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L’actualité non-officielle de l’œuvre de Jacques Martin INTERVIEW EXCLUSIVE Christophe Simon en état de grace HISTOIRE Le contexte de l’Ibère INTERVIEW EXCLUSIVE Roger Leloup le premier des assistants BILAN ET PRÉVISIONS Quoi de neuf chez Casterman ? ORION Blandine raconte : Périclès SCOOP SUR ORION Les premiers essais de Marc Jailloux 9 Enfants d’ Alix WEBZINE TRIMESTRIEL - SPÉCIAL FÊTES 2007-2008

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L ’ a c t u a l i t é n o n - o f f i c i e l l e d e l ’ œ u v r e d e J a c q u e s M a r t i n

I N T E R V I E W E X C L U S I V E

Christophe Simon en état de grace

H I S T O I R E

Le contexte de l’Ibère

I N T E R V I E W E X C L U S I V E

Roger Lelouple premier des assistants

B I L A N E T P R É V I S I O N S

Quoi de neufchez Casterman ?

O R I O N

Blandine raconte :Périclès

S C O O P S U R O R I O N

Les premiers essaisde Marc Jailloux

9

Enfants d’AlixWEBZINE TRIMESTRIEL - SPÉCIAL FÊTES 2007-2008

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Dans quelques mois, Alix fêtera ses60 ans d’existence. C’est mainte-nant à Christophe Simon querevient le privilège et la responsa-bilité de continuer à faire vivregraphiquement ce personnagepresque deux fois plus âgé que lui. Il a gentiment accepté de nousrecevoir dans son atelier et derépondre à toutes nos questionsavec une grande franchise. Rencontre avec un dessinateurheureux.

Interview réaliséepar Jean Marc Milquet

Lors de notre dernière rencontre il y a presquedeux ans, tu te préparais à reprendre Orion.Depuis, les choses se sont précipitées et te voilàmaintenant devenu le dessinateur d’Alix. Que dechemin parcouru en si peu de temps, finalement !C’est vrai que depuis mon come-back, je suis alléde surprises en surprises. J’ai tout d’abord com-mencé un Voyage d’Alix sur Jules César, puis, dansla foulée, le 3ème épisode de la série Orion. A peinem’étais-je mis à ce travail que l’on me proposaitde reprendre l’épisode d’Alix «C’était à Khorsa-bad». Tout s’est vraiment enchaîné très rapide-ment et j’ai donc dû me résoudre à passer la mainen ce qui concerne Orion. Il s’agit en effet deuxséries assez proches finalement et comme Alix mesatisfait complètement et me prend actuellement

tout mon temps, je préfère alors me consacrer àcelle-ci. Je poursuis par contre le Voyage d’Alix surJules César grâce à l’aide d’une amie.

Te voilà maintenant sous les feux de l’actualité,mais tu es passé par une période noire après tonéviction de Lefranc, une série qui, tu l’as parailleurs admis toi-même, te correspondait moinsbien qu’Alix. Comment as-tu réagi alors ?J’avais débuté dès 19 ans dans l’équipe Martin, jen’avais donc connu que ce métier-là. Quand j’ai dûarrêter la BD à ce moment, j’ai alors été confrontéau monde du travail pour la première fois en vivantde petits boulots et en subissant des conditions devie très difficiles. J’avoue avoir alors véritablementtouché le fond financièrement et socialement par-lant : j’étais fauché, ignoré par la plupart des gensqui, quelques mois auparavant me considéraientencore comme le dessinateur de Lefranc. J’avaisdonc perdu toute confiance en ma capacité à fairede la bande dessinée .

Tu avais réellement fait une croix sur ta carrièrede dessinateur à ce moment ?Tout à fait. Dans mon esprit, j’avais quitté cemilieu sur un constat d’échec en me disant que laBD n’était pas faite pour moi, mais je n’ai cepen-dant jamais cessé de dessiner ni de suivre descours après mes journées. J’ai également continuéà vendre des dessins n’ayant aucun rapport avecAlix, ce qui me permettait d’améliorer quelque peumon ordinaire. C’est alors que Jimmy Van denHautte de chez Casterman est venu me rechercher

et je lui suis vraiment reconnaissant d’avoir tou-jours cru en moi. C’est grâce à des gens comme luiet Arnaud de La Croix que j’ai réintégré ce mondede la BD que je croyais perdu à tout jamais.J’ai donc réellement traversé une période trèspénible qu’avec le recul je ne regrette cependantpas, car c’est également une école de vie.

Comment se déroule le rôle de chacun lors de laconfection d’un épisode d’Alix ?Je précise d’abord que ce nouvel album représentele premier Alix que j’ai vraiment dessiné seul dudébut à la fin. Pratiquement, je prends en chargetoute la partie graphique, c’est-à-dire le découpa-ge et le dessin en jouissant d’une grande liberté demise en page. Patrick (Weber, le scénariste chargéde développer le synopsis de Jacques Martin) melaisse simplement quelques consignes qu’il jugeimportantes et cette façon de travailler meconvient parfaitement. J’aime que chacun se trou-ve à sa place et nous fonctionnons donc en totaleharmonie.

Ta reprise d’Alix semble faire l’unanimité, ce quin’est pas évident car les critiques sont souventtrès dures avec les séries de Martin, commentexpliques-tu ça ?Je me dois de préciser qu’à l’époque où j’ai débutéchez Martin, mes seules références en matière deBD étaient justement Alix et Corentin (de Cuvelier),deux univers assez proches finalement. Je suisdonc arrivé vierge de tout style propre à cemoment-là. J’ai alors appris mon métier de dessi-

Enfants d’Alix

CHRISTOPHE SIMON, en état de grace...

I N T E R V I E W E X C L U S I V E

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nateur auprès de lui, et mon style est venu par lasuite. Je pense que cela constitue l’un des atoutsqui a joué en ma faveur pour cette reprise.Quant à faire l’unanimité, je ne sais pas si c’est lecas, tu me dis avoir lu d’excellentes critiques et çama va droit au cœur. Mais je ne néglige jamais lesavis négatifs quand ils s’avèrent argumentés carj’y trouve toujours matière à m’améliorer.

