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IEC / SARTANS 1 / 2 ENJEUX La prise en charge thérapeutique d’une hypertension artérielle vise à réduire le risque de survenue de complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, atteinte rénale, etc.). Elle s’inscrit dans une approche globale impliquant systémati- quement des conseils hygiéno-diététiques associés, si nécessaire, à un traitement antihypertenseur défini selon le niveau de pression artérielle, le risque cardiovasculaire des patients et les comorbidités éventuelles associées. En 2005 1 , la Haute Autorité de santé (HAS) recommandait, en instauration de traitement d’une hypertension artérielle essentielle non compliquée, le recours à l’une des cinq classes d’antihyper– tenseurs qui avaient démontré leur efficacité en termes de réduction de la morbi-mortalité cardiovasculaire : les diurétiques thiazidiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques ainsi que deux classes d’inhibiteurs du système rénine-angiotensine (SRA) : les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de l’angio– tensine II (ARAII ou sartans). La HAS a publié en octobre 2008 (actualisée en 2010), une fiche de bon usage des inhibiteurs du SRA dans l’HTA essentielle non compliquée 2 et conclut : • Les études comparatives publiées, ne permettent pas de différencier les IEC et les Sartans en termes d’efficacité antihypertensive et d’impact sur la morbi-mortalité et sur la qualité de vie. Cette analyse s’appuie notamment sur les conclusions d’une revue systématique de la littérature effectuée en 2007, qui a porté sur l’ensemble des études cliniques publiées à cette date comparant de façon randomisée un IEC et un sartan dans l’HTA essentielle chez l’adulte 3 . • Selon ces mêmes données, leur tolérance est similaire. Les effets indésirables sévères observés ont été communs aux deux classes à l’exception d’une toux sèche, plus fréquente sous IEC, cédant à l’arrêt du traitement. Aucune différence n’est notée en termes d’interactions avec d’autres médicaments ou de polypathologie associée. • Ils sont tous deux contre-indiqués chez la femme enceinte aux 2 e et 3 e trimestres de la grossesse. • En revanche, le coût du traitement est en général plus élevé avec un Sartan qu’avec un IEC (à noter que sont désormais inscrits au répertoire des génériques : le losartan depuis mars 2010 et le valsartan depuis septembre 2011). Aussi, lorsque le médecin est amené à prescrire un inhibiteur du système rénine-angiotensine pour traiter une HTA essentielle, il est recommandé de prescrire plutôt un IEC qu’un Sartan en première intention et de réserver les Sartans aux patients ayant une toux sous IEC. efficience IEC / SARTANS

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IEC / SARTANS

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ENJEUX

La prise en charge thérapeutique d’une hypertension artérielle vise à réduire le risque de survenue de complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, atteinte rénale, etc.).

Elle s’inscrit dans une approche globale impliquant systémati-quement des conseils hygiéno-diététiques associés, si nécessaire, à un traitement antihypertenseur défi ni selon le niveau de pression artérielle, le risque cardiovasculaire des patients et les comorbidités éventuelles associées.

En 2005 1, la Haute Autorité de santé (HAS) recommandait, en instauration de traitement d’une hypertension artérielle essentielle non compliquée, le recours à l’une des cinq classes d’antihyper–tenseurs qui avaient démontré leur effi cacité en termes de réduction de la morbi-mortalité cardiovasculaire : les diurétiques thiazidiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques ainsi que deux classes d’inhibiteurs du système rénine-angiotensine (SRA) : les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de l’angio–tensine II (ARAII ou sartans).

La HAS a publié en octobre 2008 (actualisée en 2010), une fi che de bon usage des inhibiteurs du SRA dans l’HTA essentielle non compliquée 2 et conclut :

• Les études comparatives publiées, ne permettent pas de diffé rencier les IEC et les Sartans en termes d’effi cacité antihypertensive et d’impact sur la morbi-mortalité et sur la qualité de vie. Cette analyse s’appuie notamment sur les conclusions d’une revue systématique de la littérature effectuée en 2007, qui a porté sur l’ensemble des études cliniques publiées à cette date comparant de façon randomisée un IEC et un sartan dans l’HTA essentielle chez l’adulte 3.

