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École Aristide Briand - Classe de CM2 Graines de lecteurs Récits

École Aristide Briand de Lyon (7e)

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L'histoire de la classe de CM2 de l'École Aristide Briand de Lyon 7e. Avec l'aimable collaboration d'Aurélien Loncke

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École Aristide Briand - Classe de CM2

Graines de lecteursRécits

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Histoires écrites par la classe de CM2de l’école primaire Aristide Briand

Avec l’aimable collaboration d’Aurélien Loncke

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Le jeu des six familles

par les élèves de CM2

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Une RenContRe inoUBLiABLe

La bande avait décidé de passer une journée au parc, comme avant. Mais lorsqu’elle arriva, mauvaise surprise : un monsieur était assis sur leur banc.- Oh non, s’écria Sibotie, notre banc est occupé !- Allons le voir ! proposa Mako.- Pour lui dire d’en choisir un autre, poursuivit Moka.- Bonjour monsieur ! lui murmura peu après Griotte, plus forte que sa timidité. Vous êtes assis sur notre banc !- Désolé, petite ! Je suis si fatigué… Votre banc était le seul vide, alors…- Oh !! qu’il fait froid, dit la généreuse Fanette. Nous allons vous offrir une bonne gaufre chaude avec du chocolat dessus !- Merci, vous êtes très gentille !Muffline alla chercher une gaufre pour le vieux monsieur; gourmand, il en profita pour s’en acheter une.- Dommage qu’il n’y ait pas aussi des griottes dessus, dit le vieil homme. J’adore ça, les griottes ! C’est mon fruit préféré !Quand, il prononça ces mots, Griotte ressentit une sensation bizarre, comme si elle avait déjà entendu cette voix-là prononcer son prénom.- Venez donc chez nous ! proposa Grimme, grand coeur.- Merci, mille fois merci ! Je m’appelle Gaston Canassel.- Moi c’est Grimme, et voici : Muffline, Griotte, Fanette, Sibotie, Sucrette, Moka, Mako et Bretzel !Tout ce petit groupe partit d’un bon pas chez Gazame. Grimme fit les présentations. Gazame se montra enchanté de faire sa connaissance. Aussitôt, la bande se mit à poser plein de questions au vieux monsieur.- Quel âge as-tu ?- D’où viens-tu ?- As-tu de la famille ?Monsieur Canassel aurait bien voulu répondre, vraiment, mais il ne se souvenait de rien. Il resta muet, tristement muet. Les autres enfants ne comprenaient pas son silence, Gazame oui.- Allez jouer dehors ! dit-il à la bande. Je vais tenir compagnie à Gaston ! Nous allons parler.Les enfants quittèrent la pièce, un peu déçus. Griotte lança un dernier regard à Gaston. Elle se sentait proche de lui, elle ignorait pourquoi. Gazame demanda à Gaston s’il avait des photos qui pourraient l’aider à se souvenir. Gaston sortit de sa poche deux photos. La première, floue, montrait un berceau, et la deuxième, un bébé -une petite fille- dans ce même berceau.- Ce bébé a un visage familier. Il a les mêmes fossettes creuses et le même sourire que Griotte. On dirait elle en plus petit ! dit Gazame avec un grand, un énorme sérieux.

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À ce moment-là, Griotte entra dans la pièce pour chercher une balle. Les deux messieurs eurent la même intuition : «Et si ce bébé était Griotte ?», mais personne n’osa le dire à haute voix.La bande revint du jeu, puis tous allèrent manger avant de dormir. En se couchant, Gaston fit tomber un pendentif de sa poche sans s’en rendre compte. Griotte le ramassa et le garda.Dans la nuit, elle l’ouvrit et vit que la photo à l’intérieur était la même que celle de son pendentif. C’était un pendentif de couleur or, de taille moyenne, il était composé d’une moitié de cœur. Le demi-coeur du pendentif de Gaston s’accordait parfaitement avec le sien. Griotte ressentit de la joie, beaucoup de joie, et elle s’endormit en rêvant que Gaston pourrait être son grand-père.

Le lendemain, elle alla voir Gazame et lui dit :- Regarde, ces deux photos sont les mêmes ! Çà, c’est mon collier et celui-là, c’est celui qui est tombé de la poche de Gaston.Gazame comprit aussitôt le lien entre Griotte et Gaston mais il ne dit rien à la petite fille.Gaston entra bientôt dans la pièce.- J’avais un pendentif dans ma poche et je ne le retrouve plus. Griotte, l’as-tu vu ?- Non, non. Je n’ai rien trouvé ! répondit la fillette, et elle partit dire à Gazame que Gaston cherchait son pendentif et qu’elle lui avait dit qu’elle ne l’avait pas.- Ce n’est pas bien de mentir, Griotte ! gronda Gazame. Tu aurais dû lui rendre ! Griotte retrouva Gaston, lui rendit son pendentif et s’excusa, mais sans toutefois lui avouer qu’elle avait vu la photo.

