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Con'" ;.i,,;.,;,·.'É, ...... Sup6tteur .. en GHtion Institut d'Ingéoierie de la Formation et de Développement des Ressources Humaines DiplOme d'Elucleo Supérieureo Spéclalloéea en Ingénierie et Gestion _ SysUimea de Formation DESS IGF - Promotion 7 Electrification rurale et développement local Démarche d'ingénierie de la demande de formation pour mieux articuler l'électrification rurale au développement local dans une collectivité décentralisée: cas de la communauté rurale de Gaé Présenté par: Abdoulaye NDIA YE DESS-IGF 2006-2007 M0138DSIGF08 2 1 11111111 1 111111111111111 Directeur de mémoire: M. Adama SENE i chef du département de l'ingénierie de la formation

Electrification rurale et développement localbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/m0138dsigf08.pdf · l'énergie entretient avec l'agriculture, la santé, l'éducation,

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Con'" ;.i,,;.,;,·.'É, ...... Sup6tteur .. en GHtion

Institut d'Ingéoierie de la Formation et de Développement des Ressources Humaines

DiplOme d'Elucleo Supérieureo Spéclalloéea en Ingénierie et Gestion _ SysUimea de Formation

DESS IGF - Promotion 7

Electrification rurale et développement local

Démarche d'ingénierie de la demande de formation pour mieux articuler l'électrification rurale au développement local

dans une collectivité décentralisée: cas de la communauté rurale de Gaé

Présenté par: Abdoulaye NDIA YE

DESS-IGF 2006-2007

M0138DSIGF08 2

111111111 1111111111111111

Directeur de mémoire: M. Adama SENE i chef du

département de l'ingénierie de la formation

RESUME

La question énergétique a toujours été dans la définition des stratégies de promotion

Economique un facteur déterminant. La révolution industrielle a eu lieu quand

l'homme a pu maîtriser et domestiquer l'énergie d'origine thermique. Elle est donc

nécessaire pour tout processus de développement économique.

La problématique de l'énergie au Sénégal, précisément en milieu rural est

caractérisée par un faible taux d'électrification (7%), un manque d'utilisation de

l'électricité comme facteur de production au niveau des activités génératrices de

revenus.

Par ailleurs, les activités domestiques relatives à l'art culinaire, se font avec une forte

consommation de bois de feu. Cette situation très fréquente dans le monde rural

entraîne forcément des répercussions néfastes sur l'environnement (phénomène

de déboisement excessif). D'ailleurs, nombreuses sont les populations qui éprouvent

de plus en plus de difficultés dans l'approvisionnement de bois de feu à cause de la

rareté des ressources. Cette dégradation de l'environnement augmente sans doute le

phénomène de pauvreté et ainsi, installe le monde rural dans une situation de précarité

notoire.

Pourquoi le choix de la communauté rurale?

Parce qu'elle est concernée par le développement local qui, en partie, s'appuie sur

l'électrification rurale. En d'autres termes, face aux opportunités qu'offre

l'électrification rurale, quelles stratégies à l'échelle locale élaborer en vue de renforcer

les capacités des acteurs. Ainsi, par rapport à notre sujet, les liens intersectoriels que

2

l'énergie entretient avec l'agriculture, la santé, l'éducation, l'hydraulique etc., font

qu'elle constitue une dimension intégrante du développement d'un terroir, tant par

rapport à la satisfaction des besoins de base que pour le développement économique et

des structures communautaires. De ce fait, dans la communauté rurale de Gaé, la

question qu'on se pose à travers les objectifs de lutte contre la pauvreté est: comment

l'électricité, mise à la disposition des populations rurales, cesse d'être

principalement utilisée à des fins d'éclairage?

Il s'agit plutôt d'aider les populations à créer des activités génératrices des revenus

et pour pouvoir aller véritablement dans le sens d'un développement durable.

L'électrification au sein de la communauté rurale, doit participer à l'éradication de

la pauvreté. En termes de développement rural et de réduction de la pauvreté le

cloisonnement sectoriel a longtemps limité les impacts du modèle antérieur

d'électrification rurale. En effet, l'électricité était restée essentiellement confinée

surtout à la satisfaction des besoins domestiques avec comme corollaire:

- une stagnation de la dynamique d'électrification rurale

- une moindre attractivité de cette activité commerciale

un impact restreint sur la réduction de la pauvreté.

Cependant comme le préconise la banque mondiale, qu'il ne s'agit pas

aujourd'hui, d'apporter la lumière pour l'éclairage seulement mais, c'est surtout à faire

reculer les frontières de la pauvreté et à renforcer les capacités des populations à la

base. L'agence sénégalaise d'électrification rurale(ASER) va privilégier ses usages

productifs et sociaux. Ainsi, elle fera la promotion des programmes multisectoriels qui

associent l'électrification à des investissements dans les autres secteurs du

3

développement local: éducation, santé, agriculture, élevage, hydraulique villageoise,

télécommunication, artisanat, les PME et PMI rural etc.

De ce fait le comité intersectoriel s'assigne comme objectif: d'appuyer les projets

stratégiques de réduction de la Pauvreté dans l'identification et l'évolution de leurs

composantes énergétiques et leur faciliter l'accès aux services:

• Développer les synergies entre l'énergie et les autres secteurs

• Définir des indicateurs de suivi d'impacts et d'évaluation etc.

• Mettre en place un système d'information etc.

4

SOMMAIRE

Introduction - Problématique

Chapitre 1 : A- Méthodologie 1.1- Objectifs ................................................................... 18 1.2- Hypothèse principale ................................................. , .. 18

1.2.1- Hypothèse spécifique 1 ............................................. 18 1.2.2- Hypothèse spécifique 2 ............................................. 18 1.2.3- Hypothèse spécifique 3 ............................................. 18

Chapitre 2 : B- Présentation de la zone d'étude: situation géographique

2.1- le milieu physique (climat, sols etc.) ................................... 19 2.2- les populations ............................................................. 20 2.3- les infrastructures et les équipements ............................................ 20 204- Les différents secteurs d'activités ...................................... 21

- aO) Agriculture ........................................................... 21 - bO) Elevage ............................................................... 22 - CO) Artisanat. ............................................................. 22 - dO) Commerce ........................................................... 22

- eO) Développement des techniques d'information et de communication ............... 23

Chapitre 3 : C- Cadre théorique d'analyse et clarification conceptuelle * Comment situer l'approche gestion des terroirs villageois par rapport au

développement local ? .................................................................................................. 25 Il Développement local et implication des acteurs dans le processus ........... .... 26

3 .1- Les différentes conceptions en matière de renforcement des capacités ........ 31 3.2- Définition et évolution du concept ................................................. .32 3.3- Formation des adultes au renforcement des capacités ............................ 36

* Politique de formation ................................................................. 37 * Au plan des principes .................................................................. 37 * Au plan institutionnel. .................................................. '" ........... .38 * Compétence nécessaire ............................................................... 39

Il 1 Importance de l'électrification rurale en général: des opportunités de

développement pour les populations de la communauté rurale .... ................... Al 304- La pauvreté du point de vue des populations ............................... , . ... 041 3.5- Principes et conventions des PREMS ............................................ .42

* Définition de termes .................................................................. 43 3.6- Impact de l'électrification rurale dans les stratégies de lutte contre la

pauvreté ........................................................................................... 45

5

Chapitre 4 : D - L'ingénierie de la demande • Une approche d'analyse et d'identification des besoins articulées à la formation ........................................................................................................... 52 • Schéma de l'ingénierie de la demande .................. ............................ 57

Chapitre 5: E- Planification de l'ER et lutte contre la pauvreté 5.1- Planification de l'ER ..................................................................... 60

- Aspects socio-économiques ............................................................... 60 - Démarche de planification ................................................................ 61

* Enquêtes au plan socio-économique dans la communauté rurale ............... 61 * Organisation de l'enquête ............................................................ 62

5.2- Analyses et commentaires des enquêtes de terrain ................................... 62

Conclusion .................................... ............................................. 70

Bibliographie ............................................................................. 75

Annexes ..................................................................................... 76

6

REMERCIEMENTS

Nous exprimons nos sincères remerciements à Monsieur Adama SENE, Chef du

département d'ingénierie de la formation qui, malgré ses multiples obligations a

bien voulu accepter de diriger ce travail. Qu'il trouve ici l'expression de mes

sentiments de gratitude.

Ma reconnaissance va aussi à Mon ami et cher collègue Ibrahima NDIA YE

conseiller à la DMP qui a rendu possible la formation car c'est grâce à son

intervention que j'ai obtenu cette bourse de la DMP.

Nous ne saurions oublier le personnel de l'ASER: Omar THIAM et les autres

agents pour leur disponibilité et surtout l'appui au niveau des informations et de la

documentation.

Mention particulière à Moustapha FALL mon encadreur très disponible, qui n'a

ménagé aucun effort pour la réussite de mon stage.

Je remercie beaucoup le président de la CRSE Monsieur Ibrahima THIAM pour sa

disponibilité et son ouverture

A tous mes parents et amis qui, de prés ou de loin m'ont manifesté leur soutien moral.

Aux auditeurs de l'IGF, en souvenir des belles empoignades pendant les séances de

travail.

Nous remercions les autres formateurs de l'IGF pour leur intervention dans ce

DESS.

7

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES

ASER: Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale

BAD: Banque Africaine de Développement

CR : Communauté Rurale

CERP : Centre d'Expansion Rurale Polyvalent

CRDI : Centre de recherche pour le développement international

CRSE : Commission de Régulation du Secteur de l'Electricité

CCG : Comité de concertation et de gestion

DL : Développement Local

DER: Direction d'expansion rurale

DNPF : Dispositif National de Formation Paritaire

DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté

ER : Electrification Rurale

ERILS: Electrification Rurale d'Initiatives Locales

GIE : Groupement d'Intérêt Economique

NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PREMS : projet énergétique multisectoriel

PPER: Programme Prioritaire d'Electrification Rurale

PLD : Plan Local de Développement

PNDL : Programme National de Développement Local PLE : Plan Locaux d'Electrification

8

THEME : Electrification rurale et développement local

Sujet: Quelle démarche d'ingénierie de la demande de formation pour mieux articuler l'électrification rurale au développement local dans une collectivité décentralisée: cas de la communauté rurale (CR) de Gaé.

INTRODUCTION - PROBLEMATIQUE

Le Sénégal, à travers des réformes administratives, a franchi une troisième étape dans

sa politique de décentralisation avec la loi de 1996 communément appelée la

régionalisation. Celle-ci visait trois objectifs fondamentaux: l'approfondissement de la

démocratie locale avec l'émergence d'une bonne gouvernance, la libre administration

des collectivités locales et la promotion du développement local. Le principe général

qui inspire cette réforme se résume en deux mots : liberté et proximité. La

décentralisation qui concerne donc les rapports entre l'Etat et les collectivités locales

est définie comme une technique administrative de répartition de décision entre l'Etat

et ses démembrements. C'est un choix politique. Elle vise à désengorger le centre de

décision à partir d'un transfert de compétences. Ce transfert porte sur des matières sur

lesquelles s'exerce un pouvoir local en principe élu. Au-delà des aspects techniques, la

décentralisation renvoie à une finalité. Elle se ramène à une idée de participation des

populations à l'exercice d'un pouvoir de décision. C'est dans cette perspective qu'elle

recoupe la démocratie. C'est pourquoi elle est qualifiée de «démocratie locale» ou

de « démocratie à la base ». Le développement local ne peut créer de dynamique que

sur des espaces de débats ouverts. De ce fait il repose sur la mobilisation des potentiels

pour régénérer le tissu économique de la communauté rurale. Cela implique l'adhésion

9

des acteurs, un processus d'appropriation et d'évaluation régulière de l'action. La

décentralisation est censée donner un souffle nouveau au développeme::lt local en

libérant les énergies à la base. Et parallèlement au processus de décentralisation

administrative, l'Etat met en place des structures, des agences chargées d'accompagner

les collectivités dans ce processus du développement. Parmi celles-ci, on peut citer le

programme national de développement local(PNDL) et plus particulièrement l'agence

sénégalaise d'électrification rurale (l'ASER) qui nous intéresse ici, vient confirmer

l'optique des pouvoirs publics visant à assurer la promotion économique et sociale des

populations rurales en leur assurant l'accès aux énergies modernes en général, à

l'électricité singulièrement. L'Aser est une alternative pour ériger un cadre favorable

au développement rapide, en luttant efficacement contre la pauvreté. L'objectif qu'elle

s'assigne entre autres est que 30% de la population rurale ait effectivement accès à

l'électricité en 2015 et 63% des populations rurales en 2022. Beaucoup d'opportunités

sont ainsi donc offertes par l'agence sénégalaise d'électrification rurale (ASER). Les

liens intersectoriels que l'énergie entretient avec l'agriculture, la santé, l'éducation,

l'hydraulique etc., fait qu'elle constitue une dimension intégrante du développement

d'un terroir, tant par rapport à la satisfaction des besoins de base que par le

développement économique et des structures communautaires.

La problématique du développement énergétique dans le monde rural au Sénégal se

caractérise par une forte dépendance de la biomasse énergie, une faible pénétration des

énergies modernes et de sa demande.

Sur le plan énergétique, les populations rurales ont encore presque exclusivement

recours aux diverses formes de biomasse (bois de feu, déchets agricoles et animaux),

10

pour satisfaire les besoins domestiques. La satisfaction des besoins élémentaires

(nourriture~ santé, logement etc.) des populations nécessite pour la plupart l'utilisation

de diverses formes d'énergie qui, par rareté ou coût trop élevé, concourent au maintien

et à l'accroissement de la pauvreté dans le monde rural. Soit les formes d'énergie sont

accessibles (comme la biomasse sous ses diverses formes), soit les sources d'énergie

(électricité, charbon de bois, gaz etc.) sont régies par les mécanismes du marché en

amont ou en aval, et alors le coût des services énergétiques reste trop élevé au regard

des ressources disponibles des populations. Dans les deux cas, l'inaccessibilité à

l'énergie équivaut à l'impossibilité d'assurer la couverture de ces besoins

élémentaires.

Les nouvelles orientations des institutions internationales en matière de politique de

réduction de la pauvreté mettent l'accent sur le principe de l'énergie au service du

développement. Ainsi, lors du colloque au Mali (Mai 2005) initiative CEDEAO

l'énergie pour lutter contre la pauvreté, le Ministre Malien de l'énergie disait avec

justesse que: «l'énergie est à l'économie ce qu'est le sang pour l'être humain ».

