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sur l’adaptation aux changements climatiques, le pastoralisme autochtone, le savoir traditionnel et la météorologie en Afrique Déclaration de N’Djamena 7-9 novembre 2011 Hôtel Novotel de N’Djamena, N’Djamena, République du Tchad

éclaration de N’ jamena - IPACC · ont participé à une conférence de deux jours à N’Djamena au Tchad pour ... Les résultats de l’atelier ... Le pastoralisme a toujours

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sur l’adaptation aux changements climatiques, le pastoralisme autochtone, le savoir traditionnel et la météorologie en Afrique

Déclaration de N’Djamena

7-9 novembre 2011

Hôtel Novotel de N’Djamena, N’Djamena, République du Tchad

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Les changements climatiques posent un des plus grands défis à l’humanité. Le réchauffement climatique et ses conséquences de perturbation atmosphérique et environnementales impactent d’une façon néfaste sur les peuples pastoraux avec une augmentation en fréquence et en sévérité. Les délégués des peuples autochtones africains à la conférence de N’Djamena sur l’adaptation ont rendu témoignages de sècheresses, d’inondations, de changements de rythmes saisonniers, de changements dans la composition des pâturages et de changements dans l’accès et la qualité de l’eau.

Les éleveurs autochtones de cinq pays d’Afrique (le Tchad, le Niger, le Kenya, la Namibie et l’Afrique du Sud) ont participé à une conférence de deux jours à N’Djamena au Tchad pour discuter ensemble et avec des météorologistes de la manière dont le savoir traditionnel et les sciences du climat peuvent être combinés pour répondre aux menaces et aux risques actuels. La conférence a aussi considéré le besoin d’une participation efficace des peuples autochtones, incluant les bergers, à des plateformes nationales sur l’adaptation et autres processus nationaux pour assurer la paix, une subsistance durable et la conservation biologique face à des instabilités climatiques s‘aggravant.

Les délégués des peuples autochtones ont travaillé avec les Services météorologiques du Tchad, le Centre National pour l’Appui à la Recherche (CNAR) aussi bien que les organismes internationaux incluant l’Organisation mondiale de météorologie (OMM), l’UNESCO, les Projets de petites subventions du Fond pour l’environnement mondial (FEM), et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA – ACP - UE). Les résultats de l’atelier ont été présentés à l’Honorable ministre de l’hydraulique urbaine et rurale et à l’Honorable ministre de l’agriculture et de l’irrigation de la République du Tchad. Cette déclaration constitue les résultats principaux de la conférence et du jour de restitution.

Les résultats principaux comprennent :

Le savoir traditionnel et les sciences climatiques sont tous deux extrêmement importants pour les programmes d’adaptation et de résistance des communautés locales afin de faire face aux changements climatiques ;

Le savoir traditionnel et les sciences climatiques ont besoin d’être partagés pour créer une synergie qui peut informer les programmes d’adaptation et de surveillance ainsi que de prévision. C’est par la combinaison de ces deux systèmes de savoir que nous pourrons atteindre une meilleure synchronisation entre les prévisions, les réponses anticipatoires et tout autre feedback. Les deux systèmes de savoir ont besoin d’être convertis en des medias qui sont compréhensibles et utilisables sur des plateformes sur l’adaptation et pour l’utilisation publique ;

Le changement climatique amplifie la vulnérabilité sociale et économique avec un risque de conflits sérieux et de pauvreté. Un élément essentiel de l’adaptation au climat est d’assurer une bonne gouvernance, les droits de l’homme et l’équité sociale afin de maintenir l’harmonie locale, nationale et régionale pendant ces temps de stress ;

Le Cadre d’adaptation de Cancun des Nations Unies, les Programmes d’action nationaux sur l’adaptation (PANA) et les Plans nationaux d’adaptation (PAN) peuvent être pour le mieux effectués sur des plateformes nationales sur l’adaptation si celles-ci sont bien construites et bien financées ;