Quelques jours plus tard, sur un conseil de Gazame, Griotte décida de révéler à Gaston et aux autres ce qu’elle avait trouvé. Elle montra les deux pendentifs et les deux photos identiques. Alors, Gaston poussa un cri et sentit un malaise l’envahir. Il se mit à trembler, à transpirer et sa vision devint floue. Gazame le fit asseoir. Gaston raconta alors qu’ il venait de se souvenir qu’il habitait à Resson, une petite ville de la Meuse en Lorraine. Il avait fait la guerre et il avait beaucoup souffert. Il avait été blessé au cours d’une attaque et avait été soigné dans un hôpital de campagne. Mais comme il ne se souvenait plus de son nom ni de son adresse, on l’avait gardé aussi longtemps qu’on pouvait. Il venait aussi de se souvenir qu’il avait un fils et une petite fille et qu’il avait été étonné que son fils lui ait donné le nom d’un fruit. Et cette petite fille dans son berceau était… Griotte !Il venait de retrouver sa petite fille, c’était magnifique. Griotte sauta dans les bras du vieux monsieur. Celui-ci pleura et la serra très fort.Tout le reste de la bande et Gazame pleuraient aussi.

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Le CoMA

La bande à Grimme partit manger dans un restaurant, pour une fois. Une télévision, allumée sur une chaîne d’informations, retint leur attention. Le présentateur parlait d’un monsieur, un certain Jone Beaudrap dont la femme, Joséfine, était morte quelques années auparavant.- C’est fou comme ce monsieur Beaudrap te ressemble ! lança Muffline à l’adresse de Sibotie, lequel répondit du tac au tac :- Moi, je ne trouve pas !Alors que le reste de la bande, si.

Ce soir-là, la bande (exceptés Griotte et Sibotie, qui dormaient) chercha –et trouva- un indice sur l’identité de Jone Beaudrap. On découvrit, en faisant des recherches sur Internet, qu’il avait un fils de l’âge de Sibotie environ, mais qu’il l’avait perdu après un grave accident. La bande découvrit aussi son adresse  : il habitait au 52 rue de Marestel. « C’est à l’autre bout de la ville !! » s’exclama Bretzel. Mais personne ne releva sa remarque; tout le monde était fatigué. On alla alors se coucher, des questions plein la tête.

Le lendemain, très tôt le matin, la bande partit à sa recherche. On sonna à la porte plusieurs fois, on fit tinter une cloche, on frappa, mais personne ne répondit.- Mauvaise adresse ? supposa Fanette.- Peut-être, marmonna Grimme. Partons.- De toute façon, c’est pas mon père! dit Sibotie, catégorique. Alors ça ne sert à rien de chercher !

Les jours passèrent, les nuits. Le temps ne gomma pas du tout la volonté de la bande : continuer à chercher, faire le puzzle du passé de Sibotie. Une semaine durant elle chercha, chercha encore, creusa une piste puis une autre, mais ne trouva rien. Décision fut alors prise d’aller glaner des informations au commissariat, mais sans rien dire à Sibotie pour, peut-être, lui faire une surprise. En réalité, c’est lui qui en fit une à la bande étonnée car il était arrivé au commissariat avant elle.- Pour en savoir plus, expliqua-t-il. Parce que jouer au détective m’amuse.- Et tu en sais plus ? demanda Sucette.- Grâce au commissaire, répondit Sibotie. Il a bien voulu m’aider.- Raconte ! supplièrent Grimme, Fanette, Muffline, tout le monde.

«En fait, mon vrai prénom est Sébastien. Mon père, Jone Beaudrap, était un policier très apprécié de ses collègues et ma mère était mère au foyer. Un jour, alors qu’il poursuivait un voleur, la voiture dérapa et ce fut l’accident. La voiture fit de nombreux tonneaux avant de s’arrêter. Mon père fut très gravement blessé. Il tomba dans le coma; les médecins ne savaient pas s’il allait se réveiller. Ma

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mère, Joséfine, eut du mal à m’élever seule et tomba malade. Alors elle me plaça dans un orphelinat. Mais je n’ai pas supporté longtemps mon placement et un beau matin, je me suis enfui. On ne m’a pas retrouvé. La suite vous la connaissez, Grimme m’a recueilli. »

Sibotie fut content de connaître enfin sa véritable identité. Les policiers lui donnèrent la dernière adresse connue du père : 51 rue du travail.Quand la bande sortit du commissariat, elle tomba nez à nez sur le père de Sibotie.Celui-ci ne savait pas que la bande faisait des recherches sur lui. Il était là parce qu’il venait porter plainte contre son voisin d’en face qui mettait la musique à fond tous les soirs. C’était devenu insupportable. Sibotie ne dit rien, ne bougea pas.- Laissez-moi passer ! grogna l’homme.La bande ne bougea pas. L’homme rouspéta plus fort. Moka et Mako dirent d’une seule voix :- Monsieur, vous n’auriez pas un fils par hasard ?- J’en avais un, pourquoi ? répondit l’homme avec étonnement.- Parce que notre ami que voici est peut-être votre fils. On l’appelle Sibotie, mais son vrai prénom, c’est peut-être bien Sébastien.- Il vous ressemble vraiment beaucoup, ajouta Fanette.

