4
aire , e e ro bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste communiste" à la révoluticn d'Octobre et à 10 fondation de l'Internationale communiste, la l'utte contre la dégénérescence de Moscou, le refus des Fronts papulait'es et des blocs de la Résistance; la tâche difficile de restauration de la doctrine et de l'organisation révolutionnaires, en liaison avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et porlementoriste. LE NUMERO 9 me ANNEE - 115 15 novembre - 28 novembre 1971 0,50 F Le marxisme à l'épreuve des faits Les bonnes affaires 'socialistes' cratie avec Hitler et Mussolini, voyage en Alaska et en Europe. Le passé est oublié. Voyez com- ment la société bourgeoise sait pardonner ! L'Empereur a mê- me pu recevoir de nouveau à Londres l'Ordre de la Jarretière qui lui avait été retiré, il ya trente ans. Cette fois la guerre est bien finie, la guerre froide aussi. Les plaies de la société se referment. Les antagonismes entre les na- tions disparaissent ! Mainte- nant l'humanité se retrouvant eUe-même va pouvoir s'occuper de choses sérieuses ! La richesse, au lieu d'être utilisée pour les armements et la guerre va pou- vcir servir à l'aplanissement de l'inégalité entre grandes et pe- tites nations. Elle va pouvoir, avec les réformes et la démocra- tie permettre de surmonter la lutte des classes. Que les foules préparent leur bulletin de vote! A bas la violence, à bas la Ré- volution ! Vive la paix, vive les réformes! Telles sont les leçons que Ia bourgeoisie tire des faits et qu'elle parvient à faire croi- re aux masses prolétariennes. Mais en réalité, si l'on gratte un tant soit peu la surface des choses on s'aperçoit que cette vision idyl:lique n'est qu'un men- songe bourgeois destiné à retar- der la mort inévitable de l'or- dre social existant. Il Nous sommes indiscutoblernent dans une période de contre-révolu- tion sociale et politique, mais en même temps de confirmation et de victoire critique totale. » (Leçons ces contre-révolutions 1951 ) La religion du capital se résume en quelques dogmes qui parent de belles couleurs l'esclavag,e capitaliste. Une fois l'humanité arrachée à la barbarie féodale, se serait ouverte .devant elle ur.e ère lumineuse dont elle serait redevable au ncble fils de l'économie bourge'oise, le progrès technique, source de richesses croissantes, égalisateur des fortunes et du bonheur, père de la paix et de la démocratie. Quant aux crises, aux guerres, aux luttes de classes, elles seraient seu- lement dues à des hasards, à de brusques retours en arrière, déplorcbles, mais utiles pour rappeler à l'humanité qu'on n'a rien sans sacrifices et que l'effort reste nécessaire pour accélérer le développement de la production, remède suprê- m,e à tous ces ma ux. QueUes conséqeences la gue~re monéta,ire entre les im'périalismes occide'n,ta,u,x peut-elle avoit' pour des pays ({ sociclistes » ? A l'époque de la grande v'og'ue révolu,t,ionnaire des années 20, la f'éponse o'urai,t été lim,pide pour des c'o,m'mu,nistes : l'afftoontement inter-im,périaliste et la crise du capitalisme offrent les condifions objectives d'un nouvel assau't de la dosse o'uvrièlre conbre Ies Etats bo,ulrgeois i le tôle des Eto,ts prolétarie'ns, s'il en existe, est d'aid,e·r par tous les m'oyens les p'fo,létariots frètl'es, en accepta n,t, selon la fortm,u'le de Lénine alU' Ile Congrès de l'Internotiona,le, « les ,plus g"al1ids seceifices sUlr le plan national en vue du renversement d,u ccpita,lisme intern·ational ». Tout cela a bien ch.a'ngé. les pa,rtis qui osent encore s'apipelel' co,mmlunistes epeès 35 ans de fornic·atio,n ovec la démocratie beue- geoise nous ont démontré que l'in·ternationolisme pf'o,léta'rien était alussi démodé que le I!'enversement violen,t de l'Etat bourg,eois. Toutes ces solultions exhêmes, comme le démontreit déjà à l'époque un certain Kauhky, ne pQl,,'vaient s'expliqu,er que p'alr l'alTiération de la . Russie et de ses ouv,riers. Dans l'Occident dêvelcppé et démocratique, le seelellsme doit l'em1portet' pa" des élections dons cnoque pays gl'âee à la coexistence pacifique et à l'émiUlation co,mmerciale entre pays à « systèmes différe,nh ». La, dictatu're dlu pra,létariat étant rem- plecée par les bonnes affaires des Etats « sccialisfes », l'hebdoma- daire du P.C.,F. II France Nouvelle /1 se réjouit en ex'pUq'u'ant com'ment la crise eecldentele est une aubaine pOUf' les pays de l'Est: ' a) en leur permettant d'O'chet~r moins chef': « SUlr le plan comnsercial, le po'uiVoi, d'achat des monnaies des pays socia,listes se trouve eccru sur le m·arcihé mo·ndia,l par les dévaluations q,ui frappent certaines menneies occidentales (la livre, le fra,nc, etc ... ) et les menaces qlui pèsent su.r d'olutres (le ,doUal[ en particu1lier) i b) en aCQ'oissant la valeu'r de leur stock d'o.r : « il est bien connu que certains d'e'ntre eux (il s"agit des pays ({ socialistes » - NdlR) dispose'n,t de 'réserves d'o'l', dont la celse du système impériaUste augmente la voJeu'r » i e) en leur permettant d'êt1re pl,,,s cOimpétitifs sut' le mcrché mo·ndia·1 : « 'par raplp'ot"t aux monnaies eccldenteles qul so,nt rééva- luées, eom,me le mar:k, les pays socialistes voient le'u'r calpGcité coneu,,~entieUe aC'C!rue. » Le socialisme censiste donc ,pour ces Messieiurs boure le (o7i'pÎ- talisme ocddental sur son propre terrain, celui des spé'Cullatio'ns sut' l'o,r et les d'evises et de la concurrence Sur les mar'c'h,é$. « Concu ..- ren,t » économi,que et politiqu'e des capi:talis,mes occidentalu1x, et no'n ennemi de dosse : II France N'o'u.yelle II a très bien défini le « socic- lisme » 'r·usse. Ce sera certaiinêment une grand'e victoi're diu socialis- me quand po!ur la p,re'mière fois des ma'rc'handises fabriquées peu des prolétai'res russes réduiront au ,hômage des p'rolétaires o'ccid'ento,ux. C'est sans doute déjà le ees en France dans la ehlmle po,ur certains engrais. Ce le sera bientôt dans 'a branche "'ès eoncllr:re·ntielle de l'auto'mobile, 'puisq'u,e la Russie e~poJlte da·ns les pays de l'E.st, en ... t'OPTIMISME iBOURGEOIS C'est ainsi qu'une fois abattu le monstre fasciste, présenté non seulement comme le res- ponsable exclusif de la seconde guerre mondiale, mais comme le produit d'une .insuffisance du dé~:e1oplpement bourgeois, la bourgeoisie promit à rh umanité une -èl:·e (lè progrès continu, de paix, d'harmonie entre les gran- des et petites nations et entre les classes : le capitalisme n'avait-il pas appris à surmon- ter les crises par la pâanirtca- tien ? Les forces Irrationnelles du passé, naguère encore trop vivaces, n'avaient-elles pas été vaincues ? Les grands peuples n'avaient-ils pas abjuré leur an- cien colonialisme et compris leurs devoirs de charité à l'égard des peuples pauvres et faibles ? Les droits des travail- leurs n'avaient-ils pas été re- connu:s par la démocratie res- taurée ? Bien sûr pendant la guerre froide, les forces du passé re- tardèrent, momentanément l'avènement de l'harmonie uni- verselle. Mais heureusement, les forces de l'avenir, celles du pro- grès économique et partant poli- tique leur portèrent des coups sérieux avec la coexistence pa- cifique. Une seuëe ombre au ta- bieau : le quart de l'humanité se trouvait encore au ban de la société mondtale, à cause du dé- mon de l'arriération et donc du totalitarisme et de l'agressivité guerrière. Cette longue et pénible pa- renthèse est enfin close. Plus de « revanchards de Bonn » et plus de « péril bol- ch évlque ». M. Brandt va passer ses week-ends en Crimée et le souriant L. Brejnev vient parler de paix et de coopération à Pa- ris avec G. Pompidou, carrcatu- rant le. voyage de Pierre Le Grand à Versailles. La sécurité européenne, la paix en Europe ! d'autant plus que la « perfide Albion» se rait maintenant eu- ropéenne. L'entrée de la Chine dans le concert des nations répare une longue injustice cependant qu'elle débloque la situation in- ternationale. Le voyage de Ni- xon laisse entrevoir la fin de la guerre au Vietnam ; en même temps que son voyage à Moscou montre que les intentions des Eta ts- Unis sont pacifiques. Hiro- Hito, même lui, ctui, il y a trente "ans figurait sur le po- dium des ennemis de la démo- DEVELOPPEMENT HARMO'NIEUX OU CATASTROPHIQUE? La thèse bourgeoise est que la crise de 1929 est la dernière grande crise du capitalisme et y'ue la société est aujourd'hui capable, grâce à la planification, entre autres de prévoir les diffi- cultés et de les surmonter, des « crises de croissance » restant seules inévitables. Regardons les faits actuels. Il est indéniable que t'on as- siste aujourd'hui à une aggrava- tion de la concurrence entre les capitaux. Au lieu de toucher des entreprises particulières, cette concurrence gagne actuellement des secteurs industriels entiers. opposant des rractions entières du capital financier, des pays à d'autres. comme le prouvent le secteur automobile où cette con- currence s'accompagne de la ré- duction génèrale des profits, de la baisse des plans d'investisse- ments pour certaines entrepri- ses, de la réduction des horaires de travail (par exemple Fiat, Mercédès-Benz) ; ou la guerre commerciale que se livrent les compagnies aériennes sur l'Atlantique Nord ; ou encore les nouveaux accords pétroliers. Alors que les négociations du GA'M' et du Kennedy Round en particulier visaient à réduire les tarifs douaniers à l'échelle in- ternatlonale, voici aujourd'hui que la surtaxe américaine des 10 (l renverse la tendance, com- me résultat de la concurrence japonaise et européenne (alle- m'ande surtout) sur le marché américain, la productivité amé- ricaine augmentant moins vite que celle de ses concurrents. Voici que la mesure américaine, en renvoyant la concurrence sur l'Europe, révèle la contradiction d'tntérèts entre Ira France et l'Allemagne; cette dernière ins- titue le mark flottant, tandis (Suite page 4) (Suite page 2) Ce n'est pas le progrès technique qui émancipera le prolétariat : c'est la révolution Voici comment, il y a un siècle, Marx détruisait le mythe du « développement de la technique et du pro- grès de la producrivité de la force de travail source de bien-être de la classe ouvrière » :' « Dans tous les pays de l'Europe - c'est devenu actuellement une vérité incontestable à tout esprit imperfie}, et déniée par ceux-là seulement dont l'intérêt consiste à promettre aux autres monts et merveilles - ni le perfectionnement des machines, ni l'application de la science à la produciton, ni les nouvelles colonies ni l'émiqretlon, n·i 10 création de nouveaux débouchés, ni le libre-échange, ni toutes ces choses ensemble, ne sont en état de supprimer la misère des classes labo- rieuses ; au contraire, tant que la bas,e fausse d'à pré- sent existera, chaque nouveau développement de la force productive du travail creusera nécessairement un abîme plus large et plus profond entre les différentes classes et fera resortir davantage l'antagonisme social» (A.dresse inaugurale de l'Association Internationale des Travailleurs). nique, ni l'accroissement de la productivité du travail, ni la bon- ne gestion du capital nntionol et internct ioncl chère aux oppor tu- nistes ne peuvent éviter l'antago- nisme inéluctable et irréductible entre le trcvof et le capital qui naît non de la mouvcise volonté ou de l'incurie gestionnaire de la bourgeoisie, mois a sa SOurce dans les lois mêmes du développement du mode bourgeois de production. Effe::tivement, la production coprtoliste apparaît au sein d'une société de producteurs individuels et isolés de marchandises ë(ans la- quelle l'échange est le seul lien social. Or, l'un des traits essen- tiels des sociétés de producteurs de marchandise est que chacun produit pour soi, avec ses propres moyens sans tenir compte des be- soins réels de la société. C'est donc l'anarchi¤ dans la production qui y règne ; cet état de choses se reflète dans le marché nous trouvons les producteurs se déchi- rant les uns les autres à qui mieux mieux pour écouler leurs produits. Le Capitalisme, bien que cen- tralisant la production et la sc- cicliscnt, conserve le mode d'ap- propriation individuelle des pro- duits. Faisant sauter toutes les borrièr es qui s'opposent à l'ex- tension de la production mercan- tile et élargissant celle-ci à l'é::helle planétaire,' il accentue l'anarchie de la production « mais l'instrument principal avec lequel le mode de production capitaliste (Suite page 4) Aujourd'hui encore « ceux-là seulement dont l'intérêt consiste à promettre eux outres monts et merveilles » (il s'agit bien enten- du ce la bourgeoisie et de ses la- quais opportunistes}, continuent, en dépit dCl démenti fourni depuis plus d'un siècle par le cours mê- me du développement capital iste, à raconter les mêmes boniments. Pour 18 bourqeoisie et les oppcr tunistes, le « bien-être » de la clesse ouvrière et de l'humanité résiderait dans le développement harmonieux et progressif de la production nationale, c'est-à-dire du capital national et internatio- nal. Le marxisme, dès .le Manifest'e du Por ti Communiste de 1848, n'a jamais cessé d'affirmer qu'il n'en était rien. Même dans l,es périodes les événements et le développement économique du ca- pitalisme semblaient infirmer la doctrine marxiste, les rèvo.ut iori- noires communistes ont toujours soutenu qu'à la période des belles affaires copitolistes, à l'énivre- ment ,et à l'orgie productive du rr.ode bcurqeois de producticn suc:écait l-n lendemain doulou- reux dont le dénouement ne pour- ra être que la guerre impérialiste ou la révolution prolétarienne. Ainsi donc, ni le progrès tech- REUNION PUBLIQUE A PARIS Le vendredi 26 novembre, à 20 h. 30, au siège du " prolétaire ", 8, rue Scipion (dans la cour à gauche), métro Gobelins : REVOLUTION CRISE ET

