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Ecrire, un acte complexe
mais plus que jamais nécessaire
lire/dire/écrire
Animation pédagogique circonscription le Blanc
Petite mise « en jambe »
Cher ami,
Je suis bien arrivé à Venise après un voyage sans histoire. Il fait très
chaud et les gens remplissent les rues de leurs cris.
Ce matin, j’ai mangé une magnifique glace au chocolat et à la pistache
et je suis allé admirer le Grand Canal sous le Rialto.
J’espère que vous êtes en pleine forme.
Je pense à vous et je vous embrasse.
Simon
La carte postale
Rappel : Les programmes de 2008 – le socle commun Cycle 1 : S'approprier le langage Le langage oral est le pivot des apprentissages de l’école maternelle. Découvrir l'écrit Contribuer à l'écriture de textes, progresser vers l'écriture autonome.
Cycle 2 : Palier 1 maîtrise de la langue - utiliser ses connaissances pour mieux écrire un texte court ; - écrire de manière autonome un texte de 5 à 10 lignes.
Cycle 3 :
• utiliser ses connaissances pour réfléchir sur un texte (mieux le
comprendre, ou mieux l’écrire) ;
•répondre à une question par une phrase complète à l’oral comme
à l’écrit ;
•rédiger un texte d’une quinzaine de lignes (récit, description, dialogue,
texte poétique, compte rendu) en utilisant ses connaissances en vocabulaire
et en grammaire
•orthographier correctement un texte simple de dix lignes lors de sa
rédaction ou de sa dictée - en se référant aux règles connues
d’orthographe et de grammaire ainsi qu’à la connaissance du vocabulaire.
Introduction
« C'est en écrivant qu'on devient écriveron. »
Raymond Queneau
Permettre aux élèves de construire des compétences en écriture,
c'est donner le moyen aux élèves de construire la capacité à
construire et à exprimer sa pensée avec le plus de justesse possible.
La langue existe sous une double forme, orale et écrite, et elle fait
sens : elle devient du langage.
La part de la production d’écrits dans la
vie actuelle :
• En 1966 : 53 % des Français ne lisaient jamais et l’on estimait à
• 10% à 15 % la proportion de lecteurs. 5 à 6 % de la population se
sentaient concernés par des activités d’écriture.
• Plus besoin d’écrire : il y a le téléphone !
• L’informatique et l’écriture.
• Une fonction d’écriture modifiée, transformée
• L’écriture, un instrument de pouvoir plus que jamais
« La rédaction : respecter des règles du jeu sans les
connaître… » E. Charmeux
C’est-à-dire, prouver que l’on sait écrire (avant
d’apprendre)
Ecrire pour communiquer (à l’oral comme à l’écrit) pour
DIRE, pour AGIR sur celui avec qui on communique.
Un texte est donc défini par six questions :
• quel type d’écrit social ?
• qui parle dans cet écrit ?
• à qui est-il destiné ?
• où et quand ?
• à quelles contraintes sociales doit-il ou non
obéir ?
• quel résultat celui qui parle veut-il obtenir ?
Un tri social définitif : jouer avec des simulations selon des
règles du jeu jamais explicitées en dehors de tout lien
concret avec le réel.
Un présupposé théorique : l’étude des textes produits pour
maîtriser l’acte de production d’écrit ? Un confusion entre le
résultat et l’action elle-même.
Ce que nous apprennent les neurolinguistes :
Il faut distinguer l’énoncé (le résultat) et l’énonciation (l’acte
par lequel on produit ce résultat).
Bien avant le savoir-écrire (graphisme) l’enfant doit avoir des
expériences multiples de productions d’écrits.
Comment organiser l’apprentissage de manière efficace :
- Envisager des situations fonctionnelles et des activités de
structuration.
- Des situations réelles (conformes à la vie quotidienne)
- et des moments spécifiques d’apprentissage
• Analyse du fonctionnement d’un type de texte
judicieusement choisi
• Recherche des règles de fonctionnement de CE type de
texte.
• Des moments d’acquisition
• Des moments d’entraînement.
Classer les situations fonctionnelles Evelyne Charmeux
Fonctions Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Types d’écrits
De
communi
cation
Lettres aux
partenaires
sociaux,
affiches
d’invitations,
règles du jeux
Lettres aux
partenaires
sociaux,
comptes
rendus
envoyés,
productions de
documents
pour les
familles,
commentaires
d’exposition,
mails,
échanges de
problèmes,
règles du jeux…
Production de
doumentaires,
magazines,
pièces de
théâtre,
analyse et
présentation
de critiques
littéraires…
Courrier
Presse
Affiche
Carton
d’invitation
Tracts
Prospectus
Écrits pour
faire faire ou
faire dire ou
faire lire…
Blog d’école
Fonctions Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Types d’écrits
De
mémoire
Listes d’achats,
outils de travail,
enregistrements
sonores de
situations vécus en
classe ou à
l’extérieur
Mise en archive
du vécu scolaire
ou non scolaire,
constitution de
fichiers
récapitulatifs
des documents
produits et
conservés,
Cahier ou
carnet culturel,
Cahier
d’expériences…
Élaboration
d’index,
sommaires de
résumés, (pour
retrouver
rapidement des
documents
archivés)
archives,
Journal de
bord
Journaux
personnels
Prise de
notes, index,
sommaires et
tables des
matières.
