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ÉCONOMIE GÉNÉRALE Jean-Philippe Berrou L’économie : Trouver des explications: processus par lesquels la vie de population, de personnes si similaires, est ce qu’elle est, devient ce qu’elle est Conditions matérielles dans lesquelles ces ménages vivent Nature des choix, comment ils se forment et interagissent avec ceux des autres Faire des recommandations politiques (modalités d’action ) Analyse et recommandations peuvent être à faites à différents niveaux Ménage Village Pays Monde Dépend des questionnements INTRODUCTION 1. LES CONTOURS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 1.1) L’économie au quotidien Alfred Marshall (1842-1924) : l’économie est « l’étude des êtres humains dans leur vie de tous les jours » Questionnements autant privés que locaux, nationaux, mondiaux Que vais-je acheter au supermarché ? Dois-je épargner pour me payer des vacances cet été ? Dois-je continuer mes études ou chercher de suite un travail ? Comment le système économique parvient-il à satisfaire nos besoins ? Quand et pourquoi le système économique déraille, rentre en crise ? Pourquoi les pays riches ont-ils vu leur richesse tant augmenter avec le temps ? Pourquoi d’autres pays restent pauvres ? L’économie s’intéresse : A la production des biens et services: quelles quantités produites, comment (quelles techniques, nombre d’employés ), par qui A la répartition du revenu issu de cette production A la consommation de ces biens et services: sommes dépensées, influence des prix, choix…. Krugman et Wells : → « Une économie est un système de coordination des activités productives d’une société » → « La science économique est l’étude des économies, à l’échelle des individus et de la société dans son ensemble »

Économie Générale - M. Berrou

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Notes du cours de amphi d'Économie Générale, prises à Sciences Po Bordeaux, l'année 2014/2015

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Page 1: Économie Générale - M. Berrou

ÉCONOMIE GÉNÉRALEJean-Philippe Berrou

L’économie :

✔ Trouver des explications: processus par lesquels la vie de population, de personnes sisimilaires, est ce qu’elle est, devient ce qu’elle est

◦ Conditions matérielles dans lesquelles ces ménages vivent

◦ Nature des choix, comment ils se forment et interagissent avec ceux des autres

✔ Faire des recommandations politiques (modalités d’action)

✔ Analyse et recommandations peuvent être à faites à différents niveaux

◦ Ménage

◦ Village

◦ Pays

◦ Monde

✔ Dépend des questionnements

INTRODUCTION

1. LES CONTOURS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE

1.1) L’économie au quotidien

Alfred Marshall (1842-1924) : l’économie est « l’étude des êtres humains dans leur vie de tous lesjours »

● Questionnements autant privés que locaux, nationaux, mondiaux

➔ Que vais-je acheter au supermarché ? Dois-je épargner pour me payer des vacances cetété ? Dois-je continuer mes études ou chercher de suite un travail ?

➔ Comment le système économique parvient-il à satisfaire nos besoins ?

➔ Quand et pourquoi le système économique déraille, rentre en crise ?

➔ Pourquoi les pays riches ont-ils vu leur richesse tant augmenter avec le temps ? Pourquoid’autres pays restent pauvres ?

L’économie s’intéresse :

• A la production des biens et services: quelles quantités produites, comment (quellestechniques, nombre d’employés), par qui…

• A la répartition du revenu issu de cette production

• A la consommation de ces biens et services: sommes dépensées, influence des prix,choix….

Krugman et Wells : → « Une économie est un système de coordination des activités productives d’une société » → « La science économique est l’étude des économies, à l’échelle des individus et de la sociétédans son ensemble »

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1.2) L’économie comme science de la rareté

Chez les Classiques (18ème – 19ème) :

→ L’économie comme science de l’accumulation des richesses ou des biens

• Aristote : « oeconomie » (oîkos) - gestion domestique raisonnable - vs « chrématistique »- l’art de s’enrichir (accumulation) ;

• Adam Smith (1776, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations):comment « procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante »

• Triptyque : Production, répartition, accumulation [PRA]

→ Karl Marx (1818-1883): science des conditions sociales (contradictoires) de la production

La révolution marginaliste : science de la rareté et des choix :

• Des ressources (facteurs de production) limitées : travail, capital, ressources naturelles

• Des besoins humains illimitées

◦ Distinction besoins à caractère absolu (seuil) / relatif (imitation/différenciation) (cf.Keynes, 1930, Essais sur la monnaie et l’économie)

• La rareté : décalage entre désir et réalité

◦ Impose de faire des choix (arbitrages) : problème d’allocation (optimale) desressources, de répartition des ressources.

• Science de la rareté et des choix

◦ « L’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relationentre les fins et les moyens rares à usage alternatifs » (Robins, 1947)

◦ « L’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les ressourcesrares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins » (Généreux, 2001)

◦ « L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employéespour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse d’une partaux opérations essentielles que sont la production, la distribution, et la consommationdes biens, d’autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter cesopérations » (Edmond Malinvaud, in Beffy, 2008)

1.3) Les méthodes de la science économique

→ Modélisation et formalisation: une démarche hypothético-déductive • L’observation des phénomènes économiques amène à s’interroger sur les relations qui

peuvent exister entre certaines variables ◦ Problème : tout interagit avec tout, complexité du monde social

• Modèle: représentation simplifiée de la réalité pour construire une interprétation intelligibledu monde ◦ Se focaliser sur certaines variables et les liens entre elles toutes choses égales par ailleurs

(tcepa) ◦ Littéraire ou mathématique (formalisation) ◦ Confronté aux données empiriques (collecte des données, statistiques)

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→ Microéconomie et macroéconomie :

Microéconomie

• Étudie comment les individus (ménages, entreprises) prennent leurs décisions etcomment ces décisions interagissent sur les marchés

• Recherche de la validité de l’intuition de d’Adam Smith (main invisible) ;

• Théorie de la décision.

Macroéconomie

• Décrire et analyser le fonctionnement global d’une économie : comment les actionsde tous les individus et firmes dans l’économie interagissent pour produire un certainniveau de performance économique globale

➔ Grands agrégats économiques: PIB, taux de chômage, taux d’inflation, croissance

➔ Leur évolution, alternances de hauts et de bas de l’activité économique

➔ Comment les politiques gouvernementales peuvent être employées pour minimiserles dommages créés par les fluctuations

Individualisme méthodologique vs holisme

• Individualisme méthodologique

◦ Expliquer un phénomène par la reconstruction des motivations des individus concernéspar ce phénomène, et le penser comme résultat de l’agrégation des comportementsindividuels.

◦ Le tout est la somme des parties

◦ Les choix des millions d’individus participent des contraintes et opportunités auxquelsils font faces (de manière volontaire ou non)

• Holisme

◦ Explique les éléments à partir du tout, les comportements des agents sont expliqués àpartir de la société, de la structure sociale.

→ Économie positive et économie normative

• Économie positive : décrit la manière dont l’économie fonctionne effectivement

◦ Se veut objective, débarrassée de tout préjugé, de tout jugement de valeur

◦ Démarche scientifique (Popper, 1942; principe de réfutabilité)

• Économie normative : prescriptions sur la manière dont l’économie devrait fonctionner

◦ Se fonde sur des jugements de valeur (objectifs que l’on assigne à la société, prioritésentre ces objectifs…)

2. LES SYSTÈMES ÉCONOMIQUES

2.1) L’institutionnalisation du procès économique (chez Polanyi (1886-1964))

→ Économie formelle vs économie substantive

• Sens formel

◦ Définition de L. Robins: l’étude des actions rationnelles visant à combiner le mieuxpossible des moyens rares pour atteindre des fins spécifiques

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• Sens substantif

◦ « dépendance de l’homme par rapport à la nature et à ses semblables pour assurer sasurvie [et] renvoie à l’échange entre l’homme et son environnement naturel et social »(Polanyi, 1975)

• « Economic fallacy »

◦ Confondre la théorie formelle des choix avec le problème de la satisfaction des besoins,à confondre la circulation des biens avec l’échange marchand

◦ Économie comme « procès institutionnalisé d’interaction entre l’homme et sonenvironnement » (Polanyi, 1975: 242)

▪ Procès concerne la production et la circulation des biens

▪ L’institutionnalisation est ce qui permet d’assurer la stabilité du procès

→ Les trois formes d’intégration du procès économique 1. La réciprocité

◦ Les biens et les services sont produits et échangés d’une manière mutuelle, équivalenteou symétrique entre deux personnes ou deux groupes contre d’autres biens ou services.

