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la lettre du éditorial octobre 2007 numéro 55 Dans ce numéro Au Vietnam Des bords de Seine au fleuve Rouge, une coopération entre Yen Baï et le Val-de-Marne Au Cameroun Avec l’AIMF, 10 forages pour Ngaoundéré Bassin fleuve Sénégal Première revue annuelle du Pepam au Sénégal Les migrants mobilisés pour l’eau potable à Darsalam Oulouma au Mali Objectifs du millénaire Coalition eau : un espace alternatif d’échanges programme Solidarité Eau 2 007 a vu l’essor des coo- pérations dans le domaine de l’eau et de l’assainisse- ment des grandes agglomérations françaises. 2008, année interna- tionale de l’assainissement, sera l’année du développement des ini- tiatives locales portées par les villes moyennes et les syndicats d’eau et d’assainissement. L’infor- mation sur la loi Oudin Santini se diffuse de proche en proche et les précisions amenées par la circulai- re d’application à l’attention des préfets lèvent les derniers doutes quant à la légitimité des actions à mener. Plusieurs régions et départe- ments l’ont bien compris et encou- ragent par des dispositifs divers la concertation locale et la mise en synergie des initiatives lancées sur leurs territoires. Cette concertation locale et cette union des moyens doit se faire dans le respect des initiatives de tous. Il ne s’agit pas de décourager les volontés locales par une technicité et une complexité grandissante mais bien de faciliter à chacun l’accès aux outils et moyens nécessaires à une plus grande efficacité sur le terrain. Les mutualisations en cours entre l’Agence de l’eau Seine-Nor- mandie, le Syndicat des eaux d’Ile- de-France, le Syndicat interdéparte- mental d’assainissement de l’agglo- mération parisienne, celle réalisée pour l’AEP de Diabal au Sénégal avec les moyens mobilisés par les migrants, le conseil général du Finistère et le conseil régional de Bretagne ou celle agissant à Ngaoundéré au Cameroun, en réunissant la communauté urbaine de Nancy, l’Agence de l’eau Rhin- Meuse et l’AIMF montrent le che- min qui peut être suivi par d’autres. Ces rapprochements et ces col- laborations pourraient être plus aisés si l’Etat, par l’intermédiaire du MAEE ou de l’AFD, s’engageait à verser un euro en regard de chaque euro mobilisé par les ac- tions citoyennes de coopération décentralisée et non gouvernemen- tale dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Cette décision serait un signal fort de la France, qui validerait les engagements pris de doubler l’ai- de publique au développement. Nous comptons sur la mobilisation de tous en ce sens. Pierre-Marie Grondin En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement »

En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement» · 2007-12-11 · 2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007 Sommaire EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM 3. Coopération

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l a l e t t r e d u

éditorial

octobre 2007

numéro 55

Dans ce numéro

Au Vietnam

• Des bords de Seine au

fleuve Rouge, une

coopération entre Yen Baï

et le Val-de-Marne

Au Cameroun

• Avec l’AIMF, 10 forages

pour Ngaoundéré

Bassin fleuve Sénégal

• Première revue annuelle

du Pepam au Sénégal

• Les migrants mobilisés

pour l’eau potable à

Darsalam Oulouma au Mali

Objectifs du millénaire

• Coalition eau : un espace

alternatif d’échanges

p r o g r a m m e S o l i d a r i t é E a u

2007 a vu l’essor des coo-pérations dans le domainede l’eau et de l’assainisse-

ment des grandes agglomérationsfrançaises. 2008, année interna-tionale de l’assainissement, seral’année du développement des ini-tiatives locales portées par lesvilles moyennes et les syndicatsd’eau et d’assainissement. L’infor-mation sur la loi Oudin Santini sediffuse de proche en proche et lesprécisions amenées par la circulai-re d’application à l’attention despréfets lèvent les derniers doutesquant à la légitimité des actions àmener.

Plusieurs régions et départe-ments l’ont bien compris et encou-ragent par des dispositifs divers laconcertation locale et la mise ensynergie des initiatives lancées sur

leurs territoires. Cette concertationlocale et cette union des moyensdoit se faire dans le respect desinitiatives de tous. Il ne s’agit pasde décourager les volontéslocales par une technicité et unecomplexité grandissante maisbien de faciliter à chacun l’accèsaux outils et moyens nécessaires àune plus grande efficacité sur leterrain.

Les mutualisations en coursentre l’Agence de l’eau Seine-Nor-mandie, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, le Syndicat interdéparte-mental d’assainissement de l’agglo-mération parisienne, celle réaliséepour l’AEP de Diabal au Sénégalavec les moyens mobilisés par lesmigrants, le conseil général duFinistère et le conseil régional deBretagne ou celle agissant à

Ngaoundéré au Cameroun, enréunissant la communauté urbainede Nancy, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et l’AIMF montrent le che-min qui peut être suivi par d’autres.

Ces rapprochements et ces col-laborations pourraient être plusaisés si l’Etat, par l’intermédiairedu MAEE ou de l’AFD, s’engageaità verser un euro en regard dechaque euro mobilisé par les ac-tions citoyennes de coopérationdécentralisée et non gouvernemen-tale dans le domaine de l’eau etde l’assainissement.

Cette décision serait un signalfort de la France, qui validerait lesengagements pris de doubler l’ai-de publique au développement.Nous comptons sur la mobilisationde tous en ce sens. �

Pierre-Marie Grondin

En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement »

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2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Sommaire

EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM

3. Coopération Yen Baï / Val-de-MarneDes bords de Seine au fleuve Rouge,gestion de l’eau et environnement

EAU ET ASSAINISSEMENT AU CAMEROUN

7. Hydraulique urbaineAvec l’AIMF, 10 forages pour 10 quartiers à Ngaoundéré

BASSIN FLEUVE SÉNÉGAL

9. Première revue annuelle du Pepam au SénégalDes résultats conformes aux prévisions

11. Codéveloppement MaliLes migrants de Darsalam Ouloumainvestis dans l’équipement de leur village

OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE

12. Groupement d’ONG Coalition eau : un espace alternatif de travail et de propositions

14. LES INFOS DU PS-EAU

Avis à tous les abonnés L'équipe d'animation du pS-Eau transmet parcourrier électronique des informations sur despropositions de financements internationaux enmatière d'eau et d'assainissement, des offres deformations spécifiques, des invitations à desrencontres, des résumés ou des documents àtélécharger, etc.

Pour recevoir régulièrement ces informations,transmettez-nous vos coordonnées (nom, prénom,fonction, organisme, email professionnel et/ouemail personnel, adresse postale, téléphone) à :

[email protected]

À l’initiative de la région Bretagne, les 28 et 29 septembre 2007, laville de Saint-Brieuc accueillait en Côtes d’Armor les 2e Assises de la Soli-darité internationale en Bretagne.

Ce temps de rencontres et d’échanges avait pour fil rouge « la contri-bution des migrants internationaux aux projets de solidarité internationaleet à l’éducation à la citoyenneté mondiale ».

Partenaire de la Région Bretagne, pS-Eau était associé à la prépara-tion de ces journées.

Dans le cadre d’un atelier portant sur l’implication des migrants dansles projets de solidarité internationale, des témoignages d’organisationsde solidarité internationale issues des migrations (OSIM) bretonnes ontmis en évidence bonnes pratiques et difficultés rencontrées en la matière.

L’éclairage apporté par le pS-Eau reposait en particulier sur l’expé-rience d’animation des cellules relais France des programmes de codé-veloppement Mali et Sénégal.

Mais au-delà de cette réflexion autour du thème « Migration et Déve-loppement », cette rencontre régionale a été l’occasion de nouveauxéchanges sur le thème « Eau et Solidarité Internationale », dans la conti-nuité des réflexions engagées en septembre 2006, lors de la premièreUniversité d’été bretonne de l’eau organisée par la Région.

