1
(risque relatif = 0,40 ; IC95 % 0,24–0,78, p = 0,001). Pendant les sept jours postope ´ ratoires, 34 patients (17 %) du groupe ventilation non-protectrice ont ne ´ cessite ´ une assistance ventilatoire invasive ou non-invasive contre dix patients (5 %) dans le groupe ventilation protectrice (risque relatif = 0,29 ; IC95 % 0,14–0,61, p = 0,001). La dure ´e d’hospitalisation e ´tait plus courte dans le groupe ventilation protectrice que dans le groupe ventilation non-protectrice (diffe ´r- ence moyenne de -2,45 jours, IC95 % –4,17 a ` –0,72, p = 0,006). Discussion.– L’utilisation d’une strate ´ gie de ventilation protectrice chez des patients a ` risques interme ´ diaires ou e ´ leve ´ s de complica- tions pulmonaires postope ´ ratoires ame ´ liore le pronostic post- ope ´ ratoire et re ´ duit la charge de soins hospitalie ` re par rapport a ` une strate ´ gie de ventilation non-protectrice. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.140 R109 Effet de la ventilation non invasive sur la capacite ´ re ´ siduelle fonctionnelle au cours de l’anesthe ´sie ge ´ne ´ rale en ventilation spontane ´e P.-J. Cungi *, J. Bordes, P. Goutorbe, M.-C. Boghossian, V. Chauvin, X. Truchet, E. Kaiser HIA Sainte-Anne, Toulon, France *Auteur correspondant. Introduction.– Pre ` s de la moitie ´ des anesthe ´ sies ge ´ ne ´ rales est pratique ´ e en ventilation spontane ´e [1]. L’AGVS expose les patients au risque d’hypoxie par apne ´ es obstructives et baisse de la capacite ´ re ´ siduelle fonctionnelle (CRF) [2]. La ventilation non invasive (VNI) est un mode ventilatoire encore peu utilise ´ en anesthe ´ sie, et son effet sur la CRF n’a jamais e ´ te ´ documente ´ au cours d’une AGVS. La tomographie d’impe ´ dance e ´ lectrique est une technique non invasive d’e ´ tude de la distribution re ´ gionale de la ventilation et des variations de CRF par mesure des variations d’impe ´ dance e ´ lectrique du poumon (DEELI) [3]. Nous avons de ´ termine ´ les variations de CRF chez des patients adultes sous AGVS avec et sans VNI au moyen de cette technique. Patients et me ´thodes.– Apre `s accord du comite ´ d’e ´ thique, 19 patients programme ´ s pour une fibroscopie gastrique et une coloscopie en AGVS e ´ taient inclus. Tous les patients be ´ ne ´ ficiaient du me ˆme protocole : AGVS avec bolus de propofol, VS pendant la fibroscopie gastrique (phase 1) puis VNI pendant la coloscopie (phase 2). La tomographie d’impe ´ dance e ´ lectrique e ´ tait re ´ alise ´e avec le Pulmovista 500 1 (Dra ¨gerß). Quatre re ´ gions pulmonaires d’inte ´re ˆt (ROI) e ´ taient de ´ finies. La re ´ partition du volume pulmo- naire selon ces quatre ROI et la variation de CRF (DEELI) e ´ taient mesure ´ es avant l’induction, cinq minutes apre ` s l’induction au cours de la phase 1, a ` la fin de la phase 1, cinq minutes apre `s le de ´but de la phase 2, a ` la fin de la phase 2. Re ´sultats.– Il e ´ tait observe ´ une baisse de la CRF cinq minutes apre `s l’induction anesthe ´ sique qui se poursuivait au cours de la phase d’AGVS. L’application de la VNI e ´ tait associe ´ea ` une augmentation de la CRF, de ` s la cinquie ` me minute, qui se maintenait tout au long de la phase 2 (Tableau 1). Cette augmentation de la CRF se faisait surtout au profit des zones pulmonaires oriente ´ es vers le haut (ROI 1 ET 3). Par ailleurs, la VNI permettait une homoge ´ne ´ isation de la re ´ partition de la ventilation. Discussion.