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Mémoire rédigé et soutenu par Christine Stéphanie LIBOCK INTRODUCTION GENERALE Le diagnostic financier, qui consiste en une introspection interne et externe de l’entreprise à dessein d’évaluer sa capacité de vie et de survie, prend véritablement son essor après la Seconde Guerre Mondiale. Avant 1945 l'optique du risque bancaire reste privilégiée. Dans une économie où la concurrence est relativement réduite, les besoins des entreprises sont liés aux financements des décalages entre encaissement et décaissement et sont fondamentalement ponctuels. L'actif, considéré comme une garantie pour le créancier, est analysé dans une optique liquidative. On se refuse à prévoir ce qui est inscrit dans le présent (c'est-à-dire au bilan). Les concepts de fonds de roulement, de capacité d'autofinancement appréhendée comme capacité de remboursement et les ratios de liquidité et d'autonomie financière répondent à ces préoccupations. Dans les années 1970 où l’économie est caractérisée par des taux d'intérêt réels extrêmement faibles et par une croissance élevée des entreprises, le risque de sous investissement lié à l'effritement des positions concurrentielles prime sur le risque lié à l'endettement. La vision d'une entreprise faite de besoins et de ressources prime sur les concepts statiques d'actif et de passif ; on étudie l'entreprise en terme de flux et non plus selon une optique liquidative. Les outils d'analyse tendent donc à mettre en valeur la croissance de l'entreprise. Le bilan fonctionnel est centré sur le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et tableaux emplois-ressources. Un nouveau concept se développe : l'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE). Dès le début des années 1980, alors que les taux d'intérêt réels deviennent positifs et que l'essor de la concurrence fait découvrir le risque conjoncturel, on assiste à la montée du financement par les marchés de capitaux. L'accent est alors mis sur l'analyse du compte de résultat, conduisant au bénéfice par action et au cours boursier. Ces éléments sont perçus au travers d'une approche globale des questions industrielles et commerciales de l'entreprise, distincte des problèmes de financement. L'excédent brut d'exploitation, le résultat d'exploitation, l'actif économique et la rentabilité économique font leur apparition. Master in Management de l’Ecole Supérieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 1

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    INTRODUCTION GENERALE

    Le diagnostic financier, qui consiste en une introspection interne et externe de lentreprise

    dessein dvaluer sa capacit de vie et de survie, prend vritablement son essor aprs la

    Seconde Guerre Mondiale. Avant 1945 l'optique du risque bancaire reste privilgie. Dans une

    conomie o la concurrence est relativement rduite, les besoins des entreprises sont lis aux

    financements des dcalages entre encaissement et dcaissement et sont fondamentalement

    ponctuels. L'actif, considr comme une garantie pour le crancier, est analys dans une optique

    liquidative. On se refuse prvoir ce qui est inscrit dans le prsent (c'est--dire au bilan). Les

    concepts de fonds de roulement, de capacit d'autofinancement apprhende comme capacit de

    remboursement et les ratios de liquidit et d'autonomie financire rpondent ces

    proccupations.

    Dans les annes 1970 o lconomie est caractrise par des taux d'intrt rels

    extrmement faibles et par une croissance leve des entreprises, le risque de sous investissement

    li l'effritement des positions concurrentielles prime sur le risque li l'endettement. La vision

    d'une entreprise faite de besoins et de ressources prime sur les concepts statiques d'actif et de

    passif ; on tudie l'entreprise en terme de flux et non plus selon une optique liquidative. Les outils

    d'analyse tendent donc mettre en valeur la croissance de l'entreprise. Le bilan fonctionnel est

    centr sur le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et tableaux emplois-ressources.

    Un nouveau concept se dveloppe : l'excdent de trsorerie d'exploitation (ETE).

    Ds le dbut des annes 1980, alors que les taux d'intrt rels deviennent positifs et que

    l'essor de la concurrence fait dcouvrir le risque conjoncturel, on assiste la monte du

    financement par les marchs de capitaux. L'accent est alors mis sur l'analyse du compte de

    rsultat, conduisant au bnfice par action et au cours boursier. Ces lments sont perus au

    travers d'une approche globale des questions industrielles et commerciales de l'entreprise,

    distincte des problmes de financement. L'excdent brut d'exploitation, le rsultat d'exploitation,

    l'actif conomique et la rentabilit conomique font leur apparition.

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    Les annes 1990 ont mis l'accent sur l'illusion produite par les conventions comptables,

    plaant la valeur actuelle des flux futurs au centre des questions d'analyse et de diagnostic

    financier. Toutes les dcisions financires sont dsormais analyses en terme de valeur. Le

    dveloppement des outils informatiques de simulation et la monte du rle des actionnaires

    minoritaires favorisent cette nouvelle perception. Les outils d'analyse correspondant ces

    proccupations sont le flux de trsorerie disponible, le tableau de flux et le taux de rentabilit

    exig par les pourvoyeurs de fonds de l'entreprise, autrement dit le cot moyen pondr du capital

    Cest dans cette mouvance gnrale que se situe notre champ dinvestigation et de pertinence.

    Avec lmergence dun nouveau management caractris par le dveloppement de la

    bonne gouvernance et lrection des codes de conduite dans les entreprises prives et publiques,

    le gouvernement dentreprise est amen se proccuper davantage dune meilleure gestion des

    ressources dans loptique datteindre les objectifs fixs et assurer la prennit de lentreprise. La

    condition prioritaire de cette prennit est la matrise de son macro et micro environnement afin

    doptimiser ses forces et opportunits et minimiser les menaces et faiblesses. Do lurgence au

    travers du diagnostic financier de sonder la situation de lentreprise pour mettre en exergue les

    leviers sur lesquels elle doit agir pour amliorer sa performance. Celle-ci concerne

    inluctablement : la solvabilit, la rentabilit et lquilibre financier.

    1. PROBLEMATIQUE

    La mondialisation et louverture des frontires quelle implique a rendu lenvironnement

    de lentreprise de plus en plus hostile. En effet, la concurrence a gagn en intensit, les clients

    sont de plus en plus exigeants. Lentreprise est confronte une contraction de ses marges et

    parfois une dgradation de sa situation financire.

    Cest le cas de lentreprise CHOCOLATERIE spcialise dans la production et

    distribution du chocolat partir des fves de cacao. Lobservation de ses tats financiers laisse

    transparatre une dgradation structurelle de sa situation financire. Celle-ci se traduit par une

    trsorerie nette qui est structurellement dcroissante sur les trois derniers exercices.

    La question centrale que nous nous posons est celle-ci : Quest ce qui peut tre lorigine de

    cette dgradation ? A travers un diagnostic financier de cette entreprise, nous allons tenter

    dexposer quelques approches explicatives possibles

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    2. HYPOTHESE

    Une gestion optimale du cycle daccumulation, du cycle dexploitation de

    CHOCOLATERIE S.A. ou des deux cycles simultanment est susceptible de contribuer

    efficacement lamlioration de la situation financire de cette entreprise.

    3. OBJECTIF

    Notre objectif est danalyser au travers dun diagnostic financier, les causes explicatives

    de la dgradation de la situation financire de lentreprise CHOCOLATERIE S.A. Dans la

    mme lance, nous mettrons un ensemble de propositions qui seront des rponses aux difficults

    financires releves.

    4. INTERET DE LETUDE

    Notre tude sur le diagnostic financier mene dans une entreprise de production et de

    commercialisation comme CHOCOLATERIE revt un intrt multi dimensionnel.

    Sur le plan scientifique, notre souci est de partir du cas CHOCOLATERIE pour

    formaliser une ou plusieurs dmarche(s) en matire de diagnostic financier et plus

    particulirement en matire de gestion des diffrents cycles, susceptibles de permettre aux chefs

    dentreprises de disposer doutils capables de les aider mieux matriser leurs situations

    financires et amliorer leurs performances. Il sagira non seulement de montrer limportance

    que revt le diagnostic financier, mais surtout de mettre en exergue sa contribution la dmarche

    visant une performance financire accrue. Pour une entreprise comme CHOCOLATERIE S.A.,

    il sagira, de contribuer lamlioration de sa performance dans le secteur de la production et de

    la commercialisation agro alimentaire afin de rendre la socit plus attractive pour les partenaires

    et pour un ventuel repreneur.

    Sur le plan acadmique, cette tude est un exercice intellectuel qui marque nos premiers

    pas dans la recherche. Elle ncessite la synthse de revues documentaires et lapport dexprience

    du monde professionnel.

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    5. LIMITES DE LETUDE ET DIFFICULTES RENCONTREES

    CHOCOLATERIE est une socit capitaux prive faisant partie dun groupe

    international. Bien quvoluant dans un environnement hautement concurrentiel caractris par

    des exigences de transparence, il convient de relever, pour le dplorer, le mur rig par la

    confidentialit, le secret professionnel et lobligation de rserve qui nous a t impose.

    Malgr notre acharnement, nous navons pu collecter en temps rel les donnes

    indispensables lavance de notre travail sur lentreprise.

    6. METHODOLOGIE ET GRANDS AXES

    Nous avons combin la mthode hypothtico-dductive et ltude de cas pour mener

    bien notre recherche. Lexercice intellectuel consistera, sur la base des informations financires et

    diverses obtenues auprs des entreprises, effectuer une analyse critique de lentreprise au

    travers de ces deux mthodes et mettre en exergue la contribution du diagnostic financier

    loptimisation de la performance de lentreprise.

    Ce travail sera structur en deux parties constitues de deux chapitres chacune dont la premire

    sera structure de la manire suivante :

    - Le chapitre premier intitul : le diagnostic financier et lanalyse statique expose laspect

    thorique de lanalyse financire statique dont lobjectif est de dcrire les principes de

    lanalyse financire, son objet, sa dmarche, ainsi que les instruments de base utiliss

    cet effet.

