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Émigration clandestine vers l’Europe.Émigration clandestine vers l’Europe.
L’Europe peut-elle encore faire L’Europe peut-elle encore faire rêver les jeunes africains rêver les jeunes africains ??
Djibril DIOP
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
« Magique, sont ceux qui partent » Jacques ATTALI.
PLAN
MAIS POURQUOI VEULENT-ILS TOUS PARTIR ?
Bref historique des mouvements migratoires dans la région
Les raisons du départ
CARACTERISTIQUES DES MIGRATIONS ACTUELLES ET MOYENS DE LUTTE
L’émigration clandestine
Le dispositif « Frontex »
Plan REVA
L’EUROPE PEUT-ELLE ENCORE FAIRE REVER LES JEUNES AFRICAINS ?
La « fuite des cerveaux »
Le « mythe » américain
CONCLUSIONChercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
MAIS POURQUOI VEULENT-ILS TOUS PARTIR ?
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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BREF HISTORIQUE DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES DANS LA RÉGION
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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LES RAISONS DE CE DÉPART MASSIF
1)-Une dynamique d’urbanisation qui accentue les déséquilibres
En Afrique occidentale, la population urbaine représentera 65 % de la population totale (270 sur 430 millions) en 2020 (40 % années 90).
Déséquilibres entre les besoins et ressources municipales
Les villes concentrent plus 1/3 de la population, 60 % du PIB des pays, alors qu’elles collectent à peine 1 % du PIB urbain, (6 à 8 $US/ habitant).
Une situation qui accentue la pauvreté urbaine et multiplie la précarité et l’informel
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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2)-Le chômage et l’extrême pauvreté
En Afrique…
En 2003, les jeunes (de 15 à 24 ans) représentaient 63 % des chômeurs en Afrique subsaharienne, alors qu’ils ne sont que 33 % de la population active.
Le taux de chômage déclaré est en moyenne de 10 %, mais en réalité pour certains pays ce taux est plus de 40 %.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Le Sénégal…
Pays pauvre avec un revenu national brut/habitant de 710 $US 2005.
La croissance du PIB (5 % depuis 2003) n’a pas suffit pas à fournir un emploi à tous ces jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail.
Seuls 3,1 des 5,3 millions de Sénégalais en âge de travailler sont actifs.
À Dakar, plus de la moitié des travailleurs touchent moins que le salaire minimum, soit moins de 80 $US (36.892 F Cfa) par mois.
Entre 1994-2004, 97 % des emplois proviennent du secteur informel.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Le chômage et le sous-emploi affectent plus d’un actif sur quatre (27,5%).
Si le taux de la population vivant dans la pauvreté est tombée de 67,9 % en 1994 (61,4 % de ménages) à 57,1 % en 2001 (48,5 % de ménages), 2/3 des ménages se considèrent comme pauvres.
Pour contrebalancer un taux annuel de croissance démographique (2,5 %), il faudrait atteindre le chiffre de 8 % de croissance économique par an.
Le bout du tunnel semble encore loin pour les ménages sénégalais confrontés à la pauvreté et au chômage.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
3)- Le statut social de l’émigré
L'émigration est synonyme de réussite sociale.
L'émigration, loin d'être vécue comme un traumatisme, est considérée comme une chance.
Les filles attendent le retour de ceux qui sont partis en Occident et qui se font construire de belles maisons à Dakar.
Les émigrés sénégalais envoie au pays 800 millions $US (608 millions€) chaque année, supérieur à l'aide publique au développement (APD).
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
4)- Une transition démographique en cours
Taux d’accroissement annuel 2,46 %, la population sénégalaise se caractérise par une forte proportion de jeunes.
54.9 % de la population est âgée de moins de 20 ans.
Population du pays (11 millions), taux d’urbanisation 41%, en 2002.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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CARACTERISTIQUES DES MIGRATIONS ACTEUELLES ET MOYENS DE LUTTE
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
L’ÉMIGRATION CLANDESTINE
Barca (Barcelone) ou Barsax (la mort)
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Une véritable déferlante…
Avec 200 à 500 000 francs CFA (entre 400 et 1,000 dollars) on se paie le voyage vers les îles Canaries.
En 2006, plus de 35.481 clandestins ont réussi à débarquer dans l’archipel des Canaries, dont plus de 900 sont des mineurs.
901 embarcations, ont servi a transporté ces clandestins, un chiffre supérieur au total des quatre années précédentes et un niveau annuel trois fois supérieur au précédent record datant de 2002 (9.929).
Un phénomène qui touche touche l’Afrique…et les clandestins de « luxe »
Selon une Ong camerounaise «Solutions aux migrations clandestines» (Smic) on note 200.000 départs clandestins chaque année du pays.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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MOYENS MIS EN PLACE POUR LUTTRE CONTRE L’ÉMIGRATION CLANDESTINE
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
LE DISPOSITIF FRONTEX :
« un rideau de fer » contre l’émigration clandestine
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Dispositif Frontex
(Surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne)
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Ce dispositif vise à contrôler l'émigration clandestine à partir d’Afrique.
