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Cari William Buehner, Second Conseiller cle l'Evêché Président. Novembre 1957 EN 1956

EN 1956 - LA FEUILLE D'OLIVIERlafeuilledolivier.com/Etoile/1957/195711_FR.pdf · 2016. 5. 11. · aimé, en cette belle journée, la lu mière du jour et la douceur des choses, l’eau

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Cari William Buehner,Second Conseiller cle l'E vêché P résiden t.

Novembre 1957

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LES M ISSIO N NA IRE S.

A r r iv é e s : R onald M ack J a rv is , d 'O n tario , O regon.D onald B enson G r e e n w o o d , de Provo, u ta h .O rin B ren t B la c k , de M urray , U tah .L a rry S teven C ro w ley , de S a it L ake C ity, U tah . R ichard D a rr R e im e r s , d ’A rcad ia , C alifornie.N aom i G ilb ert , d’A rcad ia , U tah .R obert W alte r R o u ts o n g , de Los A ngeles, C alifornie. R onald Lee N orris , de G reen R iver, W yom ing.Gordon T hom as N e ls o n , d ’A lexandria , V irg in ie . W ilfo rd F red B o th e , de S a it L ake C ity, U tah .D aniel Jam es K laphaak , d ’A nn A rbor, M ichigan.

D é p a r t s : J a y A llen , de B ellegarde, C alifornie.L a rry P r e s t w ic h , de S ait L ake C ity, U tah .

MARSEILLE.Savez-vous ce que c’est que de

fa ire une so rtie dans une am biance unique où l ’esp rit et la bonne hum eur rég n en t en m a ître ? Eh bien ! c’est cela e t bien plus encore, qui se p assa à la b ranche de M arseille récem m ent. Nous étions une v in g ta in e de p e r­sonnes, no tre ben jam in 17 ans, « no tre » g ran d -m ère 77 ans. C’est p o u rta n t d ’un pas décidé que du ra v is sa n t po rt de C assis, nous som ­mes a rriv és aux sau v ag es e t m a g n i­fiques calanques de P o rt-P in e t P o rt- M icu sous un soleil rad ieux . Le volley-ball pour nos a th lè tes , des c h an ts accom pagnés p a r F rè re S h o r e

sous la b ag u e tte énerg ique de no tre chef d ’o rches tre F rè re D e c k e r ; ag rém en tés de propos p e rtin e n ts et pleins d ’e sp rit de no tre jo u rn a lis te F rè re Oliv ier ; tan d is que no tre biologiste, F rè re T u ck er , tro u v a it tou jou rs un insecte sous sa m ain et nous fa is a it p a r ta g e r son savoir, ce qui nous p e rm e tta it de souffler un peu. A ussi est-ce avec un soup ir de re g re t, qu ’en a rr iv a n t à M arseille, nous avons tous d it : d é jà ! M ais nul n ’a u ra comm e nous, s i chaudem ent aim é, en ce tte belle jou rnée , la lu ­m ière du jo u r et la douceur des choses, l ’eau lu isan te et la te r re où l’am itié a germ é.

Q uand les Douze, eu tous les a u tre s tém oins, se lèvent d ev an t la co n g ré­g a tio n te r re s tre e t p rêch en t avec pu issance e t en m a n ife s ta n t l’e sp rit de Dieu, quand les gens so n t étonnés et confondus de la doctrine e t d isen t : Cet homm e a p rêché un p u is san t serm on, a f a i t un g ra n d d iscours, que celui-là ou ceux-là p ren n en t g a rd e de dem eurer hum bles et a tt r ib u e n t la g lo ire e t la louange à Dieu et à l’A gneau, car c’est p a r la pu issance de laS a in te -P rê trise et du S a in t-E sp rit qu ’ils son t capab les de p rêcher a insi.« Qu’es-tu , ô hom m e, sinon poussière ? E t de qui reço is-tu ton pouvoir ettes bénédictions, sinon de Dieu ? »

Joseph Sm ith .

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N ovem bre 1957 N u 11

Revue de la Mission française de l'Eglise de Jésu.s-Chiist des

Saints des Derniers Jours.

Directeurs Harold W. Lee

— . Anne Bennionbommaire *

Pages

E d ito ria l : L ’E sp rit de Ténèbres ___ 198C hurch News.

P rophètes et P réd ica teurs ....................... 2 0 0H ugh N ibley.

A u R evo ir ...................................................... 205P rés, e t Sœ ur Lee.

Une Πuvre M erveilleuse (su ite) . . . . 181Le G rand R ichards.

La fem m e au fo ye r ................................ 207R aym onde U m iglia.

Ic i — T a h iti .................................................. 208T hom as R. Stone.

Le O nzièm e A rtic le de Foi ................ 2 1 1R ichard L. E vans.

La Foi de N os Jours ................................ 213W allace F . B ennett.

Couverture

Cari W illiam Buehner est né le 27 décem bre 1898, à Stu tt­gart. en A llem agne. Il accom ­plit une m ission dans les Etats de l ’Est en 1919, et fut Evêque de sa paroisse de 1638 à 1942. Il a été Président de son Pieu de 1946 à 1951, date à laquelle il devin t m em ­bre du Comité Général de l ’Entraide. En 1952, il fut appelé et mis à part comme second conseiller de l ’Evêché Président par le Président J. Reuben Clark, fils.

Prochainement

Nous nous approchons de la com m ém oration de l ’évén e­m ent qui fu t « une nuit de lum ière » : la naissance de notre Rédempteur.

TARIF DES ABONNEMENTS POUR UN AN :Belgique Fr. 57,00 France.... ................................ Fr 400Suisse Fr. 5,00 United States et Canada $ 1.50TARIF MENSUEL : Belgique : Fr. 5.00 ; France : Fr. 40; Suisse : Fr. 0,50

La Mission française = 3, rua de Lola, Paris (161 (France), ou vous pouvez adresse, vos abonnements a Antoine Riva, Vieux-Châtel 11, Neuchâtel (Suisse), ou à :

Mme M ita Deghaye, 98, rue Bidaut, Liège (Belgique).

L ’E toile 197 - Novem bre' ' 1957

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L A nég ligence f a i t pousser les herbes folles dans un ja rd in . D an s un foyer, elle appo rte la discorde. D ans l’E glise, la nég ligence appo rte les tén èb res sp iritu e lle s .

Si l’E sp rit de D ieu souffle cela au x siens p a r l’en trem ise de leu rs chefs, e t qu ’ils ne veu len t ni en tend re , ni obéir, quelles se ro n t les conséquences de leur désobéissance ?

« L es ténèb res e t l’aveug lem en t de l’e sp r it au su je t des choses divines, te l s e ra leu r so rt. L ’e sp r it de p riè re les ab an d o n n era e t l’e sp rit du m onde croîtra , en eux p ropo rtionne llem en t à leur désobéissance, ju sq u ’à ce que leur apostasie so it com plète à l ’ég a rd de D ieu et de Ses voies. »

B rig h am Y oung a prononcé ces paro les en p rê c h a n t su r la P aro le de Sagesse. Il a v a it f a i t p récéder sa pensée de ces m ots : « J ’ai d it au x S a in ts , lors de n o tre dern ière conférence annuelle, que l ’E sp rit m e souffla it d ’appeler les S a in ts des D ern ie rs Jo u rs à observer la P aro le de Sagesse, à s ’in te rd ire le thé, le ca fé e t le tab ac , à s ’a b s ten ir de boire des sp iritu eu x . V oilà ce que l’E sp rit vous signifie p a r moi. »

A une a u tre occasion, p a r la n t des dîm es et de la nég ligence de la loi à ce su je t, de m êm e, il décla ra : « Je veux d ire à ceux qui se p ré ten d en t S a in ts des D ern ie rs Jo u rs que, s ’ils n ég lig en t dîm es e t o ffrandes, ils rece­v ro n t le ch â tim en t de la m ain de D ieu. A u ta n t en te n ir com pte d ’abord , au lieu de p lu s ta rd . Si nous nég ligeons de p ay er nos d îm es et o ffrandes, nous nég ligerons a u tre chose e t cela ira c ro issan t ju sq u ’à ce que l’e sp r it de l ’E vang ile nous a it com plètem ent abandonné et nous se rons dans les té n è ­bres e t ne sau ro n s où nous allons. »

Comm e c ’est ju s te , au su je t de to u tes les phases de l’E vang ile ! Si nous négligeons la fré q u e n ta tio n des tem ples, p a r exem ple, nous cessons ra p i­dem en t de nous in té resse r au tem ple. E t quand l ’in té rê t m anque, l’e sp rit a c tif s ’en va aussi. E t si nous négligeons nos réun ions de la S a in te Cène, nous perdons v ite l’hab itu d e de nous y rendre , nous ne nous in téressons p lus à ces sa in te s assem blées, com m ençons à fa ire a u tre chose et, b ien tô t, l’e sp rit m ondain e st en nous. Cela e st v ra i de la fré q u e n ta tio n des réun ions de la P rê tr ise , de l ’Ecole du D im anche et a u tre s serv ices au x ilia ires .

Si nous nég ligeons les p riè res en fam ille , nous perdons v ite cet esp rit

L ’E toile — 198 — N ovem bre 1957

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éditorial

et nous engageons à a u tre chose, au ss i la p riè re e t tou tes ses bénédic tions sont-elles b ien tô t perdues pour nous. Quoi donc les rem place ? Les m onda­nités, qui so n t l’e sp rit de ténèbres.

L ’e n tre tie n e st le m ot de passe pour p ro g resse r en tou tes choses. Les usines en tre tie n n e n t leu rs m achines, les voyageurs de com m erce e n tre ­tien n en t la d is trib u tio n , les ré p a ra te u rs e n tre tien n en t b â tim en ts e t te r ra in s ; les em ployés des sociétés e n tre tie n n e n t des ra p p o r ts co rrec ts en tre elles, les c lien ts e t le public en généra l. L ’e n tre tie n joue auss i un rôle im p o rtan t dans la défense n a tiona le . N ous en tre ten o n s n o tre équ ipem ent de g u e rre . Il ne rouille jam ais . On rem place l ’ancien p a r le m oderne e t ne p e rm et jam a is que la p rem ière ligne so it périm ée ou dépassée. T out e st p rê t à e n tre r à l’in s ta n t en action .

L ’e n trs tie n e s t le sec re t de nos foyers, de nos églises, de nos ja rd in s , de nos rou tes, de nos vo itu res e t de n o tre san té . A ussi pourquoi n ’e n tre tie n ­d rions-nous pas n o tre fo i ? L ’en tre tien de to u t gen re exige un labeur co n stan t, une ac tiv ité . C’est p en d an t l’in ac tiv ité que la co rru p tio n s ’in ­tro d u it. C ’est quand le ja rd in ie r cesse de tra v a il le r que les herbes folles poussen t. C’est quand nous in te rrom pons n o tre a c tiv ité re lig ieuse que no tre foi fa ib lit, n o tre ré s is tan ce d im inue e t n o tre in té rê t fléchit.

La foi san s les œ uvres est m orte , nous d it l ’E c ritu re . Ce so n t les bonnes œ uvres qui e n tre tie n n e n t la foi, la g a rd e n t v iv an te e t nous m a in tien n en t d an s la voie d ro ite . P o u r e n tre te n ir no tre foi en les dîm es, nous devons les payer ; pour e n tre te n ir n o tre foi dans la loi du S abba t, nous devons l’obser­ver ; pour e n tre te n ir no tre confiance d an s les chefs in sp irés de l’E glise, nous devons les so u ten ir et les su p p o rte r, fa ire ce q u ’ils nous d isen t.