e ro aire - pcint.org · aire, e ro e bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: e ro aire - pcint.org · aire, e ro e bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste

•aire,ee ro

bimensuel parti communiste international (programme communiste)

Ce qui distingue notre Partila revendication de la ligne qui va du " Manifeste communiste" à la révoluticn d'Octobre et à 10fondation de l'Internationale communiste, la l'utte contre la dégénérescence de Moscou, le refus des Frontspapulait'es et des blocs de la Résistance; la tâche difficile de restauration de la doctrine et de l'organisationrévolutionnaires, en liaison avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et porlementoriste.

LE NUMERO9me ANNEE - N° 115

15 novembre - 28 novembre 1971 0,50 F

Le marxisme à l'épreuve des faits Les bonnes affaires 'socialistes'cratie avec Hitler et Mussolini,voyage en Alaska et en Europe.Le passé est oublié. Voyez com-ment la société bourgeoise saitpardonner !L'Empereur a mê-me pu recevoir de nouveau àLondres l'Ordre de la Jarretièrequi lui avait été retiré, il y atrente ans.

Cette fois la guerre est bienfinie, la guerre froide aussi. Lesplaies de la société se referment.Les antagonismes entre les na-tions disparaissent ! Mainte-nant l'humanité se retrouvanteUe-même va pouvoir s'occuperde choses sérieuses ! La richesse,au lieu d'être utilisée pour lesarmements et la guerre va pou-vcir servir à l'aplanissement del'inégalité entre grandes et pe-tites nations. Elle va pouvoir,avec les réformes et la démocra-tie permettre de surmonter lalutte des classes. Que les foulespréparent leur bulletin de vote!

A bas la violence, à bas la Ré-volution ! Vive la paix, vive lesréformes! Telles sont les leçonsque Ia bourgeoisie tire des faitset qu'elle parvient à faire croi-re aux masses prolétariennes.

Mais en réalité, si l'on gratteun tant soit peu la surface deschoses on s'aperçoit que cettevision idyl:lique n'est qu'un men-songe bourgeois destiné à retar-der la mort inévitable de l'or-dre social existant.

Il Nous sommes indiscutoblernentdans une période de contre-révolu-tion sociale et politique, mais enmême temps de confirmation et devictoire critique totale. »

(Leçons ces contre-révolutions1951 )

La religion du capital se résume en quelques dogmesqui parent de belles couleurs l'esclavag,e capitaliste. Une foisl'humanité arrachée à la barbarie féodale, se serait ouverte

.devant elle ur.e ère lumineuse dont elle serait redevable auncble fils de l'économie bourge'oise, le progrès technique,source de richesses croissantes, égalisateur des fortunes etdu bonheur, père de la paix et de la démocratie. Quant auxcrises, aux guerres, aux luttes de classes, elles seraient seu-lement dues à des hasards, à de brusques retours en arrière,déplorcbles, mais utiles pour rappeler à l'humanité qu'onn'a rien sans sacrifices et que l'effort reste nécessaire pouraccélérer le développement de la production, remède suprê-m,e à tous ces ma ux.

QueUes conséqeences la gue~re monéta,ire entre les im'périalismesoccide'n,ta,u,x peut-elle avoit' pour des pays ({ sociclistes » ? A l'époquede la grande v'og'ue révolu,t,ionnaire des années 20, la f'éponse o'urai,tété lim,pide pour des c'o,m'mu,nistes : l'afftoontement inter-im,périalisteet la crise du capitalisme offrent les condifions objectives d'un nouvelassau't de la dosse o'uvrièlre conbre Ies Etats bo,ulrgeois i le tôle desEto,ts prolétarie'ns, s'il en existe, est d'aid,e·r par tous les m'oyens lesp'fo,létariots frètl'es, en accepta n,t, selon la fortm,u'le de Lénine alU'Ile Congrès de l'Internotiona,le, « les ,plus g"al1ids seceifices sUlr leplan national en vue du renversement d,u ccpita,lisme intern·ational ».

Tout cela a bien ch.a'ngé. les pa,rtis qui osent encore s'apipelel'co,mmlunistes epeès 35 ans de fornic·atio,n ovec la démocratie beue-geoise nous ont démontré que l'in·ternationolisme pf'o,léta'rien étaitalussi démodé que le I!'enversement violen,t de l'Etat bourg,eois. Toutesces solultions exhêmes, comme le démontreit déjà à l'époque uncertain Kauhky, ne pQl,,'vaient s'expliqu,er que p'alr l'alTiération de la .Russie et de ses ouv,riers. Dans l'Occident dêvelcppé et démocratique,le seelellsme doit l'em1portet' pa" des élections dons cnoque paysgl'âee à la coexistence pacifique et à l'émiUlation co,mmerciale entrepays à « systèmes différe,nh ». La, dictatu're dlu pra,létariat étant rem-plecée par les bonnes affaires des Etats « sccialisfes », l'hebdoma-daire du P.C.,F. II France Nouvelle /1 se réjouit en ex'pUq'u'ant com'mentla crise eecldentele est une aubaine pOUf' les pays de l'Est: '

a) en leur permettant d'O'chet~r moins chef': « SUlr le plancomnsercial, le po'uiVoi, d'achat des monnaies des pays socia,listes setrouve eccru sur le m·arcihé mo·ndia,l par les dévaluations q,ui frappentcertaines menneies occidentales (la livre, le fra,nc, etc ... ) et lesmenaces qlui pèsent su.r d'olutres (le ,doUal[ en particu1lier) i

b) en aCQ'oissant la valeu'r de leur stock d'o.r : « il est bienconnu que certains d'e'ntre eux (il s"agit des pays ({ socialistes » -NdlR) dispose'n,t de 'réserves d'o'l', dont la celse du système impériaUsteaugmente la voJeu'r » i

e) en leur permettant d'êt1re pl,,,s cOimpétitifs sut' le mcrchémo·ndia·1 : « 'par raplp'ot"t aux monnaies eccldenteles qul so,nt rééva-luées, eom,me le mar:k, les pays socialistes voient le'u'r calpGcitéconeu,,~entieUe aC'C!rue. »

Le socialisme censiste donc ,pour ces Messieiurs ,à boure le (o7i'pÎ-talisme ocddental sur son propre terrain, celui des spé'Cullatio'ns sut'l'o,r et les d'evises et de la concurrence Sur les mar'c'h,é$. « Concu ..-ren,t » économi,que et politiqu'e des capi:talis,mes occidentalu1x, et no'nennemi de dosse : II France N'o'u.yelle II a très bien défini le « socic-lisme » 'r·usse. Ce sera certaiinêment une grand'e victoi're diu socialis-me quand po!ur la p,re'mière fois des ma'rc'handises fabriquées peu desprolétai'res russes réduiront au ,hômage des p'rolétaires o'ccid'ento,ux.C'est sans doute déjà le ees en France dans la ehlmle po,ur certainsengrais. Ce le sera bientôt dans 'a branche "'ès eoncllr:re·ntielle del'auto'mobile, 'puisq'u,e la Russie e~poJlte da·ns les pays de l'E.st, en

...

t'OPTIMISME iBOURGEOISC'est ainsi qu'une fois abattu

le monstre fasciste, présenténon seulement comme le res-ponsable exclusif de la secondeguerre mondiale, mais comme leproduit d'une .insuffisance dudé~:e1oplpement bourgeois, labourgeoisie promit à rh umanitéune -èl:·e (lè progrès continu, depaix, d'harmonie entre les gran-des et petites nations et entreles classes : le capitalismen'avait-il pas appris à surmon-ter les crises par la pâanirtca-tien ? Les forces Irrationnellesdu passé, naguère encore tropvivaces, n'avaient-elles pas étévaincues ? Les grands peuplesn'avaient-ils pas abjuré leur an-cien colonialisme et comprisleurs devoirs de charité àl'égard des peuples pauvres etfaibles ? Les droits des travail-leurs n'avaient-ils pas été re-connu:s par la démocratie res-taurée ?

