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ÉCONOMIE DE L ’EAU Les techniques et les moyens I-/ INTRODUCTION : . On sait que la population augmente en nombre et en exigence de confort .IL sera difficile de satisfaire les besoins en eau du pays ; donc il faudra connaître les différentes situations qui se présentent en matière de disponibilités et de consommation en eau agricole, d’où la notion d’économie d’eau en irrigation. Pour pouvoir réaliser une économie d’eau on commencera par identifier les différents points de perte de cette précieuse eau vis-à-vis des techniques d’irrigations utilisées II-/ EFFICIENCE D’ IRRIGATION : 1)- Définition : La notion d’efficience d’irrigation ( rendement des irrigations ou bien performance d’irrigation) est introduite pour tenir compte des pertes d’eau durant le transport et au champs. 2)- Pertes d’eau :

Economie de l'eau

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ÉCONOMIE DE L ’EAULes techniques et les moyens

I-/ INTRODUCTION :.

On sait que la population augmente en nombre et en exigence de confort .IL sera difficile de satisfaire les besoins en eau du pays ; donc il faudra connaître les différentes situations qui se présentent en matière de disponibilités et de consommation en eau agricole, d’où la notion d’économie d’eau en irrigation.

Pour pouvoir réaliser une économie d’eau on commencera par identifier les différents points de perte de cette précieuse eau vis-à-vis des techniques d’irrigations utilisées

II-/ EFFICIENCE D’ IRRIGATION :

1)- Définition :

La notion d’efficience d’irrigation ( rendement des irrigations ou bien performance d’irrigation) est introduite pour tenir compte des pertes d’eau durant le transport et au champs.

2)- Pertes d’eau :

La quantité d’eau distribuée, et à fortiori la quantité d’eau apportée à la zone radiculaire des plantes, sont toujours inférieures à la quantité d’eau dérivée de la source d’alimentation (rivière, puits ou forage). Une partie de l’eau dérivée est perdue durant le transport dans les canaux, et une autre durant la distribution aux champs. Le reste est retenue dans la zone radiculaire et par suite utilisée par les plantes. En d’autres termes, seulement une partie de l’eau dérivée est effectivement disponible pour l’irrigation, l’autre partie est perdue durant le transport, et la distribution aux champs avant d’atteindre les racines des plantes.

Les pertes d’eau dans les canaux sont de plusieurs sortes (fig.ci-dessous) :

(1) * pertes par évaporation à la surface de l’eau.(2) * pertes par percolation profondes dans le sol à travers le fond du canal.(3) * pertes par infiltration à travers les berges du canal ou bien les diguettes.(4) * pertes par diversement au sommet des diguettes .(5) * pertes dues à des brèches dans les diguettes. (6) * pertes par écoulement dans les drains.(7) * pertes par écoulement à travers les trous de passage des rongeurs dans

les diguettes ou bien dans les berges du canal.

La figure ci-dessous montre les pertes qui peuvent avoir lieux aux champs ; elles sont dues soit :

(1) * au ruissellement en surface, où l’eau est ensuite collectée par le réseau de drainage

(2) * à la percolation des eaux perdues dans les couches profondes du sol au dessous de la zone radiculaire.

III-/ PERTES D’ EAU ET TECHNIQUE D’ IRRIGATION UTILISÉE :

1)- Irrigation gravitaire :

Avec cette technique les pertes sont importantes ; elles sont dues :

* à la planche :

+ percolation profonde importante en tête+ fuite à l’aval en direction de la colature+ perte en cours d’écoulement entre amont et aval de la parcelle+ évaporation.

* à la rigole : + perte entre plants de cultures+ percolation forte à l’amont+ fuite à l’aval+ évaporation

2)- Irrigation par aspersion :

Presque pas de perte au niveau du transport à l’intérieur de la parcelle ;On peut avoir des pertes :

+ par évaporation+ par le vent+ par ressuyage ( mauvais contrôle du front d’humectation)+ par la mauvaise uniformité+ dans l’intervalle inter-arbres, si cette aspersion est destinée à

l’arboriculture.

3)- Irrigation localisée :

Presque pas de perte au niveau du transport à l’intérieur de la parcelle ;On peut avoir perte :

+ par percolation profonde pour les sols sableux+ par diffusion latérale ( pour les sols argileux)+ par évaporation pour tous types de sol particulièrement pour les sols argileux arrosés par micro-jet .

IV-/ SOLUTIONS POSSIBLES :

1)- Irrigation à la planche :

Un nivellement plus poussé sera nécessaire pour :

+ mieux contrôler la progression de l’onde de front et l’infiltration+ l’irrigation par vague devra être envisagée comme solution de rechange chaque fois que possible

2)- Irrigation à la raie :

une meilleure économie d’eau avec :

+ un nivellement plus poussé+ une longueur plus optimiste+ l’irrigation par saccades devra également être envisagée

Si les cultures ne sont pas en lignes mais en cuvettes individuelles, un gain certain sera fait en revêtant l’espace inter-cuvettes ou mieux par utilisation de conduites fermées basse pression

3)- Irrigation par aspersion :

les possibilités en gain seront à chercher par :

+ une meilleure uniformité de la distribution des gouttelettes + la lutte contre l’évaporation ( irrigation de nuit )+ un meilleure contrôle de l’action du vent ‘ par exemple brise-vent) + un meilleure contrôle du front d’humectation souterrain

4)- Irrigation localisée :

Supprimer toute fuite par :

+ percolation profonde+ par écoulement latéral+ par évaporation

L’ eau devant être contenue dans une poche pratiquement hermétique dans laquelle le système racinaire ira s’alimenter.

