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EHESS Eglises et Etat en Alsace et en Moselle. Changement ou fixité? by Jean Schlick Review by: Emile Poulat Archives de sciences sociales des religions, 24e Année, No. 48.2 (Oct. - Dec., 1979), pp. 347-348 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30124920 . Accessed: 10/06/2014 00:46 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.104.110.107 on Tue, 10 Jun 2014 00:46:13 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Eglises et Etat en Alsace et en Moselle. Changement ou fixité?by Jean Schlick

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Eglises et Etat en Alsace et en Moselle. Changement ou fixité? by Jean SchlickReview by: Emile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 24e Année, No. 48.2 (Oct. - Dec., 1979), pp. 347-348Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30124920 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

inform6 en matibre de m6decine et de psy- chiatrie, lui permettent d'6viter un certain nombre d'6eueils de ce genre composite. Ce- pendant il s'agit d'une suite d'essais, d'ail- leurs suggestifs. On saura gr6 en particulier a J.-P.S. d'affirmer qu'il y a aussi une Sspiritualit6 . moderniste; il l'6tudie surtout chez Laberthonnibre : resterait h se demander si celui-ci est ( moderniste > (on aurait attendu des r6f6rences moins chiches h Tyrrell et h Hiigel). Plus g6ndralement, on appr~ciera des esquisses pr6paratoires a une oeuvre qu'il fau- dra bien entreprendre un jour de fagon plus systimatique : une histoire spirituelle de la France contemporaine. Spiritualit6 vdcue ou &crite, prescrite ? C'est sans doute, en bonne partie, une distinction fallacieuse; et la pr6- face de J Orcibal rappelle un pric6dent his- torique : comme ( des guru de poche (c'est-B- dire de papier) fournissent B l'heure actuelle un exotisme spirituel g bon march6 >, I'6ton- nant retournement du XVII. sidcle s'explique essentiellement par l'action du livre - . trai- t6s th6oriques et surtout d6marquages de let- tres dont on avait 6t6 les donn6es concretes .

Emile Goichot.

48.524 SCHLICK (Jean), 6d.

Eglises et Etat en Alsace et en Moselle. Changement on fixit6 ? Strasbourg, CERDIC- Publications, 1979, 354 p.

Alsace et Moselle : trois d~partements, souvent connus de fagon impropre comme

1 l'Alsace-Lorraine >; deux dioceses (Metz et Strasbourg); un regime, dit concordataire en raison de ses origines, ou local, en raison de tout ce qu'il doit h l'histoire, c'est-&-dire beaucoup, et en tout cas sp6cifique, fort different de ce qui se pratique dans le reste de la France. Certes, le droit frangais n'ignore pas les droits r~siduels, survivances isol~es ou, comme en Savoie, h6ritage sarde, mais seules l'Alsace et la Moselle le mettent en situation d'int~grer un ensemble coh6rent et vivant, qui, par ailleurs, dans un pays de tradition laique comme la France, t~moigne de l'influence sur les populations reconnue aux clerg6s des quatre cultes. Sur deux mil- lions et demi d'habitants, en effet, la statis- tique compte 78 % de catholiques, 11 % de luth~riens, 2 % de r6formts, a peine 1 % de Juifs, soit 92 % au total.

Publi6 sous les auspices du CERDIC, le present travail est un module du genre par sa rigueur et sa m~thode : je le dis, avant vu balayer par l'auteur les quelques objections que je lui avais soumises, et restant impres- sionn6 par la masse des textes qu'il a collectis, quand ce n'est pas d6nich~s comme on invente un tr~sor. Des documents secrets ou confiden-

tiels sont ainsi publi6s pour la premibre fois : ceux qui en vivaient ne les connaissaient pas.