Le Seigneur a f a i t au x S a in ts une im p o rtan te prom esse à cet ég ard . P a r la n t du P ré s id en t de l’E glise, Il a d it : « Vous accep terez ses paro les, com m e v en an t de m a propre bouche, avec pa tience e t avec fo i. » D ’au tre p a r t , Il nous a d it que si nous n ’obéissons pas, la p rom esse ne v a u t pas. L ’obéissance est l’en tre tien sp iritu e l.

Church News.

L ’Etoile —- 199 N ovem bre 1957

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Prophètes et Prédicateurs

D E tous tem ps, des hom m es et des fem m es on t p ré tendu

posséder des dons de p ro ­phétie e t avo ir des expériences s u r ­n a tu re lles . C erta in s d’en tre eux ont été de v ra is p rophètes, m ais la m a jo ­rité , comme l’E c ritu re nous le répètefréquem m ent, on t été fau x . P our év iter la peine de d is tin g u e r en tre v ra is et fau x , les h is to rien s ont accoutum é de p lacer tous les p ro ­phètes dans la m êm e classe. A gir ainsi, c’est p e rp é tre r une g rav e in ju stice con tre les v ra is p rophètes ; tou t comm e de m e ttre dans le m êm e sac tous les g u é risseu rs (e t beaucoup le fo n t) constitue une g rav e in ju s ­tice à l’ég ard des v ra is m édecins. S’il n ’e x is ta it que tro is v ra is m éde­cins au m onde, ce s e ra it quand mêm e in ju ste de p lacer tous les docteurs ensem ble dans la m êm e catégorie . E t s ’il n ’e x is ta it en to u t que tro is p ro ­phètes véritab les dans l’h is to ire , ce s e ra it un to r t de c lasser ensem ble tous les p rophètes.

P a r exem ple, le C h ris t a été accusé p a r les anciens comm e p a r les m o­dernes de n ’ê tre qu ’un guérisseu r itin é ran t, fa iseu r de m irac les e t sage e rra n t, un m a ître de vertu , un re p ré ­se n ta n t c a rac té ris tiq u e de ceux qui son t au bord de la folie. Des géné­ra tio n s d ’é ru d its se son t em pressés de sou ligner là ressem blance en tre ses voyages, ses souffrances e t ses enseignem ents et ceux de son presque con tem porain A ppolonius de T yane. Le vieux ch a rla ta n am b u lan t P ere- g rin u s fit au rusé e t p é n é tra n t L u ­cien l’effet d ’ê tre un disciple ch ré tien typique. Dès les débuts, les hom m es com m encèren t à réu n ir des tém oi-

HUGH NIBLEY.

gn ag es et des h is to ires au su je t de la jeunesse du C hris t, le m o n tra n t comme un sim ple e n fa n t de la cam ­pagne, e x trao rd in a irem en t désireux d ’im pressionner le public. Celse, a u ­teu r in te lligen t e t consciencieux, publie l’un de ces réc its en tou te bonne foi. Selon ce tte version, Jésus a inventé l'h is to ire d ’ê tre né d ’une v ierge, p arce qu ’il é ta i t en réa lité hon teux d ’ê tre né dans une m isérab le bourgade ju ive, d ’une p au v re ou­v rière de basse classe. « Il d it q u ’elle a v a it été en réa lité je tée dehors p a r son m ari, c h a rp en tie r de son m étier, quand il s ’ap e rçu t q u ’elle é ta i t cou­pable d ’adu ltè re . E n su ite , d it-il (Celse c ita n t son in fo rm a teu r ju if ) , comme elle a v a it été m ise à la po rte , elle e r r a i t comme une vagabonde e t m it Jésu s au m onde d ans la honte . Lui, n ’a y a n t aucun m oyen d ’existence, se ren d it en E g y p te chercher du trav a il. L à, il se fa m ilia r isa avec ce rta in s a r ts , don t les E g y p tien s so n t fiers. Son ap titu d e c ro issan t, il com m ença à avo ir une h au te idée de soi e t finit p a r se décla rer D ieu » (1). L a m êm e a u to r ité locale fo u rn is sa it des don­nées précises : nous savons m êm e le nom du so ldat dont M arie é ta i t en ­cein te, il s ’ap p e la it P a n th e ra . E t to u t le m onde reco n n a issa it que l’en­f a n t n ’é ta i t p as de Joseph (2). Cela p a ra î t à Celse bien p lus p lausib le

1 ) Origène, Contra Celsum i , 2 7 (Patrologia Graec. X I , 7 1 7 ) .

2 ) Ibid., 1 , 7 2 ( P . G. X I , 7 2 1 ) .

L ’E toile 200 N ovem bre 1957

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que les h is to ires inv ra isem blab les de n a issan ce d ’une v ierge. Toute l’a ffa ire lui p a ra î t v ra ie et explique a isém en t les événem ents qui au tre m e n t sem ­b le ra ien t m iracu leux . Il f a u t recon ­n a ître que Celse sem ble avo ir ra ison . L ’o rig ine sim ple, la pau v re té , les m œ u rs relâchées, les tra v a u x de ren co n tre , la m ag ie e t les to u rs de p asse-passe , l ’am b ition c ro issan te et les p ré ten tio n s su rn a tu re lle s son t tous trè s p lausib les. On p o u rra it c ite r bien des cas para llè les dans le m onde où vécu t Jésu s. D epuis Celse, les hom m es on t p ris la ressem blance en tre Jésu s e t d ’a u tre s personnages re lig ieux de son époque comm e p reuve q u ’il n ’é ta i t q u ’un p a rm i les a u tre s . Cela le rend fac ile à exp li­quer. Une recherche d iligen te p erm et de com parer tous Ses enseignem en ts à ceux d ’a u tre s . Les p rem ie rs Apolo­g is te s le fa isa ie n t m êm e, en d em an ­d a n t aux p a ïen s : « P ourquo i nous p e rsécu te r, quand nous n ’enseignons p as a u tre chose que vous ? » Le C h ris t san s foyer é ta i t su iv i p a r ses d isciples, comm e les Sophistes itin é ­ra n ts . Il é ta i t un g ra n d m a ître de m orale , e t eux aussi. Il é ta i t p e rsé ­cu té e t tra în é dans la boue, comme les S toïques e t les P y th ag o ric ien s. Ses disciples le p ré te n d a ie n t le M essie, comm e fa is a ie n t les disciples de B ar K ochba e t de B ar N ephele. Il fu t crucifié, a in s i fu t M ani et beaucoup d ’a u tre s fa n a tiq u e s re li­g ieux . M ême sa ré su rrec tio n évoque a isém en t la v ic to ire su r la m o rt dans les r ite s annuels de b ien des peuples o rien tau x , où le ro i so r t du m onde so u te rra in , ap rès avo ir v ic to rieu se­m en t co m b a ttu con tre la m ort. T out cela a été répété , afin de p lacer C h ris t au n iveau des expériences quo tid iennes e t de rem p lacer le m i­racu leu x e m b a rra ssa n t p a r ce qui e st o rd in a ire e t ra s su ra n t . M ais en va in . On ne compose pas de m usique avec une règ le e t la d iv in ité et la ré a lité du C h ris t n ’on t ja m a is dû ê tre p rouvées p a r l’h is to ire , ca r il nous e s t d it que la connaissance ne v ien t que p a r révé la tion d irec te du P ère C éleste.

H isto riquem en t m êm e, les ressem ­blances fo r tu ite s en tre le S eigneur

e t d ’a u tre s m a ître s son t superficielles e t tr iv ia les , en com paraison de différences fo n d am en ta les . Il existe une ab ondan te li tté ra tu re c lassique t r a i t a n t des a c tiv ité s de sag es itin é ­ra n ts e t de m a ître s re lig ieux de l ’a n ­tiq u ité . Ces hom m es av a ie n t tous des c a rac té ris tiq u es b ien ne tte s . Comme les S ept Sages, ils e rra ie n t san s a tta c h e à tra v e rs le m onde, sp e c ta ­teu rs de l’œ uvre de D ieu. Le C hris t est tou jou rs re s té à quelques k ilo ­m ètres de son foyer e t n ’a jam a is m an ife s té le m oindre in té rê t pour la philosophie n a tu re lle . Tous ch er­cha ien t la sagesse . Le C hris t la pos­sé d a it pour la donner. Ils v iva ien t com plètem ent détachés de la société et les gouvernem en ts les to lé ra ien t comm e des rêv eu rs sa n s d an g er. Son ac tiv ité o rg a n isa tr ic e a la rm a it les R om ains et les au to r ité s ju ives. Les a u tre s s ’ém an c ip a ien t de leu rs f a ­m illes e t de leu rs am is. Il a vécu dans leur in tim ité to u te Sa vie. Ils e ffec tua ien t des expériences in té re s ­san te s e t des to u rs d ram atiq u es pour ra v ir e t im pressionner la m u ltitude . Ses m irac les fu re n t tous u tiles et ja m a is spec tacu la ires . Ils f réq u en ­ta ie n t les a u tre s écoles e t ch ercha ien t à écou te r des m a ître s célèbres. Il p a r la it comm e quelqu’un a ya n t a u to ­rité . Ils fa is a ie n t to u t pour a t t i r e r le p lus de d iscip les possible. Il d é fen ­d a it à Ses disciples de fa ire ce qui les re n d ra it populaires. Ils g a g n a ie n t ou p e rd a ie n t des disciples, selon que les é tu d ia n ts décida ien t de lés p re n ­d re ou de les la isser. Il cho is issa it Ses p rop res d iscip les e t se les a t t a ­ch a it p a r des liens e t des alliances. Tous, comm e l’a m on tré le P ro fesseu r Ja e g e r , do n n a ien t des conseils poli­tiques, rech e rch a ien t les positions officielles e t co rrespondaien t su r une v aste échelle avec les fo n c tio n n a ire s du gouvernem en t. Ja m a is II ne donna de p are ils conseils, n i n ’écriv it de telles le ttre s . Le seul lieu p rop re à leu rs d iscours é ta i t le th é â tre , ou le lieu de réun ion publique. Il a to u jo u rs év ité de p rêcher en de tels en d ro its . Ils a ffec ta ien t un costum e p a rticu lie r ; Ses d isciples fu re n t c r i­tiqués de ne p a s le fa ire . On p o u rra it con tinuer a insi, m ais un p o in t est

L ’E to ile — 201 — N ovem bre 1957

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c la ir : le C h ris t é ta i t en tou tes choses essen tielles, l’opposé m êm e des hom ­m es avec lequel on le classe. E n b ref, Il é ta i t un v ra i p rophète e t eux, non : si, p a rfo is , ils L ui ressem bla ien t, c ’é ta i t p a r leur désir de ressem bler à un v ra i p rophète . L a g ran d e d iffé­rence c o n sis ta it en ceci : q u ’ils cher­cha ien t ce que le C h ris t possédait. Ils p a rla ie n t comm e les scribes e t les h y pocrites p h a ris ien s ; L ui, comme quelqu’un a y a n t a u to rité . L à réside to u te la différence. P a rm i une troupe de chercheurs du m êm e o rdre , dont beaucoup é ta ien t des gens s incères e t dévots, un seul ne ch e rch a it poin t.