L'enjeu est important surtout dans une zone comme la C.R de GAE, regroupant

quelques villages appartenant à une même aire géographique, entretenant ainsi des

relations de solidarité et de références agro écologiques; malgré l'expérience

enregistrée dans le domaine agricole (delta) avec les cultures comme le riz, la tomate,

l'oignon, les populations restent confrontées à d'énormes problèmes de

développement, faute de moyens: manque d'infrastructures, problèmes financiers, de

gestion entre autres. Cette situation demeure véritablement un handicap. Il s'y ajoute

d'autres difficultés car cette localité est caractérisée par la dégradation de

11

l'environnement: des problèmes environnementaux liés à l'énergie et au sol, avec

l'intensification des aléas climatiques (déficit pluviométrique), entraînant par moment

des crises écologiques (sécheresse). En plus, l'usage du bois comme principale source

énergétique des populations entraine la déforestation, la dégradation des sols et par

conséquent la désertification, d'où une réelle crise énergétique en milieu rural surtout.

Par ailleurs, l'on note également dans la localité le manque d'eau potable, l'absence de

règles élémentaires d'hygiène, le partage de l'habitat avec les animaux, l'usage des

pesticides polluants etc. Il faut souligner que la problématique de l'énergie, de l'eau,

du climat et du sol diffère fondamentalement d'une localité à une autre et implique une

dimension de responsabilité permettant à chaque groupe cible d'agir et de réfléchir sur

ses propres actions à mener. C'est pourquoi, il est nécessaire de bâtir des programmes

d'éducation environnementale de type associatif qui laissent aux populations la

possibilité de s'exprimer, de se concerter, de discuter des propositions nouvelles ainsi

que des approches horizontales et non verticales souvent porteuses de préjugés

(exemple du foyer amélioré en remplacement du foyer traditionnel). Ici le principe si

populaire de « réfléchir globalement et agir localement» est une proposition

beaucoup plus adéquate parce que les approches pédagogiques, politiques, culturelles

sont différentes d'un environnement donné à l'autre. Il y a donc là une dimension

locale, voir communale ou même familiale et c'est l'ensemble des actions localement

réalisées qui doivent déboucher sur la mise en place d'une nouvelle didactique

pouvant favoriser le développement. Au niveau des plans locaux de développement

(PLD), il n'y'a presque pas de programme d'électrification ce qui explique plus ou

moins la méconnaissance des enjeux et opportunités qu'offre l'électrification.

12

D'où la nécessité de développer des stratégies ou dispositifs d'appui pour«

capaciter» les acteurs en place. L'agence sénégalaise d'électrification rurale

(ASER), à travers une bonne politique et un bon programme permet l'amélioration du

cadre de vie des populations et freine l'exode rural. Aujourd'hui, la question récurrente

de l'électrification est son utilisation à bon escient comme outil performant dans le

développement de la production rurale. Avec l'installation des solaires, on peut tirer

l'eau des nappes souterraines pour reboiser les terres arides en vue de les fertiliser au

profit de l'agriculture et de l'élevage qui constituent les principaux secteurs

économique des zones rurales. L'énergie éolienne peut parfaitement servir à

l'irrigation des sols désertiques et encore à l'abreuvage du bétail.

Mais actuellement, l'on remarque que les programmes d'électrification rurale ont

davantage satisfait les besoins domestiques plutôt liés au confort (éclairage TV) que

dynamiser véritablement l'économie villageoise. Dans plusieurs villages où a été

introduite l'électricité, les activités productives sont alimentées par des sources

d'énergie peu efficaces, ou qui dégradent même l'environnement. Face à cette

situation et par rapport aux objectifs, nous pouvons nous poser des questions à savoir:

- Quel regard critique et quelle analyse porter sur la situation des populations de CR

de GAE?

- Quels sont les besoins réels des acteurs pour une meilleure prise en charge de leur

développement?

- Comment et quelles stratégies peut on élaborer en vue d'un renforcement de leurs

capacités?

13

L'analyse de toutes ces questions contribuera à aider les populations de la CR à

pouvoir lutter efficacement pour la réduction, voire même l'éradication de la pauvreté

à travers des programmes d'activités génératrices de revenus.

Dans l'ensemble, cette étude va s'articuler essentiellement autour des points ci­

dessous:

• Présentation de la zone d'étude: les informations générales sur le milieu, les

populations, les infrastructures et sur le développement local.

• La situation de l'électrification rurale: comment élaborer des stratégies pour une

meilleure appropriation des opportunités offertes par l'électrification rurale(ER).

• A travers une pédagogie interactive, comment renforcer les capacités des

acteurs dans la perspective de redynamisation de l'économie villageoise.

• L'accent sera mis sur l'importance de l'électrification en général, et de son

impact dans la lutte contre la pauvreté.

• Au plan socio-économique, le développement en rapport avec l'économie

villageoise nécessite une planification dans la lutte pour l'éradication de ce tléau

qu'est la pauvreté.

• Pour terminer, nous essayerons de faire des commentaires sur les résultats et

enquêtes qui ont été menées sur le terrain auprès des populations, des responsables ou

autres personnes ressources.

14

Chapitre 1 : A- Méthodologie

Pour l'atteinte des objectifs, nous avons procédé à une revue critique de la littérature

au sens large: l'énergie de par son importance dans la vie de tous les jours pour le

développement économique a toujours intéressé certains auteurs et instituions

impliqués dans la lutte contre la pauvreté. Notre revue de la littérature présente

différents auteurs ayant abordé la problématique de l'énergie des pays en

développement sous divers angles. Elle traite particulièrement de son importance, de la

nécessité de l'apporter aux populations à moindre coût et propose également des

solutions aux problèmes identifiés. Ainsi, Jacques Bugnicourt et le concept d'«

énergie populaire », dans son éditorial du document« Environnement Africain

» publié en 1985 par Enda Tiers Monde, avait lancé le concept dont le

soubassement était de donner l'énergie à toutes les populations et à moindre coût. La

situation énergétique du continent se révèle préoccupante non pas que l'Afrique soit

dépourvue de ressources (elle a le potentiel mondial le plus élevé en énergie

hydraulique et solaire), mais parce que l'énergie mise à la disposition des populations

demeure limitée et sans commune mesure non seulement avec les exigences d'un

développement soutenu, mais avec la satisfaction élémentaire des besoins prioritaires.

C'est pourquoi il propose le concept «d'énergie populaire» pour l'indépendance

de l'Afrique. Cette approche suppose au préalable une bonne appréciation de la

situation socio économique et environnementale des personnes ciblées. La revue de

littérature sur les différents aspects du thème: électrification rurale et

15

développement local a concerné également le renforcement des capacités et les

documents sur les stratégies de lutte contre la pauvreté (cf. DSRP II). Ainsi nous

avons également consulté beaucoup de documents à l'agence sénégalaise

d'électrification rurale (Aser) sur toutes les opportunités qu'offre l'électrification

rurale: la revue à mi parcours de l'Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale et les

plans locaux d'électrification (PLE), des concessions Dagana-Podor) etc.

également des revues documentaires sur le net et sur les supports de cours.

Par ailleurs nous avons participé à des ateliers organisés à l'Aser portant sur les

thèmes: électrification et développement local, sur les Erils, sur les Prems etc.

L'organisation de l'enquête: elle consiste à consulter des groupes cibles pour

recueillir des informations pertinentes sur leurs activités, leurs projets économiques,

individuels et collectifs.

Echantillonnage et collecte d'informations au niveau de la communauté rurale:

au sein de la communauté rurale, nous nous sommes intéressés à tout ce qui est

susceptible de consommer de l'énergie. Il s'agit des ménages, des activités de

production, des équipements, et des infrastructures communautaires. Des informations

utiles ont été collectées. La collecte s'est faite à l'aide d'outils comme le guide

d'entretien et les questionnaires. Ils ont été confectionnés pour apprécier les réalités

énergétiques, s'adressant ainsi à des acteurs (populations, conseillers ruraux, des

responsables administratifs, et autres personnes ressources. Les outils de collecte sont:

- Pour le guide d'entretien, nous avons jugé nécessaire qu'il peut être administré à

des personnes ressources qui sont les principaux responsables des équipements et

infrastructures.

16

- Les questionnaires sont de deux ordres: un questionnaire pour la consommation

énergétique des ménages et un pour les activités de production. L'échantillonnage a

été défini sur la base de considérations plus qualitatives que quantitatives. De ce fait,

nous avons choisi les personnes à contacter sur des critères de représentativité en

termes de profils, de responsabilité et d'activités. Ainsi pour chaque catégorie

d'acteurs, autant pour les Elus que pour les populations, le choix des personnes

approchées a été fait pour assurer la diversité en termes de connaissances,

d'expériences et de savoir-faire. Sur le terrain, la réalisation des enquêtes et

l'administration du guide d'entretien ont été facilitées par l'implication de trois(3)

techniciens qui connaissent bien le milieu. Le guide d'entretien a été essentiellement

adressé au niveau de la communauté rurale auprès de douze personnes(12) dont

quatre(4) conseillers ruraux, deux(2) techniciens en même temps responsables de

projets et six(6) autres personnes qui sont non seulement des agriculteurs, mais

s'activent autour d'autres occupations comme le commerce dans les loumas (2

personnes), santé (2 personnes), artisanat (1 personne) et un(l) pêcheur. Les

questionnaires ont été administrés à seize( 16) personnes (hommes, femmes,

ménages) : quatre(4) conseillers ruraux(CR), quatre(4) responsables de projets

agricoles, quatre(4) femmes responsables de GIE et quatre(4) autres personnes dont

deux(2) chefs de ménages et deux(2) commerçants.

Ainsi, les informations collectées ont été synthétisées, appréciées suivant les différents

domaines(Cf. commentaire sur les résultats). Les données sont analysées sous l'angle

des enseignements que nous pouvons en tirer (voir commentaire des résultats des

enquêtes). Nous avons mené également des enquêtes de terrain, avec des responsables,

17

des personnes ressources sur place, et lors des missions effectuées. Egalement par

l'observation durant les stages à l'Aser avec les acteurs (vivre avec ces derniers pour

s'imprégner des réalités, ou pour mieux comprendre les problèmes). D'une manière

générale, nous avons pu collecter des informations essentielles, des actions

significatives, cela a permis l'identification des besoins réels, par une meilleure

formulation des stratégies en vue d'un renforcement des capacités.

1.1- Objectif

Elaborer une démarche méthodologique d'analyse de la demande de renforcement des capacités chez les acteurs locaux de la communauté rurale de Gaé.

1.2- Hypothèse principale

Le développement des compétences est à la base de l'optimisation de l'électrification rurale sur le développement local.

1.2 .. 1 Hypothèse spécifique 1

L'élaboration d'une stratégie d'information et de communication sous forme d'appui conseil, permettrait aux producteurs de saisir les opportunités de développement offertes par l'électrification.

1.2-2 Hypothèse spécifique 2

La formation des élus locaux à travers une pédagogie interactive sur des thèmes stratégiques est une nécessité pour le renforcement de leurs capacités dans la perspective de redynamisation de l'économie villageoise.

1.2-3 Hypothèse spécifique 3

Au plan socio-économique, ce développement nécessite une planification dans la lutte contre l'éradication de ce fléau qu'est la pauvreté.

18

Chapitre 2 : B- présentation de la zone d'étude

Le territoire de la communauté rurale de Gaé a été découpé en cinq zones de

concertations suivant une nouvelle approche du POAS (plan d'occupation et

d'affectation des sols).

La zone de Gaé comprend les villages de Gaé, Ndiarème et Goumel et s'étend vers le

Sud jusqu'à la route nationale. La zone de Mery regroupe les villages au Sud et s'étend

d'Est en Ouest, de Djeri Gaé 2 jusqu'à hauteur de Dagana.

La zone de Bokhol comprend les zones Walo et Djéri situées à l'Est. La zone de

Mbilor s'étend de Dagana à Ariwele et descend au Sud jusqu'à la limite de la

communauté rurale.

La zone de keur Mbaye regroupe les villages plus à l'Ouest.

Rappelons que le POAS est conçu aujourd'hui comme un instrument d'impulsion du

développement local et de sécurisation des acteurs. Il constitue une réponse à

tous les problèmes dans cette zone.

e' est dans cette perspective que la communauté rurale de Gaé, consciente de la

nécessité de coordination des actions locales en matière de développement, a engagé

avec la SAED, de larges concertations autour des problèmes d'occupation de l'espace.

2.1- Le milieu physique (climat, sols etc.)

Deux types de sols existent dans cette localité :

• Sols sableux (ou «Dior») à rendement souvent faible, car appauvris à force de

19

culture sans jachère .

• Sols argileux, beaucoup plus propices à la culture de riz, de la tomate et au

maraîchage entre autres. Les cultures sont irriguées avec l'eau du fleuve grâce aux

techniques de pompage (station installée par la SAED).

2.2- Les populations

Les populations qui composent la CR sont essentiellement des agriculteurs pour la

plupart ensuite des éleveurs, des commerçants etc. Les Wolofs sont beaucoup plus

nombreux dans cette zone (78%) ensuite viennent les Pulars (17%) et enfin les Maures

(5%). Il faut noter que ces populations sont très proches les unes des autres et

développent des relations au plan politique, culturel mais surtout économique.

2.3- Les infrastructures et les équipements

Certaines infrastructures liées à la mise en service d'aménagements hydro agricoles

(AHA) par la SAED et dites d'accompagnement ont été identifiées lors de la

réalisation des projets hydrauliques, mais n'ont pas pu être financées, or elles s'avèrent

nécessaires pour développer l'activité économique de ces villages concernés. Dans la

communauté rurale de Gaé, des besoins en aménagement, de cuvette de rétention, des

crues pour abreuvement du bétail et maraîchage sont identifiés. Les infrastructures

hydrauliques jouent un rôle très important dans le développement de la communauté

rurale (CR). Cependant l'absence de forage, le manque d'équipements et de matériels

adéquats font défaut. Des problèmes d'eau potable se posent: les populations parfois

sont obligées de consommer l'eau du fleuve avec tous les risques de maladies (choléra,

bilharziose etc.).

20

C'est pourquoi d'ailleurs, le gouvernement a fait du secteur de l'eau une priorité pour

la réduction de la pauvreté (cf. plan d'action du DSRP 2003-2005).

Ainsi dans la C.R de Gaé, concernant les problèmes liés à l'eau potable, la stratégie

retenue sera l'intensification du développement de l'hydraulique rurale, avec

l'installation de château d'eau; la responsabilisation et la participation directe des

acteurs (collectivités locales, usagers, secteurs privés), une meilleure synergie

intersectorielle (hydraulique, décentralisation, assainissement, énergie, santé).

Cependant nous notons beaucoup de lenteurs dans les travaux; par exemple à Bokhol,

un château d'eau a été construit depuis un an mais, les travaux de finition traînent

jusqu'à présent. En attendant l'eau des puits est consommée, ce qui du reste, est une

corvée pour les femmes.