Le père observa attentivement Sibotie, son nez, sa bouche, ses yeux, la forme de son visage.- Et tu ressembles aussi beaucoup à ta mère, murmura-t-il, un trémolo dans la voix.Tout à coup, très ému, il serra Sibotie dans ses bras. C’étaient des retrouvailles émouvantes. Toute la bande eut la larme à l’œil.

Depuis ce jour, son père lui rend visite tous les jours.

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LA poUpÉe RUsse

Un jour, tandis que la bande se baladait tranquillement en ville, Grimme eut soudain un flash en passant devant la vitrine d’un magasin de jouets. Il entra, demanda à la vendeuse d’où venait la petite poupée russe en vitrine.- De Moscou, lui répondit-elle.- De Moscou !!! s’écria Grimme, étonné.Il remercia la vendeuse, sortit du magasin et retrouva ses amis. Quand Fanette lui demanda pourquoi il y était rentré, il ne répondit rien bizarrement. Il était dans ses pensées. Il pensait au jouet et se disait qu’il avait peut être de la famille à Moscou car il avait une sensation de déjà vu. Il avait le souvenir d’une petite poupée russe que ses parents lui avaient offert. Elle était rose avec une robe à fleurs bleues et jaunes. Elle lui servait de doudou lorsqu’il était triste .

Pendant quelques jours, Grimme resta complètement muet. Puis, prenant son courage à deux mains, il déclara à toute la bande vouloir partir à Moscou. La bande fut intriguée.- Pourquoi tu pars ? demanda Griotte, que cette idée rebutait.- Je crois que… j’ai la sensation… quelque chose me dit que j’ai peut-être de la famille là-bas.- Ne pars pas ! s’écria Griotte.- Il le faut bien. Regarde, toi tu as retrouvé ton grand-père. À moi de retrouver quelqu’un de ma famille!- Tu vas nous manquer!- Vous aussi, vous allez me manquer ! assura Grimme. Mais je vais revenir…

Deux jours plus tard, l’avion transportant Grimme (accompagné de Gazame) atterrit à Moscou. Pendant le voyage, Grimme avait expliqué à Gazame la vision qu’il avait eue, devant la vitrine du magasin. En voyant la petite poupée russe, il se souvint de la photo qu’il gardait toujours dans sa poche arrière droite de son pantalon, seul souvenir de son enfance. Sur cette photo, on voyait des poupées russes dans la vitrine d’un magasin de jouets et des enfants qui jouaient à côté. On voyait aussi sur le reflet de la vitrine, un nom de rue : la rue «Dynamo».Grimme et Gazame se dirigèrent vers le centre de la ville et demandèrent à différentes personnes où se trouvait la rue «Dynamo» mais personne ne les comprenait, personne ne put les aider. Ils commençaient à désespérer quand, tout à coup, un jeune garçon d’environ un mètre soixante-deux, cheveux bruns et courts, portant un pantalon bleu, une veste marron et une chapka grise leur dit : - Moi suivrr vous depuis moment . Moi savoirrr rue cherchée parrr vous ! Vous venirrr avec moi. Moi Youri, et vous? - Moi Grimme, lui Gazame, répondit le garçon.

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Tous les trois se mirent en route. Rapidement, Youri les emmena dans la rue Dynamo. Grimme fut ébloui. La rue était très jolie, grande avec pleins de magasins tous plus beaux les uns que les autres. Leurs vitrines étaient illuminées. Il y avait aussi beaucoup de bons restaurants avec au-dessus des maisons aux façades différentes et colorées.

Le magasin existait encore. Il s’appelait «Troïka». Mais contrairement aux autres magasins, celui-ci était tout triste. Il n’y avait pas beaucoup de lumière, il n’y avait pas de décorations superflues pour attirer le regard du passant. Grimme fut à la fois ému et soulagé. Il essaya d’ouvrir la porte mais elle était fermée. - Pourquoi ? mais pourquoi ? Il faut qu’elle s’ouvre !!!! s’écria Grimme.- Écoute, on reviendra demain, le consola Gazame. Maintenant, l’urgence, c’est de trouver un endroit où dormir.- Vous pouvoirrr dormirrr chez moi, si voulez vous !- Merci pour votre gentillesse ! clamèrent les deux amis.

Youri et Gazame s’endormirent rapidement. Grimme, lui, resta éveillé : il pensait à ses origines, à sa famille qui vivait peut-être là, quelque part.Le lendemain matin, il réveilla Gazame et Youri pour aller au magasin Troïka dès son ouverture.Arrivés devant la boutique, ils entrèrent. Grimme fut émerveillé par tout ce qu’il y avait à l’intérieur. Le magasin était rempli d’objets anciens. On aurait dit un magasin d’antiquités. Il avait une odeur de vieux, et pourtant il respirait la vie et le souvenir.