Les débats ont notamment porté sur le bilan de journées départemen-tales d’information sur la loi Oudin Santini et les témoignages d’une com-munauté de communes et d’un syndicat costarmoricains engagés dans le1 % solidarité eau. Le témoignage du bureau d’études malien 2AEP, par-tenaire d’associations de migrants et de collectivités pour la mise enœuvre de projets hydrauliques au Mali, a mis en évidence le lien entreeau et OSIM, et plus largement, souligné les partenariats avec desacteurs locaux reconnus.

La mobilisation de plus de 250 personnes à cette manifestation aconfirmé la volonté d'agir des acteurs bretons. La prochaine Universitéd’été bretonne de l’eau, en 2008, sera l’occasion de poursuivre cetteconcertation régionale.

Les actes de ces assises seront publiés début 2008 sur :

• www.region-bretagne.fr

• www.bretagne-solidarite-internationale.org

Migrants et solidarité internationale

Les Assises de la solidarité internationale en Bretagne

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La province de Yen Baï estsituée au nord du Vietnam, à183 kilomètres au nord-ouest

de Hanoï. La population totale dela province s’élève à 700 000 ha-bitants, répartis sur 7 districts. Laville de Yen Baï compte plus de80 000 habitants.

A Yen Baï, la question de la qua-lité de l’eau est au centre de la poli-tique de santé de la province.Comme ailleurs au Vietnam, plu-sieurs facteurs de pollution des res-sources en eau se conjuguent. L’usa-ge de pesticides en agriculture, l’ac-tivité industrielle et l’urbanisationcroissante, l’absence de traitementdes eaux usées avant leur rejet dansle milieu naturel, tout cela entraîneune pollution des nappes souter-raines, des cours d’eau et des lacs,en premier lieu les eaux du fleuveRouge, qui traverse la province.Cette situation est à l’origine denombreuses maladies au sein de lapopulation (hépatites, malaria, goi-tres, diarrhées, notamment chez lesnourrissons).

C’est en 1995 que le conseilgénéral du Val-de-Marne et la pro-

vince de Yen Baï on débuté leursrelations privilégiées. Une premièreconvention de coopération décen-tralisée a été adoptée en décembre1999, sur la base d’un program-me d’amélioration des conditionssanitaires des habitants de la pro-vince, prévoyant des travaux derénovation de l’hôpital provincial :alimentation et distribution de l’eaupotable, traitement des déchets hos-pitaliers, mise en place des réseauxde collecte des eaux usées, avec laparticipation financière du ministèrefrançais des Affaires étrangères etde l’Agence de l’eau Seine-Norman-die.

Cette première phase s’estaccompagnée de dotation en maté-riels (réservoirs, containers, transfor-mateur, groupe électrogène, etc.) etde formations dans le domaine del’hygiène et du traitement des dé-chets. Ce programme aboutit en2003 à la mise en service d’unestation d’épuration – la première ins-tallation de ce type dans les pro-vinces rurales du Nord Vietnam – etd’un incinérateur pour le traitementdes déchets hospitaliers.

3La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Des bords de Seine au fleuve Rouge, gestion de l’eau et environnementDepuis une dizaine d’années, la province de Yen Baï et le département du Val-de-Marne développent unecoopération décentralisée active dans le secteur de l’eau. Ce partenariat technique et institutionnel confirmel’importance d’une approche intégrée des problématiques de l’eau potable et des eaux usées, et la nécessaire formation des acteurs à la bonne appréhension des enjeux environnementaux en présence.

Eau potable et assainissementau Vietnam

Coopération décentralisée Yen Baï / Val-de-Marne

A Yen Baï, la question de la qualité de l’eau est au centre de la politique de santé de la province.

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A partir de 2001, un projeteuropéen, Asia Urbs, a permis auxdeux collectivités partenaires d’é-largir leurs activités de coopérationà toute la province, avec l’objectifd’améliorer les conditions sani-taires à travers les domaines del’eau, de la santé et de l’environ-nement. Ce projet a permis dedoter cinq hôpitaux et dispensairesen installations de potabilisation del’eau, d’assainissement et de traite-ment des déchets.

Au terme de ces actions, qui ontconcerné au total 6 structures desanté de la province, la démarchede coopération décentralisée entrele conseil général du Val-de-Marneet le Comité populaire de la pro-vince de Yen Baï est parvenue à unniveau avancé de réalisation desprojets. Les deux collectivités ontdonc conduit une évaluation glo-bale de leur partenariat de coopé-ration, et ont adopté au mois demai 2006 une nouvelle conven-tion-cadre de coopération décen-tralisée (2006-2009), dans unedouble perspective de renforce-ment de l’expérience acquise dansles domaines de l’eau, de la santéet de l’environnement, et de diver-sification des thématiques decoopération.

Dans le cadre de ce partenariatrenouvelé le projet « adductiond’eau potable, assainissement et

appui institutionnel à la gestion duservice de l’eau » a été conçu. Il aété proposé par la collectivité viet-namienne sur la base de deuxorientations : satisfaire d’une part,un besoin élémentaire d’approvi-sionnement en eau potable etconduire ainsi à une améliorationdes revenus et des conditions devie sanitaire et sociale des habi-tants ; accompagner d’autre part,la montée en compétence et en res-ponsabilité des cadres vietnamiensissus des services provinciaux etdes entreprises locales, dans leurcapacité à réaliser et à gérer desinfrastructures importantes dans ledomaine de l’eau et de l’assainis-sement.

Mettre en place despolitiques publiques àl’échelle de la province

Prévu pour une durée d’un an,le volet « eau–assainissement–envi-ronnement » prévoit dif férentesactions :

• Un premier objectif vise laréalisation d'infrastructures de cap-tage, de potabilisation, et de dis-tribution de l'eau potable dans lescommunes de An Thinh (2200bénéficiaires) et Yen Phu pour(2500 bénéficiaires). Ce projetvise à améliorer les conditions sani-

taires et un meilleur développementsocioéconomique des populations.Dans les deux localités, le besoinjournalier en eau est estimé à 100litres/jour/habitant.

Le prix de l’eau a été établi àpartir de consultations menées au-près des populations des deuxcommunes pendant la phase d’éla-boration des projets de faisabilité.L’évaluation de la « capacité desbénéficiaires à payer l’eau » a per-mis d’établir un tarif à 1500 VNDpar m3 (0,07 €), soit moins de lamoitié du tarif appliqué pour leréseau de la ville de Yen Baï. Surla base de ce tarif, les populations

souhaitant bénéficier de ce serviceont donc fait l’objet d’une inscrip-tion formelle de manière à compta-biliser le nombre total de bénéfi-ciaires et finaliser la configurationdéfinitive du réseau. Au-delà descharges induites, le plan de finan-cement type pendant une annéed’exploitation pour chacune desdeux installations d’adduction pré-voit un excédent qui sera dédiépour une première part à la répa-ration des pannes importantes,pour une deuxième part à l’entre-

tien des systèmes d’assainissement,et pour une troisième part, à laconstitution d’une réserve budgétai-re en vue de réaliser ultérieurementdes extensions de réseaux.

• Un deuxième objectif vise laréalisation d’infrastructures d’assai-nissement des principaux bâtimentspublics de la commune de AnThinh, pour améliorer l’hygiène etles conditions sanitaires à proximi-té des points d’eau collectifs etainsi diminuer les facteurs locauxde pollution du milieu naturel,contribuer à préserver durablementla ressource en eau et améliorerdurablement la santé publique.

