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hek.ch fr HeK est soutenu par: Ana Vaz et Tristan Bera (PT) A Film, Reclaimed, 2015 Pour Ana Vaz et Tristan Bera, l’Anthropocène n’est pas seule- ment une période géologique. Il s’agit également d’une «crise politique, économique et sociale», qu’ils examinent à la lumière de la cinématographie: des assemblages d’images et de textes, provenant de leur propre base de vidéos ainsi que de found footage, racontent les influences et les conséquences de l’action hu- maine sur l’écologie de la Terre et des êtres qui la peuplent. Dans leur essai poétique, ils parviennent à élaborer de nou- velles et multiples perspectives sur l’histoire et le présent, à tra- vers l’innovation formelle ainsi que des références ethnogra- phiques et conceptuelles. Chris Jordan (CA) Albatross, 2017 Depuis dix ans, le vidéaste et photographe Chris Jordan se rend sur Midway Island, paradis naturel et ancienne base militaire américaine, situé à 2000 miles du continent le plus proche, à la limite du vortex de déchets du Pacifique nord. Il a com- mencé à filmer les albatros qui y vivent, volatils majestueux, qui font non seulement preuve de confiance et de curiosité envers lui, mais entretiennent également des relations «tendres» avec leurs pairs et leurs petits. Il documente en outre avec précision leur impi- toyable disparition, provoquée par les déchets de plastique, que les animaux confondent avec des poissons colorés. La vidéo crée l’émotion en jux- taposant des instants d’intimi- té, de tendresse et de cruauté. Marcus Maeder et Roman Zweifel (CH) Treelab, 2015/2018 Marcus Maeder et Roman Zweifel utilisent le son comme outil de sensibilisation aux phénomènes écologiques non perceptibles par l’homme sans appareils de mesure. À l’aide de capteurs, les scientifiques éva- luent dans une forêt du Valais l’écoulement de l’eau dans un épicéa et les réactions sonores de l’arbre au stress hydrique provoqué par le réchauffement climatique. Treelab transforme ces données en son et les assemble pour former une composition sonore. Il en ré- sulte une œuvre mélancolique, dans laquelle se mélangent les signaux de sécheresse de l’arbre, qui sonnent froidement, notamment à la mi-journée. Baggenstos/Rudolf (CH) Fostering Duckweed, 2016-2018 Heidy Baggenstos et Andreas Rudolf ont commencé il y a plusieurs années à cultiver des lentilles d’eau et à en vanter les bienfaits comme superfood. Leurs premiers semis provenaient d’archives de plantes éteintes en Suisse; la fertilisation est assurée par leur propre urine. Le projet dé- montre qu’il est possible, avec peu de moyens, de jardiner et d’expérimenter la production et la préparation de denrées ali- mentaires. Il dévoile comment élaborer une nouvelle forme de soin et d’entretien, et comment repenser de façon collective et ludique nos habitudes alimentaires et notre agricultu- re. Les plantes vertes et leurs contenants colorés deviennent ainsi les messagers d’une vie multicolore qui se propage à toute vitesse. Wanuri Kahiu (KE) Pumzi, 2009 La réalisatrice Wanuri Kahiu se considère comme une conteuse et une voyante: en Afrique, les histoires ont toujours été assimilées à de la «science», de la «science-fic- tion» ou de la «fanstasy». En ce sens, Pumzi («respiration» en swahili) n’est pas de la science-fiction, même si le film se déroule à une ère dystopique après la guerre de l’eau. Il s’agit d’un monde sans nature géré par les femmes et pratiquant une utilisation efficace des ressources. Une graine et l’odeur de la terre humide génèrent la vision d’une autre vie chez la protagoniste. Elle la «ressent», tant à travers ses appareils de mesure qu’au moyen de ses sens. Elle décide ainsi de s’évader de la société surveillée fermée et de planter un arbre dans le désert. Elle donne sa dernière goutte d’eau au «Mother Tree» et s’allonge à son pied. Ursula Biemann (CH) Acoustic Ocean, 2018 Dans sa nouvelle installation vi- déo et sonore, Ursula Biemann se lance à la recherche de l’écologie acoustique de la vie marine, afin de la comprendre et de l’utiliser comme un moyen de communiquer: elle met pour cela en scène un person- nage fictif de médiatrice, qui part sur les traces des êtres vivants à l’aide de ses organes sensoriels et de diverses technologies subaquatiques. Véritable DJette, elle mixe les sons sous-marins et les diffuse sur les ondes: le monde entier doit entendre les voix de l’hydrocampe neigeuse et des poissons, victimes de l’acidifi- cation des océans. fieldstations (Chris- tophe Barlieb, Sebas- tian Müllauer, Corneel Cannaerts, Holger Prang) (DE) JAMBALAYA, 2016 fieldstations est un collectif d’artistes ayant pour objectif de promouvoir la science et la recherche consacrées à l’An- thropocène et d’expérimenter différentes méthodes basées sur la technique, dans le cadre d’un processus commun. Pendant l’Oslo Night aura lieu un atelier mis au point spécia- lement pour la HeK et basé sur l’équipement de terrain JAM- BALAYA. Il s’agit d’un dispositif semi-mobile incluant un GPS, ainsi que des capteurs mesu- rant la température, la pression atmosphérique, les gaz et le vent. Les participants, équipés de ces appareils, collectent ensemble des données, afin de visualiser les compositions géologiques et de discuter de la marge d’interprétation possible qui en résulte. 14 15 16 17 13 12 L'exposition est soutenue par: Eco-Visionaries Art, nouveaux médias et écologie après l’Anthropocène 11 En coopération avec: MAAT, Lisbonne, Portugal Bildmuseet, Umea, Suède LABoral, Gijon, Espagne