Un vieux monsieur d’environ soixante-sept ans, trapu, les salua avec un large sourire. Grimme pria Youri d’expliquer au vieil homme qu’il recherchait sa mère qui s’appelait Angela Porte. Elle venait souvent dans le magasin avec son petit garçon et ensemble ils adoraient regarder les petites poupées russes. Ce petit garçon c’était lui, et il avait gardé le souvenir de ce magasin.Le vieux monsieur certifia bien connaître cette dame et son fils, ainsi que le père, un marin. Il expliqua aussi à Youri qu’il ne les avait plus revus après la disparition du père, quelque part en mer, pendant un long voyage.Youri traduit tout cela à Grimme.

- Sait-il où est ma mère maintenant ? interrogea Grimme.Youri posa la question au vieux monsieur. Celui-ci répondit que la mère avait eu de graves ennuis financiers. Du coup, elle était allée en France, pensant que la vie était moins chère là-bas. C’est tout ce qu’il savait.Grimme fut d’un côté content car il avait appris des choses sur sa famille, mais d’un autre côté fort triste de n’avoir retrouvé personne.Grimme et Gazame remercièrent Youri et le vieux monsieur et reprirent l’avion pour retrouver la bande. Mais à l’aéroport, Grimme vit une dame qui le fixait

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bizarrement et il ressentit une drôle d’impression, comme s’ils s’étaient déjà vu quelque part. Malgré tout, il continua son chemin. A leur arrivée, les deux voyageurs expliquèrent tout ce qui s’était passé.

Une fAMiLLe AU CiRqUe

L’été approchait. Sous un beau soleil déjà chaud, Mako et Moka allèrent à la boulangerie avec Muffline pour acheter baguettes, viennoiseries et bonbons. Sur le chemin du retour, un grand chapiteau de cirque en forme de pétale de fleurs rouges et jaunes attira leur attention. Un panneau de bienvenue multicolore scintillait à l’entrée; un panneau très séduisant et très… attirant. - On y va ce soir ?- Pourquoi pas !- Oh, oui ! Filons prévenir la bande.Le soir même, ils allèrent au cirque. Différents numéros furent présentés : il y eut tout d’abord un spectacle d’acrobatie très impressionnant car les acrobates se balançaient de trapèze en trapèze en faisant des saltos dans le vide; puis des éléphants, des lions et des tigres dansèrent sur des musiques hip hop, ce qui amusa fortement les enfants. Enfin, un clown arriva sur scène dans une mini voiture en plastique coloré. Mais la voiture perdit peu à peu ses pièces et le clown se retrouva sur le sol en pleurs. La foule, qui riait aux larmes, consola le pauvre clown qui repartit dans les coulisses, un peu honteux. A la fin du spectacle –que la bande avait trouvé amusant-, chacun rentra à la maison avec de magnifiques images plein la tête.

Deux jours après, Mako et Moka jouaient tranquillement aux billes, dans le parc fleuri, sous la surveillance de papy Gaston, quand, soudain, le haut-parleur d’un camion publicitaire hurla : « Le cirque Magnifico organise un concours de jonglage pour les enfants de 7 à 11 ans. Vous pouvez vous inscrire derrière le chapiteau qui se trouve place de la poste. Venez nombreux ! Les clowns Koko et Kiki vous aideront ! ».Dès qu’ils entendirent le mot «concours», Mako et Moka cessèrent de jouer, de rire, de parler, pour écouter l’annonce d’une oreille attentive. Puis, surexcités, ils se précipitèrent vers le chapiteau.- Vous allez où comme ça ? demanda Gaston d’un air surpris. - Ben, s’inscrire au concours !- Mais… Vous êtes trop petits!- Mais non, pas du tout! La voix a dit : entre 7 et 11 ans !- Bon, d’accord. Mais alors, je vous accompagne.Mako, Moka et papy Gaston se présentèrent au responsable du concours, pour qu’ils les inscrivent. Pendant deux jours, papy Gaston avec la bande aidèrent les deux petits à trouver un numéro de jonglage original.

