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En Liens Comprendre les enjeux du développement durable en Finistère N° 5 - bimestriel - octobre 2012 - www.en-liens.fr Le Finistère considère comme une priorité l'accès à un emploi durable des personnes au parcours difficile ou atypique. Elus, organismes spécialisés, entreprises, associations... œuvrent pour cela en bonne intelligence. Notre dossier pages 6 à 14. INSÉRER PAR L’EMPLOI Le site de Kerbernez à Plomelin (fondation Massé-Trévidy) emploie 4 salariés en insertion. Gulcan et Philippe travaillent au restaurant du lycée horticole. Deux autres salariés sont affectés au bar-brasserie du Golf. (Lire page 8) Gratuit M is à d i s p o s i t i o n de v o tre clie nt è l e

En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

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Le Finistère considère comme une priorité l'accès à un emploi durable des personnes au parcours difficile ou atypique. Elus, organismes spécialisés, entreprises, associations... oeuvrent pour cela en bonne intelligence.

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EnLiensComprendre les enjeux du développement durable en Finistère N° 5 - bimestriel - octobre 2012 - www.en-liens.fr

Le Finistèreconsidère commeune priorité l'accès àun emploi durabledes personnes auparcours difficile ou atypique. Elus, organismesspécialisés,entreprises,associations...œuvrent pour cela en bonneintelligence.

Notre dossier pages 6 à 14.

INSÉRER PAR L’EMPLOI

Le site de Kerbernez à Plomelin(fondation Massé-Trévidy) emploie 4 salariés en insertion. Gulcan etPhilippe travaillent au restaurant dulycée horticole. Deux autres salariéssont affectés au bar-brasserie du Golf. (Lire page 8)

Gratuit

Mis

à disposition

de votre clientèle

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En Liens - Comprendre les enjeux du développement durable en Finistère. Société éditrice : SAS Ouest Reporters - BP 1 -29370 Elliant. Président, directeur de la publication, directeur de la rédaction : Régis Fort. Directrice générale : Chantal Guézé-noc. Rédacteur en chef : Olivier Boyer. Rédaction : Eric Appéré, Olivier Boyer, Régis Fort, Marie Egreteau, Chantal Guézénoc, SophieHanquiez. Photos : Ouest Reporters, sauf mention contraire. Direction artistique : Ouest Reporters. N° ISSN 2257-7130. Impression : Le Télégramme - 7 voie d’accès au port - BP 67243 - 29672 Morlaix Cedex. Périodicité : bimestriel. Dépôt légal : octobre 2012, numéro 5. Site Internet : www.en-liens.fr. Contact rédaction : [email protected]. Contact publicité commerciale : [email protected]. Journal gratuit.

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EnLiens

SOMMAIRE

3EnLiens numéro 5 - octobre 2012

6 INSERTION PAR

L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

Atout majeur pour le Finistère

10 CLAUSES D’INSERTION

Montée en puissance

12 MISSIONS LOCALESProches et efficaces

15 ARMOR-LUX

Savoir-faire à transmettre

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EnLiens numéro 5 - octobre 20124

Peut-on encore parler de crise – doncpassagère – pour une panne qui dure depuis38 ans ? Cédric Durand, dans son livre « lecapitalisme est-il indépassable ? » (Textuel2010) démontre que la panne est plus profondeet ne sera surmontée qu'en dépassant cecapitalisme et peut-être le capitalisme lui-même.Depuis les années 30, l'économie avait commemoteur la production de biens « durables » :voitures, machines à laver, réfrégirateurs, etc.Tout le monde au Nord étant équipé et malgrédes produits à l'obscolesence accéléréeobligeant à les remplacer de plus en plusrapidement, ce moteur s'est durablementessoufflé. On comptait sur de nouveaux produits

pour prendre la suite : informatique, internet,économie de l'information... Ce ne fut pas le cas,notamment parce qu'ils nécessitent moins demain-d'œuvre et distribuent donc moins depouvoir d'achat. Quels besoins – respectant enmême temps la planète – pour prendre le relaisde la relance de l'activité et de l'emploi ?

La société exprime de manière croissantedes besoins sociaux (éducation, santé,animation sociale..) et environnementaux(entretien et remises en état et gestion desécosystèmes par exemple). Souvent, ce sont lescollectivités publiques et en particulier locales(ou leur argent) et les entreprises d'insertion,solidaires ou alternatives qui y répondent plusque l'économie privée classique. L'argent publicdoit-il continuer à alimenter le moteur essoufflédu vieux capitalisme ou de cette nouvelleéconomie écologique et solidaire ? Lesentreprises d'insertion n'insèrent pas que despersonnes en difficulté : elles insèrent uneautre logique (plus fraternelle, humaine,coopérative) dans le capitalisme et insèrentnotre présent dans le futur d'un monde quin'aura plus grand chose à voir avec celui quenous connaissons.

Bien plus que l'insertion despersonnes

Commentez et réagissez sur www.en-liens.frCULTURE D’IDÉES

Nul n’est inemployableInsertion, réinsertion, même combat. Que l’on soit jeune

– diplômé ou en difficultés – en quête d’un premier emploi,ou senior victime du chômage de longue durée, laproblématique humaine et sociale reste la même : (re)gagnersa place dans l’univers professionnel, garant – ce dernierfût-il aujourd’hui trop souvent empreint de précarité – d’unereconnaissance, porteur de lien social et de respect de soi,bref gage d’un meilleur équilibre individuel et collectif.

L’insertion passe donc logiquement par l’activitééconomique. Le constat et le projet ne sont pas nouveaux,générant depuis plus de trois décennies des expériences etdes dispositifs, plus ou moins convaincants, imaginés en toutcas pour soutenir celles et ceux qu’un accident de la vie –perte d’un emploi, état de santé défectueux, âge – adétourné du marché de l’emploi. On ne peut en cela y voirmalice.

Nombreuses sont aujourd’hui les structures spécialisées,telles que les entreprises d'insertion, les associationsintermédiaires, les ateliers et chantiers d'insertion, à s’investirdans cet accompagnement, via des conventions avec l’Etatet des collectivités territoriales. Sur la base souvent deprojets innovants.

Nul n’est inemployable. Voilà bien le credo développé, auquotidien, par des employeurs qui font non seulement œuvrehumaine, en structurant le parcours personnel et

professionnel de leurs salariés, mais induisent tout autantune réelle valeur ajoutée économique et sociale sur leursterritoires.

Réponse solidaire et sociale à la crise, dont on mesurechaque jour, la pertinence, l’insertion par l’activité

économique pourra-t-elle pour autant résister à l’ampleurdes dérèglements économiques et financiers en cours ? Ilest plus que souhaitable qu’il en soit ainsi. Car les initiativespartenariales mises en œuvre autour de l’insertionéconomique sont de nature à générer des solutions inéditesaux crises de l’emploi et de l’Etat providence. Mieux, elless’imposent à l’évidence comme une belle illustration de lanécessaire transformation de l’économie et du social dansnos sociétés.

LES INITIATIVES AUTOUR DE

L’INSERTION ÉCONOMIQUE SONT DE

NATURE À GÉNÉRER DES SOLUTIONS

INÉDITES AUX CRISES DE L’EMPLOI

LES ENTREPRISES

D'INSERTION INSÈRENT UNE

AUTRE LOGIQUE (HUMAINE,

COOPÉRATIVE) DANS LE

CAPITALISME ET INSÈRENT

NOTRE PRÉSENT DANS LE

FUTUR D'UN MONDE QUI

N'AURA PLUS GRAND CHOSE À

VOIR AVEC CELUI QUE NOUS

CONNAISSONS.

Claude Vautrin, éditorialiste

Stéphane Lavignotte, essayiste

En termes de répartition de compétences, les politiquesd’insertion relèvent du Conseil Général alors que lespolitiques de l’emploi restent placées sous l’autorité del’Etat. Quand on parle de développement économique desterritoires ou de formation, le chef de file est le ConseilRégional. Tous les professionnels de la profession saventque tout est dans tout. Et inversement. Par chance, enFinistère, ces 3 institutions majeures travaillent de concertet partagent leurs approches, leurs analyses et leursmoyens. Dans une logique de respect mutuel, d’efficience etd’efficacité de nos politiques publiques. C’est peut-être unedes explications à la bonne qualité de l’offre d’insertionfinistérienne.

La richesse du tissu associatif qui a su se mobiliser,pour offrir aux personnes les plus en difficultés, dessupports de travail plutôt « intelligents » et bien pensés,participe également de cette efficacité. Nous savonsaujourd’hui que la remobilisation, la formation oul’accompagnement des « accidentés de la vie » passenécessairement par des outils pédagogiques adaptés auréapprentissage des contraintes du travail, de l’effort ou dela persévérance. Plus que d’apprendre un métier, il fautd’abord réapprendre à travailler, re-goûter aux plaisirs dufaire et du bien faire.

Nous savons également qu’un réel accompagnement des

personnes est déterminant dans leur mise en mouvement etle retour à un emploi durable. Rien n’est pire et discriminantque l’isolement. Accompagner, porter, suivre, soutenir,guider, tuteurer, sont tout à la fois, les verbes de la réussiteet de la solidarité active. Ce n’est ni de l’assistanat, ni de lacharité. C’est la recherche d’une performance collective,économique et sociale. Ce que l’on demande clairement auxstructures d’insertion, par la professionnalisation de leuraccompagnement, c’est bien de mettre les personnes enmouvement, en dynamique, dans une recherche desolutions adaptées à leurs capacités.

Si ces 3 conditions sont bon an mal an réunies, il nousreste une 4e beaucoup plus difficile à mobiliser : transformerle travail – qui en soi ne manque pas – en emploispérennes et rémunérés à un « juste prix ». Dans uneéconomie marchande de plus en plus mondialisée etconcurrentielle où la recherche du prix le plus bas prend lepas sur sa « valeur » réelle, le coût du travail devient unfrein à sa transformation en emploi durable. Dans uneéconomie faisant bonne place aux missions de servicepublic – services aux personnes et aux entreprises – le« payeur » est avant tout le contribuable qui redistribueune partie de ses revenus – issus de son travail – pour lefinancement des services offerts. Evidemment, toute laquestion réside dans notre capacité collective àredistribuer les richesses produites. Sachant qu’undemandeur d’emploi coûte, en moyenne par an (coûtsdirects et indirects), entre 12 000 € et 23 000 € ; qu’unepersonne rémunérée au SMIC environ 20 000 €, il me sembleque notre modèle économique et de protection socialepourrait supporter une vraie et profonde réforme financièreet fiscale.

N’est-il pas ?

En mouvement

ACCOMPAGNER, PORTER, SUIVRE,

SOUTENIR, GUIDER, TUTEURER,

SONT TOUT À LA FOIS, LES VERBES

DE LA RÉUSSITE ET DE LA

SOLIDARITÉ ACTIVE

Albert Billon, animateur territorial

Page 5: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

CULTURE D’IDÉES

5EnLiens numéro 5 - octobre 2012

Emplois d’avenir : associer les professionnels de l’insertion

Le réseau CHANTIER école est né en 1995 dela volonté d’acteurs de l’insertion voulantregrouper des ACI (Ateliers et Chantiersd’Insertion) afin de mutualiser leurscompétences et leurs méthodes autour devaleurs communes. A ce titre, CHANTIER écolevise à développer la professionnalisation des

acteurs, capitaliser, diffuser les bonnespratiques et accompagner les politiquespubliques.

Aujourd’hui, CHANTIER école, ce sont 650adhérents qui ont accueilli 30 000 salariéspolyvalents sur le territoire national.

Ce sont aussi 18 associations régionales qui

animent et relaient les dispositifs et outils misen œuvre par le réseau.

En Bretagne, l’association régionaleCHANTIER école a été créée en 2001. Elleregroupe à ce jour 27 adhérents portant 65 ACIsur le territoire breton.

La démarche de l’IAELes salariés accueillis dans les structures

bénéficient d’un parcours professionnalisantd’un maximum de 24 mois. Durant cette période,ils vont obtenir des compétences et retrouverdes habitudes de travail. L’accompagnement quileur est proposé va favoriser leur insertion dansle milieu de travail ordinaire.

C’est pourquoi CHANTIER école et les autresréseaux de l’insertion par l’activité économique(IAE) se sont mobilisés pour intervenir auprès duGouvernement suite au projet de Loiconcernant la mise en œuvre des emploisd’avenir pour les jeunes sans diplôme, issus deszones urbaines sensibles et dans les zonesd’emploi où le taux de chômage des jeunes estsupérieur à la moyenne nationale.