Ceci posé, exam inons, les critiques m odernes de nos p rophètes, e t su r ­to u t de Joseph Sm ith . Je su is sû r que si nous lisons le « réc it officiel » su r Jésu s, nous serons pour la p lu ­p a r t obligés de penser au x réc its su r Joseph Sm ith . P lus fam iliè re encore que les dé ta ils sord ides e t m alve il­lan ts e t l ’a ir de su p ério rité du con teu r e st l’in s in u a tio n que Jésu s e t sa fam ille n ’é ta ie n t pas le genre de gens que fré q u e n te n t les hom m es e t les fem m es respec tab les. Ce ton est celui de tou te la li t té ra tu re a n t i­ch ré tienne p rim itive , comm e dans la li t té ra tu re an ti-m orm onne. Les hom ­m es n ’ont p o in t ta rd é à m o n tre r la ressem blance superficielle ex is ta n t en tre le p rophète m oderne e t d ’au tre s hom m es de son en tou rage . Il a fondé une E glise, e t d’au tre s l ’o n t aussi fa i t . Il p ré te n d a it avo ir reçu une révé la tion du ciel, eux aussi. Il a été persécu té , eux auss i ; il lisa it la Bible, eux auss i ; e t comm e c’é ta ie n t des im posteu rs, lui donc le s e ra it aussi. C’est p réc isém en t ce q u ’on ne peu t affirm er. On p eu t é tab lir une longue liste de ressem blances en tre Joseph S m ith et G ladstone, m a is que p rouvera it-e lle , sau f qu ’ils é ta ien t hom m es l ’un et l’a u tre ? Il f a u t de­m ander, dans le cas du prophète m oderne, la m êm e chose que dans le cas de Jésu s : en quoi d iffé ra it-il essen tie llem en t de to u t le re s te ?

S ur ce poin t, l’opinion d ’un homm e m érite une a tte n tio n pa rticu liè re . E douard M eyer é ta i t l ’un des plus g ra n d s é ru d its des tem ps m odernes. L ’h is to ire ancienne é ta i t son do­

m aine e t l’o rig ine des re lig ions, son su je t spécial. Il e s t l’a u te u r d ’ou- v ràg es qui fo n t a u to r ité su r l ’o rig ine des re lig ions e t a m is à p a r t les S a in ts des D ern ie rs Jo u rs com m e une des g ran d es re lig ions o rig in a les . L a p lu p a r t des a u tre s ég lises ou sec tes ne so n t que des épisodes dans l’h is to ire d ’un ensem ble con tinu , des v a ria tio n s su r un thèm e donné, des ré fo rm es ou des innovations e n tre ­p rises p a r des hom m es qui, s ’ils ép rouva ien t une vocation spéciale ou é ta ie n t sim plem en t qualifiés, ne f a i ­sa ie n t que ce que d ’a u tre s av a ien t fa i t . M ais tro is relig ions p ré ten d en t n ’avoir pas été fondées p a r des hom ­m es, m ais p a r une révé la tion d irec te du ciel.

M eyer trouve les p lus g ran d es ressem blances en tre l ’E glise m or- m onne e t l’E g lise ch ré tienne p rim i­tive. E lles se ressem b len t p a r leurs dé ta ils e t m êm e p a r leu rs d é fau ts . Il trouve auss i des ressem blances en tre Joseph S m ith e t M ahom et, mais, celles-ci so n t san s im portance e t fo r ­tu ite s , com parées aux p o in ts essen ­tie ls su r lesquels ces deux hom m es, tous deux se d éc la ran t p rophètes, fo rm en t en tre eux un com plet co n tra s te . Comme c’est une vieille p la isa n te rie p a rm i les G entils de com parer Joseph S m ith à M ahom et,, il e s t p eu t-ê tre o p po rtun de d resser ici la lis te des d ifférences en tre eu x , no tées p a r un des ra re s é ru d its qui a ien t ja m a is eu une connaissance de p rem ière m ain à la fo is des M orm ons et des M ahom étans.

1) D ’abord , M eyer in s is te longue­m en t su r les doutes et les h é s ita tio n s qui o n t si longtem ps assiégé M aho­m et, la longue période de som bre désespoir e t de défiance de soi, s u r ­to u t celle connue sous le nom de fa tra , p e n d an t laquelle il m é d ita it et selon ce rta in s au teu rs , essaya de se su ic ider. C ar le P ro p h è te de l’Is lam , é ta n t honnête hom m e, é ta i t fo r t in ­q u ie t de la possib ilité de folie de sa p a r t , ou d ’avoir vu le d iable p lu tô t q u ’un ange. Au co n tra ire , il est « trè s s ig n ifica tif, pour Joseph Sm ith , éc rit M eyer, qu ’en son cas, il n ’y a aucune tra ce de doute, n i d ’h és ita -

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(.ion » (3). M eyer fé lic ite M ahom et d’avoir eu la réac tio n norm ale pour un hom m e e t blâm e Sm ith de ne l'avo ir pas eue.

2) E n second lieu, co n tra irem en t à la conduite de Joseph Sm ith , M eyer van te la p rudence exem plaire, la m o­d éra tio n et l’hab ile té de M ahom et, m o n tra n t q u ’il acq u it la confiance par la p ra tiq u e et é ta b lit sa doctrine avec so in à tra v e rs les années, a insi que son réc it, co rr ig ean t, rév isan t et a jo u ta n t. A la d ifférence de Joseph Sm ith et des ■prophètes de l’A ncien T e s ta m e n t, note M eyer, M ahom et ne voit ja m a is rien dans ses révéla tions, m ais li t avec peine e t len teu r dans un livre (4). S m ith se trouve en com pagnie des anciens p rophètes d’Israë l, m ais non M ahom et.

3) Les d ifférences les p lus im por­ta n te s en tre les deux p rophètes supposés, c’e st selon M eyer que « Joseph Sm ith c ro y a it à la co n ti­nuation de l’in sp ira tio n prophétique d irecte, au don des langues, etc., et en m êm e tem ps à l ’in sp ira tio n p e r­sonnelle que to u t c ro y an t p eu t rece­voir... M ahom et, d’au tre p a r t , ne conna ît q u ’un seul livre, c ’e st la Bible, dont il a de vagues no­tions » (5).

4) Les idées de Joseph Sm ith su r les choses sp iritu e lle s et s u rn a tu ­relles é ta ie n t b ien plus « objectives et m atérie lles » que celles de M aho­m et. P our lui, les m an ife s ta tio n s de l’a u tre m onde sont to u t à f a i t réelles e t o rd ina ire s . « P ou r M ahom et, p a r contre , il n ’y a q u ’un m iracle , la révéla tion des tex tes du livre d ivin et l’ap p a ritio n des anges. Il n ia it to u t pouvoir m iracu leux e t ses d isc i­ples n ’on t po in t de pouvoirs spéc iaux de ce g en re » (6 ). L es M ahom étans m odernes so n t p lu tô t fiers de leur a tt itu d e fro ide e t ra tionne lle envers les choses de l’au-delà .

5) Le po in t de ressem blance le p lus obvie en tre les deux hom m es, c ’est leur p ré ten tio n com m une à avoir

3) Edouard Mtyer, Ursprung wid Geschichte der Mormônen (1 9-12 ), p. 6 8 f f , 6 g, n. 2 .

4) ibid., p. 7 1 , n. 1.5) Ibtd., p. 8 0 / .6) Ibid., p. 8 x f.

donné au m onde un livre révélé. M ais su r ce po in t précis, M eyer trouve la plus com plète différence en tre eux (sinon la p lus im p o rtan te ). A près to u t, des cen ta in es d ’hom m es on t p ré ten d u donner au m onde des œ uvres insp irées, rien dans cette p ré ten tion seule ne ju stifie ou ne condam ne un p rophète . M ais le livre de S m ith n ’est à nu l a u tre pare il. T and is que pour M ahom et, le « livre dem eure tou jo u rs dans les m ains de l ’ange », S m ith n ’a pas- seu lem ent lu le livre lui-m êm e, m ais l ’a. tr a d u it e t tra n sp o rté de lieu en lieu avec lui. Il a m êm e copié les ca rac tè re s du livre et les a f a i t c ircu ler dans son en to u rag e , ses p ires ennem is inclus, pour q u ’on les v ît. A ucun im posteu r a -t-il jam a is m an ifesté pareille confiance en son œ uvre ?« U ne idée pareille , éc rit M eyer, ne s e ra it jam a is venue à M ahom et » (7).

L es réc its de M ahom et su r ses v is iteu rs célestes son t vagues e t se co n tred isen t. H ab ituellem en t, ses v i­sions lui v en a ien t dans son som m eil : re g a rd a n t au -dessus de lui, il voit quelque chose en l’a ir ou il voit G a­briel debout à l’horizon, ou rem p lis ­s a n t le ciel de sa ta ille g igan tesque , ou devan t lui, où q u ’il to u rn e la tê te , ou debout, à la d is tan ce d ’une flèche. Il y a là un aspect de rêve. Les ra p p o r ts de Sm ith , au co n tra ire , son t ne ts e t p réc is. Mon a rr iè re -g ra n d - père é ta i t ju if e t a v a it la tê te dure e t du sens p ra tiq u e . Il d éc rit d ans son jo u rn a l, réd igé le jo u r m êm e où se d érou lè ren t les événem ents, q u ’il qu estio n n a Joseph S m ith su r chaque p e ti t d é ta il de s a P rem ière V ision e t que Joseph S m ith lui répond it p ro m p tem en t et com plètem ent. D e ce jou r, il ne do u ta jam a is de la vo­cation du P rophète . A pparem m ent M ahom et n ’est p as trè s sû r de l’ap ­p aren ce d ’un ange. M ais quoi de p lus c la ir ou concre t que la descrip tion de M oroni p a r Joseph Sm ith ?

L a conclusion finale d ’E douard M eyer e st que « les révé la tions de M ahom et so n t su p é rieu res à celles de Joseph S m ith , ca r dans son cas, nous sen tons... quelque chose de la

7) Ibid., p. 8 2 .

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pu issance et de la conviction a r r a ­chée p a r l ’effort m en ta l, e t m êm e p a rfo is p a r l’in sp ira tio n p oé ti­que » (8 ). Il n ’en est pas la m o in ­dre tra ce chez Joseph Sm ith . M eyer p eu t respec te r le labeur m en ta l du fo n d a teu r de l ’Islam , lu t ta n t con tre les lim ites hum aines, m ais Joseph S m ith lui dem eure une énigm e. M eyer ne p eu t su p p o rte r ce parvenu , qui ne doute jam ais , devan t la p lus effroyable des persécu tions et à t r a ­vers ces te rrib le s épreuves et ces lu ttes , n ’a jam a is à lu tte r pour ê tre insp iré . L ’ag acem en t de M eyer à l ’ég a rd de Joseph Sm ith est en soi un fo r t a rg u m en t en fav eu r de sa vocation prophétique, ca r M eyer t r a i te Ezéchiel exac tem en t de la m êm e m an ière . Il d it de ce g ran d prophète : « L ’ap p are il p rophétique a dégénéré en fo rm es litté ra le s . E zéchiel est un nègre li tté ra ire . Il n ’œ uvre pas avec des paro les v iv an ­tes, comm e E sa ïe ou Jérém ie , lu t ta n t pour exprim er les p ro fondeu rs de leur âm e, m ais débite s im p lem en t le con tenu d ’un livre, q u ’il e s t supposé avoir avalé dans une vision... E zé­chiel est é tro it, re ten u , san s élan ni pu issance, dépourvu de to u te im ag i­n a tio n c réa tric e (P h a n ta s ie ), e t donc ca rac té risé p a r une insuppo rtab le p éd an te rie e t p a r la m onotonie » (9):

C ’est là une épreuve in té re ssan te .

8 ) Loc. cit.9 ) Geschicbte des A ltertum s I V i (Stuttgart,

19 4 4 ) , p . 1 6 8 .