La premiere partie (Marie Zimmerman) 6tudie textes et principes qui sont, depuis 1802, h la base du rdgime cultuel et scolaire de la r6gion, leurs vicissitudes au contact de la r6alit6 locale (un particularisme ancestral) et historique (changements de souverainet6, politique des gouvernements), I'application actuelle des articles organiques (que Napol6on avait ajout6s au Concordat sans l'aval du Saint-Siege, qui ne les a, de ce fait, jamais reconnus). Une constante : Pour Colbert et Louis XIV, il s'agissait de franciser I'Al- sace; pour Bismarck et von Mi511er, il fallait la germaniser; pour Clemenceau et Millerand, il convenait de ne pas s'alibner des popula- tions favorables h la France. De fait, l'objec- tif 6tait semblable, le raisonnement demeurait identique : l'influence sur les populations passait par le clerg6 , la religion 6tait partie int6grante de l'identit6 alsacienne et mosel- lane, le concordat est un accord avec une tradition historique dont prend acte le r6a- lisme politique de la puissance publique (p. 60).

La politique occupe la deuxieme partie 6volution du comportement electoral selon les confessions (A. Wahl), I'obligation de neu- tralit6 des autorit~s religieuses en matibre 61ectorale (J.-M. Woerling), I'attitude des partis de gauche devant ce statut d6rogatoire au droit g6ndral frangais (J.-L. Hiebel).

Les deux parties suivantes sont consacries au droit social (pensions de retraite des minis- tres du culte; traitements en annexe) et aux congregations religieuses. Dues respectivement Q J. Schlick et g B. Franck, elles sont d'une pr6cision technique propre B satisfaire la curiosit6 pratique des personnes et institutions concerndes. La cinqui~me partie 6tudie les trois ordres d'enseignement : primaire (B. Le L6annec), qui repose sur le principe de la confessionnalit6 des 6tablissements, depuis la loi Falloux de 1850, toujours en vigueur (abolie en France par la loi Ferry de 1882); secondaire (F. Messner), avec la question des aumbneries; sup6rieur (B. Le L6annec), essen- tiellement la FacultC de th6ologie catholique cr6de en 1902 par le gouvernement allemand en accord avec Rome au sein de l'Universit6 d'Etat, et dont le statut a 6t6 r6gl6 en 1923 par une convention entre le Saint-Sidge et le gouvernement frangais (et done sans aucun rapport ni lien avec le concordat).

La dernibre partie est une annexe documen- taire de dix-neuf textes et tableaux.

Ce travail est un remarquable t6moin d'une discipline trbs vivante en Italie, qui a eu en France une longue tradition et qui y serait aujourd'hui 6teinte sans l'enseignement de

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Jean Schlick & Strasbourg : le droit civil eccl6- siastique, dent s'est toujours desint6ress6e & Paris la Section des Sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, qui r&- serve son attention au droit canonique. Il est vrai que la pratique de ce droit est aujourd'hui fort limit&e et qu'elle n'offre gunre de debou- ch6s, ni me l'espoir d'une carrire un bureau du Minist~re de 1'Int~rieur y suffit pour l'essentiel. En revanche, elle a Ct source d'un contentieux et d'une jurisprudence qui mdriterait qu'on s'y int~ressat nul n'est mieux qualifi6 pour cela que le CERDIC et son directeur.

Emile Poulat.

48.525 SCrIrTT (Jean-Claude). Le Saint 16vrier, Gulnefort gu6risseur d'en- fants depuls le XII1 sidle. Paris, Flamma- rion, 1979, 278 p.

Qu'un inquisiteur, dans les Dombes, au XIII"

si.cle, ait recueilli l'information selon

laquelle les paysans v6n~raient un chien, sous le nom de Saint Guinefort, pourrait paraitre la preuve du caractbre tendancieux de son interrogation, si en plein XIX* sidcle, au mgme endroit, le mgme fait n'avait ~t6 rap- port6 dans des enquntes de curbs. La l1gende est une version du rcit-type de l'homme qui croit que son chien a d6vor6 son enfant et le tue, alors que le chien a d6fendu l'enfant contre un serpent qui l'attaquait. Ici, l'homme est un seigneur dont Dieu, pour le punir, detruisit le chiteau, et le chien, un 16vrier, est vener6 comme martyr, et a pouvoir de gu6rir les enfants.

