Bien que les apports alimentaires diffèrent grandement d’une communauté rurale à une

autre, il est possible de préciser que l’alimentation des femmes africaines et de leur ménage

est majoritairement composée de féculents [112]. Par exemple, au Swaziland, 51 % des

apports énergétiques des femmes provenaient des céréales en 1991 [18]. Au Burkina Faso,

98 % des femmes avaient consommé des céréales au cours des 24 heures précédant

l’Enquête nationale sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition de 2008 [71]. Le tô, pâte

obtenue par la cuisson de farine de maïs, de mil ou de sorgho, est le plat le plus consommé

au Burkina Faso. Les aliments plus coûteux, tels que la viande, ainsi que les fruits et les

légumes, sont consommés beaucoup moins fréquemment dans ces communautés [18,112].

En effet, seulement 25 % des femmes burkinabè avaient consommé de la viande, 42 % des

vii La bouillie est un plat composé de céréales, écrasées grossièrement et bouillies la plupart du temps dans de

l’eau et parfois dans du lait. viii Selon l’OMS, une alimentation variée chez les nourrissons signifie que ceux-ci ont consommé au moins

quatre groupes d’aliments recommandés en fonction de leur âge durant les 24 heures précédant l’entrevue

[65].

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29

fruits et 46 % des légumes au cours des 24 heures précédant l’Enquête nationale sur

l’insécurité alimentaire et la malnutrition de 2008 [71]. Même en milieu rural, où les

ménages ont accès à la terre pour cultiver divers types d’aliments, la somme de travail

exigée et la quantité d’eau nécessaire à la culture des fruits et des légumes en diminueraient

la production [112]. Notons que la diversité du régime alimentaire fluctue grandement

selon les saisons et selon la récolte d’aliments sauvages [113,114].

Aussi, la fréquence de la prise des repas varie selon le style de vie des ménages. Par

exemple, en zone rurale, durant la période des récoltes, les femmes sont très occupées et ont

peu de temps pour manger et pour nourrir leurs enfants [115]. Au Burkina Faso, plus du

tiers des femmes (36 %) consommaient quotidiennement deux repas par jour ou moins en

2008 [71].

Enfin, en raison des normes sociales, la distribution intrafamiliale des aliments est parfois

inégale. Si le ménage mange dans un plat commun, un ordre de préséance donne la priorité

au mari et aux fils aînés [18,101]. Bien que la distribution des aliments puisse être inégale

au sein du ménage, l’insuffisance de réserves alimentaires représente généralement le

problème majeur [99]. Il arrive que les femmes se privent parce qu’il n’y a plus d’aliments

et, comme elles sont occupées aux soins du ménage et qu’elles n’ont pas d’argent, celles-ci

restent sur leur faim à la maison [115]. Dans une telle situation, les hommes pourront

décider quant à eux d’aller manger au restaurant.

1.3.5. Le cycle intergénérationnel de la dénutrition : exemple du Burkina Faso

Les inégalités entre les hommes et les femmes nuisent également aux apports alimentaires

des enfants âgés de moins de cinq ans et des femmes, et par le fait même, influencent leur

état nutritionnel [9].

1.3.5.1. Dénutrition périnatale

Les déséquilibres nutritionnels s’installent bien avant que les enfants naissent. Plus de la

moitié des femmes, particulièrement les femmes les plus pauvres, celles qui n’ont pas

d’instruction et celles qui vivent en milieu rural, se marient avant l’âge de 18 ans [65,116].

Ayant un accès limité à la contraception, le taux de natalité chez les femmes de 15 à 19 ans

demeure assez élevé dans cette région du globe, soit 118 naissances pour 1000 adolescentes

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[2]. Ces grossesses, dites «précoces» exposent les femmes et leurs bébés à diverses

complications médicales, dont la dénutrition périnatale.

Notons aussi que par manque de moyens, de temps ou de soutien conjugal, moins de la

moitié des femmes (quel que soit leur âge) reçoivent des soins de bonne qualité durant leur

grossesse [2]. Les consultations prénatales sont pourtant essentielles à la bonne santé des

mères et de leurs bébés, puisqu’elles permettent, entre autres, de dépister la malnutrition

périnatale [2,117]. Par exemple, au Burkina Faso, 58 % des femmes enceintes étaient

anémiques et 14 % ont donné naissance à un bébé de faible poids en 2010 [65]. En plus

d’augmenter le risque de malnutrition infantile et de carences en certains nutriments tels

que la vitamine A et le fer, la dénutrition périnatale affaiblit le système immunitaire des

bébés et retarde leur développement cognitif [9]. Wachs (2009) suggère également que les

mères dénutries sont plus à risque de ne pas donner les soins appropriés à leurs enfants,

pouvant induire chez ces derniers, entre autres, des déficiences nutritionnelles et des

carences affectives [118].

1.3.5.2. Dénutrition infantile

De nombreux nutriments sont essentiels à la bonne santé des bébés et des enfants. Il est

possible de diviser ces nutriments en deux groupes distincts selon les réponses

physiologiques observées chez les enfants dénutris (figure 5).

D’un côté, les nutriments de type I (tableau 2), généralement entreposés dans l’organisme,

sont requis pour assurer plusieurs fonctions métaboliques spécifiques chez l’enfant

[119,120]. Lors d’une déficience en ce type de nutriments, les réserves diminuent jusqu’à

ce que l’enfant tombe malade et que des signes cliniques spécifiques à la carence

nutritionnelle apparaissent [120]. Ces troubles physiologiques facilement observables

peuvent se traduire, par exemple, par de l’anémie lors d’une carence en fer ou par de la

xérophtalmie lors d’une carence en vitamine A. En 2010, 88 % des enfants âgés de 6 à 59

mois étaient anémiques au Burkina Faso [65].

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31

Figure 5. Type de dénutrition infantile selon la déficience en nutriments de type I ou

type II

Source : adapté de UNICEF (2010) [119].

Tableau 2. Nutriments de type I et de type II

Nutriments de type I Nutriments de type II

Fer Potassium

Cuivre Sodium

Manganèse Magnésium

Iode Zinc

Sélénium Phosphore

Calcium Protéines (azote, acides aminés

Fluor essentiels, thréonine, lysine, soufre)

Vitamines B1, B2, B3, B6, B9 et B12 Oxygène

Vitamine C Eau

Vitamines A, D, E et K Énergie Source : adapté de UNICEF (2010) [119].

D’un autre côté, les nutriments de type II (tableau 2), généralement non entreposés dans

l’organisme, assurent la croissance de l’enfant. Lors d’une déficience modérée en ce type

de nutriments, le corps de l’enfant en réduit l’excrétion pour parvenir à en conserver une

bonne concentration dans les tissus [119,120]. Aucun signe clinique spécifique n’est

observé, mis à part, éventuellement, un retard de croissance. On dit alors que l’enfant

souffre de malnutrition chronique. Toutefois, lors d’une carence sévère en ce type de

Malnutrition chronique

Retard de croissance (petite taille / âge et

faible développement cognitif)

Malnutrition aigüe

Émaciation (faible poids / taille)

ou œdème

Malnutrition aigüe et/ou chronique

Insuffisance pondérale

(petite taille / âge)

Dénutrition infantile

Déficience en nutriments de type I Déficience en nutriments de type II

Déficience en fer

Déficience en micronutriments

Déficience en vitamine A

Autres déficiences en

micronutriments…

Croissance ralentie

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32

nutriments, le catabolisme accéléré de la masse maigre entraîne une perte de poids

importante et de l’anorexie chez l’enfant [119,120]. On dit alors que l’enfant souffre de

malnutrition aigüe. Puisque cette forme de dénutrition affaiblit considérablement le système

immunitaire des enfants, ceux-ci sont plus à risque de développer des infections. Bien

souvent, l’infection qui comporte des signes cliniques spécifiques est traitée au détriment

de la dénutrition [119,120].

1.3.5.3. Dénutrition des femmes en âge de procréer

En raison d’une croissance non optimale durant leur enfance, la dénutrition des femmes en

âge de procréer demeure toujours une préoccupation majeure dans les pays en voie de

développement. Par exemple, au Burkina Faso, 18 % des femmes en âge de procréer

avaient un indice de masse corporelle (IMC) égal ou inférieur à 18,5 kg/m2 en 2008 [71].

L’état nutritionnel de ces femmes en âge de procréer variait grandement selon leurs

caractéristiques socioéconomiques et démographiques. Ainsi, la proportion de femmes en

âge de procréer ayant un poids insuffisant était plus élevée en milieu rural (20 %) qu’en

milieu urbain (12 %). Les femmes qui étaient analphabètes étaient également plus

nombreuses en proportion (19 %) à présenter un poids insuffisant que celles ayant un

niveau d’éducation secondaire ou plus (14 %). Enfin, les femmes vivant dans un ménage à

faible revenu étaient proportionnellement plus nombreuses à présenter un poids insuffisant

que celles vivant dans un ménage à revenu élevé (23% contre 14 %).

Lorsque ces femmes dénutries deviennent enceintes, le cycle intergénérationnel de la

dénutrition recommence [121].

1.3.6. Activités quotidiennes des femmes et culture du coton

Les cultures de rente peuvent augmenter la charge de travail des femmes (figure 3). En plus

de devoir effectuer les tâches ménagères, les femmes doivent aussi aider leur mari à

cultiver. Du coup, cette tâche supplémentaire peut réduire le temps qu’elles ont pour

participer à des AGR, pour cultiver leur champ personnel, pour préparer les repas ainsi que

pour prendre soin de leurs enfants. L’étude réalisée en Tanzanie a démontré que la

proportion d’enfants dénutris était négativement associée au nombre de repas quotidiens

donnés par la mère et positivement au nombre d’heures travaillé au champ par la mère

[104].

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33

Puisque la propriété des champs de cultures de rente est souvent réservée aux hommes dans

plusieurs communautés rurales, les femmes peuvent se retrouver sans contrôle (ou avoir

peu de contrôle) sur les revenus issus de ces cultures, et donc, avoir plus de difficulté à

acheter de la nourriture.

En sachant que les activités quotidiennes des femmes peuvent influencer la sécurité

alimentaire et nutritionnelle de leur ménage, il devient pertinent de se questionner quant à

l’impact de la culture du coton sur celles-ci. Peu d’études existent à ce jour sur le sujet

[11,13,122].

Sommairement, les femmes jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire et

nutritionnelle de leur ménage. Malheureusement, plusieurs inégalités de genre

semblent miner la capacité de ces dernières à bien s’alimenter et à bien nourrir leurs

enfants. Le Burkina Faso n’y fait pas exception. Il y a donc lieu de croire que la

culture du coton puisse influencer la relation existant entre les activités quotidiennes

des femmes et la sécurité alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants de

ces ménages producteurs de coton.

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35

CHAPITRE 2 : HYPOTHÈSES ET OBJECTIFS

Considérant les données de la littérature scientifique et les résultats des groupes de

discussion réalisés dans la zone d’étude, les hypothèses de recherche suivantes ont été

émises: 1) La culture de coton compromet la sécurité alimentaire des ménages, 2) la culture

du coton influence négativement les activités quotidiennes de la femme liées à la sécurité

alimentaire 3) la culture du coton augmente le risque de malnutrition infantile, et 4) la

culture du coton influence négativement les activités quotidiennes de la femme relatives à

une nutrition infantile optimale dans l’Ouest du Burkina Faso. Afin de vérifier ces

hypothèses, les objectifs ci-dessous ont été fixés :

1. Étudier la relation existant entre la culture du coton, le rôle de la femme et la sécurité

alimentaire des ménages dans une région cotonnière à l'Ouest du Burkina Faso durant une

période pré-récolte en déterminant :

1.1. la prévalence de l’insécurité alimentaire des ménages

1.2. la relation entre la culture du coton et la sécurité alimentaire des ménages

1.3. la relation entre les activités quotidiennes des femmes et la sécurité alimentaire

des ménages

1.4. l’impact de la culture du coton sur les activités quotidiennes des femmes relatives

à la sécurité alimentaire des ménages.

2. Étudier la relation existant entre la culture du coton, le rôle de la femme et l’état

nutritionnel des enfants dans une région cotonnière à l'Ouest du Burkina Faso durant une

période pré-récolte en déterminant :

2.1. la prévalence de la malnutrition infantile

2.2. la relation entre la culture du coton et l’état nutritionnel des enfants

2.3. la relation entre les activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel des

enfants

2.4. l’impact de la culture du coton sur les activités quotidiennes des femmes relatives

à l’état nutritionnel des enfants des ménages.

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37

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE

3.1. Type d’étude et participants

Ce projet de recherche s’insérait dans une étude plus vaste intitulée : « Déterminants de la

sécurité alimentaire et de la malnutrition infantile en zone cotonnière au Burkina Faso » qui

découlait d’un partenariat entre l’Institut National de l’Environnement et Recherches

Agricoles (INERA), structure mandatée par le Ministère de la Recherche Scientifique et de

l’Innovation du Burkina Faso, et l’Université d’Ottawa. Cette étude visait à comprendre les

déterminants contextuels de la malnutrition infantile en région cotonnière afin de contribuer

à une meilleure compréhension du paradoxe de Sikasso. Elle était composée d’une phase

qualitative et d’une phase quantitative.

Tableau 3. Caractéristiques de l’étude « Déterminants de la sécurité alimentaire et de

la malnutrition infantile en zone cotonnière au Burkina Faso »

Phases Qualitative Quantitative

Méthodes 12 groupes de discussion Deux enquêtes transversales

Périodes Post-récolte de 2011 1) Post-récolte (2011)

2) Pré-récolte (2012)*

Participants 44 cultivateurs;

40 épouses de cultivateurs;

39 acteurs de la communauté**

En 2011 : 400 ménages

En 2012 : 336 ménages dont les

répondants étaient 209 ménages

(cultivateurs et leur épouse), 61

cultivateurs, 66 épouses de

cultivateurs

Données

recueillies

Perceptions des cultivateurs de coton,

de leurs femmes et des acteurs de la

communauté par rapport à l’impact

de la culture du coton dans leur vie,

plus particulièrement aux aspects liés

à la sécurité alimentaire et à la

nutrition

Données sur la production

agricole, la variabilité saisonnière,

les activités quotidiennes des

femmes, la sécurité alimentaire et

les indicateurs de croissance des

enfants âgés entre 6 et 59 mois au

sein de ces ménages *Période étudiée dans la présente recherche.

** Les acteurs de la communauté provenaient de différents milieux tels que des écoles, des centres de santé,

des organismes communautaires, du gouvernement (ex. environnement, agriculture, statistiques), de la mairie,

de la préfecture et de la compagnie SOFITEX.

La taille de l’échantillon a été déterminée par estimation statistique à partir d’une

population mère finie. Selon les statistiques nationales, les enfants de moins de cinq ans

représentent environ 19.5 % de la population burkinabè [64]. Sur une population estimée à

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11 000 pour les quatre villages enquêtés, le nombre total d’enfants de moins de 5 ans était

donc de 2 145. Le nombre de participants permettant d’extrapoler les résultats avec un

niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de ± 5 % était de 326 enfants [123]. En

prévision des abandons ou de non-disponibilité pour la seconde enquête, 400 ménages

ayant au moins un enfant âgé entre 6 et 59 mois ont été sélectionnés lors de la première

enquête (post-récolte 2011).

À ce moment, une liste des ménages producteurs de coton avait été fournie par le comité de

producteurs de coton de chaque village. Les ménages étaient ensuite recrutés par

échantillonnage de commodité; les enquêteurs et les guides locaux se rendaient dans ces

ménages et le recrutement se faisait au fur et à mesure selon la disponibilité des hommes et

des femmes, et ce, jusqu’à l’obtention de 400 ménages [18]. La femme choisie devait avoir

au moins un enfant âgé entre 6 et 59 mois. Tous les enfants présents et éligibles lors du

passage des enquêteurs, incluant ceux des coépouses, étaient pesés et mesurés. Pour la

période pré-récolte de 2012, ces mêmes ménages ont été questionnés à nouveau.

Dans le présent projet de recherche, seules les données provenant de l’enquête transversale

quantitative de la période pré-récolte (2012) ont été considérées. La population étudiée était

alors composée de ménages ruraux vivant dans une zone cotonnière de l’Ouest du Burkina

Faso.

Puisque la perception de la situation de sécurité alimentaire peut varier selon le genre [124]

et que les femmes sont les mieux placées pour nous parler de leur horaire au quotidien,

seuls les ménages dont les femmes avaient pu répondre au questionnaire ont été retenus

(n = 275). Les groupes de discussion qui visaient à comprendre les perceptions des

populations sur les liens entre la culture de coton, la sécurité alimentaire et la malnutrition

infantile n’ont été réalisés que lors de la première phase de l’étude. Ce sont aussi ces

groupes de discussion qui ont mis en évidence l’important rôle que peuvent avoir les

questions de genre dans la dynamique des relations coton – sécurité alimentaire – état

nutritionnel infantile. Cela nous a amenés lors de la deuxième phase à modifier le

questionnaire initial pour y inclure des questions sur les activités quotidiennes des femmes

comme indicateurs du rôle de la femme.

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39

3.2. Site de l’étude

À l’Ouest du Burkina Faso, se trouvent les régions ayant la plus forte production de coton,

soit celle des Hauts-Bassins et celle de la Boucle du Mouhoun (figure 6). Ces régions

contribuent à elles seules à 72 % de la production nationale [125,126]. Quatre villages, soit

Bondoukuy (province du Mouhoun), Boni (province du Tuy) ainsi que Bama et

Noumoudara (province du Houet), ont été sélectionnés selon leur localisation géographique

(villages situés dans les régions des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun), leur

niveau d’accessibilité (accès à une route goudronnée), leur démographie et par souci

d’avoir des cotonculteurs de différentes catégories en fonction de l’importance de leur

production (petits, moyens et grands producteurs).

Tableau 4. Caractéristiques des régions cotonnières de l'étude en 2010-2011

Régions Provinces Population

(habitants)

Production

cotonnière (tonnes)

Villages

sélectionnés

Boucle du Mouhoun Mouhoun 328 669 68 763 Bondoukuy

Hauts-Bassins Tuy 266 952 71 743 Boni

Houet 1 116 458 92 094 Bama

Noumoudara Source : adapté de INSD (2011) [127,128].

3.3. Collecte des données

L’enquête s’est déroulée en juin et juillet 2012. Quatre enquêteurs ont réalisé les entrevues

sur le terrain. Deux de ceux-ci avaient déjà interviewé les ménages de l’enquête

transversale de 2011. Ces deux enquêteurs avaient été formés par l’équipe de recherche

responsable du projet au Burkina Faso, soit l’INERA. Avant de débuter l’enquête de 2012,

une journée de formation a été organisée durant laquelle les deux enquêteurs déjà

expérimentés et la coordonnatrice du projet ont expliqué aux deux autres enquêteurs

comment faire les entrevues et remplir les questionnaires. Le sens de chaque question a

également été validé dans la langue locale (Dioula). Comme pour l’enquête de 2011, le

questionnaire a été validé auprès d’un ménage, ce qui a permis d’apporter quelques

ajustements aux questionnaires. En ce qui concerne la prise des mesures

anthropométriques, les enquêteurs ont été formés de manière à être aptes à appliquer le

protocole de l’OMS [129,130]. Les détails sont exposés au chapitre 5 du présent document.

Au cours des premiers jours d’enquête, les enquêteurs étaient supervisés par la

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40

coordonnatrice lorsqu’ils effectuaient la prise de ces mesures anthropométriques, afin de

s’assurer que le tout se conforme au protocole de l’OMS.

Le questionnaire général de l’étude a été adapté de deux questionnaires, soit le

questionnaire de l’enquête nationale sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition du

Burkina Faso (ENIAM – Burkina Faso de Mai à Juin 2008) et celui du questionnaire de

l’échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages [131,132]. Ce

questionnaire administré en face à face était divisé en sept sections : 1) caractéristiques

socioéconomiques du ménage, 2) sécurité alimentaire du ménage, 3) diversité alimentaire et

mesures anthropométriques (section complétée seulement par les femmes), 4) sources de

revenus et dépenses du ménage, 5) production agricole (section complétée par l’homme

seulement), 6) caractéristiques de la culture du coton et 7) activités quotidiennes des

femmes (voir le questionnaire à l’annexe 1). Le temps requis pour compléter une entrevue

avec un membre du ménage était d’environ 30 à 45 minutes. Ces entrevues ont été réalisées

à la résidence des participants ou, lorsque possible et nécessaire, sur leur lieu de travail.