Bien sûr pendant la guerrefroide, les forces du passé re-tardèrent, momentanémentl'avènement de l'harmonie uni-verselle. Mais heureusement, lesforces de l'avenir, celles du pro-grès économique et partant poli-tique leur portèrent des coupssérieux avec la coexistence pa-cifique. Une seuëe ombre au ta-bieau : le quart de l'humanitése trouvait encore au ban de lasociété mondtale, à cause du dé-mon de l'arriération et donc dutotalitarisme et de l'agressivitéguerrière.

Cette longue et pénible pa-renthèse est enfin close.

Plus de « revanchards deBonn » et plus de « péril bol-ch évlque ». M. Brandt va passerses week-ends en Crimée et lesouriant L. Brejnev vient parlerde paix et de coopération à Pa-ris avec G. Pompidou, carrcatu-rant le. voyage de Pierre LeGrand à Versailles. La sécuritéeuropéenne, la paix en Europe !d'autant plus que la « perfideAlbion» se rait maintenant eu-ropéenne.

L'entrée de la Chine dans leconcert des nations répare unelongue injustice cependant

qu'elle débloque la situation in-ternationale. Le voyage de Ni-xon laisse entrevoir la fin de laguerre au Vietnam ; en mêmetemps que son voyage à Moscoumontre que les intentions desEta ts-Unis sont pacifiques.

Hiro- Hito, même lui, ctui, il ya trente "ans figurait sur le po-dium des ennemis de la démo-

DEVELOPPEMENT HARMO'NIEUXOU CATASTROPHIQUE?

La thèse bourgeoise est que lacrise de 1929 est la dernièregrande crise du capitalisme ety'ue la société est aujourd'huicapable, grâce à la planification,entre autres de prévoir les diffi-cultés et de les surmonter, des« crises de croissance » restantseules inévitables. Regardons lesfaits actuels.

Il est indéniable que t'on as-siste aujourd'hui à une aggrava-tion de la concurrence entre lescapitaux. Au lieu de toucher desentreprises particulières, cetteconcurrence gagne actuellementdes secteurs industriels entiers.opposant des rractions entièresdu capital financier, des paysà d'autres. comme le prouvent lesecteur automobile où cette con-currence s'accompagne de la ré-duction génèrale des profits, dela baisse des plans d'investisse-ments pour certaines entrepri-ses, de la réduction des horairesde travail (par exemple Fiat,Mercédès-Benz) ; ou la guerrecommerciale que se livrent lescompagnies aériennes surl'Atlantique Nord ; ou encoreles nouveaux accords pétroliers.

Alors que les négociations duGA'M' et du Kennedy Round enparticulier visaient à réduire lestarifs douaniers à l'échelle in-ternatlonale, voici aujourd'huique la surtaxe américaine des10 (l renverse la tendance, com-me résultat de la concurrencejaponaise et européenne (alle-m'ande surtout) sur le marchéaméricain, la productivité amé-ricaine augmentant moins viteque celle de ses concurrents.Voici que la mesure américaine,

en renvoyant la concurrence surl'Europe, révèle la contradictiond'tntérèts entre Ira France etl'Allemagne; cette dernière ins-titue le mark flottant, tandis

(Suite page 4)(Suite page 2)

Ce n'est pas le progrès technique qui émanciperale prolétariat : c'est la révolution

Voici comment, il y a un siècle, Marx détruisait lemythe du « développement de la technique et du pro-grès de la producrivité de la force de travail source debien-être de la classe ouvrière » :'

« Dans tous les pays de l'Europe - c'est devenuactuellement une vérité incontestable à tout espritimperfie}, et déniée par ceux-là seulement dont l'intérêtconsiste à promettre aux autres monts et merveilles -ni le perfectionnement des machines, ni l'applicationde la science à la produciton, ni les nouvelles coloniesni l'émiqretlon, n·i 10 création de nouveaux débouchés,ni le libre-échange, ni toutes ces choses ensemble, nesont en état de supprimer la misère des classes labo-rieuses ; au contraire, tant que la bas,e fausse d'à pré-sent existera, chaque nouveau développement de laforce productive du travail creusera nécessairement unabîme plus large et plus profond entre les différentesclasses et fera resortir davantage l'antagonisme social»(A.dresse inaugurale de l'Association Internationale desTravailleurs).

nique, ni l'accroissement de laproductivité du travail, ni la bon-ne gestion du capital nntionol etinternct ioncl chère aux oppor tu-nistes ne peuvent éviter l'antago-nisme inéluctable et irréductibleentre le trcvof et le capital quinaît non de la mouvcise volontéou de l'incurie gestionnaire de labourgeoisie, mois a sa SOurce dansles lois mêmes du développementdu mode bourgeois de production.

Effe::tivement, la productioncoprtoliste apparaît au sein d'unesociété de producteurs individuelset isolés de marchandises ë(ans la-quelle l'échange est le seul liensocial. Or, l'un des traits essen-tiels des sociétés de producteursde marchandise est que chacunproduit pour soi, avec ses propresmoyens sans tenir compte des be-soins réels de la société. C'estdonc l'anarchi¤ dans la productionqui y règne ; cet état de chosesse reflète dans le marché où noustrouvons les producteurs se déchi-rant les uns les autres à quimieux mieux pour écouler leursproduits.

Le Capitalisme, bien que cen-tralisant la production et la sc-cicliscnt, conserve le mode d'ap-propriation individuelle des pro-duits. Faisant sauter toutes lesborrièr es qui s'opposent à l'ex-tension de la production mercan-tile et élargissant celle-ci àl'é::helle planétaire,' il accentuel'anarchie de la production « maisl'instrument principal avec lequelle mode de production capitaliste

(Suite page 4)

Aujourd'hui encore « ceux-làseulement dont l'intérêt consisteà promettre eux outres monts etmerveilles » (il s'agit bien enten-du ce la bourgeoisie et de ses la-quais opportunistes}, continuent,en dépit dCl démenti fourni depuisplus d'un siècle par le cours mê-me du développement capital iste,à raconter les mêmes boniments.Pour 18 bourqeoisie et les oppcrtunistes, le « bien-être » de laclesse ouvrière et de l'humanitérésiderait dans le développementharmonieux et progressif de laproduction nationale, c'est-à-diredu capital national et internatio-nal.

Le marxisme, dès .le Manifest'edu Por ti Communiste de 1848,n'a jamais cessé d'affirmer qu'iln'en était rien. Même dans l,espériodes où les événements et ledéveloppement économique du ca-pitalisme semblaient infirmer ladoctrine marxiste, les rèvo.ut iori-noires communistes ont toujourssoutenu qu'à la période des bellesaffaires copitolistes, à l'énivre-ment ,et à l'orgie productive durr.ode bcurqeois de producticnsuc:écait l-n lendemain doulou-reux dont le dénouement ne pour-ra être que la guerre impérialisteou la révolution prolétarienne.

Ainsi donc, ni le progrès tech-

REUNION PUBLIQUEA PARIS

Le vendredi 26 novembre, à 20 h. 30, au siège du" prolétaire ", 8, rue Scipion (dans la cour à gauche),métro Gobelins :

REVOLUTIONCRISE ET

Page 2: e ro aire - pcint.org · aire, e ro e bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste

DEUX

Productlviste, patriote et répressive

L4 C. G. T. DELA GREVE RENAULT

La lecture de notre dernier article (" Prolétaire 1',n" 113), a dû convaincre les plus sceptiqu;cs que la C. G,. T.servile et conformiste qui a surpris les contestataires de mai-juin 1968 existe comme telle depuis au moins un quart desiècle. Les phrases et discou,rs que nous avons cités dispen-sent de tout nouveau commentaire sur le rôle des « commu-nistes» promus min-istres dans, le gouvernement de salutnational, à savoir le sauv,etage d'une bourgeoisie capitalistedont la base économique, la force de domination sociale etplus encore le prestige moral sont, gravement compromis, nons,eulement por les ravages et des.tructions de la guerre, maisencore par le « double jeu» pol-itique qui imposa à cettebourgeoisie de garder, en quelque sorte, durant tout leconflit, un pied dans chaque camp.

#

Dans ces conditions histori-ques, la politique de la 'C.G.T.d'Inspiration « communiste »confirme de Iaçon parttculière-ment édifiante l'impossibilité,pour toute organisation de laclasse ouvrière, d'échapper -sinon par la voie rèvolutionnai-ire - à J'évolution totaûftaireinéluctable du capitalisme déca-dent. Et, bien évidemment, lavictoire militaire des « démocra-ties » c'est tout l'opposé d'unerévolution: dans les pays oùla répression fasciste ne s'étaitpas imposée au cours des années20 et 30 en raison de l'absencede toute menace révolutionnaire,il appartenait au contraire àl'opportunisme ouvrier, couvé etchoyé par la démocratie bour-geoise, de réaliser, au nom decette même démocratie, les ca-ractértstiques rondamentales dela structure politico-sociale del'Impértalisme dont le fascismeavait lancé les prototypes: con-trôle étatique du montant dessalaires et des conditions detravail, collaboration étroite dessyndicats avec l'Etat, dissolutionde La conscience de classe pro-létarienne dans l'idéologie de laNation.

Cette ronctton du nouvel-op-pcrtunisme-coaâttton des corn-munistes dégénérés et des so-etal-traîtres de plus anciennecuvée - n'a pas été assumée.'pourtant, sans rencontrer desréactions énergiques de la partdes ouvriers. Mais les limitesmêmes de ces réactions, ainsique les formes et tdèologies danslesouelles elles se sont enfer-mées, montrent qu'elles se rat-tachent encore à une période dedéfiaite du mouvement proléta-rien qui, en 1945-1947, est loinencore d'être purgée.

Nous avons déjà signaléqu'une OPPosition syndicallste-révolutionnaire, à cette époque,avait tenté de s'affirmer contrela politique de collaboration declasse de la C.G.T son existenceéphémère et s'On impuissancenotoire s'expliquent en grandepartie par l'importante margede manœuvre dont le stalinismedevait disposer durant près devingt ans, jusqu'à I'intègrationcomplète de l'U.R.S.S. dans leconsortium des puissances im-périalistes mondiales. Jusqu'àcette promotion, les PC occtden-taux furent étroitement contrô-lés par Moscou et, en 1947, ilslui obéissent encore au doigt età l'œil. Si, à cette époque, lepeF siège aux côtés des « gé-rants loyaux du capitalisme »et de' partis authentiquementbourgeois dans un gouverne-ment d'union nationale, c'estavant tout parce qu'il y est au-torisé par l'U.R.S.S. dont les in-térêts dtplomattques sont alorsp3,rfaitement compatibles avecle respect d'une conservation so-ciale quasi-mondiale. Dès quecette condition ne sera plusremplie le PCF n'hésitera pas àquitt-er le gouvernement tripar-tdte, comme le prouvera le tour-nant brutal de 1947-48.