M eyer aim e et com prend M ahom et, qui, si rem arquab le qu ’il fu t , e s t ap rès to u t quelqu’un qu i ré a g it comme un hom m e norm al, qui e ssa ie ra it de s ’échauffer ju sq u ’à un é ta t de conviction relig ieuse. Le vague, le m ystère , les lu tte s , les doutes, chaque chef re lig ieux les co n n a ît e t nous avons tous une idée assez ju s te de ce qu ’en d u ra M aho­m et. Il n ’est pour a in s i d ire q u ’un g ran d p réd ica teu r , m êm e trè s g ran d . Tel n ’est pas le cas de Joseph S m ith ! M eyer le juge , comme Ezéchiel, b ru ­ta l, li tté ra l, san s poésie, ni im a g in a ­tion , libre de doute e t s a n s l ’auréo le de com bats désespérés. Ce son t des gens qui ne peuven t tro u v e r place à aucun p rix dans le ca ta logue de penseurs re lig ieux dressé p a r M eyer. Si la n a tu re de ses affirm ations p ro ­phétiques p lace Joseph Sm ith to u t à f a i t à p a r t de tous les a u tre s hom m es re lig ieux de son époque, cela, d isq u a­lifie aussi le P ro p h è te pour ê tre classé avec to u t a u tre type de p ro ­phète que celui du C hris t, d ’Ezéchiel e t des anciens apô tres. A u ta n t q u ’il a it été sem blable à d ’au tre s hom m es p a r a illeu rs en ce qui concerne sa vocation prophétique, Joseph Sm ith n ’é ta i t p as un M ahom et lu t ta n t pour se convaincre et tro u v er une ex p res­sion poétique. Il n ’é ta i t p as un sa v a n t exégète, ch e rch an t à d éch if­f r e r les E c ritu re s pour ses sem b la­bles, m oins in s tru its ou m oins in sp i­rés ; ce rtes, il n ’é ta i t p as q u ’un sim ple p réd ica teu r . Il é ta it un vé r i­table prophète de Dieu. ♦

Ce p rinc ipe (de la dîm e) a une h a u te im portance , ca r c’est p a r lui qu ’on s a u ra si nous som m es ferm es, fidèles ou infidèles. De ce fa i t , il est aussi essen tie l que la foi en D ieu, que la rep en tan ce des péchés, que le bap têm e pour la rém ission des péchés, ou que l’im position des m ain s pour le don du S a in t-E sp rit.

L a loi des dîm es est une épreuve, à laquelle so n t soum is les gens, in d i­v iduellem ent. T out hom m e qui m anque à observer ce p rinc ipe se ra connu comm e quelqu’un d ’in d iffé ren t à la p ro sp érité de Sion, qui nég lige ses devoirs de m em bre de l ’E g lise e t qui ne f a i t rien pour réa lise r l’avancem en t te m ­porel du R oyaum e de D ieu. Il n ’ap p o rte rien non p lus pour rép an d re l ’E v a n ­gile p a rm i to u tes les na tio n s de la te r re et nég lige de fa ire ce qui lui p e rm e ttra it de recevoir les bénédic tions e t o rdonnances de l’E vangile .

Joseph F. Sm ith .

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L a fam ille L ee nous d it « au revo ir ». — A u prem ier rang {de gauche à d ro ite ) : Soeur R achael L. Lee, L inda M a rg u e rite e t le P ré s id en t H aro ld W . Lee. — A u deuxièm e ra n g (de gauche à droite) : E d w ard R ex, L éonard A lb e rt e t ‘D onald G ran t.

yêu (j^eooiz.

C’EST avec tr is te sse , m ais en m êm e tem ps avec le coeur p lein de g ra titu d e , que nous

a rr iv o n s à la fin de n o tre m ission. N ous disons « tr is te sse » p a rc e que nous devons q u it te r pour un tem ps nos chères sœ urs, f rè re s et am is en F ran ce , en B elgique, en Suisse, e t en Ita lie . « G ra titu d e » signifie que, g râce aux m issionna ires e t au x offi­c iers dans les b ranches et les d is tr ic ts , e t g râce aux m em bres fidèles de l’E glise , nous avons vu beaucoup de p ro g rès dans la M ission F ra n ç a ise depuis n o tre a rrivée . N ous p a rto n s avec la. fe rm e conviction que rien ne p o u rra a r rê te r l’av an cem en t de ce tte m ission s i la p lu p a r t de nos m em bres m e tte n t en p ra tiq u e chaque jo u r les p rinc ipes de l ’E vang ile , c ’e s t-à -d ire

l’am our du p rochain , le pardon , la to lérance , la reconnaissance , l ’hu m i­lité , l ’honnê te té , la, ch aste té , la tem ­pérance , l’ho sp ita lité , la com passion, la loyau té , l’am our du tra v a il, l’éco­nom ie, la p rudence, le p a trio tism e, la pa tience , la douceur e t la m isé­rico rde .

A ces v e rtu s il f a u t a jo u te r la p riè re m a tin et so ir, la bénédic tion p ou r la n o u rr itu re , l’observance du sa b b a t e t du jeûne, les o ffrandes du jeûne, le pa iem en t honnête de la dîm e, l’obéissance à la paro le de sag esse , l’a ss is tan ce aux réun ions de l ’E glise , les devoirs de la p rê ­tr is e ou de la Société de Secours, les recherches généalog iques, « l’en- dow m ent » e t le scellem ent du m a ­ria g e au tem ple.

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E t ce n ’est pas tou t. On ne p eu t pas p ré p a re r une liste com plète de tou tes les bonnes ac tions q u ’un m em ­bre de l ’E glise d ev ra it fa ire . Le Seigneur nous a d it dans la sec tion 58 des D octrine et A lliances, v erse ts 26-27 : « Il n’e st pas bon que jecom m ande en to u tes choses : car celui qu’il fa u t contra indre en to u tes choses est un serv iteu r paresseux et sans sagesse ; c’est pourquoi il ne reçoit pas de récom pense.

« E n vér ité je vous d is que les hom m es do iven t s’engager à fond, dans une bonne cause, et fa ire beau­coup de choses de leur propre gré et de leur propre in itia tiv e , e t co n tr i­buer à l’a ccom plissem en t de grandes œ uvres de justice .

« C ar en eux se trouve le pouvoir de décider e t d fag ir d’eux-m êm es. E t si les hom m es fo n t le bien ils ne perdront nu llem en t leur récom ­pense. »

S ’il vous a rr iv e des persécu tions comme su ite de vo tre accep ta tio n de l ’E vang ile , n ’oubliez jam a is que Jésu s a d it :

« H eureux serez-vous lorsqu’on vous ou tragera , qu’on vous persécu­tera et qu’on dira fa u ssem en t de vous to u te sorte de m al à cause de moi. R éjou issez-vous e t soyez dans V allégresse, parce que vo tre récom ­pense sera grande dans les d e u x , car c’est a insi qu’on a persécu té les prophètes qui ont été a va n t vous. » (M a tt. 5:11-12.)

« C herchez p rem ièrem en t le ro ya u ­me et la ju s tice de D ieu e t tou tes ces choses vous seront données par­dessus. » {M att. 6:33.)

C hers f rè re s et sœ u rs e t am is, nous savons que vous serez heu reux si vous m e ttez en p ra tiq u e ces ensei­gnem ents.

N ous vous rem ercions tous de vos gen tillesses envers n o tre fam ille , su r to u t au m om ent où un g ra n d ch ag rin nous e st a rriv é . N ous p a r ­lons de n o tre fils aim é, G eorges, qui a im a it beaucoup les m em bres e t les m issionna ires, e t qui a te rm iné su b i­tem en t à A ngoulêm e sa m ission e t son sé jou r te r re s tre . Vos bonnes p a ­roles et vos p riè re s nous on t é té d ’un g ra n d réco n fo rt e t n o tre P è re Cé­

leste nous a donné la c e rtitu d e que « to u t e st b ien ». Ja m a is n o tre tém o ignage de la v é rac ité de l’E v a n ­gile R es tau ré n ’a é té p lus fo r t q u ’à ce m om ent-là .

E t pu isque nous parlons de la fam ille , n ’oublions pas de m en tio n ­ner que la p e tite L in d a e st née en F ra n c e e t qu ’à p ré sen t elle ne pa rle que fra n ç a is . Les a u tre s e n fa n ts on t assim ilé ég a lem en t la cu ltu re f r a n ­çaise dans les écoles de P a ris . Vous connaissez tous l’ad m ira tio n du P ré ­sid en t e t Sœ ur Lee pour la F ran ce , la Suisse e t la B elgique. A insi vous voyez com bien la M ission F ra n ç a ise nous e st chère .N ous avons de bons souven irs des événem ents qui se son t passés depuis q u a tre ans. E n voici u n résum é :

1) L a dédicace du tem ple en Suisse p a r le P ré s id e n t D avid O. M cK ay.

2) L a v is ite du P ré s id en t M cK ay à P a ris .

3) L a v is ite à tra v e rs la m ission de l’ap ô tre Spencer W . K im ball en 1955 e t de l ’ap ô tre A dam S. B ennion en 1956.

4) P lu s ieu rs cen ta ines de b a p ­têm es.

5) U ne au g m en ta tio n du nom bre de m issionna ires. Le nom bre trè s d éco u rag ean t de 30 en ao û t 1953 a cédé la place à 130 en octobre 1957.

6 ) L a pub lica tion en f ra n ç a is des nouveaux livres de can tiques.

7) L es sessions du tem ple à Zolli- ko fen le p rem ier sam edi de chaque m ois, a insi que les excursions sp é ­ciales en été.

8 ) L es splend ides concerts à B erne e t à P a r is du C hœ ur m orm on du T abernac le de S a it L ake City.

9) T rois m agnifiques conférences de la jeunesse.

10) L ’o rg an isa tio n pour la p re ­m ière fo is dans la M ission F r a n ­çaise d ’un collège d ’anciens.

11) L a tra d u c tio n p a r F rè re R o­ger D ock e t son com ité des « D oc­tr in e et A lliances » e t de « L a P erle de G rand P rix », e t la, co rrec­tion finale des épreuves. L ’im prim eur

{Suite à la page 208.)

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6USouvent, dans l ’E glise, nous p a r ­

lons des d ifférences qui ex is ten t e n tre « nous », e t « les a u tre s ». C er­ta in e m e n t nous pensons tous que nous som m es « d iffé ren ts » (ce qui ne veu t pas fo rcém en t dire « su p é ­r ie u rs »).

P o u r ta n t nous savons b ien que to u t ê tre ici-bas est e n fa n t de Dieu, que nous som m es fa i ts de la m êm e essence, que nous nous trouvons d an s les m êm es conditions que des cen ta in e s d ’a u tre s individus, et que ce qui nous différencie, ce n ’est ni un asp ec t ex té r ieu r , n i une in te lli­gence e x trao rd in a ire , ni des qualités h u m ain em en t rem arquab les.

J e crois que ce qui est v é ritab le ­m en t im p o rtan t, plus que la façon , le mode de vie que nous avons qui nous est d icté p a r nos p rincipes, c ’e st le f a i t que nous avons un bu t, que nous savons où nous allons, que nous n ’avançons pas d ans la vie en aveugles, à pas in ce rta in s .

D an s n ’im porte quel tra v a il, nous pouvons voir que nous p rog ressons

p lus a isém en t quand nous savons le pourquoi de ce que nous fa isons, et aussi la récom pense qui nous a tten d , au bout. D epuis le p e ti t e n fa n t qui s ’applique à ses leçons pour pouvoir ensu ite a ller jouer, ju sq u ’à l ’hom m e qui su b it les épreuves de la vie pour acq u érir ce q u ’il s a i t ê tre les biens im périssab les, tous, nous apportons p lus d ’en thonsiasm e à un tra v a il récom pensé, e t c’est pourquoi la s a ­gesse de n o tre P ère C éleste ne nous a pas la issés dans l ’ince rtitu d e , nous a donné des ind ica tions précises, des lois logiques e t ju s te s .

P ensons donc tou jou rs , lorsque nous som m es m êlés à des gens qui n ’on t pas n o tre idéal de vie, que nous avons le p riv ilège im m ense de n ’avoir pas de doutes, de ne p as nous de­m ander avec angoisse : « A quoibon ? », e t que cela ren fo rce no tre courage e t n o tre endurance !

Afin q u ’a u to u r de nous, chacun se dem ande ce qui nous rend « d iffé­re n ts », e t a i t envie de p a r ta g e r ce tte joie avec nous.