3.4. Variables à l’étude

3.4.1. Variables dépendantes

Les principales variables dépendantes de l’étude sont l’insécurité alimentaire des ménages

et l’état nutritionnel des enfants.

3.4.1.1. Évaluation de l’insécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire entraînerait des réactions prévisibles qui pourraient être saisies à

l’aide de questionnaires et résumées à l’aide d’échelles [19,52,133]. À l’heure actuelle,

plusieurs outils sont utilisés dans la littérature pour évaluer l’insécurité alimentaire d’un

point de vue national, régional, du ménage, ou encore, de l’individu [16]. Ces outils

touchent un ou plusieurs domaines de la sécurité alimentaire (accessibilité, disponibilité,

utilisation et stabilité dans le temps) et, dans bien des cas, se complètent entre eux. Par

exemple, l’échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS) et

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Figure 6. Site de l'étude

Source : tiré de Sanou et al. (2012) [85].

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42

l’indice domestique de la faim (HHS) sont utilisés par la FAO pour évaluer la prévalence

d’insécurité alimentaire et de faim au sein des ménages et détecter les changements à

travers le temps [16].

La HFIAS permet, entre autres, d’apprécier à l’aide de neuf questions, différentes

conditions vécues par les ménages en ce qui concerne leur capacité à se procurer de la

nourriture et de percevoir si leur accès à la nourriture est suffisant en quantité et en qualité

(tableau 5) [16,52]. Le HHS comporte trois questions et est, quant à lui, un indice de

privation alimentaire dans les ménages. Contrairement au HFIAS, le HHS permet de

comparer les prévalences entre les pays (usage interculturel) [16,19,134].

Tableau 5. Questions du HFIAS et du HHS

Q1. Au cours des 4 dernières semaines, vous êtes-vous déjà inquiété que votre ménage

puisse ne pas avoir assez de nourriture ?

Q2. Au cours des 4 dernières semaines, un membre du ménage a-t-il été incapable de

manger ses aliments préférés à cause d’un manque de ressources ?

Q3. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

manger une variété limitée d’aliments en raison d’un manque de ressources ?

Q4. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

manger certains aliments qu’il ne voulait vraiment pas manger à défaut d’obtenir d’autres

types d’aliments ?

Q5. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

se contenter d’un repas inférieur au besoin ressenti à cause du manque de nourriture ?

Q6. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

diminuer le nombre de repas journaliers parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ?

*Q7. Au cours des 4 dernières semaines, n’y avait-il aucun aliment à manger à la maison,

de quelque nature que ce soit à cause du manque de ressources ?

*Q8. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

dormir affamé le soir parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ?

*Q9. Au cours des 4 dernières semaines, un membre de votre ménage a-t-il été obligé de

passer un jour et une nuit entiers sans rien manger parce qu’il n’y avait pas assez de

nourriture ?

Source : tiré de Ballard et al. (2011) [19] et Coates et al. (2007) [52].

* : Questions pour évaluer l’indice domestique de la faim (HHS).

Après avoir questionné la personne responsable de la préparation des repas, soit la mère, le

score de diversité alimentaire des ménages (HDDS) peut être calculé pour décrire la qualité

globale de l’alimentation des ménages et leur accès à des sources variées d’aliments

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43

[16,135]. Par exemple, la FAO utilise une période de référence de 24 heures et divise le

questionnaire en 12 groupes alimentaires, soit : les céréales ; les racines et tubercules

blancs ; les légumes ; les fruits ; la viande ; les œufs ; le poisson et fruits de mer ; les

légumineuses, les noix et graines ; le lait et produits laitiers; les huiles et graisses; les

sucreries; et les épices, les condiments et les boissons [114,133]. À noter que la diversité

alimentaire est influencée par les saisons. Pour évaluer la situation de sécurité alimentaire

des communautés rurales, il est préférable d’effectuer l’enquête au moment de l’année où la

nourriture manque le plus, soit généralement en période pré-récolte [114].

Ainsi, le HFIAS, le HHS et le HDDS ont été choisis pour estimer l’insécurité alimentaire

des ménages (score et prévalence) dans cette étude. Plus précisément, le HFIAS a été choisi

puisqu’il tient compte de la sévérité de l'insécurité alimentaire dans sa globalité (plus

spécifiquement des domaines de l’accessibilité et de la disponibilité) à partir de

l’expérience formulée directement par les ménages et permet d’en estimer la prévalence et

d’établir un score [52]. L’indice domestique de la faim (HHS) a quant à lui été utilisé

puisqu’il est un indice de privation et permet de comparer les résultats du projet avec ceux

menés dans d’autres pays [19]. Enfin, le score de diversité alimentaire du ménage (HDDS)

a été utilisé pour permettre d’évaluer la qualité globale de l’alimentation des ménages

[114]. De plus amples détails concernant ces mesures sont donnés au chapitre 4.

3.4.1.2. Évaluation de l’état nutritionnel des enfants

La dénutrition infantile est souvent dépistée par la prise des mesures anthropométriques

telles que le poids, la taille (ou la longueur). Une évaluation de la croissance de chaque

enfant devrait être faite sur une base régulière, par exemple lors des visites de l’enfant au

centre de santé, dans le but d’identifier ceux qui ont besoin d’un suivi plus étroit ou d’une

intervention nutritionnelle. La fréquence suggérée de la prise de ces mesures est dans la

semaine ou les deux semaines suivant la naissance, à deux, quatre, six, neuf, 12, 18 et 24

mois, puis une fois par année chez les enfants de plus de deux ans [136]. Cette évaluation

devrait également être effectuée lors des visites de soins aigus, car la maladie peut

influencer l’état nutritionnel des enfants.

En combinaison avec l’âge et le sexe, les indices nutritionnels poids pour taille, poids pour

âge et taille pour âge sont calculés [119]. Des scores z propres à chaque indice nutritionnel

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44

sont ensuite obtenus à partir des courbes de croissance de l’OMS (2006) [137]. Ces scores z

servent ensuite à classifier l’état nutritionnel de l’enfant [33] (tableau 6).

Tableau 6. État nutritionnel des enfants de cinq ans et moins selon les indices

nutritionnels et les scores z obtenus à partir des courbes de croissance de l'OMS de

2006

Indices nutritionnels Score z ≥ -2 -3 ≤ score z < -2 Score z < -3

Taille pour âge Normal Retard de croissance

modéré

Retard de croissance

sévère

Poids pour âge Normal Insuffisance

pondérale modérée

Insuffisance

pondérale sévère

Poids pour taille Normal Émaciation modérée Émaciation sévère Source : adapté de USAID (2011) [33] et UNICEF (2013) [137].

Dans cette étude, le statut nutritionnel des enfants de moins de 5 ans a donc été déterminé à

l’aide des mesures du poids et de la taille (ou longueur), selon le sexe et l’âge. Leur état

nutritionnel a été calculé selon les indices nutritionnels et les scores z obtenus à partir des

courbes de croissance de l'OMS de 2006 [33,137]. Les détails méthodologiques sont

présentés au chapitre 5.

3.4.2. Variables indépendantes

Le rôle des femmes a été caractérisé par les activités que les femmes effectuent

quotidiennement dans ces communautés rurales qui étaient susceptibles d’influencer la

sécurité alimentaire et nutritionnelle de leur ménage, soit le temps passé à travailler au

champ de coton (heures par semaine), le temps pour aller chercher l’eau (30 minutes et

moins ou plus de 30 minutes [138]), la pratique du petit commerce (vente de produits

qu’elles ont transformés ou achetés; non ou oui) et de la vente de produits agricoles (vente

de produits qu’elles ont cultivés dans leur champ personnel; non ou oui) comme AGR ainsi

que la responsabilité de la garde des enfants lors du travail au champ de coton (mère ou

autre membre du ménage) [88,90,115].

La production du coton a été évaluée en utilisant plusieurs indicateurs, soit la superficie du

champ de coton (selon la distribution des producteurs de la présente étude; petite :

0-5 hectares, moyenne : 6-10 hectares, grande : > 10 hectares), le rendement en coton-

graines (kg/ha) et l’indice de production de coton (quantité de coton produite par rapport à

la production totale, i.e. coton et cultures vivrières).

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45

3.4.3. Autres variables

Les caractéristiques socioéconomiques du ménage telles que le type de mariage, le nombre

d’enfants, l’âge de la femme et son niveau d’éducation ont été documentées.

3.5. Analyses statistiques

Pour les données descriptives de l’étude, les variables ont été exprimées en termes de

moyennes (± erreur standard ou ± écart-type) ou de pourcentages (avec intervalle de

confiance). Le test de Shapiro-Wilk a été utilisé pour évaluer la normalité des distributions

[139,140]. Seules les variables liées à l’état nutritionnel des enfants étaient distribuées

normalement. Ainsi, des corrélations de Spearman (réservées aux données non

normalement distribuées) ont été effectuées pour observer les liens existant entre les

variables liées à la culture du coton et au rôle de la femme, les variables liées au rôle de la

femme et à l’insécurité alimentaire ainsi que pour les variables liées au rôle de la femme et

à la dénutrition infantile. De ces analyses univariées (corrélations), les variables ayant

obtenu une valeur-p inférieure à 0.25 ont été incluses dans les modèles de régressions

multiples [141].

Pour pallier le problème des données manquantes (plutôt nombreuses), certaines d’entre

elles ont été imputées à l’aide de la méthode de Monte Carlo par chaîne de Markov [139].

En utilisant un modèle univarié spécifique pour chaque variable imputée et un maximum de

50 itérations pour chaque imputation, cette procédure statistique a généré cinq ensembles

de données complets qui ont permis d’augmenter la puissance statistique des analyses

multivariées [142]. Notons que seules les variables liées à la production de coton, soit

celles de la superficie du champ de coton, le rendement et l’indice de production de coton,

ont été imputées. Celles-ci étaient les seules à pouvoir être considérées comme manquantes

aléatoirement (postulat pour ce type d’imputations). En effet, le mari était absent pour

donner l’information sur la production cotonnière (ménage incomplet). Le pourcentage de

données manquantes pour ces variables imputées était alors de 24 %. Les données

manquantes dérivant du questionnaire des femmes n’ont pas été imputées puisqu’elles ne

pouvaient être considérées comme des données manquantes dites aléatoires. En effet, les

femmes pouvaient ne pas répondre à certaines questions par embarras ou par

méconnaissance.

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46

Pour les analyses multivariées, les graphiques présentant la dispersion des résidus ont été

analysés; la normalité, la linéarité et l’homoscédasticité étaient respectées [139]. À noter

que la répétition de l’unité d’échantillonnage (ménage) parmi les enfants a été prise en

compte lors de l’analyse de l’impact de la culture du coton sur l’état nutritionnel des

enfants. Un effet aléatoire a été ainsi attribué à la variable ménage [143].

Toutes les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel IBM SPSS 21.

3.6. Considérations éthiques

L’étude a d’abord été approuvée par le Comité national d’éthique de la recherche en santé

du Burkina Faso (#:2011-8-53), puis par le Comité d’éthique de la recherche en sciences et

sciences de la santé de l’Université d'Ottawa (#:H08-11-03) et enfin par le Comité

d’éthique de la recherche de l’Université Laval (CÉRUL) (numéro d’approbation : 2012-

101 / 23-05-2012). Les autorités coutumières locales et administratives ainsi que les

services décentralisés de l’État ont par la suite été avisés du projet de recherche et ont

donné leur consentement verbal à l’équipe sur le terrain. Ceux-ci ont pu ainsi transmettre

l’information nécessaire à leur communauté.

Lors de l’enquête transversale pré-récolte de 2012, un formulaire d’information et de

consentement était lu (ou entendu) et signé par chacun des participants au début de

l’entrevue en face à face. Si la personne était analphabète, son empreinte digitale pouvait

servir de signature au consentement, ou encore, elle pouvait faire appel à un témoin qui

signait en son nom. Le Dioula (langue localement la plus parlée au Burkina Faso) était

utilisé lors de l’entrevue. Le consentement des enfants était obtenu par l’entremise du

parent, sauf en cas d’un refus catégorique de l’enfant. Les jeunes mères de moins de 18 ans,

dites « émancipées », pouvaient toutefois décider pour elles-mêmes et pour leurs enfants de

participer ou non au projet de recherche. Aussi, les participants étaient libres de ne pas

répondre aux questions (ex. : embarras, difficulté à répondre).

Afin d’assurer l’anonymat des informations personnelles, les répondants ont été identifiés à

l’aide d’un code. Les questionnaires et les données électroniques sur clé USB ou disque,

seront conservés pendant cinq ans suivant la dernière activité de vulgarisation et seront

détruites par la suite. Elles ne sont accessibles qu’à l’auteure du présent mémoire et au

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47

chercheur principal. Toute autre personne ou organisation désirant consulter les données

doit signer une entente de confidentialité avec le chercheur principal du projet.

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49

CHAPITRE 4 : WOMEN’S EMPOWERMENT: A KEY MEDIATING

FACTOR BETWEEN COTTON CROPPING AND FOOD INSECURITY IN

WESTERN BURKINA FASO

L’autonomisation des femmes : un facteur médiateur essentiel entre la culture du

coton et l’insécurité alimentaire au Burkina Faso

Catherine Maisonneuve1, Dia Sanou*2, Constance P. Nana2, Rosanne Blanchet2,

Korodjouma Ouattara3, Sanni Yaya2, Thérèse Desrosiers1

1 Département des sciences des aliments et de nutrition, Faculté des Sciences de

l’Agriculture et de l’Alimentation, Université Laval, Québec, Canada

2 Interdisciplinary School of Health Sciences, Faculty of Health Sciences, University of

Ottawa, Ontario, Canada

3 Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles, Centre national de la Recherche

Scientifique et Technologique du Burkina Faso, Saria, Burkina Faso.

*Corresponding author:

Dia Sanou

Faculty of Health Sciences

University of Ottawa

Avenue Gerard Kango Ouedraogo - Ouaga 2000

01 BP 2715 Ouagadougou, Burkina Faso

Phone (+226) 70 206 206

Email [email protected]

Keywords: Cash cropping; Food security; Women; Burkina Faso

Mots clés : culture de rente; sécurité alimentaire; femmes; Burkina Faso

Cet article a été publié dans la revue Journal of Food Security le 30 juin 2014, Vol. 2, No.

2, 51-58.

Page 72: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

50

4.1. Résumé

Le but de cette étude était d’examiner les associations existant entre la culture du coton, le

niveau d’autonomisation des femmes et l’insécurité alimentaire des ménages au Burkina

Faso. Une étude transversale a été conduite durant la période pré-récolte de 2012. Les

caractéristiques socioéconomiques et les données sur la production agricole ont été

recueillies à l’aide d’un questionnaire. Le questionnaire sur l’échelle de l’accès déterminant

l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS) a été utilisé pour évaluer l’insécurité

alimentaire des ménages. Quatre villages à l’Ouest du Burkina Faso ont été sélectionnés

pour l’enquête. Au total, 275 ménages d’agriculteurs, qui avaient au moins un enfant âgé de

6 à 59 mois, ont participé à l’étude. L’insécurité alimentaire touchait 67 % des ménages. Le

score HFIAS était négativement associé avec le score de diversité alimentaire au niveau des

ménages (HDDS) (r = - 0.40, P = 0.000006). La culture du coton n’était pas directement

associée au score HFIAS, tandis que la charge de travail de la femme (positivement) et les

activités génératrices de revenus (négativement) l’étaient. Fait intéressant, le seul village où

les femmes pouvaient posséder un champ de coton était négativement associé au score

HFIAS. Une production intensive du coton était positivement associée au temps nécessaire

aux femmes pour aller chercher l’eau et tendancieusement associée au temps de travail des

femmes dans les champs de coton. Finalement, la superficie des fermes cotonnières était

positivement associée à la pratique du petit commerce. Les relations existant entre la

culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et l’insécurité alimentaire sont

dynamiques et reliées aux comportements et devraient être ciblées lors d’interventions

appropriées de changement de comportements visant à réduire l’insécurité alimentaire.

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51

4.2. Abstract

We examined associations between cotton cropping, women’s empowerment, and

household food insecurity in Burkina Faso. A cross-sectional study was conducted during

the 2012 pre-harvest period. Socioeconomic characteristics and agricultural production data

were collected using a questionnaire. The Household Food Insecurity Access Scale

(HFIAS) questionnaire was used to assess household food insecurity. Four villages of

western Burkina Faso were selected for the study. In total, 275 farmer’s households, who

had at least one child between the age of 6 and 59 months, participated in the survey. Food

insecurity affected 67% of households. HFIAS score was negatively correlated with the

Household Dietary Diversity Score (HDDS) (r = - 0.40, P = 0.000006). Cotton cropping

was not directly associated with the HFIAS score, while women’s workload (positively)

and income-generating activities (negatively) were. Interestingly, the only village where

women could own cotton fields was negatively associated with the HFIAS score. An

intensive cotton production was positively associated with the amount of time women spent

fetching water and was tendentiously associated with women’s working time in cotton

fields. Finally, the size of cotton farms was positively associated with the practice of petty

trading. The relationships between cash cropping, women’s daily activities, and food

insecurity are dynamic, behaviour related, and should be targeted for appropriate behaviour

change intervention in order to alleviate food insecurity.

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52

4.3. Introduction

Persistent hunger and malnutrition weaken the ability of Sub-Saharan Africa to achieve the

Millennium Development Goals by 2015 [1]. Food insecurity, which is present “when all

people do not have, at all times, access to sufficient, safe, nutritious food to maintain a

healthy and active life” [2], is an underlying cause of malnutrition [3]. In an attempt to

simultaneously reduce poverty and food insecurity in rural communities, policy makers

promoted the commercialization of agriculture in the 1970’s [4]. In West Africa, large scale

cotton production was promoted and this cash crop quickly became an important part of

export earnings for many countries [5]. Burkina Faso is one of the most important African

cotton producers. Following a reform of its agricultural sector in the 1990’s, cotton exports

tripled between 1995 and 2007 and now account for 60% of national export earnings [5, 6].

While cotton production and household incomes seem to have increased with cotton

cropping, effects on health and nutrition are still ambiguous. Indeed, the prevalence of child

stunting remained constant among cotton farming households between 1998 and 2003

(50% of girls and 53% of boys) despite an improvement in living conditions and a

continuous decline in the poverty rate [7]. In 2009, it was estimated that 84% of households

in Burkina Faso were food insecure [8].

Women are key actors to ensuring food security in Sub-Saharan African countries. In these

countries, women bear the responsibility for about 90% of the tasks related to food

processing and cooking, as well as to providing household water and wood fuel. Women

are also solely responsible for caring for children [9, 10]. They play an essential role in the

agricultural system where they represent almost half of the labour force [11]. Moreover,

when compared to men, women generally spend a greater proportion of their income on

foods, education and healthcare for their children [12]. However, women still face many

gender inequities that weaken their land rights, limit their access to farm extension services

and credit, lower their level of education, break their decisional empowerment, and

consequently, impair their ability to improve the food and nutrition security of their family

[9, 13].

Although many studies have reported on the impacts of cash cropping on nutrition [12, 14,

15], few have been conducted in recent years and findings remain inconsistent. For

instance, von Braun (1995) reported that the commercialization of hybrid maize in Zambia

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had a positive impact on children’s nutritional status, while the commercialization of

coffee, cocoa, and palm oil in Sierra Leone seemed to have worsened it [16]. Most studies

have been done using household food consumption and expenditures to evaluate impacts on

food security [12, 14, 15]. However, food security is a complex phenomenon that

simultaneously integrates dimensions of food availability, accessibility, and utilization,

while considering stability over time [17]. The Household Food Insecurity Access Scale

(HFIAS), which is increasingly used to monitor food insecurity in developing countries,

could be a useful indicator to evaluate associations between cash cropping and food

insecurity [17, 18]. However, no previous study has reported on it yet. Furthermore, the

effects of cash cropping on women’s daily activities, which can have an impact on

household food insecurity, are still poorly known [9].

The aim of the present study was therefore to investigate associations between cotton

cropping, women’s daily activities, and household food insecurity in a leading cotton

production region of Burkina Faso during a pre-harvest period.

