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Emploi Témoignages sur l’emploi en Provence-Alpes-Côte d’Azur Proposer un regard sur l’emploi tel qu’il est vécu et sur les grands enjeux qui le traversent, expliciter l’accès aux dispositifs en donnant la parole aux services qui les pilotent, aux personnes qui en bénéficient, aux entreprises et aux structures qui embauchent et aux opérateurs qui les accompagnent : telles sont les ambitions d’Emploi !, la publication d’information par le témoignage développée par la Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur. 1 ! Octobre 2018 Anne-Marie Durand, responsable de l’Unité départementale des Hautes-Alpes de la Direccte « Les vacances, c’est l’été à la mer et l’hiver à la montagne ! » Le cliché a la vie dure. Sauf que depuis quelques années, l’été, c’est aussi en montagne que ça se passe. Et particu- lièrement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur où trois départements sur six se situent en zone alpine. Alors, pour contenter les amateurs de ski l’hiver comme les pratiquants de VTT en été, les entreprises du secteur touristique doivent pouvoir compter en tant que de besoin sur une main-d’œuvre à la fois qualifiée et disponible. Mais, dans les Hautes-Alpes, la saisonnalité n’impacte pas que le secteur des loisirs : l’agriculture, l’agro-alimentaire et le BTP sont également concernés. L’emploi saisonnier, porté par un tissu économique composé à plus de 90% d’entreprises de moins de dix salariés, revêt donc ici une importance particulière. Mais la saisonnalité de l’économie de montagne consti- tue un frein à la sécurisation des parcours professionnels des salariés et au développement des compétences attendues d’eux pour répondre aux enjeux de pluriactivité qui sont ceux du marché du travail local. En effet, en raison de leurs multiples contrats de travail ou de leurs différents statuts tout au long de l’année, les saisonniers disposent de peu de temps en inter-saison et, de fait, accèdent difficilement à la formation. Mis en place en 2017 pour permettre aux travailleurs saisonniers des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence de développer leurs compétences et leur employabilité tout au long de l’année le dispositif « Initiatives Saisonniers » leur permet aussi d’obtenir les qualifications nécessaires pour sortir le cas échéant d’une saisonnalité subie et source de précarité. Anne-Marie Durand, responsable de l’Unité départementale des Hautes-Alpes de la Direccte, nous explique sa genèse et ses objectifs. « Un dispositif ambitieux qui fédère l’ensemble des partenaires » « Initiatives Saisonniers » : une réponse à la question de l’emploi des saisonniers dans le massif alpin

Emploi - Direcctepaca.direccte.gouv.fr/.../emploi_9__version_finale_hd-2.pdfLes partenaires : la Direccte Paca, la CPID 05, le Conseil régional, le Département des Hautes-Alpes,

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Emploi Témoignages sur l’emploi en Provence-Alpes-Côte d’AzurProposer un regard sur l’emploi tel qu’il est vécu et sur les grands enjeux qui le traversent, expliciter l’accès aux dispositifs en donnant la parole aux services qui les pilotent, aux personnes qui en bénéficient, aux entreprises et aux structures qui embauchent et aux opérateurs qui les accompagnent : telles sont les ambitions d’Emploi !, la publication d’information par le témoignage développée par la Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur.

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Octobre 2018

Anne-Marie Durand, responsable de l’Unité départementale des Hautes-Alpes de la Direccte

« Les vacances, c’est l’été à la mer et l’hiver à la montagne ! » Le cliché a la vie dure. Sauf que depuis quelques années, l’été, c’est aussi en montagne que ça se passe. Et particu-lièrement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur où trois départements sur six se situent en zone alpine. Alors, pour contenter les amateurs de ski l’hiver comme les pratiquants de VTT en été, les entreprises du secteur touristique doivent pouvoir compter en tant que de besoin sur une main-d’œuvre à la fois qualifiée et disponible. Mais, dans les Hautes-Alpes, la saisonnalité n’impacte pas que le secteur des loisirs : l’agriculture, l’agro-alimentaire et le BTP sont également concernés.