D'autres infrastructures existent comme les dispensaires, maternité en nombre très

insuffisant et en plus se posent d'énormes problèmes de moyens (matériels, financiers,

exigüité (espace)) ; mais également des problèmes de ressources humaines de

qualité.

2.4- Les différents secteurs d'activités

aO) Agriculture

L'agriculture reste la principale activité. On ne peut parler de développement local

sans passer par l'agriculture qui est fondamentale. Outre les cultures hivernales comme

le niébé, le mil, l'arachide, l'accent est mis sur le Delta avec la riziculture, la tomate,

l'oignon etc. Des organisations paysannes existent et revêtent plusieurs formes

(coopérative, GIE, groupement, association etc.) et qui travaillent autour des filières

21

citées plus haut (tomate, oignon, maraîchage etc.), mais rencontrent des difficultés,

faute de moyens de matériels adéquats pour écouler leurs produits. C'est pourquoi

elles réclament des chambres froides pour pouvoir conserver certains produits.

A Bokhol, les femmes disposent de séchoir par exemple. Cependant, elles rencontrent

beaucoup de problèmes au niveau de la gestion, ce qui est un facteur bloquant

et entraîne souvent comme conséquence, l'échec au niveau des GIE.

L'élevage, en tant qu'activité secondaire par rapport à l'agriculture, se développe de

plus en plus et occupe une place importante. Cependant les éleveurs rencontrent aussi

des difficultés dans la recherche de point d'eau, alimentation, bétail etc. Des conflits

également les opposent souvent aux paysans.

CO) Artisanat

L'artisanat rural se développe, de même que le petit commerce. Il (artisanat) joue un

rôle fondamental dans le processus de développement et constitue une source

importante de revenus pour les pauvres en milieu rural. Il regroupe les activités axées

sur des corps de métiers qui contribuent à l'amélioration de la qualité de vie et à

l'appui à la production (réparation, entretien, fabrication de matériels, équipements,

transformation et valorisation des ressources locales etc.).

dO) Le commerce

Le commerce est une des activités tertiaires qui contribue fortement au développement

de la communauté rurale. En effet, il constitue le principal domaine d'intervention du

secteur informel et le principal pourvoyeur d'emplois en milieu rural. C'est l'une des

22

activités les plus importantes, on trouve presque toutes les couches de la population

hommes, femmes, vieux, jeunes qui, après l'agriculture se livrent à leur petit

commerce pour pouvoir joindre les deux bouts. Les femmes et les jeunes sont plus

présents dans ce domaine. Les produits tournent autour des denrées de première

nécessité comme le riz, la tomate, l'huile, le sucre, l'oignon, les produits maraichers

etc. et beaucoup d'autres objets matériels.

Il faut noter que le commerce se développe de plus en plus surtout dans les « Ioumas

» (marché hebdomadaire). Pour les populations, c'est vraiment une occasion à ne pas

rater. Elles sont bien organisées dans ce domaine, et chaque village de la communauté

rurale à son jour de la semaine consacrée au «Iouma » et les autres sont invités à y

participer activement.

L'Etat dans une lettre de politique sectorielle vise le développement de ce secteur, à

travers des initiatives qui visent la définition de stratégies cohérentes de promotion

pour renforcer les capacités des populations.

Ainsi donc l'agriculture et le commerce sont les principaux secteurs vitaux permettant

de lutter contre la pauvreté.

eO) Le développement des techniques de l'information et de la communication

Des efforts remarquables sont notés dans ce domaine: avec l'accès du téléphone et de

l'internet, beaucoup d'opportunités sont offertes aux populations en particulier les

jeunes. L'élaboration et la mise en œuvre des programmes de formation adaptées

aux besoins des filières des technologies de communication et de l'information (TIC)

devraient contribuer à soutenir le développement des télés services en milieu rural

23

pour l'accès au marché. C'est pourquoi d'ailleurs la radio communautaire sise à

Bokhol contribue beaucoup à soutenir le développement de l'information et de la

communication.

• Sport et Loisirs: Le sport de par son importance permet de rapprocher les

peuples. C'est un facteur d'intégration sociale, de cohésion du groupe. Il (sport) est

aussi vital pour la santé d'un peuple (mens sana in corpore sano en d'autres termes un

esprit sain dans un corps sain), pour son développement autour des valeurs de paix,

de solidarité qui sont fondamentales.

L'impact économique du sport contribue à la création de richesses et d'emplois.

24

Chapitre 3 : C- Cadre théorique d'analyse et clarification conceptuelle

• Comment situer l'approche gestion des terroirs villageois par rapport au

développement local?

L'approche dite« gestion des terroirs », d'après le législateur Sénégalais loi N°

64-46 du 17 juin 64 portant sur le domaine national, pose en préalable que toute

intervention de l'acquisition d'une connaissance approfondie du milieu, permet une

meilleure identification avec les populations concernées par les véritables contraintes

de mise en valeur durable des espaces ruraux. En effet, selon la Fondation Konrad

Adenauer en partenariat avec le Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de

l'Information (CESTI), dans les Cahiers de l'Alternance Numéro 5, le terroir

constitue à la fois un repère pour justifier l'appropriation des ressources ou le refus de

les partager et une garantie de cohérence, parce qu'étant un lieu d'enracinement et

d'évolution de la communauté villageoise.

La mise en œuvre de l'approche dite: «gestion des terroirs» permet de créer les

conditions d'un développement harmonieux et équilibré des communautés de base en

ce sens qu'elle encourage l'émergence d'organisations villageoises bien structurées,

suffisamment représentatives et capables non seulement de négocier et de faire

respecter les principes d'une bonne gestion des ressources locales, mais aussi de

mobiliser les populations autour du développement endogène de leurs terroirs.

Ainsi cette démarche, par son caractère participatif, renforce le sentiment de propriété

d'une décision commune. Aussi, a-t-elle fait des terroirs villageois identifiés, une

25

partie intégrante de la conscience collective. Par ailleurs, s'il est vrai que la sécheresse

persistante et son corollaire, la désertification, représentent des contraintes majeures

pour l'économie rurale, il n'en demeure pas moins que la gestion anarchique des

terroirs villageois désagrège considérablement le développement rural.

Par conséquent, la promotion de l'approche dite « gestion des terroirs» est devenue

une urgente nécessité pour nos communautés rurales souvent durement affectées par la

dégradation des conditions agro-écologiques.

Cependant force est de constater aujourd'hui la nécessité de réviser la loi portant sur le

domaine national; c'est une revendication puissante à laquelle les autorités politiques

se doivent de trouver une solution plus appropriée car le problème de la terre en milieu

rural est souvent l'objet de multiples conflits.

1 1 Développement local et implication des acteurs dans le processus

Les interventions de terrain en Afrique subsaharienne et plus particulièrement au

Sénégal dans le monde rural suivent une certaine évolution jusque dans les années 80,

amenant ainsi les Etats et les bailleurs de fonds à définir de nouvelles priorités.

L'importance de la participation populaire s'impose comme une condition d'efficacité

et de pérennité des actions entreprises, mais souvent ressenties comme des tâches, des

fonctions et des charges financières que l'Etat ne peut plus assumer. En somme, les

limites, les décisions émanant de l'extérieur sans concertation préalable ou suffisante

avec les concernés, ont amené les intervenants à revaloriser la participation populaire

comme condition efficace et pérenne de l'action entreprise, même si cette

26

revalorisation n'est pas sans ambiguïtés parfois. Ainsi donc ces remarques ou constats

amènent les Etats et certains intervenants extérieurs à se tourner vers les approches de

développement local.

* Une méthodologie favorisant la participation des acteurs locaux

Dans la plupart des cas, l'élaboration des plans locaux de développement (PLD) par la

communauté rurale s'est effectuée avec un accompagnement en termes

méthodologiques et d'animation, de bureau d'étude, ONG ou GIE locaux. Les

méthodologies retenues ont en commun les quatre phases suivantes:

- La mise en place d'une commission communautaire élargie nommée

commission de planification élargie (CPE) dans le cas du PSIDEL ou comité de

concertation et de gestion (CCG) pour le PNDL comprenant les élus, des représentants

d'association locale et des organisations professionnelles.

- Un autodiagnostic animé par les planificateurs locaux. Ce diagnostic est effectué

sur la base d'un zonage de la communauté rurale et de débats tenus en assemblées

réunissant les acteurs des villages des différentes zones (chefferies, groupements,

associations) et tentant de réunir les différents groupes sociaux (hommes, femmes,

jeunes) et professionnels (agriculteurs, éleveurs, artisans etc.) de la société locale.

- Une synthèse réalisée par l'accompagnateur

- Une restitution du diagnostic en assemblée et l'élaboration de proposition et

d'orientation de développement. Le PLD ainsi construit est approuvé par la

communauté rurale. Ainsi cette démarche, est une manière d'aider les acteurs locaux à

mieux s'impliquer dans le processus de développement local.

Définition: Selon J Mangin, 1989« Le développement local c'est pour les

27

sociétés locales, la faculté de relocaliser leur développement en s'appuyant sur les

caractéristiques de leur espace: richesses naturelles, humaines, spécificités de

l'espace, organisation sociale propre, tradition culturelle ... ». Pour cela, il faut

que la société récupère un certain nombre de fonction sur cet espace, mais aussi ... une

sorte de rupture avec le passé. Le développement local vise ainsi à « recréer un

espace structuré par des pôles, relativement autonomes, capables de négocier

avec l'extérieur».

L'approche du développement local peut se structurer autour de quelques notions ou

idées clefs :

• une force ou dynamique effective dont un événement est à r origine, une

évolution, un contexte.

• un ensemble d'éléments qui structurent cette force en un processus organisé dans

le temps.

• un territoire, un espace géographique

• des objectifs et des buts c'est-à-dire des finalités

• une articulation par rapport à l'environnement

Partant de ces définitions, nous pouvons essayer d'élucider les caractéristiques de ces

approches à savoir:

• le rôle central des acteurs locaux dans la définition et la mise en pratique des

programmes de développement.

• la revalorisation de l'échelon local comme lieu d'initiatives, de décisions et la

prise en compte de ses articulations avec les échelles géographiques et les niveaux

28

de décision plus englobant.

• la mise en œuvre d'approches qui intègrent différentes échelles de temps .

• la mise en pratique d'approches multisectorielles et interconnectées.

A partir de ses définitions et des caractéristiques des approches de développement

local, on remarque le rapport étroit existant entre développent local et la lutte contre la

pauvreté. En effet, les expériences capitalisées dans le domaine du développement

communautaire montrent nettement que le niveau de participation populaire est devenu

un critère de durabilité, de justice sociale, de maturité, de garantie de succès de

programmes de lutte contre la pauvreté. C'est tout le sens du combat de la banque

mondiale à l 'heure actuelle qui vise à réduire au maximum la pauvreté en milieu rural

à travers des programmes d'électrification. Et l'agence sénégalaise d'électrification

rurale (Aser) s'inscrit dans cette même dynamique car il faut que les populations

parviennent à saisir les opportunités offertes par l'électrification afin de pouvoir

développer des activités génératrices de revenus dans les domaines de l'agriculture,

commerce, artisanat etc. Le concept organisateur dit de développement populaire

devrait structurer le fondement philosophique de toute stratégie de lutte contre la

pauvreté et au delà toute intervention en faveur du développement soutenu et durable.

Mais au demeurant, comment on est arrivé à ce stade de développement local avec

l'implication des ruraux ou acteurs à la base: il faut dire que ces approches existaient

avant, mais l'absence de moyens financiers, matériels adéquats font que les résultats

ne suivaient pas souvent. Des manquements étaient constatés par rapport à la

participation et à la responsabilisation du fait que certains acteurs n'étaient pas bien

formés. Donc, il fallait régler la problématique de la contradiction par le renforcement

29

de leurs capacités dans les domaines où les besoins se faisaient sentir (par exemple

l'alphabétisation fonctionnelle, santé etc.). Ensuite il y a une mauvaise volonté

politique en zone rurale où sévit surtout la pauvreté. En plus, les stratégies de lutte

contre la pauvreté ne peuvent pas dépendre tout le temps des fonds ou aides

d'urgence ou encore des programmes de courte durée des partenaires financiers: il

doit exister un cadre institutionnel permanent mis en place par les collectivités locales

pour une meilleure prise en charge.

Face à tous ces constats, l'approche développement décentralisé a été systématisée et

théorisée suite à de nombreuses expériences de développement dans le monde rural

conduites à travers le monde et ciblant les collectivités locales et les acteurs à la base.

Il a été constaté que plus d' 1,3 milliards de personnes vivent dans la pauvreté et plus

de 800 millions sont en milieu rural. La question se pose de savoir pourquoi le

développement rural ne se produit-il pas? Les réponses sont les suivantes: mauvaise

politique qui favorise les zones urbaines, les pauvres en milieu rural ont peu de

pouvoirs; manque de participation et de responsabilisation aux programmes de

développement entre autres etc. Par conséquent toute une approche de développement

a été élaborée et continue d'être renouvelée, à la lumière des expériences menées çà et

là par le groupe de la banque mondiale en rapport avec les gouvernements partenaires.

Comme nous le constatons, la pauvreté est demeurée très élevée en Afrique pendant

des décennies. Les plans verticaux et orientés par les investissements des donateurs ont

été moins satisfaisants. Les expériences passées montrent que la décentralisation ne

réussira sans une participation active des communautés. En outre une

participation active aura besoin en un moment donné, des structures, des collectivités

30

locales pour assurer sa pérennité. Les deux peuvent évoluer ensemble de façon

dynamique; se renforçant mutuellement. Il faut une nouvelle vision qui place les

communautés rurales et les collectivités locales au poste de pilotage et leur conférer de

nouveaux pouvoirs, droits et devoirs, de façon à les rendre beaucoup plus autonomes.

Mais cette autonomie doit passer par des principes clés de la responsabilisation des

communautés et collectivités locales. Ceci nous amène au renforcement des capacités

pour une meilleure gestion du développement.

3.1- Les différentes conceptions en matière de renforcement des capacités

Le renforcement des capacités locales:

Promouvoir la participation réelle des acteurs sur le terrain ne saurait se réaliser sans le

renforcement de la capacité de gestion des élus locaux et des leaders des organisations

d'autopromotion paysanne. Ainsi il s'agit de« placer l'homme au centre du

processus de développement, donner la parole à la base et amener les élus locaux

à fortifier leur sens de la prise de décision ». Cela se passe par une large

démocratie et un niveau élevé de conscience pour une meilleure gouvernance des

communautés rurales.

Le Sénégal, dans ce domaine s'appuie sur une solide culture démocratique ainsi que

sur des structures et institutions démocratiques bien ancrées.