◦ Finalités sociales (liens, cohésion, mariage…)

◦ Logiques du don/contre don étudiées par Mauss2. La redistribution

◦ Une autorité centrale (chefferie, État) collecte et emmagasine différents tributs etprestations issus des unités de productions puis les redistribue vers ces dernières

◦ Règles précises garantissant la production et la circulation (répartition) des ressources 3. L’ échange

◦ Deux propriétaires se cèdent respectivement un bien contre un autre bien à un prix donné

◦ Économie de marché : les prix ont la capacité d’influencer et d’orienter la structure etl’organisation de la production (incitations, signal)

◦ Distinguer les marchés (places) du Marché (système de marché)

2.2) La classification des systèmes économiques

→ Économie de marché vs économie planifiée: le degré d’intervention de l’État

• Économie planifiée

◦ Système socialiste ou communiste: propriété collective de la terre et du capital

◦ Planification de l’affectation des ressources

▪ Arbitrage entre consommation actuelle et investissement futur

▪ Rendement de chaque secteur d’activité, de chaque entreprise, des méthodes deproduction utilisées, des ressources nécessaires… (matrices input/output)

▪ Répartition de la production entre les consommateurs en fonction des objectifs dugouvernement (sur la base des besoins, de la contribution de chacun…)

◦ Limites :

▪ Coûts de collecte et d’analyse de l’information, coût du contrôle

▪ Lourdeurs bureaucratiques

▪ Mauvais signal par les prix : mauvaises incitations et usage inefficient des ressources(excédents / pénuries, problème d’accès aux moyens de production, files d’attente…)

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▪ Question des libertés individuelles

• Économie de marché (« totalement libre »)

◦ Économie où « une partie substantielle de l’activité est organisée autour de marchés »(Guesnerie)

▪ Libéralisme et propriété privé, intuition de Smith (« main invisible »), gain àl’échange (spécialisation)

▪ Mécanisme des prix (signal, incitation) qui assurent que sur chaque marché l’offresoit égale à la demande (équilibre)

▪ Production et consommation résultat de décisions décentralisées prises par unemultitude d’individus (firmes, consommateurs)

▪ Interdépendance des marchés et allocation optimale des ressources

◦ Limites

▪ Concurrence est souvent limitée (monopole, oligopole…influencent les prix)

▪ Pouvoir et propriété ne sont pas toujours équitablement répartis

▪ Externalités négatives (pollutions) et biens publics

▪ …

▪ Imperfection et instabilité des marchés

→ Du capitalisme aux capitalismes: dans le temps et dans l’espace

• Le capitalisme : système social (mode de production)

◦ Salariat

▪ Obligation pour ceux qui sont dépourvus de tout capital de vendre leur force detravail, de laquelle les capitalistes tirent une plus-value qui vient accroître leurcapital dont la finalité est de se valoriser (accumulation)

◦ Propriété privée de moyens de production (droit naturel)

▪ Une faible proportion des membres de la société détiennent le gros des moyens deproduction, qu’ils utilisent pour produire d’avantage de richesse (accumulez,accumulez, c’est la loi des prophètes ! (Marx))

◦ Dynamique : concurrence, innovation, flexibilité

◦ Conflictuel: antagonismes (salariés / patrons), classes, inégalités

◦ Instable: croissance, récession, crises, cycles

• Cinq domaines/formes institutionnels fondamentaux (École de la Régulation)

◦ La forme de la concurrence : règles qui encadrent les marchés des biens et services(fixation des prix, droit de la concurrence...)

◦ La forme du rapport salarial : règles qui organisent le travail, sa rémunération…

◦ La forme de la contrainte monétaire ou le régime monétaire

◦ La forme de l'État : modes d'intervention de l'État

◦ Le régime international : modalités d'insertion internationale (financière, monétaire etcommerciale) des économies nationales

• L’évolution des formes de capitalisme dans l’histoire

◦ Un capitalisme « sauvage » et/ou « concurrentiel » (RI jusqu’aux 30’)

▪ Régime d’accumulation extensive du capital et donc de faibles gains de productivité+ formes institutionnelles libérales

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▪ Période « sauvage »: mouvement des enclosures, précarité des conditions de travail,paupérisation…

▪ Capitalisme inter-national (fin 19ème-début 20ème)

• Luttes sociales : une intervention de l'État qui, lentement, légifère en matière detravail et de protection sociale.

• Le rôle des États est plus marqué en matière économique, car le capitalismeindustriel a grand besoin de lui

◦ Un capitalisme « monopoliste » (« fordiste »)

▪ Régime d’accumulation intensive source d’une forte croissance + formesinstitutionnelles caractérisées par l’interventionnisme et la recherche de stabilitésociale grâce aux négociations collectives.

• Taylorisme (organisation scientifique du travail (OST)) : spécialisation dutravail, parcellisation, sélection, contrôle, coopération

• Nouvelle forme du rapport salarial : compromis fordiste (production de masse etconsommation de masse)

• Constitution de grands groupes industriels (concentration)

• État providence (politique macroéconomique conjoncturelle)

• Ouverture internationale croissante

◦ Un capitalisme « financiarisé » (« patrimoniale »)

▪ Tournant des années 80 (Volcker, Reagan, Thatcher): TINA (There's no alternative)

▪ Trois caractéristiques ou tendances majeures ?

• Économie d’actionnaires (capitalisme patrimonial): nouvelle forme de propriété(plus égalitaire) ?

• Économie post-industrielle, tertiarisation ?

• Économie de l’information (capitalisme cognitif) → développement des NTIC ?

• Cinq capitalismes (Bruno Amable, 2005)

◦ Cinq domaines institutionnels

▪ Réglementation et forme de la concurrence sur le marché des biens et services

▪ La réglementation des marchés du travail (rapport salarial)

▪ Les caractéristiques des marchés financiers (intermédiation financière, gouvernancedes entreprises…)

▪ La protection sociale

▪ Le système d'éducation

CHAPITRE 1 ACTEURS ET OPÉRATIONS DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE NATIONALE

Introduction

→ Le cadre de la comptabilité nationale

• Une représentation simplifiée et chiffrée du fonctionnement d’un ensemble économique

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pendant une période de temps déterminée

◦ Origines

▪ Physiocrates (18ème) et F. Quesnay (1694-1774) : Tableau économique (1758)

▪ J.-M. Keynes (1883-1946) : Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de lamonnaie (1936)

◦ Simplifiée : idée de modèle (identifier les acteurs fondamentaux, description de leursactivités, interrelations entre eux)

◦ Chiffrée: l’activité des agents économiques et les liaisons entre eux sont quantifiéesdans un système de comptes articulés

▪ Unité de compte: monnaie nationale (évaluation à prix courant)

◦ Spatialisée : espace national

◦ Périodisée: comptabilité en termes de flux

1.1) Les principaux agents économiques

A- Unités institutionnelles et secteurs institutionnels

→ Les unités institutionnelles

• Centres de décisions indépendants dans le cadre de leur fonction principale

◦ Regroupées en secteurs institutionnels

→ Les secteurs institutionnels

• Ensemble d’unités institutionnelles qui ont un comportement économique semblable(fonction + ressources)

◦ Cinq secteurs institutionnels résidents: ménages, sociétés non financières, sociétésfinancières, administrations publiques, les institutions sans but lucratif au service desménages)

◦ Un secteur institutionnel non résident (le reste du monde)

B- Les secteurs institutionnels ou les principaux acteurs économiques

→ Les ménages

• Fonction principale : consommer des biens et services

◦ Éventuellement, la production lorsqu’elle est organisée dans le cadre d’une entrepriseindividuelle (ne distribue pas de revenus et leur propre revenu n’est pas distinct de celuidu ménage)

• Ressources principales

◦ Rémunération des facteurs de production (salaires…), produit des ventes, les transfertssociaux

• La population des ménages peut être étudiée sous deux angles

◦ Études démographiques

◦ Répartition socio-professionnelle, socio-économique

→ Les sociétés non financières (les entreprises)

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• Fonction principale: production de biens et services marchands non financiers

◦ Sociétés non financières publiques (marchandes)

◦ Sociétés non financières privées nationales

◦ Sociétés non financières privées sous contrôle étranger

• Ressources principales: résultat des ventes

• La diversité des entreprises

◦ Selon la forme juridique :

▪ Gestion (propriété) privée

• Entreprises individuelles (personnalité juridique se confond avec la personnalitéphysique) : classées avec les ménages

• Entreprises sociétaires (personnalité morale): se distinguent selon le degré deresponsabilité des associés (SNC, SARL, SA…)

▪ Gestion publique: forme directe (entreprises publiques) et diverses formes decogestion

▪ Gestion coopérative: entreprises de l’économie sociale

◦ Selon les secteurs d’activité (C. Clarck)

▪ Secteur primaire : entreprises productrices de matières premières

▪ Secteur secondaire: industries extractrices et de transformation

▪ Secteur tertiaire: activités de services (publiques ou privées)

◦ Selon la taille des entreprises : la nouvelle nomenclature INSEE

▪ « L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unitéorganisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaineautonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes. »(INSEE)

• Unités légales = les personnes physiques et les sociétés exerçant une activité deproduction de biens ou de services en vue d'une vente

▪ Quatre nouvelles « catégories » de taille d'entreprise: selon les effectifs, le chiffred'affaires et le total de bilan

→ Les sociétés financières

• Fonction principale: fourniture de services d’intermédiation financière et d’assurances

◦ Institutions financières qui fournissent des services d’intermédiation financière (mise enrelation des Agents à Capacité de Financement avec les Agents à Besoin deFinancement): banque centrale, banques, caisses d’épargne…

◦ Auxiliaires financiers: courtiers, sociétés de gestion de portefeuille, bourses de valeursmobilières, autorités de contrôle

◦ Sociétés d’assurance et fonds de pension: activité de mutualisation des risques

• La diversité du paysage bancaire français

◦ Selon le métier

▪ Trois types de métier

• Intermédiation financière

• Activités de marché (opérations sur titres et sur instruments financiers)

• Prestation de service (gestion et mise à disposition de moyens de paiement,

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gestion d’actifs, conseil et ingénierie financière)

▪ Banques de dépôt : travaillent essentiellement avec une clientèle non financière(ménages, entreprises-PME, collectivités).