4.4. Methods

4.4.1. Study design and participants

This study is part of a larger project aimed to better understand how cotton cropping affects

household food and nutrition security in western Burkina Faso. The research was conducted

in the Hauts-Bassins and the Boucle du Mouhoun, two regions that account for about 68%

of Burkina Faso national cotton production [19]. As part of the larger project, two cross-

sectional surveys were carried out during a post-harvest (November/December 2011) and a

pre-harvest period (June/July 2012), and some focus group discussions were conducted

during the post-harvest period. The current paper reports only data from the pre-harvest

period which is the most critical period of the year for food security as it is the time when

most households may have to face food crop shortages.

Data were collected from farmer’s households in four villages based on cotton production,

physical accessibility, and regional demographics. To be included in the study, the

household had to have at least one child between 6 and 59 months of age. Both the husband

and wife were asked to complete a gender-specific questionnaire. Using an accidental

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54

sampling, one hundred households were recruited in each village. In other words, 400

households participated in the post-harvest survey in 2011 (first data collection).

This study was conducted according to the guidelines laid out in the Declaration of

Helsinki and all procedures involving human subjects were approved by the Comité

d’éthique de la recherche de l’Université Laval (#:2012-101/23-05-2012), the Comité

national d’éthique de la recherche en santé du Burkina Faso (#:2011-8-53), and the Comité

d’éthique de la recherche en sciences et sciences de la santé de l’Université d'Ottawa

(#:H08-11-03). Written or fingerprinted informed consent was obtained from all

participants.

4.4.2. Data collection

Local trained investigators collected the data during face-to-face interviews using pre-tested

questionnaires. Interviews were conducted in Dioula, the most commonly spoken local

language in these regions.

4.4.3. Household Food Insecurity

The Household Food Insecurity Access Scale (HFIAS), already validated in Burkina Faso,

was used to assess food insecurity status [18, 20]. This tool evaluates whether households

have experienced problems to access food of sufficient quality and quantity over the last 4

weeks. Similar to the validation study conducted by Frongillo and Nanama (2006) [18],

“the last harvest” was considered instead of “the last 4 weeks” in order to take seasonal

variability into account. The respondent, usually the person in charge of food preparation,

answered a set of 9 questions on behalf of all household members. The HFIAS was

calculated as follows. For each experience that was described, the respondent had 4

possible answers, based on the frequency of occurrence: 0 for “never”; 1 for “rarely”; 2 for

“sometimes”; and 3 for “often”. The level of food insecurity (secure, mildly, moderately, or

severely) as well as a food insecurity severity score were established based on a composite

score calculated by adding the individual scores from the nine frequency-of-occurrence

questions [20]. The HFIAS score, a continuous indicator, ranges from 0 (food security) to

27 (maximum food insecurity). The Household Hunger Scale (HHS) was derived from the

HFIAS by reducing the questionnaire to three items: 1) no food of any kind to eat in your

household; 2) went to sleep at night hungry; and 3) went a whole day and night without

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eating [21]. The level of household hunger (no or little, moderate, or severe) calculated

with the HHS allows assessment of household food deprivation for cross-cultural use [22].

4.4.4. Dietary Diversity

The Household Dietary Diversity Score (HDDS) was calculated to describe overall

household dietary quality and food access [23]. Women participating in the study

completed a qualitative recall by listing all food groups consumed by at least one member

of their household during the previous 7 days. The 12 food groups were: cereals; tubers and

roots; vegetables; fruits; meat, fish and other seafood; eggs; legumes; oilseeds; milk and

milk products; oils and fat; sweets; and condiments. The HDDS ranges from 0 (no food

intake over the previous 7 days) to 12 (maximum dietary diversity).

4.4.5. Women’s Daily Activities

The following indicators were used to define women’s daily activities: the amount of time

spent working in cotton fields and fetching water; the practice of petty trading or farming as

income-generating activities (IGA’s); and childcare responsibility while women worked in

the cotton fields. These variables were selected based on 1) a typical day of an African

woman [10]; 2) the role of women in the following pillars of food security: food

availability, accessibility, and utilization [9]; and 3) the findings from the focus groups held

during the post-harvest period (Sanou et al, unpublished results).

4.4.6. Cotton cropping

Information was collected about the size of the cotton farm, the cotton grain yield, and the

cotton production index. The cotton production index was defined as the intensity at which

cotton crops were produced compared to food crops.

4.4.7. Statistical analysis

Data management and analyses were performed with SPSS for Windows version 21.0

(SPSS Inc., Armonk, NY, USA). Frequencies and means were used to describe

participants’ characteristics. Pearson’s correlations and multivariate linear and logistic

regressions were done to explore the relationships among key variables of interest.

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56

Households that did not produce cotton were excluded from regression analyses because of

their small sample size (n = 15).

Missing variables defining agricultural production (n = 66) were imputed with the Markov

Chain Monte Carlo method to decrease the amount of missing data and increase statistical

power [24]. Only these variables were imputed because they were considered as randomly

missing. Missing data from women’s questionnaires were not imputed because they could

not be considered as randomly missing (e.g. women could have been embarrassed with

some questions).

Independent variables were included in regression models if there was a priori evidence

that they could be independent predictors or outcome confounders. The selected variables

were: villages; the size of cotton farm (small, medium, or large); cotton grain yield (kg/ha);

cotton production index (kg cotton/kg total production); time spent by women working in

cotton fields (hours/week); petty trading (no, yes) and farming (no, yes) as IGAs for

women; time spent by women to fetch water (≤ 30 min or >30 min); and the person

responsible for childcare while women worked in the cotton fields (the mother herself or

others). Models were first adjusted for the type of marriage (monogamous/polygamous),

women's age and their level of education (illiterate/at least some formal education), and the

number of children in the household. These variables were removed from models due to

their minimal effect on outcomes and the frequency of missing data. Type 1 error rate was

set at 0.05 for all analyses.

4.5. Results

4.5.1. Baseline characteristics

During the pre-harvest follow-up survey, 336 of these 400 households were available and

accepted to participate. Largely due to the rainy season that is an opportune time for

growing crops (June to September), participants who did not take part in the follow-up

were those working in the fields or who had to leave quickly to work after a rainfall. Of the

336 completed questionnaires, 209 were completed by both husband and wife, 66 by the

wife only, and 69 by the husband alone. Table 1 summarizes the distribution of the

participants by village. For the purpose of this paper, results are derived from the women’s

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57

questionnaires (n = 275), except for answers pertaining to agricultural production, because

men knew more about this aspect.

Among the 275 participating women, 55% lived in a monogamous household and 45% in a

polygamous one with 1 to 3 co-wives (Table 2). The mean number of children under 5

years of age was 2.04 (SE 0.06) per household.

Women were, on average, 30.41 (SE 0.43) years old. Nearly two-thirds of them were

illiterate and less than two-thirds owned agricultural land. Approximately 45% of women

sold food crops grown on their own land and 72% did petty trading. Women spent on

average 42.03 (SE 0.44) hours per week working in cotton fields. Most young children were

being taken care of by the older children of the family when their mothers were working in

cotton fields. Forty nine percent of women reported fetching water for more than thirty

minutes per day.

Household cotton field size ranged from 0 to 25 hectares, with a mean of 2.99 (SE 0.22)

hectares. The mean production of cotton was 3012 (SE 291) kg and the mean yield was 965

(SE 39) kg/ha. Cotton incomes ranged from -200 000 CFA (indebted households) to 4 500

000 CFA (500 CFA= $1 US). Cotton incomes were positively related to cotton field size

(r= 0.69; P= 0.00000; data not shown). The mean cotton production index was 0.42 (SE

0.02) kg cotton/kg total production.

4.5.2. Food and nutrition insecurity status

The mean HFIAS score was 4.52 (SE 0.30) with a median of 3.0 (data not shown). After

categorization, more than two-thirds of households (67%) were food insecure during this

pre-harvest period (Table 3). Nearly 33% of households suffered from moderate food

insecurity, while 7% suffered from severe food insecurity. With regards to hunger, 1.5% of

households suffered from moderate hunger and 1.1% from severe hunger.

Household Diet Diversity Score (HDDS) is the number of food groups consumed in the

previous seven days by at least one of the members of the household. HFIAS score

significantly and negatively correlated with the HDDS (r = - 0.40, P = 0.000006; data not

shown), which suggests that the more the households were food insecure, the less likely

they were to have high dietary diversity.

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58

4.5.3. Associations between cotton cropping, women’s daily activities, and household

food insecurity

Bondoukuy farmers were less at risk for food insecurity (Table 4). Petty trading and

farming were both significantly associated with a lower HFIAS score. However, the

amount of time women spent working in cotton fields and fetching water was positively

associated with the HFIAS score. Cotton cropping variables (size of cotton farms, cotton

grain yield, and cotton production index) and the person responsible for childcare while

mother or usual caregiver worked in the cotton fields were not significantly associated with

the HFIAS score. This model accounted for 34% of the variance in the HFIAS score.

Women’s daily activities varied across villages. Cotton-cropping variables predicted only

some of the activities (Table 5). Indeed, the cotton production index was positively

associated with time spent fetching water and tended to be associated with the number of

hours spent working in cotton fields. Finally, having a large cotton field was positively

associated with petty trading.

4.6. Discussion

This study mainly sought to explore potential associations between cotton cropping,

women’s daily activities, and food insecurity in western Burkina Faso during a pre-harvest

period.

Firstly, the overall prevalence of food insecurity in the study area remained high (67%), but

much lower than the 2009 national estimate of 84% in Burkina Faso [8]. Seasonal, annual,

and regional variations could explain this discrepancy. Frongillo and Nanama (2006)

reported an important variation in the mean HFIAS score between 2002 and 2003 and

between the pre- and post-harvest periods of the same years [18]. In addition, important

food crop productions in the regions of Boucle du Mouhoun and Hauts-Bassins, which are

the most self-sufficient regions in cereal production in Burkina Faso could also contribute

to the low prevalence of food insecurity [25].

The important food production could also explain the low prevalence of hunger (2.6%)

when compared to studies conducted in other African countries during pre-harvest periods

(between 25% and 57%) [22]. Indeed, in the current study, it appears that the most

important cotton farmers also have the biggest food crop production, suggesting a potential

synergy between cotton cropping and food availability.

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59

The negative correlation seen between the HDDS and the HFIAS score is consistent with

the literature [8, 23, 26, 27, 28]. For example, in a cross-sectional study in Northern Ghana

where chronic undernutrition was persistent, Saaka and Osman (2013) observed a

significant negative correlation between the HFIAS score and the food group consumption

frequency, an indicator that was used to calculate the HDDS [28].

Regression analyses examining the effects of cotton cropping and women's daily activities

on household food insecurity suggest that women’s land ownership could be one of the

factors that most influenced food security status of surveyed households. In fact, living in

Bondoukuy was negatively associated with the HFIAS score. Results from the focus groups

highlighted the fact that this village was the only one where women could own a cotton

field (Sanou et al, unpublished results). In other villages, owning a cotton field was

reserved to men. Several authors have shown that increasing women’s land rights, which

seems to facilitate a better control over selected food crops and income, was generally

associated with higher household food expenditures and energy consumption [13, 14, 15].

It is also likely that women will produce, on their own land, nutrient dense foods such as

legumes and vegetables that will be used for their family’s diet, thus increasing food

diversity and overall diet quality.

Cotton cropping indicators were not significantly associated with the HFIAS score. Since

cotton usually generates higher income than food crops, it would have been logical to

expect a decrease of the HFIAS score, assuming that cotton income would be used to

purchase more food. This kind of inconsistency was also found in many other studies [14].

For example, Niemeijer et al (1988) observed that households in Kenya that had a greater

dependence on commercial production of irrigated rice had higher income but lower food

consumption and a poor nutritional status [29]. Indeed, unequal distribution of cash

cropping income within households, and the prioritization of non-food/health related

expenses might explain these inconsistent results. Participants in focus groups were asked

how they would use cotton income (Sanou et al, unpublished results). While men would

allocate, on average, only 2.5% of their income on food for the household and 4% for

healthcare services, women would invest at least 50% of their income on food, education

and healthcare for their children. Unfortunately, due to social norms, only men being the

head of the household control cotton income.

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60

Income-generating activities (petty trading or farming) were associated with a decreased

HFIAS score. This confirms the importance of women empowerment and household food

and nutrition security. As mentioned earlier, women’s income is primarily used to fill the

basic needs of their children and household [9]. As expected, an increased women’s

workload induced by working in cotton fields or fetching water was associated with a

higher HFIAS score. According to Wandel and Holmboe-Ottesen (1992) and Nti et al

(1999), women often try to compensate for the time spent in agricultural work by reducing

either the time devoted to cooking, the number of their daily meals, or sometimes their

children’s meals [30, 31].

The last regression models that explain the effect of cotton cropping depict differences

between villages related to women's daily activities. For instance, in Bondoukuy, a village

better equipped with more modern agricultural tools (a mean of 2.0 plows and 0.8 trolleys

per household vs. 1.4 and 0.6 in other villages, respectively; data not shown), women may

work less in cotton fields and, therefore, have more time and opportunity for IGAs and

childcare. Cotton cropping variables also had an impact on women’s daily activities.

Working time in cotton fields was not significantly related to the overall size of the farm

but tendentiously with the intensity of cotton grown by the household. These outcomes

could be explained by the divided workload caused by a significantly higher number of

active members in the larger cotton farms than in the smaller ones (5.1 vs. 4.3 P = 0.00000;

data not shown). Further studies are needed to clarify this relationship. Having a big cotton

farm was not associated with the practice of farming but was positively associated with the

practice of petty trading. This last finding could be due to the trading of “dolo”, a

traditional beer. In the focus groups, women reported that “dolo” was frequently sold when

men received cotton income (Sanou et al, unpublished results). Lastly, the cotton

production index was positively associated with time spent fetching water. Participants in

the focus groups explained that when a household produced cotton more intensively, they

had to withdraw to hamlets to facilitate access to cotton lands. Furthermore, findings

suggested that many households do not have access to a source of tap water, and therefore

rely on natural sources of water, which are often far from the households. This could

explain why women take more time to fetch water (Sanou et al, unpublished results).

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61

This study is the first to report on the associations between cash cropping, women’s daily

activities, and household food insecurity using the HFIAS. The study clearly suggests that

gender related issues, such as women’s workload and opportunities for income generating

activities, are important factors that can mediate the relationship between cash cropping and

food and nutrition security. However, missing data limited the choice of indicators for

women’s daily activities. Indeed, women were at times uncomfortable answering some of

the questions. For instance, very few women answered the question about the amount of

money received from their husband, limiting our ability to use this information. More

studies should try to explore the patterns for other gender equity indicators such as control

over resources, participation in household decision-making processes, and land ownership.

Intervention studies could also be aimed at enhancing or controlling these indicators to help

better understand the dynamics between cash cropping and nutrition security.

Food groups used to calculate the HDDS were slightly different from those recommended

by the FAO [32], which limits comparing the results with those of other regions.

Performing a 24-hour recall of activities with men and women during the cotton farming

season could be useful for future studies to better understand and evaluate gender effects on

the agriculture-nutrition-health triad. Also, the authorities of each village could complete a

questionnaire in order to provide more information about cotton sector policies and the

distribution of assets between men and women (land, credit, seeds, fertilizer and

pesticides), local infrastructure and local education, as well as health and sanitation

systems. It is important to investigate why households achieved a higher food security in

one village. This might help identify better practices or enabling factors that may influence

future interventions.

4.7. Conclusion

Findings have shown that despite cotton cropping, the prevalence of food insecurity

remains relatively high in western Burkina Faso. Intensive cotton production seems to

increase women’s workload, but cotton cropping also seems to encourage IGAs. Therefore,

the relationships are dynamic, behaviour and culture related, and can be targeted for

appropriate behaviour change communication in order to reverse downward linkages.

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62

4.8. Acknowledgements

This project was supported by the Research Development Program of University of Ottawa

(RE#122779) and the Center for International Governance Innovation of Canada (CIGI)

(RE/C 124299).

Authors would like to acknowledge participants for their time, field interviewers and local

authorities for their precious collaboration. We want to thank Ms. Roukyatou Dera for her

assistance and help during the period of data collection, Mrs. Hélène Crépeau for her

statistical advice, and Mrs Deidre Pike for the English revision of the manuscript.

4.9. Statement of Competing Interests

Funders had no role in the design, analysis or writing of this article. We declare that we

have no competing interest.

4.10. List of Abbreviations

HDDS = Household Dietary Diversity Score

HFIAS = Household Food Insecurity Access Scale

HHS = Household Hunger Scale

IGAs = Income generating activities

WHO = World Health Organization

4.11. References

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66

Tableau 7. / Table 1. Distribution of participants during the pre-harvest period (July/August 2012)

First village

(Bondoukuy)

Second village

(Boni)

Third village

(Bama)

Fourth village

(Noumoudara)

Total

n % n % n % n % n %

Householdsa 64 76.2 33 40.2 65 70.7 47 60.3 209 62.2

Only men 6 7.1 36 43.9 5 5.4 14 17.9 61 18.2

Only women 14 16.7 13 15.9 22 23.9 17 21.8 66 19.6

Total 84 100.0 82 100.0 92 100.0 78 100.0 336 100.0 aHousehold: a male farmer and one of his wives have both answered their respective questionnaires.

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67

Tableau 8. / Table 2. Characteristics of participating households

Frequencies Means

% 95% CI Mean ( SE)

Household structure, n = 274

Monogamous

Polygamous

2 wives

3 wives

4 wives

55.11

44.89

35.04

7.30

2.55

47.18 , 63.04

36.10 , 53.68

25.49 , 44.58

0.00 , 18.70

0.00 , 14.24

Number of children under 5 y-old in the family, n = 274 2.04 (0.06)

Main source of drinking water, n = 275

Safe: mineral water, tap, hydrant, drilling, water tower

Less safe: traditional and improved wells

Unsafe: creeks, rivers, streams, rain

Participating women characteristics

Age (years), n = 246

Level of education, n = 271

None

Literate

Some level of formal education

Field ownership, n = 272

Yes

No

Income generating activities, n = 251

Farming (% yes)

Petty trading (% yes)

Working time in cotton field (hours/week), n = 244

Person responsible for childcare while women worked in the

cotton fields, n = 270

The mother herself

Older children

Other

46.91

46.18

6.91

61.62

14.76

23.62

63.97

36.03

44.62

71.71

7.78

85.56

6.67

38.30 , 55.52

37.51 , 54.85

0.00 , 18.31

54.25 , 69.00

3.77 , 25.75

13.21 , 34.02

56.83 , 71.10

26.52 , 45.53

35.42 , 53.83

65.13 , 78.29

0.00 , 19.23

81.02 , 90.09

0.00 , 18.19

30.41 (0.43)

42.03 (0.44)

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Time fetching water per day, n = 274

≤ 30 min

> 30 min

51.09

48.91

42.81 , 59.38

40.44 , 57.37

Cotton production and assets

Size of cotton farm, n = 208

Small (< 1.5 ha)

Medium (≥ 1.5- < 3.0 ha)

Large ( 3.0 ha)

Field dimension (ha), n = 208

Production (kg), n = 205

Yield (kg/ha), n = 190

Cotton income (CFA), n = 190

Cotton production index (kg cotton : kg total production), n = 186

28.4

30.8

40.9

16.89 , 39.91

19.49 , 42.11

30.45 , 51.35

2.99 (0.22)

3012 (291)

965 (39)

273981 (38204)

0.42 (0.02)

Page 91: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

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Tableau 9. / Table 3. Household food insecurity prevalence and related conditions during the pre-harvest period of 2012†

(n=275)

% 95% CI

Household food insecurity access prevalence (%)‡

Food security 32.73 23.01 , 42.39

Mild food insecurity 28.00 17.97 , 38.03

Moderate food insecurity 32.73 23.01 , 42.39

Severe food insecurity 6.55 0.00 , 17.89

Household hunger prevalence (%)§

No or little hunger 97.4 95.63 , 99.37

Moderate hunger 1.50 0.00 , 13.41

Severe hunger 1.10 0.00 , 12.90

Household Food Insecurity Access-related Conditions (% yes) |

1. Worried that the household would not have enough food 52.00 43.81 , 60.19

2. Not able to eat the preferred foods 43.64 34.76 , 52.51

3. Ate a limited variety of foods 37.09 27.72 , 46.47

4. Ate some foods that you really did not want to eat 29.09 19.14 , 39.04

5. Ate a smaller meal than you felt you needed 11.64 0.53 , 22.75

6. Ate fewer meals in a day 8.36 0.00 , 19.68

7. No food to eat of any kind in your household 2.55 0.00 , 14.21

8. Went to sleep at night hungry 2.91 0.00 , 14.56

9. Went a whole day and night without eating 1.45 0.00 , 13.19 †Current food situation of households since the last harvest of 2011.