Dans cet album, «L’Ibère», on remarque que tonpersonnage d’Alix évolue considérablement : tule dessines de façon très «martinienne» audébut, puis, petit à petit, on sent que tu te laissesaller, que tu te l’appropries en quelque sorte…C’est vrai que je me suis laissé aller en cours deroute. Au début d’un nouvel album, j’éprouve tou-jours un certain stress qui disparaît ensuite auprofit du plaisir que je prends alors au fur et àmesure que je progresse. D’autre part, il me fallaittravailler dans des délais très courts, j’ai alorsacquis au long de cet album une certaine sponta-néité : quand tu vis 10 heures par jour avec Alix,tout finit par paraître alors beaucoup plus naturel.

L’action de cet album se déroule 4 ou 5 ansaprès la période «normale» des aventuresd’Alix, en as-tu tenu compte pour la morphologiedes personnages ? On peut remarquer qu’Enak,par exemple, semble un peu plus «adulte» ?Non, ça n’a pas joué pour cet épisode. Mais il estpossible qu’une évolution se soit produite incons-ciemment dans ma manière de dessiner Enak, car,dans mon esprit du moins, il ne s’agit pas d’unenfant, mais d’un jeune adulte.

Les rares reproches qui te sont parfois adressésconcernent l’absence de décors dans cet album.Est-ce dû au rythme de travail auquel tu devaist’astreindre ?En fait, le scénario ne se prêtait tout simplement

pas aux décors ou aux séquences impression-nantes (mis à part la scène de la bataille). Maisqu’on se rassure, il y en aura beaucoup dans l’épi-sode que je viens de débuter, et j’en suis heureuxcar ça m’a manqué à moi aussi, je l’avoue !

Ce prochain album paraîtra l’année prochaine,te voilà de nouveau dans l’urgence ?Oui et il sortira l’année des 60 ans d’Alix ! En fait,travailler avec des délais assez courts ne medérange pas. J’avoue aimer ce genre de challengefinalement, même si la dernière ligne droite peuts’avérer très éprouvante nerveusement et physi-quement !

On sait qu’une deuxième équipe (Ferry-Weber)réalisera un épisode d’Alix «La cité engloutie».Vois-tu ça comme une rivalité ou comme uneopportunité pour toi de travailler moins dansl’urgence ?Je reconnais avoir eu un peu de mal au début àaccepter, non pas cette rivalité, mais cette alter-nance. Comme elle existe toutefois pour Lefranc etbientôt pour Jhen, je comprends donc parfaitementque l’éditeur décide qu’il en soit de même pourAlix. Je pense aussi que ça pourra me permettre deme consacrer davantage à mes hobbys, comme lapeinture, une autre de mes passions.

L’univers Martin s’agrandit d’années en annéesavec de nouveaux venus, quelles relationsentretiens-tu avec eux ?Je connais très bien Olivier (Pâques) et Vincent(Hénin) avec qui j’ai de très bons contacts. Plusglobalement, je trouve l’ambiance actuelle vrai-ment excellente au sein de toute l’équipe actuelle.Les séances de dédicaces sont pour nous l’occa-sion de se rencontrer autour d’un verre et de plai-santer. Comme il n’existe d’autre part aucune riva-lité, les relations en sont d’autant plus saines.

Tu es un dessinateur heureux, en somme !Tout à fait, je ne donnerais ma place pour rien aumonde, crois-moi (rires) ! Je prends énormémentde plaisir, tant dans mon travail que dans leséchanges avec les lecteurs. J’apprécie énormé-ment les séances de dédicaces que je viens d’évo-quer, au cours desquelles je pense me montrerbeaucoup plus ouvert qu’auparavant envers lepublic comme envers les auteurs. Je suis actuelle-ment occupé à redécouvrir avec un réel bonheurcet aspect important de mon métier. J’ajoute que jene me prends nullement au sérieux et que l’expé-rience m’a appris à relativiser les momentspénibles ou les périodes fastes comme celle-ci,j’essaye donc de demeurer lucide.

Pour terminer que pourrait-on te souhaiter ?Que ça continue !

Enfants d’Alix

Au début d’un nouvelalbum, j’éprouvetoujours un certainstress qui disparaîtensuite au profit du plaisir...

Ci-dessus : crayonné d’une planche du prochain album d’Alix : “Le Maitre du Pharos” prévu pour la fin 2008.

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C’est ainsi sous les yeux d’Alix et

d’Enak que meurt laRépublique Romaine

Enfants d’Alix

L’histoire de l’Hispanie romaine estd’abord celle d’une conquête quitraîne en longueur : il ne faut pasmoins de deux siècles, de 218 av. J.C.à 19 av. J.C. pour que la républiquepuis le jeune empire romainparviennent à la maîtrise de lapéninsule ibérique. Dossier préparé par Jey

Cette conquête de l’espace ibérique par lesromains a été contrainte à l’origine par la présen-ce de ce qui est alors l’ennemi le plus dangereuxde Rome : Carthage. L’Hispanie constitue ainsi undeuxième front, après l’Italie, dans la lutte à mortqui oppose les deux grandes puissances de l’occi-dent méditerranéen. Les puniques sont définitive-ment chassés par Scipion en 206. La fondationd’Italica (près de Séville) donne alors le coup d’en-

voi de la colonisation romaine et quelques annéesplus tard, en 197, deux provinces sont instituées :la Citérieure à l’est et l’Ultérieure à l’ouest.