    - Le deuxime chapitre intitul : le diagnostic financier et lanalyse dynamique

    sintresse lanalyse financire dynamique dont lobjectif est dapprhender les

    diffrents flux ayant conduit la variation de la trsorerie au cours de la priode. Il

    sintresse tout particulirement au risque de faillite.

    - Dans la deuxime partie, le chapitre 3, qui prsente lentreprise et son environnement,

    tudie les lments comptables et environnementaux de lentreprise, afin de circonscrire

    le champ de notre investigation.

    - Enfin le chapitre 4, Introspection critique de lentreprise CHOCOLATERIE S.A

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    sefforcera au travers de lanalyse des tats financiers et de lenvironnement de

    circonscrire les causes de la dgradation de la situation actuelle et de proposer les

    solutions dont la mise en uvre conduira une amlioration de la situation financire.

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    Premire partie :

    Le diagnostic financier: Une approchethorique.

    Temporellement, le diagnostic financier est pass dune analyse statique une analyse

    dynamique. Lanalyse statique (Chapitre I) sintresse surtout au bilan qui est une photographie

    du patrimoine de lentreprise un moment donn. Il est complt par lanalyse du compte de

    rsultat. Lanalyse dynamique (Chapitre II) se focalise demble sur lensemble des flux qui ont

    circul dans lentreprise au cours dune priode donne pour dtecter les dsquilibres ventuels et

    leurs causes. La trsorerie qui est le point de dpart et daboutissement de tous les flux est, dans

    ce contexte, la variable centrale. Cest elle qui instruit sur la capacit de vie et de survie de

    lentreprise. Les tableaux de financement et les tableaux de flux sont les outils de cette

    dmarche.

    CHAPITRE I : LE DIAGNOSTIC FINANCIER ET LANALYSE STATIQUE.

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    Dans ce chapitre, lobjectif principal est de ressortir lapport de lanalyse statique au

    diagnostic financier. Celle l qui prend sa source dans les tats financiers, examine ces

    documents de synthse dans le but de mettre en vidence les points faibles et les points forts de

    lentreprise. A cette fin le bilan (section I) est examin, son analyse suivant loptique financier

    ou fonctionnel est men (section II), lexamen de lactivit est cern travers le compte de

    rsultat (section III). Cet tat interne de lentreprise nest parfois comprhensible que si on cerne

    linfluence de son environnement, do lapport de lanalyse stratgique (section IV).

    Section1 : Le bilan

    Nous allons revisiter dans cette section le bilan, ses fonctions ainsi que ses prsentations.

    1.1 Dfinition

    Le bilan est la photographie du patrimoine de lentreprise un instant donn

    (gnralement la clture de lexercice). Cest un document qui prsente la situation du

    patrimoine et le rsultat de lexercice. Cest linformation financire de base de lentreprise.

    Cest cet effet, le relev officiel de l'ensemble des biens que possde lentreprise (actif), de

    toutes ses dettes, de tous ses capitaux propres (passif) un moment donn. Il sefforce de

    reproduire limage fidle de lentreprise.

    Le bilan prvisionnel qui est parfois une exigence des institutions financires et des investisseurs

    est une estimation raliste du patrimoine de lentreprise dans le futur.

    1.2 Fonction du bilan

    Le bilan est une source dinformations prcieuses pour les parties prenantes ou

    stakeholders. Cest un des lments dterminants du maintien ou non de leurs relations daffaires

    avec lentreprise. Toutefois, il peut prsenter des limites imputables aux principes comptables qui

    ont prsid son laboration. La prminence de lvaluation au cot historique peut tre

    sources de distorsion. Cest ainsi que, labsence de rvaluation en priode dinflation peut

    fausser la qualit de linformation financire donne par ce dernier.

    Lintroduction de la notion de fair value est une approche plus raliste pour une meilleure

    valuation du patrimoine de lentreprise.

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    1.3 Prsentation du bilan comptable

    Le bilan est originellement comptable. Toutefois, pour les besoins du diagnostic, on peut lui

    imprimer la forme fonctionnelle ou financire (annexe 1).

    1.3.1 Le bilan fonctionnel

    La forme fonctionnelle qui est apparue au cours des annes 1970-1980 a comme

    principale proccupation la structure financire et la prennit de lactivit. Cest un bilan qui a la

    particularit de prsenter les lments patrimoniaux leur valeur dorigine, et daffecter les

    lments suivant les trois grandes fonctions (investissement, financement, exploitation). Cest un

    tableau rcapitulatif en deux parties dcrivant la situation patrimoniale d'une entreprise un

    moment donn en terme d'emplois ( l'actif) et de ressources (au passif).

    Le passif du bilan dcrit l'ensemble des ressources financires dont dispose une entreprise.

    Elles sont constitues des capitaux propres, des dettes et obligations contractes par l'entreprise

    auprs des parties prenantes (actionnaires, institutions financires, fournisseurs...). On distingue

    trois catgories dlments :

    - les capitaux permanents

    - les dettes

    - la trsorerie - passif

    Lactif ressort l'ensemble des biens (immobilisations, stocks...) et droits (crances clients...)

    dtenus par l'entreprise et ncessaires son activit. On distingue trois catgories de biens.

    - les Immobilisations

    - les Stocks et Crances

    - la Trsorerie actif

    a) Les retraitements de lactif

    La phase de retraitement pour lobtention du bilan fonctionnel constitue une tape importante du

    diagnostic financier.

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    - les immobilisations sont retenues pour leur valeur dachat et les amortissements et provisions

    sont considrs comme des financements mis en rserves et par consquent rintgrs dans les

    capitaux propres.

    - Les stocks subissent le mme traitement que les immobilisations, la valeur brute est retenue et

    les provisions sont rintgres au passif.

    - les crances clients, les provisions sont l aussi rintgres au passif et les EENE (effets

    escompts non chus) sont retraits symtriquement avec les concours bancaires.

    - les valeurs mobilires de placement sont intgrs aux disponibilits pour la partie la plus

    liquide et en hors activit ordinaire pour la partie la moins liquide (action).

    - les carts de conversion actif, pour ce qui concerne les postes de lactif, viennent en

    augmentation et en diminution pour ce qui concerne les postes de passif.

    - les charges rpartir sont intgres aux emplois stables pour leur montant brut.

    b) Les retraitements du passif

    Tout aussi important que les retraitements effectus ci-dessus, les retraitements du passif sont :

    - le capital social : il doit correspondre aux fonds rellement apports par les actionnaires ;

    les rserves doivent tre reclasses avec les amortissements,

    - le capital souscrit non appel est considr comme des non valeurs,

    - le capital souscrit appel et non vers est reclass dans les HAO (Hors Activit Ordinaire),

    - les autres financements internes : les amortissements et les provisions prlevs lactif

    doivent tre incorpors aux capitaux propres comme financement interne,

    - le financement stable : les dettes financires sont considres comme un financement

    stable dans la mesure o elles sont de nature bancaire et font lobjet dun contrat,

    - les intrts courus non chus sont reclasss parmi les HAO,

    - le crdit bail est reclass parmi les immobilisations lactif et parmi les ressources

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    stables au passif,

    - les dettes dimpts sur les socits sont reclasses en HAO,

    - les carts de conversion passif pour ce qui concerne un poste de passif viennent en

    augmentation et en diminution pour ce qui concerne un poste dactif.

    Le schma ci-dessous retrace le passage du bilan comptable au bilan fonctionnel

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    TABLEAU 1 : Passage du bilan comptable au bilan fonctionnel

    ACTIF PASSIF

    RECLASSEMENTS ET RETRAITEMENTS

    Bilan Fonctionnel

    Lecture horizontale du bilan Mise en uvre des moyens

    FR ----------------------------------------------------------------------------------------------------

    Cycle dexploitation

    BFRE -----------------------------

    Elments acycliques

    trsorerie

    Source : HUTIN, H. Toute la finance, dition organisation, 2004.

    Laffectation des lments suivant les trois grandes fonctions (investissement, financement,

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 11

    ACTIF IMMOBILISE

    ACTIF CIRCULANT

    Comptes de rgularisation

    CAPITAUX PROPRES

    AUTRES FONDS PROPRES

    Provisions pour risques et charges

    DETTES

    Comptes de rgularisation

    EMPLOIS STABLES

    EMPLOIS DEXPLOITATION

    Emplois hors exploitation

    EMPLOIS DE TRESORERIE

    RESSOURCES DURABLES

    RESSOURCES DEXPLOITATION

    Ressources hors exploitation

    RESSOURCES DE TRESORERIE

    EMPLOIS STABLESRESSOURCES DURABLES

    EMPLOIS DEXPLOITATION RESSOURCES DEXPLOITATION

    EMPLOIS HORS EXPLOITATION RESSOURCES HORSEXPLOITATION

    EMPLOIS DE TRESORERIERESSOURCES DE TRESORERIE

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    exploitation) dgage une structuration du bilan particulirement fconde pour lanalyse.

    1.3.2 Le bilan financier

    Il est le tout premier document labor pour le diagnostic. Il sintresse surtout la

    capacit de lentreprise un moment donn faire face ses engagements. A cet effet, le bilan

    financier restitue la valeur nette des lments patrimoniaux et reflte la situation de lentreprise.

    Il privilgie la valeur liquidative prsente et sintresse la couverture du passif exigible par

    lactif liquidable. Tout comme le bilan fonctionnel, le bilan financier ncessite des phases de

    retraitements et de reclassements.

    a) La phase de retraitement

    Cette phase consiste procder llimination des non valeurs comme les charges immobiliss,

    les primes dmission des obligations, au calcul de la fiscalit latente, la dissociation des

    lments plus dun an et des lments moins dun an.

    b) La phase de reclassements

    Dans le bilan financier, les postes sont regroups daprs leur chance : les actifs sont

    classs en deux grandes masses : les actifs plus dun an et les actifs moins dun an. De mme

    le passif se structure en passif plus dun an et en passif moins dun an. La maturit est donc

    le principal critre daffectation des postes du bilan. Schmatiquement, le bilan financier prend

    la configuration suivante :

    TABLEAU 2 : Bilan financier en grandes masses

    Actif Immobilis net (+dun an) Capitaux Permanents (+ dun an)

    Actif Circulant (- dun an) Dettes court terme (- dun an)

    Sources : JOLIVET et KOSKAS. lanalyse financire, paris, dition publi-union, 1978.

