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Michel Takam Secrétaire Exécutif ADEID-Cameroun Emai : [email protected] ECONOMIE VERTE, ENERGIES PROPRES ET GENRE DANS LA PERSPECTIVE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE

ECONOMIE VERTE, ENERGIES PROPRES ET … · Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ... l’entreprenariat verte féminine, ... sans exposer les générations

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Michel Takam

Secrétaire Exécutif ADEID-Cameroun

Emai : [email protected]

ECONOMIE VERTE, ENERGIES PROPRES ET GENRE DANS LA PERSPECTIVE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE

INTRODUCTION

 Depuis la grande sécheresse des années 1972/1973 dans l’Afrique sub-Saharienne, la vulnérabilité des pays africains face aux changements climatiques est devenue évidente aux yeux du monde entier.  En 1992, la communauté internationale s’est mobilisée pour ce phénomène qui est désormais devenu mondial et qui menace la survie de plusieurs peuples à travers le globe. A cet effet, la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été mise en place. Après son entrée en force en 1994, plusieurs séries de négociations ont eu lieu avec les représentants des gouvernements, des communautés autochtones, des représentants de la société civile, du secteur privé et des autorités locales.

INTRODUCTION (SUITE)

 La place du GENRE dans ces négociations est progressivement devenue une problématique majeure, les hommes et les femmes réagissant différemment. Face à la pression de la société civile, cet aspect fut prise en compte de façon significative au cours de la conférence des parties de la CCNUCC (COP16) à CANCUN qui a explicitement intégré l’aspect GENRE dans le document final des négociations.  Au cours de la COP16, il est apparu clairement que les changements climatiques perçus comme une calamité, devraient être aussi considérés comme une réelle opportunité à saisir pour le développement économique et social, l’entreprenariat verte féminine, l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OND) et plus globalement, une chance pour le développement durable de l’Afrique.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES : MENACES ET OPPORTUNITÉS

Sécheresse

•  Famine

•  Perte des ressources (notamment en eau) et de la biodiversité

•  Perte des opportunités d’emplois traditionnels

•  Déplacement des populations/Réfugiés climatiques

•  Destruction des valeurs sociales/Prostitution de la femme et de la jeune fille

•  Diminution des capacités énergétiques, notamment pour l’hydroélectricité décentralisée

Surabondance des précipitations

•  Glissements de terrain et forte érosion

•  Inondations dans les grandes métropoles

•  Grosses pertes matérielles et humaines

•  Propagation des maladies infectieuses •  Grande vulnérabilité des femmes et des enfants

•  Impuissance des hommes de la communauté face à ces catastrophes

•  Inondation des champs de culture dans les vallées et faible productivité sur les hauteurs

•  Destruction des installations du réseau électrique

Elévation du niveau des eaux au niveau des côtes

•  Fortes marées

•  Submersion des terres côtières

•  Disparition des villages côtiers et des Communautés

•  Migration des populations

•  Déstabilisation des familles avec adaptation difficile pour les femmes et les hommes

•  Difficulté d’éducation pour les jeunes enfants

Elévation de la température

• Migration des moustiques vers les zones de hauteur et les zones tempérées et propagation de la malaria

•  Effet de canicule avec faible résistance des personnes âgées

•  Propagation des incendies au niveau des forêts

•  Disparition de certaines espèces d’animaux et de leur habitat

•  Disparition des paysages

•  Réduction du tourisme et des revenus touristiques

OPPORTUNITES

  Agriculture

  Habitat

  Energie

  Industrie

  Energies renouvelables  Transport/Energies

fossiles  MDP/Décarbonisa-

tion de l’économie

  Innovations technologiques   Transfert des

technologies   Renforcement des

capacités

•  Hygiène et assainissement

•  Pharmacopée locale

•  Réduction de la pollution « indoor pollution »

•  Prévention •  Réduction des pollutions agricoles, industrielles et ménagères

•  Moustiquaires •  Toilettes écologiques •  Technologie de transformation des plantes médicinales

•  Habitats •  Efficacité énergétique

•  Habitat écologique

•  Hygiène, assainissement en milieu scolaire

•  Education au changement climatique

•  Initiation aux technologies propres

•  Biomasse •  Mobilité •  Services environnementaux

•  Forêts •  REDD •  Systèmes de transport

•  Transports verts •  Suivi MRV

Il se dégage des tableaux ci-dessus que les changements climatiques constituent un défi pour l’homme du XXIe siècle. Une volonté politique au niveau global pourrait permettre de relever ce défi par le déploiement des technologies propres. Le changement de style de vie des populations du Nord et l’adaptation des populations dans les pays à risque pourraient ouvrir la perspective du développement d’une économie verte vecteur d’un développement durable.