Les principaux bâtiments publics– un dispensaire, une école mater-nelle et primaire, un collège et unlycée – situés en zone centrale de lacommune seront raccordés par unréseau de collecte et de transportdes effluents à un système de traite-ment des eaux usées de type massifd'épandage filtrant sur sable et drai-né en fond de massif étanche. Aprèstraitement, les eaux épurées serontrejetées dans le milieu naturel. Leseaux usées produites par chaquebâtiment public seront préalablement

4 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

PARTENAIRES SOLLICITES POUR L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT

Ministère des Affaires étrangères et européennes : 12 500 €

Le Syndicat intercommunal pour l’assainissement de l’agglomération parisienne : 75 000 €

L’Agence de l’eau Seine-Normandie : 90 000 €

Conseil général du Val-de-Marne : 252 000 €

Comité populaire de la province de Yen Baï :

Comité populaire du district de Van Yen, Comités populaires des communes de An Thinh et Yen Phu, Centre provincial de prévention de la santé et son laboratoire 48 000 €

Coût total du projet : 477 500 €

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Eau potable et assainissement au Vietnam

Station d’épuration de l’hôpital de Yen Baï.

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liquéfiées et prétraitées sur placedans une "fosse toutes eaux"étanche. Des sanitaires seront créésdans l'école, le collège et le lycée etdisposeront de points de distributiond'eau potable. Les solutions tech-niques retenues sont conformes auxnormes européennes et vietna-miennes en matière d'assainissementsemi-collectif autonome. Ces solu-tions de traitement des eaux uséesont déjà été développées par leConseil général et le Comité popu-laire sur des sites pilotes à l’occasiondu programme Asia Urbs.

Les solutions techniques rete-nues en matière d’adduction d’eaupotable comme pour l’assainisse-ment sont déjà opérationnellesdans la province. Le nouveau pro-jet bénéficie donc d’expérience etde savoir-faire acquis dans lecadre de projets antérieurs decoopération décentralisée.

• Un troisième objectif concer-ne la mise en œuvre d’un program-me d'appui institutionnel à la maî-trise d'ouvrage, ainsi qu'à l'organi-sation et à la gestion du service del'eau à travers des formations decadres et des échanges de com-pétences.

En parallèle à ces trois objec-tifs, il s’agira d’intégrer les infra-structures de l’eau et de l’assainis-sement liées au projet ou présentessur le territoire de la province dansune démarche de développement

global, durable et maîtrisé par l’en-semble des acteurs concernés :usagers, acteurs publics et privésintervenant dans les domaines del’eau et de l’assainissement. Ils’agira également d’améliorer lescapacités des cadres vietnamiensissus des services provinciaux etdes entreprises locales à réaliser età gérer des infrastructures impor-tantes dans le domaine de l’eau etde l’assainissement. A ainsi étéproposée la mise en place d’unplan global de renforcement descapacités de réalisation et de ges-tion des infrastructures eau et assai-nissement. Ce plan comprend troisvolets principaux :

– une assistance technique four-nie par le conseil général du Val-de-Marne à la collectivité et auxcadres vietnamiens concernés parla maîtrise d’ouvrage déléguée oupar la maîtrise d’œuvre locale du

projet. Cet accompagnement sedéroulera pendant la phase deconception technique du projetainsi que pendant la phase des tra-vaux. Au terme des douze moisprévus pour la réalisation du pro-jet, à partir de l’entrée en fonctiondes installations, ce dispositif seprolongera dans le cadre desactions régulières de coopérationdécentralisée ;

– un dispositif de formation et deconseil auprès des agents d’exploi-tation et des cadres locaux chargés

du suivi du projet : membres descomités d’exploitation et d’entretienissus des deux communes, membresdes comités populaires des deuxcommunes, membres du comité degestion des projets du district, etéventuellement des autres opéra-teurs techniques locaux. Ce disposi-tif est tout particulièrement dédié àla mise en place durable du servicede proximité de l’eau dans les deuxcommunes et à l’acquisition descompétences nécessaires à l’exploi-tation permanente des infrastruc-tures : entretien courant et préven-tif/maintenance/ renouvellement ;gestion technique ; gestion adminis-trative ; gestion financière ;

– un dispositif de sensibilisationà l’hygiène, aux usages de l’eau età l’environnement à destination despopulations des deux communes.Ce dispositif est élaboré par la col-lectivité vietnamienne partenaire enlien avec les agents d’exploitation,les cadres locaux chargés du suividu projet ainsi que les personnelsaffectés aux bâtiments publics(groupes scolaires, dispensaires)présents sur les deux communes.

Cette double approche déve-loppement des infrastructures et

appui institutionnel met en relief lacomplémentarité des actions pro-posées dans le cadre du projet.Ainsi, la démarche défendue est àvocation structurante pour accom-pagner de façon globale le déve-loppement institutionnel de la pro-vince de Yen Baï, tant du point devue des compétences, que de celuides capacités à fournir des ser-vices de proximité de qualité.

Synergie etcomplémentarité desactions avec d’autresprojets

La complémentarité de ce projetavec l’action de coopération fran-çaise au Vietnam s’exprime à tra-vers trois domaines prioritaires deson intervention :

• le développement des infra-structures. Le projet concerne parti-culièrement le secteur de l’eau etde l’environnement où les besoinsdu Vietnam demeurent importantsen terme de réalisation et de capa-cité de gestion des infrastructuresdans le domaine de l’eau potableet des eaux usées ;

5La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

LE CONSEIL GÉNÉRAL DU VAL-DE-MARNE ET LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

Le Conseil général du Val-de-Marne met en œuvre des actions de coopérationdécentralisée avec différentes collectivités à travers le monde : la communede Jucuaran et les départements de Usulutan et Ahuachapan au Salvador,les villes de Jénine, Qalqilya et Tulkarem dans les Territoires palestiniens, laprovince de Yen Baï au Vietnam, la commune urbaine de Zinder au Niger,et la ville de Johannesburg en Afrique du Sud.

Dans leur ensemble, ces coopérations portent principalement sur lesquestions de l’eau, de l’hygiène et de la santé, l’éducation et la petiteenfance, la culture et le patrimoine, et le développement rural.

www.cg94.fr/international

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Un des objectifsconcerne l’appuiinstitutionnel à la maîtrised'ouvrage, ainsi qu'àl'organisation età la gestion duservice de l'eauà travers laformation decadres et leséchanges decompétences.

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• le développement rural. Dufait de l’amélioration escomptée dela gestion de la ressource en eau,le projet doit permettre une amélio-ration des conditions sanitaires etsociales de la population concer-née. Il contribuera également àdévelopper l’économie rurale dansle district par une amélioration del’activité agricole et d’élevage ;

• la formation des ressourceshumaines. Sur la base de l’experti-se du Val-de-Marne, le projet estorienté autour d’un axe de renfor-cement des compétences descadres des acteurs publics et privés

provinciaux appelant une montéeen responsabilité des partenairesvietnamiens. Cet axe inscrit le pro-jet en parfaite cohérence, d’unepart, avec les politiques publiquesmenées par les différents niveauxd’autorité administrative de la pro-vince, et d’autre part, en tenantcompte des capacités techniquesdes acteurs privés : entreprises detravaux, fournisseurs et bureauxd’études.

Le projet s'inscrit égalementdans la continuité d'une politiquede développement des infrastruc-tures de l'eau et de l'assainisse-

ment dans la province. Outre lesprojets de coopération évoquésprécédemment concernant lesstructures de santé, des projets simi-laires d’adduction d’eau ont déjàété conduits par le Comité popu-laire de la province. Ainsi, dans lacommune de Tân Thinh, situéedans le district de Van Chan, lacollectivité vietnamienne a mis enservice en 2005 une unité depotabilisation par système gravitai-re et par filtration rapide d’unecapacité de 20 m3/h. Le réseaude distribution s’étend sur 4 km ali-mentant 700 foyers, soit près de

2 500 habitants. La gestion estmenée sous forme de coopérativemunicipale avec l’emploi de deuxagents d’exploitation. Le coût duprojet s’est élevé à 70 000 euros,financés par l’Etat vietnamien, leComité populaire de la province,la coopérative municipale, avec lesoutien de l’Unicef.

