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Electronique de puissance - PSIpsistarmartin.free.fr/Phys/cours/Cours PSI 14/Conversion puissance... · Electronique de puissance Lors de l'étude des circuits électroniques, nous

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Electronique de puissance

Lors de l'étude des circuits électroniques, nous nous étions intéressés à des montages conçus pour

leur fonction (amplification, dérivation...). Ces montages étaient utilisés en "petits signaux", c'est à dire

pour des tensions ou des courants de faible valeur. Cette condition était le plus souvent indispensable

pour maintenir le fonctionnement en régime linéaire, et éviter les saturations. Il en résultait que les

puissances mises en jeu étaient très faibles ; ces très faibles consommations d'énergie permettent de

concevoir des circuits qui fonctionnent avec une pile ordinaire pendant des années.

Mais d'autres applications nécessitent l'utilisation d'une puissance électrique beaucoup plus élevée :

400 W pour un ordinateur, 2 kW pour un moteur de perceuse, 8 MW pour un moteur de TGV. De telles

puissances nécessitent des tensions et des courants élevés.

En électronique de faible puissance, la question des pertes (par effet Joule dans les parties résistives

des montages) peut souvent être négligée ; même si le rendement est mauvais (rapport entre la puissance

réellement consommée dans la charge utile, sur la puissance totale consommée), on peut s'en

accommoder car les quantités mises en jeu restent très petites. Il n'en va plus de même en électronique

de puissance, où il devient fondamental de réduire les pertes, donc d'optimiser le transfert de puissance

entre le générateur et la charge utile.

On se propose d’introduire entre la source et la charge un dispositif améliorant le transfert de

puissance :

Générateur

ou de courant+ transfert

Chargede tensiondispositif

de

Nous avons vu dans le chapitre sur le transformateur un exemple d’amélioration de la transmission

de puissance entre une source et une charge en régime alternatif : l’utilisation de 2 transformateurs pour

une ligne haute tension qui constituent (les deux transfos plus la ligne) le dispositif de transfert.

Cette solution par transformateurs ne peut fonctionner qu’en régime fonction du temps, car les

transformateurs fonctionnent par induction.

Nous pouvons de plus être confrontés à des conditions différentes de disponibilités de la source, et

d’exigence de la charge :

Hacheurcontinucontinu

Onduleuralternatifcontinu

Redresseurcontinualternatif

Transforamteur ou Gradateuralternatifalternatif

DénominationChargeSource

Nous avons déjà abordé le “transformateur” nous allons dans les chapitres suivants traiter le hacheur,

l’onduleur et le redresseur. Le gradateur fonctionne sur un principe similaire au hacheur.

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Hacheur : transfert continu -continu

Nous nous plaçons dans le cas d’une source délivrant un signal continu, alimentant avec une forte

demande de puissance une charge fonctionnant avec un signal continu. Nous souhaitons pouvoir

contrôler la puissance reçue par la charge, sans changer de source.

Il faut donc pour celà interposer un dispositif entre la source et la charge qui aura deux fonctions :

* permettre le contrôle de la puissance reçue par la charge ;

* minimiser autant que possible celle fournie par la source, soit optimiser le rendement du transfert

de puissance entre la source et la charge.

Ceci correspond à optimiser le dispositif de transfert du schéma suivant :

Générateur

ou de courant+ transfert

Chargede tensiondispositif

de

I. Un exemple de transfert de puissance

Appuyons nous sur un exemple pour illustrer le transfert de puissance entre un générateur et une

charge, en nous plaçant dans le cas particulier où la charge est purement résistive.

Soit un générateur de tension, constitué d'un générateur idéal de tension continue E et d'une

résistance interne Rg , et une charge représentée par une résistance Rc. L'opérateur souhaite pouvoir

contrôler la puissance consommée dans la charge. Par exemple cette résistance représente un éclairage

urbain comportant un grand nombre de lampadaires (donc nécessitant une grande puissance) dont on

souhaite pouvoir régler l'intensité (selon la luminosité naturelle extérieure)

Utilisation d'un rhéostat

Une première méthode consiste à introduire comme dispositif

de transfert un rhéostat réglable Rv entre le générateur et la charge

afin de contrôler le courant circulant dans la charge :

La puissance délivrée par le générateur est Pg = E I ;

La puissance délivrée à la charge est Pc = Rc I 2 avec

donc I = ER g + R v + R c

Pc = Rc

(R g + R v + R c)2 E2

E

R R

Rc

g v

I

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Le rendement du transfert de puissance est donc :

✔ = Pc

Pg= R c

R g + R v + R c

Les expressions de Pc et de η peuvent être considérées

comme l’équation paramètrique de la courbe η( Pc ) paramétrée

par Rv variant de 0 à l'infini . On obtient la courbe ci contre.