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Et le jour J arriva.Mako et Moka étaient à la fois excités et stressés. Se donner en spectacle devant un jury, voilà une chose pas facile.Quand vint leur tour, ils avancèrent sur la scène, tout tremblants. Le rideau s’ouvrit et ils commencèrent leur numéro de jonglage. Ils firent tournoyer des œufs, des massues, des balles tout en multipliant les roulades en avant et en arrière, en arrière et en avant. Ils faisaient parfois des sauts en l’air, et parfois le grand écart. Leur numéro eut beaucoup de succès, y compris auprès des trois juges : le premier le trouva spectaculaire, le deuxième original et le troisième amusant. Bref, ils remportèrent le concours haut la main. La bande fut très fière de ses petits jongleurs. En revanche, les autres concurrents, jaloux, lancèrent bientôt des rumeurs : - Les juges les ont préférés parce qu’ils ressemblent à l’un d’eux ! affirma un garçon, celui qui avait présenté un numéro de trapèze. Y sont de la même famille !- Ouais, sûr qu’ils ont un lien de parenté ! ajouta un autre. - Moi, je dis qu’ils avaient choisi les gagnants avant même le début du concours ! lança un troisième.Furieux, en rage, Mako et Moka se défendirent en faisant les gros yeux et la grosse voix.- C’est pas vrai ! On n’a ni papa, ni maman: on est des orphelins !- C’est peut-être quelqu’un de ta famille, tu sais pas ? Vous vous ressemblez trop ! répliqua l’un des garçons. - Mais non, je te dis !De colère, les jumeaux se précipitèrent à la maison en boudant. Fanette essaya de les réconforter.- Ça ne sert à rien de rouspéter !- Je sais, mais ils mentent ! lança Moka. - Qui ?- Tous les autres enfants, ceux qui nous traitent de chouchous du jury, et c’est pas juste ! dit Mako. - Ne les écoutez donc pas !- Tu as raison, on ne va pas se laisser faire ! clamèrent en même temps Mako et Moka.Le lendemain matin, Fanette et les jumeaux retournèrent au cirque pour voir Sofia, cette fameuse juge qui leur ressemblait tant.Ils demandèrent au responsable s’il pouvait lui parler. Celui-ci leur répondit : «Elle n’est plus là, elle est retournée au Brésil. Oh non! On voulait lui poser des questions !- Que vouliez-vous savoir ? Je peux peut-être vous aider ?- Non, non, c’est bon; ça va aller ! Au revoir ! dit Moka dépité.- Attendez, vous ne seriez pas les enfants d’un jongleur qui s’appelle Feliciano ? Vous lui ressemblez !- Jamais vu ! On sait même pas qui c’est ! s’écria Mako.

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- Il était dans notre cirque il y a cinq ans. Il faisait partie d’un trio : il y avait lui, sa sœur Sofia et son ami Bravio. C’était de très bons acrobates et ils avaient un numéro exceptionnel à trois. Mais un jour, Feliciano et Bravio trouvèrent que leur salaire ne correspondait pas à leur talent et demandèrent une augmentation. Mais le cirque ne pouvait pas les payer plus. Alors, Feliciano et Bravio retournèrent au Brésil, leur pays natal, car là-bas, quelqu’un les avait contactés et leur avait proposé plus d’argent. Sofia, malgré son amour pour Bravio, ne voulut pas les suivre. Elle préféra rester avec ceux qui l’avaient recueillis, Feliciano et elle.- Alors pourquoi est-elle retournée maintenant au Brésil ? demanda Fanette.- Parce que Feliciano, Bravio et Sofia ont été trop longtemps séparés et ils veulent reformer leur trio.- Alors Feliciano est peut-être notre papa ! dit Mako, enthousiaste.- Et Sofia notre tata ! ajouta Moka, deux fois plus heureux.- Vous le saurez peut-être un jour ! Mais nous, on sera toujours là pour vous ! affirma Fanette, une larme à l’œil, en serrant dans ses bras les deux jumeaux.

Les CoUsins finnpop

Equipée de sacs de couchage, de tentes et de provisions, la petite bande décida de passer un week-end à la campagne. Elle n’avait aucune destination précise, aucun endroit où dormir, c’était l’aventure !Après deux longues heures de marche, Muffline, fatigué, les pieds en compote et les jambes en coton, proposa de faire une pause.- Regardez là-bas, dit-il. Une grange abandonnée. Allons-y !Un peu plus tard, Grimme poussa la porte de cette grange, qui grinça autant qu’une porte de château hanté, et, surprise, il découvrit deux enfants allongés là, sur la paillasse. Sucette, croyant qu’ils étaient morts, s’affola et cria :- Au secours ! Il y a deux cadavres dans cette grange ! Mais non, patate sans cervelle ! lança Grimme. Ils sont endormis, ça ne se voit pas ? - D’ailleurs, je vais t’en donner la preuve ! » renchérit Muffline avant de pousser un énorme cri. Mauvaise idée ! Il hurla si fort qu’il bondit sans le faire exprès, et atterrit pile au milieu des deux enfants. Le choc fut lourd : une belle bosse ! La fillette et le petit garçon furent réveillés en sursaut.Moka leur demanda comment ils s’appelaient.- Pop, sourire garantie, pour vous servir !, répondit la fillette, car malgré les apparences, c’était une fillette. L’autre s’appelait Corn. - Du coup ça fait Pop Corn ! songea aussitôt Fanette, un sourire à la bouche. Muffline s’avança, l’air sérieux. Leur apparition soudaine était surprenante, d’accord, mais, surtout, leur apparence l’intrigua. Leur visage… Pop avait une petite robe déchirée de tous les côtés, deux jambes toutes fines traînaient avec, en bas, deux petites chaussures plusieurs fois trouées, plus que