▪ Banques d’investissement: interviennent sur les marchés financiers pour effectuerdes opérations telles que l’émission d’emprunts obligataires, souscription d’actions,introductions en bourse, fusions acquisitions etc. ‐

▪ Banques universelles: exercent toutes les activités bancaires possibles

◦ Selon l’actionnariat

▪ Banque commerciale: capital détenu par des actionnaires et qui est généralementcotée en Bourse (ex: BNP Paribas). ‐

▪ Banque mutualiste ou coopérative: contrôlée par des sociétaires qui détiennent desparts et qui sont souvent ses clients (peuvent aujourd’hui être cotées en Bourse ce quiimplique de créer une structure appelée holding, ex: Crédit agricole dont la holdingCrédit Agricole SA est cotée).

▪ Banque publique: propriété de l’État.

• Les transformations du paysage bancaire

◦ Financiarisation

◦ Concentration

▪ Taille moyenne des établissements bancaires (États-Unis / Europe)

▪ Principales opérations de concentration et de restructuration intervenues depuis 1996pour les 15 premiers groupes bancaires français

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→ Les administrations publiques

• Fonctions et ressources principales

◦ Production de services non marchands destinés aux autres unités institutionnelles etréalisation d’opérations de redistribution de revenus et de richesses.

◦ Leurs ressources proviennent principalement de contributions obligatoires (impôts etcotisations).

• Trois catégories

◦ Administration centrale (APUC): État et divers organismes divers d’administrationcentrale

◦ APU locales (APUL): collectivités territoriales et organismes gérés par elles (ex: CCI)

◦ Administrations de sécurité sociale (ASSO): fournir des prestations sociales (leshôpitaux publics en font partie).

→ Les ISBLSM (Institutions sans but lucratif au service des ménages)

• Fonction: produire des biens et services non marchands au profit des ménages

• Unités institutionnelles privées

• Ressources : contributions volontaires et subventions publiques.

• Contours relativement vagues: syndicats, comités d’entreprise, associations sportives,culturelles etc.

→ Le reste du monde

• Poste qui retrace les opérations des unités institutionnelles résidentes avec l’étranger

◦ Les unités institutionnelles sont résidentes si elles exercent leurs activités sur le territoirenationale, et ce quelque soit leur nationalité.

▪ La résidence et la nationalité sont deux concepts différents.

• Regroupement de l’ensemble des opérations des unités résidentes avec les unités nonrésidentes.

1.2) Les opérations des agents économiques

A- Les opérations sur les produits (biens et services)

→ Origine des biens et services disponibles sur le marché national et leurs différentesutilisations (destination)

• Ressources

◦ Production

◦ Importation

• Emplois

◦ Consommation

◦ Investissement

◦ Exportation

→ La production

• Activité qui consiste à créer des biens ou des services visant à satisfaire des besoins (utiles)

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◦ Biens : produits matériels (voiture…)

◦ Services: produits immatériels (cours d’économie…)

▪ Services marchands: vendus aux utilisateurs

▪ Services non marchands (défense nationale, justice, éducation nationale, servicesassociatifs…): financés par des prélèvement obligatoires ou des contributionsvolontaires

◦ Fondée sur une vision subjective de la valeur (valeur d’usage) qui s’impose fin 19ème(révolution marginaliste)

▪ La valeur est liée à l’utilité qu’un individu retire de la consommation d’une unité debien ou de service

▪ Produire, c’est créer de la valeur et donc répondre à des besoins

◦ Toute activité est productive dès lors qu’elle contribue à satisfaire un besoin d’unindividu quelconque

• Une mesure statistique plus étroite : activités ayant une valeur monétaire mesurable ouestimable

◦ Production marchande : évaluée au « prix de base »

▪ Prix de base (reçu par le producteur): montant que le producteur reçoit de l’acheteurpar unité produite diminué des impôts sur les produits (TVA, droits douanes, TIPP,impôts sur le tabac..) net des subventions sur les produits (versées par les APU oul’UE pour maintenir le revenu de certains producteurs…)

▪ Prix de marché (payé par le consommateur) = prix de base + impôts sur les produitsnet de subventions + marges commerciales

◦ Production non marchande :

▪ Production pour usage final propre : biens et services produits et conservés à des finsde consommation finale ou de Formation Brute de Capital Fixe (investissement)

• Evaluée au prix de base de produits similaires vendus sur le marché

▪ Services non marchands (introduit en 1976): fournis à d’autres secteursinstitutionnels gratuitement ou à un prix inférieur à la moitié de leur coût deproduction

• Evalués au coûts des facteurs de production (travail, équipements…)

→ La consommation

• Acte de destruction ou de transformation de biens et de services en vue de satisfaire unbesoin ou de produire d’autres biens et services

◦ Consommation intermédiaire

▪ biens et services ayant servi à réaliser la production et ayant disparu dans leprocessus (durée de vue inférieure à un an)

◦ Consommation finale

▪ Dépenses consacrées par les unités institutionnelles à l’acquisition de biens etservices utilisés pour la satisfaction directe des besoins individuels ou collectifs

▪ Ménages, APU, ISBLSM

• Dépense de consommation et consommation effective

◦ Dépense de consommation des ménages

▪ Achats de biens et services, dépenses de santé non remboursées, loyers fictifs des

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propriétaires…

◦ Consommation effective des ménages

▪ Dépenses de consommation + remboursements versés par les administrations desécurité sociale, services publiques non marchands individualisables (on peutidentifier les bénéficiaires directs ; éducation publique)

◦ Consommation effective des administrations

▪ Services des administrations qui ne peuvent être ventilés entre les différents agents(défense, police, justice, éclairage publique…).

◦ CF totale = CF MEN + [CF APU + CF ISBLSM] (TSN → transferts sociaux en nature)

◦ CFE totale = CFE MEN + CFE APU

• VA = Production – CI

• Produit de la nation = cumul des VA des différents agents.

• VA brute / nette

◦ Certaines CI sont difficiles à mesurer: consommation des machines, outils, installationstechniques, bâtiments (le capital) dont l’usure est étalée dans le temps (capital se détruitdans le processus de production)

◦ Consommation de capital fixe (CCF): approximation imparfaite

→ L’investissement

• Détour de production (Böhm-Bawerk, 1851-1914): Consentir un coût immédiat en échanged’une satisfaction ou d’une production future

◦ Investissement = variation du stock de capital fixe installé entre le début et la fin de lapériode

▪ L’investissement de capacité (ou d’extension): accroître le potentiel productif del’entreprise

▪ L’investissement de productivité: rationaliser la production, intégrer le progrèstechnique

▪ L’investissement de remplacement (ou de renouvellement): compense l’obsolescenceet/ou l’usure des équipements.

◦ À la différence de la consommation :

▪ L’investissement est durable

▪ L’investissement ouvre le circuit économique en procurant les moyens de produire:

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• processus qui transforme un capital argent (issu de l’épargne ou du crédit) en unensemble de capacité de production (capital technique)

• FBC = FBCF + Δ Stocks + acquisitions nettes d’objets de valeur

◦ FBCF : acquisitions nettes d’actifs fixes corporels (outils, machines…) ou incorporels(logiciels…)

◦ Δ Stocks = Δ de tous les biens en stocks (matières premières, produits en cours ou finis).

▪ Correspond à un investissement: assurer un approvisionnement régulier pour laproduction, pour la demande – réduire les délais – et représente un coût immédiat(cet investissement peut être contraint - insuffisance de la demande)

◦ Acquisitions nettes d’objet de valeur = plus ou moins values enregistrées lors de l’achatou la vente d’objets qui ont un usage durable mais qui ne sont pas employés pour laproduction d’autres biens et services (œuvre d’art…)

→ Le commerce extérieur

• Importations (ressources) et exportations (emplois)

◦ Importations: biens et services fournis par des agents non résidents à des agents résidents

◦ Exportations: biens et services fournis par des agents résidents à des agents non résidents

◦ Evaluées FAB (Franco à bord) ie à leur valeur au départ du territoire national (excluantles coûts des services de transport et d’assurance nécessaires à leur acheminement versl’étranger).

B- Les opérations de répartition

→ Répartition entre les agents de la valeur ajoutée générée par la production

• Manière dont les richesses crées au cours du processus de production sont distribuées

◦ Ces opérations ne modifient pas le revenu national…il s’agit de simples transferts d’unagent vers un autre (entre secteurs institutionnels différents ou sein du même secteur)

◦ La répartition détermine en revanche le revenu disponible d’un agent

→ Répartition primaire des revenus

• Formation et répartition des revenus issus directement du processus productif

◦ Revenus du travail (salaires - 70% du revenu primaire):

▪ Le salaire brut de base + éléments complémentaires (heures supplémentaires, primes,indemnités de transport ou de congé payé, gratifications…) + cotisations socialespatronales

◦ Revenus des actifs de production (de l’entreprise) (20% du revenu primaire)

▪ Excédent brut d’exploitation

▪ Revenus mixtes (des entreprises individuelles)

◦ Revenus de la propriété (8-9%)

▪ Tirés de la possession d’un actif corporel (terrain, immeuble, équipement),incorporel (brevets, licence…) ou financier (actions, obligations…)

• Dividendes et Intérêts (rémunération d’un capital financier)

• Loyer et fermages (rémunération du capital foncier), y compris les loyers fictifsdes logements occupés par leur propriétaire

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◦ Revenus des administrations publiques

▪ Impôts sur la production et les importations nets des subventions

→ Répartition secondaire des revenus

• Redistribution des revenus indépendamment du processus de production

◦ Prélèvements

▪ Impôts sur le revenu (des personnes physiques et sur les bénéfices) et le patrimoine(impôts directs)

▪ Cotisations sociales des employeurs, des salariés et non salariés

◦ Transferts

▪ Transferts courants sans contrepartie :

• prestations sociales (prestations en espèces des organismes de protection socialeou des employeurs | ex: allocations familiales)

• transferts sociaux en nature (remboursements et prestations de sécurité sociale ennature, fourniture de services individuels non marchands)

▪ Autres transferts courant: primes et indemnités d’assurance-dommage, transfertscourant entre APU… loteries

▪ Transferts en capital (opération de répartition de l’épargne): impôts en capital etaides à l’investissement

C- Les opérations financières

→ Variations de créances et de dettes des agents économiques

• Les opérations financières comprennent:

◦ L’évaluation des moyens de paiement acquis ou cédés par les agents, en contrepartie desopérations sur les produits ou des opérations de répartitions (opérations non financières).