– Notre e ´ tude montre que la perte de CRF survient rapidement apre ` s l’induction anesthe ´ sique, me ˆ me lorsque la VS est pre ´ serve ´ e. La VNI permet une augmentation de la CRF pre ´ coce qui se maintient tant que la VNI est applique ´e. En de ´ cubitus late ´ ral gauche, les zones les mieux ventile ´ es sont les zones « hautes », et la VNI permet une homoge ´ne ´ isation de la ventilation. Notre e ´ tude montre e ´ galement que la VNI au cours d’une AGVS est une technique re ´ alisable avec un ventilateur d’anesthe ´ sie de dernie `re ge ´ne ´ ration. Elle permet aussi un monitorage complet de la ventilation par rapport au masque simple. La VNI en anesthe ´ sie peut e ˆtre une technique a ` conside ´ rer lors de la re ´ alisation d’AGVS, notamment chez des patients a ` risque d’hypoxe ´ mie (insuffisant respiratoire, SAOS). Re ´fe ´rences [1] Ann Fr Anesth Reanim 1998;17:1317–23. [2] Anesthesiology 1995;82(1):6–19. [3] Crit Care Med 2009;37(2):713–24. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.141 R110 Morphologie de l’atteinte pulmonaire et alte ´ ration de la clairance liquidienne alve ´ olaire dans le SDRA C. Aurelie a, *, M. Jabaudon a,b , L. Roszyk c , R. Gue ´ rin a , J. Pascal c , S. Perbet b,c , S. Cayot c , V. Sapin c , J.-M. Constantin a,b a Re ´animation adultes et unite ´ de soins continus, de ´partement d’anesthe ´sie re ´animation, CHU Estaing, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France b Retinoids, Development and Developmental Diseases (R2D2)-EA 7281, faculte ´ de me ´decine, universite ´ d’Auvergne Clermont-Ferrand-1, Clermont-Ferrand, France c De ´partement de biochimie me ´dicale et biologie mole ´culaire, CHU Estaing, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France *Auteur correspondant. Introduction.– Le syndrome de syndrome de de ´ tresse respiratoire aigue ¨ (SDRA) est une pathologie fre ´ quente en re ´animation avec une morbi-mortalite ´ importante. Deux types morphologiques d’atteinte pulmonaire ont e ´te ´ de ´crits : les SDRA focaux et les SDRA non focaux. Le pronostic et la prise en charge the ´ rapeu- tique de ces deux formes sont diffe ´ rents. Des travaux ont montre ´ que la clairance alve ´ olaire, reflet de la fonction e ´ pithe ´ liale alve ´ olaire, e ´ tait alte ´re ´e chez les patients atteints de SDRA. Notre objectif e ´ tait de comparer le taux de clairance liquidienne alve ´ olaire en fonction du caracte `re focal ou non focal de l’atteinte pulmonaire. Patients et me ´thodes.– Trente patients atteints de SDRA ont e ´te ´ inclus dans cette e ´ tude prospective observationnelle dans un service de re ´ animation adulte. Le calcul du taux de clairance alve ´ olaire e ´ tait re ´ alise ´ pour chaque patient a ` partir du dosage de la concentration en prote ´ ines du liquide d’œde ` me alve ´ olaire a ` l’inclusion, et quatre heures apre ` s l’inclusion. Une tomodensito- me ´ trie pulmonaire e ´ tait re ´ alise ´e pour chaque patient, et le Tableau 1 Variations de CRF et distribution de la ventilation en fonction des ROI au cours des diffe ´ rentes phases. Patient e ´ veille ´ Phase 1 VS T + 5 min Phase 1 VS Fin de proce ´ dure Phase 2 VNI T + 5 min Phase 2 VNI Fin de proce ´ dure DEELI globale –1,68 –1,88 1,33 1,15 ROI 1 (%) 23 26 28 * 24 24 * ROI 2 (%) 26 18 19 * 22 23 ** ROI 3 (%) 21 31 30 * 26 26 * ROI 4 (%) 30 25 22 * 28 27 * Ventilation protectrice : du bloc a ` la re ´animation / Annales Franc ¸aises d’Anesthe ´sie et de Re ´animation 32S (2013) A65–A68 A67