Enfin, le département du Val-de-Marne détient une expérience decollaboration avec le laboratoire duCentre provincial de prévention dela santé, élément majeur du dispo-sitif de prévention et de protectionde la santé publique au niveau dela province. Un travail est effectuédepuis plusieurs années avec celui-ci pour développer ses compé-tences dans les domaines de l'eaupotable et des eaux usées (fournitu-re de matériel d'analyse, de pro-duits consommables, formation despersonnels in-situ, accueil de sta-giaires en France au Laboratoiredes eaux du Val-de-Marne, etc.).

Des bords de la Seine aux rivesdu fleuve Rouge, la démarcheengagée, prend appui sur uneexpérience significative des autori-tés et des entreprises présentes surle territoire de la province vietna-mienne. Elle permettra égalementde capitaliser, de valoriser et derenforcer l’ensemble des savoir-faire acquis par les partenairesvietnamiens dans le domaine del’eau et de l’assainissement.

Contact..

Daniel Alarçon Conseil général du Val-de-Marne -Direction des Affaires européenneset des Relations internationales T. 01 43 99 72 16 • [email protected] • www.cg94.fr/international

6 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

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Les réseaux dedistribution finalisésdevraient alimenter 2200 bénéficiaires à An Thinh et 2500 bénéficiaires à Yen Phu.

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Chef-lieu de la province del'Adamaoua, la communeurbaine de Ngaoundéré

compte près de 262 000 habi-tants. La ville a connu ses dernièresannées une croissance démogra-phique et urbaine soutenues alorsque le réseau en alimentation eneau a très peu évolué depuis sa réa-lisation en 1975. Des extensionsont bien été réalisées, notammentvers l’université et de nouveauxquartiers, mais la capacité de pro-duction stagne. Il en résulte uneforte insatisfaction des populations.

La Société nationale des eau duCameroun (SNEC) assure la distri-bution de l’eau à environ 2700abonnés, ce qui représente un tauxde desserte par le réseau d’environ40 %. Toutes les bornes-fontainesmunicipales, soit 122, sont horsservice. Le réseau de distribution,essentiellement réparti en centreville, est donc sous-dimensionné auregard des besoins. L’abandon del’exploitation est un facteur aggra-vant pour les habitants non raccor-dés qui sont contraint à pourvoir àleurs besoins en puisant dans les

marigots ou en achetant de l’eau àdes revendeurs, ce qui renchérit lecoût de la distribution. Face à cettesituation marquée par de forte dis-parité socio spatiale, les popula-tions ont diversifié leur stratégied’approvisionnement à travers laconstruction de puits modernes etde forages, financés notammentpar l’Union européenne à travers leProgramme d’appui aux capacitésdécentralisée de développement

urbain (PACDDU)1. Après avoirconduit plusieurs projets d'équipe-ments de services publics urbains(construction d'un abattoir et deson parc à bovins) et assuré desformations de cadres municipaux

avec l'appui de l'AIMF dont elle estmembre, la municipalité deNgaoundéré a en 2006 sollicité leconcours technique et financier del'Association internationale desmaires francophones pour un projetd'eau potable. Il s’agissait de trou-ver une solution concrète pour amé-liorer durablement l'accès à l'eaupotable dans des quartiers périphé-riques, pas ou mal desservis.

Le projet s’inscrivait dans le plande développement de la communeélaboré par la municipalité avec lescomités de développement dechaque quartier. La municipalité apréalablement financé l’étuded’avant projet sommaire réalisée

7La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Avec l’AIMF, 10 forages pour 10 quartiersà NgaoundéréAccéder à une meilleure maîtrise de son développement socio-économique est l'enjeu des actions de dévelop-pement urbain conjointement mises en place par les villes membres et l'AIMF (Association internationale desmaires francophones). Le projet d’amélioration de l'accès à l'eau potable dans les quartiers périphériques pas ou mal desservis de Ngaoundéré en apporte une illustration concrète.

Eau potable et assainissementau Cameroun

Hydraulique urbaine

5 000 habitants des quartiers périphériques de Ngaoundérébénéficient désormais d'un accès pérenne à l'eau potable.

FINANCEMENT DU PROJET

Ville de Ngaoundéré 34 000 €Communauté urbaine de Nancy : 18 000 €Agence de l’Eau Rhin-Meuse 50 000 €AIMF : 68 000 €Total 170 000 €

Cf. Populations et pouvoirs locaux semobilisent pour alimenter en eau unquartier excentré, L’apport du PACDDUaux organisations de la société civile,Yves Koudjou, Lettre du pS-Eau n° 48,juin 2005

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par la société locale GEOFOR. Les bornes-fontaines étant à la

fois concentrées dans les quartierscentraux et si dégradées que leurréhabilitation n’a pas été envisa-gée. Les contraintes rencontrées parla SNEC au niveau de la produc-tion rendaient par ailleurs l’optiontechnique de la réhabilitation peuadaptée à la volonté de desservirun grand nombre d’habitants.

Dix forages pour dix quartiers

Le choix s’est donc porté sur laréalisation de forages dans dixquartiers. Les quartiers bénéficiairesont été sélectionnés par la munici-palité, sur la base de critères de dif-ficultés d’accès à l’eau, de disponi-bilité de terrains, des besoins expri-més par les populations à traversles comités de développement etdes résultats de prospection géo-

physique. Des forages ont doncainsi été implantés à proximité dugrand marché, près de l’écolepublique de Der al Salam et dansle lycée professionnel.

En parallèle à la partie tech-nique du projet (réalisation et équi-pement de forages par l’entrepriseCGC CAM) une part importantede l'action a été consacrée à lamise en place de structures de ges-tion et à la formation et sensibilisa-tion des différents acteurs et usa-gers afin d’en assurer la pérennité.

Trois personnes ont été forméespar l’entreprise et l’Ong Aquassis-tance afin d’aider la municipalitéet les comités de gestion des pointsd’eau créés dans chaque quartierà l’occasion du projet : il s’agitd’un enseignant du lycée, d’un sou-deur et d’un mécanicien qui pour-ront utiliser l’outillage du lycée pourconfectionner des pièces de re-change dans le cadre de l’entre-

tien des matériels. Le lycée tech-nique joue ainsi le rôle importantde pôle d’appui local à la mainte-nance des pompes. Parallèlement,comme le lycée souhaitait, avecl’aide de l’association Eau Lamb-da, créer un module de formationd’artisans réparateurs en hydrau-lique, le projet a pris en charge lefinancement de matériels d’appren-tissage (pompe et divers appareilshydrauliques).

Des résultats probants

Le dispositif ainsi mis en placeenregistre des résultats réels :• suppression du portage de l’eaupour les femmes. Celles-ci partici-pent désormais aux comités degestion des points d’eau qui ontété créés pour chaque forage parles comités de développement desquartiers. Les membres de cescomités de gestion ont reçu une for-mation à l’entretien et à l’hygiènepar la municipalité et l’entrepriseassistées par Aquassistance et EauLambda ;• plus de disponibilité des jeunesfilles pour se rendre à l’école ;• diminution escomptée des mala-dies hydriques et augmentation des

revenus des ménages du fait de ladiminution des dépenses consa-crées à l’achat de médicaments etdu coût de l’eau par rapport à l’a-chat au secteur privé informel ;• le temps passé à aller s’approvi-sionner à plusieurs kilomètres peutêtre utilisé pour réaliser des activi-tés sources de revenus ;• création de 10 emplois perma-nents de fontainiers, formés à lagestion des bornes-fontaines (desfemmes font également partie descomités de gestion des bornes) ;• utilisation des compétenceslocales : les analyses de l’eau encours de travaux ont été réaliséespar l’université de Ngaoundéré etun contrat de suivi de la qualité aété passé avec elle par la Mairie ; • la facturation a été déterminéeau cours de réunions organiséespar la Mairie avec les usagers. Lemaire a ensuite établi un règlementdes eaux. �

Contacts..