Les plateformes nationales sur l’adaptation ont besoin d’inclure un éventail divers de communautés urbaines et rurales avec une attention particulière donnée à des approches participatives pour faciliter la contribution des pastoraux, des chasseurs-cueilleurs, des fermiers et des pêcheurs ;

Les plateformes nationales sur l’adaptation ont besoin de faciliter un écoulement d’idées à deux voies, des informations et des stratégies pour augmenter les capacités de résistance et pour partager équitablement les coûts et les profits. Les apports et les résultats de ces plateformes doivent être signifiants et pertinents.

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SOMMAIRE DE LA CONFÉRENCE

Le pastoralisme a évolué en Afrique spécialement en tant qu’adaptation aux conditions climatiques et environnementales qui ont limité l’expansion de l’agriculture. Le pastoralisme a évolué comme divers systèmes culturels et économiques dans des niches écologiques en Afrique. Le résultat a été des millénaires de gestion et élevage de moutons, de chameaux, de bétail dans différents écosystèmes au cours de longs cycles de changements climatiques. Le pastoralisme a toujours été basé sur le maintien de la biodiversité pour le bien être des humains et des bestiaux.

Le changement climatique en combinaison avec d’autres facteurs de diminution de la biodiversité a réduit l’efficacité des sociétés pastorales à maintenir à la fois l’harmonie sociale et la résilience biologique. En même temps, la réduction de la capacité agricole conduira probablement à une plus grande dépendance au pastoralisme et à l’agro-pastoralisme pour la sécurité alimentaire en Afrique.

La conférence de N’Djamena et la Déclaration étaient élaborées comme contribution de la part d’IPACC et de l’AFPAT en faveur du Cadre d’adaptation de Cancun qui était adopté à la 16ème conférence des Parties de la Convention sur les changements climatiques des Nations Unies, tenue à Cancun, Mexico en décembre 2010. L’IPACC est accrédité auprès de la Convention cadre sur les changements climatiques des Nations Unies du Programme, et un point focal pour le Programme de travail de Nairobi sur les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation aux changements climatiques (CCNUCC PTN).

L’IPACC et l’AFPAT étaient influencés par la troisième Conférence mondiale sur le climat de l’Organisation mondiale de météorologie, tenue à Genève, en Suisse en 2009. L’IPACC et l’AFPAT ont initié une coopération avec l’OMM et le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD). Le CTA est partenaire de l’IPACC, aidant au renforcement des capacités techniques, informatiques et le programme d’action sur les changements climatiques. Le CTA et la Société ouverte en Afrique australe (OSISA) étaient les principaux bailleurs pour la conférence de N’Djamena. Une aide supplémentaire conceptuelle et programmatique a été fournie par l’unité des Systèmes de savoir autochtone et local de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO - LINKS).

Les résultats du changement climatique incluent une plus grande vulnérabilité des écosystèmes ainsi que des menaces pour les systèmes économiques et sociaux. Le changement climatique a un impact négatif sur la santé, la subsistance, la paix et la sécurité. Alors que la seule réponse est un accord urgent, solide et liant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réalité est que l’Afrique doit faire une avancée urgente pour s’adapter à l’instabilité climatique, pour réduire sa vulnérabilité et augmenter la résistance des systèmes naturel et humain.

Malgré les risques très graves du changement climatique, les délégués de la conférence de N’Djamena ont noté que le changement climatique est seulement un des nombreux défis auxquels font face les éleveurs pastoraux africains. Les changements dans l’utilisation des terres et leur occupation, les différentes formes de pollution (par exemple la pollution radioactive des nappes phréatiques), la déforestation des zones arides, les impacts néfastes des industries minières et le déclin général de la biodiversité dans toute l’Afrique contribuent à la pauvreté croissante et à la vulnérabilité des peuples autochtones.

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Les problèmes principaux et les recommandations suivantes ont émergé des consultations.