Le rendement est mauvais dès que Rv n'est pas petit. Le meilleur rendement possible est

obtenu pour Rv = 0.✔ max = R c

R g + R c

2. Utilisation d'un hacheur

A la place du rhéostat, on introduit comme dispositif de transfert un "hacheur" qui est ici un simple

interrupteur s'ouvrant et se fermant de façon périodique. Si T est la période de fonctionnement de

l'interrupteur, il est fermé pendant la durée αT, ouvert le restant de la période.

Lorsque l'interrupteur est fermé, le courant circulant est

. Il est nul si l'interrupteur est ouvert.I = ER g + R c

0 < t < αT :

Pg = E I = E 2

R g + R c; Pc = R c I 2 = R c E 2

( R g + R c ) 2

αT < t < T : Pg = Pc = 0.

Sur une période, la puissance moyenne fournie par la source sera

donc Pg = 1T

( ¶o✍T E 2

R g + R cdt + ¶✍T

T0dt )

Pg = ✍ E 2

R g + R c

alors que celle reçue par la charge sera de même … Pc   = ✍ R c E 2

( R g + R c ) 2

Le rendement est alors ✔ ∏ = Wc

Wg= … Pc  

Pg

= R c

R g + R c

La puissance reçue par la charge est donc réglable par le facteur α, rapport cyclique du hacheur. Le

rendement est indépendant de α, et vaut toujours la valeur maximale du système à rhéostat.

En conclusion, on voit que l'on a intérêt en électronique de puissance à utiliser des hacheurs, qui

découpent le signal d'alimentation du circuit pour réguler la puissance disponible. Ce principe, dit par

commutation met en jeu un (ou des) interrupteurs.

c P

η Rv = 0

Rv oo

E

R

Rc

g

I

t

T

T

α Ι

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3. Fréquence de hachage

Si l’on reprend l’exemple de l’alimentation d’un éclairage urbain, le hachage va provoquer un

“clignotement”. Comme dans le cas d’un néon, ce clignotement ne sera pas perçu par l’oeil si sa

fréquence est suffisamment élevée.

Dans le cas de l’alimentation d’un moteur, celui ci accélèrera lorsqu’il sera alimenté, et ralentira

lorsqu’il ne le sera plus. Ceci va provoquer une fluctuation dans sa vitesse de rotation. Pour limiter cette

fluctuation, on peut exploiter l’inertie mécanique du moteur : il lui faut du temps pour changer

notablement sa vitesse de rotation. Donc si l’alternance accélération-freinage est très rapide, la

fluctuation de vitesse de rotation sera très faible.

Dans tous ces cas, on souhaite donc une fréquence de hachage élevée.

Rmq :

La période de hachage doit être inférieure au temps caractéristique de réponse du systéme.

Dans un dispositif à réponse “lente”, elle peut alors être grande correspondant à une fréquence de

hachage faible. C’est le cas pour les fours micro-ondes qui utilisent la diffusion thermique, phénomène

particulièrement lent.

II. Les interrupteurs de commutation

Un interrupteur mécanique "classique" comportant un conducteur en mouvement venant au contact

d’un autre immobile n'est pas adapté : sa fréquence d'ouverture - fermeture ne peut pas être élevée (en

raison de l’inertie du conducteur à déplacer), et le nombre d'ouvertures et de fermetures qu'il peut

supporter est limité (étincelles de rupture, provoquant un oxydation des zones en contact).

Dans un moteur à essence fonctionnant à plein régime (6000 tr/mn soit 100 tr/s) l’allumage des

bougies (un tour sur deux du piston, l’autre évacuant les gaz brulés) se fait donc à 50 Hz ; l’ancienne

technologie faisait appel à des “vis platinées”, dont l’oxydation provoquée par les étincelles de rupture

est lente, mais de coût élevé car couvertes de platine. Il fallait changer ces vis plusieurs fois sur la durée

de vie d’une voiture. La technologie actuelle utilise des interrupteurs électroniques.