• Jean-Pierre David (AIMF)[email protected]• Services techniques deNgaoundéré[email protected]

8 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES MAIRES FRANCOPHONES

Opérateur de la Francophonie pour la coopération décentralisée, l'AIMF,présidée par le maire de Paris Bertrand Delanoë, est un réseau de villes etd'associations de villes au service du développement des collectivitéslocales.Elle concourt à une meilleure gestion des municipalités en favorisant leséchanges d'expériences et en finançant des projets concrets qui mobilisentson réseau d'experts. Ceux-ci concernent notamment l'alimentation en eauou l'assainissement de quartiers, et les actions qui, plus généralement,améliorent le cadre de vie des habitants. Depuis 2005, près de 15 projetsd’eau et d’assainissement ont été soutenus. Par le biais de ses programmes d’appui à la bonne gouvernance, avec sonexpertise et la réalisation d'outils adaptés, l'AIMF contribue également à ladiffusion des connaissances et des savoir-faire en matière de gestionmunicipale. Par ailleurs, à la suite des graves inondations qui ont récemment frappé leVietnam et le Sahel, l'AIMF a mobilisé son fonds d'urgence pour venir enaide aux populations. Une aide exceptionnelle a déjà été accordée auxvilles de Kaédi et Rosso en Mauritanie, de Bandiagara au Mali. Cette aidepermettra d'apporter un soutien direct aux populations en leur fournissantnotamment des couvertures et des moustiquaires, et en donnant aux mairiesles moyens de réaliser des travaux d'urgence contre les inondations.

Contact..

Association internationale des maires francophones (AIMF)9, rue des Halles 75001 Paris • www.aimf.asso.fr

Les 10 forages réalisés, d’une profondeur de 47 et 60 m et d’undébit de 0,7 à 1 m3/heure, ont été équipés de pompes manuellesINDIA et de protections anti-bourbier.

Eau potable et assainissement au Cameroun

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Page 9: En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement» · 2007-12-11 · 2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007 Sommaire EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM 3. Coopération

Les travaux du Pepam, qui sesont tenus du 26 au 28 juin2007 à Dakar, ont été intro-

duits par dix présentations qui ontpermis d'exposer la situation desfinancements, le bilan des réalisa-tions de chaque sous-secteur aucours des deux dernières années,les résultats obtenus en termes detaux d'accès à l'eau potable et àl'assainissement, et enfin, l'avance-ment des activités prévues dans lecadre unifié des interventions.

En ce qui concerne les finance-ments, une mobilisation effectived'environ 259 milliards FCFA a puêtre réalisée sur un total prévision-nel de 515 milliards pour la pério-de 2005-2015, ce qui représenteun taux de mobilisation global de50,3 %. Il est toutefois à noter quesi les ressources mobilisées enfaveur du secteur de l'hydrauliqueurbaine et de l'hydraulique ruralesont en ligne avec les attentes,

elles sont très insuffisantes pour cequi concerne l'assainissement, enparticulier l'assainissement rural, cequi pourrait compromettre la réali-sation des OMD.

Pour l'hydraulique urbaine, letaux d'accès global fin 2006 estde 98 %, dont 76 % pour les bran-chements particuliers. Ce résultatplace le sous-secteur en avance surles projections du Pepam.

Pour l'hydraulique rurale, le tauxd'accès est passé de 64 % en2004 à 69 % fin 2006, ce qui setraduit par l'accès à l'eau potablede près de 500 000 personnessupplémentaires en milieu rural. Cerésultat, qui permet de maintenir lesous-secteur sur le chemin desOMD, est dû à l'addition desefforts de la direction de l’Hydrau-lique (DHR), de la direction de l’Ex-ploitation et de la maintenance(DEM), des autres projets gouver-nementaux, des ONG et de lacoopération décentralisée. Cerésultat aurait cependant étémeilleur si certains projets majeursde la DHR n'avaient pas connu dedifficultés de mise en oeuvre. Pour

9La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Des résultats conformes aux prévisions La première revue annuelle du Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire (Pepam)1 s'esttenue en juin dernier au Sénégal. Cette revue, désormais inscrite dans l’agenda et le mécanisme de pilotagedu Pepam, a réuni plus de 300 participants représentant tous les acteurs parties prenantes du secteur del'eau potable et de l'assainissement. Tour d’horizon chiffré et recommandations.

Bassin fleuve Sénégal

Première revue annuelle du Pepam au Sénégal

1 Cf. Programme national d'eau potableet d'assainissement du millénaire (Pe-pam 2005-2015) au Sénégal, Quellescontributions des acteurs français decoopération non gouvernementale ?Lettre pS-Eau n° 50 déc. 2005

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Page 10: En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement» · 2007-12-11 · 2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007 Sommaire EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM 3. Coopération

l'assainissement urbain, le tauxd'accès fin 2006 est de 62 %, au-dessus de l'objectif intermédiaireattendu de 59 %. Le taux de traite-ment des eaux usées est passé de19 à 30,7 %, ce qui est conformeaux objectifs.

Pour l'assainissement rural, le tauxd'accès, qui était de 17 % en 2004,n'a pas significativement évolué enraison du faible nombre de réalisa-tions entre 2005 et 2006.

Les autres instruments du cadre unifiéd'intervention (portail internet, planlocal d'hydraulique et d'assainisse-ment, manuels des projets, systèmede suivi-évaluation) ont été mis enplace et leur déploiement est enga-gé. Il est à noter que la préparationde la présente revue s'est largementappuyée sur les données fourniespar le système de suivi évaluation.

Recommandations

Pour l'hydraulique rurale1. Accélérer la réalisation des inves-tissements majeurs en cours.2. Prendre les mesures permettantde réduire les déséquilibres régio-naux au niveau du taux d'accès àl'eau potable.3. Définir des programmes d'inves-tissements spécifiques pour l'amélio-ration de la qualité de l'eau, notam-ment la défluoration, permettantd'appliquer à grande échelle lesrésultats des recherches en cours.4. Veiller au respect du calendrierde transfert de la maintenance desforages ruraux au secteur privé,notamment pour la zone Centreprévu en 2008.

Pour l'assainissement rural1. Identifier et mettre en place lesmécanismes financiers permettantd'apporter à l'Office national del’assainissement du Sénégal lesrecettes pérennes nécessaires àl'équilibre de l'exploitation des ins-

tallations d'assainissement, aussibien des eaux usées que des eauxpluviales.2. Finaliser le contrat de perfor-mances Etat – ONAS.

Pour la gestion des ressources en eau1. Finaliser et mettre en oeuvre leplan d'action de gestion intégréedes ressources en eau.2. Accélérer la mise en place de lastructure de gestion du lac deGuiers et du projet d'alimentationen eau potable des populationsriveraines du lac.