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sa robe. Ses cheveux bouclés cascadaient sur ses maigres épaules; ils avaient une belle couleur blonde, presque dorée, avec de superbes reflets roux. Ses doux yeux bleus luisaient dans l’obscurité, et sa bouche pouvait sortir toutes sortes de choses rigolotes. Quant à Corn, deux longues jambes s’échappaient d’un short déchiré et sale. Il portait un tee-shirt lui aussi sale et troué, mais il n’avait pas de chaussures. Ses cheveux courts étaient mi-blonds, mi-roux. Ses yeux verts pouvaient en dire long.- Quel est votre nom de famille ? demanda Muffline.- Finnpop ! répondirent les deux gosses d’une seule voix.Soudain, Muffline eut un flash, le même que Pop et Corn au même instant. Un souvenir remonta à leur mémoire.«Je les connais…» se dit muffline, intrigué.Il se rappelait d’un parc tout vert. Il s’y promenait… c’était il y a longtemps… en leur compagnie... Une grande personne les surveillait. Et puis… une terrible averse. Avec des gouttes grosses comme des cerises. Les trois enfants s’étaient dépêchés de rentrer car ils savaient qu’un gros gâteau au chocolat les attendait. A un moment, à mi-chemin, deux ombres s’étaient approchées d’eux : une petite, grosse; et une grande, mince. Elles avaient attrapé Pop et Corn si rapidement et si calmement, avec une grosse main plaquée sur leur bouche pour étouffer les cris, que ni Muffline ni la surveillante ne les avaient vus disparaître. Ce n’est qu’une fois rentrés que l’on s’aperçut de leur disparition.«Les deux cousins ont disparu ! » avait dit la grande personne bouleversée. Après, Muffline ne se souvenait plus de rien.

Les trois enfants se regardèrent jusqu’à ce que Muffline, en bafouillant, cria :«Mes cousins ! ».Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre. Ils pleuraient tant l’émotion les submergeait. C’était bien beau de les regarder.- Installons les tentes et partageons nos provisions ! proposa Grimme, à la grande joie de Pop et Corn.Le menu se composa d’un grand sandwich avec de la laitue, du blanc de poulet, des tomates et de la moutarde; du jus d’orange avec une paille, enfin, un petit dessert : une belle part de tarte au chocolat saupoudrée de cacahuètes recouvertes d’un épais sirop de myrtille. Un régal !Après la dernière bouchée, un grand «crac» retentit sous la tente. C’était la pauvre robe de Pop déjà élimée de tous les côtés qui venait de se déchirer encore plus !- Il faudra changer de vêtements demain, annonça la gentille Fanette. En attendant, il faut tous qu’on dorme.Ils s’installèrent dans leur tente et s’endormirent avec, loin, très loin au-dessus de leur tête, un croissant de lune et des tas d’étoiles.Le lendemain, après une nuit calme, un réveil en douceur et un bon petit-déjeuner, ils partirent se balader sous un beau soleil brillant, en direction de la

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ville pour y acheter de nouveaux vêtements aux deux cousins. Mais que la route était longue ! Alors Grimme appela Gazame, avec le portable que ce dernier lui avait offert après leur voyage en Russie. Gazame fut rapidement là. En un tour de magie, il fit apparaître un splendide 4x4 Hummer H2 gris avec cinq portes, des vitres teintées et des jantes alliage. Pop et Corn n’étaient jamais montés dans une voiture. Ils furent tout excités.

Arrivés en ville, ils firent d’abord les magasins pour trouver de jolis vêtements. Pop eut une belle robe bleue à fleurs jaune, un boléro rouge et des ballerines. Corn, lui, eut un pantalon bleu délavé, une chemise blanche et des baskets rouges à rayures jaunes, de la marque Bananadidas. Au top de la mode ! Muffline en profita aussi pour s’acheter son premier short.

Comme il faisait chaud, qu’ils avaient soif, et qu’il y avait un glacier, ils dégustèrent des glaces. Muffline en mangea deux, une à la pistache et l’autre au chocolat, vanille et fraise. En fin de journée, les enfants décidèrent de faire une virée au Palais-Bonbon.- Tu le connais ce magasin ? demanda Grimme à Corn.- Non ! répondit celui-ci. On n’est jamais venus en ville, Pop et moi.- Vous allez vous régaler ! promit Muffline. - C’est le meilleur des meilleurs magasins de bonbons ! renchérit Grimme.- Il y a même des sucettes géantes ! ajouta Griotte.- Le magasin est inondé de bonbons de toutes les couleurs et de toutes les tailles ! dit Sibotie en se léchant les lèvres.Dès qu’on y entre, on n’y ressort pas! termina Sucette, impatient d’y manger tous les bonbons sur son passage, donc tout le magasin.Arrivés au Palais-Bonbon, tous les enfants furent émerveillés devant la quantité et la beauté des bonbons. «Prenez tout ce qui vous plaît !» dit la maman de Sucette et Bretzel. Ils ne se le firent pas dire deux fois. Tels des affamés, ils se jetèrent sur toutes les sucreries.Le ventre plein, l’haleine sucrée, le magasin à moitié vidé par onze tornades dévastatrices (à la grande joie d’Amandine qui avait envie de se décharger de quelques bonbons), ils payèrent la vendeuse généreusement, firent leurs adieux et sortirent du magasin. Leur sourire affichait des kilos de résidus de bonbons collés sur les dents, et le bonheur d’avoir rechargé les batteries.

