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ARTISTS EL-ATLAL #00 IN RESIDENCY JERICHO AMMAN 2015

el-Atlal - Air#0

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el-Atlal (the ruins) is an artist residency based in Jericho, Palestine. Air #0 is its first publication.

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ARTISTSEL-ATLAL #00

IN RESIDENCYJERICHO AMMAN 2015

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// Margot HefezLES ÎLES DE JÉRICHO// installation, sculpture, land art

Margot Hefez était invitée en résidence de création à Auberg-inn et proposait une œuvre participative dans le cadre d’un atelier organisé avec des enfants de Jéricho.

« J’ai eu la chance d’être invitée à participer aux Art Days de Jéricho afin d’organiser sur place un workshop d’une semaine avec les enfants du camp Aqabat Jaber.

Ma pratique artistique est liée à la marche, la récolte, l’abandon d’objets dans mon environnement. J’aime créer des irrégularités, rendre visible ce qui ne l’est pas, modifier le paysage. Puis reconvoquer, transmettre et partager ces expériences liées à la marche par l’écriture, le dessin, des installations.

Sur le terrain qui accueillera le centre d’el-Atlal, je voulais inviter les enfants à imaginer des îles que l’on aurait construites ensemble avec des éléments trouvés sur place. Des cailloux, des plantes, des objets abandonnés. Notre travail aurait commencé par la marche dans un territoire qu’ils connaissent bien, qu’ils auraient partagé avec moi à travers la récolte d’éléments familiers, puis ensemble nous aurions créé leur archipel, leur atlas en trois dimensions. Nous aurions imaginé comment relier les îles entre elles, créé un monde qui leur ressemble un peu. Cela aurait pu devenir un terrain de jeu, de discussion, de réflexion, ou même de repos. L’idée d’el-Atlal avant sa réelle construction, un lieu en évolution permanente où chaque jour les règles changent, où nous aurions imaginé des nouveaux modes d’interaction.

Je ne sais pas ce que ce workshop aurait donné. Peut-être que cela aurait été un échec, peut-être que l’archipel ne serait pas né, que cela aurait crée quelque chose de complétement différent. L’idée était d’offrir aux enfants un lieu qui leur appartiennent, qui puisse leur donner, le temps de sa création, de son installation, et de son habitation, un moment hors de leur quotidien et de leurs habitudes.»

Margot Hefez.

« Cela aurait pu devenir un terrain de jeu, de discussion, de réflexion, ou même de repos. L’idée d’El-Atlal avant sa réelle construction, un lieu en évolution permanente où chaque jour les règles changent. »

Margot Hefez est une artiste française, vivant à Paris et étudiante à l’École Nationale des Arts de Paris-Cergy. Elle est actuellement en cinquième année et sera diplômée en 2016 d’un Master en Beaux Arts. Elle utilise ses voyages à travers la France et le monde, ses marches dans Paris comme matériau pour son travail.

© Margot Hefez

Elle ré-invente, re-crée, accentue son expérience, et essaye d’inviter le spectateur à la revivre avec elle. Elle utilise la sculpture, le dessin, l’écriture, le son et des installation à grande échelle.

is a community-based tourism initiative in Jericho. It aims to provide an alternative hospitality and tourism experience to visitors of Jericho and Palestine. In minimal time, the project recorded excellent traveler reviews, online ratings and hospitality awards on major global travel portals. After one year in operation, Auberg-Inn continues to grow through the development of unique and sustainable tourism products that are built around the local community and way of life and aim to reflect a sincere image of Palestine and the Palestinians. The project’s portfolio of grass-root initiatives includes gastronomy, agriculture, architecture, art and of course history, religion and politics. In other words, whatever the community has to offer and is concerned with. Auberg-Inn envisions community-based tourism as a broader gateway for the local community to engage and interact with fellow citizens of the world on a human level, share their aspirations and concerns, and build long-lasting bridges between Palestine and the world; free of any limitations that are specific to that moment in space and time.