◦ Et d’autre part des opérations proprement financières de créances et de dettes entre lesagents (emprunt, titre, etc.)

• Opérations entre agents à capacité et à besoin de financement (à l’issu des opérationsnon financières)

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◦ Un agent à capacité de financement peut (inversement pour un ABF):

▪ la détenir sous forme monétaire ou quasi monétaire en la déposant sur un comptebancaire ou d’épargne ;

▪ acquérir un titre sur le marché financier (obligation, action, part de fond deplacement…) ;

▪ en prêter une partie directement à un autre agent (contrat de crédit) ;

▪ rembourser des dettes anciennes.

→ Les instruments monétaires (de paiements)

• Servent de support aux règlements en contrepartie des opérations non financières

◦ Monnaie nationale

◦ Devises

◦ Or (les deux derniers = instruments monétaires internationaux)

• Les fonctions de la monnaie

◦ Intermédiaire des échanges

◦ Unité de compte

◦ Réserve de valeur

• Les formes de la monnaie: la dématérialisation

◦ La monnaie retenue dans une économie doit prendre une forme qui contribue le plusefficacement possible à la réalisation des trois fonctions :

▪ Monnaie marchandise: bétail, sel, coquillages… métaux précieux (or et argent)

▪ Monnaie fiduciaire : monnaie de papier ou billets

▪ Monnaie scripturale : écriture dans les comptes d’une banque

• La masse monétaire: ensemble des moyens de paiement en circulation (différentes formes demonnaie et de quasi monnaie)

◦ Ensemble des actifs (monétaires ou non monétaires) dont disposent les agents et quipeuvent être très rapidement utilisés (liquidité) pour réaliser les grandes fonctionsmacroéconomiques (consommation, investissement…)

◦ Agrégats : ensemble homogène

▪ M1: monnaie divisionnaire, billets, comptes à vue

▪ M2: M1+ dépôts à terme inférieur à 2 ans, livrets A, CODEVI, LEP, comptesépargne logement, livrets jeunes…

▪ M3: M1+M2+titres émis sur le marché monétaire par les IFM

→ Les instruments financiers (de placement et de financement)

• Les opérations sur titres Titres participatives :

◦ Actions: titres représentatifs de droits d’associés sur une société émettrice, i.e. titres depropriétés sur une part du patrimoine de la société.

▪ Droit de vote lors des assemblées générales et droit sur les bénéfices (dividendes),rémunération variable

◦ Titres d’OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières)

Page 16: Économie Générale - M. Berrou

▪ Titres représentatifs d’un droit de propriété sur le capital des sociétés qui ne sont pasdes sociétés par actions

Titres de créances :

◦ Les obligations : titres de créances à long terme sur un agent émetteur (entrepriseindustrielle et commerciale, institution financière, collectivité publique)

▪ Le créancier perçoit chaque année un intérêt qui, dans le cas d’obligations ordinaires,est fixe.

◦ Titres de créances négociables (sur le marché monétaire)

▪ Certificats de dépôts négociables (émis par les établissements financiers), billets detrésorerie (entreprises), bons à moyen terme négociable (établissements financiers etentreprises)

• Les crédits et les prêts

◦ Opérations de crédit entre agents entraînant la conclusion d’un contrat de crédit entre lecréancier et le débiteur

▪ Crédits à court (moins d’un an), moyen et long terme (plus d’un an)

◦ Crédits à courts termes entre acheteurs et fournisseurs dans le cadre de relationscommerciales

▪ Crédits commerciaux des fournisseurs à leur clients, avances des acheteurs

CHAPITRE 2

LE CIRCUITUne représentation des interdépendances et des agrégats économiques

Une introduction à la logique du circuit

→ Deux représentations (modélisation) de l’activité économique

• Modélisation par les marchés (statique)

◦ Économie comme juxtaposition de différents marchés (biens et services, travail,capitaux): équilibre des marchés (partiel/général)

• Modélisation par le circuit (dynamique)

◦ Interdépendance profonde de toutes les parties du système économique.

◦ Représentation abstraite de l’activité économique faisant référence à un itinéraire enboucle (flux monétaire et réel)

→ “Understanding the flow of resources in the simplest possible economy”

• Support vidéo

◦ Khan academy:

▪ http://www.khanacademy.org/economics-finance-domain/macroeconomics/gdp-topic/circular-econ-gdp-tutorial/v/circular-flow-of-income-and-expenditures

2.1) Une représentation simplifiée du fonctionnement de l’économie

Page 17: Économie Générale - M. Berrou

A- Le circuit en économie fermée à 2 agents

→ L’identité produit-revenu

• Seule la production de biens et services est créatrice de revenus réels

◦ Production (P) = Revenu (Y)

◦ Les opérations de répartitions et les opérations financières sont sans incidences sur lemontant du revenu national (n’affectent que la distribution du revenu et celles des detteset créances des agents).

• Équilibre ressources / emplois

◦ Y = C

◦ Équilibre entre offre globale et demande globale

B- Le circuit en économie fermée à 3 agents

→ L’identité épargne - investissement

Ce qui est produit (Y) fait l’objet d’une demande de la part des ménages (C) et des entreprises (I)

◦ Y = C+I Le revenu est distribué aux ménages qui le partagent entre consommation et épargne (C et S)

◦ Y=C+S

◦ C+I = C+S

◦ I=S

Page 18: Économie Générale - M. Berrou

L’équilibre du marché des b&s est équivalent à l’équilibre entre épargne et investissement

• Rappel : définition de l’épargne | S = R – C ou S = Y - C

◦ Y= C+I

◦ S = C+I-C =I

◦ S=I

C- Le circuit en économie ouverte

→ L’égalité emplois-ressources

• Y+M = C+I+X

◦ Y= (C+I) + (X-M)

▪ C+I : demande intérieure

▪ X-M = demande étrangère nette (balance des paiements des biens et services)

• Relation nécessaire entre équilibre interne et équilibre externe des opérations de biens etservices

◦ Si le produit et la demande intérieure sont équilibrés, la Balance de Paiements l’est aussi

◦ Une demande intérieure supérieure au produit n’est possible que si l’on achète àl’étranger plus de biens et services que l’on en vend (BP < 0, déficit externe)

◦ Un produit supérieur aux emplois intérieurs indique que l’on vend plus que l’on n’achèteà l’étranger (excédent externe)

D- Le circuit en économie ouverte avec État

Page 19: Économie Générale - M. Berrou

→ L’égalité emplois-ressources

• Y+M = C+I+G+X

◦ Y = (C+I+G) + (X-M)

◦ [C+I+G = demande intérieure et X-M = demande étrangère nette]

E- L’équilibre emploi-ressource: l’équation fondamentale

→ Une reformulation dans les termes de la comptabilité nationale

• Y+M = C+I+G+X ou Y = C+I+G+X-M

◦ Dans les termes de la CN:

▪ L’investissement I = FBC = FBCF + ΔS

▪ La consommation C= CF+CI

▪ La production nationale est mesurée par la valeur ajoutée: VA = Y-CI

• VA= CF+FBCF+ΔS+G+X-M

• L’équation fondamentale: PIB = CF + (FBCF + ΔS) + G + (X – M)

2.2 Les instruments d’analyse économique

A- Équilibre comptable, équilibre économique

→ Équilibre comptable

• Opérations toujours équilibrées : enregistrement ex post

• Équilibre statistique → Équilibre économique

• Compatibilité des plans (décisions) des agents ex ante

• Hypothèse qui peut se réaliser ou nonExemple :Cas de surproduction (insuffisance de la demande): les entreprises surestiment la demande de biensde consommation

• Dans les CN: les biens de consommations invendus augmentent les stocks des entreprises(hausse de la FBC)

◦ Toute la production a bien un emploi, équilibre assuré entre OG et DG.

• Cet équilibre ne correspond pas à l’équilibre désiré par les agents économiques.

◦ Type de déséquilibre économique inévitable ex ante en l’absence de coordinationpréalable.

Page 20: Économie Générale - M. Berrou

→ Le rôle de l’analyse macroéconomique

• Quels mécanismes pour réduire spontanément ces déséquilibres ?