De l’autre côté de la rue, une affiche collée au mur informait de ceci : «Venez voir le cirque de Monsieur et Madame Finnpop ».Les enfants de la bande en eurent des frissons. Ils appelèrent le guichet. Un vendeur de place leur répondit. Grimme lui demanda :- Bonjour Monsieur, puis-je parler à Monsieur ou madame Finnpop ?- Oui ! lui répondit le vendeur. Je vous le passe.- Allô ?

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- Allô ! Je m’appelle Grimme. Je vous appelle pour vous dire qu’on a retrouvé vos enfants.- C’est vrai ? demanda monsieur Finnpop, la gorge serrée.- Oui, venez place Lover.- Nous arrivons !Les enfants étaient impatients de rencontrer monsieur et madame Finnpop. Trente minutes plus tard, les parents arrivèrent au lieu du rendez-vous. Sans perdre une minute, ils descendirent de la voiture. Pop et Corn se précipitèrent dans leurs bras. Toute la bande avait les larmes aux yeux. Pop dit : «Papa, maman ! Regardez, nous avons retrouvé Muffline !» L’oncle et la tante embrassèrent leur neveu. Pour fêter cela, ils partirent tous ensemble au cinéma voir un film très drôle. Monsieur et madame Finnpop leur achetèrent des pop corn au caramel qu’ils mangèrent goulûment. À la fin du film, le groupe sortit et se dit au revoir. Émus, heureux, les parents de Pop et Corn donnèrent leur adresse et leur numéro à Grimme pour garder le contact et se revoir de temps en temps.Il était tard, l’heure de se quitter. L’on se sépara, donc, oui, mais par pour longtemps…

Une sœUR poUR fAnette

Ce jour-là était un jour de fête : - Joyeux anniversaire, Fanette ! clama la bande.- Quel cadeau te ferait le plus plaisir ? lui demanda ensuite Sibotie.- Retrouver ma famille !- Mais… tu n’es pas bien avec nous ? demanda Moka.- Bien sûr que si, mais vous avez tous retrouvé ou cherché une personne de votre famille, alors pourquoi pas moi ?Tout le monde comprit sa demande, tout le monde voulait l’aider. Alors, hop ! l’on se mit bientôt au travail.Muffline dit :- Pour commencer, cherchons à l’orphelinat, là où tout à commencé.- Tu as raison ! ajouta Fanette.- Tu te souviens où il se trouve ? questionna Grimme.- Oui, je crois. C’était quelque part aux portes de la ville… Tous ensemble, accompagnés de la maman Sucette et Bretzel, ils partirent vers l’orphelinat, loin de la boutique de Gazame.Les amis arrivèrent devant une haute porte sombre à barreaux. Une porte de manoir. Fanette sonna. Un épais «ding dong» retentit. Une minute plus tard, un grand monsieur, la cinquantaine, l’air fort sérieux, ouvrit. Il portait un béret bleu marine sur la tête, une chemise retroussée, un pantalon lavande et des mocassins gris clair.- Bonjour, monsieur.

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- Bonjour les enfants ! Que voulez-vous ?- Notre amie Fanette voudrait retrouver sa famille. C’est son anniversaire aujourd’hui. Ce serait un beau cadeau pour elle ! expliqua gentiment Sucette.- Je suis désolé, je ne peux pas donner des informations comme ça, surtout à des enfants !C’est à ce moment-là que la mère de Sucette et Bretzel se montra et dit : «Je suis avec eux.»Le monsieur fut surpris d’apercevoir cette adulte au milieu de la bande d’enfants ; une bande qui, lui semblait-il, était plutôt du genre on se débrouille tout seul.- Pouvez-vous nous aider ?L’homme réfléchit un instant. Pas longtemps.- Suivez moi ! Je vais essayer de vous aider.

Un sourire timide apparut sur les lèvres de Fanette. Un petit espoir naissait. Une fois dans le bureau, monsieur Grinberg –c’était son nom- fouilla dans les archives. Il ne retrouva pas le dossier de Fanette, laquelle s’écria soudain :- Mais… mais… c’est mon nom de famille sur ce dossier-là !Le monsieur y regarda de plus près.- Ce dossier appartient à une certaine Mélissa, dit-il. Vous la connaissez ?- Non, mais...… mais tout cela était bien intriguant.C’était un dossier de couleur noire assez épais, qui contenait des photos de deux petites filles, quelques feuilles de papier, des dessins, des lettres. Sur la couverture du dossier était inscrit un nom de famille «Béclan».- Attendez une seconde ! proposa l’homme. Je vais appeler mon père. C’est lui qui dirigeait cet orphelinat à l’époque où tu y étais.