On ne doit pas oublier d'autrepart que ces mêmes ouvriers,qui se révoltent ouvertementcontre la C.G.T. lors de la grèveRenault d'avril 1947, croient parailleurs dur comme fer au « so-cialisme » russe. La collabora-tion de classe pra ti(i'uée par lePCF leur apparait alors commeune aberration incompréhensibleet non comme la conséquencelogique du rôle contre-révolu-tionnaire de ce parti Qu'ils nesoupçonnent pas plus que la na-

Les bonnls affairas ••socialistes JJ

(Suite de la t= page)

Belgique et en HoUand'e des " Fiat" fabriquées à Togliattig,rad (" leMo-nde 1/, 23 octobre).

Dons l'aéronau,tique, les Russes s'efforcent à tout prix d'exporte ..leur ,,- Tupolev 144 ", concu1r:rent direct de notre 1/ Concorde'"national qui fait ,pleürer die fierté M.. Dluclos~Dons la sidérurgie, lejou..na-I professio,itn,el /1 L'Usine NoulYeUe /1 (14 octcbre) p'r;évoit quedUI fait des peojets d"extension et d'ex.portla:tion- des sidéru!J"giesdespays de l',Est, « certains marchés traditionnels po,ur l'~p()tftotion desproduits sidérurgiqu'es de 1',Eu,ropede l'Ouest risq'u,ent de se trouve!'partiellement fermés ». Faudra-t-il attendre ces licenciements pOIUiJ'q'ue les ouvriers comprennent qu'ils n'ont rien à attendre de ce soi-disant « bloc socialiste »qui se comlporte exactement de '10 mlê'memanière que leues pires ex,ploiteurs eecidenteux ?

Cette perspective n'efflraie pcs en toUIScas le oommenta,teul' deIl Fra'nce NOlI'Ye,ue", En bon serviteu1r de son ca-p,itO'lismen'ational, saseuJe pl'~upation est, ,"on .p,as de 'montrer à la classe ouvrièrecomlmenrt la crise occidentale peut rapp,rocher l'heure de 50 libéra-tion, m'ais de wggérer des solutions pou" évite'r la catastrophe :

« PI,us les diffkultés d,u m-arché se font grandes à l'in'térieur du» système im,pétoialiste, p,lus l'intéfêt d'un marché stable com-me le» marché socialiste clroit, offt'ant des débeuchés lntéressen+s aux» ma-rcha,ndises produites pa" les monopoles occidentaux. Cela fait» a!pparaÎflre, bonI gré mol g,ré, la nécessité objective d'une eeepére-» tion accrue de la France avec les pays socialistes qui COf'respond» CI "intérêt de tous les F,rançais. »

Tout cela est parfaitem,ent exact : l'intérêt des co'pitalismes occi-dentaux est de Nouver des débouchés à l'Est SOtUSpeine de creverrapidement : l'accord germano-russe, la « grande co,mlmission »ka'nco-russe ·et les bonnes affaires q·ui seront sans doute conclues àl'occasion du· voyage de Brejnev en France, le voyage de Nixon àPékin, la pression des grosses sociétés jatponaises POIU" la reconncis-sonce de la Chine, etc •.., n'ont pas d'autre signification. les capita-listes occidentaux le savent bien, et ils n'ont pas eu besoin des servi-ces de Il France Nouvelle " po1Il!'découvrir où était leur intérêt :eX/portet' toUjOU'fSpllus, peu imiport'e che:r; qui. Là où les faux co'mmu-nistes du p.e.F-. leur sont par contre précieux, c'est lorsqu'il fa'utfo,il'e croire à la clesse ouveière qu'il existe un « intérêt de tous lesFronçais » et q-ue les ouvriers doivent se pliee CI la discipline produc-tive sous la bennièee nationale au lieu de lutter pour leurs intérêtsautonomes de classe.

'Dans ce "ôle de garde-chiourme, les jou!l'nalistes de r FronceNouvelle " et tous leurs semblables se sont jusqu'à p-résent montrésinégalables : c'est pou,rquoi il ne risquent pO'S, contrai,reme'nt euxouvriers, d'être réduits de si tôt ou chô."age par le ca.pitol.

ture sociale de l'U.R.S.S. sur la-quelle certains d'entre eux necommenceront à s'interrogerque bien plus tard, lors des ré-pressions par les Russes desgrèves de Berlin-Est en 1953 oude la révolte hongroise de 1956.

Cette confusion se reflète jus-que parmi les tendances etgroupes Q'ui composent l'opposi-tion syndicale évoquée plus hautet sur l'analyse desquelles nousreviendrons ultérieurement. Si-gnalons simplement que cetteopposition, lorsqu'elle condam-ne le « système russe et ses par-tis », ne sait le faire qu'à l'ap-pui des critères démocratiquespetits-bourgeois traditionnels dusocialdémocratisme et du syn-dicaüsme occidental, ou tout auplus, en considérant la Russiestalinienne comme un ensemblesocial mal défini, non socialistesans doute mais pas capitalistenon plus. En conséquence, cetteopposîtion, qui rencontre quel-'Q'ue audience aussi longtempsque le PCF se compromet augouvernement, se .dtssout lors-qu'il en sort : elle n'a pu, du-rant cette courte période, ac-quérir une cohérence et une ho-mogénéité quelconques.

_Oeci n'est d'ailleurs qu'un as-pect particulier du phénomènegénéral lorsque le PCF est chas-sé du. gouvernement dans lesconditions que nous évoqueronsà l'occasion d'un prochain ar ti-cle. De 1945 à 1947, le mécon-tentement s'est accumulé chezles ouvriers, l'hostilité à l'égardde la politicue des syndicats atenté de se donner des organis-mes de lutte. Mais la ruptured'équilibre politique et socialprovoquée par la querelle rus-so-amértcame autour du PlanMarshall détournera cette colèresociale dans la voie des grèvesviolentes mais stériles de la pé-riode de « guerre froide » ettoutes reprises en mains par laC.G.T. Lorsque le stalinisme au-ra de cette façon retrouvé sonprestige « oppositionnel », nonseul em ent aucune fraction de laclasse ouvrière n'aura. conquis lamoindre autonomie idéologiqueou organique à l'égard des syn-dicats, mais la C.G.T. stalinien"ne réapparaîtra, pour deux dé-cennies, comme le championincontesté de l'émancipationprolétartenne,

Le lecteur aura pressenti lesraisons de l'importance particu-lière que nous accordons auxgrèves sauvages d'es annees.1946-47 et aux tentatives de re-groupemen t Q'ui les accornpa-gnent : il ne s'agit pas simple-ment d'en expliquer les échecs,mais d'en tirer un enseignementgénéral, c'est-à-dire soulignertout ce qui nous en sépare au-jourd'hui d'une façon positivepour la reprise future de la lut-te révolutionnaire du proléta-riat.

A vingt ans de distance, nousnous trouvons en présence dedeux « gauchismes » qui atrec-tent les mêmes horipeaux idéo-Iogtques, voire les mêmes formesd'action et qui pourtant expri-ment deux situations profon-dément différentes. Il est utilede souligner que ce qui Ies op-']J!os,ene se rédutt pas à desquestions d'errrcaettè immédia-te de leurs méthodes mais àtrait aux tendances souterrai-nes qu'elles tentent de matéria-'liser. TI n'e:st pas discutable, parexemple, que Ies grévistes dieRenault en 1947 surent bouscu-1er énergiquement la chiourmecégétiste alors que leurs sucees-seurs de 1968 n'y sont même pasparvenus. Mais si la première« contestation » de l'opportunis-me cégétiste tèmoignait ainside l'infiluence encore vivaces destraditions de lutte de l'entre-deux-guerres, elle n'en était pasmoins liée, par contre. à ce mê-me opportunisme par le cordonombilical de l'antifacisme et dumythe du « socialisme » russe.Radicale dans ses actes. ellel'était beaucoup moins dans sesidées politiques.

Il ne s'agit pas, bien entendu.d'opposer les mérites respectifsde deux générations, mais dessituations historiques séparéespar une évolution irréversible.Peu importe que ce soit deslycéens qui aient profané, en1968, la tombe du Soldat Incon-nu, et un étudiant anarchiste

194~appelé les « crapules stalinlen-nes » par leur vrai nom, pourvuque cela exprime au grand jouret d'une façon incontestahle,l'écroulement de l'Édifice contre-revolutionnatre auquel le térccemoustachu du Kremlin a laisséson nom!

En 1947, une avant garde ou-vrière réduite réussit à entrai-rier dans la grève contre lessyndicats des milliers de métal-lurgistes ; mais cette mërn-avant-garde croit en la Résis-tance patrrotique et pense, avecles trotskistes, que la Libèrattonna tionale aurait pu Ouvrir lesvoies de la révolution.

Même si la masse ouvrière de1968 ne croit plus au socialismedéhonore par « l'exemple» rus-re, elle n'est pas leurrée nonplus par la democratie. Mais sielle n'a pas suivi la révolte idéo-logique étudiante dont elle n'apas compris le sens, elle sait dé-sormais que la violence s-eulepeut modifier quoi que ce soit8.UX rapports sociaux. Même siE Ile n'a pas la force d'in terdir ee.ux sbires de Seguy le matra-quage des gauchistes, Elle ::!O'1TI-

prend qu'il lui faudra, si elleveut défendre réellement ses in-t érèts, adopter les rnétnodes deces derniers. En un mot sa réac-tion de classe ne se traduit pasencore en actes mais elle mûrit.

Depuis 1947 mille trahisons etmille défaites ont achevé de dis-]::erser et de détruire la sollda-lité et l'énergie de la classe ou-vrière auxouelles la politiquesyndicale de cette époque avaitporté des coups définitifs. LaIlarnme encore vacillante d'unenouvelle combativité s'est depuist.éplacée d'une catégori-e à d'au-tres ; les avant-gardes qui ten-tent de se regrouper en race desprétoriens de la C.G.T. sont loinci'avoir la force, comme leurs aî-nés de 19:47, de leur disputer parexemple la maîtrise de l'île Se-~;uin. Mais le syndicat qui leurrésiste encore victorieusements'est définitivement démasqué :

il collabore avec la police et lej.atronat ; il défend la produc-1ion et sacrifie les chômeurs ;il est gardien de l'ordre et ad-versaire de toute lutte ; il dé-veloppe et épanouit la tâche detrahison dans laquelle, vingt ansplus tôt, il n'avait pu donnertou te sa mesure. Ce syndicat,hier centre de ralliement det JUS les ouvriers combatifs, estc:. ujourd'hui objet de haine pourlas plus conscients d'entre euxqui s'efforcent de saper ses di-rectives défaitistes et de rega-gner contre lui leur autonomied'action.