L e s b o n s c c n s e i l s d e l ’h o s p i ­t a l i t é :1. C’est a va n t l’a rriv ée de vos

hô tes qu ’il f a u t passer de pièce en pièce avec vo tre rôlet.

2. C om m ençons p a r p ré p a re r un coin libre dans une penderie.

3. E t p a r v ider le tiro ir d’une com m ode. V ivre dans les valises n ’est p as am u san t.

4. A la salle de bains, p e ti t savon p our hôte e t gobelet pour b rosse à den ts .

5. Hop ! quelques g o u tte s d ’huile à la b u re tte dans les gonds des p o rtes , le som m eil des hôtes est sacré ...

6 . L es voilà ! B onjour, bon jour !

M ais ne d ites pas aux e n fa n ts q u ’ils o n t g ran d i, cela les ho rrip ile et d ’a illeu rs ils le sav en t.

7. M ontrez-leu r to u t de su ite les com m odités (e t incom m odités) de la m aison.

8 . P ou r les e n fa n ts ? U n m ate las p a r te r re , ils en raffo len t.

9. D eux confitures au p e ti t dé­jeu n er ; au cas où l’une ne p la ît pas, l’a u tre a des chances.

10. In s is tez pour savo ir s i leur lit leu r a convenu à tous les po in ts de vue. L es am élio ra tions so n t tou jou rs possibles.

11. E t pas de p ro je ts à h a u te voix dev an t eux pour le jo u r qui su it leur d é p a rt ! ♦

L ’E to ile — 207 — N ovem bre 1957

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(A U R E V O IR , su ite de la page 206.) a p rom is la liv ra ison , dans un b ref délai, de ces ouv rages canoniques.

12) De nouvelles éd itions des « A rtic les de F o i » e t de « L a Voix d ’A vertissem en t ».

13) L ’au to risa tio n pour les m is­sio n n a ire s de fa ire du p rosély tism e à L ausanne .

14) Les belles so irées récréa tiv es à chaque conférence de d is tric t.

15) Les beaux d iscours e t tém o i­gn ag es en tendus à ces conférences de d is tr ic t.

16) Nos v is ites en I ta lie e t en F ra n c e chez nos chers m em bres isolés.

17)Les conférences annuelles des m issionnaires.

18) Les m atches de b ask e t joués p a r les m issionn a ires con tre les m eilleures équipes en B elgique et en F ran ce .

19) L es concerts p ré sen té s dans p lu s ieu rs g ran d es villes p a r quelques m issionna ires qui ont réu ssi à s ’ex ­p rim er avec ta le n t, et à fa ire se n tir au m onde que n o tre E g lise encou­rag e ses jeunes gens à cu ltiver les a rts .

20) E t enfin, deux cen t mille k ilo ­m ètres de voyage en vo itu re à t r a ­vers la m ission.

P ré s id en t e t Sœ ur Lee, e t les fidè­les conseillers dans la p résidence de la m ission , savo ir F rè re R obert Sim ond, F rè re A ntoine R iva, F rè re E dw in B row n et F rè re H enry W est, o n t f a i t leu r possible pour d ir ig e r les a ffa ire s de la m ission d ’une m a ­nière efficace. N ous espérons que vous nous p a rdonnerez nos m a in te s fa u te s et im perfec tions.

Que no tre P ère C éleste vous ac ­corde to u jo u rs Ses m eilleures béné­dictions.

P ré s id en t e t Sœ ur Lee vous la is ­se n t leu r bénédiction , e t leur tém o i­gn ag e de la v é rac ité de l’E vang ile R estau ré de Jé su s-C h ris t ; e t to u te la fam ille vous exprim e leu r estim e, leur g ra titu d e , e t leu rs sen tim en ts de p rofonde affection .

P ré s id en t Harold, W. Lee.Sœ ur R achael L. Lee.D onald G ran t Lee (17 ans).E d w ard R ex Lee (12 ans).L éonard A lbert Lee (7 ans).L inda M arg u erite Lee (4 ans).

*]ci- (jakitiT hom as R . S tone , M a x W a t t , M arcel B onnet e t M uriel L e thu illier .

A U sein du Pacifique, trè s loin de la M étropole, il ex is te une trè s p e tite île, T ah iti, s u r ­

nom m ée des n av ig a teu rs , « la P erle du Pacifique ». Si p e tite q u ’elle so it, T a h iti possède une popu la tion cos­m opolite (T ah itien s , F ra n ç a is , A n­g la is , C hinois, A m éricains, A lle­m ands, e t E sp ag n o ls), e t dans ce tte île il ex iste la M ission T ah itien n e de l’E g lise de Jé su s-C h ris t des S a in ts des D ern ie rs Jo u rs . C’est une des p lus anciennes m issions évan g é li­ques de l ’E glise , é ta n t du re s te la deuxièm e ap rès la m ission év an g é­lique ang la ise .

Le 1er ju in 1843, Noé R ogers, A ddison P r a t t e t B en jam in F .

G rouard fu re n t o rdonnés com m e m issionna ires pour les îles du P a c i­fique. Ils q u it tè re n t N ew B rad fo rd , M assach u se tts , le 9 octobre 1843 à bord du n av ire « Tim oléon », e t le 30 av ril 1844, ces tro is m issionna ires a r r iv è re n t à l ’île de T ubuai dans les Iles A u stra les . L ’A ncien P ra t t , a y a n t é té capable de com prendre le lan g ag e des h a b ita n ts et a y a n t a n té ­rieu rem en t f a i t un voyage com m e m a rin d ans les îles H aw aii, décida de re s te r à T ubuai p en d an t que ses com pagnons, les anciens R ogers et G rouard , co n tin u è ren t su r T ah iti où ils a rr iv è re n t le 14 m ai 1844.

E n peu de tem ps l ’A ncien P r a t t co n v ertit quelques h a b ita n ts et o rg a ­

L 'E to ile — 208 — N ovem bre 195T

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” P U P U B A S K E T -S .D .J . »» DE TAHITID ebout (de gauche à droite4 : L ouis Team o, H enri T ehani, T eh in a Moo,

C apa R a a tu a , Cone M au, A ncien M ax W att.A genoux (de gauche à droite) : E ugène W ong, Je a n W on g.

n isa une b ranche dans l’île de T ubuai le 29 ju ille t 1844, la p rem ière des b ranches de l’E glise dans les îles de la Société.

S ur ces en tre fa ite s , les A nciens R ogers et G rouard tra v a illè re n t avec succès à T ah iti où ils o rg an isè ren t au ss i des b ranches de l’E glise. E t p lus ta rd d ’a u tre s anciens fu re n t encore envoyés et p a rm i eux se tro u v a it l ’A ncien Jam es S. B row n qui dev in t trè s popu la ire p a rm i les indigènes. Ces m issionna ires t r a v a il­lè ren t avec beaucoup de d iligence dans les îles de T ah iti, T ubuai, e t les g roupes des T uam otous et un g ra n d nom bre de b ranches fu re n t o rg a n i­sées p arm i les 2.000 ou 3.000 in d i­gènes en p lus de quelques rés id en ts européens.

L a reconnaissance p a r le G ouver­nem en t f ra n ç a is des p rem iers m is­s io n n a ire s est prouvée p a r l’A ncien Jam es S. B row n qui d it dans son au tob io g rap h ie écrite sous le nom de « L a Vie d ’un P ionn ier » qu ’en novem bre 1850, en réponse à une p é titio n s ignée p a r A ddison P ra t t , le P ré s id en t de la M ission, un perm is de p rêcher fu t délivré aux m ission­n a ire s p a r le G ouverneur B onard qui g o u v ern a it a lo rs T ah iti. L ’A ncien B row n te rm in e son réc it en d is a n t : « A insi il nous fu t perm is d ’a ller

comm e m in is tre s de l ’E vang ile dans to u tes les îles sous le P ro te c to ra t de la F ran ce . »

'De ce f a i t les m issionna ires con ti­n u è ren t leur m in is tè re ju sq u ’en 1853 où, p a r su ite d ’un ch an g em en t dans le gouvernem ent local des îles, les m issionnaires am érica in s fu re n t b a n ­n is de leu rs cham ps de labeurs. D epuis l ’an 1892, les m issionna ires des S a in ts des D ern iers Jo u rs ont laborieusem en t con tinué de trav a ille r dans les îles T ah iti a in s i que dans les a u tre s îles des g roupes de T ubuai e t des T uam otous san s aucune in te r ­férence.

Le siège de la M ission T ah itienne se trouve à p résen t à P apeete , T ah iti e t la M ission se compose de 17 b ranches avec 2.225 m em bres. II y a m a in te n a n t douze m issionna ires qui tr a v a il le n t p arm i les h a b ita n ts des îles de la Société sous la d irec­tio n du P ré s id en t E llis V. C hris ten - sen , ses deux conseillers, A ncien B ren t Shaw et M ax W att, e t la se ­c ré ta ire du P rés id en t, Sœ ur Joyce Cowley. Ces m issionnaires so n t en ­voyés. p a r l’E g lise ap rès avoir été o rdonnés dans le bu t de p rêcher l ’évang ile e t de rend re serv ice au peuple à chaque fo is que l ’occasion le dem ande.

A u tre fo is, les réun ions é ta ien t

L ’E to ile — 209 N ovem bre 1957

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un iquem ent en langue tah itien n e m ais une p a rtie de nos m em bres p a rle f ra n ç a is d ’où la n a issance d ’une b ranche fra n ç a ise en 1955 et nous som m es trè s heu reux de voir ce tte b ranche s ’a g ra n d ir de plus en p lus chaque m ois.

Nos b ranches on t de nom breuses ac tiv ité s : le B aske t, le Scoutism e, et une trè s belle chorale se com posant des m em bres de to u tes les b ranches. N ous jo ignons à n o tre a rtic le une photo de n o tre équipe de b a sk e tteu rs qui, nous l ’espérons, a u ra une belle place dans le ch am p ionna t de T ah iti ce tte année. C ette équipe est d irigée p a r l’A néien M ax W a tt. A ussi, voici une photo de no tre nouvelle T roupe Scoute, d irigée p a r Soeur M uriel L ethu illie r, e t l’A ncien L ynn H. S tone du C anada.

Ju s q u ’à p résen t, aucun, m em bre de la M ission T ah itien n e n ’a eu la chance d ’aller dans un tem ple pour les o rdonnances plus sacrées de l ’E g lise vu l’isolem ent e t l’éloigne- m en t de T ah iti des a u tre s co n ti­nen ts . C ependant, m alg ré to u t cela, nous réa lisons l’im portance du m a ­riag e et nous espérons qu 'avec la constru c tio n du nouveau tem ple en N ouvelle-Zélande, nous au rons la chance de p a r t ir et d ’accom plir ainsi n o tre plus beau rêve.

M a in ten an t que nous avons l’op ­p o rtu n ité de lire l'E to ile , où nous avons la joie de découvrir de très bons a rtic le s , nous vous p rom ettons de vous ad resse r encore de tem ps en tem ps des a rtic le s de chez nous. Ab ien tô t ! IA ORA N A .....

*

T RO UPE I : S C O U T S S .D .J . DE TAHITI(sous la d irection de S œ u r M uriel L E T H TJ1LLIE R

e t l’A nc ien L y n n H. ST O N E )

T out ce que D ieu exige est ju s te , quoi que ce so it, b ien que nous pu is­sions ne pas en voir la ra ison jusque longtem ps ap rès les événem ents.

Joseph S m ith .

L ’E to ile — 210 — N ovem bre 1957

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Le Onzième

Article * de

RICHARD L. EVANS.

OUS réclam ons le privilège d’adorer le D ieu T o u t-P u issa n t selon lesin sp ira tions de no tre conscience e t nous concédons à tous les hom m esle m êm e p riv ilèg e , qu’ils adorent com m e ils v eu le n t, où ils veu len t

ou, ce qu’ils veu len t. »S ur les tre ize brèves d éc la ra tio n s qui rep ré sen ten t nos A rtic les de Fo i,

douze com m encent p a r : « N ous croyons... » L ’a u tre , la onzièm e, déclare : « N ous réclam ons... » C’est celui dont nous d iscu te rons ce m ois-ci.