Ils ont regretté de ne pas avoir étésuffisamment associés à l’élaboration de ceprojet de Loi et ont dénoncé un oubli majeurdans le premier texte qui a été diffusé : les

professionnels de l’insertion ne sont ni nommésni visés dans ce texte.

Des amendements ont été proposés auGouvernement par les réseaux de l’IAE qui a prisen compte ce secteur dans le projet de loi.

En effet, depuis plus de 30 ans, lesstructures de l’insertion par l’activitééconomique (SIAE) recrutent et accompagnentchaque année près de 250 000 personneséloignées de l’emploi, jeunes et moins jeunes.Les emplois d’avenir doivent donc s’appuyer surleur expérience reconnue en matièred’organisation du travail, de suivi,d’accompagnement et de formation dessalariés.

Les réseaux de l’IAE ont fait part de leurambition : doubler le nombre de personnessalariées grâce à l’IAE, jeunes et moins jeunesdans les 5 ans à venir, tout en renforçant laqualité de l’accompagnement proposé. Ilsattendent un signal fort et des moyens à lahauteur de cette ambition.

9 réseaux associatifs composent le Collec-tif des réseaux de l’IAE : CHANTIER école, le CNEI,COCAGNE, le COORACE, EMMAUS France, ENVIE, la

FNARS, TISSONS LA SOLIDARITE et l’UNAI.

LES STRUCTURES DE L’INSERTION PAR

L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE RECRUTENT ET

ACCOMPAGNENT CHAQUE ANNÉE PRÈS DE

250 000 PERSONNES ÉLOIGNÉES DE

L’EMPLOI, JEUNES ET MOINS JEUNES

Monique Tanguy, présidente de CHANTIER école Bretagne

Page 6: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

A Saint-Guénolé-Penmarc’h, les salariésdu chantier d’insertionLe Panier de la mervalorisent les poissonsinvendus de la criéepour l’aide alimentaire(lire page 9)

Le Conseil général pilote l’insertionet la lutte contre les exclusions.Il élabore pour cela un Plan dépar-temental d’insertion ; un Pactedépartemental pour l’insertion et

l’emploi (avec l’Etat, la Région Bretagne etPôle Emploi) ; des Pactes territoriaux pourl’insertion et l’emploi sur chacun des Pays(Brest, Cornouaille, Morlaix, Centre OuestBretagne) s’appuyant sur les Comités delutte contre les exclusions. Responsable del’allocation de Revenu de solidarité active(RSA), il construit également avec ses par-tenaires une offre d’insertion dont l’objec-tif essentiel est l’accès à l’emploi durabledes personnes qui en sont le plus éloignées.« Certains départements privilégient l’inser-tion sociale. Le Finistère a fait le choix de l’in-sertion par l’activité économique et de l’ac-cès à l’emploi durable ou à la formation »,souligne Michaël Quernez, vice-présidentdu Conseil général chargé de l’insertion etde l’économie.

remobilisation par l’emploi« Notre politique d’insertion a pout but

de lutter contre les précarités de toutenature, au premier rang desquelles l’exclu-sion du marché de l’emploi. Elle est territo-rialisée. Il s’agit d’apporter des réponses adap-tées et ajustées tenant compte des spécifi-cités des bassins d’emploi et des publicsconcernés, explique-t-il. Nous prenons enconsidération la situation de la personnedans son ensemble afin de lever les freinsobjectifs (formation, mobilité, logement,santé) et psychologiques. Mais on ne peutpas attendre de tout régler pour engager unparcours d’insertion. Selon les cas, nous pri-vilégions des démarches de remobilisationpar un emploi de transition (chantiers d’in-sertion) pour les personnes les plus éloignéesde l’emploi ou de suivi personnalisé en lienavec les entreprises, notamment via nos 12équipes emploi, lorsque l’accès à un emploiautonome et durable est envisageable ».

suivi personnalisé« Nous travaillons avec les associations,

les entreprises d’insertion et d’intérim, lescoopératives, les associations intermédiai-res, mais aussi avec les entreprises elles-mêmes et leurs branches professionnellesen vue d’une insertion réussie », poursuitMichaël Quernez. « Il faut agir pour une priseen compte globale de la personne en par-cours d’insertion. Cela implique notammentun accueil, un accompagnement, une orien-tation, un suivi personnalisé ». C’est danscet esprit que le Conseil général du Finis-

tère finance annuellement à hauteur de500 000 € (dont 250 000 du Fonds socialeuropéen) l’intervention d’une dizaine deconseillers Pôle Emploi spécialistes du RSA,contribue chaque année pour 600 000 €au déploiement des 12 équipes emploi dudépartement et assure la coordinationet l’animation du dispositif clauses d’in-sertion via une plateforme dédiée, pour120 000 € par an (dont 60 000 du FSE).« L’insertion, conclut Renaud Sarrabezol-les, vice-président de BMO chargé de l’em-ploi et de l’insertion, est à la fois une néces-sité économique et un enjeu majeur pour ledéveloppement durable et équilibré de nosterritoires ».

Plus d’infos : www.cg29.fr

Dossier réalisé par

Olivier Boyer

Régis Fort

EnLiens numéro 5 - octobre 20126

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INSERTION PAR L’ACTIVITÉ ÉCONO

ATOUT MAJEUR POUR

En Finistère, la priorité estrésolument donnée à l’insertionpar l’emploi durable. Cettevolonté politique forte etpartagée se traduit par unemise en cohérence de l’actionde tous les acteurs : élus ettechniciens, entreprises etassociations spécialisées,décideurs économiques etresponsables consulaires… Lamobilisation est permanente ettotale autour d’outils dédiés telsque les 12 équipes emploi ou laplateforme départementaled’activation des clausesd’insertion. Elle se traduit parune somme d’initiatives,d’efforts, d’engagements, deméthodes innovantes que nousnous efforçons de mettre envaleur au fil de ce dossier. Ellese concrétise aussi par la joiede vivre et de travailler qu’ont(re)trouvée de nombreuxFinistériens à l’issue d’unparcours d’insertion réussi enphase avec les attentes desemployeurs.

Bonne lecture.

ENQUÊTE

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7EnLiens numéro 5 - octobre 2012

OMIQUE

LE FINISTÈRE

• 5 461 jeunes (catégorie A) Finistériens de moins de 25

ans demandeurs d’emploi au 31 août 2012.

+ 8,7 % sur un an.

• 26 000 allocataires du RSA (Revenu de solidarité

active) dans le département.

• 1,8 million d’euros : c’est le soutien du Conseil général

en 2011 aux chantiers d’insertion (1,5 M €) et aux

associations intermédiaires et entreprises d’insertion

(300 000 €).

• 12 équipes emploi.

L’offre d’insertion économique en 2011• 650 places financées par le Conseil général dans les

structures d’insertion par l’activité économique.

• Près de 1 900 personnes accueillies dans ces

structures l’an dernier, parmi lesquelles 550

bénéficiaires du RSA.

• 44 chantiers d’insertion, soit 450 places pour les

bénéficiaires du RSA.

• 8 associations intermédiaires chargées

d’expérimenter un accompagnement rapproché

pour 152 bénéficiaires du RSA.

• 5 entreprises d’insertion (59 postes d’insertion

financés par l’Etat pour 572 000 €).

• 1 entreprise d’insertion de travail temporaire (8 postes

d’accompagnement financés par l’Etat pour 408 000 €).

Chiffres clés

«...L’INSERTION N’EST NI UN STATUT, NI UN

ÉTAT PERMANENT. C’EST UNE ÉTAPE

DANS UN PARCOURS.

L’INSERTION PAR L’ÉCONOMIQUE SE PENSE

DONC COMME UN SAS VERS L’EMPLOI, UN

TREMPLIN VERS UNE SITUATION

DURABLE

FSE : UNE ENVELOPPE DE 8,6 M € SUR SIX ANSLe Fonds Social Européen (FSE) a pour voca-

tion de distribuer des crédits européens sur les ter-ritoires afin de renforcer les politiques de cohésionsociale. Sur la période 2007-2013, le Conseil géné-

ral du Finistère gère, en tant qu’organisme intermé-diaire, une enveloppe globale de 8,6 millions d’eu-ros qui équivaut au montant de ses propres créditsalloués à l’insertion.

AVENIR JEUNES 29Ce dispositif du Conseil général a pour but d’accompagner les jeunes aux ressources modestes dans

leur projet d’insertion professionnelle par une aide financière. Il concerne les 18-25 ans en insertion profes-sionnelle sortis du système scolaire ou universitaire et en recherche d’emploi ou en formation. Avenir jeu-nes 29 comprend trois types d’aides (sous conditions de recevabilité) :

- Aide financière de 300 € maximum par mois, versée pendant une période de 9 mois à 1 an ;- Aide au permis de conduire, sollicitée dans le cadre d’un accompagnement par la Mission locale et

d’un projet professionnel avéré (700 € au maximum avec une participation préalable du jeune de 200 €) ;- Aides ponctuelles (urgence, subsistance) jusqu’à 500 € par an.

Contacts : Mission locale, Centre départemental d’action sociale, Conseil généralPlus d’infos : www.cg29.fr

ENQUÊTE

Page 8: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

EN ROUTE POUR L’EMPLOI

« COUP DEPOUCE VERSL’AUTONOMIE »

Grâce à En Route pour l’Emploi(ERPE)*, créée voici dix ans, 900personnes en difficulté d’inser-

tion professionnelle ont pu améliorerleur mobilité l’an dernier. L’associationintervient sur l’ensemble du Pays deBrest, sauf la Presqu’île de Crozon. Elles’adresse aux demandeurs d’emploi deplus d’un an, jeunes de moins de 26 anssortis sans qualification du système sco-laire, bénéficiaires des minima sociauxet travailleurs handicapés. Le service

est mis en œuvre uniquement lorsqu’au-cun moyen de transport existant ne peutêtre utilisé. Il a pour but d’apporter unesolution à tout déplacement lié à l’inser-tion professionnelle (accès à un emploi,une formation ou un stage ; démar-ches…). « Notre soutien est temporaire :

un mois renouvelable une fois. Il s’agit d’uncoup de pouce vers l’autonomie », souli-gne la directrice, Nadine Foussard. « Tou-tes les prestations sont payantes parceque se déplacer a un coût ».

L’offre mobilité comprend un trans-port à la demande par minibus (aller-retour 4 € au 1er janvier 2012). Elle com-porte également la location de véhicu-les (42 € par semaine et caution de300 € pour une voiture, 15 € et 200 €pour un scooter). L’association accom-pagne aussi, en partenariat avec laCaisse des Dépôts et le CMB, les person-nes exclues du système bancaire clas-sique dans l’accession à un micro cré-dit social (jusqu’à 3 000 € sur 36 mois,37 bénéficiaires en 2011). Celui-ci vise àfinancer des projets liés à leur mobilité(permis, achat, assurances…). Enfin, dansle cadre d’un chantier d’insertion« mécanique » (12 salariés), un garagesocial réalise l’entretien du parc de loca-tion et propose la réparation et l’entre-tien des voitures et deux roues, ainsi quedes conseils pour l’acquisition. Cet ate-lier s’adresse aux personnes en situa-tion précaire orientées par un référentsocial prescripteur.

*1, rue Louis Pidoux à Brest. Tél : 02 98 02 10 40

Plus d’infos : www. erpe29.org

Avec son manoir rénové et ses pers-pectives apaisantes, le golf de Kerber-nez à Plomelin est un havre de paix accueil-lant situé en bordure de l’Odet. C’est aussidésormais un lieu d’insertion grâce à l’en-gagement de la fondation Massé-Trévidy.Depuis juillet 2011, Nathalie Cheze, chef deservice, épaulée par David Bonvarlet, cui-sinier, encadrent quatre salariés en inser-tion qui travaillent pour deux d’entre eux,au bar-brasserie du club house, pour lesdeux autres au restaurant du lycée (350repas/jour). « Cuisinière de métier », façon-née par 27 ans passés dans un centre d’hé-bergement, l’Escale, Nathalie sait de quoielle parle. « Le social fait partie du jeu. Ils

ont besoin d’être reconnus, que l’on s’oc-cupe d’eux », explique-t-elle. Exigeanteet tolérante à la fois, elle prend sa missionavec cœur. « Je n’étais venue ici que pourun an au départ, mais je pense que je vaisrester. Ici, c’est ouvert à tout le monde. Lebouche à oreille fonctionne bien. Les jeunessont autonomes. Il n’y a pas besoin d’êtretoujours derrière eux. La clientèle est sympa,chaleureuse, agréable, sans aucun lien avecl’image guindée et snob dont souffre encorele golf, et les salariés en insertion le ressen-tent ».