◦ Mécanismes automatiques (prix)

◦ Politique économique

• Grands déséquilibre macroéconomique

◦ Problème de l’épargne (excès ou insuffisance de la demande)

◦ Problème de la demande de monnaie: préférence pour la liquidité (incertitude,spéculation, précaution)

◦ Plein-emploi et sous-emploi

◦ Financement de l’économie et l’inflation

◦ Contrainte extérieure: déficit et contrainte financière ; excédent et risque d’inflation

B- Les agrégats: le PIB

→ Les agrégats

• Grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité économique de l’ensemble del’économie

◦ Comparer les performances dans le temps et dans l’espace

◦ Agrégats les plus importants : agrégats de production et de revenu

→ Les trois méthodes pour mesurer le PIB

➔ Le PIB est un agrégat mesurant les richesses monétaires (marchandes et non marchandes)produites durant l’année par les unités institutionnelles résidentes

1. L’approche par la production ou comment est créée la richesse nationale

• PIB comme indicateur d’activité: PIB = ∑VAB

• Mais la VA est évaluée au prix de base

PIB = ∑VAB + Impôts sur les produits – Subventions sur les produits

2. L’approche par la demande ou comment est dépensée la richesse nationale

• PIB comme somme de la demande intérieure et de la demande extérieure nette

PIB = CF + FBC + X – M

3. L’approche par les revenus ou comment est répartie/distribuée la richesse nationale

• PIB comme somme de revenus primaires distribués par les unités résidentes entre lesrevenus des salariés, les revenus de l’État et les revenus des entreprises (partage de lavaleur ajoutée)

PIB = Rémunération des salariés + Impôts à la production nets des subventions +Excédent brut d’exploitation (EBE)

→ Du PIB au RNB (Revenu National Brut)

• En économie ouverte une partie du revenu issu de la production peut être versé au Reste DuMonde et inversement

◦ Salaires de travailleurs immigrés, profits de firmes étrangères rapatriés vers le paysd’origine, subventions, aides versés à des organisations étrangère

Page 21: Économie Générale - M. Berrou

◦ Inversement : revenus de facteurs de production nationaux ou transferts reçus du RDM

◦ Au niveau de l’économie mondiale, l’identité produit-revenu reste vérifiée

• RNB comme agrégat de revenu

◦ Angle des revenus primaires perçus par les unités institutionnelles

◦ Critère de nationalité et non plus de territorialité (PIB)

RNB = PIB + revenus reçus du RDM - revenus versés au RDM + subventionsreçues du RDM- impôts sur la production versés au RDM

◦ Exemple: le rapport RNB/PIB (en %) est de 135 pour le Koweït et de 86 pour le Brésil

→ Les imperfections du PIB

• Le PIB dans le temps: PIB nominal et PIB réel

◦ Le PIB vise à mesure le niveau d’activité économique d’un pays. Il se modifie pour deuxraisons:

▪ Changement de l’activité économique (augmentation ou diminution des quantités debiens et services produites)

▪ Modification des prix

◦ Avant de se prononcer sur l’évolution de l’activité économique, il convient de raisonner« à prix constant » (en volume, réel)

• Le PIB dans l’espace

◦ Contrôler par la taille de la population : PIB/hab

◦ La prise ne compte des taux de change : la parité des pouvoirs d’achat (PPA)

▪ PIB exprimés en monnaie nationale: les exprimer dans une même monnaie

Page 22: Économie Générale - M. Berrou

• Taux de change du marché

• Taux de change PPA : rend équivalent le prix d’un panier de marchandises danschaque pays

• Le PIB, une mauvaise mesure du niveau de vie et du bien être (cf. commission Stiglitz-Sen-Fitoussi, 2009)

◦ Les dégâts du « mode de croissance actuel » ne sont pas déduits (externalités négatives)

▪ Au contraire, leur réparation augmente le PIB

◦ Des contributions positives (non monétaires) au bien-être ne sont pas comptées

▪ Travail domestique

▪ Bénévolat associatif

◦ L’économie souterraine, informelle

▪ Intégrer activités relatives au trafic de drogues et à la prostitution ?

◦ Ne prend pas en compte la répartition des revenus (inégalités)

◦ « Paradoxe d’Easterlin » (1974) → découplage entre la courbe d’évolution du PIB etcelle de la « satisfaction de vie moyenne »

C- Les comptes des secteurs institutionnels et les ratios

→ Les comptes des secteurs institutionnels

• Compte des opérations non financières pour chaque secteur institutionnel au cours d’uneannée

◦ Décomposé en sous-comptes qui enregistrent les flux monétaires: flux de monnaie reçue(ressources), flux de monnaie versée (emplois)

▪ Ensemble des compte est toujours équilibré

◦ Exemple : compte des SNF

→ Les principaux ratios

• Ces ratios ont une signification économique

◦ Relations stables de comportement (ratios d’investissement, d’épargne / consommation)

◦ État plus ou moins critique de l’économie (ratios de commerce extérieur, ratiosd’autofinancement)

Page 23: Économie Générale - M. Berrou

D- Les tableaux de synthèse: Le cas du TES

→ La comptabilité nationale construit plusieurs tableaux de synthèse utiles à l’analyse del’économie

• Le Tableau Économique d’Ensemble (TEE)

◦ Synthèse de l’économie nationale: décrit l’équilibre global (sorte de juxtaposition descomptes des différents agents économiques)

• Le Tableau des Opérations Financières (TOF)

◦ Regroupe pour une année donnée, les comptes financiers des différents secteurs del’économie nationale et du RDM

• Le Tableau Entrées-sorties (TES)

◦ Décrit le mécanisme de l’équilibre emplois/ressources des opérations sur biens etservices branches par branches et pour l’ensemble des branches

▪ Branche : rassemble les unités de production qui fabriquent le même produit

▪ Secteur: rassemble les entreprises ayant la même activité principale

◦ Outil de représentation de l’activité économique

▪ Interdépendance entre les branches (via les CI),

▪ Conditions de production et les types d’emplois de chacune des branches

▪ Contribution de chaque branche à la réalisation du PIB

◦ Outil de prévision économique (aide à la décision: budget, planification, simulationd’impact…)

◦ Structure générale :

◦ La prévision économique grâce au TES :

▪ Le degré d'indépendance des branches :

• Degré d ' indépendance=Total desCI de la brancheProduction de la branche

◦ Identifier d'éventuels «branches motrices»

▪ La matrice des coefficients techniques : interdépendance des branches et effetsd’entraînement

• Un coefficient technique mesure la consommation intermédiaire d'un produit quiest nécessaire à une branche pour une production d'un euro

Page 24: Économie Générale - M. Berrou

• Hypothèse de simulation : choc exogène (demande étrangère, nouvellecommande) ou choix politique conduisant à une hausse de 30 milliards d’eurosde la demande de produits industriel.

◦ La branche industrie va devoir augmenter sa production de 30 milliards €

CHAPITRE 3

LES DÉTERMINANTS FONDAMENTAUX DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUEDe l'’investissement au partage du revenu entre consommation et épargne

3.1) L’investissement et le financement de l’économie

A- L’investissement au cœur de la dynamique conjoncturelle: le multiplicateur

→ La logique du multiplicateur: principe général

• Les variations de l’investissement impactent et guident le cycle d’activité (variation de laproduction)

◦ Au-delà de leur impact direct, les variations de l’investissement entraînent égalementindirectement des variations de la consommation qui…

◦ … amplifient (multiplient) l’effet des variations initiales de l’investissement (variationsautonomes) sur l’ensemble de l’économie

◦ L’intensité du processus multiplicateur dépend de la propension à consommer et donc àépargner…

• Hypothèses

◦ Économie fermée

◦ Capacités de production (travail, capital) inutilisées

◦ Le gouvernement décide de stimuler l’activité économique du pays et augmente lesinvestissement publics de 100 milliards d’euros

◦ PmC = 0,8

• Enchaînement

◦ Effet direct initial : augmentation de 100 milliards € du produit intérieur

◦ Effets indirects : plusieurs vagues d’augmentation du produit agrégé

▪ Augmentation du revenu disponible des ménages (profits, salaires)…

▪ … augmentation de la consommation…

▪ … augmentation de la production…

◦ Ampleur de l'effet final :

Page 25: Économie Générale - M. Berrou

→ La mécanique du multiplicateur

• Une résolution simple

• Définition générale :

◦ C’est le rapport entre la variation totale du PIB réel (causée par une variation autonomede la dépense globale) et l’ampleur de la variation autonome de la dépense

Page 26: Économie Générale - M. Berrou

→ La mécanique du multiplicateur: une représentation circulaire

→ Les limites à l’impact du multiplicateur

• Taux d’utilisation des capacités de production

◦ Des capacités de production inutilisées doivent exister pour répondre au surcroît dedemande

◦ Dans le cas contraire, risque d’inflation

• La propension marginale à consommer (épargner)

◦ Trop d’épargne (au sens propension) limite l’augmentation du revenu

▪ Toutes les fois que vous économisez cinq shillings, vous privez un homme de travailpendant une journée

▪ Un acte d'épargne individuelle signifie - pour ainsi dire - une décision de ne pasdîner aujourd'hui. Mais il n'implique pas nécessairement une décision decommander un dîner ou une paire de chaussures une semaine ou une année plustard, ou de consommer un article déterminé à une date déterminée. Il produit doncun effet déprimant sur l'industrie intéressée à la préparation du dîner d'aujourd'huisans stimuler aucune des industries qui travaillent en vue d'un acte futur deconsommation

(Keynes, J.-M.)

• La propension marginale à importer

◦ Fuites vers l’extérieur

▪ En économie ouverte, la demande peut se porter sur des biens et servicesd’importation

▪ PmM en France d’environ 25%

▪ Multiplicateur plus faible

• La fiscalité

◦ Introduction au multiplicateur fiscal

Page 27: Économie Générale - M. Berrou

◦ Les stabilisateurs automatiques

▪ Mécanismes qui, même en l'absence de modifications délibérées des politiqueséconomiques, tendent spontanément à freiner ou à stimuler l'activité

▪ Atténuer les conséquences des événements conjoncturels: effets contra- cycliquesspontanés du solde budgétaire.