LA GESTION DU SAVOIR

Il a été agréé par les délégués que la gestion du savoir est centralement importante pour une adaptation réussie. Le savoir traditionnel (ou les systèmes de savoir autochtone) est enraciné dans les valeurs importantes nécessaires pour surveiller, analyser et répondre aux changements climatiques. Le savoir traditionnel est privilégié du bénéfice d’inclure l’information sur la biologie et les écosystèmes pendant que simultanément il les localise dans une approche durable de l’environnement. Le savoir traditionnel existe dans des systèmes culturels qui contribuent à la gouvernance, à l’équité, aux droits et à des responsabilités organisationnelles. Le savoir traditionnel combine ainsi le savoir avec la sagesse, les valeurs et les obligations sociales. Le savoir traditionnel est lui-même une intégration de sciences, de compétences et un cadre normatif pour une existence durable.

Les délégués ont noté que la science atmosphérique (météorologique et climatique) a beaucoup à offrir aux communautés rurales aussi aux pastoraux. Tous les participants ont souligné que la science atmosphérique est une source de savoir vitalement importante qui a besoin d’être mise à disposition de toutes personnes responsables des décisions. La modélisation climatologique et les systèmes d’alerte peuvent aider les pastoraux à prendre des décisions informées sur la transhumance, la protection de la nature, la gestion de l’eau et la réduction des risques.

Le défi pour ces deux systèmes de savoir - traditionnel et scientifique - est de savoir comment ils peuvent être rendus utilisables pour les personnes responsables des décisions et comment ils peuvent être utilisés ensemble en synergie pour assurer une approche partagée et robuste de l’adaptation. Attention et expertise sont requises pour faciliter une médiation interculturelle entre la science et le savoir traditionnel, générant une recherche compréhensible et utilisable qui aidera à prendre des décisions au niveau local, national et régional.

Les délégués ont appelé les états africains à reconnaître la valeur de combiner le savoir traditionnel avec les sciences atmosphériques pour atteindre des synergies dans la confection des programmes. Les deux systèmes de savoir ont besoin d’être interprétés pour les rendre utiles à la planification et à l’application concernant l’adaptation. Les délégués recommandent de faciliter un dialogue continu entre les teneurs des différents savoirs, une coopération prolongée et une intégration efficace des deux systèmes sur des plateformes nationales, régionales et internationales.

Les délégués ont noté qu’il y a des preuves que les variétés locales d’animaux et de plantes paraissent plus résistantes à la sècheresse, aux inondations et aux maladies que certaines espèces non endémiques et hybrides. Les variétés locales ont peut-être moins de rendement ou de valeur commerciale mais leur durabilité signifie qu’elles fournissent une plus grande sécurité à moyen et long terme. Elles sont aussi plus appropriées pour maintenir la biodiversité et l’intégrité de l’écosystème. Les délégués ont recommandé que

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plus de financement pour la recherche et plus d’aide technique soient fournis pour aider à protéger les espèces endémiques de plantes et de bestiaux.

La savoir traditionnel n’existe pas indépendamment des institutions autochtones. En valorisant le savoir traditionnel on reconnaît aussi que les peuples autochtones détiennent, gèrent et innovent leurs systèmes de savoir. Les leaders traditionnels, religieux, les femmes et les hommes dans toute la société sont importants pour détenir et transmettre le savoir traditionnel. Ceci implique que ce n’est pas assez d’avoir une présence pastorale dans la confection des programmes, il faut aussi une interaction productive entre les institutions étatiques, les institutions de recherche et les peuples autochtones pour atteindre cohérence et durabilité.

Les nouvelles technologies, en particulier les technologies informatiques et de la communication (TIC) nous offrent de nouveaux moyens par lesquels engager les teneurs du savoir traditionnel et transformer le savoir local oral en des données et des informations qui seront utiles aux preneurs de décisions à tous les niveaux. Plus d’attention devrait être donnée à ces méthodes pour relier l’oralité et l’information, ce qui peut servir au processus de confection de programme. Le Cybertracker est un exemple d’un TIC africain qui peut aider à relier le savoir traditionnel et les données importantes requises pour la surveillance et la planification concernant l’adaptation.