Pour obtenir des fonctionnements qui semblent continus (donc de fréquence élevée), il faut utiliser

des interrupteurs sans ouverture-fermeture de contact donc sans déplacement mécanique de pièces.

L'électronique de puissance avec hacheurs n'a pu se développer qu'avec la mise au point

d'interrupteurs électroniques, sans mouvement de pièces.

1. Interrupteur idéal

Un interrupteur idéal :

* a une tension nulle à ses bornes lorsqu'il est fermé, le courant qui le traverse pouvant alors être

quelconque ;

* est traversé par un courant nul lorsqu'il est ouvert, la tension à ses bornes étant alors quelconque.

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2. La diode

Une diode ( idéale ) ne peut présenter que deux états :

* bloquée, lorsque la tension u à ses bornes est négative, le courant dans la

diode est alors nul. Elle est alors équivalente à un interrupteur ouvert ;

* passante, le courant qui la traverse est alors positif et la tension à ses

bornes nulle. Elle est alors équivalente à un interrupteur fermé.

La diode est un interrupteur à commutation spontanée . Le passage de

bloquée à passante (amorçage) ou de passante à bloquée (blocage) s'effectue

spontanément lorsque la tension à ses bornes passe de négative à nulle ou

inversement.

3. Le transistor

Le transistor (bipolaire) est bloqué (interrupteur ouvert) pour une tension

positive à ses bornes ; lorsqu'il est passant (interrupteur fermé), cette tension

est nulle. Son fonctionnement est limité au domaine i positif, u positif.

Le passage d'un état à l'autre est provoqué de l'extérieur par l'application

d'une tension de commande sur une troisième entrée. Le transistor est un

interrupteur à commutation commandée . La double flèche sur la

caractéristique signifie que la commutation est commandée à l'amorçage et

au blocage.

Il existe des composants commandés seulement à la fermeture, l'ouverture

étant spontanée (thyristors).

Le symbole général d'un interrupteur commandé à l'amorçage et au blocage est :

III. Fonctionnement des circuits en régime commuté

Sur l'exemple traité dans le I, les seules impédances présentes sont des résistances. Dans la pratique,

la charge peut par exemple être un moteur, qui comporte un bobinage donc une inductance. D'autres

éléments ont un comportement capacitif.

Inductances et capacités ont des propriétés particulières qui vont fortement influer sur les variations

dans le temps des tensions et courants dans le circuit.

i

u

i

u

i

u

i u

commande

i

u

i

u

H H

ou

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1. Propriétés de continuité

Le courant traversant une inductance est toujours continu dans le temps.

La tension aux bornes d'un condensateur est toujours continue dans le temps.

Conséquences :

* Lorsque l'on place une inductance en série avec un autre élément de circuit, le courant qui traverse cet

élément ne subit pas de discontinuité dans le temps ;

* Lorsque l'on place un condensateur en parallèle avec un autre élément de circuit, la tension aux bornes

de cet élément ne subit pas de discontinuité dans le temps.

2. Régime "permanent"

En fonctionnement commuté, l'ouverture et la fermeture de l'interrupteur introduit des changements

instantanés dans la nature du circuit.

Dans l'exemple de la première partie, sans inductance ni condensateur, le courant et la tension aux

bornes de la charge subissait des discontinuités. Les valeurs de ces grandeurs étaient constantes par

morceaux ; à chaque modification de l'état de l'interrupteur, toutes les grandeurs prenaient

instantanément leur valeur d'équilibre.

Si un élément comporte une inductance en série, le courant ne pourra plus y subir de discontinuité.

Lors du changement d'état de l'interrupteur, il ne pourra donc pas prendre instantanément la nouvelle

valeur d'équilibre, mais va évoluer progressivement vers cette valeur. On a donc un régime transitoire.

Or si la fréquence de commutation est élevée (ce qui est généralement le cas, typiquement plusieurs

kHz), la durée de ce régime transitoire sera grande devant la durée de maintien dans cet état de

l'interrupteur. Celui ci changera d'état avant que la valeur d'équilibre ne soit atteinte, provoquant le

démarrage d'un nouveau transitoire allant vers la seconde position d'équilibre qui elle même ne sera pas

atteinte...