Les fonds destinés aux communautés permettront de développer leurs capacités

intrinsèques dans la résolution des problèmes à travers l'apprentissage ou la formation

par rapport aux besoins ciblés. Puisqu'elles ont des responsabilités, elles éprouveront

31

le besoin d'améliorer leur expertise, ce sera une nécessité, accompagnée dans ce

domaine par l'assistance technique de l'administration et des ONG.

Ainsi, l'une des clefs de succès de cette pédagogie du développement demeure le

renforcement des capacités des collectivités locales et autres acteurs du développement

local. Ce développement nécessite une pédagogie interactive dans la perspective de

redynamisation de l'économie villageoise. Autrement dit par l'approche de la méthode

participative centrée sur les acteurs et leurs préoccupations. Cependant, il nous semble

important de faire une clarification conceptuelle à travers les différentes approches en

matière de renforcement des capacités.

3.2- Définition et évolution du concept

Le concept de renforcement des capacités est apparu dans les années 1990 avec une

prise de conscience du fait que les solutions économiques et techniques ne pouvaient à

elles seules, régler les problèmes de pauvreté et de développement durable. Des

théories sur la gestion du développement et les sciences politiques ont joué un rôle

déterminant dans l'évolution du concept. En général, «le renforcement des

capacités se définit comme un processus endogène au travers duquel une société

modifie ses règles, ses institutions et son mode de vie, accroît son capital social et

améliore ses facultés de réaction, d'adaptation et d'autodiscipline ».

Cette notion de renforcement des capacités se rapporte aux processus de

développement. Et selon Morgan (1998), « Il essaie de tisser des liens entre les

approches auparavant isolées, telles que le développement organisationnel, le

développement communautaire, le développement rural intégré et le

développement durable, pour les englober en une seule application générique ».

32

Notons que les gouvernements, les bailleurs de fonds et les ONG se rallient à cette

notion de renforcement des capacités; mais des divergences sont souvent constatées.

Et selon la taxonomie de Charles Lusthaus 1999, l'approche organisationnelle,

Ressources, qu'est ce que le renforcement des capacités? Plusieurs approches

existent:

• L'approche organisationnelle qui considère qu'une entité, une organisation ou

un groupe sont la clef du renforcement. Cette approche étant appréciée dans le cadre

du processus de changement organisationnel, est également critiquée pour sa vision

étroite.

• L'approche institutionnelle entend développer les facultés créatrices de

changement, de mise en œuvre et d'apprentissage à partir des procédures, et des règles

qui régissent la société.

La difficulté de cette approche est qu'elle n'opère pas une distinction précise entre «

changement institutionnel» et «renforcement des capacités » mettant l'accent

sur un changement des règles, institutions et normes comportementales de la société.

• L'approche systémique offre une vision multidimensionnelle du renforcement

des capacités: la société est presque un ensemble de système à plusieurs niveaux

corrélés dans lequel chaque système se conjugue et se rattache aux autres.

Cette approche à l'avantage d'être globale et souple et de recourir à un large cadre

théorique et conceptueL Cependant elle ne permet pas tout de suite de distinguer le

renforcement des capacités de la perception générale du développement. Donc préciser

au départ la conception en fonction des interventions de renforcement et des processus

de changement envisagés.

33

• L'approche participative quant à elle considère que les valeurs essentielles sont

le changement et l'apprentissage au travers de processus participatifs principalement

au niveau individuel. Elle recoupe les autres approches.

Définitions du concept

Diverses organisations de développement utilisent des définitions qui témoignent

souvent d'un chevauchement entre les approches organisationnelles, institutionnelles,

systémiques et participatives. Nous pouvons noter les définitions suivantes:

• PNUD: le renforcement de capacité est un processus par lequel les particuliers,

les organisations, les institutions et les sociétés développent leurs aptitudes (

individuellement et collectivement) à exercer des fonctions, résoudre des problèmes,

fixer et atteindre des objectifs, comprendre et répondre à leur besoin de développement

dans un large contexte et de manière durable.

• Banque mondiale: le renforcement des capacités équivaut à« investir dans

les personnes, les institutions et les pratiques qui, ensemble, permettent à un pays,

à une région, d'atteindre ses objectifs de développement ».

• CRDI:« le renforcement des capacités est le processus par lequel des

groupes, des organismes, des établissements et des sociétés améliorent leur

aptitude à remplir leurs fonctions fondamentales, à résoudre des problèmes, à

cerner et à atteindre des objectifs ainsi qu'à comprendre et à assurer les besoins

en matière de connaissance, dans un contexte élargi et de façon durable ».

Cependant nous remarquons que cette notion, à travers un processus, vise à atteindre

des objectifs de développement et de manière durable.

Nous pensons que le renforcement des capacités est une manière de promouvoir la

34

participation effective réelle des auteurs sur le terrain en améliorant leurs capacités

techniques en vue d'atteindre des objectifs de développement durable. Il vise avant

tout le changement et la transformation au plan individuel, organisationnel et social.

Notons que la prise de décision à la base, les initiatives de politique locale sont le

résultat d'une conscientisation des populations rurales, les élus locaux en premier.

Cette conscientisation passe obligatoirement par la formation et l'information, il est du

devoir le plus noble de l'Etat de coordonner et d'harmoniser toutes les initiatives

existantes et tous les programmes qui visent ce but.

Dans le cadre du même programme, figurent également une formation permanente des

centres d'expansion rurale polyvalents (CERP) et autres formations des membres des

DER qui leur permettent d'encadrer de façon encore plus performante les élus locaux

et les membres des organisations paysannes autonomes. D'ailleurs la DER a élaboré

un manuel de procédure et de gestion des microréalisations qui sera traduit en

langues nationales pour servir d'outils efficaces dans la formation.

Ainsi donc, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté concernant le développement

de la CR de Gaé, pour que les acteurs puissent mieux s'approprier les opportunités

offertes par l'électrification rurale, il nous semble important de mettre l'accent sur la

formation locale par l'andragogie, l'approche par les compétences ou par situation­

problème( la confrontation aux difficultés développe de nouvelles expertises favorisant

le processus de création de capacités, l'apprentissage par le travail, prise de décision

et résolution de problèmes), en rapport avec leurs besoins, autrement dit une pédagogie

interactive renforcée pour mieux maîtriser certaines techniques de base pour pouvoir

ainsi créer des activités génératrices de revenus dans des domaines variées, tels les

35

GIE de femmes, bref les productions rurales entre autres etc.

3.3- Formation des adultes au renforcement des capacités

Lors d'une consultation technique organisée à Rome en 1997 conjointement par la

Banque Mondiale, la FAO, le FIDA et les autres, la conclusion principale de leurs

travaux disait ceci: « les capacités locales existent, mais seule la responsabilisation

peut les consolider. Les populations locales ont le pouvoir de résoudre des problèmes.

Une fois responsabilisée, ils auront au moins la motivation pour organiser, analyser les

principaux problèmes et rechercher les solutions. »

La mise en place de la décentralisation se heurte à l'épineux problème de

l'analphabétisme qui constitue souvent un frein à la participation des populations et

des élus, à la gestion des affaires locales. C'est pourquoi d'ailleurs un renforcement

progressif de leurs capacités passe par l'alphabétisation fonctionnelle qui permet

d'atteindre plusieurs objectifs en même temps. Le combat contre l'analphabétisme en

milieu rural assure un minimum de savoir faire qui permet de s'adonner à des activités

rémunératrices en encourageant et en développant l'esprit d'initiative de la population

adulte et en particulier les femmes. Le développement exige des capacités nouvelles, il

s'y ajoute la complexité d'un secteur caractérisé par des mutations dont la maîtrise

appelle également des compétences nouvelles. C'est pourquoi, le (document de

politique générale et de plan d'action national), mettent l'accent sur la formation

permanente des acteurs qui est considérée à tous les niveaux comme facteur

incontournable de la qualité, d'où la nécessité de former des acteurs se justifie d'autant

plus que les études menées avaient révélé la faiblesse générale des acteurs au niveau

de la conduite des actions de terrain. C'est pourquoi les documents de politique

36

générale et le plan d'action mettent l'accent sur la formation permanente des acteurs

considérés à tous les niveaux comme un facteur incontournable de qualité et

d'autonomisation des apprenants.

Nous remarquons de nos jours, contrairement aux méthodes classiques

d'enseignement, que les compétences ne s'acquièrent ni par la seule action des

pédagogues ni uniquement dans des stages ou dans des situations dites académiques.

Ces formes même sont contestées par les pédagogies actuelles (Cf. pédagogie et

apprentissage des adultes, 2001, Sylvie Chiousse).

Rappelons que les adultes, ce sont ces hommes et femmes assumant des rôles sociaux

actifs et des responsabilités familiales en ayant une expérience directe de l'existence.

En substance, ils se sont pris en charge dans l'organisation de leur vie, de leurs projets

personnels et sociaux.

• Politique de la formation: les études menées dans le cadre de la formation,

avaient révélé la faiblesse générale des acteurs tant au niveau du pilotage que de la

conduite des actions de terrains: (sources: Dieye, 1999, Audit sur les capacités

institutionnelles, Dakar, PAPF, Rapport National du Sénégal

MDCFPPP ALNIDAEBlBilan mi-parcours CONFITEA, Juillet 2003). Mais déjà la

complexité caractérisée par les mutations intervenues depuis 1996( décentralisation de

la gestion de l'éducation, prise en charge de nouvelles cibles, nouvelle option

pédagogique avec l'approche curriculaire etc.), avait amené les pouvoirs publics à

imaginer des politiques hardies de formation et de renfoncement des capacités.

• Au plan des principes, la politique de formation repose sur une volonté de

considérer l'ensemble des acteurs comme des sources d'un savoir, d'un savoir faire ou

37

d'un savoir être. Elle adopte dans sa mise en œuvre, des ressources hur..1aines

fortement intégrées à tous les échelons du système. Ainsi tous les projets sont mis à

profit à travers les différents plans de gestion. Les projets d'alphabétisation mis en

œuvre par les opérateurs comportent un volet formation pour renforcement des

capacités aussi bien pour les acteurs de terrain que pour le personnel responsable de

l'encadrement et de la gestion.

• Au plan institutionnel, cette politique s'appuie sur un centre national de

ressources éducationnelles (CNRE) qui sert d'espace, de rencontres, d'échanges de

formation etc. pour tous les acteurs d'éducation non formelle. Le plan d'action de

l'éducation non formelle a adopté la stratégie du faire-faire avec la

professionnalisation des acteurs. Sous ce rapport, elle a suscité beaucoup de vocation

donnant lieu a de véritables organisations professionnelles de l'éducation des adultes

sous le vocable d'opérateur, elles comprennent des ONG, des GIE, des associations, de

personnels, de locaux et de moyens logistiques pour la gestion de leur structure et des

missions qui leur sont confiées. Avec la refondation du système, nous assistons encore

à l'autonomisation des apprenants pour l'émergence de modèles éducatifs adaptés au

besoin des ressources. Aussi cette nouvelle politique s'oriente vers un enseignement

plus efficace en vue de consolider des développements durables. L'accent sera mis sur

la pertinence et la globalité des apprentissages par la résolution des problèmes de

développement en s'appuyant sur le Programme National d'Alphabétisation

intensive pour:

- renforcer les compétences pédagogiques et didactiques des facilitateurs

- améliorer les conditions d'études des apprenants etc.

38

L'enseignement de tous ces opérateurs s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la

pauvreté. Ils se sont donné pour objectif de contribuer au développement durable pour

les populations des zones rurales surtout les plus déshéritées par le biais de

l'alphabétisation fonctionnelle. Cela implique concrètement la mise en synergie des

activités d'éducation et de formation avec celle du développement socio économique

(santé, environnent, citoyenneté, activités génératrices des revenus, renforcement

organisationnel et institutionnel).

• Compétences nécessaires: les formations mettent l'accent sur la dimension

«connaissance ». La construction de la formation passe par une analyse globale de

la situation nécessitant une prise en compte des réalités sociologiques. Pour éviter les

échecs, il est important de renforcer les capacités des populations comme dans le

domaine de l'agriculture: l'exemple des aménagements hydro agricoles de la vallée

dans la localité de Ronkh est éloquent dans la mesure où les techniques de production

sont bien maîtrisées, mais c'est une série de problèmes mécaniques qui a contribué en

grande partie à leur échec du fait de J'absence de vision plus globale de la

problématique pour mettre au point une formation complémentaire. Ainsi, par rapport

à notre sujet il nous semble nécessaire dans le processus de formation, de production

de compétences (Cf. voir schéma ci-dessous), d'appuyer les acteurs dans les domaines

d'activités les concernant.

Les types de qualité et moments d'un processus de formation, de production de

Compétences

Dans le contexte de la CR, ce schéma s'applique dans le cadre du contrôle de la

formation en direction des acteurs locaux. En nous inspirant de certains travaux Nord-

39

Américain sur l'évaluation des politiques et programmes de santé etc., on peut

mettre en évidence 3 dimensions du management de la qualité d'un processus ou d'un

dispositif de formation (rappelons que le management de la qualité est orienté vers le

pilotage et la maitrise des processus en matière de pédagogie pour adulte: 3 principes

directeurs doivent guider le qualiticien à savoir mettre en évidence les processus de

production de compétences, identifier et mettre sous contrôle les principales conditions

qui maximiseront les possibilités d'obtenir la qualité souhaitée des compétences). Il

s'agit dans le désordre : du point de vue des acteurs (comprenant les apprenants, les

prestataires de formation etc.), les moments du processus de formation à savoir

(l'évaluation des compétences et les impacts de la formation, la mise en œuvre des

capacités, l'interface pédagogique, l'ingénierie). Les critères sont la pertinence, la

conformité, l'efficacité, la cohérence, l'adhésion entre autres.

Voir schéma ci-dessous:

Qualité Qualité de

D'orientation \ l

Qualité

d'Interface l

Qualité de la boucle du retour

Qualité de mise cn

Source: Ingénierie et évaluation des compétences, Guy Le Bortef

Qualité des

compétences

40

Il 1 Importance de l'électrification rurale en générale: des opportunités de développement pour les populations de la

communauté rurale (voir photos-annexe 1)

3.4- La pauvreté du point de vue des populations (voir encadré)

Source: Réactualisation du diagnostic, document DSRP II, analyses et enquêtes sectorielles au Sénégal entre 2004/2005. Il importe de préciser ici que la manière de vivre des populations influence la méthode à utiliser pour combattre la pauvreté. (Cf. texte de référence pour une compréhension plus nette de la situation de pauvreté selon les populations enquêtées).