Que choisissez vous ? La qualité de la vie ou la quantité de consommation ?

Source : Robert Wimmer and Myung-Joo KANG

ECONOMIE VERTE

Définition :

 Selon l’UNEP, l’économie verte peut être définie comme un système d’activités économiques relatif à la production, à la distribution et à la consommation des produits et services.

 Sa finalité sera l’amélioration à long terme du bien-être humain, sans exposer les générations futures aux risques environnementaux ou dommages écologiques significatifs.

 

POURQUOI L’ECONOMIE VERTE ?   Parce que les changements climatiques nous offrent aujourd’hui l’opportunité

de décarboniser notre économie. Cela se caractérise par des investissements à long terme sur tous les secteurs verts, soutenus par une politique de réformes appropriées. Les bénéfices se mesurent en termes d’emplois verts et décents, de réduction de l’intensité de l’utilisation de l’énergie et des ressources matérielles dans le processus de production, de moins de déchets et de pollution, ce qui signifie plus de recyclage et enfin d’une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.

  Pour ce qui est des emplois verts, l’Afrique regorge de potentialités énormes sur le plan des ressources, des savoir-faire locaux et le développement des institutions et des financements appropriés pourraient permettre aux hommes et aux femmes de ces régions de tirer le meilleur profit des différents cadres mis en place par les négociations internationales sur les changements climatiques.

  Mais comment les hommes et les femmes pourrait-ils chacun à son niveau tirer profit de cette nouvelle économie ?

  Comment prendre en compte l’analyse du GENRE dans le développement de l’économie verte tant au niveau international, national que local ?

GENRE ET ECONOMIE VERTE En général, les statistiques en matière d’emploi sont moins favorables aux femmes qu’aux hommes à niveau égal.

L’économie verte ouvre de nouvelles opportunités d’emplois non traditionnels pour les femmes.

1. Elle peut permettre à la femme d’avoir une meilleure rémunération, part rapport aux activités traditionnelles : coiffure, couture, petits commerces, call box, restauration ambulante, etc.

2. Le niveau de technicité compte peu, certaines activités telles que la production des biocarburants ne nécessitant pas une grande compétence technique.

3. La diversité des spécialités de l’économie verte, liée à différents types de technologie pourraient être bénéficiaires aux femmes dans le transfert de connaissance.

4. Les opportunités en termes d’emplois sont diverses et offrent des possibilités de formation, tant diplômantes que sur le tas. Le domaine artisanal, notamment la formation professionnelle, offre davantage de possibilités.

5. Aucun âge n’est requis pour se lancer dans une activité verte, ce qui suppose que même des femmes ayant élevés leurs enfants un certain temps peuvent revenir dans le circuit du travail vert.

6. Au plan personnel, il est louable et gratifiant de contribuer à un environnement meilleur pour le présent et les futures générations ainsi que de pouvoir choisir une profession saine et épanouissante.

7. Les perspectives croissantes en termes d’emplois verts sont de plus en plus manifestes dans les secteurs tels que la transformation des produit agricoles, les pantes médicinales, l’économie, l’ingénierie, les énergies renouvelables, les métiers du bois.

 

LE DÉVELOPPEMENT D UNE VISION, D UNE POLITIQUE ET D’ UNE STRATÉGIE NATIONALES EST INDISPENSABLE Un partenariat entre l’ Etat, le secteur privé et la Société civile est la clef du succès

Une stratégie locale de promotion de l’ économie verte est déterminante

Source : The National Association of Counties (NACo)

GENRE ET PROGRAMME DES ENERGIES RENOUVELABLES DE L’ ADEID

 Vision : Une Afrique avec des besoins énergétiques sécurisés comme moteur d’une économie verte émergente.

 Mission : Promouvoir

l’ autonomie et la sécurité énergétiques de l’Afrique à travers les énergies renouvelables et un système décentralisé.

LES MICROCENTRALES HYDROÉLECTRIQUES COMME SOURCE D’ÉNERGIE DÉCENTRALISÉE POUR LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES

Pour les femmes on note : - L’ assouplissement des conditions

de travail, notamment avec la présence des moulins à maïs,

-  La création d’un marché du soir avec l’ éclairage public,

-  L’ accès aux produits frais tel que poisson,

-  L’ accès au meilleur soin de santé avec le stockage sur place des vaccins

- La diminution de la pollution intérieure due à la fumée de la lampe tempête et du bois de feu (avec les foyers améliorés).

  Pour les Hommes on note : -  Le développement des activités

économiques telles les chambres froides pour les aliments frais, les vente-emportés et bars, l’ achat des postes de télévision, la création des petites unités de transformation des produits agricoles.