Eco-Visionaries - HeKMicroworlds, 2017; Swamp Radio, 2018 Le duo d’artistes composé de Rasa Smite et Raitis Smits travaille depuis de nombreuses années avec des piles à com-bustibles

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HeK est soutenu par:

Ana Vaz et Tristan Bera (PT) A Film, Reclaimed,

2015Pour Ana Vaz et Tristan Bera, l’Anthropocène n’est pas seule-ment une période géologique. Il s’agit également d’une «crise politique, économique et sociale», qu’ils examinent à la lumière de la cinématographie: des assemblages d’images et de textes, provenant de leur propre base de vidéos ainsi que de found footage, racontent les influences et les conséquences de l’action hu-maine sur l’écologie de la Terre et des êtres qui la peuplent. Dans leur essai poétique, ils parviennent à élaborer de nou-velles et multiples perspectives sur l’histoire et le présent, à tra-vers l’innovation formelle ainsi que des références ethnogra-phiques et conceptuelles.

Chris Jordan (CA) Albatross, 2017Depuis dix ans, le

vidéaste et photographe Chris Jordan se rend sur Midway Island, paradis naturel et ancienne base militaire américaine, situé à 2000 miles du continent le plus proche, à la limite du vortex de déchets du Pacifique nord. Il a com-mencé à filmer les albatros qui y vivent, volatils majestueux, qui font non seulement preuve de confiance et de curiosité envers lui, mais entretiennent également des relations «tendres» avec leurs pairs et leurs petits. Il documente en outre avec précision leur impi-toyable disparition, provoquée par les déchets de plastique, que les animaux confondent avec des poissons colorés. La vidéo crée l’émotion en jux-taposant des instants d’intimi-té, de tendresse et de cruauté.

Marcus Maeder et Roman Zweifel (CH) Treelab, 2015/2018

Marcus Maeder et Roman Zweifel utilisent le son comme outil de sensibilisation aux phénomènes écologiques non perceptibles par l’homme sans appareils de mesure. À l’aide de capteurs, les scientifiques éva-

luent dans une forêt du Valais l’écoulement de l’eau dans un épicéa et les réactions sonores de l’arbre au stress hydrique provoqué par le réchauffement climatique. Treelab transforme ces données en son et les assemble pour former une composition sonore. Il en ré-sulte une œuvre mélancolique, dans laquelle se mélangent les signaux de sécheresse de l’arbre, qui sonnent froidement, notamment à la mi-journée.