Les délégués ont noté l’important travail fait par l’Organisation mondiale de météorologie et les États africains pour rendre disponible des services météorologiques aux communautés rurales. Les délégués ont encouragé les Parties étatiques et leurs organismes de continuer à développer des technologies appropriées comme la cartographie participative, la radio, les instruments et les applications mobiles pour permettre un écoulement à deux voies d’informations sur le climat et le temps qui connectent les services météorologiques nationaux avec les communautés rurales.

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LA GOUVERNANCE ET LES DROITS

Le changement climatique amplifie les problèmes sociaux, économiques et environnementaux existant. Une partie de la confection des programmes sur l’adaptation demande d’adresser les problèmes de droits, d’équité, d’intégrité sociale et de bonne gouvernance. Les problèmes répandus de corruption, de discrimination et de marginalisation aggravent le risque de conflit et de vulnérabilité. Le changement climatique fait pression sur tous les Africains, ceux dans les états et de la société civile d’assurer le respect des principes des droits de l’homme, de bonne gouvernance et d’inclusion dans les prises de décision.

Les délégués ont noté que la discrimination contre les éleveurs pastoraux a ses racines dans le colonialisme et les préjugés légaux européens importés en Afrique. Ceci est évident dans les problèmes de propriété foncière et de droits aux ressources des peuples mobiles en Afrique aujourd’hui. Traditionnellement les chasseurs, les bergers, les fermiers et les pêcheurs avaient des systèmes complémentaires de terre et d’utilisation des ressources naturelles. Il y avait une cohérence entre les droits aux ressources et la responsabilité pour la conservation et l’organisation. Cette cohérence de droits et de responsabilités a été endommagée et n’a pas été proprement adressée dans le contexte postcolonial. La marginalisation actuelle des pastoraux autochtones peut seulement être résolue par des réformes de la législation et des pratiques concernant les droits fonciers, l’usage des terres et l’accès aux ressources naturelles.

La propriété des terres et les droits aux ressources ont besoin d’être revus en relation avec la capacité de l’écosystème et pour atteindre une coexistence équitable et harmonieuse des communautés qui ont différentes exigences dans l’utilisation des terres. Ceci aussi fait partie du défi d’augmenter la résistance et d’adaptation au changement climatique.

Les membres de l’IPACC ont noté l’importance de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comme une nouvelle génération de standards internationaux pour promouvoir les droits des peuples autochtones et l’engagement institutionnel entre les agences étatiques et les peuples autochtones.

Les délégués ont noté que la protection de la nature est essentielle pour des économies de subsistance. En même temps, l’exclusion de certaines zones protégées a démantelé les territoires autochtones et a eu pour résultat une vulnérabilité plus grande face aux conditions climatiques instables et aux extrêmes intempéries. Les délégués invitent les parties étatiques à revoir le rôle des aires protégées en fournissant d’autres territoires pendant la sècheresse et les inondations pour permettre aux pastoraux d’alléger leur impact sur les écosystèmes. Les zones protégées sont importantes pour la protection mais devraient être vues sous un plus grand angle de protection et de connectivité du paysage, ce qui inclut le pastoralisme mobile

Les questions de gouvernance demandent une estimation des coûts et des profits équitables. Comme noté dans l’Initiative pour une économie verte au PNUE, la valeur des économies rurales et des écosystèmes a besoin d’être prise en considération avant que d’autres décisions ne soient prises. Le Produit Intérieur Brut ne peut pas être le seul déterminant pour approuver de nouvelles industries minières et des projets d’infrastructure. La dégradation environnementale mène à une vulnérabilité à long terme et coûte cher aux trésors de l’état en augmentant la pauvreté, la migration urbaine, l’insécurité alimentaire et la dégradation des économies locales.