C'est dans ce contexte. orien-té vers un « nouveau COUTS ::9

que nous pouvons maintenantrelater, sans l'amertume habi-t.uelle des évccations des luttesbattues, la formidable grève Re-nault de 1947. En effet, pres-qu'un quart de siècle après cemouvement, celui des Oô, enavril dernier, a relevé, dans lesmêmes lieux, le dra-peau de le:;.révolte contre les syndicats detrahison. Combat pl us modestesans doute dans ses résultatsImmédtats mais hautement si-gnificatif d'une première prisede conscience, au cœur de lacitadelle ouvrière du stalinismeen France, du rôle contre-révo-Iuttonnatre du syndicat moder-ne. vaguement pressenti maisnon intégralement compris parles grévistes de 1947.

** *Le 25 avril, dans deux dépar-

tements des usines de Billan-court, les ateliers 6 et 18, éclatela fameuse grève Renault. Les2.000 ouvriers qui ont cessé letravail revendiquent 10 l'led'augmentation de l'heure dusalaire de base et prennent P0'-srt.ion contre le principe des pr i-mes au rendement. Grève sauva-se qui vise à brissr le blocagedes salaires et les augmenta-tions hiérs rchtques chères à laC.G.T.. ce mouveinent se heurteà l'hostllité totale du syndicat.

Le Comité de grève composé.riota.mment d'anarchistes et detrotskystes s'efforce d'étendre lagrève les 26 et 27 avril ; le 28elle est presque totale. « L'Hu-manité » n'en a pas encore par-lé ; « Le peuple » (organe de laC.G.T.) attendra la fin du mou-vement pour le faire.

A 1947Le 28 a.vril, un meeting du

Comité de grève, place Naticnadeappelle à généraliser l'actionsur la base de la revendicationindiquée plus haut, Les respon-sablcls de la C.G.T. n'y partiel-perit pas, se rendent par contreauprès de la Direction pour ré-clamer une augmentation de 3({ de la prime de production !La Direction propose 1,40 Fd augmentation et la généralisa-tion de la semaine de 40 heuresque, faute de matériel, onn'avait pas pu étendre à l'usineRenault. A 17 h 30, les cégétistesessaient de tenir un contre-meeting et de faire reprendrele travail en exposant ce qu'ilsont obtenu. Hués par les ou-'Hiers, ils doivent battre en re-traite.

Le lendemain la grève est to-tale. A 11 heures du mann Sim-lement la section locale C. G. T.se décide à annoncer orrictelle-ment la grève qui, en fait, a'commencé depuis trois jours. Amidi, Renaf. responsable cégé-tiste de l'U.D. de la Seine, réus-sit à raire reprendre le travail àun tiers du personnel : mais à16 heures le travaâl est de nou-veau totalement arrêté. Oe mê-me jour, pour la première fois,« L'Humanité » fait paraître unarticle sur la grève, un tout pe-tit texte -en troisième pagedans lequel elle dénonce « lecaractère provocateur de la grè-ve » ; « le fait que des élémentstroubles sont à l'origine du con-fUt et dirigent uniquement -leurscoups contre la C.G.T. prouvebien qu'el est le but de ces pro-vo-cation ». « La presse réac-tionnaire - continue « L'Hu-manité » - qui avait déjà ten-té de grossir démesurément ce,t-te grève étai t largement repré-senté-e au meeting que les ins-tigateurs avaient organisé à 13heures et où on remarquait éga-lement la présence de journa-listes américains (...) Maistandis que les instigateurs .de cemouvement péroraient, une dé-légation de la section syndicaleRenault-C.G.T. avait une entre-vue avec la Direction ».

On voit paf ces quelques en-trerilets q ue ni le style, ni lesméthodes de la C.G.T. n'ontchangé en vingt ans : déployerla calomnie et I'arnalgame con-tre les grévistes indociles etlorsqu'on ne peut plus les rete-nir, « prendre leur train enmarche » ! Le 30 avril, la sec-tion C.G.T. a une nouvelle en-.trevue avec la Direction et mo-difie légèrement sa revendica-tion qu'elle transforme en 3 Funiformes. Le lendemain la Fé-dération C.G.T. de la métallur-gie opère un virage de 180 0/0et fait sienne la revendicationdes grévistes : 10 (I!,; de l'heurepour toute la métallurgie. Sur le})Jint d'être débordé le bureauconfédéral charge Croizat, son« camarade-ministre » de pren-dre à son compte la revendica-tion en demandant la convoca-tion d'un conseil des ministresextraordinaire. Ce dernier, de-va nt la gravité de la situationdecide que l'on p.eut accepter làmajcration de 3 F de la primede la production. A l'annonce dece qu'ils ont obtenu, les di-ri-geants syndicaux, de nouveauhués par les ouvriers de Re-nault, demandent que l'on sou-mette au vote la poursuite de lagrève Le vote, à bulletin se-cret, donne plus de 80 % desvoix en faveur de cette pour-suite.

« L'Humanité» change sa po-Itt.que ; le 2 mai, elle consa-cre ses gros titres à la grève etreprend les revendications desgrevistes : « Répondant à l'ap-pel de leur direction syndicaleles travatlleurs de la Régie Re-nault ont arrêté le travail hierà 14 heures » (La grève est to-tale depuis sept jours l ) « L'ac-tian - dit encore « L'Humani-té » - avait pour but d'appuyer)a c·èlégation syndicale Qui, ac-compagnée de tous les départe-ments de l'usine, s'était rendueauprès de la Direction. A l'issuede cette entrevue, un rassem-blement monstre a eu Heu à12 h 30 sur la pâace Nationaleet Eugène Henaf a rendu comp-te de l'entrevue avec la direc-tion et s'est livré à une anaâyse

(Suite pœge 3)

Page 3: e ro aire - pcint.org · aire, e ro e bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste

. TRO.IS

Le P.C.F. s'adapte aux Iréalités'pour toujours servir le capitalCONCORDE-AIRBUS'

A l'heure où les reccns+ruetions nationales quiont suivi la deuxième guerre -impérialiste sont termi-nées, où l'équilibre transitoire apporté par la solutionbourgeoise aux crises se rompt nécessairement, l'op-portunisme doit s'adopter aux «réalités» pour toujoursservir le Capital.

Lorsqu'il s'agit du Concordeet de l'Airbus le P.C.F. se pré-sente toujours comme le meil-leur défenseur du capital na-ttonaë. Ce rôle, dont nousavons toujours montré le ca-ractère ignoble pour un partiqui se dit communiste, leP.C.F. a pu le remplIr aumoment de la reconstructionnationale après :~es trahisonssuccessives... Front populaire,Résistence ..~, après la victoiremilitaire de 'a démocratie surle fascisme, avec des mots

d'ordre aussi directs et bru-taux que le fameux « Retrous-sez vos manches » de Thorez.

La reconstruction terminée,!e P.C.F., ne pouvait plus Incl-ter les travailleurs ;à se faireexpèoiter avec l'appel à "l'in-dispensable" redressement in-dustriel, il ne pouvait plus's'appuyer sur la destructionde forces productives accom-p~j_.epar le carnage impérta-liste. Cet argument ayantalors perdu son effet, l'oppor-tunisme staêlrrien dut avoir"eCOl~rsà son ingéniosité pou:soumettre les ouvriers auximpératifs du capital.

)L'équilibre économique re-trouvé pour un moment, i~s'agissait pour le P.C.F. depréparer l'avenir, et pour luieet avenir n'étant pas lacransrormation révolutionnai-re de la, SOCIété aetueüe, nepouvait être que 'l'avenir du1~:apita1ismG national.

Si inventif qu...: soit le P.C.F.dans son rô'e de scélérat, il nepeut trouver pour enchaînerla classe (J uvrtère, de motifs,-ëe-mots-d'orüre, ,de thèmes aeralüement que dans l'idéologiequ'il sert : le ca'pita.~ 1'2 luilmpose.

Maintenant que les signesd une nouvelle crise apparais-sent, P s'agit pour la bour-geoisie nationale d'être pluscompétitive sur 13 marchéinternational, en particuüer,il faut vendre des "Concor-des".

Dans un article de "l'Huma-nité" du 27 - 9 - 71, Intltu'e~< pourquoI empêche- t-on AirFrance n'acheter des ooncor-df',~ ? » nous nouvons Ure ladéclaratron suivante de C1au-de Poperen : « ta grandevaleur professionnelle des ln-gérûeurs, techniciens, cadres,

. ouvriers ct? la S.N.LA.S., ;~esprogrès de ]a science et de latechnique, la coopération avec~es travailleurs anglais ontpermis la réallsation du Con-corde grâce aux luttes menéesdepuis longtemps pour la dé-

fense de ,~'indu~t.rie aéronau-t.que ».

Puis à propos de la concur-renee Airbus-Concorde, et d'esattaques lancées contre Con-corde : « Cett? situation re-tarde le plan -de lancement deCQ'ncorde. EPe contribue àretarder les ie' 0 m man desétrangère.s et fait peser delourdes menaces sur l'indus-trie aérospatiale et sur l'em-p;':O:i. des travailleurs de· laN.S.I.AS. ». Vient ensuite

l'éternel couplet sur « les in-térêts inséparables des tra-vaille) urs et de la nation »dé,fendus par les « commmu-nistes » (sic).Que sign'.fie cette déclara-

tion ?Tout Id'abOird le remercie-

ment aux travatüeurs pour laréalisa tion du "Concorde, 'grâce « aux luttes meneés

depuis longtemps pour ~a dé-fense de l'industrie aéronauti-que ». C'est dire que le P.C.F,ne peut pas cacher que toutesles luttes qu'il a fait meneraux ouvrier~ de Ia S.N.I.A.S.et plus généralemerit dans lesecteur nationalisé dans lapériode d'après guerre se con-crétisent par ;~a réalisationd'une marchandise qui ren-f erme toute la plus-value quileur a été extorquée, qui estle produit de ,~eur explo.tationet qu'il s'agit de vendre avecprofit.

Mais dans ce remerciementcyn:que, remarquons que leP.C.F. s'adresse aux ouvriersaprès les ingénieurs, techni-ciens et cadres, en flattant lavaleur professionnelle de tous.C'est-à-d're après cette caté-gorie salariee des classesmoyennes ,q u i, introduitedans tous les rouages de laproduction est l'alliée idéalepour plier les ouvriers auservice du caplta', pourvuqu'on lui garantisse une bon-ne hiérarchie des salaires etqu'on entretienne chez elletoutes ses iüustons sur laposslb.Iité de gérer harrnoni-eusement le capital. Posslbtlâtéque .~eP.C.F. lui montre com-me réalisable dans la démo-cratie avancée.

Notons ensuite la glorir.ca-tion de ,~a science et de latechnique qui sorrt actuelle-ment les moyens d'augmenterl'intensité du travail, d'aug-menter ~e surtravail pour unejournée de travaI de mêmedurée, et le coup bas' quiconsiste à agiter la mena-

ce du chômage pour les tra-va.lèeurs de la S.N.I.A.S., alorsque le chômage est aussi dü à

AU QUEBEC

Une grèveAv Québec, le mois d'octobre est

depu,is qu,el'q'ues ennées merqué parles luttes sociales : 1968, co,ntesta-tion éf'iud'ia'nte; 1969, grève despoliciers, monifeshtio'ns violentes ;1970, enlèvements politiqrues e,ffec-tués par le F.L.Q. ; 1971 n'aurr'a pcsfo,it exception à la ~,ègle : deuxmc.rts e,t une cen,taine de blessés lorsd'une manifestation 'p,ro'voq'uée par leleck-oat (décrété en juillet 1971)OUIjo'u'rnol Il la Plfesse ".

