Ecole maternelle, démarche

d’investigation et espace

scientifiquescientifique

Frédérique BOURGEOIS, PEMF, Ecole Maternelle Jean Moulin, Chaumont

Frédéric CHARLES, IUFM de Chaumont,

LERP (URCA) & STEF (ENS Cachan)

L’ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE ET

TECHNIQUE À L’ÉCOLE MATERNELLE

Les enjeux de l’enseignement

scientifique à l’école maternelle• Une école non obligatoire

• De l’école gardienne à « l’école pour tous » (Prost,

1981)

• Rôle d’éducation publique et collective des jeunes

voire des très jeunes enfants (plus d’un tiers desvoire des très jeunes enfants (plus d’un tiers des

enfants de deux ans la fréquentent, 98% des enfants

âgés de quatre et cinq ans)

• Le segment scolaire de la première éducation

scientifique et technique qui doit offrir une

capitalisation expérientielle (Coquidé et Lebeaume,

2003)

Les contenus scientifiques

• A process-driven curriculum ; a child centrededucation (Ross, 2000)

• Un objectif essentiel, l’acquisition d’un langage oralriche, organisé et compréhensible par tous et quidoit être associé aux autres domaines d’activités(Ministère de l’Education Nationale, 2008)(Ministère de l’Education Nationale, 2008)

• Pas de sciences mais un domaine d’activités étiqueté« Découvrir le Monde », monde du vivant, de lamatière et des objets

• Les moments scolaires à contenus scientifiques sontimbriqués dans un système complexe et fortementréticulé

PEUT-ON FAIRE DES SCIENCES ET

FAIRE VIVRE DES INVESTIGATIONS FAIRE VIVRE DES INVESTIGATIONS

AUX ÉLÈVES DE LA MATERNELLE ?

Des obstacles

• Les possibilités cognitives etpsychologiques des enfants fréquentantl’école maternelle

• Le rapport aux autres• Le rapport aux autres

• Les possibilités motrices et graphiques

• Les possibilités langagières des enfantsde l’école maternelle

• Les capacités visées ne se construisentqu’à moyen ou long terme

Des intérêts• L’enfant est sensible au pouvoir, monte et

démonte• La richesse des activités scientifiques et

technologiques :�Le langage d’évocation et de situation sont sollicités�Les traces écrites sont très variées�Le domaine d’activités « Découvrir le Monde » contribue à�Le domaine d’activités « Découvrir le Monde » contribue à

l’enrichissement du lexique et à la structuration de lasyntaxe ; des mots précis, des connecteurs, des marquesde la généralité vont être employés

• Les activités scientifiques et techniquescontribuent à l’évolution de la pensée(raisonnement) et la structuration desconnaissances

LA MISE EN PLACE D’UN ESPACE

SCIENTIFIQUE UTILE AUX

DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA

DÉMARCHE D’INVESTIGATION

Présentation de l’espace scientifique

(ES)

Présentation de l’ES (2)

Présentation de l’ES (3)

L’ES permet de développer des

attitudes scientifiques (1)

• De la simple curiosité vers le

questionnement

• Du tâtonnement à l’expérimentation• Du tâtonnement à l’expérimentation

• Des activités fonctionnelles aux

activités d’investigation (Coquidé &

Giordan, 1997)

L’ES permet de développer des attitudes

scientifiques (2)

• L’action et l’anticipation

• Se confronter aux autres dans l’action

• Retour sur l’action et partage des

découvertes (faire, faire et dire, dire et

faire)

ES

ACTIVITE LIBRE

Action, curiosité, QUESTIONNNEMENT,

tâtonnement, expérimentation

ESPACE REGROUPEMENT

AVEC LA PE

Verbalisation, parole, retour sur

l’action sans le matériel, partage

pour dire, faire des suppositions…

QUESTIONNEMENT

STRUCTURATION

ATELIER

ACTIVITE CONTRAINTE AVEC LA PE

Action et verbalisation

INVESTIGATION

L’ES permet de développer des

attitudes scientifiques (3)

• Avoir un rapport différent à l’erreur• Avoir un rapport différent à l’erreur

• Faire preuve de persévérance

• Dépasser les apparences et douter

Aller au-delà des apparences…

• Qu’as-tu appris sur les aimants ?