Gulcan, qui a quitté l’école avec unniveau 3ème, s’était auparavant inscrite àl’IBEP avant de travailler une année au sein

d’Océan Plus jusqu’en mars 2012. Elle a signéun CDD de six mois à Kerbernez et, vu sabonne humeur communicative, cela sepasse au mieux. A tel point qu’elle a décidéde se porter candidate au CAP cuisine, unefilière à laquelle elle ne pensait pas forcé-ment. « J’ai voulu être couturière, puis infir-mière ou aide-soignante », confie-t-elle.« Au contact des jeunes, j’ai découvert unmétier qui maintenant me passionne ». Phi-lippe, lui, a été autrefois éleveur laitier,pendant 12 ans, et commerçant, durant 13mois. « J’ai vendu mon exploitation. J’étaiscontent de la transaction et j’ai ouvert unbar-PMU qui marchait bien ». La suite estplus rude. Il raconte avoir été victime d’une

escroquerie qui a brisé son élan. « Actifem’a proposé de venir travailler ici. Nathaliea décidé de reconduire mon contrat. Je nedois pas être si… ». Le mot manquants’éteint dans un sourire. Le contrat de Gul-can sera également renouvelé si elle n’estpas acceptée en CAP cuisine. « Mon objec-tif professionnel est d’ouvrir un commerce »,reprend Philippe. « Le plus tôt sera le mieux.En attendant, je me reconstruis, c’est déjàbeaucoup. J’ai pu m’acheter une voiture ettrouver un appartement. La fondation m’apermis de rebondir, redevenir autonome etcôtoyer des personnes positives et sans pré-jugés ».

Plus d’infos : www.masse-trevidy.org

AU GOLF DE KERBERNEZ. « JE NE DOIS PAS ÊTRE SI… »

Renaud Sarrabezolles,

président de En Route Pour l’Emploi

En quoi l’absence de mobilité autonome entrave-t-elle l’accès à l’emploidurable ?

C’est le frein numéro un. L’obtention du permis de conduire représenteun enjeu majeur pour l’autonomie, en particulier pour les jeunes. Dans cecontexte, l’accès au micro crédit peut constituer une réponse efficaceaux difficultés qu’éprouvent les candidats à boucler leur financement au-delà de leur apport personnel. Le permis coûte cher et le paysage desaides est éclaté.

La situation est-elle homogène dans le Pays de Brest ?Non, nous observons une différence flagrante entre territoires urbains

et ruraux. En ville, les jeunes ne perçoivent pas toujours l’utilité de passerleur permis, notamment parce que leurs parents ne le possèdent pas maisparviennent à s’en passer. A la campagne, ils sont en revanche confrontésà cette problématique dès leur plus jeune âge.

Les transports en commun constituent-ils la panacée ?Il est nécessaire et souhaitable de développer un réseau de transports

en commun ambitieux et performant. Mais cela ne permet pas de résoudredans sa globalité la question des déplacements des jeunes en difficultéd’insertion professionnelle sur l’ensemble du Pays de Brest. La possibilitéde conduire un véhicule individuel reste un enjeu essentiel. Si l’on misetout sur les bus ou le tram, on ne répond qu’à une partie du problème.

« L’obtention du permis deconduire représente un enjeumajeur pour l’autonomie »

«...

L’ACCÈS AU MICRO CRÉDIT

PEUT CONSTITUER UNE

RÉPONSE EFFICACE AUX

DIFFICULTÉS QU’ÉPROUVENT

LES CANDIDATS À BOUCLER

LEUR FINANCEMENT

ENQUÊTE

Phot

o B

MO

EnLiens numéro 5 - octobre 20128

Page 9: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

« QUI DIT INSERTION PAR L’ACTIVITÉ DIT PRODUCTION DE QUALITÉ »

SATO Relais, créée en 1985,implantée dans le quartierde Bellevue à Brest, inter-

vient sur le territoire de BMO. Entant qu’association intermédiaire,elle ne recrute que des personnesrencontrant des difficultés parti-culières d’insertion. Collectivités(53%) et associations (40%) repré-sentent le cœur de cible (restau-ration collective, entretien deslocaux, manutention…). Beau sym-bole citoyen : 200 salariés de SATORelais ont été mobilisés pour effec-tuer la mise sous plis à l’occasiondes dernières élections présiden-tielle et législatives. « Qui dit inser-tion par l’activité dit production dequalité », affirme Rémy Salaün,directeur général du groupe SATO.« De par leur travail et leur compor-tement sur le terrain, nos salariéssont nos premiers commerciaux etnos meilleurs prescripteurs. Ils prou-

vent jour après jour que des salariésen insertion sont capables de testerdes brassières dans un centre nau-tique ». Tout n’est pas rose pourautant. « On sent que nos clientsont moins de moyens », constateRémy Salaün. « Notre chiffre d’af-faires est en baisse légère mais régu-lière (-5% l’an dernier). Cela nouspose question ». Le regroupementdes moyens sur Bellevue et le déve-loppement commercial constituentdes premières réponses.

En complément de l’associationintermédiaire, SATO Relais com-prend des chantiers d’insertion (79postes conventionnés en 2010) quiinterviennent dans les secteurs del’environnement, du bâtiment et dutextile (atelier de couture Fil à Fil)et un dispositif d’accompagnementvers le retour à l’emploi (ICEO) surles quartiers prioritaires brestois.

PROSECO: LES ÉQUIPIERSFINANCENT LEUR SALAIRE

Créée en 1999, la Sarl Proseco,implantée sur la zone d’activités dela Boissière à Morlaix, est une filialeà 100% de la SAS Tribord dont lesiège se trouve à Brest. Spécialiséedans l’entretien, la création etl’aménagement des espaces verts,Proseco emploie dix personnes :trois permanents et sept équipiersen contrat d’insertion par l’activitééconomique. « L’entreprise connaîtune croissance légère mais régulièrede son chiffre d’affaires (400 000 €) »,affirme le président de Tribord,Ronan Le Guen. « Une grande par-tie de notre activité se concentredésormais dans une zone allant duPays d’Iroise jusqu’à Châteaulin. Noussommes la seule entreprise d’inser-tion finistérienne intervenant dansle secteur des espaces verts. Nosprincipaux clients sont les collecti-vités et les bailleurs sociaux ».

Les équipiers en insertion finan-cent l’intégralité de leur salaire parle seul produit de leur travail. Ils

bénéficient de contrats de droitcommun d’une durée maximale de2 ans et nullement de contratsaidés. Les subventions (10% du chif-fre d’affaires) sont utilisées unique-ment pour conduire des actionsd’insertion et de formation et assu-rer le suivi socioprofessionnel.« Nous accueillons des personnesagréées par Pôle Emploi. Notre objec-tif est de les mettre en capacité deréaliser des prestations de qualité etde les faire monter en compéten-ces », souligne Ronan Le Guen. « Aubout de deux ans, elles sont autono-mes et n’ont plus besoin d’encadre-ment spécifique. Ce sont devenus devrais professionnels des espacesverts, capables d’intégrer une entre-prise du secteur ou d’approfondirleur formation ».

Plus d’infos : www.e-tribord.comContact : [email protected]

EnLiens numéro 5 - octobre 2012

SATO Intérim (3 M € de CA et 95 équivalent temps plein insertion en 2010)est une entreprise de travail temporaire d’insertion. Elle compte 5 agen-ces (Brest, Landerneau, Lorient, Morlaix, Quimper). Parmi les emplois exer-cés figurent le tertiaire (nettoyage, tri des déchets…), le bâtiment et l’agroa-limentaire.

Océan Plus est une entreprise d’insertion dédiée au monde maritime.Elle a déposé un brevet européen pour la bouée SILZIG dont la Marine natio-nale a commandé 200 exemplaires. Elle est également agréée par la Fédé-ration française de voile pour le contrôle de brassière de sauvetage.

LE GROUPE SATO

LE PANIER DE LA MER CULTIVE LA SOLIDARITÉ

« Le poisson est l’une desdenrées qui manque leplus dans l’aide alimen-

taire. L’ idée des fondateurs (Jean Larzul dela conserverie éponyme et Emile Guéguen ducomité de bassin d’emploi) était de le ren-dre accessible aux familles les plus démuniestout en permettant à des salariés éloignés del’emploi de se former aux métiers dumareyage », explique Hélène Rochet, direc-trice de la fédération nationale Le Panierde la Mer (Plonéour-Lanvern).

C’est dans un atelier de mareyage ins-tallé sur les quais de Saint-Guénolé-Pen-marc’h que les 8 salariés en insertion duPanier de la mer transforment tous les joursle poisson en darnes et en filets. Tôt le matin,à la fin de la vente à la criée, Arnaud Jégou,encadrant du chantier d’insertion, va faireson marché. Il récupère gratuitement lespoissons invendus dont il aura besoin dansla journée pour approvisionner son atelier.« Nous avons des accords avec les organisa-tions de producteurs qui représentent lespêcheurs », explique Hélène Rochet.

150 tonnes de poissonL’an passé, l’atelier de mareyage a ainsi

transformé 150 tonnes de poisson en 70tonnes de produits finis conditionnées en

sachets de 1 kilo. Une fois congelés, ils sontexpédiés à la Banque alimentaire et auSecours populaire qui en assurent la dis-tribution. En 2010, 20 tonnes ont été dis-tribuées en Finistère aux familles bénéfi-ciaires de l’aide alimentaire et 50 tonneshors du département. « La finalité de cetteactivité reste l’insertion des personnes éloi-gnées de l’emploi, précise Hélène Rochet.Nous devons permettre à des personnes quiont connu des accidents de vie, des échecsscolaires… de rebondir ». Grâce à l’acti-vité du chantier, ils retrouvent aussi uneutilité sociale et reprennent confiance eneux.

Les 8 salariés de ce chantier financépar le Conseil général et les services de l’Etatsont en contrat pour 6 à 12 mois, dont quel-ques semaines de stage en entreprise. Ilstravaillent 26 heures par semaine : 20 heu-res en atelier et 6 heures en formation com-plémentaire (afin notamment de présenterun CAP mareyage ou d’apprendre le codede la route). « Nous les préparons au rythmede travail des ateliers de mareyage. Notre offred’insertion répond ainsi aux besoins de maind’oeuvre des entreprises du bassin d’emploi »,assure Hélène Rochet. A la fin de leur contratavec le Panier de la mer, les salariés trou-vent presque tous rapidement un emploi.

Valoriser les poissons invendus des criées pour l’aide

alimentaire au sein d’un chantier d’insertion...

L’idée est née en Finistère en 1997.

ENQUÊTE

Page 10: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

EnLiens numéro 5 - octobre 201210

LA MONTÉE EN PUISSANCE DES CLAUSES D’INSERTION

L’activation de la clause d’in-sertion dans les marchéspublics marque la volonté dumaître d’ouvrage de réser-ver un nombre d’heures de

travail (au minimum 5%) à des publicsen insertion.

Elle constitue un excellent levierpour créer de l’offre d’emploi en faveurde personnes prioritaires (demandeursd’emploi depuis plus d’un an, jeunessans qualification, bénéficiaires duRSA et des minima sociaux, travailleurshandicapés). Elle permet aussi derépondre aux besoins de recrutementdes entreprises qui se trouvent dansdes secteurs en tension.

Charte départementaleDepuis 2006, le Conseil général du

Finistère s’est engagé fortement. Unecharte départementale a été signéeen 2008 par plusieurs maîtres d’ou-vrage (Conseil général, BMO, Ville deBrest), les fédérations du BTP, la Cham-bre de métiers et de l’artisanat (CMA29), la Chambre de l’artisanat et despetites entreprises du bâtiment(CAPEB), Pôle Emploi et les Groupe-ments d’employeurs pour l’insertionet la qualification (GEIQ) des Pays deBrest et de Cornouaille.

« L’enjeu principal de cette charteest de développer un partenariat réussientre maîtres d’ouvrage, entreprises etpartenaires de l’insertion », affirmeRenaud Sarrabezolles, vice-présidentde BMO chargé de l’emploi et de l’in-sertion. « Elle vise également à harmo-niser les pratiques et garantir l’effica-cité des clauses ». Dix-neuf nouveauxsignataires ont rejoint la Charte enseptembre 2011*.