Fonctions Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Types d’écrits
De mise en
forme de la
pensée
Dictées à l’adulte
de ce que l’on a
appris, ce que l’on
a retenu, ce que
l’on sait…
Formulation de
constats divers
dans toutes les
disciplines,
Réflexions
mathématiques…
Mêmes activités
à l’écrit
(écriture de
leçons dans
toutes les
disciplines)
Essais de
formulation de
règles à partir
des constats
(Brit Mary
Barth)
Mêmes
productions,
élaboration
d’outils
utilisables en
situation de
projets, lecture,
écriture,
préparation
d’exposés.
Listes de
règles
Règlements
Règles du jeu
Mode
d’emploi
Résumé
Essais
Dissertations
argumentaire
Fonctions Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Types d’écrits
De jeux
d’expression
Invention de
comptines, de
chansons,
écriture de
contes,
d’histoires, jeux
poétiques sur
les sonorités de
mots, inventions
de mots, mots
valises…
Jeux de
réécriture de
textes lus à
partir de
transformation
sémantique ou
formelle
Jeux poétiques à
partir de règles
d’écritures
dégagées
Écriture longue
Ecriture
parodique
d’écrits
scolaires)
Écriture longue
Roman photo,
BD…
Littérature
Poésie
Théâtre, mots
croisés, jeu de
lettres
(OuLiPo)
Pastiches et
parodies
sketchs
Revue
d’école…
Quelles compétences développer ? • Elles portent sur les diverses techniques de l’énonciation écrite
en séparant toujours les techniques de communication de celles de l’expression
• La construction des savoirs sur la langue • Le transfert des savoirs sur la langue (Le travail d’écriture est
le réinvestissement direct de tout le travail de grammaire et d’étude du fonctionnement de la langue).
• Le fonctionnement
• des divers types de discours •des divers choix de formulations • des diverses transformations grammaticales
• Développer la compréhension du langage écrit (= apprendre une langue étrangère selon Lahire).
• Pour écrire il faut," observer les textes avec un regard d'artisan"
Claudine Garcia-Debanc
Quatre familles de compétences : • Des compétences langagières Maîtrise d’un langage spécifique
• Des compétences de repérage de l’écrit
• Des compétences graphiques
• Des compétences énonciatives
Communes à la lecture et à l’écriture
Objectifs Contenus d’apprentissage
Acquérir des attitudes énonciatives :
décentration
Penser le message comme destiné à être vu et
non entendu.
Se mettre à la place du lecteur.
Mettre en question ses propres évidences.
Écrire en s’imaginant lecteur.
Maîtriser les opérations de
planification et d’élaboration
Analyser la situation de communication.
Faire un inventaire des contenus nécessaire au
texte. Imaginer ce texte à produire à l’avance.
Prendre des décisions concernant la
présentation matérielle du texte.
Construire la maquette de ce texte.
Maîtriser les opérations de révision :
relecture et réécriture
Lire son texte en oubliant ce qu’on sait.
Remettre en question ce qu’on a produit.
Expérimenter d’autres formulations, d’autres
présentations et comparer les effets obtenus, en
relation avec le projet visé.
Dix bonnes raisons de faire écrire pour enseigner la lecture
au cycle 2
• Dans les tâches d'écriture, plus que de lecture, l'élève doit mobiliser son attention en permanence sur le texte.
• Écrire un texte l'aide à comprendre que l'écrit code le langage (il ne représente pas les choses.
• Quand il écrit un texte, l'élève doit rester attentif à la fois au sens (ce qu'il veut dire), au langage (comment il va le dire) et à la langue (comment ça s'écrit). Et en relisant sa production, il se construit, avant de savoir lire, le schéma de la lecture orale, c'est-à-dire d'une lecture fluide.
• Produire un texte aide l'élève à comprendre en quoi consiste l'acte de
lire. Le fait d'écrire l'installe au départ de la boucle de communication,
en position d'émetteur
• Pour produire un texte, il faut le formuler, l'oraliser
préalablement : le langage devient un objet qu'il faut manipuler et
que l'écriture permet de manipuler consciemment. En lecture, ce
traitement peut rester inconscient, car le texte s'offre comme un
produit fini.
• Intérioriser la notion de début de fin (de mots, de phrase, de
texte)Prendre conscience qu’un texte a un début et une fin (des mots
qui sont organisés en phrases, puis en texte. L’écrit a une fonction
structurante de la chose écrite.
• L'écriture oblige également à écrire les lettres les unes après les
autres. Elle conduit à un traitement analytique du mot qui dépasse la
perception globale Elle permet aussi les premières segmentations des
mots en syllabes et met en relief les premières analogies au niveau des
phonèmes. • L'écriture fréquente de textes va l'aider à mémoriser les mots outils
(avec, au, dans, et, un,…), petits mots très fréquents mais dépourvus
de charge sémantique, qui constituent pourtant la plus grande partie
des mots de tous les textes.