UN GROUPE DE PLUSIEURS PEUPLESDébarrassés de Carthage, les romains doiventsoumettre la population autochtone : les Hispani.Ces derniers forment un patchwork de populationsaux origines plus ou moins énigmatiques. Parmiles groupes les plus importants, se trouvent lesceltibères, dans la partie centrale de la péninsule.Il n’agit pas ici d’une ethnie mais d’un groupe deplusieurs peuples se considérant ou considéréescomme celtes. Idem pour les lusitaniens, groupede populations localisé du Tage à la Galice, perçuscomme ayant une origine commune. Face à des Hispani politiquement divisés et géo-graphiquement morcelés, évoluant au sein d’unterritoire cloisonné aussi vaste que méconnu, leslégions romaines se trouvent ainsi confrontées àde multiples résistances de type guérilla. Laconséquence en est une conquête lente, bien diffé-rente de celle de la Gaule.

UNE SITUATION POLITIQUE COMPLEXELorsqu’Alix et Enak arrivent en Espagne, en 46,s’ajoute à une situation politique déjà complexe,la guerre civile qui oppose César aux partisans dela république en la personne des fils du défuntPompée, et qui vient se greffer sur la guérilla his-panique. En effet, après leur défaite à la bataille deThapsus (Tunisie), en avril 46, les fils de Pompée,

Pompée le Jeune et Sextus Pompée, se refugient enHispanie, aidés en cela par le ralliement à leurcause de deux légions de l’Ultérieure. Ils sontrejoints par Titus Labienus, un des principauxlieutenants de César durant la guerre des Gaules,passé dans le camp adverse. Ils réussissent àmobiliser suffisamment la province pour monterune armée de 13 légions, ce qui contraint à Césarà intervenir à la tête de 8 légions. La rencontreentre les deux armées se fait dans le sud del’Espagne, dans la plaine de Munda (prèsd’Osuna), le 17 mars 45. Le combat reste untemps indécis, mais César l’emporte finalementprovoquant la débandade du camp pompéen.Labienus est tué et les deux fils de Pompée réus-sissent à prendre la fuite, Pompée le Jeune étantcependant capturé et exécuté peu de temps après.S’en est fini des pompéens, définitivement lami-nés, mais pas des républicains.Munda offre la dictature à vie pour César, ouvrantla voie à l’empire dont il va appartenir à son filsadoptif, Octave, de mener à son terme le proces-sus évolutif. C’est également ce dernier, devenul’empereur Auguste, qui achève la conquête del’espace ibérique.C’est ainsi en Hispanie, sur le champ de bataillede Munda, sous les yeux d’Alix et d’Enak, quemeurt la république romaine.

Pour en savoir plus sur l’Hispanie romaine :Patrick LE ROUX, Romains d’Espagne : cités et politiques dansles provinces, IIe siècle av. J.-C. – IIIe siècle ap. J.-C., ParisArmand Colin, 1995, 181

Le contexte de L’ibèreL’Hispanie dans les déchirements de la fin de la république romaine

H I S T O I R E

En médaillon : Carte de l’Espagne romaine àl’époque d’Alix et des conquêtes de César.

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Enfants d’Alix

Roger Leloup est né à Verviers en1933. Il étudia l'art décoratif àl'institut Saint-Luc de Liège.Ildevint dès 1950, le premierassistant de Jacques Martin. Larencontre, s'est faite dans le salonde coiffure de la famille Leloup, oùle maître venait s'approvisionneren brillantine. Leur collaborationne devait durer qu'un été... Elles'acheva en 1969. L'annéesuivante vit la naissance de YokoTsuno, une enfant de RogerLeloup...

Dossier préparé par Serge Zenatti

LA FASCINATION POUR L’ALLEMAGNE Elle apparaît dès votre second album, le pre-mier conçu avec YOKO comme héroïne.Le site de la Lorelei est un site romantique,c’est un choix particulier pour votre histoire,d’où vient-il ?Je suis né à Verviers (Belgique) à 25 km d’Aix LaChapelle. Quand j’étais enfant, la frontière étaitfermée. Les douaniers m’empêchaient de lafranchir. Je me suis toujours dit qu’un jourj’irais dans ce pays dont ma mère me lisait leslégendes rhénanes. J’ai également fait monservice militaire à Düren

Comment avez-vous découvert Rothenburg ?Ce sont mes parents qui, en vacances sur laroute romantique, m’ont ramené des prospec-tus. Mon album, «l’orgue du diable», devait ini-tialement se terminer à Rothenburg. Mais leschangements que j’ai apportés au scénario nem’ont pas permis d’intégrer la ville à mon his-toire. J’étais parti dans l’idée de faire une his-toire d’alchimiste, puis j’ai vu un sifflet géantqui émettait des infra-sons, cela m’a donnél’idée d’un orgue donc la musique rendait fou.

«La frontière de la vie» est considérée parvos admirateurs et par le monde de la BDcomme votre meilleur album, comment cettehistoire est-elle née ?Lors d’un séjour en famille, j’ai trouvé dans unelibrairie, un ouvrage traitant du bombardementde la ville par les américains le 31 mars 1945,un bombardement au phosphore…Dans l’ou-vrage, il y avait une longue liste des personnesayant perdus la vie, dont celle d’une trentained’enfants et en particulier d’une petite fille quidevait avoir l’âge de ma fille. En parlant avecAnnick (ma fille), elle me demanda ce qu’elleétait devenue !!! Je fus obligé de lui dire qu’elleétait encore en vie, et j’écrivis l’histoire pourAnnick.

LA SCIENCE-FICTION ET L’ANTICIPATIONComment avez-vous découvert la science fic-tion ?

Je l’ai découverte grâce à mes lectures. JulesVernes, et son audace technologique, la lecturede la terrifiante «guerre des mondes» d’HGWelles mais aussi avec les Bd d’avant guerreaméricaine (que l’on appelle comics aujour-d’hui), comme Flash Gordon d’Alex Raymond etde Jacobs … (la Belgique étant occupée par lesnazies et sans lien avec les USA, EP Jacobs aterminé une histoire en cours).

Et votre passion pour le fantastique et l’anti-cipation ?Des lectures d’Edgar Allan Poe (dans des tra-ductions de Charles Baudelaire) et du filmNosfératu.

