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“En-Vol” PLIER 1000 GRUES À L’HÔPITAL Une création menée par Nathalie Charmot, en résidence d’artiste au CHU de Saint-Etienne de juin 2014 à mars 2015, invitée à animer des ateliers à médiation artistique pour construire une œuvre collective et pérenne avec les patients et les soignants du Pôle Psychiatrie et MPR (Médecine Physique et de Réadaptation) dans le cadre du programme régional «Culture & Santé». Toujours un pli dans le pli, comme une caverne dans la caverne. L’unité de matière, le plus petit élément du labyrinthe, est le pli, non pas le point qui n’est jamais une partie, mais une simple extrémité de ligne (...) Le dépli n’est donc pas le contraire du pli, mais suit le pli jusqu’à un autre pli. (...) La science de la matière a pour modèle l’ «origami», dirait le philosophe japonais,ou l’art du pli de papier. Gilles Deleuze, Le pli, Paris, Minuit, 1988.

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“En-Vol”PLIER 1000 GRUES À L’HÔPITAL

Une création menée par Nathalie Charmot, en résidence d’artiste au CHU de Saint-Etienne de juin 2014 à mars 2015, invitée à animer des ateliers à médiation artistique pour construire une œuvre collective et pérenne avec les patients et les soignants du Pôle Psychiatrie et MPR (Médecine Physique et de Réadaptation) dans le cadre du programme régional «Culture & Santé».

Toujours un pli dans le pli, comme une caverne dans la caverne. L’unité de matière, le plus petit élément du labyrinthe, est

le pli, non pas le point qui n’est jamais une partie, mais une simple extrémité de ligne (...) Le dépli n’est donc pas le

contraire du pli, mais suit le pli jusqu’à un autre pli. (...) La science de la matière a pour modèle l’ «origami»,

dirait le philosophe japonais,ou l’art du pli de papier.

Gilles Deleuze, Le pli, Paris, Minuit, 1988.

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Au Japon, une légende voudrait que la grue, l’un des plus grands oiseaux au monde, puisse vivre mille ans, et que quiconque plierait 1000 grues de papier, verrait son vœu ou ses rêves se réaliser.

Le pliage de la grue en origami est devenue un symbole de paix : elle est associée à une jeune fille japonaise, Sadako Sasaki qui fut ex-posée, enfant, au rayonnement du bombarde-ment atomique de Hiroshima. Elle devint alors «hibakusha», une survivante de la bombe ato-mique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier 1000 grues pour guérir mais mourut de leucémie en 1955 à l’âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de grues.

Il est entré dans la tradition de plier 1000 grues en papier lorsqu’un proche ou un ami est gra-vement malade. Au-delà de la superstition, cet acte procure courage et volonté.

L’histoire de Sadako a été racontée dans beau-coup de livres et de films ; dans une version, elle écrit un haïku dont le sens est le suivant : «J’écrirai la paix sur tes ailes et tu voleras de par le monde pour que plus jamais les enfants ne meurent ainsi».

LA LÉGENDE DES 1000 GRUES[senbazuru] 千羽鶴, せんばづる

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Le 20 juin 2014, veille de l’été, 230 grues sont déposées au faîte de la clôture, prêtes à l’envol

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Plier-déplier ne signifie plus simplement tendre-détendre, contracter-dilater, mais envelopper-développer, involuer-évoluer. L’organisme se définit par sa capacité de plier ses propres parties à l’infini, et de

les déplier, non pas à l’infini, mais jusqu’au degré de développement assigner par l’espèce. Le plus simple est de dire que déplier, c’est aug-menter, croître, et plier, diminuer, réduire, «rentrer dans l’enfoncement

d’un monde».

-Gilles Deleuze, Le pli, Paris, Minuit, 1988.-

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Des chapeaux-architectures défilent à vélo [Biennale Design, St-Etienne], des habits-refuges enveloppent [Palais Galliera, Paris], des costumes-tableaux s’accrochent aux cimaises [Galerie Médium, Bratislava], ou se dévoilent sur scène [Île Noire, Comédie de St-Etienne], des coiffes de fils, ouvertes à tous vents [SEMA, Viaduc

des Arts, Paris], s’envolent, s’installent au plafond, deviennent lumineuses [Musée de la Mine, St-Etienne]. Plas-ticienne, costumière, scénographe, initiatrice d’échanges entre artistes de différents pays, ou d’oeuvres participatives, [Institut Plein Vent, St-Etienne], mon parcours est jalonné d’ «d’objets» improbables, objets de poésie disent-ils. Avec de la ficelle, du papier, des matériaux textiles, des éléments glanés dans la nature, je me plais à rêvasser, et mes mains se laissent entraîner [«MY», mise en tension électro-acoustique,

d’un réseau de fils dans les arbres, Nuits de la Bastie d’Urfé]. Quelques fois, ma passion me conduit au pays du kimono-origami-haïku, le Japon contrée de toutes mes influences [Résidence de recherche chez Yukari Fujimoto,