Pour le cadre unifié des interventions1. Mobiliser les ressources pourque chaque communauté ruraledispose de son Plan local d’hy-draulique et d’assainissement auplus tard fin 2009, et rendre lePLHA opérationnel comme outil depilotage partagé par la commu-nauté rurale, les services décon-centrés et tous les autres acteurs.2. Renforcer les performances dusystème de suivi-évaluation notam-ment à travers la mise en place deplate-formes régionales et la réali-sation des enquêtes nationales né-cessaires au suivi de certains indi-cateurs d'accès (taux d'accès àl'assainissement individuel et con-sommations spécifiques d'eau).3. Intensifier la promotion et la vul-garisation des instruments du Pe-pam, notamment les manuels desprojets et le système de suivi-évalua-tion, au niveau régional et national.4. Poursuivre les actions d'appuiaux ONG et aux acteurs de lacoopération non gouvernementaleafin que leurs interventions puissentêtre coordonnées, reconnues etcomptabilisées dans la progressiondes taux d'accès. �

Contact..

Amadou Diallo Unité de coordination du [email protected]

10 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

INITIATIVES DE CODÉVELOPPEMENT AU SÉNÉGAL

Le projet Initiatives de codéveloppement Sénégal (2005-2008) est undispositif de coopération bilatérale destiné à accompagner la mobilisationdes ressortissants sénégalais.

La première revue annuelle du Pepam a mis en exergue la participationactive du secteur associatif dans la mobilisation autour des Objectifs dumillénaire pour l’eau, notamment en zone rurale. Le rôle des associations de migrants est régulièrement souligné, notamment sur la zone du fleuveSénégal. Mis en place en 2005, de façon simultanée avec le lancement du Pepam, le dispositif de coopération bilatérale franco-sénégalais Initiativesde codéveloppement a permis de soutenir financièrement et de valoriser desprojets et partenariats multiacteurs développés par les migrants sénégalais.

Cinq projets hydrauliques* ont ainsi été soutenus en deux ans pour 400 millions de Fcfa :• AEP intervillageoise de Soringho : migrants de Soringho,

Ville de Paris, Etat sénégalais, communauté rurale d’Ouro Sidy ; • AEP de Diabal : migrants, conseil général du Finistère, conseil régional

de Bretagne ;• AEP de Sadel (extension réseau et renforcement gestion) : migrants,

Aquassistance, conseil régional Ile de France ;• Réhabilitation extension AEP de Bokidiawé : migrants, Etat sénégalais ;• AEP Lounguéré Wandé : migrants, ONG Aquadev.

D’autres projets sont actuellement en instruction ou en préparation.

Contact..

Initiatives de codéveloppementwww.codev.gouv.sn

* Les descriptifs des projets sont consultables sur www.pseau.org/outils/actions

Bassin fleuve Sénégal

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Une des bornes-fontaines du réseau réhabilité deBokidiawé

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Darsalam Oulouma est un villagemalien de près de 1000 habi-

tants situés à 35 km au sud de Kayesdans la commune de Sadiola.

Comme de nombreux villages dela région, Darsalam Ouloumaconnaît depuis de nombreusesannées une forte émigration vers l’Eu-rope, principalement en France oùl’on dénombre plus de 200 ressortis-sants regroupés depuis 1994 au seinde l’Association des ressortissants

pour le développement de DarsalamOulouma (ARDDO). C’est à son ini-tiative, et agissant pour le compte dela commune, que l’on doit la réalisa-tion en 2005 d’un mini systèmed’adduction d’eau potable dans levillage. Ce projet, dont le montanttotal s’élève à 52 000 €, a permisl’installation d’un réseau hydrauliquede trois kilomètres. Une borne-fontai-ne, placée au cœur des habitationset équipée de 4 robinets, remplacent

désormais la pompe manuelle duforage situé à la périphérie du villa-ge. Le système fonctionne grâce à ungroupe électrogène et un réservoirmétallique de 30 m3 offrant un accèspermanent à l’eau. Le fût de 200litres coûte actuellement 100 FCFA.

La mise en œuvre de ce projet estl’aboutissement d’un véritable travailde concertation et de mise en com-mun des moyens et des compétencesde structures maliennes et françaises :

• au Mali, l’Association villageoi-se pour le développement de Darsa-lam Oulouma a contribué financière-ment au projet. La direction régiona-le de l’Hydraulique et de l’Energie deKayes a apporté un appui conseil etle bureau d’études 2AEP a assurédes mesures d’accompagnement engestion ;

• en France, l’ARDDO a collectéauprès de ses membres une sommesupérieure à 15 % du montant totaldu projet et mobilisé Best Water Tech-nology (BWT), une société privée detraitement de l’eau qui a réalisé l’étu-de topographique et accordé à l’asso-ciation une subvention de 16 000 €pour l’achat et l’acheminementd’équipements hydrauliques divers ;

• la FSP Codéveloppement Malia financé l’action à hauteur de25 000 €.

Ce projet est un exemple repré-sentatif de l’outil de coopération FSPCodéveloppement Mali dont l’objec-tif est de soutenir l’implication desmigrants en faveur du développe-ment de leur pays d’origine et defavoriser la mobilisation à la fois tech-nique et financière d’acteurs du Nordet du Sud �

Contacts..

•Agence générale d'expertise pourle développement (AGED Kayes) Kassé Sakho [email protected]

• Programme Solidarité-Eau Gilles Cressan [email protected]

11La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Codéveloppement Mali

Les migrants de Darsalam Oulouma, investisdans l’équipement de leur villageDepuis 2003, le Fonds de solidarité prioritaire (FSP) Codéveloppement Mali, dispositif bilatéral franco-malien,a soutenu et accompagné cinq projets d’adduction d’eau potable initiés par des migrants : mini adductions,réhabilitation et extension de réseaux d’AEP existants. Exemple d’une initiative en région de Kayes.

C’est grâce aux migrants en France de l’Associationdes ressortissants pour le développement deDarsalam Oulouma(ARDDO), que les habitantsde ce village disposentdésormais d’un réseauhydraulique de 4 km, qui dessert une borne-fontaine où ils peuvents’approvisionner en eaupotable.

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Objectifs du Millénaire

Une petite dizaine de struc-tures travaillent de façonrégulière et suivie depuis

plusieurs années, pour proposer desavancées constructives notammentlors du G8 d'Evian en 2003, de laCommission du développement du-rable de l’ONU en 2005 puis desforums officiel et alternatif de Mexicoen 2006. Ces mobilisations ontconfirmé le besoin et l'utilité d'appro-fondir les échanges de façon conti-nue entre ONG et de mieux valori-ser cette expertise alternative.

C'est donc après le Forum mon-dial de l'eau de Mexico, en mars

2006, qu'est née l'idée de créerune coalition dotée d'une coordi-nation permanente.

Un peu plus d'une année plustard, ce projet prend forme, grâcenotamment au soutien consenti parles agences et pouvoirs publics(MEDAD, MAEE, AFD), qui voientaussi dans la Coalition un moyende faciliter des dialogues avec lesacteurs associatifs du secteur.

La Coalition entend contribuer àune meilleure circulation des infor-mations pour plus d’échanges etune meilleure prise en compte desvoix de la société civile, mais n’a

pas la prétention d’être un porte-parole associatif unique sur lesquestions de l’eau.

C’est pourquoi elle veillera àdévelopper des échanges réguliersavec des associations non-mem-bres impliquées sur les questionsde l’eau et encouragera les pou-voirs publics à communiquer avecles associations, de façon large,au-delà de la Coalition.

La Coalition veillera sur lesefforts fournis par la France, l'Euro-pe et les organismes internationauxpour atteindre les Objectifs du mil-lénaire pour le développement1,alertera sur les défaillances de l'ai-de, dénoncera les incohérences,l'inactivité ou les abus, partagerason expertise pour une aide plusefficace et relayera auprès du

public, des médias et des déci-deurs, les voix d’acteurs de lasociété civile.