Q uelqu’un a trouvé ce tte fo rm ule : « L a to lérance san s com prom is », qui exprim e b rièvem en t une idée qui m érite d ’ê tre com m entée. T olérer a u tru i n ’est pas n écessa irem en t p a r ta g e r leu rs croyances ou leur faço n de v ivre. E n effet, on p eu t ê tre to lé ra n t à l ’é g a rd de que lqu ’un e t néanm oins v igou reusem en t opposé à to u t ce q u ’il rep résen te , to u t en lui acco rd an t le d ro it de le rep ré sen te r e t de cro ire e t penser ce qui lui p la ît.

L a to lé rance n ’im plique p as le devoir de su iv re ceux qui fo n t le p lus de b ru it, ou d ’a g ir comm e la m a jo rité , n i de com prom ettre ses convictions sincères. Cela signifie sim plem ent reco n n a ître le f a i t que la société est com plexe, q u ’il n ’y a pas deux personnes a y a n t la, m êm e opinion su r tous les po in ts, que chacun a le d ro it de penser et de cro ire ce q u ’il veu t, dans la m esure où c’est possible, san s a tte in te aux m êm es d ro its pour au tru i.

D ans bien des pays, la to lérance est m orte . L à, celui qui s ’oppose à la volonté p rép o n d éran te , m êm e en pensée, e s t m enacé de fâcheuses consé­quences. Il est n a tu re l que la to lérance n ’ex iste plus en ces end ro its , car elle va de p a ir avec la liberté : l’une ne p eu t su rv iv re long tem ps à l ’au tre . L à où la to lé rance existe , m êm e si un hom m e s ’oppose au x opinions cou­ran te s , m êm e si ce son t celles de la m a jo rité la to lé rance consiste à respec te r ce d ro it d ’avoir des idées co n tra ire s , to u t comm e la liberté l ’exige.

A u tre fo is, le S auveu r de l’h u m an ité nous a donné la clé de la to lérance, sa n s com prom is, quand II rem erc ia it Son P ère C éleste de ce rta in s de ses discip les, qui é ta ie n t dans le m onde, m ais non du m onde. P a rfo is , n o tre jeunesse su r to u t com m et l’e rre u r de supposer que la to lé rance consiste à fa ire ce que fo n t les a u tre s . Ceux qui su pposen t ce la n ’on t pas ap p ris ce tte g ran d e vérité , essen tielle e t fondam en ta le , q u ’un hom m e peu t ê tre to lé ra n t sa n s se com prom ettre , ni a lté re r ses tra d itio n s , son m ilieu, ses croyances, ses convictions, ou ses règ les de vie. L a to lé rance san s com prom is e s t une des plus g ran d es nécessités de l ’heure.

N ous avons le d ro it d ’ém ouvoir les gens p a r la persuasion , le ra iso n ­nem en t, la conversion, p a r la pa tience et l’endurance , m ais non p a r la tro m ­perie ou la coercition . Im poser ses idées à un hom m e, ou ses convictions, c ’e st violer le libre a rb itre de cet hom m e, m êm e si nous som m es sû rs d ’avoir ra ison . Im poser des idées est une p ra tiq u e que D ieu m êm e évite à l’ég ard

L ’E toile — 211 — N ovem bre 1957

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de Ses e n fa n ts , m êm e s ’i l désire ta n t q u ’ils c ro ien t e t observen t les p rinc ipes q u ’il leur a com m andés pour le s a lu t de leur âm e.

Il en est tou jo u rs pa rm i nous qui ne p ensen t p as comm e nous, qui ne v iven t pas com m e nous, qui ne c ro ien t p as la m êm e chose que nous, m ais nous ne pouvons supp rim er ces gens-là , sim plem ent p arce q u ’ils nous d ép la isen t ou ne so n t p a s d ’accord avec nous. U ne leçon de la vie est d ’ap p ren d re à v ivre avec les gens, que nous les a im ions ou non. Cela ne signifie pas q u ’il fa ille im ite r leurs m an ières , ou accep ter leurs idées, ou app rouver leu r conduite. E t certes, cela ne signifie pas que nous devions com prom ettre nos p rincipes. Cela veu t sim plem en t d ire te n ir com pte de la ré a lité que nous som m es tous ensem ble dans ce m onde, que nous y som m es tous venus de la m êm e m an ière e t que la p lu p a r t d ’en tre nous son t destinés à y dem eurer encore quelque tem ps...

N ous sou h a ito n s tous que les a u tre s so ien t m eilleurs q u ’ils ne son t. N ous sou h a ito n s tous ê tre m eilleurs que nous ne som m es. E t nous avons tous besoin de nous efforcer d ’ê tre m eilleurs. Il est de p rem ière im portance , na tu re llem en t, d ’avoir ra ison . M ais, m êm e en a y a n t ra ison , il e s t au ss i trè s im p o rta n t que les a u tre s p en sen t que nous ayons ra ison . M ême une bonne cause a besoin de p a r tisa n s . P a rfo is quelqu’un e st sû r d ’ê tre dans le v ra i e t sen t q u ’il n ’a pas besoin de savo ir, n i de se soucier de ce que p ensen t les a u tre s . C ertes, la v érité n ’a besoin de l’ap p ro b a tio n de personne pour s u r ­v ivre. L a v érité ne dépend, pas de l’opinion des gens. M ais on p eu t posséder une g ran d e v érité et dem eurer trè s seul, tr è s m al à l ’a ise e t la v é rité s ’en trouve m al aussi. On doit donc à la v érité que l ’on possède e t c ro it, pour p ro tég e r ce q u ’on estim e ju s te , de se soucier de ce que pense a u tru i, ca r c ’est seu lem ent en s ’occupan t de l’opinion d ’a u tru i qu ’on peu t am ener a u tru i à se soucier de ce qu ’on pense.

Ce que les a u tre s p ensen t est im p o rtan t, m êm e si ce n ’e s t p as ju s te , c a r ils on t quelque ra iso n de penser a insi. E t s i nous connaissons leur pensée, cela p eu t nous a id e r à les com prendre. E t s i nous les com prenons, cela peu t les a ider à nous com prendre.

Q uand Joseph S m ith fu t in te rro g é su r le m ode de son gouvernem en t, il rép lique : « ...E nseigner aux peuples les p rinc ipes co rrec ts , m ais les la isse r se gouverner eux-m êm es. » Le M orm on aim e la libe rté a u ta n t que la vie. Il c ro it que nu l p rinc ipe n ’est plus fo n d am en ta l dans l ’E vang ile de Jésu s-C h ris t, que le libre a rb itre accordé p a r D ieu à to u t hom m e. Il cro it q u ’au ciel une g u e rre se livre pour la liberté , que le d ro it de cho isir e s t e ssen tie l au s a lu t de l ’âm e e t que quiconque cherche à a sse rv ir les hom m es de quelque m an ière est essen tie llem nt ligué avec S a tan en personne.

L e m ois prochain « L e D ouzièm e A rtic le de Foi » sera tra ité par V Ancien E zra T a f t B enson.

L ’infidèle s ’accroche à n ’im porte quel b rin de paille pour se sau v er, ju s q u ’à ce q u ’il so it face à la m o rt et a lo rs son infidélité s ’envole, ca r les réa lité s du m onde é ternel pèsen t su r lui de to u t leu r g ra n d poids e t quand to u te a ide te r re s tre lui m anque, il sen t ra iso n n ab lem en t la v érité é ternelle de l ’im m o rta lité de l ’âm e. N ous devrions écou te r les av e rtissem en ts et ne pas a tte n d re le lit de m o rt pour nous rep en tir . Q uand nous voyons le n o u r­risson em porté p a r la m ort, l ’ado lescen t e t l’hom m e m ûr peuven t l ’ê tre aussi e t comm e le nourrisson , ê tre appelés dans l’é te rn ité . Que ceci serve donc d ’av e rtissem en t à tous, pour ne pas rem e ttre la rep en tan ce , n i a tte n d re au lit de m ort, c a r la volonté de D ieu e st que l ’hom m e se repen te e t le serve d ans la san té , la fo rce e t l ’énerg ie de son in te llec t, afin d ’ob ten ir Ses béné­d ic tions et ne pas a tte n d re ju sq u ’à ce q u ’il so it appelé à m ourir.

Joseph Sm ith .

L ’E toile — 212 — N ovem bre 1957

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La Foi de Nos JoursWALLACE F. BENNETT.

D ANS le m onde en tier, a u jo u r­d ’hui, ce dont tous les hom ­m es on t besoin est la foi, la

foi en 'Dieu, la fo i qui leur perm e tte de fa ire face au g ran d problèm e actuel.

Au cours des années récen tes, nos conquêtes in tellectuelles et physiques sem blen t avoir dépassé n o tre cro is­sance sp iritue lle . De plus en p lus nom breux so n t ceux qui p ensen t pouvoir dépasser Dieu e t é tab lir leur vie su r la foi en nos p rop res re s ­sources. N ous en som m es a rr iv é s à app réc ie r les gens m alins, à la p a ­role facile , sophistiqués, l ’av en tu rie r in te lligen t, le philosophe m a té ria lis te , plus que les v e rtu s fo ndam en ta les de vérité , d ’honnête té , de d és in té re s­sem ent. L a ju s tice e t la foi en D ieu sem blen t en quelque so rte dém odées et naïves. P en d an t ce tte m êm e p é ­riode, fa u te de foi, et d ’in sp ira tio n fondées su r une au to r ité basée su r la foi, le m onde a été plongé dans un continuel holocauste de guerre , d’in tr ig u e e t de te r re u r . P a rto u t, hom m es e t fem m es, écœ urés e t dé­sespérés, cherchen t à tâ to n s leu r voie dans les ténèbres sp iritue lles, ch e r­ch an t la lum ière qui au tre fo is éc la i­ra i t les hom m es, la. sé cu rité où v iva ien t leurs pères, l’espoir du bonheur.

L a foi est ce q u ’ils cherchen t, la foi en D ieu. Q u’est-ce donc ? Où les hom m es la tro u v ero n t-ils ? C om m ent peut-elle c ro ître en pu issance, pour répondre à leurs besoins ? Que pou­vons-nous fa ire , nous qui aim ons D ieu e t n ’avons p as perdu la foi ? Q u’est-ce que la foi ? P a rce q u ’elle est l ’expression du d ivin en l’homm e,

parce que sa force est sp iritue lle , elle défie tou jo u rs tou te descrip tion et nos m ots so n t trop pau v res pour exprim er sa m a jesté . M ais à voir ses effets, nous pouvons reco n n a ître ses a ttr ib u ts .

Voici la p rem ière g ran d e v érité de la foi, c’est un principe de p u is­sance, le plus p u is sa n t dont l’h u m a­n ité a it ja m a is été dotée. L a c lassi­que définition donnée p a r P au l, dans son E p ître au x H ébreux, donne à la foi sa va lid ité in tellectuelle. Vous vous souviendrez qu ’il é c r i t : « Or la foi e s t une ferm e assu ran ce des choses qu ’on espère, une d ém o n s tra ­tion de celles qu ’on ne voit pas. » M ais la fo i est plus que la substance , l’évidence e t l ’espérance. C ’est la v ita lité , une fo rce u rgen te , à la ­quelle on ne sa it ré s is te r . L a fo i est l’énerg ie qui cause la croyance et ga lvan ise l ’accep ta tio n passive en action . C’e s t 1’ « e sp rit » qui « donne la vie » à ce qui est au tre m e n t « le ttre m orte ». L a foi est le g ran d p rincipe du pouvoir, dont dispose l’hom m e, car elle v ien t de l ’âm e hum aine, qui, au co n tac t de D ieu, a une cap ac ité infinie, en co n tra s te avec le corps ou le m en ta l, dont les ressources so n t lim itées. Le C hris t e ssay a it d ’enseigner cela à ses d is­ciples en d isa n t :

« J e vous le dis en vé r ité , si vous aviez d,e la fo i com m e un g ra in de sénevé, vous d iriez à ce tte m o n ta ­gne : transporte -to i d’ici là, e t elle se tra n sp o rte ra it ; rien ne vous se­ra it im possible. » (M a tt. 17:20.)