    Le bilan fonctionnel ou le bilan financier constitue le socle de lanalyse statique.

    Section 2 : Lanalyse suivant lapproche financire ou fonctionnelle

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    Linvestigation financire peut tre mene selon deux approches, lapproche liquidit (Section

    2.1) ou lapproche fonctionnelle (Section 2.2)

    2.1 Lapproche liquidit

    Cette approche est historiquement la premire en analyse de la structure du bilan. Elle

    rpondait au souci des banques de sassurer de la solvabilit des dbiteurs. La confrontation de

    lactif potentiellement liquidable et du passif exigible devait renseigner sur la capacit du

    dbiteur honorer ses engagements. Car le risque de faillite, plus prcisment le risque

    dilliquidit et dinsolvabilit court terme tait particulirement redout par les tablissements

    bancaires.

    La variable fondamentale de gestion retenue ici est le Fonds de roulement (FR) considr comme

    un indicateur de risque de faillite. Son existence suppose que les capitaux permanents sont

    suprieurs lactif net immobilis, ou que lactif circulant est suprieur aux dettes court

    terme. Dans cette approche ce fonds de roulement liquid est un indicateur de solidit

    financire. Il indique aux cranciers de court terme que les rentrs proches de lentreprise

    devraient permettre de rembourser les sommes dues. Son augmentation dans le temps est

    synonyme de bonne sant financire car il ya accroissement de la marge de scurit. Sa

    diminution traduit une mauvaise sant financire et des difficults futures en terme de

    solvabilit court terme. Cet indicateur est complt par des ratios de liquidit qui valuent la

    solvabilit court terme : le ratio de liquidit gnrale (LG) et le ratio de liquidit moyenne

    (LM).

    LG = Actif circulant / dettes court terme

    Ce ratio suprieur 1 signifie que lentreprise possde des actifs suffisants pour couvrir les

    dettes court terme.

    LM = clients+comptes rattachs+disponibles / dettes court terme

    Il doit tre proche de 100% et indique la capacit de lentreprise faire face ses chances

    partir des lments dactif les plus liquides.

    Deux autres indicateurs compltent cette approche :

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 13

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    - le poids relatif de lendettement long valu par le rapport :

    Dettes plus dun an / Capitaux propres

    Dettes plus dun an / Total passif

    - la solvabilit gnrale de lentreprise qui peut tre apprhende par lactif net

    Actif net = actif rel Passif exigible

    Il indique ce que lentreprise possde dans ce quelle a.

    La notion dactif net permet dvaluer aussi comptablement le patrimoine de

    lentreprise. Ces indicateurs de lapproche liquidit sont complts par les ratios de rentabilits

    issus du compte de rsultat et qui renseignent sur la bonne utilisation des ressources mises la

    disposition de lentreprise.

    Bien que la solvabilit de lentreprise semble apprhende par cette premire dmarche, on peut

    lui adresser les critiques suivantes :

    - les dates dexigibilit et les dates de liquidit sajustent rarement dans la ralit ;

    - le fonds de roulement liquid nexclut pas le risque dilliquidit ;

    - le jugement doit tre nuanc pour tenir compte du moment o le bilan est arrt ;

    - lactif net comptable reflte mal la surface financire de lentreprise ;

    - les donnes disponibles dcrivent une situation dpasse ;

    Lensemble des critiques ci-dessus ouvre une brche que lapproche fonctionnelle tente de

    combler.

    2.2 Lapproche fonctionnelle

    Comme nous lavons affirm plus haut, cette approche sonde surtout la capacit de

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 14

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    lentreprise poursuivre son activit. A cette fin, elle va sintresser aux quilibres qui

    caractrisent le cycle daccumulation et le cycle dexploitation et que restituent le fonds de

    roulement et le besoin en fonds de roulement. La solvabilit structurelle qui amnage la

    prennit de lactivit dpend du rapport de force entre le FR et le BFR. Ce rapport de force

    trouve sa concrtisation dans les mouvements de la trsorerie nette ; Do lquation

    fondamentale FR- BFR = TRN.

    Cette relation fondamentale qui matrialise par ailleurs la structure financire ressort

    analytiquement six structures financires possibles.

    2.2.1 Les structures financires et leur analyse

    Le bilan en grande masse, construit partir du bilan fonctionnel, fait ressortir les

    diffrentes variables dajustements qui prsentent des configurations varies exprimant des

    situations financires diffrentes. Six situations types peuvent tre explores.

    S1

    Selon ce schma, le BFR est entirement financ par les ressources

    permanentes dont limportance permet de dgager des

    disponibilits. Cette situation est apparemment la plus favorable

    pour lentreprise. Dans ce cas, il convient de sinterroger sur la

    rentabilit des excdents de trsorerie qui peuvent tre trop

    importants ou mal placs.

    S2

    Selon ce schma, le BFR est financ pour partie par les

    capitaux permanents et par un excdent de concours

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 15

    BFR+

    FR+

    TRN+

    BFR+

    FR+

    TRN-

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    bancaires courant sur les disponibilits. Cette situation est

    courante au sein des entreprises. Dans ce cas de figure, il

    convient dapprcier limportance du risque bancaire pour

    rduire le niveau de concours bancaires. Lentreprise peut

    augmenter son FR en accroissant ses ressources propres

    ou les dettes financires. Par ailleurs, elle peut rduire le

    BFR par une diminution des stocks, une rduction des

    crances clients ou une augmentation des dettes fournisseurs

    (dure de rglement).

    S3

    Selon ce schma, les concours bancaires courants couvrent

    une partie des actifs fixes, le BFR et les disponibilits. Cette

    situation est mauvaise pour lentreprise. Pour ce faire, elle

    doit restructurer son FR en augmentant les financements

    longs et en amliorant son autofinancement. Elle peut

    galement baisser son BFR.

    S4

    Selon ce schma, les ressources induites par le cycle dexploitation

    sajoutent un excdent de ressources permanentes pour dgager un

    excdent de liquidit important. Cette situation est exceptionnelle,

    davantage courante pour les entreprises de grande distribution et rare

    pour les entreprises industrielles. Ici, lentreprise doit surveiller la

    gestion de sa trsorerie. La question est de savoir si cette trsorerie

    est mal gre.

    S5

    Selon ce schma, les ressources issues du cycle dexploitation

    couvrent un excdent de liquidit et une partie de lactif

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 16

    FR-

    TRN-

    BFR+

    TRN+

    FR+

    BFR-

    FR-

    BFR-

    TRN+

  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    immobilis. Les fournisseurs, les avances clients, financent le cycle dexploitation et une partie

    des immobilisations. Ici, il sagit dun cas typique de socit de grande distribution. Lentreprise

    risque dtre dpendante de ses fournisseurs. Il convient par consquent de sinterroger sur

    linsuffisance du FR qui est ngatif. Un renforcement des ressources stables est examiner.

    S6

    Selon ce schma, les ressources permanentes ne couvrent quune

    partie de lactif immobilis et leur insuffisance est compense

    par les fournisseurs, les avances clients, et les concours bancaires

    courants. Cette situation est problmatique voire dangereuse. De

    manire gnrale, il sagit dune situation prcaire pour

    lentreprise, elle est dpendante de ses fournisseurs et des

    banques. Le risque est plus important dans le cas dune

    entreprise industrielle. La structure du financement est revoir

    pour reconstituer le FR

    2.2.2 Lapprofondissement de lanalyse des structures financires

    Le rapport de force qui dtermine les diffrentes configurations financires ci-dessus doit

    tre amnag dans le sens dune prennit de lactivit. Les diffrentes actions proposes

    impactent sur le FR ou le BFR pour respecter lorthodoxie de lanalyse financire qui veut que

    FR = BFR + TRN

    Cette relation signifie que pour assurer la continuit de lactivit, la variation du fonds

    de roulement doit couvrir en totalit la variation du besoin en fonds de roulement jusqu'

    dgager un excdent qui vient renforcer la trsorerie de lentreprise.

    Comme le fonds de roulement est la variable dajustement du cycle daccumulation et le

    besoin en fonds de roulement la variable dajustement du cycle dexploitation, on peut

    sinterroger sur les dcisions qui peuvent les modifier et leurs conditions de faisabilit.

    2.2.2.1. La variation du fonds de roulement et les conditions de

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 17

    FR-

    BFRN-

    TRN-

  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    faisabilit.

    Le fonds de roulement, variable dajustement du cycle daccumulation, dpend de la

    confrontation des ressources stables et des emplois stables. Il rsulte quune variation

    positive du fonds de roulement procde :

    a) dune augmentation de lautofinancement. Cest la variable centrale de la

    prennit de lentreprise. Elle est tributaire de la capacit de lentreprise crer

    de la valeur. La profitabilit et la rentabilit des actifs doivent tre assures

    pour que lautofinancement soit lorigine dune variation positive du fonds de

    roulement. Lanalyse du compte de rsultat est la source dapprciation de cette

    profitabilit, de cette rentabilit et de lautofinancement.

    b) dune augmentation des dettes financires. Pour renforcer son fonds de

    roulement, lentreprise peut recourir lemprunt auprs des tablissements de

    crdit. Lopration nest possible que si lentreprise prsente un risque

    financier acceptable .A cet effet, il faut que les ratios suivants respectent les

    seuils de tolrance

    Autonomie financire = dettes financires/fonds propres < 1

    Capacit dendettement = Dettes financires/ CAF < 4

    Ratio de charges financires = Frais financiers / CAHT < 3%

    Endettement financier = Dettes totales / Total bilan

    Ainsi, les dettes financires doivent tre au plus gales au fonds propres. Les frais

    financiers ne doivent pas tre suprieurs 3% du chiffre daffaires hors taxe pour viter de

    supporter leffet de massue. Les dettes financires ne doivent pas excder quatre annes de

    capacit dautofinancement pour ne pas saturer la capacit de remboursement.