L’emploi saisonnier, porté par un tissu économique composé à plus de 90% d’entreprises de moins de dix salariés, revêt donc ici une importance particulière. Mais la saisonnalité de l’économie de montagne consti-tue un frein à la sécurisation des parcours professionnels des salariés et au développement des compétences attendues d’eux pour répondre aux enjeux de pluriactivité qui sont ceux du marché du travail local. En effet, en raison de leurs multiples contrats de travail ou de leurs différents statuts tout au long de l’année, les saisonniers disposent de peu de temps en inter-saison et, de fait, accèdent difficilement à la formation.

Mis en place en 2017 pour permettre aux travailleurs saisonniers des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence de développer leurs compétences et leur employabilité tout au long de l’année le dispositif « Initiatives Saisonniers » leur permet aussi d’obtenir les qualifications nécessaires pour sortir le cas échéant d’une saisonnalité subie et source de précarité. Anne-Marie Durand, responsable de l’Unité départementale des Hautes-Alpes de la Direccte, nous explique sa genèse et ses objectifs.

« Un dispositif ambitieux qui fédère l’ensemble des partenaires »

« Initiatives Saisonniers » : une réponse à la question de l’emploi des saisonniers dans le massif alpin

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Emploi !Par ailleurs, le département des Hautes-Alpes connaît une autre spécificité : les travailleurs saison-niers n’y sont pas « nomades » mais sédentaires : ce sont en grande partie des locaux, originaires du département, qui tiennent à rester sur ce territoire fortement attractif pour sa qualité de vie.

Forte de son succès, l’initiative a été dupliquée en 2012 dans les Alpes-de-Haute-Provence puis est devenu régionale et a englobé, à partir de 2015, les saisonniers du littoral.

D’autres Opca ont adhéré à la démarche, le Fafsea pour le monde agricole et l’Afdas, pour le domaine de la culture et du spectacle. Enfin, le système de financement a été revu : il dépend désormais des branches professionnelles dont les saisonniers relèvent.

L’ « Initiatives Saisonniers » en bref

Les secteurs d’activité concernés : remontées mécaniques, hôtellerie/restauration, commerce/vente, économie sociale et solidaire

Les partenaires : la Direccte Paca, la CPID 05, le Conseil régional, le Département des Hautes-Alpes, Pôle Emploi, Cap Emploi, la Mission Locale pour l’Emploi, le Fongecif Paca, l’Agefos PME Paca, les Opca Uniformation, Fafih et Construc-tys.

Le bilan : plus de 1 000 saisonniers formés de 2008 à 2013 (soit plus de 250 000 heures de for-mation). Au 1er septembre 2018, 215 personnes accompagnées dans le nouveau cadre d’Initia-tives Saisonniers. L’objectif est de 350 d’ici à la fin de l’année pour couvrir la saison hivernale 2018/2019.

Le profil des saisonniers formés : 54% d’entre eux souhaitent continuer à travailler en saison, et 46% souhaitent sortir de la saisonnalité (en créant leur propre activité pour 11 % d’entre elles). Un tiers ont le niveau bac et un tiers sont sans diplôme.

Ils peuvent être pisteurs l’hiver et agricul-teurs le reste de l’année. L’avantage c’est que, du fait de cette sédentarité, on peut toucher plus facilement cette population », observe Anne-Marie Durand, res-ponsable de l’Unité départementale de la Direccte des Hautes-Alpes.

Fin 2016, les partenaires sociaux (CPID), Pôle Emploi, Cap Emploi, la Mission Locale, l’Etat (Direccte) et les collectivités territoriales (Conseil départemen-tal, Conseil régional) ont décidé de relancer la dyna-mique, qui s’était un peu essoufflée en 2014, car les besoins étaient toujours là. Et tout le monde a suivi , constate avec satisfaction Anne-Marie Durand. « En 2017 nous avons même accueilli de nouveaux acteurs. Le Fongecif Paca est ainsi devenu, en remplacement de l’Agefos PME, l’organisme relais et s’est vu assigner plusieurs missions pour la saison 2017/2018 : sécuriser les parcours, améliorer les compétences et faire décou-vrir de nouveaux métiers. Certains Opca, qui n’étaient pas présents les années précédentes, nous ont aussi rejoints, et pas des moindres, comme le Fafih pour la branche hôtellerie/restauration et Constructys pour le BTP. C’est donc adapté aux besoins locaux .