Pour aller plus loin, le Conseil géné-ral a créé en 2008 une plateformedépartementale d’activation des clau-ses d’insertion. « Cet outil a pour objec-tifs d’accompagner les maîtres d’ou-vrage, assister les entreprises, mobili-

ser les acteurs de l’insertion, animerle dispositif et contrôler la bonne exé-cution de la clause », explique MickaëlleJaouen, chargée de mission « Claused’insertion-entreprises » à la Direc-tion de l’insertion et de la lutte contreles exclusions du Conseil général.

activités de serviceTrois autres chargés de mission

interviennent au plus près des terri-toires au sein de l’association ACTIFE(Quimper), de la Maison de l’emploi etde la formation professionnelle (MEFP)du Pays de Brest et de Morlaix Com-munauté. « L’un des enjeux est désor-mais de développer la clause d’insertiondans les activités de services afin detoucher davantage le public féminin »,indique Kaoutar Ghazi, chargée de mis-sion à la MEFP du Pays de Brest.

*Villes de Quimper, Guipavas, Lan-derneau, Loperhet, Plabennec et du

Relecq-Kerhuon, Quimper Communauté,Morlaix Communauté, Concarneau Cor-

nouaille Agglomération (à l’époquedénommée 4C), la Communauté de com-

munes de la Presqu’île de Crozon, leCentre intercommunal d’action sociale(CIAS) du Cap Sizun, Habitat 29, Brest

Métropole Aménagement, Brest’aim(SOPAB), Brest Métropole Habitat, Ser-

vice départemental d’incendie et desecours (SDIS), Etablissement public de

coopération culturelle (EPCC),le Service Infrastructure Défense et

la plate-forme achat finance Ouest(Ministère de la Défense).

Depuis septembre 2011, quatre nou-velles collectivités ont délibéré en

faveur de l'adhésion à la charte départe-mentale. Il s'agit de la Communauté decommunes du Pays de Quimperlé, de laCC du Pays Bigouden Sud et des Villes

de Pont-l'Abbé et Roscoff.

Plus d’infos : www.cg29.fr

Commentez et réagissez sur www.en-liens.frENQUÊTE

Le Conseil général a intégré une clause d’in-sertion dans sa délégation de service public (DSP)Transport 2011/2018. Les entreprises délégatairesse sont engagées à former et à recruter en CDIdes publics en insertion sur des postes de conduc-teur de car (au minimum 25% de leurs recrutementsliés aux départs à la retraite). Cela représente aumoins 21 embauches en CDI à temps partiel de 2012à 2018 sur l’ensemble du département.

LES TRANSPORTEURSS’ENGAGENT

En encourageant le recours aux clausesd’insertion dans la commande publique, leConseil général a enclenché unedynamique départementale au service despublics éloignés de l’emploi. Plusieurs chantiers emblématiques (Pont de Térénez, Tramway) en témoignent.

Après quatre mois d’une formationau permis D proposée par Pôleemploi, Valérie Le Masson a étéembauchée en avril dernier en CCDpar Roger Le Cœur, patron destransports Le Cœur à Combrit (100salariés). En septembre, elle a signéun CDI, et a retrouvé le sourire :« J’adore le contact avec les gens et jeme sens bien au volant d’un car. Cenouveau métier me change la vie. » « La clause d’insertion est une bonnesolution pour recruter desconducteurs. Quand je détecte unbon profil, je n’hésite pas àl’embaucher », explique Roger Le Cœur.

Page 11: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

ENQUÊTE

11EnLiens numéro 5 - octobre 2012

Keolis Brest, opérateur du réseau Bibus, s’estengagé fortement dès l’origine (1998) dansVivre la Ville que préside son directeur, Hervé

Cohadon. Cette association développe les valeurs etobjectifs du concept PIMMS (Point d’InformationMédiation Multi-Services) : faciliter l’accès aux ser-vices publics pour les habitants des quartiers, créerdes emplois et des parcours de professionnalisationpour accompagner les salariés en contrats aidésvers l’emploi pérenne ou la formation qualifiante.

Vivre la Ville coordonne l’activité des trois PIMMSimplantés dans les quartiers de Pontanézen, Kéré-dern et, depuis l’an dernier, Recouvrance. En 2011, lesdeux premiers ont accueilli 15 000 personnes. A celas’ajoute les actions de médiation entreprises avecle soutien de la Ville de Brest et de BMO. L’an dernier,les 32 médiateurs de Vivre la Ville sont intervenus enlien avec cinq entreprises (Bibus, EDF, GDF Suez, ERDFet Veolia Eau). Ils mettent en œuvre au sein de Bibus

des actions de prévention, d’information et d’orien-tation des usagers et assurent une présence rassu-rante dans les bus de nuit, lors des manifestationsfestives ou dans les services scolaires. Plus de 10%du temps de travail des médiateurs est consacré àla formation. En 2011, la moitié d’entre eux étaientallocataires du RSA. L’association connaît 70% desorties positives en reprise d’emploi ou en forma-tion.

accéder à l’autonomie « L’une de mes responsables d’unité a débuté son

parcours à Vivre la Ville », affirme Hervé Cohadon.« Notre recrutement doit refléter le public que noustransportons ». Parallèlement, une dizaine de per-sonnes en insertion ont été recrutées par Bibus, dansle cadre d’une convention signée avec Pôle Emploi,pour des missions d’information et de facilitationdans deux parkings-relais gardiennés. L’opérateurintègre également la problématique d’insertion dansson projet de maintenance d’un parc de 200 vélosproposés à la location longue durée.

La volonté de féminiser l’entreprise se traduitpar plusieurs initiatives : participation à l’action « 100Femmes, 100 Métiers » ; implication dans l’action dela Mission Locale du Pays de Brest « Cjoursd’elles »dont l’objectif est d’accompagner un groupe de jeu-nes femmes pour leur permettre d’accéder plus rapi-dement à l’autonomie sociale et professionnelle.

L’entreprise a par ailleurs recruté en 2011, en lienavec Cap Emploi, cinq personnes reconnues commetravailleur handicapé. Quatre seniors ont égalementété embauchés l’an dernier.

Plus d’infos : www.keolis.com ; www.reperes-brest.net (rubrique « Association Vivre la Ville –

Acceuil PIMMS »).

KEOLIS VIT LA VILLE

«...

PLUS DE 10% DU TEMPS DE

TRAVAIL DES MÉDIATEURS EST

CONSACRÉ

À LA FORMATION.

EN 2011, LA MOITIÉ D’ENTRE

EUX ÉTAIENT ALLOCATAIRES

DU RSA.

La clause d’insertion enFinistère : 2006-2010• 315 marchés (87% dans le secteur du

BTP).

• 191 entreprises mobilisées.

• 340 000 heures (186 équivalents

temps plein).

• 787 bénéficiaires.

• 33% sont allocataires du RSA (Revenu

de solidarité active), 35% demandeurs

d’emploi de longue durée (plus d’un

an), 28% jeunes sans qualification.

• 94% d’hommes.

• 52% sont âgés de 26 à 50 ans, 43%

ont moins de 26 ans.

• 30% des mises à l’emploi se font en

emploi durable (contrats supérieurs à

6 mois, CDI ou contrat en alternance).

Pays de Brest : 2011• 126 916 heures d’insertion (au lieu de

100 780 en 2010 et… 6 424 en 2006).

• 69 593 heures pour Sem Tram.

• 35 900 heures pour BMO/Ville de

Brest.

Chiffres clés

Page 12: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

Les missions locales accueil-lent, informent, orientent lesjeunes de 16 à 25 ans sortisdu système scolaire et endifficulté d’insertion profes-

sionnelle. Elles proposent à chaquejeune une relation personnalisée avecun conseiller qui l’accompagne dans la

construction de son parcours d’inser-tion sociale et professionnelle. En lienavec les partenaires locaux, les mis-sions locales recherchent des répon-ses adaptées aux difficultés que ren-contrent les jeunes aussi bien dans lesdomaines de l’emploi et de la formationque dans ceux de la santé, du logement,des ressources et de l’accès aux droits.

48 500 jeunes accompagnésLes missions locales sont des asso-

ciations composées de représentantsdes collectivités locales et territoria-les, des services de l’Etat et des acteurséconomiques et sociaux. Créée à l’ini-tiative des présidents de missions loca-les, l’Association Régionale (ARML) réu-nit les 17 missions locales qui couvrentl’ensemble de la Bretagne, avec 40antennes et près de 300 points d’ac-

cueil de proximité. L’ARML est l’interlo-cuteur privilégié des pouvoirs publics(Etat et collectivités) dans la conduitedes politiques publiques d’insertion desjeunes.

Une Animation Régionale a été ins-tituée pour favoriser l’harmonisationdes pratiques au sein du réseau, ren-forcer les compétences des équipestechniques, développer la communica-tion et la circulation de l’information.

A l’échelle de la Bretagne, plus de430 professionnels travaillent au seindu réseau pour accompagner 48 500jeunes. En 2011, plus de 22 000 jeunesse sont adressés aux missions localespour la première fois.

Plus d’infos : www.mission-locale.fr ;www.gref-bretagne.com

MISSIONS LOCALESPROCHES ET EFFICACES

Plus de 15 000 jeunes ont été accompagnés l’an dernier par les quatre missions locales duFinistère (Brest, Centre Ouest Bretagne, Pays de Cornouaille, Morlaix), soit 530 de plus quel’année précédente. 5 600 d’entre eux (37%) ont accédé à un emploi.

«...NOUS NOUS EFFORÇONS DE REDONNER

CONFIANCE ET DE TRACER DES

PERSPECTIVES D’AVENIR.

LE JEUNE EST UN ESPRIT

EN CONSTRUCTION.

Armelle Huruguen, vice-présidente de la Mission locale de Cornouaille, échange avec Joëlle, Frida et Audrey sur leur parcours professionnel.

ENQUÊTE

EnLiens numéro 5 - octobre 201212

Page 13: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

Elles sont dynamiques et joyeu-ses, et pourtant on imagine lecourage et la ténacité dont

elles ont dû faire preuve afin d’attein-dre leur Graal : un CDI !

Elles sont également reconnais-santes envers la mission locale duPays de Cornouaille*, qui ne les a pasquittées d’un pas tout au long de leurchemin vers l’emploi stable : six anspour Frida, deux ans pour Audrey,

presqu’un an pour Joëlle. « J’ai suivi deux formations post

bac en techniques de commercialisa-tion mais je souhaitais entrer rapide-ment dans la vie active », expliqueJoëlle, 24 ans. « J’ai déposé des CVà droite à gauche. Au début, jevisais un CDI de 35 heures. Au fildu temps, j’ai modifié mes critè-res. Je me suis limitée à 20 heu-res... puis j’ai fini par accepter dubaby sitting. J’ai découvert la mis-sion locale grâce à internet enaoût 2011. En mars dernier, ilsm’ont transmis une offre corres-pondant à mes attentes. J’ai étérecrutée en CDI dans un magasinde vente de tissus ». Joëlle n’ou-

bliera pas ce suivi « proche ethumain » et le « sentiment d’êtresoutenue ».

Frida, 25 ans, a eu tendance à mul-tiplier les projets professionnels aucours de sa période d’insertion. Ellele reconnaît volontiers, avec humour.« J’ai voulu être ambulancière,conducteur de bus, caissière,gérante de restaurant... Malgrécela, je n’ai jamais eu l’impressiond’être jugée pendant toutes cesannées passées aux côtés de lamission locale. Chaque fois queje suis revenue vers eux ils m’onttoujours aidée ». Aujourd’hui, Fridatravaille en CDI dans une entreprisede restauration rapide à Quimper.

Audrey avait du mal à faire valoirson BEP vente. « J’ai déposé des CVdans tous les magasins mais celan’a rien donné. La mission localem’a conseillée de retourner àl’école », sourit-elle. Afin de prépa-rer un bac pro commerce en alter-nance. La mission l’a aidée dans sesdémarches auprès de l’entreprise puisdu CFA. Diplôme en poche, retour à lamission locale. « Je possédais lediplôme mais pas l’expérience. J’aifait de l’intérim et des petits bou-lots, puis un jour la mission m’ainformée qu’une communauté decommunes recherchait un agentd’entretien pour des remplace-ments réguliers ». Audrey a étérecrutée en CDI en août dernier. Elletravaille dans une crèche du Paysfouesnantais.

*46 salariés, 5 000 jeunes accompagnés par an.

DE L’ANGOISSE QUOTIDIENNE AU CDI

TROIS PARCOURS RÉUSSIS

«...