Kyoto] ; un jour, l’art de plier le papier s’invite dans mes compositions, et la figure symbolique de la grue devient une forme modulante qui construit et rythme mon travail, une recherche faite d’aller-retour entre sculpture, couture, pliure, dans laquel se tissent et se déplient mon intérêt pour l’art de vivre nip-pon, «l’arte-povera», l’écriture poétique [costumes Fête du livre, St-Etienne]. Ici, maintenant, il y a ces choses en papier plié : brins de grues, bouquets de papier que l’on n’arrose pas ni ne se fanent, arbres à mots, suspensions d’oiseaux migrateurs [En-vol, CHU St-Etienne] ; il y a un long chemin en création que j’ai envie de partager, avec l’idée de transmettre, d’utiliser l’art comme médium de rencontre, de culture, de soin.

NATHALIE CHARMOT • 04 77 410 287 • [email protected]

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Créer l’en-volplier 1000 grues à l’hôpital, une invitation à partager ma pratique

«Créer un espace non thérapeutique, un espace dégagé du soin, est profondément soignant, d’oùl’importance de faire venir des artistes à l’hôpital». Bernard Cadoux.

Mon idée pour le projet «en-vol», est de faire découvrir l’art de plier le papier, «origami», enseigné au Japon dès l’enfance pour favoriser la coordination de l’esprit et des mains ; initier au langage des plis (pli montagne, pli vallée), aux symboles de base (pliage préliminaire, pli renversé intérieur) ; apprendre la figure de l’oiseau porte-bonheur, la grue «tsuru» ; pas à pas mémoriser ce pliage, l’apprivoiser, par la répétition lente du geste, l’entrainement précis des mains et des doigts, une chorégraphie toute en symétrie.

Plier ensemble, autour d’une grande table, dans un climat serein, créer de l’harmonie, un état calme et méditatif, propice à la bienveillance, à l’apaisement, parce que (peut-être) plier soigne et que l’origami se partage.

J’ai pensé les étapes de la façon suivante : proposer des carrés de papier blancs de différentes tailles, sur lesquels les participants pourraient tracer des mots, des signes, dessinés à l’encre de chine ; à partir de ces carrés devenus noirs et blancs, plier les grues nippones qui deviendraient porteuses de messages secrets ; fabriquer ensemble beaucoup d’oiseaux, des dizaines, des cen-taines, plier 1000 grues, comme le veut la légende, «senbazuru» ; investir l’espace par petites touches, suspendre, faire voler, à l’intérieur de l’hôpital, dans une installation pérenne en forme de voute céleste, une nuée volante, un vol migrateur ; à l’extérieur, dans le parc, imaginer une intervention éphémère, où chacun serait invité à aller déposer sur la clôture d’enceinte, les grues prêtes à l’envol, à l’occasion d’un moment de rencontre festif et poétique.

«…alors je prenais une feuille de papier et je la pliais, j’ai commencé à beaucoup plier, et à mesure que je pliais j’entendais le papier raconter des histoires, c’était des pliages des grues parce que c’est le pliage de la guérison, et la grue racontait des histoires.»1

J’ai installé «l’atelier-plier» sur la mezzanine dans le hall du Pôle Psychiatrie : un grand bloc de tables qui peut accueillir une douzaine de plieurs de papier et un autre ensemble,plus réduit, pour ce que j’appellerais «le tracé libre».

Il s’agit d’un atelier dit «ouvert» qui accueillera les participants tout au long de la journée sans

1 extrait de l’émission : Un japon imaginaire. In L’atelier de la création. France Culture, octobre 2012.

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savoir précisément qui viendra et quand. J’ai conscience de proposer quelque chose d’ambitieux dans le cadre de l’hôpital : le pliage de la grue est complexe, il exige l’enchainement et mémorisa-tion d’une dizaine d’étapes.