‡Calculated from the individual scores of the nine frequency-of-occurrence questions (Table 2).

§ Calculated from the individual scores of the three frequency-of-occurrence questions (7,8 and 9).

| Household Food Insecurity Access-related Conditions are the nine frequency-of-occurrence questions from which HFIAS score and HFIAS prevalence were

calculated.

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70

Tableau 10. / Table 4. Multivariate linear regression model examining the effects of cotton cropping and women’s daily

activities on household food insecurity status in rural Burkina Faso†‡§ Household food insecurity scale score, n = 217

B SE

Villages

Bondoukuy¶

Boni¶

Bama¶

-3.61**

0.67

0.80

1.05

1.02

0.97

Size of cotton farm (small, medium, large) -0.26 0.46

Yield (kg/ha) 0.00 0.00

Cotton production index (kg cotton/kg total production) 0.04 2.22

Time women spent working in cotton field (hrs/week) 0.10* 0.05

Petty trading as IGAs (no, yes) -4.55** 0.87

Farming as IGAs (no, yes) -2.71** 0.75

Time women spent fetching water (≤ 30 min, > 30 min) 1.88* 0.76

Person responsible for childcare while mother or usual caregiver worked in the

cotton field (mother herself, others)

0.10 1.15

†Calculated from an imputed database.

‡ R2 = 0.34.

§ Households not producing cotton were excluded from these analyses.

¶Compared with Noumoudoura village.

*P < 0.05; ** P < 0.001.

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Tableau 11. / Table 5. Multivariate linear and logistic regression models of the effects of cotton cropping on women’s daily

activities, that are related to household food insecurity status, in rural Burkina Faso†‡

Time women spent

working in cotton

field1

n = 244

Petty trading as IGAs2

(no, yes)

n = 236

Farming as IGAs3

(no, yes)

n= 236

Time spent fetching water4

(≤ 30 min, > 30 min)

n = 259

B SE B SE B SE B SE

Villages

Bondoukuy§

Boni§

Bama§

-4.21**

0.36

0.86

1.25

1.41

1.14

-2.11**

-1.63*

-3.56**

0.70

0.80

0.67

0.90*

-0.06

2.35**

0.41

0.51

0.41

2.58**

0.39

0.24

0.47

0.49

0.37

Size of cotton farm

(small, medium, large)

0.46 0.57 0.73** 0.26 0.04 0.22 0.06 0.19

Yield (kg/ha) -0.0012 0.0010 -0.00010 0.00029 0.000041 0.00023 0.00016 0.00035

Cotton production

index (kg cotton/kg

total production)

4.47# 2.37 -1.56 1.05 0.14 0.87 2.60* 0.97

† Calculated from an imputed database.

‡ Households not producing cotton were excluded from these analyses.

§ Compared with Noumoudara village.

* P < 0.05; ** P < 0.01; # P < 0.1. 1 R2 = 0.12; 2 R2 = 0.25; 3 R2 = 0.20; 4 R2 = 0.22.

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Page 95: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

73

CHAPITRE 5 : RELATIONS ENTRE LA CULTURE DU COTON, LES

ACTIVITÉS QUOTIDIENNES DES FEMMES ET L’ÉTAT

NUTRITIONNEL DES ENFANTS DANS QUATRE VILLAGES DE

L’OUEST DU BURKINA FASO

Relations between cotton cropping, women’s daily activities and children’s nutritional

status in four villages of western region of Burkina Faso

C. Maisonneuvea, D. Sanou*b, C. P. Nanab, K. Ouattarac, S. Yayab, T. Desrosiersa

a École de nutrition, Université Laval, Québec, Canada

b Interdisciplinary School of Health Sciences, Faculty of Health Sciences, University of

Ottawa, Ontario, Canada

c Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles, Centre national de la Recherche

Scientifique et Technologique, Burkina Faso

* Auteur pour demande de tirés à part/Author for reprints et auteur responsable de la

correspondance/Corresponding author: Dia Sanou, Email [email protected], Téléphone

(+226) 70 206 206, Télécopieur : (613) 562-5632.

Mots clés : Culture du coton ; état nutritionnel infantile ; autonomisation des femmes ;

Burkina Faso

Keywords: Cotton cropping; Children’s nutritional status; Women’s empowerment;

Burkina Faso

Cet article sera soumis sous peu à la Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique.

Page 96: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

74

5.1. Abstract

Sub-Saharan Africa remains one of the places in the world where the prevalence of child

malnutrition is still very high despite availability of cost effective nutrition interventions.

Commercialization of agriculture was introduced to lower both poverty and malnutrition

rates in developing countries, but the impact of such strategy remains mitigated. In this

paper, we examined associations between cotton cropping, women’s daily activities and

nutritional status of children living in cotton producing households of western Burkina Faso

using a cross-sectional survey conducted during the 2012 pre-harvest period in four villages

of this region. Socio-economic characteristics and agricultural production data were

collected using a questionnaire. Children’s nutritional status was evaluated through

anthropometric measurements. Overall 275 households who had at least one child aged

between 6 and 59 months old participated in the survey. Anthropometric measurements of

398 children were obtained. Thirty six percent (36%) of children were stunted, 18%

underweight and 5% wasted. Cotton production index was positively associated with

growth, but cotton farm size tended to be negatively associated with child weight and

growth. Interestingly, the children from the only village where women could own cotton

lands exhibited better with growth and weight patterns. Farming as income generating

activity also tended to be positively correlated with weight and to prevent wasting. Finally,

the fact that household members other than child’s mother took care of the children while

the mother worked in the cotton field was positively associated with weight and growth.

Accessibility to land by women and their level of empowerment to manage agricultural

production and their income appear to be key factors for improving the nutritional status of

children, yet their relation vary according to the indicator used. Therefore, these factors

should be targeted for appropriate behaviour change interventions in order to reduce

malnutrition in western Burkina Faso.

Page 97: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

75

5.2. Résumé

L’Afrique subsaharienne demeure l’une des régions du monde où la prévalence de la

malnutrition infantile est des plus élevées malgré l’existence d’interventions efficaces et

peu coûteuses. La commercialisation de l’agriculture a été introduite pour réduire les taux

de pauvreté et de malnutrition dans les pays en développement, mais l’impact d’une telle

stratégie demeure mitigé. Nous avons étudié les relations entre la culture du coton, les

activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel des enfants vivant dans des ménages

producteurs de coton dans l’Ouest du Burkina Faso à l’aide d’une enquête transversale

réalisée en 2012 dans quatre villages de cette région durant une période pré-récolte. Les

données sur les caractéristiques socioéconomiques et la production agricole ont été

collectées à l’aide d’un questionnaire. L’état nutritionnel des enfants a été évalué à partir de

mesures anthropométriques. Au total, 275 ménages qui avaient au moins un enfant âgé de 6

à 59 mois ont participé à l’enquête. Les mesures anthropométriques ont été prises chez 398

enfants. Trente-six pour cent (36 %) des enfants présentaient un retard de croissance, 18 %

une insuffisance pondérale et 5 % étaient émaciés. L’indice de production de coton était

positivement associé à la croissance, mais la superficie du champ tendait à être associée de

façon négative avec le poids et la croissance. Fait intéressant, le seul village où les femmes

pouvaient posséder un champ de coton avait des enfants présentant un meilleur profil de

croissance et de poids. La vente de produits agricoles comme activité génératrice de

revenus tendait également à être positivement corrélée au poids et à prévenir l’émaciation.

Enfin, le fait que des membres du ménage autres que la mère prennent soin des enfants

pendant que celle-ci travaille au champ a été positivement associé au poids et à la

croissance. L’accessibilité à la terre par les femmes et leur niveau de responsabilité dans la

gestion des productions et des revenus du ménage semblent être des facteurs clés pour

améliorer l’état nutritionnel infantile, mais leur relation au statut nutritionnel varie selon

l’indicateur choisi. Ces facteurs devraient être ciblés lors du développement d’interventions

appropriées de changement de comportement visant à réduire la malnutrition dans l’Ouest

du Burkina Faso.

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76

5.3. Introduction

L’Afrique subsaharienne demeure l’un des endroits du monde où la prévalence de

dénutrition infantile est des plus élevées, notamment à cause de la pauvreté [1]. La

dénutrition aurait été responsable d’environ 3,5 millions de décès d’enfants de moins de

cinq ans en 2011, dont 1,6 millions en Afrique subsaharienne [2, 3]. En plus d’être une

cause de mortalité et de morbidité chez les enfants, la dénutrition affaiblit les communautés

de ces pays en diminuant graduellement les performances scolaires, les capacités physiques

et intellectuelles des individus et en rendant ceux-ci plus vulnérables aux maladies

chroniques [2, 4, 5, 6].

La commercialisation de l’agriculture a été mise de l’avant dans les années 1970 dans le but

de réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés

rurales [7]. On entend par sécurité alimentaire et nutritionnelle, un accès physique, social et

économique, durable, à une nourriture saine dont la quantité consommée et la qualité sont

suffisantes pour satisfaire les besoins énergétiques et les préférences alimentaires de tous

les membres des ménages, et dont les bienfaits sont renforcés par un environnement dans

lequel l’assainissement, les services de santé et les pratiques de soins sont adéquats, le tout

permettant une vie saine et active [8].

Les productions de café, de riz, de thé, de tabac, de sucre ou de coton sont alors rapidement

devenues des sources importantes de revenus dans les pays de l’Afrique subsaharienne [9].

Par exemple, au Burkina Faso, les revenus du coton représentaient en 2009, 60% des

recettes d’exportation et faisaient vivre environ 2 millions de personnes [10, 11]. Bien que

les revenus des ménages semblent avoir significativement augmenté suite à la réforme du

secteur cotonnier dans les années 1990, les effets sur la santé et la nutrition ne semblaient

pas perceptibles. En effet, alors que la croissance de la production cotonnière se chiffrait à

139 % par an entre 1996 et 2006 [9], la prévalence de retard de croissance est demeurée

sensiblement la même entre 1998 et 2003 chez les enfants des producteurs de coton

burkinabè, et ce, malgré une baisse marquée du taux de pauvreté [12, 13, 14].

En sachant que les femmes d’Afrique subsaharienne jouent un rôle primordial dans la

sécurité alimentaire et nutritionnelle des membres de leur ménage (principales responsables

des repas, de l’approvisionnement en bois de chauffe et en eau ainsi que des soins apportés

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77

aux enfants) et qu’elles constituent plus de la moitié de la main d’œuvre agricole [15, 16], il

devient pertinent de se questionner quant à l’impact que pourrait avoir la culture de coton

sur la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des enfants qui dépendent en grande partie

des ressources financières et de la disponibilité de leur mère. Dans une étude antérieure,

nous avons observé que la culture de coton augmentait la charge de travail des femmes

(temps supplémentaire ou temps qui remplace en partie le temps pris pour cultiver leur

champ personnel, faire les tâches domestiques et prendre soin des enfants), mais tendait

aussi à encourager les activités génératrices de revenus (AGR) [17]. La culture de coton ne

semblait pas directement affecter le niveau de sécurité alimentaire alors que la charge de

travail des femmes (négativement) et les AGR pratiquées par ces dernières (positivement)

semblaient grandement influencer le niveau de sécurité alimentaire du ménage.

Dans le présent article, nous examinons les relations existant entre la culture du coton, les

activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel de leurs jeunes enfants dans une

zone cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso durant une période pré-récolte.

5.4. Méthode

Ce projet de recherche s’insère dans une étude plus large qui a pour but de mieux

comprendre la dynamique existant entre la culture du coton, l’autonomisation des femmes

et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages au Burkina Faso. En raison des

variations saisonnières potentielles (récolte du coton et des principales cultures vivrières

ayant lieu principalement entre les mois de septembre et de décembre [18,19]), l’étude

mère comportait deux enquêtes transversales, dont l’une avait lieu en période post-récolte

(2011) et l’autre, en période pré-récolte (2012). L’étude comprenait aussi des groupes de

discussion. Les résultats présentés dans le présent article découlent de l’enquête

transversale réalisée en période pré-récolte. Cette période dite souvent de soudure a été

choisie, puisqu’elle représente le moment de l’année où les communautés dépendantes de

l’agriculture font le plus souvent face au manque de nourriture. Certains détails de la

méthodologie ont été publiés antérieurement [17]. Nous nous attarderons aux aspects

méthodologiques spécifiques à la présente recherche.

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78

5.4.1. Site de l’étude

La recherche s’est déroulée dans quatre villages de l’Ouest du Burkina Faso (Figure 1),

zone du pays où la production de coton est la plus élevée [20]. Les villages ont été

sélectionnés en fonction de leur niveau de production de coton, de leur démographie et de

leur accessibilité physique.

5.4.2. Population d’étude

Dans chaque village sélectionné, 100 ménages ayant au moins un enfant âgé entre 6 et 59

mois ont été recrutés par échantillonnage de commodité [21]. Ainsi, 400 ménages ont

participé à l’enquête de 2011 (période post-récolte) et 336 de ces mêmes ménages, à

l’enquête de 2012 (période pré-récolte). Les ménages n’ayant pas participé à la deuxième

enquête étaient ceux qui n’étaient pas disponibles puisqu’ils travaillaient dans des champs

le plus souvent inaccessibles aux enquêteurs. Les mesures anthropométriques ont été prises

chez tous les enfants éligibles des ménages retenus et présents sur les lieux lors de

l’enquête.

Ce projet de recherche a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de

l’Université Laval (#:2012-101/23-05-2012), le Comité national d’éthique de la recherche

en santé du Burkina Faso (#:2011-8-53), et le Comité d’éthique de la recherche en sciences

et sciences de la santé de l’Université d'Ottawa (#:H08-11-03). Le consentement éclairé a

été obtenu de tous les participants par écrit ou par empreintes digitales.

5.4.3. Collecte de données

Les quatre enquêteurs locaux ayant été préalablement formés pour cette recherche ont

collecté les données par l’entremise d’entrevues réalisées en face à face avec les femmes et

les chefs de ménage (hommes). Le temps requis pour compléter une entrevue avec un

membre du ménage était d’environ 30 à 45 minutes. Ces entrevues ont été réalisées à la

résidence des participants ou, lorsque possible et nécessaire, sur leur lieu de travail. Le

questionnaire portait, entre autres, sur les caractéristiques sociodémographiques du ménage,

les activités quotidiennes des femmes, la culture du coton, et l’état nutritionnel des enfants

tel que reflété par les mesures anthropométriques. Des 336 ménages participants, 209

ménages (hommes et femmes), 61 hommes (sans leur épouse) et 66 femmes (sans leur

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79

mari) ont répondu au questionnaire. Puisque ce sont les femmes qui sont principalement

responsables de l’alimentation et des soins prodigués aux jeunes enfants, seules les données

obtenues des ménages où les répondantes étaient des femmes ont été utilisées dans le

présent document (n = 275). Les entrevues ont été conduites en Dioula, langue la plus

parlée localement dans ces régions.

Figure 7/Figure 1. Site de l'étude

Source : tiré de Sanou et al. (2012), résultats non publiés.

5.4.3.1. Mesures anthropométriques

Toutes les mesures ont été prises par nos enquêteurs formés qui appliquaient le protocole de

l’OMS [22,23]. Brièvement, les données concernant l’âge et le sexe de l’enfant ont été

collectées auprès de la mère. Les enfants ont été pesés au 0.1 kg près sur une balance

électronique calibrée installée sur une surface plane et dure. Les enfants devaient porter des

vêtements légers et bien centrer leurs pieds sur la balance. Au besoin, la mère prenait

l’enfant après que la balance ait été remise à zéro. Cette mesure était prise à la fin de

l’entrevue avec la mère, sans tenir compte de la prise alimentaire des enfants. La longueur a

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80

été mesurée chez les enfants de moins de deux ans, tandis que la taille l’a été chez les

enfants plus âgés, à 0.1 cm près, à l’aide d’une toise apposée contre un mur ou le sol, le cas

échéant. Sans souliers, la tête, les omoplates, les fesses, les mollets et les talons de l’enfant

devaient toucher à la toise. La mesure était enfin prise lorsque le curseur était amené au

sommet de la tête (si debout) ou aux pieds (si couché) de l’enfant.

Les scores z des indices longueur/taille pour âge (height-for-age; HAZ), poids pour âge

(weight-for-age; WAZ) et poids pour longueur/taille (weight-for-height; WHZ) ont été

obtenus à l’aide des normes de croissance de l’OMS [24]. Les enfants présentaient un

retard de croissance modéré et sévère si leur HAZ était compris entre -2 et -3 et inférieur à

-3 respectivement. Ils présentaient une insuffisance pondérale modérée et sévère si leur

WAZ était compris entre -2 et -3 et inférieur à -3 respectivement. Enfin, les enfants étaient

considérés comme étant modérément et sévèrement émaciés si leur WHZ était compris

entre -2 et -3 et inférieur à -3 respectivement.

5.4.3.2. Les activités quotidiennes des femmes

Le temps de travail dans le champ de coton, le temps nécessaire pour aller chercher l’eau

pour usage domestique, la pratique du petit commerce (vente de produits qu’elles ont

transformés ou achetés afin de les vendre) et la vente de produits agricoles (produits

qu’elles ont récoltés de leur champ personnel) comme AGR ainsi que la responsabilité de la

garde des enfants lorsque la mère travaille au champ de coton ont été choisis comme

indicateurs des activités quotidiennes des femmes. Ces variables ont été sélectionnées à

partir 1) des activités exécutées lors d’une journée typique de la femme africaine [25], 2) du

rôle que joue la femme pour rendre les aliments disponibles, accessibles et consommables

au sein du ménage [16] et 3) des observations faites lors de l’enquête qualitative réalisée

dans le cadre de la première phase de l’étude globale (Sanou et al, résultats non publiés).

5.4.3.3. Culture du coton

La culture du coton a été définie en utilisant plusieurs indicateurs de la production agricole,

soit la superficie du champ de coton (selon la distribution des producteurs de la présente

étude; petite : 0-5 hectares, moyenne : 6-10 hectares, grande : > 10 hectares), le rendement

en coton-graines (kg/ha) et l’indice de production de coton (kg coton/kg production

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81

agricole totale), ce dernier étant défini comme la quantité de coton produite par rapport à la

production agricole totale du ménage, i.e. coton et cultures vivrières.

5.4.4. Analyses des données

Le traitement et l’analyse des données ont été effectués à l’aide du logiciel SPSS pour

Windows version 21.0 (SPSS Inc., Armonk, NY, USA). Le logiciel Anthro de l’OMS

version 3.2.2 (WHO 2011, Geneva, CHE) a permis d’obtenir les scores z dérivés des

mesures anthropométriques.

Les fréquences et les moyennes ont servi dans la description des caractéristiques des

participants. Le test de Shapiro-Wilk a permis d’évaluer la normalité de la distribution de

chacune des variables [26]. Vu la distribution non normale de l’ensemble des données, les

analyses univariées ont été réalisées en effectuant des corrélations de Spearman (tests non-

paramétriques). En ce qui concerne les analyses multivariées, les graphiques présentant la

dispersion des résidus ont été analysés; la normalité, la linéarité et l’homoscédasticité

étaient respectées. Les modèles linéaires généraux ont donc pu être utilisés pour apprécier

les relations existant entre les variables d’intérêt. Pour analyser l’impact de la culture du

coton sur l’état nutritionnel des enfants, nous avons tenu compte de la répétition de l’unité

d’échantillonnage (ménage) parmi les enfants. Un effet aléatoire a été ainsi attribué à la

variable ménage [27]. Les ménages ne produisant pas de coton ont été exclus des analyses

statistiques en raison de leur faible nombre (15 ménages). Notons aussi que les variables

manquantes de façon aléatoire, soit celles qui définissaient la production agricole

(66 ménages), ont été imputées avec la méthode de Monte-Carlo par chaînes de Markov

pour augmenter la puissance statistique [28]. En utilisant un modèle univarié spécifique

pour chaque variable imputée et un maximum de 50 itérations pour chaque imputation,

cette procédure statistique a généré cinq ensembles complets de données qui ont permis

d’augmenter la puissance statistique des analyses multivariées [26].