J’AI VOULU ÊTRE AMBULANCIÈRE,

CONDUCTEUR DE BUS, CAISSIÈRE,

GÉRANTE DE RESTAURANT...

TROUVETABOITE.COM

Le site « www.trouvetaboite.com » est destiné aux 16-25 ansaccompagnés par les missions locales. Lancé en mai 2011 parle ministère de la Ville en partenariat avec le Conseil nationaldes missions locales (CNML), il a été expérimenté au niveau natio-nal par 20 missions locales, dont celle du Pays de Cornouaille.Disponible également sur Androïd et en application pour iPhone, ilpermet d’avoir accès aux offres d’emploi des entreprises locales.

13EnLiens numéro 5 - octobre 2012

Finistère

• 80% des jeunes accompagnés sont suivis par les

missions locales de Brest et de Cornouaille.

• 5 538 jeunes ont bénéficié d’un

accompagnement renforcé (au moins 4 entretiens

par an), soit 36,7% d’entre eux (697 de plus qu’en

2010).

• 70% des jeunes ayant accédé à un emploi l’ont

fait dans le cadre d’un CDD de moins de 6 mois.

L’emploi reste donc précaire.

• 3 127 des jeunes accompagnés (20,7%) ont

accédé à une formation ou repris leur formation

initiale.

Ensemble Bretagne

• 10% des jeunes femmes reçues en premier

accueil par les missions locales sont parents

(contre 3% des jeunes hommes). La moitié d’entre

elles déclarent vivre seule.

• 31% des jeunes reçus en premier accueil

occupent un logement autonome.

Chiffres clés

Qu’est-ce qu’un accompagnement réussi ?Il consiste à prendre en considération la globalité

de la situation (mobilité, logement, santé…). Nousnous efforçons de redonner confiance et de tracerdes perspectives d’avenir. Le jeune est un esprit enconstruction. Il faut se mettre à sa portée et luiconsacrer le temps nécessaire. Ce d’autant plus quele Conseil général du Finistère a fait le choix, il y ahuit ans, de désigner les missions locales commeportes d’entrée uniques pour l’ensemble des

dispositifs d’aides départementaux dédiés aux jeunes.

Comment travaillez-vous sur l’écoute ?Nous développons des compétences spécifiques.Chaque année, les conseillers font remonter au niveaurégional leur ressenti de terrain. C’est sur cette baseque nous élaborons notre programme de formation.

Quels sont les enjeux du travail en réseau ?Les missions locales réalisent un travail de

rapprochement permanent entre entreprises etjeunes aux parcours atypiques. Notre rôle est detisser des liens. Il ne faut jamais perdre de vue le sensde notre action. La machine doit se mettre en ordrede marche au seul bénéfice des jeunes. Nous devonstout mettre en œuvre pour leur apporter desréponses. Cela implique une coopérationinstitutionnelle, que l’on peut toujours améliorer, etdes relations personnelles de qualité entre acteurssur le terrain.

ARMELLE HURUGUEN, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION RÉGIONALE DES MISSIONS LOCALES (ARML), VICE-PRÉSIDENTE DE LA MISSION LOCALE DE CORNOUAILLE

« NOTRE RÔLE EST DE TISSER DES LIENS »

ENQUÊTE

Page 14: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

EnLiens numéro 5 - octobre 201214

LES BÉNÉFICES PARTAGÉS DE LA MÉTHODE IOD

« UNE AIDE AURECRUTEMENT,CELA NE SEREFUSE PAS ! »

L’IOD (Intervention entre l’Of-fre et la Demande) a vu le jourdans les années 60 dans la

région de Bordeaux. Cette méthoded’accompagnement renforcé per-sonnalisé dans le cadre de l’inser-tion est particulièrement priséedans le Nord-Pas de Calais, enrégion Paca, en Ile-de-France et…en Bretagne.

marché cachéNotamment dans le Finistère qui

regroupe 12 des 75 équipes emploiopérant sur le territoire métropo-litain, comme le précise Arnaud LeMenn, responsable emploi et rela-tion entreprises d’Actife (Action Ter-

ritoriale pour l’Insertion, la Forma-tion et l’Emploi) Quimper-Cor-nouaille. Comme leurs homologues(6 dans le Pays de Brest, 1 pour Mor-laix-Communauté, 1 pour le CentreOuest Bretagne), les quatre équi-pes emploi cornouaillaises travail-lent en binôme et accueillent lepublic prioritaire (allocataires duRSA et demandeurs d’emploi depuisplus d’un an).

« Nous planifionsdes rendez-vous tousles quinze jours enmoyenne afin de pro-poser des offres d’em-ploi durables, avecpriorité aux CDI. Onessaye de tirer vers lehaut, de sécuriser »,explique Arnaud LeMenn. 80% de cesoffres proviennent dumarché caché, celui

qui ne fait l’objet d’aucun affichageofficiel, notamment via les annon-ces à Pôle Emploi. La démarche IODcasse les schémas traditionnels.

ni cv ni lettre de motivation« L’intervention du chargé de

relation avec les entreprises est pré-parée en amont. Elle s’effectue enprésence du salarié et du représen-tant de l’entreprise directement surle poste de travail, et non dans unbureau », précise Carine Perrein,directrice d’Actife. « Il s’agit d’untravail de médiation. Il n’y a ni CV nilettre de motivation. On ne se foca-lise pas sur le passé, seulement surles compétences et aptitudes de lapersonne, avec pour souci d’éliminertout critère subjectif ». Sur place,« nous allons dans le détail de l’of-fre (organigramme, fiche de poste,environnement de travail…). Nousretranscrivons ces données par écriten nous appuyant aussi sur le sup-port photo ».

Comment convaincre les entre-prises des mérites de la méthode ?« C’est un service gratuit. On parlefidélisation alors que certainesentreprises souffrent du turn-over »,synthétise Arnaud Le Menn. « Nousallons sur le terrain, à 80% auprèsdes PME. L’important est de bien s’ac-corder sur les points de collabora-tion ».

Plus d’infos : www.transfer-iod.org

Le rendez-vous a lieu à la pépi-nière d’entreprises, ZAC de Kervi-danou, dans le Pays de Quimperlé.

Il est animé par Mikaël Maury.Dans le cadre de cet entretien desuivi, le chargé de relation avec lesentreprises d’Actife Quimper-Cor-nouaille échange d’abord séparé-ment avec la salariée et sonemployeur, puis les réunit. Présen-tée par Actife, Jessica* vient d’êtreembauchée en CDI par l’entrepriseBreizh net 29.

Elle se sent déjà pleinement« intégrée » dans cette société quiemploie en moyenne 15 salariés àl’année. « Actife m’a contactée poursavoir si nous cherchions du person-nel », explique la responsable deBreizh net 29, Isabelle Le Meur.

« Nous pouvons être amenés àrecruter du jour au lendemain. Quel-ques jours après, un poste s’estlibéré. Une aide au recrutement, celane se refuse pas ! ». D’autant plusqu’Actife poursuit son rôle demédiateur pendant six mois jusqu’àce que l’emploi soit véritablementconsolidé.

*Prénom fictif

• Entre 15 et 20 sorties

vers l’emploi durable et

consolidé par équipe

emploi dans le Pays de

Cornouaille.

• 90 personnes par an

en moyenne

accompagnées par

chaque équipe.

• De 400 à 450

entreprises partenaires

• Plus de 200 offres

d’emploi durable captées

cette année.

• Plus de 100

démarrages de contrats

de travail entre janvier et

août 2012.

Chiffres clés

Carine Perrein, directrice d’Actife et Arnaud Le Menn, responsable emploi et relation entreprise.

«...

IL N’Y A NI CV NI LETTRE DE

MOTIVATION. ON SE FOCALISE SUR

LES COMPÉTENCES ET APTITUDES DE

LA PERSONNE, AVEC POUR SOUCI

D’ÉLIMINER TOUT CRITÈRE

SUBJECTIF

ENQUÊTE

Page 15: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

Carmen, Aurélie et Ludivine à l’écoute de leur formatrice dans les ateliers de confection d’Armor-Lux à Quimper qui emploie une centaine de salariées.

ARMOR-LUX

SAVOIR-FAIRE À TRANSMETTREL’entreprise quimpéroise vient d’intégrer une promotion de quinze stagiaires « mécaniciennes enconfection ». Ces femmes, âgées de 20 à 54 ans, vont apprendre le métier auprès de leurs collèguescouturières avant qu’elles ne partent à la retraite. Une première en France.

LES LEÇONS D’UNE RÉUSSITE

«Trouver aujourd’hui uneentreprise qui faitconfiance à des jeunes,les forme et leur garantitune embauche en CDI ! Ce

n’est que du bonheur...» Aurélie, 25 ans, stagiaire« mécanicienne en confection » chez Armor-Luxrésume en quelques mots les sentiments partagéspar ses collègues. « C’est une entreprise responsa-

ble, qui porte des valeurs et s’implique dans la vie de lacité. A 54 ans, c’est inespéré de décrocher un travail »,complète Carmen. « Armor-Lux va me former et meproposer un CDI dans le métier que j’aime ! Quandj’ai entendu à la radio que l’entreprise recherchait descouturières, je n’ai pas hésité une seconde », poursuitLudivine, 21 ans.

Aurélie, Carmen, Ludivine et douze autres fem-

mes ont intégré le 15 septembre dernier la premièrepromotion d’une formation lancée par Armor-Lux enpartenariat avec Pôle emploi, les services de l’Etatet la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) duFinistère. 15 stagiaires de la formation profession-nelle retenues par la méthode des habiletés sur 450candidatures recueillies après un appel lancé auprintemps dernier.

« Nous avions depuis quelques années des pos-tes à pourvoir dans l’atelier confection mais trèspeu de candidates puisqu’il n’existe plus de for-mation pour ces métiers du textile », expliqueVéronique Martin, DRH. « Dans l’atelier confec-tion (100 salariées), la moyenne d’âge est de plusde 50 ans. Au fil des départs à la retraite, nossavoir-faire risquaient de disparaître. Il devenaiturgent de les transmettre », poursuit Jean-Guyle Floc’h, président d’Armor-Lux. Ce métier, pro-che de l’artisanat, est complexe. Il faut vingt-quatre mois pour former une couturière. Suiteà leur stage de trois mois, les 15 femmes pour-ront, si elles le souhaitent, poursuivre l’aven-ture par un contrat de professionnalisation de

12 mois dont la partie théorique est assurée par laCMA 29.

A l’issue de leur formation qualifiante, Armor-Luxs’est engagée à les embaucher en CDI. « Cette pre-mière expérience nous permettra de recruter une nou-velle promotion dès septembre 2013 », assure MichelGuéguen, directeur général d’Armor-Lux. Ce cyclevertueux a de l’avenir...

«...

AU FIL DES DÉPARTS À LA RETRAITE,

NOS SAVOIR-FAIRE RISQUAIENT DE

DISPARAÎTRE. IL DEVENAIT URGENT

DE LES TRANSMETTRE.

En lançant, à grands renforts médiatiques,un cri d’alerte synonyme d’appel à lamobilisation générale, l’entreprise Armor-Luxs’est engagée dans une course contre lamontre et le refus d’une perte annoncée desavoir-faire. Dans un postulat volontariste etprovocateur, considérant le textile « made inbreizh » comme porteur d’avenir, Jean-Guy leFloc’h révèle un état d’esprit dans la droiteligne d’un CELIB refusant le fatalisme et l’exilde nos compétences. Tout est possible àcondition de s’en donner les moyens : recruter,former, intégrer, en s’appuyant sur desressources internes et externes, en mobilisantun partenariat dans lequel chacun joue sapartition. Ensemble. La formule est simple ettransférable, à condition de bien baliser lechemin à parcourir et de faire confiance ànotre capacité collective à construire desréponses adaptées aux besoins desentreprises et de leurs salariés. En se serrantles coudes !!!

Albert Billon

point de vue

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EnLiens numéro 5 - octobre 201216

INITIATIVE

« ÉNERGIES EN BRETAGNE ET EN PAYS DE LA LOIRE : L’ACTUALITÉ D’UN HÉRITAGE »

UNE CITÉ DU GOÛT ET DES SAVEURS À LA CHAMBRE DE MÉTIERS

Le programme est alléchant. Trop même ! Difficile dechoisir entre Petites cocottes, petits plats et compagnies;Macarons et gourmandises; Petit tour du monde ou Retourde pêche... La Chambre de métiers du Finistère (CMA29) nousa concocté un programme tout en finesse, douceur etsaveurs pour les neuf prochains mois. Ceci au cœur de sanouvelle Cité du goût et des saveurs.