L'intensité dans cet élément sera une succession de transitoires.

Après quelques périodes, le système atteint un fonctionnement

périodique, soit un "régime permanent" constitué de transitoires

successifs, mais tel qu'il retrouve la même valeur à chaque période.

Dans un circuit commuté, le régime permanent est périodique. Les grandeurs (courants ou

tensions) sont celles imposées par des transitoires, les valeurs d'équilibre n'ayant pas le temps

d'être atteintes.

i

tO F O F

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3. Conséquences de la périodicité des signaux

Soit T la période de l'interrupteur, donc des signaux.

a) Pour une inductance

Si i(t) est le courant traversant une inductance, la tension à ses bornes est . Sur uneuL ( t ) = Ld id t

période, la valeur moyenne de cette tension sera :

.… uL ( t )   = 1T¶

oT

Ld id t

dt = 1T¶

0T

L d i = LT

[ i ( T ) − i ( 0) ] = 0

Calculons la variation de l'énergie emmagasinée dans l'inductance au cours d'une période :

. ✁EL = 12 L [ i 2 ( T ) − i 2 ( 0 ) ] = 0

La valeur moyenne de la tension aux bornes d'une inductance est nulle.

L’énergie stockée pendant une période par une inductance est nulle.

b) Pour un condensateur

On raisonne de même à partir de la charge d’un condensateur, donc de la tension à ses bornes.

La valeur moyenne du courant dans un condensateur est nulle.

L’énergie stockée pendant une période dans un condensateur est nulle.

Condensateur et inductance emmagasinent durant une partie de la période de l'énergie, qu'ils

restituent intégralement durant le reste de la période. Ils jouent un rôle de réservoir d'énergie.

IV. Sources de courant ou de tension en régime commuté

1. Schéma général d'un circuit commuté

Le circuit va comporter trois parties : un générateur, un dispositif de commutation, et une charge.

Générateur

ou de courant+ commutation

Chargede tensiondispositif

de

Par exemple, on souhaite alimenter un moteur à courant continu, et ajuster sa vitesse de rotation.

En utilisant un générateur de tension comme source de puissance pour alimenter le rotor (le stator

peut être réalisé par un aimant), le schéma équivalent sera de la forme :

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On constate que le dispositif de commutation va se retrouver entre deux générateurs

De plus, le couple fourni par le moteur à courant continu est proportionnel au courant qui traverse

son rotor. Pour obtenir un couple constant, donc une vitesse de rotation constante, il faut un courant

dans le rotor constant.

Donc on souhaite que la “source” traduisant le moteur (qui fonctionne en récepteur) se comporte

comme une source IDEALE de courant : le courant qui la traverse est indépendant de ce qui se passe

dans le reste du circuit.

Ce qui semble en contradiction avec un système de commutation qui par nature introduit des

discontinuités à chaque ouverture ou fermeture de l’interrupteur.

De même une source idéale de tension doit délivrer à ses bornes une tension indépendante des

éléments qui lui sont raccordés à son extérieur.

2. Amélioration d’une source de courant en régime commuté

L’exemple précédent a mis en évidence l’opportunité de savoir réaliser une source de courant idéale.

Afin de déterminer comment espérer s’en approcher, considérons le cas simple d’une source réelle de

courant (comportant une résistance interne) reliée par un interrupteur de commutation à une charge,

constituée d’une simple résistance R.

Nous souhaitons que la source de courant délivre un courant aussi constant que possible, malgré le

fonctionnement de l’interrupteur de commutation (ici elle est placée en source, mais on aurait le même

résultat si elle était placée en charge).

Le générateur est décrit par sa représentation de Norton, comportant un générateur parfait et une

résistance interne Ro . On souhaite qu’il se comporte comme un générateur parfait, malgré la présence de

sa résistance interne.

Le hacheur faisant partie du circuit extérieur pour le générateur, le courant débité par ce générateur

ne doit pas dépendre de l’état ouvert ou fermé du hacheur ; on ne peut donc pas le placer en série, car le

r

E'= - Φ ωο

L

commutation

dispositif

deE

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circuit serait ouvert lorsque l’interrupteur le serait ( i = 0 lorsque hacheur serait ouvert). On le place en

parallèle du générateur afin que lorsque l’interrupteur est ouvert le courant passe dans la charge, et que

lorsqu’il est fermé il passe dans le court circuit que constitue cet interrupteur.