This being said, it’s easy to imagine how Auberg-Inn saw in the collaboration with el-Atlal a chance to work towards a common goal and support el-Atlal’s vision in creating (or perhaps reviving) Palestine, and all it has to offer, as an inspiring destination for artistic and cultural exchange and research. el-Atlal’s emphasis on working closely with the community was a key ingredient in deciding to partner up with their project and attempt to facilitate their efforts in hosting residencies early enough in the duration of their project (perhaps focusing on creating the intangibles before the tangibles). Auberg-Inn remains committed to supporting el-Atlal’s efforts and is proud to be among their very first fans.

Ashraf and Kais Bakri.

Auberg-inn can bwe reached on the following links : www.auberginn.ps/jericho/

www.facebook.com/AubergInnJericho/[email protected]

Auberg-inn

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// Rebecca Topakian L’ATTENTE L’OUBLI// mixed media (photo, video installation, sound installation, text), 2014-2015

Il y a une fumée lointaine et un rayon de lumière. Il y a à être ravi par les indices d’un territoire trop longtemps imaginé au travers des images collectives. Si l’histoire et ses traces devraient nous permettre de retrouver ce territoire, le bruit incessant des luttes a effacé, pour nous, si lointains, ses racines et sa poésie.

Alors il y a ces images empruntées aux rêves et à la mémoire. Il y a les voix bien réelles croisées au détour du souk de Bethléem. Ces voix, sans théâtralité, qui ne nous rendent rien accessible mais nous disent l’évidence insistante des mythologies qui fondent une communauté. Elles ne diffèrent aucune identité. Aucun secret ne vient étouffer les signes ; les routes, un palais, le verger et le désert sont visibles en leurs abandons, comme un double théâtral des voix et des textes.

Les fantômes du souk, comme les tentures qui se meuvent silencieusement, nous rappellent ces mythes et insistent pour que les histoires soient à nouveau contées ; pour entendre une voix sans hâte dire « Il se souvient encore de moi ».

Sébastien Dupuy.

Diplômée de Philosophie et de Géographie en 2010, Rebecca Topakian s’oriente par la suite vers la photographie et intègre, après un an de formation à l’ENS Louis Lumière, l’ENSP Arles, dont elle sort diplômée en juin 2015. Son travail a été montré lors de plusieurs expositions collectives, aux Rencontres d’Arles 2015, en dialogue avec Dorothée Smith en partenariat avec Olympus et à la galerie des Filles du Calvaire à Paris (« Échanges de Vues »). Ses récentes recherches feront l’objet d’une exposition personnelle au Centre Culturel Français de Fribourg en Allemagne à l’été 2016, dans le cadre de la Biennale de Mulhouse.

www.rebeccatopakian.fr

© Rebecca Topakian

« Est-ce caché par cela qui le manifeste et le

rend manifeste ? »— Maurice Blanchot,

L’attente l’oubli

« Les fantômes du souk »Installation vidéo, captures d’écran

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En janvier 2015 naissait le projet el-Atlal dont l’objectif est de bâtir un lieu de résidence à Jéricho, en Palestine, et d’y convier artistes et écrivains. Près de 400 personnes, réunies autour d’une exposition d’œuvres explorant la Palestine contemporaine, découvraient alors avec enthousiasme les premières planches d’un projet architectural ambitieux conçu par le cabinet AAU ANASTAS.

Le choix du lieu de cette résidence est au cœur du nom d’el-Atlal. Jéricho, l’une des plus anciennes villes du monde, s’est construite et déconstruite au fil du temps, et son histoire laisse derrière elle des ruines dont certaines ont servi à la rebâtir, et d’autres demeurent en l’état. Faites et défaites sans systématisme et sans véritable projet urbain, les rues de Jéricho reflètent la capacité de cette ville à se régénérer spontanément et perpétuellement. Cette juxtaposition d’usure et d’exubérance fait la force de Jéricho aujourd’hui, et laisse pressentir un lieu riche d’inspirations pour qui souhaite créer. C’est là le vœu d’el-Atlal : que les artistes et les écrivains invités trouvent à Jéricho et auprès de ses habitants le même élan que la ville met à se construire, afin qu’elle puisse se réaliser comme creuset artistique et culturel en Palestine. C’est pourquoi il importe qu’el-Atlal, dès ses débuts, s’implante dans la ville, autant par sa construction que par ses actions.