B- Les déterminants de l’investissement

→ La demande anticipé et les capacités de production

• Keynes et le principe de la demande effective

◦ Les entreprises investissent d’abord en fonction des ventes attendues

▪ Si anticipation à la hausse, capacités de production existante peuvent êtreinsuffisantes

◦ Dépend du taux d’utilisation des capacités de production

▪ Le niveau actuel des capacités de production a un impact négatif sur l’investissement

• Le principe de l’accélérateur (Albert Aftalion, 1909; Clark, 1917)

◦ Toute variation de demande (du PIB réel) entraîne une variation dans le même sens etplus que proportionnelle de l’investissement (FBCF).

◦ Hypothèses restrictives :

▪ Plein-emploi des équipements

▪ Le capital doit être parfaitement flexible.

→ Le taux d’intérêt

• Le double rôle du taux d’intérêt

◦ Décision de se lancer dans un projet d’investissement si et seulement si le taux derentabilité de cet investissement est supérieur au coût des fonds nécessaires pour leréaliser

▪ Financement par emprunt : taux d’intérêt comme coût du capital emprunté

▪ Financement par réinvestissement des profits: taux d’intérêt comme coûtd’opportunité de l’utilisation des profits (placement)

Page 28: Économie Générale - M. Berrou

• Calcul de profitabilité

◦ Rentabilité de l'investissement comparée au coût du capital

▪ La profitabilité mesure l'écart entre le rendement anticipé du capital physique (Tauxde Rentabilité Interne ou efficacité marginale du capital) et un rendement financier(taux d'intérêt ou valorisation boursière des actifs).

▪ Si la rentabilité attendue de l'investissement est inférieure à la rentabilité d'unplacement financier sans risque, l'investissement n'aura pas lieu

◦ Voir FT en conférences de méthode pour plus de détail sur la complexité du calcul(VAN, actualisation, TRI, emc…)

• Fonction d’investissement

◦ Décroissante avec le taux d’intérêt

→ L’accès au financement

• Modalités de financement des investissements

◦ Financement interne (ou autofinancement)

▪ Taux d’autofinancement = rapport entre les ressources disponibles des entreprises(épargne brute) et investissements réalisés (FBCF)

◦ Financement externe

▪ Indirect ou intermédié : emprunt auprès d’une banque

▪ Direct auprès des agents ayant une capacité de financement (obligations, actions)

◦ La capacité d'emprunt d'une entreprise dépend beaucoup des garanties qu'elle peut offrir,ainsi que des conditions du marché (niveau des taux d'intérêt).

▪ Niveau des profits et niveau de l'endettement (notamment pour les petitesentreprises)

▪ Modèle du canal du crédit: rôle important des asymétries d'information qui existentdans la relation entre les banques et les entreprises (prime de financement)

C- Le financement de l’économie

→ Le financement des agents économiques

• Agents à capacité et à besoin de financements

◦ Capacité de financement: l’agent dispose d’une épargne suffisante pour assurer desdépenses et investissements

▪ Ménages et APU : ce qui reste du Revenu Disponible Brut

▪ Entreprises : financement des investissement sur l’Excédent Brut d'Exploitation

◦ Globalement les ménages dégagent une capacité de financement / APU et SNF pourlesquelles la dépense d’investissement excède l’EB et ont donc un besoin definancement (recours au financement externe)

• Le rôle du système financier

◦ Ensemble des institutions (marchés de titres et intermédiaires financiers), des règles etdes pratiques qui au sein d’un espace donnée rendent possibles les échanges d’argent

▪ Échanges qui se font entre agents à capacité de financement et agents à besoin definancement.

▪ Sans ces échanges financiers les ressources seraient mal allouées : renoncement à des

Page 29: Économie Générale - M. Berrou

projets d’investissement rentable vs existence d’encaisse d’argent oisive.

• La spécificité du rôle des banques

◦ L’intermédiation de bilan (ou de crédit): fonction de création monétaire (financementmonétaire de l’économie)

▪ L’institution financière s’endette auprès des épargnants et devient créancière desagents à besoin de financement. (l’institution supporte seule le risque de défaillancedes débiteurs)

▪ Les deux opérations (épargne et prêt) sont indépendantes

◦ L’intermédiation de marché

▪ Une institution financière s’emploie à mettre en relation un agent qui émet des titreset des épargnants qui souhaitent effectuer des placements (ici l’épargnant supporteseul le risque en cas de défaillance de l’entreprise débitrice)

→ Le financement monétaire de l’économie

• Le crédit bancaire ou la création monétaire par les banques

◦ Comment les banques créent de la monnaie ?

▪ « Un acte de création monétaire consiste à transformer des créances en moyens depaiement » (Banque de France, 1986)

• « les crédits font les dépôts »

▪ Le pouvoir de transformation des créances en moyens de paiement est exclusivementdétenu par les institutions financières, principalement les banques

→ Typologie et transformation des systèmes financiers

• Économie d’endettement et économie de marchés financiers

◦ Économie d’endettement

▪ Système financier où prédomine la finance indirecte

• Financement par le crédit.

Page 30: Économie Générale - M. Berrou

• Intermédiation financière : relations bilatérales individualisées entre les banqueset leurs clients

• Besoin structurel de refinancement de la part des banques commerciales: banquecentrale prêteur en dernier ressort

• Marché des capitaux étroits et cloisonnés, fortement réglementés

◦ Économie de marché financier ou de capitaux

▪ Système financier où les agents économiques se financent principalement enémettant des titres sur les marchés

• Finance directe prédomine : les offreurs et les demandeurs de fonds serencontrent directement sur les marchés, « sans passer » par un intermédiairefinancier.

• Taux d’autofinancement élevé des SNF: les entreprises émettent des titres sur lesmarchés

• Marché de capitaux ouverts et décloisonnés

• Besoin moindre de refinancement de la part des banques

• Évolution de la structure des financements

◦ Montée en puissance des marchés de capitaux à partir des années 80 : convergence versmodèle anglo-saxon ? Désintermédiation (baisse du poids des banques dansl’économie) ?

▪ Adaptation des banques à l’essor des marchés; développement de nouveauxintermédiaires financiers

▪ Partout la part des financements intermédiés reste majoritaire et importante

▪ C’est le type d’intermédiation qui s’y opère (intermédiation de crédit vsintermédiation de marché) qui distingue les modèles : finance d’Europe continentalevs finance anglo-saxonne

◦ Évolutions sectorielles

▪ Parmi les ANF (agents non financiers), ce sont les APU (notamment l’État) qui ont àla fois le plus augmenté leur demande de financements externes et leur recours à desfinancements de marché

• Monté des déficits depuis les année 1980

• Titres émis massivement souscrit par les banques et autres intermédiairesfinanciers

◦ Le crédit demeure le principal mode de financement externe des entreprises.

3.2) La consommation et l’épargne

A- Éléments de définition: rappels

Page 31: Économie Générale - M. Berrou

→ La mesure

• La notion de pouvoir d’achat

◦ Revenu disponible brut rapporté au prix de la dépense de consommation des ménages

▪ Du revenu primaire au revenu disponible brut (RDB)

▪ Indice des prix de la dépense de consommation finale des ménages

• Indice des prix à la consommation

• Le taux d’épargne

B- Les déterminants du partage consommation / épargne

→ De l’arbitrage inter-temporel néoclassique à la fonction de consommation keynésienne

• La vision néoclassique

◦ Épargner c’est différer sa consommation, sacrifier le présent au futur

▪ Arbitrage au niveau du ménage entre consommer aujourd’hui et consommer demain

▪ Comportement actif guidé par le souci d’augmenter la consommation totale inter-temporelle (consommation comme résidu, part du revenu non épargnée)

◦ Épargne fonction positive et consommation fonction négative du taux d’intérêt (prix dela renonciation au présent)

Page 32: Économie Générale - M. Berrou

• L’interprétation keynésienne

◦ La loi psychologique fondamentale (horizon de court terme)

▪ La consommation est principalement fonction du revenu courant (disponible)

▪ Lorsque le revenu augmente, la consommation augmente mais moins queproportionnellement (moins fortement que le revenu)

▪ Fonction Keynésienne de consommation : Ct = C0+ cYt ; avec 0 < c < 1 (PmC) ; C0= consommation incompressible

▪ Épargne comme résidu, part du revenu non consommée

◦ Propension moyenne et marginale à consommer et épargner

▪ Propension moyenne à consommer (PMC): rapport entre consommation et revenu, lapart du revenu global qui est consommée (PMC = C/Y).

▪ Propension marginale à consommer (PmC): part de la dernière unité de revenuconsacrée à la consommation (c = ΔC/ ΔY).

▪ Propension moyenne à épargner (PMS) : part du revenu global consacré à l’épargne(PMS = S/Y)

▪ Propension marginale à épargner (PmS) : part du revenu marginal consacré àl’épargne (s = ΔS/ ΔY)

→ M. Friedman et l’hypothèse du revenu permanent

• Qu’est ce qui peut être de nature à déplacer la fonction de consommation globale ?

◦ Les anticipations de revenu disponible peuvent influencer la consommation

▪ Les personnes dont le revenu anticipé est plus élevé que le revenu courant ont uneépargne faible voire négative

▪ Les personnes dont le revenu anticipé est plus bas que le revenu courant ont uneépargne plus importante (revenu courant inhabituellement élevé)

▪ La consommation dépend principalement du revenu que les ménages anticipent surle long terme plutôt que le revenu courant

• Revenu permanent : revenu constant au cours du temps qui donne au ménage le mêmerevenu actualisé que ses revenus futurs

→ Les variations de la richesse globale

Page 33: Économie Générale - M. Berrou

• Effet souligné par Modigliani dans le modèle du « cycle de vie » (1963)

◦ Les consommateurs prévoient leurs dépenses sur la durée de leur vie

◦ Lissage de la consommation sur la durée de vie

▪ Épargnent une partie de leur revenu courant pendant les années de revenu élevés(40’-50’)

▪ Vivent de la richesse accumulée pendant leur retraite

→ Le partage à l’épreuve des faits

• Corrélation étroite entre revenu courant et consommation

◦ Relation ni immédiate ni systématique (retards, délais, écarts)

• La stabilité de la propension moyenne à consommer dans le long terme

◦ Kuznets (1901-1985): recherche l’évolution du revenu et de la consommation sur longuepériode (1869-1938) et montre que la consommation reste stable dans le revenu.