Effet de la ventilation non invasive sur la capacité résiduelle fonctionnelle au cours de l’anesthésie générale en ventilation spontanée

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Page 1: Effet de la ventilation non invasive sur la capacité résiduelle fonctionnelle au cours de l’anesthésie générale en ventilation spontanée

(risque relatif = 0,40 ; IC95 % 0,24–0,78, p = 0,001). Pendant les septjours postoperatoires, 34 patients (17 %) du groupe ventilationnon-protectrice ont necessite une assistance ventilatoire invasive ounon-invasive contre dix patients (5 %) dans le groupe ventilationprotectrice (risque relatif = 0,29 ; IC95 % 0,14–0,61, p = 0,001). Laduree d’hospitalisation etait plus courte dans le groupe ventilationprotectrice que dans le groupe ventilation non-protectrice (differ-ence moyenne de -2,45 jours, IC95 % –4,17 a –0,72, p = 0,006).Discussion.– L’utilisation d’une strategie de ventilation protectricechez des patients a risques intermediaires ou eleves de complica-tions pulmonaires postoperatoires ameliore le pronostic post-operatoire et reduit la charge de soins hospitaliere par rapport aune strategie de ventilation non-protectrice.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.140

R109

Effet de la ventilation non invasive surla capacite residuelle fonctionnelle aucours de l’anesthesie generale enventilation spontaneeP.-J. Cungi *, J. Bordes, P. Goutorbe,M.-C. Boghossian, V. Chauvin, X. Truchet, E. KaiserHIA Sainte-Anne, Toulon, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Pres de la moitie des anesthesies generales estpratiquee en ventilation spontanee [1]. L’AGVS expose les patientsau risque d’hypoxie par apnees obstructives et baisse de la capaciteresiduelle fonctionnelle (CRF) [2]. La ventilation non invasive (VNI) estun mode ventilatoire encore peu utilise en anesthesie, et son effet surla CRF n’a jamais ete documente au cours d’une AGVS. La tomographied’impedance electrique est une technique non invasive d’etude de ladistribution regionale de la ventilation et des variations de CRF parmesure des variations d’impedance electrique du poumon (DEELI) [3].Nous avons determine les variations de CRF chez des patients adultessous AGVS avec et sans VNI au moyen de cette technique.Patients et methodes.– Apres accord du comite d’ethique,19 patients programmes pour une fibroscopie gastrique et unecoloscopie en AGVS etaient inclus. Tous les patients beneficiaientdu meme protocole : AGVS avec bolus de propofol, VS pendant lafibroscopie gastrique (phase 1) puis VNI pendant la coloscopie(phase 2). La tomographie d’impedance electrique etait realiseeavec le Pulmovista 5001 (Drager�). Quatre regions pulmonairesd’interet (ROI) etaient definies. La repartition du volume pulmo-naire selon ces quatre ROI et la variation de CRF (DEELI) etaientmesurees avant l’induction, cinq minutes apres l’induction aucours de la phase 1, a la fin de la phase 1, cinq minutes apres ledebut de la phase 2, a la fin de la phase 2.Resultats.– Il etait observe une baisse de la CRF cinq minutes apresl’induction anesthesique qui se poursuivait au cours de la phased’AGVS. L’application de la VNI etait associee a une augmentationde la CRF, des la cinquieme minute, qui se maintenait tout au longde la phase 2 (Tableau 1). Cette augmentation de la CRF se faisaitsurtout au profit des zones pulmonaires orientees vers le haut (ROI1 ET 3). Par ailleurs, la VNI permettait une homogeneisation de larepartition de la ventilation.

Discussion.– Notre etude montre que la perte de CRF survientrapidement apres l’induction anesthesique, meme lorsque la VS estpreservee. La VNI permet une augmentation de la CRF precoce quise maintient tant que la VNI est appliquee. En decubitus lateralgauche, les zones les mieux ventilees sont les zones « hautes », et laVNI permet une homogeneisation de la ventilation. Notre etudemontre egalement que la VNI au cours d’une AGVS est unetechnique realisable avec un ventilateur d’anesthesie de dernieregeneration. Elle permet aussi un monitorage complet de laventilation par rapport au masque simple. La VNI en anesthesiepeut etre une technique a considerer lors de la realisation d’AGVS,notamment chez des patients a risque d’hypoxemie (insuffisantrespiratoire, SAOS).References[1] Ann Fr Anesth Reanim 1998;17:1317–23.[2] Anesthesiology 1995;82(1):6–19.[3] Crit Care Med 2009;37(2):713–24.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.141

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Morphologie de l’atteinte pulmonaireet alteration de la clairanceliquidienne alveolaire dans le SDRAC. Aurelie a,*, M. Jabaudon a,b, L. Roszyk c,R. Guerin a, J. Pascal c, S. Perbet b,c, S. Cayot c,V. Sapin c, J.-M. Constantin a,b

a Reanimation adultes et unite de soins continus, departementd’anesthesie reanimation, CHU Estaing, CHU de Clermont-Ferrand,Clermont-Ferrand, Franceb Retinoids, Development and Developmental Diseases (R2D2)-EA7281, faculte de medecine, universite d’Auvergne Clermont-Ferrand-1,Clermont-Ferrand, Francec Departement de biochimie medicale et biologie moleculaire,CHU Estaing, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Le syndrome de syndrome de detresse respiratoireaigue (SDRA) est une pathologie frequente en reanimation avecune morbi-mortalite importante. Deux types morphologiquesd’atteinte pulmonaire ont ete decrits : les SDRA focaux et lesSDRA non focaux. Le pronostic et la prise en charge therapeu-tique de ces deux formes sont differents. Des travaux ont montreque la clairance alveolaire, reflet de la fonction epithelialealveolaire, etait alteree chez les patients atteints de SDRA. Notreobjectif etait de comparer le taux de clairance liquidiennealveolaire en fonction du caractere focal ou non focal del’atteinte pulmonaire.Patients et methodes.– Trente patients atteints de SDRA ont eteinclus dans cette etude prospective observationnelle dans unservice de reanimation adulte. Le calcul du taux de clairancealveolaire etait realise pour chaque patient a partir du dosage de laconcentration en proteines du liquide d’œdeme alveolaire al’inclusion, et quatre heures apres l’inclusion. Une tomodensito-metrie pulmonaire etait realisee pour chaque patient, et le

Tableau 1Variations de CRF et distribution de la ventilation en fonction des ROI au cours des

differentes phases.

Patient

eveille

Phase 1 VS

T + 5 min

Phase 1 VS

Fin de

procedure

Phase 2 VNI

T + 5 min

Phase 2 VNI

Fin de

procedure

DEELI globale –1,68 –1,88 1,33 1,15

ROI 1 (%) 23 26 28* 24 24*

ROI 2 (%) 26 18 19* 22 23**

ROI 3 (%) 21 31 30* 26 26*

ROI 4 (%) 30 25 22* 28 27*

Ventilation protectrice : du bloc a la reanimation / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 32S (2013) A65–A68 A67