C’est pourquoi les partenaires sociaux du territoire ont souhaité, d’un commun accord, travailler ensemble et trouver des solutions pour développer les com-pétences et l’employabilité des saisonniers, favoriser la pluri-activité tout au long de l’année ou leur per-mettre d’obtenir les qualifications nécessaires pour sortir d’une saisonnalité précaire et subie. C’est le sens de la relance en 2017 de la campagne « Initiatives Sai-sonniers ».

Les premiers à entrer dans la boucle furent, à l’époque, les services du ministère chargé de l’Em-ploi, la Commission Paritaire Interprofessionnelle, le Département des Hautes-Alpes, l’Agefos PME Paca, Pôle Emploi et le Fongecif Paca. Un partenariat qui s’est renforcé en 2011 avec l’arrivée de la Région et de l’Opca Uniformation, et la désignation de l’Age-fos PME Paca comme organisme relais pour faire connaître le dispositif auprès des entreprises et des saisonniers, recenser les besoins en formation et orienter les saisonniers vers le bon partenaire financier.

Un territoire très attractif Des partenaires investis

Une longue histoire

Il s’agit en effet d’une relance, indique Anne-Marie Durand. A l’origine, en 2005/2006, l’ac-cent était mis sur la santé au travail des saisonniers (mise en place d’actions spécifiques). Puis en 2008, la Commission Paritaire Interprofessionnelle Dépar-tementale des Hautes-Alpes (CPID 05) a décidé de l’orientation actuelle du dispositif.

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Les débuts furent un véritable challenge, se souvient Anne-Marie Durand. Il a fallu trouver des organismes relais pour faire la promotion du dispo-sitif, des entreprises qui jouent le jeu, qui acceptent d’embaucher plus tôt pour donner ainsi le temps de mettre en place les formations, faire suivre des for-mations adaptées aux salariés et enfin, trouver des financements.

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»Emploi ! Une publication de la Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur - octobre 2018 - www.paca.direccte.gouv.fr

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Lors d’un récent comité, la Direccte et le Conseil Régional étaient également représentés. Nous avons aussi des partenaires financeurs et des conseillers en évolution professionnelle. Tout cela crée de beaux échanges.

Dès qu’un saisonnier projette de devenir polyvalent ou de changer d’orientation, les conseillers de la Mission locale l’envoient vers Chloé Billod. Cette dernière propose de l’accompagner sur une durée de deux mois, soit pour mettre en place un plan de formation, soit pour l’aider à créer son activité. Elle est le pivot de ce partenariat entre le Fongecif et la Mission Locale. L’accompagnement est destiné à faire réfléchir le saisonnier à sa situation. Le plus souvent, nous avons affaire à des jeunes totalement amoureux de leur vallée, comme en Ubaye, et de leur métier, qui sont moniteurs de ski pendant quatre mois et qui pratiquent une autre activité les huit mois restants.

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« C’est Chloé Billod, chargée de la promotion de la campagne au Fongecif, qui est venue nous présenter « Initia-tives Saisonniers », explique Anne-Claude Macé, chargée de projet à la Mission Locale 05. Les deux femmes se connaissent bien puisque Chloé Billod, avant d’être recrutée par le Fongecif Paca, y travaillait également. Elles se revoient toujours à l’occasion des comités techniques, qui se réunissent tous les deux mois et qui regroupent les conseillers en évolution professionnelle et les Opca (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés).