Les hom m es possédan t la foi accom plissen t ce qui sem bla it im pos­sible, non en im a g in a n t ce q u ’ils

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so u h a iten t, m ais p a rce que ia foi déclenche e t e n tre tie n t to u tes les a u tre s ressources sp iritu e lles e t les expressions de l ’âm e, le dévouem ent, le désin té ressem en t, l’im ag ina tion , l’in itia tiv e , la pa tience e t le courage. Elle donne à l ’existence des hom m es un b u t, un cen tre , e t enflam m e leurs cœ urs. M ûs p a r la pu issance de la foi, les hom m es se co n sac ren t au service de leurs sem blables e t de D ieu. T out cela, parce que la fo i est le p lus g ra n d p rincipe de pouvoir. A u tre v érité con ce rn an t la foi, elle est personnelle . E lle pousse et fleurit en chacun de nous sép arém en t, dans no tre p ropre cœ ur e t n o tre âm e. C hacun doit la trouver e t l’édifier en soi, exigence p réa lab le à to u t ce qui est b ien d ans la vie. C’est la p ierre an g u la ire du ca rac tè re , la prom esse de ce tte « p a ix qui passe tou te com préhension ». C’est un pouvoir, nous l’avons d it. C’est la sécu rité . P a r la foi, les hom m es peuven t envi­sag e r avec sé rén ité la p rovocation et la te n ta tio n , la perte , le ch ag rin , la m ort m êm e, dans le calm e et la m a ­jesté . L a fo i donne la vision à la sagesse e t le courage au x d ésin té ­ressés. P a r la foi, les hom m es décou­v ren t le sens de la vie e t deviennent sere ins. P a r la foi, ils ap p ren n en t quel est le p lan de D ieu pour leur sa lu t. T out cela p arce que la fo i est une question d ’expérience person ­nelle.

Sous un a u tre jou r, la fo i e s t un lien, une chaîne , un pont. D ans les con tac ts avec son sem blable, la foi est pour l ’hom m e la fo n d a tio n du pont de la com préhension san s quoi les hom m es ne sa u ra ie n t v ivre en ­sem ble d ans la p a ix e t la f r a te rn i té . Sans elle, les hom m es so n t soupçon­neux e t cruels, tro m p eu rs e t égo ïs­tes. L a vie dev ien t am ère e t é tro ite . Les hom m es ne peuven t s ’u n ir dans une cause com m une. P lus im p o rtan t encore, la fo i est le lien qui a tta c h e nos âm es à D ieu, le m oyen p e rm e t­ta n t de t i re r la fo rce de Son pouvoir, la condition nécessa ire de la p rière . R appelez-vous la prom esse fa ite par Jésus dans Jacques 1:5-6:

« S i quelqu’un cl’en tre vous m a n ­

que de sagesse, qu’il la dem ande à Dieu, qui donne à tous sim p lem en t et sans reproche, e t elle lu i sera donnée. M ais qu’il la dem ande avec fo i, sans douter ; car celui qui doute est sem blable au flot de la m er, ag ité par le ven t e t poussé de côté et d’autre . »

Oui, la foi est le lien sp iritu e l qui relie les hom m es en tre eux et tout homm e qui le veu t, à D ieu.

Si donc telle est la foi, d ’où p ro ­vient-elle ? Si c’est une expérience personnelle , un a tt r ib u t sp iritu e l de tou te âm e, pouvons-nous tro u v er en nous-m êm es, sa source orig inelle, ultim e et finale ? Si c ’est un p rin ­cipe de pouvoir, ce pouvoir n ’a p p a r ­tien t- il q u ’à l ’e sp rit e t à l’âm e des hom m es ? L a foi en soi est-elle une foi valable ?

Hé, non ! N on que l’hom m e n ’a it besoin d ’avo ir fo i en soi. Il le fa u t, s ’il doit g a rd e r son in té g rité p e rso n ­nelle, son ex istence m êm e en ta n t q u ’indiv idu . Il do it constam m ent m esurer ses énerg ies, physique, m en ­ta le e t sp iritu e lle , aux exigences de la vie e t en user avec a ssu rance . M ais celui qui n ’a que foi en soi b â ti t su r une fo n d a tio n peu sûre. Même si, comm e le c h a n ta it le psal- m iste , nous som m es « un peu plus bas que les anges » et « couronnés de g lo ire e t d ’honneur » nous som ­mes inév itab lem en t affa ib lis p a r les tensions et les effo rts de n o tre p ro ­pre lu tte con tre les problèm es de la vie e t ne pouvons espérer tro u v er en nous la ferm e e t du rab le énerg ie nécessa ire dans une crise.

Il ex is te une a u tre source hum aine de fo i, celle que les hom m es peuvent avoir les uns d an s les au tre s . Les hom m es peuvent-ils m e ttre en com ­m un leu rs ressources e t y pu iser une force décuplée ? C hacun d ’en tre nous gag n e en force et en sécu rité , s ’il a foi en a u tru i et en se n ta n t le sou­tien de sa foi en nous. Seulem ent quand nous m ettons en com m un nos forces, nous fa isons de m êm e avec nos fa ib lesses e t cela e n tre tie n t nos in ce rtitu d es. L a vie e st fluide et im prévisible, les fam illes se d isp e r­

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sen t, les am is ch an g en t, les chefs v iennen t, puis s ’en vont. L a foi en un a u tre ê tre hum ain n ’est jam a is suffisante.

Les hom m es do iven t avoir fo i en eux-m êm es e t en a u tru i, m ais il n ’y a q u ’une source d u rab le de foi et c’est D ieu. Seulem ent quand nous édifions n o tre fo i su r ce roc é te rne l pouvons-nous ê tre so lidem ent fondés en sou tien e t en pa ix . En L ui, nul changem en t, nulle lim ite dans le tem ps, nulle fo rce m esurab le , nulle h ésita tio n , nul d é fa u t de pouvoir pour fa ire face à no tre ex trém ité . D ieu est la source un ique de no tre foi. L a foi e st Son plus g ran d don à n o tre égard .

Où trouverons-nous la fo i ? A ppa­rem m ent, ch acun de nous ap p o rte ce don sans p rix avec lui à s a n a is ­sance. F a ib les n ou rrissons, nous Commençons la vie avec une fo i san s problèm e en la vie m êm e e t en l’am our dont nous som m es en tourés. L a fo i e s t l ’a tm osphère n a tu re lle de l’enfance, l’h é rita g e com m un des p e tits e n fa n ts . Le g ra n d devoir im ­posé à ceux d ’en tre nous, p a ren ts ou éd u ca teu rs , qui nous occupons des jeunes, c’est de p rése rv e r en eux ce tte foi, comm e fondem en t de la connaissance e t com m e fo rte resse con tre les a tta q u e s inév itab les du doute e t de l ’indécision, p lu tô t que de la d é tru ire , comm e p ro g rès su r une voie fau ssem en t « éc la irée ».

C hacun de nous, en effet, doit t r a ­verser au cours de sa jeunesse une crise de la foi e t effec tuer un t r a n s ­fe r t. N ous devons so r tir de la vie p ro tégée de l ’en fance pour accep ter les responsab ilités des décisions p ro ­pres, ho rs de la fo i placée en au tru i, vers la fo i en nous-m êm e. D ieu est la source des deux, m ais nom bre d ’en tre nous, dans l’o rgueil de pou­voirs nouvellem ent découverts et encore non éprouvés, pen sen t pouvoir se passer de D ieu. C om m ent un hom m e persuadé q u ’il a perdu la. foi peu t-il la re tro u v e r ? Où doit-il ch e r­cher ? E t com m ent c ro ltra -t-e lle à la m esure de ses nécessités ? Où donc chercher, sinon là où se trouve to u ­

jo u rs la fo i, en son p ropre coeur ? Je doute que la foi divine d isp a ­ra isse ja m a is com plètem ent de n ’im ­porte quel coeur hum ain . N ous po u ­vons tâch e r de la cacher m êm e à nous-m êm es. N ous pouvons la re ­couv rir de couches de sophism es et de cynism e, l ’a ffa ib lir p a r l’égoïsm e, la diluer p a r l’orgueil. M ais elle b rille à nouveau en période de crise e t p eu t fac ilem en t ê tre ram enée à b rille r régu lièrem en t.

D ieu nous a id e ra à re g ag n e r notre foi, s i nous le Lui dem andons. Puis- je rép é te r ce tte c ita tio n de Jacq u es : « Si quelqu 'un d 'en tre vous m anque de sagesse, qu ’il la dem ande à Dieu, qui donne à tous sim p lem en t e t sans reproche, e t elle lui sera donnée. » Il y a une prom esse encore p lus ne tte d ans l ’un des av e rtissem en ts du M aître , rap p o rté p a r M atth ieu (6:33) :

« C herchez p rem ièrem en t le royau ­m e et la ju s tice de D ieu ; e t tou tes ces choses vous seron t données par­dessus. »

A y an t trouvé la foi, com m ent la ferons-nous c ro ître à la m esure de nos besoins ? L a réponse à cette question e st fo r t sim ple. N ous éd i­fions e t ra ffe rm issons n o tre fo i en l’u tilisa n t. Il e s t inu tile d ’in s is te r su r ce poin t. C’est le p rinc ipe de base de to u te cro issance. A près la réu ssite de nos p rem ie rs e t tim ides essa is dans n ’im porte quel dom aine, nous trouvons le courage e t la f a ­cu lté d ’e n trep ren d re d av an ta g e e t la fo i g ra n d it ju s q u ’à ce que l’aven tu re d ’h ier devienne ro u tin e quotid ienne. L ’ad resse physique, les fa cu lté s in ­tellectuelles, la pu issance sp iritue lle de la fo i, to u t cela c ro ît p a r l’exer­cice e t s ’a lim en te soi-m êm e. C ertes, en ce sens, nous pouvons tous donner ra ison à P au l, qui é c riv a it à J a c ­ques : « Je te m on trera i la fo i par m es œ uvres. » (Jacques 2:18.)