L’écriture d’un épisode de SF est-il un exerci-ce difficile ?La SF me demande beaucoup de documenta-tions techniques, pour rendre le récit le pluscrédible possible. Mais comme je fais de l’anti-cipation, en partant des travaux actuels desscientifiques, je peux me permettre de prendrede l’avance. J’ai été félicité par le corps médicalpour mes couveuses «des frontières de la vie».

LES ENGINSPourquoi, ne pas avoir inventé de voiture ?Parce que, je ne pouvais concevoir que Yoko rou-le dans une voiture. Si elle avait été conçue parun petit constructeur elle aurait été hors de sonbudget d’électronicienne et ça n’aurait pas été

ROGER LELOUPle premier des assistants

I N T E R V I E W E X C L U S I V E L'heure du Thé aux studios Hergé en 1958 avecl'équipe au grand complet : Bob de Moor, JacquesMartin, Baudoin Van den Branden, Hergé, AlexisRémi, Josette Baujot, France Ferrari, Joël Azara,Roger Leloup et Michel Demarets. Cérémonialimportant où chacun pouvait s'exprimer, exposerson histoire, tester son scénario...

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Enfants d’Alix

crédible. Néanmoins, je la fais rouler dans uneFiat X 1/9 qui était un véhicule de fonction,appartenant à un de ses employeurs. Elle roulesouvent dans des décapotables. C’est évidem-ment pour que l’on puisse bien voir les person-nages. Dans mon nouvel album, elle roulera enmini décapotable.

D’où vient cette passion pour les avions ?Ma passion débute tout jeune. J’ai toujours aiméconstruire des maquettes et cela ne me quitteraplus jamais… (Il assistera Jacques Martin surles «chromos voir et savoir» pour le journal deTintin). Les maquettes sont d’une grande utilitédans mon travail, elles me permettent de pou-voir dessiner l’avion sous toutes ses coutures etles angles possibles et en gardant l’exactitudedes formes. J’ai créé pour «Vol 714 pour Sydney»le Carreidas 160 . Puis j’ai donné à Yoko une suc-cession d’avions de ma conception.

VOYAGE DANS LE TEMPS Vous dites ne pas apprécier les aventures his-toriques, mais vous faites voyager dans letemps votre héroïne, c’est une façon détour-née de faire un peu d’histoire ?Je n’aime pas faire de récits historiques, maisles voyages dans le temps m’y obligent cepen-dant. C’est avec un très grand plaisir que j’aidessiné la Bruges du XVI siècle dans«L’alchimiste de Bruges» .

VOTRE ARRIVÉ CHEZ DUPUIS Comment avez-vous débuté chez Spirou ?Quand j’ai pris la décision de quitter les studiosHergé, c’était pour voler de mes propres ailes.Rentrer au Lombard (et par conséquent faireune histoire pour Tintin), signifiait donc resterprès d’Hergé, et donc de ne pas me détachertotalement des studios Hergé.Mon arrivée chez Dupuis s’inscrit dans une idéede rupture, pour commencer une nouvelle aven-ture (rappelons qu’en 1970, il n’y a quequelques journaux de BD : Spirou, Tintin, Piloteou encore PIF qui dépendent d’éditeurs commeDupuis, Le Lombard ou encore Dargaud, RogerLeloup c’est tourné vers l’éditeur le plus prochede lui, Dupuis maison belges, NDA).

Quels ont été vos premiers travaux ?J’ai commencé à travailler pour Peyo, sur desSchtroumpfs, puis j’ai rapidement enchainé surJacky et Célestin. Mais, j’ai donc proposé monpersonnage de YOKO TSUNO, pour remplacer lespersonnages de Peyo qui ne me convenaient pas

LES DÉBUTS DE YOKO TSUNOJ’ai à ce moment commencé «le Trio de l’étran-ge» jusqu’à la page 13. Néanmoins à cemoment là, la maison Dupuis a proposé de mefaire faire des histoires courtes avec l’aide deMaurice Tillieux (Gil Jourdan, Félix, etc... : legrand scénariste de chez Spirou).On décida d’utiliser, le troisième personnage,Pol, comme faire valoir de YOKO. Je réalisaisdonc : «Hold–up en hi–fi», «La belle et la bête»et «Cap 351». Lors du référendum Spirou, YOKOarriva cinquième et je pus reprendre «le Trio del’étrange» grâce aux lecteurs de Spirou. Nousétions le 21/06/1971. Cette pause m’a permised’affirmer un style moins Spirou.

LA TECHNIQUEComment définiriez- vous votre style ?Ce n’est pas de la ligne claire, mais mon proprestyle, sans doute influencé dans le domaine dequalité et précision par mes collaborations avecJacques Martin et Hergé. J’aime les effetsd’ombre et de lumière, absent du style désignécomme : la ligne claire.

Quel est votre façon de travailler ?Un crayonné puis un encrage immédiat, oualors la technique des calques ? Je travaille sur un format 40x30 cm. Je fais mescrayonnés sur 4 à 5 pages, avant de repasser àl’encre (Pour cela j’utilise des plumes anglaisesutilisées généralement par les lithographes).L’encrage n’étant pas un travail passionnant, jepréfère m’attarder sur mes crayonnés avant depasser à cette étape.

Vous ne faite pas vos couleurs, pourquoi ?Les couleurs sont faites par le studio Leonardo.Mais il est bien évident qu’ils travaillent selonmes instructions. Je leur donne les couleurs quej’ai faites au crayon sur des dessins complé-mentaires.

Seriez-vous opposé à faire vos couleurs parinformatique ?En fait, j’utilise le logiciel Photoshop pour fairemes essais de couleurs, sur les costumes demes personnages, le plus souvent.

Au studios Hergé, j’aisurtout travaillé sur desdessins techniques (avionset voitures) et sur certainsdécors, comme la gare deGenève. Mais on ne retientsouvent que la conceptiondu Carreidas 160.

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LES PERSONNAGES : YOKO D’où vient YOKO TSUNO ? Qui est son inspira-trice ?YOKO m’a été inspirée par une amie que j’airencontrée dans les années 1950. Son caractèreindépendant et libre à une époque où lesfemmes n’étaient pas émancipées comme denos jours, cela m’avait beaucoup impressionné.