Un rythme pas toujours facile à gérer, qui nécessite une certaine maturité. La moyenne d’âge de la population des saisonniers dans ce département se situe en effet entre 21 et 25 ans. « A cet âge, ce ne sont plus des minots, constate Anne-Claude Macé. « Nous suivons actuellement 24 saisonniers, en grande majorité des femmes. »

Un partenariat très fort avec le Fongecif

«Le dispositif permet des échanges féconds entre les différents acteurs »

Anne-Claude Macé, chargée de projet à la Mission Locale du département des Alpes-de-Haute-Provence

La Mission Locale des Alpes-de-Haute-Provence est l’un des relais locaux d’Initiatives Saisonniers. Elle compte trois antennes – Manosque, Digne, Château-Arnoux-Saint-Auban – et treize permanences.

3 Emploi ! Une publication de la Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur - octobre 2018 - www.paca.direccte.gouv.fr

Quelques repères

• Le poids de l’emploi ou de la richesse dégagée touristiques dans l’économie régionale place Provence-Alpes-Côte d’Azur au deuxième rang des régions de France métropolitaine.

• Les Hautes-Alpes constituent le seul département de la région connaissant une double saisonnalitémarquée. Le pic d’emploi touristique de février (10 600 emplois) y est même supérieur à celui d’août(9 800). Grâce au ski en hiver et aux activités de plein air en été, le secteur des sports et loisirs y estparticulièrement développé. Il concentre 42,4 % des emplois touristiques haut-alpins (contre 9,8 % enmoyenne en Provence-Alpes-Côte d’Azur). Le département représente en outre 28,6 % de l’emploi tou-ristique régional de ce secteur » (Source : INSEE : « L’économie du Tourisme en Paca «- n° 8 – 29 juin 2018)

• Dans les Hautes-Alpes, 30% du PIB est lié au tourisme, avec 9 000 équivalents temps pleins (ETP) enpériode hivernale comme en été. (Source : Agence départementale de Développement Economique etTouristique- 05)

• Les emplois saisonniers représentent 10% des emplois salariés en ETP sur la seule zone d’emploi deBriançon, alors que ce chiffre est de 1% pour la région PACA (Source : INSEE Analyses- n°30- avril 2016-Emplois saisonniers)

Un pilotage collaboratif pour plus d’efficacité

Emploi !

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Emploi !

Nous organisons des comités tech-niques réguliers, en alternance sur les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, explique Valérie Felzière, chargée de mission relations partenariales au Fongecif. De nouveaux parte-naires nous ont récemment rejoints, comme le Fafsea et l’Afdas. Tous ces échanges nous placent dans une dynamique d’amélioration constante. Nous évoquons les cas de personnes rencontrant des problèmes de budget, pour tenter de trou-ver, ensemble, des solutions de financement. Ce qui serait impossible si chacun travaillait dans son coin. D’ailleurs, nous espérons accueillir, en fin d’année, des organismes spécialisés dans le financement des indépendants ». Le suivi des financements mis en œuvre par les partenaires fait en effet également partie des missions du Fongecif.

En fonction des candidats qui nous sont adressés par le Fongecif, nous sommes amenés, précise Muriel Peltier, conseillère en formation à l’Agefos 04/05, à construire des formations ad hoc pour les saisonniers en poste ou sous contrat.

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Afin de prendre en charge cette nouvelle mission, le Fongecif a embauché, en octobre 2017, une conseillère en mobilité professionnelle - Chloé Billod - avec une fonction de coordination entre les partenaires. Et ils sont de plus en plus nombreux.

Le Fongecif constitue le point d’entrée des saison-niers dans le dispositif. En fonction de leurs besoins en formation, de l’état d’avancement de leur projet et de leur statut, l’organisme les oriente vers le meilleur opérateur. « Le but est de leur faire gagner du temps. Ils n’en ont déjà pas assez pour se former ! », reprend Valérie Felzière. Mais le Fongecif n’en oublie pas pour autant sa mission originelle de conseil en évolution professionnelle. Il aide ainsi les saisonniers à construire leur projet professionnel et les accompagne selon différentes modalités : entretiens (téléphoniques, en tête-à-tête, à distance), suivi dématérialisé, ateliers en petits groupes (6 à 8 personnes). L’objectif est de suivre 350 personnes d’ici à la fin de l’année. Leur nombre s’établissait à 215 au 1er septembre, ce qui est encourageant compte tenu du fait que la campagne de sensibilisation n’a vraiment démarré que fin 2017.