Pour les analyses de régression, la variable dépendante était le score z de chaque enfant

pour chaque indice nutritionnel. Les variables indépendantes ont été incluses dans des

modèles de régressions linéaires multiples s’il y avait a priori une évidence pour que celles-

ci puissent influencer les variables dépendantes. Ces variables indépendantes étaient le

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village, le sexe de l’enfant, l’âge de la mère, la superficie du champ de coton (petite,

moyenne, grande), le rendement de la production de coton (kg/ha), l’indice de production

de coton (kg coton/kg production agricole totale), le temps de travail des femmes au champ

de coton (heures par semaine), le temps nécessaire aux femmes pour aller chercher de l’eau

(≤ 30 min />30minutes), la vente de produits agricoles par les femmes (non, oui), la

pratique du petit commerce par les femmes (non, oui) et la personne qui a la responsabilité

de la garde et des soins des enfants lors du travail de la mère au champ de coton (elle-

même, autres). Les analyses ont d’abord été ajustées pour le type de mariage (monogame,

polygame), le niveau d’instruction de la mère (analphabète, alphabète) et le nombre

d’enfants dans le ménage. En raison de leur faible impact sur les résultats, ces variables ont

été retirées des modèles présentés dans ce document. Une valeur de P < 0,05 était

considérée comme significative pour toutes les analyses statistiques.

5.5. Résultats

5.5.1. Caractéristiques et état nutritionnel des enfants des producteurs de coton

Les caractéristiques des femmes et des ménages enquêtés ont été présentées dans une

publication antérieure [17]. Brièvement, l’âge moyen des 275 femmes enquêtées était de 30

ans et 45 % d’entre elles vivaient dans un ménage polygame. Près des deux tiers de celles-

ci étaient illettrées et 36 % ne possédaient pas de champ personnel. Ces femmes

travaillaient en moyenne 42 heures par semaine au champ de coton, environ 45 % faisaient

la vente de produits agricoles et 72 % le petit commerce comme AGR. L’âge moyen des

398 enfants pesés et mesurés était de 33.3 (± 1.5) mois et 54 % étaient des filles

(Tableau 1). Trente-sept pourcent (37 %) des enfants vivaient à Bama, 26 % à Bondoukuy,

26 % à Noumoudara et 12 % à Boni. Au total, 36 % des enfants présentaient un retard de

croissance, 18 % une insuffisance pondérale et 5 % étaient émaciés.

Le lien entre le score de l'échelle lié à l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS) et

l’état nutritionnel des enfants a été apprécié dans la présente étude. L’HFIAS est une

échelle qui a été utilisée pour évaluer si les ménages avaient vécu des problèmes

d’accessibilité à de la nourriture suffisante en quantité et en qualité depuis la dernière

récolte. Les détails méthodologiques liés à l’indicateur HFIAS ont été décrits ailleurs [17].

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83

Le tableau 2 montre que l’HFIAS n’était pas significativement corrélé aux paramètres de

l’état nutritionnel des enfants.

5.5.2. Corrélations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et

l’état nutritionnel des enfants

La superficie du champ de coton était positivement corrélée à la pratique du petit commerce

par les femmes (Tableau 3). Le rendement était quant à lui négativement corrélé au temps

de travail au champ de coton par les femmes et positivement au temps nécessaire pour aller

chercher de l’eau. Le rendement de la production cotonnière était positivement associé au

HAZ et la vente de produits agricoles par les femmes était négativement associée au WHZ

(Tableau 4).

5.5.3. Associations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et

l’état nutritionnel des enfants

Les enfants vivant à Bondoukuy avaient des HAZ et WAZ significativement plus élevés

que ceux vivant dans les autres villages (Tableau 5). L’indice de production de coton était

positivement associé au HAZ. En ce qui concerne les activités quotidiennes des femmes, la

responsabilité de la garde des enfants par un membre du ménage autre que la mère lors du

travail de celle-ci au champ de coton a été associée à des HAZ et WAZ significativement

plus élevés comparativement à ceux obtenus lorsque la responsabilité de la garde des

enfants incombait à la mère. Notons que la culture du coton n’était pas significativement

associée à la responsabilité de la garde des enfants par la mère lorsqu’elle travaillait au

champ de coton (données non présentées). Les associations entre la culture du coton et les

autres activités quotidiennes des femmes ont été présentées ailleurs [17].

5.6. Discussion

Cette étude avait comme objectif d’identifier les relations existant entre la culture du coton,

les activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel des enfants dans une zone

cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso durant une période pré-récolte.

Dans la présente étude, les taux de malnutrition étaient très élevés. Selon les critères de

sévérité de l’OMS, la prévalence de retard de croissance de la population étudiée était

élevée (36 %), tandis que celles de l’insuffisance pondérale (18 %) et de l’émaciation (5 %)

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pouvaient être considérées comme moyennes [29]. Notons que les prévalences

d’insuffisance pondérale et d’émaciation des enfants étaient inférieures aux prévalences

nationales et régionales rapportées dans l’enquête nutritionnelle nationale de 2012 (23 % et

11 % respectivement pour la région de la Boucle du Mouhoun et 20 % et 8 %

respectivement pour la région des Hauts-Bassins) [30]. La différence observée entre ces

paramètres qui représentent avant tout la malnutrition aiguë peut être partiellement

expliquée par la distribution des enfants enquêtés selon l’âge. En effet, la proportion

d’enfants de moins de 24 mois, qui sont généralement les plus touchés par la malnutrition

aiguë, était beaucoup plus faible dans notre étude que dans l’enquête nationale (30 % vs

66 %). En observant la distribution de la malnutrition en fonction de l’âge dans la présente

étude, 49 % des enfants présentant une insuffisance pondérale et 62 % des enfants émaciés

étaient âgés de moins de 24 mois (données non présentées), ce qui se rapproche des valeurs

de l’enquête nationale pour ces mêmes groupes. De plus, des variations saisonnières

(enquête nationale ayant eu lieu à la fin de la période pré-récolte et début de la période

post-récolte par rapport à l’étude actuelle ayant lieu à la mi-chemin entre la période pré-

récolte et la période post-récolte) et potentiellement, des variabilités inter-villages à

l’intérieur de la même région, peuvent aussi contribuer aux différences de prévalences

observées.

La prévalence des enfants présentant un retard de croissance (36% dans la présente étude)

était tout de même similaire à celle de l’enquête nationale pour les mêmes régions (31 % :

Boucle du Mouhoun et 32 % : Hauts-Bassins) [30]. Cette similarité pour les prévalences du

retard de croissance qui caractérise la malnutrition chronique (peu sensible aux variabilités

à court terme), suggère que les apports alimentaires des enfants des producteurs de coton

étaient inadéquats, et que d’autres facteurs, comme la qualité des soins reçus, les infections,

les maladies, les pratiques d’hygiène non adéquates ou le manque d’assainissement, jouent

un rôle important sur l’état nutritionnel infantile.

Cette hypothèse est soutenue par la faible corrélation observée entre le score HFIAS et l'état

nutritionnel des enfants. Les participants des discussions de groupe réalisées dans le cadre

du projet pilote ont rapporté que les services de soins de santé sont souvent sous-optimaux

en raison de la qualité et des coûts élevés des prestations de ces soins ou de l’éloignement

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des centres de santé (Sanou et al., résultats non publiés). L’enquête démographique et de

santé de 2010 démontre que les taux de fréquentation des services de santé dans ces régions

se trouvent parmi les plus faibles du pays [31]. Cette faible fréquentation des services de

santé, malgré une bonne disponibilité de services, pourrait être une autre conséquence de la

culture de coton qui empêcherait les femmes d’amener les enfants malades aux centres de

santé ou de participer aux activités de promotion de la santé.

Les participants aux groupes de discussion ont également rapporté que la qualité des soins

prodigués aux enfants par les mères durant la période de production de coton pouvait être

compromise en raison de l’augmentation de la charge de travail des femmes qui deviennent

alors peu disponibles. Cela semble se confirmer dans la présente étude, car le fait que les

enfants soient gardés par d’autres membres du ménage pendant que la mère travaille au

champ de coton était significativement associé à des HAZ et des WAZ plus élevés. En

amenant les enfants avec elles au champ de coton, les enfants pourraient être exposés

davantage à des installations sanitaires de moins bonne qualité et à de l’eau impropre à la

consommation. De plus, en laissant l’enfant avec une autre personne, cette dernière aurait

plus de temps pour prendre soin de l’enfant et le nourrir, comparativement à la maman qui

doit partager son temps entre les travaux champêtres et ménagers [32,33]. Bien que les

soins prodigués par la gardienne puissent être de moindre qualité par rapport à ceux

prodigués par la mère elle-même, cette différence pourrait s’estomper avec le temps si la

gardienne a bien assimilé les instructions de la mère et les applique correctement. D’autres

recherches seront nécessaires pour clarifier cette relation.

Notons que l’utilisation d’eau impropre à la consommation par plus de la moitié des

ménages, comme le démontrent les présents résultats, pourrait aussi aggraver la

malnutrition en augmentant le risque de diarrhées et d’infections, qui à leur tour, pourraient

entraîner une réduction de l’absorption et de l’utilisation physiologique des nutriments et

une augmentation des pertes liquidiennes.

Les analyses de corrélation suggèrent que la superficie du champ de coton semble être

positivement corrélée à la pratique du petit commerce par les femmes. Cette situation

pourrait s’expliquer par la capacité des grands producteurs de coton à se procurer de la

machinerie agricole et de la main d’œuvre, libérant ainsi les femmes de certains travaux

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champêtres et augmentant par le fait même leur capacité de s’investir dans d’autres

activités ménagères et certaines AGR. Le rendement était négativement corrélé au temps de

travail des femmes au champ de coton et positivement au temps pour aller chercher de

l’eau. Maximiser la production cotonnière sur une surface donnée pourrait permettre aux

femmes de travailler moins longtemps au champ de coton et de s’investir davantage dans

les travaux domestiques, que si cette surface du champ était augmentée.

Le rendement de coton était également positivement corrélé à l’indice HAZ. Le rendement

de coton était également positivement corrélé à l’indice HAZ. Cette situation, couplée à une

association positive entre le rendement et les revenus issus du coton (r = 0.209, p < 0.01),

pourrait permettre un plus grand accès aux services de santé et un assainissement adéquat,

favorisant ainsi la sécurité nutritionnelle du ménage. Étrangement, la vente de produits

agricoles par les femmes comme AGR était négativement corrélée au WHZ de leurs

enfants. On pourrait penser que si les femmes gagnaient plus d’argent, elles pourraient

mieux nourrir leurs enfants. Cependant, la vente de produits agricoles était également

corrélée à l’opportunité qu’ont les femmes de posséder un champ (r = 0.566, p < 0.01). Il

serait alors possible qu’à court terme, les femmes vendant des produits agricoles issus de

leur champ personnel doivent consacrer plus de temps aux travaux champêtres, affectant

ainsi leur capacité à prendre soin de leurs enfants.

Les analyses de régression suggèrent que la possession d’un champ de coton par les

femmes pourrait améliorer les indicateurs de l’état nutritionnel des enfants. En effet, vivre à

Bondoukuy était positivement associé à de meilleurs indices HAZ et WAZ. Les résultats

issus des groupes de discussion suggèrent que dans le village de Bondoukuy, contrairement

aux autres villages, les femmes peuvent posséder un champ de coton (Sanou et al., résultats

non publiés). Plusieurs auteurs ont rapporté qu’augmenter les droits des femmes à la terre,

favoriserait un meilleur contrôle sur la gestion des productions agricoles (variétés et

quantités) et des ressources qui en découlent et serait généralement associé à des apports

alimentaires plus élevés et de meilleure qualité pour les ménages et les enfants [9, 34, 35].

L’indice de production de coton, c’est-à-dire la quantité de coton produite par rapport à la

production agricole totale du ménage (coton et cultures vivrières), était positivement

associé à l’indice HAZ. Les données de la présente étude ne permettent malheureusement

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87

pas de bien expliquer cette relation. Néanmoins, l’indice de production étant lié à la

superficie du champ de coton (corrélée aux revenus issus du coton), nous pouvons émettre

quelques hypothèses. En lien avec le rôle des facteurs non alimentaires dans la survenue du

retard de croissance, il se pourrait que les revenus issus d’une production intensive de la

culture de coton permettent aux familles d’avoir un meilleur accès aux services de santé

(ex. : achat de motos ou argent disponible pour payer les frais de santé) et à des installations

sanitaires de meilleure qualité (ex. : construction d’une maison avec latrines), tous deux,

déterminants de l’état nutritionnel. Il est aussi possible qu’une partie de l’argent du coton

soit utilisée pour acheter des denrées alimentaires non produites par le ménage, améliorant

ainsi la diversité et la qualité alimentaires. Il n’est pas non plus exclu que les chefs de

ménage remettent une partie de l’argent aux femmes pour utilisation personnelle. Notons à

cet effet que, contrairement aux hommes qui auraient tendance à dépenser les revenus issus

des cultures de rente dans plusieurs biens et services non reliés à l’alimentation, les femmes

investiraient prioritairement dans les biens de première nécessité comme l’alimentation, la

santé et l’éducation des enfants [36]. L’indice de production de coton est aussi

généralement plus élevé chez les grands producteurs qui disposent de moyens modernes de

production et peuvent recourir à une main d’œuvre agricole extérieure au ménage, réduisant

ainsi la charge de travail des femmes dans le champ de coton. Cette modernisation agricole

pourrait alors favoriser une augmentation du temps consacré aux soins de l’enfant, ce qui a

été démontré comme étant un déterminant de l’état nutritionnel dans les villages étudiés.

Dans cette étude, peu de relations ont été observées entre les activités quotidiennes des

femmes et l’état nutritionnel des enfants. Pourtant, celles-ci avaient une forte influence sur

la situation de sécurité alimentaire du ménage [17]. De plus, aucun indicateur ne s’est

révélé être associé à l’indice WHZ. Ces observations renforcent l’hypothèse de la

contribution des facteurs liés à la qualité des soins, aux infections ou autres maladies par

rapport à l’état nutritionnel des enfants. Les mères peuvent également protéger leurs enfants

de l’insécurité alimentaire vécue par le ménage en se privant elles-mêmes et en leur

réservant prioritairement certains aliments [37]. Cela pourrait expliquer pourquoi malgré

que 67 % des ménages vivent de l’insécurité alimentaire, 96 % des mères (données non

présentées) disaient que tous leurs enfants mangeaient à leur faim. La majorité d’entre elles

(58 %) ont aussi affirmé qu’elles travailleraient davantage pour faire face au problème, soit

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88

en augmentant leurs AGR, soit en travaillant en échange de nourriture en cas de réduction

de denrées alimentaires (données non présentées).

Enfin, il faut mentionner que les variables incluses dans les modèles de régressions

multiples n’expliquaient qu’une très faible partie (R2 ≤ 0,05) des variables dépendantes

(scores z de l’état de nutrition). En effet, les soins (pratiques alimentaires, hygiène et soins

de santé) sont des déterminants majeurs pour une croissance optimale des enfants [2]. Il

faut noter qu’au Burkina Faso, le taux d’allaitement exclusif est très faible (moins de 13 %)

et que l’alimentation de complément est largement sous optimale (seulement 3% des

enfants de 6 à 23 mois ont une alimentation telle que recommandée par l’OMS [31]), ce qui

peut avoir influencé les résultats de cette étude.

Cette étude a contribué à fournir des données contextuelles à partir d’une étude empirique

relative à la relation existant entre les cultures de rente, les activités des femmes et l’état

nutritionnel des enfants. Les conclusions de l’étude doivent être toutefois interprétées en

lien avec les limites de celle-ci. En effet, il existe une multitude de déterminants de la

malnutrition, mais seulement un nombre restreint a été considéré dans les analyses

multivariées. Certains facteurs de risque comme le poids des enfants à la naissance, l’état

nutritionnel de la mère, les apports en énergie et en nutriments, les pratiques d’allaitement

maternel et d’alimentation de complément ainsi que les problèmes de santé spécifiques

(type, durée et récurrence) n’ont pas été examinés dans cette étude. De plus, il aurait été

intéressant de connaître la répartition des revenus issus du coton et des ressources

familiales entre les hommes et les femmes. Ces données n’ont pas pu être recueillies,

puisque les femmes étaient mal à l’aise de répondre à cette question ou ne le savaient tout

simplement pas. Enfin, il serait pertinent d’en apprendre davantage sur la répartition des

tâches quotidiennes au sein des ménages.

Pour conclure, les résultats de cette recherche ont montré que malgré la production de

coton, la prévalence de la malnutrition infantile demeure relativement élevée dans l’Ouest

du Burkina Faso. Une réduction de la charge de travail au champ de coton et une

augmentation de leur niveau d’autonomisation à gérer les productions et les revenus

semblent être des facteurs clés pour améliorer la sécurité alimentaire de ces ménages, tandis

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89

que la qualité des soins prodigués aux enfants (alimentation et soins de santé) semble être

primordiale pour permettre une réduction du taux de la malnutrition infantile.

Déclaration d’intérêts

Conflit d’intérêt: aucun.

Remerciements

Ce travail a été financé par le Programme de développement de la recherche de

l’Université d’Ottawa (RE#122779) et the Center for International Governance Innovation

of Canada (CIGI) (RE/C 124299). Le premier auteur a bénéficié de bourses de recherche

provenant du Fonds de soutien aux activités académiques (Université Laval). Les auteurs

désirent remercier les participants pour le temps accordé pour le projet ainsi que les

enquêteurs et les autorités locales pour leur précieuse collaboration. Nous remercions

finalement Mlle Roukyatou Dera pour le soutien qu’elle nous a apporté lors de la collecte de

données et Mme Hélène Crépeau pour le support en matière d’analyses statistiques.

5.7. Références

[1] Nations Unies. Objectifs du Millénaire pour le développement - Rapport de 2013. New

York : United Nations; 2003.

[2] Black E, Allen H, Bhutta A, et al, Maternal and Child Undernutrition: Global and

Regional Exposures and Health Consequences, Lancet 2008;371:243-60.

[3] UNICEF. La situation des enfants dans le monde : Chaque enfant compte. New York :

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[4] Société canadienne de pédiatrie, Programme d’études sur la santé des enfants dans le

monde : Manuel du formateur. Canada: Société canadienne de pédiatrie; 2012.

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(page consultée le 15 décembre 2014).

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NEPAD, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, et le Programme

Alimentaire Mondial des Nations Unies. Le coût de la faim en Afrique: L'incidence sociale

et économique de la sous-nutrition chez l’enfant en Égypte, en Éthiopie, au Swaziland et en

Ouganda. Addis-Abeba: CEA; 2014.

[7] DeWalt M. Nutrition and the Commercialization of Agriculture: Ten Years Later. Soc

Sci Med 1993;36(11):1407-16.

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[8] Comité de la sécurité alimentaire mondiale, S’entendre sur la terminologie, Rome :

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[9] Von Braun J et Kennedy E. Agricultural Commercialization, Economic Development,

and Nutrition. Baltimore and London: IFPRI; 1994.

[10] Kaminski J, Headey D et Bernard T. Institutional Reform in the Burkinabè Cotton

Sector and its Impacts on Incomes and Food Security: 1996-2006, IFPRI; 2009.

[11] Fairtrade Foundation. Coton: Le roman noir de l’or blanc. Londres : iDEAS and

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[12] Meslé-Somps S, Robilliard A, Grab J, et al. Coton et pauvreté en Afrique de l’Ouest:

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Agence française de Développement; 2008.

[13] Institut national de la statistique et de la démographie, Enquête démographique et de

santé Burkina Faso 1993, Ouagadougou : Ministère de l’économie et des finances; 1994.

[14] Institut national de la statistique et de la démographie, Enquête démographique et de

santé Burkina Faso 2003, Ouagadougou : Ministère de l’économie et des finances; 2004.