Nous avons donc souhaité y organiser une première résidence, en octobre 2015, avant même de disposer de murs, afin d’inaugurer la collaboration entre el-Atlal et les acteurs de Jéricho et de sa région. À cette occasion, nous avons pu mettre en place toutes les étapes d’une résidence : l’invitation des artistes à venir travailler à Jéricho (avec l’amicale complicité d’Auberg-Inn), l’intervention des artisans et habitants de la ville dans la réalisation de leurs projets, et la présentation de leur travail au public au cours de journées artistiques proposant de nombreux événements en libre-accès, planifiés dans toute la ville. Nous avions également prévu de tenir une résidence parallèle à Amman, en Jordanie, pour permettre à Adel Bentounsi, artiste algérien, de participer à cet événement même s’il lui était impossible de traverser la frontière palestinienne.

Les événements qui ont secoué la Palestine à l’automne 2015 ont fait irruption dans nos préparatifs. Il nous a semblé qu’el-Atlal se devait de ne pas encombrer un espace public déjà occupé par une actualité éprouvante, à un moment d’interrogation pour le peuple palestinien. La gravité de la situation invitait momentanément à la retenue ; nous avons donc suspendu l’organisation des journées artistiques. Par responsabilité vis-à-vis des artistes qui ne pouvaient accéder à Jéricho sans passer par des points où leur sécurité ne pouvait être entièrement assurée, nous avons également annulé la résidence à Jéricho même.

La résidence d’Amman, elle, a été maintenue, car nous souhaitions offrir à Adel Bentounsi et Wassyla Tamzali la possibilité de venir travailler en Jordanie, à quelques kilomètres de Jéricho. Grâce à la collaboration précieuse de l’espace F.A.D.A. 317, ils ont su proposer, avec la distance que les circonstances rendaient nécessaire, une réflexion audacieuse et lucide sur la capacité de l’art à traverser les frontières.

Nous souhaitions que cette première résidence soit à l’image de Jéricho : joyeuse, surprenante et résolument singulière. Malgré les obstacles et au-delà des frustrations, elle lui ressemble peut-être plus que ce que l’on peut d’abord imaginer. Elle reflète le paradoxe de Jéricho, dont la position excentrée rend possible une excentricité unique en Palestine.

Le projet el-Atlal n’en est qu’à ses débuts. Il lui faut grandir à Jéricho et s’inspirer de sa vitalité. Nous sommes reconnaissants d’y avoir rencontré un si bel accueil et tant de bonne volonté dans la préparation de cette résidence, et y inviterons avec bonheur de nouveaux artistes et chercheurs pour organiser la résidence en 2016.

Céleste Haller.

www.el-atlal.com© Rebecca Topakian

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// India Leire & Clément DenisUNTITLED // installation, sculpture

// Karim KattanRETROUVER JÉRICHO

Lorsqu’ils veulent quitter le pays, les Palestiniens détenant une carte d’identité verte n’ont pas le droit de voyager par l’aéroport de Ben Gourion à Tel Aviv, à moins d’obtenir un permis – fait rarissime – des autorités israéliennes. Pour voyager, il faut donc passer par l’aéroport Queen Alia en Jordanie.

La frontière entre la Palestine et la Jordanie correspond aujourd’hui, plus ou moins, au Jourdain. Pour la traverser, c’est à Jéricho que les Palestiniens doivent se rendre. Là-bas, des cortèges de bus les emmènent au pont Allenby. Commence alors le ballottement absurde des voyageurs pendant des heures, entre douanes israéliennes et douanes jordaniennes.

Mais Jéricho n’est pas uniquement un lieu de passage. C’est un lieu de séjour : depuis le mandat britannique, les habitants aisés de Jérusalem – puis du reste des grandes villes palestiniennes – ont construit leurs résidences secondaires à Jéricho, le climat hivernal y étant particulièrement clément. Beaucoup d’entre elles ont été laissées à l’abandon, après

l’émigration de leurs propriétaires, tandis qu’aux alentours de Jéricho ces mêmes familles ou leurs équivalents s’installent dans des villas qui se ressemblent toutes : certaines ouvertes sur la ville, d’autres fermées en gated communities. Les Palestiniens ayant l’impression que tout est permis à Jéricho, on y trouve par ailleurs les constructions les plus délirantes. Jéricho propose ainsi un panorama extravagant de l’histoire architecturale de la Palestine.