Quand les mines et le tourisme existent sur les territoires pastoraux, leurs revenus doivent être examinés de manière transparente et leurs bénéfices partagés équitablement. Les industries minières ont besoin de contribuer activement à la protection de l’environnement et à la résistance et aux coûts de l’adaptation climatique.

La valeur du pastoralisme a besoin d’être estimée clairement et correctement et incluse dans les prises de décisions sur l’allocation des terres et des ressources. Le pastoralisme est un moyen de subsistance pour plus de 20 millions d’Africains. Le changement climatique va probablement augmenter la dépendance aux bestiaux et ainsi le pastoralisme a besoin d’être considéré comme un système économique central dans la planification nationale.

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LES PLATEFORMES NATIONALES

Les délégués ont noté que l’adaptation au changement climatique demande la coordination au niveau mondial, national et régional. Il a été noté plus loin que le niveau principal d’application est la création de plateformes nationales pour des programmes d’adaptation, de surveillance et de planification. Il y a actuellement trois instruments d’adaptation adoptés par les Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques: les Programmes d’action nationaux de l’adaptation (PANA) pour les pays les moins développés, les Plans nationaux de l’adaptation (PNA) et le Cadre d’adaptation de Cancun (CAC). Ces instruments et ces cadres ont tous besoin d’être réalisés par des plateformes nationales d’adaptation efficaces, bien financées et répondantes.

Les peuples autochtones affirment leur volonté d’être directement engagés sur des plateformes nationales d’adaptation. Le but est d’assurer que les fermiers, les communautés de pêcheurs et les pastoraux agissent de manière harmonieuse et complémentaire en travaillant ensemble avec les agences étatiques et les organismes techniques à la confection de programmes nationaux et locaux.

Les plateformes nationales ont habituellement besoin d’être intersectorielles. L’adaptation au climat comprend des décisions sur l’agriculture, les terres, l’eau, le développement humain, l’habitat, la sécurité, l’éducation aussi bien que les questions techniques des sciences atmosphérique et biologiques.

Les plateformes d’adaptation nationales ont besoin de se concentrer sur une communication à deux voies. Les pastoraux ont besoin d’être alertés à temps sur les crises du climat. Cette alerte doit être intégrée dans des réponses sectorielles, incluant l’aide de services vétérinaires, la capacité d’abattre les bestiaux en surplus et de vendre les produits avant que la crise complète émerge et que les animaux ne puissent pas être commercialisés.

Les délégués notent que la résistance de la biodiversité et des écosystèmes est la base des économies et des cultures autochtones. La protection des services de la biodiversité et des écosystèmes est fondamentale pour la sécurité alimentaire, la santé et l’existence durable.

Les plateformes nationales sur l’adaptation et les cadres de programmes en rapport (par exemple les Programmes nationaux d’action sur l’adaptation / les Plans nationaux sur l’adaptation) ont besoin d’être équipés avec des méthodes participatives et des outils pour permettre une participation efficace des peuples autochtones et des autres communautés rurales. Un processus centralisé qui n’a pas ses racines dans des communautés réelles et des contextes économiques et environnementaux réels risque de manquer de répondre aux besoins actuels et futurs. L’Afrique a besoin de diriger des innovations dans des méthodologies participatives, de nouveaux outils de communication, ce qui devra être par la suite établi à des niveaux nationaux et régionaux d’impact et d’efficacité. La conférence a noté la précieuse application de la cartographie participative, de la technologie du téléphone portable et des innovations Web 2.0 pour les domaines de la gestion de l’information et la communication.