    Le respect de ses contraintes financires amnage les conditions pour lobtention de

    financement supplmentaire de la part des tablissements de crdits.

    c) dune augmentation du capital de lentreprise .Le renforcement du fonds de

    roulement peut se faire au travers dune sollicitation des associs. Cet appel

    aux actionnaires ne peut revtir quelque chance de succs que si lentreprise

    utilise au mieux les ressources mises sa disposition. Autrement dit, si la

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  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    rentabilit dgage est satisfaisante et rmunre correctement les capitaux

    engags. La rentabilit financire mesure cette satisfaction ou non des

    actionnaires.

    Cette opration ne sera aussi possible que si les conditions prvalant sur le march

    financier sont favorables. Autrement dit si le market to book ratio est suprieur lunit.

    Dans ce cas, lentreprise pourra bnficier dun effet de levier boursier lors de lopration

    daugmentation de capital. Le market to book ratio = valeur boursire/ capitaux propres

    d) dune diminution des immobilisations. Pour renforcer son fonds de roulement

    lentreprise peut procder une stratgie de recentrage de ses activits en

    liquidant une partie de ses actifs. Le flux de liquidit gnr par cette opration

    vient renforcer les disponibilits.

    Si la variation positive du fonds de roulement peut provoquer un renforcement de la

    trsorerie nette, de mme une variation ngative du besoin en fonds de roulement peut avoir le

    mme effet.

    2.2.2.2 La variation du besoin en fonds de roulement et les

    conditions de faisabilit

    Une matrise du besoin en fonds de roulement ou sa bonne gestion est un facteur de

    stabilit ou de renforcement de la trsorerie nette. Elle passe par une variation du besoin en

    fonds de roulement moins que proportionnellement la variation du chiffre daffaires hors

    taxe. Autrement dit (BFRAO/CAHT) * 360 J doit tre strictement dcroissant dans le temps.

    Le nombre de jours de chiffre daffaires ncessaires pour couvrir le besoin en fonds de

    roulement doit dcliner dans le temps. Ceci nest possible que si les lments constitutifs du

    Besoin en fonds de roulement savoir le client, les stocks et les fournisseurs ont une vitesse

    de rotation satisfaisante et obissent au schma suivant :

    BFRAO = Client + Stocks - Fournisseurs

    Dlai client = (Clients +comptes rattachs / CATTC) * 360j doit dcrotre

    Rotation de Stocks = (Stocks / Consommation) * 360j doit baisser dans le temps.

    Dlai fournisseur = ((fournisseurs+ comptes rattachs) / (Achats +Services externes

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 19

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    TTC))*360 j doit augmenter dans le temps.

    Une matrise de la gestion du cycle dexploitation contribue au renforcement de la trsorerie

    nette, condition dune prennit de lactivit de lentreprise.

    Lanalyse du compte de rsultat vient conforter la capacit ou non de lentreprise assurer sa

    prennit travers le cycle daccumulation.

    Section 3 : Analyse du compte de rsultat

    Deuxime pice matresse des comptes dune socit, le compte de rsultat ne

    sintresse qu lanne qui vient de scouler. Si on peut lire le rsultat dune socit sur un

    bilan, nous ne pouvons pas connatre dans le dtail comment il a t ralis. Cette tche est

    lobjectif du compte de rsultat. En recensant prcisment les charges et les produits de

    lentreprise au cours de lanne, il permet de dterminer prcisment ce qui a contribu un

    bon rsultat ou une perte.

    3.1. Dfinition

    Le compte de rsultat permet de mesurer la capacit d'une entreprise raliser des

    bnfices au cours d'un temps dtermin. Cest un document de synthse qui reprend

    l'ensemble des produits et des charges gnrs par lactivit de lentreprise et en dtermine le

    solde qui constitue le rsultat de l'entreprise (rsultat de l'entreprise = total des produits - total

    des charges) et en mme temps les soldes caractristiques de gestion : marge brute (ou

    commerciale), valeur ajoute, rsultat dexploitation et rsultat de lexercice.

    3.2. Prsentation du Compte de Rsultat (C.R)

    Tous les comptes des charges sont regroups au dbit du compte de rsultat, tandis que tous les

    comptes de produits sont regroups au crdit de ce mme compte. La lecture dun tableau des

    comptes de rsultat (annexe 2) nous permet de nous appesantir sur les points suivants :

    - Produits dexploitation

    Cest le chiffre daffaires qui doit retenir lattention. Mais plus que son niveau, il faudra

    essayer de dterminer les causes des variations : sil diminue, sagit-il dun effet de volume ?

    (Les ventes ont diminu) ou dun effet de prix ? (Les prix ont baiss). La deuxime situation

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 20

  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    tant moins proccupante que la premire.

    - Les charges dexploitation

    On rpertorie tous les postes de charges qui sont en fait des consommateurs de ressources. On

    analyse leur variation pour mettre en exergue les postes les moins efficients.

    Achats, Services extrieurs, Salaires et charges, Dotations aux amortissements, Dotation aux

    provisions.

    - Les charges et produits financiers

    - Les charges et produits exceptionnels

    Ces postes de charges associs aux produits dterminent les indicateurs dactivit, les soldes

    de gestion, et la capacit dautofinancement.

    3.3. Analyse de la Profitabilit : Les soldes intermdiaires de gestion

    Le compte de rsultat indique de faon organise, les montants des revenus et des cots de

    l'entreprise sur une priode donne. La dduction successive de chaque catgorie de cots

    dgage des marges galement successives : les SIG (Soldes Intermdiaires de Gestion) :

    a) La marge commerciale

    Elle prsente un intrt non ngligeable pour les entreprises commerciales ou mixtes

    (commerciales et industrielles). Elle nest pas applicable en revanche aux entreprises purement

    industrielles.

    Marge commerciale = ventes de marchandises cot dachat des marchandises vendues.

    b) La production

    Elle reprsente la production de lexercice qui est gale

    Production vendue - Stock initial + Stock final + Production immobilise.

    La production immobilise reprsente les livraisons de lentreprise elle-mme.

    c) La valeur ajoute

    La valeur ajoute est constitue de la diffrence entre la production de la priode et les

    consommations utilises pour son obtention. Elle exprime la survaleur apporte par

    lentreprise.

    Valeur ajoute = Marge commerciale + Production de lexercice Consommation de

    lexercice.

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 21

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    d) Lexcdent brut dexploitation

    La rubrique "excdent brut d'exploitation" est, sans nul doute, le volet le plus important de

    la dtermination du rsultat de l'entreprise. L'activit de celle-ci consiste, en effet, acheter,

    produire et vendre; lexcdent brut d'exploitation donne le surplus financier (ou le dficit

    financier) rsultant de l'activit d'exploitation courante de l'entreprise.

    EBE = VA. Charges de personnel.

    Si le solde de ce compte est dbiteur sa dnomination devient : Insuffisance brute

    dexploitation

    e) Rsultat dexploitation

    RE = EBE.+Transfert de charges + Reprise de provisions + Dotations aux amortissements et

    aux provisions

    Il sagit dun rsultat purifi de lincidence de la politique financire de lentreprise et des

    charges ou produits exceptionnels. A ce titre, le suivi de son volution au cours du temps est

    une indication prcieuse pour le gestionnaire.

    f) Rsultat Activit Ordinaire (R.A.O)

    Le calcul de ce rsultat est le suivant :

    R.A.O = Rsultat dexploitation + Rsultat financier.

    g) Rsultat Hors Activit Ordinaire (R.H.A.O)

    Le volet Hors Activit Ordinaire du compte de rsultat complique l'analyse financire. Il

    regroupe, en effet, des lments non rcurrents qui ne rsultent pas de la gestion courante de

    l'entreprise. Son calcul est le suivant :

    Rsultat HAO = Produits des cessions dimmobilisations + Produits HAO + Reprises HAO

    Valeurs comptable des cessions Charges HAO Dotations HAO.

    h) Rsultat net

    Le rsultat net de l'exercice est obtenu en dduisant du rsultat A.O. additionn au rsultat

    HAO les impts sur le bnfice et la participation des salaris. Le solde sera mis en rserve ou

    report et viendra donc augmenter les fonds propres de l'entreprise dans le bilan aprs

    rpartition.

    Rsultat net = Rsultat A.O + Rsultat HAO Impts sur les socits la participation des

    salaris.

    3.4 Marge Brute d'Autofinancement (MBA) et Autofinancement

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 22

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    Le rsultat comptable englobe des produits non encaissables et des charges non

    dcaissables. Pour le financier, ce qui est intressant cest le rsultat encaissable. Nous avons

    choisi la MBA par rapport la CAF (Capacit d'autofinancement) car la MBA englobe les

    produits et charges exceptionnels sur oprations en capital, produits et charges non nuls sur les

    diffrents exercices tudis compte-tenu des cessions de logiciels inhrentes l'activit. Par

    ailleurs, l'cart est trs faible entre la CAF et la MBA compte-tenu des faibles montants dont il

    est question.

    Ce rsultat prsent en valeur absolue peut aussi tre complt par les ratios de profitabilit

    saisis en valeur relative.

    - le taux de marge brute dexploitation = EBE/CAHT

    - le taux de marge bnficiaire = R.N/ CAHT

    3.5 Analyse de la Rentabilit

    Pour savoir si lentreprise utilise au mieux les ressources mises sa disposition par les

    apporteurs de capitaux, il est indispensable de ressortir les rentabilits conomique et

    financire.