Baggenstos/Rudolf (CH) Fostering Duckweed,

2016-2018Heidy Baggenstos et Andreas Rudolf ont commencé il y a plusieurs années à cultiver des lentilles d’eau et à en vanter les bienfaits comme superfood. Leurs premiers semis provenaient d’archives de plantes éteintes en Suisse; la fertilisation est assurée par leur propre urine. Le projet dé-montre qu’il est possible, avec peu de moyens, de jardiner et d’expérimenter la production et la préparation de denrées ali-mentaires. Il dévoile comment élaborer une nouvelle forme de soin et d’entretien, et comment repenser de façon collective et ludique nos habitudes alimentaires et notre agricultu-re. Les plantes vertes et leurs contenants colorés deviennent ainsi les messagers d’une vie multicolore qui se propage à toute vitesse.

Wanuri Kahiu (KE) Pumzi, 2009La réalisatrice Wanuri

Kahiu se considère comme une conteuse et une voyante: en Afrique, les histoires ont toujours été assimilées à de la «science», de la «science-fic-tion» ou de la «fanstasy». En ce sens, Pumzi («respiration» en swahili) n’est pas de la science-fiction, même si le film se déroule à une ère dystopique après la guerre de l’eau. Il s’agit d’un monde sans nature géré par les femmes et pratiquant une utilisation efficace des ressources. Une graine et l’odeur de la terre humide génèrent la vision d’une autre vie chez la protagoniste.

Elle la «ressent», tant à travers ses appareils de mesure qu’au moyen de ses sens. Elle décide ainsi de s’évader de la société surveillée fermée et de planter un arbre dans le désert. Elle donne sa dernière goutte d’eau au «Mother Tree» et s’allonge à son pied.

Ursula Biemann (CH) Acoustic Ocean, 2018

Dans sa nouvelle installation vi-déo et sonore, Ursula Biemann se lance à la recherche de l’écologie acoustique de la vie marine, afin de la comprendre et de l’utiliser comme un moyen de communiquer: elle met pour cela en scène un person-nage fictif de médiatrice, qui part sur les traces des êtres vivants à l’aide de ses organes sensoriels et de diverses technologies subaquatiques. Véritable DJette, elle mixe les sons sous-marins et les diffuse sur les ondes: le monde entier doit entendre les voix de l’hydrocampe neigeuse et des poissons, victimes de l’acidifi-cation des océans.

fieldstations (Chris-tophe Barlieb, Sebas-tian Müllauer, Corneel

Cannaerts, Holger Prang) (DE) JAMBALAYA, 2016fieldstations est un collectif d’artistes ayant pour objectif de promouvoir la science et la recherche consacrées à l’An-thropocène et d’expérimenter différentes méthodes basées sur la technique, dans le cadre d’un processus commun. Pendant l’Oslo Night aura lieu un atelier mis au point spécia-lement pour la HeK et basé sur l’équipement de terrain JAM-BALAYA. Il s’agit d’un dispositif semi-mobile incluant un GPS, ainsi que des capteurs mesu-rant la température, la pression atmosphérique, les gaz et le vent. Les participants, équipés de ces appareils, collectent ensemble des données, afin de visualiser les compositions géologiques et de discuter de la marge d’interprétation possible qui en résulte.

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L'exposition est soutenue par:

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En coopération avec: MAAT, Lisbonne, Portugal Bildmuseet, Umea, Suède LABoral, Gijon, Espagne

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Joana Moll (ES) CO2GLE, 2014; DEFOOOOOOOOO

OOOOOOOOOOOOREST, 2016La réflexion sur les projec-tions techno-écologiques passe nécessairement par une analyse des technologies employées et de leurs facettes matérielles. Ainsi, Joana Moll s’est demandé quelle quantité de CO2 produisait la communi-cation par Internet, en tentant de prendre en compte tous les paramètres, comme l’électri-cité, l’eau de refroidissement, etc. CO2GLE calcule en temps réel la quantité approximative de CO2 produite chaque seconde par la consultation d’une page Google dans le monde entier. Les chiffres sont abstraits et peu parlants, mais un clic sur le site Internet lance un compteur de secondes, qui court inexorablement: le temps passe à toute vitesse. Le projet DEFOOOOOOOOOOOOOO OOOOOOOEST indique quant à lui la quantité d’arbres qui serait nécessaire pour ab-sorber ces quantités de CO2.