• Quand l'élève écrit un texte, il doit constamment naviguer entre les
microstructures et la macrostructure, les plus unités (mots et
lettres) et le sens global, en passant par les méso structures (groupes
de mots et phrases).
• Enfin quand l'élève écrit son texte, tous les problèmes qu'il a dû
résoudre, toutes les solutions qu'il a trouvées et toutes les
découvertes qu'il a faites vont laisser dans sa mémoire des traces
durables car c'était son projet, son texte et cela va l'aider à LIRE !
La production de texte
et son apprentissage
Michel FAYOL
La production de texte (production verbale écrite) mobilise
des connaissances de deux types :
• connaissances relatives au contenu évoqué (le thème du texte),
• connaissances langagières (lexique, syntaxe, agencements
rhétoriques).
Elle est une activité complexe qui, pour être étudiée, nécessite
d'être analysée en composantes. Trois composantes actives
correspondant à des opérations mentales générales :
• la planification,
• la mise en texte,
• le retour sur le texte.
Les conditions d’une interaction fructueuse
entre lecture et écriture
•La qualité de l'offre de la lecture •Le temps de l'élaboration du texte •Une attention de l'enseignant aux diverses facettes du texte •Des révisions successives : le pouvoir du brouillon •Le droit "au pillage" des textes d'auteurs et à l'imitation.
Modalités
La dictée à l’adulte : une activité à mener régulière de la PS au
CM2 :
- suppose la maîtrise du langage d’évocation
- demande une implication réelle de l’élève (petits groupes)
- oblige à laisser du temps de réflexion à l’enfant (que vais-je
dire, comment vais-je le dire).
- nécessite quatre temps clairement identifiés par le maître et
les élèves : un temps pour dire, pour écrire, pour relire, pour corriger.
L’atelier d’écriture : un espace permanent dans la classe
Pour donner l’occasion d’écrire, pour permettre des mises en situation,
pour s’entraîner.
L’écriture tâtonnée (ou inventée) : une activé très régulière
dès l’école maternelle
• Connaître les représentations que les élèves ont de l’écrit et en
distinguer les étapes successives
• Amener l’élèves à réfléchir sur la langue et sur ce qu’il faut pour la
maîtriser (métalangage)
• Installer la correspondance phonie/graphie
• Pour construire des connaissances
Quelques précautions :
• Demander à l’élève de lire ce qu’il a écrit
• Demander des explications sur les choix opérés
• Ne pas laisser croire que l’écriture est correcte en évitant tout
jugement négatif
• Réécrire le texte correctement
• Pointer et « parler » tous les éléments positifs (séparation des
mots, taille, nombre de syllabes…)
Les rituels d’écriture (sur un module) : chaque matin proposer
une « lecture défi » et une réécriture à la manière de… (boule de
neige, charade, définition imaginaire, acrostiche, mots valises,
lipogramme (cf Perec…).
Dictée à l’adulte participative : l’élève prend en charge
une partie de l’écriture.
L’écriture individuelle accompagnée (en atelier)
L’élève écrit, le maître repère les difficultés et :
• Fait oraliser ce qui va être écrit.
• Aide à la reformulation
• Renvoie vers les outils disponibles
• Aide à l’analyse phonologique et à l’encodage
• Soutient la mémoire du texte (macrostructure)
• Associe différents types d’aides
• Donne un mot
Ecriture autonome partielle : elle s’appuie sur une structure
déjà existante (exemple le conte de randonnée)
Écriture autonome avec aides :
• Écrits de référence
• Utilisation de l’encodage
• Utilisation de connaissances orthographiques
• Aide ponctuelle de l’enseignant ou autre adulte ou élève.
L’organisation de la classe doit être en constante évolution.
Deux variables
•Pour une même consigne des modalités différentes .
• Une autonomie variable selon le degré de complexité de la
tâche.
•Une ou des contraintes favorisent l’écriture.
•Prévoir une évaluation selon des critères clairs
Une règle importante
Conclusion
•Prévoir du temps pour écrire chaque jour et même plusieurs fois par jour
•Alterner les écrits longs et les écrits journaliers (de type leçon par ex)
•Donner toute sa place à l’oral au cycle 1 comme au cycle 3
•Faire écrire avant de savoir écrire.
• Progresser dans les apprentissages.
•différencier les attentes
•Désacraliser l'écriture : essayer et s’essayer
•valoriser le brouillon (premier jet) et le cahier de brouillon
Développer des pratiques, des attitudes Construire des savoirs,
développer des compétences, modifier des attitudes.
•Adopter l’attitude VIP : valoriser – interpréter – Poser un écart.
•Une évaluation selon des critères clairs
On progressera en didactique de l'écriture quand
on s'intéressera au texte en cours d'élaboration
et non au produit fini."
François Quet