Jéricho clive les Palestiniens : il y a ceux qui la méprisent et ceux qui en sont fascinés. Vous entendrez des Palestiniens s’exclamer que c’est un trou paumé où il fait trop chaud. A l’inverse, d’autres en dressent un portrait féerique. Toutes les périphrases sont bonnes, tant qu’elles confinent à l’exagération : « plus vieille ville du monde » et « mère des civilisations » d’un côté, « immonde taudis » et « trou paumé » de l’autre.

Jéricho en elle-même ne laisse personne indifférent, quitte à faire oublier au passage qu’elle est d’abord ceci : une île palestinienne au milieu d’une vallée du Jourdain qui est aujourd’hui parcourue de colonies. Un équivalent, en quelque sorte, du village d’Astérix en Palestine ; le même pittoresque, la même exubérance, parfois le même type d’entêtement, et souvent le même type de courage.

Dans tous les cas on rend donc Jéricho légendaire et inaccessible : c’est une ville de superlatifs. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’aujourd’hui, Jéricho est le terrain de jeu et d’expérimentation du reste de la Palestine. On s’y prélasse, on s’y amuse, on y construit des projets de développement qui coûtent plusieurs milliards de dollars au mépris de la ville, de son environnement et de ses habitants, comme s’ils n’existaient pas. Comme si Jéricho était seulement un signe, un amas de mots, de fantasmes et de rêves.

À trop la voir comme un symbole, on fait disparaître Jéricho dans un mirage, on la transforme en hallucination du désert de Judée. Mais Jericho n’est pas un rêve. La ville existe, et avec elle la réalité de sa colonisation, des excursions brutales faites à son encontre, mais aussi de son rapport complexe à la géographie qui l’entoure. Jéricho fait face aux appétits palestiniens comme à ceux israéliens. Certains la grignotent lentement par le nord, d’autres par le sud.

Il faut venir à Jéricho, et y passer une nuit ou deux ou trois. Non pas dans les grands hôtels qui ont l’ambition du luxe mais demeurent tristement vétustes ; non pas en y passant quelques heures pour voir la poignées d’attractions touristiques : il faut marcher dans à Jéricho, y faire du vélo, s’y perdre, pour retrouver quelque chose des espoirs de la Palestine. Elle n’est pas seulement un endroit offert à l’avidité des uns et des autres. Il faut aller voir ; il faut aller vivre : il faut retrouver Jéricho.

Karim Kattan.

The el-Atlal residency was certainly for me the opportunity to go to Palestine, a country that I otherwise probably would not have had the chance to see. I was intrigued by its culture, by its history, by its people and what they had to say. It was going to be a project filled with firsts - Clément and I would have worked on our first collaboration, It would have been our first time making such a monumental piece. We would have been in an environment totally alien to us and therefore inspiring, in every way. Every new culture, landscape and country opens doors in the imagination that you are not previously aware of. I think that I was drawn by the challenge of the unknown.

We had decided to create a piece where we would invest in the materials available in our immediate surroundings. We wanted to work with the local artisans, Clément with the Mosaic Center and myself with a local metal artisan. We wanted the piece not only to be a collaboration between Clément and I, but also with the people of Jericho. In terms of the political status we felt that our project should stay neutral - I suppose in some respects with art in a country such as Palestine this is impossible. We did not want to have a political stance, our piece represented peace, a calming sanctuary created for all people, any religion and any culture. We wanted to take people away from the conflict present in their lives by creating an immersive environment.

Previous to our departure, the situation had been all over the news, especially in the UK. When we were finally told what was going on my first thoughts went out to el-Atlal and the people who were there and all of their familes. Obviously I was disappointed about not being able to go, but I felt that at the time this was not my main concern. There were people that I had met countless times, including Karim, for who I felt genuinely worried regarding the circumstances. In light of the events, yes, our piece would have been even more appropriate to the circumstances. We had the vision to create a form of shelter, where people could enter. We wanted to create a space that became immersive, calming, contemplative. A space destined for all people that would have promoted unity and peace.

India Leire.