Encadré 2 : La pauvreté du .point de vue des populations

Selon les populations, les principaux signes de la pauvreté sont, dans l'ordre: la difficulté à se nourrir, le manque de travail, le manque de soins, le manque de logement décent. Aussi, considèrent - elles que les priorités de l'État devraient être dans l'ordre: (i) l'emploi des jeunes (20,1 %); (H) la réduction des prix des denrées de première nécessité (18,9 %); (iii) l'accès aux soins de santé de base (17,7 %); (iv) l'éducation des enfants (11,3 %). L'analyse de la perception de la pauvreté au Sénégal peut se lire également à travers les langues nationales et s'articuler autour de quelques indicateurs dont les plus saillants se retrouvent dans la définition suivante: « Est pauvre celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins sociaux primaires, qui vit sans pouvoir accéder à des opportunités. Ce type extrême de pauvreté est généralement appelé «ndool, miskiin, walaakaana (wolof), Baasdo (pulaar) karaxan (Malinké), Xonditoone (Djallonké), Ajobo (Bassari), Tampinté (Soninké), Seetan (bambara), Konkoo (mandingue) coitadessa (créole) », traduit dans l'expression populaire en ces termes: «nit kuy taxaw rek te yorewul dara » (quelqu'un qui vit mais qui est dépourvu de tout). Le pauvre vit dans un dénuement total, économique et social; il est sans soutien et ne compte que sur l'aide que lui apporte son entourage pour survivre. Il est souvent qualifié de déclassé social et plongé dans un état de misère quasi-permanent. Son trait dominant est qu'il s'autoexclue lui même du tissu social, préférant ainsi évoluer dans l'anonymat le plus total. Quant aux ménages pauvres (new ji doole, baadoolo, faxiir, (wolof) Ma teugniam, Wu bone (diola) Tampube (pulaar), Semeexo (Djallonké) Fangantan (Malinké), Fasontefiaani (Soninké) Fantan (en Bambara), ils disposent de source:; de revenus assez précaires qui ne permettent pas de couvrir entièrement les besoins en alimentation. Pour expliquer la pauvreté, les populations évoquent les responsabilités individuelles exprimées à travers le proverbe « le paresseux est responsable de son état d'i.idigence» mais aussi par le manque de relations sociales. Le travail devient ainsi la première valeur à promouvoir pour s'affranchir de la pauvreté « Naq jerînu ».Le tissu relationnel est ici une référence centrale. Plus on élargit l 'horizon de ses relations familiales, confrériques, ethniques, etc., plus on développe des capacités de s'échapper de la pauvreté, du dénuement et de la vulnérabilité. En d'autres termes, les liens sociaux représenten't le fondement de la sécurisation de l'acteur du fait des solidarités (EPPS-Focus group, 2001)

Toutefois, certaines valeurs culturelles :(/e xersa (pudeur), le jom (courage), le mun (patience et persévérance)) empêchent parfois les gens à exposer leur état de pauvreté, surtout chez les femmes qui préfèrent développer des alternatives de stratégies de sortie de crise (petit commerce, élevage,

• etc.).

41

3.5- Principes et économie générale des conventions PREMS

• Rappel du cadre général: Dans le cadre de la mis en en place du projet

DASER (Diffusion de l'accès aux services électriques ruraux), l'ASER lance une

procédure d'attribution conjointe d'une convention de concession d'électrification

rurale et de convention annexes pour la réalisation de programmes énergétiques

multisectoriels(PREMS) couvrant le territoire Dagana- Podor. Cette démarche s'inscrit

en droite ligne dans la volonté des autorités du Sénégal, de promouvoir l'électricité

pour renforcer les capacités de développement et, ainsi créer des richesses et des

emplois en zones rurales. Ce qui explique l'intérêt partagé par l'ASER et de tous les

acteurs concernés à promouvoir des programmes énergétiques multisectoriels

(PREMS), qui associent l'électrification rurale à des investissements publics ou privés

dans des secteurs de développement local (santé, éducation, agriculture, artisanat,

industrie etc.). La fourniture de l'énergie électrique par le concessionnaire va

contribuer positivement à la réalisation des PREMS dont l'ambition est de permettre

aux populations des communautés de base, d'assurer un développement multisectoriel

durable à travers tous les secteurs d'activité (agriculture, commerce, artisanat, bref

toutes les productions rurales) pouvant générer des revenus.

Il faut préciser que l'électrification permet non seulement de fixer les populations,

mais surtout de les aider à se développer par la création de richesse et des emplois. Par

exemple le jeune tailleur qui devait se rendre en ville, trouve une opportunité avec

l'électricité et, peut désormais rester chez lui et travailler. Notons qu'avec

l'électrification, des PREMS de première génération ont été identifiés: un des PREMS

à usage électrique concerne la transformation ou conservation de produits d'élevage:

42

lait et production d'aliments de bétail; un autre doit concerner le développement d'un

secteur social (éducation ou santé). L'accent a été mis sur le lait et la santé jugés plus

opportuns, projet que les Marocains vont démarrer incessamment (l'accord a été

finalisé de même que les négociations depuis le 20 janvier 2007).

Voir un listing des PREMS sélectionnés:

Code Intitulé du PREMS Domaine/ Secteur 1

i

ENEl/DP Unité de production de combustible Energie 1

domestique 1 Lait 11 DP Equipement électrique du dispositif Elevage

de collecte et de conservation du lait

1 SAN 1 DP Electrification des infrastructures Santé

sanitaires HYD 2 /DP Electrification des systèmes de forage Hydraulique

du projet régional solaire phase 2

• Définitions de termes

1- Principe de concession

Le concessionnaire aura la responsabilité d'assurer le service public de fourniture

d'énergie électrique et jouira d'un monopole de production, distribution et vente

d'électricité pour une période définie comme suit:

• Concession de distribution : 25 ans

• Licence de production: 15 ans

• Licence de vente: 15 ans

L'énergie distribuée pourra provenir, en fonction des circonstances locales, du réseau

Sénélec, de groupes de production autonomes, de systèmes individuels par abonné

(équipements photovoltaïques, en particulier) ou d'autres systèmes «énergies

renouvelables ».

43

2- Définition des PPER

Le territoire national a été divisé en dix-huit zones d'électrification prioritaire.

Chacune doit faire l'objet d'un programme prioritaire d'électrification rurale (PPER)

aboutissant à l'attribution de la concession de distribution électrique dans chaque zone

à un opérateur privé. Les zones ainsi concédées excluent les périmètres déjà accordés à

la Sénélec. Chaque année l'ASER définit en fin d'exercice les PPER dont la

réalisation doit être lancée pendant l'exercice suivant, après approbation du Ministère

de l'énergie, de la CRSE et des bailleurs de fonds concernés. L'élaboration des PPER

s'appuie sur le plan national d'électrification rurale (PNER), lui-même mis à jour

annuellement par l'ASER pour le compte du Ministère de l'énergie et sur les plans

locaux d'électrification (PLE) qui en découlent préalablement établis pour les zones

géographiques concernées.

3- Définition des ERILS

Dans les zones qui ne sont pas encore passées en régime de concession, ainsi que dans

les zones de concession attribuées mais dont les installations ne sont pas réalisées dans

un délai de 36 mois, l'ASER encourage la mise en œuvre de projets < ERIL >

(Electrification Rurale d'Initiative Locale). Les porteurs de ces projets, sélectionnés à

l'occasion d'appels à propositions périodiques, doivent être des structures de type

associatif ou des collectivités locales. Les projets peuvent être ainsi initiés par des

collectivités locales, des associations de consommateurs, des groupements villageois et

des opérateurs locaux qui transféreront le moment venu la gestion du service

d'électricité au futur concessionnaire.

4- Définition des PREMS

44

En marge de son activité d'électrification rurale, l'ASER est déterminée à soutenir

Techniquement, voire financièrement toutes les initiatives susceptibles de valoriser les

usages productifs de l'électricité, et de maximiser les retombées pour le tissu

économique local. Cette mission a donc pour objet d'accompagner des programmes

visant à maximiser le développement des usages productifs d'électricité et donc de

promouvoir les besoins d'offres énergétiques non-électriques complémentaires.

3.6- Impact de l'ER dans les stratégies de lutte contre la pauvreté

Pour une meilleure coordination des interventions en faveur des collectivités, le

gouvernement s'appuiera sur le programme national de développement local (PNDL)

qui sera le principal instrument de mise en œuvre de la stratégie de réduction de la

pauvreté au niveau décentralisé, mais également à des structures comme l'ASER dont

la finalité est de permettre une bonne politique d'électrification à travers des projets

multisectoriels (PREMS), en vue d'aider les populations des zones rurales à se

développer davantage en créant des richesses. La philosophie de l'ASER comme le

fait remarquer d'ailleurs l'ancien Directeur Monsieur Niang, est de lutter efficacement

contre la pauvreté. C'est également l'objectif de la banque mondiale qui considère que

l'électrification ne se limite pas seulement à apporter la lumière aux populations, mais

doit beaucoup contribuer à créer des richesses et par conséquent réduire, voire,

éliminer la pauvreté. Les projets multisectoriels d'électrification rurale (PREMS),

selon Moustapha F ALL le coordonnateur de ces projets à l'ASER, visent à

maximiser les effets de la ressource énergétique sur le développement économique et

social, faire de l'électrification rurale un levier de mise en œuvre des programmes

45

sectoriels de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté(SRP) etc. La

décentralisation de l'électricité dans les zones rurales se poursuit à un rythme continu

et soutenu. «Le gouvernement a fait d'importants efforts pour permettre le

développement de l'électrification rurale. L'Etat a investi plus de 10 milliards entre

2000 et 2006. La banque mondiale a consenti un financement de 30 millions de

dollars. La banque africaine de développement (BAD) a injecté 14 millions de dollars

». Selon le directeur de l'ASER, ce soutien financier permet d'étendre le réseau

électrique presque dans les zones les plus reculées. Par ailleurs, comme le préconise la

banque mondiale, la démarche de l'ASER va plus loin que le simple fait de sortir les

villages de ténèbres. En effet, Les femmes du monde rural, à travers l'électrification,

trouvent ainsi une belle opportunité de rentabiliser leurs activités avec les possibilités

qu'offre le courant électrique ou l'énergie solaire. Les pompes alimentées à base de

l'énergie réduisent ainsi toutes les corvées qu'elles endurent pour puiser de l'eau.

L'impact socio-économique sur la vie des populations et particulièrement sur les

femmes est plus que certain. La création de véritables pôles de développement reste un

des objectifs phares de l'ASER. C'est pourquoi d'ailleurs elle a installé par exemple

l'électricité à Diaoubé, à Lompoul deux localités où se développent des activités

génératrices de revenus. Diaoubé est devenu un marché sous régional ainsi que

Lompoul .Sans l'électricité cette localité n'aurait pas pu bénéficier du financement de

la part du Japon. Pauto qui est une zone de production maraîchère a été électrifiée .Ce

qui est visé dans l'électrification selon le DG de l'Aser, ce sont les pôles de

développement. C'est dans cette Optique que Pal Marin a également bénéficié de

l'électricité et dispose d'un port à Jiffer où se pratique une intense activité de

46

transformation de poissons. L'objectif de l'agence c'est surtout l'alimentation des

pôles d'activités économiques. Notre souhait souligne le Directeur, « c'est faire en

sorte que tous les villages pôle de développement puissent disposer d'un service

continu d'électricité afin d'y permettre l'émergence d'un artisanat dynamique

voir la création de PME afin d'accroître la croissance dans ces zones ».

Le maillage du territoire se fait avec une démarche participative qui consiste à prendre

en compte les préoccupations des populations, pour mieux les impliquer davantage.

Avant l'installation des infrastructures, des études socio économiques sont menées

pour déterminer si le raccordement en voie conventionnelle ou électrique est mieux

adapté en fonction du milieu. L'analyse des causes déterminantes, les manifestations et

le vécu de la pauvreté au Sénégal montre que la forte croissance nécessaire pour

réduire de manière durable la pauvreté nécessite au préalable un cadre

macroéconomique sain et une gestion saine et transparente des ressources publiques

qui passe par une bonne gouvernance économique et judiciaire. Cette croissance n'est

cependant pas suffisante pour atteindre les objectifs, si elle ne s'accompagne pas d'une

réduction des inégalités de revenus et des discriminations dans l'accès aux services

sociaux entre milieu rural et milieu urbain, le renforcement du capital humain, le

renforcement de la décentralisation et la participation des acteurs dans la formulation

et la mise en œuvre des politiques et stratégies. Pour prendre en charge de manière

harmonieuse et cohérente ces différents défis, le Sénégal a retenu une stratégie axée

sur cinq leviers fondamentaux: la création de richesses, l'accélération de la promotion

de l'accès aux services sociaux de base, la protection sociale et prévention, la gestion

des risques et catastrophes, la Gouvernance et le développement décentralisé et

47

participatif. Le secteur de l'énergie est également créateur de richesses. Il présente de

forts liens intersectoriels avec divers secteurs socio-économiques (agriculture, santé et

éducation).Il constitue ainsi une importante dimension du développement en tant que

nécessité domestique et facteur de production qui affecte directement la compétitivité

des produits, le temps de travail (budget temps) et la santé des femmes. Ce caractère

transversal du secteur en fait un instrument important de lutte contre la pauvreté.

Toutefois, l'accès aux services énergétiques demeure encore un problème malgré la

progression du taux d'électrification notamment en zone rurale qui est passé de 6% en

2000 à 12,5% en 2004.Cependant cette progression du taux n'a pas été suffisante pour

la création de valeur ajoutée locale. En milieu urbain, 55% des ménages ont accès à

l'électrification. Par rapport à cela, le Sénégal doit faire des efforts en vue d'améliorer

les taux d'électrification. Disons en substance que promouvoir l'ER, c'est contribuer à

la lutte contre la pauvreté par l'amélioration du cadre de vie des populations: ainsi au

sein de la communauté rurale de Gaé l'électricité a occasionné beaucoup de

changements positifs presque à tous les niveaux des différents secteurs d'activités. Il

s'agit entre autres :

- Diminution de l'exode rural et parfois mouvement de retour en campagne

- Incitation aux voyages et déplacement en milieu rural et séjour plus agréable pour

les urbains.

- Meilleur accès à l' information( en général)

- Promotion des activités génératrices de revenus

- Acquisition d'équipements électroménagers (plus de confort)

- Réduction des corvées harassantes de la femme rurale

48

- Augmentation du taux de scolarisation des enfants, notamment les filles, et

meilleurs résultats scolaires.

- Meilleure hygiène des aliments: conservation au frais.

- Changements des habitudes alimentaires : légumes et fruits frais, denrées

périssables.

- Effet positif sur la santé publique: conservation des médicaments et vaccins

- Réduction de la pression sur les ressources forestières (bois de chauffe et charbon

de bois).