Yoko a 37 ans, comme moi. Vous pensez queson personnage a vieilli depuis le début de sesaventures, disons qu’elle est passée de lavingtaine à la trentaine ? YOKO n’a pas d’âge précis. La vision que le lec-teur a de son âge dépend souvent de son inter-locutrice féminine. Il est certain qu’elle est lacadette de Kany et l’aînée d’Emilia... (sourires).Seul Ingrid doit avoir le même âge qu’elle.

Le lecteur que je suis a été surpris du viragepris à la fin du tome 14 , «le feu du wotan». Onvoit Yoko et Vic, sur une planche voile, elle estdans ses bras. Cela donnait l’impressiond’une possible relation amoureuse. Pourquoine pas avoir donné à Vic et Yoko l’occasion dedevenir un couple ? Je veux laisser mes lecteurs libres de penser, decroire, que YOKO leur est accessible.

L’album 15 marque pour moi une césure, il medonne l’impression, que le personnage n’évo-lue pas avec le public de ses débuts et setourne vers les adolescentes. Cela est unevolonté de votre part ? Oui, il y a une volonté affirmée d’écrire plutôtpour un lectorat féminin. Je suppose cependantque les garçons les lisent quand même (commel’auteur de l’article).

Pourquoi avoir raconté, la jeunesse de YOKOen roman ?Pour donner vie à mon personnage, pour que jepuisse comprendre sa psychologie. YOKO estcomme ma fille. Cela permet également auxnombreux admirateurs de mieux comprendre laconstruction de son caractère et de vivre toutsimplement sa jeunesse. Une BD aurait étéqu’une longue suite d’anecdotes !!! Le romanpermet cette introspection, donc de pouvoirappréhender le personnage de YOKO.

LES PERSONNAGES : LES GARÇONSVic et Pol ont des rôles de plus en plus effacésau fur et mesure des aventures, quelle en estla raison ?Essentiellement, parce que ce sont des his-toires de YOKO, mais aussi pour me permettrede mettre ne place d’autres personnagespresque toujours des caractères féminins.

Avez-vous peur, d’être, comme l’était Hergé,obligé de montrer la famille à chaque album ?La question précédente y répond. Il est vrai aus-si que la présence des deux, ou même l’un desdeux n’est pas indispensables dans toutes leshistoires.

LES COLLABORATIONSAvec Jacques Martin, quel a été votre travail ?J’ai travaillé avec lui sur les décors des Lefrancet ceux d’Alix à partir de la “Griffe noire”. Et surles chromos “voir et savoir” pour le journal deTintin. J’ai terminé ma collaboration sur l’album«Iorix le Grand» à la 1ère case.

Au studio Hergé ? Quel était votre travail ?J’ai surtout travaillé sur des dessins techniques(avions, voitures ou encore la chaise à roulette

du capitaine Haddock dans «Les bijoux de laCastafiore») et sur certains décors, comme lagare de Genève. Mais on ne retient souvent quela conception du Carreidas 160.

Avez-vous participé aux scénarios ?J’ai participé avec Bob De Moor au prè-scénariode «Tintin et les Picaros», juste avant de partirdes studios. Mais je lui avais également propo-sé un scénario ( on connaît la réticence d’Hergéaux scénari qui n’étaient pas de lui).Finalement je l’ai utilisé pour faire le tome 3 deYOKO, «La forge de Vulcain».

Que vous ont apportés ces collaboration?J’ai toujours donné le meilleur de moi-même.J’ai fait mon travail avec passion.(NDA : ce que confirment les auteurs, JacquesMartin et Hergé qui ont été très heureux et satis-fait de travailler avec R.Leloup. Lors d’une dis-cussion avec J.Martin, il m’a rapporté que cedernier avait été son meilleur collaborateur).Comme mes initiateurs, j’ai décidé de faire dela Bd en étant mon propre scénariste).

Que s’est-il passé le 21/07/1969 ?Hergé avait été convié par la RTBF (télévisionBelge) à suivre l’alunissage d’Appollo XI. Ilm’avait demandé de l’accompagner commeassistant technique. C’est peut être grâce àcette émission que j’ai conçu l’une des pre-mières scènes du «Trio de l’étrange».

Enfants d’Alix

Yoko m’a été inspiréepar une amie que j’airencontrée dans lesannées 1950. Soncaractère indépendantet libre à une époqueoù les femmes nel’étaient pas...

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Le Carreidas 160 a une histoire bien particu-lière en dehors des studios Hergé ?Oui, en quittant les studios, j’ai pensé, naïve-ment peut être, me présenter chez un construc-teur d’avion. Je suis donc allé avec mon écorchéchez Sud-Aviation (Airbus aujourd’hui). La per-sonne qui m’a fort aimablement reçu a reconnudans mon Carreidas 160, un détail : j’avais des-siné la moitié du train avant du concorde mal-heureusement je n’étais pas ingénieur …

PROJETSOu en êtes-vous du tome 25 de YOKO TSUNO ?J’en suis presque à la moitié de l’histoire. Elledevrait s’intituler «La servante de Lucifer».

C’est une aventure terrestre ?Oui, YOKO, emmène Emilia dans les entraillesde la terre, et va rencontrer, à sa grande surpri-se des Vinéens…

REMERCIEMENTSJe tiens à remercier M. Leloup de m’avoir accor-dé cet entretien, avec toute gentillesse, et dem’avoir raconté moultes anecdotes sur sa vied’auteur de BD.

Enfants d’Alix

7200 eurospour une planche des Légions PerduesRoger Leloup lors d’une excellente interview

diffusée en décembre dernier sur la chaînetélévisée française Public Sénat : www.publicsenat.fr Il y a des événements qui ne passent

pas inaperçus. Celui de proposer ensalle des ventes une planche desLégions Perdues (1962) en est un.