    3.5.1. La rentabilit conomique

    Elle peut tre tudie travers son volution ou sa dcomposition

    a) L'volution dans le temps et dans l'espace

    La rentabilit conomique dtermine le revenu li l'exploitation dgag par l'entreprise par

    rapport aux moyens investis dans celle-ci. Elle est mesure au travers du ratio Rsultat

    d'exploitation (REX) sur actif conomique. L'actif conomique (AE) est dfini comme

    l'ensemble des moyens investis dans l'entreprise, placs sous son contrle et ncessaires son

    exploitation. Il regroupe les immobilisations lies l'exploitation courante et le besoin en fonds

    de roulement. Par consquent, nous ne prendrons pas en compte les non-valeurs ainsi que les

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 23

  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    immobilisations financires.

    Ce ratio doit tre suivi dans le temps pour sassurer que son volution est favorable ou constater

    sa dgradation. Une analyse plus approfondie passera par sa dcomposition.

    b) La dcomposition du ratio

    Le ratio de rentabilit conomique peut tre dcompos en intgrant le chiffre d'affaires. On

    aura alors deux ratios:

    Un ratio de profitabilit : Rsultat d'exploitation aprs impt/ CA

    Un ratio de rotation des actifs = CA / Actif conomique

    Le premier ratio nous renseigne sur la politique de maximisation du rsultat conomique par la

    combinaison d'un objectif de volume, d'un objectif de prix et d'un objectif de cots. La

    ralisation de ces objectifs repose sur l'organisation interne de l'entreprise, sa gestion des cots

    et son efficacit commerciale.

    Le second ratio montre dans quelle mesure l'entreprise arrive minimiser ses ressources pour

    raliser sa production. Ce ratio n'a de sens que compar au secteur.

    Pour agir sur la rentabilit conomique, on peut agir sur :

    Le taux de marge

    Un des moyens d'amliorer sa marge serait de limiter la croissance du chiffre d'affaires en se

    concentrant sur l'amlioration de la productivit (par la rduction des cots intermdiaires, en

    particulier des cots de personnel).

    Le taux de rotation

    Le taux de rotation indique le montant du chiffre d'affaires dgag par unit de capitaux

    engags. Plus le taux de rotation est lev plus l'entreprise minimise ses actifs investis et par

    consquent conomise des ressources (fonds propres et dette financire).

    3.5.2. La rentabilit financire

    La rentabilit financire reprsente la rentabilit offerte aux actionnaires. Elle peut se

    mesurer de diverses faons. La faon la plus concrte est de calculer la richesse revenant

    directement aux actionnaires travers le rsultat net, rapport aux capitaux propres. Nous

    adopterons cette approche.

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 24

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    a) Apprciation de la rentabilit financire

    Si la rentabilit exige par les actionnaires est satisfaite, l'entreprise trouvera toujours

    les fonds ncessaires et ce, malgr un affaiblissement de la rentabilit offerte aux actionnaires.

    La rentabilit financire de l'actionnaire dpend de la rentabilit conomique de l'entreprise

    ainsi que la minimisation des capitaux propres, pour un volume donn d'actifs investis.

    - Le taux de marge (RN/CA)

    - Le taux de rotation CA/AE

    - Les ratios de structures (AE/CP) Comme la situation financire de lentreprise dpend aussi bien du contexte interne que de

    lenvironnement, il nous semble utile danalyser le cadre dactivit.

    SECTION 4 : LE CONTEXTE STRATGIQUE DU DIAGNOSTIC FINANCIER

    Si l'on veut porter un jugement sur le contexte dans lequel l'entreprise volue, il est essentiel

    d'effectuer un rapide diagnostic stratgique, bas la fois sur l'analyse de son environnement

    (S4.1) et sur l'analyse de son fonctionnement (S4.2), selon la dmarche suivante:

    Analyse externe et interne de l'organisation.

    4.1. LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE EXTERNE

    Le diagnostic stratgique externe consiste tudier les caractristiques remarquables et

    pertinentes de l'environnement dans lequel l'entreprise ralise son activit. Pour cela, il est

    ncessaire d'adopter la logique de l'entonnoir , en partant du macro-environnement pour

    arriver au secteur d'activit et la concurrence pertinente.

    4.1.1. L'analyse du macro-environnement

    Le macro-environnement d'une entreprise est dfini comme le contexte socioconomique

    gnral dans lequel elle volue. Cet environnement tant gnralement vaste et complexe, il est

    ncessaire de structurer l'analyse. Pour ce faire, il est possible d'utiliser l'approche amricaine

    PESTEL (annexe3). Cette analyse consiste identifier les principales caractristiques d'un

    environnement macro-conomique en les listant en fonction de leur nature :

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    P : caractristiques Politiques

    : caractristiques conomiques

    S : caractristiques Sociologiques

    T : caractristiques Technologiques

    : caractristiques cologiques

    L : caractristiques Lgales.

    La pertinence de l'analyse est sensiblement amliore lorsque les tendances retenues sont peu

    nombreuses et constituent donc les principales caractristiques de l'environnement.

    4.1.2. L'analyse sectorielle

    Le diagnostic financier de l'entreprise doit tenir compte des caractristiques gnrales de

    son secteur d'activit. Les commentaires sur l'volution du chiffre d'affaires seront en effet

    diffrents selon que le secteur connat une forte croissance ou est au contraire en rcession. Pour

    cela, il faut identifier le secteur d'activit de l'entreprise.

    On diffrencie classiquement trois notions diffrentes qui constituent autant de niveaux d'analyse:

    - l'industrie rassemble l'ensemble des entreprises concourant la production de biens

    ou services qui sont identifis par le consommateur comme rpondant des besoins

    proches ou complmentaires. Exemple: l'industrie agroalimentaire,

    - l e secteur rassemble les entreprises dont les produits et services sont troitement

    substituables. Exemple: la boucherie,

    - l a filire rassemble l'ensemble des activits concourant la mise disposition d'un

    bien ou service pour le consommateur final au sein d'un secteur d'activit. Ces

    activits se partagent la marge globale. Exemple pour le secteur de la boucherie:

    l'levage, l'abattage, la transformation, la distribution.

    Lorsque le secteur d'activit de l'entreprise est identifi, quelques caractristiques gnrales

    doivent tre analyses:

    - la structure du secteur

    - la structure des cots

    - le cycle de vie (annexe4)

    L'analyse sectorielle est alors affine pour dboucher sur l'identification des facteurs cls

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 26

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    de succs. L'tude des forces sectorielles identifies par M. Porter (1980) est la mthode la plus

    couramment employe (annexe5). Elle consiste analyser la structuration concurrentielle d'un

    secteur d'activit en analysant les forces de pression, les contraintes dont dcoule l'organisation

    du secteur. Ces forces peuvent tre regroupes en six ensembles:

    -Le pouvoir de ngociation des clients : Dans quelle mesure les clients sont-ils susceptibles

    d'imposer leur volont aux entreprises du secteur ? Ce pouvoir de ngociation dpend de

    nombreux paramtres.

    -Le pouvoir de ngociation des fournisseurs: Dans quelle mesure les fournisseurs sont-ils

    susceptibles d'imposer leur volont aux entreprises du secteur ?

    -La menace de nouveaux entrants: Dans quelle mesure de nouveaux concurrents sont-ils

    susceptibles d'arriver sur le march ? Cette menace dpend largement de l'existence de barrires

    l'entre dans le secteur (barrires financires, technologiques, accs au rseau de distribution)

    et de la capacit de riposte (technologique et sur les cots) des entreprises en place.

    -La menace de produits de substitution: Dans quelle mesure des produits diffrents mais

    offrant des fonctionnalits similaires sont susceptibles d'tre achets par les consommateurs la

    place des produits ou services offerts par les entreprises du secteur ?

    -La concurrence interne: Quel est le degr de concurrence entre les entreprises du secteur? Ce

    degr de concurrence dpend du nombre de concurrents.

    -Les contraintes rglementaires: Dans quelle mesure les autorits de rgulation (gouvernement,

    autorit professionnelle) jouent-elles un rle dans la structuration du secteur d'activit?

    L'objectif de cette analyse est de dterminer l'influence respective des forces qui structurent le

    secteur et que les entreprises doivent donc pouvoir matriser ou contenir. La gestion de ces forces

    sectorielles passe par la matrise des facteurs cls de succs (annexe6).

    Les facteurs cls de succs sont des ressources et/ou comptences que l'entreprise doit dtenir

    pour rester comptitive dans son secteur d'activit. Les facteurs cls de succs sont obtenus

    partir de l'analyse des forces sectorielles. Ces facteurs cls de succs reprsentent les attentes

    minimales des diffrents acteurs (consommateurs, fournisseurs, autorits rglementaires, etc.). Ils

    doivent tre matriss par l'entreprise si elle veut rester comptitive dans son activit.

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 27

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    4.1.3. L'analyse concurrentielle

    Au sein d'un mme secteur d'activit, de nombreuses entreprises peuvent voluer sans

    tre en concurrence directe. Il est donc indispensable, pour comprendre l'environnement

    concurrentiel et ainsi pouvoir raliser des comparaisons interentreprises, d'identifier les

    concurrents pertinents de l'entreprise. Les concurrents pertinents sont les acteurs qui proposent

    des produits ou services troitement substituables et qui mnent le mme type de stratgie. Pour

    raliser cette analyse concurrentielle et identifier les concurrents qui mnent la mme stratgie, il

    est possible de rassembler les entreprises par groupes stratgiques, en se basant sur deux critres.

    Les critres utiliss peuvent tre par exemple l'tendue de la gamme, l'intgration du processus

    de production, le positionnement-prix, le degr d'internationalisation, les technologies utilises,

    la structure du capital, les parts de march, etc.