• Selon ces mêmes données, leur tolérance est similaire. Les effets indésirables sévères observés ont été communs aux deux classes à l’exception d’une toux sèche, plus fréquente sous IEC, cédant à l’arrêt du traitement. Aucune différence n’est notée en termes d’interactions avec d’autres médicaments ou de polypathologie associée.

• Ils sont tous deux contre-indiqués chez la femme enceinte aux 2e et 3e trimestres de la grossesse.

• En revanche, le coût du traitement est en général plus élevé avec un Sartan qu’avec un IEC (à noter que sont désormais inscrits au répertoire des génériques : le losartan depuis mars 2010 et le valsartan depuis septembre 2011).

Aussi, lorsque le médecin est amené à prescrire un inhibiteur du système rénine-angiotensine pour traiter une HTA essentielle, il est recommandé de prescrire plutôt un IEC qu’un Sartan en première intention et de réserver les Sartans aux patients ayant une toux sous IEC.

effi cience

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1 : Haute Autorité de Santé (HAS). Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle essentielle. Recommandation pour la pratique cli-

nique, actualisation 2005.Saint-Denis : HAS,2005 [Comme plusieurs autres, cette recommandation a été suspendue par la HAS en application de nouvelles

règles de gestion des liens d’intérêts]. 2 : Haute Autorité de santé (HAS). Fiche de bon usage des médicaments : Les inhibiteurs du système rénine-angio-

tensine dans l’HTA essentielle non compliquée [consulté le 22/03/2012]. Disponible sur www.has.fr ; Comment choisir entre IEC et Sartans ? Saint-Denis La

Plaine: HAS, octobre 2008. 3 : Matchar DB, McCrory DC, Orlando LA, Patel MR, Patel UD, Patwardhan MB, et al. Systematic review: comparative effective-

ness of angiotensin-converting enzyme inhibitors and angiotensin II receptor blockers for treating essential hypertension. Ann Intern Med. 2008 ;148(1):16-29.

INDICATEUR ET OBJECTIF CIBLE

L’indicateur choisi est le ratio IEC / IEC + Sartans en nombre de boîtes remboursées pour les patients ayant désigné le médecin comme « médecin traitant ». Le seuil minimal requis pour l’indicateur est de 50 boîtes.

L’objectif à atteindre est que 65 % des prescriptions d'IEC ou Sartans soient des IEC

Répartition entre les classes d’antihypertenseurs IEC / Sartans dans 7 pays européens en 2010 (en nombre de comprimés)Source : Calculs CNAMTS sur source IMS-Health 2010

IEC seuls ou associés Sartans seuls ou associés

Royaume-Uni

Allemagne

Pays-Bas

Italie

Espagne

Suisse

France

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

70,6%

69,2%

56,1%

51,4%

48,9%

45%

40,4%

29,4%

30,8%

43,9%

48,6%

51,1%

55%

59,6%

“MÉDIANE 2011: 38,8 %

taux en %

Nombre de médecins

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

6010 20 30 40 50 70 80 90 1000

La fi gure ci-contre représente la distribution des médecins traitants en fonction de la proportion, dans leur patientèle « médecin traitant » des prescriptions d’IEC sur l’ensemble des prescriptions IEC et Sartans. La médiane est à 38,8 %, ce qui signifi e que la moitié des médecins se situe au dessus de ce taux.

Données à fi n décembre 2011. Seuls les médecins éligibles à l’indicateur sont représentés

ÉTAT DES PRATIQUES

Les inhibiteurs du SRA (IEC + sartans) représentent 44 % des traitements par antihypertenseurs en nombre de comprimés en 2011. En 2010, la France est toujours le 1er pays européen pour la consommation en Sartans par rapport aux IEC.

Entre 2007 et 2010, la part des Sartans dans les inhibiteurs du SRA, en nombre de comprimés, est passée de 55 à 59,6 %, soit une augmentation de 8 %.