Afin d'exprimer leurs avis, decoordonner leurs actions, d'agir defaçon continue sur le long terme etd'obtenir de véritables résultats, lesONG à l’origine de la Coalitionont jugé nécessaire de lui fairejouer un rôle de veille et de forcede proposition, pour :

– nourrir un vrai débat sur lesenjeux autour de l’eau ;

– mettre à l'épreuve des faits lesengagements des acteurs de l'eau ;

– relayer les voix et positionsd'acteurs indépendants des pou-voirs publics et dénués d'intérêtsprivés ;

– développer une analyse libreet indépendante ;

– valoriser et mutualiser l’exper-tise et la connaissance de terraindes associations (membres et nonmembres de la coalition) et desréseaux internationaux ;

– identifier, échanger et faireconnaître des expériences réussies ;

– améliorer l'information et l'im-

12 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

Coalition Eau : un espace alternatif de travail et de propositions Nouvel acteur sur la scène française de l'eau, la Coalition Eau est un groupement d'ONG mobilisées enFrance et à l'international pour concrétiser l'accès à l'eau et l'assainissement pour tous. Elle a pour objectifsde mieux faire entendre la voix du secteur associatif et de la société civile dans les débats institutionnels etpublics et de constituer un espace de travail collectif et d'échanges renforcés entre associations françaisesactives sur le secteur de l'accès à l'eau et l'assainissement.

Plateforme d’ONG

DES ORGANISATIONS DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE ETDE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

A l'heure actuelle, la Coalition compte parmi ses membres des associationsde solidarité internationale ou de protection de l'environnement, telles queAcad, Adede, Avsf, Ccfd, Crid, 4D, East, Eau Vive, France Libertés,Greencross France, Gred, Gret, Helen Keller International, Hydraulique SansFrontières, Ingénieurs Sans Frontières, Initiative Développement, Les Amis dela Terre, Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Secours Catholique, SolidaritéEau Europe, Toilettes du Monde, Triangle Génération Humanitaire, WWF -France.

1 La Coalition se concentre plus spécifi-quement sur la cible de l’objectif 7, àsavoir « réduire de moitié, d’ici 2015,le pourcentage de la population qui n’apas accès de façon durable à unapprovisionnement en eau de boissonsalubre et à des services d’assainisse-ment de base ».

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plication de nos concitoyensDes orientations prioritaires

Dans cette perspective, la Coalition s'estréunie autour d'un certain nombre devaleurs et d'objectifs partagés : commentfaire en sorte que le service public de l’eaupermette un accès pour tous ? comments’assurer que les acteurs locaux soient bienau centre des décisions et des programmesqui les concernent ? comment faire en sorteque les financements pour l’eau soient à lahauteur de l’enjeu, tant en termes d’effica-cité qu’en termes de volume ? comment pré-server les ressources en eau (qualité et dis-ponibilité) ?

Dans une perspective de mutualisationdes compétences et de renforcement dessavoir-faire, la Coalition souhaite s’ouvrir àd’autres acteurs, notamment des associa-tions de consommateurs et des associationsfrançaises d'usagers, des associations natio-nales actives sur la protection de la ressour-ce en France, et des organisations humani-taires.

Cela permettrait d’enrichir les approcheset propositions en matière de qualité du ser-vice et de prise en compte des demandes

exprimées par les usagers, de mobiliser plusefficacement sur la protection de la ressourceen France, et de mieux refléter les probléma-tiques propres aux situations de l’interventionhumanitaire d’urgence.

Enfin, un des objectifs est aussi de tisserdes liens solides avec les réseaux associatifsinternationaux, à l’échelle européenne, enAfrique ou encore en Amérique latine… etpermettre ainsi à la Coalition de rester àl’écoute des constats, expériences oudemandes venant d’ailleurs, et surtout depays où l’accès à l’eau pose des difficultés,pour mieux relayer ici des considérationseffectivement ancrées au plan « local ».

A l'heure où les slogans internationauxsoulignent l'importance du « local » dansl'amélioration de l'accès à l'eau, la CoalitionEau pense avoir un avantage comparatifindéniable: celui d'une plus grande proximi-té au terrain et à ses acteurs. Elle fera ensorte d’être entendue !

Contact..

Majda Bouchanine, Coalition Eau4, rue Victor Beausse 93100 Montreuil • [email protected]• www.coalition-eau.org

13La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

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EN ROUTE VERS LE 5e FORUMMONDIAL DE L’EAU

La première annonce du 5e Forummondial de l’eau est désormaisdisponible sur le site internet du 5e

Forum ainsi que sur celui du Conseilmondial de l’eau :www. worldwaterforum5.orgwww.worldwatercouncil.org

Un texte de présentation est ainsitéléchargeable. Un résumé en unepage disponible en français permet un premier aperçu général.

LANCEMENT OFFICIEL DEL’ANNÉE INTERNATIONALE DE L’ASSAINISSEMENT

Le lancement mondial de l’Annéeinternationale de l’assainissement2008 se déroulera le 21 novembreprochain au siège des Nations unies à New York. L’événement comprendrala divulgation du logo de l’Année, la diffusion de la campagne d’intérêtpublic et la présentation d’unepublication des Nations unies sur l’assainissement.

Cette année a pour objectif d’accroîtrela prise de conscience et d’accélérerles progrès afin d’atteindre la cibledes Objectifs du millénaire pour ledéveloppement visant à réduire demoitié d’ici 2015 le pourcentage dela population n’ayant pas accès à unassainissement de base.

http://esa.un.org/iys

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Notre Terre, vers un développement durable

n° 23 septembre 2007, CRISLA

Toujours composée d’une sélection d’articles publiés dansDown to Earth, la revue bimensuelle du Center for Science andEnvironment de New Delhi en Inde, ce nouveau numéro de larevue trimestrielle du Centre de Recherche d'Information et deSolidarité avec les Peuples d'Afrique d'Amérique Latine et d'Asie(CRISLA) est consacré aux technologies et à l’économie de l’as-sainissement.

Plusieurs textes sont proposés dont Matière à penser : la chas-se d’eau et L’économie politique de la défécation.� Abonnement (version imprimée ou électronique)1, avenue de la Marne 56100 LorientT./Fax : 02 97 64 64 32 • [email protected] • www.crisla.org

« Le Moustique de A à Z »

Une mallette pédagogique pour les écoles de la DRASS, Académie deLa Réunion

A la rentrée 2006, afin de pérenniser l’information sur le chi-kungunya et la rendre plus efficace, le recteur a souhaité intégrerdurablement l’étude des moustiques, des maladies vectorielles etde leur prévention dans les programmes scolaires. Dans le cadredu plan de mobilisation sociale contre le chikungunya, la DRASSa pris en charge la création d’une mallette pédagogique desti-née aux écoles élémentaires et maternelles.

Dans le cadre du Village de la Science, cette mallette a été pré-sentée sur le stand commun DIREN-DRASS-rectorat consacré auchikungunya (en association avec le Conservatoire botanique desMascarins, le Muséum d’histoire naturelle, l’Observatoire de laqualité de l’Air et l’ARDA).

Cette mallette, diffusée à 1400 exemplaires, sera distribuéefin novembre dans les 535 écoles primaires de l’île, où sont sco-larisés 120 000 élèves.� DRASS de la Réunion Service Santé-EnvironnementJean-Claude Denys • T. 02 62 93 95 69 • F. 02 62 20 14 31• [email protected]

La multinationale et le bidonville – privatisation etpauvreté à Buenos Aires

Sarah Botton, Karthala, collection Hommes et Sociétés, Paris2007, 476 p. 29 €

Avec la mise en œuvred’une politique d’inspirationlibérale au début des années90, l’Argentine a été présentéecomme le bon élève des institu-tions financières internationales.C’est à cette époque que lesservices publics urbains ont étéprivatisés. L’euphorie de cesannées a suscité l’intérêt desgrands groupes internationaux.