    4.2 LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE INTERNE

    Le diagnostic stratgique externe permet de situer l'entreprise dans son environnement

    concurrentiel et de mettre en lumire les facteurs cls de succs, c'est--dire les ressources et

    comptences qu'il faut matriser pour rester comptitif.

    Le diagnostic interne vise analyser l'organisation afin de dfinir ses forces et faiblesses

    au regard des attentes de l'environnement et des parties prenantes. Le diagnostic stratgique

    interne est moins frquemment associ au diagnostic financier pour deux raisons principales. En

    premier lieu, il est souvent difficile pour un analyste financier d'obtenir des informations

    prcises et fiables sur les conditions de ralisation de l'activit au sein de l'entreprise. En second

    lieu, le fonctionnement interne de l'entreprise est gnralement bien traduit, au moins

    partiellement, par les donnes financires relatives l'exploitation.

    Le diagnostic interne ne doit cependant pas tre nglig dans la mesure o c'est la confrontation

    des conclusions du diagnostic interne et du diagnostic externe qui permet de comprendre le

    positionnement d'une entreprise dans son environnement.

    Le diagnostic interne repose essentiellement sur trois tapes: la segmentation stratgique,

    l'analyse des ressources et comptences et l'analyse des fonctions et processus.

    4.2.1. La segmentation stratgique

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 28

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    La segmentation stratgique consiste dcouper les activits de l'entreprise en

    ensembles cohrents, les domaines d'activits stratgiques. La premire question pose est donc:

    l'entreprise est-elle mono active ou au contraire prsente dans plusieurs domaines?

    Si l'entreprise a plusieurs mtiers ou activits, il est ncessaire de les regrouper en domaines

    homognes, selon des critres pertinents.

    La difficult de la segmentation rside dans la dfinition dun niveau d'analyse pertinent, de

    mme, une analyse trop fine ne permet pas d'identifier les synergies possibles entre les diffrentes

    activits.

    4.2.2. L'analyse des ressources et comptences

    L'analyse de l'entreprise vise s'assurer que l'entreprise dispose des ressources et comptences

    ncessaires pour matriser les facteurs cls de succs.

    Une ressource est dfinie comme un actif dont l'entreprise dispose pour dvelopper une offre

    comptitive. Les ressources peuvent tre de nature varie. On distingue habituellement les

    ressources intangibles (marques, brevets, notorit, clientle) des ressources tangibles

    (financires, ressources humaines, technologies).

    Une comptence est dfinie comme un processus, une squence d'actions qui permet de dployer

    les ressources de l'entreprise. On distingue gnralement trois types de comptences, les

    Comptences seuils, les comptences fondamentales et les comptences distinctives).

    4.2.3 L'analyse des fonctions et processus

    L'analyse des fonctions et processus vise porter un jugement sur la faon dont une

    entreprise combine ses ressources et comptences pour rpondre aux attentes de

    l'environnement. Pour cela, l'analyse est essentiellement transversale et mobilise notamment le

    concept de chane de valeur. La chane de valeur est dfinie comme la combinaison des

    diffrentes activits qui, au sein de l'entreprise, concourent la cration de valeur finale.

    Certaines activits sont considres comme tant des activits centrales (conception, production,

    commercialisation) tandis que d'autres sont des activits de soutien (finance, ressources

    humaines, R&D, approvisionnements). L'objectif de l'analyse de la chane de valeur est de

    porter un jugement sur la valeur cre par chaque tape du processus de

    cration/production/vente de produits et services. Si l'entreprise n'est pas performante sur une

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    des activits de la chane de valeur, elle devra envisager de la sous-traiter afin de la faire raliser

    moindre cot et avec une qualit suprieure.

    L'analyse des fonctions et processus peut galement tre prolonge par une dmarche classique

    visant identifier les critres de performance de chaque fonction ou de chaque processus (par

    exemple le turn-over salarial, l'volution de la masse salariale, le salaire moyen ou la pyramide

    des ges pour la fonction ressources humaines). Chaque fonction ou processus est alors valu en

    fonction de standards historiques ou sectoriels.

    4.3. LA SYNTHSE DU DIAGNOSTIC STRATGIQUE

    Le diagnostic interne et le diagnostic externe fournissent de nombreuses informations utiles pour

    dcrypter les donnes financires de l'entreprise avec le plus de pertinence possible. Ils peuvent

    en revanche tre relativement longs et complexes et doivent donc tre synthtiss.

    La dmarche la plus couramment utilise consiste distinguer deux niveaux d'analyse: les

    activits indpendamment les unes des autres puis le portefeuille d'activits dans son ensemble.

    4.3.1. La synthse au niveau des activits (business)

    Le diagnostic interne permet de segmenter les diffrentes activits pour les analyser sous

    forme de domaines d'activits stratgiques homognes. La synthse pour chacune de ces

    activits peut alors tre construite en reprenant les conclusions du diagnostic externe (les

    opportunits et menaces de l'environnement) et celles du diagnostic interne (les forces et

    faiblesses de l'entreprise).

    Cette synthse est gnralement prsente dans une matrice MOFF (Menaces-Opportunits-

    Forces Faiblesses) qui permet d'avoir une vision claire des enjeux stratgiques pour chaque

    activit:

    opportunits et Menaces

    menaces

    Forces et faiblesses (diagnostic

    interne) Interne)

    (diagnostic externe) Force 1 Force 2 Faiblesse 1 Faiblesse 2 Opportunit 1

    Opportunit 2 Menace 1

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    Menace 2

    Source : KOTLER et DUBOIS. Marketing et Management, Paris, 10me dition, PUBLI-UNION 2000.

    La matrice permet ainsi d'identifier les dveloppements stratgiques possibles en croisant les

    dimensions interne et externe.

    4.3.2 La synthse au niveau du portefeuille d'activits (corporate)

    La synthse au niveau du portefeuille d'activits vise proposer une vision globale des activits

    de l'entreprise en fonction de leur niveau de performance actuelle et de leurs perspectives

    d'volution.

    Cette synthse est gnralement prsente sous forme d'une matrice attraits-atouts qui reprend

    les dimensions du diagnostic externe et interne. L'objectif est de positionner chacune des

    activits de l'entreprise sur un canevas global afin de pouvoir les comparer sur la base

    d'indicateurs identiques.

    La premire matrice de ce type a t dveloppe dans les annes 1960 par le Boston Consulting

    Group (BCG), mais ces matrices (annexe 7) peuvent tre prsentes de manire gnrique:

    L'activit A est une activit dont l'environnement est porteur (attrait lev) et pour laquelle

    l'entreprise est globalement bien positionne par rapport ses concurrents (atouts). Elle devra

    donc tre dveloppe.

    L'activit B correspond un march peu intressant (attrait faible) mais pour lequel l'entreprise

    dispose vraisemblablement d'avantages concurrentiels (atouts levs).

    Lactivit C correspond un secteur trs intressant mais sur lequel l'entreprise est assez mal

    positionne. L galement, un choix devra tre fait entre l'abandon ou l'investissement massif

    pour rattraper le retard par rapport aux concurrents.

    Lactivit D Correspond un march en faible croissance ou rcession et faible part de march

    de l'entreprise

    La mesure des attraits ou atouts peut tre effectue partir d'un indicateur simple tel que le taux

    de croissance pour le secteur et la part de march pour l'entreprise. La synthse du diagnostic

    stratgique peut dboucher sur des recommandations l'intention des dirigeants. Dans le cadre

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    du diagnostic financier, il importe essentiellement de bien apprhender les caractristiques de

    l'environnement dans lequel l'entreprise volue pour pouvoir porter un jugement plus fiable et

    circonstanci sur les informations financires issues de l'analyse des donnes comptables.

    Lanalyse statique que nous avons tudie dans ce chapitre prsente des visions

    complmentaires de la situation financire de lentreprise. Cependant lanalyse statique est

    parfois insuffisante pour raliser une analyse financire pertinente, elle est dfaillante pour

    prvoir les risques de faillite. Elle doit tre complte par une analyse dynamique des flux

    financiers ayant conduit la formation du rsultat ou du patrimoine.

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    CHAPITRE 2 : LE DIAGNOSTIC FINANCIER ET LANALYSE DYNAMIQUE

    Lanalyse dynamique fait appel aux flux financiers qui circulent dans lentreprise. Elle

    marque sa prfrence pour la trsorerie et sa variation au cours de la priode. Elle veut saisir

    les causes de cette variation et ces implications sur la vie et la survie de lentreprise. Plusieurs

    approches ont t dveloppes pour cerner ces flux financiers qui ont cours dans lentreprise et

    qui peuvent rvler le risque de dfaillance. Nous avons :

    - le tableau de financement ;

    - le tableau pluriannuel des flux financiers (TPFF) ;

    - le tableau des flux de lordre des experts comptables (OEC).

    Lanalyse des flux financiers a pour objet la description des phnomnes dynamiques

    comme les mouvements de trsorerie, les dcalages dus au passage entre flux des oprations et

    mouvements de trsorerie. Lanalyse de lactivit de lentreprise permet de distinguer deux

    types de flux : les flux de fonds et les flux de trsorerie. Ces emplois et ressources sont

    enregistrs sur la base du fait gnrateur, sans tenir compte de la date dencaissement ou de

    paiement. Les flux de fonds correspondent alors des flux potentiels de trsorerie. Les flux de

    trsorerie sont en revanche des flux correspondant des oprations ayant donn lieu

    encaissement ou dcaissement, ils rendent compte des mouvements rels de trsorerie.

    Le diagnostic financier dispose de deux types doutils pour expliquer les variations des stocks

    durant lexercice :

    - Les tableaux de flux de fonds : tableau de financement ou tableau emplois-ressources qui

    analysent la variation du patrimoine de lentreprise entre les bilans douverture et de clture.

    Les tableaux de financement seront prsents et analyss (premire section).