[15] Fan S, Lorch P. Reshaping Agriculture for Nutrition and Health. Washington, D.C.:

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[16] Quisumbing R, Brown R, Feldstein S, et al. Women: the Key of Food Security.

Washington, DC : IFPRI; 1995.

[17] Maisonneuve C, Sanou D, Ouattara K, et al. Women’s Empowerment : A Key

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[18] FAO, FAO crop calendar; 2010.

http://www.fao.org/agriculture/seed/cropcalendar/welcome.do (page consultée le 1er

décembre 2014).

[19] International Cotton Advisory Committee - World Cotton Calendar; (2014).

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[20] Direction générale de la promotion de l’économie rurale. Atelier régional d'évaluation

préliminaire des récoltes campagne agricole 2009/2010, Accra : Ministère de l’agriculture,

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[21] Statistique Canada. Échantillonnage non probabiliste; 2013,

http://www.statcan.gc.ca/edu/power-pouvoir/ch13/nonprob/5214898-fra.htm#al (page

consultée le 15 décembre 2014).

[22] Nutrition Centre of Expertise, Global Health and WASH. Nutrition Toolkit -

Measuring Child Growth for Surveys, Part I: Training for Measuring Weight, Height and

Mid-Upper Arm Circumference, Facilitator’s Manual, version 1. Uxbridge: World Vision

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[23] Organisation mondiale de la santé. Série de Rapports techniques 854 : Utilisation et

interprétation de l’anthropométrie, Genève : OMS; 1995.

[24] Organisation mondiale de la santé. Les normes de croissance de l’enfant; 2013,

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[25] Lado C. Female Labour Participation in Agricultural Production and the Implications

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[26] Tabachnick B. Using Multivariate Statistics – Fifth edition. Boston: Pearson Education

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[27] Bressoux P. Modélisation statistique appliquée aux sciences sociales - 2e édition,

Paris : De Boeck; 2008.

[29] USAID et FHI 360. Anthropométrie : Enfants de moins de 5 ans. Washington, D.C.:

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[30] Direction de la nutrition, Enquête nutritionnelle nationale du Burkina Faso,

Ouagadougou : Ministère de la santé; 2012.

[31] Institut national de la statistique et de la démographie. Enquête démographique et de

santé Burkina Faso et à indicateurs multiples (EDSBF-MICS IV) 2010, Ouagadougou :

Ministère de l’économie et des finances; 2012.

[32] Wandel M et Holmboe-Ottesen G. Women’s Work in Agriculture and Child Nutrition

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[33] Ukwuani A. et Suchindran M. Implications of women’s work for child nutritional

status in sub-Saharan Africa: a case study of Nigeria, Soc Sci Med 2003;56(10):2109–2121.

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Approaches. Londres : FAO and CABI; 2011.

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Inequity and Women’s Health: exploratory research from sub-Saharan Africa, Afr Health

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and Nutrition. Rome : CFS; 2011.

Page 114: Dynamique entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire … · 2020-07-30 · iii RÉSUMÉ Les travaux présentés dans ce mémoire ont pour but de mieux

92

Tableau 12 / Tableau 1. Caractéristiques des enfants de producteurs de coton de

l'Ouest du Burkina Faso (n = 398)

n Proportion (%) Moyenne Écart-

type

Sexe

Garçons 185 46.50

Filles 213 53.50

Âge 33.30 15.65

6-11 mois 42 10.55

12-23 mois 79 19.85

24-35 mois 79 19.85

36-47 mois 93 23.37

48-56 mois 105 26.38

Village

Bondoukuy 102 25.63

Boni 47 11.81

Bama 147 36.93

Noumoudara 102 25.63

État nutritionnel

HAZ a 393 -1.46 1.63

retard de croissance modéré 82 20.87

retard de croissance sévère 60 15.27

WAZ b 396 -1.06 1.15

insuffisance pondérale modéré 50 12.63

insuffisance pondérale sévère 22 5.56

WHZ c 392 -0.34 1.09

émaciation modérée 16 4.08

émaciation sévère 5 1.28 a Retard de croissance : modéré = Score z taille-pour-âge (HAZ) < -2 et ≥ -3; sévère = HAZ < -3. b Insuffisance pondérale: modérée = Score z poids-pour-âge (WAZ) < -2 et ≥ -3; sévère = WAZ < -3. c Émaciation: modérée = Score z poids-pour-taille (WHZ) < -2 et ≥ -3; sévère = WHZ < -3.

Tableau 13 / Tableau 2. Corrélations entre l’état nutritionnel des enfants et le score de

l'échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS)

Score HFIAS

ra P

État nutritionnel infantile

Score z taille-pour-âge (HAZ), n=393 0.055 0.27

Score z poids-pour-âge (WAZ), n=396 -0.008 0.88

Score z poids-pour-taille (WHZ), n=392 -0.088 0.081 a Coefficient de Spearman.

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93

Tableau 14 /Tableau 3. Corrélations entre la culture du coton et les activités quotidiennes des femmesa,b

Temps de

travail au

champ

Petit

commerce

Vente de

produits

agricoles

Temps

pour aller

chercher

l'eau

Garde des

enfants

r

Superficie du champ de coton (petite, moyenne, grandec) -0.017 0.196** -0.027 0.090 0.012

Rendement (kg/ha) -0.176** 0.033 0.000 0.147** 0.005

Indice de production de coton (kg coton/kg production

agricole totale) 0.106 -0.033 0.054 0.088 -0.060

a Calculées d'une base de données imputées. b Les enfants des ménages ne produisant pas de coton ont été exclus des analyses. c Petite : 0-5 hectares, moyenne : 6 à 10 hectares et grande : > 10 hectares.

*P < 0.05 ; **P < 0.01.

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94

Tableau 15/Tableau 4. Corrélations entre la culture du coton, les activités quotidiennes des femmes et l’état nutritionnel des

enfantsa,b

r

HAZ WAZ WHZ

Superficie du champ de coton (petite, moyenne,

grandec) -0.087 -0.105 -0.041

Rendement (kg/ha)

0.106* 0.060 -0.028

Indice de production de coton (kg cotton/kg production

agricole totale) 0.103 0.070 -0.010

Temps de travail au champ de coton (h/sem) 0.052 0.015 -0.049

Petit commerce comme AGR (non, oui) -0.040 -0.017 0.023

Vente de produits agricoles comme AGR (non, oui) 0.007 -0.079 -0.132*

Temps nécessaire pour aller chercher l’eau de

consommation (≤ 30 min, > 30 min) 0.045 0.005 -0.058

Responsabilité de la garde des enfants par des

personnes autres que la mère lors du travail des mères

au champ (mère de l’enfant, autres)

0.058 0.067 0.037

a Calculées d'une base de données imputées. b Les enfants des ménages ne produisant pas de coton ont été exclus des analyses. c Petite : 0-5 hectares, moyenne : 6 à 10 hectares et grande : > 10 hectares.

HAZ : indice longueur/taille pour âge, WAZ : indice poids pour âge et WHZ : indice poids pour longueur/taille.

*P < 0.05.

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95

Tableau 16 / Tableau 5. Modèles de régressions linéaires multivariées examinant l'impact de la culture du coton et des activités

quotidiennes des femmes sur l'état nutritionnel des enfantsa,b

HAZ1 WAZ2 WHZ3

B ET B ET B ET

Villages

Bondoukuyc 0.74* 0.30 0.59* 0.21 0.29 0.20

Bonic 0.37 0.32 0.28 0.22 0.09 0.21

Bamac 0.47 0.27 0.18 0.19 -0.16 0.18

Superficie du champ de coton (petite, moyenne, granded) -0.24 0.12 -0.18 0.08 -0.04 0.08

Rendement (kg/ha) 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00

Indice de production de coton (kg cotton/kg production

agricole totale)

1.24* 0.55 0.69 0.38 0.05 0.36

Temps de travail au champ de coton (h/sem) 0.02 0.01 0.01 0.01 0.00 0.01

Petit commerce comme AGR (non, oui) 0.02 0.26 -0.09 0.18 -0.19 0.17

Vente de produits agricoles comme AGR (non, oui) -0.24 0.23 -0.32 0.16 -0.30 0.15

Temps nécessaire pour aller chercher l’eau de consommation

(≤ 30 min, > 30 min)

0.15 0.21 -0.06 0.15 -0.25 0.14

Responsabilité de la garde des enfants par des personnes

autres que la mère lors du travail des mères au champ (mère de

l’enfant, autres)

0.72* 0.32 0.48* 0.22 0.12 0.21

a Calculées d'une base de données imputées. b Les enfants des ménages ne produisant pas de coton ont été exclus des analyses. c Comparaison avec le village de Noumoudoura. d Petite : 0-5 hectares, moyenne : 6 à 10 hectares et grande : > 10 hectares.

HAZ : indice longueur/taille pour âge, WAZ : indice poids pour âge et WHZ : indice poids pour longueur/taille, B : béta, ET : erreur-type. 1 R2 = 0,05 ; 2 R2 = 0,04 ; 3 R2 = 0,01.

*P < 0.05.

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97

CHAPITRE 6 : DISCUSSION ET CONCLUSION GÉNÉRALES

L’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile nuisent à la santé et à l’épanouissement

physique et intellectuel des enfants de même qu’au développement socioéconomique des

pays en voie de développement [6,9]. L’intensification des cultures de rente a été

encouragée dans les années 1970 afin de réduire les taux de pauvreté et de malnutrition

dans les communautés rurales de ces pays [13]. Dans la plupart des cas, malgré la hausse de

revenus des ménages, l’impact de cette intensification sur la situation de sécurité

alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants n’a pas été perceptible [13,41,42].

Plus récemment, des enquêtes ont classé Sikasso, la région du Mali la plus grande

productrice de coton, comme l’endroit où les enfants sont les plus malnutris [60–62]. Le

Burkina Faso, grand producteur de coton, connaîtrait également une problématique

similaire [71,72]. En effet, bien que l’intensification de la culture de coton ait permis

d’augmenter les revenus moyens des ménages, le taux de malnutrition infantile ne semble

pas avoir diminué dans les régions de forte production [86].

Il est bien connu que les femmes jouent un rôle prédominant dans la triade agriculture-

nutrition-santé [11,87–89]. Les cultures de rente qui augmenteraient la charge de travail des

femmes tout en réduisant leur contrôle sur les ressources familiales pourraient nuire à cette

relation [14]. C’est pour mieux comprendre cette dynamique que nous avons voulu

examiner la relation existant entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité

alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants dans une région cotonnière à

l'Ouest du Burkina Faso.

Pour ce faire, une enquête transversale a été réalisée dans deux régions de l’Ouest du

Burkina Faso, soit celle des Hauts-Bassins et celle de la Boucle du Mouhoun. L’enquête

s’est déroulée dans quatre villages où 336 ménages ont été interviewés et des mesures

anthropométriques ont été prises chez les enfants de 6 à 59 mois. Plusieurs données sur la

production agricole, les activités quotidiennes des femmes et la situation de sécurité

alimentaire du ménage ont pu être recueillies.

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98

6.1. Retour sur les résultats

6.1.1. Premier objectif spécifique

Notre premier objectif spécifique était d’étudier la relation existant entre la culture du

coton, le rôle de la femme et la sécurité alimentaire des ménages dans une région

cotonnière à l'Ouest du Burkina Faso durant une période pré-récolte. Nos hypothèses de

travail liées à cet objectif étaient que i) la culture du coton compromettait la sécurité

alimentaire des ménages et ii) la culture du coton influençait négativement les activités

quotidiennes des femmes relatives à la sécurité alimentaire des ménages.

L’enquête transversale a montré que des proportions inacceptablement élevées des ménages

souffraient d’insécurité alimentaire et de la faim durant la période pré-récolte dans cette

région du Burkina Faso. Plus de la moitié des ménages ont affirmé avoir eu des inquiétudes

quant au manque de nourriture depuis la dernière récolte et plus du tiers ont mentionné

avoir mangé une variété limitée d’aliments par manque de moyens. Ces prévalences de

conditions liées à l’insécurité alimentaire et à la faim demeurent élevées malgré qu’elles

soient inférieures aux prévalences nationales et à celles des pays voisins [71,134].

Toutefois, la culture du coton n’a pas été directement associée à l’insécurité alimentaire des

ménages. En effet, le niveau de sécurité alimentaire ne semble pas varier selon la catégorie

de producteur cotonnier (grand, moyen ou petit). À la lumière de ces résultats, on peut dire

que l’hypothèse (i) selon laquelle la culture du coton compromet la sécurité alimentaire des

ménages n’est pas confirmée. Si la production de coton était tout de même corrélée à de

plus grands revenus, Niemeijer et al. (1988) ont observé qu’une augmentation des revenus

par une culture de rente n’engendre pas nécessairement une augmentation des apports

alimentaires [144]. Cet argent peut également servir à défrayer les coûts de soins de santé,

d’approvisionnement en eau potable, d’installations sanitaires, d’éducation des enfants,

d’équipements agricoles, de vêtements, de mariage ou autres célébrations, de moyens de

transport et de communication, ou encore, de consommation d’alcool [14].

La culture du coton tendait à augmenter la charge de travail de la femme au champ de coton

de même que le temps nécessaire pour aller chercher de l’eau, deux indicateurs qui étaient

positivement associés au score de l’insécurité alimentaire des ménages. L’augmentation de

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99

la charge de travail des femmes (temps supplémentaire ou temps qui remplace en partie le

temps pris pour cultiver leur champ personnel, faire les tâches domestiques et prendre soin

des enfants) du fait de la culture de coton, pourrait réduire la capacité de ces dernières à

assurer une sécurité alimentaire à leur ménage. Selon Wandel et Holmboe-Ottesen (1992),

Nti et al. (1999) et Sanou et al. (données non publiées), durant les grandes périodes de

récolte, les femmes peuvent parfois réduire le temps consacré à la cuisine ou le nombre de

repas consommés dans une journée par manque de temps [104,115,145]. Ces observations

militent en faveur d’une confirmation de l’hypothèse (ii) selon laquelle la culture du coton

influence négativement les activités quotidiennes de la femme liées à la sécurité

alimentaire.

Cependant, la culture de coton a été positivement associée à la pratique du petit commerce,

ce qui pourrait contribuer au pouvoir économique des femmes. Ceci pourrait suggérer que

la capacité des grands producteurs de coton à se procurer la machinerie et la main d’œuvre

pourrait réduire la charge de travail des femmes par rapport à d’autre travaux agricoles, leur

permettant de s’adonner davantage aux AGR et donc d’augmenter leurs ressources

financières. Leur contrôle sur les ressources agricoles et financières par conséquent

augmenté, pourrait faciliter l’investissement du ménage dans les besoins de base dont ceux

liés à l’alimentation et la santé [96]. Dans ces conditions, il est difficile de conclure que

l’hypothèse (ii) est confirmée.

6.1.2. Deuxième objectif spécifique

Notre second objectif spécifique était d’étudier la relation existant entre la culture du coton,

le rôle de la femme et l’état nutritionnel des enfants dans une région cotonnière à l'Ouest du

Burkina Faso durant une période pré-récolte. Nos hypothèses de travail liées à cet objectif

étaient que iii) la culture du coton augmentait le risque de malnutrition infantile et iv) la

culture du coton influençait négativement les activités quotidiennes des femmes relatives à

l’état nutritionnel des enfants.

Tout d’abord, les prévalences des différentes formes de malnutrition observées chez les

398 enfants pesés et mesurés dans les ménages enquêtés en période de pré-récolte, étaient

élevées et préoccupantes selon les critères de l’OMS [27,33]. La prévalence du retard de

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100

croissance (reflétant la malnutrition chronique) était similaire à celle de l’enquête

nutritionnelle nationale [72] et suggère que les apports alimentaires des enfants des

producteurs de coton sont inadéquats. De plus, selon les participants des groupes de

discussion tenus en période post-récolte et des statistiques nationales, il n’est pas rare que

les ménages aient un accès sous-optimal aux soins de santé et utilisent des installations

sanitaires non adéquates, facteurs reconnus pour aggraver la malnutrition infantile

chronique [119,120].

Ensuite, la culture de coton s’est révélée être positivement associée à l’indice HAZ. Elle

pourrait en effet améliorer l’état nutritionnel des enfants si l’excédent de temps dégagé par

la réduction de la charge de travail des femmes est consacré aux soins des enfants et pour

leurs propres soins et/ou si les revenus issus du coton étaient utilisés aux fins de payer des

soins de santé ou d’optimiser les installations sanitaires du ménage [9]. Cependant, les taux

de malnutrition infantile ne semblent pas varier selon la catégorie de producteur cotonnier

(grand, moyen ou petit). Avec ces résultats, nous pensons que l’hypothèse (iii) selon

laquelle la culture du coton augmente le risque de malnutrition infantile n’est pas

confirmée.

Enfin, une association significative a été observée entre la responsabilité de la garde des

enfants des mères lors du travail au champ de coton et des indices HAZ et WAZ plus

faibles. Le fait de travailler au champ de coton et d’amener ses enfants avec soi pourrait

diminuer la qualité des soins prodigués par les mères à leurs enfants tout en les éloignant

d’installations sanitaires de meilleure qualité et de certaines sources d’eau plus propre à la

consommation [103,104]. Cependant, la culture du coton semble aussi contribuer au

pouvoir économique des ménages et à la capacité des femmes à se procurer davantage de

biens pour nourrir et prendre soin de leurs enfants. Par ces résultats, l’hypothèse (iv) selon

laquelle la culture du coton influençait négativement les activités quotidiennes des femmes

relatives à l’état nutritionnel des enfants ne peut être confirmée.

6.2. Forces et limites de la recherche

Comme dans plusieurs autres pays, les interventions d’intensification des cultures de rente

ne semblent pas suffisantes pour réduire la faim dans l’Ouest du Burkina Faso [13]. Ce

projet de recherche a souligné la complexité des relations existant entre la culture du coton,

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101

les activités quotidiennes des femmes, l’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile

ainsi que l’importance qu’occupe l’aspect genre pour la sécurité alimentaire et

nutritionnelle des communautés rurales de ces quatre villages.

À notre connaissance, c’est la première étude qui a évalué l’association entre la culture du

coton, le rôle de la femme et l’insécurité alimentaire à partir de l’indicateur de l’HFIAS

[11]. Validé dans les pays en voie de développement, l’HFIAS est l’un des seuls indicateurs

qui tienne compte de la perception des membres du ménage pour apprécier si leur capacité

à se procurer de la nourriture est suffisante en quantité et en qualité.

En outre, cette étude a permis d’appuyer certaines analyses de la phase qualitative réalisée

en 2011 dans les mêmes collectivités [85]. Dans les groupes de discussion, les femmes des

producteurs de coton avaient, entre autres, mentionné que leur charge de travail était

augmentée par la culture du coton et affirmaient avoir peu de temps pour s’occuper de leurs

enfants. De plus, à l’aide des revenus issus du coton, les hommes chefs de ménage

semblaient accorder davantage d’importance à l’achat de biens non alimentaires (ex. :

maison, moto, machinerie agricole), tandis que les femmes utilisaient plutôt ces revenus

pour les besoins sociaux de base du ménage, notamment, acheter de la nourriture, payer les

frais de scolarité des enfants et acquitter les frais de services de santé. Malheureusement,

les femmes n’avaient que peu de contrôle sur les revenus du coton, puisque les recettes du

coton sont généralement perçues par les hommes et ne sont que très peu redistribuées aux

femmes et aux autres membres de la famille.

D’un point de vue méthodologique, une des limites importantes de cette étude est la faible

représentativité de l’échantillon. En utilisant une approche d’échantillonnage non

probabiliste, il nous est impossible d’inférer les résultats à l’ensemble de la population de

l’Ouest du Burkina Faso [146]. Notons aussi que l’utilisation de l’HFIAS a pu entraîner un

biais du répondant. Autrement dit, le répondant peut exagérer l’insécurité alimentaire vécue

par le ménage dans l’espoir de recevoir de l’aide [52,147]. Cette situation peut se produire

dans les populations où l'aide alimentaire est fréquente, comme la nôtre. Les indicateurs de

la production cotonnière ont pu engendrer un biais de mémoire, puisque l’on demandait aux

agriculteurs des informations de la production agricole ayant eu lieu plusieurs mois

auparavant.