L’agglomération de BuenosAires a elle seule représentaitd’importantes opportunités demarché. D’abord en raison de la dimension des concessionsAguas Argentinas (la plus grande concession d’eau et d’as-sainissement du monde), ensuite en raison de l’importancede la classe moyenne argentine, réputée solvable, enfin, enraison du contexte monétaire. De nombreuses sociétés fran-çaises dont EDF, France Télécom et Suez, objets de la pré-sente étude, se sont installées sur place. Dans ce document,Sarah Botton étudie en profondeur les services d’eau, d’élec-tricité et de téléphone, essentiels dans le cadre du dévelop-pement urbain. Est ainsi particulièrement décrit la politiquede responsabilité sociale que les filiales des trois groupes ontmis en œuvre dans les quartiers défavorisés et les bidon-villes. Après la crise financière de 2001, la tension est mon-tée entre l’Etat argentin et les grandes entreprises, menantquelques années plus tard le départ des opérateurs français. � www.karthala.com

Plan Bleu

Le rapport d’activités 2006 du Plan Bleu vient deparaître. Il est disponible en téléchargement sur le site webdu Plan Bleu.� PLAN BLEU, Centre d'Activités Régionales 15 rue Beethoven - Sophia-Antipolis F 06560 Valbonne• T. + 33 (0)4 92 38 71 47 • Fax + 33 (0)4 92 38 71 31 • www.planbleu.org

14 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

LES INFOS DU PS-EAU

PUBLICATIONSINFO

Page 15: En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement» · 2007-12-11 · 2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007 Sommaire EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM 3. Coopération

L’argent de l’eau Documentaire de Christian Lallier, DVD, 52 mn, Objectif Images, AFD

Dans le cadre de la mise enœuvre d’un projet d’hydrauliqueau Mali financé par l’AFD, le réa-lisateur Christian Lallier a enquêtésur l’arrivée de réseaux d’eaudans les bourgs ruraux. Ce filmmontre en premier lieu que l’ins-tallation d’un service de base estune longue suite d’efforts, d’expli-cations, de négociations.

Dans un second temps, enmontrant aux acteurs les imagesde leur aventure, le réalisateur arecueilli les commentaires de per-sonnalités politiques et de fonc-tionnaires maliens, de consultantset de chercheurs de disciplinesdiverses.

Tous sont proches du contextemais tous l’observent avec desfocales diverses. Ils débattentainsi autour de différentes théma-tiques qu’un tel programme nemanque pas de soulever : le prixde l’eau, la thématique du genre,la décentralisation, etc.

Les quatorze modules de cedocumentaire sont consultablessur le site de l’AFD, qui a com-mandé ce film sur : www.afd.fr/jahia/Jahia/site/myjahiasite/lang/fr/LArgent_de_lEau

15La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

LES INFOS DU PS-EAU

PUBLICATIONSINFO

MULTIMÉDIAINFOGuide de la coopération décentralisée pour l’eaupotable et l’assainissement

P.M. Grondin, C. Le Jallé, D.Désille, G. Aubourg | Ed. CNCD,Paris, mars 2007, 58 pages

L'objet de cet ouvrage est de présenter tout d'abord lecadre d'intervention et les outils disponibles pour les acteursde la coopération décentralisée afin de leur permettre des'engager plus largement dans des actions de solidarité dansles domaines de l'eau et de l'assainissement. Il présenteensuite les principes à mettre en ?uvre et les étapes à res-pecter pour conduire avec pertinence et cohérence larecherche de financements, l'élaboration puis la mise enœuvre de projets dans ce domaine.� Document disponible sur : www.pseau.org/outils/biblio/

Coopération décentralisée et développement urbain

GRET, Act Consultants, MAEE, 2007, Paris, 56 pages,

La délégation pour l’Action extérieure des Collectivitéslocales (DGCID) vient de publier une étude sur la coopéra-tion décentralisée et le développement urbain, réalisée parle GRET et ACT Consultants. Cette étude est organisée entrois parties, qui correspondent à une progression de l’ana-lyse. La première partie caractérise la situation et les évolu-tions majeures de la coopération décentralisée. La deuxiè-me partie repère et interprète les principales stratégies descollectivités territoriales à travers leurs objectifs, ainsi queles interrogations qui les traversent et qui sont particulière-ment significatives dans la thématique du développementurbain. La troisième partie présente les lignes de force d’unapprofondissement de la coopération décentralisée et d’unpositionnement stratégique du ministère.

Cette étude a été un des éléments de réflexion qui aconduit la Délégation pour l’action extérieure des collecti-vités locales à privilégier l’appui institutionnel et le déve-loppement urbain durable dans ses thématiques prioritairespour le cofinancement de la coopération décentralisée. � Jérôme DUPLAN Chargé de mission à la communication, MAEE (DAECL) [email protected] www. diplomatie.gouv.fr/cncd

Page 16: En route pour 2008, consacrée «année de l’assainissement» · 2007-12-11 · 2 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007 Sommaire EAU ET ASSAINISSEMENT AU VIETNAM 3. Coopération

Programme Solidarité Eau

32, rue le Peletier75009 Paristél. : 33 (0)1 53 34 91 20fax : 33 (0)1 53 34 91 21 e.mail : [email protected] : www.pseau.org

La lettre du pS-Eau n° 55

Responsable de la publication : Pierre-Marie Grondin

Rédacteur en chef : Guillaume Aubourg

Ont participé à ce numéro : Daniel AlarçonGuillaume AubourgMajda BouchanineChristophe BrosséSéverine ChampetierJean-Pierre DavidAmadou DialloPierre-Marie GrondinSylvette MilinMichel Taquet

Conception graphique,réalisation : Solange Münzer

Impression : Dumas Titoulet

N° imprimeur : 46193

Initiative Développementrecrute deux volontaires hydrauliciens

pour son Projet d’appui à la gestion de l’eau aux Comores (PAGEC)

Postes basés respectivement • sur l’île d’Anjouan, à pourvoir en décembre 07 • sur l’île de Mohéli, à pourvoir dès que possible

Initiative Développement intervient aux Comores dans le domainede l’hydraulique villageoise depuis 1996 à Anjouan (250 000habitants) et depuis 2005 à Mohéli (60 000 habitants).

ID a mis en oeuvre depuis 1998 plusieurs programmes hydrau-liques, qui ont abouti à la mise en place des structures suivantes :

– 80 comités villageois de gestion de l’eau formés sur les 2 îles

– la Fédération des comités de gestion de l’eau d’Anjouan (UCEA),qui rassemble 60 comités bénévoles parmi les 90 villages de l’île ;

– la Fédération des comités de gestion de l’eau de Mohéli (UCEM),qui rassemble 15 comités parmi les 23 villages de l’île ;

– des Services de l’Eau qui contractualisent avec les comités pourfournir toute une gamme de services.

Depuis 2005, le projet est financé par l’AFD dans le cadre du Pro-gramme d’appui à la gestion de l’eau aux Comores (Pagec) pourun montant de 1,5 M€ sur 4 ans.

Le/la Volontaire viendra en appui technique et organisationnel àl’UCEA et à l’UCEM, notamment dans la formation, l’appui et lacoordination de techniciens locaux. Il/elle sera encadré(e) par leresponsable de programme ID/Pagec sur Anjouan et Mohéli.

PROFIL DU POSTULANT..

• Formation technique spécialisée en hydraulique• Première expérience dans des projets d’hydraulique villageoise

dans les PVD• Maîtrise des techniques d’animation participative• Expérience dans le domaine de la formation souhaitable• Esprit d’initiative et autonomie, capacité à se positionner en

appui à une structure locale

CV + LM + photo sous réf. VOL/ANJ ou VOL/MOHInter Aide

44, rue de la Paroisse 78000 Versailles [email protected]

Pour plus de renseignements : www.id-ong.org

16 La lettre du pS-Eau n° 55 • octobre 2007

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