En sa qualité d’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA), l’Agefos PME collecte les fonds de la forma-tion professionnelle des entreprises -notamment des PME TPE- et intervient dans le financement des actions de formation de ses adhérents. Initialement organisme relais, avant que le Fongecif ne prenne la main, l Agefos est toujours impliqué dans le dossier Initiatives Saisonniers.

Afin de toucher les saisonniers, qu’ils soient en poste ou non, ainsi que les employeurs, le Fongecif s’est doté de nombreux outils de communication : une plaquette, des affiches, une ligne téléphonique et une adresse mail dédiée ont ainsi été mises à disposi-tion du grand public. Cette année, une campagne de « street marketing » a été organisée dans les stations et lieux touristiques, avec distribution de flyers aux salariés saisonniers. Sans oublier la présence d’une conseillère du Fongecif sur de nombreux forums des-tinés au public saisonnier, notamment dans les sta-tions de ski.

Animateur du partenariat

L’Agefos PME, partenaire de la première heure

Accompagnateur des saisonniersLes moyens mis en œuvre par le Fongecif

«Nous intervenons comme un ensemblier, et tout le monde joue le jeu »

Valérie Felzière,chargée de mission relations partenariales au Fongecif

Initialement dévolue à l’Agefos PME, puis reprise en 2015 et 2016 par le Fongecif, la mission de coordinateur pour les actions éligibles au titre du dispositif a été confiée au Fongecif Paca pour la période 2017/2019, en accord avec l’ensemble des par-tenaires locaux du département des Hautes-Alpes.

Emploi ! Une publication de la Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur - octobre 2018 - www.paca.direccte.gouv.fr

Un passage de témoin réussi

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Emploi !

Bastien est en CDD saisonnier chez nous d’avril à octobre, depuis 2016 », explique Sylviane Jardel, secrétaire de l’association, parachutiste depuis plus de 50 ans et moni-trice depuis 1975. « Le reste de l’année, il s’entraîne et participe à des compétitions. Il est actuellement moniteur stagiaire en vue de devenir moniteur d’Etat, après avoir été plieur puis opérateur photo/vidéo puis moniteur fédéral et après avoir acquis les qualifications PAC (progression accompagnée chute) et moniteur tandem. C’est un parcours classique : les parachutistes sont d’abord de simples pratiquants puis ils acquièrent certains brevets et peuvent souhaiter devenir professionnels. »

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L’association, affiliée à la Fédération française de parachutisme, s’adresse à la fois au grand public, pour la partie loisirs, et forme des professionnels (opérateurs de prise de vues photo et vidéo, répa-rateurs de parachutes, plieurs de parachutes de secours, moniteurs). Créée en 1974, elle compte aujourd’hui douze salariés, dont quatre à temps partiel, et 3 000 adhérents. C’est le premier centre de France et le deuxième centre européen en nombre de sauts (35 000 par an).

La formation de Bastien est quasiment intégralement prise en charge, y compris les frais de dépla-cement quand il se rend à la fédération de parachutisme pour ses cours et quand il part en stage de formation dans toute la France (en plus des frais d’hébergement, de repas et de sauts). Il suit une formation en alternance d’un an, qui comprend un à trois stages théoriques au sein de la fédé-ration, plus un stage technique effectué au CERPS, encadré par des formateurs. « Cela représente 630 heures de formation pour l’année 2018, financées par l’Agefos, à qui nous avons fait appel. L’Opca Uniformation est aussi à nos côtés pour l’intégration de Bastien, ainsi que pour celle d’un autre salarié. »

Une fois formés, certains stagiaires décident de devenir indépendants, d’autres préfèrent rester au CERPS. C’est le cas de Bastien qui, à l’issue de sa formation, souhaite passer en CDI annualisé (sur la base de 176 heures/mois sur 9 mois). D’autant que le CERPS offre tous les ans à ses moniteurs environ une cinquantaine de sauts d’entraînement (vol relatif, free fly, loops, tonneaux, tours axés) pour les différentes qualifications !