C- La consommation: effets de structure et déterminants sociaux

→ Les effets de structure: la ventilation des dépenses de consommation

• Les lois d’Engel: élasticité-revenu de la demande et nature des biens

◦ La notion d’élasticité

▪ Degré de sensibilité de la variation d’une variable par rapport à la variation d‘uneautre

• Élasticité-revenu de la demande: sensibilité de la quantité demandée d’un bienpar rapport aux variations du revenu des agents

• Élasticité-prix direct de la demande: sensibilité de la demande d’un bien auxvariations du prix de ce même bien

◦ La notion de coefficient budgétaire

▪ Rapport de la dépense consacrée à un bien ou service particulier (ou à une catégoriede biens ou services, par exemple l'alimentation, le logement,...) à la dépense totale

Page 34: Économie Générale - M. Berrou

→ Les déterminants socio-économiques

• Au-delà de l’hypothèse de rationalité et du simple calcul économique

◦ Effet Veblen (1899) et consommation ostentatoire

▪ Élasticité prix de la demande est positive pour certains biens de luxe (image sociale)

◦ Effet Giffen

▪ La hausse du prix d’un bien inférieur peut s’accompagner d’une hausse de sademande (occupe une grande place dans le budget des ménages et se substitue àd’autres biens à la suite de la baisse de pouvoir d’achat – effet revenu).

◦ Effet d’imitation de Duesenberry (1949) et théorie du revenu relatif

▪ Comportement de consommation (propension à consommer) d’un individu estfonction du groupe social auquel il s’identifie (imitation de la CSP supérieur)

◦ Effet de cliquet (Duesenberry et Modigliani) et habitudes de consommation

▪ Irréversibilité des décisions de consommation : la consommation ne dépend pas duseul revenu de la période courante mais aussi de celui des périodes antérieures et durevenu le plus élevés atteint précédemment.

D- L’évolution de la structure de l’épargne

→ Les transformation de la structure de l’épargne des ménages français

• Évolution du taux d’épargne des ménages

◦ Évolution en volume

Page 35: Économie Générale - M. Berrou

◦ Évolution en structure

→ Les déterminants usuels

→ Les limites de l’hypothèse du cycle de vie

• Le modèle du cycle de vie de Modigliani

◦ Âge joue un rôle déterminant dans le comportement d’épargne

▪ Horizon temporel long mais fini

▪ Les flux d’endettement et d’épargne permettent aux ménages d’obtenir durant leurvie un profil de consommation stable à partir de revenus fluctuants

Page 36: Économie Générale - M. Berrou

• Limites et dépassement

◦ Importance de l’épargne de précaution (risques sur les revenus futurs)

◦ Comportements dynastiques: prise en compte des descendants (transfertsintergénérationnels)

CHAPITRE 4

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE À LONG TERME

Introduction: La frontière des possibilités de production

→ Le modèle de la frontière des possibilités de production

• Arbitrages auxquels est confrontée une économie qui ne produit que deux biens

◦ Quantités maximums d’un bien qui peuvent être produites pour n’importe quellequantité donnée de l’autre bien

◦ Exemple :

▪ Une économie: France

▪ Une entreprise: Airbus (produit des A380 ou des Airbus Corporate Jet - AJC

▪ Choix entre le type d’avion à produire

◦ Allocation et usage efficace des ressources pour la production

▪ Se rapprocher de la frontière

◦ Déplacer la frontière de production

▪ Sentier de croissance de long terme

4.1) Les sources de la croissance

A- Comparer les économies dans le temps et dans l’espace

→ Croissance et développement

• La croissance économique

◦ « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur dedimension, pour une nation, le produit global net en termes réels » (Perroux, 1903-1987,L'économie du XXè siècle, 1964)

◦ La croissance économique est généralement assimilée au taux de variation du PIB

▪ Variation relative du PIB d’une année à l’autre

◦ La mesure

▪ Comparaison dans le temps : PIB réel / nominal (cf. chapitre 2)

▪ Comparaison dans l’espace : PIB réel / hab. (parité de pouvoir d’achat)

▪ Bien distinguer variations de niveau et taux de variation

• Le développement

◦ Définition(s) :

▪ « le développement est la combinaison des changements sociaux et mentaux d'une

Page 37: Économie Générale - M. Berrou

population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement, sonproduit réel global » (F. Perroux, L'économie du XXè siècle, 1964)

▪ « l’ensemble des transformations des structures économiques, sociales,institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendentdurable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population » (Hugon, P.)

◦ Mesure(s) :

▪ Les principaux indicateurs de développement humain sont relatifs à la santé(espérance de vie, mortalité infantile, etc.), à l’instruction (taux de scolarisation, tauxd’alphabétisation), aux conditions de logement (accès à l’eau courante, etc.)…

▪ Indicateur synthétique composite : IDH

• Indicateur non monétaire

• Trois dimensions : santé, éducation, niveau de vie

IDH 2013 :

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→ La croissance économique mondiale en perspective historique

• Angus Madisson (1926-2010)

◦ Statisticien et spécialiste de l'analyse de la croissance en très longue période

▪ L'économie mondiale au XXe siècle, OCDE, 1989

▪ L'Économie mondiale : une perspective millénaire, OCDE, 2001

• Un phénomène récent ?

◦ Quand est-ce que les économies mondiales ont commencé à véritablement croître ?

• Les contributions régionales à la croissance

◦ Toutes les régions du monde ont-elles connu le même phénomène, la mêmechronologie ?

◦ Les équilibres entre régions du monde ont-ils été bouleversés ?

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• La fin de l’ère de la croissance forte ?

◦ Relativiser l’ampleur des taux de croissance au regard de la perspective historique

◦ N’est-on pas néanmoins aujourd’hui à des niveaux très ou trop bas ?

▪ Toutes les régions du monde sont-elles concernées par ce phénomène ?

→ La croissance économique en France

• Des 30 glorieuses à aujourd’hui

◦ Période de croissance forte : 1945-1975 (« Trente Glorieuses »)

◦ Retour aux tendances de long terme et crise économique (« Trente Piteuses »): l’ère de lacroissance molle

◦ Une croissance nature différente

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B- D’où vient la croissance ? Causes immédiates et causes profondes

→ L’accumulation extensive des facteurs de production et les rendements décroissants

• Le travail

◦ Mettre davantage de personnes au travail ? (main d’œuvre plus nombreuse)

▪ Croissance de la population et flux migratoires (rôle de la démographie)

▪ Durée d’études et âge de départ à la retraite

▪ Durée du temps de travail

▪ Taux d’activité (nombre d’actifs/population) et taux d’emploi (nombre d’individusayant un emploi / population en âge de travailler)

◦ Importance de la productivité !

• Le capital (financer par l’épargne)

◦ Physique

▪ Augmenter le nombre de machine, bâtiments à disposition des travailleurs

◦ Humain

▪ Accroître le stock de savoir incorporé dans la population active (éducation)

◦ Naturel

▪ Accroître la disponibilité des terres et ressources naturelles

• Le rendement décroissant du capital physique

◦ Raisonnement toute chose égale par ailleurs

▪ Loi des rendements marginaux décroissants

• Pour un état donné des techniques, un facteur variable, ajouté en quantitéscroissantes à un montant donné d’un facteur fixe, entraîne à partir d’un certainpoint une diminution des quantités additionnelles de production

• Il existe systématiquement un seuil, une limite, au-delà de laquelle laproductivité marginale d’un facteur devient décroissante

→ Le rôle central du progrès technique: l’importance de la productivité globale des facteurs

• Le progrès technique, une notion très large

◦ Ensemble des éléments qui permettent d’augmenter la production à volume de travail etde capital inchangé ||| Ensemble des innovations entraînant une amélioration qualitativedes facteurs de production mais aussi des méthodes de production, de l’organisation dutravail ou des marchés ||| Tout changement qui améliore l’efficacité de la combinaisonproductive (capital / travail)

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→ La fonction de production et l’évaluation des contributions à la croissance

• Solow, R. (1957)

◦ Fonction de production de type Cobb-Douglas

▪ Y = Lα . K1-α

▪ Ce modèle est ensuite confrontée à la croissance observée, la différence (le résidu)étant le PT (A)

• Y = A. Lα . K1-α

→ Le progrès technique : exogène ou endogène ?

• Le modèle de Solow

◦ Progrès technique relève du champs de la science et non celui de l’économie

◦ Progrès technique exogène: « manne tombée du ciel »

• Les théories de la croissance endogène

◦ Le progrès technique ne tombe pas du ciel

▪ Dans la lignée de Schumpeter

▪ Croissance comme phénomène cumulatif et auto-entretenu: accumulation de quatrefacteurs principaux (capital physique, technologie, capital humain, capital public)

▪ Externalités positives et rendements d’échelles croissants

• Les rendements d’échelle peuvent être croissants au niveau global tout en restantconstants ou décroissant au niveau de la firme

◦ Romer : capital physique et R&D

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▪ 1986: Accumulation du capital physique et effets externes (apprentissages par lapratique)

▪ 1990: Changement technique et R&D (coût initial élevé mais rendements croissants),rôle des rentes de monopoles (droits de propriété, brevets…)

◦ Lucas (1988): capital humain

▪ Importance de l’investissement en capital humain.