On réalise donc le montage, pour une charge purement résistive :

η RRo

t

η

t

η i r i i r

i

i o

F O F F O F

Si l'interrupteur est fermé, ir = io = 0 ; i = η.

Si l'interrupteur est ouvert, i = ir = η − io et R ir = Ro io.

.i = ir = ✔ − RRo

i e i = Ro

Ro + R✔

La source n’est pas idéale : le courant qu’elle délivre à sa sortie ( i ) dépend de l’état du hacheur.

Pour améliorer cette source imparfaite, il faut empécher ces discontinuités du courant i. Or on sait

qu’une inductance placée en série avec un composant interdit toute discontinuité de courant .

On va donc placer en série avec la source de courant réelle une inductance L ; on sait de plus que la

constante de temps d’un circuit comportant une inductance est proportionnelle à L ( τ = L / Rtotale), et

conduit à des régimes de forme exponentielle.

En prenant L suffisamment élevée, la constante de temps du circuit L-Résistances sera grande devant

la période du signal, et l’évolution de i(t) sera lente. On obtiendra ainsi une réponse de la forme :

Il en résulte que i sera quasiment constant si L est élevée.

La source réelle devient donc une source idéale (elle fournit un courant indépendant de ce qui lui est

branché en sortie, en particulier indépendant de l’état ouvert ou fermé du hacheur).

Donc en rajoutant une inductance de valeur élevée à une source de courant réelle, on

l'améliore en régime commuté. Elle se comporte alors quasiment comme une source de

courant parfaite.

η Ro R

i r

i

io L

t

η

t

η

F O F

i r i

F O F

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Rmq :

Le courant qu’elle délivre ne sera pas celui annoncé par le générateur η, mais la valeur moyenne du

courant effectivement obtenu... Qui dépendra de la valeur de la résistance de charge R.

3. Source de tension

L’interrupteur doit être placé en série avec le générateur,

sinon il le court circuite lorqu’il est fermé.

Le circuit extérieur pourra provoquer des discontinuités pour u(t) car cette tension dépend de la

valeur de i(t) ; elle est susceptible de varier, en régime commuté (qui provoque des changements dans le

circuit extérieur), selon l’état de l’interrupteur qui fait partie de son exérieur.

Pour empécher les discontinuités de cette tension, et donc avoir un générateur idéal de tension, on

branche en parallèle sur la source une capacité.

On sait que les constantes de temps sont alors proportionnelles à C ( par homogénéïté τ = RC ) .

Donc en rajoutant une capacité de valeur importante à une source de tension réelle, on l'améliore en

régime commuté. Elle se comporte alors quasiment comme une source parfaite.

4. Obtention de sources idéales à partir d’une source réelle

Pour une source réelle de tension :

En lui adjoignant une capacité de forte valeur en parallèle, on

obtient une source de tension idéale.

i

Ε u

R g

u

i

Ε

R g

C

g

c iq

E

Rg

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En lui adjoignant une inductance de forte valeur en série, on obtient une source de courant idéale.

Il suffit de remplacer le dipôle de Thèvenin ( E et Rg ) par son équivalent Norton ; on obtient alors le

montage correspondant à une source de courant quasi parfaite, délivrant un courant .✔ = ERg

De même, à partir d’une source de courant réelle :

en branchant une forte inductance en série, on obtient une source de courant idéale ;

en branchant une forte capacité en parallèle, on obtient une source de tension idéale :

η Ro Ε

Ro

CC

On passe de la représentation de Norton à celle de Thèvenin, et l'on reconnaît une source de tension

quasi parfaite en régime commuté, délivrant une tension E = Roη.

Donc :

L’ajout en série d’une inductance de forte valeur transforme une source réelle

en source de courant idéale ;

L’ajout en parallèle d’une capacité de forte valeur transforme une source réelle

en source de tension idéale ;

Ces éléments L ou C sont appelés “inductance de lissage” ou “capacité de lissage” car ils réduisent

les fluctuations des grandeurs associées aux générateurs.

De façon générale, on appelle HACHEUR l’ensemble du dispositif de transfert intercalé

entre la source et la charge, lorsque source et charge fonctionnent en régime continu ; il

peut comporter des interrupteurs, des inductances et des capacités.