A,u journal" la Presse ", commepartout 'a:il,le'urs, la log:ique capita-liste joue : investir dans de nc,u-velles machines afin d'alug,men-te .. laprodu:ctivité tou-t en diminuœnt leperson,nel (et les salai'res). Mai~ laDirection savait que les t~availleu'Tsn'acce,pteraient ·p'as sans o,p'positionses i,nitiatives. Elle a donc pris lesdevon,,", et décll'étè le lock-o'ut.

Cette tactique vise à réduire leso,uvriers à la défensive : que lestravailleurs se battent po,ur le" d'roit a,u uavai·1 " et non pour desaugmentation de salai,res et une di-minutio'n d,u' tem,ps de tra'Vail, Et lessyndicats, qlui " p,rot·estent conhele lock-out ,,' ,jo-uent bien lelur ,ôleop,portuniste en occepta,nt le terrainim,posé par le capite,!.

Malg ..é tout la lutte est dure ;les ouvriers ont t'épondu à la violen-ce du pot'ron p'o,r la viollence da

Les fondementsdu communisme révolutionnaire

Cette brochure ronéotypée de 56 pages reprend le compte rendud'une réunion générale de notre Parti,' paru dans le ND 1 du" Programme communiste ", aujourd'hUi épuisé. Le texte est articuléen trois parties principales :

Parti et Etat de classe comme formes essentielles de la révo-lution communiste.Les orga,nisations économiques d.. prolétariat ne sont que depâles substituts du porti révolutionnaire.La conception petite-bourgeois. de la société communistechez les syndicalistes et les " socialistes d'entreprise "

Commandes au Il prolétaire ". Prix : 3 F.

ce progrès technique glorifiéplus haut, 12 perfectionne-ment du mach.ntsme rendantun nombre de plus en plusgrand de travailleurs inutileslorsque l'économie n'est pas enrorte expansion.

.Le coup bas eonsiste aussià opposer ,'.es ouvriers d'uneentreprise à ceux d'une autre(exeption ta.te, dans le cas IduConcorde pour les travailleursanglais que le P.C.F. veut bienassocier aux ouvriers françaisdans une complicité particu-Lere pour mettre les travaü-leurs de chez Bœing. ou au-tres, sur la paille).

Dans leur combat les tra-vaüleurs ne sont 'pas plus dela S.N.LA.S. que de chezBœing, de Renault que de chezFiat, J::; .dotvent tous s'unircontre Ieur ennemi communle capital qu' les exploite, aulieu de' défendre l'industrienatronale, de se bettre comme13 leur conseille ,1_eP.C.F. pourune « France plus compétlti-ve » sous prétexte que ceserait l'intérêt des travail-leurs ; tout ce qui précèdemontre la fausseté de l'argu-ment

Comme nous l'avons déjàsignalé, le voile se déchire àl'approche .de la crise : l'op-portunisme stalinien ne peutp.us cacher que son seul motd'ord-re est «Proléta'.res,travaillez pour le capital,engraissez ,~e monstre qui faitde vous des marchandises ».

La c. G. T.(Suite de la page 2)

de la situation. Après avoir fé-licité le personnel qui, à l'una-nimité, a débrayé pour appuyerl'action de ses représentants,l'orateur énumère les revendica-tions sur lesquelles la sectionsyndicale a obtenu des engage-ments formels ».

S'appuyant sur c e tissude contre - vérités, . 1 'a p pa -reil de la C.G.T. s'occupe sérieu-sement de reprendre le mouve-ment en mains. 11 laisse pourrirla grève, fait traîner les pour-parlers, . combat l'extension dumouvement : chez Citroën, lesgrévistes de Renault se font

sanglanteclasse : bris de vitres, manifesta-tio,n,s, eerion de com,m'an,do contreles cadres briseu-rs de grève ... Contrecette violence, le pouvolr politiqueG de nouveeu montré son viso'ge declasse : injo-nction limitant les p,i-q'uets de grèves, loi a,nti-manifesta-tion ; l'Etai' bouorgeois, co'm'me tou··ieurs IOi'sq'ue c'est néeesseire, laissetomber u'n coin de son mosqee dé-m,oc'ratique. Les révolutio'n,nai,resn'o,nt pas à se pla,in<lre et implorerle respect de 10 démocrctie : aucontraire il fout en profiter pou'r direbien haut q.ue l'Etat bo,urgeois estessentiellement didatoria,1 et déber-rasser le mouvement o,uvrier de sesillusions démocrcfiques. POUIf les dé-fenseut'S du· capital, Constit>ution etD;·oit ne sont qlue des chiffo,ns dep'a'pier ; Démoc~'Otie et Fascisme re-cou'ne,n;t la ,m.êm1e réalité : l'exploi-tation d,u h'avoil paf' le caipi,tal. labou-rgeoisie passe sim'plemen't de l'unà l'o'utre suiv'Ont le rap,port de for-ces dans la lutte des c,l'asses.

POir ailleurs la 'mort de deux mi-litants ouvriet's so'u'ligne une foisde plus q.u'au Q'uébec co,m,me ailleunla lutte socia,le ne se fait pas entrelUne nation exploitée et c'elle q'u<Îl'exploite mais entre les travailleu.rset le ca1pital. Il est clair que ce nesont pas les " mécha'n,ts " im;pé-rio listes anglais ou crm,ét-icoins quiassassinent les militants ouvriersmois leu,rs com'parses loca'ux.

Les travoilleulrs québécois ne peu-vent, au bou'" dru compte, que sortirf'enforcés de cette lutte. Commeleurs frères de cla'sse partout dansle monde à l'he,uil'e aCl'iuelle, ils fontl'expérience du caractère im'pitoyo-ble de la lutte qu'ils ont à menercontre le capitalisme. Cette dUifeexpérience ne peut à lo,ng termeque leur apprend"e que c'est l'exis-tence même du capital - et nonIl l'impérialisme Il ou un qruelconqueIl colonisateur Il _ q·ui est la cousede le'ur misère et de le!uf esclavageaduels.

de

LETTRE DE; LIEGE

Le Trotskisme en BelgiqueLa comédie électo,ale pout' le

renouvellement du Parlemen,t et desConseils provinciaux ouro lieu enBelgiqiue dans le début dlu mois denovembre.

" la Gauche ", hebdomadaire dela l.R.T. (ligu,e Révoluticnnejee desTeovuilleues Trotskystes), an'nonceque SUif décision de son Co,mité Cen-trai, celle-ci ne prendra pas pa,rt auxélections proeheines. Peu- quellesraisons ?

Dans la feuille trotskyste, ontrouve d'abo'r'd la phrase dure, ré-vclutionneire : Il l'Etat bo,urgeoisreste pou,r nous l'instTument centralde la domin'ation, bourgeoise : nousvoulons l'abattre et non l'a'mén'a-ge,r "', On pour,roit eroiee, SUf' cesfortes p,ar01es, que les trotskystesbelges ont co,mpris la, nécessité dedénoncer le parleme·nt bo-u,rgeoiscomme inst'l'ument de dominationdu ca'pital s,ur le prolétariat et 10drUipelrÎe que eenstitue en conséquen-ce l'élection.

Il n'en est rie,n et la belle facaderévolutionnaire s'éclo'ule dès que ~II laGauche II s'explique dans u'n deuxiè-me' tem1ps : « Il n'em,pêche qrue nous» ne po'uvons nous d,és,i."téresser de» la prceédure électorale qui offre» une précieuse t'l'ibulfte de p'fo'pa-» gonde Of'ganisée et dont l'issue» reflètera l'état de la conscience» ou-y.,.ière ».

1945 1947àchasser par la section localeC.G.T., bien qu'un atelier cessetout seul le travail pendant unesemaine. Diverses grèves écla-tent pourtant en écho en pro-vince, dans la métaâlurgie duMans, de Saint-Dizier. Mais laC.G.T. veille et Duclos peut, ras-surer tout de suite la bourgeoi-sie : <~ Les gens qui parlent au-j ourd'hut d'une grève générrulesont des imbéciles ».

Le 10 mai, les conditions sontmûres pour liquider la grève ;un vote à bulletin secret finitpar décider la reprise du travailpar 12.077 suffrages contre 6.866.Pourtant les choses n'iront pastout seul ; rien n'a été obten usinon une augmentation de 3F de la prime de rendement etles jours de grève ne seront paspayés. Pour cette dernière rai-son, le 12, les ateliers quiavaient les J)rèmiers dècâanchéla grève refusent de reprendrele travail. Le 16, la possibilitéd'une relance générale du mou-vement est grande et C.G.T. etDirection s'empressent die con-cert à accorder aux grévistes'une indemnité de 3.000 F pourles heures perdues. La grèvepeut alors finir le 17 mai.

Elle avait représenté, au coursde cette pérrode de productrvis-me effréné, le seul acte puissantde masses ouvrières qui nonseulement démasquait la traîtri-se de leurs chers mais encoremanifestait la volonté de pas-ser outre. Après la sreve Re-nault, le mécontentement et lesluttes ne cesseront pas, mais ils

s'orientent progressivement dansun aUrtre sens. Le PCF et laC.G.T. ne brandiront l'étendardde la grève voire de l'émeuteque lorSQue les circonstances po-litiques généraJes les y contrain-dront, mais àèjà « l'expérienceRenault» leur sert, dans ce butà « prendre le vent ».

(là .suivre)

En quoi les élections sont-ellesune " précieuse triburne Il alors queJe Perlemenë, dans le cadre mêmedes institutions bourgeoises, p'erdl'une a'p,rès l'au'h'e ses aUributionsau pro,fit d,u pouvoir exéQutif, aul1reorgane de la do,mination dlu capital?

Ce sont des raisons pratiques quimotivent l'obstention de la Ligue.Rec'ueilla·n,t à peine la succession dudéfunt P.W.T. (Parti wallon des ~ra-vailleurs), elle n'a 'pas encore trollvéles moye'ns matériels et financiersde s'orgQtn,iser ; et en attendant, ellerecommande aux membres et sym-pathisa'nts d'opPOt'ter leur voix a,uP. C., g'rand défenHull' du Pall'Iementq,ui, lui, réclamera avec véhémencel''unio'n des p"ogressistes ,avec lessocieux-démccrctes et les déma-cheétiens et autres i'mbéciUités !

Est-ce un excès de 'pudeulf' qu,ifa·it 'rejeter le P.S.B. par ta L.R.T. ,1

« Ce n'est pas parce que le P.S.B.}) est r,éfol"miste qiUe nous lu'i refu-}) sons nos suffrages. C'est parce» qu'il n'entend même plus réformer,{( le système calpitaHste (c'est Il La» Gauc'he " q'ui souligne).