Pour les jeunes et les enfants : -  La création des centres d’ animation et dancing, - De meilleurs rendements scolaires

avec la substitution des lampes tempêtes par des lampes électriques pour étudier.

Les femmes participent à la construction

Les hommes implantent le mini-barrage

LE BIOGAZ POUR LA CUISSON ET L’ÉCLAIRAGE

 Le biogaz offre une opportunité économique aux femmes pour la petite restauration.  Elles disposent de l’engrais naturel et l’utilisation des engrais chimiques et des pesticides diminue.  L’ éclairage de la maison est assuré autonome avec des lampes au biogaz.

  Les hommes et les jeunes entretiennent les biodigesteurs

  Ils ont de l’engrais pour le champ et la production augmente.

  Les enfants profitent de

l’ hygiène et sont moins malades

  La famille économise sur les dépenses de santé et peut investir.

Les femmes profitent de l’ assainissement du village et de l’ énergie propre de cuisine; Les maladies pulmonaires diminuent

Les Hommes disposent d’ une source d’ énergie pour l’ éclairage des points de rencontre et pour le bar.

LES CENTRES DE SANTÉ, LES ABATTOIRS, LES ÉCOLES SONT DES POINTS D’ INSTALLATION DE BIODIGESTEURS.

  La mise en place du solaire photo voltaïque et de l’ énergie éolienne pourrait être des sources d’ emplois verts pour les femmes.

  Le besoin est pressant tant en ville que dans la zone rurale.

 Des petites centrales communautaires à batteries pourraient être une source de revenus des femmes si elles sont soutenues financièrement.

UN BIODIGESTEUR A BAFUT DANS LE NORD-OUEST DU

CAMEROUN. ATTIRER L’ INTERET DES

ÉTABLISSEMENTS DE MICROFINANCES EST UNE

PRIORITÉ DE NOTRE PROGRAMME.

AGRICULTURE, ECONOMIE VERTE ET GENRE Modèle d’ amélioration du système alimentaire local avec gender mainstreaming

Source: The National Association of Counties (NACo)

Extraction de l’huile de palme par la méthode traditionnelle par une femme du Cameroun. Dans la Zone du Moungo, les femmes sont propriétaires des palmeraies ; Au Mali, le jatropha permet aux femmes de satisfaire leurs besoins énergétiques.

LÉGIFÉRER ET FINANCER LES ÉNERGIES PROPRES

  Les femmes sont les principales cultivatrice de manioc.  Ce manioc permet à la fois de produire de l’amidon et des aliments tel le tapioca, les bâtons-de-manioc, les pâtes alimentaires, les farines, des légumes riches en fer, etc.   Investir sur manioc c’ est investir pour l’économie verte, pour l’ épanouissement de la femme.  Une loi sur l’ utilisation des farines locales en panification pourrait booster le secteur.

  Les hommes construisent les infrastructures de transformation et aident au conditionnement des produits finis.

Le manioc une culture pour le bioéthanol et la panification

La maitrise des technologies propres pour le biocarburant et les autres produits nécessitent une volonté politique des Gouvernements

OU SONT LES ETATS AFRICAINS DANS CETTE RUÉE VERS L’ ECONOMIE VERTE ?

Aux Etats Unis   L ‘Administration Obama mobilise les

capacités d’ innovations du pays pour devenir le leader mondial des technologies vertes

  Barack Obama, 3 Juillet 2010, je cite:

“We're going to keep competing aggressively to make sure the jobs and industries of the future are taking root right here in America”

  Jeffrey Immelt, CEO General Electric, 03 March 2010:

“2010:“Let’s not take this growth industry and give it to every other country in the world but the U.S”

La Chine

 But : Etre le leader de l’ exportation des technologies vertes

 Le Premier Ministre chinois , M. Wen Jiabao, NPC le 5 Mars 2010, je cite:

“We urgently need to transform the pattern of

economic development… We will work hard to

develop low-carbon technologies”

 Introduction et expérimentation de la taxe cabone avec le commerce

 John Doerr, Kleiner Perkins, 5 Mars, 2010:

 “My conclusion is China is winning… The

results of their policies are staggering.”

Les USA en pôle position des technologies propres

  Chine   * Solaire :   – Part du marché global de la

Chine: 50% comparé à 3% trois années avant.

  * éolienne :   – Doubler la capacité du

générateur de la éolienne   2009   – Surpasse largement les USA

quant aux nouvelles installations en 2009

  Fabrication des turbines éoliennes   - Investissements sur les énergies

propres: :   – No. 1 avec 21% des 162

Milliards USD   investis globalement

 Et la Francophonie ?

 Et l’ Afrique ?

Je vous remercie !