Les planches de Jacques Martin étant telle-ment rares sur le marché des dessins originauxqu'elles ont pris l'habitude de rentrer dans descollections personnelles pour ne plus jamaisen ressortir. Le nombre d’entre elles proposéeslors de ventes aux enchères en France ou enBelgique n'excèdent jamais le rythme de uneou deux par an.Celle proposée (planche 17 de ce même albumreproduite ci-contre) à l'hôtel Drouot lors de lavente du 8 décembre a connu un joli succès.Estimée à 4.000 euros (4.800 avec les frais),elle a été l'objet d'une lutte acharnée entre troiscollectionneurs pour finalement s'arrêter aprèsquelques minutes de suspens et faute de com-battant, à la somme rondelette de 7200 euros(avec les frais). C'est un très joli score pour cet-te planche qui n'est pourtant pas l'une des plusbelles de cet album mythique, l'un des plusgrands classique de la BD franco-belge.Une belle performance qui prouve que JacquesMartin reste l'un des auteurs des plus chers dela bande dessinée. Avec deux records à battre :celle d'une autre planche des Légions Perdues(la magnifique planche 13), adjugée 11.300euros avec les frais chez Drouot en 2003 et la

couverture de la Grande Menace adjugée24.500 euros avec les frais chez Tajan en 2004.

Un marché de l'art en constante évolution ettrès représentatif de la pleine santé de l'œuvrede Jacques Martin. Une excellente nouvelle.

V E N T E S A U X E N C H È R E S

SUITE DE LA PAGE 7

Drouot, le 8 décembre dernier : deux enchérisseurs au téléphone et une personne dans la salle pour cette

planche des Légions Perdues.(Photo Olvier le Duo)

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Enfants d’Alix

Les enfants d'Alix dressent le bilande l'année écoulée et vousproposent un calendrier sur lesparutions à venir, grâce à unentretien avec Jimmy Van denHautte, éditeur des collectionsJacques Martin chez Casterman.

Si cette année fut fertile en parutions, les ventes,elles, restent tout à fait correctes dans l'en-semble…

ALIXCommençons par le nouvel Alix, toujours enrayons, « L'Ibère ». Cet album se vend très bien enBelgique. En France, nous ne connaissons pas leschiffres mais d’après les premiers retours et leséchos des distributeurs comme la Fnac ou Virgin,les ventes seraient plutôt prometteuses. A suivredonc. Il est bien accueilli par la très grande majo-rité des lecteurs et des critiques, notamment grâ-ce à la grande maturité du dessin de ChristopheSimon qui a su retrouver la touche graphique «Made by Jacques Martin » que ses prédécesseursavaient du mal à recréer.

LES TRILOGIES ALIXLes aventures Romaines et Grecques : ces trilogiesregroupent deux aventures d'Alix et un album devoyage d'Alix. Elles reprennent la thématique d’unpays visité par Alix. Les résultats de ventes sontexcellents, sachant que le public visé est celui deshypermarchés et des grandes surfaces et que les

albums de Jacques Martin sont souvent absentschez ce type de distributeurs. A noter les trèsbelles couvertures réalisées par notre webmaster,Christophe Fumeux, à partir de dessins originauxde Jacques Martin.

LOÏSLoïs, Le code noir, est, selon l'éditeur un bon album(scénario et dessins). Olivier Pâques est un dessi-nateur qui évolue d'album en album.Malheureusement, dans un contexte de marchédifficile, les ventes restent moyennes. A noter quel'éditeur Casterman a réalisé en cette année 2007des bénéfices.Je m'associe ici à Jimmy Van den Hautte, pour

rendre hommage à Patrick Weber qui a cetteannée, repris chaque scénario déjà commencé desaventures d'Alix, Loïs et Lefranc , en tenant comp-te des planches déjà dessinées!

LES VOYAGES (ALIX, LOÏS, LEFRANC)Pour la collection des voyages, c'est étonnammentWaterloo de Legein qui s'est le mieux vendu, cecigrâce à un thème porteur, Napoléon, et ce, malgrédes couleurs peu satisfaisantes, mais qui serontretravaillées dans un avenir proche.. Peu de sor-ties cette année dans cette collection: un belalbum consacré à Venise par Sallustio, lesEtrusques II par Denoël et l'aviation III par Régric.Pour Casterman , cette série des voyages sert debanc d'essai pour trouver de bons dessinateurs,capables de reprendre soit une série créée par leMaître, soit une série dans la nouvelle collectionparrainée par J.Martin (cf"les parutions 2008").Ainsi, Yves Plateau dessinera Néron, sur scénariode Maingoval, et Régric reprend Lefranc années 50.

LEFRANCLes aventures de Lefranc et Alix en fac-similésintéressent les nostalgiques; les ventes sont trèsbonnes. A noter la prévision de concevoir de pseu-do fac-similés. Ainsi, le Maître de l'atome, ressortirait avec sondos toilé rond proche de ceux édités par leLombard dans les années 50 et en prime, une nou-velle couverture, de nouvelles planches de bd...(Taymans est d'accord pour en dessiner de nou-velles), l'intégrale des crayonnés de J. Martin.

Quoi de neuf chez Casterman ?

B I L A N E T P R É V I S I O N S De gauche à droite : Alix, les aventures gauloises, la troisième trilogie. Illustration tiréede l’Iliade et tlisée pour la carte de voeux 2008 deJacques Martin. Cléopâtre, projet de couverture.Jhen, planche 11 de la prochaine aventure...

Retrouver intactes, les émotions de la(re)découverte des anciennes éditions toîlées

du Lombard avec les fac-similés.

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Enfants d’Alix

L’ILIADEL'année 2007 s'est terminée en beauté grâce àl'Iliade, paru aux éditions du Cadran, livre debibliophilie. Cet ouvrage est dessiné parChristophe Simon et Jacques Martin qui ont de quoiêtre ravis par la qualité extraordinaire de ce livre.

LES PRÉVISIONS 2008Il reste à espérer qu’il vous reste de la place dansvotre bibliothèque car 20 albums annoncés parCasterman dans la collection Univers Martin.