Le principe est simple : 2 à 3 fois par mois, de 17 h 30 à20 h 30, de grands chefs finistériens animent un atelier decuisine pour quinze personnes au sein du laboratoireprofessionnel du nouveau Centre de Formation des Apprentis

(CFA) à Quimper (115 mètres carrés superbement équipés entables de cuissons haut de gamme, fours et réfrigérateurs).L’atelier est suivi d’un repas pris en commun. Tarif : de 55 à65 euros par personnes.

« Nous voulons assurer la promotion des métiers de bouchetout en valorisant la transmission des savoir-faire, » assureOlivier Herry, responsable de la formation continue à laCMA29. L’occasion aussi de mettre en avant les matièrespremières de qualité, produites localement.

Programme et inscriptions au 02 98 76 46 36 Plus d’infos : www.cma29.fr

« Brennilis, un site nucléaire en Bretagne » ; « L’usinemarémotrice de la Rance, à l’avant-garde des énergiesmarines » ; « La raffinerie de Donges, la clé de nostransports » ; « Cordemais, héritière des centralesélectriques nantaises » ; « Les grands réseaux électriques,systèmes sanguins des territoires »… au fil de ses dixchapitres, ce livre à haute valeur ajoutée pédagogique,publié l’an dernier avec le soutien des Conseils régionaux deBretagne et des Pays de la Loire, contribue à mieux fairecomprendre la problématique de l’approvisionnementénergétique de la pointe de Bretagne. Conçu comme unouvrage de référence, enrichi de nombreuses photographiesinédites et originales, accessible à un large public, ils’adresse aux acteurs de l’aménagement du territoire et àtous ceux (enseignants, documentalistes, milieux associatifs,

citoyens…) que les enjeux de l’énergie et du changementclimatique interpellent. « Au travers d’un parcours desinstallations qui nous sont les plus proches, indispensables ànotre univers quotidien, nous découvrons un patrimoineindustriel insoupçonné, aussi complexe que méconnu,l’envers du décor de nos usages énergétiques quotidiens »,écrit l’un des auteurs, Ivan Saillard. « Chacun aura comprisque les qualités propres de nos territoires trouvent uneactualité nouvelle avec l’essor des énergies renouvelables ».

Textes : Ivan Saillard, Yves Legeay, Michel Martin avec lacollaboration de Laurent Huron. Photographies : Albert Kusy,Gaëtan Guerrier.

Ouvrage en vente à la librairie Coiffard à Nantes et possibilitéde le commander via internet sur

www.patrimoineenergieouest.wordpress.com

TRAK O’WATTS :EXPÉRIENCECONCLUANTE

Pendant six mois, 70 familles bretonnesont modifié leurs comportements (plus de70 gestes possibles recensés par lesEspaces Info-Energie) pour réduire leurconsommation électrique dite spécifique(hors chauffage, eau chaude et cuisson).Résultat : 16% d’économie sur la facture enmoyenne ! La seule désactivation du modeveille des appareils multimédias peut parexemple alléger la note de 55 € par an.Cette expérimentation baptisée « TrakO’Watts » s’inscrit dans le cadre du pilier« maîtrise de l’énergie »* du Pacteélectrique breton cosigné par la Région,l’Etat, l’Ademe, RTE et l’Agence nationale del’habitat.

*Les deux autres piliers sont le déploiementmassif des énergies renouvelables et la

sécurisation de l’approvisionnement électrique.

Plus d’infos : www.plan-eco-energie-bretagne.fr

PROXIMITÉ :OPPORTUNITÉS POURLES ENTREPRISES ?

Suite au succès de la journée d’échan-ges sur les « Entreprises et le Dévelop-pement durable » qui s’est tenue ennovembre 2011, Concarneau CornouailleAgglomération (CCA)* organise une matinéede réflexion sur l’ « Economie de proximité :opportunités et stratégies », le vendredi30 novembre de 9h30 à 13h au cinéma LeCeltic à Concarneau. Des témoignages dechefs d’entreprises, des espacesd’échanges, des stands d’information et desensibilisation, des conférencespermettront de faire le point sur lesopportunités, pour les entreprises duterritoire, d’un ancrage économique local àl’heure de la mondialisation. Inscriptionpréalable auprès du service économique dela CCA : [email protected].

* en partenariat avec Quimper CornouailleDéveloppement, la CMA 29, la CCI Quimper

Cornouaille et la Chambre d’agriculture.

Programme complet : www.concarneau-cornouaille.fr

AUTOMNE FERMIERCinq producteurs finistériens du réseau

« Bienvenue à la ferme» vous ouvrent leurporte à partir du 14 octobre pour denombreuses festivités gourmandes. Traitedes animaix, ateliers culinaires, spectacles...sont au programme.

Plus d’infos : www.automne-fermier.com

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LE GOÛT DE LA NATURE

Le goût, inné ou acquis ? Nos goûts sont à la fois le fruit de hasards

physiologiques et le résultat de notre éduca-tion et de nos expériences. Ils sont donc nonseulement dans la nature, mais aussi dans lescultures : familiales, régionales... L'association

quimpéroise Auxgoûts du jour,membre duRéseau Nationald’Éducation auGoût, multiplie lesinitiatives en cesens : « Depuis lacréation en 2006,nous avons sensi-bilisé 53 000enfants et adultesdans 17 départe-ments. Soit 392millions de papil-

les éveillées ! » détaille Emeline Verriest, sadirectrice.

Le goût du pain A la levure ou au levain, de farine blan-

che ou bise, les pains offrent une farandolede goûts plus ou moins marqués. Boulanger àLaz, Pierre-Yves Chossec a choisi le pain aulevain naturel. « C'est une fermentation com-plexe, à partir de ferments sauvages présentsdans l'environnement qui s'amalgament avec lemélange de farine, d'eau et d'air pétri par le bou-

langer. Le résultat, jamais identique, est la carted'identité du boulanger, pour le meilleur parfumcomme pour le pire, car le résultat peut êtretrop acide, » explique-t-il. « Moins une farineest raffinée, plus sa fermentation est rapide,son goût prononcé, et le pain nourrissant. Lesprotéines, vitamines, enzymes du son et dugerme sont précieux. »

Et les légumes ? Claude et Stéphane Poupon cultivent des

légumes anciens à Bannalec. « Ces variétésfont leur suc sur le terroir, c'est-à-dire un sol,un sous-sol et un climat particuliers, auxquelsils sont adaptés, » précise la maraîchère. « Ilsne sont pas gorgés d'eau, ils ont donc plus degoût, » Les variétés conventionnelles ont étésélectionnées pour leur rendement, leurconservation, leur adaptation à toute sortede terrain... pas pour leur goût ! La logique estla même pour tous les produits, végétaux etanimaux. Pour ces derniers, plusieurs élémentsjouent un rôle clef dans le goût : l'alimenta-tion, la vitesse de croissance et le gras.

L'élevage fermier Christine et Roland Jannès, bouchers-char-

cutiers à Saint-Yvi, ont fait partie des pion-niers de la filière viande bio bretonne, moti-vés par une qualité globale des animaux. Ilssont tous deux catégoriques : « Entre la viandeque l'on vend et du conventionnel, la différencede goût et même d'odeur est la plus nette pour

le porc. Cela tient sûrement à leur alimenta-tion. » Ce que confirme Philippe Le Meur, éle-veur de Coucou de Rennes à Tourc'h, une poulesurnommée la Reine du goût: « Très rustique,elle passe sa vie sur des parcours herbeux enplein air, soit 150 jours (contre 40 pour du pou-let de base et 81 pour du Label Rouge). Je lanourris au grain avec du petit lait les derniè-res semaines, pour le moelleux de sa chair auléger goût de noisette ».

« Lorsque j'ai eu l’occasion de manger duporc basque élevé en forêt de chênes, je sen-tais la saveur des glands ! », affirme ThierryBeauvy du restaurant Le Ruffé à Brest. « Lesraces rustiques présentent pour moi un équili-bre parfait entre le bon gras et le bon maigre.Le gras d'un porc fermier est nourrissier, il donnela saveur, la longueur en bouche, le moelleux dela viande... » Heureusement que l'on peut fêterle goût toute l'année : on y prend goût !

Pour en savoir plus : Aux goûts du jour : www.agdj.fr

Pierre-Yves Chossec : [email protected] et Stéphane Poupon : marchés de

Concarneau le mercredi soir, de Rosporden le jeudi matin

Boucherie Jannès : rue Jean Jaurès 29140Saint-Yvi - 02 98 94 75 25

Philippe Le Meur : Le Restou 291740 Tourc'hRestaurant Le Ruffé : www.le-ruffe.com

Tous les goûts sont dans la nature, dit-on. Mais est-ce une raison pour associer aliments naturels etmeilleur goût ? Eclairages de professionnels pour qui la semaine du goût, c'est toute l'année.

«...

LE GRAS D'UN PORC FERMIER

EST NOURRISSIER, IL DONNE

LA SAVEUR, LA LONGUEUR EN

BOUCHE, LE MOELLEUX DE LA

VIANDE...

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EnLiens numéro 5 - octobre 201218

Cela n'étonne pas les habitués du restaurant Tara,cantine de mer : son chef est adhérent de Slow-food, ce mouvement parti d'Italie qui à l'inverse du

fast-food fait la promotion d'une alimentation prenantle temps de consommer bon, propre et juste. Installé surle port de Lesconil, Didier Guillou cultive une originalitétrès simple : cuisiner le retour de pêche. « J'utilise des pois-sons peu demandés, en abondance de pêche sur nos côtes,qui vont surprendre dans l'assiette ! Non, les filets de tacaudsne sont pas plein d'arêtes ! » s'amuse cet expérimenta-teur averti. Les vieilles sont proposées en tartare, le chin-char est fumé par ses soins, et il a mille recettes de maque-reau et de sardine.

« Je m'adapte : y'en a ou y'en a pas ! En revanche, avec lestrois pêcheurs qui m’approvisionnent en direct comme avecles trois mareyeurs qui se fournissent aussi localement, la tra-çabilité est précise. A l'inverse des zones de pêche actuel-les, qui n'indiquent pas grand chose : Atlantique Nord-Est, c'estvaste ! » Pour faire honneur à ces produits d'une grande

qualité, Didier Guillou évite la cuisson à la vapeur « qui'lave' le poisson et concentre le goût... dans le bac de récu-pération ! »

Douceur du fourIl privilégie la douceur du four qui permet de récupé-

rer et travailler les sucs, pour assaisonner une purée delégumes ou une petite sauce, servies sur le côté, sans recou-vrir le poisson. « Les coquillages et les langoustines sont tra-vaillées poêlées toujours pour récupérer les sucs, et torréfierles coquilles et carapaces » , explique le chef. Son amour dubon goût s'étend au choix du café, des légumes, des algues,des fruits, du cidre... « Mon producteur de cidre est à Plo-bannalec, à deux pas d'ici. Il fait un cidre fermier qui a du goût,le goût du terroir d'ici, pas du tout uniformisé. » C'est peut-être cela le secret de cette cantine de mer : nous propo-ser le goût d'un simple régal !

Pour en savoir plus : www.cantinedemer.com

En matière de bon goût dans l'assiette,Lilian Huet n'est pas un novice. Il faitmême partie des pionniers parmi les

chefs de restauration collective qui serventdu bio aux enfants. C'est en 1999 que le res-

ponsable de la cuisine municipale de Guilers,près de Brest, s'est lancé, d'abord par soucide cohérence. « J'ai voulu transposer auxenfants ce que je mangeais à la maison, desproduits pas traités, sans pesticides. » Leplaisir de servir des aliments ayant plus degoût vient en plus. Pour le chef qui connaîtbien les petits de maternelle comme de pri-maire, la différence d'accueil est très pronon-cée pour les fruits et les légumes, qui mûris-sent plus tranquillement. « C'est particuliè-rement net pour les crudités ! Ces produitsont une teneur en matière sèche plus impor-tante, ils ont donc plus de goût ! »

Et la fraîcheur est au rendez-vous puis-

que les pommes de terre, les oignons, lescarottes et autant que possible les fruits vien-nent non seulement de fermes labellisées AB,mais locales. L'approvisionnement est beau-coup plus simple aujourd’hui, un gros travailde structuration de la filière ayant été impulsépar la Maison de la Bio.