Le point de d6part est simple, mais comme dans un &cheveau, lorsqu'on tire un bout de laine, tout vient. Deux directions de recher- ches, 1'une du cot6 de l'hagiographie classi- que, l'autre du c6t6 de l'ethno-histoire des rites. Dans la premiere direction, on trouve un Saint Guinefort de Pavie, dont la 16gende, 6crite au VIII sidcle, est une sorte de doublet de celle de Saint Sebastien. Chose curieuse, Saint Guinefort, dont on retrouve la v6nera- tion en une s6rie de points d'Italie et de France, a toujours pour vertu do gu6rir les enfants et une formule revient sous plusieurs formes, faisant rimer a Saint Guinefort, avec la vie ou la mort, impliquant que I'invocation du saint doit pr~cipiter la gubri- son ou la mort. Or c'est pr6cis~ment ce qui se faisait & Neuville-les-Dames, dans les Dombes, ohi on exposait les enfants faibles ou malades dans le bois de Saint Guinefort, puis on les trempait dans la rivibre, d'o& ils ressortaient morts ou gudris. Mais si on se tourne vers la voie classique d'identification, le personnage de Saint Guinefort varie, en

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sorte que l'on pourrait detailler plusieurs Saint Guinefort, d'origines diverses (en fait, il semble que tous aient une existence lgen- daire : la question de l'unit6 ou de la multi- plicite personnelle a-t-elle des lors un sens et n'est-on pas frapp6 au contraire par l'unit6 fonctionnelle 7).

Vu du c6t6 de la religion populaire, le culte de Saint Guinefort-lvrier n'est pas exempt d'ambiguit la pratique de l'exposition des enfants serait li~e h la croyance aux change- lins, ces pseudo-enfants que les esprits mal- faisants substituaient aux enfants normaux et qui se caractdrisaient par quelque anomalie (on peut se demander si ce n'6tait pas ainsi que l'on expliquait l'apparition, avec retard, de la debilit6 infantile). Et le rite, dans la version d'Etienne de Bourbon, I'auteur de I'exemplum, s'adresse beaucoup plus A ces esprits (qualifies de ( faunes pour la circons- tance) qu'au saint, fit-il chien. Mais ce n'est pas le seul cas de rite destin6 & faire appel & un protecteur, en meme temps qu'& conjurer les forces mauvaises.

L'A. applique dans cet ouvrage la concep- tion qu'il avait developp~e dans son article ( Religion populaire et culture folklorique (Annales, E.S.C. 1976, p. 941-53) que j'avais eu l'occasion d'analyser (Arch., 43, 1977, p. 161-84). Un des points essentiels 6tait que la religion populaire, comme 616ment compo- sant de la culture folklorique, formait un systeme coh~rent dent les differences par rapport & la religion officielle n'avaient pas besoin d'8tre expliqudes par des survivances paiennes. Ici, on pourrait 8tre tent6 de voir dans ce culte du chien un reste de culte animalier pr&-chr6tien. Or, rien, dans l'archbo- logie du lieu ne permet d'etayer cette hypo- these. On peut, en revanche, voir assez ais6- ment dans cette croyance qui dura au moins six siecles, malgr6 les efforts pour la dera- ciner, le fruit d'un besoin socialement d6ter- mine.

Saint Guinefort (on serait tent6 de dire ( Saint Levrier ,) prend place dans la lign6e des Saint Besse, c'est-&-dire de ces 6tudes qui prennent le saint, sa 16gende, et son culte comme phenomene historico-ethnologico- sociologique total. Toutefois on sent un man- que qui n'est pas imputable a I'A. Saint Besse, Saint Rouin attiraient des pelerinages pdrio- diques. Tout un ceremonial religieux permet- tait de faire le lien entre la 16gende et le rite. Ici, on reste un peu sur sa faim : y avait-il un culte proprement dit de Saint Guinefort a Neuville ? Du mgme coup, on est un peu en mal d'explication et quelque preference intellectuelle que l'on puisse avoir pour l'id~e d'un culte non seulement autochtone, mais je dirais autochrone, on ne peut 6carter, parmi

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