Tout débondera du chois judicieux à faire pour les distributeurs, leur nombre, leur répartition, leur emplacement, la texture du sol, la relation débit-pression etc…

V-/ IRRIGATION LOCALISÉE :

1) -Besoin en eau :

L’irrigation localisée limite fortement la consommation parasite de l’eau (évaporation, mauvaises herbes, infiltration,…) si bien que presque toute l’eau apportée à la plante est consommée par celle ci .

Ainsi, on évaluera les besoins journaliers en eau ETP(1) en réduisant les valeurs d’ ETP établies par l’irrigation traditionnelle. On aura :

Où p représente la fraction du sol couverte par le feuillage de la culture.

2)- Dose d’irrigation :

Pour l’irrigation localisée, la dose d’arrosage se voit réduite vu qu’on fournit de l’eau qu’à une portion du volume de sol définit par l’irrigation traditionnelle.

L’irrigation localisée peut irriguer plusieurs types de cultures avec un volume d’eau moins important que celui dont nécessite plusieurs autres types d’irrigation . En effet, les pertes d’eau par évaporation sont réduites puisqu’il n’y a pas de trajectoire aérienne des goutteurs d’eau, que le feuillage n’est pas humidifié inutilement, qu’une grande partie du sol reste sèche, et enfin que la croissance des mauvaises herbes est très limitée n’entraînant pas une consommation parasite d’eau.

3)-Comment éviter les pertes :

On l’assure en définissant les besoins en eau de l’exploitation :

+ calculer les quantités nécessaires selon les cultures et les surfaces à arroser + calculer le débit d’équipement,+équilibrer les débits des secteurs

ETP(1) = ETP ( 0.1 + 0.9 * p )

Ensuite, il faut :

- Bien conduire les arrosages   :

Maintenir un même volume de sol humidifié (bulbe) pendant toute la saison d’irrigation

* Démarrer les irrigations sur un sol encore ‘ frais ‘ (donc plus tôt qu’en aspersion)

* Maintenir l’irrigation à faible dose après la pluie * Augmenter suffisamment les apports au fur et a mesure que l’on avance en période sèche, car la réserve de la partie non irriguée du sol s’épuise (En début de saison, la contribution en eau du sol est supérieur à celle du bulbe par contre, enfin de saison, l’eau du sol s’épuise ; seul le bulbe alimente en eau les racines );

Des contrôles fréquents de l’état hydrique du sol permettent une conduite performante des arrosages.

-Bien entretenir le réseau   :

Pour maintenir une distribution de l’eau aussi homogène que possible, il faut bien entretenir le réseau ;La durée de vie et les performances du réseau dépendent directement du soin apporté à sa maintenance :

Nettoyer les filtres Contrôler le débit des distributeurs

Purger l’ensemble du réseau au moins en début

et en fin de la saison

Purger les rampes en cours de campagne

Les organes de distribution d’irrigation localisée sont sensibles au colmatage.Ce dernier ne se manifeste pas brutalement sur l’ensemble du réseauLe colmatage est lent, progressif et irrégulier au cours des campagnes d’irrigation ;Cela entraîne :

* une baisse des débits plus au moins importante suivant le degré de colmatage des organes de distribution

* une mauvaise répartition de l’eau sur la parcelle

Comment faire :

* en veillant au bon fonctionnement des filtres et en les nettoyant

* en contrôlant régulièrement le réseau de distribution ( par exemple les joints d’étanchéité dans les raccords .

* en le purgeant (pour éliminer les dépôts décollés des parois ou pour évacuer les sédiments qui se sont déposés).

Contrôle des organes de distribution :

Un bon moyen pour s’apercevoir de la baisse des débits due au colmatage progressif des organes de distribution consiste à mesurer régulièrement le débit total distribué par l’installation, grâce à un compteur d’eau monté en tête de réseau sur lequel on contrôlera le volume distribué pendant une heure.

Il faut en outre :

* vérifier en début et en cours de campagne que les organes de distribution ne sont pas obstrués

* contrôler périodiquement (si possible chaque année avant la mise en route du réseau) l’uniformité des débits et leur variation par rapport à ceux du réseau neuf.

VI- CONCLUSION :

Selon le critère d’économie de l’eau, le classement de performance sera

pour l’irrigation localisée, puis pour l’aspersion et enfin pour le gravitaire.

Mais malheureusement en TUNISIE, ce système de sélection de la technique

n’est pas si évident et ceci par suite de considérations autres que celles du gain

en eau, de considérations qui ont mené à certaines réserves de la part des

agriculteurs, vis-à-vis du goutte à goutte en particulier.