Pain au levain« J'ai commencé par le pain, » se souvient

Lilian Huet. « Comme c'était du pain au levainsemi-complet, sa couleur, son odeur et son goûtont surpris les enfants, qui l'ont logiquementrefusé. Les enfants ont une réticence normaleavec les aliments nouveaux. Mais puisqu'il reve-nait une fois par semaine, ils l'ont vite goûté etapprécié, aidés par les dames de service, ellesaussi formées à ces changements. » Lesenfants se sont aussi habitués à des pâtessemi-complètes, à de la semoule et du rizcomplets, tous plus forts en goût que lescéréales blanches, et nettement plus nour-rissants...

Ces aliments sains étant souvent accom-pagnés de plats mijotés et savoureusementépicés, les petits convives de Lilian Huet sem-blent heureux de leur sort : la fréquentationde la cantine n'a jamais été aussi élevée ! Etle chef continue lui à dérouler tranquillementles projets de son restaurant scolaire. Le der-nier en date ? Le compostage des déchetsfermentescibles. Qu'ils finissent un jour aupotager, pour le goût de la boucle bien bou-clée !

Lilian Huet, responsable de la cuisine municipale deGuilers sert depuis 1999 des repas bio aux enfants.

Les poissons « oubliés » retrouvent leurs lettres de noblesse au Tara à Lesconil.

RETOUR DE PÊCHE

DU BIO POUR LES ENFANTS

«...

COMME C'ÉTAIT DU PAIN

AU LEVAIN SEMI-COMPLET,

SA COULEUR, SON ODEUR

ET SON GOÛT ONT SURPRIS

LES ENFANTS

ALIMENTATION par Marie Egreteau

Page 19: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

ALIMENTATION

19EnLiens numéro 5 - octobre 2012

QUE FAIRE AVEC… DU PIMENTD’ESPELETTE

Rangé au niveau 4 sur l’échelle de force simplifiéedes piments de Scoville, au même titre que le poi-vre, le piment d’Espelette a traversé l’Atlantique au

XVIe siècle. Connu en France comme une spécialité dupays basque, cette épice se cultive très bien en Breta-gne, à l’abri d’une serre. Les semis sont réalisés enfévrier/mars et restent au chaud dans la maison jusqu’enavril/mai où ils sont replantés dans la serre. Cueillis à lafin août, les piments s’utilisent frais ou séchés. L’inter-saison et l’automne sont les bons moments pour réintro-duire ce produit gorgé de soleil dans la cambuse. Fine-ment émincés, ils accompagnent les rougails saucissesou poissons, la ratatouille et tous les plats à base de curry.Ils égayent une vinaigrette et peuvent être conservés aufrais dans des bocaux d’huile, à la façon des marinadesde légumes italiennes. Une fois dégustés, il reste une huileparfumée à réutiliser à toutes les sauces.

Cru ou cuit, frais ou sec, dans le salé et le sucréPour sécher une partie de la production, il est impor-

tant de sélectionner les plus beaux spécimens, puis depasser un fil dans les tiges et d’accrocher cette ribam-belle dans la cuisine. Un an plus tard, au moment de larécolte suivante, les piments secs sont prêts à être broyés.La tige n’est pas gardée mais tout l’intérieur du pimententre dans la composition de la poudre. Bien sûr, il ne fautpas oublier de garder les graines nécessaires aux semisde la saison suivante. Sous cette forme, le piment remplitde dignes missions dans toutes les préparations, mêmeles plus inattendues : relever une sangria, moucheter detâches de rousseur un feuilleté au fromage de chèvre,apporter de l’intensité à un coulis de fraises ou sublimerun moelleux au chocolat.

La cuisine de Marty Pardoll, ce sont d’abordles goûts de l’enfance. Une enfance bigar-rée, dans le grand melting-pot des cultu-

res culinaires de New-York : des grands-parentsrusses d’origine juive, une mère ayant grandien Asie... Les odeurs et les saveurs se mélan-

gent, impri-mant des sou-venirs inou-bliables !

Ce sontces parfumsépicés quifinissent parlui manquerlorsque Martya le coup defoudre pour laBretagne et s’yinstalle audébut des

années 80. Elle décide alors de faire son métierde cette cuisine qu’elle aime partager. Près de30 ans plus tard, sa cuisine reste avant tout unefête, un ensemble de plaisirs.

« Un repas, c’est d’abord un festin pour lesyeux, pour cela je travaille sur les couleurs, surles formes. C'est ensuite un festin pour le palais,

et là je joue à la fois sur les saveurs des produitset sur les herbes et les épices. » Son entreprisede cuisinière ambulante, Festins, porte déci-dément bien son nom !

Eveiller les palaisMais il ne s'agit généralement pas de fes-

tins gargantuesques ! Car Marty Pardoll est aussisoucieuse de la santé de ses convives. «Le fes-tin est aussi pour notre organisme, et finalementpour la santé de la planète, avec laquelle noussommes en liens. Je ne travaille pratiquementqu'avec des aliments bios et autant que possiblelocaux, donc d'une grande fraîcheur, expliqueMarty. Sans les bannir, j'utilise peu de viande etde produits laitiers, ce qui rend ma cuisine plusaccessible à toutes les bourses, et permet à despalais peu habitués aux subtiles alliages desaveurs de se réveiller petit à petit ... »

De repas en buffet, la cuisine de Marty éveilleles palais des convives les plus divers : festivals,mariages, anniversaires, ou simples colloqueset assemblées générales.

Festins, cuisine du monde www.festins.net

Envie de goût épicé mais pastrop ? Le piment d’Espelette denos amis basques permet derelever un plat et d’apporter satouche de soleil sans nousenflammer le palais. Bonnenouvelle, le petit fruit rougepousse très bien en Bretagne !

Festins. Mary Pardoll a créé son entreprise de cuisinièreambulante, qui porte bien son nom...

DES GOÛTS DE TOUTES LES COULEURS

«...UN REPAS, C’EST D’ABORD

UN FESTIN POUR LES

YEUX. C'EST ENSUITE UN

FESTIN POUR LE PALAIS

Page 20: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

EnLiens numéro 5 - octobre 201220

BIODIVERSITÉ par Sophie Hanquiez

L’expression consacrée par les naturalistes est désormais « la fonctionnalité des milieux ». Alain Bars, undes piliers du CPIE (centre permanent d’initiatives pour l‘environnement) Elorn spécialisé dans les questionsrelatives à la biodiversité, décrypte cette évolution.

LA BIODIVERSITÉ EXPLIQUÉE PAR LE CPIE ELORN

Parce qu’on ne peut pas protéger des espè-ces isolément sans tenir compte de leur envi-ronnement, parce que l’écologie a grandi,

parce que les acteurs des territoires sont plusdéterminés à prendre des mesures spécifiquespour protéger leur patrimoine naturel... l’éduca-tion à l’environnement rentre dans le dur ! « Nous sommes obligés de tenir compte des habitats,de la circulation de l’eau et du fonctionnement desbassins versants pour effectuer un travail cohérent.Les politiques publiques ont pris acte de cet état de

fait et on observe une grosse avancée ces dix der-nières années, notamment dans la prise en comptedes zones humides », explique Alain Bars.

L’étape suivante, qui gagne en complexité,consiste à considérer les liens entre les milieux,pour assurer une continuité écologique. Commentles espèces se déplacent-elles, quels sont leursmodes de reproduction, etc. « Si les espèces nepeuvent plus circuler, le patrimoine génétique s’ap-

pauvrit et on obtient des individus chétifs. C’est unconstat que l’on a fait pour des populations de che-vreuils en Seine-et-Marne, cantonnées à un périmè-tre restreint », explique-t-il encore.

Tous les acteurs autour de la tableCes nouveaux enjeux sont rattachés aux

concepts de trame verte et bleue pour les col-lectivités, dont les objectifs sont de créer un mail-lage d’espaces verts connectés entre eux. C’estun travail qui dépasse l’échelle d’une commune, etqui est plutôt organisé par les communautés decommunes ou mieux, par les pays. « Les scientifi-ques interviennent dans la réflexion en mettant aupoint des outils très pointus comme les SIG (systèmed’information géographique), basés sur des calculsmathématiques complexes avec la prise en comptede nombreux paramètres », précise Alain Bars. Pourmettre en place leurs politiques publiques envi-ronnementales, les Régions s’appuient sur le SRCE(Schéma Régional de Cohérence Economique).

En Bretagne, le territoire présente la spécifi-cité de détenir une mosaïque de milieux encoreplus variée qu’ailleurs, et très anthropisée. C’estpourquoi on parle de sous-trames afin d’étudierles milieux du littoral, des landes et forêts, ou autreexemple, celui de prairies agricoles intégrées àla notion de corridor écologique. Pour mettre enlien les initiatives locales, et faire bénéficier lesuns et les autres des retours d’expériences, lesanimateurs, élus et professionnels, participent àdes ateliers. Menés par des bureaux d’études choi-sis par la Région et la DREAL (Direction Régionalede l’Environnement, de l’Aménagement et du Loge-

ment), ces ateliers ont déjà fait l’objet d’une pre-mière série sur la détermination des grands enjeux.Une autre série est à suivre sur la méthodologie.

Un contrat nature à PlougastelA Plougastel, le CPIE accompagne le projet de

contrat nature dont l’un des objectifs est d’analy-ser les corridors écologiques. Ce dispositif àl’échelle locale est voué à se mettre en cohérenceavec la Région, mais sert aussi la volonté munici-pale de valoriser son patrimoine naturel sans épui-ser la ressource. Le piétinement, la pêche à pied,toutes ces interventions de l’homme sur le milieunécessitent une sensibilisation du grand public.Un public par ailleurs sollicité par le biais des scien-ces participatives en vue de la création d’un obser-vatoire local de la biodiversité. Financé à 60% parla Région, 20% par la commune et 20% par EDF, lecontrat nature fait appel à tous les partenaireslocaux autres que le CPIE, comme Bretagne Vivante.

Sur Plougastel, la complexité de l’étude tientcertes à la mosaïque des biotopes, mais aussi àla perte de vitesse des activités agricoles. « Le par-cellaire part en friche au profit de serres, les talussont noyés à certains endroits et on observe une uni-formisation des milieux », constate l’animateur duCPIE. Prendre à bras le corps la protection de l’en-vironnement est certes passionnant, mais s’avèreun casse-tête !

Plus d’infos : www.cpie-elorn.net

«...SI LES ESPÈCES NE PEUVENT

PLUS CIRCULER, LE PATRIMOINE

GÉNÉTIQUE S’APPAUVRIT ET ON

OBTIENT DES INDIVIDUS CHÉTIFS

Photo CPIE

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BIODIVERSITÉ

21EnLiens numéro 5 - octobre 2012

Son nom pourrait faire penser à la famille des pins que l’on peut observer dans le

paysage finistérien, mais le Pin de Wollemi (Wollemia nobilis) appartient à la famille

des Araucarias. Et l’une de ses particularités est qu’il est endémique, c’est-à-dire

qu’à l’état sauvage, il est présent dans une seule région au monde : l’Australie.

Il a été découvert en 1994 et c’est pourtant un véritable fossile vivant. Cet arbre a

atteint son apogée entre le Jurassique et le Crétacé…

Aujourd’hui, moins de 100 individus sont recensés dans la nature, dans un seul site :

un ravin isolé. Des actions sont menées pour garantir sa conservation. D’ailleurs, un

individu a été confié en 2006 au Conservatoire botanique à Brest. Il est observable

près des serres tropicales.

Conservatoire botanique national de BrestSite : www.cbnbrest.fr

Phot

o : C

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P. P

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2012

OUVRONS GRANDNOS YEUX SUR LA FLORED’AILLEURS…

Le Pin de Wollemi

Doté d’une équipe d’animateurs polyvalents, le centre, créé en 1983 et labellisé CPIE depuis1996, est plus que jamais reconnu pour sonexpertise.

La communauté de communes du Pays deLanderneau-Daoulas a racheté les bâtimentsdu CPIE et voté un budget de 3 millions d’eurosafin d’y orchestrer leur réhabilitation et d’yintégrer un centre de ressources.

30 ANS D’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT

BIENTÔT UNE MAISON DE L’ENVIRONNEMENT

Bien connu pour ses interventions auprèsdes enfants par le biais de son centre deséjours de Gorre-Ménez équipé d’un centreéquestre, d’une ferme et d’un rucher péda-gogiques, ou de ses animations dans les éco-les du Pays de Brest, le CPIE remplit d’autresmissions. Il forme des animateurs aux diplô-mes BAFA, BAFD, BPJEPS via de nombreux sta-ges par an et assure un rôle d’accompagne-ment auprès des collectivités, toujours plusdemandeuses, dans le cadre de leur démar-che de développement durable.