    - Les tableaux de flux de trsorerie : communment appels tableaux de flux, qui analyse la

    variation de la trsorerie. Ds 1974, G. DE MURARD propose un tableau pluriannuel

    danalyse des flux financiers (TPFF).Par la suite, sur la base de recommandation de LIASB

    (International Accounting Standards Boards), lordre des experts comptables (OEC) a publi en

    1988 un tableau de flux de trsorerie. Ces tableaux de flux de trsorerie seront prsents et

    analyss (deuxime section).

    Section 1. Flux de fonds et tableaux de financement

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    Le bilan fonctionnel cumule les flux physiques et montaires. Ces flux sont enregistrs ds la

    ralisation des oprations: ce sont des flux de fonds. Les tableaux de financement analysant la

    variation du fonds de roulement sont donc des tableaux de flux de fonds.

    1.1. Structure des tableaux

    Le tableau de financement se structure en deux parties. La premire partie porte sur lquilibre

    structurel du bilan fonctionnel (Section 1.1.1) et la deuxime porte sur la rgle dquilibre du

    bilan fonctionnel (Section 1.1.2)

    1.1.1. La premire partie dun tableau de flux de fonds : lquilibre structureldu bilan fonctionnel

    Il permet dinventorier les mouvements comptables intervenus durant lexercice et affectant les

    emplois et ressources stables ; nouveaux emplois, nouvelles ressources, mais aussi diminution

    des ressources stables ou des emplois stables.

    La premire partie du tableau fait donc apparatre :

    - les ressources durables dont a dispos lentreprise au cours de lexercice

    - les emplois stables qui ont t raliss au cours de ce mme exercice.

    Il faut rechercher et identifier les mouvements comptables gnrateurs de vritables ressources ou

    emplois nouveaux. Ce premier tableau dbouche sur la variation du FRNG et son explication par

    le haut du bilan.

    Fonds de roulement = ressources stables -emplois stablesOn dduit de cette relation que pour une priode de temps

    FR = ressources stables emplois stablesFR = ressources du tableau emplois du tableau

    Les ressources durables dont lentreprise a dispos au cours de lexercice reprsentent la variation

    des ressources durables entre le dbut et la fin de lexercice.

    De mme les emplois stables raliss au cours de lexercice reprsentent la variation des emplois

    stable entre le dbut et la fin de lexercice.

    Puisque RS-ES = FRNG RS - ES = FRNG

    Les oprations qui gnrent des recettes montaires sont inscrites comme ressources. Elles

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    comprennent:

    - Les ressources proprement dites (CAF, produits des cessions dimmobilisations, apport en

    capital, emprunts), Mais aussi la diminution demplois (remboursement de prt,

    diminution du FR). Toute diminution des emplois libre en effet des ressources qui

    deviennent disponibles pour dautres financements.

    Les oprations qui gnrent des dpenses montaires figurent comme emplois. Elles

    comprennent:

    - Les emplois proprement dits (acquisition dimmobilisations, augmentation du FR,

    paiement de dividende), mais aussi la diminution des ressources (remboursement

    demprunt, du capital)

    1.1.2 La deuxime partie du tableau demplois et de ressources : la rgledquilibre du bilan fonctionnel

    FR = BFR + trsorerie

    Donc pour une priode de temps

    FR = BFR + trsorerie

    La variation de la trsorerie nest cependant quun objet danalyse secondaire dans ces tableaux.

    Elle sert surtout calculer la variation du FR de deux faons:

    FR = RS ES FR = BFR + trsorerie

    1.2 Tableau de financement

    Le tableau de financement (annexe8) est fortement inspir de la conception fonctionnelle

    du bilan. Le fonds de roulement net et plus prcisment sa variation constitue le lien entre les

    deux parties du tableau de financement.

    Pour comprendre lvolution dune entreprise, il est ncessaire de disposer pour chaque exercice

    dun certain nombre dinformations que ne fournissent pas les documents classiques que sont le

    bilan et le compte de rsultat. Par exemple, le montant des investissements raliss, le montant de

    lendettement contract, le montant des dividendes distribus, le montant de la CAF. Ce tableau

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    facilite donc lanalyse des diffrentes stratgies mises en uvre par lentreprise (stratgie de

    croissance, de financement, de distribution des dividendes, de recentrage). Le tableau de

    financement est un tableau des emplois et des ressources qui explique les variations du

    patrimoine de lentreprise au cours de la priode de rfrence. Cette priode est la dure de

    lexercice. Le patrimoine de lentreprise tant dcrit dans le bilan, ce sont les bilans au 31/12 / n-

    1 et au 31/12/ n qui serviront dlment de comparaisons.

    1.2.1. Premire partie du tableau de financement

    La premire partie du tableau de financement donne la variation du FRNG et son explication

    partir des ressources et des emplois stables de lexercice.

    TABLEAU 3 : Tableau de financement premire partie

    Emplois Exercice Ressources Exercice Distributions mises en paiement au cours de lexercice Acquisitions dlments immobiliss Charges rpartir sur plusieurs exercices (a) Rduction des capitaux propres Remboursement de dettes financires (b)

    CAF Cessions ou rductions dlments de lactif immobilis Augmentation de Capitaux permanents Augmentation des dettes financires (b,c)

    Total emplois Total ressourcesVar FRNG Var FRNG

    a) montant brut transfr au cours de lexerciceb) sauf CBC et solde crditeur des banquesc) hors prime de remboursement des obligations

    Source : CONSO, P. La gestion financire de lentreprise, paris, tome 1, dition Dunod, 1978.

    De ce premier tableau, on tire le deuxime tableau ci-aprs beaucoup plus explicite : TABLEAU 4 : Analyse dtaille du tableau de financement premire partie

    Emplois Ressources

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    Augmentation des emplois stables- acquisitions dimmobilisations- charges rpartir au cours de

    lexercice.

    Augmentation des ressources dorigine interne

    - CAF- Produits des cessions des lments

    de lactif immobilis.

    Rduction des ressources stablesRduction des capitaux propres :

    - distribution des dividendes- remboursement des capitaux.

    Rduction des dettes financires stables :- remboursement des emprunts

    Augmentation des ressources dorigine externeAugmentation des capitaux propres :

    - augmentation de capital ou apports- augmentation des autres capitaux

    propresAugmentation des dettes financires

    - nouveaux empruntsSi ressources > emplois

    Ressources nette de lexercice

    Si emplois > ressources

    Emplois net de lexercice

    Source : CONSO, P. La gestion financire de lentreprise, paris, tome 1, dition Dunod, 1978.

    1.2.1.1 Analyse du contenu : les ressources durables

    CAF = RN +DAP+VCEAC-PCEAC-Reprise sur A et P Quote part de subvention vire au rsultat

    Les ressources du tableau de financement participent des diffrentes sources dont le tableau ci-aprs indique les principales :

    TABLEAU 5 : Les sources de financement du tableau de financement

    Ressources de lexercice

    Caractristique de ressources retenir Sources dinformations

    Capacit dauto Calcul partir de lexcdent brut Tableau des soldes

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    financement dexploitation intermdiaires de gestion.Compte de rsultat.

    Cessions dlments de lactif immobilis

    Prix de vente des immobilisations cdes au cours de lexercice. Valeurs nulles si mises au rebut. Montants rembourss sur prt.

    Montants des prts rcuprs au cours de lexercice.Tableau de variation des immobilisations.

    Augmentation de capitalou apports

    Augmentation de capital en numraire, en nature ou par incorporation de crances sauf le capital souscrit non appel

    Passif du bilan comparaison des comptes101(capital social) et 104(compte dexploitation) des exercices N et N-1Actif du bilan compte 109(capital souscrit non appel

    Augmentation des autresfonds propres

    Il sagit principalement des subventions dinvestissements perues au cours de lexercice.

    Passif du bilan compte 13(rsultat net de lexercice)

    Augmentation des dettesfinancires

    Nouveaux emprunts contracts au cours de lexercice

    Annexes ; tats des chances des crances Compte 16 (emprunts et dettes)

    Source : CONSO, P. La gestion financire de lentreprise, paris, tome 1, dition Dunod, 1978.

    1.2.1.2 Analyse du contenu : les emplois stables

    Le tableau ci-aprs restitue les emplois stables retenir et les sources dinformations qui les fournissent.

    TABLEAU 6 : Le contenu des emplois stables

    Emplois de lexercice Caractristique de ressources retenir

    Sources dinformations

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    Distributions mises en paiements au cours de lexercice.

    Dividendes prlevs sur le rsultat N-1 et distribus aux associs en N.

    Tableau daffectation du rsultat de N-1

    Acquisitions dlments de lactif immobilis

    Valeurs brutes des immobilisations acquises ou cres au cours de lexercice.

    Tableau des immobilisations

    Charges rpartir sur plusieursexercices

    Le montant brut des charges rpartir et des transferts de charges au cours de lexercice.

    Liasse fiscale (compte de rsultat)

    Rduction des capitaux propres

    Rductions de capital ou retrait de lexploitant dans les entreprises individuelles.

    Comparaison des bilans fonctionnels avant et aprs affectation du rsultat.

    Remboursement de la dette financire.

    Il sagit principalement des remboursements des dettes demprunt effectus au cours de lexercice. Sauf CBC et solde crditeur des banques.

    Annexe : tat des chances des crances.

    Source : CONSO, P. La gestion financire de lentreprise, paris, tome 1, dition Dunod, 1978.

    1.2.2 Deuxime partie du tableau de financement

    Que la premire partie du tableau de financement donne lexplication de la variation du

    FRNG par le haut du bilan, la deuxime donne cette explication par le bas du bilan. Les deux

    tableaux aboutissent au mme solde, mais de sens oppos. Toute variation du FRNG a des

    rpercussions sur la trsorerie et sur le BFR. Elle constitue donc une analyse des variations des

    actifs et des passifs dexploitation (AO), hors exploitation (HAO) et de trsorerie. Le FRNG peut

    tre dtermin partir des ressources et des emplois stables. Les postes dactifs notamment sont

    toujours retenus pour leur montant brut :

    - pour lexercice N, le bilan prsente les valeurs brutes, les provisions

    - pour lexercice N-1, veiller rajouter les provisions pour dprciations de lactif

    circulant aux montants net de lexercice N-1

    Le tableau ci-dessous explique la dtermination des soldes issus de la variation des actifs

    dexploitation, hors exploitation et de la trsorerie.