- Développement des activités culturelles et de loisirs (foyers des jeunes)

- Amélioration de la sécurité individuelle et collective : éclairage domestique et

public.

- Contribution à la diminution de la dispersion de l'habitat et tendance au

regroupement.

- Incitation aux constructions en dur

- Impact positif sur les activités du secteur des BTP et sur l'économie

générale.

Ainsi beaucoup d'opportunités ont été offertes aux populations de la CR grâce à

l'électrification.

49

Chapitra 4 : D - L'ingénierie de la demande

Définition de la demande de formation: selon l'AFNOR« la demande de formation

est l'expression d'un souhait ou de résultats attendus, exprimés par des personnes

salariées ou non, des responsables hiérarchiques, des entreprises ou institutions ».

Sur la base de cette définition, la demande de formation est elle aussi d'origine

multiple. Il n'y a pas une demande, mais des demandes. Elles peuvent provenir de

personnes (producteurs etc.), ou d'institutions sociales (ministères, associations

etc.).« les besoins de formation selon l'AFNOR peuvent être définis par l'écart entre

les compétences nécessaires, pour exercer un emploi, une activité professionnelle et

les compétences réels d'un individu à un moment donné ». De ce fait il est possible

de mesurer les écarts et de construire des plans de formation susceptibles de permettre

aux personnes d'atteindre les compétences attendues. Dans le cadre de notre travail, il

s'agit de voir, quelle démarche d'ingénierie de la demande de formation, pour mieux

articuler l'électrification locale au développement local dans une collectivité

décentralisée: cas de la communauté rurale de Gaé. La démarche de l'ingénierie de la

demande, après un diagnostic qui aura permis de mettre en lumière les forces et les

faiblesses des populations dans le territoire, va procéder au renforcement des capacités

(formation à la carte après identification des réels besoins). Les axes stratégiques

consistent à :

- Se rapprocher des structures de développement en création;

- Se doter d'une force d'animation de territoire pour intégrer plus en amont les projets;

50

- Apporter finalement son concours et approfondir les besoins détectés dans la

phase d'ingénierie de la demande de formation. Par exemple, dans le domaine

agricole, la formation au renforcement des capacités aura permis une p:'ise de

conscience des agriculteurs de maitriser des outils, leur permettant de composer avec

les autres partenaires du milieu rural, en particulier avec les structures et les

collectivités territoriales. Ils cherchent également à développer leur compétence dans

l'animation, la vente et la communication pour mieux valoriser la production.

Dans le domaine d'électrification rurale, il faut préciser qu'il n'y pas pas de

programmes spécifiques pour les acteurs ruraux. Mais une formation à la carte

s'impose suivant les besoins identifiés, car l'électrification rurale vise d'abord le

développement local. De ce point de vue, la demande de formation des acteurs ruraux

devient une nécessité pour permettre aux populations de créer, développer toute sorte

d'activité génératrices de revenus: d'abord à travers des programmes de

développement multisectoriel dont l'objectif est de lutter contre la pauvreté et en

même temps augmenter les revenus des populations d'une part, et d'autre part à travers

des programmes d'initiatives locales pour lesquels les populations sont interpelées au

premier chef; mais également intervention de l'Etat pour appuyer ce développement à

travers les comités de gestion villageois. L'électrification rurale est au cœur du

développement à la base. C'est pourquoi nous pensons que les populations doivent être

formées à l'alphabétisation fonctionnelle dans les domaines d'activités au niveau des

centres de formation, et accompagnées pour le développement des compétences. La

formation cible les domaines suivants: la santé, la formation des femmes en gestion,

création d'emplois, domaine agricole par exemple les GIE de femmes dans la filière

51

tomate où elles sont souvent confrontées à des problèmes de gestion, de compétences,

d'où la nécessité de renforcer leurs capacités, ainsi que dans beaucoup d'autres

domaines. Donc la formation est un moyen de permettre:

• La résolution d'un problème

• Le développement d'un projet.

Sous ce rapport, il nous semble important de faire une analyse de l'offre de formation,

car la question de la formation des élus et des autres acteurs de développement local

s'est toujours posée avec acuité: en effet, depuis la régionalisation avec le

renforcement de l'autonomie des collectivités locales et autres acteurs par le transfert

des compétences, les conditions de travail ont beaucoup changé et ont rendu la

formation des élus et autres indispensable. Rappelons que la gestion d'une collectivité

locale ne s'improvise pas. Elle requiert des compétences de plus en plus pointues et

appropriées aux rôles et responsabilités de l'élu. Ce dernier doit être autonome pour ne

pas toujours dépendre de la tutelle administrative. Il doit pouvoir prendre des décisions

en connaissance de cause. Mais il faut reconnaître que l'offre de formation n'est pas

toujours à la hauteur des attentes que les collectivités et autres acteurs du

développement local expriment. Par exemple souvent on ne tient pas compte des

réalités du milieu, ou encore une bonne identification des besoins en formation.

• Une approche d'analyse et d'identification des besoins articulés à la

formation

Le passage de l'identification à l'analyse des besoins, permet de mieux cerner les

insuffisances des bénéficiaires en situation. De plus en plus, les formations doivent

52

cibler celles ou ceux qui rencontrent plus de problèmes concrets dans l'exercice de

leurs activités quotidiennes. Dans la communauté rurale de Gaé, beaucoup d'activités

ont été identifiées : il s'agit entre autres de l'agriculture qui est la principale, la santé,

le commerce etc. L'introduction de l'électricité dans ce milieu, induit de

nouvelles activités et de nouvelles compétences. Le secteur agricole se modernise de

plus en plus ainsi que les autres secteurs. Par exemple, avec la motorisation dans le

delta, les paysans sont confrontés à d'énormes difficultés du fait de la non maitrise de

ces outils modernes par rapport à leurs compétences d'une part et, d'autre part le

problème de l'analphabétisme se pose avec acuité car certains ne savent ni lire, ni

écrire, d'où la nécessité d'une formation intégrée à travers l'alphabétisation

fonctionnelle. Cette formation permet non seulement de renforcer leurs capacités mais

surtout de pouvoir s'adapter aux nouvelles réalités du moment, mieux pour aller

dans le sens du développement durable par la création de richesses.

L'analyse des besoins se fera à travers les domaines d'activités et les contraintes

souvent rencontrées. Concernant la gestion des produits et des équipements, les

associations en particulier les groupements de promotion féminine ont acquis des

équipements collectifs (moulin à mil, machine à coudre, matériel de teinture etc.). Et

les villages sont dotés d'infrastructures collectives telles que les écoles, les centres, les

cases de santé, les forages etc., dont les problèmes de gestion sont récurrents. Les

difficultés rencontrées sont: le fonctionnement régulier, la maintenance etc.

Comment assurer la gestion des équipements et la couverture des coûts liés à leur

fonctionnement?

Pour la formation des acteurs, le processus de développement exige une capacité de

53

maîtrise de financement. Les crédits conventionnels ont montré toutes leurs limites

quant à leur accessibilité aux plus pauvres. Les acteurs de la communauté rurale

développent des stratégies d'accès aux crédits avec les tontines, les caisses populaires

etc. ainsi avec le développement de ces initiatives, une bonne vision en matière de

système financier décentralisé nécessite une formation des responsables. Les domaines

ciblés sont:

Les capacités techniques: nécessaires à la conduite des activités entreprises

par les associations ou à contrôler des domaines dont elles confient la réalisation à des

partenaires extérieurs. Dans la manière de conduire des activités, les capacités

techniques se résument à la maîtrise d'ouvrages.

Les capacités stratégiques: elles permettent à l'organisation de définir sa

stratégie en prenant en compte son environnement, les aspirations de ses membres et

les diverses contraintes et opportunités. Ce type de capacité peut être favorisé par des

contacts personnels par exemple.

La dimension genre: des changements importants sont intervenus dans le

monde rural liés aux transformations sociales et à l'émergence d'un nouveau statut

pour la femme qui développe des activités entrepreneuriales propres. Leurs activités

tournent essentiellement autour de la production, la commercialisation, l'artisanat,

santé familiale etc.

- Autres productions rurales: une économie rurale basée sur la diversification

des activités des producteurs se développe. Les revenus tirés des activités non

agricoles prennent une part importante dans les budgets des ménages. Au sein de la

communauté rurale, ces activités sont du ressort des commerçants, tailleurs, des

54

artisans ruraux (forgerons, menuisiers, réparateurs en tout genre, bref beaucoup

d'autres projets multisectoriels). Les domaines de la formation concernent la gestion,

les compétences, bref la qualité est surtout visée pour plus d'efficacité.

Au niveau de la planification et de la gestion: un budget est voté

annuellement pour le conseil rural dont la mobilisation pour son fonctionnement et les

investissements posent problème. Souvent on note l'absence de transparence au niveau

des ressources mobilisées. La formation s'adresse aux secrétaires communautaires du

CR, mais aussi aux responsables etc., pour une maîtrise technique des principes de

base de la gestion. Il faut reconnaître que les programmes sont souvent exécutés sans

une identification réelle ou très approfondie des besoins des collectivités. C'est dire

que les besoins n'étaient pas bien recensés, sinon très superficiellement et sans liens

direct avec les réalités du milieu. Donc il y a souvent inadéquation entre la formation

et les besoins que souhaitaient acquérir les personnes ciblées du fait de la non prise en

compte des réalités du milieu. Ainsi, il est important dans le cadre d'identification des

besoins en formation, de faire une analyse combinée qui prend en compte les besoins

réels et ceux exprimés par les bénéficiaires. Cette analyse combinée doit s'appuyer sur

des modules développés au profit de la communauté pour

éviter les doubles emplois et privilégier les synergies au sein des différents

programmes intervenant dans le renforcement des capacités des collectivités locales.

Les interventions dans ce cadre doivent respecter une méthodologie préétablie de

diagnostic des besoins de formation. En définitive, nous pensons qu'une bonne analyse

des besoins de formation pour« capaciter» les populations ciblées au niveau de la

CR doit découler d'une démarche concertée, prenant en compte les facteurs inducteurs

55

les plus pertinents, afin de permettre l'implication dynamique des acteurs concernés

pour une meilleure atteinte des types d'objectifs de formations escomptées. Au niveau

de la CR, la formation mettra l'accent sur l'approche par les compétences, situation­

problème pour une plus grande efficacité des apprenants. Par exemple pour éviter

l'inadéquation entre les besoins réels et la formation, on doit beaucoup tenir compte

des réalités concrètes que vivent les acteurs par rapport à leurs domaines d'activités.

La démarche centrée sur l'expression des attentes est un questionnaire d'enquêtes qui a

pour but de recueillir auprès des populations de la localité de Gaé les informations

générales et spécifiques relatives aux problèmes qu'elles rencontrent dans l'exercice

au quotidien de leurs activités. Cet outil de collecte destiné aux populations de la CR

permet donc une quantification des besoins et une corrélation entre ces besoins et le

niveau réel de qualification des différents acteurs.

L'Etat dans sa politique de décentralisation, a initié un ensemble de mesures qui

visent à terme à approfondir le concept de renforcement des capacités, des Elus et

acteurs locaux. Les fondamentaux et dispositifs légaux mis en place par le législateur,

visent au-delà des moyens matériels et humains, à renforcer les préalables essentiels à

l'avènement d'une politique de décentralisation dont la composante majeure demeure

le renforcement des capacités des acteurs. C'est pourquoi l'Etat, à travers la direction

des collectivités locales, a mis en place un Plan Cadre de Formation en 1998 dont

l'objectif majeur est de structurer l'offre de la formation à l'adresse des Elus, étant

entendu que les collectivités locales ne pourront assurer leurs nouvelles compétences

avec efficacité sans une sensibilisation et une formation soutenue, dynamique et

adaptée pour tous les acteurs concernés. C'est dans ce contexte qu'est né le Dispositif

56

National Paritaire de Formation(DNPF). Au niveau de la communauté rurale de Gaé,

des formations dispensées permettent d'accompagner les Elus et les acteurs locaux

dans des structures mises en place par l'Etat. Les formations tiennent compte des

besoins identifiés suivant les domaines et concernent la gestion, l'alphabétisation

fonctionnel1e car le problème de l'analphabétisme dans le cadre de la décentralisation,

est un frein à la participation des populations et des Elus à la gestion des affaires

locales. La démarche suivie au cours de la formation est en adéquation avec le schéma

de l'ingénierie en six(6) étapes. C'est une contribution possible de la formation à la

demande (Cf. schéma de l'ingénierie).

• Schéma de l'ingénierie de la demande (Appliqué dans le cadre d'une

action de formation des acteurs ciblés au niveau de la CR).

Démarche d'élaboration: des ateliers sont organisés pour tous les acteurs concernés

et, la logique de la démarche utilisée est la suivante: les étapes l, 2, 3 et 4 permettent

de proposer des réponses pertinentes par rapport aux étapes 5 et 6. Ces ateliers

regroupent tous les agents ciblés, les partenaires, le conseil rural, les leaders brefs, tous

ceux qui sont impliqués dans le développement, et la lutte contre la pauvreté.

L'objectif est d'ancrer la formation durablement par rapport aux réalités et ainsi

apporter au groupe une méthode pouvant servir de référence à la poursuite à long

terme de la formation au niveau de la CR. L'état des lieux est effectué à partir des

données fournies par les enquêtes, des observations et des questions. Les différentes

étapes ont concerné la programmation des activités après l'état des lieux, les politiques

de formation et les axes prioritaires, ensuite le recensement des besoins de formation,

la formulation d'objectifs pédagogiques et les cahiers de charge.

57

Logique de la démarche

Etape 1

Déterminer les origines et les enjeux de la demande, mesurer la contribution possible de

formation.

Etape 2

Confronter les besoins identifiés aux réalités du milieu.

Etape 3

Repérer les publics concernés par le projet de formation.

Etape 4

Synthétiser les atouts et les contraintes.

Etape5

Traduire les besoins en objectif de formation

Etape 6

Reformuler l'analyse des besoins du milieu (projets ou problèmes). Contribution possible de

la formation à la demande (ou au besoin repéré).

58

Ce qui est exprimé

Besoin

<::-:::::::=::::::J Ce qu'il faut chercher pour l'auditeur

Comment faire? Entretiens, questionnaire etc.