Moyens logistiques : deux vedettes, un avion et un hélicoptère espagnol ; un avion italien, 20 véhicules 4x4 et 50 motos de plage.
Commandement mixte structuré autour d’une cellule mixte mise en place par le Sénégal (Gendarmerie, Marine, Police, Douane).
Avec ce dispositif on est passé de 35.000 en 2006 à 13.000 cette année.
Le "succès" du dispositif a fait qu’il a été prolongé jusqu'en juillet 2008.
Du 6 septembre 2006 au 19 juin 2007, 2.506 personnes ont été interpellées au Sénégal (1.702 interpellations en mer, 756 à terre et 48 "convoyeurs").
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Cloisonnement de Ceuta et Melilla
« Fortification » des enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla.
Coopération avec les pays de départ et de transit
Gestion concertée des départs (Contrats de travail) avec le Sénégal et interpellation des clandestins dans les pays de transit (Maghreb, Mauritanie).
Rapatriements des clandestins
Plus de 5.300 immigrants clandestins sénégalais ont été rapatriés d’Espagne
Mais aussi des pays de transit ( Mali, Maroc…).
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Les morts
L’Association des victimes de l’émigration clandestine (Afvic), basée au Maroc, évalue à 4 600 le nombre de clandestins morts et disparus en mer, depuis 1997.
Le désert et la méditerranée en ont «avalé» plus de 2 500 personnes au cours des 5 dernières années, selon l'ONG malienne Aide.
Morts de soif, de faim, de noyade, d'insolation, de froid, de maladie.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Conçu pour détourner les jeunes de l’immigration clandestine
Phase pilote (août 2006 à décembre 2008) pour un coût 31,437 milliards de F Cfa, soit 60 millions $US.
Objectif créer 300 000 emplois directs et indirects.
Promesse de l'Espagne 1.500 millions d’euros pour financer le programme.
Un premier versement de 20 millions d’euros a été déjà faite.
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L’EUROPE PEUT-ELLE ENCORE FAIRE REVER LES JEUNES AFRICAINS ?
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
La « fuite des cerveaux »
Chercheurs, informaticiens, médecins, personnels hautement qualifiés, l’Afrique se vide de sa matière grise et de ses compétences.
Entre 1960 et 1975, 27 000 Africains ont quitté le continent pour l’Occident.
De 1975 à 1984, ce chiffre a atteint 40 000.
Depuis 1990, au moins 23 000 universitaires s'expatrient chaque année.
50 000 cadres supérieurs et intermédiaires quittent chaque année le continent, 40 000 Africains titulaires d’un doctorat vivent hors du continent.
Les 2/3 d’étudiants restent dans les pays d’accueil après une formation faute de perspectives dans leurs pays d’origine.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Le phénomène le plus frappant de cet exil concerne le personnel médical.
Au moins 60 % des médecins formés au Ghana dans les années 80 ont quitté le pays. A Nigéria, sur les 300 médecins formés par an, moins d’une dizaine reste dans le pays.
Et la fuite tend à s’accélérer…
L'OMS estime que 50 % d'Africains diplômés en médecine sont susceptibles de quitter leur pays. Ce chiffre atteint 68 % au Zimbabwe.
Alors que 2/3 des pays du continent ne disposent pas du taux minimal de 20 médecins pour 100 000 habitants.
Pour compenser le manque d'effectifs qualifiés, les pays africains consacrent chaque année environ 4 milliards $US à l'emploi d'environ 100 000 expatriés non africains.
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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Le « mythe » américain
De plus en plus d’Africains qui quittent l’Europe pour venir en Amérique du Nord
Le « rêve Américain » domine chez les jeunes, (habillement; musique, parler …, l’Amérique est omni présente
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
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CONCLUSION
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
Tous ces jeunes dans les rues rêvent de quitter le pays.
Combien de temps encore sont-ils prêts à patienter ?
Existe-t-il une solution au chômage et au sous-emploi des jeunes ?
«Au Sénégal, tu travailles à mort pour rien réaliser de ta vie»
«Il faudrait être fou pour ne pas avoir envie de partir !»
Chercheur postdoc au CERIUM/PRD – [email protected]
L’approche du Plan REVA comme réponse exclusive à l’émigration clandestine est assez réductrice, dévalorisante et a montré ces limites.
« Il n'y a que les jobs décents qui peuvent arranger la situation, pas les déclarations intempestives de politiciens qui ne font qu'encourager l'immigration clandestine. C'est parce qu'on arrête pas les discours que les jeunes partent, ils n'y croient plus. Je ne vois pas la muraille qu'ils vont dresser en mer pour empêcher les départs ».
«la mondialisation n’a aucun sens quand elle consacre la liberté de circulation des biens et des services et ferme les frontières pour des considérations stratégiques et sécuritaires» ? Président Ben Ali, Tunisie