RMQ :

Nous avons déjà établi un fonctionnement périodique une fois le régime permanent établi ; et

qu’inductance ou capacité ont un bilan énergétique nul par période.

E

LRg

η Rg

i

io L

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Dans l’hypothèse d’interrupteurs parfaits (qui ne consomment aucune puissance pour s’ouvrir ou se

fermer), le hacheur ne consomme aucune puissance (il ne génère pas de perte).

5. Conditions pratiques de connexions entre générateurs

Les dispositifs de commutation sont utilisés dans les montages pour lesquelles des puissances

importantes sont mises en jeu ; les circuits comportent donc des générateurs, de forte tension ou de fort

courant. Quelques précautions doivent être prises pour éviter le risque de destruction de ces générateurs

ou des interrupteurs :

* pas de mise en court circuit d'un générateur de tension :

Si, suite à une commutation, un générateur de tension se trouve court

circuité (interrupteur en parallèle fermé), il circulera une intensité très grande

dans sa faible résistance interne provoquant sa destruction.

Il en résulte qu’un générateur de tension devra être associé à un interrupteur

en série.

* pas de mise en circuit ouvert d'un générateur de courant :

Lors de l'ouverture de l'interrupteur, le courant passera intégralement dans

sa résistance en parallèle, qui est très grande. On aura une surtension. (De plus,

pendant la très courte durée d'ouverture, l'interrupteur électronique se comporte

comme une résistance dont la valeur croit fortement, tout en étant encore

traversé par I. Il y aura aussi surtension à ses bornes, provoquant son claquage).

Il en résulte qu’un générateur de courant devra être associé à un interrupteur en parallèle.

6. Connexion avec la charge

Dans la pratique, la charge peut elle même contenir un générateur ; c’est par exemple le cas

lorsqu’elle est constituée d’un moteur, qui contient dans son schéma équivalent une fem d’induction. On

est alors dans une situation où le dispositif de commutation se trouve placé entre deux générateurs, et

éventuellement d’autres éléments (de résistance aussi faibles que possibles, par exemple les résistances

internes des générateurs ou du cadre du moteur, ou inductif ou capacitif d’effet moyen nul par période).

Certaines connexions doivent être évitées lorsque la source et la charge comportent des générateurs,

sous peine de destruction de ces générateurs ou des interrupteurs (électroniques) lors des commutations.

Ne pas connecter deux générateurs de même type :

E

I

E E' I I'

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Les écarts de tension dans le premier montage seront compensés par les chutes de tension dans les

résistances internes des générateurs de tension. Ces résistances étant très faibles, le courant y sera très

fort et provoquera la destruction des composants. Dans le second, les écarts de courant devront être

compensés par les courants circulant en parallèle dans les résistances des générateurs. Ces résistances

étant très grandes, les tensions qui apparaîtront à leurs bornes seront très fortes et provoqueront le

claquage des composants.

Il en résulte que le dispositif de commutation ne peut relier que deux générateurs de nature différente.

7. Liaison commutée générateur de tension - générateur de courant

Le lien entre ces deux générateurs nécessite un interrupteur en série

avec celui de tension et en parallèle avec celui de courant. Il faut donc

deux interrupteurs.

On introduit deux interrupteurs K1 et K2 tels que :

- si K1 est fermé, K2 est ouvert. Le montage est alors identique au

précédent ;

- si K1 est ouvert, K2 est fermé. Le générateur de courant n'est

alors plus en circuit ouvert.

Lorsque K1 est fermé et K2 ouvert, E et η étant supposés positifs dans le sens indiqué sur la figure, le

générateur de tension fonctionne effectivement en générateur (il fournit la puissance positive Eη) et

celui de courant fonctionne en récepteur (il fournit la puissance - Eη négative).

Lorsque K1 est ouvert et K2 fermé, le générateur de tension E ne délivre aucune puissance car il ne

débite aucun courant, et le générateur de courant η ne délivre aucune puissance car la tension à ces

bornes est nulle.

L'interrupteur K1 est commandé, à l'ouverture et à la fermeture, par un signal extérieur. Lorsqu'il est

fermé, K2 qui est soumis à la tension VA -VB = E > 0 doit être bloqué. Lorsque K1 est ouvert, K2 doit être

passant avec un courant I >0 circulant de B vers A. On voit que K2 peut être une simple diode.