Dès la première journée, je suis étonnée par la patience des patients, leur «bonne volonté», la bienveillance des soignants qui les accompagnent, leur disponibilité, l’envie commune de se prê-ter au jeu que je propose. Chaque participant parviendra à plier plusieurs grues, tous découvriront l’instant magique de son déploiement : «nous allons ouvrir ses ailes, entre le pouce et l’index, on tire doucement, dans un mouvement rond, pour faire gonfler le corps de l’oiseau...»

Créer ensemble, faire naitre la grue «tsuru» d’un simple carré de papier, initier à cette mise en vo-lume qu’est la tradition ancestrale du papier plié, raconter une histoire... c’est donner une autre di-mension à ma pratique artistique habituellement solitaire et silencieuse. J’assiste à «l’émerveille-ment devant l’objet créé», je vois «se ré-animer de petites étincelles».

Il y a de la solidarité et de la complicité entre les participants de l’atelier pour que chaque oiseau parvienne à voir le jour ; chacun aide là où il se souvient, montre le geste qu’il a mémorisé ; chaque grue est acceptée avec ses particularités, sa forme, son style, l’inclinaison de son cou, le courbe de ses ailes, les motifs noirs que créent les signes dessinés à l’encre nichés dans ses plis.

Au détour d’une conversation, je comprends différemment la légende des 1000 grues, l’histoire de la petite fille qui voulait plier pour guérir, et je me dis que le sens symbolique de cette histoire pourrait être : «plier pour continuer à vivre».

Nathalie CHARMOT

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Le CHU de Saint Etienne entreprend depuis plusieurs an-nées des actions «Culture et Santé» qui invitent des artistes à venir développer des projets au sein même de l’institution, en intégrant équipes soignantes, patients, familles et visiteurs parfois. Dans ce contexte, nous avons invité l’artiste Natha-lie Charmot à venir parler de son travail pendant un temps d’échange avec des personnels soignants avec pour perspec-tive le démarrage d’un futur projet.

La présentation de ce travail a été particulièrement ap-préciée par l’assemblée présente le 11 avril 2013 et a ouvert la voie au lancement d’un projet de collaboration autour du thème de l’origami et de la sculpture. L’enjeu étant d’installer in situ une œuvre conçue et fabriquée avec un groupe de par-ticipants hospitaliers.

Les trois sessions de travail menées au long de cette an-née de résidence dans notre établissement se sont déroulées dans d’excellentes conditions, Nathalie Charmot faisant preuve

d’une grande attention envers le groupe, d’une qualité relation-nelle juste, apaisante et sincère, mêlée d’exigence artistique.

Patients et soignants ont été très nombreux à participer à ces journées de création dans une émulation collective qu’a su créer l’artiste autour de ce projet ambitieux : fabriquer un plafond de 1000 grues en papier suspendues sur la mezzanine du Pôle de psychiatrie.

Cette installation est à présent en place ; elle a aussi été présentée lors de la Biennale du Design Off en mars 2015 : elle a séduit les nombreux visiteurs par son évidente force poétique et la belle humanité dont elle est porteuse. Lors du vernissage, on pouvait lire de la fierté sur les visages des per-sonnes qui ont participé à cette expérience.

Mourad HARAIGUEChargé des projets «Culture et Santé»

CHU St Etienne. Pôle de Psychiatrie.

COORDINATION DU PROJET : Mourad HARAIGUE - Chargé des projets Culture et Santé au Pôle de Psychiatrie, Isabelle ZEDDA - Chargée de communication et culture au CHU de St-Étienne.

REMERCIEMENTS : Frederic BOIRON - Directeur Général du CHU de Saint-Etienne, Louis COURCOL - Directeur de la communication et des usagers, Nathalie BORGNE - Directrice des soins, Hervé CHAPUIS - Directeur du Pôle de psychiatrie, Professeur Catherine MASSOUBRE - Chef de Pôle de psychiatrie, Professeur Vincent GAUTHERON chef de service MPR pédiatrique et son équipe, Gilles CHAMBRY - Directeur des travaux et des équipements techniques et l’ensemble de ses équipes, Lucas MARTINET - Chef de projet de la Biennale Design Off, Chantale JOASSARD - Journaliste à TL7, Laurent Suchel...

Le projet a été soutenu par la ville de Saint-Étienne et dans le cadre du dispositif «Culture et Santé» par l’Agence Régionale de la Santé, la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Région Rhône-Alpes.

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systèmegraphiqueJean-ClaudePaillasson