Les plateformes nationales sur l’adaptation seront seulement viables si elles sont bien financées et sont incluses dans les engagements du budget national. L’adaptation est pertinente pour tous les budgets et les planifications de tous les secteurs. Tous les ministères devraient contribuer aux coûts de la planification sur l’adaptation, de sa planification, de son application, de sa surveillance et de son évaluation. Si l’Afrique prend au sérieux son propre intérêt à des plateformes nationales sur l’adaptation, cela attirera l’attention et

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l’intérêt des donateurs internationaux et régionaux et des institutions financières qui cherchent à investir dans des initiatives solides conduites par les pays.

RÉSULTATS DE LA TABLE RONDE SUPÉRIEURE SUR LE PASTORALISME, LE SAVOIR TRADITIONNEL,

LA MÉTÉOROLOGIE ET L ’APPLICATION DES PROGRAMMES DE L’ADAPTATION CLIMATIQUE

9 NOVEMBRE 2011

À la suite de la conférence de deux jours sur l’adaptation, une commission supérieure de deux ministres tchadiens et de représentants d’agences expertes techniques nationales et internationales a contribué à une table ronde sur l’adaptation et le pastoralisme.

La commission a écouté le rapport des pastoraux africains sur leurs recommandations et leurs observations et elle a alors partagé ses perspectives sur les questions principales touchant les pastoraux autochtones, le savoir traditionnel, la météorologie et les plateformes de programme sur l’adaptation et leur application. La session a été présidée par Mme Hindou Oumarou Ibrahim, membre du comité exécutif de l’IPACC et directrice de l’AFPAT. Mme Oumarou Ibrahim a remercié pour les contributions des ministres et des membres de la table ronde supérieure en réponse au rapport des peuples autochtones de l’atelier de deux jours.

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SON EXCELLENCE, LE MINISTRE NATIONAL DE L’HYDROLOGIE URBAINE ET RURALE, GÉNÉRAL MAHAMAT ALI ABDALLAH NASSOUR

L’honorable ministre a noté les défis actuels :

Les populations pastorales augmentent, avec une migration plus grande de communautés vers le sud au Tchad. Cependant les terres de pâturage diminuent progressivement, étant dégradées ou utilisées pour d’autres usages. Comment trouver un équilibre pour une durabilité dans un contexte changeant et instable?

Les pastoraux ont un savoir traditionnel important qui doit être pris en considération dans le processus de développement de programmes d’adaptation. Comment assurer une collaboration proche entre pastoraux et scientifiques?

Il y a une augmentation de conflits entre fermiers et pastoraux. Comment assurer une cohabitation paisible?

Les opportunités pour le gouvernement de répondre à ces défis incluent :

L’adaptation demande la reconnaissance des faits du changement climatique et la vulnérabilité qui en découle, les deux systèmes de savoir – scientifique et traditionnel – devraient trouver des réponses appropriées ;

L’interaction scientifique avec les pastoraux est importante pour le Tchad. Nous faisons face à des défis dans une grande variété de domaines incluant l’environnement, l’utilisation des terres, la gestion de l’eau et les changements du climat en général. Tout cela crée des risques de conflits que nous devons éviter par une politique efficace et la pleine participation des communautés concernées, notamment des pastoraux ;

L’Afrique a besoin de développer des programmes adéquats et de déployer des ressources financières pour dépasser ces contraintes (par exemple celles des conflits pour des ressources rares) et assurer une planification solide et inclusive et un processus d’évaluation ;

Les sciences atmosphériques permettent de prédire la météo et les régularités saisonnières. Des efforts devraient être faits pour partager à temps ces informations avec ceux concernés ;

Le financement est un élément important dans la construction de plateformes nationales d’adaptation. La solidarité nationale, que ce soit en expertise ou en financement reste très précieuse pour les pays les moins développés. Une partie du défi pour le Tchad est de calculer de manière précise le coût du processus d’adaptation, d’identifier quelles ressources nationales sont actuellement disponibles et quel type de manque doit être pourvu.