630 heures de formation prises en charge

«« Initiatives saisonniers » s’inscrit parfaitement dans notre tradition de formation des salariés»

Sylviane Jardel, secrétaire associative du CERPS (Centre école régio-nal de parachutisme sportif) de Tallard

Le CERPS (Centre école régional de parachutisme sportif) de Tallard forme régulièrement les salariés motivés qui se portent candidats aux différentes qualifications. C’est le cas de Bastien, qui a pu bénéficier d’une formation qui lui permettra peut-être de décrocher un CDI annualisé.

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Formation de haut-vol pour saisonniers motivés

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Emploi !Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur23/25, rue Borde, CS 10009 - 13285 Marseille Cedex 08 - Tél. : 04 86 67 32 00Directeur de la publication : Patrick Maddalone, directeur régional Conception et coordination éditoriale : Direccte Provence-Alpes-Côte d’Azur - Unité CommunicationRédaction : Delphine Collet - Concept ÉditoCréation graphique : François Nagot - Alliage

Emploi !

Un accompagnement précieux

«Sans accompagnement, j’aurais baissé les bras

Malika Malone, 37 ans, originaire de Nyons (Drôme)

A l’âge de 37 ans, la naissance de son deuxième enfant donne l’occasion à Malika de réfléchir une nouvelle fois à sa recon-version. Sa rencontre avec une conseillère du Fongecif dans le cadre d’ « Initiatives Saisonniers » va définitivement l’orienter vers le métier qui l’a toujours attirée, celui de charpentier.

Cela fait maintenant quinze ans que Malika Malone alterne les emplois saisonniers dans plusieurs stations de mon-tagne (Serre-Chevalier, Vars, Orcières-Merlette), l’hiver comme pisteuse secouriste, et l’été comme patrouilleuse VTT. La précarité de ce dernier emploi, pour lequel elle doit soumettre une nouvelle candidature tous les ans, et la brièveté de la saison estivale, ajoutée à l’arrivée de son deuxième enfant fin 2017, lui font prendre conscience qu’elle doit désormais exercer une activité pérenne.

Le métier de charpentier m’attire depuis longtemps et j’avais déjà, il y a quelques années, envisagé de m’y consacrer. Mais j’avais dû abandonner l’idée car la formation dure deux ans, que je n’avais pas les moyens de financer. Aussi, quand Chloé Billod m’a contactée suite à l’envoi en ligne du questionnaire « Initiatives Saisonniers », que j’avais rempli sans trop y croire, espérant tout de même pouvoir enfin retourner à mes premières amours, j’ai foncé.

A première vue, je ne remplissais quasiment aucune des conditions d’éligibilité, que ce soit au ni-veau de l’expérience professionnelle, de la durée de celle-ci ou des conditions d’exercice. J’ai bien failli baisser les bras, mais Chloé Billod a su se montrer très disponible et, à force de patience, nous avons pu rassembler tous les justificatifs nécessaires. Et puis je connaissais tout de même quelques entreprises de charpente dans un rayon de 30 kilomètres autour de chez moi. J’ai donc gardé espoir.

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«D’autant que Malika connaissait déjà le Fongecif, à qui elle avait fait appel en 2013 pour l’obtention de son permis poids lourds. Les deux jeunes femmes se sont donc rencontrées à maintes reprises, pour monter un dossier… qui était loin d’être évident.

Et grand bien lui en a pris, puisque son dossier a finalement été accepté. Malika Malone est aujourd’hui en forma-tion, depuis fin août et pour huit mois, à l’Afpa de Gap. Son coût est intégralement pris en charge, et elle est rému-nérée 1 200 euros par mois. A l’issue de sa formation elle pourra troquer, pendant la saison estivale, le marteau et la scie contre le vélo… quitte à aller travailler en VTT ! Mais hors de question de manier ces outils en plein hiver : « L’activité s’arrête d’elle-même et, de toutes façons, j’aime trop le ski pour m’en passer » confie la jeune mère de famille.

Après quinze ans de saisons, elle souhaite charpenter sa carrière

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