Terike Haapoja (FI) Inhale / Exhale, 2008/2013; Succes-

sion, 2008La sculpture Inhale / Exhale, qui rappelle la forme d’un cercueil, évoque la respiration du sol. En effet, la Terre respire comme un être vivant: lorsque les feuilles mortes se décom-posent et sont transformées en humus par les microbes, du dioxyde de carbone est produit et libéré – comme dans tout processus de respiration. Ainsi, les plantes ne se contentent pas d’absorber le carbone et de le transformer en oxygène via la photosynthèse – pro-cessus bien connu – mais elles génèrent également du dioxyde de carbone en mourant. Inhale / Exhale rend ce cycle perceptible à l’œil et à l’oreille – grâce aux feuilles renfermées dans la boîte et à un capteur.Succession montre la prolifération des bactéries sur une toile que l’artiste a passée sur son visage. Cette dernière l’appréhende comme un autoportrait: le Moi, une pla-nète inconnue composée de millions de bactéries recueillies en l’espace de neuf jours.

AnneMarie Maes (BE) BEE AGENCY (Intelligent Guerilla

Beehive, Variation Games, Glossa, Laboratory for Form and Matter), 2017- 2018AnneMarie Maes a pris comme point de départ de ses travaux sur les essaims d’abeilles la menace qui pèse sur ces «su-perorganismes intelligents», qui réagissent aux influences environnementales comme des bioindicateurs. La ruche Guerilla est un projet bioartis-tique qui a vu le jour en collabo-ration avec des scientifiques. Elle est à la fois fonctionnelle et conceptuelle. Fabriquée en peau microbienne qui détecte les influences environnemen-tales et y réagit, elle a pour vo-cation de protéger les abeilles. La vidéo Variation Games condense un an d’observation audiovisuelle réalisée par l’ar-tiste à l’aide d’une caméra infra-rouge et de micros de contact placés dans une ruche. Les images illustrent clairement le fait que la vie en communauté des abeilles repose sur «la prise de décisions, le réseau, la collaboration et l’intelligence collective».

Maria Castellanos et Alberto Valverde (ES) Symbiotic Interac-

tion, 2016-2017Le couple d’artistes Ma-ria Castellanos et Alberto Valverde met au point depuis de nombreuses années des dispositifs expérimentaux et des objets designs concep-tuels qui rendent apparente la vie intrinsèque des plantes. Les végétaux sont insérés dans les vêtements Symbiotic Interac-tion et reliés à des capteurs. Ces derniers mesurent leurs réactions aux modifications de l’environnement et dé-clenchent des réactions, p. ex. un signal d’alerte. Le costume à l’allure utopique devient alors un système de communica-tion hybride, grâce auquel les plantes transmettent à l’humain des informations sur leur envi-ronnement.

knowbotiq (CH) Genesis Machines - La Pompa Agricultu-

ra Transsubstantia, 2018Un costume de performance auto-éclairant et commandé par retour est suspendu devant une tapisserie murale dont l’assemblage de formes repré-sente les interactions entre la biologie synthétique et les grandes entreprises de tech-nologie Internet. Le costume est composé de différentes couches cristallines, faites de matériaux synthétiques provenant de laboratoires de biotechnologie. Le spectateur entend des phrases déna-turées prononcées par des scientifiques. Ce «vêtement de peau pompeux» incarne l’industrie agricole qui recourt de plus en plus à la biologie synthétique, ainsi que ses produits: les fruits de la techno-nature. Ils apparaissent comme un monstre tentaculaire et vo-race, qui, au nom de la sécurité alimentaire et de la techno-science, occupe le corps et le sol, et les transforme en des entités imprévisibles.

Unknown Fields Divi-sion (GB) We Power our Future

with the Breastmilk of Vol-canoes, 2015Ce travail porte sur la question de la provenance des matières premières employées dans nos appareils électroniques, et plus précisément, celle du lithium nécessaire à la produc-tion des batteries lithium-ion des véhicules électriques. Un drone survole un désert de sel dans les Andes; pour la popula-tion indigène, ce haut-plateau est une montagne sacrée. Le paysage est artificiel, les bassins se succèdent, passant du vert vif au bleu azur, chacun présentant une concentration accrue du précieux métal ob-tenu par évaporation. Le lithium est produit en Bolivie depuis peu – mais la cadence devrait bien s’intensifier, car la soif d’énergie supposée «verte» est de plus en plus forte.