59

Chapitre 5 : E- Planification de l'électrification rurale et lutte contre la pauvreté

5.1- Planification de l'électrification rurale

- aspects socio-économiques

Outre les questions liées à la technologie par l'utilisation d'ouvrages à moindre coût,

ou la gestion de la clientèle à faibles revenus, il se pose la problématique de la

connaissance des besoins socio-économiques des populations dans la définition d'une

bonne politique d'électrification rurale. Un bon programme d'électrification rurale doit

comprendre un certain nombre de facteurs à savoir :

1- une bonne organisation institutionnelle

2- une bonne prise en compte des aspects sodo économiques

3- une implication des collectivités rurales, des villageois, des bailleurs, des ONG

4- une existence d'un plan directeur

5- un bon suivi des programmes

De ce fait, au plan socio-économique, la collecte des informations ou de données

auprès des populations, (voir échantillonnage-organisation de l'enquête) est une

priorité pour circonscrire les perspectives économiques dans le milieu et, créer ainsi

une dynamique d'ensemble propre à développer durablement l'économie du village.

C'est pourquoi, la planification des programmes d'électrification rurale, en

coopération avec d'autres partenaires au développement, augmente l'impact de

l'électrification et son utilisation dans le but d'accroître la productivité.

Pour favoriser ainsi la réussite des programmes, une étude socio-

60

économique préalable doit apporter les réponses aux questions suivantes:

• A quel niveau l'électricité peut faire la différence au village?

• Les populations sont-elles bien informées des nombreuses opportunités qu'offre

l'électrification ?

• Ont-ils les moyens ou les ressources pour payer entre autres? etc.

L'approche que l'Aser expérimente, procède d'une démarche basée sur des critères

socio-économique pour l'analyse, la planification et l'évaluation des programmes

d'électrification rurale. Rappelons que l'enquête a été menée dans la CR de Gaé

(Département Dagana) et nous décrivons la démarche dans sa phase de collecte de

données.

- Démarche de planification dans la CR de Gaé

• Enquêtes au plan socio-économique

Dans sa phase de collecte de données sur le terrain, les enquêtes traduisent l'ensemble

des préoccupations économiques et sociales des populations dans les politiques

énergétiques. Elle ne s'applique seulement pas à l'électrification, mais également à

tous les programmes de développement communautaire. C'est une recherche

d'informations ou de données sur les différentes catégories sociales, par rapport à leurs

activités socio-économiques. De ce fait, elle intègre toutes les activités potentielles des

populations en tant qu'agents sociaux et économiques (hommes, femmes, jeunes,

vieux, handicapés, lettrés, etc.), dans la définition d'une bonne politique

d'électrification.

De façon pratique l'enquête auprès des populations de la CR a porté sur les types

d'énergie utilisés couramment; la capacité des populations et leur volonté à payer.

61

Dans le travail de collecte de l'information, nous nous sommes intéressés à 3 groupes

cibles: (femmes, hommes et les ménages).

• L'organisation de l'enquête: (Voir méthodologie pour l'organisation de l'enquête)

L'enquête a été menée au moyen d'outils de collecte: questionnaire et guide

d'entretien avec des populations ciblées pour avoir des informations pertinentes sur

leurs activités, leurs projets économiques, individuels et collectifs. C'est donc sur la

base des informations recueillies auprès des populations que nous avons pu faire nos

commentaires et l'interprétation des résultats (voir en annexes les outils de collecte).

Pour plus de précision voir méthodologie au chapitre 1 page 17

5.2- Analyses et commentaires des enquêtes de terrain

(pour l'échantillonnage et l'exploitation des résultats, voir méthodologie)

L'échantillonnage a été défini sur la base des considérations plus qualitatives que

quantitatives. Les personnes ciblées sont choisies en fonction de leurs profils de

responsabilité et d'activités. Les mêmes outils de collecte sont utilisés (Cf. détails au

chapitre 1 pages 17, 18).

Dans la communauté rurale de Gaé, les enquêtes menées ont concerné l'énergie

électrique, mais surtout humaine et mécanique. A propos du questionnaire d'enquêtes,

pour plus de fiabilité dans les réponses, les questionnaires ont été administrés à

différents groupes (hommes, femmes, jeunes, vieux), concernant les opportunités

qu'offre l'électrification rurale. En effet, dans la plupart des réponses pour certains

jeunes se trouvant dans des localités de CR non électrifiée, la priorité eest d'abord

l'éclairage et le confort. Chez d'autres par contre, en plus de l'éclairage et du confort,

62

c'est une occasion de développer pas mal d'activités au plan social, génératrices de

revenus. Certains groupements de femmes sont conscients de l'importance de

l'électrification rurale mais déplorent le manque d'infrastructures, de moyens matériels

adéquats pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions et conserver leurs produits,

car souvent, elles perdent beaucoup de leurs productions. Il faut reconnaître que si des

efforts ont été faits dans le domaine de l'électrification, force est de constater qu'au

niveau de certains villages de la CR, nous notons un retard dans ce domaine

(électrification) qui reste la préoccupation majeure des populations.

D'ailleurs, ces dernières sont conscientes du fait que l'agriculture, étant une priorité,

par conséquent, l'approvisionnement suffisante en électricité pourrait accroître de

manière significative leurs productions dans plusieurs secteurs comme:

· La production agricole et le maraîchage (exemple GIE femmes).

· L'artisanat

· L'éducation des jeunes et des adultes

· La santé des femmes et des enfants

Par ailleurs, des problèmes de sous productivité, de rendement (qualité) ou de gestion

sont causés par l'absence ou le non fonctionnement de certains équipements ou encore

à des problèmes de maintenance comme par exemple la station de pompage qui tombe

en panne parfois pendant plusieurs jours, bloquant ainsi les travaux du Delta (riz,

tomate, oignon). Il faut signaler également:

Des problèmes d'éclairage dans certaines zones, c'est-à-dire l'absence

d'électricité qui occasionne des frais en pétrole et en bougies assez importants (10.000

F/mois/famille). Parfois même certaines personnes dépensent d'importantes sommes

63

pour louer des groupes électrogènes pour leurs manifestations d'ordre social ou autres.

La production de froid, une nécessité pour les populations: en effet, la

production de froid et la conservation des aliments sont une priorité pour les villageois.

Par exemple la tomate, l'oignon posent souvent des problèmes d'écoulement,

finalement c'est la pourriture qui s'ensuit, entraînant ainsi des pertes et des échecs du

point de vue des rendements.

Dans le domaine de l'hydraulique villageoise, des problèmes

d'assainissement se posent, liés à la lenteur des travaux comme par exemple le château

d'eau installé dans la communauté rurale, à Bokhol, n'est pas fonctionnel, faute de

suivi des travaux de topographie pour l'installation des robinets. Par conséquent, la

plupart des personnes consomment l'eau des puits ou même du fleuve. Dans d'autres

villages de la CR, l 'hydraulique se heurte à des difficultés de maintenance des

ouvrages faute de techniciens qualifiés. Dans le domaine de la santé: d'importants

efforts ont été faits au niveau des centres de santé de la CR par exemple la maternité à

Bokhol. Cependant le personnel et les populations rencontrent d'énormes difficultés

liées au manque de matériels adéquats pour la prise en charge de certaines maladies,

ou encore, la conservation de médicaments. Les femmes ont des problèmes de

maternité du fait de l' exigüité des lieux (pas d'espace) mais aussi la distance.

Ainsi, des efforts doivent être faits davantage pour améliorer la santé des populations .

• Dans le domaine des télécommunications: la C.R dispose d'une radio installée

à Bokhol : c'est un CMC (Centre multimédia communautaire).C'est une bonne

réalisation grâce à la contribution de l'Unesco. Les jeunes sont formés aux NTIC avec

le Cyber, d'autres ont fait des stages d'animation pour la radio. Avec l'Internet, ils (les

64

jeunes) améliorent leur formation et leurs cultures. De même que pour le téléphone

mobile, les réseaux ORANGE (SONATEL) et TIGO s'améliorent de plus en plus .

• De petites entreprises certes, pas nombreuses, commencent à exister. Des jeunes

soudeurs métalliques entres autres s'installent en ouvrant des garages et, grâce à

l'électricité, ces jeunes ouvriers parviennent à générer des revenus. D'autres utilisent

les solaires pour leurs TV ou autres. Bref, nous voyons bien que quelque part,

l'électrification lutte contre l'exode rural, en fixant les jeunes chez eux, mais

également en les aidant à créer ou à développer toutes sortes d'activités génératrices de

revenus .

• Entretiens réalisés ci~dessous avec un focus groupe de femmes, qui ont exprimé

leurs points de vue et leurs attentes par rapport à l'électrification. Nous avons utilisé

pour la collecte des informations, le guide d'entretien et les questionnaires (voir

méthodologie au chapitre 1)

1 Activité Energie ,

Information sur 1 Barrière à

1

Suggestion i d'autres formes r électrification

d'énergie Collecte d'eau Aucune 1 Electrifier le

(forage) 1 village Maraîchage Aucune Electrifier le

village Moulin Humaine

1

Electrique Aucune Electrifier le i mécanique village i Embouche Humaine

bovine Commerce Humaine Animal

1

Case de santé Humaine i Electrique Aucune Electrifier le

1

i

i i village 1 Collecte de bois Humaine Animal

65

Ainsi, pour chaque activité le groupe décrit l'organisation qui est en place et les

problèmes rencontrés. Ils identifient l'impact de l'électricité sur le niveau de vie et

montre toute l'importance et les opportunités qu'offre l'électrification.

Un autre groupe d'hommes ont exprimé leur point de vue par rapport à l'ER: nous

avons utilisé la même démarche c'est-à-dire les mêmes outils à savoir le guide

d'entretien et les questionnaires. Egalement, un troisième groupe mixte est interpellé.

Bref les entretiens pour l'essentiel ont concerné toutes les couches

socioprofessionnelles pour avoir des réponses exhaustives, ou encore pour recouper les

différentes interventions et disposer d'élément d'analyses pertinentes. Certaines

personnes ont eu à déplorer l'absence de moyens mais, sont conscientes des

nombreuses opportunités offertes par l'électricité. D'une manière générale, c'est un

sentiment de satisfaction de la part des uns et des autres par rapport aux avantages

qu'offre l'électrification. Seulement, beaucoup de choses restent encore à faire, car les

femmes sont souvent confrontées à des problèmes d'ordre financiers et matériels. En

interrogeant les différents groupes cibles, nous mettons en évidence les utilisations qui

sont essentielles pour certains et secondaires pour d'autres catégories. C'est ainsi que

des réponses ont été apportées par rapport aux intérêts des uns et des autres. Par

exemple concernant la case de santé et les améliorations nécessaires à y apporter, ont

été soulignées par les femmes contrairement aux hommes qui mettent l'accent sur les

activités de production. En somme, l'enquête révèle que certains villageois sont

conscients des avantages que l'électricité pourrait leur apporter sur l'amélioration de

leur productivité, de leur cadre de vie, contrairement à d'autres. Ils sont aussi plus ou

moins bien informés des nombreux usages possibles de l'électricité. Notons cependant

66

qu'ils restent confrontés pour la plupart à des problèmes de payement de leurs factures

faute de moyens financiers.

Au plan de la démarche, pour planifier l'électrification dans la CR, il faudra associer

les ONG, ministère, groupements villageois, qui interviennent dans la CR pour

déterminer les projets prévus, ou à mettre en œuvre, à moyen ou long terme.

Ces projets doivent fournir aux villageois, une forme d'énergie autre que l'énergie

humaine. Un village qui ne peut utiliser l'électricité qu'à des fins d'éclairage et de

confort, ne pourrait alors tirer profit de l'électricité pour son développement durable.

Pour leurs applications courantes, voici quelques indications sur les besoins

énergétiques, des outils agricoles et des équipements de transformation de produits

locaux, pouvant servir à connaître quantitativement des besoins énergétiques des

villageois. (Cf. Tableau 1 et Tableau 2).

Tableau! : Equipement des outils agricoles

IType ___________________ ~1 P_u_i_s_sa_n_c_e ________________ ~I_c_o_n_s_o_m_m __ a_ti_on ____________ _

Motorisation

Motoculteur 10 -15 Ch 2,51/h

1 Tracteur moyen 30 70 Ch 71/h

1 Tracteur puissant 1000 Ch

1

Irrigation

1 Motopompe mobile 7 -20

i Station de pompage diesel 20 1000

1 Pompes électriques 4KW

Sources: document de planification sur l'électrification rurale, Moustaph

67

B.Ba, Senelec.

-+ 1 : litre -+ Ch : chevaux -+ llh : litre par heure

Pour le tableau 1 il s'agit ici de la présentation des types d'engins utilisés, le degré de

puissance des moteurs par rapport à l'irrigation, la production et la consommation.

Chaque type est doté d'une certaine puissance, utilisé selon les surfaces cultivées (Cf.

indications tableau), par exemple motoculteurs (10-15 Ch) ou motopompe mobile

souvent employés pour l'irrigation sur des domaines limités et par rapport aux moyens

financiers des propriétaires. Par contre, les grandes surfaces sont alimentées par la

station de pompage (diésel et pompes électriques) dans le Delta et sont entièrement

pris en charge par la SAED pendant les campagnes de riz, tomate etc. Mais les paysans

doivent payer à la fin de la campagne quel que soient les résultats des récoltes.

Tableau 2 : Equipement de transformation des produits agricoles

Engin d'entraînement

1 Types broyeur à Capacité kglh Moteur électrique céréales (Ch)

Decortiqueur à mil, 350 5,5 -7,5 9-11 maïs, sorgho

Batteuse 100 2 3,5

Broyeur à pattes 100 11

1

d'arachides .. _-

Batteuse à riz 300 - 500 4,5 6

800 4,5

Decortiqueur à riz 300 - 500 7,5 11 / 17 -

Sources: document de planification sur l'électrification rurale, Moustaph

B.Ba, Senelec.

-+ Ch : chevaux

68

Le tableau 2 est concerné par les équipements de transformation agricole:

plusieurs types existent (Cf. tableau). La présentation met l'accent sur les capacités

en kg/h, mais également sur la puissance des moteurs (électriques-diésel). Il faut

préciser que tous ces engins (type de broyeur à céréales) existent au niveau de la

CR de Gaé. Rappelons que nous sommes là au cœur du Delta où la riziculture est

très pratiquée avec d'autres cultures comme la tomate, l'oignon etc. Les engins les

plus fréquemment utilisés concernent les batteuses à riz ou les décortiqueurs qui

sont d'ailleurs en quantité insuffisante pour l'ensemble e la CR (l ou 2 batteuses).

La tomate est transformée au niveau de la SNTI (usine à Dagana) ou à Savoigne.

Par contre la transformation de l'oignon pose problème faute d'équipements. Il faut

préciser également que le moteur diésel est plus utilisé par rapport à la consommation

électrique, cela est dû à des problèmes de moyens financiers.

69

Conclusion

L'énergie est un des facteurs déterminants pour la survie des populations,

indispensable à la satisfaction des besoins élémentaires nécessaires (eau, nourriture,

santé etc.). Elle contribue également très largement au développement économique et

social. Le secteur de l'énergie est vital pour le devenir de toute nation.