India Leire est une artiste plasticienne anglaise résidente à Paris, diplômée avec les félicitations de l’ENSBA (Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts). Finaliste du prix ICART, Espace Pierre Cardin en janvier 2015, elle est spécialisée dans la sculpture.

Clément Denis est un artiste plasticien résidant à Paris, il étudie à l’ENSBA. Etudiant en quatrième année, ses spécialités sont la peinture, la sculpture, et la mosaïque.

Franco–palestinien,Karim Kattan est l’initiateur du projet el-Atlal. Ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon, agrégé d’anglais en 2013, il prépare actuellement une thèse de littérature comparée. Il vit entre Paris et Bethléem.

© India Leire & Clément Denis

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// Adel Bentounsi, Wassyla TamzaliFI EL HAWA SAWA // installation, performance, street art

Adel participe à la premiere résidence d’el-Atlal, accompagné de Wassyla Tamzali, à Amman en Jordanie au mois d’Octobre 2015. Accompagnés par Victoria Dabdoub et Karim Kattan d’el-Atlal pendant dix jours, Adel Bentounsi et Wassyla Tamzali découvrent la scène culturelle et artistique d’Amman et réfléchissent sur les notions de ville, de frontière et de résistance. Adel travaille avec Mike Derderian de F.A.D.A 317. Il découvre le street art très présent à Amman et l’engagement d’un groupe de jeunes graffeurs qui investissent les murs de la ville, se ralliant au slogan « Spray the word, spread the wall, claim your city. » Son œuvre majeure lors de la residence est intitulée Fi El Hawa Sawa, inspirée du récit biblique des sept trompettes de Jericho. Son œuvre est presentée ainsi par Wassyla Tamzali :

« Au commencement, Adel a une image impérieuse née de la chronique immémoriale de cette terre de collines arides et pierreuses où il est contenu face à la ville-oasis qu’il n’atteint jamais et qu’il assiège de ses convoitises : les trompettes de Jéricho.

Du chant à l’appel, il suffira d’un mégaphone pour que de fragments reliés par des fils énigmatiques Adel nous livre le récit construit et poétique de la présence de l’Artiste sur les jibal de la frontière, ici trans-jordanienne, jamais dépassée. « Fi El Hawa Sawa » (expression populaire que l’on peut traduire par « Nous sommes tous sur le même bateau ») est une œuvre réalisée sur les terrasses d’Amman. »

Adel Bentounsi, artiste plasticien né le 6 mai 1982, vit en Algérie. Étudiant à l’école des Beaux-Arts d’Annaba, il en est renvoyé en 2008, la nature de son travail ayant été jugée trop provocante. Depuis, Adel poursuit son parcours artistique. Il participe à de très nombreuses expositions, parmi lesquelles Territoires Arabes à Constantine en 2015, l’exposition Picturie Générale à Alger en 2013 et en 2014 ou encore la Biennale d’art contemporain africain DAK’ART en 2014.

« Du chant à l’appel, il suffira d’un mégaphone pour que de fragments reliés par des fils énigmatiques Adel nous livre le récit construit et poétique de la présence de l’Artiste sur les jibal de la frontière, ici trans-jordanienne, jamais dépassée. »

Photos ci-dessus © Joseph Zakarian

Photo © Sardine

is a personal art space, an art gallery for cartoons, a photography studio and the headquarters for graffiti and street art. It is located in Amman (Jordan), where visitors will find themselves watching art that is completely different from what they are used to see in the arts scene of the city. F.A.D.A. 317 was founded by three artists in 2014, Mike V. Derderian, Ibraheem Alawamleh and Joseph Zakarian as an art reaction reflective of their own visual, written, spoken and drawn identity. In the past year F.A.D.A. 317 held several activities ranging from exhibitions, to festivals to art residencies such as Selfie with Abu Mahjoub: Visual Love Letters to the Work of Emad Hajjaj, a tribute show to one of Jordan’s most iconic characters: Emad Hajjaj’s Abu Mahjoub with 31 local artists, who re-draw the Jordanian everyman in their own style.