La diode "ordinaire", qui réagit spontanément aux

commutations du hacheur commandé, est appelée

diode de roue libre car elle est passante lorsque

l'élément commandé est ouvert.

Ce type de montage s'appelle hacheur série car

l'élément commandé (H) est en série avec le générateur

fournissant la puissance.

On peut bien sûr envisager d’autres solutions de positionnement du hacheur et de la diode de roue

libre, selon l’interrupteur que l’on souhaite contrôler ; il existe d’autres types de dispositifs de

commutation.

E η

E

η

K1

K2

Dispositif de

commutation

A

B

Dispositif de

commutation

E η

i i'

u u'

H

D

iD

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V. Fonctionnement d'un hacheur série et application

1. Analyse du fonctionnement idéal du hacheur série

Notons u et i les tension et courant du générateur d'entrée, u' et i' ceux du générateur de sortie.

0 < t < αT : H est passant, D bloquée. u = E ; i = η u' = E ; i' = η iD = 0.

αT < t < T : H est bloqué, D passante. u = E ; i = 0 u' = 0 ; i' = η iD = i' = η.

t

u

E

tTTα

i

η

tTTα

u'

Ε

t

i'

η

Entrée

Sortie

Valeurs moyennes :

< u > = E < i > = αη et < u' > = αE < i ' > = η

On a donc … u ∏  

… u  = ✍ ;

… i ∏  

… i  = 1✍

La première relation sur les tensions moyennes montrent que < u' > est inférieure à < u >. Ce

montage est aussi appelé hacheur dévolteur ou hacheur abaisseur .

Ces relations sont en apparence semblables à celles d'un transformateur ; ces deux dispositifs n'ont

pourtant rien à voir, le transformateur ne fonctionnant qu'en régime alternatif alors que le hacheur utilise

des sources continues.

Puissances moyennes :

La puissance moyenne fournie par le générateur en entrée est < u i > = < E i > = E < i > = αηΕ ;

La puissance moyenne reçue par le générateur en sortie est < u' i' > = < u' η > = < u' > η = αηΕ.

Le rendement en puissance est donc de 1. Ceci est logique d'après le schéma, puisque les générateurs

et les interrupteurs sont supposés parfaits, il n'y a aucune cause de dissipation d'énergie. En pratique les

pertes au niveau des résistances internes des éléments et lors des commutations des interrupteurs font

que le rapport de conversion de puissance est légèrement inférieur à 1, un rendement de 0,9 pouvant

facilement être obtenu.

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2. Application au contrôle de la vitesse d'un moteur à courant continu

Considérons le cas de l’utilisation d’un hacheur série pour alimenter un moteur à courant continu :

Un moteur à courant continu est électriquement équivalent à un générateur de

tension E’ de valeur proportionnelle à sa vitesse de rotation angulaire ω, à une

résistance r et une inductance L placées en série traduisant les propriétés de son

bobinage.

Dans un premier temps, nous négligerons la résistance r qui est effectivement très faible. Le moteur

est alors équivalent à un générateur de tension en série avec une inductance, ce qui, en régime commuté,

est équivalent à une source parfaite de courant à condition que l'inductance soit suffisamment élevée. Au

besoin, on lui ajoute une inductance extérieure en série, et on note L la valeur totale de l'inductance.

E

H

DM

=

ωE

H

D E'

L L

u u'

i i'

On supposera que le moteur tourne à vitesse constante et que le courant qui le traverse ne s'annule

jamais. La vitesse de rotation constante entraîne que E’ = - φoω est constante.

a) Bilan de puissance :

Nous avons vu que la puissance moyenne délivrée par le générateur de tension en entrée est

intégralement reçue par le générateur de courant en sortie. De plus l'inductance ne consomme pas de

puissance en moyenne en régime périodique. Donc la puissance fournie en entrée est entièrement reçue

par le générateur E’.

Dans un moteur dont on néglige la résistance du bobinage, la puissance de la fem d'induction est en

valeur absolue égale à la puissance mécanique délivrée. Donc l'ensemble hacheur + moteur (tous

idéaux) effectue une conversion d'énergie électrique en énergie mécanique avec un rendement de 1.

b) Vitesse de rotation du moteur :

D'après les relations des hacheurs série, on a … u ∏  

… u  = ✍

Or ici car i' est périodique, sa… u ∏   = − E∏ + Ld i ∏

d t= − E ∏ + L

d i ∏

d t= − E ∏ = ✂o✬

dérivée aussi.