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102

De plus, il était difficile d’avoir des indicateurs pertinents et concrets pour évaluer le rôle

de la femme. Celui-ci n’a été représenté ici que par quelques indicateurs. Le nombre

important de données manquantes, dû à l’embarras ou la méconnaissance des femmes, a

effectivement réduit le choix des indicateurs. Il serait intéressant de voir comment la culture

du coton influence l’accès des femmes à la terre pour les cultures de rente et les cultures

vivrières, les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (allaitement et

introduction aux aliments solides), la fréquence de préparation des repas, la fréquentation

des services de santé et le temps que les mères passent en compagnie de leurs jeunes

enfants [103,104].

6.3. Conclusion générale et perspectives de recherche

Nos résultats suggèrent que la culture de coton a une influence tant positive que négative

sur les activités quotidiennes des femmes, la sécurité alimentaire des ménages et l’état

nutritionnel des enfants dans ces villages de l’Ouest du Burkina Faso. D’un côté, la culture

du coton semble favoriser l’achat de biens non alimentaires qui peuvent aider à réduire le

risque ou faciliter le traitement de certains problèmes de santé pouvant aggraver la

malnutrition infantile, ou encore, faciliter la production de cultures vivrières et ainsi réduire

l’insécurité alimentaire. D’un autre côté, la culture du coton semble augmenter la charge de

travail des femmes, réduisant ainsi le temps qu’elles ont pour assurer une sécurité

alimentaire au sein de leur ménage et pour prendre soin de leurs enfants.

L’étude a suscité une réflexion auprès des autorités locales, des participants et des équipes

de recherche sur le terrain quant à l’importance qu’occupe la femme dans la triade

agriculture-nutrition-santé. Cette réflexion amorcée ne peut être que bénéfique dans le

processus de changement. L’étude a également permis d’apprécier l’ampleur de l’insécurité

alimentaire des ménages et de la malnutrition infantile dans ces régions du Burkina Faso.

Cette étude étant l’une des premières à examiner la relation existant entre la culture du

coton, le rôle de la femme, la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des enfants des

ménages de l’Ouest du Burkina Faso, les résultats demeurent de nature exploratoire. Malgré

la pertinence et l’importance des résultats pour la pratique professionnelle et les politiques

de développement dans le pays, plusieurs aspects restent à approfondir et plusieurs

questions complexes qui méritent qu’on s’y attarde.

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103

Par exemple, il serait intéressant d’étudier davantage la dynamique existant entre la sécurité

alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants. Notons que dans la présente

étude, le score de l’insécurité alimentaire n’était pas significativement corrélé aux indices

de l’état nutritionnel des enfants. Cette observation souligne la complexité de la

problématique de la malnutrition infantile dans cette région comme dans d’autres régions

en développement dans le monde et le rôle important que jouent les facteurs non

alimentaires, c’est-à-dire l’adéquation des services de santé, d’assainissement et

d’approvisionnement en eau ainsi que des soins aux mères et aux enfants, dans la survenue

de la malnutrition [9,21]. De plus, peu d’activités quotidiennes des femmes semblaient être

directement associées à la malnutrition infantile, tandis que beaucoup de ces indicateurs

semblaient avoir une forte influence sur la sécurité alimentaire des ménages. Ceci pourrait

s’expliquer par le fait que la mère puisse se priver de certains aliments pour protéger ses

enfants de l’insécurité alimentaire vécue par le ménage [148]. L’accessibilité à la terre par

les femmes, leur niveau d’autonomisation et l’opportunité qu’elles ont à gérer les

productions et les revenus pourraient être des facteurs clés pour améliorer la sécurité

alimentaire de ces ménages, tandis que la qualité des soins prodigués aux enfants (ex.

alimentation et soins de santé) pourrait être un des facteurs pouvant réduire les risques de

malnutrition infantile.

De plus, la variabilité saisonnière a déjà été observée comme déterminant de la sécurité

alimentaire et de l’état nutritionnel des ménages ruraux [113,132]. Il serait intéressant

d’évaluer la dynamique existant entre la culture du coton, le rôle de la femme, la sécurité

alimentaire des ménages et l’état nutritionnel des enfants dans ces régions cotonnières du

Burkina Faso durant une période post-récolte et de pouvoir comparer les résultats avec ceux

obtenus en période pré-récolte. Les prévalences d’insécurité alimentaire et de malnutrition

aiguë seraient probablement beaucoup plus faibles qu’en période pré-récolte, et, il serait

peut-être possible d’observer une différence dans la nature et la proportion des activités

quotidiennes des femmes.

Enfin, la perception de la situation de sécurité alimentaire varie entre les hommes et les

femmes [124]. Les groupes de discussion ont permis de relever quelques différences

importantes. Par exemple, l’homme semble être la personne responsable de

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l’approvisionnement en vivres (céréales issues de l’agriculture), tandis que la femme

semble être la personne responsable de l’achat des autres aliments, de la transformation des

aliments et des soins donnés aux enfants. Il serait intéressant de voir à partir des résultats de

ces enquêtes transversales, à quel point la perception hommes-femmes peut faire varier le

score de l’HFIAS, la façon de gérer les revenus issus du coton ainsi que les stratégies

d’urgence en cas de pénuries alimentaires.

Nous espérons que cette étude permettra de consolider les interventions qui tentent de

réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile au Burkina Faso. À titre

d’exemple, le Mouvement SUN auquel s’est joint le Burkina Faso en 2011, fait de la

nutrition une priorité aux niveaux régional, national et mondial [10,149]. Ce mouvement

renforce les efforts multisectoriels de lutte contre la malnutrition et soutient le Programme

National du Secteur Rural (PNSR) [150]. Ce programme, adopté en 2012, a pour objectif

de contribuer, de manière durable, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays [150].

Toutefois, la dimension genre et les interventions dites sensibles à la nutrition

demeureraient à développer [37,151].

De ce projet de recherche, diverses stratégies peuvent être proposées pour augmenter le

niveau d’autonomisation des femmes de cette région cotonnière du Burkina Faso. Ces

interventions pourraient être axées sur l’augmentation du pouvoir économique des femmes

(ex. : meilleur accès au crédit agricole, aux technologies culturales, à la terre et aux moyens

de transport ainsi qu’une meilleure conciliation travail-famille) ainsi que le renforcement de

leurs connaissances, de leurs capacités (ex. : formations et accompagnement) et de leur

pouvoir décisionnel (ex.: changement de certaines normes sociales, politiques favorables

aux droits des femmes) [94].

Ces interventions pourraient comprendre entre autres les aspects suivants : 1) un partenariat

avec les chefs des villages afin que ceux-ci allouent davantage de terres aux femmes et 2)

une stratégie de communication sociale pour le changement de comportement en vue d’une

répartition plus équitable des tâches et responsabilités familiales (gestion des revenus,

reconnaissance des tâches domestiques et agricoles, etc.) [152,153]. Il pourrait être

profitable d’utiliser le village de Bondoukuy comme modèle positif, puisque les solutions

proviendront directement de la population, ce qui facilitera le changement [154,155].

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115

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE DE L’ÉTUDE

Projet : Insécurité alimentaire et malnutrition infantile en zone cotonnière au Burkina Faso

QUESTIONNAIRE

Mon nom est [Nom enquêteur 1] et mon collègue est [Nom enquêteur 2]. Nous faisons une enquête pour le compte de l’INERA en collaboration avec l’Université d’Ottawa et l'Université Laval au Canada. Il est connu que la culture de coton a entraîné des changements dans les habitudes et les conditions de vie des populations. Cette étude est réalisée pour mieux comprendre comment certains de ces changements affectent la disponibilité des aliments et la nutrition des familles. Seulement quelques ménages sont choisis de façon aléatoire pour l’enquête. Nous poserons quelques questions au chef du ménage et aux mères des enfants de moins de 5 ans, puis pèserons et mesurerons les femmes et les enfants de moins de 5 ans. La participation à cette étude est volontaire et vous pouvez refuser de répondre à tout ou à une partie des questions que trouverez gênantes. Si au cours de l’entretien, vous ne connaissez pas la réponse à une question, ou que vous ne voulez pas répondre à la question, il suffit de me le signaler. Nous espérons cependant que vous accepterez de participer à cette étude. Votre participation à l’étude permettra de mettre à la disposition du Burkina Faso mais également du monde entier des informations sur les aspects positifs mais aussi sur les contraintes liés à la culture du coton et leur effet sur la nutrition et la santé des populations. Nous espérons pouvoir vous associer par la suite à un processus de réflexion et chercher avec vous les solutions qui pourraient aider à l’amélioration de la situation. Nous prendrons environ 30 ou 45 minutes de votre temps et nous vous demandons de répondre aux questions aussi objectivement que possible. Pour votre enfant et sa mère, les mesures de la taille et du poids ne feront aucun mal. Sachez aussi que toutes les informations recueillies resteront strictement secrètes et confidentielles.

Avez-vous des questions particulières ?

Si vous acceptiez de participer, nous aimerons que vous confirmiez votre accord en signant le document que j’ai apporté avec moi (montrer et expliquer le formulaire de consentement, puis faire signer ou prendre les empreintes digitales si la personne ne sait pas écrire).

Province: ___________________/ Village : ______________/ Quartier __________________/Secteur : ____________________/ No Ménage ______/

Enquêteur (trice) 1 : __________________/ Enquêteur (trice) 2 ____________________/ Enquêteur (trice) 3 : __________________/

Date de l’enquête : ___________________________/ Heure de l’enquête : ______________/ Fiche d’enquête vérifiée le : _______________________ par : ___________________/

Observation : _________________________________________________________ ____________________________________________________________________ ____________________________________________________________________

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116

Section A : Identification du ménage et démographie (mère

et père)

A1 - Nom du répondant ____________________________________________ A2- Est-ce que c’est vous qui avez répondu au questionnaire de la première phase en décembre 2011? 1= Oui 2=Non ........................... |__| A7- Statut matrimonial du chef de ménage ............................. |__|

Célibataire =1 Divorcé(e)/séparé(e) =4 Marié(e) monogame =2 Veuf (ve) =5 Marié polygame =3 Autre (préciser) ________ =6

A8- Si le chef de ménage est polygame, combien d’épouses a-t-il ? ...................... |__| A9- Niveau d’instruction du répondant ………….......... |__|

Aucun =1 Primaire =6 Alphabétisé(e) =2 Secondaire =7 Medersa Primaire =3 Supérieur =8 Medersa Secondaire =4 Professionnel =9 Medersa Supérieur =5 Autre : ___________ =10

A10- Nombre total des membres actifs du ménage …….…………… |__|__| A11- Nombre d’enfants par groupes d’âge

• # enfants de 0 à 2 ans |__|__| • # adolescents 13-17 ans |__|__| • # enfants de 2 à 5 ans |__|__| • # adultes non actifs ______ |__|__| • # enfants de 5 à 12 ans |__|__| (personnes âgées ou handicapées)

A12- Type de logement du ménage (père seulement) : .................................... |____| Case en paille =1 Maison en ciment avec toit en tôle =5 Case en banco avec toit en paille =2 Maison en pierre avec toit en tôle =6 Maison en banco avec toit en banco =3 Tente =7 Maison en banco avec toit en tôle =4 Autre =8

A13- D’où provient l’eau de boisson habituelle du ménage? ............. |____| , |____| , |____| 1- robinet 2- fontaine publique 3- puits ouvert 4- eau de pluie 5-forage 6- eau de surface 7- camion citerne 8- autre (préciser) __________

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117

A14- Lister les noms des NOUVELLES épouses, époux et coépouses et les NOUVEAUX enfants de 17 ans et moins vivant dans votre famille depuis novembre 2011, s’il y a lieu, et préciser leur lien avec le chef de ménage. (père seulement)

Nom(s) et prénom(s)

No

.

Sex

e 1

= M

2

=F

Lie

n a

vec

ch

ef d

e

mén

ag

e (c

od

e C

D2

)

Aff

ilia

tio

n

ma

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elle

Ag

e (a

ns)

Ed

uca

tio

n n

on

form

elle

1=

ou

i

2=

no

n

Ed

uca

tio

n f

orm

elle

(CD

5)

Eth

nie

(C

D6

)

Rel

igio

n (

CD

7)

CD2: 1=Chef ménage 2=1ère épouse 3=2nd épouse 4=3ème épouse ou plus 5=Fils/Fille 6=Frère/Sœur 7= Père/Mère 8=Petit-fils 9=autre : ________________________ CD5 : 0=Néant 1=École primaire 2=CEPE 3=Secondaire et plus CD6 : 1= sénoufo 2= dioula 3= bobo 4= tiéfo 5= Toussian 6= sembla 7= mossi 8= peulh 9= autre _______ CD7: 1=animiste 2= musulman 3=catholique 4=Protestant 5=Autre (préciser) ____________

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118

Section B : Sécurité alimentaire des ménages (mère et père)

Les questions qui suivent concernent la situation alimentaire de votre ménage. Pour chacune des questions suivantes, considérez ce qui s’est passé depuis la dernière récolte. Si la réponse est oui, préciser si ça s’est passé «rarement » (une ou deux fois), « parfois » (de temps à autre dans le mois), ou « souvent » (presque tous les jours).

No Questions Réponses

B1* Depuis la dernière récolte, est-ce que vous ou tout autre membre de votre famille avez été inquiet, par le fait que votre ménage puisse manquer de nourriture ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B1a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B2* Depuis la dernière récolte, est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, n’avez pas pu manger certains aliments que vous préférez consommer d’habitude, à cause d’un manque de moyens matériels ou financiers ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B2a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B3* Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, avez été contraint de manger tous les jours la même chose, à cause d’un manque de moyens matériels ou financiers? Oui = 1 Non = 2

|__|

B3a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B4* Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, avez été contraint de manger des aliments que vous n’aimez pas du tout, à cause d’un manque de moyens matériels ou financiers? Oui = 1 Non = 2

|__|

B4a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B5 Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, avez été contraint de manger des semences parce que les stocks étaient épuisés? Oui = 1 Non = 2

|__|

B5a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B6* Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, avez été contraint de diminuer la quantité de nourriture dans le plat (mangée au cours d’un repas), parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B6a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B7* Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, avez réduit le nombre de repas habituellement consommés par jour, parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ? Oui =1 Non = 2

|__|

B7a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B8* Est-ce que vous, ou tout membre de votre ménage, êtes allé vous coucher le soir en ayant faim, parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B8a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

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119

B9* Est-il arrivé qu’il n’y ait pas du tout de nourriture dans votre maison parce qu’il n’y avait pas de moyens matériels ou financiers pour en avoir ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B9a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B10 Avez-vous, vous ou tout membre de votre ménage, passé toute une journée sans manger parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture ? Oui = 1 Non = 2

|__|

B10a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

* Questions de l’échelle de l’accès déterminant l’insécurité alimentaire des ménages (HFIAS).

Cette section concerne uniquement ce qui s’est passé pour les enfants de moins de cinq ans de votre ménage. Pour chacune des questions, considérez comme précédemment ce qui s’est passé depuis la dernière récolte.

No Questions Réponses

B11 Depuis la dernière récolte, est-ce que vous avez réduit la quantité de nourriture dans le plat des enfants parce qu’il n’y avait pas suffisamment de nourriture et que le ménage ne pouvait pas s’en procurer? Oui = 1 Non = 2

|__|

B11a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B12 Depuis la dernière récolte, est ce que vous avez réduit le nombre par jour de repas habituels des enfants parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture pour eux? Oui = 1 Non = 2

|__|

B12a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B13 Depuis la dernière récolte, est ce que vos enfants sont déjà allés au lit sans manger parce que vous n’aviez pas de nourriture et ne pouviez pas vous en procurer? Oui = 1 Non = 2

|__|

B13a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B14 Depuis la dernière récolte, est ce que vos enfants n’ont pas pu manger certains aliments qu’ils aiment consommer d’habitude, parce qu’il n’y en avait pas chez vous et que vous ne pouviez vous en procurer? Oui = 1 Non = 2

|__|

B14a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B15 Depuis la dernière récolte, est ce qu’un ou plusieurs de vos enfants ont déjà passé une journée sans manger parce que vous n’aviez pas de nourriture et ne pouviez pas vous en procurer? Oui = 1 Non = 2

|__|

B15a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B16 Depuis la dernière récolte, est-ce que vous avez eu à acheter des céréales pour nourrir les enfants parce que vous n’aviez plus de céréales en stock? Oui = 1 Non = 2

|__|

B16a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B17 Depuis la dernière récolte, est-ce que vous avez eu à emprunter ou demander des céréales pour nourrir vos enfants parce que vous n’aviez plus de céréales en stock (ni en grain ni en épi)? Oui = 1 Non = 2

|__|

B17a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? |__|

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120

1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

B18 Parfois, les gens perdent du poids parce qu’ils ne mangent pas à leur faim. Depuis la dernière récolte, est-ce qu’un ou plusieurs de vos enfants a perdu du poids parce que vous ne pouviez pas avoir suffisamment de nourriture pour lui? Oui = 1 Non = 2 Je ne sais pas = 3

|__|

B18a Avec quelle fréquence cette situation est-elle survenue ? 1 = rarement 2 = parfois 3 = souvent

|__|

B19 Pensez-vous que tous vos enfants mangent à leur faim actuellement? Oui = 1 Non = 2

|__|

Questions complémentaires pour la sécurité alimentaire B20- Combien de repas, les membres de votre ménage prennent en moyenne par jour?

1 = 1 repas 2 = 2 repas 3 = 3 repas 4 = 4 repas …………………………….………… |__| B21- Combien de repas, les enfants de moins de cinq ans de votre ménage prennent en moyenne par jour? 1 = 1 repas 2 = 2 repas 3 = 3 repas 4 = 4 repas …………………………… |__| B22- Pensez-vous que tous les membres de votre ménage mangent à leur faim actuellement ?

Oui = 1 Non = 2 ……………………………………………… |__|

B22a- Si oui, pendant combien de mois encore vont-ils continuer à manger à leur faim? |__|__| B22b- Si non, depuis combien de mois ont-il commencé à ne pas manger à leur faim? |__|__| B23- Pensez-vous que tous les enfants de votre ménage mangent des repas d’assez bonne qualité pour une croissance et un développement appropriés? Oui = 1 Non = 2 …… |__| B23a- Quelle importance accordez-vous à ce que vos jeunes enfants mangent des repas d'assez bonne qualité? (Encercler le chiffre correspondant de 1 (Aucune importance) à 10 (très grande importance)) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

B24- Lequel de ces énoncés décrit le mieux les aliments consommés dans votre ménage depuis la dernière récolte. ……………………………………………… |__|

1. Vous et les membres de votre ménage avez eu assez de types d'aliments que vous avez voulu manger.

2. Vous et les membres de votre ménage avez eu assez, mais pas toujours les types d'aliments que vous avez voulu manger.

3. Parfois vous et les membres de votre ménage n'avez pas eu assez à manger. 4. Souvent vous et les membres de votre ménage n'avez pas eu assez à manger.