Voilà bien le péçhé cQpita,1 ouxyeux des trotskkystes : Ilaboltdono·u,vert du réfOll'misme pour passer àla gesHo'n pure et si'm'ple d;u c'apita-lisme ! Or si le Porlemen,t actuelreflète sUt'tou,t 10 décompositionavancée de la démocratie bou'rgeoi-se, on ne voit pas com'men,t les ,i re-présentants o'lIY'riers-butleoucrates"po ",ront/ pour pa-rler cQ,mme leshotskystes, Il ét'a,bH .. une ligne dedémo,rcotion enhe les for·ces bour-geoises et celles des travaiUeuf.$ ";En fait, il n'y a, sous la pllu;me de" La Gauche " qu"un c'ha,abia cki-m~ratique, reflet de l'incaipodté de'la Lig,ue de sorti.. du ard're étroitde la lutte sur le tet'roi,n d,u créti-nisme parlementaire. Où y a-t-i!,d'a'ns tout cela une ligne daire ?

On affirme d.la,bord' la nécessitéd'abattre 1',Etat bourgeois, puis onenvisage la cam!pag'ne électora.le àutniser comme tribune sans pa,r ail-'Ie'urs accordet' d1imlport(l,nce àd'év'entuels mandats électifs ; o'ns'Glpe'rçoit en fait q'u'il fo,u,t étob;lirune ligne de déma,rca,tion ent're for-ces' boulrgeoises et forces ou,vrières etfinalement on veut bouer la' routeau,x coUèges réactionnaires ; onparle d'abattre l'Etat bouif'geois etpuis on regrette l'abandon, po,r leP.S.B. d,u réformisme poUf' la ges-tio'n, pure et si,miple du c:opitoiitme !On reproche a'u P.C.B. de Il partici-per à la farce... dons l'équiVOque "tou't en demandant de voter pour lui.Aplpels répétés à la dém<Kratie, ja-ma'is à la Ilutte de classe. Le vote estu,n II geste dérisoire ", mais il· foutvoter qU1an,d même pouf' les Il re-présentcnts ouYt''Ïers " (peu.t-êtrepOUlr moft,f,rer le cercctèee dérisoirede c es représenta nts 1)

le prolét'ariot de l'aven... ne re-tiendra pas toutes les ftfUanCe5 deIl La Ga'udte Il : il retiendra sim-p,lem,ent que celle-ci 1'0 poussé danstes bras d,u réfOt'misme, nouveau etancien, a'utrement dit de la bour-geoisie !

Directeur-GÉt'an,t

F. GAMBIN'I

IMPRIMERIE « LlNO-IMP »l, 3, S, Boulevard Schloesing

MARSEILLE (X~) - Tél. 77-92-48

Distribué p,a" les N. M. P. P.

Communisme et fascismeLe Iec:teuf' troUYefa condensées dans cette Iwoch .. re non seule-

ment l'interprétation que ,notre courant - IQ Gauche communisted'Italie - a donnée d,u fascisme naissant et les direc:tives de 10 luttequ'il mena contre lui à la tête du Parti Communiste d'Italie dans lesannées 1921-1923, mais aussi sa critique des positions pl·us ou moinsclaires de l'internationole cO'm,muniste sur ce sujet ,~opital.

Précédé d'une am.ple introd,uction établissant un parallèle entreles positions théoriques et pratiques de la Garuche communiste àl'égard du fascisme et celles du Parti Communiste Allemond à l'égarddu nazisme, le corps de la brochure est constitué de dOCluments del'époque (1921-1924), inédits en lang'ue française. Publié en annexe,un rapport de Gramsci mustre bien, p·or contraste, les principaleserreurs - aux conséquences désastt'euses - du centrisme de ladirectiOR d. 1'1. C.

la brochure de 160 pages, 8 F. Commandes ou "prolétaire".

Page 4: e ro aire - pcint.org · aire, e ro e bimensuel parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti la revendication de la ligne qui va du " Manifeste

QUATRE

Le marxisme(Suite de la première page)

<i'Uela première, en conservantsa parité avec le doilar trouvePOUf ses exportations vers les« partenaires » européens le be-nénce d'une nouvelle dévalua-tion voilée, ce qui prouve que lesretrouvailles de Pompidou etBrandt ne sont celles que dedeux cocus jaloux l'un de l'au-tre. Batailûe tarifaire donc, maisaussi bataille conttngentairepuisque le Japon vient d'accep-ter de limiter encore une foisses exportations de textiles versles Etats-Unis et de produits si-dérurgiques vets l'Europe.

Mors que l'OCDE et le FMIont travaillé jusqu'ici pour lalibération des mouvements decapitaux, voici aujourd'hui quel'Europe et le Japon demandentaux Etats-Unis de réduire leurdéüctt en., limitant leurs ex-portations de capitaux !

Pour nous marxistes, cette ag-gravation de la concurrence nepeut qu'aller s'aggravant, carei'le est le résultat d'une accu-mulation de capital qui mène àla surproduction de capital etdonc à I'aggravatton de toutesles rivalités. Or le fait que lestaux d'intérêt du capital (enparticulier le Daux d'escomptedes banques centrales) descen-dent aujourd'hui au-dessous dutaux de l'inflation est un signemanif.este de l'excès de l'offre de

capital sur la demande, donc dela tendance à la surproductionde cla.pital sous sa forme argent,comme les batailles commercia-les, tarifaires et contingentairesen sont un de la surproductionde capital sous la forme demarchandise.

Quant à l'accroissement r3AJ)i-de du chômage à l'Est commeà l'Ouest, dans les centres ducapital comme à sa périphérie,il prouve I'existence d'une sur-production de la force de tra-vail.

Qu'en conclure, sinon quecomme le disait déjà le Mani-feste de 1848 « les rorces pro-ductives dont dispose (la socié-té) ne favorisent plus le déve-Ioppement de la prospérité bour-geoise ; a u contraire, elles sontdevenues trop puissantes pourcene-ci qui leur oppose de cefait un obstacle »... « Le systè-me bourgeois est devenu tropétroit pour contenir les riches-ses créées dans son sein ».« Comment la bourgeoisie SUl'-monce-t-elle ces crtses ? D'uncôté, par la destruction forcéed'une masse de .forces produc-tives ; de l'autre, par la conquê-te de nouveaux marchés et l'ex-ploitation plus approfondie desanciens. A quoi cela about-tl ?A préparer des crises plus géné-raües et plus formidables et àdiminuer les moyens de les pré-venir ».

PAIX UNIVERSELLE OU ANTAGONISMES CROISSANTSENTRE LES ETATS?

Arrivée à un certain degré, laconcurrence entre les capitauxne peut pas ne pas modinert'équtltbre international existantentre les Etats qui représententles intérêts bourgeois.

Considérons tout d'abord lesrelations Est-Ouest. Les pays deI'Est souffrent d'un manque, lespays occidentaux, d'un excès decapttaû, Aussi, les quatre grandspeuvent-ils conclure un accordsur Berlin. Mais l'Allemagne lor-gnait déjà l'Europe orientaâe,son débouché naturel. Aussi Ni-xon se rendit-il l'année dernièreà Bucarest pour bien signtrterque l'Amérique entendait garderle contrôle politique de ceschangements européens et quel'Allemagne n'avait en aucunemanière un monopole à l'Est. Demême au récent voyage deBrandt en Crimée, répond lamanœuvre de Conally, lançantl'offre de la suppression de lasurtaxe de 10 (/0 pour la seuleAllemagne.

Dans le bloc <iui se prétend« socialiste », les tendances cen-trifuges (produite de la concur-

'rence des intérêts) sont évi-dentes : il y a déjà longtempsrupture stno-sovtètique, mais ré-cemment encore velléités d'in-dépendance de la Roumanie etintervention militaire en Tché-coslovaquie.

Dans le « camp occidental »,après la. sortie de la France del'OTAN, la crise monétaire agitcomme révélateur des contra-dictions d'intérêts graves entrel'Europe et les Etats-Unis d'unepart, le Japon et les Etats-Unisd'autre part.

Mais le fait le plus saillant dela période est bien entendu l'en-trée de la Chine à l'ONU et levoyage du président Nixon àPékin. Si évidemment l'ententeentre la Chine et les USA metfin à la guerre du Vietnam, i;lne peut en sortir qu'une paiximpérialiste, fondée sur le re-partage de l'extrême Ori-ent, surle dos en particulier des com-battants vietnamiens.

Les effets du rapprochementsino-amértcain son t trèsvoyants. Tout d'abord la remi-litarisation du Japon. Selon undirigeant du parti ltbéral-démo-

crate, adversaire de la polrtiquedu premier ministre japonais,« le IVe Plan reflète une modi-ncatton dans la conception durôle de notre pays sur le planmilitaire. Auparavant nos forces« d'auto-défense » s'intégraientaux forces des Eta ts-Unis ettout se structurait en consé-quence dans l'optique de notrepropre défense mais aujourd'huitout se structure en fonctiond'un expansionnisme qui nepeut conduire cu'a la catastro-phe ». (Le Monde diplomattque,septembre 1971).

à l'épreuve desDe la même manière, l'URSS

tente avec son plan de « sécu-rité européenne » de trouverd'autres alliances, en contrepar-tie de l'ouverture aux capitauxoccidentaux.

Ainsi les premiers signes d'es-souflement du cycle de l'accu-mulation de capital ne tendentà détruire les vieux blocs mih-taires que pour susciter de nou-velles alliances de guerre.

En effet, comme le disait Lé-nine dans l'Impérialisme « il estInconcevable en régime capita-liste que le partage des zonesd'influence, des intérêts, des co-lonies, etc ..., repose sur autrechose que la force de ceux quiprennent part au partage, laforce économique, financière.miiitaire, etc... Or, les forcesrespectives de ces participantsau partage varient d'une façoninégale, car il ne peut y avoirun régime capitaltste de déve-loppement uniforme des entre-prises, des trusts, des industries,des pays »... « Les alliances pa-ci îlques préparent les guerres,et à leur tour, naissent de laguerre ; elles se conditionnentles unes les autres, engendrentdes .atternatlves de lutte pacifi-que sur une seule et même base,celle des liens et des rapportscapitaltstes de l'économie mon-dtale et de la politique mondia-le ».

La moctifica tion des rapportsde force entre ceux qui pren-

.. rient part au partage des zonesd'influence a bien entendu sonreêlet jusque è ans les zones ar-riérées du monde, mais elle nepeut en aucun cas les libérerde l'oppression, comme en té-moigne le martyre du Bengale,ni dimlnuer le fossé entre gran-des et petites nations qui va aucontraire grandissant, comme,après la conférence de New-Delhi, l'a rappelé la conférencede Lima où s'est réuni le « clubdes pays pauvres ». Comme l'af-firmait déjà bien avant nousLénine dans la polémique sur le« Droit des' nations à disposerd'elles-mêmes », l'oppression na-tionaâe va se renforcant tant(l'ue le capitalisme subsiste.

PACIFICATIO·N SOCIALE OU COLLISION INEVITABLEENTRE LES CLASSES ?

Si les heurts sociaux sont en-core en retard sur la matura-tion des conditions généralesqui tendent à faire entrer au-jourd'hui la société bourgeoisedans une période d'instabilitécroissante, cela ne surnt nulle-ment à confirmer la thèse bour-geoise selon laquelle les contütssociaux vont s'atténuant avec ledéveloppement de la productioncapitahste.