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SON EXCELLENCE, LE MINISTRE NATIONAL DE L’AGRICULTURE ET DE L’IRRIGATION, L’HONORABLE DR DJIME ADOUM

Le savoir traditionnel doit être inclus dans la science parce qu’il est lui-même une forme de science ;

On reconnaît fortement la valeur du savoir traditionnel (par exemple les espèces locales et les variétés traditionnelles de cultures sont plus résistantes et moins difficiles en terme d’élevage) ;

La plupart des systèmes de production alimentaire, l’agriculture, le pastoralisme et la pêche dans le pays sont encore à un niveau de subsistance – cette réalité doit former les programmes ;

L’introduction de variétés améliorées, nouvelles ou hybrides demandent plus que les autres, comme plus d’eau ou d’engrais, ce qui a des implications financières sur les communautés ;

Les variétés et les espèces traditionnelles produisent peut-être moins mais elles ont généralement un apport fiable même dans des périodes de grandes crises. Sous ces conditions, les variétés modernes peuvent ne laisser aucun bénéfice. L’équilibre entre les nouvelles et les anciennes variétés a besoin d’être pris en considération pour assurer la sécurité alimentaire ;

En ayant une approche inclusive de la confection nationale de programme sur l’adaptation nous créons la possibilité d’une application réussie – Nous pouvons nous tourner vers des défis réels que les communautés et les scientifiques ont conjointement identifies ;

Des technologies informatique de la communication innovateurs seront utilisés pour retenir et documenter le savoir local dans le cadre du projet ;

Il y a une différence entre une sécheresse et une famine. Une famine n’est pas toujours le résultat d’une sécheresse ; c’est le produit d’une planification et d’une préparation insuffisante.

Les procédures nationales de budget ont besoin de prendre en considération l’impact intersectoriel du changement climatique et d’assurer à temps une planification pour l’adaptation. Ce n’est pas sage d’attendre jusqu’à ce que la crise se développe avant de chercher des ressources avec lesquelles la combattre ;

Un nouveau cadre pour établir un système complet de gestion de l’information sera discuté au ministère avant la fin de l’année et déployé dans l’année 2012. Ce système couvrira les différents systèmes de savoir incluant le savoir traditionnel.

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D’AUTRES CONTRIBUTIONS ÉTAIENT FAITES PAR :

Dr Jose Camacho, Officier scientifique, Division de météorologie agricole, Branche de prévision climatique et d’adaptation (CLPA), Département du climat et de l’eau (CLW) Organisation mondiale météorologique ;

Dr Baba El-Hadj Mallah, directeur général, Centre National d’Appui à la Recherche et Conseil (CNAR), Ministère de l’Enseignement Supérieur ;

Dr Peggy Oti-Boateng, chercheur en technologie, spécialiste en sciences de l’ingénieurie, UNESCO (Nairobi, Kenya) ;

Mr Giacomo Rambaldi, Coordinateur de programme, Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA) ;

Mr Frederick Kihara, facilité mondiale de l’environnement – Projets de petites subventions, Kenya.

Ces contributions sont fournies dans le rapport complet de la conférence de N’Djamena qui peut être téléchargé de www.ipacc.org.za La conférence a été clôturée par son excellence, le général Mahamat Ali Abdallah Nassour, Ministre de l’hydrologie urbaine et rurale. Le ministre a noté le travail important qui a été fait par les délégués et attendait la présentation des résultats à la 17ème conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui devra se tenir à Durban, en Afrique du Sud du 28 novembre au 10 décembre, 2011.

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Comité de Coordination des Peuples Autochtones d’Afrique (IPACC) Adresse Postale : Secrétariat IPACC PO Box 106, Newlands, 7725 Cape Town, AFRIQUE DU SUD Adresse Physique : 103 Heritage House, 20 Dreyer Street Claremont, Cape Town, AFRIQUE DU SUD Téléphone : +27 (0)21 674 3260 Fax : +27 (0)21 674 3262 Email : [email protected] www.ipacc.org.za (also in English) Design et Production : www.studentworx.co.za