• « Des fois, le gris, c’est pas du fer »

• « Les gros aimants, c’est pas forcement • « Les gros aimants, c’est pas forcement

les plus forts. Y en a des grands qui sont

pas forts et des petits qui sont très

forts »

L’ES permet de construire des

connaissances scientifiques et

techniques(1)

• Par des investigations expérimentales• Par des investigations expérimentales

• Par des investigations d’observation

• Par des investigations documentaires

Qu’as tu appris sur les aimants ?

• « Les aimants, ça attire le fer » ; « Des fois, le gris,

c’est pas du fer. »

• « Des fois, on a deux aimants, ils ont la force de pas

se coller. » ; « J’ai appris que les aimants, ça a une

force. » ; « Les aimants des fois, ils s’aimantent entre

eux, des fois non. »

• « Quand on retourne l’aimant, ça colle plus. » ; « Les

gros aimants, c’est pas forcément les plus forts. Y en

a des grands qui sont pas forts et des petits qui sont

très forts. »

Observation et documentation autour

de l’élevage des phasmes

• « Si il y a un danger, le phasme fait semblant d’être en bois »

• « Il a grignoté le lierre, il mange du lierre. Il aime les feuilles bien fraîches »aime les feuilles bien fraîches »

• « Les œufs, ils sont ronds, ils ont un petit couvercle blanc, et les crottes, elles sont allongées et elles sont toutes noires »

• « Dedans, c’est liquide, c’est comme les œufs des poussins »

• Par l’utilisation d’aller-retour entre

observation et dessin d’observation, desobservation et dessin d’observation, des

connaissances et des compétences se

construisent (Guichard, 1998)

• Les élèves apprennent à faire la distinction

entre le dessin spontané, esthétique et dessinentre le dessin spontané, esthétique et dessin

et schéma scientifiques

L’ES permet de construire des

compétences langagières (1)

• Des mots précis, du lexique : « J’ai appris que les

aimants, ça a une force »

• Des connecteurs logiques : « Si on met une feuille

entre deux aimants, ça peut les coller quand même,entre deux aimants, ça peut les coller quand même,

parce que la force, elle passe au travers de la feuille »

; « Si c’est pas très près, ça peut plus l’attirer, faudrait

un aimant super fort » ; à propos du défi pour

déplacer l’objet le long du bac « C’est normal, c’est

plus près par là que par au-dessus parce que y a

plein d’eau »

L’ES permet de construire des

compétences langagières (2)

• Des marques de la généralité vont être plus

fréquemment employées par les élèves

• « Avec un aimant, on peut faire bouger les objets• « Avec un aimant, on peut faire bouger les objets

sans les toucher » ; « Sur les aimants, y a un côté qui

s’aimante, et y a un côté qui s’aimante pas »

L’ES permet de construire des

compétences langagières (3)

• L’ES et les activités d’investigation contribuent à la

distanciation des élèves : dans les moments de

regroupement, ils sont capables de sortir du

descriptif et de l’action pour aller vers une règledescriptif et de l’action pour aller vers une règle

générale pour énoncer (ou résumer) une activité par

exemple

• Les élèves en se confrontant aux autres ont appris à

communiquer (prendre la parole en restant dans le

propos, écouter le discours des autres)

L’ES permet de communiquer à

d’autres

• Par ces différentes investigations menées, les

élèves vont être amenés à communiquer à

d’autres sous différentes formes (productions d’autres sous différentes formes (productions

individuelles, affiches, expositions pour les

autres classes…)

• Les dessins sont toujours produits dans l’idée

de communiquer aux autres

Conclusion : pourquoi mettre en place

un ES ?• L’ES permet d’amorcer les activités de manière libre pour

les enfants qui découvrent et partagent

• L’ES permet de faire des mises en commun appuyées sur un vécu commun et ainsi de tenir compte des représentations initiales des élèves

• L’ES permet de mener des investigations variées

• L’ES permet le réinvestissement par sa permanence : les

élèves retournent librement à l’ES, font et refont, disent et redisent…

• … donnant parfois naissance à de nouveaux questionnements