JANVIER • Le voyage de Jhen consacré à Strasbourg

par Muriel Chacon

FÉVRIER• Aventures Gauloises• Aventures Grecques

MARS • Voyage d'Alix consacré à Alexandre le Grand • Voyage de Jhen sur les Templiers par Venanzi

AVRILNouvelle collection, parrainée par Jacques Martin:• Sur les traces d'Alexandre le grand

par Maingoval et Torton

• Sur les traces de Cléopâtrepar Maingoval et Leanerts

MAI • Après s'être perdu dans les dédales de la

murailles de Chine, Erwin Dreze nous offre enfin son voyage d'Alix sur la Chine!

• Remaquettage et nouvelle couverture pour les Jeux Olympiques Antiques.

• Lefranc années 50 revient dans "Londres en Peril", par le trio Wesel, Taymans et Drèze.

• Fac-similé "le mystère Borg" par Jacques Martin.

JUIN• Collection, Jacques Martin présente:

"les costumes de la révolution" par Jean-Marie Paques, père d'Olivier Paques.

• Nouvelle couverture du voyage de Jhen sur les Baux de Provence

AOÛT • Jacques Martin présente "la campagne

d'Egypte", par Jérôme Mondolini.

SEPTEMBRE• Le grand retour de Jhen ! "Les sorcières "

en est le titre, dessiné par Caymanset

Hugues payens d'après un synospis de Jacques Martin. Le Pleyers est annoncé pour 2009. Mais nous retrouverons tout de même le grand Pleyers, grace à un voyage de Jhen sur Gilles de Rais.

• Sur les traces de Néron, par Yves Plateau et Maingoval.

OCTOBRE/NOVEMBRE• Fac-similé "Alix l'intrepide"

par Jacques Martin• “Le démon du Pharos", par Weber et Simon,

le nouvel Alix.• “Jehanne d'Arc” par Van de Walle,

collection voyage de Jhen.

ET POUR LES 60 ANS D'ALIX ?JVDH a plusieurs idées, comme: sortir 2 Alix (la citéengloutie de Ferry et Weber et le démon du pharosde Weber et Simon), un porte-folio, un mur bd àBruxelles, un coffret , un reccueil des couverturesAlix parues dans le journal Tintin, un livre sur lescroquis de guerre et une exposition à Paris!Bref, une belle année Martinienne s'ouvre à nous,sans oublier le blog Alix 60 ans que nous commen-çons prochainement !

Jimmy van den Hautte, le très discret et très efficace directeur de collections

Jacques Martin en compagnie du Maître.

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Enfants d’Alix

Au fil des albums, de nombreuxgrands personnages de l'histoireviennent à la rencontre des héros deJacques Martin ; Gilles de Rais, dans«Jhen» occupe en effet une place dechoix, véritable alter ego du héroséponyme. César, dans « Alix » estbien souvent à l'origine desaventures du jeune gaulois. Denombreux martinophiles se sontdéjà penché sur le cas de cesprotagonistes, laissant Périclès unpeu oublié. Il convenait donc de luirendre justice en accordant à cegrand homme athénien la place quilui revient de droit, dans l'histoireet dans l'œuvre martinienne.

Etat des lieuxDans l'ensemble de l'œuvre de Jacques Martin, lasituation de départ est la même ; Alix, Kéos ou Loissont d'obscurs jeunes gens, plus ou moins désœu-vrés, et qui sont tirés vers la lumière par le premierpersonnage de leur temps. A Ce titre, Orionn'échappe pas à la règle ; c'est un athénien perdudans la masse, de sang pur, certes, et qui vaprendre de l'importance suite à sa rencontre avecPériclès qui va le remarquer grâce à son habiletéet son intelligence. Cette rencontre, si elle marquele départ des aventures du jeune héros, ne serapas sans déconvenues, car, semblable à tous lespersonnages secondaires de Martin, Périclès estloin d'avoir un seul visage.

Un peu d'histoirePériclès, nommé ainsi à cause de la forme de soncrâne en pain de sucre (Périclès signifie en grectête d'oignon) est né vers -495 et mort en - 429 ; Ilfait partie de la famille des Alcémonides, tribuaristocratique athénienne. L'essor politique etartistique de son époque fut si grand, a tellementmarqué l'histoire et les esprits, qu'on appelle lapériode de son règne « le siècle de Périclès ».Arrêtons nous quelques instant sur ce détail quin'est pas sans importance au vu de l'ensembledes contextes historiques offert par l'œuvre deMartin ; en effet, on parle également du « siècle deLouis XIV » ou du « siècle d'Auguste »(même siAuguste dans « Alix » n'est encore que le petitOctave).

Comme tout citoyen athénien de son milieu, Putdeux fils Périclès épousa une femme avec qui il eutdeux fils, mais l'histoire retiendra Aspasie commesa véritable épouse. Dans l'œuvre de Martin, elleest d'ailleurs présenté comme particulièrementinfluente sur l'esprit du stratège (cf. page 25 «leStyx» ton idée est diabolique, Aspasie et d'un inté-rêt évident) ; pourtant, elle était une métèque etune courtisane. Cependant, Périclès parvint à fai-re inscrire le fils qu'il eut avec elle comme citoyen,malgré les lois qu'il avait lui-même instauré.Bien qu'il fût un grand aristocrate, il fut un parti-san de la démocratie, à l'image de Socrate qui faitd'ailleurs l'apologie du système gouvernementalinstauré par Périclès dans «les lois» et «laRépublique» de Platon. Premier conseiller dePériclès, homme incontournable de la vie publiquede son époque, le Socrate présenté par Martin estplus conforme à la réalité historique que le sageermite dépeint par son disciple Platon (Salut à toi,Socrate. Je te remercie de répondre si vite à moninvitation…et d'avoir amené le jeune Alcibiade ;p31 « le Styx »).Il est vraisemblable que Périclès pressentit bien àl'avance la guerre avec Sparte et il résista à toutesles exigences des péloponnésiens, résistance par-faitement mise en avant dans « Orion », ou l'onvoit le jeune Alcibiade partir en guerre au côté deson mentor Socrate. Et de fait, Orion se retrouvepris dans l'étau du conflit des deux puissancesgrecques, conflit qui conduira d'ailleurs à la pertede sa bien-aimée. (Dis à Orion que sa compagne,Hilona, est morte en pleurant son nom ; p43).