D'où finalement, u étant toujours égal à E, soit ✂o✬ = ✍E ✬ = ✍E✂o

r

E'= - Φ ωο

L

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On peut régler la vitesse du moteur en jouant sur le rapport cyclique α.

La vitesse du moteur peut varier de façon continue entre 0 et .✬max = E✂o

c) Courant dans le rotor du moteur :

Pour un moteur à courant continu, ce couple vaut ; il dépend donc directement du✄ = i ∏ ✂o

courant i'(t). Si l'on veut un couple constant, il faut obtenir un courant i' aussi constant que possible.

On a, quelque soit la position des interrupteurs, u ∏ = − E∏ + Ld i ∏

d t

0 < t < αT : u' = u = E donc avec d i ∏

d t= E + E∏

L> 0 E ∏ = − ✂o✬ = − ✍E

. Le courant i' croît donc linéairement.i ∏ ( t ) = EL

( 1 − ✍ ) t + i m∏

αT < t < T : u' = 0 donc , le courant i' décroît linéairement.d i ∏

d t= E∏

L< 0

i ∏ ( t ) = − ✍EL

( t − ✍T ) + iM∏

i’m et i’M sont des constantes d’intégration dont il reste à déterminer la valeur.

La condition de continuité de i' dans L impose que i'(αΤ − ) = i'(αT + ), et la condition de continuité de

i' dans L et de périodicité impose i'( Τ − ) = i'( 0 + ) :

et EL

( 1 − ✍ )✍T + i m∏ = i M

∏ i m∏ = − ✍E

L( 1 − ✍ ) T + iM

Ces deux relations sont identiques, sachant que e = αE ; elles ne permettent pas de déterminer i'm et

i'M . Il faut donc une autre relation à imposer au courant i’, celle ci peut être obtenue à partir de

l’équation mécanique de fonctionnement du moteur : étant en régime permanent, le couple moyen qu’il

exerce s’oppose au couple résistant qu’il subit de la part de la charge entrainée.

qui donne une deuxième équation en i'm et i'M.… ✄   = ✂o … i ∏   = ✂o

i M∏ + i m

2= ✄r

d) Ondulation

On définit l'ondulation du courant par :

✁ i ∏ = i M∏ − i m

∏ = EL✍ ( 1 − ✍ ) T

tTTα

i'

i'm

i'M

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On vérifie que plus l'inductance de lissage est élevée plus l'ondulation est faible, donc plus le couple

mécanique exercé par le moteur est constant au cours du temps.

L'ondulation du courant est inversement proportionnelle à la fréquence du signal de commande. On a

donc tout intérêt à augmenter cette fréquence pour avoir un courant i' le plus constant possible. Mais la

fréquence est limitée par les durées de commutation des semi-conducteurs, en pratique, elle ne dépasse

pas une valeur comprise entre 10 et 100 kHz. De plus, l'augmentation de la fréquence augmente le

nombre de commutations, et donc la puissance dissipée lors de ces commutations augmente. Le plus

simple est d’augmenter la valeur de L, qui est sans influence sur la valeur de la vitesse de rotation du

moteur.

L'ondulation dépend aussi du rapport cyclique α. Elle passe par un maximum pour , et vaut✍ = 12

alors . Enfin, il faut signaler que l'ondulation est indépendante de la valeur moyenne de l'intensitéE T4 L

du courant i'.

Rmq :

Si le couple Γ est trop faible, alors le courant moyen < i' > peut devenir inférieur à l'ondulation et i'm

devient négatif. Ceci signifie que, dans l'intervalle αT < t < T, le courant i' s'annule. Mais la diode de

roue libre interdit le changement de signe du courant i', donc le courant i' reste nul jusqu'à l'instant T (la

bobine n'a plus d'énergie stockée). On dit que l'on est dans un régime de conduction discontinue.

Pendant cette phase, la diode est bloquée, le transistor aussi, et on a u' = e. Ce qui a pour

conséquence que, maintenant, < u' > > αE . Ce phénomène se produit, en particulier, lorsqu'on fait

fonctionner un moteur à vide.