    TABLEAU 7 : Tableau de financement deuxime partie

    Variation du FRNG Besoins (1)

    Dgagements(2)

    Soldes (2-1)

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    Variation exploitationVar des actifs dexploitationStocks et encoursAvances et acomptes verssCrances clients et comptes rattachsAutres crances dexploitation (a)Var des dettes dexploitationAvances et acomptes reusDettes financires et autres comptes rattachs et autres dettes dexploitation (b)

    une augmentation sinscrit dans la colonne besoins

    une diminution sinscrit dans la colonne dgagement

    Dgagement besoin lorsque dgagement est suprieur au besoin

    TotauxA var Nette exploitationVar hors exploitationVar des autres dbiteurs (ad)Var des autres crditeurs (b)TotauxVar nette hors exploitationTotal A+ BBFR ou dgagement net FR dans lexerciceVar de trsorerieVar des disponibilitsVar des CBC et soldes crditeurs de banques

    Totaux C var nette trsorerie ( c ) Var du FRNGTOTAL ABCEmplois nets ou ressources nettes

    Source : BODIE et MERTON. Finance, Nouveaux horizons, 2me dition, Paris, 2007.

    a) y compris charges constates davance selon leur affectation lexploitation (AO) ou non ;

    b) y compris produits constats davance selon leur affectation ;

    c) les montants sont assortis de signe + lorsque les dgagements lemportent sur les besoins

    et du signe - dans le cas contraire ;

    d) y compris les VMP si cessible sans perte en capital

    Les diffrentes variations sont obtenues par comparaison des valeurs brutes des postes concerns

    dans les deux bilans successifs.

    Poste dactif:

    Augmentation: besoin financer

    Diminution : dgagement de ressources

    Poste de passif:

    Augmentation: dgagement de ressources supplmentaires

    Diminution : besoin de financement

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    1.2.2.1. Interprtation des soldes

    Les variations des postes sont classes en trois groupes :

    Variation exploitation ou AOVariation hors exploitation ou HAOVariation trsorerie

    On a donc:

    Var FRNG = Var ACE + var ACHE + var AT var DCTE var DCTHE var PTVar FRNG = var BFRE + var BFRHE + var T

    Var FRNG = solde A + solde B + solde C( Var BFR)

    Les soldes du tableau sont calculs lenvers: dgagement besoins. Par consquent un signe

    ngatif signifie une augmentation du solde et inversement

    On a doncSolde A = - var BFRE ; Solde B = - var BFRHE ; A + B = - var BFR ; Solde C = - var T

    Le total A + B + C reprsente la variation du FRNG avec un signe inverse

    En effet de la relation fondamentale

    T = FR BFR On dduit que BFR + T = FR

    Et var BFR + var T = var FR Or

    A+B+C = -var BFR var T = -var FR

    Les premire et deuxime parties du tableau de financement donnent le mme solde mais

    de signe oppos.

    On peut donc dire que le premier tableau met en vidence la politique dinvestissement de

    lentreprise et les financements stables qui lont permis. Dans le second, compte-tenu de la

    variation du FRNG et du BFR, apparaissent les consquences en termes de trsorerie de ces

    mouvements du haut du bilan. Cette dmarche entrane cependant une approche des ressources

    internes par la CAF. Cet indicateur est discutable dans la mesure o il ne reprsente quun flux

    potentiel de trsorerie. Cet indicateur est donc susceptible dintroduire un biais dans lanalyse de

    la situation financire de lentreprise partir du tableau de financement. Le risque de faillite ne

    peut tre clairement peru.

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    Section 2 : Tableau de flux de trsorerie

    A partir du 1er janvier 1994, les entreprises qui appliquent les normes comptablesinternationales ont d mettre en uvre les nouvelles dispositions de 1 IAS 7 relatif au tableau de

    financement. A linstar de nombreux organismes nationaux de normalisation, lIASB a remplac

    (en octobre 1992) son modle de tableau de financement centr sur les flux de fonds par le

    modle de tableau de flux de trsorerie qui sest gnralis au cours de ces dernires annes. La

    gnralisation du tableau de flux de trsorerie traduit plus fondamentalement une volution des

    objectifs des tats financiers qui met 1accent sur le lien entre information comptable et efficience

    des marchs. Elle traduit galement la ncessit de renouveler les indicateurs de solvabilit. Les

    raisons dune telle rvolution sont multiples mais le nombre croissant de faillites dentreprises

    dont le risque dilliquidit navait pas t dcel par les ratios financiers traditionnels a jou un

    rle important. A cet gard, la remise en cause des notions classiques danalyse ou de gestion

    financire semble profonde puisque le nouveau modle de tableau de flux de trsorerie

    abandonne les concepts de fonds de roulement et dautofinancement.

    Lobjet de cette section est dabord de prsenter la structure du tableau de flux de trsorerie,

    ensuite dexaminer les lments explicites ou implicites (2.1) de la logique financire (2.2) qui

    sous-tend ce modle. Enfin, sont analyss, lintrt et les limites (2.3) et la prsentation des

    tableaux de flux de trsorerie (2.4).

    2.1. La structure du tableau de flux de trsorerie

    Pour prsenter la structure du tableau de flux de trsorerie, nous nous appuierons sur les

    dispositions de lIAS 7(annexe 9) rvises en octobre 1992 en indiquant chaque tape les

    diffrences existantes. Le modle retenu dans ces normes recense uniquement les flux montaires

    qui ont eu un impact sur la trsorerie au cours dune priode considre.

    La structure du tableau de flux de trsorerie repose sur un classement fonctionnel des flux de

    lentreprise en :

    - flux de trsorerie sur oprations dexploitation,

    - flux de trsorerie sur oprations dinvestissement,

    - flux de trsorerie sur oprations de financement.

    Le solde des flux de chacune de ces catgories reprsente la contribution de chaque fonction la

    variation de la trsorerie de lentreprise.

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 42

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    Aprs avoir rappel la dfinition de la trsorerie, nous exposerons le contenu de chacune des

    trois catgories de flux et prciserons la nature des informations complmentaires requises en

    annexe du tableau.

    2.1.1. La dfinition de la trsorerie

    La trsorerie est principalement dfinie par la notion de liquidits et quivalents de liquidits. Les

    liquidits comprennent les fonds disponibles et les dpts vue. Les quivalents de liquidits

    correspondent aux placements facilement monnayables court terme, dont le montant en

    numraire est connu et dont la valeur risque de changer. Trois conditions permettent destimer

    que la liquidit ne subit aucune restriction :

    - lexistence dun march permettant dassurer la liquidit immdiate des actifs ;

    - labsence de convention de blocage ;

    - labsence de risque de perte en capital lie la variation des taux dintrt.

    La dfinition franaise de la trsorerie est plus large que celle retenue par les amricains, et

    reprise au niveau international, qui considre les emprunts bancaires comme des activits de

    financement.

    2.1.2. Le flux de trsorerie des oprations dexploitation

    Donner une dfinition prcise a priori de la fonction exploitation apparat difficile dans la

    mesure o son contenu a t dfini dans les diffrentes normes de faon vague et rsiduelle. Elle

    comprend toutes les oprations nentrant pas dans les fonctions dinvestissement et de

    financement. LIAS7 prcise que les activits dexploitation sont les principales activits

    gnratrices de revenus. Elles regroupent ainsi des flux de nature diffrente qui relvent du cycle

    dexploitation au sens strict, du cycle de financement (frais financiers), du cycle dinvestissement

    ou de trsorerie (produits financiers).

    II est prvu deux mthodes. La premire, la mthode directe, qui consiste le dterminer

    partir des encaissements et dcaissements, est considre comme la plus pertinente. Le recours

    cette mthode implique toutefois de fournir en annexe un tableau de rapprochement entre le

    rsultat net et le cash-flow dexploitation. La seconde, la mthode indirecte, la plus utilise par

    les entreprises, consiste dterminer le flux de trsorerie net provenant des activits

    Master in Management de lEcole Suprieure de Commerce et de Gestion des Entreprises Page 43

  • Mmoire rdig et soutenu par Christine Stphanie LIBOCK

    dexp1oitation partir du rsultat net, en liminant de celui-ci les charges et les produits sans

    incidence sur la trsorerie et en tenant compte de la variation des stocks ainsi que des dcalages

    de trsorerie sur oprations dexploitation. I1 peut exister des variantes de ces deux principales

    mthodes.

    2.1.3. Le flux de trsorerie des oprations dinvestissement

    Le cash-flow dinvestissement reprsente le flux net des encaissements et des dcaissements de

    trsorerie lis aux acquisitions ou cessions dactif long terme ou qui ne sont pas inclus dansles quivalents de liquidit. Les investissements et les dsinvestissements concernent lesimmobilisations incorporelles, corporelles et financires. Les dcaissements comprennent

    galement les frais de dveloppement capitaliss et les dpenses lies aux immobilisations

    produites par lentreprise. LIAS 7 prcise que les flux de trsorerie lis des lments

    extraordinaires sont prsents sparment comme rsultant dactivits dexploitation,

    dinvestissement ou de financement selon les cas.

    2.1.4. Le flux de trsorerie des oprations de financement

    Le cash-flow de financement reprsente le flux net des encaissements et des dcaissements lis

    aux capitaux propres et aux capitaux emprunts de lentreprise. Parmi les flux recenss, on peut

    d i s t i n g u e r :

    - le flux net provenant (ou affect) aux