Les grands mouvements re-vendicatifs qui surgissent ç'a etlà depuis quelques années enEurope occidentale comme auxEtats- Unis, en Pologne commeen Argentine, démontrent bienentendu que la lutte ouvrièren'est pas enterrée, mais surtoutque les conflits de classe nenaissent pas uniquement de« I'arrrération économique ».

C'est au contraire dans lessecteurs avancés du capitalisme,les secteurs « pilotes» de la pro-duction où la politique socialedu capltalisme a pu déjà. utilisertoute sa gamme réformiste (no-'tamment le secteur automobile)qu'ils sont les plus puissants.

C'est que l'antagonisme entreprolétariat et bourgeoiscie résul-te des rapoorts de productionbourgeois que le développementcapitallste et les réformes lais-sent intacts.

Comme le disait Marx dansl'Adresse Inaugurale de la Pre-mière Internationale : « Ni leperfectionnement des machines,

Correspondane., :" le 1N'0létair. Il

B.P. 375, MARSEILLE-ColbertVersementl :

" le prolétaire "C. C. P. 2202-22, MARSEILLEAbonnement. :

Il le prolétaire ".1 an : lOF (100 FB ~

6 mois: 5 F (50 FB)(pli fermé : 15 ct 7,50 F)" progl'Gmme communiste "

1 on : 15 F (150 FB)" progl'Gmm. commouniste "

et " le prolétaU-. l'

1 on : 25 F (250 FB)

Bulletin d'abonnement

NOM: .•.......•.•........

Prénoms ..•.•.....•...•••

Adresse

* Il prolétaire Il : 6 mois* " prolétaire" : 1 an.*" prOgramme communiste* combiné.

(entourer l'étoile)

ni l'application de la science àla production, ni la découvertede nouvelles communications, niles nouvelles colonies, ni I'èmi-gration, ni la création de nou-veaux débouchés, ni le libre-échange, ni toutes ces chosesensemble ne sont en état desupprimer la misère des classeslaborieuses : au contraire, tantque la base fausse d'à présentexistera, chaque nouveau déve-loppement de la force producti-ve de travail creusera un abîmeplus large et plus profond entreles différentes classes et feraressortir davantage l'antagonis-me social ». Cela est resté aussivrai aujourd'hui qu'il y a un siè-cle et cela le restera tant que lecapital regnera.

L'approfondissement de la pé-riode d'instabilité générale etuiva s'ouvrir pour le capitalismene peut pas ne pas projeter leprolétariat de tous les pays dansdes luttes glgantescues, condi-tion indispensable d'une repriserévolutlonnaire, dont les mouve-ments d'aujourd'hui sont le gagecertain.

Ge fait a d'autant plus d'im-portance pour les marxistes que,parmi les antagonismes diversque ne manque pas de déchaî-ner toute pérrode de crise géné-rale de la société, seul l'antago-

SOUSCPITIONPERMANENTE

1971

LISTE N° 11

Paul. soutien, 15 ; Thomas,soutien, 16 ; Gérard. 7 ; Mon-traél, 100 ; Fati. 4,70 ; Marvse etAndré, 70 ; Gérard, 40 ; Lucien.20 : Paris. septembre, 903,20 ;S. 70 ; Lakdar, 75 ; Henri, sou-tien. 58 ; Réunion publique Pa-ris, 225 ; Morini. Montreuil, 45 ;Lille, 10.

Total liste N° 11Total précédent

1.658,90 F33.625,68 F

Total général .... 35.284,58 F .

nisme violent entre prolétariatet bourgeoisie débouche sur latransformation socialiste quipourra briser enfin toutes leschaînes de l'exploitation et de

INVARIANCE DU MARXISMELes événements mondiaux

rappelés ici portent des coupsirréparables a toutes les cons-tructtons mensonger es qui, hierencore, pouvaient garner uneapparence dauthenucite, teuesque la doctrine de la dlvistonau monde en un « camp de ialiberté » et un « camp tocautai-re » selon les uns ou « un campcapitaliste» et un « camp socia-lisee » selon les autres. De laCnine au Chili en passant parCuba, ils ruinent toutes les Ia-bres sur le renversement du ca-pital par des voies « nouvelles »,non prolétariennes. Partout où,mêmes rai bles encore, éclatentdes luttes ouvrieres, ils dégon-flent la baudruche des voies ré-f CI r mis tes et nationales àl'emancipation prolétarienne.Barrant toutes les voies sans is-sue, c'est donc l'histoire elle-

faitsl'oppression sous toutes ses for-mes, car le prolétariat est laseule classe potentiellement ré-volutionnaire de la société bour-geoise.

même qui abat comme châteauxde carte toutes les idéologiescomplices de la société d'escla-vage où nous vivons. C'est l'his-toire elle-même <i'ulconfirme lathéorie marxiste, née. d'un bloc,il y a plus d'un siècle.

Nous, marxistes, nous ne di-sons pas que la réalité d'au-jourd'hui est déjà « révolution-naire ». Nous ne nous risquonspas à des prévisions sur les dé-lais de l'histoire. Nous défen-dons notre théo.rie, parce qu'elleest l'arme toujours solide quele parti de classe devra tenirrerrnemen t en main quand leprolétariat s'alignera à nouveausur les fronts de la guerre so-ciale - une arme que des géné-rations de prolétaires ont ren-due plus tranchante, non seule-ment par leurs victoires, maispar leurs défaites.

C'est la(Suite de La Fe page)

a.::croi t cette anarch ie dans laproauction sociole est juste lecontraire de l'anarchie : rorqoni-senon croissante de la productionen tcnt que product ion socio:edans chaque établissement deproduction isolé. »

« ... La contradiction entre laproduc tion sociole et l'appropria-tion se reproduit comme antago-nisme entre l'organisation de laproduction dans la fabrique indi-viduelle et lcnorchie de \0 pro-ouction dans lensemhie de lasociété. » (Anti-Dûhring). Cettecontradiction se manifeste de lamanière la plus extr cvcçcnte donsla concurrence effrénée que sefont les capitalistes et dans lafureur productive. En eftet, la loicoercitive de la production beur-geois'e, c'est la concurrence. Pourmieux vendre, il tout produiremoins cher, donc réduire toujoursplus les couts de production etaccroître la masse des produits.Le capitaliste se trouve ainsipoussé à perfectionner sens cesseles techniques de production et àrernp.ocer de plus en plus l'ou-vrier par la machine, sous peinede ruine.

Ainsi donc, « le progrès indus-triel, qui suit la marche de l'ac-cumulation, non seulement reduitde plus en plus le nombre desouvriers nécessoires pour mettreen œuvre une masse croisscnte demoyens de production ; il aug-mente en même temps la quanti-té de travail que l'ouvrier indi-duel doit fcurnir. A mesure qu'ildéveloppe les pouvoirs productifsdu travail et fait donc tirer plusde produit de moins de travail, lesystème capita.liste développe aus-si le moyen de tirer plus de tra-vail du solcrié, soit en prolon-geant sa journée, soit en rendantson labeur plus intense ou encored'augmenter en apparence l'enombre des tr ovoiileurs employésen remploçcnt une force supérieu-re et plus chère par plusieurs for-ces inférieures et à bon marché,l'homme par la femme, l'adultepar l'adolescent, un Yankee partrois Chinois. Voilà autant de mé-thodes... pour fabriquer des sur-numéraires.

{( L'excès de trevol 1 Imposé àune fraction de la clesse salariéequi se trouve en service actifgrossit les rangs de la réserve et,en augmentant la pression que laconcurrence de la dernière exercesur la première, force celle-ci àsubir docilement l,es ordres du ca-pital. » (" Le Copit ol ", pp. 118-119, éd. Coste).

Aujourd'hui quel est le pays

révolutionsuper-inousrriolisé qui n'a pas sesl'loirs, SES Porto-ricains, s'es Por-tugais Ou ses Turcs? Quel estl'Lin de ces pays capitalistes quiignore l'intensification forcenéedes cadences de trava il, le per -te::tionnement infini des techni-ques producr ives, la découvertesans fin de machines toujours plusperfectionnées, le chôrnoçe tou-jours plus inquiétant ?

Foce à une concurrence inter-nationale toujours pkrs âpre, cha-que bourçeoisie nationale a uneseule ressource>: extraire toujoursdavantage de trnvoi: à la classeouvrière, perfectionner le rncchi-riisrne à l'excès et jeter ainsi surle pave un nombre de prolétairesqui va croissant. Dans la sociétécapitaliste, le mcchinisrne, com-me le pensaient Marx et Engeis,devient l'arme la plus puissantedu capital contre la classe ouvriè-re ; l'e moyen de tr ovoil arrachesans c,esse le moyen de subs.srop-ce des mains de l'ouvrier, le pro-pre produit de l'ouvrier se trans-terme en un instrument d csser-vissernent de l'ouvrier.

Alors, seuls ceux qui veulentperpétuer l'exploitation de laclasse ouvrière et son osservisse-ment prônent le progrès de latechnique, oubliant que tant quele cop itolisme subsiste celui-cin'apporte que chômage et subor-dination croissante au prolétcrtcj.Prétendre qu'on peut éviter toutcela sans cétruire le mode deproduction basé sur le salariat,c'est mentir aux ouvriers pour lessoumettre à une exploitation plusféroce.

Ainsi donc pour la bourgeoisieet les opportunistes, il s'agit deproduire toujours plus et mieuxpour guérir la société de tous sesmaux, alors que deux gu,erres im-périalistes mondioles et les pre-miers signes annonciateurs delenciernorns diffici les après l'eu-phor ie de l'expansion capitalistequi a suivi la dernière guerre im-périaliste œnfirment la vision ca-tastrophique du cours du déve-loppement, de l'économie capita-liste qui ne survit qu'à travers ladestructlon périodique des im-menses forces de production qu'ilcccumule, chaque phase d'exploi-tation intensive de la classe ou-vrière étant suivie d'un bon car-nage impérialiste.

En régime capitaliste, toutprogrès technique, tout dévelop-pement de la productivité du tr c-vai 1 aboutit inéluctablement àl'alternative guerre impérialisteou révolution prolétarienne.

Le prolétariat n'a donc de salutà attendre que de la destructionviolente du capitalisme.

PERMANENC~S DU PARTIA PARIS: Tous les jeudis, de 19 h. à 22 h. les samedis 20 no-

vembre et 4 décembre, de 15 h. à 19 h. les drmonches 28novembre et 12 décembre, de 10 h. à 12 h., alu siège d,u,« p..olétaire », 8, rue Sci pion (dans la coue à go'uche), mé-tro GobeHns).

A MARSEILLE: Tous les samedis, de 15 h. à 19 h. ou siège du« Pt-olétaire », 7, Cours d'Estienne-d'Orves (4" étage).

A SAINT-ETIENNE: Tous 'es jeudis, de 19 h. à 22 h., ou« Cercle Pédogo,gique », 90 bis, boulevO'l'd Valbenoîte.