Il est clair que la maîtrise de l'énergie moderne dans le monde rural participe à la

promotion des populations. En effet, la performance des systèmes de santé,

d'éducation, de communication, d'approvisionnement en eau etc., ne peut se

réaliser que dans la mesure où les communautés rurales disposent en quantité

suffisante et en qualité d'une énergie moderne. De ce fait, l'accès à une eau propre

et à une énergie abordable, constitue un élément essentiel d'augmentation de la

productivité agricole, d'atteinte de la sécurité alimentaire et d'amélioration des

moyens d'existence des ruraux. Dans le cas concret du Sénégal, ce problème ajusqu'à

présent été résolu par le recours à :

-l'énergie humaine et animale dans le secteur agricole;

- le bois pour la satisfaction des besoins domestiques notamment en milieu rural.

L'électrification rurale, en tant que facteur de production, participe directement

pour tous les autres secteurs au développement économique de notre pays.

Pour preuve, nous savons que l'électrification constitue un élément moteur des

stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté.

Tous les secteurs répertoriés dans le Document Stratégique de Réduction de la

Pauvreté (DSRP II), comme l'agriculture, l'éducation, la santé, l'industrie, l'eau etc.

70

ne peuvent se développer durablement sans un apport de services énergétiques

appropriés. Par ailleurs, rappelons que l'énergie joue un important rôle de création

d'emplois. En effet, les enquêtes auprès du Conseil National des Hydrocarbures

(CNH) indiquent que ce seul sous secteur emploie plus de quinze mille personnes.

C'est donc en raison de son importance capitale pour le développement économique

que l'Etat du Sénégal a mis en œuvre depuis l'indépendance, une politique

énergétique. En somme, le gouvernement du Sénégal, en ce qui concerne

l'électrification rurale, a réitéré son engagement à établir une meilleure adéquation

entre la croissance économique et le développement humain par l'élargissement de

l'accès des formes modernes d'énergie en milieu rural, notamment l'électricité qui est

perçue dans le DSRP II comme un puissant levier de lutte contre la pauvreté.

En effet, l'électrification contribue à la création de richesses en milieu rural, en

particulier lorsqu'elle est développée dans un cadre multisectoriel en synergie avec les

autres secteurs stratégiques tels que: l'éducation, la santé, agriculture, l'eau etc.

Dans un tel contexte, au delà des activités génératrices des revenus de même que

l'accroissement de la productivité dans les filières de transformation, de conservation

et autres produits locaux, l'électrification permet de renforcer les capacités des

populations bénéficiaires par de meilleures conditions d'éducation et de santé. Ainsi,

comme l'avait souligné Monsieur le Ministre de l'Energie Samuel SARR, lors de la

cérémonie d'ouverture des ateliers organisés par l'ASER à Dakar sur les «

opportunités d'investissement et l'implication du secteur privé dans le processus

de pré qualification aux concessions d'électrification »disait ceci:

« l'ASER constitue un élément important dans la mise en œuvre de la nouvelle

71

politique du développement du secteur de l'Energie qui vise à terme l'accès

universel à l'électricité et à un prix accessible» aussi précisait-il que cette

devise de l'ASER s'inscrivait en droite ligne dans la vision du Président de la

République qui repose sur la conviction que:

« sans le développement du secteur de l'électricité, il est illusoire de penser

atteindre les objectifs de croissance économique et d'éradication de la Pauvreté,

encore moins les objectifs du millénaire pour le développement ».

Aujourd'hui donc, la question importante de l'électrification demeure son utilisation

correcte dans l'agriculture et dans les transformations des productions locales, avec la

création des emplois afin de freiner l'exode rural vers les grandes villes.

Cependant force est de constater que la capacité des villageois à payer leurs factures

reste un problème épineux pour certains. S'il est vrai que dans quelques villages, des

familles aisées dépensent jusqu'à 15 000 F par mois pour satisfaire leurs besoins en

éclairage (bougies, feu de bois), cela n'est pas le cas dans les autres villages touchés

par le manque d'eau ou l'enclavement. De plus, les niveaux de vie des populations ne

sont pas les mêmes. Donc l'Etat doit jouer pleinement son rôle de service public en

apportant sa contribution. De même que les autres sociétés d'électricité avec leur

capital de savoir faire mais défendant leurs intérêts. Rappelons enfin qu'une des

responsabilités majeure de l'ASER demeure le maintien de l'ER, dans sa vocation de

faire reculer les frontières de la pauvreté à travers la promotion d'une économie

dynamique et la disponibilité d'infrastructures sociales efficientes.

Le Sénégal en matière de politique d'électrification rurale peut par exemple s'inspirer

du Guatemala qui offre un modèle pertinent avec deux opérateurs pour l'ensemble des

72

localités rurales mises en concession. Là, nous sommes loin de la vingtaine de

concessions d'électrification rurale du Sénégal. Il serait souhaitable de suivre cet

exemple en réduisant le nombre de concessions d'ER.

Pour l'intérêt et les perspectives, notre choix porté sur cette localité n'est pas

gratuit. En effet, de par sa position géographique, la CR de Gaé est située dans le

département de Dagana précisément dans la zone du Delta où les activités sont

essentiellement agricoles. Depuis longtemps les populations sont engagées dans la

voie du développement local. Avec l'électrification rurale, rappelons ici que le concept

de concession a déjà été adopté dans le cadre de la mise en œuvre du programme

prioritaire d'ER de l'Etat, avec la possibilité de soutenir les projets d'initiative locale

au plan technique et financier. Ainsi 2 PREMS relativement mûrs ont été retenus:

il s'agit des PREMS de première génération concernant le lait et la santé dans les

périmètres (Dagana - Podor - Saint Louis).

L'intérêt pour la CR dans ce contexte est à la fois social et économique.

En effet, l'électrification développée dans un cadre multisectoriel singulièrement en

rapport avec les autres secteurs stratégiques (l'éducation, la santé, l'agriculture,

l'élevage, l'eau, les NTIC bref tous les projets porteurs), aide les populations à mieux

se développer. Ainsi, dans un tel contexte, outre les activités génératrices de revenus et

d'emplois de même que l'accroissement de la productivité dans les filières de

transformation, de conservation et de valorisation des produits locaux, l'électrification

permet de renforcer les capacités des bénéficiaires par de meilleures conditions

d'éducation et de santé. Dans cette perspective, c'est le défi de la mise en œuvre des

PREMS pour la lutte contre la pauvreté. En plus, il est nécessaire de démarrer

73

incessamment les actions de promotion pour continuer à identifier des PREMS

porteurs surtout pour les femmes (moulin, etc.).

Nous pensons que ce document est une modeste contribution pouvant aider les

populations de la CR a mieux saisir les opportunités offertes par l'ER pour aller

véritablement dans le sens du développement durable.

74

Bibliographie

Guy le Bortef: Ingénierie et Evaluation des compétences, 2004

Sandra Bellier, Ingénierie en Formation d'Adultes: Repères et principes d'action.

J. Mangin, 1989, contexte et condition du développement participatif. Word Bank

Institute (WB!) Le Développement Décentralisé Participatif: une nouvelle vision de

réduction de la Pauvreté à travers le transfert du pouvoir document de synthèse.

Banque Mondiale: L'Initiative pour le renforcement des capacités en Afrique:

Pour une amélioration de l'analyse et de la gestion du développement en Afrique

Subsaharienne.

Banque Mondiale Consultation technique sur le renforcement des capacités, 1997

Sylvie Chiousse Pédagogie et Apprentissage des Adultes, 200l.

Bonna Warr, Revues 1,2,3, direction de l'ARD ; La décentralisation au Nord.

Décentralisation du développement et le défi de la pauvreté: (Conseil économique

et social, 2e session ordinaire de l'année 2000)

Rapport ad hoc Maître Bocar Niane.

ASER- Revue à mis parcours, Fév. 2007- (Banque Mondiale et Gouvernement

Sénégal)

Finalisation des études techniques et financières des PREMS de la concession

Dagana Podor, (ASER Banque Mondiale).

Document stratégique de lutte contre la Pauvreté DSRP II, 2006

Elaboration des plans locaux de développement (PLE) des concessions Dagana

75

Podor (ASER - MEM)

Lettre de politique de développement de l'électrification rurale, MEN (MEF)

Les cahiers de l'alternance N°S - Partenariat Fondation Konrad Adenauer -

Centres d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI).

Planification de l'électrification rurale: M.B BA, article, SENELEC.

Loi d'orientation Agro-Sylvio-pastorale 2004

Comité interministériel de préparation: Programme National et Développement

local : Rapport du groupe appui à la mise en œuvre et au renforcement des capacités

Juin 05

Supports de cours.

76

ANNEXES

77

ANNEXE 1 Des opportunités de développement aux populations de la CR (voir photos)

ASER· AGENCE SENEGALAISE

lYELEGRIFICATION RURALE

Ex· Camp Lat Dior - BP: 11131 Dakar Tél: 849 47 17- Fax: 849 47 20

E-mail: [email protected]

ASER AGENCESENEGAI~SE

D'ELECTRIFICAnON RURALE

ETAT DES LIEUX 1

";!1mportants Investissements ont ftê reall-

D siS dans· le. domalrié31e J'ê1ectrfflcatlon rurale, au cours ~ès'sept derol~~ ann&s,

, pour accroftrel'acctsdes ménages ll'ê1ec- . trlcJti, eri milieu rural~ Mals le taux d'électrfflcatlon rurale. , aUJourd'h\J1 de 6,94 %, demeure faible. .

SI,Ir1326+ localités ru~lesfigurant dans le réper­toire national des vlllages,,<seuis 508 villages ont acc6 l 'l'électricité par ,raccordement au réseau SENEle~ générateu~ ~Iesel' ou systèmes photovol­talques, l la date du 31/08/l1Joo.Cependant, ces données nationales màsquent des disparités régionales, départementafesvolre entre les communautés rurales. , .

Dans le choix des localités à électrlfler, la J)rlorlté a ~ accord&,cesdernlères années, aux p6res de croJs.qncedeszones rurales.. C'est ainsi qu'à ce Jour, les 91 chefs lieux d'arr:ond{$Sement situés en zone rurale, ont accès l un service continu d'flectrlcJté, exceptés"ceux . du département de Kédougou qui sont alimentés en discontinu par générateur diesel. En'butre,1So communautés rurales, soit 44,88% des 320, bénéficient d'un service d'ê1ectrlcltê au 31/08/2000.

La faiblesse des ratios d'électrification, malgré 11mportance des efforts consentis, est entre autres une consfquence de 11nad6quatlon (surdlmenslon-. , nement) des normes

techniques et des mtcanlsmes de finan­cement utilisés. En effet, les zones rurales présentent certaines ~Iflclt& : faiblesse de la demande, Inexis­tence d'un artisanat dynamique, encore moins d'un tissu Industriel, etc.

Il s'en est suivi une tres mauvaJse alloca­tion des ressources par la réalisation de réseaux trop onéreux.

2.. R.éallsatlon par l'ASER. de 330 nouveaux réseaux ST dans des localités rurales de plus de 1000 habitants (population 200S) sItuées hors du périmètre de concession SENELEC, avec un taux d'électrlflcatlon moyen attendu de 40% dans ces localités.

Les 330 nouveaux réseaux BT seront reallsés dans le cadre de concessions de distribution accordées l des opérateurs privés, sur appel d'offres ou en reponse l des Initiatives locales; 70 de ces reseaux seront alimentés l partir d'une anténne MT et 260 l partir d'un groupe ê1ectrogène (en priorité, les sites 6qulpés d'un forage rural motorisé).

Ces reallsatlons devraient apporter 26 000 nouveaux usagers desservis en BT hors du p&lmètre de concession de SENELEC.

ANNEXE 2

GUIDE D'ENTRETIEN

Date : .................... .

Identification : ................................................ .

Nom : .......................................................... .

R ' . eglon : ...................................................... ..

Département: ................................................ .

Nom du responsable : ....................................... .

Adresse : ...................................................... .

Objectifs Questions spécifiques 1- Apprécier la consommation et la gestion * Quelle est la forme principale d'énergie utilisée? de l'électricité dans les forages * Quels sont les difficultés rencontrées dans la

consommation et l'approvisionnement en énergie 1

dans les forages?

1

* Quelles solutions envisagez-vous? 2- Situation générale de la consommation * Quels sont les équipements qui consomment de i

énergétique l'électricité dans la maison communautaire? * Existe-t-il d'autres formes d'énergie? Lesquelles? * Pouvez-vous apprécier les dépenses?

3- Situation de la consommation . * Quelle quantité d'énergie est consommée au d'électricité des cases de santé, maternité ! niveau des cases de santé, des maternités? dans la CR 1 * Quelles sont les difficultés rencontrées etc. .. __ .. -

80

ANNEXE 3

Guide d'entretien sur les activités génératrices de revenus Secteurs d'activité Ob.iectif Questions spécifiques

Agriculture Avoir des éléments ou * Quels sont les obstacles qui indications sur la bloquent la modernisation de modernisation et le l'agriculture ? développement du secteur * Quels sont les différents produits

qui font l'objet de transformation? Commerce Développement du secteur * Quels sont les différents produits

de consommation sur le marché? * Rencontrez-vous des difficultés dans la préservation de certains produits? * Quels types d'énergie utilisez vous?

Hydraulique Satisfaction des besoins en * Quels problèmes rencontrez-eau potable par l'électricité vous dans l'approvisionnement en

eau potable des populations de la CR? * Le système d'approvisionnement en eau potable nécessite-t'il une connexion au réseau électrique? * Quelles sont les perspectives par

1 rapport à l'extension du réseau 1 i--

i électrique? L'artisanat Identifier les potentialités de * Quels sont les types d'artisans

. la CR que l'on rencontre dans la CR ? * Combien de personnes

1 s'adonnent à cette activité? ~J

1/

ANNEXE 4

QUESTIONNAIRES D'ENQUETES

Date : .................... .

Identification: ..... , .......................................... .

Nom : .......................................................... .

R ' . eglon : ................................ , ..................... ..

Département: ...................... , ......................... .

Nom du responsable : ...................................... ..

Adresse : ...................................................... .

Questionnaires:

aO) Sur l'électrification

1- Les populations sont-elles bien informées des nombreuses opportunités qu'offre

l'électrification rurale?

2- Ont-elles les moyens ou les ressources pour payer?

bO) Sur la formation

1- A vez vous un programme de formation concernant les projets de

développement local?

2- Si oui, comment est-elle gérée au niveau de votre structure?

3- Rencontrez-vous des obstacles et quelles solutions préconisez-vous?