Conseils en méthodologie, diagnosticscomme à Plabennec ou animations de caféscitoyens comme à Lannilis, « on utilise nos« on utilise nosméthodméthodes des d’animation basées sur l’int’animation basées sur l’interer--action et ça faction et ça fonctionne bien »,onctionne bien », commenteAlain Bars. Enfin, le centre réalise des étu-des techniques appelées évaluation d’inci-dence sur site Natura 2000, comme dans lecas d’installations de nouveaux ZMEL (zonesde mouillages et d’équipements légers).

Lucie la luciole

raconte la mer

Lucie est l’héroïne de documentaires scientifiques quis’adressent aux plus de 7 ans. La nouvelle série, quivient d’être présentée à la fête des sciences à Brest età Lorient, comporte 10 films de 26 minutes disponiblesen DVD coproduits par Chromatiques, Ifremer, TVR,Tébéo, Ty Télé, Maritima TV, Océanica Prod avec lesoutien du CNC, de la Procirep et de l'Angoa. Ces derniers épisodes amènent la luciole en 3D àenquêter sur la pêche, découvrir les transportsmaritimes, revenir aux temps des explorateurs,s’aventurer aux fonds des océans, etc.

Plus d’infos : www.lucielaluciole.fr

Les algues, solution durable aux problèmes de nutrition

En marge du SPACE (salon international de l’élevage) qui s’est déroulé à Rennes miseptembre, la société OLMIX a tenu à Pontivy un symposium sur le thème « algues : larévolution bleue pour une chimie durable ». Une trentaine de scientifiques des laboratoiresde recherches, du CNRS Roscoff, de l’Université de Bretagne Occidentale, de L’université deBretagne Sud, de l’INRA et des PME de la région, ont présenté, à près de 400professionnels de la nutrition animale venus de 24 pays, la richesse et le potentiel desalgues. Au coeur des enjeux : de nouvelles solutions aux problématiques mondiales de lanutrition et de la santé.

Les parasites des poissons coralliens en danger

Début septembre, une équipe de scientifiques internationaux dirigée par Jean-Lou Justinedu laboratoire Systématique, Adaptation, Évolution (Muséum national d’Histoirenaturelle/UPMC/CNRS/IRD) a publié dans la revue Aquatic Biosystems les résultats de sonétude sur la biodiversité des parasites de poissons vivants dans le lagon de Nouvelle-Calédonie. L’extinction d’une espèce de poisson de récif corallien aurait pour conséquencel’extinction de dix espèces de parasites. Si les récifs coralliens remplissent des fonctionsécologiques essentielles, les parasites des poissons des récifs coralliens jouent un rôlemajeur dans l’évolution des espèces, le maintien des populations et l’écologie en général.

On l’appellera bientôt la maison del’Environnement, et ce sera, avec le cen-tre de Moulin-Mer, le 2e outil de la com-munauté de communes destiné à ser-vir la politique publique environnemen-tale. Une stratégie pour valoriser lesdeux faces du territoire : côté mer etcôté terre.

En plus de la réhabilitation de bâti-ments fatigués, il s’agit d’installer uncentre de ressources et de rendreaccessibles au grand public toutes lesinformations aujourd’hui disséminées.« Le but est de fédérer les associationsautour du centre de ressources. C’est unemise en réseau structurante pour le ter-

ritoire », témoigne Thierry Abaléa, direc-teur du CPIE. Afin de permettre au CPIEde poursuivre son activité, les travauxse dérouleront en deux phases. La pre-mière débutera en septembre 2013 etla seconde en septembre 2014.

Au programme de cette restaura-tion : des extensions, un confort BBC,du bardage bois, de l’énergie solairethermique, une isolation performante,un travail paysager pour récupérer descours, des accès pour personnes àmobilité réduite, le tout en tenantcompte des contraintes de terrain ensite protégé. Le CPIE disposera d'un sitecomplètement réhabilité pour l'été 2015.

+ d’infos en image

Pour visionner un extrait du film

Lucie au bord de la mer, scanne le

code via l’application bookbéo sur ton

smartphone ou tape

bookbeo.com/enliensjeune dans ton

navigateur internet.

Photo CPIE

Page 22: En Liens n°5 - Insérer pas l'emploi

Ça commence par un simple coup de fil où monsieur Chor-lay, le principal du collège, nous apprend que les élè-ves s’occupent du tri du papier. Bien, on prend rendez-

vous, et au fil de la discussion, la liste des actions liées à ladémarche développement durable s’allonge étonnamment ! C’est que finalement, ils en mènent des actions les quelquecent élèves nichés, comme les oiseaux, au fond de l’estuairedu Quillimadec et à deux pas du marais du Curnic. Récupéra-tion du papier, cours sur le recyclage des matériaux en scien-ces physiques, sur la démarche globale en sciences natu-relles en 6e puis en géographie en 5e, jardin partagé, ramas-sage de déchets sur la plage, tri des objets recyclables dupetit-déjeuner par les internes, journées consacrées à ladécouverte d’un milieu naturel, recyclage des manuels sco-laires avec Terres d’Espoir… pas mal pour un collège qui n’avaitpas l’impression d’être très actif en la matière !

Etendre la réflexion aux questions d’énergie à l’écoleFace aux 4e chargés de répondre à nos questions sur la

collecte du papier, monsieur Chorlay retrace la genèse decette action : « Au départ il s’agissait d’alléger le travail desfemmes de ménage qui nettoient les classes en fin de journée :tout ce papier, c’est très lourd ! ». Désormais il y a donc unecaisse par salle et une fois par semaine, le papier est rassem-blé par les collégiens et acheminé par les professeurs à ladéchèterie. Les élèves sont précis : « Nous ne récupérons queles grandes feuilles, pas de petits morceaux, ni de boules, nid’agrafes ». Entre le secrétariat, la bibliothèque, les classeset la salle des professeurs, cinq caisses pleines sont ramas-sées chaque semaine. Une démarche anti gaspillage que leprincipal aimerait étendre à d’autres domaines : « Nous allons

mener une réflexion avec les élèves autour de l’éclairage dessalles pendant la récréation, de l’utilisation des ordinateurs,de l’eau, du chauffage fenêtres ouvertes, etc. Nous pouvonsréduire notre consommation d’énergie ».

L’atelier « Liorzh »Aménagé sur un terrain qui jouxte le collège, le jardin est

partagé avec le centre de loisirs et divisé en carrés pour enfaciliter l’exploitation. L’atelier jardinage, qui reprend vieplutôt au printemps, animé par Olier Bodiguel, rassemble desfilles motivées : « Mes parents jardinent beaucoup, dit l’une,j’ai donc l’habitude, mais avec des copines c’est mieux ! ». Uneautre est impatiente de voir le résultat final, tandis qu’une3e apprécie la bordure de fleurs. Désherbage manuel, plan-tation de graines achetées ou de plants rapportés d’autresjardins, paillage, compost, plaisir de la récolte, le programmeva s’intensifier aux beaux jours. Une cabane pour les outilset une réserve d’eau font même partie des projets d’aména-gement, en partenariat avec la mairie. En attendant de remet-tre les mains dans la terre, on peut toujours réviser son lexi-que de jardinier bretonnant !

PLANÈTE JEUNES par Sophie Hanquiez

EnLiens numéro 5 - octobre 201222

DÉVELOPPEMENT

DURABLE

UNE SECONDE

NATURE POUR DIWAN

L’ÉCOLOGIE AU CŒUR DES APPRENTISSAGES

Le développement durable, on en parle, onen parle ! Et parfois, on agit, on agit, presquesans s’en rendre compte ! Cela veut-il direque pour certains, ça devient aussi naturelque boire et manger ? Au collège Diwan deGuissény, c’est presque ça !

Figurant au programme des sciences,le sujet sort facilement des classes de coursen pays Pagan ! Internes à 85% pour favo-riser l’immersion totale et l’apprentissagede la langue bretonne, les collégiens ontun cadre naturel très riche à exploiter. C’estainsi qu’à la suite de ramassages dedéchets sur les plages, ils ont utilisé desinformations en sciences et vie de la terre(SVT) et rédigé un recueil de textes. Ela-boré autour d’un objet trouvé, chaque texteraconte avec imagination la provenancedu déchet. Doté d’une équipe d’animateurs,le collège organise également chaqueannée un séjour d’intégration pour les 6e.L’objectif de ces deux journées est d’ap-prendre à se connaître, et à mieux connaî-tre la Bretagne. Chaque année, l’accent estmis sur la découverte d’un milieu naturel.Les 24 et 25 septembre derniers, les 6e ontété accueillis à la Maison de la forêt et dubocage à la Chapelle-Neuve en Côtes-d’Ar-mor. Au programme de ce plongeon sousla canopée bretonne : une approche sen-sorielle, des relevés d’empreintes et desactivités en lien avec le programme de SVT.

Jardin : LiorzhCompost : Kompost ou Teil douar

Planter : PlantañSemer : Hadañ

Récolter : DastumLégumes : LegumajFleurs : Bleunnioù

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23EnLiens numéro 5 - octobre 2012

PLANÈTE JEUNES

A quelques encablures du collège Diwan de Guis-sény, un site naturel exceptionnel est à découvrirau détour d’une balade. Propriété du Conservatoiredu littoral, le marais du Curnic est géré par l’associa-tion « Guissény Rendez-vous Nature ». Séparé d’unepetite anse accolée au port de Tréssény par une duneet une digue construite au XIXe, le marais est un dédalede prairies, landes humides, saulaies, étangs et rose-lières. Etendue sur 102 hectares, cette large zonehumide est un paradis pour oiseaux de diverses espè-ces, que des plaques métalliques, disposées à mêmele sol en haut de la digue, nous invitent à observer.

Réservoir pour la biodiversitéProtégé également par l’INPN (Inventaire National

du Patrimoine Naturel), le site est un réservoir de bio-diversité pour la faune et la flore. Les naturalistesdans l’âme et dans les bottes peuvent arpenter lessentiers aménagés, avec leurs jumelles, appareils pho-tos, carnet de notes, etc., et tenter de repérer lesespèces protégées tels que l’orchidée Liparis de Loe-sel, la libellule Agrion de Mercure ou le papillon Damierde la Succise. Voilà pour les stars locales, qui ne doi-vent pas occulter les autres résidents tout aussi impor-tants dans la mosaïque de ce paysage : plantes car-nivores, linaigrettes, batraciens, courlis, bécasseaux,aigrettes, avocettes, cisticoles des joncs, etc.

Syndicat Départemental d'Energie et d'Equipement du Finistère

SDEFZone de Kervern

LandivisiauRenseignements & Réservations

Tel: 02 98 10 36 36 - Courriel : [email protected] - www.sdef.fr

Le syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère accueille dans ses locaux de Landivisiau le Parcours de l’énergie.

Véritable outil pédagogique, cette expositionpermanente sensibilise le visiteur au cheminement del’énergie, depuis la source jusqu’à son utilisation.L’exposition s’articule sous la forme d’un parcours en 4espaces : les ressources d’énergie, la transformation, son acheminement et ses utilisations au quotidien.

LE PARCOURSDE L’ÉNERGIE

L’objectif principal est de créer unquestionnement chez le visiteur en luipermettant de mieux saisir le contexte global et actuel des enjeux relatifs à l’énergie sur leplan mondial.L’exposition est particulièrement adaptée auxscolaires.

Les visites

sont gratuites

Soulager

naturellement

les douleurs

menstruellesA l’adolescence, la vie des filles se

transforme parfois en parcours ducombattant quelques jours par mois.Les prostaglandines, ces médiateurschimiques qui auront entre autres unrôle lors de l’accouchement, ont ten-dance à y aller un peu fort à cet âge-là ! Tant qu’à éviter de passer la jour-née pliée en deux, autant essayer desoulager les douleurs menstruellesavec des remèdes naturels, avantd’avoir recours aux antidouleurs clas-siques. L’anis étoilé ou badiane atté-nue les douleurs abdominales, doncla tisane de cette plante diminue lescontractions qui mettent K.O. L’auto-massage du bas ventre améliore aussila situation, surtout avec un petitcocktail de quelques gouttes d’huilesessentielles d’estragon, de manda-rine et de petit grain bigarade àmélanger à une huile de base. Pouravoir des huiles de qualité et une pres-cription précise, il est important deconsulter un pharmacien ou un natu-ropathe.

!!TRUC D’ADO LA NATURE ET MOI

LE MARAIS DE CURNIC

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