We will always remember our art residency with el-Atlal and Adel Bentounsi as our first. When F.A.D.A. 317 was slowly emerging in our minds, having an art residency program was always part of its structure. When we met with Victoria Dabdoub and Karim Kattan, who explained to us the concept behind el-Atlal, and how it will create a bridge between our space and Jericho in Palestine, we realized we wanted to work with them.

Having been sent to London for a 10 day residency I found it easy to create a program that will allow Algerian artist Adel Bentounsi to soak up elements from the cultural scene in Amman; I knew what I wanted to do. Here in Amman we arranged for Adel to meet with a few artists we know and admire such as Rafik Majzoub. It was a very interesting and explosive afternoon session of listening to music and watching a documentary about Rafik’s work. Adel in turn showed Rafik his own work. We also made sure he visited some of Jordan’s influential art spaces. What was most interesting for us was our own dialogue with Adel, and seeing how the elements of the installation he was working on came to be Fe Al Hawa Sawa.

Adel created a piece that embodied the physical power of music in bringing down barriers. He endowed a symbolic meaning with a physical form: Arabian flutes taped and wired to resemble dynamite sticks. In a rather controversial move he strapped the bundled musical instrument, wires and everything, around his waist. We photographed him facing Amman’s cascading edifices. We still haven’t shared the photographs on our Facebook page fearing they would be misconstrued. Eventually we will as the change brought about music, in Adel’s piece, is exactly what we as F.A.D.A. 317 are trying to do. That’s about it.

Mike V. Derderian.

www.facebook.com/[email protected]

F.A.D.A. 317

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Photo © Rebecca Topakian

GROIN VAULT FOLDED VAULT CLOISTER VAULT PENDETIVE VAULT

Interior of a house of a Christian family of Jerusalem, Original steel engraving drawn by W. H. Bartlett, engraved by J. Carter. ca 1850

Fig. 1 . Voussoir geometrical parameters

Francis Bedford (1815 - 1894), photo taken in 1862

The YMCA, Jerusalem, designed by Arthur Louis Harmon during the British mandate

Nablus city, Palestine

Jacir Palace, Bethlehem, built in 1910 Sainte-Anne church, Jerusalem, built in 1140 by the Crusaders

al-Tankiziyya madrassa, Jerusalem, built in 1328 by the Mamluks

Introduced in Palestine in the Mamluk period.

‘aqd takaneh. Ottoman vault, inspired by Islamic (13th century) and european architecture (Renaissance flat roofs).

Introduced in Palestine during the Crusaders period.

Architectural morphology

Constructive typology

Tools

Urban morphology

Empirical design methods

Massive stone wall100 cm

Massive stone structural elements

Stone structural elements

Stone cladding

Stone elements40 cm

Stone elements 5 cm

Soil filling Concrete structure

Empirical design methods Standardization of stone cutting

Arrival of reinforced concrete

1850 1930 2015

Seperation between the structure and the envelopConstruction materials transformation

VAULT TYPES IN PALESTINE

EL-ATLAL VAULTS PROJECT

ARCHITECTURAL MORPHOLOGIES VS. STEREOTOMY THROUGH TIME

STATE OF THE RESEARCH ON MASSIVE STONE VAULTSSCALES1 is conducting a research project that will focus on new simulation and fabrication techniques for the construction of stone vaults.

by AAU ANASTAS

1. AAU ANASTAS research department2. Geometrie Structure Architecture (Research Lab — Paris Malaquais)

As a newly established research department, one of SCALES1’s first initiatives, was to include the el-Atlal’s art residency building in its research project on stone vaults. SCALES works in partnership with GSA2 on optimizing the structural performances of stone vaults. The founding principle of the research project relies on stereotomy as a way of optimizing structural performance using advanced design simulations. The el-Atlal project is meant to be a model of construction techniques. It allows to envision new possible cities’ morphologies, new construction techniques and a sophisticated use of stone. The research is organized in three major steps :

• The tessalation of geometrical patterns on doubly-curved surfaces and their adaptation to the global structural behavior.

• Defining the stereotomy of each voussoir (fig. 1). The voussoir’s interfaces are conventionally plane. Using advanced fabrication processes, the goal is to design geometrically complex vault shapes whose internal stresses remain membranar, i.e. a compression only structure.

• Experimentation and monitoring of a built prototype structure.