▪ Le niveau de connaissance d’un individu est d’autant plus efficace que celui desautres (avec lesquels il communique) est plus élevé

◦ Barro (1990): capital public

▪ Investissements opérés par l’État et les collectivités locales.

▪ Infrastructures de communication et de transport, d’éducation, de la recherche...

▪ Externalités positives (améliorent la productivité du capital et du travail dans chaqueentreprise).

▪ Rôle de l’État dans la prise en charge (financer, subventionner) des activitésinsuffisamment rentables pour les agents économiques privés et pourtantindispensables à la société

→ Les causes profondes de la croissance Pourquoi certains pays ont des durées du travail et des taux d’emploi différents ? Pourquoi certainspays investissent-ils plus que d’autres ? Pourquoi les entreprises investissent-elles peu enÉthiopie ? Pourquoi certains pays consacrent-ils plus que d’autres à la R&D, à l’éducation ?

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• L’hypothèse géographique (J. Diamond, J. Sachs)

◦ Rôle déterminant de la géographie, du climat, de l’écologie, des dotations en ressourcesnaturelles

▪ Impact sur la mortalité, les coûts de transport, la diffusion des technologies, sur laproductivité agricole, la qualité du capital humain

▪ Les régions les plus pauvres du monde sont presque toutes proches de l’équateur(corrélation)

• L’insertion internationale

◦ Rôle du commerce international dans la croissance de la productivité et du revenu

▪ Théories des avantages comparatifs (Ricardo) et dotations factorielles (Heckscher,Ohlin et Samuelson)

▪ Débat sur les effets positifs du libre échange et de la mondialisation

• Les institutions (D. North, D. Rodrik, D. Acemoglu…)

◦ Certaines sociétés sont dotées de bonnes institutions qui encouragent l’investissementdans l’équipement, le capital humain et les technologies performantes

▪ « contraintes établies par les hommes qui structurent les interactions humaines. Ellesse composent de contraintes formelles (comme les règles, les lois, les constitutions),de contraintes informelles (comme des normes de comportement, des conventions,des codes de conduite auto-imposés) et des caractéristiques de leur application »(D.C. North, 1994, p. 361)

▪ Droits de propriété et État de droit: protection des droits de propriété, applicationéquitable des lois et règlements, corruption

◦ Rodrik & Subramanian (2003)

▪ Institutions de réglementation des marchés: s’occupent des effets externes, deséconomies d’échelle et des informations imparfaites (organismes de réglementationdes télécommunications, des transports et des services financiers).

▪ Institutions de stabilisation des marchés: garantissent une inflation faible, réduisentau minimum l’instabilité macroéconomique et évitent les crises financières (banquescentrales, régimes de change et règles budgétaires).

▪ Institutions de légitimation des marchés: fournissent une protection et une assurancesociales, organisent la redistribution et gèrent les conflits (systèmes de retraite,dispositifs d’assurance chômage et autres fonds sociaux).

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• Une causalité complexe

◦ Méthodes statistiques: régressions (Rodrik & Subramanian, 2003)

◦ Expériences naturelles (Acemoglu, Johnson & Robinson, 2000)

• La longue marche vers les « bonnes institutions »

◦ Que sont les « bonnes institutions » ?

◦ La dépendance de sentier

◦ Les institutions comme équilibre d’économie politique ou compromis politique

▪ Les institutions jouent un rôle essentiel dans le partage du gâteau: les groupes aupouvoir n’ont pas toujours d’intérêt pour le changement institutionnel

Page 45: Économie Générale - M. Berrou

→ Les économies dans le monde convergent-elles ?

• L’hypothèse de convergence

◦ Convergence des revenus par tête dans le monde (Modèle de Solow)

◦ Réduction des inégalités entre nations

◦ Taux de croissance du revenu par tête dépend de la distance / sentier d’équilibre de longterme

• Convergence conditionnelle et club de convergence

◦ La convergence entre pays ne peut se réaliser qu’entre pays aux caractéristiquesstructurelles et institutionnelles similaires (même sentier de croissance de long terme)

▪ Convergence de chaque pays vers sont propre sentier de croissance de long terme

▪ Club de convergence : convergence entre pays au sein de sous-ensembles (ex: paysOCDE)

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4.2) L’obsession de la croissance

A- Les fruits de la croissance et leur partage

→ Pourquoi accorder une telle importance au PIB et à la croissance ?

• Augmentation de la production matérielle comme condition d’amélioration du niveau de viedes populations

• Marges de manœuvres pour :

◦ L’emploi (loi d’Okun)

◦ L’activité publique (redistribution, investissement public, R&D…) (loi de Wagner)

◦ Réduction des déséquilibres des finances publiques (équation de la dette)

→ Croissance, pauvreté et inégalité

• Bourguignon, F. - La mondialisation de l'inégalité

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• Deux grandes écoles : marché vs institutions

◦ Justification de l’inégalité dans la productivité marginale : dépend des lois du marché, dela rareté

▪ Importance des incitations

◦ Rôle de l’État et des institutions encadrant les marchés

▪ Importance des institutions : protection et prestations sociales, services publics,réglementation des marchés (de travail, financier)

B- Faut-il croître ? La soutenabilité de la croissance

→ La fin de l’ère de la croissance forte et l’entrée dans la stagnation séculaire?

• Comment déplacer la frontière technologique ?

◦ Deux catégories d’économie au regard des sources de la croissance

▪ Économies en phase de rattrapage avec des rythmes de croissance élevées (paysémergent aujourd’hui, Europe et Japon au moment des 30 glorieuses)

• Croissance extensive, imitation

▪ Économies proche de la « frontière technologique » (États-Unis, Europe aujourd’hui)

• Croissance ne peut venir que de l’exploration de nouveaux marchés

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◦ Débat sur la concentration (taille optimale des entreprises pour l’innovation; ex: secteurpharmaceutique)

▪ S’adapter aux transformation de la chaîne de la valeur: quel positionnement ?

◦ Créer un environnement favorable à l’innovation: incitations, prise de risque,financement, protection

▪ Lien recherche – entreprises, clusters…

◦ La croissance par l’investissement en:

▪ Formation

▪ R&D

◦ Mobilité des facteurs de production

◦ Accompagner les individus et les territoires

• L’illusion des nouvelles sources de croissance ? La thèse de R. Gordon. (cf. : TED)

◦ Les innovations liées aux techniques modernes n’ont rien à voir avec celles introduitesantérieurement

▪ N’engendrent aucun effet comparable à l’invention de l’électricité ou à celle duchemin de fer qui a remplacé les diligences.

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• … vs Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee (2014)

◦ The Second Machine Age: Work, Progress, and Prosperity in a Time of BrilliantTechnologies

◦ Nouvelle conception de l’innovation :

▪ Il s’agira moins d’inventer de nouveaux objets que de combiner d’une meilleurefaçon ceux qui existent déjà, grâce aux procédures digitales

◦ Faiblesse actuelle des gains de productivité comme un effet du décalage dans le tempsentre l’introduction des nouvelles techniques et leur influence économique.

▪ Paradoxe de Solow et rôle du changement organisationnel

• Krugman et Summers : trappe à liquidité comme nouvelle normalité

◦ Articulation entre le court terme et le long terme

▪ En voulant régler des problèmes de long terme et en reléguant au second plan les

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problèmes de court terme (déficit de demande), nous sommes en train de générer desproblèmes de long terme…

▪ Insuffisance de la demande et inégalités persistantes

▪ De la trappe à liquidité à la trappe à investissement

→ Les limites environnementales à la croissance

• La soutenabilité environnementale de la croissance ?

◦ 1968: rapport Meadows, Halte à la croissance (Club de Rome)

▪ Limites objectives à la croissance économique liées aux disponibilités en ressourcesnaturelles

▪ Consommation excessive et coût important pour l’environnement

◦ Rapport Brundtland (1987) et développement durable

◦ Une approche en terme de soutenabilité faible

▪ Soutenabilité = somme des trois capitaux constante (physique, humain, naturel)

▪ La transmission entre les générations d’un même montant de capital ne suppose pasde léguer les mêmes formes de capitaux

▪ La diminution de l’un peut être compensée par l’accumulation d’un autre →hypothèse de substituabilité (ex: remplacer le pétrole par la nucléaire)

▪ le progrès technique permettra à long terme de compenser les dégradations dont lanature est victime du fait de la croissance économique

◦ Une approche en terme de soutenabilité forte

▪ Une économie soutenable est une économie capable de maintenir constant le stockde ressources naturelles, renouvelables comme non renouvelables

• Rejet de l’hypothèse de substituabilité des capitaux.

• On ne peut produire de « capital artificiel » sans prélever des ressourcesnaturelles dont les réserves diminuent en permanence

• Certains dégâts sur la nature sont irréversibles et il existe des points debasculement (ex: limite de 2°C en plus pour les températures mondiales, le risqueétant un emballement incontrôlé des phénomènes naturels au-delà).

▪ La décroissance ?

• Arrêt de la croissance comme nécessité impérieuse: N. Georgescu Roegen, SergeLatouche

◦ Relocalisation

◦ Reconversionécologique

◦ Réduction du tempsde travail

• La transition écologique en question

◦ Les ambiguïtés dudéveloppement soutenable: lenécessaire découplage

▪ L’intensité énergétique de lacroissance