Blandine raconte :Périclès

L’ H I S T O I R E

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Enfants d’Alix

Aussi étonnant que cela puisse paraître,Archidamos Ier, le roi de Sparte connu pour samodération et sa prudence était un grand ami dePériclès ; et malgré la guerre entre les deux cités,Archidamos ordonna à ses soldats d'épargner lesdomaines de Périclès lors du pillage de l'Attiquepar les péloponnésiens en - 430. Périclès, bien quereconnaissant, répliqua officiellement en faisantdon de ses propriétés à l'Etat, afin de désamorcerd'éventuelles jalousies et contestations de la partde ses concitoyens.Cependant, malgré son aura et sa popularité, desAthéniens mécontents d'avoir perdu leurs bienslors de l'incursion spartiate en Attique de -430 luiintentèrent un procès : et oubliant tous les ser-vices que Périclès avait rendu à la patrie, les jugesle condamnèrent à une forte amende et à ladéchéance de ses droits civiques (atimia, déshon-neur). Il se retira alors de la vie politique.

Quelques mois après, toutefois, sa condamnationfut annulée et les citoyens athéniens firent denouveau appel à lui en le réélisant stratège lors dela crise provoquée par la grande peste athénienneen -429 ; ce destin n'est pas sans rappeler celui deNapoléon, autre personnage mis en scène dansl'œuvre de Martin.Périclès contracta la maladie mais réussit à enguérir (il en avait vu d'autres) ; néanmoins, lamaladie l'avait épuisé et il mourut six mois aprèsson retour au pouvoir.

Rôle culturel de PériclèsPériclès fut l'ami et l'élève de nombreux lettrés etsavants de son époque. On peut en premier lieuparler de Socrate, cité précédemment.Elève d'Anaxagore, il attira dans sa jeunesse unefoule de savants et d'artiste qui permirent à la citéde devenir la capitale culturelle de son temps, etd'entrer à la postérité, encore aujourd'hui. On peut

citer entre autre le philosophe et historienAnaxagore, le sculpteur Phidias dont on peutencore admirer une partie de l'œuvre à l'Acropoled'Athènes, le sophiste Protagoras, rival deSocrate, dépeint par Platon dans le dialogue dumême nom, l'historien Hérodote et de dramaturgeSophocle.Parmi les hommes célèbres qui ont évolué autourde Périclès, il faut également prendre en compteAlcibiade qui était son pupille ainsi que l'élèvepréféré de Socrate, élève dont les frasques menè-rent le philosophe à la mort (lorsque Socrate estaccusé d'avoir corrompu la jeunesse, c'est

l'exemple d'Alcibiade qui est au cœur de l'argu-mentation des juges).Quand à l'impact de Périclès sur les talents de sonépoque, il suffit de constater que Thucydide admi-re sans réserve le stratège dans son « histoire dela guerre du Péloponnèse : en effet, il y retranscritdeux discours dans leur intégralité.

Tout au long de l'histoire et encore aujourd'huià travers des œuvres multiples, Périclès s'im-pose comme la figure de proue de l'époque hel-lénistique.

Blandine Boudon et Wikipedia

Un nouveau blog archivessur les 60 ans d’Alix

I N T E R N E T

Un web-événement qui devraitréjouir les passionnés martinophilesen 2008. Un site exclusivementconsacré aux archives de JacquesMartin (journal Tintin, etc...) tout encélébrant les 60 ans d’Alix...Bienvenue sur ce nouveau blog exclusivementconsacré aux 60 ans d'Alix qui seront célébrés toutau long de l'année 2008. Stéphane, Jean Marc etChristophe vous proposerons ainsi les actualitésliées à cet anniversaire (tirages spéciaux, ex-libris, etc..), des archives et dessins rares de lasérie et plein d'autres choses encore. Une adresseindispensable pour bien commencer 2008 :

http://alix60ans.canalblog.comQu’on se le dise !

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Enfants d’Alix

Une excellente nouvelle pour bouclercette fructueuse année 2007. C'est signé, c'est officiel et c'estmême une absolue certitude : notreami Marc Jailloux reprend Orion surla base d'un scénario original : “Les Oracles”...

Difficile d'en dire plus sur ce quatrième épisoded'Orion si ce n'est que le chantier de cette nouvelleaventure vient d'être mis en place et qu'il ne seraprobablement pas tiré d'un script de Jacques Martinmais sera entièrement scénarisé et développé parMarc Jailloux lui-même. Les Enfants d'Alix ne peuvent que se réjouir de larésurrection de cette série majeure injustementlaissée à l'abandon depuis près de 10 ans. Le der-nier titre «Le Pharaon» datant de mars 1998,autant dire, une éternité.

Après Jacques Martin, Christophe Simon, la tâcheest complexe et les quelques essais réalisés ci-des-sus par Marc Jailloux nous laissent beaucoup d'es-poirs sur la qualité “Made by Martin” tant recher-chée. Tous nos vœux de réussite, Marc.

Marc Jaillouxreprend Orion

P R E M I E R S E S S A I S

De haut en bas, la première page d’essai du Roides Rois réalisée par Marc Jailloux. En haut : le découpage original de Jacques Martin, aumilieu : la même planche encrée et en bas : la même planche encrée.

Marc Jailloix nous présenteles planches originales d’Orion réalisées par Jacques Martindans les années 80-90.

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Jacques Martinet les enfants d’Alixvous souhaitent un joyeux Noëlet une excellente année 2008

www.alixintrepide.orgalixintrepide.canalblog.comalix60ans.canalblog.com