B25- Est-ce qu’un ou certains des enfants de votre ménage souffre actuellement de malnutrition ? Oui = 1 Non = 2 ……………………………………………… |__|

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121

B26- Disposez-vous encore aujourd’hui de stocks de céréales ? (Mil, Sorgho, Maïs, Fonio, Riz, etc.) ? Oui = 1 Non = 2 ……………………………………………… |__|

B26a- Si oui, pensez-vous que votre stock actuel est suffisant pour couvrir les besoins alimentaires de votre ménage jusqu’aux prochaines récoltes ? Oui = 1 Non = 2 …………|__| B26b- Si non, pendant combien de mois pensez-vous que votre stock actuel permettra de couvrir les besoins alimentaires de votre ménage ? ………|__|__| B27- D’après vous, qu’est-ce qui pourrait expliquer que votre ménage ou d’autres ménages du village manquent de nourriture (nommer trois par ordre d’importance)? |__| |__| |__|

Sécheresse ou mauvaise pluviométrie = 1 Faible superficie des champs = 2 Augmentation de la culture de coton = 3 Vente de céréales pour d’autres besoins = 4 Faible rendement des terres cultivables = 5 Trop de cérémonies = religieuses, funérailles, mariage, baptême, etc. = 6 Achat d'un moyen de transport ou d'équipements agricoles = 7 Construction et/ou réparation d'un logement = 8 Autres raisons (préciser) = 9

B28- En cas de réduction ou de pénurie des denrées alimentaires, quelles sont les initiatives prises par le ménage pour résoudre ces problèmes / faire face aux diminutions ou pertes de revenus et/ou de biens à cause du choc ? (lister 5 par ordre d’importance) |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|

Consommer des aliments moins coûteux ou moins préférés = 1 Augmenter la consommation des aliments sauvages = 2 Demander l’aide d’amis, de voisins ou de la famille = 3 Emprunter des aliments ou acheter de la nourriture à crédit = 4 Consommer les semences de la prochaine campagne agricole = 5 Modifier la qualité des repas par rapport aux habitudes = 6 Réduire la quantité d’aliments consommés par repas = 7 Réduire le nombre de repas journaliers (sauter des repas) = 8 Passer des journées sans manger = 9 Rechercher du travail temporaire en dehors de la communauté = 10 Réduire les dépenses au niveau de la santé et/ou de l’éducation = 11 Emprunter de l’argent = 12 Vendre les outils agricoles et/ou les intrants agricoles =13 Vendre les animaux pour labour = 14 Vendre les animaux d’élevage = 15 Travailler en échange de nourriture = 16 Envoyer les enfants travailler pour de l’argent/de la nourriture = 17 Envoyer les enfants vivre avec des parents = 18 Mendier = 19 Augmenter les activités génératrices de revenus = 20 Rien = 21 Autre (spécifier) = 22

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122

Section C - Nutrition et habitudes alimentaires (mère seulement)

C1 : État nutritionnel des enfants de 6-59 mois

Village: ___________________ /___/ Quartier : ______________ /___/___/ No du ménage : /___/___/

Date:____/____/2012/ Enquêteurs (trices) _________________________ /___/

N° Prénom(s) de l’enfant

Nom de la mère

Sexe

Date de naissanc

e

Age Poids

Taille

Circon-férence

brachiale

Oedème

Tempé-rature

Morbi- dité *

Vit. A **

Handicap

1=Male 2=Fille

jour/mois/année

en mois (kg)

100g

(cm)

0.1cm

(cm)

0.1cm

Oui = 1 Non = 2

en oC 1 = oui 2 = non

* : au cours des deux dernières semaines précédant l’enquête aucun = 0 fièvre = 1 vomissement = 2 diarrhée liquidienne = 3 paludisme = 4 infection respiratoire = 5

** : L’enfant a-t-il reçu une capsule de vitamine A au cours des 6 derniers mois ? 1= oui 2 = non 0 = ne sait pas

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123

C2 : Diversité alimentaire du ménage

Quels sont les différents types d'aliments qui ont été consommés dans le ménage c’est-à-dire par tous les membres du ménage ou par une partie des

membres du ménage au cours des 7 derniers jours ? (oui = 1 et non = 2)

Groupes d’aliments et aliments de chaque groupe

(Citez les aliments pour aider l'enquêtée à se souvenir) Hommes Femmes Jeunes enfants

(< 5 ans)

Céréales locales: tô, bouillie, couscous /__/

/__/

/__/

Céréales étrangères: pain, riz, pâtes alimentaires, etc. /__/

/__/

/__/

Racines et tubercules : patates douces, pomme de terre, igname, taro, Fabirama, manioc, attiéké, gari, etc.

/__/

/__/

/__/

Laits et produits laitiers /__/

/__/

/__/

Viandes, volailles, poissons /__/

/__/

/__/

Œufs /__/

/__/

/__/

Légumineuses: pois de terre, haricot, vouandzou, lentille /__/

/__/

/__/

Oléagineux: soja, sésame, arachide, graines de coton /__/

/__/

/__/

Huiles, graisses, beurre de karité /__/

/__/

/__/

Légumes ou tubercules riches en vitamine A : tomate, patates douce à chair orange, carotte, courge, feuilles fraîches vertes de jardin (oseille, feuilles de haricot, salade, amarante etc.)

/__/

/__/

/__/

Autres légumes: choux, aubergine, légumes feuille de cueillette /__/

/__/

/__/

Fruits riches en vit A: mangue, néré, melon, papaye, pastèque /__/

/__/

/__/

Autres fruits : orange, goyave, fruits de cueillette /__/

/__/

/__/

Produits sucrés: sucre, miel, boissons gazeuses /__/

/__/

/__/

Condiments locaux: soumbala, bikalga, levure /__/

/__/

/__/

Autres condiments: sel, jumbo/Maggi, piment, etc. /__/

/__/

/__/

Autres aliments (préciser) /__/

/__/

/__/

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124

C3 : Alimentation des enfants de moins de cinq ans au cours des dernières 24 heures

L’enfant a-t-il mangé l’aliment ci-dessous au cours des dernières 24 heures (oui = 1 et non = 2)

Pré

no

m (

s)

de

l’enfa

nt

Céré

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, couscous)

Céré

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, riz, p

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1

2

3

3

4

5

6

7

8

* : 1= oui 2 = plutôt oui 3= plutôt non

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125

C4 : Données démographiques et mesures anthropométriques des mères d’enfants de cinq ans et moins

Village: ___________________ /___/ Quartier : ______________ /___/___/ No du ménage : /___/___/

Date:____/____/2012/ Enquêteurs (trices) ________________________________________ /___/

N° Prénom(s) de la femme

Numéro des

enfants à

charge

Date de naissance

Age Poids

Taille

Périmètre brachial

Oedème

Lien avec chef de

ménage *

Nombre de grossesses

Nombre d’enfants

Niveau d‘instruc-

tion

Handi-cap

jour/mois/année en années

(kg)

100g

(cm)

0.1cm

(cm)

0.1cm

Oui = 1 Non = 2

(14.6) 1 = oui 2 = non

1

2

3

4

5

* : 1 = épouse 2 = sœur 3 = belle-sœur 4 = bru 5 = autre (préciser)

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126

Section D : Sources de revenus et dépenses du ménage (mère et père)

D1 : Votre ménage possède-t-il un ou plusieurs des biens ci-dessous. Si oui, préciser la quantité.

Biens

Présence Oui = 1 Non = 2

Quantité

Biens

Présence Oui = 1 Non = 2

Quantité

Bicyclette/Vélo |_| |_| Charrue |_| |_|

Mobylette/Moto |_| |_| Chariot/Charrette |_| |_|

Radio |_| |_| Tracteur |_| |_|

TV |_| |_| Semoir |_| |_|

Téléphone cellulaire |_| |_| Moulin |_| |_|

Voiture |_| |_| Pirogue |_| |_|

Électricité |_| |_| Groupe électrogène |_| |_|

Réfrigérateur |_| |_| Plaque solaire |_| |_|

Réchaud à gaz |_| |_| Autre |_| |_|

D2- Le ménage possède-t-il un compte bancaire d’épargne ? 1 = Oui 2 = Non …………… |__| D2a : Si oui (1), quel est le montant approximatif en FCFA ________________________ D3 : Quelles ont été les principales sources de revenus monétaires de votre ménage?

Activités Montant estimatif (FCFA)

Principale utilisation*

Vente de produits agricoles vivriers

Vente de produits agricoles de rente

Vente de produits d’élevage (bétail)

Vente de produits d’élevage de volailles

Activités génératrices de revenus non agricoles

Chasse

Pêche

Cueillette

Maraîchage

Petit commerce

Artisanat/petit métier/main d’œuvre

Fonctionnaire/employé régulier salarié

Pension (militaire, retraité)

Transfert d'argent

Autres (préciser) : __________________ * Principale utilisation : 1=Achat d’aliments, 2=Élevage, 3=AGR non agricole, 4=Activités agricoles hivernales, 5=Raisons sociales, 6=Santé, 7= Habillement, 8=Achat d’ustensiles de cuisine, 9=Achat de bijoux, 10= Frais scolaires, 11= Autres

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127

D4- Quelles ont été les principales dépenses du ménage depuis la dernière récolte?

Rubriques de dépenses Montant estimatif (FCFA)

Principaux bénéficiaires

Sources

Dépenses alimentaires

Santé

Éducation

Agriculture : équipements, semences, engrais, animaux

Élevage de bétail

Équipement domestique

Habillement et chaussures

Cérémonies funéraires

Autres cérémonies

Communication : TV, radio, cellulaire,

Moyen de déplacement : vélo, motocyclette, voiture

Construction et/ou réparation de logement

Remboursement de dettes

Transfert d’argent

Épargne / investissements

Autres

D5a- Est-ce que certaines dépenses concernaient les vivres ? (1=oui, 2= non)........................ |__| D5b-Si oui, préciser les sortes (1=oui, 2=non): Sorgho blanc.................... |__| Sorgho rouge............................ |__| Mil..................................... |__| Maϊs.......................................... |__| Riz.....................................|__| Haricot....................................... |__| Autre................................. |__| D5c : Quel est le montant approximatif consacré aux vivres en FCFA ________________________ D6- À cette période-ci de l'année combien coûte en moyenne par jour le marché (F CFA) pour nourrir le ménage? ....................................................|__||__||__||__|

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128

Section E : Profil de production agricole (père seulement) E1- Est ce que le ménage pratique l’agriculture habituellement ? Oui = 1 Non = 2 ……|__| E3- Le ménage cultive-t-il un jardin maraîcher? Oui = 1 Non = 2 ……………………………….|__| E5- Au cours de la dernière récolte, quelles quantités des denrées suivantes avez-vous récoltées et quelles quantités avez-vous données et vendues ? Posez la question pour chaque denrée listée sur le tableau

* : Ici ‘raisons sociales’ comprend les dons, les dépenses pour des raisons de santé, les funérailles (Don de céréales ou de dolo pour des funérailles ou augmentation de la consommation du ménage due au fait qu’il doit nourrir beaucoup de gens pendant les funérailles et/ou les baptêmes) Unités: 1= sac de 100 kg; 2=tine; 3=yoruba; 4=bol; 5=boîte de tomate

Denrée Cultivé/planté 1=Oui 2=Non

Quantité récoltée

Quantité vendue

Quantité revenant à la

femme

Quantité utilisée pour

raisons sociales *

Cultures vivrières

Sorgho blanc

Sorgho rouge

Mil

Maïs

Riz

Fonio

Autres céréales

Arachides

Haricot (grain)

Pois de terre

autres légumineuses

Autres produits vivriers

Cultures de rente

Coton

Arachides (décortiquées)

Sésame Autres cultures de rente

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129

E6- Production maraichère et fruitière - Au cours de la dernière récolte, quelles quantités de produits maraîchers avez-vous récoltées et quelles quantités avez-vous vendues ou consommées?

Plantée Total récoltée

Consommée Vendue Quantité aux femmes? (1=oui, 2=non)

Légumes Tomate

Choux

Pomme de terre

Carotte

Concombre

Poivron

Aubergine

Feuilles oseille

Feuilles haricot

Piment

Autres légumes

Fruits Goyave

Mangue

Orange

Mandarine

Citron

Banane

Papaye Autres fruits Unités: 1= sac de 100 kg; 2=tine; 3=yoruba; 4=bol; 5=boîte de tomate

E7- Élevage et cheptel Possédez-vous les animaux suivants? Posez la question pour chaque type d’animal listé sur le tableau

Animal

Effectif total ménage Effectif des animaux possédés par les femmes

Nombre Valeur (CFA)

mode d’acquisition *

Nombre Valeur (CFA)

mode d’acquisition *

Animaux de labour

Cheptel

Boeufs

Moutons

Chèvres

Porcs

Volaille

Ane

Cheval

Autres ________

* Mode d‘acquisition: 1=Élevage 2=Don 3=Héritage 4=Achat

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130

Section F : Culture de coton et capacité des ménages

F1- Avez-vous cultivé le coton la campagne agricole écoulée? 1 = Oui 2 = Non ……….|__|

F3- Si oui, quelle superficie (hectares) avez-vous cultivée uniquement pour le coton |___||___||___|

F4- Quelle a été la production annuelle (kg) |___||___||___||___||___|

F5- Après déductions faites des crédits, quel a été le bilan de votre campagne cotonnière |___|

1 = positif (gain d’argent) 2 = négatif (vous devez de l’argent à la société cotonnière) 3 = nulle (ni gain ni perte)

F5a- Si positif ou négatif, préciser le gain (+) ou le déficit (-) (milliers de FCFA) |___||__||___||___||___|

F5b- Montant réservé à chaque femme ayant travaillé au champ (FCFA)? |___||___||___||___||___|

F5c- Dans ce cas, quelle est le montant réservé à chaque femme (FCFA)? |___||___||___||___||___|

F6- Est-ce que d’après vous, la culture de coton dans votre région a pu affecter la capacité du ménage à

produire et/ou à acheter assez de vivres pour la consommation pendant une période de temps? |___|

1 = Oui 2 = Non 3 = Ne sait pas F7-Si oui, précisez comment elle a affecté les aspects suivants de votre vie et votre communauté 1= amélioré/augmenté 2=réduit/diminué 3 = ne sait pas 4= inchangé Facteurs alimentaires

Prix d’achat des produits alimentaires |___|

Prix de vente des produits agricoles |___|

Disponibilité des aliments |___|

Disponibilité des légumes et condiments pour la sauce |___|

Diversité des sauces |___| Disponibilité des ingrédients |___| Diversité des repas (riz, tô, haricot, etc.) |___| Condiments riches en micronutriments (soumbala, maggi, etc.) |___| Consommation de viande/volaille/poisson |___| Qualité de l’alimentation des jeunes enfants |___|

Facteurs non alimentaires

Revenus monétaires |___|

Prix d’achat des produits non alimentaires |___|

Prix d’achat des intrants agricoles (semences, engrais, etc.) |___|

Accès au crédit |___|

Biens matériels |___|

Possession d’équipements agricoles |___|

Dépendance des intrants chimiques |___|

Nombre de femmes |___|

Nombre d’enfants |___|

Accès à l'éducation |___|

Accès à un centre de santé |___|

Nombre d'animaux |___|

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131

F8- Comparativement à la période où il n’y avait pas de culture de coton ou que la production de coton était faible, comment caractériserez-vous les productions suivantes de nos jours? 1 = inchangées 2 = augmentées 3 = diminuées 4 = ne sait pas

Denrée Impact du coton sur la superficie

Impact du coton sur la production annuelle

Sorgho blanc

Sorgho rouge

Mil

Maïs

Riz

Fonio

Arachides

Haricot (grain)

Pois de terre

Sésame

Autres

F9- Si vous amassiez un million de FCFA, comment dépenseriez-vous cet argent en ordre de priorité? Dépenses Montant (FCFA) Santé |___||___||___||___||___||___| Don aux femmes |___||___||___||___||___||___|

Habillement des enfants |___||___||___||___||___||___| Habillement des femmes |___||___||___||___||___||___|

Scolarité des enfants |___||___||___||___||___||___| Achat ou réparation des équipements agricoles |___||___||___||___||___||___| Construction de maison |___||___||___||___||___||___| Diversification de l'alimentation du ménage |___||___||___||___||___||___| Achats ou réparation des motos |___||___||___||___||___||___| Alcool |___||___||___||___||___||___|

Occasions spéciales (mariages, baptêmes...) |___||___||___||___||___||___| Imprévus |___||___||___||___||___||___| Autres dépenses non listées ci-dessus |___||___||___||___||___||___|

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Section G : Questions liées au rôle de la femme (mère et père)

G1- Quelle est la principale source d’eau de boisson du ménage actuellement ? |__| Eau minérale (bouteille/sachet) =1 Puits amélioré =5 Robinet d’eau courante/concession =2 Puits traditionnel =6 Borne fontaine =3 Marigot, rivière, ruisseau, pluies =7 Forage /pompe =4 Autre (à préciser) =8

G2- Combien de temps faut-il actuellement aux femmes pour aller chercher de l’eau |__| (aller/retour+ le temps d’attente sur place) ? Dans la maison/cour/concession =1 Entre 31-60 minutes = 4 Moins de 15 minutes =2 Plus de 1 heure = 5 Entre 15-30 minutes =3 Ne sais pas = 6 G3- Quelles sont les principales activités génératrices de revenus pour les femmes de votre ménage?

1. champ personnel |__| 8. Travail journalier (petit métier, artisan) |__| 2. Élevage (bétail) |__| 9. Production et vente de produits alimentaires |__| 3. Élevage de volailles |__| 10. Autre activité génératrice de revenu |__| 4. Pêche |__| 11. Pension |__| 5. Cueillette |__| 12. Salarié |__| 6. Maraîchage |__| 13. Transfert d'argent |__|

7. Petit commerce |__| 14. Autres (préciser) |__| G3a- Combien ces activités leur rapportent-elles par semaine au total? (en FCFA) ........................ G4- Au cours des 7 derniers jours, est-ce que les femmes ont utilisé un des condiments suivants? (1=Oui, 2=Non)

1=Poisson sec …………………….|__| 3=Soumbala ……………………. |__| 2=Cube maggi …………………….|__| 4=Bicalga (kando) …………..…. |__| 5=Ne sais pas……………………...|__|

G5- Comment se sont-elles procuré la majeure partie de ces condiments? (1=Oui, 2=Non) 1=Achat ………........................|__| 4=Cueillette………...........……. |__| 2=Stocks familiaux……….…….|__| 5=Don…..............................…. |__| 3=Emprunt ………………..…….|__| 6=Autre (spécifiez) …………....|__| 7=Ne sait pas................................|__|

G6- Est-ce que les femmes ont l’opportunité d’avoir des champs personnels à côté de celui du ménage pour la culture céréalière et les cultures de rente? (1=Oui, 2=Non)..…….|__| G6a- Sinon pourquoi? ……………..…….|__|

- Les femmes n’ont pas droit à la terre = 1 - Elles n’ont pas le temps = 2 - Autre raison (préciser) = 3

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G7- Depuis que votre ménage cultive le coton, dans quel sens les activités du coton ont-elles affecté les tâches régulières de la femme? 1 = inchangé 2= augmenté 3= diminué 4 = ne sais pas

Champ personnel ……………..……. |__| Soins de l’enfant ………..…….|__| Activités génératrices de récolte …..……. |__| Qualité des repas ………..…….|__| Récolte des produits vivriers ………..…….|__| Temps de repos ………..…….|__| Participation à des activités d’éducation.. |__| Autonomie financière ………..…….|__| nutritionnelles et sanitaires

G8- Est-ce que les femmes vont souvent dans un Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS)? (1=Souvent, 2=Rarement, 3=Jamais).....…….|__| G8a- Si oui, dans quelles situations les femmes iraient-elles au CSPS?

Vaccinations .…..…......….|__| Blessures …..…….|__| Maladie ou infection suspectée .......|__| Fièvre ……….|__| Diarrhées ..............….|__| Activités du centre (démonstrations Ne mange pas beaucoup (lait, aliments) |__| culinaires, pesée des bébés,...) ......|__|

Accouchement ...................|__| Consultations prénatales ....... |__| Autres situations .......…..…….|__|

G8b- Pour quelles raisons celles-ci n'iraient-elles pas au CSPS? Manque de temps ……..........…….………|__| Soins coûtent trop cher…...................|__| Chef de ménage en désaccord non d'accord....|__| Préférence pour la médecine traditionnelle...|__| Autre .................................................................|__| Ne sais pas ...............................|__|

G9- Habituellement, combien d’heures par jour les femmes consacrent-elles au travail du coton? |__||__| G9a- Et combien de jour(s) dans la semaine?............. |__| G10- Qui s'occupe des enfants de moins de cinq ans pendant que les femmes sont au champ de coton ? Une ou des femmes du ménage...…..…......….|__| Frères et sœurs plus âgés …...|__|

La grand-mère....................................... ..........|__| Une ménagère..........................|__| Autre.................................................................|__| Je ne sais pas...........................|__|

G11- Qui prépare les repas dans le ménage? Une ou des femmes du ménage .….........|__| Une ménagère.........................|__| Grand-mère....................................... ..........|__| Autre........................................|__| Je ne sais pas..............................................|__|

G12- Combien de temps environ est consacré à la préparation des repas: Du midi? ....................... |__| Ne déjeune pas Du soir? ......... |__| Ne dîne pas |__| [0-30] minutes |__| [0-30] minutes |__| [31-60] minutes |__| [31-60] minutes |__| [≥61] minutes |__| [≥61] minutes |__| Ne sait pas |__| Ne sait pas