Monsieur Grinberg téléphona, parla de Fanette, apprit qu’elle n’était pas venue seule à l’orphelinat, mais avec une autre fille, plus âgée : sa grande sœur.Il apprit aussi que cette sœur avait été placée dans une famille d’accueil (qui ne pouvait prendre qu’un enfant) et qu’elle y était toujours.Alors, Fanette poussa un cri du cœur :- J’ai une sœur ! Je veux la rencontrer. Où habite-t-elle ?En voyant les larmes sur le visage de la fillette, monsieur Grinberg, ému, leur donna l’adresse. Toute la bande le remercia, puis, pleine d’espoir, se mit en route.Tous les enfants et même la maman de Sucette étaient excités. Arrivés devant la maison, ils furent tous émerveillés par ce qu’ils voyaient : une grande maison, un jardin encore plus grand que la maison avec, au centre, une piscine que remplissaient deux magnifiques fontaines en pierre s’étalait devant eux. L’eau était d’un bleu caraïbe, le soleil se reflétait à la surface. Toute la bande en resta bouche bée pendant un bon moment.Tout à coup, une dame apparut devant eux. - Que cherchez-vous?

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- Une certaine Mélissa. Habite-t-elle-ici ?- Non, aucune Mélissa ici. Désolée. Allez-vous en !Mais, en partant, Griotte aperçut une jeune fille derrière un rideau. Elle s’écria :- Et là, regardez, il y a quelqu’un derrière le rideau !Mais quand la bande se retourna, elle ne vit personne. Alors tout le monde partit, mille fois déçus.« Je suis sûre et certaine d’avoir vu une fille derrière le rideau ! répéta Griotte.- On reviendra ! proposa calmement Grimme.

Le lendemain matin, la bande partit faire des courses au marché, où Griotte retrouva par le plus grand des hasards la jeune fille de la veille. Elle s’écria :- Regardez ! C’est elle la fille que j’ai vue hier !- Où ça, où ça ? demanda la bande d’une même voix.- Là, là devant les fruits !Fanette se précipita vers la jeune fille, laquelle ne s’était rendue compte de rien.Mélissa était une demoiselle rousse, avec des cheveux qui lui arrivaient jusqu’au bas du dos,un visage fin et allongé et des yeux noisette en amande, comme Fanette.Elle était vêtue d’un uniforme blanc et bleu, celui de son école.- Bonjour, je m’appelle Fanette. Es-tu Mélissa ?- Oui. Comment le sais-tu ? Que me veux-tu ?- Je crois que tu es ma grande sœur !- Je n’ai pas de sœur ! Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?- On a le même nom de famille ! Je suis retournée à l’orphelinat où j’ai grandi à une époque. On m’a dit que j’avais une grande sœur qui a été adoptée par une famille d’accueil et qui s’appelait Mélissa. J’ai vu ta photo, c’est comme ça que je t’ai reconnue !- Alors j’ai une petite sœur ?- Eh oui ! confirma Fanette avec un large sourire. Et elle se mit à lui poser un nombre de questions incalculable sous les yeux réjouis du reste de la bande. Mélissa essaya de lui donner toutes les réponses qu’elle pouvait.

Grimme l’invita à venir chez eux pour discuter plus calmement qu’ici, au milieu du brouhaha du marché ! Le petit groupe parla pendant une bonne heure; hélas, le soir approchait déjà; il était temps pour Mélissa de rentrer.Arrivée chez elle, elle fut accueillie par une maman très en colère.- Où étais-tu passée ?- J’ai rencontré ma petite sœur, dit Mélissa d’une voie timide et tremblante.- Tu veux dire… ta petite sœur Fanette ?- Oui. Tu la connais ? demanda Mélissa très étonnée.Et là, la maman de Mélissa eut un petit moment de panique. Elle avait peur de perdre sa fille si elle ne lui racontait pas tout de suite la vérité. Alors elle lui

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expliqua ce qui s’était passé.- Oui. Nous l’avons vue quand nous t’avons adoptée. Nous n’avons pas pu la prendre avec nous, hélas, car elle était trop petite.- Pourquoi ne m’as tu jamais parlé d’elle ?- J’avais peur que tu décides de partir. Avec le temps, je t’ai considérée comme ma propre fille, tu comprends...- Moi aussi je te considère comme ma vraie mère ! Je ne te quitterai jamais. Et avec Fanette, on a trouvé une solution pour communiquer.- Ah oui, laquelle ?- On va s’écrire. Ou se téléphoner. Ou se rencontrer, par exemple ici… si tu veux bien !- Bien sûr ! C’est une très bonne idée ! dit sa maman, la gorge serrée.

Elle redoutait ce lien qui allait se créer entre les deux sœurs et serra très fort sa fille contre elle. Mélissa ressentit la crainte de sa mère et la rassura. Elle lui dit : «Maman, tu devrais faire la connaissance de Fanette, je t’assure. Tu verras, c’est une fille très sympa et posée. Ce n’est pas une séparation que tu dois redouter; c’est au contraire un rapprochement que tu peux espérer ! »Avec ces quelques mots, sa maman fut soulagée.

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Assises Internationales du Roman

16 classes primairesont lu, rencontré et écrit avec :

Sophie Chérer, Aurélien Loncke, Marie-Aude Murail, Claire Ubac

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