Vanessa Lorenzo (CH) Mossphone, 2018Le «téléphone

mousse» est une interface interactive qui crée un lien avec l’activité des plantes: selon la zone de la mousse que l’on touche, des sons modulés sont produits grâce à des capteurs. La mousse est un végétal pionnier, ancien et robuste, qui prospère encore, là où plus rien ne pousse. Il s’agit d’une espèce de référence qui

enregistre les modifications de l’environnement, p. ex. la pollution de l’air ou les métaux lourds contenus dans le sol. La mousse a une mémoire selon Vanessa Lorenzo: c’est un espace de stockage, un centre de données. Le télé-phone mousse livre ainsi des informations théoriques sur l’état de la Terre ainsi que sur les influences humaines et non humaines sur cette dernière.

Rasa Smite et Raitis Smits (LV) Fluctuations of

Microworlds, 2017; Swamp Radio, 2018Le duo d’artistes composé de Rasa Smite et Raitis Smits travaille depuis de nombreuses années avec des piles à com-bustibles microbiennes. Il s’agit de bactéries dont le métabo-lisme produit une faible quan-tité d’électricité. Fluctuations of Microworlds comprend six piles de ce type, composées de terre et des bactéries d’un marécage, qui est filmé par un drone. Des capteurs placés dans les piles mesurent l’élec-tricité et la transforment en sons. Ces derniers génèrent également des perturbations de l’image, appelées «glitches». L’installation est à la fois une usine d’électricité et un témoi-gnage sonore de la vie dans un marécage, ou, selon les mots des artistes «un réseau social faisant office de mégaphone pour les acteurs invisibles et inaudibles de la nature». La vidéo VR Swamp Radio retrace le processus et le making-of de l’installation.

Aline Veillat (CH) Pas de deux en vert et contre, 2009-2012

Comment les plantes se dépla-ceraient-elles si elles avaient des jambes? Cette question constitue le point de départ de l’installation média interactive d’Aline Veillat, pour laquelle ont été conçus, en collaboration avec l’EPF Zurich, des robots permettant aux plantes de marcher. Des capteurs situés sur les feuilles mesurent l’activi-té des plantes, en fonction de la lumière, de l’eau, des végétaux environnants ou des humains présents dans la pièce, et traduisent ces signaux en mou-vements. L’artiste interroge: à quoi ressembleraient le monde et notre rapport au paysage si les plantes pouvaient danser?

HeHe (Heiko Hansen et Helen Evans) (FR) Domestic Catas-

trophe N°3: La Planète Laboratoire / Sick Planet, 2012/2018L’installation du duo d’artistes HeHe met en scène un globe terrestre ordinaire baignant dans un aquarium rempli de colorant fluorescent et tour-nant sur son axe. L’installation évoque de façon joyeuse le triste constat que les humains ont fait de la planète Terre un laboratoire expérimental et contaminé, sans issue identifiable. Seule certitude: comme dans un aquarium, les ressources sont limitées.

Eco-Visionaries explore les nouveaux médias, technolo-gies et méthodes technoscientifiques employés dans les arts, ainsi que leur place au sein de la perception et de la conscience écologique. L’exposition plaide en faveur d’une approche de l’environnement à la fois consciencieuse, ex-périmentale et ouverte après l’Anthropocène, cette nouvelle époque géologique où l’ industrialisme humain est devenu l’un des facteurs d’ influence majeurs qui endommage l’éco-système et engendre des conséquences imprévisibles. Pour la période qui suivra l’Anthropocène, les artistes envi-sagent une cohabitation équilibrée, au sein de laquelle les humains et les autres êtres vivants commenceront à ap-prendre les uns des autres et à coopérer.

Eco-Visionaries présente les travaux de plusieurs artistes sur ces thèmes. Tous les projets présentés recourent volon-tairement aussi bien à d’anciens qu’à de nouveaux médias: il s’agit ici d’abolir les frontières entre nature et technique, progrès et régression, dans l’optique d’une approche vision-naire et commune des techniques, de l’environnement et de la vie terrestre.

Commissaires d’exposition: Sabine Himmelsbach, Karin Ohlenschläger, Yvonne Volkart

Partenaires scientifiques: Institut Ästhetische Praxis und Theorie, IAeP, HGK FHNW, Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL)

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Eco-VisionariesArt, nouveaux médias et écologie après l’Anthropocène

30.08.2018 - 11.11.2018

HeHe, Domestic Catastrophe N°3: La Planète Laboratoire / Sick Planet, 2012

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