Telle est donc la foi, sa puissance e t sa source. A u jo u rd ’hui, p lus que jam a is de m ém oire d ’hom m e v ivan t, nous avons besoin de com prendre la foi e t de la cu ltiver. D ’abord , il nous fa u t savo ir que la foi est p lus fo rte

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que la force et constitue no tre plus g ran d re m p a rt con tre la peur. La m enace du pouvoir a to u jo u rs existé dans le m onde, m a is au jo u rd ’hui l’épée de la fo rce e st dégainée contre nous e t con tre le m onde en tie r, p a r des hom m es qui n ’on t aucune foi en D ieu. L a te r re u r e t la ty ra n n ie se son t élevées à un n iveau effroyable e t des hom m es e t des n a tio n s on t été ré d u its sous nos yeux à l ’esclavage e t au désespoir. N ous avons besoin d’une fo i su ffisan te en D ieu, pour accom plir ce que propose P au l aux E phésiens (6:13-16), e t qui a to u ­jo u rs constitué u n défi lancé aux hom m es dotés de fo i :

« C’est pourquoi, prenez tou tes les arm es de D ieu , afin de pouvo ir ré­s is te r dans le m a u va is jo u r , et ten ir ferm e après avo ir to u t surm onté. T enez donc fe rm e : a yez à vos reins la vérité pour ce in ture ; revê tez la cuirasse de la ju s tice ; m e tte z pour chaussure à vos p ieds le zèle que donne l’E va n g ile de p a ix ; prenez par-dessus to u t cela le bouclier de la fo i , avec lequel vous pourrez éteindre tous les tr a its enflam m és du m alin. »

Une des p rin c ip a les m an ife s ta tio n s de la pu issance de la foi e st l ’h é ri­

tag e sans p rix de la liberté. Il n ’est po in t de liberté san s fo i, qui e s t son fondem ent. Jam a is , à au cu n m om ent de l’h is to ire , la nécessité de la foi n ’a été p lus g ran d e , une fo i ré s is ­ta n te , vivace, p u issan te e t dévouée. N ous som m es en période de crise. N ous avons besoin de foi pour fa ire face à la m enace de la fo rce du dehors e t au ss i pour consolider la fo i de ceux d ’en tre nous qui a b a n ­d o n n era ien t la liberté , pour échapper au x resp o n sab ilités e t d a n s l ’illusion q u ’ils tro u v e ro n t a in s i la sécurité . N ous avons besoin de fo i pour nous p ro tég e r nous-m êm es, comm e é te n ­d a rd d ’espérance pour les opprim és d ’a u tre s pays. N ous avons besoin de foi pour ouvrir nos yeux à la bonne voie e t de fo i pour nous donner le cou rage de la su iv re .

N ous avons besoin d ’hom m es doués de fo i pour nous conduire selon la s p ir itu a lité dans tou tes les voies et à tous les n iveaux de l ’existence. V oulez-vous accep te r ce défi, afin que tous les peuples pu issen t env isager l’aven ir d ’un re g a rd sans angoisse, avec fo i en eux-m êm es, en a u tru i e t en D ieu ? S ur tous ceux qui l’accep­te ro n t, j ’appelle au jo u rd ’hui la bé­néd iction de D ieu. ♦

D ieu a re s ta u ré 1 E vang ile dans le b u t d ’ap p o rte r la vie e t l ’im m o rta lité à la lum ière, et san s la connaissance de l ’E vang ile , il n ’y a po in t de connais­san ce de la vie e t de l ’im m o rta lité , c a r les hom m es ne peuven t com prendre ces p rinc ipes, s a u f si on les leu r f a i t co n n a ître et ils ne peuven t ê tre révélés que p a r le m oyen de l ’E vang ile et l’obéissance aux lois du sa lu t qui s ’y trouven t.

John Taylor.

Qu est-ce que la vie e t le s a lu t ? C’est p rend re la voie où nous pourrons dem eurer à ja m a is e t ê tre exaltés aux trônes, royaum es, gouvernem en ts et dom inations, avec la pleine pu issance de con trô ler les élém ents, à n o tre g ré et de to u te é te rn ité .

B rig h a m Y oung .

E xercez tou jo u rs le p rinc ipe de la ch a rité e t soyez p rê ts à p a rd o n n e r à vo tre f rè re dès les p rem iers s ig n es de re p e n tir e t de p riè re de pard o n ; et m êm e si nous p a rdonnons à n o tre f rè re ou à n o tre ennem i, a v a n t q u ’ils ne se rep en ten t ou ne dem anden t pardon , n o tre P ère Céleste nous m a n ife s te ra it la m êm e clém ence.

Joseph S m ith .

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MARCHELES TEMOINS DE L’AMERIQUE EN FAVEUR DU CHRIST.

Cinq h é ra u ts vê tu s de b lanc d é ta ­chés en s ilhoue tte su r l’horizon de la Colline de C um orah levèren t leurs tre m p e tte s e t un paisib le silence s ’é tab lit d ans la foule m assive, comm e le som bre coteau s ’illum ina it vivem ent. Les Tém oins de l’A m éri­que en fav eu r du C h ris t av an ça ien t une fois de plus dans ce tte p e tite ville à l ’ouest de New Y ork. Au cours de tro is so irées, récem m ent, la g i­g an tesque p a rad e im posa un silence respectueux à une a ss is tan ce re p ré ­s e n ta n t tous les n iveaux de la société e t tou tes les fo is relig ieuses.

« Le co rtège a créé une si fo rte im pression q u ’elle dem eura long­tem ps ap rès que les ténèb res eussen t enveloppé la Colline de C um orah », é c rit un c ritique du jo u rn a l de Ro- chester, N ew Y ork. « L ’alliance de la m usique, des p ro jec teu rs en cou­leur e t des personnages aux b rillan ts costum es, a ccen tu a it l’effet des 13 scènes tirées du L ivre de M or­mon », é c rit le rep o rte r. L a nouvelle p a rtitio n , spécia lem en t composée peur le co rtège p a r le D r C raw fo rd G ates, de l’U n ivers ité de B righam Y oung, é ta i t « m agnifique, am ple e t a reçu un accueil en th o u siaste de l’au d ito ire », déclare-t-il. Les ac ­teu rs , ac trices e t techn ic iens consis­ta ie n t en plus de 350 m issionnaires, m em bres de la M ission des E ta ts de l’E st, de la m ission ou des é tu d ian ts de la BYU. Des exclam ations d ’a d ­m ira tio n e t de respec t re te n tis sa ie n t dans l ’aud ito ire , comme chaque scène d ram atiq u e se d é ro u la it su r l’un des cinq g ran d s th é â tre s et des 2 0 scènes secondaires su r les pen tes de C um orah. Ces tab leau x com pre­n a ien t l ’ap p a ritio n du C hris t, d e r­riè re l’éc ran d iaphane d ’un je t d ’eau m ulticolore, la d estruc tion de la g ran d e cité de Z arahem la , r in v o c a ­tion d ram atiq u e à la liberté de Mo- roni e t la p résen ta tio n du L ivre de M orm on au P rophète Joseph S m ith . C ette œ uvre d ram atiq u e sp ec tacu ­

la ire e st p résen tée chaque année su r les flancs de la Colline de C um orah p rès de P a lm y ra , N ew Y ork, où une bonne p a rtie des événem ents s ’est rée llem en t déroulée et où le P rophè te Joseph Sm ith a reçu les P laques d ’Or des m ains de l’A nge M oroni. R em arquab le œ uvre m issionnaire , ce tte rep ré sen ta tio n touche au vif p lu s ieu rs m illie rs de personnes. Au to ta l, 9 5 . 0 0 0 personnes on t a ss is té à ce spectacle d u ra n t les tro is soirées.

LA GENEALOGIE CHINOISE.U n a lm anach chinois con ten an t les

550 nom s de fam ille du peuple ch i­nois, qui com pte 600 m illions de personnes, a été p résen té à la Société de G énéalogie de S ait L ake C ity récem m ent. L ’A ncien Consul du Gou­vernem en t n a tio n a l chinois Sam uel Y ang , devenu depuis deux ans citoyen am érica in , é ta it l ’a u te u r du p résen t. M. Y ang a été p en d an t de nom breuses années p ro fesseu r à l’U niversité Im péria le du Japon , à Tokyo. U ne bonne p a rtie de ses ré ­cen tes vacances s ’est passée à S ait L ake C ity, où il é tu d ia it l’E glise. A W ash ing ton , D. C., il a aussi f a i t connaissance de la dé léga tion po li­tique de l’U tah e t de l ’A ncien E zra T a f t Benson, du Conseil des Douze, qui est sec ré ta ire d ’E ta t à l’A g ri­cu ltu re . M. Y ang a décla ré que lui et sa fem m e av a ie n t reçu p lusieu rs m issionnaires chez eux à W ash in g ­ton. Il a lu le L ivre de M orm on, D octrine et A lliances et d ’au tre s ouv rages de l ’E glise . Il a déclaré qu ’il n ’ex iste pas de bib lio thèques généalog iques en Chine, telles qu ’il en a connues en A m érique, m ais que chaque fam ille chinoise s ’honore de te n ir un com pte ex ac t de ses ancê­tre s dans l ’au te l fam ilia l. Il d it que « l 'e sp rit des an cê tre s p rie pour vous e t vous fa ite s quelque chose en sa fav eu r ». Le confucian ism e en ­seigne que la fam ille est une un ité « m utuelle » et, dès l’en fance , on ap p ren d à se conduire de m an ière à honorer e t respec te r ses p a ren ts . Au cours de son sé jou r à S a it L ake C ity, M. Y ang a consacré beaucoup de tem ps à v is ite r le Tem ple Square, à causer avec les A u to rités su p é ­rieu res de l ’E glise et à voir les sites h is to riques in té re ssa n ts dans la v a l­lée e t au x environs. ♦

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ha FuiteU fu r et à m esure que nous vivons n o tre vie, de jou r en jou r e t d’année

en année, la fu ite du tem ps est en reg is trée m écan iquem ent p a r leshorloges, les ch ronom ètres et les ca lend rie rs . M ais le tem ps a un

sens bien plus im p o rta n t que ce tte sim ple m esure m écanique. Il e s t la dim ension où nous vivons ac tue llem en t. Son écoulem ent nous f a i t m ouvoir à tra v e rs bien des s tru c tu re s d ifféren tes, dont nous com prenons ce rta ines , a lo rs que d ’a u tre s nous la issen t p ro fondém en t perplexes. G raduellem en t e t p o u rta n t s i v ite, nous vieillissons, a lo rs que nous nous sen to n s encore jeunes e t nous en venons à ê tre ten u s pour v ieux aux yeux de ceux qui sont encore p lus jeunes. D ans la jeunesse, on reg a rd e au loin et on f a i t de g ra n d s rêves e t quand nous croyons encore posséder la jeunesse, d ’a u tre s , p lus jeunes encore, com m encent à nous com pter p a rm i ceux qui on t dépassé la jeunesse. N ous nous m ouvons si rap id em en t p a rm i ces scènes parad o x a les e t passons s i rap id em en t de la jeunesse à l ’âge m ûr que, lorsque nous com m ençons à réa lise r avec quelle nég ligence ce rta in s d ’en tre nous ont p ris des décisions essentielles, le dé tachem en t avec lequel c e rta in s on t repoussé leu r p ré p a ­ra tio n , ce tte pensée e st un peu e ffray an te . Soudain , nous nous rendons com pte que personne n ’est s i jeune, q u ’il ne so it tem ps pour lui de se p rép a re r à la vie e t que nul n ’est si vieux, q u ’il ne doive v ivre p rép a ré à to u te s les éven tu a lité s possibles. A lors rev iennen t à l’e sp rit les tra g iq u e s paro les du P saum e : « R appelle-to i ce qu’est la durée de m a vie » — ce qui p o u rra it fo rm er un rappe l co n stan t de la vieillesse à la jeunesse et de la jeunesse à la, vieillesse. D ’a u tre s p h rases im périeuses ont un écho de ce tte u rgence : « C’est pourquoi, tenez-vous prêts... pour ce' qui est du jour et de l’heure, personne ne le sa it. » « Sachez-le , la v ie est le tem ps donné a u x hom m es pour se préparer à en trer dans la présence de D ieu ; oui, les jours de cette vie sont accordés aux hom m es pour se préparer à en trer dans la présence de D ieu ; oui, les jours de ce tte vie son t accordés aux hom m es pour fa ire leurs œ uvres. » E t ap rès ce tte vie, q u ’a rr iv e ra - t- il ? C ertes, il y a u ra to u ­jo u rs un aven ir, un aven ir qui ob ligera to u jo u rs à fa ire son œ uvre. M ais ici e t m a in te n a n t, nous ne pouvons nous p e rm e ttre de tro p ta rd e r à com m encer les choses que nous désirons fa ire et celles que nous devons fa ire .

R ichard L. E van s

Le G éran t : A. SOULIER

lm p. R runies de Lyon 33-35, rue R achats

— - L Y O N ---------

Dépôt légal n o 1.371